Titre : Âmes vaillantes
Éditeur : Coeurs vaillants (Paris)
Date d'édition : 1944-04-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344144435
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 avril 1944 30 avril 1944
Description : 1944/04/30. 1944/04/30.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k91188759
Source : La Cité internationale de la bande dessinée et de l'image
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/09/2022
DIMANCHES 3
mau
sommet
couper
revend
bordure
oseille sagement
nne ne
Les jumelles s’effrayent.
- Ah ! non, n’y compte pas !
On ne le connaît pas tu sais le
père Médard ! On regarde sou-
vent son jardin, mais lui on ne
Un matin d’avril, une « nou
velle» arrive à l’école. Elle s’ap
pelle Olympie et habite la plei
ne ville, un cinquième obscur.
Elle a des yeux verts brillants
IL ET 7 MAI 1944
LE NUMÉRO : 2 francs
Pour changement d'adresse, joindre à votre bande 3 francs en timbres-poste.
sœur
fleuri
t Dans leur banlieue où foison
nent les petits jardins, Pauline
et Marinette, deux jumelles aux
beaux yeux bleus, trouvent que
celui du père Médard est le plus
joli à regarder. Il est si propre,
si bien cultivé et entretenu, don-
nant une telle impression de
netteté et de paix ! Marinette,
qui aime les comparaisons, dit
de lui :
1 - Le jardin du père Médard,
c'est comme une conscience en
ordre !
Et le surnom lui est resté.
Rue Nicoiqï à LYON (7e) Abonnements : 1 an, 60 fr.
longtem
us nt
— Je peux rien acheter, je
suis sans le sou pour le mo
ment. Faites pas tant de chi
chis ! Les fleurs des haies sont à
tout le monde, et vous me rap
porterez mon bouquet, sinon
gare !...
Sur ce mystérieux avertisse
ment, les yeux verts d’Olympie
luisent sournois et cruels. Ter
rifiées, les jumelles cèdent...
Après la classe du soir, elles
prennent le chemin qui longe
la « conscience en ordre », es
sayant de s’affermir dans cette
idée que les lilas des haies
« sont à tout le monde ».
Les volets du père Médard
sont clos. Sur la route pas un
chat. Personne pour les voir.
Ouf ! c’est de la chance ! Brus
quement Pauline empoigne une
branche afin de permèttre à sa
le voit que de loin. Il a l’air
hère, avec des moustaches ter-
nbles... Brr... Jamais on n'ose-
hit lui demander un bouquet.
“Olympie a un ricanement si-
nistre.
-Nigaudes !... s’agit pas de
les demander ces lilas, s’agit de
les « chiper », autrement dit de
vous servir vous-mêmes ! Il me
tat un bouquet demain pour
’ 14 fête de ma maman.
1 -Tu n’as qu’à lui en acheter
' in chez les marchands. Nous
Wallons pas voler le père Mé-
M pour ton bon plaisir ! Es-
, bayent dé protester les jumelles
" Intimidées.
Marinette lève les bras bien
haut... Mais les gestes restent
en panne...
Dans ce doux, crépuscule d’a
vril, le jardin du père Médard
avec ses allées tracées au cor
deau, ses semis réguliers, son
“ d’astuce, des gestes délurés.
I L’espace d’une récréation lui
suffit pour se documenter sur
-toute la classe ; avant que la
lloche sonne, elle aborde les
" jumelles.
I - Dites donc, les petites, il
doit bien y avoir des lilas dans
k |votre banlieue ?
Et - Il y en a, oui, chez le père
^Médard ; sa haie est toute vio-
Bette en ce moment !
Chic alors ! Ça tombe à
T pic ! Rapportez-m’en un gros
1l bouquet pour demain tantôt !
donne plus que jamais l’idée
d’une conscience en ordre. Bien
que muet, il commande impé
rativement de ne pas toucher
aux lilas.
Pauline lâche la branche, Ma
rinette laisse retomber ses bras.
— Olympie a beau dire, c’est
voler ce que nous allons faire...
Cependant la pensée d’affron-
ter demain la nouvelle sans les
fleurs promises les fait frison-
ner. Malgré tout, le père Mé
dard leur semble moins ef
frayant. Elles décident de frap
per à sa porte pour demander
un bouquet en offrant de le
payer. Tant pis, elles casseront
leurs tirelires pour cela.
(Suite à l’intérieur de ce numéro)
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sommet
couper
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bordure
oseille sagement
nne ne
Les jumelles s’effrayent.
- Ah ! non, n’y compte pas !
On ne le connaît pas tu sais le
père Médard ! On regarde sou-
vent son jardin, mais lui on ne
Un matin d’avril, une « nou
velle» arrive à l’école. Elle s’ap
pelle Olympie et habite la plei
ne ville, un cinquième obscur.
Elle a des yeux verts brillants
IL ET 7 MAI 1944
LE NUMÉRO : 2 francs
Pour changement d'adresse, joindre à votre bande 3 francs en timbres-poste.
sœur
fleuri
t Dans leur banlieue où foison
nent les petits jardins, Pauline
et Marinette, deux jumelles aux
beaux yeux bleus, trouvent que
celui du père Médard est le plus
joli à regarder. Il est si propre,
si bien cultivé et entretenu, don-
nant une telle impression de
netteté et de paix ! Marinette,
qui aime les comparaisons, dit
de lui :
1 - Le jardin du père Médard,
c'est comme une conscience en
ordre !
Et le surnom lui est resté.
Rue Nicoiqï à LYON (7e) Abonnements : 1 an, 60 fr.
longtem
us nt
— Je peux rien acheter, je
suis sans le sou pour le mo
ment. Faites pas tant de chi
chis ! Les fleurs des haies sont à
tout le monde, et vous me rap
porterez mon bouquet, sinon
gare !...
Sur ce mystérieux avertisse
ment, les yeux verts d’Olympie
luisent sournois et cruels. Ter
rifiées, les jumelles cèdent...
Après la classe du soir, elles
prennent le chemin qui longe
la « conscience en ordre », es
sayant de s’affermir dans cette
idée que les lilas des haies
« sont à tout le monde ».
Les volets du père Médard
sont clos. Sur la route pas un
chat. Personne pour les voir.
Ouf ! c’est de la chance ! Brus
quement Pauline empoigne une
branche afin de permèttre à sa
le voit que de loin. Il a l’air
hère, avec des moustaches ter-
nbles... Brr... Jamais on n'ose-
hit lui demander un bouquet.
“Olympie a un ricanement si-
nistre.
-Nigaudes !... s’agit pas de
les demander ces lilas, s’agit de
les « chiper », autrement dit de
vous servir vous-mêmes ! Il me
tat un bouquet demain pour
’ 14 fête de ma maman.
1 -Tu n’as qu’à lui en acheter
' in chez les marchands. Nous
Wallons pas voler le père Mé-
M pour ton bon plaisir ! Es-
, bayent dé protester les jumelles
" Intimidées.
Marinette lève les bras bien
haut... Mais les gestes restent
en panne...
Dans ce doux, crépuscule d’a
vril, le jardin du père Médard
avec ses allées tracées au cor
deau, ses semis réguliers, son
“ d’astuce, des gestes délurés.
I L’espace d’une récréation lui
suffit pour se documenter sur
-toute la classe ; avant que la
lloche sonne, elle aborde les
" jumelles.
I - Dites donc, les petites, il
doit bien y avoir des lilas dans
k |votre banlieue ?
Et - Il y en a, oui, chez le père
^Médard ; sa haie est toute vio-
Bette en ce moment !
Chic alors ! Ça tombe à
T pic ! Rapportez-m’en un gros
1l bouquet pour demain tantôt !
donne plus que jamais l’idée
d’une conscience en ordre. Bien
que muet, il commande impé
rativement de ne pas toucher
aux lilas.
Pauline lâche la branche, Ma
rinette laisse retomber ses bras.
— Olympie a beau dire, c’est
voler ce que nous allons faire...
Cependant la pensée d’affron-
ter demain la nouvelle sans les
fleurs promises les fait frison-
ner. Malgré tout, le père Mé
dard leur semble moins ef
frayant. Elles décident de frap
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