Titre : La Libre Comté : organe régional du Mouvement de la libération nationale
Auteur : Mouvement de la libération nationale. Auteur du texte
Éditeur : (Lons-le-Saunier)
Date d'édition : 1944-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34426641q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 32 Nombre total de vues : 32
Description : mai 1944 mai 1944
Description : 1944/05 (N2). 1944/05 (N2).
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Franche-Comté
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k881923f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Réserve des livres rares, RES-G-1470 (682)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/10/2012
NUMERO 2
MAI 1044
La LIBRE CONTÉ
Organe Régional du Mouvement de la Libération Nationale
Un seul Chef: DE GAULLE — Une seule Lufte : Pour nos LIBERTES
Comtois !
Rends-toi...
Henni, ma foi....
NE TERNISSONS PAS NOTRE IDEAL
L’heure de l’action approche.
Déjà notre vieux continent tremble,
avec des grondements apocalyptiques,
sous le torrent de feu et de fer des Alliés.
Le Moloch boche est agité par des sou
bresauts nerveux et inquiets tandis que
des tressaillements d’espoirs se décèlent
parmi la Résistance et le peuple français.
Est-ce la fin dii long caüchemard ?
Nous le croyons.
Mais noïïs sommes aÏÏssi à l’aVibe de
grands évènements qui doivent, de fond
en comble, bcAilverser notre vieil» mon
de.
La première phase cohsistera, cela est
bien évident, à bouter hors de notre ter
ritoire, l’ennemi qui l’opprime.
Puis il faudra désinfecter l’air de ce
pays, vicié par quatre années d’un abject
régime qui a semé partout la souffrance,
les larmes, l’incendie et la mort. Les
traîtres, les responsables du désastre, les
profiteurs et les affameurs devront être
retranchés de la communauté, mis hors
d’état de nuire. Inexorablement ils de
vront expier les crimes dont ils suppor
tent les lourdes responsabilités.
Enfin l’œuvre constructive commen
cera. Car il faudra faire du neuf. Nous ne
voulons plus du régime d’oppression de Vi
chy, mais nous ne voulons pas davanta
ge de la République bâtarde, avachie, qui
était celle d’avant-gü'erre.
Voilà bien les trois points essentiels
de notre programme d’action :
— vaincre le boche et abattre le régi
me Nazi ;
— châtier impitoyablement les traî
tres et les Salopards de chez nous ;
— faire une révolution économique,
sociale et politique conforme aux aspira
tions du peuple.
Si l’un seul de ces points n'était pas
réalisé les deux autres demeureraient ca
ducs et sans effet. Alors nos souffrances,
nos sacrifices seraient vains et il vaudrait
mieux se désintéresser de la lutte.
Mais c’est précisément parce qu’il y a
unanimité de pensée du peuple français
sur ces buts que nous sommes entrés en
lice, que nous nous battons avec une
. G.
énergie farouche et q le nous aurons assez
de force et d’enthousiasme pour vaincre
et triompher.
Notre idéal est sans bornes. Une hu
manité nouvelle va naître et nous vou
drions qu’elle se développe demain sous le
signe du bonheur et de la joie. Plus de
parias, plus de misère. Partout et unique
ment des travailleurs fiers et conscients
de leurs puissance.
Cet idéal est grand, noble, pur. Pour
lui conserver son éclat fascinant et sa
force attractive il faut se garder de le
ternir par dés actes vils.
Amis résistants demeure» désintéres
sés et justes.
DESINTERESSES dans vos Revendi
cations ; ce n’est pas pour nos intérêts
particuliers et égoïstes que nous nous
battons, mais pour une œuvre humaine
dans laquelle nous aurons raisonnable
ment notre part.
JUSTES dans votre légitime désir de
répression envers les traîtres. Qu’il ne s'y
glisse jamais de rancunes personnelles
et de jalousies mesquines. C’est compro
mettre notre grande œuvre révolutionnai
re que de permettre des pillages. Le ban
ditisme est condamné par toutes les mo
rales : il soulève inéluctablement la ré
probation populaire.
Les traîtresdevront êtres punis : gar
dez-vous cependant de vous faire justice
vous-mêmes. Les passions et les ressenti
ments aveuglent les meilleurs et leur font
commettre des excès.
Pas de règlements de comptes, ni
d’assassinats : la JUSTICE.
Pour cela vous vous contenterez de
mettre hors d’état de nuire les coupables
et les suspects. L’heure du châtiment
viendra pour eux : il y a des juges à Al
ger, nous venons de le voir. Il y en aura
aussi en France. Nous vous promettons,
pour notre part, nous tous qui avons
cruellement souffert dans notre chair et
dans nos affections d’exiger inlassable
ment le châtiment 1 implacable des crimi
nels pourvoyeurs de l’ennemi.
Prenez garde aussi que tout excès
dans un sens amène l’excès dans le sens
contraire. L’histoire nous prouve que les
triomphateurs sans retenue deviennent
bientôt les victimes sanglantes de leurs
adversaires dç Ja veille.
( &«Sf)
On déshonore et on brise l’essor d’une
révolution par les injustices et les excès
A quoi servirait d’avoir abattu nos enne
mis si nous conservions leurs méthodes
inhumaines et barbares ?
Votre devoir est simple mais dur :
devenez incorruptibles et maîtres de vous-
mêmes. Pour cela soyez disciplinés dans
votre triomphe et empêchez les éléments
troubles de s’immiscer dans votre mouve
ment. Les pillards et les assassins, mê
me et surtout s’ils sont dans nos rangs,
sont nos pires ennemis. Us devront être
abattus sans pitié.
Ainsi le veut la splendebr de ftotre
idéal révolutionnaire.
RECAMIER.
LES BONNES HISTOIRES
Sur le quai de la gare de Toîirs, deux
cheminots contemplent un « feldgrau » qui
déambule d’un pas nonchalant, tenant son
fusil par le canon, tandis que la crosse
traine sur l’asphalte.
A l’instant où le soldat passe devant
eux, l’un des cheminots dit à l’autre :
— T’as vu comme il tien,t, son flingue ?
Le soldat se retourne et, avec un accent
très parisien, répond :
— T’y piges rien mon pote, tu sais donc
pas que c’est la guerre d’usure ?
Le boche n’était en réalité qu’un tailleur
parisien, Arménien de naissance, mobili
sé comme « Européen ».
Le plus amusant de cette histoire, pour
tant, c’est qu’elle est vraie.
Passant à Paris, Hitler veut acheter
une veste. Il entre chez un grand tailleur
sans se faire connaître. Le vendeur exige
des « points ».
Le Führer se fâche et dit à l’employé
d’un ton rogute :
— Prévenez immédiatement votre pa
tron que le maître de l’Europe veut lui
parler.
— Eh, Monsieur, venez vite, hurle l’au
tre dans l’escalier, il y a Monsieur Stali
ne qui vous demande.
MAI 1044
La LIBRE CONTÉ
Organe Régional du Mouvement de la Libération Nationale
Un seul Chef: DE GAULLE — Une seule Lufte : Pour nos LIBERTES
Comtois !
Rends-toi...
Henni, ma foi....
NE TERNISSONS PAS NOTRE IDEAL
L’heure de l’action approche.
Déjà notre vieux continent tremble,
avec des grondements apocalyptiques,
sous le torrent de feu et de fer des Alliés.
Le Moloch boche est agité par des sou
bresauts nerveux et inquiets tandis que
des tressaillements d’espoirs se décèlent
parmi la Résistance et le peuple français.
Est-ce la fin dii long caüchemard ?
Nous le croyons.
Mais noïïs sommes aÏÏssi à l’aVibe de
grands évènements qui doivent, de fond
en comble, bcAilverser notre vieil» mon
de.
La première phase cohsistera, cela est
bien évident, à bouter hors de notre ter
ritoire, l’ennemi qui l’opprime.
Puis il faudra désinfecter l’air de ce
pays, vicié par quatre années d’un abject
régime qui a semé partout la souffrance,
les larmes, l’incendie et la mort. Les
traîtres, les responsables du désastre, les
profiteurs et les affameurs devront être
retranchés de la communauté, mis hors
d’état de nuire. Inexorablement ils de
vront expier les crimes dont ils suppor
tent les lourdes responsabilités.
Enfin l’œuvre constructive commen
cera. Car il faudra faire du neuf. Nous ne
voulons plus du régime d’oppression de Vi
chy, mais nous ne voulons pas davanta
ge de la République bâtarde, avachie, qui
était celle d’avant-gü'erre.
Voilà bien les trois points essentiels
de notre programme d’action :
— vaincre le boche et abattre le régi
me Nazi ;
— châtier impitoyablement les traî
tres et les Salopards de chez nous ;
— faire une révolution économique,
sociale et politique conforme aux aspira
tions du peuple.
Si l’un seul de ces points n'était pas
réalisé les deux autres demeureraient ca
ducs et sans effet. Alors nos souffrances,
nos sacrifices seraient vains et il vaudrait
mieux se désintéresser de la lutte.
Mais c’est précisément parce qu’il y a
unanimité de pensée du peuple français
sur ces buts que nous sommes entrés en
lice, que nous nous battons avec une
. G.
énergie farouche et q le nous aurons assez
de force et d’enthousiasme pour vaincre
et triompher.
Notre idéal est sans bornes. Une hu
manité nouvelle va naître et nous vou
drions qu’elle se développe demain sous le
signe du bonheur et de la joie. Plus de
parias, plus de misère. Partout et unique
ment des travailleurs fiers et conscients
de leurs puissance.
Cet idéal est grand, noble, pur. Pour
lui conserver son éclat fascinant et sa
force attractive il faut se garder de le
ternir par dés actes vils.
Amis résistants demeure» désintéres
sés et justes.
DESINTERESSES dans vos Revendi
cations ; ce n’est pas pour nos intérêts
particuliers et égoïstes que nous nous
battons, mais pour une œuvre humaine
dans laquelle nous aurons raisonnable
ment notre part.
JUSTES dans votre légitime désir de
répression envers les traîtres. Qu’il ne s'y
glisse jamais de rancunes personnelles
et de jalousies mesquines. C’est compro
mettre notre grande œuvre révolutionnai
re que de permettre des pillages. Le ban
ditisme est condamné par toutes les mo
rales : il soulève inéluctablement la ré
probation populaire.
Les traîtresdevront êtres punis : gar
dez-vous cependant de vous faire justice
vous-mêmes. Les passions et les ressenti
ments aveuglent les meilleurs et leur font
commettre des excès.
Pas de règlements de comptes, ni
d’assassinats : la JUSTICE.
Pour cela vous vous contenterez de
mettre hors d’état de nuire les coupables
et les suspects. L’heure du châtiment
viendra pour eux : il y a des juges à Al
ger, nous venons de le voir. Il y en aura
aussi en France. Nous vous promettons,
pour notre part, nous tous qui avons
cruellement souffert dans notre chair et
dans nos affections d’exiger inlassable
ment le châtiment 1 implacable des crimi
nels pourvoyeurs de l’ennemi.
Prenez garde aussi que tout excès
dans un sens amène l’excès dans le sens
contraire. L’histoire nous prouve que les
triomphateurs sans retenue deviennent
bientôt les victimes sanglantes de leurs
adversaires dç Ja veille.
( &«Sf)
On déshonore et on brise l’essor d’une
révolution par les injustices et les excès
A quoi servirait d’avoir abattu nos enne
mis si nous conservions leurs méthodes
inhumaines et barbares ?
Votre devoir est simple mais dur :
devenez incorruptibles et maîtres de vous-
mêmes. Pour cela soyez disciplinés dans
votre triomphe et empêchez les éléments
troubles de s’immiscer dans votre mouve
ment. Les pillards et les assassins, mê
me et surtout s’ils sont dans nos rangs,
sont nos pires ennemis. Us devront être
abattus sans pitié.
Ainsi le veut la splendebr de ftotre
idéal révolutionnaire.
RECAMIER.
LES BONNES HISTOIRES
Sur le quai de la gare de Toîirs, deux
cheminots contemplent un « feldgrau » qui
déambule d’un pas nonchalant, tenant son
fusil par le canon, tandis que la crosse
traine sur l’asphalte.
A l’instant où le soldat passe devant
eux, l’un des cheminots dit à l’autre :
— T’as vu comme il tien,t, son flingue ?
Le soldat se retourne et, avec un accent
très parisien, répond :
— T’y piges rien mon pote, tu sais donc
pas que c’est la guerre d’usure ?
Le boche n’était en réalité qu’un tailleur
parisien, Arménien de naissance, mobili
sé comme « Européen ».
Le plus amusant de cette histoire, pour
tant, c’est qu’elle est vraie.
Passant à Paris, Hitler veut acheter
une veste. Il entre chez un grand tailleur
sans se faire connaître. Le vendeur exige
des « points ».
Le Führer se fâche et dit à l’employé
d’un ton rogute :
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