Titre : L'Est républicain : quotidien régional
Éditeur : [s.n.] (Nancy)
Éditeur : L'Est républicainL'Est républicain (Heillecourt)
Date d'édition : 1948-04-16
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34361432n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 avril 1948 16 avril 1948
Description : 1948/04/16 (A59,ED20,N20816). 1948/04/16 (A59,ED20,N20816).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG54 Collection numérique : BIPFPIG54
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k8272781h
Source : Bibliothèques de Nancy, 745199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/09/2022
*> fl©
0? EDITION
IDIRECTIOU i NAMCY
| 3 bis. Avenu* Foch
Ttltph on9 i
40.01 A 40 05
Chèque» patiaur:
sa» - nancy
MttAOX K PAKE
52, Av. Cfetaps-Ëlynes
TAi FinAw «« 17 It 11
L’EST REPUBLICAIN
QUOTIDIEN RÉGIONAL
LE PLUS FORT TIRAGE DES JOURNAUX DE L’EST
5 FR. Rédacteur en chef J.ZENNER
Deux leçons...
/f j)E miniatre de l'Agriculture
fi S* noua aasurait il y a quelquea
semaines que la soudure
n était plua un problème et
que la ration de pain ne changerait
plua jusqu'à la récolte. Or, Ica nou-
Vfllca de Londres annoncent que la
Grande-Bretagne va nous aider à pu-
rer en partie au manque de céréales
panifiablea. Quatre bateaux portant
34.000 tonnes de blé canadien vont
etre déviés vers des portg français. M.
John Strachey, miniatre britannique
du Ravitaillement, confirme que la
France lui a lancé un appel. Elle
demande que lui soit prêté assez de
blé pour faire face à la grave défi
cience de ses livraisons jusqu’à la
rentrée de la prochaine récolle.
M. Strachey a dit que les livrai
sons anglaises seraient faites avant le
/•r juin, mais que le Royaume-Uni
n était pas en mesure de donner à sa
voisine entière satisfaction par cet
« arrangement exceptionnel ». Cet
emprunt causera une réduction sé
rieuse des stocks britanniques ; la
ration ne sera pas touchée cependant.
« La h rance s’est engagée à rendre le
prêt enfre août et décembre et nous
avons pleine confiance qu'elle le fera.
Le blé nous sera par conséquent ren
du au cours de l'automne. »
D année en année dcùuts la guerre
nos services officiels ont commis de
graves erreurs d évaluation des stock*
de céréales panifiables. Nous n'avons
pas été capables de les révéler en
temps utile, mais nous aVon9 chaque
fois fait à la dernière minute des
aveux embarrassés. Comment cette
lacune évidente a-t-elle pu continuer ?
Ou bien la méthode d évaluation est
déficitaire en elle-même, ou bien
l'utilisation des quantités contrôlées
se fait , dans des conditions d’irrégu
larité coupable. Dans les deux cas il
y m des responsables qui font aue
notre gestion des stocks de ravitaille
ment ne paraît plus digne de foi aux
yeux des nations amies, aussi mal lo
ties, mais bien plus ordonnées que
nous.
Que la prochaine récolte soit bonne
n'empêchera point la constatation que
nous n'avons pas été capables d’ap
porter un correctif à des méthodes
peu dignes de confiance et que nous
nous sommes contentés d’espérer en
la bonne Volonté des autres.
Un monument à la mémoire de
hranklin Delano Roosevelt vient d’être
solennellement dévoilé au Grosvenor
Square de Londres A cette occasion
nous lisons dans l’édition continen
tale du * Daily Mail » ;
« Paris, il y a quelque temps, eut
un geste à la mémoire du Président
Roosevelt ; il changea le nom d’une
avenue jadis dédiée à l’ex-roi d’Italie.
Or Paris doit davantage à Franklin
Delano Roosevelt que ne doit même
la Grande-Bretagne. Ce fui le G. L,
l homme de Middle West, de Texas
ou de New-York qui permit en réa
lité à la seconde division blindée de
Leclerc de prendre la tête de la ccr
lonne qui passa par les rues de Paris,
presque san9 opposition, par une
chaude journée cl août il y a quatre
ans.
A Londres, ces jours derniers, un
mémorial digne de lui a été dévoilé
à la mémoire du * Chef disparu », de
l’homme qui, après Churchill, fit plus
que quiconque au monde pour sauver
celui-ci de la domination d un système
qui aurait étranglé la liberté d’opi
nion, de parole et d expression sur le
globe entier. Londres doit moins de
reconnaissance aux Etats-Unis que
n’en doit Paris. La bataille de la
Grande-Bretagne avait eu lieu et avait
été gagnée par son seul mérite. Len
tement, mais sûrement, avec le puis
sant appui de3 Etats-Unis, la Luft-
waffe avait été vaincue. Londres
avait surtout été sauvée par les ef
forts du « faible nombre » (des chas
seurs de la R.A .F. en automne 1940).
Mais Paris n'avait pas été sauvé, et
aucune puissance, excepté la force des
armées américaines n aurait pu sau
ver la ville. Et cette force était per
sonnifiée pat M. Roosevelt qui, em
pêché par une infirmité de prendre
une part active à la guerre, fut néan
moins au premier rang dans la ba
taille. Ne serait-il pas temps que Pa
lis aussi eût son mémorial, en bonne
pierre, à la jnémoire du « Chef dis
paru » ?
Enregistrons l’appel sévère mais
amical. Réfléchissons aussi au peu
d’empressement que la France a eu
pour l évocation devant les généra
tions à venir de la mémoire des meil
leurs de ses fils. Or ia victoire de
1918 nous avait sauvés une première
fois en faisant de notre pays le plus
respecté d'Europe. Poincaré et Lyaa-
iey l’Africainr pour ne parler que des
noms qui furent près de nous, sont
du nombre. Et souhaitons que notre
propre génération ait un peu plus de
reconnaissance pour ceux qui ont tout
jeté dans la dure bataille de 1939 à
1943 ; déjà les oublieux semblent plu9
enclins é s’accommoder de tous les
abandons qu’à honorer les héros et
les victimes.
J. ZENNER.
Le comte Sforza à Paris
Pari». — Le comte 8for7.3. qu! va pré
aider la délitation Italienne à la 3« con
férence plénière de coopération éco
nomique. eat arrivé & l’aérodrome d"
Bourget à 13 h. 30.
66
envoyé spécial de L’EST RÉPUBLICAIN nous téléphone :
Les élections italiennes
NE SERONT PAS MARQUÉES
par des choses irrémédiables”
CURIEUX destin de l’Italie depuis dix ans : elle a connu successivement l’ivresse des victoires
provisoires, l’amertume d’une défaite que l'on croyait sans merci, et la voici, par un caprice
des conjectures internationales, sacrée médiatrice du sort de l'Europe. Le cercle des démocraties
occidentales se penche avec une tendre inquiétude sur ses premiers émois politiques tandis que
de 1 autre côté de l’Adriatique, le chirurgien perspicace semble prêt à intervenir en cas de besoin...
Qu’on le veuille ou non, l’électeur italien, dimanche prochain, fixera les données de l’Europe future
et son bulletin de vote sera plus un choix entre la Russie et l’Amérique qu’une liste de noms éligibles.
Ainsi va le monde ! Ainsi se forgent ses destins ! L’humeur du moment du signor Vaccinelli oa
Pescaretto (dont le sens politique n’a jamais eu encore l’occasion de s’exercer) remplacera dans le
domaine des paraboles le nez de Cléopâtre.
Je retourne à Milan, à Rome ; j’y retrouve mes interlocuteurs d’il y a trois mois pour voir comment
ils vont s’acquitter de ce grave devoir.
L’ESPflCNE se prépare à la ijueite des deux blocs
“Dans la guerre de 1952, nous serons
(D
A lire les journaux français de ces
derniers (ours on croit s'apercevoir que
le problème n'est même plus de savoir
comment les Italiens vont voter, mais
de savoir si ces élections auront Heu
malgré la < grève progressive » décla
rée par les communistes ; de savoir si
ces trois Jours auront l'apparence d’u
ne consultation populaire ou l’atmos
phère d’une guerre civile.
Mais à peine en terre Italienne, cet
te Impression s'efface II suffit d'avoir
arpenté en tout sens la plaça du
Dôme, à Milan, ce cintre névralgique
et; plein bastion communiste 11 suf
fit d'avoir bavardé avec drs Milanais
Pour se rassurer ; nous n en sommes
pas h la puerre civile II s'en faut de
beaucoup. Que l'on me croie pour une
fols que Je tais un pronostic : tout
se passera dans un calme relatif Les
élecUons italiennes ne seront pas mar
quées par des choses Irrémédiables.
De plus, elles ne changeront sans dou
te paa d'une façon radicale l'image po
litique actuelle.
La guerre des affiche*
Il semble que l'on a tout écrit, tout
lu sur 1 extraordinaire lutte que se li
vrent les partis à coups d'affiches Des
milliers d’hectares de papier tapissent
les murs envahissent les vitrines et
s’étalent sur les socles des monuments.
Le génie du verbe typiquement latin
s'y donne libre cours. Cest une Joute
de « bonnes répliques ». de formules
frappant l'imagination. Tous les
grands noms de l'histoire Italienne ont
été mobilisés Garibaldl est très de
mandé. Le Front Démocratique Popu
laire croyait l'avoir monopolisé Pas
du tout, un chromo du noble vieillard
vient de faire son apparition, accom-
pagné d’une phrase lapidaire en rou
ge : * N* votez pas pour mol », suivie
d’un texte aux caractères plus dis
crets : t Je n'al Jamais adhéré au
Front populaire »
Un Journal est distribué dans les
rues : « Il vero Popolo d’Italia » Un
titre sur sept colonnes : < Togliatti,
maître des élections, forme le nouveau
cabinet. » Des sous-titres laissent per
cer le bout de l'oreille : « Journaux
Interdits » dont suit une longue liste ;
« Personnalités arrêtées pour trahi
son ». M. de Gasperi en tête bien
entendu, c Un pacte militaire avec
l'URSS et la Yougoslavie » ; « M.
Sforza. ministre des Affaires étrangè
res. se Jette du 4« étage » La foule
Ht. s'esclaffe, s'amuse. On ne prend
même pas la peine de distribuer les
tracts. Des cyclistes les Jettent à plei
nes poignées, et Us Jonchent les trot-
toirs, parfois retournés d’un talon fu
rieux.
Sur le parvis du Dôme, de petits
groupe d'auditeurs entourent deux ou
trois orateurs, camelots en paccotille
politique, qui font, avec plus de fou
gus que de conviction, le boniment
Une police très discrète, mais om
nipotente, surveille tous ces prépara
tifs d'où le tragique est abeent. Pour
tant. aucune retenue, aucun voile
dans les accusations t « Tortionnai
res, tyrans des pays occupés ». tels
sont les plus faibles accusations des
démocrates chrétiens contre le com
munisme et l'U R SS.
A la vérité, de Gasperi, aidé en
cela puissamment par l'Amérique et
les puissances occiden-ales, a
redressé sa position d’une façon com
plète. Dans les rues de Milan. Je n'al
pas vu de bagarre, mais seulement
une folle agitation, sous un soleil
ardent, parmi des femmes belle* et
qui ont su, parfaitement et avec élé
gance, se mettre à la « mode de
1900 ». On a pensé à elles, pin«iue
le ministère de 1 Intérieur a grave
ment prévu que l'enveloppe cachetée
qui portera des traces de rouge à
lèvres d'une électrice sera considérée
comme un bulletin nul.
J'écris oes lignes de Rome où Je
suis arrivé il y a quelques heures
Dans la capitale aussi, c’est plutôt
la douceur de vivre que des prépa
ratifs da guerre... x
U T R c ïyS P LIM fie t'&wedi '
<2>
ES 1945, lorsqu’il admit comme probable une victoire alliée sur
Hitler, iétàt-major espagnol crut à une future guerre améri
cano-russe. Depuis deux ans, pour le$ militaires qui entourent
le général Franco, cette supposition est devenue certitude.
L’Espagne croit à une guerre prochaine et croit devoir y jouer un mie
essentiel. Madrid, qui fui pendant la dernière guerre un des principaux
observatoires internationaux et un des premiers centres d'espionnage, est
aujourd’hui le lieu d’élection des stratèges et la capitale du monde où l’on
parle davantage de la « future guerre des deux blocs ».
L’état-major espagnol va en acheter.
N’est-ce pas la preuve que les Etats-
Unis vont faire chez nous des dépôts
d’armes ? »
Psychose de guerre
Depuis octobre, les prix des mulets,
des cochon », du riz ont tendance i
baisser : c’est parce que la guerre,
que l'on croyait Imminente, est re
tardée, dlt-on de deux où trois ans.
Et les Espagnols cessent provisoire
ment de faire des stocks. Mais le
dollar, qui vaut officiellement moins
de 14 pesetas, en vaut 40 au marché
libre de Tanger. Ce n'est pas seu
lement parc* que l’Espagne, à court
de dollars, en achète partout où
elle en trouve, c'est surtout parce
que les Espagnols riches exportent
leurs fonds, avec la conviction que
leur pays sera bientôt un des prin
cipaux points névralgiques de la
guerre.
Pendant la guerre civile espagnole,
on parla beaucoup des cadets de.
l'Alcazar. Il y a toujours des cadets
dans les académies militaires d'Es
pagne. J’étais & peine arrivé à Ma
drid que l'on me dit : « Savez-vous
que les cadets ont reçu des livres
neufs, et que ces manuels contien
nent le mode d'emploi détaillé des
armes américaines les plus moder
nes ? »
Et l’on me dit aussi : « les Amé
ricains ont découvert un vernis spé
cial grâce auquel on peut Indéfini
ment conserver des canons, des
avions et même des cuirassés sans
qu'ils s'abîment ni ne se rouillent.
« Nous avons 150 divisions »
J'allais dîner avec un ami espa
gnol, Jeune et renseigné. Pendant la
guerre U avait un Jour accompagné
Sir Samuel Hoars à une visite au
siège de la Phalange. L’ascenseur
dans lequel ils montaient, ralentit
soudain puis dégringola dans le vide.
On crut â un attentat. Mais après
deux étages de chute, la machine
se coinça entre deux paliers. L'am
bassadeur britannique grimpa dehors.
Et mon ami aime a rappeler sa seule
remarque : « J'ai toujours adoré l’al
pinisme ».
Dès le potage, mon ami me dit :
DECLARENT LES DIRIGEANTS
ESIPA^NCIS
A NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
Georges Rotvand
« l'Espagne et la Turquie sont les
deux bastions de l'Amérique. L’An
gleterre sera le ’ porte-avions. Les
Apennins et les Pyrénées seront les
deux premières barrières â l’expan
sion russe en France. Votre armes
n'a que 70.000 hommes. Le géné
ral Munoz Grande qui commande là
garnison de Madrid, y a 104.000
hommes, c’est-à-dire plus que toute
l’armée française. Et. nous avons en
tout, sous les armes, 150 divisions.
L'Amérique nous soutiendra donc.
C'est Washington qui encourage l'Ar
gentine à nous accorder des crédits,
qui pousse le Mexique à renouer avec
nous malgré les républicains espa-
L'Italie a inventé la machine à faire voter
LE CALME
est revenu à
Bogota. — Mereredi fnatln le calme rtalt rétabli à Bogota. Des produits ali
mentaires arrivent des campagnes avoisinantes. Les travaux de déblaiement ont
commencé au palais du Capitole où se tenait la conférence interaméricaine, aucun
document officiel n'a été détruit, contrairement à ce qu* l’on craignait.
Berno, ministre des Finances, au nom
du gouvernement, a accepté un crédit
de 10 millions de dollars offert à la Co
lombie par l« gouvernement des Etats-
Unis pour aider à la reconstruction de
la capitale.
La veuve de M. Galtan a déclaré que
le corps de «on mari ne serait pas Inhu
mé tant que le président conservateur
Ospina Perez resterait en fonctions. On
craint que cette décision ne provoque un
renouveau de violences à Bogota, qui
reste soumise à la loi martiale.
...mais pas
dans l’ensemble du pays
Washington. — Selon des informa
tions non confirmées en provenance de
Medellin (Colombie), de* incendies fe
raient rage dans les raffineries de pé
trole de Barranca-Bermeta où travail
lent un grand nombre d'Américains.
Selon les mêmes Informations, les
mines d'or et de platine de Choco-Pa-
cifico et d'Ageya seraient aux ma ns
des révolutionnaires Enfin, de* désor
dres continueraient dans les centres de
Tourpo et de 8egovla.
Grave explosion
près de Rio-de-Janeiro
Rlo-de-Janeiro. — I!ne très violente
explosion s wl produite, tard dans la
soirée d'hier, au dépôt de munitions
de Vilamilitar. On a dénombré 40 morts
et 200 blessés.
LES CONFLITS SOCIAUX
Paris. — Hier soir, la situation aux
usines Renault était redevenue à peu
Drès normale. La plus grande partie
des ouvriers en grève ont repris le
travail Seuls environ 250 ouvriers d*
l'atelier des forges demeurent en grève.
Par contre aux usines Morane-Saul-
nler à Puteaux. 500 ouvriers ont cessé
le travail et occupent les lieux.
On libère
Athènes. — Mille Jeunes gens ont
été libérés du camp de concentration
de nie Makronlssos où ils avaient été
internés en raison de leurs convictions
communistes. Sur leur demande, ils par
tiront comme soldats pour le théâtre
d'opération* contre les partisans
Joueur-né, l’Italien pourra donner toute satisfaction a sa passion en
partiolpant o la e loterie des élections », Pour participer au « Totalvoto »,
il faut aoheter, pour 100 lire, un billet et le remplir en Indiquant les
sièges qu'obtiendront les différentes listes. Le gagnant aura 60 millions do
lire... à oondition qu'il prouve qu’il a voté. Voiol, devant une affiche du
c Totalvoto », doux électeurs M communiquant les derniers tuyaux.
v (Keyslnne. )
Où va la France ?
M. JACQUES BAUMEL
“le problème salaires-prix est lié au problème
de la restauration de l’autorité de l’Etat”
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
ADJOINT DU R. P. F. :
C
’EST aujourd’hui, à Marseille, que s’ouvre le premier congrès national du Rassemblement du Peu-
Ele Français. Il y a un an. ce mouvement n’avait pas eu l’occasion de préciser son programme.
'assemblée qui se tient aujourd’hui et demain doit apporter un éclairage nouveau sur plusieurs
points demeurés dans l’ombre. De ce congrès, qui se tient à quelques jours de la rentrée parle
mentaire, on attend notamment une définition de ia tactique que le R.P.F, a l’intention de suivre sur
le plan parlementaire.
En attendant qu’il termine ses travaux, nous avons, dans le cadre de notre enquête, interviewé M.
Jacques Baumel, ancien député de la Moselle et secrétaire général adjoint du R.P.F.
— Croyez-vous que la période de
stabilisation dans laquelle il semble
que nous nous trouvons corresponde
à la réalité ?
« En réalité il n’y a pas de sta
bilisation réelle, mais un sursis. Il
n'y aura pas de stabilisation tant
que la politique économique sera in
certaine et équivoque ; tant qu'il
n’y aura pas d'assainissement des
usines nationalisées ; tant qu’on
n'aura pa* éliminé 150.000 fonction
naires inutiles et parasites, afin d’as
surer aux autres la sécurité et la
dignité de l'emploi ; tant que la po
litique d'inflation réelle sera pratiquée
sur les apparences d'une campagne
de presse.
LUXEMBOURG. — La Chambre d-*
députée luxembourgeois a commencé U
dütcUMlOQ d'un projet de loi portant
reviaion de la constitution et concer
nant notamment l'abandon de la neu
tralité traditionnelle du pays.
VIENNE. — Les train* britanniques
ont traversé san* encombre la li*rne ds
démarcation dos zones aoviétiqu* et bri
tannique.
OSLO. — M. Edouard Depreux, mi
nistre français de l'Education natio
nale. est arrivé A Oslo, venant de Stock
holm. Il doit négocier nv©. les autorité* norvégienne# un accord
culturel franco-norvégien.
BELGRADE. — L'organe du Komminform annonce qu'une
école saperieurd du parti communiste soctslista unifié a été
créée à Klein Machnow, près ds Berlin, et qu elle porte le nom
de Karl Marx.
MOSCOU. — Le» directeurs dune série d'entreprise* indus
tnellea soviétiques vont passer en jugement pour répondre « de
la mauvaise qualité des produits fabriqués par leur* entreprises >.
LILLE. — M. Jean Wimbalka. ouvrier mineur, a fait une
chute dan* une cage de descente île la foeee de Quievrechain et
a été précipite d'une hauteur de 800 mètre* au fond du puits. On
n a retrouvé que de* reste* informe*.
ATHENEE. Le gouvernement *uisie représentera les intérêt*
grec* à Sofia-
PARIS. — M. Dupraz. secrétaire d Etat chargé de la Marine, *
renais la cravate de commandeur de la Légion d honneur à l'ami
ral Richard L. Connaly. commandant en chef des forcea navales
américaine» de { Atlantique Eat et de la Méditerranée.
SAIGON. — Marcel de Monfreid. fil* de Henri de Monfreid. a
ét4 inculpé de « participation A une entreprit* de démoralisation
de l'armée ayant pour objet de nuire A la défense nationale »
et. arrêté. L'inculpé «erait. en réalité, coupable de contrebande
maritime au profit du Viet-Minh.
BADEN-BADEN. — Lee crédit* accordé* à la zone française
pour le fer trimestre 1048 par 1* conférence de* Seize s élèveront A
15 million* de dollar*.
WASHINGTON — ti» Chambre de» Keprésentapt* a voté à
T unanimité un crédit de 822 miUtona de dollar* destiné à financer
le programme qui prévoit notamment aue le nombre de groupe»
aériens de combat de* forces américain** soit parlé d» kè à 7D-
PARIE. — L-e général Robertson. gouverneur de la sont d oc
cupation britannique en Allemagne, qui représentera la bizooe
A la trolaième conférence plénière de* « Seize ». eet arrivé A
Farta. Le général Kicnig, qui représentera la sont française, était
arrivé précédemment.
MANTOUE. — Ceux mille peraonne* ont tenté de prendre d a*
eaiit la prison pour délivrer le insirs d'Oastfha arrêté pour dé
tention abusive d armes Les manifestant* ont fait usage de gre
nade» contre la police. Celle-ci a riposté par les armes. Quinze
personne» ont été blessées.
tokio. — Le général Mac Arthur a Interdit toute manifesta
tion de grève aux postiers japonaie. ,
PARIS. — Trois individus ont été arrêtés dans un local de ia
rue de la Chapelle où ils imprimaient de faux ticket* de pain.
200.000 fausses cartes auraient été fabriquées par leur* soins. Le
matériel a été saisi.
MARSEILLE. — C'est ce matin que le général de Gaulle ouvrira
I* premier congrès national du R.P.F. qui tiendra ses assises au
l’a laie des Congrès.
SETIF. — « bans l aide américaine, la France serait morte
d'asphyxie dans les derniers mois de 1047 », a déclaré dans un
discours M. René Mayer.
PARIE. — Le commissaire de police de Ohoisy-le Jtoi vient
d'arrêter une bande de trafiquants, des Polonais pour la plupart,
qui, #e rendant, en zone américaine d'Allemagne, munis de faux
papiers, ramenaient en France de* automobiles qu'il* maquillaient
et revendaient.
PARIE. — Un communiqué du bureau de U C.G T.-F.O. réclame
« l'engagement d une véritable often*ive contre la vie chère * et
rappelle A cette occasion le* mesures préconisée* par la C.G.T. F O.
en vue d amener un* baisse des prix.
PARIE. — A I ordre du jour du Conseil des ministre* d'hier
matin : organisation de* travaux parlementaires: suite d* l'exposé
de M Bidault *ur la situation Internationale: fonctionnement du
tkinsefi supérieur de la magistrature.
BERLIN. — Le service d'information soviétique affirme que de
grande» quantités d or. de nlatine et. de produite alimentaires ont
été. ce* dernier* tempe, expédié» de Berlin ver* le* zone* occi
dentales »ous forme de colis postaux. Il déclare qu* « ce* envois
pourraient compromettre le ravitaillement de la population de
Berlin et de. la zone soviétique ».
BORDEAUX. — Le numéro d hier du journal • la Gironde
Populaire » a été saisi pour reproduction d un article inséré dans
le journal « Ce Soir • et accusé de c porter atteinte au crédit de
i üb* a*
Comment parler de stabilisation
tant qu'existera a notre porte la
grande menace d’une puissance
étrangère et que pèsera, en France,
i hypothèque d un parti séparatiste? »
— Mai* Je R. P. F. estime-t-il ave
lea efforts entrepris dans le domaine
économique Jusqu'à présent sont suf
fisant* ? Que recommande-t-il de fai
re pour rétablir l'équilibre de* salai
re* et de* prix ?
«Bien entendu, le R. F. F., comme
la majorité, estime ces efforts Insuf
fisants. Il* ne peuvent être suffisants
en raison de la nature du pouvoir qui
dirige actuellement la France, te re
lèvement économique n'est possible
que dan* une production accrue, ce
qui place le gouvernement actuel a
la merci de troubles sociaux provo
ques éventuellement par une C.G T.
oommunisante. Le R.P.F. estime au'a-
vant meme de regler le problème
salairea-prl'Y. Il est nécessaire de lé-
Sler lo problème de* recette» et de»
epennes a l'Etat s de favoriser l'ex
portation ; de stimuler les initiative*
privées ; de réprimer le» fraude*, les
scandale» ; enfin, le problème salaires-
prix est actuellement lié au problème
rfe la restauration de l'autorité de
l'Etat.
Donc, actuellement, ce» condition»
économiques et politique» ne Sont pas
réalisées. >»
— Quelque* orateur» du R. P. F.
ont plusieurs fois annoncé que la
«ituation t'aggraverait dans un ave
nir aaeez proche, notamment du fait
du parti communiste Sommea-nou*
vraiment, de ce point de vue. à la
veille d'événements décisif» ?
« Dans une période de troubles, la
*eul© sauvegarde de la nation serait
le retour a un gouvernement de
salut public dirige pai le genrral de
Gaulle. \omS pouvons nous attendre
au deroulement d'événements mal
heureusement trop probables. f’est 1»
raison pour laquelle, afin d'arrêter
avant ou’il ne «oit trop tard, cette
série d'événement», le R. P F. de
mande que I on procède de* mainte
nant a de» élection» générale* li
bre» et démocratiques. Le general de
Gaulle a dénoncé a Renne» le dan
ger non pas de l'existence d'un par
ti ouvrier français, mai» d'une équi
pe de dirigeant» totalement a*»crvis
a une pu i mm n ce étrangère. Et si leur
plan a dû être remis en '■aison de»
élections italienne», il peut etre mi»
en jeu après, notamment par i«nr
campagne de revendication» qui a
principalement pour but de mettre
en échec le plan Marshall destiné
a reconstruire l'Europe. »
— Four ievenir aux question* in
térieure». que pensez-vous de l’éven
tualité des nouvelle» élections ?
« Nous pensons que de nouvelles
élections generale» permettraient tau
les la réforme de l’Etat, la révision
de la Constitution, l'avènement d un
gouvernement de salut public dans
le cadre républicain, toujours défen
du par le général de Gaulle, n
Jacques FA U VET.
Au cours d'une cérémonie solennelle
Les (inq nouveaux docteurs
HONORIS CAUSA
de l’Université de Nancy
ont reçu, hier, leurs diplômes et leurs insignes
Depuis 1937, aucune cérémonie uni
versitaire n'avalt revêtu une tel.e am
pleur à Nancy. L'insigne et le diplô
me de docteur « honoris causa » dê
notre université furent décernés une
seule foie depuis cette date, en Juin
194S, au général Jacob L. Devers, com
mandant le 6* groupe d'armées amé
ricaine et française.
La personnalité des nouveaux pro
mus : MM. Dabin, Dalcq. Quadrat,
Knos et Bessemans, et a présence de
hautes personnalités civiles et militai
re* OJU. donné à JâJJumgMUtJan uni-
versltaire anier un relief particulier.
Les personnalités
Sur la scene de la sa.l« Polrel, dé
Corée des drapeaux suédois, tchécoslo
vaques. belges et français, avaient pris
place M. Samama, préfet de Meurthe-
et-Moselle, ayant à 6a gauche MM.
O.andval, gouverneur de la Sarre ;
Louis Marin, député et president du
Conseil général ; Senn, recteur hono
raire et doyen de .a Faculté de Droit;
Dabin. doyen de la Faculté de Droit
de Louvain ; Delsarte, doyen de la Fa
culté des Sciences ; BuXovinsky. consul
de Tchécoslovaquie à Strasbourg ;
Kayser, doyen de la Faculté de Phar
macie ; Besremar.s, directeur de l'Ins
titut d'hygiéne et de bactériologie de
Gand ; Lacaze, conseiller de la Répu
blique ; Borne',, procureur général à
la Cour d'appel ; le grand rabbin Mo-
reli ; Fallas. représeniant le député
Knegel-Valrimont. A la droite du pré
fet, on remarquait ; MM. Donzelot, di
recteur de l'Enseignement supérieur et
recteur de l'Université de Nancy ; La
pie. député ; Merklen. doyen de la Fa
culté de Médecine ; Dalcq, professeur
à la Faculté de Médecine de Bruxel
les ; Cressot, doyen de la Faculté des
Lettres ; Lundberg, attaché culturel
de l'ambassade de Suède â Paris ; le
général de Linarès, commandant l'E
D./2 ; Mgr Ge.inet, secrétaire géné
ral de l’évéché, représentant l’évêque
de Nancy ; Cusenot, membre de 1 Ins
titut, professeur honoraire à la Faculté
des Sciences ; le pasteur Durand ; Or-
sat, avocat général à la Cour d'appel,
et Fousnaquer. représeniant l'abbé
Pierre, député.
Au second rang, avalent pris place,
de gauche à droite : MM. Valentin, in
génieur en chef des Ponts et Chaus
sees ; Ponller, directeur général de la
Sécurité sociale ; Zoller. consul de
Suisse ; Cartry. trésorlerrpayeur gene
ral ; le commandant Gellé, directeur
de la formation prémliitaire ; Viard,
attaché culturel en Sarre ; Godfrm,
consul du Luxembourg , Mgr Martin,
secrétaire perpétuel de l'Académie Sta
nislas , le docteur Jacquet, directeur
régional de l'Education physique et
aux Sports ; les adjoints Elgner et
Plnchard ; Gérard, président de la
Chambre des Avoues près le tribunal
civil ; Cosson, président de la Chambre
honoraire à la Cour d’appel ; le colo
nel Marchmann. représentant l'armée
américaine ; Ohavarot. secrétaire gé
néral de la préfecture , le captain
(Lire la suite page 3.)
12.000 Juifs
encerclent des troupes
de FAOUZI EL KAOUKJI
Le Caire. — Les Arabes ayant attaqué en grand nombre la colo
nie juive Mishmar Eruck, au sud d'Haïfa, douze mille hommes de la
Haganah ont réussi à les encercler.
Faouzi et Kaoukji en personne dirigerait la bataille, dont l'issue
est incertaine. Les Arabes encerclés ont lancé une demande de se
cours qui est parvenue jusqu'au comité politique de la Ligue Arabe
siégeant au Caire. Ni le Mufti dê Jérusalem, ni le général iranien
Safouat Pacha, ne se dissimulent, dit-on, l'importance de la bataille
en cours et on souligne également le mouvement d'inquiétude que
cette dernière suscite dans l'opinion arabe.
Le Luxembourg n'est plus
« perpétuellement neutre »
Luxen*)ourg. — La Chambre des dé
butés du Luxembourg a décidé, par 41
voix contre 3 vodx (communistes), de
supprimer les termes < perpétuellement
neutre ». contenus dans l'article pre
mier de ia Constitution oui, désormais,
sera libellé comme suit : « Le Grand-
DùPhé formé- otr TTar lmy*. indépen
dant et indivisible ».
LES VÉLOS
et les casseroles
en vente libre
Paria. — Le miniatère de l’Industrie
çt du Commerce communique :
« Par arrêté de M. le fious-secrét&ire
d’Etat à l’Industrie et au CommorrJ
en date de ce jour, la liberté de vtnte
a.été rendue aux bicyclettes et aux ar-
ticle» de ménage. »
Vers rétablissement
d’un double secteur
pour beurre, lait
et fromage
dans certains départements
Pajia. -, Selon le « Parisien Libéré »,
les professionnel* et les techniciens du
ravitaillement seraient d'accord pour
tenter l'expérience, dans des départe
ment* témoins, d'un double secteur
pour le beurre, le fromage et le lait,
premier palier avant la liberté.
Ce système reposerait sur la colla,
boratlon de l’interprofession avec le ra
vitaillement general dans un départe
ment déterminé. L’imerprofession déri
derait que tel département producteur
peut et doit livrer, à un prix déterminé,
une certaine quantité de beurre.
fromage et de lait pour les grands cen
1res (d'où rations très sensiblement
améliorées)
A l'Intérieur du département livreur,
le surplus de la production serait com.
mercialisé librement, n ais taxé. Com
me moyens d'action l'Interprofesaion
procéderait à des distributions d ali
ment» du bétail et de machines agri
coles.
Mort du président des Philippines
Manille — M. Manuel Roxaa, pr ai
dent de la République des Philippines,
est décédé hier. Il avait dû s’allier la
semaine dernière, quelques heures après
avoir prononcé un discours dans le
quel Il avait notamment crltiaué la
politique des communiste*.
RÉVOLUTION TECHNIQUE
Valence. — A Saint-Nazaire "n-Royn ne
(Drôme) un pont susppndu a été rem
placé par un pont en béton non armé,
ce qui représenîe une économie de plu
sieurs tonnes de fer. Le pont, qui sera
livré dimanche à la circula!Ion, a subi
des essais avec une surcharge de 300
kilos par mètre linéaire. Ce procédé
marque une révolution en matière de
travaux publics.
L’armée transjordanienne
entrera-t-elle en action ?
L* Caire — Lre milieux officiels,
scion le Journal « Al Zamane ». eont
unanimes à déclarer aue les gouverne,
mente arabes ne permettront dos pue
l'armée Faouzi el Kaoukdfi. aul "St
la base de l'armé* de libération de la
Palestine, essuie une défaits qui aurait
un grand effet eur le moral des Arab*a.
De» force» régulières d'un des pavs
arabe» entreront, «u besoin, en action
pour aauver l'armée Faouzi el Kaouk-
<111. à moins aue les, mesures prise»
n’améliorent la «Ituation dons Ica pro
chaines heures.
On pense généralement aue le tour
nai fait alluedon à rentrée éventuelle
de l’armée tranetordanienne en Pales
tine.
Naple*. _ La première livraison de
blé américain effectuée dans le cadre du
plia M&uhaU «et arrivé* a Naples.
gnols, qui va autoriser les banques
américaines à nous ouvrir un crédit.
La Banque Urquijo .vient de prépa
rer un plan de rééquipement de
l'Espagne avec modernisation de ees
transports et de ses routes et avec
agrandissement de ses ports. Ce plan
va être soumis aux banques améri
caines. Mais il est stratégique autant
qu’économique. Et qui est parti pour
New-York pour l'appuyer 7 l'ancien
attaché militaire américain ».
« Le tremplin de l'Ouest »
•
Le lendemain Je vis un ambassa
deur espagnol, de passage à Madrid
et qui sortait du petit palais cham
pêtre qu'habite le général Franco.
Un basque de 40 ans, admirateur du
CaudiUo et qui aime à citer une phra
se qu'il prête â 1 hôte du Prado :
« Depuis dix ans, seuls les Soviets
et nous, avons toujours su où nous
allions, quoique ce fut en sens con
traire. Les autres n'ont fait que flot
ter ». Mon interlocuteur respirait
l'optimisme.
« En d,x Jours, regardez ce qui'
s'est passé, me dit-il. La frontière des
Pyrénées s est ouverte et d'importants
échanges vont commencer : premier
fait. Les Américains ne font plus
d'objections à ce que leurs banques
nous prêtent des fonds : deuxieme
fait. L'Angleterre va engager avec
nous d'amples négociations commer
ciales : troisième point. Le siège au
quel était soumis le régime espagnol
est terminé. Toutes les portes s'ou
vrent. Tout cela s'explique par un
mot : le mot tremplin. Les Améri
cains Jugent la guerre Inévitable. Us
savent que si elle se produit, l'Espa
gne sera le tremplin de l'ouest ».
Quelques heures plus tard un diplo
mate ami me raconta qu'Arrese. le
chef de la phalange, avait considé
rablement Irrité un diplomate amé
ricain en lui disant : < Faites at
tention. SI votre presse continue à
nous attaquer, nous nous en souvien
drons lorsque vous aurez besoin de
nous Et nous resterons peut-être neu
tres »;
Plans pour la future guerre _
En 1945. à 1 école supérieure de
guerre espagnole, on croyait que le
choc americano-russe aurait lieu
avant 1970 et on travaillait sur plu
sieurs hypothèses ;
La première était celle d'une of
fensive russe menee avec des -ren
forts allemands. La Russie, calculalt-
on, tenterait d'abord d'occuper l'Afri
que du Nord, de Tripoli à Dakar, et
d'y constituer une base d'attaques
aeriennes contre l'Amérique. La phase
préliminaire comporterait aussi l'oc
cupation des pays Scandinaves, puis
du Groenland et de l’Islande.
Aussitôt après, les Russes envahi
raient les Etats-Unis en pariant de
l'Alaska et des troupes débarquées
du Groenland sur la péninsule du
Labrador feraient liaison avec cette
armée. En même temps des divisions
aéro-transportées russes débarque
raient au Brésil après s'être envolées
du Sénégal.
Pendant que la lutte ee poursui
vrait sur le sol américain, la Russie
organiserait un blocus pour lequel
elle voudrait occuper les ports fran
çais et Ibériques et constituer une
tête de pont en Andalousie pour pro
téger son flanc droit en Afrique.
C'est là que l'Espagne devait être
prête à agir pour conserver son sol
libre afin au'il servit ensuite de trem
plin à la contre-offensive alliée.
Verrouiller la Méditerranée
La deuxième hypothèse était celle
d'une offensive américaine partant à
la fols d'Allemagne, de la mer du
Nord et de la mer Egée, avec des
offensives complémentaires venant de
l'Iran, de la Baltique et des détroits
de Behring. L'Afrique serait la gran
de base militaire américaine. L'Es
pagne devrait empêcher les sous-ma
rins russes de sortir de la Méditer
ranée. Elle serait, avec l'Angleterre,
la grande base etratégique pour l'a-
viatton opérant sur le théâtre euro
péen, Base d'autant plus précieuse
qu'elle était la seule sûre dan* le
Sud. la Turquie et l'Iran étant trop
vulnérables et l’Italie et la France
étant Jugées trop pêu sûres du point
de vue politique.
« Nous arrêterons les Russes »
Ces Idées, Je m en suis aperçu, ont
évolué depuis. L'Espagne croit en
core plu» fermement à la guerre.
Mais le général membre de « l'état-
major central » que J’interrogeais
Il y a cinq Jours à Madrid ne parlait
plus de 1970. « Au plus tard ert 1953,
mais peut-être en 1949 », me dit-il.
« Les Russes seront à Brest en trois
Jours Nous devrons tenter de les ar
rêter sur les Pyrénées pour donner
le temps aux armées de l’Ouest do
se concentrer en Afrique et pour pré
server leurs communications avec les
pétroles du Moyen-Orient. Ma:s le»
Américains «ont lents. Us manquent
de prévoyance ».
Etait-ce exact ? Que font les Amé
ricain» en Espagne ? Y organlsent-
11a vraiment un « bastion ». un
« tremplin », une base 7 L'ambaesa-
deur américain Hâves préconisait
dès 1945 une entente étroite avec l’Ej-
pagne « tête de pont commode pour
nos troupes ». Avait-Il été finalement
suivi par Washington •>
Je m» le demandais le lendemain
en entrant dans le bureau de M.
Culbertson, le chargé d'affaires amé
ricain.
(A «ulvre.l
(1) Voir t L'Est Républicain » du
15 avril 194g
ATTERRISSAGE MANQUÉ A SHANN0N
Un avion 30 morts
s’écrase au sol
Londre*. — L’avion « Empreaoof.the-Skie» »», qui se ren
dait de Karachi a New-York. »>»t écrasé hier, a .1 h. 30 di>
matin, a son atterrissage à l'aerodrome de ^hannon (frian
de). Il transportait 21 passager* (parmi lesquels 5 Italicfis,
un Français habitent l’Australie. 4 femme» et une hAtess*
de l'air) et 10 homme» d'équipage On déploré 30 mort».
L'unique survivant. M. Wur*t. a déclaré qü'il aval» ete
le arul passager à «e rendre compte que l'atterrissage n riait
pas normal. A|or» que 1er autre* passager* restaient à
leur* place», M. \\ ur*t défit *a ceinture de sécurilé *t ae
dirigea rerA 1 arriéré. U put auuj « échapper d* l»ri0u
avant que celul.cl ne «oit détruit par l'explosion.
Il eat possible que le pilote n'ait paa vu la piste en
raison du brouilfard oü qu'il ait pri* le* «race* blanche* ou
brouillard pour cilles d’une piste.
L* « Exprès* of-the-Skie* .. avait établi, le 10 avril 1047
un nouveau record de 5 heure* 55 minute» entre TerreJ
Neuve et 8hannon.
Le dernier accident qui *e produisit sur cet aérodrome
remonte a décembre dernier. Le ( i>n.,t«l;atioii .. S!ar-of-
Cairo .» « était ecraaé au col et treiza personne* *v*»*né
été tue es..
0? EDITION
IDIRECTIOU i NAMCY
| 3 bis. Avenu* Foch
Ttltph on9 i
40.01 A 40 05
Chèque» patiaur:
sa» - nancy
MttAOX K PAKE
52, Av. Cfetaps-Ëlynes
TAi FinAw «« 17 It 11
L’EST REPUBLICAIN
QUOTIDIEN RÉGIONAL
LE PLUS FORT TIRAGE DES JOURNAUX DE L’EST
5 FR. Rédacteur en chef J.ZENNER
Deux leçons...
/f j)E miniatre de l'Agriculture
fi S* noua aasurait il y a quelquea
semaines que la soudure
n était plua un problème et
que la ration de pain ne changerait
plua jusqu'à la récolte. Or, Ica nou-
Vfllca de Londres annoncent que la
Grande-Bretagne va nous aider à pu-
rer en partie au manque de céréales
panifiablea. Quatre bateaux portant
34.000 tonnes de blé canadien vont
etre déviés vers des portg français. M.
John Strachey, miniatre britannique
du Ravitaillement, confirme que la
France lui a lancé un appel. Elle
demande que lui soit prêté assez de
blé pour faire face à la grave défi
cience de ses livraisons jusqu’à la
rentrée de la prochaine récolle.
M. Strachey a dit que les livrai
sons anglaises seraient faites avant le
/•r juin, mais que le Royaume-Uni
n était pas en mesure de donner à sa
voisine entière satisfaction par cet
« arrangement exceptionnel ». Cet
emprunt causera une réduction sé
rieuse des stocks britanniques ; la
ration ne sera pas touchée cependant.
« La h rance s’est engagée à rendre le
prêt enfre août et décembre et nous
avons pleine confiance qu'elle le fera.
Le blé nous sera par conséquent ren
du au cours de l'automne. »
D année en année dcùuts la guerre
nos services officiels ont commis de
graves erreurs d évaluation des stock*
de céréales panifiables. Nous n'avons
pas été capables de les révéler en
temps utile, mais nous aVon9 chaque
fois fait à la dernière minute des
aveux embarrassés. Comment cette
lacune évidente a-t-elle pu continuer ?
Ou bien la méthode d évaluation est
déficitaire en elle-même, ou bien
l'utilisation des quantités contrôlées
se fait , dans des conditions d’irrégu
larité coupable. Dans les deux cas il
y m des responsables qui font aue
notre gestion des stocks de ravitaille
ment ne paraît plus digne de foi aux
yeux des nations amies, aussi mal lo
ties, mais bien plus ordonnées que
nous.
Que la prochaine récolte soit bonne
n'empêchera point la constatation que
nous n'avons pas été capables d’ap
porter un correctif à des méthodes
peu dignes de confiance et que nous
nous sommes contentés d’espérer en
la bonne Volonté des autres.
Un monument à la mémoire de
hranklin Delano Roosevelt vient d’être
solennellement dévoilé au Grosvenor
Square de Londres A cette occasion
nous lisons dans l’édition continen
tale du * Daily Mail » ;
« Paris, il y a quelque temps, eut
un geste à la mémoire du Président
Roosevelt ; il changea le nom d’une
avenue jadis dédiée à l’ex-roi d’Italie.
Or Paris doit davantage à Franklin
Delano Roosevelt que ne doit même
la Grande-Bretagne. Ce fui le G. L,
l homme de Middle West, de Texas
ou de New-York qui permit en réa
lité à la seconde division blindée de
Leclerc de prendre la tête de la ccr
lonne qui passa par les rues de Paris,
presque san9 opposition, par une
chaude journée cl août il y a quatre
ans.
A Londres, ces jours derniers, un
mémorial digne de lui a été dévoilé
à la mémoire du * Chef disparu », de
l’homme qui, après Churchill, fit plus
que quiconque au monde pour sauver
celui-ci de la domination d un système
qui aurait étranglé la liberté d’opi
nion, de parole et d expression sur le
globe entier. Londres doit moins de
reconnaissance aux Etats-Unis que
n’en doit Paris. La bataille de la
Grande-Bretagne avait eu lieu et avait
été gagnée par son seul mérite. Len
tement, mais sûrement, avec le puis
sant appui de3 Etats-Unis, la Luft-
waffe avait été vaincue. Londres
avait surtout été sauvée par les ef
forts du « faible nombre » (des chas
seurs de la R.A .F. en automne 1940).
Mais Paris n'avait pas été sauvé, et
aucune puissance, excepté la force des
armées américaines n aurait pu sau
ver la ville. Et cette force était per
sonnifiée pat M. Roosevelt qui, em
pêché par une infirmité de prendre
une part active à la guerre, fut néan
moins au premier rang dans la ba
taille. Ne serait-il pas temps que Pa
lis aussi eût son mémorial, en bonne
pierre, à la jnémoire du « Chef dis
paru » ?
Enregistrons l’appel sévère mais
amical. Réfléchissons aussi au peu
d’empressement que la France a eu
pour l évocation devant les généra
tions à venir de la mémoire des meil
leurs de ses fils. Or ia victoire de
1918 nous avait sauvés une première
fois en faisant de notre pays le plus
respecté d'Europe. Poincaré et Lyaa-
iey l’Africainr pour ne parler que des
noms qui furent près de nous, sont
du nombre. Et souhaitons que notre
propre génération ait un peu plus de
reconnaissance pour ceux qui ont tout
jeté dans la dure bataille de 1939 à
1943 ; déjà les oublieux semblent plu9
enclins é s’accommoder de tous les
abandons qu’à honorer les héros et
les victimes.
J. ZENNER.
Le comte Sforza à Paris
Pari». — Le comte 8for7.3. qu! va pré
aider la délitation Italienne à la 3« con
férence plénière de coopération éco
nomique. eat arrivé & l’aérodrome d"
Bourget à 13 h. 30.
66
Les élections italiennes
NE SERONT PAS MARQUÉES
par des choses irrémédiables”
CURIEUX destin de l’Italie depuis dix ans : elle a connu successivement l’ivresse des victoires
provisoires, l’amertume d’une défaite que l'on croyait sans merci, et la voici, par un caprice
des conjectures internationales, sacrée médiatrice du sort de l'Europe. Le cercle des démocraties
occidentales se penche avec une tendre inquiétude sur ses premiers émois politiques tandis que
de 1 autre côté de l’Adriatique, le chirurgien perspicace semble prêt à intervenir en cas de besoin...
Qu’on le veuille ou non, l’électeur italien, dimanche prochain, fixera les données de l’Europe future
et son bulletin de vote sera plus un choix entre la Russie et l’Amérique qu’une liste de noms éligibles.
Ainsi va le monde ! Ainsi se forgent ses destins ! L’humeur du moment du signor Vaccinelli oa
Pescaretto (dont le sens politique n’a jamais eu encore l’occasion de s’exercer) remplacera dans le
domaine des paraboles le nez de Cléopâtre.
Je retourne à Milan, à Rome ; j’y retrouve mes interlocuteurs d’il y a trois mois pour voir comment
ils vont s’acquitter de ce grave devoir.
L’ESPflCNE se prépare à la ijueite des deux blocs
“Dans la guerre de 1952, nous serons
(D
A lire les journaux français de ces
derniers (ours on croit s'apercevoir que
le problème n'est même plus de savoir
comment les Italiens vont voter, mais
de savoir si ces élections auront Heu
malgré la < grève progressive » décla
rée par les communistes ; de savoir si
ces trois Jours auront l'apparence d’u
ne consultation populaire ou l’atmos
phère d’une guerre civile.
Mais à peine en terre Italienne, cet
te Impression s'efface II suffit d'avoir
arpenté en tout sens la plaça du
Dôme, à Milan, ce cintre névralgique
et; plein bastion communiste 11 suf
fit d'avoir bavardé avec drs Milanais
Pour se rassurer ; nous n en sommes
pas h la puerre civile II s'en faut de
beaucoup. Que l'on me croie pour une
fols que Je tais un pronostic : tout
se passera dans un calme relatif Les
élecUons italiennes ne seront pas mar
quées par des choses Irrémédiables.
De plus, elles ne changeront sans dou
te paa d'une façon radicale l'image po
litique actuelle.
La guerre des affiche*
Il semble que l'on a tout écrit, tout
lu sur 1 extraordinaire lutte que se li
vrent les partis à coups d'affiches Des
milliers d’hectares de papier tapissent
les murs envahissent les vitrines et
s’étalent sur les socles des monuments.
Le génie du verbe typiquement latin
s'y donne libre cours. Cest une Joute
de « bonnes répliques ». de formules
frappant l'imagination. Tous les
grands noms de l'histoire Italienne ont
été mobilisés Garibaldl est très de
mandé. Le Front Démocratique Popu
laire croyait l'avoir monopolisé Pas
du tout, un chromo du noble vieillard
vient de faire son apparition, accom-
pagné d’une phrase lapidaire en rou
ge : * N* votez pas pour mol », suivie
d’un texte aux caractères plus dis
crets : t Je n'al Jamais adhéré au
Front populaire »
Un Journal est distribué dans les
rues : « Il vero Popolo d’Italia » Un
titre sur sept colonnes : < Togliatti,
maître des élections, forme le nouveau
cabinet. » Des sous-titres laissent per
cer le bout de l'oreille : « Journaux
Interdits » dont suit une longue liste ;
« Personnalités arrêtées pour trahi
son ». M. de Gasperi en tête bien
entendu, c Un pacte militaire avec
l'URSS et la Yougoslavie » ; « M.
Sforza. ministre des Affaires étrangè
res. se Jette du 4« étage » La foule
Ht. s'esclaffe, s'amuse. On ne prend
même pas la peine de distribuer les
tracts. Des cyclistes les Jettent à plei
nes poignées, et Us Jonchent les trot-
toirs, parfois retournés d’un talon fu
rieux.
Sur le parvis du Dôme, de petits
groupe d'auditeurs entourent deux ou
trois orateurs, camelots en paccotille
politique, qui font, avec plus de fou
gus que de conviction, le boniment
Une police très discrète, mais om
nipotente, surveille tous ces prépara
tifs d'où le tragique est abeent. Pour
tant. aucune retenue, aucun voile
dans les accusations t « Tortionnai
res, tyrans des pays occupés ». tels
sont les plus faibles accusations des
démocrates chrétiens contre le com
munisme et l'U R SS.
A la vérité, de Gasperi, aidé en
cela puissamment par l'Amérique et
les puissances occiden-ales, a
redressé sa position d’une façon com
plète. Dans les rues de Milan. Je n'al
pas vu de bagarre, mais seulement
une folle agitation, sous un soleil
ardent, parmi des femmes belle* et
qui ont su, parfaitement et avec élé
gance, se mettre à la « mode de
1900 ». On a pensé à elles, pin«iue
le ministère de 1 Intérieur a grave
ment prévu que l'enveloppe cachetée
qui portera des traces de rouge à
lèvres d'une électrice sera considérée
comme un bulletin nul.
J'écris oes lignes de Rome où Je
suis arrivé il y a quelques heures
Dans la capitale aussi, c’est plutôt
la douceur de vivre que des prépa
ratifs da guerre... x
U T R c ïyS P LIM fie t'&wedi '
<2>
ES 1945, lorsqu’il admit comme probable une victoire alliée sur
Hitler, iétàt-major espagnol crut à une future guerre améri
cano-russe. Depuis deux ans, pour le$ militaires qui entourent
le général Franco, cette supposition est devenue certitude.
L’Espagne croit à une guerre prochaine et croit devoir y jouer un mie
essentiel. Madrid, qui fui pendant la dernière guerre un des principaux
observatoires internationaux et un des premiers centres d'espionnage, est
aujourd’hui le lieu d’élection des stratèges et la capitale du monde où l’on
parle davantage de la « future guerre des deux blocs ».
L’état-major espagnol va en acheter.
N’est-ce pas la preuve que les Etats-
Unis vont faire chez nous des dépôts
d’armes ? »
Psychose de guerre
Depuis octobre, les prix des mulets,
des cochon », du riz ont tendance i
baisser : c’est parce que la guerre,
que l'on croyait Imminente, est re
tardée, dlt-on de deux où trois ans.
Et les Espagnols cessent provisoire
ment de faire des stocks. Mais le
dollar, qui vaut officiellement moins
de 14 pesetas, en vaut 40 au marché
libre de Tanger. Ce n'est pas seu
lement parc* que l’Espagne, à court
de dollars, en achète partout où
elle en trouve, c'est surtout parce
que les Espagnols riches exportent
leurs fonds, avec la conviction que
leur pays sera bientôt un des prin
cipaux points névralgiques de la
guerre.
Pendant la guerre civile espagnole,
on parla beaucoup des cadets de.
l'Alcazar. Il y a toujours des cadets
dans les académies militaires d'Es
pagne. J’étais & peine arrivé à Ma
drid que l'on me dit : « Savez-vous
que les cadets ont reçu des livres
neufs, et que ces manuels contien
nent le mode d'emploi détaillé des
armes américaines les plus moder
nes ? »
Et l’on me dit aussi : « les Amé
ricains ont découvert un vernis spé
cial grâce auquel on peut Indéfini
ment conserver des canons, des
avions et même des cuirassés sans
qu'ils s'abîment ni ne se rouillent.
« Nous avons 150 divisions »
J'allais dîner avec un ami espa
gnol, Jeune et renseigné. Pendant la
guerre U avait un Jour accompagné
Sir Samuel Hoars à une visite au
siège de la Phalange. L’ascenseur
dans lequel ils montaient, ralentit
soudain puis dégringola dans le vide.
On crut â un attentat. Mais après
deux étages de chute, la machine
se coinça entre deux paliers. L'am
bassadeur britannique grimpa dehors.
Et mon ami aime a rappeler sa seule
remarque : « J'ai toujours adoré l’al
pinisme ».
Dès le potage, mon ami me dit :
DECLARENT LES DIRIGEANTS
ESIPA^NCIS
A NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
Georges Rotvand
« l'Espagne et la Turquie sont les
deux bastions de l'Amérique. L’An
gleterre sera le ’ porte-avions. Les
Apennins et les Pyrénées seront les
deux premières barrières â l’expan
sion russe en France. Votre armes
n'a que 70.000 hommes. Le géné
ral Munoz Grande qui commande là
garnison de Madrid, y a 104.000
hommes, c’est-à-dire plus que toute
l’armée française. Et. nous avons en
tout, sous les armes, 150 divisions.
L'Amérique nous soutiendra donc.
C'est Washington qui encourage l'Ar
gentine à nous accorder des crédits,
qui pousse le Mexique à renouer avec
nous malgré les républicains espa-
L'Italie a inventé la machine à faire voter
LE CALME
est revenu à
Bogota. — Mereredi fnatln le calme rtalt rétabli à Bogota. Des produits ali
mentaires arrivent des campagnes avoisinantes. Les travaux de déblaiement ont
commencé au palais du Capitole où se tenait la conférence interaméricaine, aucun
document officiel n'a été détruit, contrairement à ce qu* l’on craignait.
Berno, ministre des Finances, au nom
du gouvernement, a accepté un crédit
de 10 millions de dollars offert à la Co
lombie par l« gouvernement des Etats-
Unis pour aider à la reconstruction de
la capitale.
La veuve de M. Galtan a déclaré que
le corps de «on mari ne serait pas Inhu
mé tant que le président conservateur
Ospina Perez resterait en fonctions. On
craint que cette décision ne provoque un
renouveau de violences à Bogota, qui
reste soumise à la loi martiale.
...mais pas
dans l’ensemble du pays
Washington. — Selon des informa
tions non confirmées en provenance de
Medellin (Colombie), de* incendies fe
raient rage dans les raffineries de pé
trole de Barranca-Bermeta où travail
lent un grand nombre d'Américains.
Selon les mêmes Informations, les
mines d'or et de platine de Choco-Pa-
cifico et d'Ageya seraient aux ma ns
des révolutionnaires Enfin, de* désor
dres continueraient dans les centres de
Tourpo et de 8egovla.
Grave explosion
près de Rio-de-Janeiro
Rlo-de-Janeiro. — I!ne très violente
explosion s wl produite, tard dans la
soirée d'hier, au dépôt de munitions
de Vilamilitar. On a dénombré 40 morts
et 200 blessés.
LES CONFLITS SOCIAUX
Paris. — Hier soir, la situation aux
usines Renault était redevenue à peu
Drès normale. La plus grande partie
des ouvriers en grève ont repris le
travail Seuls environ 250 ouvriers d*
l'atelier des forges demeurent en grève.
Par contre aux usines Morane-Saul-
nler à Puteaux. 500 ouvriers ont cessé
le travail et occupent les lieux.
On libère
Athènes. — Mille Jeunes gens ont
été libérés du camp de concentration
de nie Makronlssos où ils avaient été
internés en raison de leurs convictions
communistes. Sur leur demande, ils par
tiront comme soldats pour le théâtre
d'opération* contre les partisans
Joueur-né, l’Italien pourra donner toute satisfaction a sa passion en
partiolpant o la e loterie des élections », Pour participer au « Totalvoto »,
il faut aoheter, pour 100 lire, un billet et le remplir en Indiquant les
sièges qu'obtiendront les différentes listes. Le gagnant aura 60 millions do
lire... à oondition qu'il prouve qu’il a voté. Voiol, devant une affiche du
c Totalvoto », doux électeurs M communiquant les derniers tuyaux.
v (Keyslnne. )
Où va la France ?
M. JACQUES BAUMEL
“le problème salaires-prix est lié au problème
de la restauration de l’autorité de l’Etat”
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
ADJOINT DU R. P. F. :
C
’EST aujourd’hui, à Marseille, que s’ouvre le premier congrès national du Rassemblement du Peu-
Ele Français. Il y a un an. ce mouvement n’avait pas eu l’occasion de préciser son programme.
'assemblée qui se tient aujourd’hui et demain doit apporter un éclairage nouveau sur plusieurs
points demeurés dans l’ombre. De ce congrès, qui se tient à quelques jours de la rentrée parle
mentaire, on attend notamment une définition de ia tactique que le R.P.F, a l’intention de suivre sur
le plan parlementaire.
En attendant qu’il termine ses travaux, nous avons, dans le cadre de notre enquête, interviewé M.
Jacques Baumel, ancien député de la Moselle et secrétaire général adjoint du R.P.F.
— Croyez-vous que la période de
stabilisation dans laquelle il semble
que nous nous trouvons corresponde
à la réalité ?
« En réalité il n’y a pas de sta
bilisation réelle, mais un sursis. Il
n'y aura pas de stabilisation tant
que la politique économique sera in
certaine et équivoque ; tant qu'il
n’y aura pas d'assainissement des
usines nationalisées ; tant qu’on
n'aura pa* éliminé 150.000 fonction
naires inutiles et parasites, afin d’as
surer aux autres la sécurité et la
dignité de l'emploi ; tant que la po
litique d'inflation réelle sera pratiquée
sur les apparences d'une campagne
de presse.
LUXEMBOURG. — La Chambre d-*
députée luxembourgeois a commencé U
dütcUMlOQ d'un projet de loi portant
reviaion de la constitution et concer
nant notamment l'abandon de la neu
tralité traditionnelle du pays.
VIENNE. — Les train* britanniques
ont traversé san* encombre la li*rne ds
démarcation dos zones aoviétiqu* et bri
tannique.
OSLO. — M. Edouard Depreux, mi
nistre français de l'Education natio
nale. est arrivé A Oslo, venant de Stock
holm. Il doit négocier nv©. les autorité* norvégienne# un accord
culturel franco-norvégien.
BELGRADE. — L'organe du Komminform annonce qu'une
école saperieurd du parti communiste soctslista unifié a été
créée à Klein Machnow, près ds Berlin, et qu elle porte le nom
de Karl Marx.
MOSCOU. — Le» directeurs dune série d'entreprise* indus
tnellea soviétiques vont passer en jugement pour répondre « de
la mauvaise qualité des produits fabriqués par leur* entreprises >.
LILLE. — M. Jean Wimbalka. ouvrier mineur, a fait une
chute dan* une cage de descente île la foeee de Quievrechain et
a été précipite d'une hauteur de 800 mètre* au fond du puits. On
n a retrouvé que de* reste* informe*.
ATHENEE. Le gouvernement *uisie représentera les intérêt*
grec* à Sofia-
PARIS. — M. Dupraz. secrétaire d Etat chargé de la Marine, *
renais la cravate de commandeur de la Légion d honneur à l'ami
ral Richard L. Connaly. commandant en chef des forcea navales
américaine» de { Atlantique Eat et de la Méditerranée.
SAIGON. — Marcel de Monfreid. fil* de Henri de Monfreid. a
ét4 inculpé de « participation A une entreprit* de démoralisation
de l'armée ayant pour objet de nuire A la défense nationale »
et. arrêté. L'inculpé «erait. en réalité, coupable de contrebande
maritime au profit du Viet-Minh.
BADEN-BADEN. — Lee crédit* accordé* à la zone française
pour le fer trimestre 1048 par 1* conférence de* Seize s élèveront A
15 million* de dollar*.
WASHINGTON — ti» Chambre de» Keprésentapt* a voté à
T unanimité un crédit de 822 miUtona de dollar* destiné à financer
le programme qui prévoit notamment aue le nombre de groupe»
aériens de combat de* forces américain** soit parlé d» kè à 7D-
PARIE. — L-e général Robertson. gouverneur de la sont d oc
cupation britannique en Allemagne, qui représentera la bizooe
A la trolaième conférence plénière de* « Seize ». eet arrivé A
Farta. Le général Kicnig, qui représentera la sont française, était
arrivé précédemment.
MANTOUE. — Ceux mille peraonne* ont tenté de prendre d a*
eaiit la prison pour délivrer le insirs d'Oastfha arrêté pour dé
tention abusive d armes Les manifestant* ont fait usage de gre
nade» contre la police. Celle-ci a riposté par les armes. Quinze
personne» ont été blessées.
tokio. — Le général Mac Arthur a Interdit toute manifesta
tion de grève aux postiers japonaie. ,
PARIS. — Trois individus ont été arrêtés dans un local de ia
rue de la Chapelle où ils imprimaient de faux ticket* de pain.
200.000 fausses cartes auraient été fabriquées par leur* soins. Le
matériel a été saisi.
MARSEILLE. — C'est ce matin que le général de Gaulle ouvrira
I* premier congrès national du R.P.F. qui tiendra ses assises au
l’a laie des Congrès.
SETIF. — « bans l aide américaine, la France serait morte
d'asphyxie dans les derniers mois de 1047 », a déclaré dans un
discours M. René Mayer.
PARIE. — Le commissaire de police de Ohoisy-le Jtoi vient
d'arrêter une bande de trafiquants, des Polonais pour la plupart,
qui, #e rendant, en zone américaine d'Allemagne, munis de faux
papiers, ramenaient en France de* automobiles qu'il* maquillaient
et revendaient.
PARIE. — Un communiqué du bureau de U C.G T.-F.O. réclame
« l'engagement d une véritable often*ive contre la vie chère * et
rappelle A cette occasion le* mesures préconisée* par la C.G.T. F O.
en vue d amener un* baisse des prix.
PARIE. — A I ordre du jour du Conseil des ministre* d'hier
matin : organisation de* travaux parlementaires: suite d* l'exposé
de M Bidault *ur la situation Internationale: fonctionnement du
tkinsefi supérieur de la magistrature.
BERLIN. — Le service d'information soviétique affirme que de
grande» quantités d or. de nlatine et. de produite alimentaires ont
été. ce* dernier* tempe, expédié» de Berlin ver* le* zone* occi
dentales »ous forme de colis postaux. Il déclare qu* « ce* envois
pourraient compromettre le ravitaillement de la population de
Berlin et de. la zone soviétique ».
BORDEAUX. — Le numéro d hier du journal • la Gironde
Populaire » a été saisi pour reproduction d un article inséré dans
le journal « Ce Soir • et accusé de c porter atteinte au crédit de
i üb* a*
Comment parler de stabilisation
tant qu'existera a notre porte la
grande menace d’une puissance
étrangère et que pèsera, en France,
i hypothèque d un parti séparatiste? »
— Mai* Je R. P. F. estime-t-il ave
lea efforts entrepris dans le domaine
économique Jusqu'à présent sont suf
fisant* ? Que recommande-t-il de fai
re pour rétablir l'équilibre de* salai
re* et de* prix ?
«Bien entendu, le R. F. F., comme
la majorité, estime ces efforts Insuf
fisants. Il* ne peuvent être suffisants
en raison de la nature du pouvoir qui
dirige actuellement la France, te re
lèvement économique n'est possible
que dan* une production accrue, ce
qui place le gouvernement actuel a
la merci de troubles sociaux provo
ques éventuellement par une C.G T.
oommunisante. Le R.P.F. estime au'a-
vant meme de regler le problème
salairea-prl'Y. Il est nécessaire de lé-
Sler lo problème de* recette» et de»
epennes a l'Etat s de favoriser l'ex
portation ; de stimuler les initiative*
privées ; de réprimer le» fraude*, les
scandale» ; enfin, le problème salaires-
prix est actuellement lié au problème
rfe la restauration de l'autorité de
l'Etat.
Donc, actuellement, ce» condition»
économiques et politique» ne Sont pas
réalisées. >»
— Quelque* orateur» du R. P. F.
ont plusieurs fois annoncé que la
«ituation t'aggraverait dans un ave
nir aaeez proche, notamment du fait
du parti communiste Sommea-nou*
vraiment, de ce point de vue. à la
veille d'événements décisif» ?
« Dans une période de troubles, la
*eul© sauvegarde de la nation serait
le retour a un gouvernement de
salut public dirige pai le genrral de
Gaulle. \omS pouvons nous attendre
au deroulement d'événements mal
heureusement trop probables. f’est 1»
raison pour laquelle, afin d'arrêter
avant ou’il ne «oit trop tard, cette
série d'événement», le R. P F. de
mande que I on procède de* mainte
nant a de» élection» générale* li
bre» et démocratiques. Le general de
Gaulle a dénoncé a Renne» le dan
ger non pas de l'existence d'un par
ti ouvrier français, mai» d'une équi
pe de dirigeant» totalement a*»crvis
a une pu i mm n ce étrangère. Et si leur
plan a dû être remis en '■aison de»
élections italienne», il peut etre mi»
en jeu après, notamment par i«nr
campagne de revendication» qui a
principalement pour but de mettre
en échec le plan Marshall destiné
a reconstruire l'Europe. »
— Four ievenir aux question* in
térieure». que pensez-vous de l’éven
tualité des nouvelle» élections ?
« Nous pensons que de nouvelles
élections generale» permettraient tau
les la réforme de l’Etat, la révision
de la Constitution, l'avènement d un
gouvernement de salut public dans
le cadre républicain, toujours défen
du par le général de Gaulle, n
Jacques FA U VET.
Au cours d'une cérémonie solennelle
Les (inq nouveaux docteurs
HONORIS CAUSA
de l’Université de Nancy
ont reçu, hier, leurs diplômes et leurs insignes
Depuis 1937, aucune cérémonie uni
versitaire n'avalt revêtu une tel.e am
pleur à Nancy. L'insigne et le diplô
me de docteur « honoris causa » dê
notre université furent décernés une
seule foie depuis cette date, en Juin
194S, au général Jacob L. Devers, com
mandant le 6* groupe d'armées amé
ricaine et française.
La personnalité des nouveaux pro
mus : MM. Dabin, Dalcq. Quadrat,
Knos et Bessemans, et a présence de
hautes personnalités civiles et militai
re* OJU. donné à JâJJumgMUtJan uni-
versltaire anier un relief particulier.
Les personnalités
Sur la scene de la sa.l« Polrel, dé
Corée des drapeaux suédois, tchécoslo
vaques. belges et français, avaient pris
place M. Samama, préfet de Meurthe-
et-Moselle, ayant à 6a gauche MM.
O.andval, gouverneur de la Sarre ;
Louis Marin, député et president du
Conseil général ; Senn, recteur hono
raire et doyen de .a Faculté de Droit;
Dabin. doyen de la Faculté de Droit
de Louvain ; Delsarte, doyen de la Fa
culté des Sciences ; BuXovinsky. consul
de Tchécoslovaquie à Strasbourg ;
Kayser, doyen de la Faculté de Phar
macie ; Besremar.s, directeur de l'Ins
titut d'hygiéne et de bactériologie de
Gand ; Lacaze, conseiller de la Répu
blique ; Borne',, procureur général à
la Cour d'appel ; le grand rabbin Mo-
reli ; Fallas. représeniant le député
Knegel-Valrimont. A la droite du pré
fet, on remarquait ; MM. Donzelot, di
recteur de l'Enseignement supérieur et
recteur de l'Université de Nancy ; La
pie. député ; Merklen. doyen de la Fa
culté de Médecine ; Dalcq, professeur
à la Faculté de Médecine de Bruxel
les ; Cressot, doyen de la Faculté des
Lettres ; Lundberg, attaché culturel
de l'ambassade de Suède â Paris ; le
général de Linarès, commandant l'E
D./2 ; Mgr Ge.inet, secrétaire géné
ral de l’évéché, représentant l’évêque
de Nancy ; Cusenot, membre de 1 Ins
titut, professeur honoraire à la Faculté
des Sciences ; le pasteur Durand ; Or-
sat, avocat général à la Cour d'appel,
et Fousnaquer. représeniant l'abbé
Pierre, député.
Au second rang, avalent pris place,
de gauche à droite : MM. Valentin, in
génieur en chef des Ponts et Chaus
sees ; Ponller, directeur général de la
Sécurité sociale ; Zoller. consul de
Suisse ; Cartry. trésorlerrpayeur gene
ral ; le commandant Gellé, directeur
de la formation prémliitaire ; Viard,
attaché culturel en Sarre ; Godfrm,
consul du Luxembourg , Mgr Martin,
secrétaire perpétuel de l'Académie Sta
nislas , le docteur Jacquet, directeur
régional de l'Education physique et
aux Sports ; les adjoints Elgner et
Plnchard ; Gérard, président de la
Chambre des Avoues près le tribunal
civil ; Cosson, président de la Chambre
honoraire à la Cour d’appel ; le colo
nel Marchmann. représentant l'armée
américaine ; Ohavarot. secrétaire gé
néral de la préfecture , le captain
(Lire la suite page 3.)
12.000 Juifs
encerclent des troupes
de FAOUZI EL KAOUKJI
Le Caire. — Les Arabes ayant attaqué en grand nombre la colo
nie juive Mishmar Eruck, au sud d'Haïfa, douze mille hommes de la
Haganah ont réussi à les encercler.
Faouzi et Kaoukji en personne dirigerait la bataille, dont l'issue
est incertaine. Les Arabes encerclés ont lancé une demande de se
cours qui est parvenue jusqu'au comité politique de la Ligue Arabe
siégeant au Caire. Ni le Mufti dê Jérusalem, ni le général iranien
Safouat Pacha, ne se dissimulent, dit-on, l'importance de la bataille
en cours et on souligne également le mouvement d'inquiétude que
cette dernière suscite dans l'opinion arabe.
Le Luxembourg n'est plus
« perpétuellement neutre »
Luxen*)ourg. — La Chambre des dé
butés du Luxembourg a décidé, par 41
voix contre 3 vodx (communistes), de
supprimer les termes < perpétuellement
neutre ». contenus dans l'article pre
mier de ia Constitution oui, désormais,
sera libellé comme suit : « Le Grand-
DùPhé formé- otr TTar lmy*. indépen
dant et indivisible ».
LES VÉLOS
et les casseroles
en vente libre
Paria. — Le miniatère de l’Industrie
çt du Commerce communique :
« Par arrêté de M. le fious-secrét&ire
d’Etat à l’Industrie et au CommorrJ
en date de ce jour, la liberté de vtnte
a.été rendue aux bicyclettes et aux ar-
ticle» de ménage. »
Vers rétablissement
d’un double secteur
pour beurre, lait
et fromage
dans certains départements
Pajia. -, Selon le « Parisien Libéré »,
les professionnel* et les techniciens du
ravitaillement seraient d'accord pour
tenter l'expérience, dans des départe
ment* témoins, d'un double secteur
pour le beurre, le fromage et le lait,
premier palier avant la liberté.
Ce système reposerait sur la colla,
boratlon de l’interprofession avec le ra
vitaillement general dans un départe
ment déterminé. L’imerprofession déri
derait que tel département producteur
peut et doit livrer, à un prix déterminé,
une certaine quantité de beurre.
fromage et de lait pour les grands cen
1res (d'où rations très sensiblement
améliorées)
A l'Intérieur du département livreur,
le surplus de la production serait com.
mercialisé librement, n ais taxé. Com
me moyens d'action l'Interprofesaion
procéderait à des distributions d ali
ment» du bétail et de machines agri
coles.
Mort du président des Philippines
Manille — M. Manuel Roxaa, pr ai
dent de la République des Philippines,
est décédé hier. Il avait dû s’allier la
semaine dernière, quelques heures après
avoir prononcé un discours dans le
quel Il avait notamment crltiaué la
politique des communiste*.
RÉVOLUTION TECHNIQUE
Valence. — A Saint-Nazaire "n-Royn ne
(Drôme) un pont susppndu a été rem
placé par un pont en béton non armé,
ce qui représenîe une économie de plu
sieurs tonnes de fer. Le pont, qui sera
livré dimanche à la circula!Ion, a subi
des essais avec une surcharge de 300
kilos par mètre linéaire. Ce procédé
marque une révolution en matière de
travaux publics.
L’armée transjordanienne
entrera-t-elle en action ?
L* Caire — Lre milieux officiels,
scion le Journal « Al Zamane ». eont
unanimes à déclarer aue les gouverne,
mente arabes ne permettront dos pue
l'armée Faouzi el Kaoukdfi. aul "St
la base de l'armé* de libération de la
Palestine, essuie une défaits qui aurait
un grand effet eur le moral des Arab*a.
De» force» régulières d'un des pavs
arabe» entreront, «u besoin, en action
pour aauver l'armée Faouzi el Kaouk-
<111. à moins aue les, mesures prise»
n’améliorent la «Ituation dons Ica pro
chaines heures.
On pense généralement aue le tour
nai fait alluedon à rentrée éventuelle
de l’armée tranetordanienne en Pales
tine.
Naple*. _ La première livraison de
blé américain effectuée dans le cadre du
plia M&uhaU «et arrivé* a Naples.
gnols, qui va autoriser les banques
américaines à nous ouvrir un crédit.
La Banque Urquijo .vient de prépa
rer un plan de rééquipement de
l'Espagne avec modernisation de ees
transports et de ses routes et avec
agrandissement de ses ports. Ce plan
va être soumis aux banques améri
caines. Mais il est stratégique autant
qu’économique. Et qui est parti pour
New-York pour l'appuyer 7 l'ancien
attaché militaire américain ».
« Le tremplin de l'Ouest »
•
Le lendemain Je vis un ambassa
deur espagnol, de passage à Madrid
et qui sortait du petit palais cham
pêtre qu'habite le général Franco.
Un basque de 40 ans, admirateur du
CaudiUo et qui aime à citer une phra
se qu'il prête â 1 hôte du Prado :
« Depuis dix ans, seuls les Soviets
et nous, avons toujours su où nous
allions, quoique ce fut en sens con
traire. Les autres n'ont fait que flot
ter ». Mon interlocuteur respirait
l'optimisme.
« En d,x Jours, regardez ce qui'
s'est passé, me dit-il. La frontière des
Pyrénées s est ouverte et d'importants
échanges vont commencer : premier
fait. Les Américains ne font plus
d'objections à ce que leurs banques
nous prêtent des fonds : deuxieme
fait. L'Angleterre va engager avec
nous d'amples négociations commer
ciales : troisième point. Le siège au
quel était soumis le régime espagnol
est terminé. Toutes les portes s'ou
vrent. Tout cela s'explique par un
mot : le mot tremplin. Les Améri
cains Jugent la guerre Inévitable. Us
savent que si elle se produit, l'Espa
gne sera le tremplin de l'ouest ».
Quelques heures plus tard un diplo
mate ami me raconta qu'Arrese. le
chef de la phalange, avait considé
rablement Irrité un diplomate amé
ricain en lui disant : < Faites at
tention. SI votre presse continue à
nous attaquer, nous nous en souvien
drons lorsque vous aurez besoin de
nous Et nous resterons peut-être neu
tres »;
Plans pour la future guerre _
En 1945. à 1 école supérieure de
guerre espagnole, on croyait que le
choc americano-russe aurait lieu
avant 1970 et on travaillait sur plu
sieurs hypothèses ;
La première était celle d'une of
fensive russe menee avec des -ren
forts allemands. La Russie, calculalt-
on, tenterait d'abord d'occuper l'Afri
que du Nord, de Tripoli à Dakar, et
d'y constituer une base d'attaques
aeriennes contre l'Amérique. La phase
préliminaire comporterait aussi l'oc
cupation des pays Scandinaves, puis
du Groenland et de l’Islande.
Aussitôt après, les Russes envahi
raient les Etats-Unis en pariant de
l'Alaska et des troupes débarquées
du Groenland sur la péninsule du
Labrador feraient liaison avec cette
armée. En même temps des divisions
aéro-transportées russes débarque
raient au Brésil après s'être envolées
du Sénégal.
Pendant que la lutte ee poursui
vrait sur le sol américain, la Russie
organiserait un blocus pour lequel
elle voudrait occuper les ports fran
çais et Ibériques et constituer une
tête de pont en Andalousie pour pro
téger son flanc droit en Afrique.
C'est là que l'Espagne devait être
prête à agir pour conserver son sol
libre afin au'il servit ensuite de trem
plin à la contre-offensive alliée.
Verrouiller la Méditerranée
La deuxième hypothèse était celle
d'une offensive américaine partant à
la fols d'Allemagne, de la mer du
Nord et de la mer Egée, avec des
offensives complémentaires venant de
l'Iran, de la Baltique et des détroits
de Behring. L'Afrique serait la gran
de base militaire américaine. L'Es
pagne devrait empêcher les sous-ma
rins russes de sortir de la Méditer
ranée. Elle serait, avec l'Angleterre,
la grande base etratégique pour l'a-
viatton opérant sur le théâtre euro
péen, Base d'autant plus précieuse
qu'elle était la seule sûre dan* le
Sud. la Turquie et l'Iran étant trop
vulnérables et l’Italie et la France
étant Jugées trop pêu sûres du point
de vue politique.
« Nous arrêterons les Russes »
Ces Idées, Je m en suis aperçu, ont
évolué depuis. L'Espagne croit en
core plu» fermement à la guerre.
Mais le général membre de « l'état-
major central » que J’interrogeais
Il y a cinq Jours à Madrid ne parlait
plus de 1970. « Au plus tard ert 1953,
mais peut-être en 1949 », me dit-il.
« Les Russes seront à Brest en trois
Jours Nous devrons tenter de les ar
rêter sur les Pyrénées pour donner
le temps aux armées de l’Ouest do
se concentrer en Afrique et pour pré
server leurs communications avec les
pétroles du Moyen-Orient. Ma:s le»
Américains «ont lents. Us manquent
de prévoyance ».
Etait-ce exact ? Que font les Amé
ricain» en Espagne ? Y organlsent-
11a vraiment un « bastion ». un
« tremplin », une base 7 L'ambaesa-
deur américain Hâves préconisait
dès 1945 une entente étroite avec l’Ej-
pagne « tête de pont commode pour
nos troupes ». Avait-Il été finalement
suivi par Washington •>
Je m» le demandais le lendemain
en entrant dans le bureau de M.
Culbertson, le chargé d'affaires amé
ricain.
(A «ulvre.l
(1) Voir t L'Est Républicain » du
15 avril 194g
ATTERRISSAGE MANQUÉ A SHANN0N
Un avion 30 morts
s’écrase au sol
Londre*. — L’avion « Empreaoof.the-Skie» »», qui se ren
dait de Karachi a New-York. »>»t écrasé hier, a .1 h. 30 di>
matin, a son atterrissage à l'aerodrome de ^hannon (frian
de). Il transportait 21 passager* (parmi lesquels 5 Italicfis,
un Français habitent l’Australie. 4 femme» et une hAtess*
de l'air) et 10 homme» d'équipage On déploré 30 mort».
L'unique survivant. M. Wur*t. a déclaré qü'il aval» ete
le arul passager à «e rendre compte que l'atterrissage n riait
pas normal. A|or» que 1er autre* passager* restaient à
leur* place», M. \\ ur*t défit *a ceinture de sécurilé *t ae
dirigea rerA 1 arriéré. U put auuj « échapper d* l»ri0u
avant que celul.cl ne «oit détruit par l'explosion.
Il eat possible que le pilote n'ait paa vu la piste en
raison du brouilfard oü qu'il ait pri* le* «race* blanche* ou
brouillard pour cilles d’une piste.
L* « Exprès* of-the-Skie* .. avait établi, le 10 avril 1047
un nouveau record de 5 heure* 55 minute» entre TerreJ
Neuve et 8hannon.
Le dernier accident qui *e produisit sur cet aérodrome
remonte a décembre dernier. Le ( i>n.,t«l;atioii .. S!ar-of-
Cairo .» « était ecraaé au col et treiza personne* *v*»*né
été tue es..
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.57%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.57%.
- Collections numériques similaires Firmin Didot Ambroise Firmin Didot Ambroise /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Firmin Didot Ambroise" or dc.contributor adj "Firmin Didot Ambroise")Annuaire général du commerce, de l'industrie, de la magistrature et de l'administration : ou almanach des 500.000 adresses de Paris, des départements et des pays étrangers /ark:/12148/bd6t5863050m.highres Nouvelle revue encyclopédique / publiée par MM. Firmin-Didot frères ; [rédacteurs en chef, Noël Desvergers, Jean Yanoski] /ark:/12148/bpt6k6437148b.highresFirmin Didot Hyacinthe Firmin Didot Hyacinthe /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Firmin Didot Hyacinthe" or dc.contributor adj "Firmin Didot Hyacinthe")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k8272781h/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k8272781h/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k8272781h/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k8272781h/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k8272781h
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k8272781h
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k8272781h/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest