Titre : Le Populaire : journal-revue hebdomadaire de propagande socialiste et internationaliste ["puis" socialiste-internationaliste]
Auteur : Parti socialiste SFIO (France). Auteur du texte
Auteur : Parti socialiste (France). Fédération (Paris). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Limoges)
Éditeur : Parti socialisteParti socialiste (Paris)
Date d'édition : 1939-01-07
Contributeur : Blum, Léon (1872-1950). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34393339w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 36344 Nombre total de vues : 36344
Description : 07 janvier 1939 07 janvier 1939
Description : 1939/01/07 (Numéro 5804). 1939/01/07 (Numéro 5804).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k8232767
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-60603
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
1F POPTÏI &IDF
JLiJu m vrKsU MjrU MmJLi
Directeur Politique
LÉON BLUM
Administrateur-Délégué
EUGÈNE GAILLARD
SAMEDI
7 JANVIER 1939
ORGANE CENTRAL DU PARTI SOCIALISTE (S. F. 1. 0.)
50 centimes
22e Année. â N° 5.804.
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
9. RUE VICTOR-MASSÉ - PARiS (iX«)
Téféph. : Jusqu'à 20 h., TRUD. 94-46 et 47
A partir de 20 h., GUT. 89-00
Adresse Télégraphique t- NALPOPUL - PÂRÏS '
SERVICE DE LA PUBLICITÉ :
5, rue Saint-Augustin, Paris.
Téléph. : Richelieu 69-00.
Au suivant
de ces Messieurs
par Léon BLUM
JE ne saurais mieux employer la fin des vacances parle-
mentaires qu'à ces explications alternées avec les ai-
mables confrères qui veulent bien m'honorer de leurs
interrogations ou de leurs critiques. Hier je dialoguais avec
Jean Piot rédacteur en chef de l'OEuvre. Je réponds aujour-
d'hui à M. André Stibio, rédacteur important de l'Ordre.
Après quoi, si Jean Piot me le permet, je reviendrai à lui,
ne serait-ce que pour tenir la balance égale. « Car des traits
contre moi redoublés en tous lieux Montrent qu'il ne se croit
jamais victorieux... » comme écrit Molière en deux nobles
alexandrins.
M. André Stibio n'est pas aussi désireux que Jean Piot
d'assurer au gouvernement Daladier-Bonnet une survivance
indéfinie. 11 aimerait mieux autre chose, sans que d'ailleurs
cet autre chose apparaisse bien précisément sous sa plume.
Mais il croit cependant, comme Jean Piot, qu'en l'état présent
il est chimérique et périlleux, de .considérer la succession
d'Edouard Daladier comme ouverte, faute d'héritier possible
ou admissible. M. André Stibio va même plus loin que Jean
Piot, car c'est à moi â le croirait-on ? â qu'il impute pour
une bonne part cette situation qu'il regrette : Il me reproche
un tort et une erreur. Mon tort est d'avoir jeté sur Edouard
Daladier « une exclusive semblable à celle que M. Pierre-
Etienne Flandin avait lancée contre ma personne ». Mon er-
reur est de vouloir à toute force distinguer entre Edouard
Daladier et le parti radical qui, « pas plus aujourd'hui que
demain », selon M. André Stibio, ne se séparera de son chef.
Je vais me disculper et me justifier de mon mieux. Exclu-
sive ? M. Pierre-Etienne Flandin s'est toujours défendu d'en
avoir lancé une « contre ma personne ». Les raisons pour
lesquelles il a rejeté l'appel que je lui adressais, en mars
dernier, au nom du parti socialiste, puis au nom du gouver-
nement que j'avais constitué-, étaient d'un ordre tout à fait
général et le déroulement ultérieur des événements les a fait
clairement apparaître. Elles se rapportaient, d'une part, à la
position, aujourd'hui bien connue, de M. Pierre-Etienne Flan-
din en matière de politique étrangère; d'autre part, à son
espoir et à sa volonté tenaces de provoquer, avant la fin de
la législation, la constitution d'une majorité nouvelle. Mais,
puisque M. André Stibio place ainsi le débat sur un terrain
personnel, me permettra-t-il d'y demeurer un instant avec
lui ?
Quand j'ai pu supposer, ou bien que ma personne était un
obstacle" à la formation d'un gouvernement que je croyais
nécessaire, ou bien qu'un autre homme politique pourrait le
former avec plus de chances" tle succès, qu'ai-je donc fait,
je vous en prie ? En janvier dernier, j'ai suggéré de moi-
même au Président de la République le nom d'Edouard Her-
riot, et je me suis chargé d'une démarche instante auprès de
lui. En mars, j'ai offert du haut de la tribune, si mon appel
de principe était entendu par l'opposition, d'aller porter aus-
sitôt ma démission à l'Elysée. J'étais donc prêt à m'effacer
pour faire place à « l'Unité française ». Puisque aujourd'hui,
de toute évidence, la direction Edouard Daladier est un
obstacle à la réconciliation républicaine ; puisque, en dépit de
tous nos avertissements amicaux, il a dissocié la majorité
qu'il faut à nouveau unir, rompu avec la classe ouvrière et
les masses populaires le contact qu'il faut rétablir, pourquoi
ne s'effacerait-il pas à son tour ? Quand je l'en presse, et
que par conséquent je l'en juge capable, est-ce que je jette
sur lui l'exclusive ou est-ce que je lui donne une preuve d'es-
time et de considération ?
Cette réponse vaut pour mon erreur comme pour mon tort.
Jamais, me dit M. André Stibio, pas plus demain qu'aujour-
d'hui, le parti radical ne se séparera d'Edouard Daladier.
Demain comme aujourd'hui, en effet, la présence de son
chef à la tête du gouvernement placera le parti radical dans
un débat difficile et douloureux. Demain comme aujourd'hui,
il se sentira retenu ou poussé par des sentiments naturels de
fidélité ou d'affection. Mais M. André Stibio connaît la vérité
aussi bien que moi. Il sait qu'à quelques unités près, dans
ses éléments modérés comme dans ses éléments plus avan-
cés, le groupe radical regrette et redoute la politique des
décrets-lois, la rupture avec les socialistes, la position anti-
ouvrière du gouvernement Edouard Daladier, qu'il éprouve la
plus profonde répugnance à s'intégrer dans la « majorité
nouvelle ». Il est déchiré entre l'opposition intime au gouver-
nement et la fidélité à son chef. Eh bien ! n'est-ce pas au
chef qu'il appartient de libérer son parti d'un si cruel débat
de conscience ? N'est-ce pas son devoir ? N'est-ce pas, au
sens profond du terme, son intérêt ?... Je sens M. André
Stibio déjà convaincu. Mais ce n'est pas lui qu'il faudrait
persuader, c'est Edouard Daladier. Ce qui est probablement
plus difficile.
Les Cinémas
leurs portes
à partir de dix heures
LE GOUVERNEMENT ARBITRERA
DANS DIX JOURS SUR RAPPORT
D'UNE COMMISSION D'ENQUÊTE
M; Chautemps a donné aux directeurs de salles
les assurances qu'ils demandaient
LE conflit du cinéma est terminé.
Les salles seront ouvertes à partir
de ce matin à 10 heures.
Le Comité de coordination a dé-
libéré hier matin. Au terme de sa réu-
nion il a arrêté des propositions qui ont
été soumises dans l'après-midi à M.
Camille Chautemps, vice-président du
Conseil.
Pendant ce dernier entretien les
bruits les plus divers ont été répandus
jetant l'étonnement parmi les uns- et
les autres.
Que les salles du circuit Pathé d'a-
bord, ainsi que du circuit Gaumont en-
suite ouvriraient le soir même.
Peu après on disait que la réouvertu-
re n'aurait pas lieu parce que les dis-
tributeurs auraient refusé de livrer des
films. C'était inexact, ceux-ci n'auraient
pu le faire qu'en se plaçant dans un cas
de rupture de contrat.
ALIX CORNILLE
LIRE LA SUITE
â i TROISIEME PAGE -6* COLONNE '
FIN DE VOYAGE
PRÉSIDENTIEL
Même esprit de fidélité
qu'en Corse et en Tunisie
« ...Contre toute tentative, qu'elle soit directe ou
indirecte, qu'elle ait recours à la force ou à la
ruse, nous opposerons une détermination, une
volonté que rien au monde ne pourra fléchir »
déclare M. EDOUARD DALADIER
LE CHEF DU GOUVERNEMENT SERA
A 7 OULON CE MATIN VERS 8 HEURES
Une incongruité du maire d'Alger à l'égard de ses adjoints musulmans
Pendant le défilé des goumiers à Ain-Tounine, dans
le Sud Tunisien
(De notre envoyé spécial Jean FÈVRE)
Alger, 6 janvier. â Battant tous les records de vitesse
sur la ligne, puisque onze locomotives de rechange aidant,
et trois ingénieurs chronométrant la marche du convoi,
nous avons gagné cinq heures sur le temps normal, nous
sommes arrivés ce matin, à 8 heures, à Alger, en même
temps que M. Daladier venu par mer.
Nous assistons alors à l'habituel cérémonial : les
avions qui survolent l'escadre, les salves de coups de ca-
non. La «. Marseillaise ». Les autorités sont là; les élus
aussi, parmi lesquels notre ami Marcel Régis,' député. Le
maire d'Alger fait un premier discours.
Puis c'est la visite au monument aux morts, avec ce
que comporte d'émotion non point le dépôt rituel par un
personnage officiel d'une gerbe de fleurs, mais la présence
d'anciens combattants terriblement , amputés, au visage
dévasté, aux jeux morts... Et enfin, c'est le défilé des
troupes de l'armée d'Afrique â tirailleurs algériens et sé-
négalais, légion étrangère, chasseurs d'Afrique, spahis.
Jamais nous n'aurons vu autant de soldats que durant ces
quatre jours, jamais autant d'uniformes multicolores.
LIRE LA SUITE
EN QUATRIEME PAGE
POUR L'ESPAGNE
RÉPUBLICAINE
Après la Journée
Nationale
de Solidarité
et l'appel
de la C. A. P.
Un deuxième wagon de 20 tonnes de
farine partira mercredi prochain de
Paris.
Trois camions du secours socialiste
transporteront dans quelques jours, en
Espagne, quinze tonnes de vivres et
de vêtements offerts par la Fédéra-
tion socialiste du Pas-de-Calais.
Sans arrêt le camion du secours so-
cialiste, à Toulouse, conduit à nos frè-
res d'Espagne les colis de vivres re-
cueillis dans la journée du 25 décem-
bre.
« La victoire de la République
espagnole est une nécessité
vitale pour la France ».
Républicains de France* envoyez
votre obole à René Jousse, 12, Cité
Malesherbes, Paris (9e), compte chè-
que postal n» 2191-58 Paris.
Envoyez votre colis de vivres à René
Desbals, 69, rue du Taur, Toulouse
(Haute-Garonne ).
LE SECOURS SOCIALISTE.
Des bandes « DIMANCHE 15 JAN-
VIER » et « DIMANCHE 22 JAN-
VIER » sont à la disposition des
sections qui désirent organiser la vente
d'insignes sur la voie publique les di-
manches 15 ou 22 janvier.
L'espionne Virginia Capt
tente de se suicider
dans sa cellule
Genève, 6 janvier. â L'ex-danseuse Vir-
ginia Capt, née Rota, l'espionne détenue à
la prison de Saint-Antoine, par la police fé-
dérale. qui avait d'abord fait la grève de
la faim pendant quelques jours, a tenté de
se suicider. Elle s'était tranché les veines du
bras gauche, au moyen d'un morceau de
verre qu'elle s'était procuré en brisant une
vitre de sa cellule.
Elle est soignée à l'hôpital; sa vie n'est
pas en danger.
Groupe socialiste
au Parlement
(Chambre et Sénat)
La réunion du groupe parlemen-
taire aura lieu MARDI 10 JANVIER
à 10 h. 30, salle Colbert.
Le président t
Léon BLUM.
L O N.M. prévoit
Assez beau temps nuageux, brumes
ou brouillards matinaux. Vent variable
faible secteur sud-ouest dominant. Le
minimum de température sera en bais-
se de 1 à 3 degrés par rapport à celui
c'e la veille.
Réductions de peines
à l'occasion du 1er janvier
A l'occasion du 1er janvier et sur la
proposition de M. C ampinchi, minis-
tre de la Marine, le président de la Ré-
publique a accordé des réductions de
peines en faveur de dix condamnés mi-
litaires des Equipages de la flotte.
Ce soir sera célébré le centenaire du jour où Arago,
à la tribune de l'Académie des Sciences, présenta
l'invention de deux Français : Niepce et Daguerre
Lire en quatrième page l'article d Anita ESTÈVE
Une des premières photographies de Niepce obtenue au cours de ses
expériences en 1845
A la région frontière
de Munkacs...
G0UP8 DE GANQN
entre Hongrois
et TchÉcoslovaoues
Après avoir manifesté une vive
émotion, Budapest semble
finalement considérer l'incident
comme clos
MAIS LA SITUATION DEMEURE
PLUS DÉLICATE QUE JAMAIS
EN EUROPE CENTRALE
LIRE NOS INFORMATIONS EN TROISIEME PAGE
600.000
QUINTAUX
DE B
vont être exportés
EN ESPAGNE
RÉPUBLICAINE
Le Conseil d'administration
de l'Office a accepté, hier,
le principe du financement
proposé par le gouverne-
ment espagnol
LIRE EN TROISIEME PAGE
En page trois :
l'article de
Pierre Brossolette:
Encore un mot
sur l'entrevue
Hiller-Beck
L'incendie tragiqui
du «Casanova»
UNE DES DEUX PERSONNES
CARBONISEES A
Outre les deux morts, on compte plusieurs blessés
Lire en 4e page l'article de Martial GROSJEAN
Une vue des décombres
LA POLITIQUE SOCIALISTE
Démocratie
et Socialisme
par J.-B. SÉVERAC
« â En misant, comme vous
faites, sur le réveil des peuples
asservis et sur l'instauration ou
la restauration de la Démocratie,
vous acceptez un jeu de dupe »
â c'est ce que m'ont dit en subs-
tance quelques camarades lec-
teurs de mon article d'hier.
Qu'ils me permettent dé ne
pas être ému par leur menace.
La démocratie, c'est-à-dire le
gouvernement des peuples par
eux-mêmes, n'est pas une vue
fragile de l'esprit. Elle est la
réalité politique que quelques
peuples ont partiellement at-
teinte, que d'autres peuples re-
cherchent encore, à laquelle
d'autres enfin, après y avoir tou-
ché, semblent avoir momentané-
ment renoncé â mais à laquelle
tous aspirent nécessairement,
même quand ils la raillent ou
quand ils applaudissent aux:rail-
leries que leurs dictateurs provi-
soires lui décochent.
Regardons un peu l'histoire.
Tous les progrès s'y sont ex-
primés par un élargissement des
« bases » humaines des gouver-
nements. Il y a eu des surprises
et des retours en arrière, mais
en fin de compte, c'est toujours
par une -accession de couches
plus larges à la direction des af-
faires de la Cité que les grandes
crises historiques se sont réso-
lues.
. Une nation moderne n'est ni
une termitière ni une ruche. Elle
n'est pas la juxtaposition de mil-
liers et de milliers de petits au-
tomates régis par leurs instincts
et incapables (en apparence au
moins) d'y résister. ' .
Elle est le lieu de rencontre de
millions et de millions d'êtres
libres, qui ont peu à peu pris le
goût d'être maîtres dé leur des-
tin et qui, malgré tel ou tel si-
lence consenti ou imposé, enten
dent bien le garder.
Et c'est de là que vient mu
confiance.
Et c'est pour cela que je ne
pourrais pas la perdre, sans re-
nier du même coup le meilleur
de ma foi socialiste.
Je ne .prétends pas exprimer
en quelques mots l'essence du
socialisme. Je crois pourtant
pouvoir dire que le socialisme
est le régime dans lequel â
tant sur le plan de l'éconorhie
que sur celui de la politique 'et
des lois écrites â aucun homme,
aucune oligarchie, aucune classe
ne pourrait imposer sa volonti
aux autres.
Douter du triomphe de la dé
mocratie,. ce serait donc pow
moi, pour nous socialistes, dou-
ter au socransme lui-même,
Je ne le peux. pas. Les mem-
bres de notre grand Parti ne le
peuvent pas plus que moi, parce
que, quand ils. ont comme moi
librement adhéré au socialisme,
ils ont, du même coup, affirme
que le gouvernement ' des hom-
JLiJu m vrKsU MjrU MmJLi
Directeur Politique
LÉON BLUM
Administrateur-Délégué
EUGÈNE GAILLARD
SAMEDI
7 JANVIER 1939
ORGANE CENTRAL DU PARTI SOCIALISTE (S. F. 1. 0.)
50 centimes
22e Année. â N° 5.804.
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
9. RUE VICTOR-MASSÉ - PARiS (iX«)
Téféph. : Jusqu'à 20 h., TRUD. 94-46 et 47
A partir de 20 h., GUT. 89-00
Adresse Télégraphique t- NALPOPUL - PÂRÏS '
SERVICE DE LA PUBLICITÉ :
5, rue Saint-Augustin, Paris.
Téléph. : Richelieu 69-00.
Au suivant
de ces Messieurs
par Léon BLUM
JE ne saurais mieux employer la fin des vacances parle-
mentaires qu'à ces explications alternées avec les ai-
mables confrères qui veulent bien m'honorer de leurs
interrogations ou de leurs critiques. Hier je dialoguais avec
Jean Piot rédacteur en chef de l'OEuvre. Je réponds aujour-
d'hui à M. André Stibio, rédacteur important de l'Ordre.
Après quoi, si Jean Piot me le permet, je reviendrai à lui,
ne serait-ce que pour tenir la balance égale. « Car des traits
contre moi redoublés en tous lieux Montrent qu'il ne se croit
jamais victorieux... » comme écrit Molière en deux nobles
alexandrins.
M. André Stibio n'est pas aussi désireux que Jean Piot
d'assurer au gouvernement Daladier-Bonnet une survivance
indéfinie. 11 aimerait mieux autre chose, sans que d'ailleurs
cet autre chose apparaisse bien précisément sous sa plume.
Mais il croit cependant, comme Jean Piot, qu'en l'état présent
il est chimérique et périlleux, de .considérer la succession
d'Edouard Daladier comme ouverte, faute d'héritier possible
ou admissible. M. André Stibio va même plus loin que Jean
Piot, car c'est à moi â le croirait-on ? â qu'il impute pour
une bonne part cette situation qu'il regrette : Il me reproche
un tort et une erreur. Mon tort est d'avoir jeté sur Edouard
Daladier « une exclusive semblable à celle que M. Pierre-
Etienne Flandin avait lancée contre ma personne ». Mon er-
reur est de vouloir à toute force distinguer entre Edouard
Daladier et le parti radical qui, « pas plus aujourd'hui que
demain », selon M. André Stibio, ne se séparera de son chef.
Je vais me disculper et me justifier de mon mieux. Exclu-
sive ? M. Pierre-Etienne Flandin s'est toujours défendu d'en
avoir lancé une « contre ma personne ». Les raisons pour
lesquelles il a rejeté l'appel que je lui adressais, en mars
dernier, au nom du parti socialiste, puis au nom du gouver-
nement que j'avais constitué-, étaient d'un ordre tout à fait
général et le déroulement ultérieur des événements les a fait
clairement apparaître. Elles se rapportaient, d'une part, à la
position, aujourd'hui bien connue, de M. Pierre-Etienne Flan-
din en matière de politique étrangère; d'autre part, à son
espoir et à sa volonté tenaces de provoquer, avant la fin de
la législation, la constitution d'une majorité nouvelle. Mais,
puisque M. André Stibio place ainsi le débat sur un terrain
personnel, me permettra-t-il d'y demeurer un instant avec
lui ?
Quand j'ai pu supposer, ou bien que ma personne était un
obstacle" à la formation d'un gouvernement que je croyais
nécessaire, ou bien qu'un autre homme politique pourrait le
former avec plus de chances" tle succès, qu'ai-je donc fait,
je vous en prie ? En janvier dernier, j'ai suggéré de moi-
même au Président de la République le nom d'Edouard Her-
riot, et je me suis chargé d'une démarche instante auprès de
lui. En mars, j'ai offert du haut de la tribune, si mon appel
de principe était entendu par l'opposition, d'aller porter aus-
sitôt ma démission à l'Elysée. J'étais donc prêt à m'effacer
pour faire place à « l'Unité française ». Puisque aujourd'hui,
de toute évidence, la direction Edouard Daladier est un
obstacle à la réconciliation républicaine ; puisque, en dépit de
tous nos avertissements amicaux, il a dissocié la majorité
qu'il faut à nouveau unir, rompu avec la classe ouvrière et
les masses populaires le contact qu'il faut rétablir, pourquoi
ne s'effacerait-il pas à son tour ? Quand je l'en presse, et
que par conséquent je l'en juge capable, est-ce que je jette
sur lui l'exclusive ou est-ce que je lui donne une preuve d'es-
time et de considération ?
Cette réponse vaut pour mon erreur comme pour mon tort.
Jamais, me dit M. André Stibio, pas plus demain qu'aujour-
d'hui, le parti radical ne se séparera d'Edouard Daladier.
Demain comme aujourd'hui, en effet, la présence de son
chef à la tête du gouvernement placera le parti radical dans
un débat difficile et douloureux. Demain comme aujourd'hui,
il se sentira retenu ou poussé par des sentiments naturels de
fidélité ou d'affection. Mais M. André Stibio connaît la vérité
aussi bien que moi. Il sait qu'à quelques unités près, dans
ses éléments modérés comme dans ses éléments plus avan-
cés, le groupe radical regrette et redoute la politique des
décrets-lois, la rupture avec les socialistes, la position anti-
ouvrière du gouvernement Edouard Daladier, qu'il éprouve la
plus profonde répugnance à s'intégrer dans la « majorité
nouvelle ». Il est déchiré entre l'opposition intime au gouver-
nement et la fidélité à son chef. Eh bien ! n'est-ce pas au
chef qu'il appartient de libérer son parti d'un si cruel débat
de conscience ? N'est-ce pas son devoir ? N'est-ce pas, au
sens profond du terme, son intérêt ?... Je sens M. André
Stibio déjà convaincu. Mais ce n'est pas lui qu'il faudrait
persuader, c'est Edouard Daladier. Ce qui est probablement
plus difficile.
Les Cinémas
leurs portes
à partir de dix heures
LE GOUVERNEMENT ARBITRERA
DANS DIX JOURS SUR RAPPORT
D'UNE COMMISSION D'ENQUÊTE
M; Chautemps a donné aux directeurs de salles
les assurances qu'ils demandaient
LE conflit du cinéma est terminé.
Les salles seront ouvertes à partir
de ce matin à 10 heures.
Le Comité de coordination a dé-
libéré hier matin. Au terme de sa réu-
nion il a arrêté des propositions qui ont
été soumises dans l'après-midi à M.
Camille Chautemps, vice-président du
Conseil.
Pendant ce dernier entretien les
bruits les plus divers ont été répandus
jetant l'étonnement parmi les uns- et
les autres.
Que les salles du circuit Pathé d'a-
bord, ainsi que du circuit Gaumont en-
suite ouvriraient le soir même.
Peu après on disait que la réouvertu-
re n'aurait pas lieu parce que les dis-
tributeurs auraient refusé de livrer des
films. C'était inexact, ceux-ci n'auraient
pu le faire qu'en se plaçant dans un cas
de rupture de contrat.
ALIX CORNILLE
LIRE LA SUITE
â i TROISIEME PAGE -6* COLONNE '
FIN DE VOYAGE
PRÉSIDENTIEL
Même esprit de fidélité
qu'en Corse et en Tunisie
« ...Contre toute tentative, qu'elle soit directe ou
indirecte, qu'elle ait recours à la force ou à la
ruse, nous opposerons une détermination, une
volonté que rien au monde ne pourra fléchir »
déclare M. EDOUARD DALADIER
LE CHEF DU GOUVERNEMENT SERA
A 7 OULON CE MATIN VERS 8 HEURES
Une incongruité du maire d'Alger à l'égard de ses adjoints musulmans
Pendant le défilé des goumiers à Ain-Tounine, dans
le Sud Tunisien
(De notre envoyé spécial Jean FÈVRE)
Alger, 6 janvier. â Battant tous les records de vitesse
sur la ligne, puisque onze locomotives de rechange aidant,
et trois ingénieurs chronométrant la marche du convoi,
nous avons gagné cinq heures sur le temps normal, nous
sommes arrivés ce matin, à 8 heures, à Alger, en même
temps que M. Daladier venu par mer.
Nous assistons alors à l'habituel cérémonial : les
avions qui survolent l'escadre, les salves de coups de ca-
non. La «. Marseillaise ». Les autorités sont là; les élus
aussi, parmi lesquels notre ami Marcel Régis,' député. Le
maire d'Alger fait un premier discours.
Puis c'est la visite au monument aux morts, avec ce
que comporte d'émotion non point le dépôt rituel par un
personnage officiel d'une gerbe de fleurs, mais la présence
d'anciens combattants terriblement , amputés, au visage
dévasté, aux jeux morts... Et enfin, c'est le défilé des
troupes de l'armée d'Afrique â tirailleurs algériens et sé-
négalais, légion étrangère, chasseurs d'Afrique, spahis.
Jamais nous n'aurons vu autant de soldats que durant ces
quatre jours, jamais autant d'uniformes multicolores.
LIRE LA SUITE
EN QUATRIEME PAGE
POUR L'ESPAGNE
RÉPUBLICAINE
Après la Journée
Nationale
de Solidarité
et l'appel
de la C. A. P.
Un deuxième wagon de 20 tonnes de
farine partira mercredi prochain de
Paris.
Trois camions du secours socialiste
transporteront dans quelques jours, en
Espagne, quinze tonnes de vivres et
de vêtements offerts par la Fédéra-
tion socialiste du Pas-de-Calais.
Sans arrêt le camion du secours so-
cialiste, à Toulouse, conduit à nos frè-
res d'Espagne les colis de vivres re-
cueillis dans la journée du 25 décem-
bre.
« La victoire de la République
espagnole est une nécessité
vitale pour la France ».
Républicains de France* envoyez
votre obole à René Jousse, 12, Cité
Malesherbes, Paris (9e), compte chè-
que postal n» 2191-58 Paris.
Envoyez votre colis de vivres à René
Desbals, 69, rue du Taur, Toulouse
(Haute-Garonne ).
LE SECOURS SOCIALISTE.
Des bandes « DIMANCHE 15 JAN-
VIER » et « DIMANCHE 22 JAN-
VIER » sont à la disposition des
sections qui désirent organiser la vente
d'insignes sur la voie publique les di-
manches 15 ou 22 janvier.
L'espionne Virginia Capt
tente de se suicider
dans sa cellule
Genève, 6 janvier. â L'ex-danseuse Vir-
ginia Capt, née Rota, l'espionne détenue à
la prison de Saint-Antoine, par la police fé-
dérale. qui avait d'abord fait la grève de
la faim pendant quelques jours, a tenté de
se suicider. Elle s'était tranché les veines du
bras gauche, au moyen d'un morceau de
verre qu'elle s'était procuré en brisant une
vitre de sa cellule.
Elle est soignée à l'hôpital; sa vie n'est
pas en danger.
Groupe socialiste
au Parlement
(Chambre et Sénat)
La réunion du groupe parlemen-
taire aura lieu MARDI 10 JANVIER
à 10 h. 30, salle Colbert.
Le président t
Léon BLUM.
L O N.M. prévoit
Assez beau temps nuageux, brumes
ou brouillards matinaux. Vent variable
faible secteur sud-ouest dominant. Le
minimum de température sera en bais-
se de 1 à 3 degrés par rapport à celui
c'e la veille.
Réductions de peines
à l'occasion du 1er janvier
A l'occasion du 1er janvier et sur la
proposition de M. C ampinchi, minis-
tre de la Marine, le président de la Ré-
publique a accordé des réductions de
peines en faveur de dix condamnés mi-
litaires des Equipages de la flotte.
Ce soir sera célébré le centenaire du jour où Arago,
à la tribune de l'Académie des Sciences, présenta
l'invention de deux Français : Niepce et Daguerre
Lire en quatrième page l'article d Anita ESTÈVE
Une des premières photographies de Niepce obtenue au cours de ses
expériences en 1845
A la région frontière
de Munkacs...
G0UP8 DE GANQN
entre Hongrois
et TchÉcoslovaoues
Après avoir manifesté une vive
émotion, Budapest semble
finalement considérer l'incident
comme clos
MAIS LA SITUATION DEMEURE
PLUS DÉLICATE QUE JAMAIS
EN EUROPE CENTRALE
LIRE NOS INFORMATIONS EN TROISIEME PAGE
600.000
QUINTAUX
DE B
vont être exportés
EN ESPAGNE
RÉPUBLICAINE
Le Conseil d'administration
de l'Office a accepté, hier,
le principe du financement
proposé par le gouverne-
ment espagnol
LIRE EN TROISIEME PAGE
En page trois :
l'article de
Pierre Brossolette:
Encore un mot
sur l'entrevue
Hiller-Beck
L'incendie tragiqui
du «Casanova»
UNE DES DEUX PERSONNES
CARBONISEES A
Outre les deux morts, on compte plusieurs blessés
Lire en 4e page l'article de Martial GROSJEAN
Une vue des décombres
LA POLITIQUE SOCIALISTE
Démocratie
et Socialisme
par J.-B. SÉVERAC
« â En misant, comme vous
faites, sur le réveil des peuples
asservis et sur l'instauration ou
la restauration de la Démocratie,
vous acceptez un jeu de dupe »
â c'est ce que m'ont dit en subs-
tance quelques camarades lec-
teurs de mon article d'hier.
Qu'ils me permettent dé ne
pas être ému par leur menace.
La démocratie, c'est-à-dire le
gouvernement des peuples par
eux-mêmes, n'est pas une vue
fragile de l'esprit. Elle est la
réalité politique que quelques
peuples ont partiellement at-
teinte, que d'autres peuples re-
cherchent encore, à laquelle
d'autres enfin, après y avoir tou-
ché, semblent avoir momentané-
ment renoncé â mais à laquelle
tous aspirent nécessairement,
même quand ils la raillent ou
quand ils applaudissent aux:rail-
leries que leurs dictateurs provi-
soires lui décochent.
Regardons un peu l'histoire.
Tous les progrès s'y sont ex-
primés par un élargissement des
« bases » humaines des gouver-
nements. Il y a eu des surprises
et des retours en arrière, mais
en fin de compte, c'est toujours
par une -accession de couches
plus larges à la direction des af-
faires de la Cité que les grandes
crises historiques se sont réso-
lues.
. Une nation moderne n'est ni
une termitière ni une ruche. Elle
n'est pas la juxtaposition de mil-
liers et de milliers de petits au-
tomates régis par leurs instincts
et incapables (en apparence au
moins) d'y résister. ' .
Elle est le lieu de rencontre de
millions et de millions d'êtres
libres, qui ont peu à peu pris le
goût d'être maîtres dé leur des-
tin et qui, malgré tel ou tel si-
lence consenti ou imposé, enten
dent bien le garder.
Et c'est de là que vient mu
confiance.
Et c'est pour cela que je ne
pourrais pas la perdre, sans re-
nier du même coup le meilleur
de ma foi socialiste.
Je ne .prétends pas exprimer
en quelques mots l'essence du
socialisme. Je crois pourtant
pouvoir dire que le socialisme
est le régime dans lequel â
tant sur le plan de l'éconorhie
que sur celui de la politique 'et
des lois écrites â aucun homme,
aucune oligarchie, aucune classe
ne pourrait imposer sa volonti
aux autres.
Douter du triomphe de la dé
mocratie,. ce serait donc pow
moi, pour nous socialistes, dou-
ter au socransme lui-même,
Je ne le peux. pas. Les mem-
bres de notre grand Parti ne le
peuvent pas plus que moi, parce
que, quand ils. ont comme moi
librement adhéré au socialisme,
ils ont, du même coup, affirme
que le gouvernement ' des hom-
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