Titre : Le Populaire : journal-revue hebdomadaire de propagande socialiste et internationaliste ["puis" socialiste-internationaliste]
Auteur : Parti socialiste SFIO (France). Auteur du texte
Auteur : Parti socialiste (France). Fédération (Paris). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Limoges)
Éditeur : Parti socialisteParti socialiste (Paris)
Date d'édition : 1938-02-21
Contributeur : Blum, Léon (1872-1950). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34393339w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 février 1938 21 février 1938
Description : 1938/02/21 (Numéro 5486). 1938/02/21 (Numéro 5486).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k8229552
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-60603
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
DEUX =
LE POPULAIRE :
21-2-38 =
l'avions suggéré, le rajustement des
salaires en cas de hausse de 5 p. cent
du coût de la vie, sauf preuve de l'Im-
possibilité de le faire fournie , par la
partie patronale aux arbitres, égale-
ment unanimement accepté par le Bu-
reau confédéral de la C.G.T., a été voté
par 371 voix contre 220, A 151 SUF-
FRAGES DE MAJORITE.
Enfin l'ensemble du projet a recueilli
400 voix contre 177, donc 223 DE MA-
JORITE.
Dans les 15 autres scrutins « nor-
maux », 368 à 390 voix « pour » et
144 à 247 c contre ». Donc MAJORITE
SOLIDE ET CONSTANTE DE RAS-
SEMBLEMENT POPULAIRE.
Deux anomalies seulement. Un amen-
dement Peissel à l'article 6 ne fut re-
poussé qu'à 93 voix de majorité (346
contre 253). Il s'agissait de remplacer
les mots « les organisations patronales
et ouvrières les plus représentatives »
par « les organisations suffisamment
représentatives, notamment par leur
consistance, leur ancienneté, leur action
professionnelle et leur affiliation à une
Confédération nationale ». La C.F.T.C.
eût été ainsi mise sur le même plan
que la C.G.T.
Un 'amendement à l'article 8 de M.
Poitou-Duplessy tendait à imposer une
deuxième condition à la revision des
salaires : outre la hausse de 5 p. cent
du coût de la vie, il exigeait un délai
de- trois mois entre deux rajustements
et fut écarté à 59 voix de majorité, par
327 voix contre 268.
Dans les deux cas, l'aile droite radi-
cale a rejoint l'opposition. Parmi les
élus ainsi ballottés, on relève les noms
dé MM. Albertini et Badie, de l'Hé-
rault; Bousgarbiès et Caste!, de l'Aude;
Chambonnet, Delcos, Guastavino, La-
moureux, Malvy, Léon Meyer, Pécherot
et Potut. Le « sous-groupe Léon
Meyer » était entré en action !
Même alors, le Rassemblement popu-
laire a conservé une solide majorité.
Notons avec satisfaction que celle-ci
n'est pas menacée par les oscillations
pendulaires du sous-groupe Léon
Meyer, ni d'ailleurs par l'abstention,
qui se produisit dans le second de ces
scrutins pour la seule fois au cours de
ce long débat, des vingt-six députés-
ministres.
Rèste au Sénat à tenir compte de la
solidité de la majorité à la Chambre.
Ne dissimulons pas que, DURANT
HUIT LONGUES JOURNEES, NOUS
AVONS REDOUTE DE SERIEUSES
DIFFICULTES ET FAIT DE PA-
TIENTS EFFORTS POUR LES SUR-
MONTER EN REALISANT UNE
COMMUNAUTE DE VUES ENTRE
LE GOUVERNEMENT ET LA C.G.T.
Elles renaîtraient, peut-être inso-
lubles, si, comme le bruit en court, le
Sinat prenait pour base de discussion
un contre-projet entièrement opposé à
notre texte, ou même si, admettant en
principe ce dernier, il l'amputait des
parties auxquelles la classe ouvrière
organisée, tient essentiellement.
Souhaitons donc que, s'appuyant sur
les votes massifs et répétés de la
Chambre, le gouvernement mette à
profit son autorité sur le Sénat, pour
obtenir le vote d'un texte évitant de
graves complications au cours de !a
« navette » entre les deux assemblées,
à la fin du mois.
JULES MOCH.
N.-B. â Croizat me met en cause
dans Ϋ Humanité » du 20 février. Je
goûte peu les polémiques entre nos
deux partis, qui nuisent à la démocra-
tie; Mais je dois rétablir les faits et,
sans passion, remarquer que :
1° L'amendement Croizat à ma ré-
daction de l'article 8 n'eût rien résolu
et eût moins valu que celui-ci pour les
travailleurs. Car Croizat disait simple-
ment, avec bien peu de précision : « IL
SERA TENU COMPTE » de la hausse
du coût de la vie dans le rajustement
des salaires, sans proportionner l'un à
l'autre ; 2° aucun « amendement Jules
Moch » n'a été repoussé.« grâce à l'ac-
tion des communistes », ni de quicon-
que. L'accord Intervenu entre gouver-
nement et bureau confédéral reproduit,
à deux mots près, notre rédaction de
l'article 8, vieille déjà de huit jours, en
explicitant simplement, dans l'article
6 bis, la règle conforme au droit com-
mun français, de communication des
pièces aux arbitres.
3° Il est bien peu conforme à notre
pacte d'écrire : « Nous aurions pu obte-
nir mieux si nous avions eu le rappor-
teur général avec nous pour exiger du
gouvernement des textes clairs et con-
formes à la volonté des travailleurs »
alors que tout mon effort a consisté à
rapprocher les points de vue du gou-
vernement et de la C.G.T. Le regret
que l'on peut éprouver à constater l'ac-
cord réalisé ne justifie pas des licences
avec la réalité des faits ! â J. M.
MYSTÉRIEUX
ATTENTAT
contre un sportif
lyonnais
Lyon, 20 février. â Un drame, encore
inexpliqué, s'est déroulé ce soir à Vil-
leurbanne au numéro 270 du còurs Emi-
le-Zola.
A cette adresse habite M. Joseph Pan-
sera, âgé de 38 ans, entrepreneur de ma-
çônnerie, bien connu à Lyon, car il est
un dirigeant sportif très averti. C'est
lui qui avait organisé à Lyon les cour-
ses de moto sur cendrée et il est l'un
des fondateurs de l'équipe de rugby à
treize Lyon-Villeurbanne. Il s'occupe en-
core de diverses sociétés sportives.
Or, ce soir, à 20 heures, il s'apprêtait
à se coucher, lorsqu'on sonna à la grille
de son jardin. En pyjama, il alla ouvrir
au visiteur, en qui il avait cru reconnaî-
tre un agent de police, mais, à peine
était-il à trois mètres de la grille que
plusieurs coups de feu furent tirés. Pan-
sera, atteint de deux balles à l'abdomen
et d'une au poignet droit, s'écroula sur
le sol.
Le meurtrier a pris la fuite sans être
Inquiété.
Le blessé, transporté à l'hôpital
Edouard-Herriot, a été opéré immédiate-
ment. Mais les médecins ne peuvent en-
core se prononcer sur son état.
Les obsèques de Léon Sedoff
Les obsèques de Léon Sedoff, fils de
Trotsky, ont été célébrées hier, à
14 h. 30.
L'inhumation a eu lieu au Père-La-
chaise. Y assistaient les amis politiques'
eu défunt· *
Les noms!
La Rocque
Cherchant à rattraper de puissants comman-
ditaires, le colonel annonce qu'il connaît les
vrais chefs de la « cagoule »
" Î " ' ' ' ·
MAIS IL SE CONTENTE... DE LES MENACER DE PARLER
M. Béteilie va-t-il convoquer ce témoin si renseigné ?
Le colonel de La Rocque a présidé
samedi soir, à Angoulême, une réunion
du Parti Social Français.
Il a tout d'abord annoncé qu'avec l'ai-
de régulière d'un recrutement quotidien
de 2-000 adhérents, le P.S.F. a un effec-
tif de trois millions de membres.
Comme, d'autre part, il aime A répé-
ter que 40 p. 100 de ses effectifs sont pris
au Front populaire (ce qui fait 1.200.000
militants) et que le total des inscrits
aux partis socialiste, communiste et ra-
dicai doit-être à peu près de 850.000, on
voit que le « péril rouge » est complè-
tement absorbé !
Le colonel de La Rocque a aussi cri-
tiqué la réalisationâ trop rapide selon
lui â du Statut du Travail. Mais il a
aussi évoqué les affaires de l'U.C.A.D.
et du C.S.A.R.
â On m'a sollicité, a-t-il dit, d'en-
trer dans ces organisations et je puis
en parler, mais les vrais responsables ne
sont pas ceux qui sont en prison, ce sont
des personnalités de plus d'envergure
en liberté dont je dévoilerai les noms si
l'intérêt du pays l'exige.
M. de La Rocque se déclare volontiers
maintenant « journaliste ».
Il dit savoir comment s'appelle une
manoeuvre comme celle-là !
Nous sommes persuadés que les vé-
ritables responsables du complot ne sont
pas en prison.
Car nous savóns que ceux qui sont en
prison ne sont certainement pas ceux
qui ont payé !
Ces riches et infidèles commanditai-
res, M. de La Rocque leur adresse une
bien curieuse menace conditionnelle...
S'il ne les connaît pas, et qu'il dit ce
qu'il dit, c'est qu'une fois de plus il
ment.
S'il les connaît â et il est bien placé
pour cela â en ne les dénonçant pas, il
cherche A les faire chanter.
Pas moyen de sortir de là !
« Si l'intérêt du pays l'exige », dit-il.
Ben, mon colón ! qu'est-ce qu'il vous
faut !
Vou6 connaissez les noms des respon-
sables de crimes, d'assassinats. Vous
connaisses les noms de gens qui prépa-
raient le massacre entre Français ! Le
pays entier est troublé et divisé par ces
épouvantables agissements ! Et vous
vous taisez !...
Pourquoi t
On le devine trop.
Les noms ! Les nómi ! Les noms !
J.-M. H.
Le "petit Congrès"
du parti radical
a rejeté la R. P.
par 258 voix contre 170
(Suite de la première page)
Un « petit congrès » avait été, on lé
sait, convoqué hier, à Paris, pour exami-
ner la réforme électorale. Il a tenu, à la
Mutualité, deux séances : l'une, le ma-
tin, de dix heures à midi trente ; l'au-
tre, de quinze heures à 18 h. 30 â
deux séances où cent cinquante parle-
mentaires et trois cents délégués étaient
présents, et auxquelles tinrent à assis-
ter tous les ministres radicaux, y com-
pris M. Chautemps et M. Delbos, et aus-
si M. Edouard Herriot.
Et, à l'issue de celles-ci, fut voté par
258 voix contre 170, un ordre du jour
repoussant « la proportionnelle ».
Mais, aussi bien, en ouvrant le con-
grès, M. Daladier avait tenu à affirmer
son hostilité à rencontre de cette réfor-
me. Partisan de toujours du scrutin
d'arrondissement, il voit dans la situa-
tion actuelle une raison de plus pour re-
pousser la proportionnelle.
« Dans la période si troublée et si
grave que nous traversons, il ne faut
pas, dit-il, remettre le sort de la Répu-
blique au jeu de mécanismes compli-
qués, arbitraires et décevants. »
Et Ce fut ensuite entre M. Guernut,
ancien député, ancien ministre, partisan
de la R.P., et M. Crutel, député de la
Seine-Inférieure, adversaire de celle-ci,
une joute Oratoire qui occupa toute la
séance du matin.
Pour M. Guernut, la R.P. est une né-
cessité. Parmi les arguments qu'il in-
voque à l'appui de celle-ci, citons no-
tammént cette affirmation : « Le main-
tien du scrutin d'arrondissement ne se-
rait excusable que si entre partis alliés
la discipline du second tour se prati-
quait constamment avec une impecca-
ble loyauté. Or, aux élections du mois
d'octobre, il - n'en a pas été ainsi tou-
jours et partout. »
Affirmation dont on sait ce qu'elle
vaut !
Pour M. Crutel, au contraire, il est
indispensable de repousser la R.P.
« parce qu'elle constitue un danger
pour le parti et un danger pour la Ré-
publique ».
D'ailleurs, dit-il, si l'on veut établir
la R.P. à la Chambre, 11 faut aussi l'or-
ganiser pour la représentation au Sé-
nat et au Conseil général.
Avec ces deux rapporte, également
applaudis, prend fin la séance du ma-
tin.
Lie soir, on aborde la discussion géné-
rale.
Et après différentes interventions,
dont celles de M. Guernut, qui vient à
nouveau défendre sa thèse, et de M.
Jammy Schmidt, député de l'Oise et de
M. Maurice Sarraut, particulièrement
applaudi, le petit congrès adopte par
258 voix contre 170 et 1 bulletin blanc
un ordre du jour de MM. Crutel et
Odin, repoussant la R.P.
Quelques mots alors de M. Daladier,
félicitant les congressistes de leur dé-
cision. Et la séance est levée.
Un avion s'écrase au sol
près de Santiago
L'attaché commercial de France
au Chili
est une des deux victimes
Santiago-du-Chili, 20 février. â Un
avion dans lequel avaient pris place M.
Eugène Stamm, attaché commercial de
France, et M. Noël Tremembert, s'est
écrasé sur le sol hier au camp d'aviation
de Cerrillos, près de Santiago, et a pris
feu.
M. Tremembert a été carbonisé.
M. Stramm, grièvement blessé, est
mort ce matin.
TROIS CADAVRES AUPRES
D'UN AVION DETRUIT
Le Caire, 20 février. â· Les débris
d'un avion et les cadavres de ses trois
occupants ont été trouvés par une pa-
trouille de gardes-frontières, près de la
côte du désert occidental, à 130 milles
du Caire.
On croit qu'il s'agit de l'avion des Ita-
liens, Varzi, Oliviera et Rinaldo, qui
tentaient de battre le record Gênes-Le
Cap. Leur appareil avait disparu entre
Benghazi et Le Caire.
UN PLANEUR HEURTE
LA CIME D'UN SAPIN
Le Mans, 20 février. â Un jeune avia-
teur de 17 ans, M. André Derouet, avait
décollé sur un planeur du terrain du
polygone de Pontlieue et s'apprêtait à
atterrir, lorsque l'appareil heurta la ci-
me d'un sapin.
L'appareil s'abattit lourdement sur
le sol et le "jeûné pilote fut retrouvé la
boîte crânienne enfoncée. Il devait mou-
rir quelques instant après dans les bras
de son père accouru sur les lie.ux.
CENTENAIRE
ON se console comme on peut de
la tristesse des temps. Alors
que, du côté des dictateurs, re-
tentissent des bruits de bottes qui
n'ont rien de rassurant, tous les
journaux nous apportent d'agréables
nouvelles sur les centenaires.
Il y en a beaucoup cette année. Et
ce sont surtout des femmes. L'autre
jour, c'était une aimable dame, Mme
Pruvost de Saulty, que fêta la ville de
Versailles. Mme Pruvost de Saulty,
ancienne élève de l'Institution de la
Légion d'honneur, a de nobles souve-
nirs: elle se souvient d'avoir marché
sur la traine de l'impératrice Eugénie.
Mais je préfère les confidences
d'une autre'centenaire : Mme AUain.
Celle-ci nous fournit sur son régi-
me quelques précisions bien intéres-
santes. Elle n'a cessé de suivre le mou-
vement politique et littéraire. Elle
s'occupe encore de musique, car elle
fut disciple de César Franck et com-
posa des symphonies. Vous en tirerez
peut-être la conclusion que, pour at-
teindre la centième année, il suffit
d'entretenir la vivacité de son intelli-
gence et de composer de la musique.
Ce qui vous inspirera peut-être cette
réflexion que la recette n'est pas à la
portée de tout le monde. Mais ne vous
hâtez pas de vous lamenter. Mme Al·
lain ne se contente pas de nous faire
connaître son régime < intellectuel >,
elle nous donne aussi quelques pré-
cisions sur son régime alimentaire.
Elle nous apprend qu'elle a bu du vin
pendant la plus grande partie de sa
vie, et qu'elle le dégusta en gourmet.
Aujourd'hui encore, elle boit, de temps
à autre, un doigt (Ì0 vin de Porto avec
son médecin, qu'elle invite pour lui
faire savourer quelques bons plats cui-
sinés selon les règles du vieil art. Il
parait également qu'elle est encore ca-
pable de faire honneur à une poularde
dodue, à un foie gras délectable, voi-
re à un homard savoureux.
N'est-ce pas encourageant ?
Toutefois, ne vous excitez pas outre
mesure. Combien de gastronomes
ayant fait bonne chère ont quitté ce
monde sans atteindre l'âge de la véné-
rable Mme Allain ? Et nous savons
des centenaires qui, leur vie durant, se
sont nourris de fruits et de laitage.
Défions-nous des règles générales
touchant les régimes. Ce qui con-
vient à l'un n'est point supporté par
Vautre. Le tout est de se bien connaî-
tre. Et je conviens que ce n'est pas
facile.
L'important est de nous imaginer
que si nous savons nous y prendre,
nous pourrons devenir centenaires à
notre tour. Réjouissons-nous de cette
perspective.
Mais ne nous réjouirions-nous pas
davantage si nous étions sûrs, absolu-
ment sûrs, que les jeunes gens qui ont
vingt ans cette année, ne connaîtront
pas le sort de ceux qui avaient vingt
ans en 1914 ?...
L. L.
PRIX LITTERAIRE
La prix littéraire des Artistes populaires 1938
sera décerné à Pâques, à Paris, à l'oeuvre
d'un ouvrier ou artisan ou employé, non
encore édité. Pour tous renseignements,
écrire, en ¡oignant un timbre pour réponse,
à F. Henry, Saint-Georges-en-Auge, par
Saintê-Marguerite-de-Viette, Calvados.
UN CONCOURS D'AFFICHES
DE LA FOIRE DE PARIS
La Foire de Paris organise, pour sa manifes-
tation de 1938, un grand concours d'affi-
ches et fait, à ce sujet, appel à tous les
peintres et dessinateurs.
S'adresser au Comité de direction, 23, rue
Notre-Dame-des-Victoires, París.
LE DIMANCHE POLITIQUE
VINCENT AURIOL
A ROMORANTIN
« Rien ne serait pire qu'une
dislocation de la majorité
! de Front populaire en
pleine bataille sociale et
face aux événements exté-
rieurs. »
Romorantin, 20 février. â Vincent
Auriôl, ancien ministre des Finances
et de la Justice, a pris la parole, hier,
à Romorantin, dans un grand meeting
populaire, à l'occasion de l'inaugura-
tion d'une avenue Roger-Salengro.
Après avori fait l'éloge de Roger Sa-
lengro, il a esquissé l'oeuvre accomplie
par la majorité et par les gouverne-
ments de Front populaire, exposé les
causes et l'évolution de la dernière cri-
se ministérielle et parlé de la situation
présente.
A ce sujet il a notamment déclaré :
â Il était nécessaire et conforme à
la fois à l'équité, à l'esprit républicain
et à la tranquillité sociale du pays, de
donner aux travailleurs un statut de
dignité et de justice, qu'on aurait dû
leur accorder au lendemain même de
la guerre. »
Il a poursuivi en disant :
â Il faut que l'on expose et que l'on
comprenne la situation présente. Elle
est née des lourdes négligences et des
coupables erreurs accumulées, tant
dans le domaine de la politique inté-
rieure que dans celui de la politique
extérieure, depuis la guerre. Mais il ne
s'agit pas de récriminer contre le pas-
sé ni contre le destin qui a voulu que
cette liquidation incombât à ceux qui
avaient dénoncé les» fautes. »
HERITIERS ET LIQUIDATEURS...
â Mais, dit Vincent Auriol, héritiers
et liqudiateurs, nous avons été les gé-
rants de cette succession. Nous l'avons
acceptée sous bénéfice d'inventaire. Le
bilan fut dressé. Personne ne le dis-
cuta.
« Mais cela n'empêche pas le fait.
Nous devons le rappeler chaque jour
au pays. Nous devons également lui
dire que s'il était légitime de donner
aux classes déshéritées la dignité et la
justice que mérite leur labeur, des «dis-
ciplines sérieuses s'imposent à tous.
« Même si ces disciplines comportent
l'active surveillance et la soumission à
l'intérêt national des déserteurs du
franc et de l'impôt, comme les mesu-
res que nous avions prévues dans nos
projets de juin 1937, en les faisant com-
patibles avec notre régime politique et
l'état d'esprit des citoyens français, ces
mesures ne parviendront pas à résou-
dre le vrai problème, à guérir le mal
profond. »
L'AVENANT AU PROGRAMME
DU FRONT POPULAIRE
« ...C'est pourquoi le Parti socialiste
a demandé à Marseille, comme il l'a-
vait demandé en vain lors de l'élabo-
ration du programme de Front populai-
re un avenant à ce programme. ' Mais
qui nous démentira si nous disons loya-
lement comme notre Parti à Marseille
et comme Léon Blum à la Chambre,
qu'un tel avenant ne peut être décidé
qu'en accord avec les organisations qui
adhèrent au Rassemblement de 14 Juil-
let ? Qui ne voit qu'un seul parti ou
une seule organisation ne peuvent rien
sans les autres et que rien ne serait
pire qu'une dislocation de la majorité
de Front populaire en pleine bataille
sociale et face aux événements exté-
rieurs ? Rien n'est plus dangereux que
de rêver seul à l'idéal sans tenir comp-
te des réalités, hélas! souvent décevan-
tes... »
Ahurissantes
découvertes
dans le repaire
de Sacarotti
Grenoble, 20 février. â Quel pas-
sionnant feuilleton pourrait écrire celui
qui voudrait narrer les péripéties de. la
vie de Paul Sacarotti, 1' «'Arsène Lupin
des galetas ».
Né à Rome le 29 juin 1900, d'une fa-
mille italienne extrêmement honorable,
Paul Sacarotti vint en France" en 1928,
et, peu après, arriva à Grenoble. Il
chercha du travail et trouva bientôt un
emploi à Sautet, où l'on construisait
alors un gigantesque barrage, desser-
vant la centrale hydro-électrique. Il ve-
nait à Grenoble chaque dimanche et
fréquentait les cafés où se rencontrent
les étudiants. Cest là qu'il connu celle
qui est devenue aujourd'hui sa femme
et à qui il se présenta comme étant étu-
diant en médecine, montrant, à l'appui
de ses dires des diplômes italiens.
Il est vraisemblable que c'étaient les
papiers de son frère actuellement établi
médecin à Rome.
Il abandonna bientôt son emploi de
Sautet et vint, à Domène, ÏομΠy tenir
un petit café, en qualité de gérant. Plus
que jamais il fréquenta la jeunesse es-
tudiantine de Grenoble, et en 1934, il
épousait celle à qui il avait su plaire, la
fille d'un grand tailleur grenoblois.
Sacarotti abandonna alors son café et
ses études et entra, aux appointements
de 650 francs par mois comme employé
chez son beau-père, qui lui assura en ou-
tre le gîte et le couvert.
Très sérieux dans son travail, par ail-
leurs très ponctuel, jamais le gendre du
tailleur ne sortait le soir, mais par con-
tre fréquemment il s'absentait dans le
courant de l'après-midi.
« Je m'intéresse à de pauvres gens,
disait-il, des Italiens pour lesquels
j'achète, à la salle des ventes, des ob-
jets de première nécessité. »
Des armes, des clés
des marchandises diverses
Le signalement de 1' « Arsène Lu-
pin » grenoblois, qui n'a pas encore été
retrouvé, a été transmis à toutes les po-
lices et gendarmeries de France, mais il
possède une telle virtuosité dans l'art de
se grimer, qu'il semble assez difficile de
le retrouver sous peu.
On a maintenant achevé de déména-
ger le formidable matériel trouvé dans
les combles, d'où il réussit à s'échapper
et qui comprend notamment une cais-
sette contenant deux grenades, du cor-
don Bickford et dix détonateurs,
ainsi que six fusils, de nombreux revol-
vers d'ordonnance et des cartouches de
guerre s'adaptant parfaitement à ces
armes.
Là police a trouvé 800 clefs confec-
tionnées par Sacarotti, dont trente
étaient des clefs de contact pour auto-
mobiles de différentes marques.
Dans les caisses, prêtes a être expé-
diées et retrouvées, 3, avenue d'Alsace-
Lorraine, étaient entassées des mar-
chandises pouvant emplir plusieurs ca-
mions.
Aux personnes à qui 11 avait loué ces
locaux, Sacarotti avait raconté la mê-
me histoire qu'à sa famille :
« Je suis un collectionneur, . leur
avait-il dit, et je m'intéresse aux vieil-
les choses, j'en profite pour acheter des
objets utiles que je cède à vil prix à
mes compatriotes dans le besoin. »
Trafic d'armes avec l'Espagne
La Sûreté de Grenoble fait actuelle-
LES ATTENTATS, LES GRIMES,
LES ARMEMENTS DU C. S. A. R.
oeuvre de la Police !
BON Dieu, qu'ils sont contents, tous
nos cagoulards de plume ! Tous
ceux qui, voici quelques semaines,
tremblaient dans leurs élégantes
culottes devant les progrès de l'en-
quête sur le complot, tous ceux qui, de-
vant la vague d'indignation soulevée
par la vérité, enfin connue, sur l'Etoile,
sur Domfront, sur Clichy et par le
massacre de Villêjuif, s'étaient peureu-
sement terrés derrière leurs bureaux
â les voici à nouveau déchaînés et ba-
vant.
Le C.S.A.R. n'existe Ρ EUS! Les plans,
les mitrailleuses, les assassinats! Vul-
gaires bobards! Tout ça, savez-vous ce
que c'est? Une combine policière. Et
savez-vous qui l'a montée ? L'inspec-
teur Bonny, parbleu, celui qui a em-
brassé Stavisky, tué Prince, brûlé
Jeanne d'Arc, vendu l'avion-canon au
Honduras et trahi Vercingétorix...
Doucement, Messieurs, doucement.
Vous pourriez bien changer de disque,
pour une fois.
Bonny, désireux de réussir un coup
d'éclat pour retrouver son ancien ga-
gne-pain, a-t-il fait son enquête sur la
« cagoule », a-t-il donné des rensei-
gnements à l'enquête officielle com-
mencée depuis plusieurs mois ? Cela
semble aujourd'hui probable. Et puis
après ?
Je voudrais bien savoir par quel au-
tre moyen que celui des « indicateurs »
la police pourrait percer le mystère
d'une organisation aussi habilement
constituée et recrutée que celle-là. In-
dicateurs placés par elle, indicateurs
venant spontanément la trouver dans
l'espoir d'une récompense.
Indicateurs bénévoles aussi â bien
souvent même, dans une affaire comme
celle-ci â poussés par leur simple
conscience de citoyen à dénoncer ce
qu'ils savent d'une conjuration prête à
faire tomber sur leur pays la plus
atroce des calamités: la guerre civile,
suivie de la guerre étrangère.
H n'est pas indifférent de rappeler
à ce propos quelles difficultés en appa-
rence insurmontables a connues cette
enquête, et combien difficiles furent
ses premiers pas.
Que, d'efforts dépensés en vain pen-
dant des mois pour arriver à voir clair,
pour faire pénétrer un peu de lumière
dans ce monde secret que l'on pressen-
tait, souterrain et invisible, à l'ombre
des partis fascistes légaux !
A qui étaient destinées les armes
vendues en Belgique dès fin 36 et ame-
nées à la frontière par l'ancien « ca-
melot » Barbier et ses complices ?
Pour qui travaillait ce Jean-Baptiste
dont, en février 37, une valise aban-
donnée fut découverte en gare de
Lille ?
Qu'était devenu cet individu soudai-
nement disparu?...
Peu à peu, péniblement, quelques
grandes lignes se dégagent. Les soup-
çons se précisent.
Août 37, on arrête le trafiquant d'ar-
mes Marchai. Septembre, les premiere
cagoulards sont sous les verrous-
Chaque jour depuis apporte son détail,
son recoupement.
Mais des semaines sont encore né-
cessaires avant que la police elle-même
soit fixée avec certitude... sur le nom
même de cette « organisation secrète
d'action révolutionnaire » !
D'où viennent oes lenteurs, ces diffi-
cultés? On le sait. Profitant de l'expé-
rience de toutes les sociétés secrètes
qui les ont précédés, des carbonari du
siècle dernier à la sanglante Sainte-
Vehme qui fraya la route'à. Hitler, les
chefs du C.S.A.R. ont pris toutes leurs
précautions.
Les adhérents sont groupés en cel-
lule, et aucun d'eux ne connaît d'autres
affiliés que ceux de sa cellule. Les
chefs sont invisibles, les agents de liai-
son qui transportent leurs ordres sont
inconnus. L'état-major, nul ne le voit.
Les chefs subalternes qui, parfois, en
ont approché quelques membres ne les
connaissent jamais sous leur véritable
nom. Deloncle, c'est « Marie », Mété-
nier, c'est « Métais », Corrèze, c'est
« Labuche » et Tenaille, « Lape y re ».
Dans ces conditions, que peut révéler
l'espion qui a réussi à se faufiler dans
une cellule, ou l'affilié saisi de re-
mords ? A peu près rien.
Pour ce dernier, dont on se méfie, il
existe un sûr bâillon: la terreur. H a
dû prêter serment de discrétion sous
peine de mort. Les cas de Juif, de
Jean Baptiste, d'autres qu'on devine
aujourd'hui, et auxquels on ne se fait
pas faute de faire allusion dans les
réunions des cellules, sont là pour
prouver que les « chefs » ne badinent
pas avec ce serment.
Quant aux « informateurs », ils
n'ont pas dû être très faciles à. faire
pénétrer dans l'organisation secrète, ni
très nombreux!
Il n'y a qu'à jeter un coup d'oeil sur
la liste des conjurés inculpés pour voir
à quel point le recrutement était socia-
lement et politiquement spécialisé :
Rien que des militants actifs et sûrs
des anciennes ligues dissoutes! Et tous
les postes comportant quelques respon-
sabilités sont confiés à des gens étroi-
tement intégrés à la classe privilégiée:
industriels, administrateurs de société,
gros commerçants.
L'entourage immédiat de l'ingénieur
Deloncle, les hommes chargés des
« coups » les plus difficiles n'étaient
que des parents ou des intimes du
« chef »; Tenaille, Corrèze, Henri De-
loncle, etc.
Ce recrutement de classe, l'homogé-
néité qu'il a entraînée est le secret de
la si longue inviolabilité du mystère
du C.S.A.R. Il est le secret de la disci-
pline du silence observée par les prin-
cipaux inculpés.
Il a fallu des policiers pour en venir
à bout. Il a fallu des traquenards pour
pincer les chefs de bande. H a fallu des
indications pour trouver les dépôts
d'armes si habilement dissimulés. Bien
sûr, gros malins !
Heureusement qu'il y en a eu !
Les tonnes d'armes et de munitions
sont là. Ce n'est pas décor de théâtre.
On l'a bien vu à Villêjuif.
Les caves blindées, les prisons se-
crètes sont là.
Les plans de souterrains, les faux
ordres militaires, les fiches d'adversai-
res à exécuter sont là.
Ce n'est pas Bonny, ni la Sûreté qui
ont creusé ces souterrains. Ce sont des
ouvriers croix de feu.
Ce n'est pas Bonny ni la Sûreté qui
ont inspecté les travaux. C'est Delon-
oie et Corrèze.
Ce n'est pas Bonny ni la Sûreté qui
ont constitué les archives de la rue de
Provence. C'est le frère d'Eugène De-
loncle.
Le sang a coulé à Clichy. Ce n'est
pas Bonny, ni la Sûreté, qui y ont en-
voyé des provocateurs. C'est Corrèze
â qui y était en personne â et le C.R.
A.S. de Jurquet de La Salle...
Le sang a coulé à 'Domfront. C'est le
C.S.A.R. qui a fait surveiller les Ros-
selli, convoqué Bouvyer et Fauran. Et
c'est Tenaille qui a dirigé les tueurs.
Le sang a coulé à l'Etoile. Et toute
l'instruction confirme les aveux de Lo-
cuty: le. coup est l'oeuvre de Méténier,
Moreau de la Meuse et Cie.
Que vous faut-il de plus, mille dia-
bles !
L'atroce vérité crie de partout.
Et il est encore une presse pour s'ef-
forcer de l'étouffer et de tromper l'opi-
nion !
Certaines attitudes sont les plus
écrasants des aveux de complicité.
JEAN-MAURICE HERRMANN.
LE COMPLOT DU C.S.A.R
(Suite de la première page)
A quarante mètres s'ouvre l'entrée du
souterrain, si basse qu'il faut se baisser
pour y pénétrer. Us y entrèrent et sui-
virent la galerie qui s'enfonce sous
terre pendant 150 mètres. Là, un em-
branchement qu'ils suivirent, et qui a
quelques mètres, était obstrué par des
pierres entassées. Se frayant un passa-
ge, les explorateurs continuèrent : de
l'autre côté de l'obstacle, la galerie était
encombrée de caisses et de paquets.
Dans l'ombre brillaient des canons de
fusils-
La police fut aussitôt prévenue. Hier
matin la police mobile venait prêter
main-forte au commissaire de Chelles
et M. Mondanel arrivait sur les lieux.
Un déménagement récent
M. Moitessier nous a confirmé hier
que cet arsenal, selon toutes les proba-
bilités, était jusqu'à ces jours derniers
conservé dans une cachette de l'agglo-
mération parisienne·. Il a dû être trans-
porté en toute hâte dans ce souterrain
â connu de bien peu de gens pourtant
â pour échapper à une perquisition.
Que contient-il ? l'inventaire n'en sera
pas terminé avant ce soir. La topogra-
phie des lieux rend le déménagement long
et difficile. Mais, déjà, le directeur de la Sû-
reté pouvait dire qu'on avait repéré six
mitrailleuses Hotchkiss lourdes â qui
ne seraient pas celles volées à Laon et
Saumur et non encore retrouvées â ain-
si que plusieurs fusils-mitrailleurs de la
même marque, armes en usage dans l'ar-
mée.
Des engins bizarres
Il y avait en outre une grande quan-
tité d'explosifs â de la cheddite, sem-
ble-t-il â et du cordon Bickford.
Il y avait de nombreuses bouteilles
pleines d'un liquide qu'on n'a pas encore
identifié :. nitro-glycérine ? gaz lacry-
mogène ?
Des techniciens venus de Paris se pro-
nonceront avant tout déplacement, afin
d'éviter le retour d'une catastrophe com-
parable à celle de Villêjuif, et ces dange-
reuses matières seront autant que pos-
sible détruites sur place après constat,
tandis que les armes et munitions seront
envoyées à Vincennes.
Il y avait des musettes.
Il y avait des casques analogues A
ceux de la garde mobile. C'est croyons-
nous la première fois qu'on trouve ces
casques qui, avec les vestes de cuir, font
partie de l'uniforme des miliciens du C.
S.A.R.
Il y avait surtout une cinquantaine de
stylographes ou stylomines d'un genre
très spécial. La partie supérieure en est
évidée comme pour contenir un liquide
qu'un dispositif spécial permet de proje-
ter à volonté, par le manche de l'engin.
Quel liquide devait les garnir ? corrosif
ou lacrymogène, pour aveugler un voisin
et le maîtriser facilement? Culture mi-
crobienne à vaporiser ainsi sur des ali-
ments, dans un verre f
Un bilan officieux
Dans la soirée l'Agence Bavas com-
muniquait le bilan provisoire suivant de
l'arsenal contenu dans le souterrain
d'Annet :
18 mitrailleuses, dont 3 modèle « Ma-
xim »;
20 fusils-mitrailleurs et mitraillettes;
3 canons antichars;
Des pistolets automatiques et des fu-
sils de chasse;
Des obus antiblindage, caisses de gre-
nades, bombes de nitroglycérine, de
cheddite, de mélinite;
Des milliers de cartouches;
Des crayons lacrymogènes, etc...
Le tout d'un poids total de 3 tonnes.
Rappelons qu'au début de l'enquête,
rue Ribera, des projectiles antichars
avaient été saisis. Mais on n'avait ja-
mais trouvé-de canons !
Au cours d'une scène
de ménage, un mari
blesse grièvement
sa femme au ventre
L'autre nuit, à 22 h. 30, au cours
d'une scène de ménage qui avait lieu
entre les époux Maurice Vaurigaut, lui
35 ans, elle 27, à leur domicile, 26, rue
Maurice-Bokanowski, à Asnières, le
mari, un couteau à la main, s'est sou-
dain rué sur sa femme et l'a blessée
grièvement au ventre.
La malheureuse a été transportée à
Beaujon.
Le meurtrier a été arrêté.
S Une explosion s'est produite dans
les ateliers d'une usine de matières
plastiques d'Oyonnax (Ain). L'incen-
die qui s'est déclaré a détruit un bâti-
ment. Les dégâts sont très impor-
tants.
ment un inventaire de tout ce qui a été
trouvé.
Dans la correspondance qui a été
saisie, les enquêteurs ont trouvé une
lettre, en provenance de l'Espagne, et
dans laquelle Sacarotti est remercié
pour un envoi de fusils de guerre.
On ne sait encore si l'Italien envoya
à ce correspondant des armes en quan-
tité importante, ce qui semble peu pro-
bable, pourtant la police va s'efforcer
de. rechercher si le fugitif ne se livra
pas au commerce des armes et des mu-
nitions avec l'Espagne.
GROUPE SOCIALISTE
AU PARLEMENT
CHAMBRE ET SENAT
Le Groupe se réunira demain 22 fé-
vrier, à 20 h. 30, à la Chambre, salle
Colbert.
Ordre du jour : La politique exté-
rieure.
Le Président adjoint :
A. SEROL.
ECOLE
SUPERIEURE
SOCIALISTE
(Associée à MAI 36)
ONZIEME ANNEE : 1937-1938
LE SOCIALISME
dans le monde d'aujourd'hui
â â â
MARDI 22 FEVRIER
à 21 heures 15
HOTEL DES SOCIETES SAVANTES
28, rue Serpente (amphithéâtre D)
Conférence de Marcelle POMMERA
directrice dlDEE ET ACTION
â Î â
L'ECONOMIE FRANÇAISE
DEPUIS 1936
Une fillette brûlée vive
dans son berceau
Parthenay, 20 février. â A Fazilière,
un incendie s'est déclaré dans une mai-
son habitée par les époux Racaud, cul-
tivateurs, pendant que ceux-ci étaient
occupés à des travaux agricoles.
Leur dernière enfant, Huguette, huit
mois, qui dormait dans son berceau, a
été brûlée vive.
LE CONFLIT
SINO-JAPONAIS
Han Kéou, 20 février. â Des élé-
ments japonais auraient réussi à tra-
verser le Fleuve Jaune à une trentaine
de kilomètres en aval du pont du che-
min de fer de Pékin-Han Kéou.
Des renforts chinois ont été envoyés.
La menace japonaise se précise sur
Tcheng Tchéou et Kai Feng.
δ Hier, vers 16 h., à Bordeaux, une
machine qui devait remorquer le train
de voyageurs n° 608, partant de la
gare de Bordeaux-Bastide, a heurté
violemment la rame de wagons. Sept
personnes ont été blessées, mais peu
grièvement.
Illlinillllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllinilllllllllllllll
LES PROCHAINS VOYAGES
des "AMIS DU POPULAIRE"
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LE POPULAIRE :
21-2-38 =
l'avions suggéré, le rajustement des
salaires en cas de hausse de 5 p. cent
du coût de la vie, sauf preuve de l'Im-
possibilité de le faire fournie , par la
partie patronale aux arbitres, égale-
ment unanimement accepté par le Bu-
reau confédéral de la C.G.T., a été voté
par 371 voix contre 220, A 151 SUF-
FRAGES DE MAJORITE.
Enfin l'ensemble du projet a recueilli
400 voix contre 177, donc 223 DE MA-
JORITE.
Dans les 15 autres scrutins « nor-
maux », 368 à 390 voix « pour » et
144 à 247 c contre ». Donc MAJORITE
SOLIDE ET CONSTANTE DE RAS-
SEMBLEMENT POPULAIRE.
Deux anomalies seulement. Un amen-
dement Peissel à l'article 6 ne fut re-
poussé qu'à 93 voix de majorité (346
contre 253). Il s'agissait de remplacer
les mots « les organisations patronales
et ouvrières les plus représentatives »
par « les organisations suffisamment
représentatives, notamment par leur
consistance, leur ancienneté, leur action
professionnelle et leur affiliation à une
Confédération nationale ». La C.F.T.C.
eût été ainsi mise sur le même plan
que la C.G.T.
Un 'amendement à l'article 8 de M.
Poitou-Duplessy tendait à imposer une
deuxième condition à la revision des
salaires : outre la hausse de 5 p. cent
du coût de la vie, il exigeait un délai
de- trois mois entre deux rajustements
et fut écarté à 59 voix de majorité, par
327 voix contre 268.
Dans les deux cas, l'aile droite radi-
cale a rejoint l'opposition. Parmi les
élus ainsi ballottés, on relève les noms
dé MM. Albertini et Badie, de l'Hé-
rault; Bousgarbiès et Caste!, de l'Aude;
Chambonnet, Delcos, Guastavino, La-
moureux, Malvy, Léon Meyer, Pécherot
et Potut. Le « sous-groupe Léon
Meyer » était entré en action !
Même alors, le Rassemblement popu-
laire a conservé une solide majorité.
Notons avec satisfaction que celle-ci
n'est pas menacée par les oscillations
pendulaires du sous-groupe Léon
Meyer, ni d'ailleurs par l'abstention,
qui se produisit dans le second de ces
scrutins pour la seule fois au cours de
ce long débat, des vingt-six députés-
ministres.
Rèste au Sénat à tenir compte de la
solidité de la majorité à la Chambre.
Ne dissimulons pas que, DURANT
HUIT LONGUES JOURNEES, NOUS
AVONS REDOUTE DE SERIEUSES
DIFFICULTES ET FAIT DE PA-
TIENTS EFFORTS POUR LES SUR-
MONTER EN REALISANT UNE
COMMUNAUTE DE VUES ENTRE
LE GOUVERNEMENT ET LA C.G.T.
Elles renaîtraient, peut-être inso-
lubles, si, comme le bruit en court, le
Sinat prenait pour base de discussion
un contre-projet entièrement opposé à
notre texte, ou même si, admettant en
principe ce dernier, il l'amputait des
parties auxquelles la classe ouvrière
organisée, tient essentiellement.
Souhaitons donc que, s'appuyant sur
les votes massifs et répétés de la
Chambre, le gouvernement mette à
profit son autorité sur le Sénat, pour
obtenir le vote d'un texte évitant de
graves complications au cours de !a
« navette » entre les deux assemblées,
à la fin du mois.
JULES MOCH.
N.-B. â Croizat me met en cause
dans Ϋ Humanité » du 20 février. Je
goûte peu les polémiques entre nos
deux partis, qui nuisent à la démocra-
tie; Mais je dois rétablir les faits et,
sans passion, remarquer que :
1° L'amendement Croizat à ma ré-
daction de l'article 8 n'eût rien résolu
et eût moins valu que celui-ci pour les
travailleurs. Car Croizat disait simple-
ment, avec bien peu de précision : « IL
SERA TENU COMPTE » de la hausse
du coût de la vie dans le rajustement
des salaires, sans proportionner l'un à
l'autre ; 2° aucun « amendement Jules
Moch » n'a été repoussé.« grâce à l'ac-
tion des communistes », ni de quicon-
que. L'accord Intervenu entre gouver-
nement et bureau confédéral reproduit,
à deux mots près, notre rédaction de
l'article 8, vieille déjà de huit jours, en
explicitant simplement, dans l'article
6 bis, la règle conforme au droit com-
mun français, de communication des
pièces aux arbitres.
3° Il est bien peu conforme à notre
pacte d'écrire : « Nous aurions pu obte-
nir mieux si nous avions eu le rappor-
teur général avec nous pour exiger du
gouvernement des textes clairs et con-
formes à la volonté des travailleurs »
alors que tout mon effort a consisté à
rapprocher les points de vue du gou-
vernement et de la C.G.T. Le regret
que l'on peut éprouver à constater l'ac-
cord réalisé ne justifie pas des licences
avec la réalité des faits ! â J. M.
MYSTÉRIEUX
ATTENTAT
contre un sportif
lyonnais
Lyon, 20 février. â Un drame, encore
inexpliqué, s'est déroulé ce soir à Vil-
leurbanne au numéro 270 du còurs Emi-
le-Zola.
A cette adresse habite M. Joseph Pan-
sera, âgé de 38 ans, entrepreneur de ma-
çônnerie, bien connu à Lyon, car il est
un dirigeant sportif très averti. C'est
lui qui avait organisé à Lyon les cour-
ses de moto sur cendrée et il est l'un
des fondateurs de l'équipe de rugby à
treize Lyon-Villeurbanne. Il s'occupe en-
core de diverses sociétés sportives.
Or, ce soir, à 20 heures, il s'apprêtait
à se coucher, lorsqu'on sonna à la grille
de son jardin. En pyjama, il alla ouvrir
au visiteur, en qui il avait cru reconnaî-
tre un agent de police, mais, à peine
était-il à trois mètres de la grille que
plusieurs coups de feu furent tirés. Pan-
sera, atteint de deux balles à l'abdomen
et d'une au poignet droit, s'écroula sur
le sol.
Le meurtrier a pris la fuite sans être
Inquiété.
Le blessé, transporté à l'hôpital
Edouard-Herriot, a été opéré immédiate-
ment. Mais les médecins ne peuvent en-
core se prononcer sur son état.
Les obsèques de Léon Sedoff
Les obsèques de Léon Sedoff, fils de
Trotsky, ont été célébrées hier, à
14 h. 30.
L'inhumation a eu lieu au Père-La-
chaise. Y assistaient les amis politiques'
eu défunt· *
Les noms!
La Rocque
Cherchant à rattraper de puissants comman-
ditaires, le colonel annonce qu'il connaît les
vrais chefs de la « cagoule »
" Î " ' ' ' ·
MAIS IL SE CONTENTE... DE LES MENACER DE PARLER
M. Béteilie va-t-il convoquer ce témoin si renseigné ?
Le colonel de La Rocque a présidé
samedi soir, à Angoulême, une réunion
du Parti Social Français.
Il a tout d'abord annoncé qu'avec l'ai-
de régulière d'un recrutement quotidien
de 2-000 adhérents, le P.S.F. a un effec-
tif de trois millions de membres.
Comme, d'autre part, il aime A répé-
ter que 40 p. 100 de ses effectifs sont pris
au Front populaire (ce qui fait 1.200.000
militants) et que le total des inscrits
aux partis socialiste, communiste et ra-
dicai doit-être à peu près de 850.000, on
voit que le « péril rouge » est complè-
tement absorbé !
Le colonel de La Rocque a aussi cri-
tiqué la réalisationâ trop rapide selon
lui â du Statut du Travail. Mais il a
aussi évoqué les affaires de l'U.C.A.D.
et du C.S.A.R.
â On m'a sollicité, a-t-il dit, d'en-
trer dans ces organisations et je puis
en parler, mais les vrais responsables ne
sont pas ceux qui sont en prison, ce sont
des personnalités de plus d'envergure
en liberté dont je dévoilerai les noms si
l'intérêt du pays l'exige.
M. de La Rocque se déclare volontiers
maintenant « journaliste ».
Il dit savoir comment s'appelle une
manoeuvre comme celle-là !
Nous sommes persuadés que les vé-
ritables responsables du complot ne sont
pas en prison.
Car nous savóns que ceux qui sont en
prison ne sont certainement pas ceux
qui ont payé !
Ces riches et infidèles commanditai-
res, M. de La Rocque leur adresse une
bien curieuse menace conditionnelle...
S'il ne les connaît pas, et qu'il dit ce
qu'il dit, c'est qu'une fois de plus il
ment.
S'il les connaît â et il est bien placé
pour cela â en ne les dénonçant pas, il
cherche A les faire chanter.
Pas moyen de sortir de là !
« Si l'intérêt du pays l'exige », dit-il.
Ben, mon colón ! qu'est-ce qu'il vous
faut !
Vou6 connaissez les noms des respon-
sables de crimes, d'assassinats. Vous
connaisses les noms de gens qui prépa-
raient le massacre entre Français ! Le
pays entier est troublé et divisé par ces
épouvantables agissements ! Et vous
vous taisez !...
Pourquoi t
On le devine trop.
Les noms ! Les nómi ! Les noms !
J.-M. H.
Le "petit Congrès"
du parti radical
a rejeté la R. P.
par 258 voix contre 170
(Suite de la première page)
Un « petit congrès » avait été, on lé
sait, convoqué hier, à Paris, pour exami-
ner la réforme électorale. Il a tenu, à la
Mutualité, deux séances : l'une, le ma-
tin, de dix heures à midi trente ; l'au-
tre, de quinze heures à 18 h. 30 â
deux séances où cent cinquante parle-
mentaires et trois cents délégués étaient
présents, et auxquelles tinrent à assis-
ter tous les ministres radicaux, y com-
pris M. Chautemps et M. Delbos, et aus-
si M. Edouard Herriot.
Et, à l'issue de celles-ci, fut voté par
258 voix contre 170, un ordre du jour
repoussant « la proportionnelle ».
Mais, aussi bien, en ouvrant le con-
grès, M. Daladier avait tenu à affirmer
son hostilité à rencontre de cette réfor-
me. Partisan de toujours du scrutin
d'arrondissement, il voit dans la situa-
tion actuelle une raison de plus pour re-
pousser la proportionnelle.
« Dans la période si troublée et si
grave que nous traversons, il ne faut
pas, dit-il, remettre le sort de la Répu-
blique au jeu de mécanismes compli-
qués, arbitraires et décevants. »
Et Ce fut ensuite entre M. Guernut,
ancien député, ancien ministre, partisan
de la R.P., et M. Crutel, député de la
Seine-Inférieure, adversaire de celle-ci,
une joute Oratoire qui occupa toute la
séance du matin.
Pour M. Guernut, la R.P. est une né-
cessité. Parmi les arguments qu'il in-
voque à l'appui de celle-ci, citons no-
tammént cette affirmation : « Le main-
tien du scrutin d'arrondissement ne se-
rait excusable que si entre partis alliés
la discipline du second tour se prati-
quait constamment avec une impecca-
ble loyauté. Or, aux élections du mois
d'octobre, il - n'en a pas été ainsi tou-
jours et partout. »
Affirmation dont on sait ce qu'elle
vaut !
Pour M. Crutel, au contraire, il est
indispensable de repousser la R.P.
« parce qu'elle constitue un danger
pour le parti et un danger pour la Ré-
publique ».
D'ailleurs, dit-il, si l'on veut établir
la R.P. à la Chambre, 11 faut aussi l'or-
ganiser pour la représentation au Sé-
nat et au Conseil général.
Avec ces deux rapporte, également
applaudis, prend fin la séance du ma-
tin.
Lie soir, on aborde la discussion géné-
rale.
Et après différentes interventions,
dont celles de M. Guernut, qui vient à
nouveau défendre sa thèse, et de M.
Jammy Schmidt, député de l'Oise et de
M. Maurice Sarraut, particulièrement
applaudi, le petit congrès adopte par
258 voix contre 170 et 1 bulletin blanc
un ordre du jour de MM. Crutel et
Odin, repoussant la R.P.
Quelques mots alors de M. Daladier,
félicitant les congressistes de leur dé-
cision. Et la séance est levée.
Un avion s'écrase au sol
près de Santiago
L'attaché commercial de France
au Chili
est une des deux victimes
Santiago-du-Chili, 20 février. â Un
avion dans lequel avaient pris place M.
Eugène Stamm, attaché commercial de
France, et M. Noël Tremembert, s'est
écrasé sur le sol hier au camp d'aviation
de Cerrillos, près de Santiago, et a pris
feu.
M. Tremembert a été carbonisé.
M. Stramm, grièvement blessé, est
mort ce matin.
TROIS CADAVRES AUPRES
D'UN AVION DETRUIT
Le Caire, 20 février. â· Les débris
d'un avion et les cadavres de ses trois
occupants ont été trouvés par une pa-
trouille de gardes-frontières, près de la
côte du désert occidental, à 130 milles
du Caire.
On croit qu'il s'agit de l'avion des Ita-
liens, Varzi, Oliviera et Rinaldo, qui
tentaient de battre le record Gênes-Le
Cap. Leur appareil avait disparu entre
Benghazi et Le Caire.
UN PLANEUR HEURTE
LA CIME D'UN SAPIN
Le Mans, 20 février. â Un jeune avia-
teur de 17 ans, M. André Derouet, avait
décollé sur un planeur du terrain du
polygone de Pontlieue et s'apprêtait à
atterrir, lorsque l'appareil heurta la ci-
me d'un sapin.
L'appareil s'abattit lourdement sur
le sol et le "jeûné pilote fut retrouvé la
boîte crânienne enfoncée. Il devait mou-
rir quelques instant après dans les bras
de son père accouru sur les lie.ux.
CENTENAIRE
ON se console comme on peut de
la tristesse des temps. Alors
que, du côté des dictateurs, re-
tentissent des bruits de bottes qui
n'ont rien de rassurant, tous les
journaux nous apportent d'agréables
nouvelles sur les centenaires.
Il y en a beaucoup cette année. Et
ce sont surtout des femmes. L'autre
jour, c'était une aimable dame, Mme
Pruvost de Saulty, que fêta la ville de
Versailles. Mme Pruvost de Saulty,
ancienne élève de l'Institution de la
Légion d'honneur, a de nobles souve-
nirs: elle se souvient d'avoir marché
sur la traine de l'impératrice Eugénie.
Mais je préfère les confidences
d'une autre'centenaire : Mme AUain.
Celle-ci nous fournit sur son régi-
me quelques précisions bien intéres-
santes. Elle n'a cessé de suivre le mou-
vement politique et littéraire. Elle
s'occupe encore de musique, car elle
fut disciple de César Franck et com-
posa des symphonies. Vous en tirerez
peut-être la conclusion que, pour at-
teindre la centième année, il suffit
d'entretenir la vivacité de son intelli-
gence et de composer de la musique.
Ce qui vous inspirera peut-être cette
réflexion que la recette n'est pas à la
portée de tout le monde. Mais ne vous
hâtez pas de vous lamenter. Mme Al·
lain ne se contente pas de nous faire
connaître son régime < intellectuel >,
elle nous donne aussi quelques pré-
cisions sur son régime alimentaire.
Elle nous apprend qu'elle a bu du vin
pendant la plus grande partie de sa
vie, et qu'elle le dégusta en gourmet.
Aujourd'hui encore, elle boit, de temps
à autre, un doigt (Ì0 vin de Porto avec
son médecin, qu'elle invite pour lui
faire savourer quelques bons plats cui-
sinés selon les règles du vieil art. Il
parait également qu'elle est encore ca-
pable de faire honneur à une poularde
dodue, à un foie gras délectable, voi-
re à un homard savoureux.
N'est-ce pas encourageant ?
Toutefois, ne vous excitez pas outre
mesure. Combien de gastronomes
ayant fait bonne chère ont quitté ce
monde sans atteindre l'âge de la véné-
rable Mme Allain ? Et nous savons
des centenaires qui, leur vie durant, se
sont nourris de fruits et de laitage.
Défions-nous des règles générales
touchant les régimes. Ce qui con-
vient à l'un n'est point supporté par
Vautre. Le tout est de se bien connaî-
tre. Et je conviens que ce n'est pas
facile.
L'important est de nous imaginer
que si nous savons nous y prendre,
nous pourrons devenir centenaires à
notre tour. Réjouissons-nous de cette
perspective.
Mais ne nous réjouirions-nous pas
davantage si nous étions sûrs, absolu-
ment sûrs, que les jeunes gens qui ont
vingt ans cette année, ne connaîtront
pas le sort de ceux qui avaient vingt
ans en 1914 ?...
L. L.
PRIX LITTERAIRE
La prix littéraire des Artistes populaires 1938
sera décerné à Pâques, à Paris, à l'oeuvre
d'un ouvrier ou artisan ou employé, non
encore édité. Pour tous renseignements,
écrire, en ¡oignant un timbre pour réponse,
à F. Henry, Saint-Georges-en-Auge, par
Saintê-Marguerite-de-Viette, Calvados.
UN CONCOURS D'AFFICHES
DE LA FOIRE DE PARIS
La Foire de Paris organise, pour sa manifes-
tation de 1938, un grand concours d'affi-
ches et fait, à ce sujet, appel à tous les
peintres et dessinateurs.
S'adresser au Comité de direction, 23, rue
Notre-Dame-des-Victoires, París.
LE DIMANCHE POLITIQUE
VINCENT AURIOL
A ROMORANTIN
« Rien ne serait pire qu'une
dislocation de la majorité
! de Front populaire en
pleine bataille sociale et
face aux événements exté-
rieurs. »
Romorantin, 20 février. â Vincent
Auriôl, ancien ministre des Finances
et de la Justice, a pris la parole, hier,
à Romorantin, dans un grand meeting
populaire, à l'occasion de l'inaugura-
tion d'une avenue Roger-Salengro.
Après avori fait l'éloge de Roger Sa-
lengro, il a esquissé l'oeuvre accomplie
par la majorité et par les gouverne-
ments de Front populaire, exposé les
causes et l'évolution de la dernière cri-
se ministérielle et parlé de la situation
présente.
A ce sujet il a notamment déclaré :
â Il était nécessaire et conforme à
la fois à l'équité, à l'esprit républicain
et à la tranquillité sociale du pays, de
donner aux travailleurs un statut de
dignité et de justice, qu'on aurait dû
leur accorder au lendemain même de
la guerre. »
Il a poursuivi en disant :
â Il faut que l'on expose et que l'on
comprenne la situation présente. Elle
est née des lourdes négligences et des
coupables erreurs accumulées, tant
dans le domaine de la politique inté-
rieure que dans celui de la politique
extérieure, depuis la guerre. Mais il ne
s'agit pas de récriminer contre le pas-
sé ni contre le destin qui a voulu que
cette liquidation incombât à ceux qui
avaient dénoncé les» fautes. »
HERITIERS ET LIQUIDATEURS...
â Mais, dit Vincent Auriol, héritiers
et liqudiateurs, nous avons été les gé-
rants de cette succession. Nous l'avons
acceptée sous bénéfice d'inventaire. Le
bilan fut dressé. Personne ne le dis-
cuta.
« Mais cela n'empêche pas le fait.
Nous devons le rappeler chaque jour
au pays. Nous devons également lui
dire que s'il était légitime de donner
aux classes déshéritées la dignité et la
justice que mérite leur labeur, des «dis-
ciplines sérieuses s'imposent à tous.
« Même si ces disciplines comportent
l'active surveillance et la soumission à
l'intérêt national des déserteurs du
franc et de l'impôt, comme les mesu-
res que nous avions prévues dans nos
projets de juin 1937, en les faisant com-
patibles avec notre régime politique et
l'état d'esprit des citoyens français, ces
mesures ne parviendront pas à résou-
dre le vrai problème, à guérir le mal
profond. »
L'AVENANT AU PROGRAMME
DU FRONT POPULAIRE
« ...C'est pourquoi le Parti socialiste
a demandé à Marseille, comme il l'a-
vait demandé en vain lors de l'élabo-
ration du programme de Front populai-
re un avenant à ce programme. ' Mais
qui nous démentira si nous disons loya-
lement comme notre Parti à Marseille
et comme Léon Blum à la Chambre,
qu'un tel avenant ne peut être décidé
qu'en accord avec les organisations qui
adhèrent au Rassemblement de 14 Juil-
let ? Qui ne voit qu'un seul parti ou
une seule organisation ne peuvent rien
sans les autres et que rien ne serait
pire qu'une dislocation de la majorité
de Front populaire en pleine bataille
sociale et face aux événements exté-
rieurs ? Rien n'est plus dangereux que
de rêver seul à l'idéal sans tenir comp-
te des réalités, hélas! souvent décevan-
tes... »
Ahurissantes
découvertes
dans le repaire
de Sacarotti
Grenoble, 20 février. â Quel pas-
sionnant feuilleton pourrait écrire celui
qui voudrait narrer les péripéties de. la
vie de Paul Sacarotti, 1' «'Arsène Lupin
des galetas ».
Né à Rome le 29 juin 1900, d'une fa-
mille italienne extrêmement honorable,
Paul Sacarotti vint en France" en 1928,
et, peu après, arriva à Grenoble. Il
chercha du travail et trouva bientôt un
emploi à Sautet, où l'on construisait
alors un gigantesque barrage, desser-
vant la centrale hydro-électrique. Il ve-
nait à Grenoble chaque dimanche et
fréquentait les cafés où se rencontrent
les étudiants. Cest là qu'il connu celle
qui est devenue aujourd'hui sa femme
et à qui il se présenta comme étant étu-
diant en médecine, montrant, à l'appui
de ses dires des diplômes italiens.
Il est vraisemblable que c'étaient les
papiers de son frère actuellement établi
médecin à Rome.
Il abandonna bientôt son emploi de
Sautet et vint, à Domène, ÏομΠy tenir
un petit café, en qualité de gérant. Plus
que jamais il fréquenta la jeunesse es-
tudiantine de Grenoble, et en 1934, il
épousait celle à qui il avait su plaire, la
fille d'un grand tailleur grenoblois.
Sacarotti abandonna alors son café et
ses études et entra, aux appointements
de 650 francs par mois comme employé
chez son beau-père, qui lui assura en ou-
tre le gîte et le couvert.
Très sérieux dans son travail, par ail-
leurs très ponctuel, jamais le gendre du
tailleur ne sortait le soir, mais par con-
tre fréquemment il s'absentait dans le
courant de l'après-midi.
« Je m'intéresse à de pauvres gens,
disait-il, des Italiens pour lesquels
j'achète, à la salle des ventes, des ob-
jets de première nécessité. »
Des armes, des clés
des marchandises diverses
Le signalement de 1' « Arsène Lu-
pin » grenoblois, qui n'a pas encore été
retrouvé, a été transmis à toutes les po-
lices et gendarmeries de France, mais il
possède une telle virtuosité dans l'art de
se grimer, qu'il semble assez difficile de
le retrouver sous peu.
On a maintenant achevé de déména-
ger le formidable matériel trouvé dans
les combles, d'où il réussit à s'échapper
et qui comprend notamment une cais-
sette contenant deux grenades, du cor-
don Bickford et dix détonateurs,
ainsi que six fusils, de nombreux revol-
vers d'ordonnance et des cartouches de
guerre s'adaptant parfaitement à ces
armes.
Là police a trouvé 800 clefs confec-
tionnées par Sacarotti, dont trente
étaient des clefs de contact pour auto-
mobiles de différentes marques.
Dans les caisses, prêtes a être expé-
diées et retrouvées, 3, avenue d'Alsace-
Lorraine, étaient entassées des mar-
chandises pouvant emplir plusieurs ca-
mions.
Aux personnes à qui 11 avait loué ces
locaux, Sacarotti avait raconté la mê-
me histoire qu'à sa famille :
« Je suis un collectionneur, . leur
avait-il dit, et je m'intéresse aux vieil-
les choses, j'en profite pour acheter des
objets utiles que je cède à vil prix à
mes compatriotes dans le besoin. »
Trafic d'armes avec l'Espagne
La Sûreté de Grenoble fait actuelle-
LES ATTENTATS, LES GRIMES,
LES ARMEMENTS DU C. S. A. R.
oeuvre de la Police !
BON Dieu, qu'ils sont contents, tous
nos cagoulards de plume ! Tous
ceux qui, voici quelques semaines,
tremblaient dans leurs élégantes
culottes devant les progrès de l'en-
quête sur le complot, tous ceux qui, de-
vant la vague d'indignation soulevée
par la vérité, enfin connue, sur l'Etoile,
sur Domfront, sur Clichy et par le
massacre de Villêjuif, s'étaient peureu-
sement terrés derrière leurs bureaux
â les voici à nouveau déchaînés et ba-
vant.
Le C.S.A.R. n'existe Ρ EUS! Les plans,
les mitrailleuses, les assassinats! Vul-
gaires bobards! Tout ça, savez-vous ce
que c'est? Une combine policière. Et
savez-vous qui l'a montée ? L'inspec-
teur Bonny, parbleu, celui qui a em-
brassé Stavisky, tué Prince, brûlé
Jeanne d'Arc, vendu l'avion-canon au
Honduras et trahi Vercingétorix...
Doucement, Messieurs, doucement.
Vous pourriez bien changer de disque,
pour une fois.
Bonny, désireux de réussir un coup
d'éclat pour retrouver son ancien ga-
gne-pain, a-t-il fait son enquête sur la
« cagoule », a-t-il donné des rensei-
gnements à l'enquête officielle com-
mencée depuis plusieurs mois ? Cela
semble aujourd'hui probable. Et puis
après ?
Je voudrais bien savoir par quel au-
tre moyen que celui des « indicateurs »
la police pourrait percer le mystère
d'une organisation aussi habilement
constituée et recrutée que celle-là. In-
dicateurs placés par elle, indicateurs
venant spontanément la trouver dans
l'espoir d'une récompense.
Indicateurs bénévoles aussi â bien
souvent même, dans une affaire comme
celle-ci â poussés par leur simple
conscience de citoyen à dénoncer ce
qu'ils savent d'une conjuration prête à
faire tomber sur leur pays la plus
atroce des calamités: la guerre civile,
suivie de la guerre étrangère.
H n'est pas indifférent de rappeler
à ce propos quelles difficultés en appa-
rence insurmontables a connues cette
enquête, et combien difficiles furent
ses premiers pas.
Que, d'efforts dépensés en vain pen-
dant des mois pour arriver à voir clair,
pour faire pénétrer un peu de lumière
dans ce monde secret que l'on pressen-
tait, souterrain et invisible, à l'ombre
des partis fascistes légaux !
A qui étaient destinées les armes
vendues en Belgique dès fin 36 et ame-
nées à la frontière par l'ancien « ca-
melot » Barbier et ses complices ?
Pour qui travaillait ce Jean-Baptiste
dont, en février 37, une valise aban-
donnée fut découverte en gare de
Lille ?
Qu'était devenu cet individu soudai-
nement disparu?...
Peu à peu, péniblement, quelques
grandes lignes se dégagent. Les soup-
çons se précisent.
Août 37, on arrête le trafiquant d'ar-
mes Marchai. Septembre, les premiere
cagoulards sont sous les verrous-
Chaque jour depuis apporte son détail,
son recoupement.
Mais des semaines sont encore né-
cessaires avant que la police elle-même
soit fixée avec certitude... sur le nom
même de cette « organisation secrète
d'action révolutionnaire » !
D'où viennent oes lenteurs, ces diffi-
cultés? On le sait. Profitant de l'expé-
rience de toutes les sociétés secrètes
qui les ont précédés, des carbonari du
siècle dernier à la sanglante Sainte-
Vehme qui fraya la route'à. Hitler, les
chefs du C.S.A.R. ont pris toutes leurs
précautions.
Les adhérents sont groupés en cel-
lule, et aucun d'eux ne connaît d'autres
affiliés que ceux de sa cellule. Les
chefs sont invisibles, les agents de liai-
son qui transportent leurs ordres sont
inconnus. L'état-major, nul ne le voit.
Les chefs subalternes qui, parfois, en
ont approché quelques membres ne les
connaissent jamais sous leur véritable
nom. Deloncle, c'est « Marie », Mété-
nier, c'est « Métais », Corrèze, c'est
« Labuche » et Tenaille, « Lape y re ».
Dans ces conditions, que peut révéler
l'espion qui a réussi à se faufiler dans
une cellule, ou l'affilié saisi de re-
mords ? A peu près rien.
Pour ce dernier, dont on se méfie, il
existe un sûr bâillon: la terreur. H a
dû prêter serment de discrétion sous
peine de mort. Les cas de Juif, de
Jean Baptiste, d'autres qu'on devine
aujourd'hui, et auxquels on ne se fait
pas faute de faire allusion dans les
réunions des cellules, sont là pour
prouver que les « chefs » ne badinent
pas avec ce serment.
Quant aux « informateurs », ils
n'ont pas dû être très faciles à. faire
pénétrer dans l'organisation secrète, ni
très nombreux!
Il n'y a qu'à jeter un coup d'oeil sur
la liste des conjurés inculpés pour voir
à quel point le recrutement était socia-
lement et politiquement spécialisé :
Rien que des militants actifs et sûrs
des anciennes ligues dissoutes! Et tous
les postes comportant quelques respon-
sabilités sont confiés à des gens étroi-
tement intégrés à la classe privilégiée:
industriels, administrateurs de société,
gros commerçants.
L'entourage immédiat de l'ingénieur
Deloncle, les hommes chargés des
« coups » les plus difficiles n'étaient
que des parents ou des intimes du
« chef »; Tenaille, Corrèze, Henri De-
loncle, etc.
Ce recrutement de classe, l'homogé-
néité qu'il a entraînée est le secret de
la si longue inviolabilité du mystère
du C.S.A.R. Il est le secret de la disci-
pline du silence observée par les prin-
cipaux inculpés.
Il a fallu des policiers pour en venir
à bout. Il a fallu des traquenards pour
pincer les chefs de bande. H a fallu des
indications pour trouver les dépôts
d'armes si habilement dissimulés. Bien
sûr, gros malins !
Heureusement qu'il y en a eu !
Les tonnes d'armes et de munitions
sont là. Ce n'est pas décor de théâtre.
On l'a bien vu à Villêjuif.
Les caves blindées, les prisons se-
crètes sont là.
Les plans de souterrains, les faux
ordres militaires, les fiches d'adversai-
res à exécuter sont là.
Ce n'est pas Bonny, ni la Sûreté qui
ont creusé ces souterrains. Ce sont des
ouvriers croix de feu.
Ce n'est pas Bonny ni la Sûreté qui
ont inspecté les travaux. C'est Delon-
oie et Corrèze.
Ce n'est pas Bonny ni la Sûreté qui
ont constitué les archives de la rue de
Provence. C'est le frère d'Eugène De-
loncle.
Le sang a coulé à Clichy. Ce n'est
pas Bonny, ni la Sûreté, qui y ont en-
voyé des provocateurs. C'est Corrèze
â qui y était en personne â et le C.R.
A.S. de Jurquet de La Salle...
Le sang a coulé à 'Domfront. C'est le
C.S.A.R. qui a fait surveiller les Ros-
selli, convoqué Bouvyer et Fauran. Et
c'est Tenaille qui a dirigé les tueurs.
Le sang a coulé à l'Etoile. Et toute
l'instruction confirme les aveux de Lo-
cuty: le. coup est l'oeuvre de Méténier,
Moreau de la Meuse et Cie.
Que vous faut-il de plus, mille dia-
bles !
L'atroce vérité crie de partout.
Et il est encore une presse pour s'ef-
forcer de l'étouffer et de tromper l'opi-
nion !
Certaines attitudes sont les plus
écrasants des aveux de complicité.
JEAN-MAURICE HERRMANN.
LE COMPLOT DU C.S.A.R
(Suite de la première page)
A quarante mètres s'ouvre l'entrée du
souterrain, si basse qu'il faut se baisser
pour y pénétrer. Us y entrèrent et sui-
virent la galerie qui s'enfonce sous
terre pendant 150 mètres. Là, un em-
branchement qu'ils suivirent, et qui a
quelques mètres, était obstrué par des
pierres entassées. Se frayant un passa-
ge, les explorateurs continuèrent : de
l'autre côté de l'obstacle, la galerie était
encombrée de caisses et de paquets.
Dans l'ombre brillaient des canons de
fusils-
La police fut aussitôt prévenue. Hier
matin la police mobile venait prêter
main-forte au commissaire de Chelles
et M. Mondanel arrivait sur les lieux.
Un déménagement récent
M. Moitessier nous a confirmé hier
que cet arsenal, selon toutes les proba-
bilités, était jusqu'à ces jours derniers
conservé dans une cachette de l'agglo-
mération parisienne·. Il a dû être trans-
porté en toute hâte dans ce souterrain
â connu de bien peu de gens pourtant
â pour échapper à une perquisition.
Que contient-il ? l'inventaire n'en sera
pas terminé avant ce soir. La topogra-
phie des lieux rend le déménagement long
et difficile. Mais, déjà, le directeur de la Sû-
reté pouvait dire qu'on avait repéré six
mitrailleuses Hotchkiss lourdes â qui
ne seraient pas celles volées à Laon et
Saumur et non encore retrouvées â ain-
si que plusieurs fusils-mitrailleurs de la
même marque, armes en usage dans l'ar-
mée.
Des engins bizarres
Il y avait en outre une grande quan-
tité d'explosifs â de la cheddite, sem-
ble-t-il â et du cordon Bickford.
Il y avait de nombreuses bouteilles
pleines d'un liquide qu'on n'a pas encore
identifié :. nitro-glycérine ? gaz lacry-
mogène ?
Des techniciens venus de Paris se pro-
nonceront avant tout déplacement, afin
d'éviter le retour d'une catastrophe com-
parable à celle de Villêjuif, et ces dange-
reuses matières seront autant que pos-
sible détruites sur place après constat,
tandis que les armes et munitions seront
envoyées à Vincennes.
Il y avait des musettes.
Il y avait des casques analogues A
ceux de la garde mobile. C'est croyons-
nous la première fois qu'on trouve ces
casques qui, avec les vestes de cuir, font
partie de l'uniforme des miliciens du C.
S.A.R.
Il y avait surtout une cinquantaine de
stylographes ou stylomines d'un genre
très spécial. La partie supérieure en est
évidée comme pour contenir un liquide
qu'un dispositif spécial permet de proje-
ter à volonté, par le manche de l'engin.
Quel liquide devait les garnir ? corrosif
ou lacrymogène, pour aveugler un voisin
et le maîtriser facilement? Culture mi-
crobienne à vaporiser ainsi sur des ali-
ments, dans un verre f
Un bilan officieux
Dans la soirée l'Agence Bavas com-
muniquait le bilan provisoire suivant de
l'arsenal contenu dans le souterrain
d'Annet :
18 mitrailleuses, dont 3 modèle « Ma-
xim »;
20 fusils-mitrailleurs et mitraillettes;
3 canons antichars;
Des pistolets automatiques et des fu-
sils de chasse;
Des obus antiblindage, caisses de gre-
nades, bombes de nitroglycérine, de
cheddite, de mélinite;
Des milliers de cartouches;
Des crayons lacrymogènes, etc...
Le tout d'un poids total de 3 tonnes.
Rappelons qu'au début de l'enquête,
rue Ribera, des projectiles antichars
avaient été saisis. Mais on n'avait ja-
mais trouvé-de canons !
Au cours d'une scène
de ménage, un mari
blesse grièvement
sa femme au ventre
L'autre nuit, à 22 h. 30, au cours
d'une scène de ménage qui avait lieu
entre les époux Maurice Vaurigaut, lui
35 ans, elle 27, à leur domicile, 26, rue
Maurice-Bokanowski, à Asnières, le
mari, un couteau à la main, s'est sou-
dain rué sur sa femme et l'a blessée
grièvement au ventre.
La malheureuse a été transportée à
Beaujon.
Le meurtrier a été arrêté.
S Une explosion s'est produite dans
les ateliers d'une usine de matières
plastiques d'Oyonnax (Ain). L'incen-
die qui s'est déclaré a détruit un bâti-
ment. Les dégâts sont très impor-
tants.
ment un inventaire de tout ce qui a été
trouvé.
Dans la correspondance qui a été
saisie, les enquêteurs ont trouvé une
lettre, en provenance de l'Espagne, et
dans laquelle Sacarotti est remercié
pour un envoi de fusils de guerre.
On ne sait encore si l'Italien envoya
à ce correspondant des armes en quan-
tité importante, ce qui semble peu pro-
bable, pourtant la police va s'efforcer
de. rechercher si le fugitif ne se livra
pas au commerce des armes et des mu-
nitions avec l'Espagne.
GROUPE SOCIALISTE
AU PARLEMENT
CHAMBRE ET SENAT
Le Groupe se réunira demain 22 fé-
vrier, à 20 h. 30, à la Chambre, salle
Colbert.
Ordre du jour : La politique exté-
rieure.
Le Président adjoint :
A. SEROL.
ECOLE
SUPERIEURE
SOCIALISTE
(Associée à MAI 36)
ONZIEME ANNEE : 1937-1938
LE SOCIALISME
dans le monde d'aujourd'hui
â â â
MARDI 22 FEVRIER
à 21 heures 15
HOTEL DES SOCIETES SAVANTES
28, rue Serpente (amphithéâtre D)
Conférence de Marcelle POMMERA
directrice dlDEE ET ACTION
â Î â
L'ECONOMIE FRANÇAISE
DEPUIS 1936
Une fillette brûlée vive
dans son berceau
Parthenay, 20 février. â A Fazilière,
un incendie s'est déclaré dans une mai-
son habitée par les époux Racaud, cul-
tivateurs, pendant que ceux-ci étaient
occupés à des travaux agricoles.
Leur dernière enfant, Huguette, huit
mois, qui dormait dans son berceau, a
été brûlée vive.
LE CONFLIT
SINO-JAPONAIS
Han Kéou, 20 février. â Des élé-
ments japonais auraient réussi à tra-
verser le Fleuve Jaune à une trentaine
de kilomètres en aval du pont du che-
min de fer de Pékin-Han Kéou.
Des renforts chinois ont été envoyés.
La menace japonaise se précise sur
Tcheng Tchéou et Kai Feng.
δ Hier, vers 16 h., à Bordeaux, une
machine qui devait remorquer le train
de voyageurs n° 608, partant de la
gare de Bordeaux-Bastide, a heurté
violemment la rame de wagons. Sept
personnes ont été blessées, mais peu
grièvement.
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