Titre : Le Messin : organe des intérêts lorrains ["puis" journal républicain démocrate "puis" quotidien régional d'information]
Éditeur : [s.n.] (Metz)
Date d'édition : 1894-09-19
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32815346k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 19 septembre 1894 19 septembre 1894
Description : 1894/09/19 (A12,N217). 1894/09/19 (A12,N217).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG57 Collection numérique : BIPFPIG57
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k8203848m
Source : Bibliothèques-Médiathèques de Metz, P REV 35
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/05/2022
«h'fît Q'Ars-sur-Moselle, et Martin, de Pierre-
vi lers Le troisième, chargé de représenter la
v lie de Metz, sera choisi par le Conseil muni-
ninal auquel M. le Maire soumettra égale-
ment la question dans une de ses prochaines
g?Des démarches seront faites pour obtenir
des établissements analogues une communi-
cation mutuelle des olîres et demandes de
^O'TOUI ce qui se rapporte au développement
et au perfectionnement de la production des
fruits, à une meilleure utilisation de ceux qui
ne peuvent être vendus, notamment à leur
dessiccation ou conservation par d'autres pro-
cédés, sera jusqu'à nouvel ordre laissé aux
soins'du Comice agricole.
\ Médecins et médecine. — Sur la foi
d pays de la légende — on crut pendant
longtemps en Europe que le rhinocéros
avait la vertu de calmer tous les genres
de souffrances.
Les médecins du temps de Louis XIV
renchérirent encore sur les mérites de cet
animal, dont on ne connaissait pas alors
exactement la structure et les remèdes
au rhinocéros devinrent à la mode.
Charles Biron, docteur de Mlle de la
Vallière, se vantait d'en avoir mangé
dans les Indes. Il affirmait sérieusement,
d'accord avec ces messieurs de la Société
royale d'Angleterre, que les cornes ainsi
que les dents, les ongles et le sang, sans
oublier certaines parties moins pures de
l'animal, étaient des antidotes contre tous
les maux.
On se sert en médecine de son sang pour
fortifier le coeur, pour toutes les maladies
contagieuses, parce qu'il excite fortement la
sueur. Il fait cesser les cours du ventre et
arrête instantanément les pertes de sang.
Dans les plus fortes douleurs de dents, la
simple application de la dent du pachyderme
sur la dent malade fait disparaître le mal
aussitôt. Enfin, si de sa corne on fait des ver-
res pour boire, on est préservé de toute con-
tagion.
Louis XIV fut tout particulièrement en-
chanté de trouver six cornes de cet ani-
mal dans le présent que lui envoya le roi
de Siam en 1686.
Maintenant que nous avons des rhino-
céros dans les jardins des Plantes et les
jardins zoologiques, la légende s'est éva-
nouie. Mais les médecins ont heureusement
trouvé d'autres panacées.
Trouvé : Un paquet d'anneaux pour
courroies en cuir ; un parapluie avec an-
neau en argent; une voiture à bras à 2
roues ; une sacoche avec contenu ; un
portemonnaie contenant 3 m. 50.
Perdu: un portemonnaie en cuir avec
contenu.
Recueilli : un chien de chasse brun et
un jeune chien de chasse également brun.
Pour plus de renseignements, s'adresser
à la Direction de police, bureau n° 1.
CHRONIQUE LORRAINE
écrit
au
Moy eu vre-Grande. — On
Lorrain le 15 septembre:
Aujourd'hui, vers 4 h., des ouvriers mi-
neurs coiffés Je la casquette aux armes im-
périales voulaient passer la frontière pour se
rendre à la fête de Joeuf.
Le préposé de la douane française leur fit
remarquer qu'ils ne pouvaient se présenter
ainsi dans ce costume et les engagea dans
leur propre intérêt à s'en retourner afin de
revêtir d'autres vêtements. Ce conseil accepté
par des rires força le douanier à leur intimer
l'ordre de repasser immédiatement la frontière.
Thionville. — Ces jours derniers, le
nommé Jean-Pierre Fischer, vidangeur à
Basse-Yutz était occupé à faire la vidange
des lieux d'aisance à la caserne d'artille-
rie. Le grand tonneau était rempli et la
voiture le transportait, lorsqu'arrivé sur
le petit pont, le tonneau roula do la voi-
ture, entraînant cette dernière et le che-
val, d'une hauteur de 3 à 4 mètres, dans le
fossé des fortifications. Le cheval n'a pas
tardé à succomber.
— L'ouvrier Louis Schmidt. 22 ans, de
Strasbourg, a été arrêté, hier, à la foire et
conduit en lieu sûr. Cet individu était en-
gagé auparavant chez le sieur Kantzler
de Metz, chez lequel il a fait des détour-
nements, K. l'ayant reconnu le fit arrêter.
Luttange. — On nous écrit :
Mercredi dernier, un chasseur de notre lo-
calité, le sieur Sch., a eu la bonne fortune
d'abattre un énorme sanglier près de la ferme
de Sainte-E ugénie. Ce solitaire ne pesait pas
moins de 292 livres.
Honneur à notre adroit Nemrod.
Rodemack. — Dans la nuit de ven-
dredi à samedi, les habitants de Taub-
lach (annexe de Rodemack (ont été éveil-
lés par un événement extraordinaire.
Un ballon monté par deux aéronautes,
un monsieur déjà âgé et une jeune dame,
venait d'attérir non loin du village. Les
deux aéronautes se tenaient suspendus à
un haut peuplier au moyen de crochets.
Aidés des habitants, les voyageurs aé-
riens ont mis pied à terre ; ils venaient
de Francfort-sur Mein, d'où ils "étaient
partis vendredi soir.
L'aérostat a été transporté à Thionville
et de là expédié à Francfort.
Forbach. — Un pénible accident est
arrivé, samedi soir, dans cette localité.
Le nommé Conrad Weyrich, ouvrier
tuilier, demeurant rue Nationale, était en
train de nettoyer le revolver d'un de ses
amis, le nommé Kern, ancien facteur.
Tandis qu'il maniait l'arme, qu'il ne
croyait pas chargée, le coup partit, et la
balle alla frapper à la tête, l'enfant âgé
de 14 mois de W. Le pauvre petit est
mort aussitôt.
Le désespoir du pauvre père faisait
peine à voir ; dans sa douleur il voulait
se suicider.
OEttingen. — Le tronc de l'église dans
lequel se trouvait environ 4 m. de mon-
naie a été fracturé par un malfaiteur en-
core inconnu.
St-Avold. — Samedi dernier, de nom-
breux corps de troupe sont arrivés dans
cette localité ; les hommes étaient logés
chez l'habitant. Cette garnison improvisée
donnait à la ville une certaine animation.
Les commerçants et surtout les auber-
gistes ont fait de très bonnes recettes.
La servante d'un aubergiste, profitant
de l'occasion, a enlevé la caisse de ses
maîtres et a disparu pendant la nuit.
La domestique infidèle n'a pas donné
sa nouvelle adresse.
— Le 28 courant, à 10 heures du ma-
tin, seront vendus aux enchères, dans la
cour de la caserne, environ 80 chevaux
impropres au service militaire.
— Un habitant de cette localité a eu
la chance d'abattre, vendredi dernier,
dans un étang entre L'Hôpital et Heili-
genbron, une loutre du poids respectable
de 17 livres.
Foulcrey. — Un enfant de deux ans,
laissé sans surveillance par ses parents,
les époux Bourgatte Alphonse, s'est noyé
dans un des lavoirs publics de la localité.
Moyenvic. — Depuis plusieurs mois,
les vols se multipliaient dans cette loca-
lité et les environs. Ces jours derniers,
enfin, le voleur a été pincé dans la pei-
sonne du nommé Karsch, domestique.
Voici comment le voleur a été découvert :
Le dimanche précédent, K. était allé à la
fête dans son village natal. Pendant son
absence, quelqu'un entra par hasard, dans
le grenier à foin, — ne servant plus
depuis plusieurs années — qui est con-
tigu à la chambre à coucher de K. Là
on découvrit une grande quantité d'ob-
jets tels que: bouteilles, râteaux, glaces,
couteaux, fourchettes, etc. La police fut
aussitôt prévenue, et lorsque le domes-
tique revint de la fête, sans se douter de
rien, il lut arrêté et écroué.
Sarreguemines. — Malheureusement,
le premier jour de la foire ne s'est pas
passé sans désordre.
Rue de la Croix, devant la maison
Hirsch, le nommé Ast, menuisier, a été
assailli par un individu, et frappé de plu-
sieurs coups de couteau. Le malheureux
a été si affreusement arrangé que ses
jours sont en danger. L'agresseur,le nommé
Becker, ouvrier, a été arrêté et écr..ué.
— A l'auberge K. une querelle s'est
élevée entre plusieurs consommateurs. Une
quantité de verres ont été brisés, et les
combattants plus ou moins blessés. La po-
lice n'a pas tardé à rétablir l'ordre.
Sur différents points de la ville, l'inter-
vention de la force armée a empêché
plusieurs individus de faire du scandale.
Dolving. — Un grand incendie a éclaté
samedi dernier, à la ferme Saaralfingen,
commune de Dolving. Les écuries et les
granges, où se trouvait, entassée toute la
récolte de cette année, ont été la proie
des flammes. Le bétail seul a pu être
sauvé. Les pompiers de Sarrebourg ont
bravement fait leur devoir. La cause du
sinistre n'est pas connue : on croit géné-
ralement que le foin, rentré par suite de
la pluie dans de mauvaises conditions, a
pris feu de lui-même.
ALSACE
Strasbourg. — Une cuirasse à l'é-
preuve des balles. — Samedi dernier, dit
la Post, M. Wilhelmi, domicilié en notre
ville, a soumis une cuirasse dont il est
l'inventeur, à des expériences qui ont eu
lieu à l'île des Epis, au champ de tir
près du monument Desaix. A différentes
reprises, on a tiré, à une distance de 25
mètres, sur la cuirasse, qui n'a pas été
traversée par les projectiles. Dans le cou-
rant de cette semaine, ajoute la Post, de
nouvelles expériences seront faites avec
la cuirasse en question, en présence d'of-
ficiers de la garnison.
Eckbolsheim. — Le conseil presbyté-
ral de la paroisse protestante d'Eckbols-
heim a été autorisé par la direction de
l'Eglise de la confession d'Augsbourg à
organiser, dans les communes protestantes
de la Basse-Alsace et de la Haute-Alsace,
une collecte dont le produit devra être
affecté à la reconstruction de l'église
d'Eckbolsheim.
Mulhouse. — Une manifestation socia-
liste a eu lieu hier, à midi, devant la
prison, au moment où l'on élargissait M.
Bueb, député au Reichstag, qui venait de
purger une condamnation pour délit de
presse. Plusieurs centaines de personnes
se sont portées au-devant du libéré et
lui ont fait une ovation. Après lui avoir
remis un bouquet, les manifestants ont
accompagné M. Bueb à son domicile.
FAITS DIVERS
L'EXPÉDITION PEAEY. — Une dépê-
che de Saint-Jean-de-Terre-Neuve nous a
annoncé, hier, le retour de l'expédition
Peary, du Pôle Nord, qui n'a pas accom-
pli entièrement sa mission.
C'est en juillet 1893, on le sait, que
l'expédition Peary quitta l'Amériqne pour
les régions polaires, à bord du Falcon.
Le lieutenant Peary avait déjà fait en
1891-92 un premier voyage d'exploration
dans ces parages glaciaux à bord du Katc,
et avait fait alors d'importantes décou-
vertes, notamment celle d'une baie nou-
velle située par 81<>37 de latitude et 34°
de longitude et qu'il baptisa du nom d!'In-
dépendance Bay.
Dans ce premier voyage, comme dans
celui qui vient d'être interrompu par un
froid trop intense, le lieutenant Peary a
été accompagné par sa jeune et jolie
femme, la seule femme civilisée qui se
soit aventurée dans ces sombres régions
, ou qui s'y aventurera de longtemps.
Mme Peary, dans un costume antique
fait de peaux de bêtes, a fait preuve,
dans le Groenland, d'un véritable héroïsme.
Elle a couché sur la dure comme les au-
tres membres de l'expédition, a essuyé
sans se plaindre l'affreuse température
d'une région où sur six mois de séjour il
fait complètement nuit, pendant treize ou
quatorze semaines. Et le fusil et la hache
toujours en bandoulière, elle s'est com-
portée là-bas comme les plus braves des
explorateurs du sexe fort. On lui prépare,
pour son retour aux Etats-Unis, de véri-
tables ovations.
#% DOUBLE ASSASSINAT ET SUICIDE. —
Un terrible drame vient de causer une
profonde émotion à Dijon.
Antoine Quantin, charcutier, récemment
marié avec Mlle Huberte Brivot, caissiè-
re dans un magasin de nouveautés, ren-
trait chez lui avec sa femme et sa belle
soeur, lorsqu'à l'angle des rues des Novi-
ces et du Tillot, un individu, armé d'un
fusil, fit feu sur le groupe.
Quantin, atteint dans la région lom-
baire, poussa un cri et tomba expirant.
Les deux femmes affolées s'enfuyaient,
quand un second coup de feu retentit.
Mme Quantin tombait à son tour mor-
tellement atteinte.
Au bruit des détonations, des passants
accoururent et se mirent à la poursuite
de l'assassin qui avait pris la fuite.
Se voyant sur le point d'être rejoint, il
se fit sauter la cervelle d'un coup de re-
volver.
C'est un nommé François Granjeannet,
âgé de 28 ans.
En 1892, il avait dû se marier avec
Mlle Huberte Brivot, mais les promesses
de mariage n'eurent pas de suite. C'est la
jalousie qui l'a pousse à commettre son
crime.
Quantin avait 29 ans, sa femme 23 ; ils
étaient très estimés.
Petite correspondance
M. N, à Melz. — 1° Nous ne croyons pas
que vous ayez le droit d'exiger une indemnité,
mais vous pouvez toujours faire une réclama-
tion au Conseil municipal.
2° Vous êtes obligé de payer vos licence
et contributions.
Le Rédacteur en Chef: HENRY MAMET.
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Colza . . 22.80 >> 23.20
Féverolles 00.00 » 00.0r
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(PLACE SAINT-THIÉBAULT)
Foin vieux, le mille 00,00 à 00,00 m.; foin
nouveau, le mille, 28, - à 32,— m.; luzerne, le
mille, 26,00 à 26,40 m.; regain, le mille, 00/0
à 00,00 m. — Paille : paille de blé, le mille, 16
à 17,20 — m.;paille deseiglenouv., le mille, 13,0
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17.60 'g>4g
14.40
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Metz.
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MARCHE DE THIONVILLE
Du 15 septembre 1894.
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M.
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14. -
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Sons. . .
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Boeuf. . . .
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Colza . .
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Haricots .
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1.60
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20.—
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PARIS. — Le «Matin» dit que la «Franc-
Maçonnerie » demandera prochainement à être
reconnue d'utilité publique. Cette sanction
officielle lui permettra d'accepter les legs qui
lui seront faits. 4
— Le « Gaulois » annonce que la comtesse
de Paris a l'intention d'habiter de façon défi-
nitive en France, au château de Randan.
VALPARAISO. — Un nouveau complot
balmacédiste vient d'être découvert. Vingt-
une arrestations ont été opérées.
YOKOHAMA. — La victoire des Japonais
à Ping-Yang est décidément de très grande
importance. Plusieurs régiments chinois ont
été entièrement faits prisonniers. La nouvelle
de ce succès a produit au Japon un grand
enthousiasme. Beaucoup de femmes japo-
naises, même des classes supérieures, de-
mandent à être enrôlées comme infirmières.
NEW-YORK. — Le « Recorder, » jour
nal américain, annonce que le vice-roi chi-
nois Li-Hung-Chang s'est suicidé à la suite
du blâme que lui a infligé l'empereur de
Chine.
BOURSES
FRANCFORT, 17 septembre 1894.
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Prussien Consolidé 3 0[0 93.30
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PARIS — 18 septembre 1894
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Midi • •
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Est algérien .
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Madrid-Saragosse
Nord de l'Espagne
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Suez
ObligationsVilledeParisl855/ôO
1865 .
1869 .
1871 .
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1875 .
.-, „ „ 1876 .
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Ob. fono. 500 fr. 4 0/0.
„ „ 500 „ 10"40/0
3 0/0 .
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„ foncier 1879
„ oomm. 1880 . . . .
„ foncier 1883 ... .
„ 1885 . . . .
Suez 5 0/0 ......
Panama 5 0/0
- 3 0/0..,,.
- 4 0/0......
— 6 0/0 1" série
—-\ — : 2* série
— obligations à Iota
Bône-Guelma ....',
Est-Algérien. . . . . .
Est 5 0i0 .......
— 3 0i0
Lyon fusion ancienne .
nouvelle ■
Midi.
Nord
Orléans 3 0i0
Ouest
Ouest algérien
Autrichiens anc
— nouv. . . .
Lombards anc
— nouv
Saragosse 1 hyp . . . .
Nord d'Espagne 1 hyp.
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37 50,
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456 50
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479 -
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474 50
474 25
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434
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282 50
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*453 ~
437
324
328
288
282
131
0
Le Gérant : E. SCHARFF
Imprimerie PAUL EVEN. Mefz.
FEUILLETON DU MESSINQl) 19 SEPTEMBRE 1894
N" 98.
BRUNE ET BLONDE
TROISIEME PARTIE
I
Un vaincu de la vie
Pauline le rappellerait en France ; il rever-
rait Claudine.
Peu à peu on ne se souviendrait plus que
de ses douleurs.
A force d'abnégation et de dévouement, il
se ferait aimer.
Lui aussi, il oublierait le passé odieux !
Mais aucune lettre de France n'était venue.
Malgré ce silence, pendant longtemps il n'a-
vait pas voulu, il n'avait pas pu renoncer à
l'espérance.
Il ne pouvait admettre que sa fille Pauline
fût morte ou qu'e.le eût disparu ; il était per-
suadé qu'elle avait reçu sa lettre.
Mais l'ayant reçue, comment restait-elle in-
sensible à l'expression de sou repentir, au
cri de ses remords, à cette prière écrite sur
un lit d'hôpital, par un père sur le point de
mourir ?
Il attendit longtemps et vainement.
A la (in, le désespoir le prit.
Un hasard cependant faillit le sauver de
l'ignominie où il sentait que peu à peu il al-
lait s'engloutir encore, et cette fois peut-être
définitivement.
11 trouva une place de stewart à bord d'un
Reproduction interdite aux jour) a.ix n'ayant
PO* dê traité amc la Société des gens de lettres.
transport portugais qui retournait en Europe-
Il avait résolu de revenir en France, quoi
qu'il pût arriver !
Peut-être là-bas retrouverait-il quelque ami
d'autrefois, quelque connaissance qui l'aide-
rait à mourir honorablement.
11 était bien décidé à ne pas chercher à se
présenter à Mlle de Lesnilis ni à Claudine ;
mais au moins il se sentirait, près d'elles.
Il ne reverrait certainement pas Pauline,
morte sans doute, puisqu'elle ne lui avait pas
répondu; mais il s'informerait, il apprendrait
quelque chose.
Il aurait peut-être la consolation de savoir
que la honte de leur père n'avait point re-
jailli sur ses enfants.
Mais l'épouvantable fatalité qui pesait sur
lui depuis douze ans ne l'abandonna pas en-
core.
Le San Pedro, après une escale à Melbour-
ne, avait été assailli, ensortant du port de Wil
liamstown, par une tempête horrible et s'é-
tait brisé à. la côte, sur les récifs.
Du navire sombré, nul n'avait été sauvé.
Le corps de Quentin seul avait été rejeté
par les vagues dans une petite crique du ri-
vage.
Une crispation des doigts, dans les derniè-
res convulsions sans doute, l'avait accroché à
des goémons et des varechs, et empêché
qu'une vague du reflux ne l'emportât.
C'est là que Robiac, dans sa course folle
sur les bords de la mer, l'avait rencontré gi-
sant, et, le croyant mort, lui avait pris cette
sacoche qui contenait quelques guinées, toute
sa fortune, et les papiers qui constataient
son état civil.
Peut-être les secousses que Robiac avait
imprimées à ce corps' inanimé pour retirer
de son cou la sacoche, avaient-ils produit sur
celui ci un effet inattendu.
En effet, à peine le voleur s'était-il éloigné
avec son butin, que Quentin avait fail un lé-
ger mouvement. Il vivait encore.
Des paysans errant le long du rivage afin
de recueillir les épaves du bateau naufragé,
étaient alors survenus et l'avaient rappelé à
la vie. Crâce à l'intervention d'un pasteur pro-
testant, jeune et compatissant, ils avaient
même fini par consentir à transporter le
malade à l'hôpital de Williamstovvn, quoi
qu'ils n'eussent pas trouvé un penny dans sa
poche
Ce nouveau coup avait brisé définitivement
le peu d'énergie qui s'était réveillé dans le
coeur du pauvre diable oui l'avait poussé à
vouloir revenir en France.
La perte de ses papiers et des quelques gui-
nées qu'il possédait le rejetant dans le mon-
de des gens sans aveu, ne lui laissait comme
expectative, en sortant de l'hôpital, que la
misère noire, cette misère atroce et dégra-
dante, dans laquelle il retombait fatalement.
Cependant, la pensée d'un retour dans son
pays n'était pas, malgré tout, morte dans ce
cerveau affaibli.
Elle arriva bientôt à l'envahir tout entier.
Il ne songea plus qu'à cela, même sans but
déterminé d'avenir, sans songer à ce qu'il y
ferait, oubliant presque son désir de retrou-
ver les traces de Pauline, de savoir ce qu'é-
tait devenue Mlle de Lesnilis, devant ce be-
soin irraisonné et presque furieux de revoir
le ciel, de respirer l'air du pays.
Ce fut une sorte d'obsession de fou, une de
ces envies de dément que rien ne peut étein
dre ni calmer.
Un médecin de l'hôpital le prit en -pitié
et voulut bien faire quelques démarches pour
lui.
Il obtint facilement le rapatriement, aux
frais de l'Etat, du malheureux, et quand le
paquebot des Messageries maritimes, qui fait
le service régulier entre la Nouvelle-Calédo-
nie et Marseille,, s'arrêta à Melbourne, sa se-
conde escale, Hubert Quentin s'y embarqua en
vertu d'une réquisition du consul.
Débarqué à Marseille avec quelques sous
gagnés à bord en aidant les cuisiniers, Quentin
avait voulu aussitôt se rendre à Paris.
Une idée folle, un pain absurde avait ger-
mé dans son cerveau affaibli et s'en était
et s'en était complètement emparé.
11 se rappelait un négociant avec lequel ja-
dis il avait été en relations, ponr la vente
des cafés et des sucres provenant des planta-
tions qu'il possédait à l'île Bourbon, du chef
de sa femme. C'est à lui qu'il irait ; il SP fe-
rait reconnaître, et il ne doutait pas que cet
homme lui fournit les moyens de gagner sa
vie honorablement.
Plus tard seulement, quand il tiendrait une
situation av uable, quand il aurait pu se pro-
curer des vêtements convenables, du linge, il
se rendrait à Tours, verrait Me Loiseau, son
ancien notaire, auquel il avait adressé fa let-
tre destinée à Pauline, et il ferait des recher-
ches, s'il y avait lieu, pour retrouver sa fille
aînée et s'informer de Claudine.
Alors avait commencé pour le malheureux
cette vie de labeurs qui rapportent à peine le
pain quotidien, laviede ceux qui, sans métier,
sans argent pour attendre quelques jours, sans
amis, sans recommandations, louent leurs
bras à qui les veut pour n'importe quel tra-
vail.
Le long du chemin, selon les occasions et
les hasards, il aidait les débardeurs, servait
les maçons, s'employait à rentrer la moisson
dans les fermes, conduisait des chevaux ;
puis quand il avait, en se nourrissant de pain
sec et en ne buvant que de l'eau, amassé
quelques sous, juste le prix d'une place en
chemin de fer, il partait allant plus loin, se
rapprochant de Paris.
A Melun, il n'avait plus eu la force d'atten-
dre Son impatience l'avait emporté, et il avait
continué sa roule à pied, le long de la Seine,
par Essonnes, Corbeil, Soisy-sous-Etiolles.
Enfin, il avait atteint Ris...
Sous la chaleur de l'alcool, toutes ces pen-
sées défilaient tour à tour dans le cerveau
échauffé du pauvre hère.
— Vous disiez, à cette époque-là, que vous
pensiez avoir bientôt de l'argent, beaucoup
d'argent! continua le professeur, qui, finis-
sant sa partie, reprenait la conversation.
— Oui, monsieur. En passant à Ris, j'avais
par hasard rendu un petit service à une jeu-
ne demoiselle, qui, en rentrant chez elle,
avait fait une chute. Le père m'avait bien ac-
cueilli. J'avais faim ; il m'a fait souper, et, en
me renvoyant, il m'avait donné ces vingt
francs. Il m'avait aussi damendé mon adres-
se et m'avait promis de s'intéresser à moi...
— Oh ! fit Mégot, ces mecs qui ont du po-
gnon, promettent comme ça un tas de choses
pour vous endormir, et ils n'ont jamais que
du sale turbin à vous offrir !
— Et vous n'y êtes pas retourné ? reprit le
professeur.
— Non, c'était inutile. Le monsieur géré-
reux m'avait prévenu qu'il allait dès le len-
demain rentrer à Paris.
— Et comment s'appelait-il, ce monsieur gé-
néreux ?
0h, cela, je ne sais pas. Quand je suis
entré là dedans, la chaleur du vestibule succé-
dant au froid de la pluie m'avait saisi ! Je
n'ai plus rien vu, rien entendu... Et puis j'a-
vais si faim (.-..
— Ça fait que vous ne pouvez pas mettre
le nom de ce bon monsieur et de sa belle de-
moiselle dans vos prières du soir ! dit le pro-
fesseur en ricanant.
— En effet ! répondit Quentin avec le sou-
rire humble du malheureux que l'on secourt
et qui veut flatter son interlocuteur.
— Alors cette maison de Ris se touve inha-
bitée1?... reprit celui-ci.
— Non, car il reste sans doute le jardi-
nier.
(A suivre.)
vi lers Le troisième, chargé de représenter la
v lie de Metz, sera choisi par le Conseil muni-
ninal auquel M. le Maire soumettra égale-
ment la question dans une de ses prochaines
g?Des démarches seront faites pour obtenir
des établissements analogues une communi-
cation mutuelle des olîres et demandes de
^O'TOUI ce qui se rapporte au développement
et au perfectionnement de la production des
fruits, à une meilleure utilisation de ceux qui
ne peuvent être vendus, notamment à leur
dessiccation ou conservation par d'autres pro-
cédés, sera jusqu'à nouvel ordre laissé aux
soins'du Comice agricole.
\ Médecins et médecine. — Sur la foi
d
longtemps en Europe que le rhinocéros
avait la vertu de calmer tous les genres
de souffrances.
Les médecins du temps de Louis XIV
renchérirent encore sur les mérites de cet
animal, dont on ne connaissait pas alors
exactement la structure et les remèdes
au rhinocéros devinrent à la mode.
Charles Biron, docteur de Mlle de la
Vallière, se vantait d'en avoir mangé
dans les Indes. Il affirmait sérieusement,
d'accord avec ces messieurs de la Société
royale d'Angleterre, que les cornes ainsi
que les dents, les ongles et le sang, sans
oublier certaines parties moins pures de
l'animal, étaient des antidotes contre tous
les maux.
On se sert en médecine de son sang pour
fortifier le coeur, pour toutes les maladies
contagieuses, parce qu'il excite fortement la
sueur. Il fait cesser les cours du ventre et
arrête instantanément les pertes de sang.
Dans les plus fortes douleurs de dents, la
simple application de la dent du pachyderme
sur la dent malade fait disparaître le mal
aussitôt. Enfin, si de sa corne on fait des ver-
res pour boire, on est préservé de toute con-
tagion.
Louis XIV fut tout particulièrement en-
chanté de trouver six cornes de cet ani-
mal dans le présent que lui envoya le roi
de Siam en 1686.
Maintenant que nous avons des rhino-
céros dans les jardins des Plantes et les
jardins zoologiques, la légende s'est éva-
nouie. Mais les médecins ont heureusement
trouvé d'autres panacées.
Trouvé : Un paquet d'anneaux pour
courroies en cuir ; un parapluie avec an-
neau en argent; une voiture à bras à 2
roues ; une sacoche avec contenu ; un
portemonnaie contenant 3 m. 50.
Perdu: un portemonnaie en cuir avec
contenu.
Recueilli : un chien de chasse brun et
un jeune chien de chasse également brun.
Pour plus de renseignements, s'adresser
à la Direction de police, bureau n° 1.
CHRONIQUE LORRAINE
écrit
au
Moy eu vre-Grande. — On
Lorrain le 15 septembre:
Aujourd'hui, vers 4 h., des ouvriers mi-
neurs coiffés Je la casquette aux armes im-
périales voulaient passer la frontière pour se
rendre à la fête de Joeuf.
Le préposé de la douane française leur fit
remarquer qu'ils ne pouvaient se présenter
ainsi dans ce costume et les engagea dans
leur propre intérêt à s'en retourner afin de
revêtir d'autres vêtements. Ce conseil accepté
par des rires força le douanier à leur intimer
l'ordre de repasser immédiatement la frontière.
Thionville. — Ces jours derniers, le
nommé Jean-Pierre Fischer, vidangeur à
Basse-Yutz était occupé à faire la vidange
des lieux d'aisance à la caserne d'artille-
rie. Le grand tonneau était rempli et la
voiture le transportait, lorsqu'arrivé sur
le petit pont, le tonneau roula do la voi-
ture, entraînant cette dernière et le che-
val, d'une hauteur de 3 à 4 mètres, dans le
fossé des fortifications. Le cheval n'a pas
tardé à succomber.
— L'ouvrier Louis Schmidt. 22 ans, de
Strasbourg, a été arrêté, hier, à la foire et
conduit en lieu sûr. Cet individu était en-
gagé auparavant chez le sieur Kantzler
de Metz, chez lequel il a fait des détour-
nements, K. l'ayant reconnu le fit arrêter.
Luttange. — On nous écrit :
Mercredi dernier, un chasseur de notre lo-
calité, le sieur Sch., a eu la bonne fortune
d'abattre un énorme sanglier près de la ferme
de Sainte-E ugénie. Ce solitaire ne pesait pas
moins de 292 livres.
Honneur à notre adroit Nemrod.
Rodemack. — Dans la nuit de ven-
dredi à samedi, les habitants de Taub-
lach (annexe de Rodemack (ont été éveil-
lés par un événement extraordinaire.
Un ballon monté par deux aéronautes,
un monsieur déjà âgé et une jeune dame,
venait d'attérir non loin du village. Les
deux aéronautes se tenaient suspendus à
un haut peuplier au moyen de crochets.
Aidés des habitants, les voyageurs aé-
riens ont mis pied à terre ; ils venaient
de Francfort-sur Mein, d'où ils "étaient
partis vendredi soir.
L'aérostat a été transporté à Thionville
et de là expédié à Francfort.
Forbach. — Un pénible accident est
arrivé, samedi soir, dans cette localité.
Le nommé Conrad Weyrich, ouvrier
tuilier, demeurant rue Nationale, était en
train de nettoyer le revolver d'un de ses
amis, le nommé Kern, ancien facteur.
Tandis qu'il maniait l'arme, qu'il ne
croyait pas chargée, le coup partit, et la
balle alla frapper à la tête, l'enfant âgé
de 14 mois de W. Le pauvre petit est
mort aussitôt.
Le désespoir du pauvre père faisait
peine à voir ; dans sa douleur il voulait
se suicider.
OEttingen. — Le tronc de l'église dans
lequel se trouvait environ 4 m. de mon-
naie a été fracturé par un malfaiteur en-
core inconnu.
St-Avold. — Samedi dernier, de nom-
breux corps de troupe sont arrivés dans
cette localité ; les hommes étaient logés
chez l'habitant. Cette garnison improvisée
donnait à la ville une certaine animation.
Les commerçants et surtout les auber-
gistes ont fait de très bonnes recettes.
La servante d'un aubergiste, profitant
de l'occasion, a enlevé la caisse de ses
maîtres et a disparu pendant la nuit.
La domestique infidèle n'a pas donné
sa nouvelle adresse.
— Le 28 courant, à 10 heures du ma-
tin, seront vendus aux enchères, dans la
cour de la caserne, environ 80 chevaux
impropres au service militaire.
— Un habitant de cette localité a eu
la chance d'abattre, vendredi dernier,
dans un étang entre L'Hôpital et Heili-
genbron, une loutre du poids respectable
de 17 livres.
Foulcrey. — Un enfant de deux ans,
laissé sans surveillance par ses parents,
les époux Bourgatte Alphonse, s'est noyé
dans un des lavoirs publics de la localité.
Moyenvic. — Depuis plusieurs mois,
les vols se multipliaient dans cette loca-
lité et les environs. Ces jours derniers,
enfin, le voleur a été pincé dans la pei-
sonne du nommé Karsch, domestique.
Voici comment le voleur a été découvert :
Le dimanche précédent, K. était allé à la
fête dans son village natal. Pendant son
absence, quelqu'un entra par hasard, dans
le grenier à foin, — ne servant plus
depuis plusieurs années — qui est con-
tigu à la chambre à coucher de K. Là
on découvrit une grande quantité d'ob-
jets tels que: bouteilles, râteaux, glaces,
couteaux, fourchettes, etc. La police fut
aussitôt prévenue, et lorsque le domes-
tique revint de la fête, sans se douter de
rien, il lut arrêté et écroué.
Sarreguemines. — Malheureusement,
le premier jour de la foire ne s'est pas
passé sans désordre.
Rue de la Croix, devant la maison
Hirsch, le nommé Ast, menuisier, a été
assailli par un individu, et frappé de plu-
sieurs coups de couteau. Le malheureux
a été si affreusement arrangé que ses
jours sont en danger. L'agresseur,le nommé
Becker, ouvrier, a été arrêté et écr..ué.
— A l'auberge K. une querelle s'est
élevée entre plusieurs consommateurs. Une
quantité de verres ont été brisés, et les
combattants plus ou moins blessés. La po-
lice n'a pas tardé à rétablir l'ordre.
Sur différents points de la ville, l'inter-
vention de la force armée a empêché
plusieurs individus de faire du scandale.
Dolving. — Un grand incendie a éclaté
samedi dernier, à la ferme Saaralfingen,
commune de Dolving. Les écuries et les
granges, où se trouvait, entassée toute la
récolte de cette année, ont été la proie
des flammes. Le bétail seul a pu être
sauvé. Les pompiers de Sarrebourg ont
bravement fait leur devoir. La cause du
sinistre n'est pas connue : on croit géné-
ralement que le foin, rentré par suite de
la pluie dans de mauvaises conditions, a
pris feu de lui-même.
ALSACE
Strasbourg. — Une cuirasse à l'é-
preuve des balles. — Samedi dernier, dit
la Post, M. Wilhelmi, domicilié en notre
ville, a soumis une cuirasse dont il est
l'inventeur, à des expériences qui ont eu
lieu à l'île des Epis, au champ de tir
près du monument Desaix. A différentes
reprises, on a tiré, à une distance de 25
mètres, sur la cuirasse, qui n'a pas été
traversée par les projectiles. Dans le cou-
rant de cette semaine, ajoute la Post, de
nouvelles expériences seront faites avec
la cuirasse en question, en présence d'of-
ficiers de la garnison.
Eckbolsheim. — Le conseil presbyté-
ral de la paroisse protestante d'Eckbols-
heim a été autorisé par la direction de
l'Eglise de la confession d'Augsbourg à
organiser, dans les communes protestantes
de la Basse-Alsace et de la Haute-Alsace,
une collecte dont le produit devra être
affecté à la reconstruction de l'église
d'Eckbolsheim.
Mulhouse. — Une manifestation socia-
liste a eu lieu hier, à midi, devant la
prison, au moment où l'on élargissait M.
Bueb, député au Reichstag, qui venait de
purger une condamnation pour délit de
presse. Plusieurs centaines de personnes
se sont portées au-devant du libéré et
lui ont fait une ovation. Après lui avoir
remis un bouquet, les manifestants ont
accompagné M. Bueb à son domicile.
FAITS DIVERS
L'EXPÉDITION PEAEY. — Une dépê-
che de Saint-Jean-de-Terre-Neuve nous a
annoncé, hier, le retour de l'expédition
Peary, du Pôle Nord, qui n'a pas accom-
pli entièrement sa mission.
C'est en juillet 1893, on le sait, que
l'expédition Peary quitta l'Amériqne pour
les régions polaires, à bord du Falcon.
Le lieutenant Peary avait déjà fait en
1891-92 un premier voyage d'exploration
dans ces parages glaciaux à bord du Katc,
et avait fait alors d'importantes décou-
vertes, notamment celle d'une baie nou-
velle située par 81<>37 de latitude et 34°
de longitude et qu'il baptisa du nom d!'In-
dépendance Bay.
Dans ce premier voyage, comme dans
celui qui vient d'être interrompu par un
froid trop intense, le lieutenant Peary a
été accompagné par sa jeune et jolie
femme, la seule femme civilisée qui se
soit aventurée dans ces sombres régions
, ou qui s'y aventurera de longtemps.
Mme Peary, dans un costume antique
fait de peaux de bêtes, a fait preuve,
dans le Groenland, d'un véritable héroïsme.
Elle a couché sur la dure comme les au-
tres membres de l'expédition, a essuyé
sans se plaindre l'affreuse température
d'une région où sur six mois de séjour il
fait complètement nuit, pendant treize ou
quatorze semaines. Et le fusil et la hache
toujours en bandoulière, elle s'est com-
portée là-bas comme les plus braves des
explorateurs du sexe fort. On lui prépare,
pour son retour aux Etats-Unis, de véri-
tables ovations.
#% DOUBLE ASSASSINAT ET SUICIDE. —
Un terrible drame vient de causer une
profonde émotion à Dijon.
Antoine Quantin, charcutier, récemment
marié avec Mlle Huberte Brivot, caissiè-
re dans un magasin de nouveautés, ren-
trait chez lui avec sa femme et sa belle
soeur, lorsqu'à l'angle des rues des Novi-
ces et du Tillot, un individu, armé d'un
fusil, fit feu sur le groupe.
Quantin, atteint dans la région lom-
baire, poussa un cri et tomba expirant.
Les deux femmes affolées s'enfuyaient,
quand un second coup de feu retentit.
Mme Quantin tombait à son tour mor-
tellement atteinte.
Au bruit des détonations, des passants
accoururent et se mirent à la poursuite
de l'assassin qui avait pris la fuite.
Se voyant sur le point d'être rejoint, il
se fit sauter la cervelle d'un coup de re-
volver.
C'est un nommé François Granjeannet,
âgé de 28 ans.
En 1892, il avait dû se marier avec
Mlle Huberte Brivot, mais les promesses
de mariage n'eurent pas de suite. C'est la
jalousie qui l'a pousse à commettre son
crime.
Quantin avait 29 ans, sa femme 23 ; ils
étaient très estimés.
Petite correspondance
M. N, à Melz. — 1° Nous ne croyons pas
que vous ayez le droit d'exiger une indemnité,
mais vous pouvez toujours faire une réclama-
tion au Conseil municipal.
2° Vous êtes obligé de payer vos licence
et contributions.
Le Rédacteur en Chef: HENRY MAMET.
MARCHÉS
Marchés de Metz du 18 sept
(COURS TILLEMENT)
15. - à 15.20
14.41 » 15.40
15.40 » 16.00
13.20 » 13.40
(PLACE SAINT-LOUIS
août 1894.
Blé . .
Orge .
Avoine.
Seigle v.
Seigle n. 10.80 à 11.20
Colza . . 22. » 22.40
Féverolles 14.40 » 14.60
Blé . . .
Orge . .
Avoine .
Lentilles
13.80 à 14.40
14.40 » 15.-
14.— » 14.40
24.00 » 28.00
Seigle n. 10.40 à 10.80
Colza . . 22.80 >> 23.20
Féverolles 00.00 » 00.0r
Pois . . 13.60 « 14 40
(PLACE SAINT-THIÉBAULT)
Foin vieux, le mille 00,00 à 00,00 m.; foin
nouveau, le mille, 28, - à 32,— m.; luzerne, le
mille, 26,00 à 26,40 m.; regain, le mille, 00/0
à 00,00 m. — Paille : paille de blé, le mille, 16
à 17,20 — m.;paille deseiglenouv., le mille, 13,0
à 14, m.
COURS DES FARINES
TELLEMENT (Grand Moulin de
Gruau extra 100 kg.
Gruau 000
Farine 00 ,,
Farine 0 ,,
Farine lro ,,
Farine 2e ,,
Farine 3° ,,
Farine (fl.seig.),,
Farine seigle „
Sons gr. et fin „
Retrait,bl. et r. ,,
M.
6.40
26.40
20.20
21.60; i a?
20.
19.20
17.60 'g>4g
14.40
19.201
16.80!
7.20) g '
10.40>
Se*- 1
C m
Metz.
126.
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22.
20.401
119.60
18.
14.80
19.60,
17.20
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O 03
O
MARCHE DE THIONVILLE
Du 15 septembre 1894.
Blé nouv.
M.
15.—
Farine lre .
M.
21.60
Seigle . .
11.—
Farine 2e.
20.00
Avoine . .
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14.
Pom. de terre
6.80
Orge. . .
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14. -
Pain bis bl. 1 k.
0.23
Sons. . .
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Boeuf. . . .
1.60
Colza . .
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Mouton, 1 kil.
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Pois. . .
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1.60
Foin 500 kil.
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30.—
Beurre kil.. .
2.40
Paille de s.
J)
18.—
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1. -
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PARIS. — Le «Matin» dit que la «Franc-
Maçonnerie » demandera prochainement à être
reconnue d'utilité publique. Cette sanction
officielle lui permettra d'accepter les legs qui
lui seront faits. 4
— Le « Gaulois » annonce que la comtesse
de Paris a l'intention d'habiter de façon défi-
nitive en France, au château de Randan.
VALPARAISO. — Un nouveau complot
balmacédiste vient d'être découvert. Vingt-
une arrestations ont été opérées.
YOKOHAMA. — La victoire des Japonais
à Ping-Yang est décidément de très grande
importance. Plusieurs régiments chinois ont
été entièrement faits prisonniers. La nouvelle
de ce succès a produit au Japon un grand
enthousiasme. Beaucoup de femmes japo-
naises, même des classes supérieures, de-
mandent à être enrôlées comme infirmières.
NEW-YORK. — Le « Recorder, » jour
nal américain, annonce que le vice-roi chi-
nois Li-Hung-Chang s'est suicidé à la suite
du blâme que lui a infligé l'empereur de
Chine.
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FRANCFORT, 17 septembre 1894.
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1869 .
1871 .
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Panama 5 0/0
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- 4 0/0......
— 6 0/0 1" série
—-\ — : 2* série
— obligations à Iota
Bône-Guelma ....',
Est-Algérien. . . . . .
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— 3 0i0
Lyon fusion ancienne .
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Midi.
Nord
Orléans 3 0i0
Ouest
Ouest algérien
Autrichiens anc
— nouv. . . .
Lombards anc
— nouv
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Nord d'Espagne 1 hyp.
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282
131
0
Le Gérant : E. SCHARFF
Imprimerie PAUL EVEN. Mefz.
FEUILLETON DU MESSINQl) 19 SEPTEMBRE 1894
N" 98.
BRUNE ET BLONDE
TROISIEME PARTIE
I
Un vaincu de la vie
Pauline le rappellerait en France ; il rever-
rait Claudine.
Peu à peu on ne se souviendrait plus que
de ses douleurs.
A force d'abnégation et de dévouement, il
se ferait aimer.
Lui aussi, il oublierait le passé odieux !
Mais aucune lettre de France n'était venue.
Malgré ce silence, pendant longtemps il n'a-
vait pas voulu, il n'avait pas pu renoncer à
l'espérance.
Il ne pouvait admettre que sa fille Pauline
fût morte ou qu'e.le eût disparu ; il était per-
suadé qu'elle avait reçu sa lettre.
Mais l'ayant reçue, comment restait-elle in-
sensible à l'expression de sou repentir, au
cri de ses remords, à cette prière écrite sur
un lit d'hôpital, par un père sur le point de
mourir ?
Il attendit longtemps et vainement.
A la (in, le désespoir le prit.
Un hasard cependant faillit le sauver de
l'ignominie où il sentait que peu à peu il al-
lait s'engloutir encore, et cette fois peut-être
définitivement.
11 trouva une place de stewart à bord d'un
Reproduction interdite aux jour) a.ix n'ayant
PO* dê traité amc la Société des gens de lettres.
transport portugais qui retournait en Europe-
Il avait résolu de revenir en France, quoi
qu'il pût arriver !
Peut-être là-bas retrouverait-il quelque ami
d'autrefois, quelque connaissance qui l'aide-
rait à mourir honorablement.
11 était bien décidé à ne pas chercher à se
présenter à Mlle de Lesnilis ni à Claudine ;
mais au moins il se sentirait, près d'elles.
Il ne reverrait certainement pas Pauline,
morte sans doute, puisqu'elle ne lui avait pas
répondu; mais il s'informerait, il apprendrait
quelque chose.
Il aurait peut-être la consolation de savoir
que la honte de leur père n'avait point re-
jailli sur ses enfants.
Mais l'épouvantable fatalité qui pesait sur
lui depuis douze ans ne l'abandonna pas en-
core.
Le San Pedro, après une escale à Melbour-
ne, avait été assailli, ensortant du port de Wil
liamstown, par une tempête horrible et s'é-
tait brisé à. la côte, sur les récifs.
Du navire sombré, nul n'avait été sauvé.
Le corps de Quentin seul avait été rejeté
par les vagues dans une petite crique du ri-
vage.
Une crispation des doigts, dans les derniè-
res convulsions sans doute, l'avait accroché à
des goémons et des varechs, et empêché
qu'une vague du reflux ne l'emportât.
C'est là que Robiac, dans sa course folle
sur les bords de la mer, l'avait rencontré gi-
sant, et, le croyant mort, lui avait pris cette
sacoche qui contenait quelques guinées, toute
sa fortune, et les papiers qui constataient
son état civil.
Peut-être les secousses que Robiac avait
imprimées à ce corps' inanimé pour retirer
de son cou la sacoche, avaient-ils produit sur
celui ci un effet inattendu.
En effet, à peine le voleur s'était-il éloigné
avec son butin, que Quentin avait fail un lé-
ger mouvement. Il vivait encore.
Des paysans errant le long du rivage afin
de recueillir les épaves du bateau naufragé,
étaient alors survenus et l'avaient rappelé à
la vie. Crâce à l'intervention d'un pasteur pro-
testant, jeune et compatissant, ils avaient
même fini par consentir à transporter le
malade à l'hôpital de Williamstovvn, quoi
qu'ils n'eussent pas trouvé un penny dans sa
poche
Ce nouveau coup avait brisé définitivement
le peu d'énergie qui s'était réveillé dans le
coeur du pauvre diable oui l'avait poussé à
vouloir revenir en France.
La perte de ses papiers et des quelques gui-
nées qu'il possédait le rejetant dans le mon-
de des gens sans aveu, ne lui laissait comme
expectative, en sortant de l'hôpital, que la
misère noire, cette misère atroce et dégra-
dante, dans laquelle il retombait fatalement.
Cependant, la pensée d'un retour dans son
pays n'était pas, malgré tout, morte dans ce
cerveau affaibli.
Elle arriva bientôt à l'envahir tout entier.
Il ne songea plus qu'à cela, même sans but
déterminé d'avenir, sans songer à ce qu'il y
ferait, oubliant presque son désir de retrou-
ver les traces de Pauline, de savoir ce qu'é-
tait devenue Mlle de Lesnilis, devant ce be-
soin irraisonné et presque furieux de revoir
le ciel, de respirer l'air du pays.
Ce fut une sorte d'obsession de fou, une de
ces envies de dément que rien ne peut étein
dre ni calmer.
Un médecin de l'hôpital le prit en -pitié
et voulut bien faire quelques démarches pour
lui.
Il obtint facilement le rapatriement, aux
frais de l'Etat, du malheureux, et quand le
paquebot des Messageries maritimes, qui fait
le service régulier entre la Nouvelle-Calédo-
nie et Marseille,, s'arrêta à Melbourne, sa se-
conde escale, Hubert Quentin s'y embarqua en
vertu d'une réquisition du consul.
Débarqué à Marseille avec quelques sous
gagnés à bord en aidant les cuisiniers, Quentin
avait voulu aussitôt se rendre à Paris.
Une idée folle, un pain absurde avait ger-
mé dans son cerveau affaibli et s'en était
et s'en était complètement emparé.
11 se rappelait un négociant avec lequel ja-
dis il avait été en relations, ponr la vente
des cafés et des sucres provenant des planta-
tions qu'il possédait à l'île Bourbon, du chef
de sa femme. C'est à lui qu'il irait ; il SP fe-
rait reconnaître, et il ne doutait pas que cet
homme lui fournit les moyens de gagner sa
vie honorablement.
Plus tard seulement, quand il tiendrait une
situation av uable, quand il aurait pu se pro-
curer des vêtements convenables, du linge, il
se rendrait à Tours, verrait Me Loiseau, son
ancien notaire, auquel il avait adressé fa let-
tre destinée à Pauline, et il ferait des recher-
ches, s'il y avait lieu, pour retrouver sa fille
aînée et s'informer de Claudine.
Alors avait commencé pour le malheureux
cette vie de labeurs qui rapportent à peine le
pain quotidien, laviede ceux qui, sans métier,
sans argent pour attendre quelques jours, sans
amis, sans recommandations, louent leurs
bras à qui les veut pour n'importe quel tra-
vail.
Le long du chemin, selon les occasions et
les hasards, il aidait les débardeurs, servait
les maçons, s'employait à rentrer la moisson
dans les fermes, conduisait des chevaux ;
puis quand il avait, en se nourrissant de pain
sec et en ne buvant que de l'eau, amassé
quelques sous, juste le prix d'une place en
chemin de fer, il partait allant plus loin, se
rapprochant de Paris.
A Melun, il n'avait plus eu la force d'atten-
dre Son impatience l'avait emporté, et il avait
continué sa roule à pied, le long de la Seine,
par Essonnes, Corbeil, Soisy-sous-Etiolles.
Enfin, il avait atteint Ris...
Sous la chaleur de l'alcool, toutes ces pen-
sées défilaient tour à tour dans le cerveau
échauffé du pauvre hère.
— Vous disiez, à cette époque-là, que vous
pensiez avoir bientôt de l'argent, beaucoup
d'argent! continua le professeur, qui, finis-
sant sa partie, reprenait la conversation.
— Oui, monsieur. En passant à Ris, j'avais
par hasard rendu un petit service à une jeu-
ne demoiselle, qui, en rentrant chez elle,
avait fait une chute. Le père m'avait bien ac-
cueilli. J'avais faim ; il m'a fait souper, et, en
me renvoyant, il m'avait donné ces vingt
francs. Il m'avait aussi damendé mon adres-
se et m'avait promis de s'intéresser à moi...
— Oh ! fit Mégot, ces mecs qui ont du po-
gnon, promettent comme ça un tas de choses
pour vous endormir, et ils n'ont jamais que
du sale turbin à vous offrir !
— Et vous n'y êtes pas retourné ? reprit le
professeur.
— Non, c'était inutile. Le monsieur géré-
reux m'avait prévenu qu'il allait dès le len-
demain rentrer à Paris.
— Et comment s'appelait-il, ce monsieur gé-
néreux ?
0h, cela, je ne sais pas. Quand je suis
entré là dedans, la chaleur du vestibule succé-
dant au froid de la pluie m'avait saisi ! Je
n'ai plus rien vu, rien entendu... Et puis j'a-
vais si faim (.-..
— Ça fait que vous ne pouvez pas mettre
le nom de ce bon monsieur et de sa belle de-
moiselle dans vos prières du soir ! dit le pro-
fesseur en ricanant.
— En effet ! répondit Quentin avec le sou-
rire humble du malheureux que l'on secourt
et qui veut flatter son interlocuteur.
— Alors cette maison de Ris se touve inha-
bitée1?... reprit celui-ci.
— Non, car il reste sans doute le jardi-
nier.
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