Titre : L'Intransigeant
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1940-03-09
Contributeur : Rochefort, Henri (1831-1913). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32793876w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 mars 1940 09 mars 1940
Description : 1940/03/09 (Numéro 52062). 1940/03/09 (Numéro 52062).
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol Lc2-3980
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
::
EM AINE
»**♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦»♦*<
par FRANÇOIS DE ROUX
Tobléau de la Littérature Française XVII e
et XVIII e siècles, avec une préface, par André
Gide (N.R.F.) ; Yvon Lapaquellerie : Edouard
Daladier (Flammarion) ; Pierre Belperron :
André Maginot (Plon).
« Ce n’est point une Histoire de
In Littérature que la Nouvelle Re
vue Française présente aujour
d’hui aux lecteurs... Chaque histo
rien de la littérature a plus ou
moins grand souci de considérer
chaque auteur dans ses rapports
avec son temps ; de dénoncer des
filiations, des influences ; d’éta
blir telles corrélations subtiles,
telles motivations qui nous livrent
enfin cet auteur, toutes pensées
liées, beaucoup moins indépendant
et original qu’il n’avait pu d’abord
nous paraître et se croire lui-
même... Notre propos est tout dif
férent. Le seul rattachement que
nous ayons cherché, dans la gale
rie de portraits que voici, c’est
celui du peintre au modèle : l’ef
fet d’une prédilection.- Pour avoir
lu maintes fois, dans la correspon
dance d’un écrivain, ou entendu
dans ses conversations, des ap
préciations extraordinairement
perspicaces de l’œuvre de ses frè
res aînés, l’idée nous est venue
d’un livre où nombre des meil
leurs d’aujourd’hui parleraient des
meilleurs d’hier,
Ces quelques phrases, extraites
de la préface d’André Gide, défi
nissent parfaitement le nouveau
tableau de la littérature française,
de Corneille à André Chénier, que
nous offre la Nouvelle Revue
Française.
On comprend tout de suite
qu’un tel livre n’a pas été écrit
pour les étudiants. Si, d’aventure,
quelqu’un, n’ayant aucune idée de
notre littérature classique, le lisait
pour s’instruire, il aurait, sa lec
ture achevée (en admettant qu’il
aille jusqu’au bout et je dirai tout
à l’heure pourquoi j’en doute), il
aurait la tête bourrée d’idées et
d’aperçus ingénieux, mais d’idées
peu cohérentes et d’aperçus con
tradictoires. Il est fort probable
qù’il prendrait le chevalier de
Parny pour un poète, en certains
points comparable à La Fontaine,
et Rétif de la Bretonne pour un
écrivain tout de même plus im
portant qu’il n’est en réalité. Il se
demanderait pourquoi on ne peut
aimer à la fois Corneille et Racine
puisque l’un et l’autre de ces
écrivains sont qualifiés d’admira
bles, tandis que leurs partisans
respectifs semblent toujours dis
posés à se battre..; Il ne compren
drait pas du tout pouf quelles
raisons on a si longtemps nommé
La Fontaine « le Bonhomme » ou
m le Distrait ». Enfin, il penserait
certainement que Jean-Jacques
était un extravagant bien drôle et
que l’on n’a trouvé personne qui
consentit & faire l’éloge de La
Bruyère— Et puis... comme le dit
Gide, « il advient qde tel roman
cier ou tel poète parle incidem
ment de telle œuvre ou de tel
grand auteur du passé avec lequel
aecr&tement il s’apparente, beau
coup plu» eongrument et joliment
que ne feront jamais le critique et
l’historien professionnels ». Mais
quand trente-quatre écrivains ont
choisi de parler de leur auteur
préféré ou, tout au moins, d’un
auteur que, pour des raisons d’af
finités on pour d’autres raisons
personnelles, ils aiment particu
lièrement, l’ensemble de ces ta
bleaux ne peut former qu’un ta
bleau confus qui troublerait, au
lieu de l’éclairer, un néophyte.
D’autre part, ces études ont été
visiblement écrites dans l’idée que
l’auteur dont on allait s’occuper
était déjà connu du lecteur (sauf,
cependant, quelques exceptions,
notamment le Saint-Simon d’Alain
et, peut-être, le Fénelon de Mar
cel Arland). Voilà pourquoi je
pensais qu’un lecteur neuf aban
donnerait vite le livre. Toutefois,
si un de ces lecteurs arrivait au
bout de sa lecture, il est probable
qu’il aurait envie de se reporter
aux textes, ne serait-ce que pour
découvrir son goût {personne!,
après arvoir accepté, sans bron-
eher, les goûts différents de
trente-quatre écrivains. La lecture
d’un manuel risquerait, au con
traire, de lui imposer trop facile
ment un jugement définitif, sans
lui donner le désir de contrôler.
Ne comptons pas trop sur ce Iec-
teur-là. Si le « Tableau de la Lit
térature » ne s’adresse pas aux
étudiants de première année, il
doit avoir pour lui un vaste pu
blic d’amateurs cultivés.
On le lira, non seulement pour
entendre parler « eongrument et
joliment » de La Fontaine, de Pas
cal,- de Mme de Là Fayette, de
Boileau, de Racine, de Fénelon, de
Montesquieu, ou d’André Chénier,
mais aussi, et peut-être surtout,
pour connaître l’opinion motivée
de Fargue sur La Fontaine, de
Mauriac sur Pascal, de Chardonne
sur Mme de La Fayette, de Thi-
beaudet sur Boileau, de Girau
doux sur Racine, de Marcel Ar-
lanij sur Fénelon, de Valéry sur
Montesquieu ou de Maurras sur
Chénier. Ce recueil, ainsi, restera
précieux, et plus tard, bien plus
tard, quand notre époque sera
largement dépassée (les XVP et
XIX e siècles auront alors parn),
on aura les siècles classiques et le
siècle romantique vus, sinon par
le XX e siècle, du moins par quel
ques-uns des meilleurs écrivains
de ce temps-là. Le tableau de
viendra document.
M. Yvon Lapaquellerie vient de
publier une intéressante et très
complète biographie du président
du Conseil. Nul livre n’est davan
tage d’actualité. D’autre part, M.
Pierre Belperron fait paraître un
ouvrage plus court, mais non
moins substantiel, sur André Ma
ginot, dont le nom est, èn ce mo
ment, sur toutes les bouches. On
lira le Daladier et le Maginot.
Deux hommes assez différents de
tempérament et d’origine, qui ne
siégeaient pas sur les mêmes
bancs à la Chambre, qui étaient
des adversaires politiques et qui
se sont trouvés occuper, entre les
deux guerres, des fonctions sou
vent identiquës, qui se sont pen
chés sur les mêmes problèmes, ont
eu à résoudre les mêmes difficul
tés et, finalement, ont poursuivi
— jamais ensemble — la même
tâche. Quand une majorité nou
velle forçait l’un à abandonner le
ministère de la Guerre (ils furent
tous les deux, aussi, ministres des
Colonies), l’autre, en général, le
reprenait. Le Comtadin et le Lor
rain, le radical et le modéré n’ont
pas fait leurs classes dans le lycée
de la même province, ils ne se
sont jamais trouvés réunis dans le
même ministère, mais ils ont au
jourd’hui une œuvré commune —
et il serait probablement difficile
de dire toujours ce qui vient de
l’un et ce qui vient de l’autre. Ils
ont, sans le vouloir et sang le dire,
collaborer. Les deux. biographies
que je signale serviront à faire
mieux -connaître et mieux com
prendre certains aspects de la
France d’hier.
Xi M. 3K Jà. îD ]i O
AUJOURD’HUI
SUR TOUS LES POSTES, SAUF RADIO-
PARIS : INFORMATIONS : 6 h. 30.
8 h. 30, 12 h. 30 (Revue de presse),
19 h. 30. 21 h. 30, 23 h. 30 : CE OUE
VOUS DEVEZ SAVOIR : 7 h. 30.
•UR RADIO-PARIS : INFORMATIONS :
6 h 30. 8 h. 30. 13 h. 30 (Revue de
presse) 20 h.' 30. 22 h. 30, 23 h. 30.
SUR PARIS-P. T. T. ET STATIONS
REGIONALES : ACTUALITES ET RA.
DIOREPORTAGES i 13 h. 30 et 20 b.
- (émission retransmise à 22 h. 15 par
certains postes privés).
PARIS-P.T.T. (431,7). — 14 h. : Mus.
var. ; 17 h. 30 : Mélodies (Maryse
Vildy) ; 17 h. 45 : Chansons (Mme Fé
line) ; 18 h. 15 : Lys Gauty ; 18 h. 30 :
Quart d’heure, du , soldat 19 h. 50 .
Scènes enfant. (Schumann) ; 20 n. 30 .
Pelléas et Mélisande (Debussy); 23 n. la •
Clavecin (Mlle Marg.-Delcourt) ; 23 h. 45 :
Concert symphonique.
TOUR EIFFEL (206). — 18 h. 45 : So
nate violon et piano (Lalo) ; Mélodies
(Lise Daniels) ; 21 h. 45 : Piano (Mo
nique Haas); 22 h. 45 : Mus. de chambre.
RADIO-PARIS (1.648). — 13 h. 15 :
Mélodies (Mme Blanc-Audra) •; Clavecin
(Mme de Lacour) ; 14 h. 10 : Cor (M.
Reumont) ; 15 h. : Orgue ; 15 h. 301 .
Le mal marie IJean Vanot) ; 16 h. . La
radio aux aveugles ; 16 h. 30 : Piano
(Mme Dieterlen) ; 17 h. : 4 chansons
d'un autre âge (J. Andral) ; 17 b. 15 :
Quatuor (Beethoven) ; Mélodies (Mme J.
Guyla) ; 18 h. 15 : Piano (A. Tansrr.au) ;
19 h. : Jazz R. Legrand : Trois et une
(Denys Amlel) ; 21 h. : Jeux radiopho
niques (R-P. Grotte) : 21 h. 45 : Ce
qu’un Allemand ne peut plus entendre :
La grande époque des festivals de Saiz-
bourg ; 22 h. 45 : Conc. symphonique.
RADIO-CITE (280,9). — 13 h. : Jeanne
Secondl ; 13 h. 45 : Piano (Paderewskl) ;
12 h. 30 : Le moment musical ; 17 h. 46 :
- Jazz ; 18 h.’Pour nos soldats ; 18 h. 30 i
Orch Luis Russe! : 18 h. 40 : Le billot
de là Parisienne ■ 19 h. 16- : Vedette
jeune i 18 h 26 : Incroyable... mais vrai;
19 h. 45 : Chez nous au ooin du feu :
19 h. 55 : Voulez-vous jouer avec nous ?
20 h. : Le gala des vedettes (Noël-Noël) ;
20 h. 30 : J Sourza et Andréas (sketch
de Souplex) ; 20 h. 40 : Crépuscule (Ga-
by Morlay) ; 21 h. 05 : Lettre de Max
Régnier ; 21 h. 10 : André. Pasdoo ;
21 h. 48 ! Les grands maitres de la mu-
eique étrang. ; 23 h, 15 : Mus, de danse.
RAOIO-37 (360,6). — 13 h. 05 : Oerm.
Sablon ; 13 h. 20 : Mus. var. ; 13 h. 35 :
Stello et ses chœurs ; 13 h. 40 : Mus.
symph. ; 17 h. 50 : Extr. d’œuvres de
Ohabrier ; 18 h. 15 : Oh. Trenet ;
19 h. 15 • : Leurs marraines ; 19 h. 45 ;
Humour anglais, chansons françaises ;
20 h. 05 : Orch. Radio-37-Pasde!oup :
21 h. 45 : Cabaret des illusions; 23 h. 15 :
Musique douce.
POSTE PARISIEN (312,8). — 13 h. 13 :
Le bon moment ; 13 h. 28 : Mus. symph.;
18 h. 09 ; Quelques vers ; 18 b. 26 :
Quart d’heure du permissionnaire ;
19 h. 50 : Ensemble Gus Viseur; 20 h. 20 :
Jeux radiophoniques ; 21 h. : Intermède:
21 h. 50 : Mus. de danse; 22 h. 30 ; Jazz.
ILE-DE-FRANCE (249). — 13 h. : Mu
sette ; 13 h. 30 : A quelque chose mal
heur est bon. tant. ; 18 h. : Relais dan
cing ; 18 h. 45 : Orch. symph.; 19 h. 15 :
Valses; 20 h. : Marcel Delanos ; 20 h. 30 :
On chante pour vous, tant. ; 21" h. :
Sél. sur « Un soir de réveillon » ;
22 h. 30 : Extraits de films.
FEMMES
O D’ELLE’ est belle cette page
de Dorgelès qui nous ra
conte la mort héroïque du
lieutenant Agnely !
Cinq enfants, entrepreneur, pre
sident de syndicat, le lieutenant
Agnely pouvait demeurer d l’ar
rière. Il avait tenu à être face à
l’ennemi. Pour un coup d’audace,
il s’est porté volontaire et il a fait
à ses hommes une seule prière :
a Qu'on ne laisse pas mon corps
aux Boches J »
On a ramené le héros mort dans
nos lignes, on a épinglé sur l'épau
le immobile l’insigne de l’Hon
neur, et puis, on a autorisé la
veuve à venir prier sur la tombe
fraîche.
.'Bile a baisé la croix de bois où
s’étalait le nom du père de ses
enfants, et elle a eu ce mot bou
leversant : « Dieu est parfois
dur l »
Et puis elle est partie avec sa
douleur sous son voile noir. Pour
elle la lutte n’est pas finie. Il y
a les cinq petits à élever, à rendre
dignes du père sublime.
Ah l ies femmes ont besoin de
courage ! Il est peut-être plus fa
cile de’ mourir que de vivre. Mais
il faut bien trouver la force de
poursuivre seule la tâche pour
quoi on était deux 1
Ce matin j’écoutais une vieille
femme de ménage qui disait avec
simplicité :
— Mon fils vient d’être nommé
sergent , Il a sauvé son capitaine l
— C’est beau ! tui dit quel
qu’un.
— Oh t moi, dit-elle, je suis
une femme sans héroïsme ; je
m’évanouis à la vue du sang. C’est
une chance que mon garçon ne
tienne pas de moi I
Elle disait ces choses avec hu
milité. Elle ne se rendait pas
compte que sa rude vie de cha
que jour avait été un exemple de
courage pour ce fils dont elle est
st fière aujourd'hui.
BLANCHE VOGT.
MODERNISATION
— 60 balles par tête !... Difes-moi, gérant, vous faites ça
maintenant au fusil-mitrailleur ?
Le fait est que Gaston Baty
suscitait — toutes proportions
gardées — autant d'intérêt que
notre plus célèbre poète drama
tique n’osait-il pas présenter
les cinq actes de Phèdre sur un
rythme accéléré, « sans entr’ac-
te », dans une curieuse ambiance
Louis Quatorzième ?...
Gourmandise
et restrictions
U
Débuts au fauteuil
M PIERRE DIGNAC, nou
veau vice - président
no de la Chambre, élu
au renouvellement' de janvier, a
fait, hier matin, ses débuts au
fauteuil présidentiel.
Il s’agissait d’une séance d’in
terpellations, au cours de laquelle
deux membres du gouvernement
devaient prendre la parole. Des
amis du député de la Gironde
étaient ainsi venus, curieux de
voir comment celui-ci s’en tire
rait.
Us furent aussitôt rassurés.
Mince, bien pris dans son habit
de coupe impeccable, M. Pierre
Dignac défila d’un pas de chas
seur & pied devant le piquet
d’honneur, salua avec aisance les
deux officiers de son escorte et
s’installa au fauteuil sans mar
quer la moindre hésitation.
Au cours de la séance, il pré
sida avec tact et autorité, se mon
tra expéditif, fit ainsi une excel
lente impression.
Avant lui, MM".. Lamoureux et
Xavier Vallat, les deux autres
nouveaux présidents de l’année,
avaient fait aussi d’excellents dé
buts. L’équipe de vice-présidents
de 1940 se révèle ainsi excel
lente.
Baleines et crevettes
M gratien candace,
député de lia Guade-
iiii loupe, intervint dans
le débat agricole pour plaider la
cause des produits coloniaux qu’il
voudrait voir acheter de préfé
rence aux produits étrangers.
Sa cause était excellente. Mal
gré tout, pour s’assurer l’audience
de l’assemblée, M. Gratien Can
dace, qui est pourtant un colosse,
se fit petit, tout petit.
— Selon un proverbe coréen,
dit-il en débutant, lorsque les
baleines se battent, les crevettes
auraient intérêt à rester tran
quilles... L’orateur qui vient au
jourd’hui vous parler de l’agri
culture coloniale n’est-il pas la
pauvre crevette auprès des ba
leines qne sont les éminents ora
teurs précédemment entendus
par la Chambre?
• Il y eut des sourires. ‘Evidem
ment, M. Candace exagérait.
« Complet
pour la matinée »
Q UELLE foule rue de la
Gaîté, hier après-midi,
devant le Théâtre Mont
parnasse... Les invités de M. Gas
ton Baty eurent même un mo
ment d’émoi : un écriteau, à la
porte du théâtre, n’amnonçait-il
pas: t Complet pour la mati
née »? E s’agissait, renseigne
ments pris, (d’un avis du bureau
de location pour une matinée de
Maya.
Ce même avertissement aurait
d’ailleurs pu être - affiché peu
d’instants après le lever du ri
deau de cette représentation de
Phèdre pour la presse : la salle
était bondée.
— Au fait, disait un critique,
est-ce pour IJacine ou pour Gas
ton Baty que nous sommes venus
si nombreux ?.
— Ce sont de puissants dieux !
— répliqua un autre, arrêtant là
sa citation.
N grave problème se pose
pour les gourmets : celui du
baba au rhum...
Ne souriez pas : ü y a aussi
vingt autres gâteaux qui n’of
frent d’intérêt à notre gourman
dise que s’ils sont arrosés de
quelque alcool.
Or, les jours où l’alcool est in
terdit correspondent avec ceux
qui tolèrent la pâtisserie — de
sorte que jamais, au grand ja
mais, si un nouveau décret-loi
n’intervient.
Et vous pensez bien que ees
petits détails sont poussière dans
le monde.
La' voilà bien votre pénitence,
ô gourmands !
Les sirènes> pour « Im »,
se sont taes...
P OURQUOI, oui, pourquoi,
hier, à midi, de nouveau
les sirènes n’ont-élles pas
fonctionné ?
La semaine précédente, pareil
slence, le jeudi midi. On avait
donné pour raison qu’une alerte
était récente... t
Si les sirènes, ce 6 mars, ne se
sont pas fait entendre, dit-on
aujourd’hui, c’est que notre hôte
de rare qualité, M. Sumner Wel-
les, a horreur du bruit... et il
arrivait de Berlin, ( où les sirènes
l’avaient salué, le jour de son
arrivée.
Acceptons en souriant
explication.
cette p-
! lé
AU JUS, LA-DEDANS !
On devrait, hélas ! plutôt dire :
c Au jus, là-dehors ! » et à ce
propos n’oubliez pas que le café
est indispensable:! à nos soldats. Il
les réchauffe au petit jour, il les
réchauffe d’autafff lf 'plu6 qu'il est
plus sucré, car le sucre donne des
calories. Envoyez-leur du sucre, rien
ne peut leur être plus agréable
et plus utile. -
Un MARTIN/...
C’est rappétit garanti l
LETTRES ET ARTS
X Le mois de mars sera cette
année un grand mois littéraire :
le 13 mars sera désigné le succes
seur de J.-H. Rosny aîné à la pré
sidence de l’Académie Goncourt ;
le lendemain, le Grand Prix Litté
raire de l'Empire sera attribué, et,
quelques jours plus tard, ce sera le
tour du Grand Prix Littéraire de la
Ville de Paris. On sait que celui-ci,
après avoir été décerné pour la
première fois, il y a deux ans, à
un romancier, Roger Martin du
Gard — qui, peu après, devait re
cevoir le prix Nobel —' fut attri
bué, 'l’an dernier, à un poète : An
dré Dumas. Ce sera, oette année, le
tour d’un historien, et le jury songe
à couronner un historien mobilisé :
plusieurs' noms ont été prononcés,
celui en particulier ■ de M. Georges
Mongrédien, capitaine dans un ré
giment de chasseurs et auteur de
plusieurs livres sur le xvn* siècle.
X Le grand prix Fabien-Artigue,
décerné par l’Académie des Jeux
floraux de Toulouse a été attribué
à M. Maurice Magre pour son ma
nuscrit le Parc des Rossignols.
X Le jury du Grand Prix Litté
raire de l’Empire, ayant eu à re
gretter la disparition d’un de ses
membres, Albert de Pouvourviile,
a procédé par votes secrets à.
l’élection de son remplaçant.
La majorité des votes a désigné
Pierre Bonardi par 8 voix , contre 6
à Jean Marquet.
Rappelons que le Grand Prix Lit
téraire de l’Empire sera décerné le
jeudi 14 mars courant, à midi pré
cis, au restaurant Drouant, place
Gaillon.
X Le jeudi 4 avril, la Société
littéraire des Amis d’Emile Zola,
cous is présidence de M. Edouard
Herriot, célébrera eu Panthéon et
à la Sorbonne le centième anniver
saire-du grand écrivsün, né à Paris
le 2 avril 1840. M. Yvon. Delbos,
ministre de l’Education nationale,
représentera le gouvernement.
X L’Académie Populiste vient
d’attribuer son prix de poésie à
Philippe Dumaine, pour une série
de poèmes inédits. L’auteur, actuel
lement lieutenant d’artillerie, a
déjà publié plusieurs volumes de
vers.où sa forme se révèle de plus
en plus souple.
X Un déjeuner réunira, mercredi
prochain, les membres de l'Acadé
mie Goncourt. Ainsi que nous
l’avions annoncé, ils vont désigner
leur nouveau président, bien avant
de s’occuper du siège laissé vacant
par. la mort de J.-H. Rosny aîné.
Si. pour ce siège il est impossible
de faire encore le moindre pronos
tic, wi peut prévoir que. mercredi,
la présidence de l’Académie revien
dra au doyen, suivant la tradition.
Ainsi, M. J.-H. Rosny jeune succé
derait à son frère, à Gustave Gef-
froÿ et à Huysmans.
X Le doyen de l’Académie Gon
court est J.-H. Rosny jeune ; le
vice-doyen est Lucien Descaves.
Celui-ci est né, en effet, le 18 mars
1861 ; il aura donc, ce mois-ci,
79 ans. Vient ensuite M- Jean Ajal-
bert, qui va avoir 77 ans. ]Vt. Léon
Daudet, qui, âgé de 72 ans, est le
benjamin des académiciens amis
d’Edmond de Goncourt •
CURIOSITÉ
La seconde partie de la bibliothèque
de feu Fernand Vandérem, compre
nant des ouvrages d'auteurs modernes ,
en éditions originales avec envols eti
beaucoup d’autres livres a été dis
persée à l’Hôtel des Ventes en trois
vacations. Les œuvres de Zola, Ver
laine, Colette, Rostand, Jules Renard,
Proust, Miitoeau, André Gide, Géral-
dy, des exemplaires avec envois de
Daudet (Alphonse), Anatole France,
Courteline, Apollinaire, Lucien et
Sacha Guitry, Maurice Barrés, etc...
trouvèrent de nombreux amateurs et'
produisirent 01.000 francs environ,
partant le total de la bibliothèque de
notre regretté confrère à 665.000 fr.
La Bibliothèque Nationale s’est fait!’
adjuger un ouvrage qui est rare,
parce que presque toute l’édition a
été détruite : « Victor Hugo à Guer-
nesey », par Paul Ghenay (Juven
1902), — L. Maurice.
Philatélie
Aux Colonies
Dix-sept de nos colonies ont été'
dotées, le 5 mars, des timbres-poste 11
de 1 fr. 40, 1 fr. 60 et 2 fr. 50 (valeurs
nouvelles). Le même jour Madagascar
a émis un timbre de 10 francs au
type Laborde. Ces cinquante - deux
timbrés nouveaux sont en vente h.
Paris, pour 103 fr. 50, à l’Agence
Comptable dés timbres-poste colo
niaux, avenue de la Bourdonnais.
Le timbre de 10 francs de Mada
gascar au type Général Gallieni a
été supprimé le 5 mars.
Aux enchères
Ce sont les timbres français qui
ont obtenu les meilleures enchères
dans la secondé vente de la collec
tion S... Un timbre de 1 franc rouge '
terne de 1849-50, légèrement oblitéré, 1
a été adjugé 10.315 , francs (plus 15
pour cent), par M« Gabriel, assisté de'
M. Miro ; un 1 fr. vermillon vif
orangé, oblitération grille, sur enve
loppe, a fait 10.200 francs. Une bande
de cinq 0 fr. 15 vert-jaune de 1849-50
a fait 3.900. fr. Un bloc de six .5 ‘fr.
(1863-71). oblitéré par une étoile
muette,- a atteint 3.100 fr. Un 0 fr. 20
outremer de 1870 se cote 2.950 francs
Une bande de quatre 0 fr. 25 de 1876-
77 a ete adjugée 7.050 fr. et un bloc
de quatre 0 fr. 15 noir, dentelé, obli
tère sur enveloppe, 2.050 francs. —
L. Maurice.
Théodore CHAMPION
Envol GRATIS ol FRANCO sur demanda d»
Mil COUfUUT ILLUSTRÉ (I PAQUETS il COLLECÎIOM
J. TIMBRES-POSTE è PRIX RÉDUITS
9 - 3-40
MM
LES PREMI ERES REPRESE NTATIONS i
1 THÉÂTRE DE LOUVRE
ROI DE- FRANCE . /’
...ou le cauchemar du prétendant. .-il
de Maurice ROSTAND
En poète à l’drtie généreuse, Mau- '
rice Rostand se penche volontiers
sur les « malheurs » des rois sans
couronnes. Dans Napoléon IV, il a
consacré cinq actes en vers au
prince impérial , à l’épopée tra
gique.
Cette fois, il a voulu nous inté
resser, avec Roi de France, au
comte de Chambord. Mais trois
actes, c’était bien long pour la
relation de sa mince aventure —
l’offre de restauration en 1873, à
la faveur du désarroi des partis,
faite à celui que les légitimistes
appelaient déjà Henri V...
La tentative avorta, car le comte
de Chambord « n’ayant rien appris,
rien oublié », refusa de renoncer au
drapeau blanc...
Au lever du rideau nous ’ le
voyons, débonnaire, à Frohsdorf,
entre sa femme, l’économe Marie-
Thérèse, et sa platonique amou
reuse, Dorothée, Autrichienne
romanesque. Il relit — symboli
quement — les Mémoires d’Outre-
Tombe de Chateaubriand, quand un
jeune officier d’artillerie arrive de
France, et propose la couronne.
Emoi général. Henri demande à
réfléchir. S’il répondait tout de
suite, la pièce formerait un agréable’
lever de rideau. Le refus formera
la matière du bref dentier acte.
Dans l’intervalle, Maurice Ros
tand, usant du procédé utilisé par
André Birabeau dans Est-ce pos
sible ? (précisément au théâtre‘ de
l’Œuvre ), nous montre Henri, rgi
de France, en costume écarlate, à
Paris, devenu l’amant de Dorothée
(qui accorde aussi ses faveurs è
l’officier) ; il nomme marquis son
valet de chambre, reçoit Thiers, son
mortel ennemi est blessé d’une balle
en préservant le cher étendard
blanc au cours de l’émeute...
Ce scénario d’opérette surréaliste
déroute le public, qui n’entre pas
d’emblée dans ce jeu — un peu
puéril, convenons-en. Il suffirai!
d’ailleurs que Chambord s’endor-
mît à la fin du premier acte pour
indiquer qu’il va être la proie d’un
« rêoe ».
On a fort apprécié les décors de
Paulette Pax, la mise en scène
d'Harry Baur —'lequel figure, avec
son grand talent, un Chambord
indécis, aux utopies sympathiques,
Mme Jeanne Lio.n, digne Marie-
Thérèse, s’émancipe et ressembla
à Yvette Guilberi à l’acte de la
folie collective. Mlle Simone Re
liant a un râle ingrat, qu’elle défend
sans chaleur, MM. Louis Saldiu,
Henri Beaulieu (un Thiers épique ),
Ch. Vissières, s'acquittent au mieux
des leurs. '— J.-E. D.
CHANGEMENT SUR L’AFFICHE
AUBERT ET SA TROUPE
ramènent an Boulevard la gaieté marseillaise
Avec les beaux jours, revient'
s’installer à Paris, pour ajouter au
soleil toute la blague et l’accent du
Midi, une grande opérette marseil
laise. Rarement, le Théâtre des
Variétés a passé une saison sans
irésenter une de ces joyeuses ga-
éjades qui, durant des mois et des
mois, ont toujours eu le privilège
d’attirer à la "fois la grande foule
et le Tout-Paris.
Cette fois, l'opérette nouvelle que
va créer demain la célèbre scène
du Boulevard, réussit à concilier
deux traditions jusque-là distinc
tes : celle du spectacle purement
marseillais et celle de l’opérette
trépidante, à grande mise en scène.
Ma Belle Marseillaise, de MM.
Marc Cab, E. Audiffred et Ch. Tu-
telier, dotée d’une partition enso
leillée du jeune compositeur Geor
ges Sellers, ne compte pas moins
de 17 tableaux, se déroulant dans
des décors éblouissants, avec des
costumes magnifiques et des « fina
les » dignes d’une revue à grand
spectacle. Des chansons nouvelles,
qui demain - seront célèbres ; des
l-danses et'le rythme joyeux du jazz
excellent, conduit par le composi-,
teur lui-même ; Georges Sellers.
Ma Belle Marseillaise sera
conduite au succès par une inter
prétation qui représente vraiment
le summum du spectacle méridio
nal', avec, en tête, Alibert, le grand
fantaisiste, sans qui une opérette
marseillaise n’en serait pas une;
Goriett, le roi des comiques mar
seillais, celui de qui Maurice Che
valier a dit : « Ce petit homme
est un grand bonhomme ! » La belle
étoile de la scène et de l’écran
Mireille Ponsard; MM. Edmond
Castel, dont la rondeur et la bon
homie sont célèbres ; Serjius,
dont les dons de comédien ont fait
les belles soirées de tant de re
vues ; Bazin, Huart ; Mlles Suzy
Leroy, charmante interprète du
joli rôle de Zibrette. La fantaisiste
Mado Franc,, Gine Parcey, et les
« 20 Jolies Marseillaises ».
Au reste, les seuls titres des ta.
bleaux de Ma Belle' Marseillaise n»
sont-ils pas évocateurs du soleil, de
l’acoent et de la blague ? En voici
quelques-uns :
« Au rendez-vous des Galéjeurs »,
« La Reine de Bandol », « Au Roi
de l’Indéfrisable », « Sur la Grand*
Blue. », « Au Cabanon des Fa
das », c La Calanque des Amou
reux », « Les Quintuples de la Cor»
nictoe », Féerie du Mimosa ».
Ainsi, les Parisiens, avec. Ma
Belle Marseillaise, auront, non seu
lement la joie de retrouver la fan
taisie et le pittoresque du Midi,
ainsi que les vedettes qu'ils ai
ment, mais celle de goûter le char
me et le talent des uns et des au
tres dans le cadre attrayant d’une
opérette à grand spectacle T—H. CL
Le Carnet du Combattant
X D’après « Our Empire », revue
de la British Légion, lé gouverne
ment chinois offre 3.000 livres pour la
capture d’un navire de guerre et
30 livres pour un tank. la prime ac
cordée pour un prisonnier est de
6 livres pour un officier et de 12 s.
pour un soldat
La plupart des marines offrent éga
lement des primes pour la capture de
navires. C’est une survivance du
temps où les corsaires appartenaient
aux marines régulières de leurs pays
respectifs.
Dans la Grandi Guerre, les
Allemands offraient une prime de
12 livres au premier aviateur qui
laisserait tomber une bombe sur
Douvres, et une certaine somme
d’argent était prévue pour le premier
soldat allemand t)ui mettrait pied
sur le sol anglais. Bien entendu,
cette primé ne fut jamais gagnée. .
En France, pendant la Grande
Guerre, chaque prisonnier fait par
un poilu valait à ce dernier un ou
deux jours de permission supplémen
taires. Le procédé était excellent et
nul doute qu’il n’ait été remis en
usage au cours de la guerre actuelle.
X Demain, samedi, à 14 heures,
Anciens des 76', 276* et 36* Ri.T., 28,
Bd de ^Strasbourg.
X L’Esprit du Front — Dans 1*
• Tireur debout », cette annonce
imprévue:
Terroristes! Comment voulez-vous
faire dérailler les trains si vous ne
possédez pas l’Indicateur officiel des
Chemins de fer français?— En vente
dans toutes les gares.
X L’esprit du front. — Du « Rase-
Mottes • :
— Etes-vous marié, mon adjudant T
— Non.
— Ah! tant mieux pour elle!
LA FLAMME
X La Flamme sous l’Arc de Triom
phe sera ravivée : ce soir, à 17 heu
res, par l’Amicale des Anciens Artil
leurs du 13 e Corps (16', 36', 63 e , 216 e ,
236', 253» RA..C., 113% 313», 413», 453*
R.A.L. et 263* A.L.G.P. ; demain .sa*
medi par. la Ligue Maritime et-Colo
niale l’Amicale du 12*’ Cuirassiers et
du Groupe léger de la 7* D.C.
ïïloUC'ivms
1 2 3 4 5 6 7 8
Ce soir à 20 heures ;
LE GALA DES VEDETTES
avec NOEL-NOEL
Et à 20 h. 40 :
’ GABÏ MORLAY
dans « Crépuscule »
de J. Prévotlère
► OMERSET se leva et les re
garda en face, ses dents et
(ses mains tremblaient. Outra
gé dans ses sentiments, rouge
de colère, plus indignç qu’effrayé,
il ne pouvait plus se contenir.
— Vous ne pouvez pas parler
comme ça ! cria Somerset. Vous
êtes en Angletere, non à Chicago!
Parce que je ne suis pas d’accord
avec vous pour une question de
prix ? Vous ne me faites pas peur.
Il faudra trouver quelque chose
de mieux.
— Asseyez-vous », répondit An-
tine, péremptoire.
Somerset eut l’idée d’émettre une
suggestion, mais il obéit
— Nous sommes cinq contre un,
et, de plus, vous n’êtes pas armé.
Somerset se leva à demi, en se
récriant et en essayant de cacher la
vérité.
— Je sais que vous n’êtes pas
armé. Vous nous l’avez montré
d’une façon évidente. Ne vous es
soufflez pas à nier. Faudra-t-il que
je vous le répète une seconde fois ?
Nous sommes cinq contre un. Vous
vous trompez lorsque vous croyez
pouvoir nous tenir tête, monsieur
Somerset, même en tenant compte
de la supériorité proverbiale des
Anglais sur les < sales étrangers »...
Je pense que c’est l’expression
exacte que vous devez employer en
parlant de nous ?
— Puis-je poser une question ?
L’interruption vint de l’homme
appelé « César ».
Antine releva les sourcils et fit
signe de la tête.
— Si nous payons le prix que
demande M. Somerset, nous re
mettra-t-il ici ce que nous récla
mons ? J’aimerais que M. Somerset
nous réponde, messieurs, avant de
me décider à faire'de nouvelles dé
marches.
. Somerset vit le piège qui lui était
tendu «t l’esquiva avec adresse. U
BRYAIN FLYINN
traduit de Fanglais par HENRI BRUYEZ et ALAIN JEFF E
chercha'comment il pourrait passer
outre sans donner les précisions
matérielles que ses antagonistes lui
réclamaient. Il répliqua immédia
tement :
— Je ne suis naturellement pas
venu ici préparé à vous remettre
immédiatement ce que vous de
mandez. Si toutefois vous êtes prêts
à accepter mon offre, nous pour
rons effectuer le marché où et
quand vous voudrez. Nous pouvons.
trouver un compromis dès mainte
nant. J’en appelle à vous ! Nous
traitons, je suppose, une affaire,
qui n’est pas une bagatelle.
Les cinq hommes à qui 11 avait
parlé, se levèrent de leur chaise et
se rassemblèrent à nouveau. An
tine sortit du groupe après un pe
tit moment et s’avança vers David
Somerset.
— Monsieur Somerset, dit-il avec
une douceur excessive, mes collè
gues et moi sommes tout à fait
d’accord. Il doit exister une condi
tion d’absolue confiance entre vous
et nous. C’est une nécessité vitale
et une base d’arrangement, Vou
lez-vous vous asseoir à cette table
et écouter nos nouvelles conven- '
tions ? Je suis obligé de dire nos
nouvelles conventions.
Somerset asquiesça.
— Qu’il ne soit plus question de
meurtre stupide ni de menace d’au
cune sorte.
Toute la compagnie se dirigea
vers la table qu’Antine. avait in
diquée.
— En deux mots, M. Somerset,
dit ce dernier, notre point de vue
est de chercher à trouver un ter
rain d'entente avec vous ; la som
me que nous vous payerons ne
peut pas excéder nos moyens.
David Somerset pencha la tête
pour écouter.
CHAPITRE H
Scotland Yard
apprend du nouveau
L E brigadier général, sir Aus-
tin Mostyn Kemble, K.C.V.
O., D.S.O., commissaire de
police de Scotland Yard, re
garda son collègue d’un air bizarre : ■
— Eh bien ! Bathùrst, que dites-
vous de tout cela ? Pourquoi fai-
teS-vous ht moue lorsqu’il faut dis
cuter ? Ne prenez pas cet air fin
pour éviter de me donner votre
opinion.
Railleur, Anthony Bathùrst se
coua les cendres de sa cigarette.
— Il vaut mieux, Monsieur, gar
der le silence et passer pour un
fou que de parler quand on ne
connaît pas à fond la question.
»- C’est donc une affaire si com
plexe ? répondit sir Austin, soup
çonneux et moqueur, grand Dieu,
vous me surprenez !
— Je n’ai aucun renseignement,
aucune donnée, pas une bribe,
Monsieur.
— C’est un événement extraordi
naire, je vous l’accorde Bathùrst
A tout point de vue. Mais M. Gé-
rald Somerset sera avec nous dans
quelques minutes, et vous allez
être à même d’entendre ce qu’il a
à nous dire. Vous avez toujours
préféré à toutes autres les infor
mations émanant directement de
l’intéressé. •
Sir Austin regarda sa montre.
— S’il est exact à son rendez-
vous, Bathùrst, il sera bientôt là.
— Bien. -
Anthony Bathùrst se dirigea vers
la porte.
La sonnette du téléphone vibra :
— Bien, faites entrer Monsieur
Somersét.
Anthony entendit sir Austin di
re : « Je vais le voir tout de suite».
Satisfait, il raccrocha.
— Il est là. J’étais certain .qu’il
serait exact.
— Bravo, répondit M. Bathuipt.
J’écouterai attentivement l’exposé
de son cas. J’ai peur que vous ne ’
m’ayez laissé trop longtemps dans
l’ignorance.
Un planton frappa et, quelques
secondes plus tard, Gérald Somer
set était assis devant sir Austin
Kemble. Anthony vit à côté de lui
un grand jeune homme, mince, ra- ■’
sé de près, aux yeux bleus, à la
figure allongée et au menton proé
minent. 11 émanait de Gerald So
merset une impression de lon
gueur, d’agilité et de grâce.
— Monsieur Somerset, veuillez
avoir l’obligeance de nous racon
ter vôtre histoire. Mr. Bathurts et
moi nous yous écoutons avec la
plus grande attention.
Gerald Somerset rougit légère
ment.
— Merci Monsieur. Je vais m’ef
forcer d’être aussi simple que pos
sible. Je vous suis très reconnais
sant d’avoir bien voulu me réser
ver un entretien personnel, et j’ap
précie le fait que M. Bathùrst est
également présent. Ma belle-mère,
puisqu’elle est la seconde ,femme de
mon père, insistait depuis deux
jours pour que je vienne vous voir.
Au début, j’admets que mon inten
tion était d’attendre, espérant re
cevoir de leurs nouvelles à tout
moment, les jours passèrent... C'est
elle qui avait raison, j’aurais dû
venir plus tôt à Scotland Yard.
Le jeune homme s’arrêta. Il était
nerveux et surmené. Anthony le re
marqua.
Sir Austin l’encouragea à pour
suivre.
— Dites-nous tout ce que vous
savez, Monsieur Somerset, dans
l’ordre et avec tous les détails.
— Je ferai de mon mieux, Mon
sieur. Mon père est David Somer
set. Il fait de la chimie analytique
et industrielle, et après avoir tra
vaillé de nombreuses années au
service de Raleigh et Osbome, il a
depuis douze ans monté une affai
re à son nom. Nos bureaux sont à
Boot Lane, E.C. Nous, , c’est-à-dire
mon père, sa femme, mon frère
Geoffroy et moi, vivons près de
Brentwood, en Essex. Notre adres
se actuellement est Urswick, Clut-
ton Chase, près Brentwood. Mon
père partit de la maison comme
-, d’habitude, le matin de jeudi der
nier, 12 mars, pour se rendre à nos
bureaux dans la ville. Je dis « nos
bureaux » parce que mon frère
Geoffrey et moi aidons mon père
dans la marche des affaires. Ce
matin-là spécialement, avant de
quitter la maison, mon père avait
chargé mon frère et moi de faire
différentes courses, nous ne pou
vions être à Boot Lane que tard
après-midi. En arrivant au bureau,
nous avons appris que notre père
était venu de très bonne heure,
sans laisser aucun renseignement
au personnel sur l’endroit où il al
lait, ni sur l’heure à laquelle il re
viendrait, il est reparti et nous ne
l’avons pas revu.
Gerald Somerset s’arrêta à nou
veau, il reprit presque aussitôt :
— Sir Austin Kemble, dit-il, mon
père n’est jamais revenu. Il n’est
jamais rentré. Nous sommes cer
tains, ma belle-mère et moi, que
mon père a disparu.
— C’est extraordinaire, commen
ta le commissaire de police, pou
vez-vous nous dire sur quoi vous
basez votre présomption ?
Gerald Somerset tendit la main
avec courtoisie. Sir Austin vit
quelle était son intention et ne ter
mina pas sa phrase.
— La même nuit, la nuit de
jeudi 12 mars, notre inquiétude de
vint plus forte. Mon frère Geoffrey
ne revint pas à la maison. En réa
lité, personne n’a revu, ni mon
père, ni mon frère. Malgré nos re
cherches, nous n'avons pu retrou
ver leur trace.
— Vous avez signalé ce» ab
sences ?
— Vous voulez dire à la police
locale ?
(A suivre.).
du 9 mars
HORIZONTALEMENT. — 1. Cou
ronnés de lauriers. — 2. Bien ac
cueillie au front. — 3. Maréchal
sous Louis XI et sous Charles VIII.
Se renverse pour exploser. — 4.
Phonétiquement : porter secours.
Fatiguée à en mourir. — 5. Bril
lent d’un vif éclat. — 6. Désigner.
A l’un des bouts du gigot. — 7. Sé
pare la Finlande de la Norvège,
Monnaie japonaise. — 8. Vénits du
nord... du midi.
VERTICALEMENT. — 1. Irré
flexion. — 2. Rendit aigre. — 3,
Terme de facture. Tonneau pour la
vendange. — 4. Point de départ
d’une ride. Fis sortir. — 5. Resta
après la moisson. — 6. Un mètre
vingt centimètres environ. Direc
tion du vent. — 7. Bourg suisse du
canton de Luoeme. — 8. Fils d’un
vieil armateur. Soutiennent la
quille.
Solution du 8 mars
HORIZONTALEMENT. — 1.
IRONIES. — 2. NICAISE. — 3. AG
(âgé). OR. — 4. ETRENNE. — 5.
NUISE. — 6, SEN. VIN. — ERA-
TEES.
VERTICALEMENT. — 1. IN
TENSE. — 2. RI. TUER. — 3.
OCARINA. — 4.,NAGES. — 5. II.
NEVE. — 6.ESON. IE. — 7. SE
REINS.
Imprlm. spéc. de l’INTRANSIGEAJ
16, rue du Croissant
E. DELION, Imprimeur
Le gérant : R. DEBRUGES
61* ' N» 52.1
r i
EM AINE
»**♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦»♦*<
par FRANÇOIS DE ROUX
Tobléau de la Littérature Française XVII e
et XVIII e siècles, avec une préface, par André
Gide (N.R.F.) ; Yvon Lapaquellerie : Edouard
Daladier (Flammarion) ; Pierre Belperron :
André Maginot (Plon).
« Ce n’est point une Histoire de
In Littérature que la Nouvelle Re
vue Française présente aujour
d’hui aux lecteurs... Chaque histo
rien de la littérature a plus ou
moins grand souci de considérer
chaque auteur dans ses rapports
avec son temps ; de dénoncer des
filiations, des influences ; d’éta
blir telles corrélations subtiles,
telles motivations qui nous livrent
enfin cet auteur, toutes pensées
liées, beaucoup moins indépendant
et original qu’il n’avait pu d’abord
nous paraître et se croire lui-
même... Notre propos est tout dif
férent. Le seul rattachement que
nous ayons cherché, dans la gale
rie de portraits que voici, c’est
celui du peintre au modèle : l’ef
fet d’une prédilection.- Pour avoir
lu maintes fois, dans la correspon
dance d’un écrivain, ou entendu
dans ses conversations, des ap
préciations extraordinairement
perspicaces de l’œuvre de ses frè
res aînés, l’idée nous est venue
d’un livre où nombre des meil
leurs d’aujourd’hui parleraient des
meilleurs d’hier,
Ces quelques phrases, extraites
de la préface d’André Gide, défi
nissent parfaitement le nouveau
tableau de la littérature française,
de Corneille à André Chénier, que
nous offre la Nouvelle Revue
Française.
On comprend tout de suite
qu’un tel livre n’a pas été écrit
pour les étudiants. Si, d’aventure,
quelqu’un, n’ayant aucune idée de
notre littérature classique, le lisait
pour s’instruire, il aurait, sa lec
ture achevée (en admettant qu’il
aille jusqu’au bout et je dirai tout
à l’heure pourquoi j’en doute), il
aurait la tête bourrée d’idées et
d’aperçus ingénieux, mais d’idées
peu cohérentes et d’aperçus con
tradictoires. Il est fort probable
qù’il prendrait le chevalier de
Parny pour un poète, en certains
points comparable à La Fontaine,
et Rétif de la Bretonne pour un
écrivain tout de même plus im
portant qu’il n’est en réalité. Il se
demanderait pourquoi on ne peut
aimer à la fois Corneille et Racine
puisque l’un et l’autre de ces
écrivains sont qualifiés d’admira
bles, tandis que leurs partisans
respectifs semblent toujours dis
posés à se battre..; Il ne compren
drait pas du tout pouf quelles
raisons on a si longtemps nommé
La Fontaine « le Bonhomme » ou
m le Distrait ». Enfin, il penserait
certainement que Jean-Jacques
était un extravagant bien drôle et
que l’on n’a trouvé personne qui
consentit & faire l’éloge de La
Bruyère— Et puis... comme le dit
Gide, « il advient qde tel roman
cier ou tel poète parle incidem
ment de telle œuvre ou de tel
grand auteur du passé avec lequel
aecr&tement il s’apparente, beau
coup plu» eongrument et joliment
que ne feront jamais le critique et
l’historien professionnels ». Mais
quand trente-quatre écrivains ont
choisi de parler de leur auteur
préféré ou, tout au moins, d’un
auteur que, pour des raisons d’af
finités on pour d’autres raisons
personnelles, ils aiment particu
lièrement, l’ensemble de ces ta
bleaux ne peut former qu’un ta
bleau confus qui troublerait, au
lieu de l’éclairer, un néophyte.
D’autre part, ces études ont été
visiblement écrites dans l’idée que
l’auteur dont on allait s’occuper
était déjà connu du lecteur (sauf,
cependant, quelques exceptions,
notamment le Saint-Simon d’Alain
et, peut-être, le Fénelon de Mar
cel Arland). Voilà pourquoi je
pensais qu’un lecteur neuf aban
donnerait vite le livre. Toutefois,
si un de ces lecteurs arrivait au
bout de sa lecture, il est probable
qu’il aurait envie de se reporter
aux textes, ne serait-ce que pour
découvrir son goût {personne!,
après arvoir accepté, sans bron-
eher, les goûts différents de
trente-quatre écrivains. La lecture
d’un manuel risquerait, au con
traire, de lui imposer trop facile
ment un jugement définitif, sans
lui donner le désir de contrôler.
Ne comptons pas trop sur ce Iec-
teur-là. Si le « Tableau de la Lit
térature » ne s’adresse pas aux
étudiants de première année, il
doit avoir pour lui un vaste pu
blic d’amateurs cultivés.
On le lira, non seulement pour
entendre parler « eongrument et
joliment » de La Fontaine, de Pas
cal,- de Mme de Là Fayette, de
Boileau, de Racine, de Fénelon, de
Montesquieu, ou d’André Chénier,
mais aussi, et peut-être surtout,
pour connaître l’opinion motivée
de Fargue sur La Fontaine, de
Mauriac sur Pascal, de Chardonne
sur Mme de La Fayette, de Thi-
beaudet sur Boileau, de Girau
doux sur Racine, de Marcel Ar-
lanij sur Fénelon, de Valéry sur
Montesquieu ou de Maurras sur
Chénier. Ce recueil, ainsi, restera
précieux, et plus tard, bien plus
tard, quand notre époque sera
largement dépassée (les XVP et
XIX e siècles auront alors parn),
on aura les siècles classiques et le
siècle romantique vus, sinon par
le XX e siècle, du moins par quel
ques-uns des meilleurs écrivains
de ce temps-là. Le tableau de
viendra document.
M. Yvon Lapaquellerie vient de
publier une intéressante et très
complète biographie du président
du Conseil. Nul livre n’est davan
tage d’actualité. D’autre part, M.
Pierre Belperron fait paraître un
ouvrage plus court, mais non
moins substantiel, sur André Ma
ginot, dont le nom est, èn ce mo
ment, sur toutes les bouches. On
lira le Daladier et le Maginot.
Deux hommes assez différents de
tempérament et d’origine, qui ne
siégeaient pas sur les mêmes
bancs à la Chambre, qui étaient
des adversaires politiques et qui
se sont trouvés occuper, entre les
deux guerres, des fonctions sou
vent identiquës, qui se sont pen
chés sur les mêmes problèmes, ont
eu à résoudre les mêmes difficul
tés et, finalement, ont poursuivi
— jamais ensemble — la même
tâche. Quand une majorité nou
velle forçait l’un à abandonner le
ministère de la Guerre (ils furent
tous les deux, aussi, ministres des
Colonies), l’autre, en général, le
reprenait. Le Comtadin et le Lor
rain, le radical et le modéré n’ont
pas fait leurs classes dans le lycée
de la même province, ils ne se
sont jamais trouvés réunis dans le
même ministère, mais ils ont au
jourd’hui une œuvré commune —
et il serait probablement difficile
de dire toujours ce qui vient de
l’un et ce qui vient de l’autre. Ils
ont, sans le vouloir et sang le dire,
collaborer. Les deux. biographies
que je signale serviront à faire
mieux -connaître et mieux com
prendre certains aspects de la
France d’hier.
Xi M. 3K Jà. îD ]i O
AUJOURD’HUI
SUR TOUS LES POSTES, SAUF RADIO-
PARIS : INFORMATIONS : 6 h. 30.
8 h. 30, 12 h. 30 (Revue de presse),
19 h. 30. 21 h. 30, 23 h. 30 : CE OUE
VOUS DEVEZ SAVOIR : 7 h. 30.
•UR RADIO-PARIS : INFORMATIONS :
6 h 30. 8 h. 30. 13 h. 30 (Revue de
presse) 20 h.' 30. 22 h. 30, 23 h. 30.
SUR PARIS-P. T. T. ET STATIONS
REGIONALES : ACTUALITES ET RA.
DIOREPORTAGES i 13 h. 30 et 20 b.
- (émission retransmise à 22 h. 15 par
certains postes privés).
PARIS-P.T.T. (431,7). — 14 h. : Mus.
var. ; 17 h. 30 : Mélodies (Maryse
Vildy) ; 17 h. 45 : Chansons (Mme Fé
line) ; 18 h. 15 : Lys Gauty ; 18 h. 30 :
Quart d’heure, du , soldat 19 h. 50 .
Scènes enfant. (Schumann) ; 20 n. 30 .
Pelléas et Mélisande (Debussy); 23 n. la •
Clavecin (Mlle Marg.-Delcourt) ; 23 h. 45 :
Concert symphonique.
TOUR EIFFEL (206). — 18 h. 45 : So
nate violon et piano (Lalo) ; Mélodies
(Lise Daniels) ; 21 h. 45 : Piano (Mo
nique Haas); 22 h. 45 : Mus. de chambre.
RADIO-PARIS (1.648). — 13 h. 15 :
Mélodies (Mme Blanc-Audra) •; Clavecin
(Mme de Lacour) ; 14 h. 10 : Cor (M.
Reumont) ; 15 h. : Orgue ; 15 h. 301 .
Le mal marie IJean Vanot) ; 16 h. . La
radio aux aveugles ; 16 h. 30 : Piano
(Mme Dieterlen) ; 17 h. : 4 chansons
d'un autre âge (J. Andral) ; 17 b. 15 :
Quatuor (Beethoven) ; Mélodies (Mme J.
Guyla) ; 18 h. 15 : Piano (A. Tansrr.au) ;
19 h. : Jazz R. Legrand : Trois et une
(Denys Amlel) ; 21 h. : Jeux radiopho
niques (R-P. Grotte) : 21 h. 45 : Ce
qu’un Allemand ne peut plus entendre :
La grande époque des festivals de Saiz-
bourg ; 22 h. 45 : Conc. symphonique.
RADIO-CITE (280,9). — 13 h. : Jeanne
Secondl ; 13 h. 45 : Piano (Paderewskl) ;
12 h. 30 : Le moment musical ; 17 h. 46 :
- Jazz ; 18 h.’Pour nos soldats ; 18 h. 30 i
Orch Luis Russe! : 18 h. 40 : Le billot
de là Parisienne ■ 19 h. 16- : Vedette
jeune i 18 h 26 : Incroyable... mais vrai;
19 h. 45 : Chez nous au ooin du feu :
19 h. 55 : Voulez-vous jouer avec nous ?
20 h. : Le gala des vedettes (Noël-Noël) ;
20 h. 30 : J Sourza et Andréas (sketch
de Souplex) ; 20 h. 40 : Crépuscule (Ga-
by Morlay) ; 21 h. 05 : Lettre de Max
Régnier ; 21 h. 10 : André. Pasdoo ;
21 h. 48 ! Les grands maitres de la mu-
eique étrang. ; 23 h, 15 : Mus, de danse.
RAOIO-37 (360,6). — 13 h. 05 : Oerm.
Sablon ; 13 h. 20 : Mus. var. ; 13 h. 35 :
Stello et ses chœurs ; 13 h. 40 : Mus.
symph. ; 17 h. 50 : Extr. d’œuvres de
Ohabrier ; 18 h. 15 : Oh. Trenet ;
19 h. 15 • : Leurs marraines ; 19 h. 45 ;
Humour anglais, chansons françaises ;
20 h. 05 : Orch. Radio-37-Pasde!oup :
21 h. 45 : Cabaret des illusions; 23 h. 15 :
Musique douce.
POSTE PARISIEN (312,8). — 13 h. 13 :
Le bon moment ; 13 h. 28 : Mus. symph.;
18 h. 09 ; Quelques vers ; 18 b. 26 :
Quart d’heure du permissionnaire ;
19 h. 50 : Ensemble Gus Viseur; 20 h. 20 :
Jeux radiophoniques ; 21 h. : Intermède:
21 h. 50 : Mus. de danse; 22 h. 30 ; Jazz.
ILE-DE-FRANCE (249). — 13 h. : Mu
sette ; 13 h. 30 : A quelque chose mal
heur est bon. tant. ; 18 h. : Relais dan
cing ; 18 h. 45 : Orch. symph.; 19 h. 15 :
Valses; 20 h. : Marcel Delanos ; 20 h. 30 :
On chante pour vous, tant. ; 21" h. :
Sél. sur « Un soir de réveillon » ;
22 h. 30 : Extraits de films.
FEMMES
O D’ELLE’ est belle cette page
de Dorgelès qui nous ra
conte la mort héroïque du
lieutenant Agnely !
Cinq enfants, entrepreneur, pre
sident de syndicat, le lieutenant
Agnely pouvait demeurer d l’ar
rière. Il avait tenu à être face à
l’ennemi. Pour un coup d’audace,
il s’est porté volontaire et il a fait
à ses hommes une seule prière :
a Qu'on ne laisse pas mon corps
aux Boches J »
On a ramené le héros mort dans
nos lignes, on a épinglé sur l'épau
le immobile l’insigne de l’Hon
neur, et puis, on a autorisé la
veuve à venir prier sur la tombe
fraîche.
.'Bile a baisé la croix de bois où
s’étalait le nom du père de ses
enfants, et elle a eu ce mot bou
leversant : « Dieu est parfois
dur l »
Et puis elle est partie avec sa
douleur sous son voile noir. Pour
elle la lutte n’est pas finie. Il y
a les cinq petits à élever, à rendre
dignes du père sublime.
Ah l ies femmes ont besoin de
courage ! Il est peut-être plus fa
cile de’ mourir que de vivre. Mais
il faut bien trouver la force de
poursuivre seule la tâche pour
quoi on était deux 1
Ce matin j’écoutais une vieille
femme de ménage qui disait avec
simplicité :
— Mon fils vient d’être nommé
sergent , Il a sauvé son capitaine l
— C’est beau ! tui dit quel
qu’un.
— Oh t moi, dit-elle, je suis
une femme sans héroïsme ; je
m’évanouis à la vue du sang. C’est
une chance que mon garçon ne
tienne pas de moi I
Elle disait ces choses avec hu
milité. Elle ne se rendait pas
compte que sa rude vie de cha
que jour avait été un exemple de
courage pour ce fils dont elle est
st fière aujourd'hui.
BLANCHE VOGT.
MODERNISATION
— 60 balles par tête !... Difes-moi, gérant, vous faites ça
maintenant au fusil-mitrailleur ?
Le fait est que Gaston Baty
suscitait — toutes proportions
gardées — autant d'intérêt que
notre plus célèbre poète drama
tique n’osait-il pas présenter
les cinq actes de Phèdre sur un
rythme accéléré, « sans entr’ac-
te », dans une curieuse ambiance
Louis Quatorzième ?...
Gourmandise
et restrictions
U
Débuts au fauteuil
M PIERRE DIGNAC, nou
veau vice - président
no de la Chambre, élu
au renouvellement' de janvier, a
fait, hier matin, ses débuts au
fauteuil présidentiel.
Il s’agissait d’une séance d’in
terpellations, au cours de laquelle
deux membres du gouvernement
devaient prendre la parole. Des
amis du député de la Gironde
étaient ainsi venus, curieux de
voir comment celui-ci s’en tire
rait.
Us furent aussitôt rassurés.
Mince, bien pris dans son habit
de coupe impeccable, M. Pierre
Dignac défila d’un pas de chas
seur & pied devant le piquet
d’honneur, salua avec aisance les
deux officiers de son escorte et
s’installa au fauteuil sans mar
quer la moindre hésitation.
Au cours de la séance, il pré
sida avec tact et autorité, se mon
tra expéditif, fit ainsi une excel
lente impression.
Avant lui, MM".. Lamoureux et
Xavier Vallat, les deux autres
nouveaux présidents de l’année,
avaient fait aussi d’excellents dé
buts. L’équipe de vice-présidents
de 1940 se révèle ainsi excel
lente.
Baleines et crevettes
M gratien candace,
député de lia Guade-
iiii loupe, intervint dans
le débat agricole pour plaider la
cause des produits coloniaux qu’il
voudrait voir acheter de préfé
rence aux produits étrangers.
Sa cause était excellente. Mal
gré tout, pour s’assurer l’audience
de l’assemblée, M. Gratien Can
dace, qui est pourtant un colosse,
se fit petit, tout petit.
— Selon un proverbe coréen,
dit-il en débutant, lorsque les
baleines se battent, les crevettes
auraient intérêt à rester tran
quilles... L’orateur qui vient au
jourd’hui vous parler de l’agri
culture coloniale n’est-il pas la
pauvre crevette auprès des ba
leines qne sont les éminents ora
teurs précédemment entendus
par la Chambre?
• Il y eut des sourires. ‘Evidem
ment, M. Candace exagérait.
« Complet
pour la matinée »
Q UELLE foule rue de la
Gaîté, hier après-midi,
devant le Théâtre Mont
parnasse... Les invités de M. Gas
ton Baty eurent même un mo
ment d’émoi : un écriteau, à la
porte du théâtre, n’amnonçait-il
pas: t Complet pour la mati
née »? E s’agissait, renseigne
ments pris, (d’un avis du bureau
de location pour une matinée de
Maya.
Ce même avertissement aurait
d’ailleurs pu être - affiché peu
d’instants après le lever du ri
deau de cette représentation de
Phèdre pour la presse : la salle
était bondée.
— Au fait, disait un critique,
est-ce pour IJacine ou pour Gas
ton Baty que nous sommes venus
si nombreux ?.
— Ce sont de puissants dieux !
— répliqua un autre, arrêtant là
sa citation.
N grave problème se pose
pour les gourmets : celui du
baba au rhum...
Ne souriez pas : ü y a aussi
vingt autres gâteaux qui n’of
frent d’intérêt à notre gourman
dise que s’ils sont arrosés de
quelque alcool.
Or, les jours où l’alcool est in
terdit correspondent avec ceux
qui tolèrent la pâtisserie — de
sorte que jamais, au grand ja
mais, si un nouveau décret-loi
n’intervient.
Et vous pensez bien que ees
petits détails sont poussière dans
le monde.
La' voilà bien votre pénitence,
ô gourmands !
Les sirènes> pour « Im »,
se sont taes...
P OURQUOI, oui, pourquoi,
hier, à midi, de nouveau
les sirènes n’ont-élles pas
fonctionné ?
La semaine précédente, pareil
slence, le jeudi midi. On avait
donné pour raison qu’une alerte
était récente... t
Si les sirènes, ce 6 mars, ne se
sont pas fait entendre, dit-on
aujourd’hui, c’est que notre hôte
de rare qualité, M. Sumner Wel-
les, a horreur du bruit... et il
arrivait de Berlin, ( où les sirènes
l’avaient salué, le jour de son
arrivée.
Acceptons en souriant
explication.
cette p-
! lé
AU JUS, LA-DEDANS !
On devrait, hélas ! plutôt dire :
c Au jus, là-dehors ! » et à ce
propos n’oubliez pas que le café
est indispensable:! à nos soldats. Il
les réchauffe au petit jour, il les
réchauffe d’autafff lf 'plu6 qu'il est
plus sucré, car le sucre donne des
calories. Envoyez-leur du sucre, rien
ne peut leur être plus agréable
et plus utile. -
Un MARTIN/...
C’est rappétit garanti l
LETTRES ET ARTS
X Le mois de mars sera cette
année un grand mois littéraire :
le 13 mars sera désigné le succes
seur de J.-H. Rosny aîné à la pré
sidence de l’Académie Goncourt ;
le lendemain, le Grand Prix Litté
raire de l'Empire sera attribué, et,
quelques jours plus tard, ce sera le
tour du Grand Prix Littéraire de la
Ville de Paris. On sait que celui-ci,
après avoir été décerné pour la
première fois, il y a deux ans, à
un romancier, Roger Martin du
Gard — qui, peu après, devait re
cevoir le prix Nobel —' fut attri
bué, 'l’an dernier, à un poète : An
dré Dumas. Ce sera, oette année, le
tour d’un historien, et le jury songe
à couronner un historien mobilisé :
plusieurs' noms ont été prononcés,
celui en particulier ■ de M. Georges
Mongrédien, capitaine dans un ré
giment de chasseurs et auteur de
plusieurs livres sur le xvn* siècle.
X Le grand prix Fabien-Artigue,
décerné par l’Académie des Jeux
floraux de Toulouse a été attribué
à M. Maurice Magre pour son ma
nuscrit le Parc des Rossignols.
X Le jury du Grand Prix Litté
raire de l’Empire, ayant eu à re
gretter la disparition d’un de ses
membres, Albert de Pouvourviile,
a procédé par votes secrets à.
l’élection de son remplaçant.
La majorité des votes a désigné
Pierre Bonardi par 8 voix , contre 6
à Jean Marquet.
Rappelons que le Grand Prix Lit
téraire de l’Empire sera décerné le
jeudi 14 mars courant, à midi pré
cis, au restaurant Drouant, place
Gaillon.
X Le jeudi 4 avril, la Société
littéraire des Amis d’Emile Zola,
cous is présidence de M. Edouard
Herriot, célébrera eu Panthéon et
à la Sorbonne le centième anniver
saire-du grand écrivsün, né à Paris
le 2 avril 1840. M. Yvon. Delbos,
ministre de l’Education nationale,
représentera le gouvernement.
X L’Académie Populiste vient
d’attribuer son prix de poésie à
Philippe Dumaine, pour une série
de poèmes inédits. L’auteur, actuel
lement lieutenant d’artillerie, a
déjà publié plusieurs volumes de
vers.où sa forme se révèle de plus
en plus souple.
X Un déjeuner réunira, mercredi
prochain, les membres de l'Acadé
mie Goncourt. Ainsi que nous
l’avions annoncé, ils vont désigner
leur nouveau président, bien avant
de s’occuper du siège laissé vacant
par. la mort de J.-H. Rosny aîné.
Si. pour ce siège il est impossible
de faire encore le moindre pronos
tic, wi peut prévoir que. mercredi,
la présidence de l’Académie revien
dra au doyen, suivant la tradition.
Ainsi, M. J.-H. Rosny jeune succé
derait à son frère, à Gustave Gef-
froÿ et à Huysmans.
X Le doyen de l’Académie Gon
court est J.-H. Rosny jeune ; le
vice-doyen est Lucien Descaves.
Celui-ci est né, en effet, le 18 mars
1861 ; il aura donc, ce mois-ci,
79 ans. Vient ensuite M- Jean Ajal-
bert, qui va avoir 77 ans. ]Vt. Léon
Daudet, qui, âgé de 72 ans, est le
benjamin des académiciens amis
d’Edmond de Goncourt •
CURIOSITÉ
La seconde partie de la bibliothèque
de feu Fernand Vandérem, compre
nant des ouvrages d'auteurs modernes ,
en éditions originales avec envols eti
beaucoup d’autres livres a été dis
persée à l’Hôtel des Ventes en trois
vacations. Les œuvres de Zola, Ver
laine, Colette, Rostand, Jules Renard,
Proust, Miitoeau, André Gide, Géral-
dy, des exemplaires avec envois de
Daudet (Alphonse), Anatole France,
Courteline, Apollinaire, Lucien et
Sacha Guitry, Maurice Barrés, etc...
trouvèrent de nombreux amateurs et'
produisirent 01.000 francs environ,
partant le total de la bibliothèque de
notre regretté confrère à 665.000 fr.
La Bibliothèque Nationale s’est fait!’
adjuger un ouvrage qui est rare,
parce que presque toute l’édition a
été détruite : « Victor Hugo à Guer-
nesey », par Paul Ghenay (Juven
1902), — L. Maurice.
Philatélie
Aux Colonies
Dix-sept de nos colonies ont été'
dotées, le 5 mars, des timbres-poste 11
de 1 fr. 40, 1 fr. 60 et 2 fr. 50 (valeurs
nouvelles). Le même jour Madagascar
a émis un timbre de 10 francs au
type Laborde. Ces cinquante - deux
timbrés nouveaux sont en vente h.
Paris, pour 103 fr. 50, à l’Agence
Comptable dés timbres-poste colo
niaux, avenue de la Bourdonnais.
Le timbre de 10 francs de Mada
gascar au type Général Gallieni a
été supprimé le 5 mars.
Aux enchères
Ce sont les timbres français qui
ont obtenu les meilleures enchères
dans la secondé vente de la collec
tion S... Un timbre de 1 franc rouge '
terne de 1849-50, légèrement oblitéré, 1
a été adjugé 10.315 , francs (plus 15
pour cent), par M« Gabriel, assisté de'
M. Miro ; un 1 fr. vermillon vif
orangé, oblitération grille, sur enve
loppe, a fait 10.200 francs. Une bande
de cinq 0 fr. 15 vert-jaune de 1849-50
a fait 3.900. fr. Un bloc de six .5 ‘fr.
(1863-71). oblitéré par une étoile
muette,- a atteint 3.100 fr. Un 0 fr. 20
outremer de 1870 se cote 2.950 francs
Une bande de quatre 0 fr. 25 de 1876-
77 a ete adjugée 7.050 fr. et un bloc
de quatre 0 fr. 15 noir, dentelé, obli
tère sur enveloppe, 2.050 francs. —
L. Maurice.
Théodore CHAMPION
Envol GRATIS ol FRANCO sur demanda d»
Mil COUfUUT ILLUSTRÉ (I PAQUETS il COLLECÎIOM
J. TIMBRES-POSTE è PRIX RÉDUITS
9 - 3-40
MM
LES PREMI ERES REPRESE NTATIONS i
1 THÉÂTRE DE LOUVRE
ROI DE- FRANCE . /’
...ou le cauchemar du prétendant. .-il
de Maurice ROSTAND
En poète à l’drtie généreuse, Mau- '
rice Rostand se penche volontiers
sur les « malheurs » des rois sans
couronnes. Dans Napoléon IV, il a
consacré cinq actes en vers au
prince impérial , à l’épopée tra
gique.
Cette fois, il a voulu nous inté
resser, avec Roi de France, au
comte de Chambord. Mais trois
actes, c’était bien long pour la
relation de sa mince aventure —
l’offre de restauration en 1873, à
la faveur du désarroi des partis,
faite à celui que les légitimistes
appelaient déjà Henri V...
La tentative avorta, car le comte
de Chambord « n’ayant rien appris,
rien oublié », refusa de renoncer au
drapeau blanc...
Au lever du rideau nous ’ le
voyons, débonnaire, à Frohsdorf,
entre sa femme, l’économe Marie-
Thérèse, et sa platonique amou
reuse, Dorothée, Autrichienne
romanesque. Il relit — symboli
quement — les Mémoires d’Outre-
Tombe de Chateaubriand, quand un
jeune officier d’artillerie arrive de
France, et propose la couronne.
Emoi général. Henri demande à
réfléchir. S’il répondait tout de
suite, la pièce formerait un agréable’
lever de rideau. Le refus formera
la matière du bref dentier acte.
Dans l’intervalle, Maurice Ros
tand, usant du procédé utilisé par
André Birabeau dans Est-ce pos
sible ? (précisément au théâtre‘ de
l’Œuvre ), nous montre Henri, rgi
de France, en costume écarlate, à
Paris, devenu l’amant de Dorothée
(qui accorde aussi ses faveurs è
l’officier) ; il nomme marquis son
valet de chambre, reçoit Thiers, son
mortel ennemi est blessé d’une balle
en préservant le cher étendard
blanc au cours de l’émeute...
Ce scénario d’opérette surréaliste
déroute le public, qui n’entre pas
d’emblée dans ce jeu — un peu
puéril, convenons-en. Il suffirai!
d’ailleurs que Chambord s’endor-
mît à la fin du premier acte pour
indiquer qu’il va être la proie d’un
« rêoe ».
On a fort apprécié les décors de
Paulette Pax, la mise en scène
d'Harry Baur —'lequel figure, avec
son grand talent, un Chambord
indécis, aux utopies sympathiques,
Mme Jeanne Lio.n, digne Marie-
Thérèse, s’émancipe et ressembla
à Yvette Guilberi à l’acte de la
folie collective. Mlle Simone Re
liant a un râle ingrat, qu’elle défend
sans chaleur, MM. Louis Saldiu,
Henri Beaulieu (un Thiers épique ),
Ch. Vissières, s'acquittent au mieux
des leurs. '— J.-E. D.
CHANGEMENT SUR L’AFFICHE
AUBERT ET SA TROUPE
ramènent an Boulevard la gaieté marseillaise
Avec les beaux jours, revient'
s’installer à Paris, pour ajouter au
soleil toute la blague et l’accent du
Midi, une grande opérette marseil
laise. Rarement, le Théâtre des
Variétés a passé une saison sans
irésenter une de ces joyeuses ga-
éjades qui, durant des mois et des
mois, ont toujours eu le privilège
d’attirer à la "fois la grande foule
et le Tout-Paris.
Cette fois, l'opérette nouvelle que
va créer demain la célèbre scène
du Boulevard, réussit à concilier
deux traditions jusque-là distinc
tes : celle du spectacle purement
marseillais et celle de l’opérette
trépidante, à grande mise en scène.
Ma Belle Marseillaise, de MM.
Marc Cab, E. Audiffred et Ch. Tu-
telier, dotée d’une partition enso
leillée du jeune compositeur Geor
ges Sellers, ne compte pas moins
de 17 tableaux, se déroulant dans
des décors éblouissants, avec des
costumes magnifiques et des « fina
les » dignes d’une revue à grand
spectacle. Des chansons nouvelles,
qui demain - seront célèbres ; des
l-danses et'le rythme joyeux du jazz
excellent, conduit par le composi-,
teur lui-même ; Georges Sellers.
Ma Belle Marseillaise sera
conduite au succès par une inter
prétation qui représente vraiment
le summum du spectacle méridio
nal', avec, en tête, Alibert, le grand
fantaisiste, sans qui une opérette
marseillaise n’en serait pas une;
Goriett, le roi des comiques mar
seillais, celui de qui Maurice Che
valier a dit : « Ce petit homme
est un grand bonhomme ! » La belle
étoile de la scène et de l’écran
Mireille Ponsard; MM. Edmond
Castel, dont la rondeur et la bon
homie sont célèbres ; Serjius,
dont les dons de comédien ont fait
les belles soirées de tant de re
vues ; Bazin, Huart ; Mlles Suzy
Leroy, charmante interprète du
joli rôle de Zibrette. La fantaisiste
Mado Franc,, Gine Parcey, et les
« 20 Jolies Marseillaises ».
Au reste, les seuls titres des ta.
bleaux de Ma Belle' Marseillaise n»
sont-ils pas évocateurs du soleil, de
l’acoent et de la blague ? En voici
quelques-uns :
« Au rendez-vous des Galéjeurs »,
« La Reine de Bandol », « Au Roi
de l’Indéfrisable », « Sur la Grand*
Blue. », « Au Cabanon des Fa
das », c La Calanque des Amou
reux », « Les Quintuples de la Cor»
nictoe », Féerie du Mimosa ».
Ainsi, les Parisiens, avec. Ma
Belle Marseillaise, auront, non seu
lement la joie de retrouver la fan
taisie et le pittoresque du Midi,
ainsi que les vedettes qu'ils ai
ment, mais celle de goûter le char
me et le talent des uns et des au
tres dans le cadre attrayant d’une
opérette à grand spectacle T—H. CL
Le Carnet du Combattant
X D’après « Our Empire », revue
de la British Légion, lé gouverne
ment chinois offre 3.000 livres pour la
capture d’un navire de guerre et
30 livres pour un tank. la prime ac
cordée pour un prisonnier est de
6 livres pour un officier et de 12 s.
pour un soldat
La plupart des marines offrent éga
lement des primes pour la capture de
navires. C’est une survivance du
temps où les corsaires appartenaient
aux marines régulières de leurs pays
respectifs.
Dans la Grandi Guerre, les
Allemands offraient une prime de
12 livres au premier aviateur qui
laisserait tomber une bombe sur
Douvres, et une certaine somme
d’argent était prévue pour le premier
soldat allemand t)ui mettrait pied
sur le sol anglais. Bien entendu,
cette primé ne fut jamais gagnée. .
En France, pendant la Grande
Guerre, chaque prisonnier fait par
un poilu valait à ce dernier un ou
deux jours de permission supplémen
taires. Le procédé était excellent et
nul doute qu’il n’ait été remis en
usage au cours de la guerre actuelle.
X Demain, samedi, à 14 heures,
Anciens des 76', 276* et 36* Ri.T., 28,
Bd de ^Strasbourg.
X L’Esprit du Front — Dans 1*
• Tireur debout », cette annonce
imprévue:
Terroristes! Comment voulez-vous
faire dérailler les trains si vous ne
possédez pas l’Indicateur officiel des
Chemins de fer français?— En vente
dans toutes les gares.
X L’esprit du front. — Du « Rase-
Mottes • :
— Etes-vous marié, mon adjudant T
— Non.
— Ah! tant mieux pour elle!
LA FLAMME
X La Flamme sous l’Arc de Triom
phe sera ravivée : ce soir, à 17 heu
res, par l’Amicale des Anciens Artil
leurs du 13 e Corps (16', 36', 63 e , 216 e ,
236', 253» RA..C., 113% 313», 413», 453*
R.A.L. et 263* A.L.G.P. ; demain .sa*
medi par. la Ligue Maritime et-Colo
niale l’Amicale du 12*’ Cuirassiers et
du Groupe léger de la 7* D.C.
ïïloUC'ivms
1 2 3 4 5 6 7 8
Ce soir à 20 heures ;
LE GALA DES VEDETTES
avec NOEL-NOEL
Et à 20 h. 40 :
’ GABÏ MORLAY
dans « Crépuscule »
de J. Prévotlère
► OMERSET se leva et les re
garda en face, ses dents et
(ses mains tremblaient. Outra
gé dans ses sentiments, rouge
de colère, plus indignç qu’effrayé,
il ne pouvait plus se contenir.
— Vous ne pouvez pas parler
comme ça ! cria Somerset. Vous
êtes en Angletere, non à Chicago!
Parce que je ne suis pas d’accord
avec vous pour une question de
prix ? Vous ne me faites pas peur.
Il faudra trouver quelque chose
de mieux.
— Asseyez-vous », répondit An-
tine, péremptoire.
Somerset eut l’idée d’émettre une
suggestion, mais il obéit
— Nous sommes cinq contre un,
et, de plus, vous n’êtes pas armé.
Somerset se leva à demi, en se
récriant et en essayant de cacher la
vérité.
— Je sais que vous n’êtes pas
armé. Vous nous l’avez montré
d’une façon évidente. Ne vous es
soufflez pas à nier. Faudra-t-il que
je vous le répète une seconde fois ?
Nous sommes cinq contre un. Vous
vous trompez lorsque vous croyez
pouvoir nous tenir tête, monsieur
Somerset, même en tenant compte
de la supériorité proverbiale des
Anglais sur les < sales étrangers »...
Je pense que c’est l’expression
exacte que vous devez employer en
parlant de nous ?
— Puis-je poser une question ?
L’interruption vint de l’homme
appelé « César ».
Antine releva les sourcils et fit
signe de la tête.
— Si nous payons le prix que
demande M. Somerset, nous re
mettra-t-il ici ce que nous récla
mons ? J’aimerais que M. Somerset
nous réponde, messieurs, avant de
me décider à faire'de nouvelles dé
marches.
. Somerset vit le piège qui lui était
tendu «t l’esquiva avec adresse. U
BRYAIN FLYINN
traduit de Fanglais par HENRI BRUYEZ et ALAIN JEFF E
chercha'comment il pourrait passer
outre sans donner les précisions
matérielles que ses antagonistes lui
réclamaient. Il répliqua immédia
tement :
— Je ne suis naturellement pas
venu ici préparé à vous remettre
immédiatement ce que vous de
mandez. Si toutefois vous êtes prêts
à accepter mon offre, nous pour
rons effectuer le marché où et
quand vous voudrez. Nous pouvons.
trouver un compromis dès mainte
nant. J’en appelle à vous ! Nous
traitons, je suppose, une affaire,
qui n’est pas une bagatelle.
Les cinq hommes à qui 11 avait
parlé, se levèrent de leur chaise et
se rassemblèrent à nouveau. An
tine sortit du groupe après un pe
tit moment et s’avança vers David
Somerset.
— Monsieur Somerset, dit-il avec
une douceur excessive, mes collè
gues et moi sommes tout à fait
d’accord. Il doit exister une condi
tion d’absolue confiance entre vous
et nous. C’est une nécessité vitale
et une base d’arrangement, Vou
lez-vous vous asseoir à cette table
et écouter nos nouvelles conven- '
tions ? Je suis obligé de dire nos
nouvelles conventions.
Somerset asquiesça.
— Qu’il ne soit plus question de
meurtre stupide ni de menace d’au
cune sorte.
Toute la compagnie se dirigea
vers la table qu’Antine. avait in
diquée.
— En deux mots, M. Somerset,
dit ce dernier, notre point de vue
est de chercher à trouver un ter
rain d'entente avec vous ; la som
me que nous vous payerons ne
peut pas excéder nos moyens.
David Somerset pencha la tête
pour écouter.
CHAPITRE H
Scotland Yard
apprend du nouveau
L E brigadier général, sir Aus-
tin Mostyn Kemble, K.C.V.
O., D.S.O., commissaire de
police de Scotland Yard, re
garda son collègue d’un air bizarre : ■
— Eh bien ! Bathùrst, que dites-
vous de tout cela ? Pourquoi fai-
teS-vous ht moue lorsqu’il faut dis
cuter ? Ne prenez pas cet air fin
pour éviter de me donner votre
opinion.
Railleur, Anthony Bathùrst se
coua les cendres de sa cigarette.
— Il vaut mieux, Monsieur, gar
der le silence et passer pour un
fou que de parler quand on ne
connaît pas à fond la question.
»- C’est donc une affaire si com
plexe ? répondit sir Austin, soup
çonneux et moqueur, grand Dieu,
vous me surprenez !
— Je n’ai aucun renseignement,
aucune donnée, pas une bribe,
Monsieur.
— C’est un événement extraordi
naire, je vous l’accorde Bathùrst
A tout point de vue. Mais M. Gé-
rald Somerset sera avec nous dans
quelques minutes, et vous allez
être à même d’entendre ce qu’il a
à nous dire. Vous avez toujours
préféré à toutes autres les infor
mations émanant directement de
l’intéressé. •
Sir Austin regarda sa montre.
— S’il est exact à son rendez-
vous, Bathùrst, il sera bientôt là.
— Bien. -
Anthony Bathùrst se dirigea vers
la porte.
La sonnette du téléphone vibra :
— Bien, faites entrer Monsieur
Somersét.
Anthony entendit sir Austin di
re : « Je vais le voir tout de suite».
Satisfait, il raccrocha.
— Il est là. J’étais certain .qu’il
serait exact.
— Bravo, répondit M. Bathuipt.
J’écouterai attentivement l’exposé
de son cas. J’ai peur que vous ne ’
m’ayez laissé trop longtemps dans
l’ignorance.
Un planton frappa et, quelques
secondes plus tard, Gérald Somer
set était assis devant sir Austin
Kemble. Anthony vit à côté de lui
un grand jeune homme, mince, ra- ■’
sé de près, aux yeux bleus, à la
figure allongée et au menton proé
minent. 11 émanait de Gerald So
merset une impression de lon
gueur, d’agilité et de grâce.
— Monsieur Somerset, veuillez
avoir l’obligeance de nous racon
ter vôtre histoire. Mr. Bathurts et
moi nous yous écoutons avec la
plus grande attention.
Gerald Somerset rougit légère
ment.
— Merci Monsieur. Je vais m’ef
forcer d’être aussi simple que pos
sible. Je vous suis très reconnais
sant d’avoir bien voulu me réser
ver un entretien personnel, et j’ap
précie le fait que M. Bathùrst est
également présent. Ma belle-mère,
puisqu’elle est la seconde ,femme de
mon père, insistait depuis deux
jours pour que je vienne vous voir.
Au début, j’admets que mon inten
tion était d’attendre, espérant re
cevoir de leurs nouvelles à tout
moment, les jours passèrent... C'est
elle qui avait raison, j’aurais dû
venir plus tôt à Scotland Yard.
Le jeune homme s’arrêta. Il était
nerveux et surmené. Anthony le re
marqua.
Sir Austin l’encouragea à pour
suivre.
— Dites-nous tout ce que vous
savez, Monsieur Somerset, dans
l’ordre et avec tous les détails.
— Je ferai de mon mieux, Mon
sieur. Mon père est David Somer
set. Il fait de la chimie analytique
et industrielle, et après avoir tra
vaillé de nombreuses années au
service de Raleigh et Osbome, il a
depuis douze ans monté une affai
re à son nom. Nos bureaux sont à
Boot Lane, E.C. Nous, , c’est-à-dire
mon père, sa femme, mon frère
Geoffroy et moi, vivons près de
Brentwood, en Essex. Notre adres
se actuellement est Urswick, Clut-
ton Chase, près Brentwood. Mon
père partit de la maison comme
-, d’habitude, le matin de jeudi der
nier, 12 mars, pour se rendre à nos
bureaux dans la ville. Je dis « nos
bureaux » parce que mon frère
Geoffrey et moi aidons mon père
dans la marche des affaires. Ce
matin-là spécialement, avant de
quitter la maison, mon père avait
chargé mon frère et moi de faire
différentes courses, nous ne pou
vions être à Boot Lane que tard
après-midi. En arrivant au bureau,
nous avons appris que notre père
était venu de très bonne heure,
sans laisser aucun renseignement
au personnel sur l’endroit où il al
lait, ni sur l’heure à laquelle il re
viendrait, il est reparti et nous ne
l’avons pas revu.
Gerald Somerset s’arrêta à nou
veau, il reprit presque aussitôt :
— Sir Austin Kemble, dit-il, mon
père n’est jamais revenu. Il n’est
jamais rentré. Nous sommes cer
tains, ma belle-mère et moi, que
mon père a disparu.
— C’est extraordinaire, commen
ta le commissaire de police, pou
vez-vous nous dire sur quoi vous
basez votre présomption ?
Gerald Somerset tendit la main
avec courtoisie. Sir Austin vit
quelle était son intention et ne ter
mina pas sa phrase.
— La même nuit, la nuit de
jeudi 12 mars, notre inquiétude de
vint plus forte. Mon frère Geoffrey
ne revint pas à la maison. En réa
lité, personne n’a revu, ni mon
père, ni mon frère. Malgré nos re
cherches, nous n'avons pu retrou
ver leur trace.
— Vous avez signalé ce» ab
sences ?
— Vous voulez dire à la police
locale ?
(A suivre.).
du 9 mars
HORIZONTALEMENT. — 1. Cou
ronnés de lauriers. — 2. Bien ac
cueillie au front. — 3. Maréchal
sous Louis XI et sous Charles VIII.
Se renverse pour exploser. — 4.
Phonétiquement : porter secours.
Fatiguée à en mourir. — 5. Bril
lent d’un vif éclat. — 6. Désigner.
A l’un des bouts du gigot. — 7. Sé
pare la Finlande de la Norvège,
Monnaie japonaise. — 8. Vénits du
nord... du midi.
VERTICALEMENT. — 1. Irré
flexion. — 2. Rendit aigre. — 3,
Terme de facture. Tonneau pour la
vendange. — 4. Point de départ
d’une ride. Fis sortir. — 5. Resta
après la moisson. — 6. Un mètre
vingt centimètres environ. Direc
tion du vent. — 7. Bourg suisse du
canton de Luoeme. — 8. Fils d’un
vieil armateur. Soutiennent la
quille.
Solution du 8 mars
HORIZONTALEMENT. — 1.
IRONIES. — 2. NICAISE. — 3. AG
(âgé). OR. — 4. ETRENNE. — 5.
NUISE. — 6, SEN. VIN. — ERA-
TEES.
VERTICALEMENT. — 1. IN
TENSE. — 2. RI. TUER. — 3.
OCARINA. — 4.,NAGES. — 5. II.
NEVE. — 6.ESON. IE. — 7. SE
REINS.
Imprlm. spéc. de l’INTRANSIGEAJ
16, rue du Croissant
E. DELION, Imprimeur
Le gérant : R. DEBRUGES
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