Titre : L'Intransigeant
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1917-04-06
Contributeur : Rochefort, Henri (1831-1913). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32793876w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 avril 1917 06 avril 1917
Description : 1917/04/06 (Numéro 13415). 1917/04/06 (Numéro 13415).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k788152b
Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol Lc2-3980
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
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ABONNEMENTS D'UN AN >
Paris 20 fr Province 24 fr.
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5 Centimes JST LE PLUS FORT TIRAGE DES . JOURNAUX PU SOIR y S estimé»
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Le Journal de Paru *
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Directeur : LEON BAILBY
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Vendredi soir
6 AVRIL
1917
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TàipW dit 02-Î3. 30-27’ SO-87 '.
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LES PETITS ET LA GUERRE
L’enfant, qui est la promesse du 'do
main parmi les tristes réalités du jour,
le petit être, dont les grands doivent ar
rêter les- larmes dans le pli adouci d’un
sourire, la-fleur humaine qui grandit
dans la chaleur de. la famille péut. de
venir là plus ' sombre chose parmi les
noires visions de la guerre. »
. Il n’est pas un .être, si .calme soit-il,
qui ne tremble et qui ne s’émeuve sur le
sol .de France à cette idée : le flot alle
mand, en reculant; laisse, parmi les dé
bris et les ruines, les vivants souvenirs
d’une violence gui dura trente mois. Par
.la crainte ou par la force; le reître a
imposé .à des femmes de France le deuil
de honteuses maternités.
Machiavel adi't quelque part :,« Quand
’ le Barbara se sert des lois; c’est pour
affirmer sa barbarie. » Et ce mot revient
quand on apprend que l’autorité alle
mande, dans les villes occupées,!a forçé
les soldats à reconnaître les enfants-de
la-violence : légalement, dés fils d’une
femme française porteraient le nom exé
cré du barbare passant. -
L’heure n’est pas de chercher les vils
motifs de cette complication dans le
crime. Mais il faut regarder en face les
conséquences; de ces naissances. Il faut,
avec la pudeur des mots et des pensées,
‘ aller aux cpnsciences douloureuses, que
la guerre laisse dans le doute et l'aban
don. *
Puisque des hommes ennemis ont
poussé l’ivresse de la haine jusqu’au
crime .contre la faiblesse morale ou phy
sique des femmes, puisqu’une, généra
tion sort de ces attentats, il faut se de
mander quelle sera la situation des seuls
innocents. Car ces. enfants, odieux par
lè père, restent irresponsables du crime
qui les fit .naître. '
On 'a dit'que des prêtres catholiques
avaient, du haut de la chaire ou dans
îe secret .de la confession] autorisé l’a
vortement en . cette affreuse' occasion.
Mais, ce disant, on a m6nli. Car aucun
des hommes qui élèvent chaque matin
l’hostie vivante vers un Dieu créateur,!
aucun prêtre n’a pu autoriser le crime
contre la vie.;
L’évêque de Gand à posé cette question,
au Saint-Offlce da Rome : .
« Quelle* devra ' être la conduite de
l’Église et quelle sera,- au point de vue
de la famille, le sort de l’enfant né de
la violence faîte à une femme pendant
les horreurs de la guerre* ? » . - -
La réponse du Saint-Office ne viendra
pas en grande hâ^e. Ce tribunal, comme
l'Eglise, dont il est le bras armé, a hor->
reur de l’actualité. Mais la réponse est
écrite dans tous les livres célèbres des
canonistes : le cardinal Bellàrmin, Sua
rez, Graisson donnèrent en leur temps
dés solutions que, les papes ont ratifiées.
C’est un. dogme de la croyance chré-,
tienne que les futurs êtres, aussi bien
que les enfants nés viables, ont une âme
dont les destinées' sont immortelles.-
L’Eglise protège contre le, médecin ces
espoirs d’existence, même s’ils ne' doi
vent pas devenir des vivants. Les théo
logiens lès plus illustres affirment que
l’instant de la conception crée à la fois
le corps qui est l’écrin et l’âme qui est.
le joyau:
Tout, même la vie de 1$ mère,- doit
être sacrifié pour sauver l’enrant.
L’Eglise,-cette éternité sur laquelle .les
heures ne posent, pas leurs bruits éphé
mères, a décidé de tout temps que l’être,
à peine créé, est plus, sacré que la mère,
parce qu’il est sans défense.
Ceux-là comprendront qui ont assisté
à.ce spectacle : une femme restée éten
due sur la douloureuse blancheur d’un
lit. Et, dans le silence, le médecin de--
mande : « Qui doit être sauvé, la mère
ou Fenfant ? » Rome répond : « Il est
interdit de pratiquer la craniotomie,
même lorsque, faute de 1 cette opération,
la mère èt Fenfant périront tous deux,
tandis (pie cette opération, en. faisant
mourir Fenfant, pourrait sauver ,1a
mère. » . ■ , ,
Pour mieux préciser, l’Inquisition a
étendu sa défense à toute opération qui,
* à un moment quelconque de la gros
sesse, mettrait en péril la vie de l’en
fant futur ».
QU’on nè dise pas qu’il s’agit ici de
l’enfant légitime. L’Eglise romaine, plus
libérale que la loi des révolutions,; a,
de tout temps, proclamé les droits du
. bâtard égaux, au point de vue . social,
à ceux de Fenfant du mariage.
Les papes ont protégé çontre la société
l’enfant adultérin. Le droit canonique,
confûs sur d'autres sujets, reste ferme
et clair dans cette héroïque attitude :
« L’enfant né de l’adultère n’a pas
droit aux biens du mari légitime. Mais
la femme doit, pour l’élever, prendre
sur son bien si elle en a, sur des priva
tions qu’elle s’impose si elle est sans
fortune. »
Et, d’ailleurs, le grand maître de la
jurisprudence canonique ajoute :
.« Si l’enfant naît d’un viol certain,
0 convient de distinguer. Si la mère est
fille, elle doit éieverson enfant comme
si elle Favait eu de sa volonté. La fa
mille de la jeune fille doit pourvoir aux
besoins de l’enfant et lui éviter la con
naissance de son origine. Si Fenfant naît
d’un attentat commis contre une femme
mariée, le mari n’a aucun devoir, mais
celui dé la femme reste entier. »
Et Bellàrmin, "quittant la science du
canoniste pour parler en philosophe, hu
main, ajoute : .
« Âu surplus, sauf- dans l'horreur’'des
guerres, il'faüt prendre désinformations
sérieuses.,avant - de croire à la violence
dont se plaint une femme. »
-Ges textes etçent âutres font'connaître
d’avance la réponse qùè’FEglise fera aux
questions de l’évêque. , '
L’enfant est sacré; toujours et. en tout
temps. Il est la fleur fragile qu’il faut
protéger, même quand la plante s’élève
sur les plaines dè carnage, dans l’épou
vante du glaive et du canon, au souffle
de l’ivresse nocturne et de la lâcheté
virile.
JEAN DE BONNEFON',
Demain :
VICTOR CAMBQN.
Leu rs cri mes
Là commission instituée par décret du 23
septembre 1914 en vue . de - constater les
actes commis .par l’ennemi en. violation du
droit des gens et qui.se. compose-de MM.
Payelle, premier président de la Cour des
Comptes,, Armand Mollard, ministre pléni
potentiaire, Maringer, conseiller d’Etat,
Paillot, conseiller à la Cour de cassation,
procède à une enquête. ; approfondie dans
les parties reconquises des -départements
de l’Aisne, de l'Oise et de la Somme.
Dans toutes les villes et commune^..oïl.
elle s’est transportée; là «commission a re
levé d’innombrables faits de vandalisme
et de barbarie à la charge des armées al
lemandes. — (llavas.) - t
Les prisonniers de guerre
Le Gouvernement français vient - de
décider que les prisonniers de guerre ne
seront employés à des travaux dans la
zone des armées qu’à 30 .kilomètres au
moins de la ligne de feu.
Conformément aux engagements pris
par le Gouvernement allemand, les.pri
sonniers français qui avaient été envoyés
au début de février dans la zone des
étapes allemande devront être ramenés
à très bref délai dans leurs .anciens
camps. ' ,
Santiapo-de-Chili, 4 avril.-— Le journal
chilien El Mercurio, parlant de la déclara
tion dé guerre imminente, dit : « Joignons-
nous aux Etats-Unis, .pacifiques gardiens des
lois internationales. >. — (Daily Mail.)
—M,.., .."t I 1 " . ..*» ' ^
NOTES DE GUERRE
.■A-AV'yC.'*?*!
Rien nè vaut d’avçir. vü. Et saint Thomas
avait décidément raison quand fl préten
dait toucher le miracle avant d’y croire.
C’est un miracle aussi que ce magnifique
effort anglais, que je viens de constater, au
cours de trois journées de voyâge sur le
front Artois et Somme. On aimerait àcon-,
vier à la même visite quelques correspon
dants de journaux boches. Ils seraient, au
retour, moins affirmatifs sur « le génie»
d’Hindenburg,-
• Car il leur faudra prévoir encore une
faillite sur ce chapitre. Le génie de'leur,
grand stratège/ c’est d’avoir compris, par
la dure leçon des choses, que ça ne pouvait
plus durer. Il faut voir les vailées de l’An
cre et de la Somme, ces champs; de dévas
tation aujourd’hui retombés dans, un chaos
qui semble antédiluvien, pour comprendre
que les Boches se sont en allés par force.
La bataille de la Somme leur a donné-le
premier avertissement, lis ont senti alors
la parfaite cohésion des forces franco-an
glaises, leur volonté offensive; ils ont cons
taté que l'Angleterre, installée dans - le
plein rendement de ses usines, de guerre;
ne leur laisserait plus une heure de répit.:
En fait, depuis juillet 1918, la lutte n’à
pas cessé un instant. Les canons anglais,
succédant aux nôtres, ont pilonné, marte-;
lé, écrasé, retourné la terre qu’il s’agissait
de reprendre à l’envahisseur. Les bons
Toramies ont ‘fait le reste.
Aujourd’hui, après tant d’efforts, ils com
mencent à toucher le fruit de leüTs peines.
Le repli allemand, qui a libéré villes et vil
lages, laisse voir des preuves inespérées
du succès de nos offensives,. tranchées; ;
inhabitables, positions détruites, cimetières
où dorment, par milliers, des ennemis,
bien plus nombreux que tous leurs bulle-,
tins ne l’avaient jamais avoué.
Cependant, l’armée anglaise avance et
s'installe. Les soldats couchent sous la
tente, en terrain conquis, joyeux de ce
retour à une guerre de. moùvement qu'ils
n’espéraient plus. Les services de l’arrière
où se marque toute la riche méthode bri
tannique, assurent l'installation des hom
mes, la réfection, des routes, le rétablisse
ment des voies ferrées. Et voici la grandè
ligne Paris-Lille qui avance de trois kilo
mètres par jour. Jusqu’à cette belle divi
sion de la Gardé, qui a quitté la parade
des Palais royaux pour le' dur-métier de
pionniers, et qui Tend aux troupes et aux
convois une circulation modèle !
Cependant le canon qui ne. s’arrête pas,
indique toute l’activité d’un front, ten
du d’Arras à Saint-Quentin, et qui continue
sa pesée. L’artillerie lourde à, cessé d’être
immobile. Elle suit les troupes,en marche,
alimentée de près par les chemins de fer
à voie étroite. ■ La pierre manque ? On
prend les briques des maisons.écrasées. Le
bois ? Une scierie débite le bois des forêts
prochaines. Les camions lourds sont là par.
milliers, les hommes par centaines . de
mille, les munitions par millions. Quel
contraste entre ce?' champ? de dévastation
laissés. par l’ennemi en retraite,- et cette
vie restaurée pas à pas, - grâce au patient
effort anglais I J’y. reviendrai demain;
'..../ LÉON. BAILBY
lutte d’artillerie §s poursuit
sur le front de la Somme à l’Oise
Progrès sérieux au nord de Landricourt
et au nord-ouest de Reims
.6 AVRIL. — Les positions Ilindenburg
n'arrêtent pas l'armée de George V.
La dispersion des points nommés par
le dernier communiqué du maréchal
Hftig indique que Vavance ’s'est faite de
front sur toute l'étendue de la ligne.
Le village de Ronssoy , celui de Basse-
Boulogne , les bois compris entre Havrin-
court et Metz-cn-Couture sont les der
niers points4>ù l'on annonce- des progrès.
Ils s'échelonnent■ sur un front compris
entre les routes de Pêronne à Bohain
et de Bapaume à Cambrai. Nos frères
d'armes font des prisonniers , prennent
des mortiers de tranchées et des mitrail
leuses.
* *
Devant les lignes françaises , on assiste
—-le texte du communiqué le montre
bien, — à une partie très serrée*'
ri Les duels d'artillerie qui se sont pro
duits devant Saint-Quentin et au sud de
l'Ailette, les coups de main tentés par
l'ennemi en, Argonne, les escarmouches
de,la,rive gaucïie de la Meuse, l'attaque
allemande: qui s'est développée au nord-
jQ3iqsL.deReims sur,un-front de 2,500 mè^
très, tout 4 cela est suivi d'une riposte
immédiate et vigoureuse. Ùn sent que les
deux adversaires tendent leurs nerfs et
cherchent le coup dur.
.. U affaire du nord-ouest de Reims a été,
pour commencer, un échec complet pour
l'ennemi. Il voulait, on en a la preuve,
nous rejeter de là rive gauche du canal 4
de l'Aisne dans la région, de Berry-au-
Bac.
* *
Au sujet de la retraite stratégique de
Eindenburg,.les journaux allemands ont
l'air de commencer à devenir un 4 peu
plus bavards.
Une revue de Munich, tout en rendant
hommage à l'abnégation des troupes al
lemandes, se demande «t ce que devien
nent ces gages dont le chancelier parlait
avec, tant de fierté dans un discours resté
fameux », et elle va jusqu'à dire :
« Nous pouvons imaginer une situation'
militaire qui semblablement nous oblige
rait dans l'avenir évacuer 4 des territoires
considérables en Alsace-Lorraine ou dans
les, contrées frontières de l’Allemagne.
Et le ministre de la guerre prussien,
le général von Stpin, avoue que la raison
de la retraite a été l'infériorité indiscu
table de l'artillerie allemande devant
l'armée franco-anglaise :
« <..La situation a été telle que. notre-ar
tillerie n'a pas été proportionnée d la quan-\
titè de l'artillerie ennemie.
« N’oubliez pas que, dans. ee, secteur,,,l'en
nemi a toujours eu Une énorme supériorité
sur nous. Par exemple, en face, de nos
corps de cinq divisions, toute l'armée an
glaise • et 1 quelques divisions françaises,-
avec une artillerie formidable, tenaient le.
front. La suprématie ennemie y à été-très
grande. . s ».
« l'insisté sur ce point ,. continue le mi
nistre prussien. Notre situation est com
préhensible si, l'on .songe que . les . armées
allemandes et celles de leurs alliés doivent
défendre un front qui s'étend de la mer du
Nord jusqu'à la Suisse, de la Baltique à la
mer Noire, toute la Macédoine, toutes les-
frontières , d'Asie, toute la frontière ita-
iienne..--n •
' La suprématie ennemie s'est manifestée
aussi dans les airs, » '
Mais alors, ils sont battus / ■■*
C'est la confirmation éclatante de'ce
qu'écrivait il y a quelques jours le gêné--
ral de-Lacroix :.
■« Nous avons mis nos adversaires en
présence de dispositions tactiques telles
qu'ils ont dû reconnaître que-la partie était
perdue pour eux. 4 Pour éviter une défaite
certaine, 4 à brève échéance, ils nous ont
cédé la place. » ,
Ef 7e Times, si réservé d'ordinaire :
« Il n'ij a pas ici .de positions abandon
nées, pas de tranchées et pas de défenses :
il n'y a que ce marais infini de boue et
de limon que nos canons pilaient; pilaient
jour et nuit, jusqu’au moment où nos
baïonnettes arrivaient. Ne nous y trompons
pas r ies Allemands ont fui de tout ce front
parce qu'il était intolérable d’y,rester. Leur
stratégie a été lk stratégie de la défaite
TOTALE.'» . i
Le Nouveau-Monde contre les Barbares
DES ETATS
POUR LA GUERRE
La Constitution américaine veut que le
Sénat et la Chambre votent séparément la
résolution de guerres Le Sénat a voté:
Le vote de la Chambre des représentants
est’acquis d son tour.
La Chambre s'est réunie hier à dix heu
res {seize heures à Paris). Elle a dû rester
en séance jusqu'à une heure assez avan
cée. Or, .on sait que quand il est minuit à
Washington, il' est. six heures du matin
ici. L'Assemblée avait décidé de ne pas se
séparer avant le vote final.
Il-y aura ■ ensuite, séance plénière des
deux Assemblées ; mais les deux votes së-
parés acquis, , le vote final n’apparaît plus
’ que- comme tme confirmation qui:doit se
produire automatiquement.
■D'une- heure à Vautre, les Etats-Unis se
ront donc officiellement en guerre avec
l 'Allemagne.
Le vote de la Chambre
Washington, 6 avril. — La Chambre
américaine des représentants a voté la mo
tion en faveur de la guerre. ■
(Une dépêche de l’agence Havas confirme.la
même nouvelle.) . ,
Washington, 5 avril; — La Chambre des
représentants a poursuivi toute la journée
les.débats-sur la-déclaration-de guerre. Les
députés* .pacifistes font tous leurs efforts
pour retarder lo vote, et prononcent d’in
terminables discours. Il n’en est pas moins
certain que la résolution, sera votée à une
formidable majorité, liais, à la suite de
cette, obstruction, lé voté, qui était attendu
pour la fin de l’après-midi, ne sera proba
blement acquis que dans le courant de la
nuit. ■
. On fera aussitôt toute diligence potir que
le Président puisse signer immédiatement
la déclaration d? guerre,— (Agence Radio).
Majorité écrasante à la Chambre
New-York, 6 avril. —. Là Chambre dés
.Représentants compte une majorité écra
sante en faveur de la déclaration de guer
re. La résolution sera adoptée dans le cou
rant de la soirée.
Le président-la signera, aussitôt, et de
main les nations neutres seront officielle
ment informées de l'existence de l'état de
guerre entre l'Allemagne et nous .’— (Daily
Mail).
{Une dépêche Radio dit que les différents
groupés -de la Chambre se sont réunis sous
la présidence des chefs de partis pour s’eriç.
tendre afin -d'éviter tout' nouveau retard.) ■
Washington, 5 avril.' — Le débat, à la
Chambre de la résolution de guerre s’est
poursuivi comme une simple formalité. Les
sièges des députés et les galeries étaient à
peine remplis.
Le désir des représentants du parti gou
vernemental est de donner à tout adversai
re des facilités pour parler. Le vote avant
l’ajournement à ce soir est assuré, et alors,
la résolution une fois signée du Président,
l’état de guerre entre les Etats-Unis.et l’Al
lemagne. sera formellement un fait accom-
pli.' - . ; . •
Le début de la séance de la Chambre
« Washington, 6 avril. — C’est M, Harri-
son qui a pris le premier la parole à la
Chambre: Pariant de la nécessité cie .crédits
importants pour la fabrication, des muni--
tions, il a dit : « Si quelqu’un,’ ici ou ail
leurs, a quelque objection à formuler con- :
tre la conduite que les-Etats-Unis vont te-:
nir, je propose qu’il s’adresse directement
au Kaiser et à Bethmann-Hollweg, au
Reichstag et à Zimmermann, l’auteur de
.cet échantillon remarquable de culture qui
s'appelle la note au Mexique I »
M. Plood, président de la commission,
des affaires étrangères, a dit : « L’heure
n’est plus aux arguties. 11 faut faire face
aux sacrifices et aux dangers. C’est l'e. de
voir d'une^riation patriote et courageuse. »
. Un amendement présenté par M. Britten,
représentant de lïilinois, du 1a nuance pa
cifiste, tendait à empêcher la prise en con
sidération de l’envoi d’un corps expédition
naire en Europe. L’attitude de la'Chambre
fut telle qu’il apparut clairement que l’a
mendement ne recueillerait «que cinq ou
six votes.
Washington, 6 àvriL — A la Chambre, le
débat s’est ralenti dans l’après-midi, car
tout le. monde est d’avis 1 que la résolution
sera adoptée avec une énorme majorité.
Dès que le vote passera les orateurs veu
lent seulement expliquer leurs raisons.de
changement d’opinion.
A un certain moment, le nombre des
membres présents a diminué au point qu’il
n’en restait qu’une centaine ;' mais les ora
teurs ont été écoutés avec attention.
La Chambre s’est de nouveau remplie
lorsque le leader démocrate Kitchin a pris
la parole ; on attendait qu’il appuie le gou
vernement, mais dans un discours haineux,-
il a attaqué la résolution en disant : « Le
pays n’est pas envahi, aucun droit vital
n’est contesté. On nous demande de faire
cause commune, avec la France et l’Angle
terre. Sommes-nous certains que le vrai
motif soit l’attentat à la vie des.citoyens
américains' et pas plutôt la destruction des
marchandises américaines. »•
Le député républicain Siegel a annoncé
qu'il voterait la résolution quoiqu'il ait été,
averti que s’il agissait ainsi, on essaierait:
d’empêcher sa réélection. — (Havas).
17 milliards de crédits.
Washington, 5 avril. — Le gouvernement
ciemande .au Congrès le v-pte d'urgence de
3 milliards 400 millions de dollars, dont
• 2 milliards 930 millions pour l’armée et le
reste pour la marine.
Pas de demi-guerre
Washington, 5 avril,
déclaré :
■ Le Président a
« La nation doit- entrer en guerre de tout
cœur et ae toutes ses forces ; cç ne doit pas
être, une demi-guerre. »
Ce que fut la séance du Sénat
" Washington, 5 avril. — Le vote écrasant-
du Sénat a passé hier soir-quelques iniqu-,
tes après 11 heures. La séance a duré treize’
heures d’affilée, sans répit, sans même une'
collation. L’Assemblée s’est ensuite a jour-:
née à demain, après le yote de la Cham
bre.
M. Lansing était dans'la galerie des am
bassadeurs. Il est- resté jusqu’à la fin.
M. Ritter, ministre de Suisse, était absent
.quand le vote a eu lieu,
Le discours du sénateur Lodge .fut le
clou de la séance. Parlant de la-nécessité
d'abolir la puissance dés Hohenzollern et
des Habsbourg' « pour leur substituer la
volonté' dés peuples «libres de la terre »,
AL Lodore a dit : u Nous obtiendrons ce ré
sultat et, quand.ee sera fait, .nous pour-’
rons dire que nous n’aurons pas combattu
en vain. » — (Daily Mail.)
Le message Wilson expurgé
par la censure allemande
"New-York, 5 avril. — On mande de Co
penhague à l’Associated Press : '
.. Jusqu’à présent, le' public allemand
n’ayant pas reçu communication in-extenso
du discours du Président Wilson, ignore
absolument l’argumentation du Président.
Les journaux allemands publient'- un
compte rendu expurgé du message Wilson
avec des en-têtes qui laissent cro’ire qu’il est
in-extenso, La censure allemande s’est li
vrée à un" travail vigoureux d’échoppage et
-de remaniements. _ -
Quand on compare la version reçue de
Copenhague, on constate notamment l’ab:
sence dans la version allemande de toute
allusion à la conduite des agents de change
aux Etats-Unis. > ‘ ’
978” JOUR DE LA GUERRE
Communiqué
(8 AVRIL, 14 HEURES)
‘ Sur le front de la Somme à l’Oise, la
lutte d’artillerie s’est maintenue assez vive
pendant .la nuit
; Una oontre^ttaqtid' âllemande, exécutée
après un bombardement violent sur - nos
positions au nord de la fermé de la Folie,
a été. arrêtée net par nos tirs de barrage.
Renoontres de patrouilles à la cote 116
(nord-est de la Folie) et dans la région
de Beautor (ouest de La Fère).
Au sud de l’Oise, nog& avona réalisé des
progrès sérieux au-nord de Landricourt.
Pas de changement entre l’Ailette et
l’Aisne.. "■
- Au nord-oueat de Reims, nos contre-at
taques à la grenade noue ont permis de
proigreeeer et de y râoccuper de nouveaux
éléments de tranchées.
' Canonnade intermittente sur le reste du
front.
[La ferme de la' Folie est située au sud-est
de Saint-Quentin.] . .
Dernières MoMvetîes
L’AMERIQUE MOBILISERA V
TROIS MILL IONS D’HOMMES
,. New-York, 5 avril,.— Jeudi matin, le pro
jet d? loi', établissant - Je service militaire.
oblî)gatôirè"séra ■'dépo'sé 'au 'Corigrès par le
War : Office, aussitôt la guerre définitive
ment votée.
Le' projet do loi appellera sous- les dra
peaux, tous les. jeunes gens de dix-hpit à
vingt-quatre ans, ce qui, d’après la statis
tique officielle,- représenterait un contin
gent de six millions d’hommes. De^ larges
exemptions réduiront ce chiffre. Tous les
-hommes mariés, tous-lés ; hommes employés
actuellement dans l’industrie de-la guèrre,
et tous ceux physiquement incapables,"se-,
ront' exemptés du service.
Malgré ces exemptions, le nombre idés
citoyens appelés, d'après le, Times, dépas
sera trois millions d'hommes.
La première armée de cinq cent mille,
hommes, sera choisie par voie ae tirage au
sqrt-ou tout autre moyeh parmi ces trois’
-millions d’appelés. - ,
L’ESCADRILLE AMERICAINE PORTERA
8ES COULEURS NATIONALES
. New-York, 6 avril. Deux à trois mil
liers, de-volontaires se sont déjà présentés
pour, contracter un engagement dans- les
escadrilles d’aviation américaines qui ser
viront en France. Parmi cés volontaires
figure le fils unique du ministre de l’in-,
térîeùr, M. Lahè. L’.escadi’ille Là Fayette,,
qui est au front français, sera désormais-
autorisée à porter les couleurs américaines.
DES ALLEMANDS
AURAIENT DÉBARQUÉ SUR LES COTES
DU MEXIQ UE
Washlnprton, 6 avril. — Le député Miller a déclaré
avaient débarqué des hommes sur la céte.occldentale
du .Mexique et que des officiers allemands instrui
saient les Groupes de rebelles du général Villa.
M. Lansing. a refusé de confirmer ces révélations.
— .tHavas).- -
UN CHAMPION DE BOXE OFFRE SON
CONCOURS AU. PRESI DENT WILSON
New-York, 5 avril. Jess Willard, le
champion de boxe (poids lourds); a télé
graphié à M. Wilson : « Je suis prêt à com
battre. Quand aurez-vous besoin de moi,?»
—■ [Daily Mail.)
Bâle, 5 avril. — On mande de Berlin :
Le chancelier est rentré le 4, avril à Ber
lin, après'être resté deux jours au grand
quartier général.
Vacances parlementaires
Dessin de Jodelet
û ' *j* { ï'J ,k4 >
— Moi, je. suis certain d'être bien ac
cueilli par mes électeurs.
...?
— Je leur parlerai des restrictions à
Paris, ça leur fait toujours plaisir „
L’ennemi a accumulé les défenses, maisjfa)
rapidité de l’avance anglaise le met
partout en péril
. Loiidres, 6 avril. — L’envoyé spécial 'du
Daily Mail aux. armées ' britanniques’ en
France télégraphie en date du 4 avril : >
, « Saint-Quentin est maintenant beaucoup]
plus visible qu’il n’était, .la couche dê neige
en est partiellement;la cause.
. « La partie de là ville qui s’étage sur leq
collines; et * auprès des défenses de campa
gne allemande ont été méthodiquement
anéanties. Mais, jusqu’à présent, le centra
de la ville n’a pas autant souffert.
«.Je connais des officiers qui sont*inten
sément fiers des nouveaux , exploits :de
leurs régiments, non seulement au çombjat,
.mais dans l’art d’organiseb je terrain con
quis. J’ai parcouru une vingtaine de kilo
mètres, sur le champ de bataille de la:
Somme, en fine demi-heure j et mon auto
n’a pas été.arrêté par les anciens entùn*
noirs et le passage de la t Somme.
« Ici et là, surgissent ldés' ponts et. d|e9
gages avec une promptitude magique. .
, « .Saint-Quentin est-peut-être le; point la
plus .solide du front-de Hindenhurg, à l’ess-
ceptioji. toutefois de. Quéant. -- .
« Les défenses qui- encerclent complète
ment la ville .semblent', être tout à-fait ,au
point.- Il est cependant de -toute évidence,
que-la rapidité de notre progression con
traint l'ennemi, à faire, -sur divers 1 points,
des contre-attaques ..vaines et coûteuses,
malgré ees. défenses qui devaient permettre
une résistance'facile. . ' ;
a Et dans les lieux les plus inattendus,
les. batteries'd’artillerie - (qui n’ont jamais
.été, mieux. .approvisionnées), dispersent b 1 *
lasshblement les concentrations ennemies,
et nivellent-les ceintures de fils de fer bar
belés du front Hindenhurg. »
Défi au B résil
.lie torpillage du a Parana » peut avoir
de graves conséquences
■ Le torpillage, à dix milles de Barfleur,
du navire brésilien Parana, par un sous-
marin allemand, a fait-trois victimes par
mi l’équipage. ’
Sans préjuger de l’attitude du cabinet de
Rio, on peut dire cependant que le nouvel
exploit de là piraterie allemande est ùn
acte lourd de conséquences,
- On- se rappelle que le Congrès brésilien;;
a .tenu déjà à inscrire à son procès-verbal
l’éloquent réquisitoire de M. Ruy Barbosa,
contre lés crimes du militarisme prussien.
■Le ministre des affaires étrangères, en
réponse à la note de Bethmann-Hollweg,
avait formellement déclaré qu 'il 4 tiendrait
l'Allemagne responsable de la destruction
des biens brésiliens et de la. perte des vies.
De plus, il avait, signalé à l’Amiraiité gèr-
le,départ; s».us; .pavjllon.;:brésiîœn-
de vapeurs ’ pour TEutope. ' .
Le message de M. Wilson reçut de la
presse brésilienne un accueil particulière'»”
ment enthousiaste.
Le Havre, 6 oyril. — Le bateau brésilien
Parana, qui a été torpillé, le 3 avril, en
Manche, jaugeait à peu près 4.000 tonnes.
Le navire portait un équipage de 44 hom
me?, dont 3, on le sait, ont disparu ; .il a
été torpillé sans avertissement.
'.Conférence ministérielle à Rio v
Rio-de-Janeiro, 6 avril. — Le présidént
Wenceslao Braz a reçu, par l’intermédiaire
du ministre des affaires étrangères, M.
Laurq Muller,, une communication du mi
nistre du Brésil à Paris, M. Olyntho
Magàlhaés, sujet' du torpillage du
^Parana. il- va convoquer immédiatertiènt
'les membres'du ministère.
LA VIE PRATIQUE
- . DEMAIN ' !
BËH0RSTBATI8R PSBUfliE
MARMITE RBBfÉHERRE
Nous n’allons pas nous vanter d’avoji
découvert la Marmite.. Norvégienne, dont
l’idée est vieille comme le monde 1 Mais
nous pensons ..qu’à l’avoir fait fonctionner
devant des. milliers de lecteurs, nous avons
écarté .la grande difficulté qui se présen
tait à leur esprit, puisque après nous avoir
vu nous en servir, ils Bavent désormais que
l’opération est à la portée de tous.
Aussi entendons-nous persévérer jusqu’à
ce que tout le monde nous-ait entendus et
compris. , tg
Demain samedi, à deux heures et demie t
et après-demain dimanche, à la même
heure, au Pavillon de l’Elysée, avenue, des
Champs-Elysées, au coin de l'avenue Ma*
rigny, nous ferons une démonstration nou
velle publique de la Marmite Norvégienne «
Mlle Rachel Boyer, Présidente de l'Union
et c’est ainsi ,qu’elle a, du meilleur cœur*
accueilli cettè œuvre parmi ses
Nous ne doutons pas que les autorités ad-,
ministratives de la Ville de Paris, qui ont*
tant à faire au point de vue de TàBroent&ri
tion ' de la population parisienne en -ccuM
bustibles, ne donnent : toute leur attentSon 1 !
à cette question de la Marmite Ncrcé-j
gienne qui, généralisée, peut permettre $4
faire faire ' à chacun des foyers de Psafs^ 4
une économie de 80 0/0 de combustible.
Le Pavillon de l’Elysée appartient êùlfeôS
Ville de Paris; nous bénéficions donc- ’ "
son hospitalité et notre -gratitude poxen-e
sera double, de la voir s’associer à
expériences si pratiques.
Demain, nos visiteurs et nos visiteuseB,
ne verront pas fonctionner moins de sid,
marmites : simple, double, en hauteur, en]
largeur, carton à chapeaux, lessiveuse ; xls
verront aussi. la « trotteuse », la petite
marmite norvégienne de manchon. Les '
plats seront cuits sur le gaz; pendant les
cinq, dix ou vingt-cinq minutes convenues,.
et enfermés ensuite dans, leurs caisses.
L'ouverture des diverses caisses aura iâetu
d partir de deux heures et demie.
(Métro : station des Champs-Elysées, i—
Le Pavillon de l'Elysée est au coin de l'ave*
nue Marigny et de l’avenue des Champs-
Elysées, à droite du Guignol.)
Recettes
Grillades de farine de mais "
Mettez dans une marmite un demi-litre de
lait, un demi-litre d’eau et faites bouillir.
Délayez, d’autre part, avec soin S50 grain*
î H - . -**„«*■ *.y * :
ABONNEMENTS D'UN AN >
Paris 20 fr Province 24 fr.
Etranger 35 fr.
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■
rm^tfffrugii
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|
Le Journal de Paru *
• n.",
• f-
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Directeur : LEON BAILBY
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Le Journal dovPan*
Vendredi soir
6 AVRIL
1917
P"*-*’"' Mf '■■■ - ^
: .' ; RÉDACTION '& ADMINISTRATIOH ;
12,ruocIa Croît», nt et 27,ruedc« Jeùniun
PARIS <2») ,
TàipW dit 02-Î3. 30-27’ SO-87 '.
. , , . PiUicitf - Lotme I8-37 ...
LES PETITS ET LA GUERRE
L’enfant, qui est la promesse du 'do
main parmi les tristes réalités du jour,
le petit être, dont les grands doivent ar
rêter les- larmes dans le pli adouci d’un
sourire, la-fleur humaine qui grandit
dans la chaleur de. la famille péut. de
venir là plus ' sombre chose parmi les
noires visions de la guerre. »
. Il n’est pas un .être, si .calme soit-il,
qui ne tremble et qui ne s’émeuve sur le
sol .de France à cette idée : le flot alle
mand, en reculant; laisse, parmi les dé
bris et les ruines, les vivants souvenirs
d’une violence gui dura trente mois. Par
.la crainte ou par la force; le reître a
imposé .à des femmes de France le deuil
de honteuses maternités.
Machiavel adi't quelque part :,« Quand
’ le Barbara se sert des lois; c’est pour
affirmer sa barbarie. » Et ce mot revient
quand on apprend que l’autorité alle
mande, dans les villes occupées,!a forçé
les soldats à reconnaître les enfants-de
la-violence : légalement, dés fils d’une
femme française porteraient le nom exé
cré du barbare passant. -
L’heure n’est pas de chercher les vils
motifs de cette complication dans le
crime. Mais il faut regarder en face les
conséquences; de ces naissances. Il faut,
avec la pudeur des mots et des pensées,
‘ aller aux cpnsciences douloureuses, que
la guerre laisse dans le doute et l'aban
don. *
Puisque des hommes ennemis ont
poussé l’ivresse de la haine jusqu’au
crime .contre la faiblesse morale ou phy
sique des femmes, puisqu’une, généra
tion sort de ces attentats, il faut se de
mander quelle sera la situation des seuls
innocents. Car ces. enfants, odieux par
lè père, restent irresponsables du crime
qui les fit .naître. '
On 'a dit'que des prêtres catholiques
avaient, du haut de la chaire ou dans
îe secret .de la confession] autorisé l’a
vortement en . cette affreuse' occasion.
Mais, ce disant, on a m6nli. Car aucun
des hommes qui élèvent chaque matin
l’hostie vivante vers un Dieu créateur,!
aucun prêtre n’a pu autoriser le crime
contre la vie.;
L’évêque de Gand à posé cette question,
au Saint-Offlce da Rome : .
« Quelle* devra ' être la conduite de
l’Église et quelle sera,- au point de vue
de la famille, le sort de l’enfant né de
la violence faîte à une femme pendant
les horreurs de la guerre* ? » . - -
La réponse du Saint-Office ne viendra
pas en grande hâ^e. Ce tribunal, comme
l'Eglise, dont il est le bras armé, a hor->
reur de l’actualité. Mais la réponse est
écrite dans tous les livres célèbres des
canonistes : le cardinal Bellàrmin, Sua
rez, Graisson donnèrent en leur temps
dés solutions que, les papes ont ratifiées.
C’est un. dogme de la croyance chré-,
tienne que les futurs êtres, aussi bien
que les enfants nés viables, ont une âme
dont les destinées' sont immortelles.-
L’Eglise protège contre le, médecin ces
espoirs d’existence, même s’ils ne' doi
vent pas devenir des vivants. Les théo
logiens lès plus illustres affirment que
l’instant de la conception crée à la fois
le corps qui est l’écrin et l’âme qui est.
le joyau:
Tout, même la vie de 1$ mère,- doit
être sacrifié pour sauver l’enrant.
L’Eglise,-cette éternité sur laquelle .les
heures ne posent, pas leurs bruits éphé
mères, a décidé de tout temps que l’être,
à peine créé, est plus, sacré que la mère,
parce qu’il est sans défense.
Ceux-là comprendront qui ont assisté
à.ce spectacle : une femme restée éten
due sur la douloureuse blancheur d’un
lit. Et, dans le silence, le médecin de--
mande : « Qui doit être sauvé, la mère
ou Fenfant ? » Rome répond : « Il est
interdit de pratiquer la craniotomie,
même lorsque, faute de 1 cette opération,
la mère èt Fenfant périront tous deux,
tandis (pie cette opération, en. faisant
mourir Fenfant, pourrait sauver ,1a
mère. » . ■ , ,
Pour mieux préciser, l’Inquisition a
étendu sa défense à toute opération qui,
* à un moment quelconque de la gros
sesse, mettrait en péril la vie de l’en
fant futur ».
QU’on nè dise pas qu’il s’agit ici de
l’enfant légitime. L’Eglise romaine, plus
libérale que la loi des révolutions,; a,
de tout temps, proclamé les droits du
. bâtard égaux, au point de vue . social,
à ceux de Fenfant du mariage.
Les papes ont protégé çontre la société
l’enfant adultérin. Le droit canonique,
confûs sur d'autres sujets, reste ferme
et clair dans cette héroïque attitude :
« L’enfant né de l’adultère n’a pas
droit aux biens du mari légitime. Mais
la femme doit, pour l’élever, prendre
sur son bien si elle en a, sur des priva
tions qu’elle s’impose si elle est sans
fortune. »
Et, d’ailleurs, le grand maître de la
jurisprudence canonique ajoute :
.« Si l’enfant naît d’un viol certain,
0 convient de distinguer. Si la mère est
fille, elle doit éieverson enfant comme
si elle Favait eu de sa volonté. La fa
mille de la jeune fille doit pourvoir aux
besoins de l’enfant et lui éviter la con
naissance de son origine. Si Fenfant naît
d’un attentat commis contre une femme
mariée, le mari n’a aucun devoir, mais
celui dé la femme reste entier. »
Et Bellàrmin, "quittant la science du
canoniste pour parler en philosophe, hu
main, ajoute : .
« Âu surplus, sauf- dans l'horreur’'des
guerres, il'faüt prendre désinformations
sérieuses.,avant - de croire à la violence
dont se plaint une femme. »
-Ges textes etçent âutres font'connaître
d’avance la réponse qùè’FEglise fera aux
questions de l’évêque. , '
L’enfant est sacré; toujours et. en tout
temps. Il est la fleur fragile qu’il faut
protéger, même quand la plante s’élève
sur les plaines dè carnage, dans l’épou
vante du glaive et du canon, au souffle
de l’ivresse nocturne et de la lâcheté
virile.
JEAN DE BONNEFON',
Demain :
VICTOR CAMBQN.
Leu rs cri mes
Là commission instituée par décret du 23
septembre 1914 en vue . de - constater les
actes commis .par l’ennemi en. violation du
droit des gens et qui.se. compose-de MM.
Payelle, premier président de la Cour des
Comptes,, Armand Mollard, ministre pléni
potentiaire, Maringer, conseiller d’Etat,
Paillot, conseiller à la Cour de cassation,
procède à une enquête. ; approfondie dans
les parties reconquises des -départements
de l’Aisne, de l'Oise et de la Somme.
Dans toutes les villes et commune^..oïl.
elle s’est transportée; là «commission a re
levé d’innombrables faits de vandalisme
et de barbarie à la charge des armées al
lemandes. — (llavas.) - t
Les prisonniers de guerre
Le Gouvernement français vient - de
décider que les prisonniers de guerre ne
seront employés à des travaux dans la
zone des armées qu’à 30 .kilomètres au
moins de la ligne de feu.
Conformément aux engagements pris
par le Gouvernement allemand, les.pri
sonniers français qui avaient été envoyés
au début de février dans la zone des
étapes allemande devront être ramenés
à très bref délai dans leurs .anciens
camps. ' ,
Santiapo-de-Chili, 4 avril.-— Le journal
chilien El Mercurio, parlant de la déclara
tion dé guerre imminente, dit : « Joignons-
nous aux Etats-Unis, .pacifiques gardiens des
lois internationales. >. — (Daily Mail.)
—M,.., .."t I 1 " . ..*» ' ^
NOTES DE GUERRE
.■A-AV'yC.'*?*!
Rien nè vaut d’avçir. vü. Et saint Thomas
avait décidément raison quand fl préten
dait toucher le miracle avant d’y croire.
C’est un miracle aussi que ce magnifique
effort anglais, que je viens de constater, au
cours de trois journées de voyâge sur le
front Artois et Somme. On aimerait àcon-,
vier à la même visite quelques correspon
dants de journaux boches. Ils seraient, au
retour, moins affirmatifs sur « le génie»
d’Hindenburg,-
• Car il leur faudra prévoir encore une
faillite sur ce chapitre. Le génie de'leur,
grand stratège/ c’est d’avoir compris, par
la dure leçon des choses, que ça ne pouvait
plus durer. Il faut voir les vailées de l’An
cre et de la Somme, ces champs; de dévas
tation aujourd’hui retombés dans, un chaos
qui semble antédiluvien, pour comprendre
que les Boches se sont en allés par force.
La bataille de la Somme leur a donné-le
premier avertissement, lis ont senti alors
la parfaite cohésion des forces franco-an
glaises, leur volonté offensive; ils ont cons
taté que l'Angleterre, installée dans - le
plein rendement de ses usines, de guerre;
ne leur laisserait plus une heure de répit.:
En fait, depuis juillet 1918, la lutte n’à
pas cessé un instant. Les canons anglais,
succédant aux nôtres, ont pilonné, marte-;
lé, écrasé, retourné la terre qu’il s’agissait
de reprendre à l’envahisseur. Les bons
Toramies ont ‘fait le reste.
Aujourd’hui, après tant d’efforts, ils com
mencent à toucher le fruit de leüTs peines.
Le repli allemand, qui a libéré villes et vil
lages, laisse voir des preuves inespérées
du succès de nos offensives,. tranchées; ;
inhabitables, positions détruites, cimetières
où dorment, par milliers, des ennemis,
bien plus nombreux que tous leurs bulle-,
tins ne l’avaient jamais avoué.
Cependant, l’armée anglaise avance et
s'installe. Les soldats couchent sous la
tente, en terrain conquis, joyeux de ce
retour à une guerre de. moùvement qu'ils
n’espéraient plus. Les services de l’arrière
où se marque toute la riche méthode bri
tannique, assurent l'installation des hom
mes, la réfection, des routes, le rétablisse
ment des voies ferrées. Et voici la grandè
ligne Paris-Lille qui avance de trois kilo
mètres par jour. Jusqu’à cette belle divi
sion de la Gardé, qui a quitté la parade
des Palais royaux pour le' dur-métier de
pionniers, et qui Tend aux troupes et aux
convois une circulation modèle !
Cependant le canon qui ne. s’arrête pas,
indique toute l’activité d’un front, ten
du d’Arras à Saint-Quentin, et qui continue
sa pesée. L’artillerie lourde à, cessé d’être
immobile. Elle suit les troupes,en marche,
alimentée de près par les chemins de fer
à voie étroite. ■ La pierre manque ? On
prend les briques des maisons.écrasées. Le
bois ? Une scierie débite le bois des forêts
prochaines. Les camions lourds sont là par.
milliers, les hommes par centaines . de
mille, les munitions par millions. Quel
contraste entre ce?' champ? de dévastation
laissés. par l’ennemi en retraite,- et cette
vie restaurée pas à pas, - grâce au patient
effort anglais I J’y. reviendrai demain;
'..../ LÉON. BAILBY
lutte d’artillerie §s poursuit
sur le front de la Somme à l’Oise
Progrès sérieux au nord de Landricourt
et au nord-ouest de Reims
.6 AVRIL. — Les positions Ilindenburg
n'arrêtent pas l'armée de George V.
La dispersion des points nommés par
le dernier communiqué du maréchal
Hftig indique que Vavance ’s'est faite de
front sur toute l'étendue de la ligne.
Le village de Ronssoy , celui de Basse-
Boulogne , les bois compris entre Havrin-
court et Metz-cn-Couture sont les der
niers points4>ù l'on annonce- des progrès.
Ils s'échelonnent■ sur un front compris
entre les routes de Pêronne à Bohain
et de Bapaume à Cambrai. Nos frères
d'armes font des prisonniers , prennent
des mortiers de tranchées et des mitrail
leuses.
* *
Devant les lignes françaises , on assiste
—-le texte du communiqué le montre
bien, — à une partie très serrée*'
ri Les duels d'artillerie qui se sont pro
duits devant Saint-Quentin et au sud de
l'Ailette, les coups de main tentés par
l'ennemi en, Argonne, les escarmouches
de,la,rive gaucïie de la Meuse, l'attaque
allemande: qui s'est développée au nord-
jQ3iqsL.deReims sur,un-front de 2,500 mè^
très, tout 4 cela est suivi d'une riposte
immédiate et vigoureuse. Ùn sent que les
deux adversaires tendent leurs nerfs et
cherchent le coup dur.
.. U affaire du nord-ouest de Reims a été,
pour commencer, un échec complet pour
l'ennemi. Il voulait, on en a la preuve,
nous rejeter de là rive gauche du canal 4
de l'Aisne dans la région, de Berry-au-
Bac.
* *
Au sujet de la retraite stratégique de
Eindenburg,.les journaux allemands ont
l'air de commencer à devenir un 4 peu
plus bavards.
Une revue de Munich, tout en rendant
hommage à l'abnégation des troupes al
lemandes, se demande «t ce que devien
nent ces gages dont le chancelier parlait
avec, tant de fierté dans un discours resté
fameux », et elle va jusqu'à dire :
« Nous pouvons imaginer une situation'
militaire qui semblablement nous oblige
rait dans l'avenir évacuer 4 des territoires
considérables en Alsace-Lorraine ou dans
les, contrées frontières de l’Allemagne.
Et le ministre de la guerre prussien,
le général von Stpin, avoue que la raison
de la retraite a été l'infériorité indiscu
table de l'artillerie allemande devant
l'armée franco-anglaise :
« <..La situation a été telle que. notre-ar
tillerie n'a pas été proportionnée d la quan-\
titè de l'artillerie ennemie.
« N’oubliez pas que, dans. ee, secteur,,,l'en
nemi a toujours eu Une énorme supériorité
sur nous. Par exemple, en face, de nos
corps de cinq divisions, toute l'armée an
glaise • et 1 quelques divisions françaises,-
avec une artillerie formidable, tenaient le.
front. La suprématie ennemie y à été-très
grande. . s ».
« l'insisté sur ce point ,. continue le mi
nistre prussien. Notre situation est com
préhensible si, l'on .songe que . les . armées
allemandes et celles de leurs alliés doivent
défendre un front qui s'étend de la mer du
Nord jusqu'à la Suisse, de la Baltique à la
mer Noire, toute la Macédoine, toutes les-
frontières , d'Asie, toute la frontière ita-
iienne..--n •
' La suprématie ennemie s'est manifestée
aussi dans les airs, » '
Mais alors, ils sont battus / ■■*
C'est la confirmation éclatante de'ce
qu'écrivait il y a quelques jours le gêné--
ral de-Lacroix :.
■« Nous avons mis nos adversaires en
présence de dispositions tactiques telles
qu'ils ont dû reconnaître que-la partie était
perdue pour eux. 4 Pour éviter une défaite
certaine, 4 à brève échéance, ils nous ont
cédé la place. » ,
Ef 7e Times, si réservé d'ordinaire :
« Il n'ij a pas ici .de positions abandon
nées, pas de tranchées et pas de défenses :
il n'y a que ce marais infini de boue et
de limon que nos canons pilaient; pilaient
jour et nuit, jusqu’au moment où nos
baïonnettes arrivaient. Ne nous y trompons
pas r ies Allemands ont fui de tout ce front
parce qu'il était intolérable d’y,rester. Leur
stratégie a été lk stratégie de la défaite
TOTALE.'» . i
Le Nouveau-Monde contre les Barbares
DES ETATS
POUR LA GUERRE
La Constitution américaine veut que le
Sénat et la Chambre votent séparément la
résolution de guerres Le Sénat a voté:
Le vote de la Chambre des représentants
est’acquis d son tour.
La Chambre s'est réunie hier à dix heu
res {seize heures à Paris). Elle a dû rester
en séance jusqu'à une heure assez avan
cée. Or, .on sait que quand il est minuit à
Washington, il' est. six heures du matin
ici. L'Assemblée avait décidé de ne pas se
séparer avant le vote final.
Il-y aura ■ ensuite, séance plénière des
deux Assemblées ; mais les deux votes së-
parés acquis, , le vote final n’apparaît plus
’ que- comme tme confirmation qui:doit se
produire automatiquement.
■D'une- heure à Vautre, les Etats-Unis se
ront donc officiellement en guerre avec
l 'Allemagne.
Le vote de la Chambre
Washington, 6 avril. — La Chambre
américaine des représentants a voté la mo
tion en faveur de la guerre. ■
(Une dépêche de l’agence Havas confirme.la
même nouvelle.) . ,
Washington, 5 avril; — La Chambre des
représentants a poursuivi toute la journée
les.débats-sur la-déclaration-de guerre. Les
députés* .pacifistes font tous leurs efforts
pour retarder lo vote, et prononcent d’in
terminables discours. Il n’en est pas moins
certain que la résolution, sera votée à une
formidable majorité, liais, à la suite de
cette, obstruction, lé voté, qui était attendu
pour la fin de l’après-midi, ne sera proba
blement acquis que dans le courant de la
nuit. ■
. On fera aussitôt toute diligence potir que
le Président puisse signer immédiatement
la déclaration d? guerre,— (Agence Radio).
Majorité écrasante à la Chambre
New-York, 6 avril. —. Là Chambre dés
.Représentants compte une majorité écra
sante en faveur de la déclaration de guer
re. La résolution sera adoptée dans le cou
rant de la soirée.
Le président-la signera, aussitôt, et de
main les nations neutres seront officielle
ment informées de l'existence de l'état de
guerre entre l'Allemagne et nous .’— (Daily
Mail).
{Une dépêche Radio dit que les différents
groupés -de la Chambre se sont réunis sous
la présidence des chefs de partis pour s’eriç.
tendre afin -d'éviter tout' nouveau retard.) ■
Washington, 5 avril.' — Le débat, à la
Chambre de la résolution de guerre s’est
poursuivi comme une simple formalité. Les
sièges des députés et les galeries étaient à
peine remplis.
Le désir des représentants du parti gou
vernemental est de donner à tout adversai
re des facilités pour parler. Le vote avant
l’ajournement à ce soir est assuré, et alors,
la résolution une fois signée du Président,
l’état de guerre entre les Etats-Unis.et l’Al
lemagne. sera formellement un fait accom-
pli.' - . ; . •
Le début de la séance de la Chambre
« Washington, 6 avril. — C’est M, Harri-
son qui a pris le premier la parole à la
Chambre: Pariant de la nécessité cie .crédits
importants pour la fabrication, des muni--
tions, il a dit : « Si quelqu’un,’ ici ou ail
leurs, a quelque objection à formuler con- :
tre la conduite que les-Etats-Unis vont te-:
nir, je propose qu’il s’adresse directement
au Kaiser et à Bethmann-Hollweg, au
Reichstag et à Zimmermann, l’auteur de
.cet échantillon remarquable de culture qui
s'appelle la note au Mexique I »
M. Plood, président de la commission,
des affaires étrangères, a dit : « L’heure
n’est plus aux arguties. 11 faut faire face
aux sacrifices et aux dangers. C’est l'e. de
voir d'une^riation patriote et courageuse. »
. Un amendement présenté par M. Britten,
représentant de lïilinois, du 1a nuance pa
cifiste, tendait à empêcher la prise en con
sidération de l’envoi d’un corps expédition
naire en Europe. L’attitude de la'Chambre
fut telle qu’il apparut clairement que l’a
mendement ne recueillerait «que cinq ou
six votes.
Washington, 6 àvriL — A la Chambre, le
débat s’est ralenti dans l’après-midi, car
tout le. monde est d’avis 1 que la résolution
sera adoptée avec une énorme majorité.
Dès que le vote passera les orateurs veu
lent seulement expliquer leurs raisons.de
changement d’opinion.
A un certain moment, le nombre des
membres présents a diminué au point qu’il
n’en restait qu’une centaine ;' mais les ora
teurs ont été écoutés avec attention.
La Chambre s’est de nouveau remplie
lorsque le leader démocrate Kitchin a pris
la parole ; on attendait qu’il appuie le gou
vernement, mais dans un discours haineux,-
il a attaqué la résolution en disant : « Le
pays n’est pas envahi, aucun droit vital
n’est contesté. On nous demande de faire
cause commune, avec la France et l’Angle
terre. Sommes-nous certains que le vrai
motif soit l’attentat à la vie des.citoyens
américains' et pas plutôt la destruction des
marchandises américaines. »•
Le député républicain Siegel a annoncé
qu'il voterait la résolution quoiqu'il ait été,
averti que s’il agissait ainsi, on essaierait:
d’empêcher sa réélection. — (Havas).
17 milliards de crédits.
Washington, 5 avril. — Le gouvernement
ciemande .au Congrès le v-pte d'urgence de
3 milliards 400 millions de dollars, dont
• 2 milliards 930 millions pour l’armée et le
reste pour la marine.
Pas de demi-guerre
Washington, 5 avril,
déclaré :
■ Le Président a
« La nation doit- entrer en guerre de tout
cœur et ae toutes ses forces ; cç ne doit pas
être, une demi-guerre. »
Ce que fut la séance du Sénat
" Washington, 5 avril. — Le vote écrasant-
du Sénat a passé hier soir-quelques iniqu-,
tes après 11 heures. La séance a duré treize’
heures d’affilée, sans répit, sans même une'
collation. L’Assemblée s’est ensuite a jour-:
née à demain, après le yote de la Cham
bre.
M. Lansing était dans'la galerie des am
bassadeurs. Il est- resté jusqu’à la fin.
M. Ritter, ministre de Suisse, était absent
.quand le vote a eu lieu,
Le discours du sénateur Lodge .fut le
clou de la séance. Parlant de la-nécessité
d'abolir la puissance dés Hohenzollern et
des Habsbourg' « pour leur substituer la
volonté' dés peuples «libres de la terre »,
AL Lodore a dit : u Nous obtiendrons ce ré
sultat et, quand.ee sera fait, .nous pour-’
rons dire que nous n’aurons pas combattu
en vain. » — (Daily Mail.)
Le message Wilson expurgé
par la censure allemande
"New-York, 5 avril. — On mande de Co
penhague à l’Associated Press : '
.. Jusqu’à présent, le' public allemand
n’ayant pas reçu communication in-extenso
du discours du Président Wilson, ignore
absolument l’argumentation du Président.
Les journaux allemands publient'- un
compte rendu expurgé du message Wilson
avec des en-têtes qui laissent cro’ire qu’il est
in-extenso, La censure allemande s’est li
vrée à un" travail vigoureux d’échoppage et
-de remaniements. _ -
Quand on compare la version reçue de
Copenhague, on constate notamment l’ab:
sence dans la version allemande de toute
allusion à la conduite des agents de change
aux Etats-Unis. > ‘ ’
978” JOUR DE LA GUERRE
Communiqué
(8 AVRIL, 14 HEURES)
‘ Sur le front de la Somme à l’Oise, la
lutte d’artillerie s’est maintenue assez vive
pendant .la nuit
; Una oontre^ttaqtid' âllemande, exécutée
après un bombardement violent sur - nos
positions au nord de la fermé de la Folie,
a été. arrêtée net par nos tirs de barrage.
Renoontres de patrouilles à la cote 116
(nord-est de la Folie) et dans la région
de Beautor (ouest de La Fère).
Au sud de l’Oise, nog& avona réalisé des
progrès sérieux au-nord de Landricourt.
Pas de changement entre l’Ailette et
l’Aisne.. "■
- Au nord-oueat de Reims, nos contre-at
taques à la grenade noue ont permis de
proigreeeer et de y râoccuper de nouveaux
éléments de tranchées.
' Canonnade intermittente sur le reste du
front.
[La ferme de la' Folie est située au sud-est
de Saint-Quentin.] . .
Dernières MoMvetîes
L’AMERIQUE MOBILISERA V
TROIS MILL IONS D’HOMMES
,. New-York, 5 avril,.— Jeudi matin, le pro
jet d? loi', établissant - Je service militaire.
oblî)gatôirè"séra ■'dépo'sé 'au 'Corigrès par le
War : Office, aussitôt la guerre définitive
ment votée.
Le' projet do loi appellera sous- les dra
peaux, tous les. jeunes gens de dix-hpit à
vingt-quatre ans, ce qui, d’après la statis
tique officielle,- représenterait un contin
gent de six millions d’hommes. De^ larges
exemptions réduiront ce chiffre. Tous les
-hommes mariés, tous-lés ; hommes employés
actuellement dans l’industrie de-la guèrre,
et tous ceux physiquement incapables,"se-,
ront' exemptés du service.
Malgré ces exemptions, le nombre idés
citoyens appelés, d'après le, Times, dépas
sera trois millions d'hommes.
La première armée de cinq cent mille,
hommes, sera choisie par voie ae tirage au
sqrt-ou tout autre moyeh parmi ces trois’
-millions d’appelés. - ,
L’ESCADRILLE AMERICAINE PORTERA
8ES COULEURS NATIONALES
. New-York, 6 avril. Deux à trois mil
liers, de-volontaires se sont déjà présentés
pour, contracter un engagement dans- les
escadrilles d’aviation américaines qui ser
viront en France. Parmi cés volontaires
figure le fils unique du ministre de l’in-,
térîeùr, M. Lahè. L’.escadi’ille Là Fayette,,
qui est au front français, sera désormais-
autorisée à porter les couleurs américaines.
DES ALLEMANDS
AURAIENT DÉBARQUÉ SUR LES COTES
DU MEXIQ UE
Washlnprton, 6 avril. — Le député Miller a déclaré
du .Mexique et que des officiers allemands instrui
saient les Groupes de rebelles du général Villa.
M. Lansing. a refusé de confirmer ces révélations.
— .tHavas).- -
UN CHAMPION DE BOXE OFFRE SON
CONCOURS AU. PRESI DENT WILSON
New-York, 5 avril. Jess Willard, le
champion de boxe (poids lourds); a télé
graphié à M. Wilson : « Je suis prêt à com
battre. Quand aurez-vous besoin de moi,?»
—■ [Daily Mail.)
Bâle, 5 avril. — On mande de Berlin :
Le chancelier est rentré le 4, avril à Ber
lin, après'être resté deux jours au grand
quartier général.
Vacances parlementaires
Dessin de Jodelet
û ' *j* { ï'J ,k4 >
— Moi, je. suis certain d'être bien ac
cueilli par mes électeurs.
...?
— Je leur parlerai des restrictions à
Paris, ça leur fait toujours plaisir „
L’ennemi a accumulé les défenses, maisjfa)
rapidité de l’avance anglaise le met
partout en péril
. Loiidres, 6 avril. — L’envoyé spécial 'du
Daily Mail aux. armées ' britanniques’ en
France télégraphie en date du 4 avril : >
, « Saint-Quentin est maintenant beaucoup]
plus visible qu’il n’était, .la couche dê neige
en est partiellement;la cause.
. « La partie de là ville qui s’étage sur leq
collines; et * auprès des défenses de campa
gne allemande ont été méthodiquement
anéanties. Mais, jusqu’à présent, le centra
de la ville n’a pas autant souffert.
«.Je connais des officiers qui sont*inten
sément fiers des nouveaux , exploits :de
leurs régiments, non seulement au çombjat,
.mais dans l’art d’organiseb je terrain con
quis. J’ai parcouru une vingtaine de kilo
mètres, sur le champ de bataille de la:
Somme, en fine demi-heure j et mon auto
n’a pas été.arrêté par les anciens entùn*
noirs et le passage de la t Somme.
« Ici et là, surgissent ldés' ponts et. d|e9
gages avec une promptitude magique. .
, « .Saint-Quentin est-peut-être le; point la
plus .solide du front-de Hindenhurg, à l’ess-
ceptioji. toutefois de. Quéant. -- .
« Les défenses qui- encerclent complète
ment la ville .semblent', être tout à-fait ,au
point.- Il est cependant de -toute évidence,
que-la rapidité de notre progression con
traint l'ennemi, à faire, -sur divers 1 points,
des contre-attaques ..vaines et coûteuses,
malgré ees. défenses qui devaient permettre
une résistance'facile. . ' ;
a Et dans les lieux les plus inattendus,
les. batteries'd’artillerie - (qui n’ont jamais
.été, mieux. .approvisionnées), dispersent b 1 *
lasshblement les concentrations ennemies,
et nivellent-les ceintures de fils de fer bar
belés du front Hindenhurg. »
Défi au B résil
.lie torpillage du a Parana » peut avoir
de graves conséquences
■ Le torpillage, à dix milles de Barfleur,
du navire brésilien Parana, par un sous-
marin allemand, a fait-trois victimes par
mi l’équipage. ’
Sans préjuger de l’attitude du cabinet de
Rio, on peut dire cependant que le nouvel
exploit de là piraterie allemande est ùn
acte lourd de conséquences,
- On- se rappelle que le Congrès brésilien;;
a .tenu déjà à inscrire à son procès-verbal
l’éloquent réquisitoire de M. Ruy Barbosa,
contre lés crimes du militarisme prussien.
■Le ministre des affaires étrangères, en
réponse à la note de Bethmann-Hollweg,
avait formellement déclaré qu 'il 4 tiendrait
l'Allemagne responsable de la destruction
des biens brésiliens et de la. perte des vies.
De plus, il avait, signalé à l’Amiraiité gèr-
le,départ; s».us; .pavjllon.;:brésiîœn-
de vapeurs ’ pour TEutope. ' .
Le message de M. Wilson reçut de la
presse brésilienne un accueil particulière'»”
ment enthousiaste.
Le Havre, 6 oyril. — Le bateau brésilien
Parana, qui a été torpillé, le 3 avril, en
Manche, jaugeait à peu près 4.000 tonnes.
Le navire portait un équipage de 44 hom
me?, dont 3, on le sait, ont disparu ; .il a
été torpillé sans avertissement.
'.Conférence ministérielle à Rio v
Rio-de-Janeiro, 6 avril. — Le présidént
Wenceslao Braz a reçu, par l’intermédiaire
du ministre des affaires étrangères, M.
Laurq Muller,, une communication du mi
nistre du Brésil à Paris, M. Olyntho
Magàlhaés, sujet' du torpillage du
^Parana. il- va convoquer immédiatertiènt
'les membres'du ministère.
LA VIE PRATIQUE
- . DEMAIN ' !
BËH0RSTBATI8R PSBUfliE
MARMITE RBBfÉHERRE
Nous n’allons pas nous vanter d’avoji
découvert la Marmite.. Norvégienne, dont
l’idée est vieille comme le monde 1 Mais
nous pensons ..qu’à l’avoir fait fonctionner
devant des. milliers de lecteurs, nous avons
écarté .la grande difficulté qui se présen
tait à leur esprit, puisque après nous avoir
vu nous en servir, ils Bavent désormais que
l’opération est à la portée de tous.
Aussi entendons-nous persévérer jusqu’à
ce que tout le monde nous-ait entendus et
compris. , tg
Demain samedi, à deux heures et demie t
et après-demain dimanche, à la même
heure, au Pavillon de l’Elysée, avenue, des
Champs-Elysées, au coin de l'avenue Ma*
rigny, nous ferons une démonstration nou
velle publique de la Marmite Norvégienne «
Mlle Rachel Boyer, Présidente de l'Union
et c’est ainsi ,qu’elle a, du meilleur cœur*
accueilli cettè œuvre parmi ses
Nous ne doutons pas que les autorités ad-,
ministratives de la Ville de Paris, qui ont*
tant à faire au point de vue de TàBroent&ri
tion ' de la population parisienne en -ccuM
bustibles, ne donnent : toute leur attentSon 1 !
à cette question de la Marmite Ncrcé-j
gienne qui, généralisée, peut permettre $4
faire faire ' à chacun des foyers de Psafs^ 4
une économie de 80 0/0 de combustible.
Le Pavillon de l’Elysée appartient êùlfeôS
Ville de Paris; nous bénéficions donc- ’ "
son hospitalité et notre -gratitude poxen-e
sera double, de la voir s’associer à
expériences si pratiques.
Demain, nos visiteurs et nos visiteuseB,
ne verront pas fonctionner moins de sid,
marmites : simple, double, en hauteur, en]
largeur, carton à chapeaux, lessiveuse ; xls
verront aussi. la « trotteuse », la petite
marmite norvégienne de manchon. Les '
plats seront cuits sur le gaz; pendant les
cinq, dix ou vingt-cinq minutes convenues,.
et enfermés ensuite dans, leurs caisses.
L'ouverture des diverses caisses aura iâetu
d partir de deux heures et demie.
(Métro : station des Champs-Elysées, i—
Le Pavillon de l'Elysée est au coin de l'ave*
nue Marigny et de l’avenue des Champs-
Elysées, à droite du Guignol.)
Recettes
Grillades de farine de mais "
Mettez dans une marmite un demi-litre de
lait, un demi-litre d’eau et faites bouillir.
Délayez, d’autre part, avec soin S50 grain*
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