Titre : L'Intransigeant
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-01-10
Contributeur : Rochefort, Henri (1831-1913). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32793876w
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 janvier 1906 10 janvier 1906
Description : 1906/01/10 (Numéro 9310). 1906/01/10 (Numéro 9310).
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol Lc2-3980
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
^‘ÏNTRANSIGÊANC
maines, c’est celle-ci qui a été le plus
« livrée'aux disputes comme dit le
saint livre. Résignons-nous aux injus
tices et félicitons-nous quand elleà- ne
sont que des injustices tempérées. La
gloire autographique est encore moins
volage que la popularité politique. Dès
Jors l’injustice vraie serait de se plaindre.
ÉMILE FAGUET.
Dernière Heure
ir BRUIT S INTÉR ESSÉS
Ce n’est un mystère pour personne" que
M. Rouvier combat ardemment la candi
dature Doumer.
Les émissaires de M. RQUjner ont ré
pandu, cet après-midi, à la Bourse, le.
bruit que si Doumer était élu, la ■Rente
baisserait. C’est la même campagne qui
consiste à répéter depuis 'quinze jours :
« Doumer, c’est la guerre ! » .
Si la Bourse baisse en effet, demain, la
manœuvre étant toujours facile b. exécuter
pour un ministre aussi habile que l’est
Rouvier, les gens de la finance sauront du
moins b qui e^n prendre.
LUI TOUJOURS
Jeudi matin, à dix heures, le général
Perdu, coipmandant la première division,
distribuera, aux Invalides, les décorations
accordées aux officiers de sa division, à
foccasion du 1" janvier.
■ : -VWNrf**————— '
LE PAQUEBOT « LA SAVOIE »
On annonçait ce matin, quelle paquebot
La Sapote avait péri corps et biens sur les
côtes anglaises. ■
A la Compagnie Transatlantique, où nous
flous sommes immédiatement rendus, on,
dément catégoriquement cette informa
tion. En. effet, nous a-t-on dit, La Savoie,
bien qu’ayant quitté le Havre samedi der
nier par une mer très mauvaise, a été ren
contrée par le steamer Bordeaux près des
lies Scifly. Des signaux ont • été même
échangés entre les deux navires. Tout allait
bien à bord de La Savoie, qui a continué
sa route vers New-York. ■
• ■ ■ ■ ■ ■ : T ^
CONSEIL DES M INISTRES
Les ministres se sont réunis, ce matte,
en conseil, à l’Elysée, sous la président?
de M. Emile Loubet. M. Clémente!, rnd's-.
posé, n’assistait pas à la délibération. Le
Conseil, après s'être entretenu de 'a reprise
des travaux parlementaires, a procédé è
l’expédition des affaires courantes.
EN ESCADRE DU NORD
(De notre correspondant rarticulier j ,
Brest, 9 janvier. — Le préfet maritime
vient de recevoir du ministère de la marine
l’ordre de faire activer les travaux en cours
dans le port, et principalement ceux que
l’on est en train d’exécuter à bord du cui
rassé Masséna et du croiseur Dupuy-de-
Lôme.
A oet effet, le préfet maritime a prescrit
que les ouvriers occupés à bord de ces
deux navires feront chaque jour deux heu
res supplémentaires après la cloche du
soir, et travailleront tous, le dimanche, pen
dant la journée entière.
- ■-— /srsy-w
NIHILIS TES AR RÊTÉS
L’âccident du Funiculaire
VINGT BLESSÉS
De la rue de Belleville qu Faubourg-du-
Temple. — Descente vertigineuse. —
Notre enquête.
Un accident dont les conséquences au
raient pu être désastreuses s’est produ't
ce matin à six heures quinze.
La première voiture du funiculaire de
Belleville, bondée de voyageurs, descendait
la pente rapide de la rue dé Belleville lors-
- que, devant le n° 101, les freins et la griffe
n’obéissant, pas, la voiture s’emballa et des
cendit la rue à une allure vertigineuse jus
qu’au n°, 120. de la rue du faubourg du
Temple. Plusieurs voyageurs affolés et
craignant une catastrophe, voulurent des
cendre. Il se produisit alors une vive bous
culade et les imprudents, projetés les uns
contre les autres ou renversés pêle-mêle se
blessèrent pins ou moins grièvement.
Il y eut un moment de panique indescrip
tible que rendaient plus navrante encore
les cris des blessés. Aussitôt .les secours
furent organiés, et les passants rivalisè
rent d'ardeur avec les agents pour venir
en aide aux infortunées victimes de l'acci
dent, dont les plus grièvement atteintes lu-
•rent transportées b l’hôpital Saint-Louis.
Noms des blessés
Voici le nom des principaux blessés :
MM.-Loùis Déshaies, 35 ans, garçon de
magasin. 57, rue des Mignonnettes : con
tusions a la jambe gauche.
2. Etienne Ormat, 57 ans, mécanicien, 4,
rue de la Mouzaïa, villa des Lilas : blessu
res à la tête
3. César Boulet, 59 ans, employé de com
merce, 115, rue de Belleville t commotion
cérébrale.
4. Jules Collard, 55 ans, porteur aux Hal-‘
les, 14, rue de Belleville : blessé aux ge
noux et aux reins. .
5. Pierre Angevin,. 27 ans, employé de
commerce, 30, rue Levert : blessures au
front et au poignet droit.
■ 6. Jean Prettard, 60 ans, 31, rue du Pré-
Saint-Gervais : blessure à la tempe gauche.
7. Albert Gilbert, 60 ans, cocher, 85, rue
■des Rigoles : blessure à la tête.
8. Alfred Cascaret 47 ans, avenue Tail
lade : blessures à la., main et au genou
droits.
9. Auguste Rcffi, 65 ans, nettoyeur de
carreaux,, 197, rue de Belleville : blessures
au genou droit, à la main gauche et contu
sions graves à la tête,
10. Victor Sakol, 38 ans, journalier, 37,
rue des Pyrénées. Côntusions multiples.
11. Louis Thiébault,' 26 ans, journalier, 4,
rue des Mignottes. Contusions multiples.
12. Edouard Minette, 38 ans, sans profes
sion, 37, rue de La Villette. Contusions b la
jambe gauche.
13. Louis Delaporte, 70 ans, journalier,
152, rue de Belleville. Contusions aüx han
ches.
14. Emile Perrot, 35 ans, receveur du
tramway, 9, rue Fontaine-au-Roi. Contu
sions multiples.
15. Jules Rigoliet, 38 ans, frotteur, 130,
rue de Belleville. Plaies et contusions.
16. Lucien Maillard, 25 ans, employé de
bureau, 56, rue du Pré-Saint-Gervais. Bles
sures b la tête.
17. Edmond Gamaref, 48 ans, polisseur,
154, rue de Belleville. Blessures aux jambes.
18. Mme Amélie Nicodez, femme de mé
nage, 15, rue du Plateau. Blessures aux
jambes. ’
Les dix premiers ont été conduits
à l’hôpital Saint-Louis ; les huit autres,
après avoir reçu des soins dans une phar
macie, ont regagné leur domicile, sauf Mme
Nicodez, qui a été également admise à l’hô
pital. ■;
On mande do Saint-Pétersbourg :
On mande d’Odessa que la police a rêns’i
6 découvrir et b arrêter toute une ba.'dc de
nihilistes russes et d’anarchistes cosmopo
lites. Ces individus fabriquaient des bombes
et des machines infernales.
On a acquis la preuve que c’est cette
bande qui avait fourni aux émeutiers les
bombes qui ont été lancées sur la troupe.
Grâce à ces arrestations, qui ont, du
reste, été difficiles et dangereuses à exécu
ter, on pense en avoir fini avec les atten
tats incessants contre les fonctionnaires
civils ou militaires d’Odessa.
L’ÉLECTIO N PRÉS IDENIIELLE
Le groupe de la gauche républicaine
B’est réuni, cet après-midi, sous la prési
dence de M. Prevet et a décidé d’adhérer
à une réunion plénière des groupes répu
blicains des deux Chambres, sous cetta
double réserve : .
1° One tous les groupes républicains de
la Chambre y auraient eux-mêmes adhéré ;
2° Qu’aucune discussion d’auoùne sorte
•n’aurait lieu dans cette réunion et qu’on y
procéderait simplement à des scrutins pré
paratoires à l’élection du président de la
République.
La réunion des groupes de gauche de la
Chambre et du Sénat aura lieu vraisembla
blement au . Luxembourg, dimanche ou
lundi.
' — i—■— ■■ •WA/S/'
l’Avarie
Cet après-midi,’ le tribunal civil de La
Rochelle a condamné l’Assistance publique
.de cette ville à payer à Mme Augeard, nour
rice, une indemnité de douze mille francs.
: Cette femme avait été avariée par un
nourrisson qui lui avait été confié par
l’Assistance publique.
- " : —I—
’ L’INTRANSIGEANT parait à 6 heures 1/2
.flu soir avec toutes les informations de la
journée. Il est en vente, dans tops les
kiosques et chez tous les marchands de
journaux, entre 6 heures 1/2 et 7 heures.
' BOURSE DES VALEURS
; Le début de la séance a été mou ; au reste,
ÎBucune indication ne nous est venue des autres
marchés financiers qui se contentent d’être cal-
jrnes. Par la suite, on s’est montré un peu plus
soutenu, avec des échanges toujours restreints
cependant. Au dernier moment, on s'entretient
beaucoup do l’élection du président de la Cham
bre, et bien que l’on ne sache encore rien, on
parle beaucoup de M. Downer.
La Rente 3 % française a été peu .mouve
mentée ; la Caisse .a acheté aujourd’hui 32.000
irancs de rentes. >
L’Extérieure espagnole est soutenue. Le chan
ge, en Espagne, est â 24.35 %. On fait remar
quer, à Madrid , que l'amél iorai ion du change
est due notamment â ce fait que les acquisitions
de matériel à l’étranger pour nombre d’indus
tries espagnoles ont maintenant cessé et que,
d’autre part, les prix élevés des minerais de
fer, de plomb et do cuivre ont augmenté et
favorisent des exploitations qui attirent de l’or
dans le pays.
Les fonds russes sont bien tenus. On annonce
que le prochain congrès des industriels miniers
de la Russie méridionale discutera la question
do l’établissement d’un chemin de fer de Saint-
Pétersbourg au Donelz, de façon à assurer des
débouchés vers le Nord aux matières premières
extraites dans te Midi de la Russie.
Les Sociétés de Crédit sont calmes. .Les Che
mins français ne se négocient toujours que peu
p terme. Chemins espagnols fermes, grâce à la
renne du change.
Dans le compartiment industriel, le Suez est
peu traité, et faction de jouissance du Gaz
reste toujours discutée. Quant au Rio Tinto, il
pe maintient. Le cuivre, qui cotait hier soir à
Londres 79 5/8 au comptant, et 79 3/4 à terme,
Se retrouve encore ainsi;
Les Minés d’or sont soutenues. On ne pense
recevoir que demain soir le chiffre de la produc
tion totale du Witwatersrand pour décembre.
On l’évalue, d’ores et déjà, à 41Ü.00Ô onces de
sorte que la production de l’aiw/ée 1905 attein-
drait LîOO.OOÔ onces d’or fly,, d'une valeur de
BO millions de livres sjefung en chiffres ronds,
<»ntre 3.6a3.<94 onces £5 1/2 millions livres ster
ling environ!, en 19Q£ - — ■
A l’hôpital Saint-Louis
L’état de M. Pierre Gilbert est considéré
comme désespéré ; il porte une fracture à
la base du crâne. M. Brettard est encore
sans connaissance, mais on espère le sau
ver. Les autres blessés tont dans un état
•relativement satisfaisant, y compris Mme
Nicodez, qui s’était primitivement fait ins
crire sous le nom de Mme veuve Bernard,
et parait avoir perdu la mémoire à la su'te
de la commotion cérébrale dont elle a été
v'ctime.
M. Lépine, préfet de police, après s’être
.rendu sur les'lieux de l’aêcident, est allé
rendre visite aux blessés à l’hôpital Saint-
Louis.
Les responsabilités
Dès que la nouvelle de ce regrettable ac
cident a été connue, causant partout une
vive émotion, le Parquet a commis M. Ley-
det, juge d’instruction popr procéder â l’en
quête à l’effet d’établir les responsabilités,
A son tour, M. CuvMier, commissaire de
police du quartier du Combat, a prévenu
M. Rességuier, inspecteur du contrôle dé
partemental, qui a procédé à la visite im
médiate de la voiture, cause de l’accident, et
a fait toutes les constatations utiles.
Ce que dit le mécanicien
Le-mécanicien de la voiture H-64, que
nous avons vu ce matin! nous a fait la
déclaration suivante :
A la courbe dite des Rigoles, nous dit-il, je
sentis, à six heures un quart, la voiture descen
dre à une allure inaccoutumée, l’essayai de faire
agir la pédale, elle ne fonctionnait pas ; je fis
alors usage du frein à patin mais, en raison de
la vitesse acquise, le frein ne put arrêter la des
cente de la voiture. Je recommandai aux voya
geurs de ne pas descendre ; malgré ma défen
se, certains d’entre eux s'empressèrent de sau
ter ; arrivée au boulevard de la Villette, la voi
ture dérailla.
Le receveur Perrot confirme le récit de son
camarade en ajoutant : Afin d’aider mon car
marade, j’appuyai sur les chaînes du frein qui
passent au-dessous de la plate-forme.
Les voyageurs auraient dû nous écouter, il
n’y aurait pas eu de blessés. Ceux qui sont
restés dans la voilure en ont été quilles pour la
peur.
A la Compagnie du Funiculaire
A la Compagnie du funiculaire, où nous
-nous sommes rendu aussitôt, un des mem
bres du haut personnel nous a fait les dé
clarations suivantes :
Les voitures' viennent de la place de l’E
glise jusque devant le dépôt, par la seule
force de la pente. Arrivés à la hauteur du
dépôt, elles s’arrêtent et prennent le câble.
Or, le mécanicien conduisant le convoi n“
14-4 qui, à six heures ce matin, quittait
absolument bondé la place de l’Eglise, s’a
perçut quelques mètres avant d’arriver au
dépôt qu’il n’était plus maître de son allure.
Maigre tous les efforts qu’il litj. il ne put
arrêter le convoi. .
Pourquoi ? C’est ce que nous ne nous
expliquons pas, car les deux freins fonc
tionnaient bien ainsi que l’ont démontré
les expériences faites à 11 heures sur la
voie.
M. Vatez, notre directeur, M. Rodrigue,
notre administrateur, M. Arnould, l’expert
désigné par M. Leydet, juge d’instruction,
ainsi que M. Cuvillier, commissaire de po
lice du quartier du Combat, y assistaient et
ont pu constater qu’on pouvait arrêter les
voitures instantanément.
D’ailleurs, la meilleure preuve que les
freins étaient en bon état, c’est que le
convoi s’esl arrêté par le seul effet de leur
fonctionnement, dans le haut de la rue du
faubourg du Temple, dont la .pente est
moins rapide que celle de la rué de Belle-
ville-.
On semble croire . que le mécanicien
avait pris une allure un peu trop rapide, ce
qui expliquerait l’impuissance des freins a
arrêter le convoi, non maintenu par le câ
ble, sur la peple très rapide .
Ajoutons que les deux voitures compo
sant le convoi ont été mises sous scellés.
-—- ■ ■■ —
Contrainte par corps ..
Notre confrère, M. Benlin, de l 'Etoile de
\ Seiuc.-et-Oise A gui avait cojmute dur. ï&>
gime cellulaire à Pontoise, par • le. fait de
M. Armand, candidat aux prochaines élec
tions législatives dont il entravait la poli
tique électorale — nous avons raconté dans
quelles conditions, — vient d’être remis en
liberté.
Libéré, grâce â la générosité d'un ami
qui paya la somme réclamée par M. Ai-
mond, M. Bentin reprend son énergique
campagne contre le candidat du Bloc.
Le Transsibérien
livré aux mutins!
Les soldats mutinés de Liniévitch maîtres
de la ligne. — Bruit d’attentat. — A
travers l’empire.
■ 1
LA MISSION FRANÇAISE
Départ pour Algésiras.— A la gare d’Orsay
Les membres de la mission qui va repré
senter le gouvernement français à la confé
rence d’Algésiras ont quitté Paris par le
Sud-express, à midi 18.
De nombreuses personnalités sont ve
nues saluer les diplomates français et le
hall présentait dès onze heures et demie, la
plus vive animation.
On remarquait parmi les personnages offi
ciels; MM. Dard, clief-adjoint du cab'net.
du ministre des affairés étrangères ; Saint-
René Taillandier ; Marcelly, du ministère
des affaires étrangères ; les lieutenants de
vaisseau Dyé et Larras ; de Fraissinet, de
la Compagnie marocaine ; Boulogne, con
seiller du gouvernement de l’Algérie-; Baîlu,
inspecteur des monuments et fouilles d’Al
gérie ; Thenon, président de la Banque des
Pays-Bas, qui a installé des comptoirs et
organisé la perception des impôts au Maroc;
ïeirrier, secrétaire général, du Comité du.
Maroc, etc., etc.
Les caisses contenant les papiers et docu
ments de la mission ont été apportées en
voiture à la gare, par les facteurs du mi
nistère des affaires étrangères. 11 y a
même eu à ce sujet un petit incident. L’un
des fiacres, le numéro 8,263, qui transportait
deux des caisses, venait de se ranger le.
long du trottoir devant la gare, lorsque, par
suite du poids très lourd de l’une de ces
caisses, le véhicule perdit l'équilibre et ver
sa. On eut toutes les peines ou monde â le
remettre snr ses roues. Il était quelque peu
endommagé. Pour les gens superstitieux,
c’est d’un mauvais présage. '
. M. Revoii, chef de la mission, accompagné
de Mme Revoii et des autres délégués, MM.
de Cherisey-, notre chargé d’affaires à Tan
ger ; le commandant Codet, officier d’or
donnance ; Je^sé-Curelly et Aynard, atta
chés à la mission, sont arrivés â midi.
Vêtu d’un costume de voyage, M. Revoii
a serré la main de toutes les personnes
présentes qui lui présentaient leur® vœux.
Puis, â midi 15, une cloche a retenti. Les
membres de la mission se sont alors enga
gés dans l’escalier conduisant au quai d’em
barquement.
Devant le wagon-salon, M. Revoii a fait
ses adieux. Le signal du départ est donné
par le chef de.gare et, bientôt, le train dis
paraît sous l’immense tunnel:
M. de Billy, secrétaire d’ambassade, a
devancé la mission de vingt-quatre heures
pour aller surveiller les aménagements.
Le point de concentration de toutes les
missions est Madrid. De là, elles partiront
dimanche par un train .spécial qui les con
duira directement à Algésiras.
! : —I ■ ' ». ■■■ ■ '
E 3 ai» « Fil spécial »
Un de nos confrères de l’après-midi pu
blie—dons une deuxième édition, s. v. p. 1
— la petite note suivante :
REMISE DE DÉCORATIONS ,
Ge matin, à l’Ecole Militaire, le général Per-
cin a remis, en présence des troupes, aux offi
ciers do sa division, les décorations qui leur
ont été conférées à l’occasion du 1“ janvier.
La cérémonie a eu lieu sans incidents.
'Complétons noire confrère. Il n’y a pas
-eu d’incidents, c’est, vrai. Mais il ny a pas
eu non plus de cérémonie !
C’est seulement jeudi que le général Por
cin remettra les décorations.
Le même journal nous apprend qu’il a
interviewé un des membres ae la mission
Revoii sur le quai de la gare de Lyon. .
Or, le départ du Sud-Express a eu lieu,
nul n’en ignore, à la gare du quai d’Orsay.
: ; SSNSVSSS
NOTES SUR LES DISPARUS
LA MORT B’IIM LIB RETTISTE
Le collaborateur du « Cid » et de « Wer
ther ». — Edouard Blau et la chanson
à boire.
Tandis que l’on enterrait, cel après-midi, la
'regrettée Gabrielle Krauss, l’on conduisait éga
lement au ehamp .du repos la dépouille d’E
douard Blau, ce librettiste passé maître dans
l’art-de ciseler l’ariette ou la cavatine.
Ceux qui applaudiront, cette semaine même,
le Cid à l’Opéra, et Werther à l’Opéra-Comi
que, n’attacheront peut-être point leur attention
au nom du modeste collaborateur de ces chefs-
d'œuvre. Pour cela, il nous a semblé équitable
de rendre à cette mémoire un hommage parti-
: culier.
S'il écrivit presque tous ses livrets en colla
boration, sa tache, comme poète, y fui pourtant
large et constante. Avec le Cid. dont il écrivit
le poème en compagnie de Gallet, tandis que
d’Ennery s’occupait des « ficelles », il a pu faire
dire que c’était un des livrets « les plus solides
et les plus littéraires, bien français par la clarté,
•l'allure et la rapidité ».
*.De pareilles qualités se retrouvent dans Wer
ther, où le génie de Gœthe a pu être synthétisé
en une trame unique de charme et d’émotion.
Cependant, il demeure à peine des miettes de
gloire pour la part du poète. -
A côte des livrets d’opéra où d’opéra-comique,
comme le Roi d’Ys, dont la révélation ré fit tant
attendre, Lancelot, Dante, Esclarmonde, La
jacquerie , Zaïre, etc., Edouard Blau fut paro
lier d’opérette.
Jeanne Grànier peut se rappeler, aujourd’hui,
celui qui, avec Blum et Toché, l’avaient pré
férée, en place de Jeanne Hading, pour repren
dre la Belle Luretle (musique d’Offenbach), à
la Renaissance, au printemps de 1883.
L’homme des concours
Sans nous attarder à faire revivre toute la
carrière dû librettiste, qui affirma un talent de
romancier avec des livres intéressants, tels que
de fils de Don César et Mademoiselle Ruy Blas,
rappelons un côté piquant de son caractère.
Il était volontiers un tantinet paresseux ; mais,
dès qu’un concours de livrets -était ouvert, son
zèle se ranimait comme par enchantement.
C’est ainsi qu’il remporta, avec la Coupe du roi
de Thulé, le prix proposé, en 1867, par l’admi
nistration des beaux-arts, et qu’il obtint, dans la
suite, lé prix Cressent éveç Bathyle.
— Blau, disait un de ses amis, ressemble à
ces chevaux de courses qui ne veulent- pas mar
cher quand ils sont seuls, mais qui arrivent bons
premiers quand' ils sont émoustillés.
Le librettiste était pourtant mis rudement à
l’épreuve par ces concours. Blau, à ce qu’on rap
porte encore, ne dut-il pas entendre plus de deux
cents chansons à boire des compositeurs rivaux
du prix. Dressent ?
— Jamais, déclarait-il dans la suite, jamais on
ne me repincera à mèttre un air à boire dans
mes livrets, — dussent mes héros mourir de la
pépie I -, >,
• Les camarades riaient de la boutade.
Maintenant, en se la rappelant, des larmes
■leur viennent aux yeux, car, en plus d’un ex
cellent confrère, ils ont perdu un ami sincère et
dévoué. — Edouard Beaudu.
' sro —
LES CAMIONNEURS
M. Jacquet, secrétaire délégué 'de la
Chambre syndicale des transports, se con
formant à l’ordre du jour voté dimanche, à
.ia fln.de la réunion des camionneurs, a
écrit à la Chambre syndicale patronale pour
lui annoncer les décisions prises à cette
réunion.
Le président de la Chambre patronale a
convoqué pour ce soir tous ses adhérents
afin de leur transmettre à nouveau les re
vendications ouvrières.
De leur côté, les camionneurs eu .vins,
qui sont au nombre de douze cents, sont
absolument résolus à se mettre en grève
Si sâtiBîactisn ns iouE est gas donnée.
• On mande de Saint-Pétersbourg au Stan
dard que le gouvernement vient d’autoriser
le ministre de ki. guerre à organiser une
expédition pour prendre . possession du
Transsibérien.
Le corps expéditionnaire se composera
d’infanterie, d’artillerie et de génie et aura
pour mission de rétablir l’ordre et de main
tenir ainsi les communications avec le gé
néral Liniévitch.
Pour le moment, en effet, le chemin de
• fer - est tout entier entre les mains des sol
dats mutinés qui .reviennent d’Extrême-
Orient.
Menace d'attentat contre le tsar
Saint-Pétersbourg, 8 janvier . ■— Les jours de
congé se sont ; écoulés tranquillement. On a'
continué sans interruption à opérer des arreu- :
tâtions et à faire des perquisitions. • '
Les autorités ont été informées qu'un attentat
serait dirigé contre la vie du tsar n’importe fl -,
quel moment lorsqu'il quittera le palais.
Des précautions extraordinaires ont •été prises
à Tsarshoiê Sela. .
Çà et là
Moscou, 8 janvier. —. Les étudiants ont tué
hier un a/fietes,’
On signale une certaine agitation à Khar-
liofl. . •
On opère des arrestations en masse à Perm,
Kazan :el Vladimir.
Deux wagons.remplis de prisonniers sont arri
vés de Gomel à Minsk.
A travers les journaux anglais
Notre correspondant particulier die Lon
dres nous mande aujourd’hui :
D’après le correspondant du Morning Post à
Saint-Pétersbourg, les cosaques auraient subi
plusieurs défaites dans les provinces baltiques,
notamment à Werden, d’où ils auraient été dé
logés par les républicains- lettons, maîtres
maintenant de la ville.
-. Les journaux publient une information de
l’agenoe Dalziel, d’après laquelle la ville de
Novorossisk, dans le. ^aucase, dont je vous té
légraphiai il y a quinze jours la prise par les
révolutionnaires, est toujours entre les mains
des insurgés. • -
L 'Exchange Company nous informe que. les
condamnations à mort prononcées oes jours
derniers par la Cour martiale que préside le
général Iwdaroff, se chiffrent par centaines.
' *■■■ —-
CIMAISES
Ni meilleure ni plus mauvaise que 1<
cédentes, s’ouvre à la Galerie de la rue w .•
la quatorzième exposition des. Femmes nrut.es.
Les portraits de Mme Bisson occupent la place
d’honneur. Malgré cela, nous nous arrêterons
devant les panneaux de Mme Marie-Paule Car
pentier. Ces panneaux n’ont pas la banalité cou
tumière des paysages, que tant, de peintres et
peintresscs figent sans raison.sur d'innocentes
toiles, iis révèlent un brin de poésie, sont peints
avec sincérité et émotion et forment de bons en
sembles décoratifs. ■ •
Or surtout par cës temps de surproduction,:
où les douaniers, les herboristes, les aiguilleurs
manient la palette et encombrent les Salons, les
expositions de leurs- élucubrations encadrées
d’orgueilleuses dorures, les véritables artistes:
doivent revenir aux tableaux décoratifs, aux sù-
■hres motifs de la peinture murale. .
Mais n’oublions pas que nous sommes ac
tuellement dans un sanctuaire peuplé de pas
tels, de dessins et de toiles, 'routes les. fem
mes, les sœurs, les filles des altistes les plus,
répandues ont pris part à cette exposition. Mme
Marie IrviJ nous montre des paysages qui en
valent d’autres, Mme Usbelh Carrière, peintre
de fleurs, imite la manière de son illustre père.
Faut-il l’en blâmer ou l’en féliciter î Puis voici
les aquarelles de Mme Desjeux, les panneaux
de Mme Crevel, les tableautins de Mme Séail-
les, et à l’année prochaine, si vous le voulez
bien. .
J’ai rarement rencontré un artiste aussi
consciencieux, aussi travailleur, aussi amoureux
de son art que M. Désiré Lucas. Son tableau
Bénédicité, qui appartient au Luxembourg, est
connu d'e tous. L’exposition des œuvres de M.
Lucas, à la Galerie des Artistes modernes, rue
Caumartin, aura le grand succès qu’elle mérite
l’Homme des champs est un tableau remarqua
ble, peint avec une sobriété de teintes, une vi-,
gueur, une précision dont devraient bien s'ins
pirer nos décadents. Cet Homme .des champs.
deviendra légendaire. Automate, machine, phi-
sises maigres et longues, de même couleur que
la terre' avec laquelle il à toujours vécu. Il se
détache sur -l’horizon comme une silhouette
géante de l’homme primitif. Appuyé sur sâ bê
che, comme au repos, pense-t-il, regardè-t-il ?
«Sa tête est celle d’une bête de sofme plutôt
que celle d’un de nos (semblables. Allez voir
l’Homme des champs.
- M. Désiré Lucas a eu l’heùreuse idée de grou
per en panneaux successifs des œuvres qui relè
vent de la même harmonie. Je ne veux pas re
produire ici le catalogue de' cette exposition
dont les cinquante-huit numéros ont un égal
bien'que dissemblable intérêt. -^.Paul-Louis
Hervier. ...
OS ECHOS
LE MONDE
On ne peut s’imaginer ce que la politique in
flué sur la vie mondaine et, par suite, sur le
commerce en généra).
Les élections de dimanche dernier, celle de
mardi prochain, puis enfin les législatives dû
mois de mai vont être cause que la « season »
■parisienne, qui commence généralement au dé
but d’avril pour prendre fin dans tes premiers
jôurs d’août, ne durera que deux mois à peine.
Est-ce à dire qu’il n’y aura aucun grand dîner,
aucun bal avant le second tour de scrutin, et
S ue le Grand-Palais sera déserté pendant le
oncours hippique ? Evidemment, non. Mais il
est un fait indubitable, c’est que de nombreux
châtelains, de même que beaucoup de personna
lités, qui passent l’été à proximité de certaines
grandes villes de province, ne rentreront à
Paris qu’après 1e ballottage uéfinitif, résolus
qu’ils sont à prendre une part effective à la lutte
électorale. A notre avis, il n’y a pas lieu de leur
garder rancune de leur retour tardif dans la ca
pitale, l’intérêt du pays devant passer avant tes
plaisirs mondains. -
— C’est demain soir, rappelons-lot qu’a lieu la
réception donnée par Mme Busson-Billault, à
l’occasion de la signature du contrat dé maria
ge de sa fille avec te comte de Benrlle.
— Après-demain jeudi, à Saint-François-Xa
vier, sera célébré 1e mariage dû docteur Louis
Pierra, professeur à la Faculté de Paris, avec
Mlle Marguerite Révillout, fille de M. Révillout,
conservateur au musée du Louvre.
— On annonce pour le 13 janvier une soirée
artistique chez M. et Mme Blay de Malherbe,
avenue Victor-Hugo. Parmi les artistes qui figu
reront au programme, citons M. Le Bargy, de
la Comédie-Française.
— La comtesse Jean de Castellane a repris
la série de ses réceptions intimes du mercredi
soir, toujours si suivies et si élégantes.
— Le marquis et la marquise do l’Aigle ont
quitté leur château dû Francport, près de Com
pïègne, pour se réinstaller dans leur hôtel de la
rue ô’Astorg.
Sont également de retour à Paris : comte. de
Joybert. Mme Pelletier-Andressel, Mme de Cour-
son do la Villeneuve, marquis du Dresnay, comte
de Rochechouart, baron Hély d’Oissel, comte H.
fie Béauffort, M. Joseph de Parieu, baron-de Bou-
lémont, Mme Guillaume Feray, marquis de Sé-
f r, comte J. de Grollier, vicomte et vicomtesse
d’Harambure, vicomtesse de Trédérn,' marquis
fie Pimodan, vicomtesse de Touslaia, comte et
comtesse Paul de Pourtalès, M, de Mittag, M. et
Mme de Kermalngant, etc.
— Le mariage de M. Bernard Léon-Dufour, ins
pecteur de la Banque de France, avec Mlle Su
zanne de Bussy, fille de la comtesse de Bussy,
serai célébré incessamment à Saint-Philippe-aU-
(Roule. .. ....
— Le vicomte E. de la Celle est parti hier pour
Rome ; le comte ELie de Cosnac et M. Edouard
de Fontenay pour Nice ; la générale Tillion
pour Orléans ; Mme Raoul Adeline pour Arca-
chon de même que 1e vicomte d’Auterroches ;
M. Fernand Delaby, pour Tarbes, « Gabriel
Wilmani.
ON DIT QUE...
Tl «aA IttAa r>AitîAn i AilAfllfArf dé TÎÛllk
mer Tin littérateur A la bibliothèque Maza-
■rine. II ne s’agit pas cette fois de M. Ca
tulle Mendès, candidat' perpétuel à toutes
les candidatures. Il s’ag’t de M.. de.Porto-
Riche. L’auteur û’Amoureuse sollicite, et
on sollicite pour lui ce poste et cett-eâretraite.
La demande rencontre cependant une cer
taine résistance. .Et M. de Porto-Riche ris
querait de ne pas Remporter, s’il n’avait
appelé à l’aide un protecteur qui se démène
pour lui et intrigue. Ne cherchez ni -parmi
les académiciens, ni parmi les gens de let
tres. Le parrain de M. de Porto-Riche, est
bien meilleur, c'est un politicien.' C’est M.
Jaurès.
«** Puisque nous sommes au Louvre, si
gnalons le vent de réformes... futures qui y
souffle. Les conservateurs ont reçu, avec
prière d’y répondre, des questionnaires re
latifs aux améliorations possibles. Ils insis
teront notamment sur la division des co’lec-
tions par groupes de jnême nature et l’ins
tallation auprès de chaque groupe du bu
reau du conservateur compétent. Les con
servateurs sont actuellement logés sous les
combles. La mesure qu’ils préconisent, pour
être égoïste, n’en est pas mdins louable.
«** Mieux vaut tard que jamais. Les écha
faudages du château de Saint-Germain-en-
Laÿe, qui masquaient depuis 1895 !a porte
monumentale, viennent d’être enlevés. La
porte apparaît aujourd’hui toute neuve, avec
les Renommées de Denys Puech, encadrant
un cartouche de l'époque Louis XIV.
«*. Lé docteur Doyen, après avoir subî,
comme l’on sait, oette opération de l’appen
dicite qu’il a -si souvent et si brillamment
fait subir aux autres, était, parti dans le
Midi pour y prendre quelque repos.
Moins de quinze jours après son départ,
lé docteur Doyen vient de regagner Paris
et d’y, retrouver sa clinique et ses malades.
Il estime, comme tous les grands laborieux,
que le meilleur repos pour les gens occupés,
c’est leur travail...
UNE RICHESSE INUTILE
Un laboureur de Tunbridge Wells ne
savait comment appeler son petit dernier.
Pour se tirer d'embarras, il lui a donné
vingt et un prénoms qui commencent, cha
cun, par une lettre de l’alphabet. Question
né sur celte, idée saugrenue, le laboureur a
répondu « Je • voulais qu’Arthur-Ben-
Charly-Damed (je vous fais grâoe des sui
vants) soit riche en quelque chose
POUR BIEN JOUER. -
Un joueur inexpérimenté voulait appren
dre le jeu de domino de façon”» rouler tous
ses partenaires. U se m‘t à étudier toutes
les combinaisons. Mais il S’aperçut vite
que c’était un peii comme te tonneau des
Danaïdes ; dès que son esprit en appre
nait une, il en oubliait deux. Rien déton
nant : le nombre des combinaisons, réali
sables est de 280.528.211.840. Allez-donc les
retenir toutes 1
UNE BELLE DECOUVERTE *
Le commandeur - Boni de Rome vient de
retrouver dans le Forum, au pied de la sta-.
lue de Donatien, des squelettes de femmes.
Il les a longuement examinés et il soutient ;
aujourd’hui que ce sont les squelettes des
Sabines,. enlevées par .les Romains., Une
telle précision ne laisse pas que d’être
très étonnante 1
INFORMATIONS
Par arrêté du ministre de l’instruction publi
que, M. le docteur A. Guinard, chirurgien fie
l’Hôtel-Dieu, est chargé d’un cours de clinique
annexe à la Faculté de médecine de Paris.
Là clôture de la chasse aü tir du lièvre,, de
la perdrix et du chevreuil est fixée pour le
département de la Seine au dimanche .14 jan
vier, ■
Le paquebot Caobang, des Messageries Mariti
mes, parti de Marseille le 2 décembre dernier,
ayant à son bord douze oenfs hommes d’infan
terie coloniale à destination de l’Indo-Chine,
s’est échoué, par une brume épaisse, sur les
récifs de l’îlot .de Poulo-Kampoim, situé sur la
côte orientale du Siam.
Le steamer sinistré était le type le plus par
fait du troopship. Il mesurait cent quarante mè
tres de longueur environ. Sa jauge était de six
mille sept cents tonnes.
L’équipage et les'passagers sont sains et saufs,
on 11 e désespère pas fie renflouer le navire au
secours duquel sont partis deux steamers côtiers
de la Compagnie des Messageries Maritimes, la
Gironde et le Colombo.
DU SOIR AU MATIN '
Le Parlement anglais" a été dissous Par le
roi Edouard VIL -
— Le congrès fies voyageurs fie commerce de
France s’est ouvert â Toulouse.
■—Trois seconds-maîtres appartenant à, la
canonnière Mitraille,, du port de Bizerte, se sont
noyés au cours d’une promenade en youyou à
voiles. .
— Les nouvelles de la santé du bey de Tunis
sont aujourd’hui plus rassurantes.
— Pour protester contre les agissements fie la
Compagnie du Gaz, les habitants de Meulan,
des Mureaux et d’Hardricowt viennent de se
mettre en grève.
Le Watm.ah.
LETTRES OE 1UL1E
La peur
Le }eu brille ; les lampes, électriques,
voilées de rose, ont une lueèr très douce et
comme souriante : il (ait clair, il {ail chaud
et ie songe uniquement à toi. Je suis dans
Ce que j ’appelle mon cabinet de travail,
celte petite rotonde tout en fenêtres d’où
l’on voit étinceler Paris au-delà, du ruban
noir et mélancolique de la Seine. Je vou
drais qu'il y eût plus encore de lumières
chez moi, plus encore de lumières dans le
gouffre béant de l'horizon, je voudrais qu’il
y eût tant de lumières , tant, qu’un jour
artificiel, plus éclatant que le vrai Jour
baignât de clarté les choses et les êtres.
Je suis poup Michelet contre « l’ombre
nuptiale » de Victor -Hugo. Ah J la nuit,
Vabominable nuit sournoise, traîtresse, fu
nèbre... Je suis seule, él je ie le dis tout
bas, en frissonnant ; j’ai peur....
Nul bruit. Un phonographe qui s'éraillait
à coincoiner la Matlchiehe se lait .mainte
nant. Une goûte d’eau venue je ne sois
d'où s'obstine à tomber sur je ne sais quoi.
Un affreux silence m'environne et je suis
seule — plus seule encore de penser à toi...
Un livre ? quel -livre ? Seuls les nostalgi
ques m'attirent et les poêles maudits, ceux
que lu détestes : « Ma pauvre chérie^ ils
ont voulu simplement épater le bourgeois et
c'est Cabrion devant Mme Pipelet. » Or, je
suis Mme Pipelet, impressionnable ...
Maintenant, je sens qu’il va se passer
quelque chose. Je t'écris ces mots fébrile
ment, attendant un imprévu sinistre. Tous
mes sens sont concentrés dans mes oreil
les, f écoute éperdument... Un bruit de pas
dans l’escalier; on s'arrête à ma porte;
fai peur, fai peur, fai. peur... Un bruit à
la serrure. Si je meurs défigurée, ne viens
pas me voir....
C'était toi, mon chéri, c'était loi I Je t'ai
supplié d'attendre un peu, de me laisser
terminer cette lettre. Je voulais te dire que
le plus grand bonheur de la vie je venais de
réprouver. Par celte porte ouverte la ca
tastrophe pouvait entrer, je l'attendais à
demi-morte de terreur et tu es venu, tu es
venu avec ta gaîté, ta robustesse sourian
te .., Et les petites fenêtres mystérieuses
qui flambent si tard dans Paris, ces peti
tes ,fenêtres qui me semblaient tout à
l'heure closes sur d’épouvantables crimes
me paraissent garder maintenant d'ado
rables secrets d'amour. Ah 1- comme je
suis vaillai\le x les assassins peuvent en
trer. I .
I . IIcui;i PuyçrnGis,
LES AVATARS DE VERSAILLES
Jadis et aujourd’hui. —« La Maison def
Ancêtres u. — Cent ans après... '
Dans une semaine, le Congrès se réu
nira à Versailles pour nonfcer un nou
veau président de la République, à'
moins que ce ne soit le môme.
Aux termes de la Constitution de
iS75, cet acte sensationnel de notre vie
politique, renouvelable tous les sept
ans, doit sc perpétrer dans la. vieille ré
sidence royale.
Autrefois, quand une même demeure""
abritait les générations des générations
d’une même famille, « un souffle d’â
mes paternelles » frémissait dans les
âtrés profonds et les tentures suran
nées. Les murs chargés de souvenirs
semblaient s’associer aux réjouissances
des fêtes nuptiales et s’émouvoir aux
lamentations des deuils ; dans ce cadrç
immuable où les figures se succédaient
sans trêve, un lien mystérieux joignait
les êtres et l’on ne cessait jamais entiè
rement d’y vivre avec ceux qui, d’âge:
en âge, ÿ avaient vécu.
A l’égard de la France, -le château r d9
Versailles est un peu la maison dés an
cêtres ; dans le miroir immobile.de soit
vaste canal, il reflète sa' grandeur, il â
resplendi de toutes ses grâces ; il est
dédié à toutes ses gloires ; il a vu sa
suprême honte. Sur ce même parquet
que. balayaient de leurs chapeaux les:
ambassadeurs de toutes les nationé
prosternés devant le plus grand roi dy;
monde qui, alors, étau, le roi de France,;,
la botte éperonnée du Teuton a réson
né victorieuse. Le 18 janvier, au glas du
Væ victis, la patrie sanglante fut- dé
membrée et taxée, puis le roi Guillau
me de Prusse proclamé empereur d’AH
lomagne à Versailles !
Un rêve de . roi
Comme un habit de fête qu’on étren?
ne dans l’allégresse et dans lequel or.
doit peut-être souffrir ses pires dou
leurs et mourir, la France s’est taillé
Versailles. Elle l’a paré des plus riches
joyaux de.la puissance et de l’art. C’est
la. merveille du monde poli ^ le rêvet
d’un roi magnifique réalisé' par des gè-
nies de premier ordre dans tous les
genres.
Les nymphes de Vaux peuvent pleu
rer, celles de Versailles resplendissent
sous un ciel d’été dans le décor fééri-
que d’un divertissement imaginé pat,
Molière. La fête dure sept jours, le plai
sir se surpasse lui-même, et toutes les.
belles spectatrices peuvent se croire de
bonne foi dans le palais d’un enchan-
teùr. Les eaux murmurent et s’embra
sent à l’éclat des feux d’artifice, des:
voix mélodieuses montent des bosquets,
mille flambeaux- éclairent la nuit, où
dans un ballet le plus beau du monde,
une collation merveilleuse est servie en
musique par les Saisons et les Grâces
dans des « salles bocagères », le parc
apparaît tout entier dans une illumina
tion « aussi étrange que: prodigieuse » x
et pour finir on joue Tartufe l.
Mais un siècle a passé
Cent ans après, le sapin du lrône-se
•montre à nu sous le velours en lam
beaux. C’est l’ouverture des Etats-Gé
néraux, l’étonnante et inquiétante appa
rition du « Tiers », qui n’est rien et qui
veut être tout ; puis, les 5 et 6 octobre^
l’entrée en scène du peuple, la cour dé
marnre envahie, les cris de haine et de
mort, le premier souffle de terreur qui
glace la monarchie chancelante cepen
dant que le vent d’automne dans le parc,
mélancolique effeuille les cimes des fu
taies.
Versailles, dépossédé de ses rois, dé
vient silencieux comme une tombe. La T
Convention songe à l’utiliser mais non
à le vendre ; elle tente d’en faire les
Invalides des glorieux défenseurs .de la
patrie en danger.
Le Directoire, le plus vil des gouver-,
nements parce que le plus vénal, a l’in
famie de proposer le lotissement " dé'
Versailles : à l’encan le plus français
dés châteaux de France ! -L’ouragan na-*
poléonien vient heureusement balayer,
cette fange ; avec son infaillible instincf
du pompeux et du grandiose, l’empe
reur traite la merveille du siècle dé
Louis XIV comme le plus beau des
joyaux de la couronne et l’entretienf
sans lésiner. Le roi lettré et bourgeois
Louis-Philippe a l’excellente idée d’en,
faire un grand musée national et depuis:
1875 les deux Chambres réunies de la'
troisième République y font des prési
dents, chefs de l’Etat, tons les sept ans!
Jean Griselin.
’■-—.. ■■—■'■— .
OBSÈQUES DE El« KRAUSS
Les obsèques de Mme Gabrielle Krauss
ont été célébrées aujourd’hui à midi à Saint-
Philippe du Roule.
Le deuil était conduit par M. Luigi
Krauss, fils de la défunte.
De nombreuses gerbes de fleurs, ainsi
que des couronnes, avaient été placées sur
un char précédant le corbillard. Pai'im ces
couronnes on remarquait celles de la di
rection de l’Opéra, et de M. André Worm-
ser.
Une délégation de l’Orphelinat des Arts,
sous la conduite de Mme Poi’pot, présidente
de l’Œuvre, assistait aux obsèques.
Deux jeunes orphelines portaient une
palme d’or ornée de nœuds violets et cra
vatée de crêpe.
Dans la nombreuse assistance, on remar
quait : M. et Mme Paul Deschanel, M. et
Mme René Brice, MM. Jules Claretie, Ga
briel Fauré, Carré, le général Frater, Mme
Rose Caron, l’amiral de Maigret, le duc
Féry d’Esclands, Roger Marx, R. Aubanel,
Victor Capoul, le marquis de Gabriac, Pé-
ladan et un grand nombre de personnalités
du monde musical et littéraire.
A l’issue de la cérémonie religieuse, des
discours ont été prononcés par M. Georges
Boyer, secrétaire général de l’Opéra, au
nom de.l’Académie nationale de musique,
et par Mme Poilpot, au nom de l’Orphelinai
des Arts.
Le corps a ensuite été transporté au ci*
metière Montparnasse où a eu lieu l’inhu
mation.
CHRONIQUE JUDICIAIRE
Le meurtrier de l’agent Besse
Sur les conseils de son avocat, M' Landowski,
Félix Boulay, condamné à mort samedi pour Je
meurtre de l’agent Besse, vient .de sa,pourvoir
en Cassation ; Boulay, à la vérité, ne cumptt
pas beaucoup sur son pourvoi, mais il compte
infiniment sur l’élection du nouveau Président
de la République. Comment un Président, en
eifet, inaugurerait-ü mieux son règne qu’en
graciant Boulay ï
maines, c’est celle-ci qui a été le plus
« livrée'aux disputes comme dit le
saint livre. Résignons-nous aux injus
tices et félicitons-nous quand elleà- ne
sont que des injustices tempérées. La
gloire autographique est encore moins
volage que la popularité politique. Dès
Jors l’injustice vraie serait de se plaindre.
ÉMILE FAGUET.
Dernière Heure
ir BRUIT S INTÉR ESSÉS
Ce n’est un mystère pour personne" que
M. Rouvier combat ardemment la candi
dature Doumer.
Les émissaires de M. RQUjner ont ré
pandu, cet après-midi, à la Bourse, le.
bruit que si Doumer était élu, la ■Rente
baisserait. C’est la même campagne qui
consiste à répéter depuis 'quinze jours :
« Doumer, c’est la guerre ! » .
Si la Bourse baisse en effet, demain, la
manœuvre étant toujours facile b. exécuter
pour un ministre aussi habile que l’est
Rouvier, les gens de la finance sauront du
moins b qui e^n prendre.
LUI TOUJOURS
Jeudi matin, à dix heures, le général
Perdu, coipmandant la première division,
distribuera, aux Invalides, les décorations
accordées aux officiers de sa division, à
foccasion du 1" janvier.
■ : -VWNrf**————— '
LE PAQUEBOT « LA SAVOIE »
On annonçait ce matin, quelle paquebot
La Sapote avait péri corps et biens sur les
côtes anglaises. ■
A la Compagnie Transatlantique, où nous
flous sommes immédiatement rendus, on,
dément catégoriquement cette informa
tion. En. effet, nous a-t-on dit, La Savoie,
bien qu’ayant quitté le Havre samedi der
nier par une mer très mauvaise, a été ren
contrée par le steamer Bordeaux près des
lies Scifly. Des signaux ont • été même
échangés entre les deux navires. Tout allait
bien à bord de La Savoie, qui a continué
sa route vers New-York. ■
• ■ ■ ■ ■ ■ : T ^
CONSEIL DES M INISTRES
Les ministres se sont réunis, ce matte,
en conseil, à l’Elysée, sous la président?
de M. Emile Loubet. M. Clémente!, rnd's-.
posé, n’assistait pas à la délibération. Le
Conseil, après s'être entretenu de 'a reprise
des travaux parlementaires, a procédé è
l’expédition des affaires courantes.
EN ESCADRE DU NORD
(De notre correspondant rarticulier j ,
Brest, 9 janvier. — Le préfet maritime
vient de recevoir du ministère de la marine
l’ordre de faire activer les travaux en cours
dans le port, et principalement ceux que
l’on est en train d’exécuter à bord du cui
rassé Masséna et du croiseur Dupuy-de-
Lôme.
A oet effet, le préfet maritime a prescrit
que les ouvriers occupés à bord de ces
deux navires feront chaque jour deux heu
res supplémentaires après la cloche du
soir, et travailleront tous, le dimanche, pen
dant la journée entière.
- ■-— /srsy-w
NIHILIS TES AR RÊTÉS
L’âccident du Funiculaire
VINGT BLESSÉS
De la rue de Belleville qu Faubourg-du-
Temple. — Descente vertigineuse. —
Notre enquête.
Un accident dont les conséquences au
raient pu être désastreuses s’est produ't
ce matin à six heures quinze.
La première voiture du funiculaire de
Belleville, bondée de voyageurs, descendait
la pente rapide de la rue dé Belleville lors-
- que, devant le n° 101, les freins et la griffe
n’obéissant, pas, la voiture s’emballa et des
cendit la rue à une allure vertigineuse jus
qu’au n°, 120. de la rue du faubourg du
Temple. Plusieurs voyageurs affolés et
craignant une catastrophe, voulurent des
cendre. Il se produisit alors une vive bous
culade et les imprudents, projetés les uns
contre les autres ou renversés pêle-mêle se
blessèrent pins ou moins grièvement.
Il y eut un moment de panique indescrip
tible que rendaient plus navrante encore
les cris des blessés. Aussitôt .les secours
furent organiés, et les passants rivalisè
rent d'ardeur avec les agents pour venir
en aide aux infortunées victimes de l'acci
dent, dont les plus grièvement atteintes lu-
•rent transportées b l’hôpital Saint-Louis.
Noms des blessés
Voici le nom des principaux blessés :
MM.-Loùis Déshaies, 35 ans, garçon de
magasin. 57, rue des Mignonnettes : con
tusions a la jambe gauche.
2. Etienne Ormat, 57 ans, mécanicien, 4,
rue de la Mouzaïa, villa des Lilas : blessu
res à la tête
3. César Boulet, 59 ans, employé de com
merce, 115, rue de Belleville t commotion
cérébrale.
4. Jules Collard, 55 ans, porteur aux Hal-‘
les, 14, rue de Belleville : blessé aux ge
noux et aux reins. .
5. Pierre Angevin,. 27 ans, employé de
commerce, 30, rue Levert : blessures au
front et au poignet droit.
■ 6. Jean Prettard, 60 ans, 31, rue du Pré-
Saint-Gervais : blessure à la tempe gauche.
7. Albert Gilbert, 60 ans, cocher, 85, rue
■des Rigoles : blessure à la tête.
8. Alfred Cascaret 47 ans, avenue Tail
lade : blessures à la., main et au genou
droits.
9. Auguste Rcffi, 65 ans, nettoyeur de
carreaux,, 197, rue de Belleville : blessures
au genou droit, à la main gauche et contu
sions graves à la tête,
10. Victor Sakol, 38 ans, journalier, 37,
rue des Pyrénées. Côntusions multiples.
11. Louis Thiébault,' 26 ans, journalier, 4,
rue des Mignottes. Contusions multiples.
12. Edouard Minette, 38 ans, sans profes
sion, 37, rue de La Villette. Contusions b la
jambe gauche.
13. Louis Delaporte, 70 ans, journalier,
152, rue de Belleville. Contusions aüx han
ches.
14. Emile Perrot, 35 ans, receveur du
tramway, 9, rue Fontaine-au-Roi. Contu
sions multiples.
15. Jules Rigoliet, 38 ans, frotteur, 130,
rue de Belleville. Plaies et contusions.
16. Lucien Maillard, 25 ans, employé de
bureau, 56, rue du Pré-Saint-Gervais. Bles
sures b la tête.
17. Edmond Gamaref, 48 ans, polisseur,
154, rue de Belleville. Blessures aux jambes.
18. Mme Amélie Nicodez, femme de mé
nage, 15, rue du Plateau. Blessures aux
jambes. ’
Les dix premiers ont été conduits
à l’hôpital Saint-Louis ; les huit autres,
après avoir reçu des soins dans une phar
macie, ont regagné leur domicile, sauf Mme
Nicodez, qui a été également admise à l’hô
pital. ■;
On mande do Saint-Pétersbourg :
On mande d’Odessa que la police a rêns’i
6 découvrir et b arrêter toute une ba.'dc de
nihilistes russes et d’anarchistes cosmopo
lites. Ces individus fabriquaient des bombes
et des machines infernales.
On a acquis la preuve que c’est cette
bande qui avait fourni aux émeutiers les
bombes qui ont été lancées sur la troupe.
Grâce à ces arrestations, qui ont, du
reste, été difficiles et dangereuses à exécu
ter, on pense en avoir fini avec les atten
tats incessants contre les fonctionnaires
civils ou militaires d’Odessa.
L’ÉLECTIO N PRÉS IDENIIELLE
Le groupe de la gauche républicaine
B’est réuni, cet après-midi, sous la prési
dence de M. Prevet et a décidé d’adhérer
à une réunion plénière des groupes répu
blicains des deux Chambres, sous cetta
double réserve : .
1° One tous les groupes républicains de
la Chambre y auraient eux-mêmes adhéré ;
2° Qu’aucune discussion d’auoùne sorte
•n’aurait lieu dans cette réunion et qu’on y
procéderait simplement à des scrutins pré
paratoires à l’élection du président de la
République.
La réunion des groupes de gauche de la
Chambre et du Sénat aura lieu vraisembla
blement au . Luxembourg, dimanche ou
lundi.
' — i—■— ■■ •WA/S/'
l’Avarie
Cet après-midi,’ le tribunal civil de La
Rochelle a condamné l’Assistance publique
.de cette ville à payer à Mme Augeard, nour
rice, une indemnité de douze mille francs.
: Cette femme avait été avariée par un
nourrisson qui lui avait été confié par
l’Assistance publique.
- " : —I—
’ L’INTRANSIGEANT parait à 6 heures 1/2
.flu soir avec toutes les informations de la
journée. Il est en vente, dans tops les
kiosques et chez tous les marchands de
journaux, entre 6 heures 1/2 et 7 heures.
' BOURSE DES VALEURS
; Le début de la séance a été mou ; au reste,
ÎBucune indication ne nous est venue des autres
marchés financiers qui se contentent d’être cal-
jrnes. Par la suite, on s’est montré un peu plus
soutenu, avec des échanges toujours restreints
cependant. Au dernier moment, on s'entretient
beaucoup do l’élection du président de la Cham
bre, et bien que l’on ne sache encore rien, on
parle beaucoup de M. Downer.
La Rente 3 % française a été peu .mouve
mentée ; la Caisse .a acheté aujourd’hui 32.000
irancs de rentes. >
L’Extérieure espagnole est soutenue. Le chan
ge, en Espagne, est â 24.35 %. On fait remar
quer, à Madrid , que l'amél iorai ion du change
est due notamment â ce fait que les acquisitions
de matériel à l’étranger pour nombre d’indus
tries espagnoles ont maintenant cessé et que,
d’autre part, les prix élevés des minerais de
fer, de plomb et do cuivre ont augmenté et
favorisent des exploitations qui attirent de l’or
dans le pays.
Les fonds russes sont bien tenus. On annonce
que le prochain congrès des industriels miniers
de la Russie méridionale discutera la question
do l’établissement d’un chemin de fer de Saint-
Pétersbourg au Donelz, de façon à assurer des
débouchés vers le Nord aux matières premières
extraites dans te Midi de la Russie.
Les Sociétés de Crédit sont calmes. .Les Che
mins français ne se négocient toujours que peu
p terme. Chemins espagnols fermes, grâce à la
renne du change.
Dans le compartiment industriel, le Suez est
peu traité, et faction de jouissance du Gaz
reste toujours discutée. Quant au Rio Tinto, il
pe maintient. Le cuivre, qui cotait hier soir à
Londres 79 5/8 au comptant, et 79 3/4 à terme,
Se retrouve encore ainsi;
Les Minés d’or sont soutenues. On ne pense
recevoir que demain soir le chiffre de la produc
tion totale du Witwatersrand pour décembre.
On l’évalue, d’ores et déjà, à 41Ü.00Ô onces de
sorte que la production de l’aiw/ée 1905 attein-
drait LîOO.OOÔ onces d’or fly,, d'une valeur de
BO millions de livres sjefung en chiffres ronds,
<»ntre 3.6a3.<94 onces £5 1/2 millions livres ster
ling environ!, en 19Q£ - — ■
A l’hôpital Saint-Louis
L’état de M. Pierre Gilbert est considéré
comme désespéré ; il porte une fracture à
la base du crâne. M. Brettard est encore
sans connaissance, mais on espère le sau
ver. Les autres blessés tont dans un état
•relativement satisfaisant, y compris Mme
Nicodez, qui s’était primitivement fait ins
crire sous le nom de Mme veuve Bernard,
et parait avoir perdu la mémoire à la su'te
de la commotion cérébrale dont elle a été
v'ctime.
M. Lépine, préfet de police, après s’être
.rendu sur les'lieux de l’aêcident, est allé
rendre visite aux blessés à l’hôpital Saint-
Louis.
Les responsabilités
Dès que la nouvelle de ce regrettable ac
cident a été connue, causant partout une
vive émotion, le Parquet a commis M. Ley-
det, juge d’instruction popr procéder â l’en
quête à l’effet d’établir les responsabilités,
A son tour, M. CuvMier, commissaire de
police du quartier du Combat, a prévenu
M. Rességuier, inspecteur du contrôle dé
partemental, qui a procédé à la visite im
médiate de la voiture, cause de l’accident, et
a fait toutes les constatations utiles.
Ce que dit le mécanicien
Le-mécanicien de la voiture H-64, que
nous avons vu ce matin! nous a fait la
déclaration suivante :
A la courbe dite des Rigoles, nous dit-il, je
sentis, à six heures un quart, la voiture descen
dre à une allure inaccoutumée, l’essayai de faire
agir la pédale, elle ne fonctionnait pas ; je fis
alors usage du frein à patin mais, en raison de
la vitesse acquise, le frein ne put arrêter la des
cente de la voiture. Je recommandai aux voya
geurs de ne pas descendre ; malgré ma défen
se, certains d’entre eux s'empressèrent de sau
ter ; arrivée au boulevard de la Villette, la voi
ture dérailla.
Le receveur Perrot confirme le récit de son
camarade en ajoutant : Afin d’aider mon car
marade, j’appuyai sur les chaînes du frein qui
passent au-dessous de la plate-forme.
Les voyageurs auraient dû nous écouter, il
n’y aurait pas eu de blessés. Ceux qui sont
restés dans la voilure en ont été quilles pour la
peur.
A la Compagnie du Funiculaire
A la Compagnie du funiculaire, où nous
-nous sommes rendu aussitôt, un des mem
bres du haut personnel nous a fait les dé
clarations suivantes :
Les voitures' viennent de la place de l’E
glise jusque devant le dépôt, par la seule
force de la pente. Arrivés à la hauteur du
dépôt, elles s’arrêtent et prennent le câble.
Or, le mécanicien conduisant le convoi n“
14-4 qui, à six heures ce matin, quittait
absolument bondé la place de l’Eglise, s’a
perçut quelques mètres avant d’arriver au
dépôt qu’il n’était plus maître de son allure.
Maigre tous les efforts qu’il litj. il ne put
arrêter le convoi. .
Pourquoi ? C’est ce que nous ne nous
expliquons pas, car les deux freins fonc
tionnaient bien ainsi que l’ont démontré
les expériences faites à 11 heures sur la
voie.
M. Vatez, notre directeur, M. Rodrigue,
notre administrateur, M. Arnould, l’expert
désigné par M. Leydet, juge d’instruction,
ainsi que M. Cuvillier, commissaire de po
lice du quartier du Combat, y assistaient et
ont pu constater qu’on pouvait arrêter les
voitures instantanément.
D’ailleurs, la meilleure preuve que les
freins étaient en bon état, c’est que le
convoi s’esl arrêté par le seul effet de leur
fonctionnement, dans le haut de la rue du
faubourg du Temple, dont la .pente est
moins rapide que celle de la rué de Belle-
ville-.
On semble croire . que le mécanicien
avait pris une allure un peu trop rapide, ce
qui expliquerait l’impuissance des freins a
arrêter le convoi, non maintenu par le câ
ble, sur la peple très rapide .
Ajoutons que les deux voitures compo
sant le convoi ont été mises sous scellés.
-—- ■ ■■ —
Contrainte par corps ..
Notre confrère, M. Benlin, de l 'Etoile de
\ Seiuc.-et-Oise A gui avait cojmute dur. ï&>
gime cellulaire à Pontoise, par • le. fait de
M. Armand, candidat aux prochaines élec
tions législatives dont il entravait la poli
tique électorale — nous avons raconté dans
quelles conditions, — vient d’être remis en
liberté.
Libéré, grâce â la générosité d'un ami
qui paya la somme réclamée par M. Ai-
mond, M. Bentin reprend son énergique
campagne contre le candidat du Bloc.
Le Transsibérien
livré aux mutins!
Les soldats mutinés de Liniévitch maîtres
de la ligne. — Bruit d’attentat. — A
travers l’empire.
■ 1
LA MISSION FRANÇAISE
Départ pour Algésiras.— A la gare d’Orsay
Les membres de la mission qui va repré
senter le gouvernement français à la confé
rence d’Algésiras ont quitté Paris par le
Sud-express, à midi 18.
De nombreuses personnalités sont ve
nues saluer les diplomates français et le
hall présentait dès onze heures et demie, la
plus vive animation.
On remarquait parmi les personnages offi
ciels; MM. Dard, clief-adjoint du cab'net.
du ministre des affairés étrangères ; Saint-
René Taillandier ; Marcelly, du ministère
des affaires étrangères ; les lieutenants de
vaisseau Dyé et Larras ; de Fraissinet, de
la Compagnie marocaine ; Boulogne, con
seiller du gouvernement de l’Algérie-; Baîlu,
inspecteur des monuments et fouilles d’Al
gérie ; Thenon, président de la Banque des
Pays-Bas, qui a installé des comptoirs et
organisé la perception des impôts au Maroc;
ïeirrier, secrétaire général, du Comité du.
Maroc, etc., etc.
Les caisses contenant les papiers et docu
ments de la mission ont été apportées en
voiture à la gare, par les facteurs du mi
nistère des affaires étrangères. 11 y a
même eu à ce sujet un petit incident. L’un
des fiacres, le numéro 8,263, qui transportait
deux des caisses, venait de se ranger le.
long du trottoir devant la gare, lorsque, par
suite du poids très lourd de l’une de ces
caisses, le véhicule perdit l'équilibre et ver
sa. On eut toutes les peines ou monde â le
remettre snr ses roues. Il était quelque peu
endommagé. Pour les gens superstitieux,
c’est d’un mauvais présage. '
. M. Revoii, chef de la mission, accompagné
de Mme Revoii et des autres délégués, MM.
de Cherisey-, notre chargé d’affaires à Tan
ger ; le commandant Codet, officier d’or
donnance ; Je^sé-Curelly et Aynard, atta
chés à la mission, sont arrivés â midi.
Vêtu d’un costume de voyage, M. Revoii
a serré la main de toutes les personnes
présentes qui lui présentaient leur® vœux.
Puis, â midi 15, une cloche a retenti. Les
membres de la mission se sont alors enga
gés dans l’escalier conduisant au quai d’em
barquement.
Devant le wagon-salon, M. Revoii a fait
ses adieux. Le signal du départ est donné
par le chef de.gare et, bientôt, le train dis
paraît sous l’immense tunnel:
M. de Billy, secrétaire d’ambassade, a
devancé la mission de vingt-quatre heures
pour aller surveiller les aménagements.
Le point de concentration de toutes les
missions est Madrid. De là, elles partiront
dimanche par un train .spécial qui les con
duira directement à Algésiras.
! : —I ■ ' ». ■■■ ■ '
E 3 ai» « Fil spécial »
Un de nos confrères de l’après-midi pu
blie—dons une deuxième édition, s. v. p. 1
— la petite note suivante :
REMISE DE DÉCORATIONS ,
Ge matin, à l’Ecole Militaire, le général Per-
cin a remis, en présence des troupes, aux offi
ciers do sa division, les décorations qui leur
ont été conférées à l’occasion du 1“ janvier.
La cérémonie a eu lieu sans incidents.
'Complétons noire confrère. Il n’y a pas
-eu d’incidents, c’est, vrai. Mais il ny a pas
eu non plus de cérémonie !
C’est seulement jeudi que le général Por
cin remettra les décorations.
Le même journal nous apprend qu’il a
interviewé un des membres ae la mission
Revoii sur le quai de la gare de Lyon. .
Or, le départ du Sud-Express a eu lieu,
nul n’en ignore, à la gare du quai d’Orsay.
: ; SSNSVSSS
NOTES SUR LES DISPARUS
LA MORT B’IIM LIB RETTISTE
Le collaborateur du « Cid » et de « Wer
ther ». — Edouard Blau et la chanson
à boire.
Tandis que l’on enterrait, cel après-midi, la
'regrettée Gabrielle Krauss, l’on conduisait éga
lement au ehamp .du repos la dépouille d’E
douard Blau, ce librettiste passé maître dans
l’art-de ciseler l’ariette ou la cavatine.
Ceux qui applaudiront, cette semaine même,
le Cid à l’Opéra, et Werther à l’Opéra-Comi
que, n’attacheront peut-être point leur attention
au nom du modeste collaborateur de ces chefs-
d'œuvre. Pour cela, il nous a semblé équitable
de rendre à cette mémoire un hommage parti-
: culier.
S'il écrivit presque tous ses livrets en colla
boration, sa tache, comme poète, y fui pourtant
large et constante. Avec le Cid. dont il écrivit
le poème en compagnie de Gallet, tandis que
d’Ennery s’occupait des « ficelles », il a pu faire
dire que c’était un des livrets « les plus solides
et les plus littéraires, bien français par la clarté,
•l'allure et la rapidité ».
*.De pareilles qualités se retrouvent dans Wer
ther, où le génie de Gœthe a pu être synthétisé
en une trame unique de charme et d’émotion.
Cependant, il demeure à peine des miettes de
gloire pour la part du poète. -
A côte des livrets d’opéra où d’opéra-comique,
comme le Roi d’Ys, dont la révélation ré fit tant
attendre, Lancelot, Dante, Esclarmonde, La
jacquerie , Zaïre, etc., Edouard Blau fut paro
lier d’opérette.
Jeanne Grànier peut se rappeler, aujourd’hui,
celui qui, avec Blum et Toché, l’avaient pré
férée, en place de Jeanne Hading, pour repren
dre la Belle Luretle (musique d’Offenbach), à
la Renaissance, au printemps de 1883.
L’homme des concours
Sans nous attarder à faire revivre toute la
carrière dû librettiste, qui affirma un talent de
romancier avec des livres intéressants, tels que
de fils de Don César et Mademoiselle Ruy Blas,
rappelons un côté piquant de son caractère.
Il était volontiers un tantinet paresseux ; mais,
dès qu’un concours de livrets -était ouvert, son
zèle se ranimait comme par enchantement.
C’est ainsi qu’il remporta, avec la Coupe du roi
de Thulé, le prix proposé, en 1867, par l’admi
nistration des beaux-arts, et qu’il obtint, dans la
suite, lé prix Cressent éveç Bathyle.
— Blau, disait un de ses amis, ressemble à
ces chevaux de courses qui ne veulent- pas mar
cher quand ils sont seuls, mais qui arrivent bons
premiers quand' ils sont émoustillés.
Le librettiste était pourtant mis rudement à
l’épreuve par ces concours. Blau, à ce qu’on rap
porte encore, ne dut-il pas entendre plus de deux
cents chansons à boire des compositeurs rivaux
du prix. Dressent ?
— Jamais, déclarait-il dans la suite, jamais on
ne me repincera à mèttre un air à boire dans
mes livrets, — dussent mes héros mourir de la
pépie I -, >,
• Les camarades riaient de la boutade.
Maintenant, en se la rappelant, des larmes
■leur viennent aux yeux, car, en plus d’un ex
cellent confrère, ils ont perdu un ami sincère et
dévoué. — Edouard Beaudu.
' sro —
LES CAMIONNEURS
M. Jacquet, secrétaire délégué 'de la
Chambre syndicale des transports, se con
formant à l’ordre du jour voté dimanche, à
.ia fln.de la réunion des camionneurs, a
écrit à la Chambre syndicale patronale pour
lui annoncer les décisions prises à cette
réunion.
Le président de la Chambre patronale a
convoqué pour ce soir tous ses adhérents
afin de leur transmettre à nouveau les re
vendications ouvrières.
De leur côté, les camionneurs eu .vins,
qui sont au nombre de douze cents, sont
absolument résolus à se mettre en grève
Si sâtiBîactisn ns iouE est gas donnée.
• On mande de Saint-Pétersbourg au Stan
dard que le gouvernement vient d’autoriser
le ministre de ki. guerre à organiser une
expédition pour prendre . possession du
Transsibérien.
Le corps expéditionnaire se composera
d’infanterie, d’artillerie et de génie et aura
pour mission de rétablir l’ordre et de main
tenir ainsi les communications avec le gé
néral Liniévitch.
Pour le moment, en effet, le chemin de
• fer - est tout entier entre les mains des sol
dats mutinés qui .reviennent d’Extrême-
Orient.
Menace d'attentat contre le tsar
Saint-Pétersbourg, 8 janvier . ■— Les jours de
congé se sont ; écoulés tranquillement. On a'
continué sans interruption à opérer des arreu- :
tâtions et à faire des perquisitions. • '
Les autorités ont été informées qu'un attentat
serait dirigé contre la vie du tsar n’importe fl -,
quel moment lorsqu'il quittera le palais.
Des précautions extraordinaires ont •été prises
à Tsarshoiê Sela. .
Çà et là
Moscou, 8 janvier. —. Les étudiants ont tué
hier un a/fietes,’
On signale une certaine agitation à Khar-
liofl. . •
On opère des arrestations en masse à Perm,
Kazan :el Vladimir.
Deux wagons.remplis de prisonniers sont arri
vés de Gomel à Minsk.
A travers les journaux anglais
Notre correspondant particulier die Lon
dres nous mande aujourd’hui :
D’après le correspondant du Morning Post à
Saint-Pétersbourg, les cosaques auraient subi
plusieurs défaites dans les provinces baltiques,
notamment à Werden, d’où ils auraient été dé
logés par les républicains- lettons, maîtres
maintenant de la ville.
-. Les journaux publient une information de
l’agenoe Dalziel, d’après laquelle la ville de
Novorossisk, dans le. ^aucase, dont je vous té
légraphiai il y a quinze jours la prise par les
révolutionnaires, est toujours entre les mains
des insurgés. • -
L 'Exchange Company nous informe que. les
condamnations à mort prononcées oes jours
derniers par la Cour martiale que préside le
général Iwdaroff, se chiffrent par centaines.
' *■■■ —-
CIMAISES
Ni meilleure ni plus mauvaise que 1<
cédentes, s’ouvre à la Galerie de la rue w .•
la quatorzième exposition des. Femmes nrut.es.
Les portraits de Mme Bisson occupent la place
d’honneur. Malgré cela, nous nous arrêterons
devant les panneaux de Mme Marie-Paule Car
pentier. Ces panneaux n’ont pas la banalité cou
tumière des paysages, que tant, de peintres et
peintresscs figent sans raison.sur d'innocentes
toiles, iis révèlent un brin de poésie, sont peints
avec sincérité et émotion et forment de bons en
sembles décoratifs. ■ •
Or surtout par cës temps de surproduction,:
où les douaniers, les herboristes, les aiguilleurs
manient la palette et encombrent les Salons, les
expositions de leurs- élucubrations encadrées
d’orgueilleuses dorures, les véritables artistes:
doivent revenir aux tableaux décoratifs, aux sù-
■hres motifs de la peinture murale. .
Mais n’oublions pas que nous sommes ac
tuellement dans un sanctuaire peuplé de pas
tels, de dessins et de toiles, 'routes les. fem
mes, les sœurs, les filles des altistes les plus,
répandues ont pris part à cette exposition. Mme
Marie IrviJ nous montre des paysages qui en
valent d’autres, Mme Usbelh Carrière, peintre
de fleurs, imite la manière de son illustre père.
Faut-il l’en blâmer ou l’en féliciter î Puis voici
les aquarelles de Mme Desjeux, les panneaux
de Mme Crevel, les tableautins de Mme Séail-
les, et à l’année prochaine, si vous le voulez
bien. .
J’ai rarement rencontré un artiste aussi
consciencieux, aussi travailleur, aussi amoureux
de son art que M. Désiré Lucas. Son tableau
Bénédicité, qui appartient au Luxembourg, est
connu d'e tous. L’exposition des œuvres de M.
Lucas, à la Galerie des Artistes modernes, rue
Caumartin, aura le grand succès qu’elle mérite
l’Homme des champs est un tableau remarqua
ble, peint avec une sobriété de teintes, une vi-,
gueur, une précision dont devraient bien s'ins
pirer nos décadents. Cet Homme .des champs.
deviendra légendaire. Automate, machine, phi-
sises maigres et longues, de même couleur que
la terre' avec laquelle il à toujours vécu. Il se
détache sur -l’horizon comme une silhouette
géante de l’homme primitif. Appuyé sur sâ bê
che, comme au repos, pense-t-il, regardè-t-il ?
«Sa tête est celle d’une bête de sofme plutôt
que celle d’un de nos (semblables. Allez voir
l’Homme des champs.
- M. Désiré Lucas a eu l’heùreuse idée de grou
per en panneaux successifs des œuvres qui relè
vent de la même harmonie. Je ne veux pas re
produire ici le catalogue de' cette exposition
dont les cinquante-huit numéros ont un égal
bien'que dissemblable intérêt. -^.Paul-Louis
Hervier. ...
OS ECHOS
LE MONDE
On ne peut s’imaginer ce que la politique in
flué sur la vie mondaine et, par suite, sur le
commerce en généra).
Les élections de dimanche dernier, celle de
mardi prochain, puis enfin les législatives dû
mois de mai vont être cause que la « season »
■parisienne, qui commence généralement au dé
but d’avril pour prendre fin dans tes premiers
jôurs d’août, ne durera que deux mois à peine.
Est-ce à dire qu’il n’y aura aucun grand dîner,
aucun bal avant le second tour de scrutin, et
S ue le Grand-Palais sera déserté pendant le
oncours hippique ? Evidemment, non. Mais il
est un fait indubitable, c’est que de nombreux
châtelains, de même que beaucoup de personna
lités, qui passent l’été à proximité de certaines
grandes villes de province, ne rentreront à
Paris qu’après 1e ballottage uéfinitif, résolus
qu’ils sont à prendre une part effective à la lutte
électorale. A notre avis, il n’y a pas lieu de leur
garder rancune de leur retour tardif dans la ca
pitale, l’intérêt du pays devant passer avant tes
plaisirs mondains. -
— C’est demain soir, rappelons-lot qu’a lieu la
réception donnée par Mme Busson-Billault, à
l’occasion de la signature du contrat dé maria
ge de sa fille avec te comte de Benrlle.
— Après-demain jeudi, à Saint-François-Xa
vier, sera célébré 1e mariage dû docteur Louis
Pierra, professeur à la Faculté de Paris, avec
Mlle Marguerite Révillout, fille de M. Révillout,
conservateur au musée du Louvre.
— On annonce pour le 13 janvier une soirée
artistique chez M. et Mme Blay de Malherbe,
avenue Victor-Hugo. Parmi les artistes qui figu
reront au programme, citons M. Le Bargy, de
la Comédie-Française.
— La comtesse Jean de Castellane a repris
la série de ses réceptions intimes du mercredi
soir, toujours si suivies et si élégantes.
— Le marquis et la marquise do l’Aigle ont
quitté leur château dû Francport, près de Com
pïègne, pour se réinstaller dans leur hôtel de la
rue ô’Astorg.
Sont également de retour à Paris : comte. de
Joybert. Mme Pelletier-Andressel, Mme de Cour-
son do la Villeneuve, marquis du Dresnay, comte
de Rochechouart, baron Hély d’Oissel, comte H.
fie Béauffort, M. Joseph de Parieu, baron-de Bou-
lémont, Mme Guillaume Feray, marquis de Sé-
f r, comte J. de Grollier, vicomte et vicomtesse
d’Harambure, vicomtesse de Trédérn,' marquis
fie Pimodan, vicomtesse de Touslaia, comte et
comtesse Paul de Pourtalès, M, de Mittag, M. et
Mme de Kermalngant, etc.
— Le mariage de M. Bernard Léon-Dufour, ins
pecteur de la Banque de France, avec Mlle Su
zanne de Bussy, fille de la comtesse de Bussy,
serai célébré incessamment à Saint-Philippe-aU-
(Roule. .. ....
— Le vicomte E. de la Celle est parti hier pour
Rome ; le comte ELie de Cosnac et M. Edouard
de Fontenay pour Nice ; la générale Tillion
pour Orléans ; Mme Raoul Adeline pour Arca-
chon de même que 1e vicomte d’Auterroches ;
M. Fernand Delaby, pour Tarbes, « Gabriel
Wilmani.
ON DIT QUE...
Tl «aA IttAa r>AitîAn i AilAfllfArf dé TÎÛllk
mer Tin littérateur A la bibliothèque Maza-
■rine. II ne s’agit pas cette fois de M. Ca
tulle Mendès, candidat' perpétuel à toutes
les candidatures. Il s’ag’t de M.. de.Porto-
Riche. L’auteur û’Amoureuse sollicite, et
on sollicite pour lui ce poste et cett-eâretraite.
La demande rencontre cependant une cer
taine résistance. .Et M. de Porto-Riche ris
querait de ne pas Remporter, s’il n’avait
appelé à l’aide un protecteur qui se démène
pour lui et intrigue. Ne cherchez ni -parmi
les académiciens, ni parmi les gens de let
tres. Le parrain de M. de Porto-Riche, est
bien meilleur, c'est un politicien.' C’est M.
Jaurès.
«** Puisque nous sommes au Louvre, si
gnalons le vent de réformes... futures qui y
souffle. Les conservateurs ont reçu, avec
prière d’y répondre, des questionnaires re
latifs aux améliorations possibles. Ils insis
teront notamment sur la division des co’lec-
tions par groupes de jnême nature et l’ins
tallation auprès de chaque groupe du bu
reau du conservateur compétent. Les con
servateurs sont actuellement logés sous les
combles. La mesure qu’ils préconisent, pour
être égoïste, n’en est pas mdins louable.
«** Mieux vaut tard que jamais. Les écha
faudages du château de Saint-Germain-en-
Laÿe, qui masquaient depuis 1895 !a porte
monumentale, viennent d’être enlevés. La
porte apparaît aujourd’hui toute neuve, avec
les Renommées de Denys Puech, encadrant
un cartouche de l'époque Louis XIV.
«*. Lé docteur Doyen, après avoir subî,
comme l’on sait, oette opération de l’appen
dicite qu’il a -si souvent et si brillamment
fait subir aux autres, était, parti dans le
Midi pour y prendre quelque repos.
Moins de quinze jours après son départ,
lé docteur Doyen vient de regagner Paris
et d’y, retrouver sa clinique et ses malades.
Il estime, comme tous les grands laborieux,
que le meilleur repos pour les gens occupés,
c’est leur travail...
UNE RICHESSE INUTILE
Un laboureur de Tunbridge Wells ne
savait comment appeler son petit dernier.
Pour se tirer d'embarras, il lui a donné
vingt et un prénoms qui commencent, cha
cun, par une lettre de l’alphabet. Question
né sur celte, idée saugrenue, le laboureur a
répondu « Je • voulais qu’Arthur-Ben-
Charly-Damed (je vous fais grâoe des sui
vants) soit riche en quelque chose
POUR BIEN JOUER. -
Un joueur inexpérimenté voulait appren
dre le jeu de domino de façon”» rouler tous
ses partenaires. U se m‘t à étudier toutes
les combinaisons. Mais il S’aperçut vite
que c’était un peii comme te tonneau des
Danaïdes ; dès que son esprit en appre
nait une, il en oubliait deux. Rien déton
nant : le nombre des combinaisons, réali
sables est de 280.528.211.840. Allez-donc les
retenir toutes 1
UNE BELLE DECOUVERTE *
Le commandeur - Boni de Rome vient de
retrouver dans le Forum, au pied de la sta-.
lue de Donatien, des squelettes de femmes.
Il les a longuement examinés et il soutient ;
aujourd’hui que ce sont les squelettes des
Sabines,. enlevées par .les Romains., Une
telle précision ne laisse pas que d’être
très étonnante 1
INFORMATIONS
Par arrêté du ministre de l’instruction publi
que, M. le docteur A. Guinard, chirurgien fie
l’Hôtel-Dieu, est chargé d’un cours de clinique
annexe à la Faculté de médecine de Paris.
Là clôture de la chasse aü tir du lièvre,, de
la perdrix et du chevreuil est fixée pour le
département de la Seine au dimanche .14 jan
vier, ■
Le paquebot Caobang, des Messageries Mariti
mes, parti de Marseille le 2 décembre dernier,
ayant à son bord douze oenfs hommes d’infan
terie coloniale à destination de l’Indo-Chine,
s’est échoué, par une brume épaisse, sur les
récifs de l’îlot .de Poulo-Kampoim, situé sur la
côte orientale du Siam.
Le steamer sinistré était le type le plus par
fait du troopship. Il mesurait cent quarante mè
tres de longueur environ. Sa jauge était de six
mille sept cents tonnes.
L’équipage et les'passagers sont sains et saufs,
on 11 e désespère pas fie renflouer le navire au
secours duquel sont partis deux steamers côtiers
de la Compagnie des Messageries Maritimes, la
Gironde et le Colombo.
DU SOIR AU MATIN '
Le Parlement anglais" a été dissous Par le
roi Edouard VIL -
— Le congrès fies voyageurs fie commerce de
France s’est ouvert â Toulouse.
■—Trois seconds-maîtres appartenant à, la
canonnière Mitraille,, du port de Bizerte, se sont
noyés au cours d’une promenade en youyou à
voiles. .
— Les nouvelles de la santé du bey de Tunis
sont aujourd’hui plus rassurantes.
— Pour protester contre les agissements fie la
Compagnie du Gaz, les habitants de Meulan,
des Mureaux et d’Hardricowt viennent de se
mettre en grève.
Le Watm.ah.
LETTRES OE 1UL1E
La peur
Le }eu brille ; les lampes, électriques,
voilées de rose, ont une lueèr très douce et
comme souriante : il (ait clair, il {ail chaud
et ie songe uniquement à toi. Je suis dans
Ce que j ’appelle mon cabinet de travail,
celte petite rotonde tout en fenêtres d’où
l’on voit étinceler Paris au-delà, du ruban
noir et mélancolique de la Seine. Je vou
drais qu'il y eût plus encore de lumières
chez moi, plus encore de lumières dans le
gouffre béant de l'horizon, je voudrais qu’il
y eût tant de lumières , tant, qu’un jour
artificiel, plus éclatant que le vrai Jour
baignât de clarté les choses et les êtres.
Je suis poup Michelet contre « l’ombre
nuptiale » de Victor -Hugo. Ah J la nuit,
Vabominable nuit sournoise, traîtresse, fu
nèbre... Je suis seule, él je ie le dis tout
bas, en frissonnant ; j’ai peur....
Nul bruit. Un phonographe qui s'éraillait
à coincoiner la Matlchiehe se lait .mainte
nant. Une goûte d’eau venue je ne sois
d'où s'obstine à tomber sur je ne sais quoi.
Un affreux silence m'environne et je suis
seule — plus seule encore de penser à toi...
Un livre ? quel -livre ? Seuls les nostalgi
ques m'attirent et les poêles maudits, ceux
que lu détestes : « Ma pauvre chérie^ ils
ont voulu simplement épater le bourgeois et
c'est Cabrion devant Mme Pipelet. » Or, je
suis Mme Pipelet, impressionnable ...
Maintenant, je sens qu’il va se passer
quelque chose. Je t'écris ces mots fébrile
ment, attendant un imprévu sinistre. Tous
mes sens sont concentrés dans mes oreil
les, f écoute éperdument... Un bruit de pas
dans l’escalier; on s'arrête à ma porte;
fai peur, fai peur, fai. peur... Un bruit à
la serrure. Si je meurs défigurée, ne viens
pas me voir....
C'était toi, mon chéri, c'était loi I Je t'ai
supplié d'attendre un peu, de me laisser
terminer cette lettre. Je voulais te dire que
le plus grand bonheur de la vie je venais de
réprouver. Par celte porte ouverte la ca
tastrophe pouvait entrer, je l'attendais à
demi-morte de terreur et tu es venu, tu es
venu avec ta gaîté, ta robustesse sourian
te .., Et les petites fenêtres mystérieuses
qui flambent si tard dans Paris, ces peti
tes ,fenêtres qui me semblaient tout à
l'heure closes sur d’épouvantables crimes
me paraissent garder maintenant d'ado
rables secrets d'amour. Ah 1- comme je
suis vaillai\le x les assassins peuvent en
trer. I .
I . IIcui;i PuyçrnGis,
LES AVATARS DE VERSAILLES
Jadis et aujourd’hui. —« La Maison def
Ancêtres u. — Cent ans après... '
Dans une semaine, le Congrès se réu
nira à Versailles pour nonfcer un nou
veau président de la République, à'
moins que ce ne soit le môme.
Aux termes de la Constitution de
iS75, cet acte sensationnel de notre vie
politique, renouvelable tous les sept
ans, doit sc perpétrer dans la. vieille ré
sidence royale.
Autrefois, quand une même demeure""
abritait les générations des générations
d’une même famille, « un souffle d’â
mes paternelles » frémissait dans les
âtrés profonds et les tentures suran
nées. Les murs chargés de souvenirs
semblaient s’associer aux réjouissances
des fêtes nuptiales et s’émouvoir aux
lamentations des deuils ; dans ce cadrç
immuable où les figures se succédaient
sans trêve, un lien mystérieux joignait
les êtres et l’on ne cessait jamais entiè
rement d’y vivre avec ceux qui, d’âge:
en âge, ÿ avaient vécu.
A l’égard de la France, -le château r d9
Versailles est un peu la maison dés an
cêtres ; dans le miroir immobile.de soit
vaste canal, il reflète sa' grandeur, il â
resplendi de toutes ses grâces ; il est
dédié à toutes ses gloires ; il a vu sa
suprême honte. Sur ce même parquet
que. balayaient de leurs chapeaux les:
ambassadeurs de toutes les nationé
prosternés devant le plus grand roi dy;
monde qui, alors, étau, le roi de France,;,
la botte éperonnée du Teuton a réson
né victorieuse. Le 18 janvier, au glas du
Væ victis, la patrie sanglante fut- dé
membrée et taxée, puis le roi Guillau
me de Prusse proclamé empereur d’AH
lomagne à Versailles !
Un rêve de . roi
Comme un habit de fête qu’on étren?
ne dans l’allégresse et dans lequel or.
doit peut-être souffrir ses pires dou
leurs et mourir, la France s’est taillé
Versailles. Elle l’a paré des plus riches
joyaux de.la puissance et de l’art. C’est
la. merveille du monde poli ^ le rêvet
d’un roi magnifique réalisé' par des gè-
nies de premier ordre dans tous les
genres.
Les nymphes de Vaux peuvent pleu
rer, celles de Versailles resplendissent
sous un ciel d’été dans le décor fééri-
que d’un divertissement imaginé pat,
Molière. La fête dure sept jours, le plai
sir se surpasse lui-même, et toutes les.
belles spectatrices peuvent se croire de
bonne foi dans le palais d’un enchan-
teùr. Les eaux murmurent et s’embra
sent à l’éclat des feux d’artifice, des:
voix mélodieuses montent des bosquets,
mille flambeaux- éclairent la nuit, où
dans un ballet le plus beau du monde,
une collation merveilleuse est servie en
musique par les Saisons et les Grâces
dans des « salles bocagères », le parc
apparaît tout entier dans une illumina
tion « aussi étrange que: prodigieuse » x
et pour finir on joue Tartufe l.
Mais un siècle a passé
Cent ans après, le sapin du lrône-se
•montre à nu sous le velours en lam
beaux. C’est l’ouverture des Etats-Gé
néraux, l’étonnante et inquiétante appa
rition du « Tiers », qui n’est rien et qui
veut être tout ; puis, les 5 et 6 octobre^
l’entrée en scène du peuple, la cour dé
marnre envahie, les cris de haine et de
mort, le premier souffle de terreur qui
glace la monarchie chancelante cepen
dant que le vent d’automne dans le parc,
mélancolique effeuille les cimes des fu
taies.
Versailles, dépossédé de ses rois, dé
vient silencieux comme une tombe. La T
Convention songe à l’utiliser mais non
à le vendre ; elle tente d’en faire les
Invalides des glorieux défenseurs .de la
patrie en danger.
Le Directoire, le plus vil des gouver-,
nements parce que le plus vénal, a l’in
famie de proposer le lotissement " dé'
Versailles : à l’encan le plus français
dés châteaux de France ! -L’ouragan na-*
poléonien vient heureusement balayer,
cette fange ; avec son infaillible instincf
du pompeux et du grandiose, l’empe
reur traite la merveille du siècle dé
Louis XIV comme le plus beau des
joyaux de la couronne et l’entretienf
sans lésiner. Le roi lettré et bourgeois
Louis-Philippe a l’excellente idée d’en,
faire un grand musée national et depuis:
1875 les deux Chambres réunies de la'
troisième République y font des prési
dents, chefs de l’Etat, tons les sept ans!
Jean Griselin.
’■-—.. ■■—■'■— .
OBSÈQUES DE El« KRAUSS
Les obsèques de Mme Gabrielle Krauss
ont été célébrées aujourd’hui à midi à Saint-
Philippe du Roule.
Le deuil était conduit par M. Luigi
Krauss, fils de la défunte.
De nombreuses gerbes de fleurs, ainsi
que des couronnes, avaient été placées sur
un char précédant le corbillard. Pai'im ces
couronnes on remarquait celles de la di
rection de l’Opéra, et de M. André Worm-
ser.
Une délégation de l’Orphelinat des Arts,
sous la conduite de Mme Poi’pot, présidente
de l’Œuvre, assistait aux obsèques.
Deux jeunes orphelines portaient une
palme d’or ornée de nœuds violets et cra
vatée de crêpe.
Dans la nombreuse assistance, on remar
quait : M. et Mme Paul Deschanel, M. et
Mme René Brice, MM. Jules Claretie, Ga
briel Fauré, Carré, le général Frater, Mme
Rose Caron, l’amiral de Maigret, le duc
Féry d’Esclands, Roger Marx, R. Aubanel,
Victor Capoul, le marquis de Gabriac, Pé-
ladan et un grand nombre de personnalités
du monde musical et littéraire.
A l’issue de la cérémonie religieuse, des
discours ont été prononcés par M. Georges
Boyer, secrétaire général de l’Opéra, au
nom de.l’Académie nationale de musique,
et par Mme Poilpot, au nom de l’Orphelinai
des Arts.
Le corps a ensuite été transporté au ci*
metière Montparnasse où a eu lieu l’inhu
mation.
CHRONIQUE JUDICIAIRE
Le meurtrier de l’agent Besse
Sur les conseils de son avocat, M' Landowski,
Félix Boulay, condamné à mort samedi pour Je
meurtre de l’agent Besse, vient .de sa,pourvoir
en Cassation ; Boulay, à la vérité, ne cumptt
pas beaucoup sur son pourvoi, mais il compte
infiniment sur l’élection du nouveau Président
de la République. Comment un Président, en
eifet, inaugurerait-ü mieux son règne qu’en
graciant Boulay ï
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