^Trentième année - N° 49
•ÉDITI0N»D»5«HEURES!
Jeudi 18 Février 1937
BMÇA
30 "t"" FRANCE & COLOXIES
ABONNEMENTS 1 II « ElU S Mil
France et Colonies.,... 90 fr., 80 fr. 26fr.
Etranger plein tarif.»— >30fr. 120fr. 60 fr.
Paya i tarif réduit.... 160fr. SStr. 4SI»
ChtqM postal) Compte 33940 PARIS
ORGANE DU NATIONALISME INTEGRAL
Tout ce qui egt national est nôtre. — Le Duc (FORLEANS,
Chef de la Maison de France, fen revendique tous les droits, fen 'assume
toutes les responsabilités, f en accepte tous les devoirs.
Le Duc de GUISE, héritier de* quarante rois qui, en mille ans, front la France»
REDACTION ET ADMINISTRATION
1, nu da Boecador (19, aoetuu tlontatgne)
PARIS (8»)
Adresse télégraphique s ACTIOFRAN - PARIS
Téléphone: Administration: Balzac 63-33 et 83
Rédaction: Balzac 36-38; PnMieffé; Balzac 36-83
Après 10 henres du tolr t Gutenberg 08-42
Registre du Commerce i Seine N* 78JS82
Fondateur * HENRI VAUGEOIS — Directeur, politiques : LEON DAUDET et CHARLES MAURRAS. - Rédacteur en chef r MAURICE PUJO.
Depuis une quinzaine d'années, les pactes clé
non-agression ont été à la mode.
.Y a-t-il pourtant rien de plus ridicule, et en
même temps de moins rassurant que cette pro*
messe de ne pas se livrer à une agression ?
Dans la , vie privée on se défierait d'un voisin
qui viendrait vous offrir un engagement de ne pas
cambrioler votre maison.
La même méfiance peut s'appliquer aux
initiatives internationales de ce genre.
Pierre BERNUS , dans les « Débats ».
■srs
POUR RATTRA PER LE TEMPS PERDU
de la Grande-Bretagne
On lit dans le. Livre blanc anglais, sur
l'emprunt de 40 milliards de francs, pu*
Mié voilà quarante-huit heures t
tl est impossible pour le moment (Tin-
diquer quelle sera l'aimée au cours de la
quelle les dépenses pour le réarmement se
ront le plus élevées. Beaucoup dépendra
de circonstances qu'il est impossible de
prévoir aujourd'hui et des décisions qui
seront prises au cours des cinq prochaines
années. Cependant, il serait imprudent
d'envisager des dépenses totales pour la
sécurité nationale au cours de cette pé
riode de cinq années inférieures à 150 mil
liards de francs,
L'Angleterre est lente à s'y mettre,
comme chacun sait, mais, une fois qu'elle
s'y est mise, elle ne fait pas les choses à
moitié. Pendant plusieurs années, con
fiante en cette insanité — œuvre du ma»
houl Wilson — qu'est la Société de Ge
nève pour conjurer le péril de guerre, no
tre alliée dé 1914, bercée par la musique
pacifiste de « la belle endormeuse », s'est
laisser aller au leurre des palabres sur
le désarmement de MM. MacDonald,
Briand, Paul-Boncour, Herriot, de lord
Cëcil et autres rêveurs. Le désarmement
devait-il précéder la sécurité, la sécurité
devait-elle précéder le désarmement, le
désarmement devait-il marcher du même
pas que les réparations, les précéder ou
les suivre? Cruelles énigmes que débat
taient les messieurs du bord du lac, parmi
des torrents de salive. Lisez à ce sujet la
«. Petite Histoire de la S. D. N. », que
vient de publier M. Valenziam à la Nou
velle Revue critique. Raremeht, dans
l'histoire de l'Europe, autant d'âneries
ont été aussi solennellement proférées.
De temps en temps, ces ânes exaltés al
laient braire les uns chez les autres, et
leurs têtes aux longues oreilles parais
saient aux portières de vagons, accompa
gnées de « bon voyage », d'« au revoir »
et d'applaudissements.
Il n'y a pas si lobgtemps — quelques
mois —que l'actuel président du Conseil,
Léon Blum, préconisait, dans son Popu
laire, le désarmement intégral et, au be
soin, le désarmement unilateral de la
•France, s'imaginant, à la juive, comme
son frère de race Naquet, jadis, que ce
« beau geste sacrificiel » ferait fondre
comme cire les canons, fusils et mitrail
leuses, exorcisés d'autre part solennelle
ment!
« Eùrrièire les canons, les feusils, les
mitreuilleuscs!... » C'est en septembre
1926,"à la tribune de Çenève, que tomba
des-lèvres d'un maquereau mystagogue
ce programme ahurissant, qui présageait
une nouvelle invasion allemande. En vain
les avertissements parvenaient-ils de tous
côtés au commandement français, et sous
les formes les plus précises : Briand'les
jetait au panier et déclarait, comme au
31 juillet 1914, que « les Allemands
n'étaient pas fous et (Qu'ils ne voulaient
pas la guerre ». Tel était, aussi, outre-
Manche, l'avis des pasteurs et des vieilles
filles.
Deux ■ événements ont réveillé la
Grande-Bretagne de son dangereux som
meil : l'expédition italienne en Ethiopie,
le réarmement intensif allemand avec,
conjointement (7 mars 1936), la réoccu-
pation militaire de la Rhénanie.
Ayant envoyé toute sa flotte en Médi-
terranée pour intiinider Mussolini, le
conseil de l'Amirauté s'aperçut brusque
ment que les meilleurs vaisseaux de
guerre n'avaient pas pour une demi-heure
de munitions et que l'aviation britanni
que, en face de l'aviation italienne, était
pour ainsi dire inexistante. Averti et jus
tement effaré, le président Baldwin laissa
entendre à la Chambre des communes
que le Royaume-Uni n'avait pas les
moyens militaires de son attitude sanc-
tionniste à outrance, et M. Eden fut in
vité à mettre du soda, beaucoup de soda
dans son whisky. Cependant, par la vi
tesse acquise, la guerre, ardemment ré
clamée par Blum et les cent , quarante dé
ments de la Chambre française, la guerre
fratricide semblait inévitable, quand
Maurras, avec cette rapidité foudroyante
de I'action utile qu'on lui connaît, pro
nonça son avertissement sauveur. Ainsi
s'explique la rage conjointe, à son en
droit, de Blum, de sa clique et du très
sanctionniste Times.
La vérité est que l'Angleterre avait
frôlé de près un désastre dans le genre
de l'Invincible Armada.
Le second événement, le réarmement
"intensif allemand, avec son aboutissement
du 7 mars, est encore présent à toutes les
mémoires. C'était sous le goriljat de l'im
monde Albert Sarraut. Ce singe de mau
vais lieu, qui fit le lit du Front populaire,
en apprenant la nouvelle, —• ce qui
prouve, entre parenthèses, la haute ca
pacité de nos services de renseignements,
& Sûreté nationale!— jeta feu et flamme,
vociféra, rugit, mais laissa faire et laissa
passer. On sait aujourd'hui, de source
sûre, que si la France avait mis le holà,
l'Allemagne aurait renoncé à son projet,
PARCE QU^ELLE N'AURAIT PU FAIRE AUTRE
MENT. Je vous dirai pourquoi un de ces
jours. Son relèvement militaire, d'ailleurs
formidable, a des trous.
Cela dit, le réarmement britannique,
sur mer, .sur terre et dans les airs, va exi
ger au-moins quatre- ans. Toute la- ques
tion est de savoir si l'achèvement mili
taire allemand n'essaiera pas de le gagner
de vitesse.
Léon DAUDET,
miffimiffraiiiVRiiiniHmmiiiiiiiinniiii
TABtEAU D'HONNEUR
DE L'ACTION FRANÇAISE
iilliiiiilliiilfMMIillllllllIlMttlIlIlllllllllllItlIlUItlIllllllllllllll
Pour avoir sauvé la Paix Q
CHARLES MAURRAS |
EST EN PRISON |
depuis .. .. 112
lours =
PIERRE JUHEL.. 2I jours I
uiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitiMHiiiiiiitiuii)
Un coup de Bourse
La fausse nouvelle d'une « pause »
dans la politique ministérielle fait
monter la rente de deux points
C'est dans la coulisse du •« Palais-Bour
bon, > que afélaborent les plus fructueuses
opérations boursières.
Avant-hier soir, on pouvait voir certains
députés venir cueillir par le bras quelques
représentants de la presse et leur confier
dans le tuyau de l'oreille, en grande confi
dence, de sensationnelles nouvelles.
Le lendemain, on pouvait lire dans deux
journaux du matin deux articles similaires
annonçant une détente politique.
Le gouvernement de Léon Blum, était-il
dit en substance, d,evant. ; les ,difficultés
financières qu'il, rencontre, serait prêt à
faire, une importante déclaration aux ter
mes de laquelle il proposerait au « Front
populaire », qui a réalisé tant de réformes
sociales depuis son arrivée au pouvoir, de
faire la « pause ». En quelque sorte de
digérer ce qu'il a absorbé avant de se re
mettre à table.
Bien plus, . les mêmes articles annon
çaient qu'une trêve était en voie de négo
ciation . pour une durée indéterminée ;
qu'elle aurait pour bases des dérogations
à l'application de : la loi de quarante heu
res et un élargissement de la majorité. Il
était-même précisé que Flandin, Mandel,
Paul Reynaud pourraient se voir associés
à un remaniement ministériel qui verrait
le départ -de Vincent Auriol. Bref, ce serait
l'âge d'or dans un « Front élargi ».
(Lire la suite en 2° page)
«aiiiiniHniiniuniiHniiiuiiii^uiiitiniiiMviiiiuiimJuinininiiin»
E G HO S
Amis de la poésie, h'âtez-vous de demander le
caâiier. d'Eurydice, consacré à Charles Maurras. Le
second et dernier tirage de <5et Hommage est,
comme le premier, strictement limité a 1.500 exem
plaires, tous numérotés spécialement. Il n'en reste
à cette heure que 325 exemplaires. Hâtez-vous de
vous le procurer et de vous abonner aussi à' la
c belle Eurydice d , selon les mots de Pell: rson.
Une personne digne de foi nous assure, à la
suite d'un écho paru ici-même au sujet de M. Bau-
man, fleuriste, que. s'il est exact qu'il a parfois
assuré gratuitement la décoration florale de mani
festations du Front populaire, il a aussi fourni dans
les mêmç» conditions des fleurs à des fêtes orga
nisées par les nationaux. La récente décoration qui
vient de lui être attribuée au titre de l'Economie
nationale n'est due qu'à ses mérites commerciaux.
■ ■■*%■
Cadet Roussel boit trois bons vins,
Deux tous Içs soirs, un le matin,
Et le dimanch', quelle allégresse,
Il vid' six pots de Vergelesses.
Ah! Ah! 'Ah! oui vraiment,
La R.'P. le sert dignement.
Rôtisserie de la Reine Pédauque, 6, rue de la
Pépinière (Lab. 14-94).
H
A LYON...
Un livre s'achète * Sous le Signe du Lion »,
librairie, 15, rue Pnits-Gaillot.
H
La Brandade-de morue
Les Quenelles de brochet
de la Maison de la Truffe, 19, pl. de la-Madeleine
w
Jusqu'au 25, soldes au C. C. C. fous dîmes,
hommes et enfants...
Imperméables, maillots de bain, gaines et quan
tité d'autres articles à des prix de réclame sen
sationnels. Quelques prix :
Hommes : Raglap £1 d'Egypte caoutchouté,
1'* qualité, 45 francs au lieu de 125.
Enfants : Ciré noir à 25 francs au lieu de 95.
Dames : Très jolis modèles d'imperméables en
crêpe de Chine, toilin, tweed, etc., à partir de
75 francs au lieu de 150.
Gaines à partir de 25 francs.
Maillots de bain de grande marque à partir de
20 francs.
Et pour tous ■ ces articles en solde, et notam
ment les imperméables, une sécurité : c La qua
lité C. C. C. »
C. C. C., 37, boulevard Haussmann, ouvert tous
les jcjrs, sauf dimanche, de 9 à 19 heures.
H
Si vous souffrez des pieds...
consultez le Bottier Joseph (Clinique des Pieds
sensibles). Chaussures selon votre cas à partir de
95 fr., et 150 sur mesure. Paris, 12, rue La Boétie
(Apj. 15-30). Nice, 5, av. de la ^Victoire et Vichy.
La chimère aux finances, La
des bons. — La liberté
des Juifs
SOUSCRIPTION OV PLACEMENT ? —
Les horribles mélangés de patriotisme et
d'intérêt fabriqués par le « Front popu
laire, à direction socialiste ». ont été trai
tés selon leur mérite par le colonel Lar-
perit dans son admirable « Politique »
d'hier. . ~
Il faudrait apprendre par coeur ce qu'il
dit de l'échec forcé de ce brouillamini
ridicule entre les nécessités naturelles et
les ■ « appels de toute sorte au patriotisme,
< à la loyauté, à tous les nobles senti-
« ments qui peuvent agir sur l'homme ».
Et cela nous ramène, en effet, à la ques
tion : *
— Est-ce une souscription?
—- Est-ce un placement?
Si c'est une souscription, elle ne peut
avoir de sens que pour les amis du gou
vernement.
Si c'est un placement, il serait convena
ble de se rappeler que les placeurs ne
veulent pas perdre leur argent et que, s'ils
le copfient, s'ils le prêtent à intérêt, c'est
à un gouvernement, à une administration,
à une politique dont le caractère moyen
soit de ne pas perdre, égarer ni bouffer
ce qui leur a été confié.
Mais se rappelle-t-on une chose?
Se rappelle-t-On que, vers juillet-août
dernier, la grande idée du Blum était de
faire .financer sa politique par ses adhé
rents?
Mais oui!
Oui, par les adhérents S. F. I. O., de la
Section française de l'Inter nation aie ou
vrière!
■ Tant — beaux premiers! — ces Juifs
d'affaires sont chimériques!
Le Chameau Blum partait d'une idée
qui ne manquait pas absolument de jus
tesse.
(Toutes les Chimères en sont là : la
Chimère antique avait un corps formé
d'éléments qui existaient dans la réalité;
l'assemblage, seul, en était faux.)
Donc, le Chameau disait :
« —- Nos « masses ouvrières » se sont
» enrichies, d'une part. La tirelire .des;
» militants n'est pas vide. Loin de là!
» D'autre part, notre propagande a
» beaucoup mordu sur la petite bourgeoi-
» sie : les chiffres des scrutins en témoi-
» gnent. >•
» Or, celle-ci possède déjà, ses écono-
» raies peuvent aussi nous venir en aide.
» Enfin, par les. Syndicats, nos travail-
» 'leurs auraient aussi des moyens subs-
» tantiels de nous secourir généreuse-
» ment... »
II y avait du vrai, je le répète, dans
les différents membres de ce raisonne
ment. Mais il y était oublié t
— que l'ouvrier — s'il est épargnant
— tient beaucoup à garder son épargne...
il n'est aucunement disposé à la laisser
gaspiller;
_— que beaucoup de Syndicats sont sen
sibles à la même crainte ;
— que, même votant pour les socialistes,
notre petite bourgeoisie est, autant et plus
que nos épargnants ouvriers, attentive au
juste emploi de ses é eus, même des écus
de papier...
Enfin» le malheureux Chameau a perdu
de vue ce dernier point, fort important,
lui aussi : sa politique générale a obligé
tout le monde (sans exception) à recou
rir à ses réserves, à prendre sur son ca
pital, si modeste soit-il... Et c'était autant
de pris sur les disponibilités qu'il fût
possible de confier aux démarcheurs du
triste Chameau.
ENCORE ET TOUJOURS «TA LU
BERTE... ». — On -pensait en avoir fini
avec les commentaires de la belle répar
tie échappée au Communard assassin
mais logicien...
Un de nos lecteurs de Nice me fait
part d'un souvenir qui apporte de nou
veaux sujets de réflexion utile :
Voulez-vous me permettre de verser à
votre dossier ce témoignage de ma mère,
fille du .peintre Claûdius Lavergne et de
Julie Oraneaux?
Pendant la Commune, ma mère, alors
âgée de 15 ans, habitait avec ses parents,
74, rue d'Assas.
Un jour du mois de mai 1871, des com
munards se présentèrent au domicile de
mon grand-père pour y perquisitionner.
La plupart étaient ivres, en sorte qu'ils se
laissèrent éconduire assez facilement. Ma
mère, qui assistait à la discussion, tn'a dit
souvent qu'elle se rappelait parfaitement
avoir entendu ces hommes déclarer qu'ils
se battaient « contre les Prussiens » et
« pour la liberté ». Et le dialogue sui
vant, entre l'un d'eux et Julie Lavergne,
demeurait gravé dans sa mémoire :
« — La liberté, savez-vous seulement ce
que c'est? » demanda ma grand'mère.
« — Parbleu! c'est de pouvoir manger à
sa faim et boire quand on a soif.
« — Est-ce donc tout? * insista la bon
ne dame.
« —Cette liberté-là me suffit », répli
qua F interpellé, « et si elle n'est pas la
votre, elle est du moins la mienne.' 2>
En admettant que le mot historique en
cause n'ait pas été adressé a Mgr Darbog
et dans les circonstances qu'on a rappor
tées, voici toujours une déposition qui le
situe dans le même plan, à la même place
et en affirme la vraisemblance.
Oui; Mais cela peut montrer aussi que
cette distinction entre les libertés, — la
mienne, la tienne, la sienne, — était,
peut-être, alors, assez courante. Ce qui
peut avoir permis à des historiens aussi
dénués de génie que d'exactitude de les
mettre dans la bouche de leurs personna
ges bien plus facilement que je ne l'ai
d'abord supposé.
Quoi qu'il en soit, c'est cette conception
de la liberté concrète qui est substantielle
et correcte. La liberté de quoi faire? le
bien? le mal? La liberté de quel type
d'homme? le bon? le méchant? Cette dis
tinction peut délivrer de la métaphysique
des bourgeois libéraux.
UNE PAGE DE VEUILLOT. — Un autre
correspondant m'envoie un texte de Louis
Veuillot, qui fera voir combien l'admira
ble; polémiste catholique, bien qu'il fût né
au « stupide xix* siècle », était, lui aussi,
attentif aux différences que nous mar
quons.
Cette page n'a aucun rapport avec Mgr
Darboy ni avec la Commune, elle ne man
quera d'actualité ni aux yeux de notre
Alsace ni aux babines des Chameaux juifs
qui ont voulu la persécuter.
"Veuillot écrit dans Çà et Là, tome I
(Palmé, 1874) :
« Je ne demande pas non plus qu'on leur
oie (aux Juifs) la liberté et l'égalité civile.
Mais ce que je trouverais fort bon à tous
tes points de vue, ce serait qu'on prît l'ha
bitude de les fréquenter peu et de conclure
avec eux peu daffaires; et, s'il y avait
quelque part en Alsace un village dont les
habitants ne voulussent avoir aucune re
lation, sauf celles de la charité, avec leurs
concitoyens juifs, j'aurais bonne opinion
de ce village-là.
« Allez donc à ***, reprit Cyprien en
souriant. Il n'y a pas longtemps, les habi
tants apprirent qu'un Juif venait s'établir
dans cette commune, où il n'en existait
point. Il avait déjà loué une maison et se
proposait d'ouvrir un cabaret. Ses meu
bles étaient arrivés. Alors les bonnes têtes
s'assemblent et tiennent conseil. « Un ca-
« baret de plus, nous n'en avons pas be-
« soin; un Juif, c'est l'usure... Ma foi, nous
« ne le recevrons pas. »
Il vint pourtant. On alla le trouver.
< Ecoutez, lui dit-on, vous ne" ferez pas
fortune ici... Faites-nous plaisir, allez-
vous-en. »
Il répondit fièrement qu'il ne s'en irait
point...
— Mais,: ajouta-t-on, c'est que -nous som
mes bien décidés. Vous ne pouvez pas vi
vre au milieu d'-un pays qui ne veut point
vous voir; vous aurez des désagréments.
Nous vous disons cela de bonne amitié. »
Il alla trouver le maire et lui demanda
sa protection.
— Ma protection, lui dit le maire, vous
êtes citoyen français, je vous la dois, vous
l'avez. Mais que voulez-vous que je fasse?
Je ne puis pas forcer mes administrés d'al
ler boire chez vous, ni de traiter avec
vous... Au fond, voyez-vous, je vous dois
protection; mais je suis de l'avis des au
tres, et je vous conseille de vous en aller. »
Pendant qu'il parlementait ainsi, le Juif
aperçut dès paysans qui portaient des far
deaux, et.,, U reconnut ses meubles. Il les
suivit. Oii les déposait avec beaucoup de
soin sur une charrette tout attelée.
« — Qu'est-ce que cela signifie? dit-il;
où prétendez-vous envoyer mes meubles? >
« —i Mais, lui répondit-on, là où vous
voudrez. Puisqu'il est entendu que vous
partez, le plus tôt sera le mieux, et nous
avons fait le déménagement... »
Le Juif leva le pied; c'était ce qifil avait
de mieux à faire. Voilà, j'espère, un trait
d'intolérance qui vous plaira.
— Parfaitement, dis-je, et il faudrait ai
mer bien peu la liberté pour n'être pas
charmé de la résolution de ces paysans;
car, s'il y a une liberté précieuse au
monde, c'est celle d'écarter la tenta
tion de boire outre mesure et d'emprun-
ter a vingt pour cent. La liberté du Juif
a été gênée, j'en conviens; mais la liberté
du Juif aurait gêné celle des autres. Com
ment faire? Entre deux libertés qui se con
tredisent, s'il yïn a une qui lèse en même
temps la morale publique et les intérêts
et l'es sentiments du plus grand nombre,
celle-là peut s'appeler l'oppression. Qui
conque possède quelque moyen de s'en dé
faire aurait grand tort de n'y pas mettre
la main. »
Que le lecteur, un vieil ami, à qui est
due cette belle communication en soit re
mercié vivement. Outre une excellente le
çon de philosophie politique, Veuillot es
quisse là une espèce de tableau symboli
que de ce qui pourrait bien se passer
dans une France dont le chef naturel,
dont le chef national aurait le même bon
sens que ce maire d'Alsace : — Mais oui,
nos chers Youpins, allez-vous en « de
bonne amitié » !
Cette excellente parole n'a malheureu
sement pas été prononcée assez tôt! C'est
pourquoi il y a lieu de craindre que ce
soient les Français que la Judée contraigne
à déménager.
ww
L'ANTISEMITISME. — Seulement, les
Français commencent à s'en apercevoir.
Enfin! Enfin! Deux admirables articles de
M. Henri Béraud, qui n'est pas un réac
tionnaire, en font foi.
Il vaudrait la peine de répandre ces
articles à dix millions d'exemplaires.
Le langage de Béraud, en 1937, n'est pas
si éloigné de celui de Drumont en 1892.
Il est vrai que le spectacle est autre
ment scandaleux qu'il y a quarante-cinq
ans.
Le mot de Schopenhauer qu'« un Juif
n'a pas de verecundia» (c'est-à-dire de
vergogne) devient de plus en plus le mot
de la situation.
Goûtez-moi les lignes suivantes en vous
préparant à répondre à la vieille question
« de qui est-ce? » :
Son action [de Blum] aura peut-être eu
une autre conséquence que prévoient cer
tains observateurs : il peut'fort bien en
résulter, en Alsace, un mouvement antisé
mite, dont les premiers symptômes se ma
nifestaient déjà depuis que la province a
été envahie par de nombreux réfugiés juifs.
A Strasbourg, à Mulhouse et à Metz, on
attribue une part de responsabilité à cer
tains députés ou anciens députés israélites,
tels: que M. Grumbach et M. Weill,
D'ailleurs, on peut le noter en passant,
un mouvement analogue pourrait se pro
duire un jour ou l'autre dans toute la
France en raison de l'extraordinaire im
prudence dont a fait preuve M. Blum en
s'entourant dé conseillers juifs (MM. Moch
et Blumel sont les chef s de son brain-
truct), et en confiant trop de postes im
portants (dont celui de ministre de l'Edu
cation nationale) à ses coreligionnaires. Il
y aura lieu de revenir sur cette question.
L'antisémitisme est un mal dont il serait
bien désirable qu!on évitât l'éclosién. Mais
on est obligé de reconnaître que, s'il se
développait, la cause pourrait en être attri
buée au manque de tact des dirigeants
actuels.
De qui?
De M. Pierre Bernus, écrit au Journal
de Genève , c'est-à-dire avec la mesure et
la pondération qui s'imposent à quicon
que écrit dans , un journal étranger. L'im
pudence du personnel gouvernemental
porte ses fruits.
Comme dit M. Bernus, l'antisémitisme
est un mal, si l'on entend par là cet anti
sémitisme de peau qui aboutit au pogrom
et qui refuse de considérer dans le Juif
une créature humaine pétrie de bien et
de mal, dans laqueUe^le bien peut domi
ner. On ne me fera pas démordre d'une
amitié naturelle pour les Juifs bien nés.
Que les Youpins du Droit de Vivre se
rassurent. Ceux auxquels je pense né peu
vent me donner un liard.
Mais il est un antisémitisme politique,
un antisémitisme d'Etat, lequel est excel
lent, parce qu'il prévoit l'autre et en peut
détourner les malheurs.
Comme disait le Duc d'Orléans en 1899,
il y a une question juive, et elle se pose
de plus en plus, et rien au monde ne peut
empêcher qu'elle soit posée. Les Etats na
tionaux, dans la mesure où ils sont na
tionaux, sont obligés de se défendre. Si
non, ils périssent, et non de leur belle
mort.
Les lecteurs de la Dentelle du Rempart,
le dernier livre de Maurras, y trouveront,
page 306, l'émouvante lettre testamentaire
d'un « héros juif d' Action française »,
compagnon de notre Marius Plateau.
Pierre David (c'était son nom), frère, si.
je ne me trompe, du normalien Maxime
David, écrivain de valeur, tombé lui aussi
au champ d'honneur, mais dans des sen
timents tout différents de ceux de son
frère, Pierre David ne concluait pas autre
ment que nous ne faisons. U était con
vaincu, comme il écrivait à . Plateau,
que dans son milieu natal « le sentiment
« français était trop peu développé »; et il
trouvait légitime que=la France prît désor
mais ses précautions pour n'être pas in
définiment gouvernée par les produits d'un
tel « milieu ».
Question de vie ou de mort pour la
France.
PELLISSON.
Des coquilles d'hier . — Ligne 25 de
ma troisième colonne, il fallait, au lieu
de « je ne me rappelle », rappelais. — P.
LE « FRONT POPULAIRE » CONTRE LA LOI
L'AGONIE DE LA TUNISIE FRANÇAISE
Le voleur Fernand Valat
va-l-i l être va lidé ?
La Chambre doit s'occuper aujourd'hui
de l'élection de la 2* circonscription
d'AIès. La commission compétente doit de
mander à l'assémblée de voter la valida
tion de Fernand Valat qui, au second tour
de scrutin, a été, lors des dernières élec
tions législatives, l'élu du parti commu
niste.
Que la Chambre ait attendu jusqu'à ce
jour pour discuter cette validation nous
permet de juger le souci de moralité et de
dignité qu'a le Front populaire.
Une assemblée qui se respecte n'aurait
pas permis à ce singulier représentant du
peuple de siéger durant plus d'une séance.
Son premier soin aurait été de procéder
à son éviction.
Car Fernand Valat n'était pas éligible.
Une condamnation pour vol à six mois
de prison prononcée par le tribunal cor
rectionnel d'AIès, confirmée par la cour
d'appel de Nîmes et par la Cour de cassa
tion, l'a privé de ses droits politiques. Son
nom ne figure plus sur les liâtes électora
les. Il n'est pas électeur et, par conséquent,
pa's éligible.
■ Déchu à la suite de cette condamnation
de ses mandats de conseiller municipal et
de conseiller général d'AIès, il sollicita le
renouvellement de ces deux mandats. Les
électeurs le réélirent, mais le conseil de
préfecture annula ces deux élections. Fer
nand Valat se pourvut contre cette annu
lation devant le Conseil d'Etat. Et la haute
assemblée confirma purement et simple
ment la décision des conseillers de pré
fecture.
La majorité du Front populaire osera-
t-elle aller à l'encontre du Conseil d'Etal
sous le fallacieux prétexte que la Chambre
est seule maîtresse d e la validation de ses
membres?
Dire que cette majorité s'est fait élire en
promettant aux pauvres bourres d'élec
teurs la paix, le pain, la liberté 2t la pro
preté! La paix est chaque jour menacée,
le pain est plus cher que jamais, la liberté
est en danger, et quant à la propreté, vous
voyez comment elle la méprise : elle va
violer cette loi républicaine qu'elle pré
tend défendre pour admettre à siéger par
mi elle un authentique voleur décisions de justice ont qualifié comme
tel.
aiiitfiiiaïuiiiiiiiinuiniiluftniniiimiiiiiiiiiitiuiiiiiiiiiiiiiitffiiiiiiii
INSTITUT D'ACTION FRANÇAISE
33, rue Salnt-André-des-Arts, Pari» (VI")
Le vendredi 19 février, à 8 h. 45 du soir,
sous la présidence et avec le concours de
HEKRI MA SSES
Conférence de P. Rossignol :
Les relations franco-allemandes
tz contradiction eourtoi_e est admise
Pour les étudiants, entré sur simple présentation,
de la carte de scolarité; pour les autres personnes,
entrée 5 franc».
Comment
le résident Gttilton étouffe
le scandale Cheuik
Un de nos correspondants tunisiens
nous adresse la note suivante qui éclaire
d'un jour singulier l'activité du triste re
présentant de la France en Tunisie*
Le résident Guillon n'aura vraiment évité
aucune gaffe! H vient de couvrir de son au
torité et de son prestige les pires individus
et les officines d'affaires les plus suspectes.
Nous voulons parler de sa visite officielle,
le lundi 4 février, à la Coopérative, tunisienne
de crédit. Cet établissement fut constitué il y
a quelques années; son objet était d'effectuer
des prêts, dont aucun ne devait dépasser 50.000
francs, aux petits- artisans. Le plus gros des
apports était du reste fourni par l'Etat dont
les subventions se montèrent à environ 11 mil-,
lions.
Mohammed CheniK
Mohammed Cheuik, un des bons amis du ré
sident Guillon, fut nommé président du con
seil d'administration. La personnalité de cet
individu vaut que l'on s'y arrête quelque peu,
Chenik est d'origine djerbienne; il appartient
donc par excellence au monde des affaires et
possède l'appui des commerçants djerbiens de
Tunis, des coopératives et de certains syndicats.
Ses accointances avec le Néo-Destour sont chose
connue. Il y a deux ans, il se rendit en Egypte
où il noua des intelligences avec le Wafd; il
y rencontra alors Cheikh Taalbi, le fameux
agitateur tunisien, expulsé de son pays depuis
1910 et qui est en fait le vrai chef du Destour,
Il est de notoriété publique que Chenik sub
ventionna l'organisation antifrançaise.
Le résident général Peyrouton exigea de
Chenik sa démission de président de la sec
tion tunisienne du Grand Conseil. En même
temps, une enquête fut ordonnée sur la ges
tion de là coopérative, enquête qui fut effec
tuée par MM. Berger et Tomazeau.
Le scandale
Les choses en étaient là au départ de M. Pey
routon. Depuis lors, nul n'a jamais vu le rap
port de ces experts, bien qu'une campagne de
presse menée par une dizaine de journaux fran
çais et arabes en ait demandé a grands cris
la-publication.
Certains prétendent cependant savoir que :
1* les sommes prêtées par la Coopérative tuni
sienne sont irrecouvrables ; 2° en fait de petits
prêts inférieurs à 50.000 francs exiges par les
statuts, une somme, dit-on, supérieure a bOOJKM)
francs fut prêtée à Stroudani, agent d unporta-
tioù-exportation, près de 300.000 a Tahar ben
Amar (qui possède un habous de 6.000 hec
tares), 300.000 à Tlatli, membre du Grand Con
seil, celui-là même qui prononça, a la seance
d'ouverture du Grand Conseil, un scandaleux
discours, tissus d'injures à l'égard du gouver
neur général Peyrouton et véritable apologie de
Guillon.
(Lire la suite en 2' page)
nuniiiiiiiiiiinnimiuiiiiiuuiiiuunmiiuiiuuiiiiiiuiiiiiiiiiiiniiiin
La Politique
par G. LÂRPENT.
La vie elière
Malgré les superbes déclarations de
Léon Blum et de Vincent Auriol lors do
la dévaluation, malgré leurs assurances
répétées que la dévaluation ne pouvait en
traîner et n'entraînerait aucun accroisse
ment des prix, le coût de la vie n'a fait
qu'augmenter, non seulement depuis la
d'évaluation, mais « depuis juin 1936 s-,
c'est-à-dire depuis le moment où le Front
populaire a pris le pouvoir. Cette date de
juin 1936 est indiquée comme origine de
la hausse dans, un article de r Hum an m-
du camarade À. Croizat, secrétaire général
de la Fédération des métaux. Voilà une
autorité que le Front populaire ne peut
désavouer.
D'après le même camarade .Croizat,..«.la
famille ouvrière ressent plus que quicon
que les effets de la hausse des prix..., rien
n'est plus décevant pour l'ouvrier que de
constater des majorations quasi régulières
et parfois quotidiennes sur les produits de
nécessité courante ». A coup sûr, mais
ces pénibles impressions, ces déceptions
ne sont pas réservées aux seuls ouvriers;
la population tout entière en pâtit et si
Croizat fait remarquer avec raison que
les augmentations de salaires des ouvriers
ont été compensées par l'augmentation de
la vie, il ne devrait pas oublier que nom
bre de gens non-ouvriers mais intéressants
quand même, des employés, des fonction
naires n'ont reçu, eux, aucun supplément
de traitement et, par suite, sont encore
plus à plaindre que les ouvriers.
Il resterait à savoir si ce ne sont pas
précisément les mesures prises inconsidé
rément, en faveur de la classe ouvrière,
sans étude et même sans souci de leurs
répercussions, qui ont provoqué en grande
partie la crise actuelle, si la hausse des
prix de revient des produits industriels
ne devait pas forcément entraîner la
hausse de leurs prix de vente et, par suite,
une hausse générale.
Léon Blum. semble bien le reconnaître
lui-même, puisqu'il proclame la nécessité
de marquer « une pause », avant de pour
suivre l'exécution de son programme, so
cial et qu'il ne parle plus de projets dont,
il y a une quinzaine de jours, il annonçait
la réalisation imminente.
Toutefois, si Léon Blum a été obligé de
reconnaître qu'il lui fallait s'arrêter, au
moins momentanément, dans la voie où il
s'est engagé, il n'a pas admis explicitement,
loin de là, que sa « législation sociale »
avait bouleversé l'économie -du pays. Ce
faisant, il est resté fidèle à la thèse du
Front populaire, thèse que le secrétaire'
général de la Fédération des métaux ré
sume' ainsi dans son article de PHuma»
nité : « Si une certaine modification (du
coût de la vie) était prévisible, en fonction
d'un certain nombre de changements sur
venus dans les prix mondiaux, et, par
suite, de la dévaluation, il y a pour une
part importante, le fait d'une spéculation
restée impunie. »
( Ï âto la suite en 2° page) ■
•ÉDITI0N»D»5«HEURES!
Jeudi 18 Février 1937
BMÇA
30 "t"" FRANCE & COLOXIES
ABONNEMENTS 1 II « ElU S Mil
France et Colonies.,... 90 fr., 80 fr. 26fr.
Etranger plein tarif.»— >30fr. 120fr. 60 fr.
Paya i tarif réduit.... 160fr. SStr. 4SI»
ChtqM postal) Compte 33940 PARIS
ORGANE DU NATIONALISME INTEGRAL
Tout ce qui egt national est nôtre. — Le Duc (FORLEANS,
Chef de la Maison de France, fen revendique tous les droits, fen 'assume
toutes les responsabilités, f en accepte tous les devoirs.
Le Duc de GUISE, héritier de* quarante rois qui, en mille ans, front la France»
REDACTION ET ADMINISTRATION
1, nu da Boecador (19, aoetuu tlontatgne)
PARIS (8»)
Adresse télégraphique s ACTIOFRAN - PARIS
Téléphone: Administration: Balzac 63-33 et 83
Rédaction: Balzac 36-38; PnMieffé; Balzac 36-83
Après 10 henres du tolr t Gutenberg 08-42
Registre du Commerce i Seine N* 78JS82
Fondateur * HENRI VAUGEOIS — Directeur, politiques : LEON DAUDET et CHARLES MAURRAS. - Rédacteur en chef r MAURICE PUJO.
Depuis une quinzaine d'années, les pactes clé
non-agression ont été à la mode.
.Y a-t-il pourtant rien de plus ridicule, et en
même temps de moins rassurant que cette pro*
messe de ne pas se livrer à une agression ?
Dans la , vie privée on se défierait d'un voisin
qui viendrait vous offrir un engagement de ne pas
cambrioler votre maison.
La même méfiance peut s'appliquer aux
initiatives internationales de ce genre.
Pierre BERNUS , dans les « Débats ».
■srs
POUR RATTRA PER LE TEMPS PERDU
de la Grande-Bretagne
On lit dans le. Livre blanc anglais, sur
l'emprunt de 40 milliards de francs, pu*
Mié voilà quarante-huit heures t
tl est impossible pour le moment (Tin-
diquer quelle sera l'aimée au cours de la
quelle les dépenses pour le réarmement se
ront le plus élevées. Beaucoup dépendra
de circonstances qu'il est impossible de
prévoir aujourd'hui et des décisions qui
seront prises au cours des cinq prochaines
années. Cependant, il serait imprudent
d'envisager des dépenses totales pour la
sécurité nationale au cours de cette pé
riode de cinq années inférieures à 150 mil
liards de francs,
L'Angleterre est lente à s'y mettre,
comme chacun sait, mais, une fois qu'elle
s'y est mise, elle ne fait pas les choses à
moitié. Pendant plusieurs années, con
fiante en cette insanité — œuvre du ma»
houl Wilson — qu'est la Société de Ge
nève pour conjurer le péril de guerre, no
tre alliée dé 1914, bercée par la musique
pacifiste de « la belle endormeuse », s'est
laisser aller au leurre des palabres sur
le désarmement de MM. MacDonald,
Briand, Paul-Boncour, Herriot, de lord
Cëcil et autres rêveurs. Le désarmement
devait-il précéder la sécurité, la sécurité
devait-elle précéder le désarmement, le
désarmement devait-il marcher du même
pas que les réparations, les précéder ou
les suivre? Cruelles énigmes que débat
taient les messieurs du bord du lac, parmi
des torrents de salive. Lisez à ce sujet la
«. Petite Histoire de la S. D. N. », que
vient de publier M. Valenziam à la Nou
velle Revue critique. Raremeht, dans
l'histoire de l'Europe, autant d'âneries
ont été aussi solennellement proférées.
De temps en temps, ces ânes exaltés al
laient braire les uns chez les autres, et
leurs têtes aux longues oreilles parais
saient aux portières de vagons, accompa
gnées de « bon voyage », d'« au revoir »
et d'applaudissements.
Il n'y a pas si lobgtemps — quelques
mois —que l'actuel président du Conseil,
Léon Blum, préconisait, dans son Popu
laire, le désarmement intégral et, au be
soin, le désarmement unilateral de la
•France, s'imaginant, à la juive, comme
son frère de race Naquet, jadis, que ce
« beau geste sacrificiel » ferait fondre
comme cire les canons, fusils et mitrail
leuses, exorcisés d'autre part solennelle
ment!
« Eùrrièire les canons, les feusils, les
mitreuilleuscs!... » C'est en septembre
1926,"à la tribune de Çenève, que tomba
des-lèvres d'un maquereau mystagogue
ce programme ahurissant, qui présageait
une nouvelle invasion allemande. En vain
les avertissements parvenaient-ils de tous
côtés au commandement français, et sous
les formes les plus précises : Briand'les
jetait au panier et déclarait, comme au
31 juillet 1914, que « les Allemands
n'étaient pas fous et (Qu'ils ne voulaient
pas la guerre ». Tel était, aussi, outre-
Manche, l'avis des pasteurs et des vieilles
filles.
Deux ■ événements ont réveillé la
Grande-Bretagne de son dangereux som
meil : l'expédition italienne en Ethiopie,
le réarmement intensif allemand avec,
conjointement (7 mars 1936), la réoccu-
pation militaire de la Rhénanie.
Ayant envoyé toute sa flotte en Médi-
terranée pour intiinider Mussolini, le
conseil de l'Amirauté s'aperçut brusque
ment que les meilleurs vaisseaux de
guerre n'avaient pas pour une demi-heure
de munitions et que l'aviation britanni
que, en face de l'aviation italienne, était
pour ainsi dire inexistante. Averti et jus
tement effaré, le président Baldwin laissa
entendre à la Chambre des communes
que le Royaume-Uni n'avait pas les
moyens militaires de son attitude sanc-
tionniste à outrance, et M. Eden fut in
vité à mettre du soda, beaucoup de soda
dans son whisky. Cependant, par la vi
tesse acquise, la guerre, ardemment ré
clamée par Blum et les cent , quarante dé
ments de la Chambre française, la guerre
fratricide semblait inévitable, quand
Maurras, avec cette rapidité foudroyante
de I'action utile qu'on lui connaît, pro
nonça son avertissement sauveur. Ainsi
s'explique la rage conjointe, à son en
droit, de Blum, de sa clique et du très
sanctionniste Times.
La vérité est que l'Angleterre avait
frôlé de près un désastre dans le genre
de l'Invincible Armada.
Le second événement, le réarmement
"intensif allemand, avec son aboutissement
du 7 mars, est encore présent à toutes les
mémoires. C'était sous le goriljat de l'im
monde Albert Sarraut. Ce singe de mau
vais lieu, qui fit le lit du Front populaire,
en apprenant la nouvelle, —• ce qui
prouve, entre parenthèses, la haute ca
pacité de nos services de renseignements,
& Sûreté nationale!— jeta feu et flamme,
vociféra, rugit, mais laissa faire et laissa
passer. On sait aujourd'hui, de source
sûre, que si la France avait mis le holà,
l'Allemagne aurait renoncé à son projet,
PARCE QU^ELLE N'AURAIT PU FAIRE AUTRE
MENT. Je vous dirai pourquoi un de ces
jours. Son relèvement militaire, d'ailleurs
formidable, a des trous.
Cela dit, le réarmement britannique,
sur mer, .sur terre et dans les airs, va exi
ger au-moins quatre- ans. Toute la- ques
tion est de savoir si l'achèvement mili
taire allemand n'essaiera pas de le gagner
de vitesse.
Léon DAUDET,
miffimiffraiiiVRiiiniHmmiiiiiiiinniiii
TABtEAU D'HONNEUR
DE L'ACTION FRANÇAISE
iilliiiiilliiilfMMIillllllllIlMttlIlIlllllllllllItlIlUItlIllllllllllllll
Pour avoir sauvé la Paix Q
CHARLES MAURRAS |
EST EN PRISON |
depuis .. .. 112
lours =
PIERRE JUHEL.. 2I jours I
uiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitiMHiiiiiiitiuii)
Un coup de Bourse
La fausse nouvelle d'une « pause »
dans la politique ministérielle fait
monter la rente de deux points
C'est dans la coulisse du •« Palais-Bour
bon, > que afélaborent les plus fructueuses
opérations boursières.
Avant-hier soir, on pouvait voir certains
députés venir cueillir par le bras quelques
représentants de la presse et leur confier
dans le tuyau de l'oreille, en grande confi
dence, de sensationnelles nouvelles.
Le lendemain, on pouvait lire dans deux
journaux du matin deux articles similaires
annonçant une détente politique.
Le gouvernement de Léon Blum, était-il
dit en substance, d,evant. ; les ,difficultés
financières qu'il, rencontre, serait prêt à
faire, une importante déclaration aux ter
mes de laquelle il proposerait au « Front
populaire », qui a réalisé tant de réformes
sociales depuis son arrivée au pouvoir, de
faire la « pause ». En quelque sorte de
digérer ce qu'il a absorbé avant de se re
mettre à table.
Bien plus, . les mêmes articles annon
çaient qu'une trêve était en voie de négo
ciation . pour une durée indéterminée ;
qu'elle aurait pour bases des dérogations
à l'application de : la loi de quarante heu
res et un élargissement de la majorité. Il
était-même précisé que Flandin, Mandel,
Paul Reynaud pourraient se voir associés
à un remaniement ministériel qui verrait
le départ -de Vincent Auriol. Bref, ce serait
l'âge d'or dans un « Front élargi ».
(Lire la suite en 2° page)
«aiiiiniHniiniuniiHniiiuiiii^uiiitiniiiMviiiiuiimJuinininiiin»
E G HO S
Amis de la poésie, h'âtez-vous de demander le
caâiier. d'Eurydice, consacré à Charles Maurras. Le
second et dernier tirage de <5et Hommage est,
comme le premier, strictement limité a 1.500 exem
plaires, tous numérotés spécialement. Il n'en reste
à cette heure que 325 exemplaires. Hâtez-vous de
vous le procurer et de vous abonner aussi à' la
c belle Eurydice d , selon les mots de Pell: rson.
Une personne digne de foi nous assure, à la
suite d'un écho paru ici-même au sujet de M. Bau-
man, fleuriste, que. s'il est exact qu'il a parfois
assuré gratuitement la décoration florale de mani
festations du Front populaire, il a aussi fourni dans
les mêmç» conditions des fleurs à des fêtes orga
nisées par les nationaux. La récente décoration qui
vient de lui être attribuée au titre de l'Economie
nationale n'est due qu'à ses mérites commerciaux.
■ ■■*%■
Cadet Roussel boit trois bons vins,
Deux tous Içs soirs, un le matin,
Et le dimanch', quelle allégresse,
Il vid' six pots de Vergelesses.
Ah! Ah! 'Ah! oui vraiment,
La R.'P. le sert dignement.
Rôtisserie de la Reine Pédauque, 6, rue de la
Pépinière (Lab. 14-94).
H
A LYON...
Un livre s'achète * Sous le Signe du Lion »,
librairie, 15, rue Pnits-Gaillot.
H
La Brandade-de morue
Les Quenelles de brochet
de la Maison de la Truffe, 19, pl. de la-Madeleine
w
Jusqu'au 25, soldes au C. C. C. fous dîmes,
hommes et enfants...
Imperméables, maillots de bain, gaines et quan
tité d'autres articles à des prix de réclame sen
sationnels. Quelques prix :
Hommes : Raglap £1 d'Egypte caoutchouté,
1'* qualité, 45 francs au lieu de 125.
Enfants : Ciré noir à 25 francs au lieu de 95.
Dames : Très jolis modèles d'imperméables en
crêpe de Chine, toilin, tweed, etc., à partir de
75 francs au lieu de 150.
Gaines à partir de 25 francs.
Maillots de bain de grande marque à partir de
20 francs.
Et pour tous ■ ces articles en solde, et notam
ment les imperméables, une sécurité : c La qua
lité C. C. C. »
C. C. C., 37, boulevard Haussmann, ouvert tous
les jcjrs, sauf dimanche, de 9 à 19 heures.
H
Si vous souffrez des pieds...
consultez le Bottier Joseph (Clinique des Pieds
sensibles). Chaussures selon votre cas à partir de
95 fr., et 150 sur mesure. Paris, 12, rue La Boétie
(Apj. 15-30). Nice, 5, av. de la ^Victoire et Vichy.
La chimère aux finances, La
des bons. — La liberté
des Juifs
SOUSCRIPTION OV PLACEMENT ? —
Les horribles mélangés de patriotisme et
d'intérêt fabriqués par le « Front popu
laire, à direction socialiste ». ont été trai
tés selon leur mérite par le colonel Lar-
perit dans son admirable « Politique »
d'hier. . ~
Il faudrait apprendre par coeur ce qu'il
dit de l'échec forcé de ce brouillamini
ridicule entre les nécessités naturelles et
les ■ « appels de toute sorte au patriotisme,
< à la loyauté, à tous les nobles senti-
« ments qui peuvent agir sur l'homme ».
Et cela nous ramène, en effet, à la ques
tion : *
— Est-ce une souscription?
—- Est-ce un placement?
Si c'est une souscription, elle ne peut
avoir de sens que pour les amis du gou
vernement.
Si c'est un placement, il serait convena
ble de se rappeler que les placeurs ne
veulent pas perdre leur argent et que, s'ils
le copfient, s'ils le prêtent à intérêt, c'est
à un gouvernement, à une administration,
à une politique dont le caractère moyen
soit de ne pas perdre, égarer ni bouffer
ce qui leur a été confié.
Mais se rappelle-t-on une chose?
Se rappelle-t-On que, vers juillet-août
dernier, la grande idée du Blum était de
faire .financer sa politique par ses adhé
rents?
Mais oui!
Oui, par les adhérents S. F. I. O., de la
Section française de l'Inter nation aie ou
vrière!
■ Tant — beaux premiers! — ces Juifs
d'affaires sont chimériques!
Le Chameau Blum partait d'une idée
qui ne manquait pas absolument de jus
tesse.
(Toutes les Chimères en sont là : la
Chimère antique avait un corps formé
d'éléments qui existaient dans la réalité;
l'assemblage, seul, en était faux.)
Donc, le Chameau disait :
« —- Nos « masses ouvrières » se sont
» enrichies, d'une part. La tirelire .des;
» militants n'est pas vide. Loin de là!
» D'autre part, notre propagande a
» beaucoup mordu sur la petite bourgeoi-
» sie : les chiffres des scrutins en témoi-
» gnent. >•
» Or, celle-ci possède déjà, ses écono-
» raies peuvent aussi nous venir en aide.
» Enfin, par les. Syndicats, nos travail-
» 'leurs auraient aussi des moyens subs-
» tantiels de nous secourir généreuse-
» ment... »
II y avait du vrai, je le répète, dans
les différents membres de ce raisonne
ment. Mais il y était oublié t
— que l'ouvrier — s'il est épargnant
— tient beaucoup à garder son épargne...
il n'est aucunement disposé à la laisser
gaspiller;
_— que beaucoup de Syndicats sont sen
sibles à la même crainte ;
— que, même votant pour les socialistes,
notre petite bourgeoisie est, autant et plus
que nos épargnants ouvriers, attentive au
juste emploi de ses é eus, même des écus
de papier...
Enfin» le malheureux Chameau a perdu
de vue ce dernier point, fort important,
lui aussi : sa politique générale a obligé
tout le monde (sans exception) à recou
rir à ses réserves, à prendre sur son ca
pital, si modeste soit-il... Et c'était autant
de pris sur les disponibilités qu'il fût
possible de confier aux démarcheurs du
triste Chameau.
ENCORE ET TOUJOURS «TA LU
BERTE... ». — On -pensait en avoir fini
avec les commentaires de la belle répar
tie échappée au Communard assassin
mais logicien...
Un de nos lecteurs de Nice me fait
part d'un souvenir qui apporte de nou
veaux sujets de réflexion utile :
Voulez-vous me permettre de verser à
votre dossier ce témoignage de ma mère,
fille du .peintre Claûdius Lavergne et de
Julie Oraneaux?
Pendant la Commune, ma mère, alors
âgée de 15 ans, habitait avec ses parents,
74, rue d'Assas.
Un jour du mois de mai 1871, des com
munards se présentèrent au domicile de
mon grand-père pour y perquisitionner.
La plupart étaient ivres, en sorte qu'ils se
laissèrent éconduire assez facilement. Ma
mère, qui assistait à la discussion, tn'a dit
souvent qu'elle se rappelait parfaitement
avoir entendu ces hommes déclarer qu'ils
se battaient « contre les Prussiens » et
« pour la liberté ». Et le dialogue sui
vant, entre l'un d'eux et Julie Lavergne,
demeurait gravé dans sa mémoire :
« — La liberté, savez-vous seulement ce
que c'est? » demanda ma grand'mère.
« — Parbleu! c'est de pouvoir manger à
sa faim et boire quand on a soif.
« — Est-ce donc tout? * insista la bon
ne dame.
« —Cette liberté-là me suffit », répli
qua F interpellé, « et si elle n'est pas la
votre, elle est du moins la mienne.' 2>
En admettant que le mot historique en
cause n'ait pas été adressé a Mgr Darbog
et dans les circonstances qu'on a rappor
tées, voici toujours une déposition qui le
situe dans le même plan, à la même place
et en affirme la vraisemblance.
Oui; Mais cela peut montrer aussi que
cette distinction entre les libertés, — la
mienne, la tienne, la sienne, — était,
peut-être, alors, assez courante. Ce qui
peut avoir permis à des historiens aussi
dénués de génie que d'exactitude de les
mettre dans la bouche de leurs personna
ges bien plus facilement que je ne l'ai
d'abord supposé.
Quoi qu'il en soit, c'est cette conception
de la liberté concrète qui est substantielle
et correcte. La liberté de quoi faire? le
bien? le mal? La liberté de quel type
d'homme? le bon? le méchant? Cette dis
tinction peut délivrer de la métaphysique
des bourgeois libéraux.
UNE PAGE DE VEUILLOT. — Un autre
correspondant m'envoie un texte de Louis
Veuillot, qui fera voir combien l'admira
ble; polémiste catholique, bien qu'il fût né
au « stupide xix* siècle », était, lui aussi,
attentif aux différences que nous mar
quons.
Cette page n'a aucun rapport avec Mgr
Darboy ni avec la Commune, elle ne man
quera d'actualité ni aux yeux de notre
Alsace ni aux babines des Chameaux juifs
qui ont voulu la persécuter.
"Veuillot écrit dans Çà et Là, tome I
(Palmé, 1874) :
« Je ne demande pas non plus qu'on leur
oie (aux Juifs) la liberté et l'égalité civile.
Mais ce que je trouverais fort bon à tous
tes points de vue, ce serait qu'on prît l'ha
bitude de les fréquenter peu et de conclure
avec eux peu daffaires; et, s'il y avait
quelque part en Alsace un village dont les
habitants ne voulussent avoir aucune re
lation, sauf celles de la charité, avec leurs
concitoyens juifs, j'aurais bonne opinion
de ce village-là.
« Allez donc à ***, reprit Cyprien en
souriant. Il n'y a pas longtemps, les habi
tants apprirent qu'un Juif venait s'établir
dans cette commune, où il n'en existait
point. Il avait déjà loué une maison et se
proposait d'ouvrir un cabaret. Ses meu
bles étaient arrivés. Alors les bonnes têtes
s'assemblent et tiennent conseil. « Un ca-
« baret de plus, nous n'en avons pas be-
« soin; un Juif, c'est l'usure... Ma foi, nous
« ne le recevrons pas. »
Il vint pourtant. On alla le trouver.
< Ecoutez, lui dit-on, vous ne" ferez pas
fortune ici... Faites-nous plaisir, allez-
vous-en. »
Il répondit fièrement qu'il ne s'en irait
point...
— Mais,: ajouta-t-on, c'est que -nous som
mes bien décidés. Vous ne pouvez pas vi
vre au milieu d'-un pays qui ne veut point
vous voir; vous aurez des désagréments.
Nous vous disons cela de bonne amitié. »
Il alla trouver le maire et lui demanda
sa protection.
— Ma protection, lui dit le maire, vous
êtes citoyen français, je vous la dois, vous
l'avez. Mais que voulez-vous que je fasse?
Je ne puis pas forcer mes administrés d'al
ler boire chez vous, ni de traiter avec
vous... Au fond, voyez-vous, je vous dois
protection; mais je suis de l'avis des au
tres, et je vous conseille de vous en aller. »
Pendant qu'il parlementait ainsi, le Juif
aperçut dès paysans qui portaient des far
deaux, et.,, U reconnut ses meubles. Il les
suivit. Oii les déposait avec beaucoup de
soin sur une charrette tout attelée.
« — Qu'est-ce que cela signifie? dit-il;
où prétendez-vous envoyer mes meubles? >
« —i Mais, lui répondit-on, là où vous
voudrez. Puisqu'il est entendu que vous
partez, le plus tôt sera le mieux, et nous
avons fait le déménagement... »
Le Juif leva le pied; c'était ce qifil avait
de mieux à faire. Voilà, j'espère, un trait
d'intolérance qui vous plaira.
— Parfaitement, dis-je, et il faudrait ai
mer bien peu la liberté pour n'être pas
charmé de la résolution de ces paysans;
car, s'il y a une liberté précieuse au
monde, c'est celle d'écarter la tenta
tion de boire outre mesure et d'emprun-
ter a vingt pour cent. La liberté du Juif
a été gênée, j'en conviens; mais la liberté
du Juif aurait gêné celle des autres. Com
ment faire? Entre deux libertés qui se con
tredisent, s'il yïn a une qui lèse en même
temps la morale publique et les intérêts
et l'es sentiments du plus grand nombre,
celle-là peut s'appeler l'oppression. Qui
conque possède quelque moyen de s'en dé
faire aurait grand tort de n'y pas mettre
la main. »
Que le lecteur, un vieil ami, à qui est
due cette belle communication en soit re
mercié vivement. Outre une excellente le
çon de philosophie politique, Veuillot es
quisse là une espèce de tableau symboli
que de ce qui pourrait bien se passer
dans une France dont le chef naturel,
dont le chef national aurait le même bon
sens que ce maire d'Alsace : — Mais oui,
nos chers Youpins, allez-vous en « de
bonne amitié » !
Cette excellente parole n'a malheureu
sement pas été prononcée assez tôt! C'est
pourquoi il y a lieu de craindre que ce
soient les Français que la Judée contraigne
à déménager.
ww
L'ANTISEMITISME. — Seulement, les
Français commencent à s'en apercevoir.
Enfin! Enfin! Deux admirables articles de
M. Henri Béraud, qui n'est pas un réac
tionnaire, en font foi.
Il vaudrait la peine de répandre ces
articles à dix millions d'exemplaires.
Le langage de Béraud, en 1937, n'est pas
si éloigné de celui de Drumont en 1892.
Il est vrai que le spectacle est autre
ment scandaleux qu'il y a quarante-cinq
ans.
Le mot de Schopenhauer qu'« un Juif
n'a pas de verecundia» (c'est-à-dire de
vergogne) devient de plus en plus le mot
de la situation.
Goûtez-moi les lignes suivantes en vous
préparant à répondre à la vieille question
« de qui est-ce? » :
Son action [de Blum] aura peut-être eu
une autre conséquence que prévoient cer
tains observateurs : il peut'fort bien en
résulter, en Alsace, un mouvement antisé
mite, dont les premiers symptômes se ma
nifestaient déjà depuis que la province a
été envahie par de nombreux réfugiés juifs.
A Strasbourg, à Mulhouse et à Metz, on
attribue une part de responsabilité à cer
tains députés ou anciens députés israélites,
tels: que M. Grumbach et M. Weill,
D'ailleurs, on peut le noter en passant,
un mouvement analogue pourrait se pro
duire un jour ou l'autre dans toute la
France en raison de l'extraordinaire im
prudence dont a fait preuve M. Blum en
s'entourant dé conseillers juifs (MM. Moch
et Blumel sont les chef s de son brain-
truct), et en confiant trop de postes im
portants (dont celui de ministre de l'Edu
cation nationale) à ses coreligionnaires. Il
y aura lieu de revenir sur cette question.
L'antisémitisme est un mal dont il serait
bien désirable qu!on évitât l'éclosién. Mais
on est obligé de reconnaître que, s'il se
développait, la cause pourrait en être attri
buée au manque de tact des dirigeants
actuels.
De qui?
De M. Pierre Bernus, écrit au Journal
de Genève , c'est-à-dire avec la mesure et
la pondération qui s'imposent à quicon
que écrit dans , un journal étranger. L'im
pudence du personnel gouvernemental
porte ses fruits.
Comme dit M. Bernus, l'antisémitisme
est un mal, si l'on entend par là cet anti
sémitisme de peau qui aboutit au pogrom
et qui refuse de considérer dans le Juif
une créature humaine pétrie de bien et
de mal, dans laqueUe^le bien peut domi
ner. On ne me fera pas démordre d'une
amitié naturelle pour les Juifs bien nés.
Que les Youpins du Droit de Vivre se
rassurent. Ceux auxquels je pense né peu
vent me donner un liard.
Mais il est un antisémitisme politique,
un antisémitisme d'Etat, lequel est excel
lent, parce qu'il prévoit l'autre et en peut
détourner les malheurs.
Comme disait le Duc d'Orléans en 1899,
il y a une question juive, et elle se pose
de plus en plus, et rien au monde ne peut
empêcher qu'elle soit posée. Les Etats na
tionaux, dans la mesure où ils sont na
tionaux, sont obligés de se défendre. Si
non, ils périssent, et non de leur belle
mort.
Les lecteurs de la Dentelle du Rempart,
le dernier livre de Maurras, y trouveront,
page 306, l'émouvante lettre testamentaire
d'un « héros juif d' Action française »,
compagnon de notre Marius Plateau.
Pierre David (c'était son nom), frère, si.
je ne me trompe, du normalien Maxime
David, écrivain de valeur, tombé lui aussi
au champ d'honneur, mais dans des sen
timents tout différents de ceux de son
frère, Pierre David ne concluait pas autre
ment que nous ne faisons. U était con
vaincu, comme il écrivait à . Plateau,
que dans son milieu natal « le sentiment
« français était trop peu développé »; et il
trouvait légitime que=la France prît désor
mais ses précautions pour n'être pas in
définiment gouvernée par les produits d'un
tel « milieu ».
Question de vie ou de mort pour la
France.
PELLISSON.
Des coquilles d'hier . — Ligne 25 de
ma troisième colonne, il fallait, au lieu
de « je ne me rappelle », rappelais. — P.
LE « FRONT POPULAIRE » CONTRE LA LOI
L'AGONIE DE LA TUNISIE FRANÇAISE
Le voleur Fernand Valat
va-l-i l être va lidé ?
La Chambre doit s'occuper aujourd'hui
de l'élection de la 2* circonscription
d'AIès. La commission compétente doit de
mander à l'assémblée de voter la valida
tion de Fernand Valat qui, au second tour
de scrutin, a été, lors des dernières élec
tions législatives, l'élu du parti commu
niste.
Que la Chambre ait attendu jusqu'à ce
jour pour discuter cette validation nous
permet de juger le souci de moralité et de
dignité qu'a le Front populaire.
Une assemblée qui se respecte n'aurait
pas permis à ce singulier représentant du
peuple de siéger durant plus d'une séance.
Son premier soin aurait été de procéder
à son éviction.
Car Fernand Valat n'était pas éligible.
Une condamnation pour vol à six mois
de prison prononcée par le tribunal cor
rectionnel d'AIès, confirmée par la cour
d'appel de Nîmes et par la Cour de cassa
tion, l'a privé de ses droits politiques. Son
nom ne figure plus sur les liâtes électora
les. Il n'est pas électeur et, par conséquent,
pa's éligible.
■ Déchu à la suite de cette condamnation
de ses mandats de conseiller municipal et
de conseiller général d'AIès, il sollicita le
renouvellement de ces deux mandats. Les
électeurs le réélirent, mais le conseil de
préfecture annula ces deux élections. Fer
nand Valat se pourvut contre cette annu
lation devant le Conseil d'Etat. Et la haute
assemblée confirma purement et simple
ment la décision des conseillers de pré
fecture.
La majorité du Front populaire osera-
t-elle aller à l'encontre du Conseil d'Etal
sous le fallacieux prétexte que la Chambre
est seule maîtresse d e la validation de ses
membres?
Dire que cette majorité s'est fait élire en
promettant aux pauvres bourres d'élec
teurs la paix, le pain, la liberté 2t la pro
preté! La paix est chaque jour menacée,
le pain est plus cher que jamais, la liberté
est en danger, et quant à la propreté, vous
voyez comment elle la méprise : elle va
violer cette loi républicaine qu'elle pré
tend défendre pour admettre à siéger par
mi elle un authentique voleur
tel.
aiiitfiiiaïuiiiiiiiinuiniiluftniniiimiiiiiiiiiitiuiiiiiiiiiiiiiitffiiiiiiii
INSTITUT D'ACTION FRANÇAISE
33, rue Salnt-André-des-Arts, Pari» (VI")
Le vendredi 19 février, à 8 h. 45 du soir,
sous la présidence et avec le concours de
HEKRI MA SSES
Conférence de P. Rossignol :
Les relations franco-allemandes
tz contradiction eourtoi_e est admise
Pour les étudiants, entré sur simple présentation,
de la carte de scolarité; pour les autres personnes,
entrée 5 franc».
Comment
le résident Gttilton étouffe
le scandale Cheuik
Un de nos correspondants tunisiens
nous adresse la note suivante qui éclaire
d'un jour singulier l'activité du triste re
présentant de la France en Tunisie*
Le résident Guillon n'aura vraiment évité
aucune gaffe! H vient de couvrir de son au
torité et de son prestige les pires individus
et les officines d'affaires les plus suspectes.
Nous voulons parler de sa visite officielle,
le lundi 4 février, à la Coopérative, tunisienne
de crédit. Cet établissement fut constitué il y
a quelques années; son objet était d'effectuer
des prêts, dont aucun ne devait dépasser 50.000
francs, aux petits- artisans. Le plus gros des
apports était du reste fourni par l'Etat dont
les subventions se montèrent à environ 11 mil-,
lions.
Mohammed CheniK
Mohammed Cheuik, un des bons amis du ré
sident Guillon, fut nommé président du con
seil d'administration. La personnalité de cet
individu vaut que l'on s'y arrête quelque peu,
Chenik est d'origine djerbienne; il appartient
donc par excellence au monde des affaires et
possède l'appui des commerçants djerbiens de
Tunis, des coopératives et de certains syndicats.
Ses accointances avec le Néo-Destour sont chose
connue. Il y a deux ans, il se rendit en Egypte
où il noua des intelligences avec le Wafd; il
y rencontra alors Cheikh Taalbi, le fameux
agitateur tunisien, expulsé de son pays depuis
1910 et qui est en fait le vrai chef du Destour,
Il est de notoriété publique que Chenik sub
ventionna l'organisation antifrançaise.
Le résident général Peyrouton exigea de
Chenik sa démission de président de la sec
tion tunisienne du Grand Conseil. En même
temps, une enquête fut ordonnée sur la ges
tion de là coopérative, enquête qui fut effec
tuée par MM. Berger et Tomazeau.
Le scandale
Les choses en étaient là au départ de M. Pey
routon. Depuis lors, nul n'a jamais vu le rap
port de ces experts, bien qu'une campagne de
presse menée par une dizaine de journaux fran
çais et arabes en ait demandé a grands cris
la-publication.
Certains prétendent cependant savoir que :
1* les sommes prêtées par la Coopérative tuni
sienne sont irrecouvrables ; 2° en fait de petits
prêts inférieurs à 50.000 francs exiges par les
statuts, une somme, dit-on, supérieure a bOOJKM)
francs fut prêtée à Stroudani, agent d unporta-
tioù-exportation, près de 300.000 a Tahar ben
Amar (qui possède un habous de 6.000 hec
tares), 300.000 à Tlatli, membre du Grand Con
seil, celui-là même qui prononça, a la seance
d'ouverture du Grand Conseil, un scandaleux
discours, tissus d'injures à l'égard du gouver
neur général Peyrouton et véritable apologie de
Guillon.
(Lire la suite en 2' page)
nuniiiiiiiiiiinnimiuiiiiiuuiiiuunmiiuiiuuiiiiiiuiiiiiiiiiiiniiiin
La Politique
par G. LÂRPENT.
La vie elière
Malgré les superbes déclarations de
Léon Blum et de Vincent Auriol lors do
la dévaluation, malgré leurs assurances
répétées que la dévaluation ne pouvait en
traîner et n'entraînerait aucun accroisse
ment des prix, le coût de la vie n'a fait
qu'augmenter, non seulement depuis la
d'évaluation, mais « depuis juin 1936 s-,
c'est-à-dire depuis le moment où le Front
populaire a pris le pouvoir. Cette date de
juin 1936 est indiquée comme origine de
la hausse dans, un article de r Hum an m-
du camarade À. Croizat, secrétaire général
de la Fédération des métaux. Voilà une
autorité que le Front populaire ne peut
désavouer.
D'après le même camarade .Croizat,..«.la
famille ouvrière ressent plus que quicon
que les effets de la hausse des prix..., rien
n'est plus décevant pour l'ouvrier que de
constater des majorations quasi régulières
et parfois quotidiennes sur les produits de
nécessité courante ». A coup sûr, mais
ces pénibles impressions, ces déceptions
ne sont pas réservées aux seuls ouvriers;
la population tout entière en pâtit et si
Croizat fait remarquer avec raison que
les augmentations de salaires des ouvriers
ont été compensées par l'augmentation de
la vie, il ne devrait pas oublier que nom
bre de gens non-ouvriers mais intéressants
quand même, des employés, des fonction
naires n'ont reçu, eux, aucun supplément
de traitement et, par suite, sont encore
plus à plaindre que les ouvriers.
Il resterait à savoir si ce ne sont pas
précisément les mesures prises inconsidé
rément, en faveur de la classe ouvrière,
sans étude et même sans souci de leurs
répercussions, qui ont provoqué en grande
partie la crise actuelle, si la hausse des
prix de revient des produits industriels
ne devait pas forcément entraîner la
hausse de leurs prix de vente et, par suite,
une hausse générale.
Léon Blum. semble bien le reconnaître
lui-même, puisqu'il proclame la nécessité
de marquer « une pause », avant de pour
suivre l'exécution de son programme, so
cial et qu'il ne parle plus de projets dont,
il y a une quinzaine de jours, il annonçait
la réalisation imminente.
Toutefois, si Léon Blum a été obligé de
reconnaître qu'il lui fallait s'arrêter, au
moins momentanément, dans la voie où il
s'est engagé, il n'a pas admis explicitement,
loin de là, que sa « législation sociale »
avait bouleversé l'économie -du pays. Ce
faisant, il est resté fidèle à la thèse du
Front populaire, thèse que le secrétaire'
général de la Fédération des métaux ré
sume' ainsi dans son article de PHuma»
nité : « Si une certaine modification (du
coût de la vie) était prévisible, en fonction
d'un certain nombre de changements sur
venus dans les prix mondiaux, et, par
suite, de la dévaluation, il y a pour une
part importante, le fait d'une spéculation
restée impunie. »
( Ï âto la suite en 2° page) ■
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 89.62%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 89.62%.
- Collections numériques similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"
- Auteurs similaires Action française Action française /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Action française" or dc.contributor adj "Action française")Vaugeois Henri Vaugeois Henri /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Vaugeois Henri" or dc.contributor adj "Vaugeois Henri") Daudet Léon Daudet Léon /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Daudet Léon" or dc.contributor adj "Daudet Léon") Maurras Charles Maurras Charles /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Maurras Charles" or dc.contributor adj "Maurras Charles")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k766613v/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k766613v/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k766613v/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k766613v/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k766613v
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k766613v
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k766613v/f1.image × Aide