Titre : L'Action française : organe du nationalisme intégral / directeur politique : Henri Vaugeois ; rédacteur en chef : Léon Daudet
Auteur : Action française. Auteur du texte
Éditeur : Action française (Paris)
Date d'édition : 1936-11-28
Contributeur : Vaugeois, Henri (1864-1916). Directeur de publication
Contributeur : Daudet, Léon (1867-1942). Directeur de publication
Contributeur : Maurras, Charles (1868-1952). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 novembre 1936 28 novembre 1936
Description : 1936/11/28 (Numéro 333). 1936/11/28 (Numéro 333).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-6354
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
ACTION FRANÇAISE . 28 NOVEMBRE 1936"
AUTOUR DU pacte germano-nippon La farce de la neutralité
Moscou songe à accroître
sa puissance
Le correspondant à Varsovie du « Daily Ex
press » télégraphie :
Staline a donné à Vorotchiloff, ministre
de la Guerre, un blanc-seing pour qu'il
crée le plus grand instrument de guerre
qu'on ait jamais connu, afin de faire face
à la menace que constitue pour PU. R. S. S.
le pacte germano-nippon que l'Union des
Soviets considère en réalité comme une
alliance militaire.
Le leader soviétique a convoqué les cinq
maréchaux de l'armée rouge à une con
férence qui doit avoir lieu au Kremlin, le
3 décembre, et à laquelle participeront-éga
lement de hautes autorités navales et mi
litaires.
Quelques heures avant l'envoi de ces
convocations, le porte-parole de Staline a
déclaré au micro :
f.a publication du pacte germano-nippon n'est
qu'un bouclier destiné à masquer les termes \
militaires de l'accord entre l'Allemagne et le
Japon, et les desseins impérialistes de ces deux
pays contre la Russie des Soviets. Nous avons
des documents qui prouvent que les états-ma
jors des deux pays travailleront à l'avenir en
étroite collaboration. Le général Blomberg, mi
nistre de la Guerre du Reich, ira à Tokio au
printemps prochain. L'Allemagne livrera au Ja
pon de grandes quantités d'armes et lui en
verra également des experts militaires.
Nouvel incident
à la frontière sïbéro-mandchoue
Moscou. 27 novembre. — On annonce
qu'un nouvel et grave incident vient de se
produire sur la frontière sibéro-mand-
clioiie, où des soldats japonais, qui auraient
pénétré en territoire soviétique, furent re
poussés par un détachement de l'armée
rouge.
Trois soldats japonais ont été tués.
Un groupe de soldats nippo-mandchous
effectuèrent un nouveau raid en territoire
russe; un violent combat s'engagea, au
cours duquel plusieurs hommes furent tués
ou blessés des deux côtés.
A l'ambassade du Japon, à Moscou, on
prétend que ce sont les soldats russes qui
essayèrent, les premiers, de pénétrer en
territoire mandchou.
Pour le moment, le commissariat sovié
tique aux Affaires étrangères et l'ambas
sade nippone échangent des protestations
et contre-protestations.
Dans les milieux officiels soviétiques, on
déclare, cet après-midi, que le comman
dant des forces soviétiques sibériennes a
reçu l'ordre formel de prendre toutes les
mesures nécessaires pour mettre fin aux
violations répétées du territoire soviétique
par les forces nippo-mandchoues.
Le maréchal Rydz-Smigly
reçoit l'ambassadeur d'Allemagne
Vaisovie, 27 novembre. — Le maréchal
Edouard Rydz-Smigly a reçu hier l'am
bassadeur d'Allemagne à Varsovie, M. von
Moltke, qui était rentré depuis pe\i de
Berlin où il s'était entretenu avec le chan
celier Hitler.
On souligne, à Varsovie, que c'est la
première fois que le généralissime de
l'année polonaise reçoit l'ambassadeur du
Rcieh. On assure, de source bien infor
mée, que l'ambassadeur du Reich a trans
mis au maréchal Rydz-Smigly les félicita
tions du fuhrer-chancelier Adolphe Hitler
pour sa récente., élévation au maréchalat.
11 aurait été également question, à cette
occasion, du pacte gewnano-nippon, au-
uu>°! l'Allemagne désire voir se joindre la
l'o!( t;ne. Cette affaire a fait l'objet, entre
aulnes, de l'entretien de M. von Moltke
avec M. Beck. avant-hier.
On croit savoir, en outre, que l'Allema
gne insiste a Varsovie pour Ja reconnais-
sunce par la Pologne du gouvernement
du général Franco.
L'ambassadeur du Japon
au Palais Chigi, à Rome
home. H novembre. — Le comte Cianô,
ministre, dos Affaires étrangères, a reçu
au palais Chigi M. Sugymura, ambassadeur
du .Trmon. On se souvient que le repré-
semanr du gouvernement de Tokio a déjà
eontere avec le comte Ciano les 18 et 24
novembre.
Dans les milieux compétents italiens, on
déclare que le gouvernement italien ne
juge pas nécessaire une adhésion de sa
nart à l'accord anticommuniste nippo-alle-
mand. car ce dernier constitue an accord
complémentaire à celui qui a déjà été con
clu entre Home et Berlin.
Les mêmes milieux considèrent que les
attaques suscitées par l'accord entre l'Al
lemagne et le Japon sont injustifiées, non
seulement parce qu'il est ouvert à la par
ticipation d'autres puissances, mais aussi
parce qu'il est de caractère dêfcnsif et ne
nlonace aucun pays.
' 11 1 ii « i
Le gouvernement-croupion de Valence
demande la convocations conseil de la S.D.N.
Le ministre des Affaires étrangères de
la République espagnole ('?), M. Alvarez
d'el Vayo, vient d'adresser un apnel à la
S.D.N.
Une fois de plus, après les trémolos
habituels sur la pauvre République espa
gnole, il accuse le fascisme international,
et en particulier Hitler et Mussolini, d'in
tervenir contre le gouvernement espagnol
démocratique.
Il termine en demandant à la S.D.N.
d'examiner la situation « dans l'intérêt de
la paix ».
Nous doutons que cet appel réussisse à
tirer la S.D.N. du coma. Et c'est tant
mieux, « d'ans l'intérêt de la paix ».
Grève à la Cité universitaire
li Le restaurant est trop cher
r 1
Avant les vacances dernières, les étudiants
de la Cité universitaire de Paris pouvaient
manger à leur faim pour un prix modique
dans un restaurant où les repas étaient servis
par le « Foyer féminin de France ».
Depuis s'est installé, à la Fondation inter
nationale, inaugurée récemment, un restau
rant où la qualité et la quantité laissent à
désirer, malgré des prix prohibitifs pour une
bourse d'étudiant. t
Un comité d'étudiants, présidé par M. Des
ruisseaux, et composé de délégués des diver
ses fondations, a organisé un mouvement de
protestation contre la mauvaise gestion du
restaurant. Une grève générale a .eu lieu avant-
hier: le restaurant est resté vide à l'heure des
repas, tandis que les étudiants chargés du ser
vice d'ordre déjeunaient d'un sandwich.
Cette protestation a eu son effet: les étu
diants ont obtenu la promesse que leurs re
vendications allaient être étudiées et écoutées.
Il semble que que l'administration de la
Cité universitaire ne puisse être incriminée
que d'un peu de négligence. Nous estimons,
quant à nous, que la question nourriture est
primordiale pour les étudiants, et nous espé
rons que le directeur de la Cité, M. Honnorat,
fera étudier de près le problème, et donnera
satisfaction aux justes exigences des étu
diants.
Nous savons d'ailleurs que ceux-ci, qui ont
lait montre jusqu'à présent d'une modération
et d'une entente parfaite, sont décidés à obte
nir gain de cause.
LES CAMIONS DE SEPTEMES
ET LEUR CHARGEMENT
Nous pouvons fournir les nouvelles pré
cisions suivantes sur cette affaire :
Le chargement d'armes et munitions
prévu est de 200 tonnes, dont la plus
grande partie provient des établissements
Brandt, à Vernonnet, le solde de Belgique;
D'autre part, 200 tonnes de machines-
outils seront également chargées. Ces 200
tonnes figureront seules sur le manifeste
pour Vera-Cruz.
Le navire arrivera un soir à Alicante,
déchargera dans la nuit les 200 tonnes de
munitions et armes et reprendra la mer
le lendemain matin pour Vera-Cruz.
Le gouvernement français a remis tou
tes les autorisations nécessaires, y com
pris celle du ministère des Affaires étran
gères; de plus, deux contrôleurs des doua
nes embarqueront comme subrécargues et
certifieront que le navire n'a pas fait es
cale à Alicante ni dans aucun port.
Quant au consul de France à Vera-Cruz,
il fournira le certificat de déchargement
nécessaire à l'apurement de l'acquit à
caution; sa rémunération, d'ores et déjà
fixée, comportera la rosette de la Légion
d'honneur et un avancement important.
Au cas où des défections se produi
raient dans l'équipage par suite notam
ment des risques à courir (on a vu cfue
le fait s'est produit à Marseille), il a été
envisagé d'embarquer des matelots de la
marine nationale venus de Toulon et ca
mouflés.
Les exportations des établissements
Brandt se font habituellement via Rouen
ou Le Havre. De ce dernier port, un dé
part régulier pour le Mexique a lieu tous
les quinze ou vingt jours. Le départ par
Marseille, inusité, a donc un but très clair.
Ce n'est pas au Mexique, c'est en Espagne
que va le chargement.
Aux dernières nouvelles, il ne semble
pas qu'aucun fait nouveau se soit produit
à Marseille, et le Lynchang est toujours
en panne avec son chargement.
En ce qui concerne les mortiers de 60,
nous pouvons préciser qu'ils ont été pré
levés sur une commande dont le gouver
nement français s'était assuré l'exclusivité.
Il a fallu pour cela l'intervention du mi
nistère de la guerre auprès de l'inspection
des forges.
Pour le transport du matériel, l'entre
preneur avec qui l'on avait traité ne pou
vant suffire, un certain nombre de caisses
ont été enlevées de Vernon par des ca
mions de livraison Levitan et Géo.
Les ravit ailleurs
clii « Freole popular »
Il y a quelques semaines, nous dénon
cions les agissements d'un comité de ra
vitaillement du « Frente popular » dont
les membres fréquentent le café de l'hô
tel Commodore, sis boulevard Haussmann,
à Paris.
Nous ajoutions que ce comité était en
relations avec un certain nombre de per
sonnes qui touchent de près à la C. G. T.
Depuis, nous n'avons cessé de surveUr
1er l'activité de la bande, qui avait réussi
à tromper jusqu'à certains de ses inter
médiaires, tel M. Auger, dont la bonne
foi avait été surprise, et qui s'est, nous
dit-il, empressé de rompre lorsqu'il a vu
de quoi il retournait.
Il en va tout autrement du sieur Mira-
bel, homme de main du fils Jouhaux, dont
on n'a pas oublié la condamnation ré
cente pour une affaire peu reluisante.
Le nommé Mirabel trafique à l'heure ac
tuelle à Stockholm et à Paris pour le
compte du « Frente popular »,
Notre surveillance l'a déjà fortement
gêné. On peut tenir pour certain qu'elle
ne se relâche pas.
AUX ORDRES DES COMMUNISTES
L 'affaire des grenades de Lyon
La Voix du peuple, hebdomadaire de Lyon,
insérait, samedi 21 novembre, un ordre du
jour où le rayon communiste de Villeurbanne
protestait « énergiquement » contre les pour
suites intentées dans l'affaire dite des grena
des, « contre d'honnêtes militants ou petits
industriels qui n'ont écouté que leur conscien
ce de classe et leurs sentiments républicains ».
L'ordre du jour exigeait la libération de
Bussière, conseiller municipal communiste, in
culpé et écroué, comme nous l'avons dit.
Le lundi 23 novembre, le juge d'instruction
rendait leur liberté à Bussière ainsi qu'à trois
industriels.
Il ne reste donc en prison que Christophe et
Néra qui, coupables assurément, n'en seront
pas moins les boucs émissaires de cette af
faire.
La République lyonnaise, du 21 novembre,
laissait nettement entendre qu'à la préfecture
du Rhône on n'est pas loin de blâmer la Sû
reté lyonnaise pour avoir levé ce lièvre. Nous
avions fait prévoir un étouff.ement de cette af
faire. On y marche en effet bon train.
La raison? N'est-elle pas que, si on voulait
remonter plus haut que Christophe et Néra,
on trouverait l'ambassade d'Espagne? — L. J.
Le régent Horthy est reçu
par le pape
Cité du Vatican, 27 novembre. — A
11 h. 30, le régent Nicolas Horthy a été
reçu par le pape. Il était accompagné de
Mme Horthy, du président du Conseil,
M. Daranyi, du ministre des Affaires
étrangères, M. de Kanya, et de sa suite, à
laquelle s'étaient joints M. Barcza, minis
tre de Hongrie près le Saint-Siège, sa
femme et sa fille, ainsi que le secrétaire
et le conseiller ecclésiastique de la léga
tion.
Six voitures de la Cité du Vatican sont
venues au Quirinal chercher les hôtes hon
grois. A l'entrée du Vatican, les honneurs
ont été rendus par un piquet de gardes
suisses. Dans la cour Saint-Damase étaient
alignés la _ compagnie d'honneur de la
garde palatine et un peloton d'honneur de
la gendarmerie pontificale.
L'arrivée du regent a été annoncée par
les clairons de la gendarmerie. La fan
fare de la garde palatine a ioué l'hvmne
hongrois.
Pie XI, averti par un camérier secret
participant, est venu à leur rencontre dans
la salle du « Tronetto », où il s'est assis
sur son trône, invitant ses hôtes à prendre
place sur les fauteuils qui leur avaient été
préparés.
L'audience terminée, le cortège s'est re
formé et, accompagné par les mêmes di
gnitaires, est allé rendre visite au cardi
nal secrétaire d'Etat Eugenio Pacelli.
Le régent et Mme Horthy, en quittant
le Vatican, se sont rendus à la légation de
Hongrie près le Saint-Siège, où le cardi
nal Pacelli leur a immédiatement rendu
leur visite.
APRES LA RUPTURE DES POURPARLERS SUR LES ACCORDS MATIGNON
Le gouvernement dépose un projet
de loi sur l'arbitrage obligatoire
Le conseil de cabinet, qui devait se tenir
hier, a été reporté à aujourd'hui. Cette
réunion sera consacrée à l'examen de la
situation créée par la rupture des négocia
tions engagées sur la conciliation et l'ar
bitrage obligatoire.
Par ailleurs, le gouvernement a décidé
de déposer, sur le bureau de la Chambre,
le texte du projet (le loi tendant à éten
dre, à tous les conflits sociaux, les procé
dures d'arbitrage obligatoire. Le texte en
a été approuvé par les membres du gou
vernement, consultés individuellement par
le président du Conseil, ce qui a rendu
inutile la convocation d'un conseil.
Avant la séance de la Chambre, M. Léon
Blum a soumis ledit projet de loi à la
signature du président de la République.
Ce document comporte quinze articles.
L'arbitrage est obligatoire avant toute dé
claration de lock-out ou de grève. Lors
qu'il existe une convention collective ré
gissant la profession dans la région, c'est
sa procédure de conciliation qui est ap
plicable. Si rien n'a été prévu à cet égard,
les parties doivent porter leur différend
devant la commission départementale de
conciliation ou, éventuellement, la com
mission interdépartementale. Si, après six
jours, il n'y a pas de solution, le débat est
porté devant les fédérations profession
nelles compétentes. Après six jours en
core, on va devant une commission na
tionale de conciliation.
Celle-ci est constituée par un nombre
égal d'employeurs et de salariés désignés
par la Confédération générale du patro
nat français et par la Confédération gé
nérale du travail. Si l'accord ne peut se
faire, on désigne des arbitres, puis un su
perarbitre.
En cas de refus d'une des parties de
désigner un arbitre, le ministre se substi
tue à elle.
Quant au décret prévu par l'article 15
de la loi de l'alignement monétaire et qui
est conforme, dans son esprit et dans la
lettre, à l'accord intervenu entre les délé
gations ouvrière et patronale au cours des
négociations qui viennent d'être suspen
dues, il a été adressé, ce matin, pour avis,
au conseil national économique.
Il ne sera, toutefois, signé par le prési
dent de la République qu'après un examen
du texte par le Conseil d'Etat.
Ajoutons que Jules Moch, secrétaire gé
néral de la présidence du Conseil, repré
sentant M. Léon Blum, a reçu, hier, a 17
heures, une délégation de la Fédération
des métaux conduite par M. Jouhaux, se
crétaire général de la C.G.T., accompagné
de MM. Belin et Racamond.
Les délégués ont fait connaître au repré
sentant du gouvernement l'état d'esprit du
congrès de la Fédération des métaux qui
siège actuellement.
Les ergotages de la C. fi. T.
De son côté, la C.G.T. a pondu un long
communiqué, dans lequel ses dirigeants
voudraient faire supporter toute la respon
sabilité de l'état de choses actuel aux pa
trons :
La situation est claire, dit-il notamment:
les partisans de l'ordre, du retour au calme ne
sont pas du côté patronal. Le grand capita
lisme fait la preuve que les intérêts du pays
ne comptent pas devant-ses intérêts-de classe
et qu'il est résolu à poursuivre son offensive
contre les réformes sociales, pour provoquer
une agitation et des troubles, desquels il es
père une réaction.
A l'heure où les efforts de redressement
commençaient à porter des fruits, à l'heure
aussi où les menaces extérieures s'aggravent
et où l'union est plus nécessaire, le grand pa
tronat maintient son attitude de sabotage.
Nous avons fait notre devoir; nous conti
nuerons de le faire. Le gouvernement et le
La loi c ontre l a presse
La commission de la législation civile et cri
minelle a tenu hier trois séances pour recher
cher les moyens de museler la presse.
Le travail est ardu et les législateurs se sont
trouvés fort embarrassés quand ils se sont vus
en présence notamment d'une décision à pren
dre quand il s'agira de poursuivre un directeur
de journal couvert par l'immunité parlemen
taire.
Au cours du débat de la matinée qui a été
assez chaud, la commission a adopté comme
article 31 la définition des « personnes pu
bliques » figurant primitivement à l'article 35 :
« Est considérée comme personne publique qui
conque exerce une fonction ou un mandat pu
blics, ou qui, par son action, ses écrits, ses
discours ou les moyens qu'il met en œuvre,
est susceptible d'exercer une influence directe
ou indirecte sur l'opinion publique. »
L'article 32, qui précise que la diffamation
sera punie d'un emprisonnement de cinq jours
à six mois et d'une amende de 1.000 à 10.000
francs,' ou de l'une de ces deux peines seule
ment, a été adopté, à la suite d'un débat sou
levé par M. Langumier, communiste, qui esti
mait ces pénalités excessives pour la presse
prolétarienne.
La commission a également approuvé les dis
positions qui précisent que la preuve sera ad
mise devant le tribunal.
Elle a voté le paragraphe stipulant à. l'arti
cle 35 avec la rédaction suivante s « Lorsque
l'imputation diffamatoire sera réitérée, après la
poursuite commencée et jusqu'au jour de l'au
dience, le tribunal devra prononcer, si le délit
est retenu, autant de condamnations qu'il y
aura eu de publications diffamatoires et, dans
ce cas, la confusion des peines ne pourra êti?e
prononcée. »
A propos de l'article qui prévoit-l'identifica
tion des responsables, la commission a de
mandé à M. Le Troquer de préciser dans son
rapport que la Chambre sera invitée à abréger
la durée de la procédure de levée de l'immu
nité parlementaire chaque fois qu'un député
ou sénateur sera mis en cause, en tant que
responsable dans un journal.
Dans l'après-midi, la commission si. entendu
les délégations d'associations de presse : Asso
ciation des journalistes républicains, Fédération
nationale des journaux français, Syndicat de
la presse parisienne, Association de la presse
régionale, et le Syndicat de la presse parle
mentaire.
M. Charles Morice, son président, a indiqué
que le comité de l'Association des journalistes
parlementaires s'était prononcé, à la majorité,
pour la correctionnalisation des délits de presse
visant les personnes publiques, mais à la con
dition que l'indépendance des magistrats fût
entièrement sauvegardée. Il a suggéré, à ce
propos, que les tribunaux appelés à se pro
noncer sur les délits de presse fussent com
posés exclusivement de magistrats n'ayant plus
à compter sur de l'avancement. Un seul tri
bunal par ressort de cour d'appel suffirait.
H. Charles Morice a également attiré l'atten
tion de la commission sur les difficultés que
les informateurs pourraient rencontrer dans
l'exercice de leur profession si l'article 27 con
cernant le délit de fausses nouvelles était
adopté dans son nouveau texte. Il a proposé le
maintien de la rédaction de cet article tel qu'il
figure dans la loi de 1881.
Dans une séance de nuit, la commission,
après avoir admis, pour le capital des journaux,
la commandite par actions au lieu de la société
anonyme et avoir maintenu le texte du gou
vernement sur les » fausses nouvelles », a
adopté l'ensemble du projet.
Au groupe radical
Le groupe radical a tenu hier matin une
séance spéciale pour examiner le projet de loi
sur la presse. De vives critiques ont été pré
parlement feront le leur avec l'aide d'une_ opi
nion avertie maintenant des responsabilités
véritables.
Quant à la classe ouvrière, on ne compte
sans doute pas qu'elle renoncera à se défen
dre parce que les employeurs ont refusé d'en
tendre la voix de la raison et les exigences de
l'intérêt national.
Pour de l'audace, c'est de l'audace. Bien
tôt, le profiteur Jouhaux racontera que ce
sont les patrons qui sont les fauteurs de
grèves et d'occupations..
Un communiqué de la C. G. 1". F.
La Confédération générale du patronat
français nous communique :
La Confédération générale du patronat fran
çais ne croit ni convenable ni utile d'engager
une polémique sur les termes dans lesquels
M. le président du Conseil a cru devoir pré
senter la décision qu'elle a été amenée à pren
dre à la suite des négociations engagées, à l'hô
tel Matignon sur un projet de conciliation et
d'arbitrage obligatoires.
La Confédération générale du patronat fran
çais ne saurait toutefois laisser croire qu'une
telle décision résulte d'une initiative brusquée
et inspirée d'on ne sait quels calculs. La réa
lité apparaît, au surplus, à la simple énumé-
ration de faits indiscutables.
Dès l'ouverture des négociations, la C.G.P.F.
a fait connaître par le soin de ses délégués,
qui n'ont jamais été investis et n'ont jamais
excipé d'aucun autre mandat que celui de négo
cier » ad référendum », qu'elle considérait com
me inutile d"envisager de nouvelles procédures
de conciliation et d'arbitrage tant que des vio
lations répétées de la loi et des contrats, du
fait d'occupations d'usines, d'atteintes à la pro
priété ou à la liberté du travail, priveraient
ces procédures de toute sécurité et de toute
garantie. Les délégués de la C.G.P.F. ont, en
conséquence, à la date du 16 septembre, remis
à M. le secrétaire général de la présidence du
Conseil un texte de principe dont l'adoption
préalable par les parties en présence était con
sidérée comme la préface obligatoire de toute
décision ultérieure
Pour des raisons que la C.G.P.F. n'a pas à
apprécier, ses délégués et elle-même n'ont été
mis que le 19 novembre en présence d'un pro
jet définitif de conciliation et d'arbitrage ainsi
que du texte du préambule, auquel il_ vient
d'être fait allusion. Ce dernier texte différait
d'ailleurs essentiellement de celui présenté par
les délégués patronaux.
En présence de ces documents, le conseil cen
tral de la C.G.P.F. n'a aucunement attendu la
soirée d'hier pour improviser une réponse, que
son conseil central avait seul qualité pour éla
borer. Ce conseil s'est, en effet, réuni le ven
dredi 20 courant. Après un examen d'ensemble
des solutions proposées, les groupes et fédéra
tions régionales de la C.G.P.F. ont_ été invités
à faire connaître d'urgence leur avis motivé.
Le lundi 23 novembre, le Comité national
d'entente, chargé d'assurer l'unité d'action et
de doctrine des organisations syndicales et
consulaires a examiné à son tour le même pro
blème. Enfin, le jeudi 26 novembre, la C.G.P.F.
a consacré trois séances, et non pas une, à
assembler et à exprimer les résultats de cette
enquête. Cette méthode s'imposait d'autant plus
et un accord définitif pouvait être d'autant
moins présumé que le samedi 21 novembre,
M. le secrétaire général de la présidence du
Conseil faisait encore parvenir à la C.G.P.F.
des additifs à ses précédentes propositions.
Enfin, la C.GJP.F. croit à peine utile de sou
ligner l'erreur qui consiste à considérer, dans
certains milieux, que sa décision récente im
pliquait de sa part une dénonciation des ac
cords Matignon du 7 juin dernier. Il est évi
dent, d'une part, que l'essentiel de ces .accords,
ayant été incorporé, depuis lors, dans des lois
d'Etat -ou dans des conventions particulières,
n'est susceptible d'aucune révocation de la part
de la C.G.P.F., et, d'autre part, qu'il n'y a au
cun rapport entre les dispositions des accords
Matignon et le projet d'arbitrage obligatoire
récemment mis en discussion.
La C.G.P.F. sera prête, demain comme hier,
à examiner toute mesure propre à assurer au
pays une activité régulière dans la paix sociale,
dès que les conditions nécessaires à des négo
ciations efficaces et, en particulier, le respect
de la loi et des contrats, seront assurées.
Basil Zaharoff est mort
Basil Zaharoff, le célèbre marchand de
canons, est mort, hier, subitement à Monte-
Carlo, où il avait pris l'habitude de séjour
ner tous les ans en hiver. Il était âgé de
87 ans.
Sir Basil Zaharoff était né à Constantinople
le 6 octobre 1849 d'un père russe et d'une mère
grecque. Il adopta la nationalité française. Oïl
a pourtant prétendu qu'il s'était fait natura
liser Anglais. En tout cas, il avait obtenu de
la Grande-Bretagne le titre de « sir ».
Sa jeunesse, jusque vers 30 ans, s'écoula en
Orient. En 1884, il vint à Londres et entra
dans les bureaux de la société d'armement
« Vickers-Maxims » pour y occuper un poste
subalterne.
Son activité, son sens avisé des affaires, les
heureux résultats commerciaux qu'il obtint,
attirèrent sur lui l'attention de ses chefs, il
se vit confier des postes de plus en plus im
portants, jusqu'au jour où, après un séjour à
Madrid, où il eut une aventure galante qui fit
scandale, on l'envoya à Saint-Pétersbourg, com
me « assistant » aux bureaux que possédait la
firme « Vickers » dans la capitale russe. Il y
demeura plusieurs années, puis fut chargé d'une
importante mission en Amérique du Sud, qui
affermit, par son heureuse réussite, sa fortune
naissante.
Dès lors, Basil Zaharoff ne fit que progres
ser dans son ascension vers la richesse et les
honneurs. Il amassa une prodigieuse fortune,
l'une des plus considérables du monde entier,
assurait-on, et estimée avant la guerre à 30 mil
lions de livres sterling. »
Devenu l'un des principaux actionnaires de
la maison " Vickers-Maxims » dont, jadis, il
avait été le petit employé, il eut des intérêts
dans nombre de grosses maisons d'armement.
Il commandita diverses sociétés, entre autres
la Banque de la Seine à Paris, s'intéressa à
quelques journaux anglais et étrangers et eut
même, avec lord Northcliff, propriétaire du
« Times » et du « Daily Mail », des démêlés
retentissants.
En même temps, sir Basil Zaharoff datait des
œuvres philanthropiques ou de progrès social.
Pendant la guerre, sir Basil Zaharoff — il
avait été créé baronet —• mit au service des
alliés son influence et même ses capitaux. Ami
de Lloyd George, de Clemenceau, de Briand,
de Venizelos, il soutint de ses fonds la politi
que de ce dernier en des périodes difficiles.
Sir Basil Zaharoff avait fait de la France sa
patrie d'élection. Il habitait, entre ses voyages,
son hôtel du 53 de l'avenue Hoche, aux fenê
tres toujours fleuries, ou bien le somptueux
château de Balincourt, en Seine-et-Oise, qu'il
acheta à la baronne de Vaughan, ou bien encore
à Monte-Carlo, où il logeait à l'hôtel de Paris.
C'est au château de Balincourt qu'il se mâria,
en 1924, à l'âge de 75 ans, avec la duchesse de
Marchena, depuis peu veuve du duc Francisco
de Bourbon, grand d'Espagne, causin du roi
d'Espagne, — épilogue d'un roman d'amour qui
durait depuis trente ans. Mme Zaharoff mourut
deux années plus tard, en février 1926,_ et sir
Basil Zaharoff en fut gravement affecté.
Sir Basil Zaharoff avait été élevé à la dignité
de grand-croix de la Légion d'honneur, en 1919,
par M. Clemenceau.
sentées au projet par MM. Archimhaud,' Georges
Bonnet et Badie. Dé l'ensemble de la discus
sion, il se dégage que le groupe admettrait
volontiers la disjonction de l'article 1" _ con
cernant les nouvelles obligations administra
tives des journaux pour ne conserver en vue
d'un vote prochain que les articles relatifs à
la répression de la diffamation.
L'agitation révolutionnaire : UN: DECLARATION DE M. EDEN
LES GREVES POLITIQUES
CONTINUENT
Les grèves politiques continuent. L'ef
fervescence ne fait qu'augmenter dans la
métallurgie. Il n'est pas douteux que les
meneurs vont profiter du désaccord qu'ils
ont provoqué pour créer de nouveaux in
cidents.
Les ouvriers métallurgistes
de l(t Sambre décrètent la grève
générale
Trois cent cinquante délégués des syn
dicats ouvriers métallurgistes du bassin
de la Sambre se sont réunis avant-hier
soir à Sous-le-Bois, près de Maubeuge.
Ils ont entendu divers orateurs qpi se
sont plaints du retard apporté à l'élabo
ration du contrat régional de travail ac
tuellement en discussion au ministère du
Travail, et ils ont finalement voté la grève
générale.
Les ouvriers ont été mis dès hier ma
tin au courant de cette décision et ont
commencé d'appliquer la grève.
A Maubeuge, 2.000 ouvriers appartenant
aux six principaux établissements métal
lurgistes de la ville ont déjà cessé le tra
vail.
A Hautmont, 4.000 ouvriers sont en
grève.
A midi, le mouvement s'est généralisé
dans tout le bassin de la Sambre.
Des renforts de gardes mobiles ont été
immédiatement dirigés sur ce centre pour
parer à tout incident.
Des bateaux en souffrance ttu Havre
Le conflit qui a éclaté sur le port, à l'arri
vée du paquebot Washington, ont refusé de décharger ainsi que le cargo
américain Collamer, par solidarité envers les
dockers américains, n'a subi aucun change
ment.
Aucune entente n'est intervenue, les deux
navires sont restés au port sans être déchar
gés.
D'autre part, une équipe de vingt-six
dockers, qui devait procéder au déchargement
des balles de coton du cargo belge Egypte, a
refusé d'exécuter ce travail, sous prétexte que
le poids des charges élinguées n'était pas con
forme à celui qui était fixé par contrat.
Dans l'imprimerie
Le syndicat général des périodiques et jour
naux illustrés français nous communique:
« Les éditeurs de journaux périodiques, im
primés et façonnés pour l'imprimerie Georges
Lang, protestent de la façon la plus énergi
que contre l'abus de pouvoir exercé contre
eux, dans les conditions suivantes:
« Ces journaux, dont le papier est la pro
priété de leurs éditeurs, sont, actuellement, fa
briqués et prêts à être livrés au public.
« Or, l'occupation de l'usine et l'immobili
sation de ces marchandises empêchent la dis
tribution de ces éditions périodiques, éminem
ment périssables dans leur valeur d'actualité.
« Ceci cause un très grave préjudice, non
seulement aux éditeurs mais, également, à
tous leurs fournisseurs, à tous les services re
levant de la vente et des messageries, trans
porteurs, revendeurs, crieurs, etc...
« Nous attirons l'attention sur ces faits
dont la gravité n'échappera à personne, et qui
constituent une grave atteinte à la liberté de
la presse. »
Le conflit du charbon
à Roubaix-Tourcoing
M. Lebas, ministre du Travail, a reçu hier
soir, à la préfecture du Nord, une délégation
de la Chambre syndicale patronale des char
bonniers de Roubaix-Tourcoing.
A l'issue de cette visite, le ministre du Tra
vail a déclaré à la presse que les patrons
étaient animés des meilleures intentions con
ciliatrices et qu'ils avaient accepté de se réu
nir demain, samedi, à 16 h. 30, à la préfecture
du Nord, avec les délégués ouvriers.
De leur côté, ceux-ci ont fait savoir au pré
fet du Nord que les chantiers de charbon se
raient évacués demain matin, samedi, avant
7 heures et que les ouvriers acceptaient de se
rendre à la réunion mixte de 16 h. 30.
LA REUNION DU RASSEMBLEMENT
POPULAIRE AU VEL' D'HIV'
« Jamais la situation extérieure n'a été
aussi grave » déclaré Léon B!um
Le Rassemblement populaire avait con
voqué hier soir, au VéF d'Hiv', les radi
caux, les socialistes et les communistes.
Ces derniers formaient la grande majo
rité de l'auditoire. Tous les orateurs fu
rent accueillis aux cris : « Des canons
pour l'Espagne! »
M. Maurice Viollette, ministre d'Etat, dé
clara tout d'abord que le groupe de
l'Union socialiste et républicaine ne se
laisserait pas entraîner par les réaction
naires à faire une scission dans le Front
populaire.
Thorez réédita son couplet sur la levée
du blocus et une intervention rapide de
la France en faveur des anarchistes espa
gnols.
M. Campinchi, assez gêné, proclama
qu'il parlait au nom de cent onze parle
mentaires radicaux et que ce ne serait
pas du parti radical que viendrait la dé
sunion.
Léon Blum apparut sur l'estrade, ce qui
mit fin à l'embarras de César Campinchi.
Quand les cris de : « Blum à l'action!
Des avions, des canons pour l'Espagne! »
se furent calmés, le président du Conseil
prêcha l'union difficile des hommes du
Rassemblement populaire, ce qui ne pa
rut pas enthousiasmer les communistes. Il
déclara alors qu'au point de vue de son
action intérieure « les accords Matignon
n'avaient pas été dénoncés hier et qu'ils
restaient toujours en vigueur », Le gou
vernement, d'ailleurs, ajouta-t-il, va dépo
ser dans quelques heures un statut démo
cratique de la grève, tel que l'avait conçu
Jules Guesde.
Pour mener à bien cette action, pour
suivit Blum, il est nécessaire qu'elle ne
soit pas entreprise au milieu des occu
pations d'usines et de la grève générale.
Parlant de la situation extérieure, Blum
déclara que jamais cette situation n'avait
été aussi sérieuse et aussi dangereuse
qu'aujourd'hui.
Après ces paroles qui parurent doucher
l'auditoire, la sortie s'effectua sans inci
dent.
Les recours des ligues
devant le Conseil d'Etat
Le Conseil d'Etat a, au cours de sa séance
d'hier, statué sur les recours formés par MM.
Pierre Taittinger, député de Paris, et le lieu
tenant-colonel François de la Rocque contre
les décrets décidant la dissolution du Parti
national populaire, l'Association des Croix de
Feu, l'Association des fils de Croix de Feu et
Volontaires nationaux, et le Regroupement na
tional Croix de Feu.
Les quatre recours S 'ont rejetés.
La haute assemblée estime que le Parti na
tional populaire qu'avait fondé M. Taittinger
tombe sous le coup de la loi frappant les asso
ciations déjà dissoutes.
A Dl"|lVnV| L 1 vos amis pour trois mois
OLlilylet vous verrez qu'ils ne
pourront plus se passer de votre journal
« La Belgique peut compter
sur l'appui
de la Gr ande-Bre tagne »
Un grand banquet a été donné hier soir
à Londres, en l'honneur de M. Van Zee-
land, par le Comité national britanique de
là Chambre internationale de commerce.
Ce fut M. Eden qui porta le toast. « à
l'amitié entre les nations ».
Faisant ensuite ressortir que la Belgi
que avait une place spéciale dans l'ami
tié du peuple britannique, M. Eden dé
clara que, sur plus d'un point, il existait
sur les affaires mondiales une identité de
vues entre les politiques belge et britan
nique.
En ce qui nous concerne, dit-il, je tiens, en
cette occasion, à affirmer une fois de plus que
l'indépendance et l 'intégrité de la Belgique
constituent un intérêt vital pour la Grande-
Bretagne et que la Belgique peut cojnpter Sur
notre appui si elle est jamais victime d'une
agression non provoquée.
Déclarations de M. Van Zeeland
Prenant à son tour la parole, le premier
ministre belge affirme tout d'abord que
si l'on était certain du lendemain et _que
la paix ne fût pas troublée — ne serait-ce
que pour une génération — la situation
changerait complètement.
Les divergences de vues politiques auxquel
les il ne semble pas, pour le moment, que
l'on puisse trouver une solution, disparai- f
traient, elles aussi, si nous étions certains de
la paix.
Dans aucun autre pays, dit le premier mi-:
nistre belge, le cliquetis des armes résonnant
actuellement en Europe, ne cause plus d'alar
me que dans le mien. Nous, Belges, n'ignorons
pas que dans la cause de la paix nous aoons
un rôle historique à remplir. Notre position
géographique fait de notre pays la pierre an
gulaire de l'Europe occidentale, et on ne peut
pas toucher à cette pierre angulaire sans que
l'édifice tout entier ne s'écroule.
Il est de notre devoir, non seulement pour
nous-mêmes, mais pour toutes les grandes na
tions voisines de notre pays, de faire tout ce
qui est en notre pouvoir afin de dissuader un
pays quelconque de son intention de nous at
taquer ou d'utiliser notre sol comme un che
min de traverse.
Dans la période troublée actuelle, il y a,
heureusement, encore des nations qui peuvent
se regarder face à face en toute franchise,
sans arrière-pensée, et qui peuvent se dire:
« En vue d'assurer notre contribution à la
paix, dans le bien comme dans le mal, vous
pouvez compter sur nous. « Et c'est ce qui
s'applique particulièrement à la Grande-Bre
tagne et à la Be-lgique.
M. Van Zeeland a montré ensuite quels
efforts avaient été faits par la Belgique
depuis un an, mais que son pays comptait
aussi sur l'appui d'autres pays, au pre
mier rang desquels il devrait trouver l'An
gleterre. *
Une ridicule manifestation
durant une conférence d 'Henri Massis
Hier après-midi, Henri Massis donnait, à. la
salle Bonaparte, place Saint-Sulpice, une con
férence sur les Cadets de l'Alcazar . Cette con
férence était organisée par le groupe « Rive
Gauche ».
Au moment où Henri Massis prenait la pa
rois, quelques dizaines de perturbateurs, ap
partenant en majorité au « Front » de M.
Bergery, tentèrent d'empêcher la conférence
et de chanter l'Internationale, Ce ne fut pas
bien terrible. Les trois douzaines d'excités, t -
de petits jeunes gens trop bien habillés parmi
lesquels une grande dame en coquetterie avec
le Front populaire que nous aurons, pour
beaucoup de raisons, la charité de ne pas
nommer, — furent rapidement expulsés et
c'est dans le calme, devant un nombreux pu 1
blic attentif et chaleureux, qu'Henri Massis
conta la magnifique histoire des Cadets.
Nos révolutionnaires de salon s'étaient ar
rêtés place Saint-Sulpice, en affichant la pré
tention de créer des incidents à la sortie.
Il suffit de l'arrivée d'un taxi, où avaient
pris place quatre ou cinq « dissous », et les
apprentis émeutiers prirent la fuite.
Espérons pour le Front populaire qu'il »
d'autres troupes de choc, que celles-là.
SAISON
ON
LE'MAITRE' DES ELEGANCES
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mise régulièrement en l^ctufe
AUTOUR DU pacte germano-nippon La farce de la neutralité
Moscou songe à accroître
sa puissance
Le correspondant à Varsovie du « Daily Ex
press » télégraphie :
Staline a donné à Vorotchiloff, ministre
de la Guerre, un blanc-seing pour qu'il
crée le plus grand instrument de guerre
qu'on ait jamais connu, afin de faire face
à la menace que constitue pour PU. R. S. S.
le pacte germano-nippon que l'Union des
Soviets considère en réalité comme une
alliance militaire.
Le leader soviétique a convoqué les cinq
maréchaux de l'armée rouge à une con
férence qui doit avoir lieu au Kremlin, le
3 décembre, et à laquelle participeront-éga
lement de hautes autorités navales et mi
litaires.
Quelques heures avant l'envoi de ces
convocations, le porte-parole de Staline a
déclaré au micro :
f.a publication du pacte germano-nippon n'est
qu'un bouclier destiné à masquer les termes \
militaires de l'accord entre l'Allemagne et le
Japon, et les desseins impérialistes de ces deux
pays contre la Russie des Soviets. Nous avons
des documents qui prouvent que les états-ma
jors des deux pays travailleront à l'avenir en
étroite collaboration. Le général Blomberg, mi
nistre de la Guerre du Reich, ira à Tokio au
printemps prochain. L'Allemagne livrera au Ja
pon de grandes quantités d'armes et lui en
verra également des experts militaires.
Nouvel incident
à la frontière sïbéro-mandchoue
Moscou. 27 novembre. — On annonce
qu'un nouvel et grave incident vient de se
produire sur la frontière sibéro-mand-
clioiie, où des soldats japonais, qui auraient
pénétré en territoire soviétique, furent re
poussés par un détachement de l'armée
rouge.
Trois soldats japonais ont été tués.
Un groupe de soldats nippo-mandchous
effectuèrent un nouveau raid en territoire
russe; un violent combat s'engagea, au
cours duquel plusieurs hommes furent tués
ou blessés des deux côtés.
A l'ambassade du Japon, à Moscou, on
prétend que ce sont les soldats russes qui
essayèrent, les premiers, de pénétrer en
territoire mandchou.
Pour le moment, le commissariat sovié
tique aux Affaires étrangères et l'ambas
sade nippone échangent des protestations
et contre-protestations.
Dans les milieux officiels soviétiques, on
déclare, cet après-midi, que le comman
dant des forces soviétiques sibériennes a
reçu l'ordre formel de prendre toutes les
mesures nécessaires pour mettre fin aux
violations répétées du territoire soviétique
par les forces nippo-mandchoues.
Le maréchal Rydz-Smigly
reçoit l'ambassadeur d'Allemagne
Vaisovie, 27 novembre. — Le maréchal
Edouard Rydz-Smigly a reçu hier l'am
bassadeur d'Allemagne à Varsovie, M. von
Moltke, qui était rentré depuis pe\i de
Berlin où il s'était entretenu avec le chan
celier Hitler.
On souligne, à Varsovie, que c'est la
première fois que le généralissime de
l'année polonaise reçoit l'ambassadeur du
Rcieh. On assure, de source bien infor
mée, que l'ambassadeur du Reich a trans
mis au maréchal Rydz-Smigly les félicita
tions du fuhrer-chancelier Adolphe Hitler
pour sa récente., élévation au maréchalat.
11 aurait été également question, à cette
occasion, du pacte gewnano-nippon, au-
uu>°! l'Allemagne désire voir se joindre la
l'o!( t;ne. Cette affaire a fait l'objet, entre
aulnes, de l'entretien de M. von Moltke
avec M. Beck. avant-hier.
On croit savoir, en outre, que l'Allema
gne insiste a Varsovie pour Ja reconnais-
sunce par la Pologne du gouvernement
du général Franco.
L'ambassadeur du Japon
au Palais Chigi, à Rome
home. H novembre. — Le comte Cianô,
ministre, dos Affaires étrangères, a reçu
au palais Chigi M. Sugymura, ambassadeur
du .Trmon. On se souvient que le repré-
semanr du gouvernement de Tokio a déjà
eontere avec le comte Ciano les 18 et 24
novembre.
Dans les milieux compétents italiens, on
déclare que le gouvernement italien ne
juge pas nécessaire une adhésion de sa
nart à l'accord anticommuniste nippo-alle-
mand. car ce dernier constitue an accord
complémentaire à celui qui a déjà été con
clu entre Home et Berlin.
Les mêmes milieux considèrent que les
attaques suscitées par l'accord entre l'Al
lemagne et le Japon sont injustifiées, non
seulement parce qu'il est ouvert à la par
ticipation d'autres puissances, mais aussi
parce qu'il est de caractère dêfcnsif et ne
nlonace aucun pays.
' 11 1 ii « i
Le gouvernement-croupion de Valence
demande la convocations conseil de la S.D.N.
Le ministre des Affaires étrangères de
la République espagnole ('?), M. Alvarez
d'el Vayo, vient d'adresser un apnel à la
S.D.N.
Une fois de plus, après les trémolos
habituels sur la pauvre République espa
gnole, il accuse le fascisme international,
et en particulier Hitler et Mussolini, d'in
tervenir contre le gouvernement espagnol
démocratique.
Il termine en demandant à la S.D.N.
d'examiner la situation « dans l'intérêt de
la paix ».
Nous doutons que cet appel réussisse à
tirer la S.D.N. du coma. Et c'est tant
mieux, « d'ans l'intérêt de la paix ».
Grève à la Cité universitaire
li Le restaurant est trop cher
r 1
Avant les vacances dernières, les étudiants
de la Cité universitaire de Paris pouvaient
manger à leur faim pour un prix modique
dans un restaurant où les repas étaient servis
par le « Foyer féminin de France ».
Depuis s'est installé, à la Fondation inter
nationale, inaugurée récemment, un restau
rant où la qualité et la quantité laissent à
désirer, malgré des prix prohibitifs pour une
bourse d'étudiant. t
Un comité d'étudiants, présidé par M. Des
ruisseaux, et composé de délégués des diver
ses fondations, a organisé un mouvement de
protestation contre la mauvaise gestion du
restaurant. Une grève générale a .eu lieu avant-
hier: le restaurant est resté vide à l'heure des
repas, tandis que les étudiants chargés du ser
vice d'ordre déjeunaient d'un sandwich.
Cette protestation a eu son effet: les étu
diants ont obtenu la promesse que leurs re
vendications allaient être étudiées et écoutées.
Il semble que que l'administration de la
Cité universitaire ne puisse être incriminée
que d'un peu de négligence. Nous estimons,
quant à nous, que la question nourriture est
primordiale pour les étudiants, et nous espé
rons que le directeur de la Cité, M. Honnorat,
fera étudier de près le problème, et donnera
satisfaction aux justes exigences des étu
diants.
Nous savons d'ailleurs que ceux-ci, qui ont
lait montre jusqu'à présent d'une modération
et d'une entente parfaite, sont décidés à obte
nir gain de cause.
LES CAMIONS DE SEPTEMES
ET LEUR CHARGEMENT
Nous pouvons fournir les nouvelles pré
cisions suivantes sur cette affaire :
Le chargement d'armes et munitions
prévu est de 200 tonnes, dont la plus
grande partie provient des établissements
Brandt, à Vernonnet, le solde de Belgique;
D'autre part, 200 tonnes de machines-
outils seront également chargées. Ces 200
tonnes figureront seules sur le manifeste
pour Vera-Cruz.
Le navire arrivera un soir à Alicante,
déchargera dans la nuit les 200 tonnes de
munitions et armes et reprendra la mer
le lendemain matin pour Vera-Cruz.
Le gouvernement français a remis tou
tes les autorisations nécessaires, y com
pris celle du ministère des Affaires étran
gères; de plus, deux contrôleurs des doua
nes embarqueront comme subrécargues et
certifieront que le navire n'a pas fait es
cale à Alicante ni dans aucun port.
Quant au consul de France à Vera-Cruz,
il fournira le certificat de déchargement
nécessaire à l'apurement de l'acquit à
caution; sa rémunération, d'ores et déjà
fixée, comportera la rosette de la Légion
d'honneur et un avancement important.
Au cas où des défections se produi
raient dans l'équipage par suite notam
ment des risques à courir (on a vu cfue
le fait s'est produit à Marseille), il a été
envisagé d'embarquer des matelots de la
marine nationale venus de Toulon et ca
mouflés.
Les exportations des établissements
Brandt se font habituellement via Rouen
ou Le Havre. De ce dernier port, un dé
part régulier pour le Mexique a lieu tous
les quinze ou vingt jours. Le départ par
Marseille, inusité, a donc un but très clair.
Ce n'est pas au Mexique, c'est en Espagne
que va le chargement.
Aux dernières nouvelles, il ne semble
pas qu'aucun fait nouveau se soit produit
à Marseille, et le Lynchang est toujours
en panne avec son chargement.
En ce qui concerne les mortiers de 60,
nous pouvons préciser qu'ils ont été pré
levés sur une commande dont le gouver
nement français s'était assuré l'exclusivité.
Il a fallu pour cela l'intervention du mi
nistère de la guerre auprès de l'inspection
des forges.
Pour le transport du matériel, l'entre
preneur avec qui l'on avait traité ne pou
vant suffire, un certain nombre de caisses
ont été enlevées de Vernon par des ca
mions de livraison Levitan et Géo.
Les ravit ailleurs
clii « Freole popular »
Il y a quelques semaines, nous dénon
cions les agissements d'un comité de ra
vitaillement du « Frente popular » dont
les membres fréquentent le café de l'hô
tel Commodore, sis boulevard Haussmann,
à Paris.
Nous ajoutions que ce comité était en
relations avec un certain nombre de per
sonnes qui touchent de près à la C. G. T.
Depuis, nous n'avons cessé de surveUr
1er l'activité de la bande, qui avait réussi
à tromper jusqu'à certains de ses inter
médiaires, tel M. Auger, dont la bonne
foi avait été surprise, et qui s'est, nous
dit-il, empressé de rompre lorsqu'il a vu
de quoi il retournait.
Il en va tout autrement du sieur Mira-
bel, homme de main du fils Jouhaux, dont
on n'a pas oublié la condamnation ré
cente pour une affaire peu reluisante.
Le nommé Mirabel trafique à l'heure ac
tuelle à Stockholm et à Paris pour le
compte du « Frente popular »,
Notre surveillance l'a déjà fortement
gêné. On peut tenir pour certain qu'elle
ne se relâche pas.
AUX ORDRES DES COMMUNISTES
L 'affaire des grenades de Lyon
La Voix du peuple, hebdomadaire de Lyon,
insérait, samedi 21 novembre, un ordre du
jour où le rayon communiste de Villeurbanne
protestait « énergiquement » contre les pour
suites intentées dans l'affaire dite des grena
des, « contre d'honnêtes militants ou petits
industriels qui n'ont écouté que leur conscien
ce de classe et leurs sentiments républicains ».
L'ordre du jour exigeait la libération de
Bussière, conseiller municipal communiste, in
culpé et écroué, comme nous l'avons dit.
Le lundi 23 novembre, le juge d'instruction
rendait leur liberté à Bussière ainsi qu'à trois
industriels.
Il ne reste donc en prison que Christophe et
Néra qui, coupables assurément, n'en seront
pas moins les boucs émissaires de cette af
faire.
La République lyonnaise, du 21 novembre,
laissait nettement entendre qu'à la préfecture
du Rhône on n'est pas loin de blâmer la Sû
reté lyonnaise pour avoir levé ce lièvre. Nous
avions fait prévoir un étouff.ement de cette af
faire. On y marche en effet bon train.
La raison? N'est-elle pas que, si on voulait
remonter plus haut que Christophe et Néra,
on trouverait l'ambassade d'Espagne? — L. J.
Le régent Horthy est reçu
par le pape
Cité du Vatican, 27 novembre. — A
11 h. 30, le régent Nicolas Horthy a été
reçu par le pape. Il était accompagné de
Mme Horthy, du président du Conseil,
M. Daranyi, du ministre des Affaires
étrangères, M. de Kanya, et de sa suite, à
laquelle s'étaient joints M. Barcza, minis
tre de Hongrie près le Saint-Siège, sa
femme et sa fille, ainsi que le secrétaire
et le conseiller ecclésiastique de la léga
tion.
Six voitures de la Cité du Vatican sont
venues au Quirinal chercher les hôtes hon
grois. A l'entrée du Vatican, les honneurs
ont été rendus par un piquet de gardes
suisses. Dans la cour Saint-Damase étaient
alignés la _ compagnie d'honneur de la
garde palatine et un peloton d'honneur de
la gendarmerie pontificale.
L'arrivée du regent a été annoncée par
les clairons de la gendarmerie. La fan
fare de la garde palatine a ioué l'hvmne
hongrois.
Pie XI, averti par un camérier secret
participant, est venu à leur rencontre dans
la salle du « Tronetto », où il s'est assis
sur son trône, invitant ses hôtes à prendre
place sur les fauteuils qui leur avaient été
préparés.
L'audience terminée, le cortège s'est re
formé et, accompagné par les mêmes di
gnitaires, est allé rendre visite au cardi
nal secrétaire d'Etat Eugenio Pacelli.
Le régent et Mme Horthy, en quittant
le Vatican, se sont rendus à la légation de
Hongrie près le Saint-Siège, où le cardi
nal Pacelli leur a immédiatement rendu
leur visite.
APRES LA RUPTURE DES POURPARLERS SUR LES ACCORDS MATIGNON
Le gouvernement dépose un projet
de loi sur l'arbitrage obligatoire
Le conseil de cabinet, qui devait se tenir
hier, a été reporté à aujourd'hui. Cette
réunion sera consacrée à l'examen de la
situation créée par la rupture des négocia
tions engagées sur la conciliation et l'ar
bitrage obligatoire.
Par ailleurs, le gouvernement a décidé
de déposer, sur le bureau de la Chambre,
le texte du projet (le loi tendant à éten
dre, à tous les conflits sociaux, les procé
dures d'arbitrage obligatoire. Le texte en
a été approuvé par les membres du gou
vernement, consultés individuellement par
le président du Conseil, ce qui a rendu
inutile la convocation d'un conseil.
Avant la séance de la Chambre, M. Léon
Blum a soumis ledit projet de loi à la
signature du président de la République.
Ce document comporte quinze articles.
L'arbitrage est obligatoire avant toute dé
claration de lock-out ou de grève. Lors
qu'il existe une convention collective ré
gissant la profession dans la région, c'est
sa procédure de conciliation qui est ap
plicable. Si rien n'a été prévu à cet égard,
les parties doivent porter leur différend
devant la commission départementale de
conciliation ou, éventuellement, la com
mission interdépartementale. Si, après six
jours, il n'y a pas de solution, le débat est
porté devant les fédérations profession
nelles compétentes. Après six jours en
core, on va devant une commission na
tionale de conciliation.
Celle-ci est constituée par un nombre
égal d'employeurs et de salariés désignés
par la Confédération générale du patro
nat français et par la Confédération gé
nérale du travail. Si l'accord ne peut se
faire, on désigne des arbitres, puis un su
perarbitre.
En cas de refus d'une des parties de
désigner un arbitre, le ministre se substi
tue à elle.
Quant au décret prévu par l'article 15
de la loi de l'alignement monétaire et qui
est conforme, dans son esprit et dans la
lettre, à l'accord intervenu entre les délé
gations ouvrière et patronale au cours des
négociations qui viennent d'être suspen
dues, il a été adressé, ce matin, pour avis,
au conseil national économique.
Il ne sera, toutefois, signé par le prési
dent de la République qu'après un examen
du texte par le Conseil d'Etat.
Ajoutons que Jules Moch, secrétaire gé
néral de la présidence du Conseil, repré
sentant M. Léon Blum, a reçu, hier, a 17
heures, une délégation de la Fédération
des métaux conduite par M. Jouhaux, se
crétaire général de la C.G.T., accompagné
de MM. Belin et Racamond.
Les délégués ont fait connaître au repré
sentant du gouvernement l'état d'esprit du
congrès de la Fédération des métaux qui
siège actuellement.
Les ergotages de la C. fi. T.
De son côté, la C.G.T. a pondu un long
communiqué, dans lequel ses dirigeants
voudraient faire supporter toute la respon
sabilité de l'état de choses actuel aux pa
trons :
La situation est claire, dit-il notamment:
les partisans de l'ordre, du retour au calme ne
sont pas du côté patronal. Le grand capita
lisme fait la preuve que les intérêts du pays
ne comptent pas devant-ses intérêts-de classe
et qu'il est résolu à poursuivre son offensive
contre les réformes sociales, pour provoquer
une agitation et des troubles, desquels il es
père une réaction.
A l'heure où les efforts de redressement
commençaient à porter des fruits, à l'heure
aussi où les menaces extérieures s'aggravent
et où l'union est plus nécessaire, le grand pa
tronat maintient son attitude de sabotage.
Nous avons fait notre devoir; nous conti
nuerons de le faire. Le gouvernement et le
La loi c ontre l a presse
La commission de la législation civile et cri
minelle a tenu hier trois séances pour recher
cher les moyens de museler la presse.
Le travail est ardu et les législateurs se sont
trouvés fort embarrassés quand ils se sont vus
en présence notamment d'une décision à pren
dre quand il s'agira de poursuivre un directeur
de journal couvert par l'immunité parlemen
taire.
Au cours du débat de la matinée qui a été
assez chaud, la commission a adopté comme
article 31 la définition des « personnes pu
bliques » figurant primitivement à l'article 35 :
« Est considérée comme personne publique qui
conque exerce une fonction ou un mandat pu
blics, ou qui, par son action, ses écrits, ses
discours ou les moyens qu'il met en œuvre,
est susceptible d'exercer une influence directe
ou indirecte sur l'opinion publique. »
L'article 32, qui précise que la diffamation
sera punie d'un emprisonnement de cinq jours
à six mois et d'une amende de 1.000 à 10.000
francs,' ou de l'une de ces deux peines seule
ment, a été adopté, à la suite d'un débat sou
levé par M. Langumier, communiste, qui esti
mait ces pénalités excessives pour la presse
prolétarienne.
La commission a également approuvé les dis
positions qui précisent que la preuve sera ad
mise devant le tribunal.
Elle a voté le paragraphe stipulant à. l'arti
cle 35 avec la rédaction suivante s « Lorsque
l'imputation diffamatoire sera réitérée, après la
poursuite commencée et jusqu'au jour de l'au
dience, le tribunal devra prononcer, si le délit
est retenu, autant de condamnations qu'il y
aura eu de publications diffamatoires et, dans
ce cas, la confusion des peines ne pourra êti?e
prononcée. »
A propos de l'article qui prévoit-l'identifica
tion des responsables, la commission a de
mandé à M. Le Troquer de préciser dans son
rapport que la Chambre sera invitée à abréger
la durée de la procédure de levée de l'immu
nité parlementaire chaque fois qu'un député
ou sénateur sera mis en cause, en tant que
responsable dans un journal.
Dans l'après-midi, la commission si. entendu
les délégations d'associations de presse : Asso
ciation des journalistes républicains, Fédération
nationale des journaux français, Syndicat de
la presse parisienne, Association de la presse
régionale, et le Syndicat de la presse parle
mentaire.
M. Charles Morice, son président, a indiqué
que le comité de l'Association des journalistes
parlementaires s'était prononcé, à la majorité,
pour la correctionnalisation des délits de presse
visant les personnes publiques, mais à la con
dition que l'indépendance des magistrats fût
entièrement sauvegardée. Il a suggéré, à ce
propos, que les tribunaux appelés à se pro
noncer sur les délits de presse fussent com
posés exclusivement de magistrats n'ayant plus
à compter sur de l'avancement. Un seul tri
bunal par ressort de cour d'appel suffirait.
H. Charles Morice a également attiré l'atten
tion de la commission sur les difficultés que
les informateurs pourraient rencontrer dans
l'exercice de leur profession si l'article 27 con
cernant le délit de fausses nouvelles était
adopté dans son nouveau texte. Il a proposé le
maintien de la rédaction de cet article tel qu'il
figure dans la loi de 1881.
Dans une séance de nuit, la commission,
après avoir admis, pour le capital des journaux,
la commandite par actions au lieu de la société
anonyme et avoir maintenu le texte du gou
vernement sur les » fausses nouvelles », a
adopté l'ensemble du projet.
Au groupe radical
Le groupe radical a tenu hier matin une
séance spéciale pour examiner le projet de loi
sur la presse. De vives critiques ont été pré
parlement feront le leur avec l'aide d'une_ opi
nion avertie maintenant des responsabilités
véritables.
Quant à la classe ouvrière, on ne compte
sans doute pas qu'elle renoncera à se défen
dre parce que les employeurs ont refusé d'en
tendre la voix de la raison et les exigences de
l'intérêt national.
Pour de l'audace, c'est de l'audace. Bien
tôt, le profiteur Jouhaux racontera que ce
sont les patrons qui sont les fauteurs de
grèves et d'occupations..
Un communiqué de la C. G. 1". F.
La Confédération générale du patronat
français nous communique :
La Confédération générale du patronat fran
çais ne croit ni convenable ni utile d'engager
une polémique sur les termes dans lesquels
M. le président du Conseil a cru devoir pré
senter la décision qu'elle a été amenée à pren
dre à la suite des négociations engagées, à l'hô
tel Matignon sur un projet de conciliation et
d'arbitrage obligatoires.
La Confédération générale du patronat fran
çais ne saurait toutefois laisser croire qu'une
telle décision résulte d'une initiative brusquée
et inspirée d'on ne sait quels calculs. La réa
lité apparaît, au surplus, à la simple énumé-
ration de faits indiscutables.
Dès l'ouverture des négociations, la C.G.P.F.
a fait connaître par le soin de ses délégués,
qui n'ont jamais été investis et n'ont jamais
excipé d'aucun autre mandat que celui de négo
cier » ad référendum », qu'elle considérait com
me inutile d"envisager de nouvelles procédures
de conciliation et d'arbitrage tant que des vio
lations répétées de la loi et des contrats, du
fait d'occupations d'usines, d'atteintes à la pro
priété ou à la liberté du travail, priveraient
ces procédures de toute sécurité et de toute
garantie. Les délégués de la C.G.P.F. ont, en
conséquence, à la date du 16 septembre, remis
à M. le secrétaire général de la présidence du
Conseil un texte de principe dont l'adoption
préalable par les parties en présence était con
sidérée comme la préface obligatoire de toute
décision ultérieure
Pour des raisons que la C.G.P.F. n'a pas à
apprécier, ses délégués et elle-même n'ont été
mis que le 19 novembre en présence d'un pro
jet définitif de conciliation et d'arbitrage ainsi
que du texte du préambule, auquel il_ vient
d'être fait allusion. Ce dernier texte différait
d'ailleurs essentiellement de celui présenté par
les délégués patronaux.
En présence de ces documents, le conseil cen
tral de la C.G.P.F. n'a aucunement attendu la
soirée d'hier pour improviser une réponse, que
son conseil central avait seul qualité pour éla
borer. Ce conseil s'est, en effet, réuni le ven
dredi 20 courant. Après un examen d'ensemble
des solutions proposées, les groupes et fédéra
tions régionales de la C.G.P.F. ont_ été invités
à faire connaître d'urgence leur avis motivé.
Le lundi 23 novembre, le Comité national
d'entente, chargé d'assurer l'unité d'action et
de doctrine des organisations syndicales et
consulaires a examiné à son tour le même pro
blème. Enfin, le jeudi 26 novembre, la C.G.P.F.
a consacré trois séances, et non pas une, à
assembler et à exprimer les résultats de cette
enquête. Cette méthode s'imposait d'autant plus
et un accord définitif pouvait être d'autant
moins présumé que le samedi 21 novembre,
M. le secrétaire général de la présidence du
Conseil faisait encore parvenir à la C.G.P.F.
des additifs à ses précédentes propositions.
Enfin, la C.GJP.F. croit à peine utile de sou
ligner l'erreur qui consiste à considérer, dans
certains milieux, que sa décision récente im
pliquait de sa part une dénonciation des ac
cords Matignon du 7 juin dernier. Il est évi
dent, d'une part, que l'essentiel de ces .accords,
ayant été incorporé, depuis lors, dans des lois
d'Etat -ou dans des conventions particulières,
n'est susceptible d'aucune révocation de la part
de la C.G.P.F., et, d'autre part, qu'il n'y a au
cun rapport entre les dispositions des accords
Matignon et le projet d'arbitrage obligatoire
récemment mis en discussion.
La C.G.P.F. sera prête, demain comme hier,
à examiner toute mesure propre à assurer au
pays une activité régulière dans la paix sociale,
dès que les conditions nécessaires à des négo
ciations efficaces et, en particulier, le respect
de la loi et des contrats, seront assurées.
Basil Zaharoff est mort
Basil Zaharoff, le célèbre marchand de
canons, est mort, hier, subitement à Monte-
Carlo, où il avait pris l'habitude de séjour
ner tous les ans en hiver. Il était âgé de
87 ans.
Sir Basil Zaharoff était né à Constantinople
le 6 octobre 1849 d'un père russe et d'une mère
grecque. Il adopta la nationalité française. Oïl
a pourtant prétendu qu'il s'était fait natura
liser Anglais. En tout cas, il avait obtenu de
la Grande-Bretagne le titre de « sir ».
Sa jeunesse, jusque vers 30 ans, s'écoula en
Orient. En 1884, il vint à Londres et entra
dans les bureaux de la société d'armement
« Vickers-Maxims » pour y occuper un poste
subalterne.
Son activité, son sens avisé des affaires, les
heureux résultats commerciaux qu'il obtint,
attirèrent sur lui l'attention de ses chefs, il
se vit confier des postes de plus en plus im
portants, jusqu'au jour où, après un séjour à
Madrid, où il eut une aventure galante qui fit
scandale, on l'envoya à Saint-Pétersbourg, com
me « assistant » aux bureaux que possédait la
firme « Vickers » dans la capitale russe. Il y
demeura plusieurs années, puis fut chargé d'une
importante mission en Amérique du Sud, qui
affermit, par son heureuse réussite, sa fortune
naissante.
Dès lors, Basil Zaharoff ne fit que progres
ser dans son ascension vers la richesse et les
honneurs. Il amassa une prodigieuse fortune,
l'une des plus considérables du monde entier,
assurait-on, et estimée avant la guerre à 30 mil
lions de livres sterling. »
Devenu l'un des principaux actionnaires de
la maison " Vickers-Maxims » dont, jadis, il
avait été le petit employé, il eut des intérêts
dans nombre de grosses maisons d'armement.
Il commandita diverses sociétés, entre autres
la Banque de la Seine à Paris, s'intéressa à
quelques journaux anglais et étrangers et eut
même, avec lord Northcliff, propriétaire du
« Times » et du « Daily Mail », des démêlés
retentissants.
En même temps, sir Basil Zaharoff datait des
œuvres philanthropiques ou de progrès social.
Pendant la guerre, sir Basil Zaharoff — il
avait été créé baronet —• mit au service des
alliés son influence et même ses capitaux. Ami
de Lloyd George, de Clemenceau, de Briand,
de Venizelos, il soutint de ses fonds la politi
que de ce dernier en des périodes difficiles.
Sir Basil Zaharoff avait fait de la France sa
patrie d'élection. Il habitait, entre ses voyages,
son hôtel du 53 de l'avenue Hoche, aux fenê
tres toujours fleuries, ou bien le somptueux
château de Balincourt, en Seine-et-Oise, qu'il
acheta à la baronne de Vaughan, ou bien encore
à Monte-Carlo, où il logeait à l'hôtel de Paris.
C'est au château de Balincourt qu'il se mâria,
en 1924, à l'âge de 75 ans, avec la duchesse de
Marchena, depuis peu veuve du duc Francisco
de Bourbon, grand d'Espagne, causin du roi
d'Espagne, — épilogue d'un roman d'amour qui
durait depuis trente ans. Mme Zaharoff mourut
deux années plus tard, en février 1926,_ et sir
Basil Zaharoff en fut gravement affecté.
Sir Basil Zaharoff avait été élevé à la dignité
de grand-croix de la Légion d'honneur, en 1919,
par M. Clemenceau.
sentées au projet par MM. Archimhaud,' Georges
Bonnet et Badie. Dé l'ensemble de la discus
sion, il se dégage que le groupe admettrait
volontiers la disjonction de l'article 1" _ con
cernant les nouvelles obligations administra
tives des journaux pour ne conserver en vue
d'un vote prochain que les articles relatifs à
la répression de la diffamation.
L'agitation révolutionnaire : UN: DECLARATION DE M. EDEN
LES GREVES POLITIQUES
CONTINUENT
Les grèves politiques continuent. L'ef
fervescence ne fait qu'augmenter dans la
métallurgie. Il n'est pas douteux que les
meneurs vont profiter du désaccord qu'ils
ont provoqué pour créer de nouveaux in
cidents.
Les ouvriers métallurgistes
de l(t Sambre décrètent la grève
générale
Trois cent cinquante délégués des syn
dicats ouvriers métallurgistes du bassin
de la Sambre se sont réunis avant-hier
soir à Sous-le-Bois, près de Maubeuge.
Ils ont entendu divers orateurs qpi se
sont plaints du retard apporté à l'élabo
ration du contrat régional de travail ac
tuellement en discussion au ministère du
Travail, et ils ont finalement voté la grève
générale.
Les ouvriers ont été mis dès hier ma
tin au courant de cette décision et ont
commencé d'appliquer la grève.
A Maubeuge, 2.000 ouvriers appartenant
aux six principaux établissements métal
lurgistes de la ville ont déjà cessé le tra
vail.
A Hautmont, 4.000 ouvriers sont en
grève.
A midi, le mouvement s'est généralisé
dans tout le bassin de la Sambre.
Des renforts de gardes mobiles ont été
immédiatement dirigés sur ce centre pour
parer à tout incident.
Des bateaux en souffrance ttu Havre
Le conflit qui a éclaté sur le port, à l'arri
vée du paquebot Washington,
américain Collamer, par solidarité envers les
dockers américains, n'a subi aucun change
ment.
Aucune entente n'est intervenue, les deux
navires sont restés au port sans être déchar
gés.
D'autre part, une équipe de vingt-six
dockers, qui devait procéder au déchargement
des balles de coton du cargo belge Egypte, a
refusé d'exécuter ce travail, sous prétexte que
le poids des charges élinguées n'était pas con
forme à celui qui était fixé par contrat.
Dans l'imprimerie
Le syndicat général des périodiques et jour
naux illustrés français nous communique:
« Les éditeurs de journaux périodiques, im
primés et façonnés pour l'imprimerie Georges
Lang, protestent de la façon la plus énergi
que contre l'abus de pouvoir exercé contre
eux, dans les conditions suivantes:
« Ces journaux, dont le papier est la pro
priété de leurs éditeurs, sont, actuellement, fa
briqués et prêts à être livrés au public.
« Or, l'occupation de l'usine et l'immobili
sation de ces marchandises empêchent la dis
tribution de ces éditions périodiques, éminem
ment périssables dans leur valeur d'actualité.
« Ceci cause un très grave préjudice, non
seulement aux éditeurs mais, également, à
tous leurs fournisseurs, à tous les services re
levant de la vente et des messageries, trans
porteurs, revendeurs, crieurs, etc...
« Nous attirons l'attention sur ces faits
dont la gravité n'échappera à personne, et qui
constituent une grave atteinte à la liberté de
la presse. »
Le conflit du charbon
à Roubaix-Tourcoing
M. Lebas, ministre du Travail, a reçu hier
soir, à la préfecture du Nord, une délégation
de la Chambre syndicale patronale des char
bonniers de Roubaix-Tourcoing.
A l'issue de cette visite, le ministre du Tra
vail a déclaré à la presse que les patrons
étaient animés des meilleures intentions con
ciliatrices et qu'ils avaient accepté de se réu
nir demain, samedi, à 16 h. 30, à la préfecture
du Nord, avec les délégués ouvriers.
De leur côté, ceux-ci ont fait savoir au pré
fet du Nord que les chantiers de charbon se
raient évacués demain matin, samedi, avant
7 heures et que les ouvriers acceptaient de se
rendre à la réunion mixte de 16 h. 30.
LA REUNION DU RASSEMBLEMENT
POPULAIRE AU VEL' D'HIV'
« Jamais la situation extérieure n'a été
aussi grave » déclaré Léon B!um
Le Rassemblement populaire avait con
voqué hier soir, au VéF d'Hiv', les radi
caux, les socialistes et les communistes.
Ces derniers formaient la grande majo
rité de l'auditoire. Tous les orateurs fu
rent accueillis aux cris : « Des canons
pour l'Espagne! »
M. Maurice Viollette, ministre d'Etat, dé
clara tout d'abord que le groupe de
l'Union socialiste et républicaine ne se
laisserait pas entraîner par les réaction
naires à faire une scission dans le Front
populaire.
Thorez réédita son couplet sur la levée
du blocus et une intervention rapide de
la France en faveur des anarchistes espa
gnols.
M. Campinchi, assez gêné, proclama
qu'il parlait au nom de cent onze parle
mentaires radicaux et que ce ne serait
pas du parti radical que viendrait la dé
sunion.
Léon Blum apparut sur l'estrade, ce qui
mit fin à l'embarras de César Campinchi.
Quand les cris de : « Blum à l'action!
Des avions, des canons pour l'Espagne! »
se furent calmés, le président du Conseil
prêcha l'union difficile des hommes du
Rassemblement populaire, ce qui ne pa
rut pas enthousiasmer les communistes. Il
déclara alors qu'au point de vue de son
action intérieure « les accords Matignon
n'avaient pas été dénoncés hier et qu'ils
restaient toujours en vigueur », Le gou
vernement, d'ailleurs, ajouta-t-il, va dépo
ser dans quelques heures un statut démo
cratique de la grève, tel que l'avait conçu
Jules Guesde.
Pour mener à bien cette action, pour
suivit Blum, il est nécessaire qu'elle ne
soit pas entreprise au milieu des occu
pations d'usines et de la grève générale.
Parlant de la situation extérieure, Blum
déclara que jamais cette situation n'avait
été aussi sérieuse et aussi dangereuse
qu'aujourd'hui.
Après ces paroles qui parurent doucher
l'auditoire, la sortie s'effectua sans inci
dent.
Les recours des ligues
devant le Conseil d'Etat
Le Conseil d'Etat a, au cours de sa séance
d'hier, statué sur les recours formés par MM.
Pierre Taittinger, député de Paris, et le lieu
tenant-colonel François de la Rocque contre
les décrets décidant la dissolution du Parti
national populaire, l'Association des Croix de
Feu, l'Association des fils de Croix de Feu et
Volontaires nationaux, et le Regroupement na
tional Croix de Feu.
Les quatre recours S 'ont rejetés.
La haute assemblée estime que le Parti na
tional populaire qu'avait fondé M. Taittinger
tombe sous le coup de la loi frappant les asso
ciations déjà dissoutes.
A Dl"|lVnV| L 1 vos amis pour trois mois
OLlilylet vous verrez qu'ils ne
pourront plus se passer de votre journal
« La Belgique peut compter
sur l'appui
de la Gr ande-Bre tagne »
Un grand banquet a été donné hier soir
à Londres, en l'honneur de M. Van Zee-
land, par le Comité national britanique de
là Chambre internationale de commerce.
Ce fut M. Eden qui porta le toast. « à
l'amitié entre les nations ».
Faisant ensuite ressortir que la Belgi
que avait une place spéciale dans l'ami
tié du peuple britannique, M. Eden dé
clara que, sur plus d'un point, il existait
sur les affaires mondiales une identité de
vues entre les politiques belge et britan
nique.
En ce qui nous concerne, dit-il, je tiens, en
cette occasion, à affirmer une fois de plus que
l'indépendance et l 'intégrité de la Belgique
constituent un intérêt vital pour la Grande-
Bretagne et que la Belgique peut cojnpter Sur
notre appui si elle est jamais victime d'une
agression non provoquée.
Déclarations de M. Van Zeeland
Prenant à son tour la parole, le premier
ministre belge affirme tout d'abord que
si l'on était certain du lendemain et _que
la paix ne fût pas troublée — ne serait-ce
que pour une génération — la situation
changerait complètement.
Les divergences de vues politiques auxquel
les il ne semble pas, pour le moment, que
l'on puisse trouver une solution, disparai- f
traient, elles aussi, si nous étions certains de
la paix.
Dans aucun autre pays, dit le premier mi-:
nistre belge, le cliquetis des armes résonnant
actuellement en Europe, ne cause plus d'alar
me que dans le mien. Nous, Belges, n'ignorons
pas que dans la cause de la paix nous aoons
un rôle historique à remplir. Notre position
géographique fait de notre pays la pierre an
gulaire de l'Europe occidentale, et on ne peut
pas toucher à cette pierre angulaire sans que
l'édifice tout entier ne s'écroule.
Il est de notre devoir, non seulement pour
nous-mêmes, mais pour toutes les grandes na
tions voisines de notre pays, de faire tout ce
qui est en notre pouvoir afin de dissuader un
pays quelconque de son intention de nous at
taquer ou d'utiliser notre sol comme un che
min de traverse.
Dans la période troublée actuelle, il y a,
heureusement, encore des nations qui peuvent
se regarder face à face en toute franchise,
sans arrière-pensée, et qui peuvent se dire:
« En vue d'assurer notre contribution à la
paix, dans le bien comme dans le mal, vous
pouvez compter sur nous. « Et c'est ce qui
s'applique particulièrement à la Grande-Bre
tagne et à la Be-lgique.
M. Van Zeeland a montré ensuite quels
efforts avaient été faits par la Belgique
depuis un an, mais que son pays comptait
aussi sur l'appui d'autres pays, au pre
mier rang desquels il devrait trouver l'An
gleterre. *
Une ridicule manifestation
durant une conférence d 'Henri Massis
Hier après-midi, Henri Massis donnait, à. la
salle Bonaparte, place Saint-Sulpice, une con
férence sur les Cadets de l'Alcazar . Cette con
férence était organisée par le groupe « Rive
Gauche ».
Au moment où Henri Massis prenait la pa
rois, quelques dizaines de perturbateurs, ap
partenant en majorité au « Front » de M.
Bergery, tentèrent d'empêcher la conférence
et de chanter l'Internationale, Ce ne fut pas
bien terrible. Les trois douzaines d'excités, t -
de petits jeunes gens trop bien habillés parmi
lesquels une grande dame en coquetterie avec
le Front populaire que nous aurons, pour
beaucoup de raisons, la charité de ne pas
nommer, — furent rapidement expulsés et
c'est dans le calme, devant un nombreux pu 1
blic attentif et chaleureux, qu'Henri Massis
conta la magnifique histoire des Cadets.
Nos révolutionnaires de salon s'étaient ar
rêtés place Saint-Sulpice, en affichant la pré
tention de créer des incidents à la sortie.
Il suffit de l'arrivée d'un taxi, où avaient
pris place quatre ou cinq « dissous », et les
apprentis émeutiers prirent la fuite.
Espérons pour le Front populaire qu'il »
d'autres troupes de choc, que celles-là.
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