Titre : L'Action française : organe du nationalisme intégral / directeur politique : Henri Vaugeois ; rédacteur en chef : Léon Daudet
Auteur : Action française. Auteur du texte
Éditeur : Action française (Paris)
Date d'édition : 1936-05-03
Contributeur : Vaugeois, Henri (1864-1916). Directeur de publication
Contributeur : Daudet, Léon (1867-1942). Directeur de publication
Contributeur : Maurras, Charles (1868-1952). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326819451
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 57453 Nombre total de vues : 57453
Description : 03 mai 1936 03 mai 1936
Description : 1936/05/03 (Numéro 124). 1936/05/03 (Numéro 124).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k766322w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-6354
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
■neuvième année - N° 124
f ÉDITION* nE»5 *HElJRES*
Dimancliie 3 Mai 1936
25 cent. Paris et département de la Sewi
30 cent Départements et colonies
ABONNEMENTS 1 un li n0 || 3 mah
France et Colonies ..... 72fr. 58fr. 10fr,
Etranger plein tarif. n ., 190 fr. 100 fr. 6*fr.
ftija à tsrif réduit* *^ 130 fr> 70 fr« fri
Ghèoue postal: Compte 239.04 FiBIS
ORGANE DU NATIONALISME INTÉGRAL
Tout ce qui est national est nôtre. — Le Duc d'ORLEANS.
Chef de ta Maison de France, fen revendique tous les droits, fen assume
toutes les responsabilités, fen accepte tous les devoirs.
Le Duc de GUISE, héritier des quarante rois qui, en mille ans, firent la France.
REDACTION ET ADMINISTRATION
1. rue du Boccador (19, avenuc UantatgiM
PARIS (8*) :
Adresse télégraphique : AC/IOFBAN - PARIS
Téléphone: Administration: Balzac 53-82 et 83
Rédaction: Balzac 3s-38; Publicité: Balzac 36 -83
Après 10 heures du soir : Goteaherg 08-42
Registre du Commerce s Seine 78.582
Fondateur : HENRI VAUGEOIS — Directeurs politiques : LEON DAUDET et CHARLES MAURSAS. — Rédacteur en chef : SÏAURICE PUJO.
Comme eim 1914
Dans une conférence faite à Nantes, le 17 mai 1914, JACQUES
BAINVILLE disait : . " »
« Un-ambassadeur de France disait à un -monarque, grand-
père du tsar actuel, que la République était un gouvernement
comme les autres. Ce monarque répondit'
« —- H n'y a qu'une espèce de République, la République
« des républicains ardents. »
« Les élections des 26 avril et 10 mai [dix-neuf cent qua
torze ] en sont la preuve.
« Les modérés veulent rendre la République habitable. Ifs
échouent régulièrement. Leur tentative était donc une
chimère. »
(Cité par Georges Havard dans le « Télégramme des Provinces
de l'Ouest » du 19 mai 1914.)
Comme toujours !
'or de Moscou,
Sfilllllllllllllllltllllltlllflllllllflaiiiiillliiiiifliiita>lMBalitKiliaitfeafeaaenaaiaiaeiiBtlviiiiaBiflflaaaaBBflBaB»aiaBiiiaiiiiiiaaaiiiiaaMiaHlilSllllllllIlllllllllRIIMIlilllllllllllllClllliltllllilBtllllf
llllllllllill!H!lll!IlilHI!llllllllllllll!llllllllllllllllllillllIllllllllllllllllllUIIIIIIIIIIIIIIIill||lll!!llllllllllll!llllllllffl|||||||||||lllII||||||lllN
Les promesses
du Front rouge
' Ce n'est pas tout de faire des promes
ses électorales. Encore faut-il les tenir.
Ce soir, les élections de ballottage auront
eu lieu. Le Populaire et YHumanité se
déclarent sûrs d'un « triomphe », ce qui
est la forme grandiloquente d'un succès.
Mais constitutionnellement la nouvelle
Chambre ne peut se réunir avant le
1" juin, et en un mois il peut, au temps
où nous sommes, arriver pas mal de pe
tites choses, en conséquence du verdict
populaire : la banqueroute et la guerre,
par exemple.
D'où deux thèses chez les présumés
vainqueurs du scrutin : la prise immé-
jdiate du pouvoir, l'exécution immédiate
des promesses, ou le report à un mois de
la curée annoncée par Paul Faure, des
vacances ■ de la légalité annoncées par
Blum.
La première thèse a été énoncée au
préau de l'école de la rue des Morillons,
par M. Marceau Pivert, professeur syn
diqué et membre du comité exécutif du
Parti S. F. I. O. Nous avons publié hier
ces; paroles dans le corps du journal. Je
crois utile de les reproduire ici :
Toutes nos dispositions techniques sont
prises pour que le gouvernement de Front
populaire puisse prendre le pouvoir lé
soir même du scrutin du 3 mai si, comme
nous en sommes certains, le Front popu
laire a la majorité. Dès l'instant où. nous
serons investis du mandat électoral donné
par le prolétariat, nous sommes bien déci
dés à passer à l'action sur-le-champ et à
ne pas attendre la convocation des Cham
bres, pour ne pas nous trouver en face
d'un fait accompli. Nous savons en effet
que toutes les dispositions techniques sont
prises par nos adversaires; c'est-à-dire les
deux*cents familles, la Banque de France,
les grands trusts, les banques et tous les
fascistes pour créer la panique financière,
pour organiser la fuite des capitaux et ne
pas faire l'échéance de la France de fin
de mois, et mettre en fait le gouvernement
de Front populaire dans l'impossibilité de
gouverner.
Soyez rassurés, camarades. Toutes nos
dispositions sont prises pour déjouer les
manœuvres sournoises entreprises par le
fascisme et pour nous emparer des leviers
de commande qui sont détenus actuelle
ment par les pires adversaires de la classe
ouvrière.
Et une fois maîtres du pouvoir, nous
prendrons immédiatement les mesures
propres à mettre nos adversaires dans
l'impossibilité de nuire plus longtemps à
notre succès. Nous procéderons aux disso
lutions des ligues fascistes que les Cham
bres ont décidées, mais qu'un gouverne
ment sans courage et sans volonté n'a pas
voulu exécuter. Et nous ferons en sorte
que le triomphe du prolétariat ne soit pas
saboté par le gouvernement actuel. Mais
pour cela, il faut agir vite et le soir même
du scrutin de ballottage, et nous rappeler
la leçon de nos camarades espagnols.
Ce programme, évidemment alléchant,
ne peut s'accomplir qu'avec l'autorisa
tion du président de la République, du
président du Conseil, du préfet de po
lice, du gouverneur militaire de Paris et
du ministre des Postes, sans compter le
ministre de la Guerre. A défaut d'auto
risation, leur complaisance et leur laisser-
faire. C'est pourquoi l'aventure me pa
rait bien risquée, même avec l'arbitrage
du colonel de la Rocque, ainsi devancé
dans son heure H. Mais que ne ferait-on
pas pour une réconciliation nationale!
Je me demande quelles sont les « dis
positions techniques » qui permettent à
M. Marceau Pivert —• dont le nom si
gnifie la coopération d'un général et d'un
oiseau — de proposer cette action immé
diate. Elle me paraît grosse de risques;
et, comme celle du cabinet Daladier-
Frot-Cot au 6 février, sans lendemain.»
mais non sans casse.
D'autres révolutionnaires préconisent
un délai de quelques jours. Ce sont des
croque-bourgeois plus accommodants.
D'autres enfin, cunctatores, sont d'avis
d'attendre patiemment la réunion des
Chambres, le 1" juin. Alors, mais alors
seulement, toutes voiles dehors!
Cette dispute, semblable à celle des
grosiboutiens et petitboutiens de Gulli
ver, sur la façon de manger les œufs à la
coque, serait baroque en temps ordinaire.
Mais, comme le faisait remarquer hier
Léon Bailby, nous sommes entre deux
risques de guerre, du fait de l'Angleterre,
qui réclame l'aggravation des sanctions
anti-italiennes, et de l'Allemagne, qui
prépare YAnschluss.
La question de YAnschluss est trop
connue pour que j'y insiste. Sans Musso
lini, l'annexion serait faite depuis le
25 juillet 1934, depuis l'assassinat du
■chancelier Bollfuss. Nous avons marqué
notre reconnaissance au Duce en votant
contre lui les sanctions!
En réponse aux menaces de la Cham
bre des lords, le Giornale (Eltalia écri
vait hier sans ambages :
Les propositions de lord Davis, de lord
i Strabolgi et de lord Cecil, concernant la
fermeture du canal de Suez et l'aide di
recte donnée à l'Abyssinie, ne pouvant
être qu'une collaboration militaire anglo-
éthiopienne, signifieraient, si elles étaient
appliquées, la guerre certaine. C'est une
idée qui peut sembler aussi folle que
monstrueuse, mais le fait est mathémati
quement certain
Cette guerre, que l'Italie déplore de tou
tes ses forces, mais qu'elle engagera si elle
lui est imposée, serait la conflagration la
plus sanglante, épouvantable et universelle
que l'histoire du genre humain ait jamais
connue. Il ne s'agit là ni d'un bluff, ni de
rhétorique, ni d'une menace, il s'agit d'une
simple précision des faits sur le bord de
l'extrême danger.
Ainsi la prise du pouvoir, immédiate
ou médiate, par le Front rouge, en nous
jetant, d'ordre des Soviets, de l'Angle
terre et de la S. D. N., dans cette confla
gration, aurait-elle toutes chances de
transporter la seizième législature sur les
bords de la Gironde... ou de la Bidas-
soa... ou au fond de la Seine. Réfléchis
sez-y, citoyens, avant d'urner!
Léon DAUDET.
La cour de Metz
confirme l'acquittement
de notre ami Charles Berlet
Il était poursuivi pour avoir assuré
l'ordre dans une réunion!
Il y a un peu plus d'un an, le 31 mars
1935, notre ami Charles Berlet présidait
à Château-Salins une réunion privée d'A.F.
Charles Berlet terminait son allocution,
quand une bande d'énergumènes tenta de
prendre d'assaut la tribune. Le service
.d'ordre, composé de-nos amis, réagit ; vi
goureusement, et un dés perturbateurs
reçut un coup de poing en pleine figure.
Charles Berlet ayant, bien entendu, re
fusé de livrer à la' Sûreté le nom de l'au
teur du coup de poing, le parquet décida
de poursuivre Charles Berlet lui-même
pour avoir, « par abus de pouvoir et
d'autorité, provoqué des violences et s'être
ainsi rendu complice du coup de poing
porté par auteur inconnu ».
Le tribunal correctionnel de Metz re
fusa d'admettre ce chef d'accusation sin
gulier et, le 19 février 1936, Charles Berlet
fut acquitté.
Mais le ministère public fit appel a mi-
nima, et l'affaire a été plaidée la semaine
dernière devant la cour de Metz. La cour,
qui avait renvoyé son arrêt à huitaine, a
statué le 28 avril. Le jugement du tribunal
correctionnel est purement et simplement
confirmé. Charles Berlet est donc acquitté.
E C H O S
Un thé dansant organisé paT les dames serveuses
bénévoles du Foyer du Duc de Guise aura lieu au
jourd'hui, dimanche 3 mai, à l'hôtel de l'Ermitage,
29, avenue Mac-Mahon, de 4 à 7 heures, et sera
servi par ces dames elles-mêmes. Le bénéfice sera
donné à la caisse du Foyer. Bien que le nombre
des invitations soit forcément limité, il reste quel
ques-unes de ces cartes que nos amis désireux de
participer à cette matinée trouveront dimanche, à
l'entrée de la salle. Le prix d'entrée est de 6 francs
par personne.
U
Les GRANDS MAGASINS DU LOUVRE fêtent
cette année leurs 80 ans.
A l'occasion de leur anniversaire, un grand nom
bre d'articles exceptionnels sont mis en vente à
des prix inconnus à ce jour. Les Grands Maga
sins du Louvre invitent leur : clientèle à profiter
des avantages énormes consentis en raison de cette
fête les 2, 4 et 5 mai. Un souvenir sera offert à
toute personne ayant acheté pendant ces trois
jours.
w
Jeudi 14 mai, à 20 h. 30, au Théâtre de la Mu
tualité, 24, rue Saint-Victor, le Centre d'Etudes
Sociales présente les films : Versailles, œuvre
royale, et La Maison de France. — Places : 3, 6 et
10 francs. Location habituelle.
u
Médecin, avbcat, homme d'affaires, soyez de votre
temps. Confiez votre installation au décorateur mo
derne, FAtelier 75, rue La Boétie, 20 bis, Paris.
W
Allez chez Reibros pour cérémonies, ville, sport
(deuil).. II. n'y a que chez Reibros que l'on trouve
de jolis chapeaux... depuis 49 francs! Reibros,
11, rue La Fayette (coin Taitbout).
Le Vin Mariani est un vin do jeunesse qui fait
de la vie, donne la force à ceux qui la dépensent
et la rend à ceux qui ne l'ont plus. Dans toutes
les pharmacies et chez Mariani , 10, rue de Char
tres, Neuilly-sui'-Seine.
Jeunes Filles royalistes
L'assemblée annuelle des Jeunes Filles
royalistes et l'exposition des ouvrages des
adhérentes de Paris ont lieu samedi 9 mai,
à 15 heures précises.
En l'honneur. du jubilé littéraire de
M. Charles Mourras, cette réunion sera
présidée par M. Abel Bonnard, de l'Aca
démie française.
Après le rapport de M"' de Luynes, con
férence de M. Charles Mourras : Souve-
•nirs comparés : le métier littéraire et
la vie politique.
La carte d'invitation sera exigée à l'en-
i trée.
LA POLITIQUE
I. Jeu régulier de l'Election
S'il ne s'agissait pas de la France, si
notre avenir tout entier nly était engagé,
il y aurait à mettre au concours, avec
un sourire triste, la simple question que
voici :
— Etant donné trois pays, qui, peu ou
prou, sont gouvernés, quelle voie trouve
ront-ils, et laquelle sera la plus lisse, la
plus plane, la plus directe, pour asservir
un quatrième pays, non gouverné ?
Les armes étant d'abord exclues par
définition, il semble bien que la réponse
unanime de concurrents - réfléchjs serait
forcément celle du Poilu à Poincaré : <
— Ce pays-la, il faut le f... en Répu
blique !
— Mais il y est!
— Ehl bien, maintenez-le en régime
électif I
L'Election en effet ouvre, donne et livre
tout à la décision la plus imposante, la
plus frivole, la moins réfléchie : la déci
sion du Nombre.
Tout est livré au pire de tous les ha
sards.
Nulle raison n'y compte plus.
Nul candidat ne demande à l'électeur s'il
lui plaît que son pays devienne le vassal
de Londres, de Moscou, ou de Berlin, ou
de ces trois capitales ensemble. Mais tout
électeur, bon public, est prêt à répondre
à son candidat qu'il est comme lui, et qu'il
veut comme lui la paix, du pain, la liberté.
Moyennant quoi, tout est prêt pour les
invasions.
Il est cruel pour un Français d'avoir à
considérer comment la victoire a été dé
faite, est devenue défaite, par le jeu régu
lier du régime électif. Mais cette cruauté
n'a rien d'extraordinaire, elle ne devrait
rien avoir d'inattendu. Si, devant vous,
n'importe qui pariait de-marcher, un peu
longtemps, les pieds en haut la tête en bas,
vous prédiriez à peu de frais que le pa
rieur pourrait bien tenir le pari, mais au
rait une congestion;!! est .vrai,'.ces faits per
sonnels* sont ~vite réglés. Lés cas des col
lectivités sont moins rapides. Ï1 faut du
temps pour les blesser et, même si la col
lectivité est grande pour la tuer. Mais les
nations folles meurent. Elles finissent par
mourir. Fasse le Ciel que notre malheu
reuse patrie ne roiile pas trop près du
terme d'expériences trop évidemment con
damnées.
II. Sur notre dépouille;
Londres, Rome, Berlin ont des intérêts
différents, souvent même contraires, à tra
vers les vastes étendues des îles et des
continents. Mais en France, Londres, Mos
cou, Berlin ont le même intérêt, qui est
de nous affaiblir : Moscou pour nous en
traîner dans son ridicule sillage ; Berlin
pour nous conquérir ou nous annihiler;
Londres pour faire de nous son,soldat...
Londres, Moscou, Berlin pourront se dis
puter sur notre dépouille. Leur intérêt
présent est que notre dépouille soit.
Ni les pauvres Hitlériens français, dont
le nombre décroît un peu à droite (et
c'est un grand bonheur), ni les Angloma
nes les mieux appointés, ni les agents-
agis de Moscou ne veulent se rendre
compte de la situation :
les moscoutaires, parce que la plupart
d'entre eux ne connaissent que leur gueule,
leur ventre, leur bourse, et que tout cela
trouve déjà son compte au cri des Soviets
partout/, à plus forte "raison, pensent-ils,
quand les Soviets y seront : les pau
vres petits, incapables de penser à autre
chose qu'à leur avancement, ne calculent
ni la rude action de leurs maîtres loin
tains, ni la réaction des populations fran
çaises ainsi oppriméesi;
les Anglomanes se font des illusions
analogues, et eux aussi par simple passi
vité d'esprit et bassesse de caractère. Il
est incontestable que l'Angleterre paye
bien. Il ne l'est pas moins qu'elle tient et
tient bien ses serviteurs et séides., Ceux
qui ont tendu les pouces à ses menottes
d'or apprendront peu à peu ce qu'elles
pèsent, ce qu'elles coûtent;
enfin, nos hitlériens et gobinistes vétus
tés partisans de l'impossible Internatio
nale Iblandhe, se préparent les douloureux
réveils de l'Emigration. Il- ne faut pas
croire toiït ce que les imibéciles et les ca-
pons racontent de Pitt et-de Cobourg, ni:
des camps de Co(blentz> mais les impru
dences, les erreurs de 1791 seraient payées
plus qu'au centuple en 1936. H n'y a point
de règlement international, il n'y a point
d'ordre international à rêver; surtout au
cune paix à attendre de l'Allemagne, dont
toute la tendance "politique et morale est
de conquérir, les peuples et d'asservir les
individus.
Ces vérités n'empêchent pas ces illu
sions.
Nous énumérons les premières, mais
nous constatons les secondes.
Car la main dans la main, moscoutaires
anglomanes et hitlériens travaillent à dé
truire leur malheureuse patrie.
III. L'Etat et les individus
contre la nation !
S'il faut défendre la chasse contre les
chasseurs et la pêche contre les pêcheurs, ;
il n'est pas moins nécessaire de défendre;
la,France contre les Français, quand, sur
tout ces derniers sont électeurs et rois.
Nous avons montré hier comment ces
élections, sur lesquelles les ahuris du pays
arrondissent des yeux inanes, sont le fruit
d'arrosages financiers et d'intrigues admi
nistratives; mais nos brillants confrères
parisiens n'en semblent pas comprendre la
portée, faute de savoir comment cela se
passe en province.
Les deux mille mandais de Malvy dans
le Lot ont été compris comme un aimable
trait de rouerie électorale. On n'a pas vou
lu voir que c'était partout comme ça. On ne
s'est pas rendu compte qu'un pays où
30.000 communes sur 38.000 ne comptent
que cinq cents habitants (ou moins !) ce
pays était à la merci des plus grossières
et des plus captieuses manœuvres de tout
candidat ayant l'Etat, le Seigneur-Etat,
dans sa manche.
Ohers amis, chers confrères, puisque
Malvy ne vous suffit pas, voici Pierre Cot.
Vingt-quatre heures avant le premier
tour de scrutin, le 25 avril, qui est* si je
ne me tnJmpé; ia *veille du 26, le Savoyard
publiait la note suivante :
nos parlementaires. une interven
tion de Pierre Cot. — Le député de
Chambéry a reçu la lettre suivante de
M. le ministre de l'Agriculture :
« Monsieur le ministre et cher collègue,
« Comme suite à vos précédentes inter
ventions, j'ai l'honneur de vous informer
que le règlement des dossiers de deman
des d'allocation des sinistrés du départe
ment de la Savoie est terminé pour 1934,
et que, par décision du 27 février 1936,
j'ai attribué à 280 bénéficiaires des allo
cations de solidarité s'elevant au total à
67.890 francs.
« Les sommes ainsi accordées seront
mises incessamment à la disposition des
intéressés par les soins de M. le préfet.
Je suis heureux de vous en faire part.
« Veuillez agréer, Monsieur le ministre
et cher collègue, l'assurance de ma haute
considération.
« Le ministre de l'Agriculture,
« Paul Thellier. »
Inutile de rappeler que ce Paul Thel
lier est un député de droite qui a con
senti à venir faire « la tare » des radi
caux dans la balance de Sarraut. Nul ne
s'étonnera des avantages que Thellier ap
porte à Pierre Cot. Et tout le monde ren
dra justice et honneur à l'usage qu'a fait
le Cot de la lettre ministérielle en la pu
bliant dans le- Savoyard.
Les deux cent quatre-vingts bénéficiai
res des allocations n'auront pas eu le
cœur si dur que de voter contre le can
didat qui leur permet de se partager une
somme de 67.890 francs. — Cela ne fait
même pas une moyenne de 250 francs par
tête?... — Cela reste si bon à prendre que
l'on n'a point refusé de donner en retour
un petit bulletin de rien du tout!
IV. Fermeté d'abord
Analysant le livre d'André Tardieu.
M. Etienne Fournol écrit dans le Temps :
L'un des secrets du succès de la gauche,
sous la troisième république, c'est que
les conservateurs ont toujours accepté,
tète basse, les bobards et surtout le
vocabulaire de leurs adversaires. Nul
ne veut être réactionnaire ou conserva
teur, ni bientôt libérât. C'est vouloir vain
cre avec les armes de l'ennemi : il n'est
pas de moyen plus sûr de se faire battre.
Dans ce journal, dans cette organisation,
dans ce mouvement où l'on n'a rien, mais
rien accepté du vocabulaire ni des armes
de l'adversaire; où on lui a même imposé
un vocabulaire politique nouveau, Sarraut
lui-même ni Herriot ne disant mot qu'ils
ne nous doivent; où enfin l'on a toujours
conseillé dès le début une réaction' qui
aille jusqu'à la santé, ce franc aveu doit
être précieusement recueilli.
Il faudrait en tirer quelques conséquen
ces, Et ces conséquences ne sont pas très
favorables au succès apparent de mes
sieurs les communistes. Eux aussi ont
pris l'uniforme, les fanions, le vocabu
laire de l'adversaire... Ils ont établi, par
là même, que leur force propre était de
peu.
_ Leur mouvement existe. Mais c'est une
simple conspiration. Une conspiration
très ridhe. Une conspiration nourrie de
directives venues de l'Etranger et surtout
de l'or étranger. Un peu de fermeté les
réduirait à rien.
Mais .c'est la fermeté qui manque. Quand
ces messieurs annoncent qu'ils chambar
deront tout, dès la première minute de
la première heure de leur victoire électo
rale, la seule réponse d'un Etat sûr de
lui-même serait de les coffrer.
Or, ce gouvernement ne les coffre pas
du tout.
Mais non plus il n'exclut nullement le
cas de révolution. Comme on lui an
nonce qu'il y aura de la casse, ce bon gou
vernement prépare des lits d'hôpitaux !...
Henri IV envoyait du pain aux Pari
siens affamés. Le cabinet Sarraut mobilise
pour les Parisiens amochés des infirmiè
res et des médecins.
Vous me direz que je n'en sais rien.
Pardon. Quelqu'un m'écrit :
La légalité devant être mise en vacan
ces dès dimanche soir, d'après les paroles
prononcées par- M, Marceau Pivert jeudi
dans une réunion électorale du XV arron
dissement, je vous demande :
— Est-il exact que le gouvernement ait
donné des ordres, dès vendredi, pour
que les principaux hôpitaux de Paris
soient évacués dans toute la mesure du
possible, de façon que 200 lits, au moins,
fussent disponibles dans la nuit du 3
au 4?
Si ce renseignement est exact n'est-ce
point la preuve que le gouvernement s'at
tend à un coup dur le soir même du scru
tin de ballottage, ce qui confirmerait en
tièrement l'information dans laquelle les
chefs du comité exécutif du parti S.F.l.O.
sont décidés à « agir » dès dimanche
soir ?
S'il en est ainsi, je vous demande en-,
core :
. •.— Au lieu de se préparer ainsi à hos
pitaliser les blessés des manifestations
sanglantes organisées par le Front com
mun, n'eût-il pas été meilleur d'empêcher
ces manifestations en mettant les organi
sateurs hors d'état de nuire?
Le devoir d'un gouvernement est de
prévoir et de préveniï plutôt que de pan
ser et de méâicamenter des blessés.
Prévoir du sang, y pourvoir par des lits
d'hôpitaux, c'est très bien..
Prévenir serait mieux.
Je renvoie ces questions à qui de droit.
V. Hitler et l'Autriche
Comme le remarque M. Pierre Bernus
aux Débats , le grand discours du chan
celier Hitler au Lutsgarten affirme « avec
» colère, en des termes presque furi-
» bonds, sa volonté de paix ».
On. peut se demander d'où vient ce
gros accès de mauvaise humeur.
Et l'on peut répondre :
avec certitude qu'Hitler eût été moins
fâché si, depuis le 20 avril 1 , la presse
européenne tout entière n'avait dénoncé
ses desseins sur l'Autriche.
avec probabilité, qu'il a été sans doute
prévenu dès le matin du 1" mai qu'il' y
avait dans la presse parisienne des gens
informés de son projet d'agir sur la fron
tière autrichienne au jour J samedi 2 'mai,
et que la révélation le mettait, lui et son
projet, en moins bonne posture...
Attendons, l'œil ouvert, ce qui advien
dra des « grands plans » dont le dictateur
germanique annonce la suite impavide.
Charles MAURRAS.
MntiiiHiiiiiiiiiisiiiiHimiiiiiiiiiiiHiiinimuuinninimiiiitiifiiniMn
La valeur de l'historien
chez Jacques Bainville
Parlant, jeudi, au cercle Fustel de Cou-
langes, sur l'œuvre historique de Jacques
Bainville, M. Pierre Gaxotte a mis en ma
gnifique lumière les titres que notre illus
tre ami, trop tôt retranche par la mort,
avait et garde par ses livr§§ mii- .tifire de:
grand historien. On souhaite treg vivement
que- le conférencier, lui-même un des maî
tres du genre historique parmi nous, pu
blie sans tarder; cet expose singulièrement
persuasif des raisons sur lesquelles il fon
de, et l'on doit, fonder, une haute admi
ration pour Jacques Bainville. historien. Il
faut dès maintenant en mettre le - résumé
sous les.yeux de nos lecteurs. . • .
« Pas de formation historique », c'est
le reproche élevé contre Jacques Bainville
par certains universitaires qui jouent les
grands-prêtres, gardiens sacrés des mys
tères de « la méthode ». Aussi bien le
grief est rituel contre quiconque écrit un
ouvrage historique sans avoir sollicité
d'eux les diplômes. M. Pierre Gaxotte, très
brillant agrégé d'histoire, normalien des
plus laurés, commence par exposer à quoi
se'réduit la formation que reçoivent ies
élèves des facultés des lettres spécialement
appliqués à l'histoire. On leur apprend à
se débrouiller dans la documentation
d'une époque ou d'un problème. L'avance
qu'ils ont ainsi sur un esprit non spécia
lisé mais bien formé par la culture des
lettres, celui-ci, dès qu'il sait manier les
manuels bibliographiques, les catalogues
d'une bonne bibliothèque et prendre des
notes, l'a vite rattrapée.
Jacques Bainville, à dix-huit ans, avait
en plénitude la première" qualité de l'his
torien, qui est de « voir la question ».
M. Pierre Gaxotte a lumineusement expli
qué eh quoi cela consiste par un parallèle
entre Louis 11 de Bavière et le très stérile
ouvrage d'un sorbonicole sur les origines
de la Révolution française. Ce docte per
sonnage a sué sang et eau pour montrer
qu'il est impossible de savoir ce que cha
cun des protagonistes du drame révolu
tionnaire avait lu de l'œuvre des ency
clopédistes. Le bon sens aurait dû lui in
diquer qu'il parviendrait seulement à
constater qu'on ne peut parvenir à ces
précisions, d'ailleurs oiseuses. En quelle
mesure la lecture des encyclopédistes a
fait perdre aux classes dirigeantes la foi
dans leur rôle politique et social, comment
elle les a ainsi acheminées à une abdica
tion intime qu'un peu de violence devait
suffire à transformer en déchéance réelle,
la ruine en elles de l'esprit de défensive
par l'adhésion secrète ou même avouée
aux principes en vertu desquels elles al
laient être attaquées, voilà ce qu'on peut
chercher, et trouver dans une étude de
l'influence des écrivains du xviii * siècle
sur la Révolution. II est possible, en même
temps qu'utile, de montrer, non pas leur
part dans les idées de chacun des grands
révolutionnaires, sur lesquels on n'a pas
assez de renseignements minutieux, mais
le rôle de la littérature encyclopédiste
dans le démantèlement de la place contre
laquelle se préparait l'assaut.
(Lire la suite en 2' page)
Le Front populaire
commémorera Emile Combes
le jour de la fête de Jeanne d'Arc
Nous avons trouvé dans les dépêches
Havas l'information suivanté :
M. Edouard Daladier, président du parti radical
et radical-socialiste, a accepté, sauf empêchement
imprévu, l'invitation qui lui a été adressée d'as
sister le 10 mai prochain à la commémoration
qui aura lieu en l'honneur d'Emile Gwnlbes, à
Pons.
Le jour où . la France célébrera, Jeanne
d'Arc, Daladier' et le Front populaire fête
ront l'odieux sectaire dont le nom • reste
attaché à l'une des périodes les plus pé
nibles de notre histoire. Il est évidemment
plus cher à cette bande que l'héroïne qui
sauva la patrie. Chacun ses saints.
Perspectives
électorales
et autres
La manœuvre de Moscou se développe
avec une sûreté et une précision qui for
ceraient l'admiration si on pouvait la
considérer en observateur détaché et ou
blier qu'il s'agit d'une opération dont
l'aboutissement sera notre ruine. Sur un
terrain propice, bouleversé par les suites
d'une guerre terrible et par celles d'une
mauvaise paix, la graine révolutionnaire
lève rapidement. Ceux qui la sèment
avaient d'abord commis quelques erreurs
de tactique. Ils avaient surtout négligé le
vieil adage qu'on ne prend pas les mou
ches avec du vinaigre. Ils se sont repris.
Les Soviets ont compris la nécessité de
mettre un masque. Obéissant au doigt et
à- l'œil, les candidats communistes aux
élections de 1936 se sont docilement mués
en défenseurs de l'ordre, de la paix et
de la patrie. La ficelle était bien grosse?
Il faut croire que non, puisque la nation
qu'on a longtemps dit être la plus spiri
tuelle de la terre a avalé l'hameçon. Elle
a des excuses, reconnaissons-le. Ses diri
geants ont tout fait pour la pousser dans
la voie où nous la voyons s'engager. Et le
président du Conseil lui-même, la veille
du premier tour de scrutin, n'a-t-il pas
jugé bon de se féliciter publiquement de
l'évolution patriotique des partis d'ex
trême gauche?
Nous nous agitons et les Soviets nous
mènent. C'est dans l'ordre. Combien de
fois n'a-t-on pas réimprimé ici le mot fa
meux d'Anatole France : « Tu sais bien
que la République ne peut pas avoir de
politique extérieure! » En effet, elle a tou
jours marché à la remorque. Dès le mo
ment où elle a cherché à sortir de l'iso
lement où la maintenait la méfiance de
l'Europe, elle s'est laissé conduire par le
slàvisme tsariste. Elle se laisse aujour
d'hui conduire, par le slavisme bolche-
: visé. On sait où nous a menés le premier.
Ori' verra ayant peu où nous mènera le
second. Léon Daudet a parlé quelque part
de la stupéfaction des paysans touran
geaux à l'idée qu'il fallait se battre pour
les Serbes. Au jour prochain, ce sera pour
les Tchèques. Sauce Pachitch? Sauce Bé-
nès? Simple différence d'assaisonnement.
Une fois encore, dans la partie qui
s'engagera, nouvel épisode de la lutte du
germanisme contre le slavisme, ce derniçr
aura réussi à faire de la France son sol
dat. Une fois encore, nous nous sacrifie
rons pour des ambitions étrangères, pour
des intérêts qui ne!sont 'pas les nôtres.
Une fois encore, nous serons l'instrument.
La sagesse nous ordonnerait de rester sur
le mont Pagnotte (tout en étant prêts, cela
va sans dire, à en descendre, mais en
gardant le choix de l'heure et de l'en
droit). Au lieu de quoi, embrigadés dans
une combinaison où nous n'avons pas la
direction, nous serons lancés en avant-
garde : on veut bien nous réserver le
privilège de recevoir le premier choc et
les coups les plus durs. Le poste d'hon
neur est toujours pôur la France, c'est une
tradition que les Soviets entendent res
pecter.
Et maintenant, peuple souverain, cours
aux urnes. Tu va sceller ton destin.
J. DELEBECQVE.
niirniianmmimnBStimiiiiiiiKttmiiiimmiiitmiisimmsâiKHtn
L'économie
et les finances espagnoles
sous le Front populaire
par Georges DOVIM.E.
Si les résultats de l'expérience cartel-
liste de 1924-26, dont nous avons publié
hier une récapitulation étayée de chiffres,
n'ont pas encore convaincu le bon public
'des électeurs français de la folie qu'ils
commettraient en donnant leur voix au
Front populaire, nous les invitons à tour
ner leur regard vers l'Espagne : ils pour
ront ainsi s'assurer que les calamités dont
la France a vu les prémices après les
élections du 11 mai 1924, ne sont pas pro
pres à notre pays, et que les méthodes de
gouvernement (ou d'anarchie) empruntées
de Moscou ne donnent pas des résultats
différents suivant les climats.
Sous quelque latitude qu'elles sévissent,
ce qu'elles produisent et traînent après el«
les, c'est l'invariable et triple suite de la
ruine, de la misère et de la faim.
Il y a tout juste un peu plus de deux
mois que le Front populaire a triomphé en
Espagne : déjà tout ce qui assure le bien-
être des peuples, et leur subsistance même,
nous voulons dire l'agriculture, l'indus
trie, le commerce, la finance publique et
privée, la monnaie, tout cela est battu en
brèche, ébranlé, désorganisé, en attendant
de recevoir de quelque Lénine espagnol
(qui sera peut-être M. Largo Caballero,
peut-être un autre) le honteux coup de
aescabello dont un torero vient achever
la bête agonisante.
Le Front populaire espagnol a inauguré
la série de ses révolutions légales par
l'expropriation et le partage des proprié
tés paysannes.
Cette expropriation s'est faite sans or.
dre, ni plan, ni règle.
Les autorités débordées (comme cela
arrive toujours en pareil cas) n'ont pas
eu le loisir de préparer et de mettre à
exécution une réforme agraire satisfai
sante. Les paysans et les ouvriers agri
coles ayant pris dans de nombreuses ré
gions l'initiative de l'envahissement des
I) ) ) )J ) j j h f î [ j U // }
/ / / / ) ) 1 J i }' t > ? 1 >' }. ) I i J ) i j' i' ) i ]]•)))(/ > f ;•; / i
f ÉDITION* nE»5 *HElJRES*
Dimancliie 3 Mai 1936
25 cent. Paris et département de la Sewi
30 cent Départements et colonies
ABONNEMENTS 1 un li n0 || 3 mah
France et Colonies ..... 72fr. 58fr. 10fr,
Etranger plein tarif. n ., 190 fr. 100 fr. 6*fr.
ftija à tsrif réduit* *^ 130 fr> 70 fr« fri
Ghèoue postal: Compte 239.04 FiBIS
ORGANE DU NATIONALISME INTÉGRAL
Tout ce qui est national est nôtre. — Le Duc d'ORLEANS.
Chef de ta Maison de France, fen revendique tous les droits, fen assume
toutes les responsabilités, fen accepte tous les devoirs.
Le Duc de GUISE, héritier des quarante rois qui, en mille ans, firent la France.
REDACTION ET ADMINISTRATION
1. rue du Boccador (19, avenuc UantatgiM
PARIS (8*) :
Adresse télégraphique : AC/IOFBAN - PARIS
Téléphone: Administration: Balzac 53-82 et 83
Rédaction: Balzac 3s-38; Publicité: Balzac 36 -83
Après 10 heures du soir : Goteaherg 08-42
Registre du Commerce s Seine 78.582
Fondateur : HENRI VAUGEOIS — Directeurs politiques : LEON DAUDET et CHARLES MAURSAS. — Rédacteur en chef : SÏAURICE PUJO.
Comme eim 1914
Dans une conférence faite à Nantes, le 17 mai 1914, JACQUES
BAINVILLE disait : . " »
« Un-ambassadeur de France disait à un -monarque, grand-
père du tsar actuel, que la République était un gouvernement
comme les autres. Ce monarque répondit'
« —- H n'y a qu'une espèce de République, la République
« des républicains ardents. »
« Les élections des 26 avril et 10 mai [dix-neuf cent qua
torze ] en sont la preuve.
« Les modérés veulent rendre la République habitable. Ifs
échouent régulièrement. Leur tentative était donc une
chimère. »
(Cité par Georges Havard dans le « Télégramme des Provinces
de l'Ouest » du 19 mai 1914.)
Comme toujours !
'or de Moscou,
Sfilllllllllllllllltllllltlllflllllllflaiiiiillliiiiifliiita>lMBalitKiliaitfeafeaaenaaiaiaeiiBtlviiiiaBiflflaaaaBBflBaB»aiaBiiiaiiiiiiaaaiiiiaaMiaHlilSllllllllIlllllllllRIIMIlilllllllllllllClllliltllllilBtllllf
llllllllllill!H!lll!IlilHI!llllllllllllll!llllllllllllllllllillllIllllllllllllllllllUIIIIIIIIIIIIIIIill||lll!!llllllllllll!llllllllffl|||||||||||lllII||||||lllN
Les promesses
du Front rouge
' Ce n'est pas tout de faire des promes
ses électorales. Encore faut-il les tenir.
Ce soir, les élections de ballottage auront
eu lieu. Le Populaire et YHumanité se
déclarent sûrs d'un « triomphe », ce qui
est la forme grandiloquente d'un succès.
Mais constitutionnellement la nouvelle
Chambre ne peut se réunir avant le
1" juin, et en un mois il peut, au temps
où nous sommes, arriver pas mal de pe
tites choses, en conséquence du verdict
populaire : la banqueroute et la guerre,
par exemple.
D'où deux thèses chez les présumés
vainqueurs du scrutin : la prise immé-
jdiate du pouvoir, l'exécution immédiate
des promesses, ou le report à un mois de
la curée annoncée par Paul Faure, des
vacances ■ de la légalité annoncées par
Blum.
La première thèse a été énoncée au
préau de l'école de la rue des Morillons,
par M. Marceau Pivert, professeur syn
diqué et membre du comité exécutif du
Parti S. F. I. O. Nous avons publié hier
ces; paroles dans le corps du journal. Je
crois utile de les reproduire ici :
Toutes nos dispositions techniques sont
prises pour que le gouvernement de Front
populaire puisse prendre le pouvoir lé
soir même du scrutin du 3 mai si, comme
nous en sommes certains, le Front popu
laire a la majorité. Dès l'instant où. nous
serons investis du mandat électoral donné
par le prolétariat, nous sommes bien déci
dés à passer à l'action sur-le-champ et à
ne pas attendre la convocation des Cham
bres, pour ne pas nous trouver en face
d'un fait accompli. Nous savons en effet
que toutes les dispositions techniques sont
prises par nos adversaires; c'est-à-dire les
deux*cents familles, la Banque de France,
les grands trusts, les banques et tous les
fascistes pour créer la panique financière,
pour organiser la fuite des capitaux et ne
pas faire l'échéance de la France de fin
de mois, et mettre en fait le gouvernement
de Front populaire dans l'impossibilité de
gouverner.
Soyez rassurés, camarades. Toutes nos
dispositions sont prises pour déjouer les
manœuvres sournoises entreprises par le
fascisme et pour nous emparer des leviers
de commande qui sont détenus actuelle
ment par les pires adversaires de la classe
ouvrière.
Et une fois maîtres du pouvoir, nous
prendrons immédiatement les mesures
propres à mettre nos adversaires dans
l'impossibilité de nuire plus longtemps à
notre succès. Nous procéderons aux disso
lutions des ligues fascistes que les Cham
bres ont décidées, mais qu'un gouverne
ment sans courage et sans volonté n'a pas
voulu exécuter. Et nous ferons en sorte
que le triomphe du prolétariat ne soit pas
saboté par le gouvernement actuel. Mais
pour cela, il faut agir vite et le soir même
du scrutin de ballottage, et nous rappeler
la leçon de nos camarades espagnols.
Ce programme, évidemment alléchant,
ne peut s'accomplir qu'avec l'autorisa
tion du président de la République, du
président du Conseil, du préfet de po
lice, du gouverneur militaire de Paris et
du ministre des Postes, sans compter le
ministre de la Guerre. A défaut d'auto
risation, leur complaisance et leur laisser-
faire. C'est pourquoi l'aventure me pa
rait bien risquée, même avec l'arbitrage
du colonel de la Rocque, ainsi devancé
dans son heure H. Mais que ne ferait-on
pas pour une réconciliation nationale!
Je me demande quelles sont les « dis
positions techniques » qui permettent à
M. Marceau Pivert —• dont le nom si
gnifie la coopération d'un général et d'un
oiseau — de proposer cette action immé
diate. Elle me paraît grosse de risques;
et, comme celle du cabinet Daladier-
Frot-Cot au 6 février, sans lendemain.»
mais non sans casse.
D'autres révolutionnaires préconisent
un délai de quelques jours. Ce sont des
croque-bourgeois plus accommodants.
D'autres enfin, cunctatores, sont d'avis
d'attendre patiemment la réunion des
Chambres, le 1" juin. Alors, mais alors
seulement, toutes voiles dehors!
Cette dispute, semblable à celle des
grosiboutiens et petitboutiens de Gulli
ver, sur la façon de manger les œufs à la
coque, serait baroque en temps ordinaire.
Mais, comme le faisait remarquer hier
Léon Bailby, nous sommes entre deux
risques de guerre, du fait de l'Angleterre,
qui réclame l'aggravation des sanctions
anti-italiennes, et de l'Allemagne, qui
prépare YAnschluss.
La question de YAnschluss est trop
connue pour que j'y insiste. Sans Musso
lini, l'annexion serait faite depuis le
25 juillet 1934, depuis l'assassinat du
■chancelier Bollfuss. Nous avons marqué
notre reconnaissance au Duce en votant
contre lui les sanctions!
En réponse aux menaces de la Cham
bre des lords, le Giornale (Eltalia écri
vait hier sans ambages :
Les propositions de lord Davis, de lord
i Strabolgi et de lord Cecil, concernant la
fermeture du canal de Suez et l'aide di
recte donnée à l'Abyssinie, ne pouvant
être qu'une collaboration militaire anglo-
éthiopienne, signifieraient, si elles étaient
appliquées, la guerre certaine. C'est une
idée qui peut sembler aussi folle que
monstrueuse, mais le fait est mathémati
quement certain
Cette guerre, que l'Italie déplore de tou
tes ses forces, mais qu'elle engagera si elle
lui est imposée, serait la conflagration la
plus sanglante, épouvantable et universelle
que l'histoire du genre humain ait jamais
connue. Il ne s'agit là ni d'un bluff, ni de
rhétorique, ni d'une menace, il s'agit d'une
simple précision des faits sur le bord de
l'extrême danger.
Ainsi la prise du pouvoir, immédiate
ou médiate, par le Front rouge, en nous
jetant, d'ordre des Soviets, de l'Angle
terre et de la S. D. N., dans cette confla
gration, aurait-elle toutes chances de
transporter la seizième législature sur les
bords de la Gironde... ou de la Bidas-
soa... ou au fond de la Seine. Réfléchis
sez-y, citoyens, avant d'urner!
Léon DAUDET.
La cour de Metz
confirme l'acquittement
de notre ami Charles Berlet
Il était poursuivi pour avoir assuré
l'ordre dans une réunion!
Il y a un peu plus d'un an, le 31 mars
1935, notre ami Charles Berlet présidait
à Château-Salins une réunion privée d'A.F.
Charles Berlet terminait son allocution,
quand une bande d'énergumènes tenta de
prendre d'assaut la tribune. Le service
.d'ordre, composé de-nos amis, réagit ; vi
goureusement, et un dés perturbateurs
reçut un coup de poing en pleine figure.
Charles Berlet ayant, bien entendu, re
fusé de livrer à la' Sûreté le nom de l'au
teur du coup de poing, le parquet décida
de poursuivre Charles Berlet lui-même
pour avoir, « par abus de pouvoir et
d'autorité, provoqué des violences et s'être
ainsi rendu complice du coup de poing
porté par auteur inconnu ».
Le tribunal correctionnel de Metz re
fusa d'admettre ce chef d'accusation sin
gulier et, le 19 février 1936, Charles Berlet
fut acquitté.
Mais le ministère public fit appel a mi-
nima, et l'affaire a été plaidée la semaine
dernière devant la cour de Metz. La cour,
qui avait renvoyé son arrêt à huitaine, a
statué le 28 avril. Le jugement du tribunal
correctionnel est purement et simplement
confirmé. Charles Berlet est donc acquitté.
E C H O S
Un thé dansant organisé paT les dames serveuses
bénévoles du Foyer du Duc de Guise aura lieu au
jourd'hui, dimanche 3 mai, à l'hôtel de l'Ermitage,
29, avenue Mac-Mahon, de 4 à 7 heures, et sera
servi par ces dames elles-mêmes. Le bénéfice sera
donné à la caisse du Foyer. Bien que le nombre
des invitations soit forcément limité, il reste quel
ques-unes de ces cartes que nos amis désireux de
participer à cette matinée trouveront dimanche, à
l'entrée de la salle. Le prix d'entrée est de 6 francs
par personne.
U
Les GRANDS MAGASINS DU LOUVRE fêtent
cette année leurs 80 ans.
A l'occasion de leur anniversaire, un grand nom
bre d'articles exceptionnels sont mis en vente à
des prix inconnus à ce jour. Les Grands Maga
sins du Louvre invitent leur : clientèle à profiter
des avantages énormes consentis en raison de cette
fête les 2, 4 et 5 mai. Un souvenir sera offert à
toute personne ayant acheté pendant ces trois
jours.
w
Jeudi 14 mai, à 20 h. 30, au Théâtre de la Mu
tualité, 24, rue Saint-Victor, le Centre d'Etudes
Sociales présente les films : Versailles, œuvre
royale, et La Maison de France. — Places : 3, 6 et
10 francs. Location habituelle.
u
Médecin, avbcat, homme d'affaires, soyez de votre
temps. Confiez votre installation au décorateur mo
derne, FAtelier 75, rue La Boétie, 20 bis, Paris.
W
Allez chez Reibros pour cérémonies, ville, sport
(deuil).. II. n'y a que chez Reibros que l'on trouve
de jolis chapeaux... depuis 49 francs! Reibros,
11, rue La Fayette (coin Taitbout).
Le Vin Mariani est un vin do jeunesse qui fait
de la vie, donne la force à ceux qui la dépensent
et la rend à ceux qui ne l'ont plus. Dans toutes
les pharmacies et chez Mariani , 10, rue de Char
tres, Neuilly-sui'-Seine.
Jeunes Filles royalistes
L'assemblée annuelle des Jeunes Filles
royalistes et l'exposition des ouvrages des
adhérentes de Paris ont lieu samedi 9 mai,
à 15 heures précises.
En l'honneur. du jubilé littéraire de
M. Charles Mourras, cette réunion sera
présidée par M. Abel Bonnard, de l'Aca
démie française.
Après le rapport de M"' de Luynes, con
férence de M. Charles Mourras : Souve-
•nirs comparés : le métier littéraire et
la vie politique.
La carte d'invitation sera exigée à l'en-
i trée.
LA POLITIQUE
I. Jeu régulier de l'Election
S'il ne s'agissait pas de la France, si
notre avenir tout entier nly était engagé,
il y aurait à mettre au concours, avec
un sourire triste, la simple question que
voici :
— Etant donné trois pays, qui, peu ou
prou, sont gouvernés, quelle voie trouve
ront-ils, et laquelle sera la plus lisse, la
plus plane, la plus directe, pour asservir
un quatrième pays, non gouverné ?
Les armes étant d'abord exclues par
définition, il semble bien que la réponse
unanime de concurrents - réfléchjs serait
forcément celle du Poilu à Poincaré : <
— Ce pays-la, il faut le f... en Répu
blique !
— Mais il y est!
— Ehl bien, maintenez-le en régime
électif I
L'Election en effet ouvre, donne et livre
tout à la décision la plus imposante, la
plus frivole, la moins réfléchie : la déci
sion du Nombre.
Tout est livré au pire de tous les ha
sards.
Nulle raison n'y compte plus.
Nul candidat ne demande à l'électeur s'il
lui plaît que son pays devienne le vassal
de Londres, de Moscou, ou de Berlin, ou
de ces trois capitales ensemble. Mais tout
électeur, bon public, est prêt à répondre
à son candidat qu'il est comme lui, et qu'il
veut comme lui la paix, du pain, la liberté.
Moyennant quoi, tout est prêt pour les
invasions.
Il est cruel pour un Français d'avoir à
considérer comment la victoire a été dé
faite, est devenue défaite, par le jeu régu
lier du régime électif. Mais cette cruauté
n'a rien d'extraordinaire, elle ne devrait
rien avoir d'inattendu. Si, devant vous,
n'importe qui pariait de-marcher, un peu
longtemps, les pieds en haut la tête en bas,
vous prédiriez à peu de frais que le pa
rieur pourrait bien tenir le pari, mais au
rait une congestion;!! est .vrai,'.ces faits per
sonnels* sont ~vite réglés. Lés cas des col
lectivités sont moins rapides. Ï1 faut du
temps pour les blesser et, même si la col
lectivité est grande pour la tuer. Mais les
nations folles meurent. Elles finissent par
mourir. Fasse le Ciel que notre malheu
reuse patrie ne roiile pas trop près du
terme d'expériences trop évidemment con
damnées.
II. Sur notre dépouille;
Londres, Rome, Berlin ont des intérêts
différents, souvent même contraires, à tra
vers les vastes étendues des îles et des
continents. Mais en France, Londres, Mos
cou, Berlin ont le même intérêt, qui est
de nous affaiblir : Moscou pour nous en
traîner dans son ridicule sillage ; Berlin
pour nous conquérir ou nous annihiler;
Londres pour faire de nous son,soldat...
Londres, Moscou, Berlin pourront se dis
puter sur notre dépouille. Leur intérêt
présent est que notre dépouille soit.
Ni les pauvres Hitlériens français, dont
le nombre décroît un peu à droite (et
c'est un grand bonheur), ni les Angloma
nes les mieux appointés, ni les agents-
agis de Moscou ne veulent se rendre
compte de la situation :
les moscoutaires, parce que la plupart
d'entre eux ne connaissent que leur gueule,
leur ventre, leur bourse, et que tout cela
trouve déjà son compte au cri des Soviets
partout/, à plus forte "raison, pensent-ils,
quand les Soviets y seront : les pau
vres petits, incapables de penser à autre
chose qu'à leur avancement, ne calculent
ni la rude action de leurs maîtres loin
tains, ni la réaction des populations fran
çaises ainsi oppriméesi;
les Anglomanes se font des illusions
analogues, et eux aussi par simple passi
vité d'esprit et bassesse de caractère. Il
est incontestable que l'Angleterre paye
bien. Il ne l'est pas moins qu'elle tient et
tient bien ses serviteurs et séides., Ceux
qui ont tendu les pouces à ses menottes
d'or apprendront peu à peu ce qu'elles
pèsent, ce qu'elles coûtent;
enfin, nos hitlériens et gobinistes vétus
tés partisans de l'impossible Internatio
nale Iblandhe, se préparent les douloureux
réveils de l'Emigration. Il- ne faut pas
croire toiït ce que les imibéciles et les ca-
pons racontent de Pitt et-de Cobourg, ni:
des camps de Co(blentz> mais les impru
dences, les erreurs de 1791 seraient payées
plus qu'au centuple en 1936. H n'y a point
de règlement international, il n'y a point
d'ordre international à rêver; surtout au
cune paix à attendre de l'Allemagne, dont
toute la tendance "politique et morale est
de conquérir, les peuples et d'asservir les
individus.
Ces vérités n'empêchent pas ces illu
sions.
Nous énumérons les premières, mais
nous constatons les secondes.
Car la main dans la main, moscoutaires
anglomanes et hitlériens travaillent à dé
truire leur malheureuse patrie.
III. L'Etat et les individus
contre la nation !
S'il faut défendre la chasse contre les
chasseurs et la pêche contre les pêcheurs, ;
il n'est pas moins nécessaire de défendre;
la,France contre les Français, quand, sur
tout ces derniers sont électeurs et rois.
Nous avons montré hier comment ces
élections, sur lesquelles les ahuris du pays
arrondissent des yeux inanes, sont le fruit
d'arrosages financiers et d'intrigues admi
nistratives; mais nos brillants confrères
parisiens n'en semblent pas comprendre la
portée, faute de savoir comment cela se
passe en province.
Les deux mille mandais de Malvy dans
le Lot ont été compris comme un aimable
trait de rouerie électorale. On n'a pas vou
lu voir que c'était partout comme ça. On ne
s'est pas rendu compte qu'un pays où
30.000 communes sur 38.000 ne comptent
que cinq cents habitants (ou moins !) ce
pays était à la merci des plus grossières
et des plus captieuses manœuvres de tout
candidat ayant l'Etat, le Seigneur-Etat,
dans sa manche.
Ohers amis, chers confrères, puisque
Malvy ne vous suffit pas, voici Pierre Cot.
Vingt-quatre heures avant le premier
tour de scrutin, le 25 avril, qui est* si je
ne me tnJmpé; ia *veille du 26, le Savoyard
publiait la note suivante :
nos parlementaires. une interven
tion de Pierre Cot. — Le député de
Chambéry a reçu la lettre suivante de
M. le ministre de l'Agriculture :
« Monsieur le ministre et cher collègue,
« Comme suite à vos précédentes inter
ventions, j'ai l'honneur de vous informer
que le règlement des dossiers de deman
des d'allocation des sinistrés du départe
ment de la Savoie est terminé pour 1934,
et que, par décision du 27 février 1936,
j'ai attribué à 280 bénéficiaires des allo
cations de solidarité s'elevant au total à
67.890 francs.
« Les sommes ainsi accordées seront
mises incessamment à la disposition des
intéressés par les soins de M. le préfet.
Je suis heureux de vous en faire part.
« Veuillez agréer, Monsieur le ministre
et cher collègue, l'assurance de ma haute
considération.
« Le ministre de l'Agriculture,
« Paul Thellier. »
Inutile de rappeler que ce Paul Thel
lier est un député de droite qui a con
senti à venir faire « la tare » des radi
caux dans la balance de Sarraut. Nul ne
s'étonnera des avantages que Thellier ap
porte à Pierre Cot. Et tout le monde ren
dra justice et honneur à l'usage qu'a fait
le Cot de la lettre ministérielle en la pu
bliant dans le- Savoyard.
Les deux cent quatre-vingts bénéficiai
res des allocations n'auront pas eu le
cœur si dur que de voter contre le can
didat qui leur permet de se partager une
somme de 67.890 francs. — Cela ne fait
même pas une moyenne de 250 francs par
tête?... — Cela reste si bon à prendre que
l'on n'a point refusé de donner en retour
un petit bulletin de rien du tout!
IV. Fermeté d'abord
Analysant le livre d'André Tardieu.
M. Etienne Fournol écrit dans le Temps :
L'un des secrets du succès de la gauche,
sous la troisième république, c'est que
les conservateurs ont toujours accepté,
tète basse, les bobards et surtout le
vocabulaire de leurs adversaires. Nul
ne veut être réactionnaire ou conserva
teur, ni bientôt libérât. C'est vouloir vain
cre avec les armes de l'ennemi : il n'est
pas de moyen plus sûr de se faire battre.
Dans ce journal, dans cette organisation,
dans ce mouvement où l'on n'a rien, mais
rien accepté du vocabulaire ni des armes
de l'adversaire; où on lui a même imposé
un vocabulaire politique nouveau, Sarraut
lui-même ni Herriot ne disant mot qu'ils
ne nous doivent; où enfin l'on a toujours
conseillé dès le début une réaction' qui
aille jusqu'à la santé, ce franc aveu doit
être précieusement recueilli.
Il faudrait en tirer quelques conséquen
ces, Et ces conséquences ne sont pas très
favorables au succès apparent de mes
sieurs les communistes. Eux aussi ont
pris l'uniforme, les fanions, le vocabu
laire de l'adversaire... Ils ont établi, par
là même, que leur force propre était de
peu.
_ Leur mouvement existe. Mais c'est une
simple conspiration. Une conspiration
très ridhe. Une conspiration nourrie de
directives venues de l'Etranger et surtout
de l'or étranger. Un peu de fermeté les
réduirait à rien.
Mais .c'est la fermeté qui manque. Quand
ces messieurs annoncent qu'ils chambar
deront tout, dès la première minute de
la première heure de leur victoire électo
rale, la seule réponse d'un Etat sûr de
lui-même serait de les coffrer.
Or, ce gouvernement ne les coffre pas
du tout.
Mais non plus il n'exclut nullement le
cas de révolution. Comme on lui an
nonce qu'il y aura de la casse, ce bon gou
vernement prépare des lits d'hôpitaux !...
Henri IV envoyait du pain aux Pari
siens affamés. Le cabinet Sarraut mobilise
pour les Parisiens amochés des infirmiè
res et des médecins.
Vous me direz que je n'en sais rien.
Pardon. Quelqu'un m'écrit :
La légalité devant être mise en vacan
ces dès dimanche soir, d'après les paroles
prononcées par- M, Marceau Pivert jeudi
dans une réunion électorale du XV arron
dissement, je vous demande :
— Est-il exact que le gouvernement ait
donné des ordres, dès vendredi, pour
que les principaux hôpitaux de Paris
soient évacués dans toute la mesure du
possible, de façon que 200 lits, au moins,
fussent disponibles dans la nuit du 3
au 4?
Si ce renseignement est exact n'est-ce
point la preuve que le gouvernement s'at
tend à un coup dur le soir même du scru
tin de ballottage, ce qui confirmerait en
tièrement l'information dans laquelle les
chefs du comité exécutif du parti S.F.l.O.
sont décidés à « agir » dès dimanche
soir ?
S'il en est ainsi, je vous demande en-,
core :
. •.— Au lieu de se préparer ainsi à hos
pitaliser les blessés des manifestations
sanglantes organisées par le Front com
mun, n'eût-il pas été meilleur d'empêcher
ces manifestations en mettant les organi
sateurs hors d'état de nuire?
Le devoir d'un gouvernement est de
prévoir et de préveniï plutôt que de pan
ser et de méâicamenter des blessés.
Prévoir du sang, y pourvoir par des lits
d'hôpitaux, c'est très bien..
Prévenir serait mieux.
Je renvoie ces questions à qui de droit.
V. Hitler et l'Autriche
Comme le remarque M. Pierre Bernus
aux Débats , le grand discours du chan
celier Hitler au Lutsgarten affirme « avec
» colère, en des termes presque furi-
» bonds, sa volonté de paix ».
On. peut se demander d'où vient ce
gros accès de mauvaise humeur.
Et l'on peut répondre :
avec certitude qu'Hitler eût été moins
fâché si, depuis le 20 avril 1 , la presse
européenne tout entière n'avait dénoncé
ses desseins sur l'Autriche.
avec probabilité, qu'il a été sans doute
prévenu dès le matin du 1" mai qu'il' y
avait dans la presse parisienne des gens
informés de son projet d'agir sur la fron
tière autrichienne au jour J samedi 2 'mai,
et que la révélation le mettait, lui et son
projet, en moins bonne posture...
Attendons, l'œil ouvert, ce qui advien
dra des « grands plans » dont le dictateur
germanique annonce la suite impavide.
Charles MAURRAS.
MntiiiHiiiiiiiiiisiiiiHimiiiiiiiiiiiHiiinimuuinninimiiiitiifiiniMn
La valeur de l'historien
chez Jacques Bainville
Parlant, jeudi, au cercle Fustel de Cou-
langes, sur l'œuvre historique de Jacques
Bainville, M. Pierre Gaxotte a mis en ma
gnifique lumière les titres que notre illus
tre ami, trop tôt retranche par la mort,
avait et garde par ses livr§§ mii- .tifire de:
grand historien. On souhaite treg vivement
que- le conférencier, lui-même un des maî
tres du genre historique parmi nous, pu
blie sans tarder; cet expose singulièrement
persuasif des raisons sur lesquelles il fon
de, et l'on doit, fonder, une haute admi
ration pour Jacques Bainville. historien. Il
faut dès maintenant en mettre le - résumé
sous les.yeux de nos lecteurs. . • .
« Pas de formation historique », c'est
le reproche élevé contre Jacques Bainville
par certains universitaires qui jouent les
grands-prêtres, gardiens sacrés des mys
tères de « la méthode ». Aussi bien le
grief est rituel contre quiconque écrit un
ouvrage historique sans avoir sollicité
d'eux les diplômes. M. Pierre Gaxotte, très
brillant agrégé d'histoire, normalien des
plus laurés, commence par exposer à quoi
se'réduit la formation que reçoivent ies
élèves des facultés des lettres spécialement
appliqués à l'histoire. On leur apprend à
se débrouiller dans la documentation
d'une époque ou d'un problème. L'avance
qu'ils ont ainsi sur un esprit non spécia
lisé mais bien formé par la culture des
lettres, celui-ci, dès qu'il sait manier les
manuels bibliographiques, les catalogues
d'une bonne bibliothèque et prendre des
notes, l'a vite rattrapée.
Jacques Bainville, à dix-huit ans, avait
en plénitude la première" qualité de l'his
torien, qui est de « voir la question ».
M. Pierre Gaxotte a lumineusement expli
qué eh quoi cela consiste par un parallèle
entre Louis 11 de Bavière et le très stérile
ouvrage d'un sorbonicole sur les origines
de la Révolution française. Ce docte per
sonnage a sué sang et eau pour montrer
qu'il est impossible de savoir ce que cha
cun des protagonistes du drame révolu
tionnaire avait lu de l'œuvre des ency
clopédistes. Le bon sens aurait dû lui in
diquer qu'il parviendrait seulement à
constater qu'on ne peut parvenir à ces
précisions, d'ailleurs oiseuses. En quelle
mesure la lecture des encyclopédistes a
fait perdre aux classes dirigeantes la foi
dans leur rôle politique et social, comment
elle les a ainsi acheminées à une abdica
tion intime qu'un peu de violence devait
suffire à transformer en déchéance réelle,
la ruine en elles de l'esprit de défensive
par l'adhésion secrète ou même avouée
aux principes en vertu desquels elles al
laient être attaquées, voilà ce qu'on peut
chercher, et trouver dans une étude de
l'influence des écrivains du xviii * siècle
sur la Révolution. II est possible, en même
temps qu'utile, de montrer, non pas leur
part dans les idées de chacun des grands
révolutionnaires, sur lesquels on n'a pas
assez de renseignements minutieux, mais
le rôle de la littérature encyclopédiste
dans le démantèlement de la place contre
laquelle se préparait l'assaut.
(Lire la suite en 2' page)
Le Front populaire
commémorera Emile Combes
le jour de la fête de Jeanne d'Arc
Nous avons trouvé dans les dépêches
Havas l'information suivanté :
M. Edouard Daladier, président du parti radical
et radical-socialiste, a accepté, sauf empêchement
imprévu, l'invitation qui lui a été adressée d'as
sister le 10 mai prochain à la commémoration
qui aura lieu en l'honneur d'Emile Gwnlbes, à
Pons.
Le jour où . la France célébrera, Jeanne
d'Arc, Daladier' et le Front populaire fête
ront l'odieux sectaire dont le nom • reste
attaché à l'une des périodes les plus pé
nibles de notre histoire. Il est évidemment
plus cher à cette bande que l'héroïne qui
sauva la patrie. Chacun ses saints.
Perspectives
électorales
et autres
La manœuvre de Moscou se développe
avec une sûreté et une précision qui for
ceraient l'admiration si on pouvait la
considérer en observateur détaché et ou
blier qu'il s'agit d'une opération dont
l'aboutissement sera notre ruine. Sur un
terrain propice, bouleversé par les suites
d'une guerre terrible et par celles d'une
mauvaise paix, la graine révolutionnaire
lève rapidement. Ceux qui la sèment
avaient d'abord commis quelques erreurs
de tactique. Ils avaient surtout négligé le
vieil adage qu'on ne prend pas les mou
ches avec du vinaigre. Ils se sont repris.
Les Soviets ont compris la nécessité de
mettre un masque. Obéissant au doigt et
à- l'œil, les candidats communistes aux
élections de 1936 se sont docilement mués
en défenseurs de l'ordre, de la paix et
de la patrie. La ficelle était bien grosse?
Il faut croire que non, puisque la nation
qu'on a longtemps dit être la plus spiri
tuelle de la terre a avalé l'hameçon. Elle
a des excuses, reconnaissons-le. Ses diri
geants ont tout fait pour la pousser dans
la voie où nous la voyons s'engager. Et le
président du Conseil lui-même, la veille
du premier tour de scrutin, n'a-t-il pas
jugé bon de se féliciter publiquement de
l'évolution patriotique des partis d'ex
trême gauche?
Nous nous agitons et les Soviets nous
mènent. C'est dans l'ordre. Combien de
fois n'a-t-on pas réimprimé ici le mot fa
meux d'Anatole France : « Tu sais bien
que la République ne peut pas avoir de
politique extérieure! » En effet, elle a tou
jours marché à la remorque. Dès le mo
ment où elle a cherché à sortir de l'iso
lement où la maintenait la méfiance de
l'Europe, elle s'est laissé conduire par le
slàvisme tsariste. Elle se laisse aujour
d'hui conduire, par le slavisme bolche-
: visé. On sait où nous a menés le premier.
Ori' verra ayant peu où nous mènera le
second. Léon Daudet a parlé quelque part
de la stupéfaction des paysans touran
geaux à l'idée qu'il fallait se battre pour
les Serbes. Au jour prochain, ce sera pour
les Tchèques. Sauce Pachitch? Sauce Bé-
nès? Simple différence d'assaisonnement.
Une fois encore, dans la partie qui
s'engagera, nouvel épisode de la lutte du
germanisme contre le slavisme, ce derniçr
aura réussi à faire de la France son sol
dat. Une fois encore, nous nous sacrifie
rons pour des ambitions étrangères, pour
des intérêts qui ne!sont 'pas les nôtres.
Une fois encore, nous serons l'instrument.
La sagesse nous ordonnerait de rester sur
le mont Pagnotte (tout en étant prêts, cela
va sans dire, à en descendre, mais en
gardant le choix de l'heure et de l'en
droit). Au lieu de quoi, embrigadés dans
une combinaison où nous n'avons pas la
direction, nous serons lancés en avant-
garde : on veut bien nous réserver le
privilège de recevoir le premier choc et
les coups les plus durs. Le poste d'hon
neur est toujours pôur la France, c'est une
tradition que les Soviets entendent res
pecter.
Et maintenant, peuple souverain, cours
aux urnes. Tu va sceller ton destin.
J. DELEBECQVE.
niirniianmmimnBStimiiiiiiiKttmiiiimmiiitmiisimmsâiKHtn
L'économie
et les finances espagnoles
sous le Front populaire
par Georges DOVIM.E.
Si les résultats de l'expérience cartel-
liste de 1924-26, dont nous avons publié
hier une récapitulation étayée de chiffres,
n'ont pas encore convaincu le bon public
'des électeurs français de la folie qu'ils
commettraient en donnant leur voix au
Front populaire, nous les invitons à tour
ner leur regard vers l'Espagne : ils pour
ront ainsi s'assurer que les calamités dont
la France a vu les prémices après les
élections du 11 mai 1924, ne sont pas pro
pres à notre pays, et que les méthodes de
gouvernement (ou d'anarchie) empruntées
de Moscou ne donnent pas des résultats
différents suivant les climats.
Sous quelque latitude qu'elles sévissent,
ce qu'elles produisent et traînent après el«
les, c'est l'invariable et triple suite de la
ruine, de la misère et de la faim.
Il y a tout juste un peu plus de deux
mois que le Front populaire a triomphé en
Espagne : déjà tout ce qui assure le bien-
être des peuples, et leur subsistance même,
nous voulons dire l'agriculture, l'indus
trie, le commerce, la finance publique et
privée, la monnaie, tout cela est battu en
brèche, ébranlé, désorganisé, en attendant
de recevoir de quelque Lénine espagnol
(qui sera peut-être M. Largo Caballero,
peut-être un autre) le honteux coup de
aescabello dont un torero vient achever
la bête agonisante.
Le Front populaire espagnol a inauguré
la série de ses révolutions légales par
l'expropriation et le partage des proprié
tés paysannes.
Cette expropriation s'est faite sans or.
dre, ni plan, ni règle.
Les autorités débordées (comme cela
arrive toujours en pareil cas) n'ont pas
eu le loisir de préparer et de mettre à
exécution une réforme agraire satisfai
sante. Les paysans et les ouvriers agri
coles ayant pris dans de nombreuses ré
gions l'initiative de l'envahissement des
I) ) ) )J ) j j h f î [ j U // }
/ / / / ) ) 1 J i }' t > ? 1 >' }. ) I i J ) i j' i' ) i ]]•)))(/ > f ;•; / i
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 91.8%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 91.8%.
- Collections numériques similaires Bibliothèque Francophone Numérique Bibliothèque Francophone Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "RfnEns0"Relation de l'establissement des François depuis l'an 1635 en l'isle de la Martinique , l'une des Antilles de l'Amérique, des moeurs des sauvages, de la situation et des autres singularitez de l'île, par le P. Jacques Bouton,... /ark:/12148/bpt6k8705192f.highres Fleur des neiges ("Edelweiss") : ballet en un acte / par J. Ricard ; musique de Albert Cahen /ark:/12148/bd6t57736876.highres
- Auteurs similaires Bibliothèque Francophone Numérique Bibliothèque Francophone Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "RfnEns0"Relation de l'establissement des François depuis l'an 1635 en l'isle de la Martinique , l'une des Antilles de l'Amérique, des moeurs des sauvages, de la situation et des autres singularitez de l'île, par le P. Jacques Bouton,... /ark:/12148/bpt6k8705192f.highres Fleur des neiges ("Edelweiss") : ballet en un acte / par J. Ricard ; musique de Albert Cahen /ark:/12148/bd6t57736876.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k766322w/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k766322w/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k766322w/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k766322w/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k766322w
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k766322w
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k766322w/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest