Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1919-11-07
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 07 novembre 1919 07 novembre 1919
Description : 1919/11/07 (A14,N2538). 1919/11/07 (A14,N2538).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76533058
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/06/2015
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14e ANNEE - M-° 2538 - Le M-0 10 cent.
REDACTION & ADMINISTRATION ;
27, ?ou[. Poissonnière, PARIS (2e)
ABONNEMENTS
UN AN 6 MOIS 3 MOIS
fiance et Colonies. 36 » 18 » 9 »
l-trangcr 48 » 24 » 12 »
fiuolîcïleff. —VENDREDI 7 NOVEMBRE 1919
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RÉDACTION & ADMINISTRATION
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di 'Imposteuir" de Corneille
et le "Tartuffe" de Molière -
Oui, j'ai publié le secret avant la preuve ef sans vous
consulter, messieurs les moliéristes.
J'ai toutes vos notes. Vous n'avez pas les miennes et
vous me demandez mes preuves quand il est déjà trop tard
Pour que j'aie besoin de les donner. -
D'eiïleurs, il s'agit de Corneille, il ne s'agit plus de vous.
Je fais la statue de Pierre Corneille à la taille de Pierre
Corneille. Vous ne m'empêcherez pas d'écrire que Pierre
Corneille est un colosse. Je reprends Alceste et je vous
reprends son adversaire fatal. Tartuffe, parce que cet homme
appartient à Polyeucte, et que l'âme de Polyeucte ne vous
Parle pas.
*
* *
Les poètes, cornéliens par la race, et tous les corné-
hens, tous, tous, comprennent que Tartuffe et Polyeucte
Eon{ les deux pôles du même cerveau et que, seul, le martyr
dévisage 3e fourbe. -
Ils comprennent que Rodrigue. Alceste et Pauline ont
à la bouche les mêmes mots de souffrance :
Percé jusques au fond du cœur.
Après un tel outrage
Percé du coup mortel dont vous m'assassinez.
Tigre, assassine-moi du moins sans m'outrager.
E Voilà trois rôles. Lequel des trois Molière peut-il signer?
Est-ce donc une merveille si rare en philologie que de con-
naître le vocabulaire de Pierre Corneille avec; autant de
facilité que celui de Lucrèce ou d'Homère?
, Gœthe a failli nommer Alceste et le Malade et le fils de
1 Avare. Il y voyait des personnages tragiques. Il ne voyait
que tragédies dans Molière. Si Eckermann lui avait fait lire
tout Corneille, il aurait dit le mot : Tragicomédies. De là, par
Calixte et paP~Mélibée, par-toutes les sources que vous me
hisserez le fëmps de vous dire un autre jour, on arrive cent
fOis au mêfnçr ce n'est pas le nom de Molière.
")ig au rndt-yiig n o m._ - - Et ce n"est pas le nom de Molière.
* • -
* *
Eh bisn, c'est Damis, qui a fait L'Imposteur. C'est le
fiJs d'Orgonet d'Elmire.
1 l' Les cornéliens comprennent ce qui échappe à Molière
lui-même, comme je vais avoir l'honneur de le dire à
Messieurs les moliéristes: - Damis est le premier rôle du
drame. *
Damis dit à Orgon : « Je suis Rodrigue de toute mon âme
tt je ne veux pas d'un père tel que toi. » Il fait tout pour
^lever à lui le père et la mère qui le conçurent. Et par Damis
sous comprenons pourquoi Rodrigue relève l'honneur de
On père et puis, ne veut même pas que son père l'embrasse.
iT Le soufflet, ce n'est pas Don Diègue, c'est Orgon qui
aVait reçu. -
e Ainsi Pierre Corneïlîë se prit-il de passion pour l'histoire
-Pagnole. comme Damis l'eût fait à sa place. Lorsque, six
v OIS après le Cid on lui donna ses titres de noblesse, il n en
voulut pas de la main de Louis XIII, il entendit ne les tenir
Ue -de son père et c'est "Orgon qu'il fit anoblir par le roi.
dr. Mais comment les moliéristes s'expliqueraient-ils Ro-
* Qu'y a-t-il de commun entre eux et l'écrivain sacré
et rttr°uva d'instinct les préséances de l'honneur, de l'amour
* la mort?
-
dira seulement: — Il adorait Chimène.
POur venger son honneur il perdit son amour.
Pour - venger sa maîtresse il , a quitté le jour
Préférant, quelque espoir qu'eût son âme asservie,
Son honneur à Chimène et Chimène à sa vie.
». Rodrigue, Damis, Polyeucte, Alceste, ne furent qu'un
ét u.l cœur humain. Puisqu'on a prétendu que cette recherche
etait un « jeu », croyez que je joue ici mon oeuvre et mon
u Ill, et que je ne perdrai pas.
*
* *
~st 1 Et- to-utçe qui embourbe notre journalisme, tout ce qui
Cela la vasr., ; "le crapaud, l'éternelle bassesse humaine, tout
Ce a m'a crié en buvant:
cc Des preuves! Des preuvest »:
L'un d'eux fait cette trouvaille:
<( Il a lu Corneille et Molière ! Voilà tout. »
faire Mot admirable! Et qui donc connaissez-vous qui puisse
îair s®rm£nt d'avoir lu Corneille depuis le premier mot de
tyéUltt e jusqu'au dernier de Suréna. ,
Le premier est: JE. ,.
Le dernier : VENGÉE.
Je! C'est tout ce qu'il signa Corneille, de 1629 à 1674.
d~ Vengée! Quand Molière fut mort, Corneille publia cette
1. rnière tragédie et l'acheva par le mot vengée.
tt s Et dans cette tragédie suprême ainsi rpsolut-il sa gloire
a Pensée :
Toujours aimer, toujours souffrir, toujours mourir.
*
* *
s maintenant quel fut le rôle de Molière dans une
au hasard: Tartuffe.
4t seuls-, les vers soulignés sont de l'acteur. Tout le reste
1 Poète. Ils sont deux.
Y a ici deux langages. Le second est d'un metteur en
• * C est évident.
TARTUFFE
Que !e Ciel a jamais par sa toute bonté jt
Et de l'âme et du corps vous donne la sa
Animent de votre mal vous sentez-vous remise?
c'éta^insi commençait la troisième scène de l'acte III. Et
wnt trois vers français.
lais là, le directeur de théâtre éprouve le besoin de
faire SSeoir Eln\ir-e et Tartuffe et il saccage le texte. Tous
s autfs dramatiques me comprendront.
ut donc e * $ue devient le début de cette scène
TARTUFFE :.,¡'¡
Que le Ciel a jamais par sa toute bonté
"t de l'âme et du corps vous donne la santé ^•
Et bénisse vos jours autant que le désire
Le plus humble de ceux que son amour inspire
ELMIRE ~iLJIE
le suis fort obligée à ce souhait pieux '-'.----"-1.:
Mals prenons une chaise afin d'être un peu mieux.,
TARTUFFE
Comment de votre mal vous sentez-vous remise?
%£0nc' c'est pour faire asseoir Elmire et Tartuffe, c'est
r au texte ce vers désolant :
(et Mais Prenons une-chaise afin d'être un peu mieux.
( « deux » n'a pas su
CI éCtire)e est inexact; il voulait dire « deux)); il n'a pas su
e J art' C'est pour cela que Molière gâte les premIers vers
U e'
, 1 l:
t)es, t'n efft:t, dans une pièce en alexandrins à rimes plates
bS-béoi^'3 sont au moins de quatre vers. Voilà pourquoi
np- comprenons rien à ce que dit Tartuffe. « Son
041.¡ ,» 1
rn Ji L'«mour de qui? de quoi? de « le? » de la santé?
eorPn8? «te l'âme? du ciel? - ■
Plus loin, il ne sait pas lire le texte. Ce pbefé avait cent :
Et d'uni pur mouvement.
- Je le prends bien ainsi.
Molière lit et imprime : « 'Aussi ». Rien n'est plus curieux
que de réunir et d'étudier les fausses lectures de Molière
copiste. Il y en a une géante dans le rôle de Sosie. « La-
quelle?» me diront ces messieurs. Qu'ils la cherchent !
S'il n'avait fait que des erreurs involontaires! Mais que
de fois il ajoute à l'admirable texte un béquet directorial qui
l'oblige à introduire un quatrain de son écriture. I
Et toujours, ce quatrain sépare deux vers qui devraient
être unis. Toujours ils sont indignes du texte, par leur igno-
rance totale de la syntaxe et par la vulgarité de leur senti-
ment. Toujours ils amènent des répétitions de mots qui trou-
blent le style et ils éloignent les répétitions voulues qui
étaient nécessaires à la phrase cornélienne.
Il y a plusieurs de ces quatrains dans la scène 4 Elmire,
et rien n'est plus facile que de les détacher. Un de mes amis
me disait l'autre jour: « Désormais, n'importe qui peut
marquer de rouge ou de bleu dans la marge, l'Alceste de
Corneille et celui de Molière. »
Dans L'Imposteur, à la fin de l'acte III, le béquet se
retranche de lui-même: les deux derniers vers. ,.
Mais restons à la troisième scène de cet acte. Corneille
la terminait ainsi : <,'
ELMIRE
.le ne redirai pas la chose à mon époux ;
Mais.
DAMIS
Non, Madame, non ! Ceci doit se répandre.
Mais l'acteur-directeur, qui achève de copier une scène]
immortelle, a d'autres soucis que la littérature. Il pefise &
recette. Tout cela finira par un mariage entre Valèref et,
Mariane. Il ne voit que cela, dans un pareil drame! —Lui :
qui est excommunié, ne soupçonne pas qu'il fallait être;
Polyeucte et savoir mourir avec joie au cri deux fois crié
de « je suis chrétien! » pour haïr le faux dévot au point de
lui faire dire ceci: , ,
Mais les gens comme nous brûlent d'un feu discret ■"
Avec qui pour toujours on est sûr du secret.
J.;e soin que nous prenons de notre renommée,
Répond de toute chose à la personne aîmée
De l'amour sans scandale et du plaisir sans peur,
Et il s'arroge le droit de bouleverser la fin de la sc^ie^
jusqu'à rendre incompréhensible le coup de théâtre:
Mais ie veux en revanche' une chose de vous (!)
C'est de pousser tout franc et sans nulle chicane (!Ï
L'union de Valère. avecque Mariane (!) i ?'
De renoncer vous inêrne à l'injuste pouvoir (!) < -,'
Qui veut du bien d'un autre enrichir votre espoir (!)',
Et.
— Non, Madame! non! ceci doit se répandre.
Les pauvres vers! Et dès lors à quoi s'adresse le veto
éclatant de Damis? A quel verbe dit-il non? Est-ce à.enrichir?
est-ce à veut ou veux, si gauchement répété? Est-ce à
renoncer? à poussera ; , , .- ;
Molière s'en moquait bien. Il semble n'avoir rien compris
à Tartuffe, sinon que cela finissait par un mariage. - .-
., Corneille avaif donné au drame son titre juste : L'Impos-
teur. Sganarelle a trouvé Tartuffe et le second titre est le
seul que le public comprenne. Le titre dé Corneille esfau.
dessus de sa conscience.
Pourtant, Damis,, qui fut le jeune Corneille et qui avait
.droit de prendre un pareil ton quand Molière né l'eut jàlnaiëj
voulut ce titre: L'Imposteur. C'est le bon. •/ J
- Et Damis qui fut Alceste et Polyeucte fit parler ainsi le,
fourbe de sa maison : : l
< - - &
L'amour qui nous attache aux beautés éternelles ,-
N'étouffe pas en nous l'amour des temporelles : .";".,;
Nos sens facilement peuvent être chômes - :
Des ouvrages par/ûiïs que, le:Cie;l; a formés 4
Et je n'ai pu -vous voir, parfaite créature. f
Sans admirer eii vous l'auteur de la nature ir
Et d'une ardente.amour sentir mon cœur Mremt
Au plus beau des portraits où lui-même il s'est peÍnt- u ,
Quelle plénitude et quel génie du verbe dans ce dernier
vers •• • ':'
D'abord j'appréhendai que cette ardeur secrète
Ne fût du noir esprit une surprise adroite
Et même à fuir vos yeux mon cœur se résolut,
.Vous croyant un obstacle à faire mon salut.
Mais enfin je connus, ô beauté toute aimable
Que cette passion peut n'être point coupable
Que je puis l'ajuster avecque la pudeur
Et c'est ce qui m'y fait abandonner mon cœur
Ce m'est, je le confesse, une audace bien grande
Que d'oser de ce cœur vous adresser l'offirande - j
Mais. j'attends en mes vœux tout de votre bonté
Et rien des vains efforts de mon infirmité.
En vous est mon espoir, mon bien, ma quiétude.
De vous dépend ma peine et ma béatitude
Et je vais être enfin, p,ar votre seul arrêt,
Heureux, si vous vouliez, malheureux, s'il vous plaît.
L'art littéraire — et surtout l'art poétique — ont toujours
été mieux compris au Collège de France qu'à la Sorbonne
ou à l'Ecole Normale. Cependant Brunetière a posé cette
question remarquable: — Si personne peut-être n'a mieux
écrit en vers que Pierre Corneille.
Personne.
Racine a dit, le premier, de Pierre Corneille qu'il était
né sans maître, qu'il n'avait pas connu d'égal et qu'en toutes
les parties de son oeuvre, « même dans la comédie », il était
« inimitable. »
C'est le mot.
Mais il y a vingt mille vers de Corneille que bientôt on
ne pourra plus signer Molière. Les poètes comprendront sans
peine que l'auteur de Sganarelle n'ait pas écrit sitôt après,
à quarante ans, L'Ecole des Femmes. On n'apprend à l'âge
d'Arnolphe ni le violon, ni la danse de ballet, ni la virtuosité
suprême du vers et du style cornéliens. Je sais bien que tout
est simple pour la, crédulité des moliéristes, même ce que
Molière leur raconte sur les naissances miraculeuses des
Fâcheux et de Psyché. Mais les élèyes de Paul Lacroix en-
tendent peu de chose à l'histoire et moins encore à la dra-
maturgie. Et rien à l'âme de Corneille.
Ils me demandent pourquoi Corneille n'aurait pas reven-
diqué sa part de gloire dans L'Imposteur.
Revendiqué!
Sa part de gloire !
Damis pense-t-il à sa gloire quand il écrit L'Imposteur?
Il met en garde tous les foyers de France contre le
fourbe qui faillit faire le déshonneur de sa maison. Et vous
voulez qu'il signe le rôle d'Elmire? qu'il dise au public:
« C'est maman? »
Non. Pierre Corneille n'a pas dit cela.
u isqu e m
Depuis que ma certitude est faite je ne me presse pas def
m expliquer. Dirai-je encore ceci : *:
L'homme qui, la même année fit le Cid et le Matâmes
pour épurer du brave toute la br-avacherie. - - le même
, *
homme fit ensuite et l'un avec l'autre Polyeucte avec L'Im-
pôsteur, le martyr et l'hypocrite, les deux tenants de l'idéal :
celui qui en meurt, celui qui en vif.
Exactement le même procédé et le seul d'où puisse naître
le héros sans tache — Rodrigue ou Polyeucte.
J'ai dit qu'en 1658, six mois durant, Corneille avait
instruit Molière.
Voici la suite..
En 1660, Corneille supprime de ses œuvres et jamais
plus il ne réimprimera la préface de 1643 où il déclarait sa
-prédilection irrésistible pour la comédie.
< La même année, Molière fait imprimer sa première
ipi^ èce — 'la première vengeance de Corneille contre les
ipréeieuses. - - -
En 1662, Corneille se résout à faire jouer enfin « Le
Drame de sa vie » c'est-à-dire presque tout ce que Molière
signa. — II le fera dans un secret absolu; mais s'il donne
Agnès au théâtre et même s'il ne signe point, il lui faut
quitter Rouen, à jamais.
Il déménage. — Quatre dates vous diront pourquoi :
7 octobre 1662. — Corneille quitte Rouen pour Paris
* et redevient le voisin de Molière.
21 novembre. — Achevé d'imprimer L'Etourdi.
24 novembre. — Achevé d'imprimer Dépit Amoureux.
26 décembre. — Première représentation de L'Ecole det
Femmes.
Est-ce clair, quatre dates? ,-
Pierre LOIY-,
Les Vitraux des Églises de Paris
au Petit-Palais
IDer Jeudi s'est oiiverté âfl Petît-Palaïs Fex~
position des vitraux enlevés aux églises de
Paris lors du bombardement de 1918 et qui,
après une légère restauration et. un renje-
cement de l'armature, sont offerts à notre ad-
miration par les soins de M. Lapauze, ré-
minent Conservateur.
Il faut savoir gré à M. Lapauze d'avoir or-
ganisé cette exposition, car il nous est ainsi
permis d'étudier sans peine, à hauteur de ci-
maise, ces chefs-d'œuvre de joaillerie lumineuse
que l'humilité des artisans de jadis plaçait à
des hauteurs où leur art merveilleux n'était
plus qu'une synchromie.
L'artiste de ces temps célébrait, avec une
âme baignée de simplesse, le mystère ou la
légende que ses supérieurs lui proposaient. Il
ne bataillait pas pour avoir la meilleure pla-
ce, mais il donnait toute sa ferveur à son ou-
vrage, quelque anonyme que devînt son oeuvre
et quel que fût le coin d'église qu'on lui ac-
cordait. Il ne songeait qu'à bien faire et trou-
vait assez de joie dans sa fécondité. L'ouvrier
dont le vitrail allait orner les plus hautes fe-
nêtres d'un transept ou d'un bas-côté ne lui
donnait pas moins de soin, parfaisait le détail,
accomplissait avec un zèle ému sa mosaïque
de verre, assez heureux que le soleil, en pas-
sant à travers l'armature, vînt étendre sur les
muraiUes et les colonnes les belles couleurs qu'il
avait composées.
L'exposition du Petit-Palais fait descendre
les œuvres de cette hautaine humilité. Elle
notis les met directement sous les yeux. Elle
nous permet d'examiner et d'admirer chaque
morceau, d'étudier à loisir le technique des maî-
tres. Nous connaîtrons maintenant la signifi-
cation et le dessin parfait de ses enluminures
transparentes. Sans doute est-il regrettable que
les beaux vaisseaux des églises restent dépouiL-
lés-de-leur resplendissante iparore fai éprouvé,
l'autre jour, en entrant à Saint-Séverin, un
sentiment de poignante désolation a.voir crû-
ment, dans sa nudité pâle, cette nef, déjà si
pauvre, d'église française. Mais il faut sacri-
fier un peu au plaisir des archéologues et des
critiques. Et la foule qui n'entre plus dans lès
enlises, qui ignore les merveilles dont elles
sont parées, ira peut-être au musée, etêon-
naîtra, dans une galerie laïque, Ié£ chef&H'œu-
vte de l'art religieux.
Les vitraux réunis àu Petit-Palais sont des
•V i, !
,- , <
EGLISE SAINT ETIEHNE-DU MONT
,- 1
-tt..-
LA P'ÉNTE-COTEf - - 1
Claude HENRIET de Nancy, XVIe
XV, XVIe et XVIIe siècles. C'est dire que la
grande époque du vitrail n'y est pas représen-
tée et qu'il s'agit ici d'un art de décadence.
Ce n'est plus, à proprement parler, du vitrail,
mais de la peinture sur verre. Le vitrail du
XIIIe siècle est une mosaïque ; le plomb fait le
dessin, le verre la couleur ; c'est une juxta-
position de morceaux de verre coloré, et non
colorié, comme la mosaïque est formée de
morceaux de marbre ou de métaux. Le vi-
trail de la grande époque médiévale n'est pas
plus peint qu'une mosaïque de Ravenne : c'est
l'exaltation de la matière pure, vierge de tout
artifice. Les grandes époques d'art se caracté-
risent par l'amour de la matière et son emploi
intégral. Ce qui fait le sublime de l'art égyp-
tien c'est peut-être le granit.
De plus, le verre du treizième siècle n'est pas
transparent mais translucide : il laisse passer la
lumière, en en gardant une partie dans ses mo-
lécules, mais il ne laisse pas passer l'image des
objets. Les vitraux du Petit-Palais sont recou-
verts de grisaille enlevée par endroits, épais-
sie en d'autres et n'enferment de verre pur de
tout badigeon que dans les grandes surfaces uni-
colores, ciels ou draperies ; ce verre-là est
si transparent qu'il laisse voir tout ce qui se trou-
: ve derrière lui et fait ainsi un trou dans la com-
position.
La couleur de ces vitraux n'est pas d'une au-
tre qualité que celle des peintures de la même
! époque, mais son intensité est décuplée par la
'transparence. Ce n'est nullement le brasillement
des verrines de Chartres qui semblent compo-
sées de pierreries où la lumière circule comme
le'sang dans la chair. Ce sont des tableaux dia-
phanes, des fresques lumineuses. C'est donc
comme des tableaux qu'il faut les examiner, par-
lois mêime comme des miniatures.
C'est ainsi que l'Appel aux Bergers, de l'égli-
se Saint-Gervais, offre, peints sur verre, les
passages et les sous-bois de Memling ou de Pam
tirtir. C'est d*une atmosphère délicieuse, trem-
pée d'ombre fraîche. Les bergers écoutent la
voix de l'ange. Des moutons paissent des perven-
-J£QLI$E SAIKT.nIJi,AI. CPiiotor- Brofi)
1 '- SCÈNES be LX - V(ë DE LÂ VIÈRCE.— -Alea.. D'ANCRAND lcphincc. Commence
ment du XVIe siècle
ches sous les arbres. C'est un tableau que la
lumière avive et remplit de soleil.
A côté, les personnages d'Anne et Joachim, de-
vant la Porte d'Or, et aussi l'ange de l'Annon-
ciation, semblent peints par Roger Vanderwey-
den, dont la palette était minérale.
De même, il faut étudier le vitrail du Pres-
soir mystique, de Sain t-Eti enne-d u-M on t, comme
une radieuse miniature. Cette oeMvre est infini-
ment curieuse ,au point de vue dî l'art d'abord,
au point de vue documentaire ensuite. C'est une
allégorie étrange que je ne me rappelle pas
avoir rencontrée au cours de mes études. C'est
une œuvre du XVIIe siècle, dont elle a
toute la casuistique et l'esprit apologétique. On
y sent l'influence des disputes de religion
et le triomphe final de la doctrine sacra-
mentelle. Des patriarches et des saints moi-
nes font la vendange dans les vignobles sacrés.
Un haquet, traîné par le Tétramorphe évangéli-
que; transporte une tonne de moût. Le Christ
est étendu sous le pressoir, comme une grappe,
et son sang jaillit par les cinq plâ:ies; comme
une quintuple fontaine.' Un pape et des évêques
recueillent la liqueur divine et - la mettent en
tûtç que d'autres personnages éminents descen-
dent au cellier. Cependant, sous une loggia flo-
rentine, des prêtres distribuent la communion.
Et le vitfâirconclut à l'édification du chrétien ca-
tholique
Heureux homme chrestiicn. si f^rmom^Tit tn '('.rois
QueDWIl; pour to-saïuvar, a souffert-a (ste) la-croix
pt q-oo les SacireaneTis sreten.us à l'Eglise
De son sang prêcioiïx ont eu commenct-ment,
Qu,:èÏIi les bien rocevajit. toiute ûftetiro. est remise,
Et qu'on me peut sans eux avoir son sauvement.
Le Vaisseau de l'Eglise, qui avoisine le Pres-
soir, est vraisemblablement du même artiste. Il
&.âneté', sur une mer aux flots bleu pâle et
symétriques, un vaisseau gouverné par le Sei-
gîièur. Au-dèsstfs, l'Arche de Noé, avec le Pa-
triarche et toute sa ménagerie, préfigure la Nef
éathoiiquô où voguent un -pape, des rois, des
évêques et la tribu des donateurs. -
Dans loutre gâterie trouve lift vitrail aussi
cuneufc, nfëiis d une facture plus lâfge et d'une
couleur planche : La Parabole des Conviés. Le
roi céleste invite ait banquet mystique les ri-
ches de la terre. Ils lui répondent, en trois gron-
UNE SALLE DE L'EXPOSITION DES VITRAUX AU PETIT PALAIS
pes superposés et bellement anachroniques, vê-
tus de bliauts et de collets :
- J'ai acheté une métairie.,
- Je viens de me marier.
— Je mets le joug à mes bœufs.
Alors Saint-Jean le Baptiste va chercher les
pauvres qui attendent sous le péristyle. Et un
personnage casqué, cuirassé, portant sur le
poing un faucon, participe, malgré sa richesse
évidente, au festin allégorique.
MVLTI VOCATI ELECTI PAVCt
déclare, comme l'Evangéliste, le beali vitrail
ardent. "',
Il nous est permis d'admirer, pour' Li pre-
mière fois, les verrières de la nef de Sain:-
Séverin qui sont d'une tonalité claire, pr^qir;
blanche, mais d'une suave douceur de modelé.
Les faces ont un charme réaliste qui les appa-
rente à Jehan Fouquet. Mais les couleurs sont
ternes, s'amortissent dans les mauves, les vi-
neux, les céladons, les glauques, les pcracés.
av^c un abus de grisailles qui donnent aux
verrines un' aspect de vitres dépolies. La fi-
gure de la Vierge, avec sa moue de fillette, est
cependant. remarquable. Quand elle aura repris
sa place à Saint-Séverin, nous saurons qu'elle
plane au-dessus de nous, mais nous ne la ver-
rons plus.
Au fond de la même galerie s'allument les
bettes images de Saint-Etienne-du-Mont, la
vie du patron de l'église, d'une pompeuse do-
minante orangée ; la vie de Sainte-Anne et
celle de Saint-Claude, avec la bizarre note brû-
lée que donnent, dans le coin supérieur de
gauche, l'ensemble de robes monacales.
Au fond de l'autre galerie apparaît le somp-
tueux vitrail de Robert Pinaîgrier, l'une des
plus belles peintures de l'ensemble, avec ::es-
figures drapées, aux attitudes nobles ^et déco-
ratives, qui font prévoir les personnages du v e- -
ronèse et du Titien. Les rouges en sont ardents.
les bleus profonds et lourds, les jaunes écis
tants, comme animés d'or et de soleil ; une
grande figure de femme, avec une robe de sa -
phir et des manches d'orfroi, tient le milieu
de là composition. Un cartouche accroché par.
mi les architectures détermine la date : 1531.I
C'est un trésor de l'Eglise Saint-Gervais et Pro-
tais, ceile qui fut frappée, le Vendredi-Saint
1918, par un obus allemand. On avait sauve,
le chef-d'œuvre avant la catastrophe.
Près de lui se trouve la grande Assomption
d'une dominante azurée, et qui, de loin, sembr*
lin ciel de lumière ; la Vie de Vincent, de St.
Germain-l'Auxerrois ; et la Piscine probatique.
d'après le carton de Jean Cousin, d'une eu?.
lité grandiloquente et médiocre, d'un goût pSCip
do-romain, où s'annonce tout l'art de Cou.'
consacré plus tard par Louis XIV.
En somme — comme aurait dit le Durlal c!e
Huysmans — cette exposition reflète l'agonie
de l'art français, qui' (je voudrais un jour le
m£ * S-% mk jjtgs ■K ^k B- 9 B M B 9 K& n E JSB BË ^E'yflB
14e ANNEE - M-° 2538 - Le M-0 10 cent.
REDACTION & ADMINISTRATION ;
27, ?ou[. Poissonnière, PARIS (2e)
ABONNEMENTS
UN AN 6 MOIS 3 MOIS
fiance et Colonies. 36 » 18 » 9 »
l-trangcr 48 » 24 » 12 »
fiuolîcïleff. —VENDREDI 7 NOVEMBRE 1919
r
RÉDACTION & ADMINISTRATION
27, 11oul. Poissonnière, PARIS (2>\
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TÉLÉPHONE : CENTRAL 94-96, 94-97
di 'Imposteuir" de Corneille
et le "Tartuffe" de Molière -
Oui, j'ai publié le secret avant la preuve ef sans vous
consulter, messieurs les moliéristes.
J'ai toutes vos notes. Vous n'avez pas les miennes et
vous me demandez mes preuves quand il est déjà trop tard
Pour que j'aie besoin de les donner. -
D'eiïleurs, il s'agit de Corneille, il ne s'agit plus de vous.
Je fais la statue de Pierre Corneille à la taille de Pierre
Corneille. Vous ne m'empêcherez pas d'écrire que Pierre
Corneille est un colosse. Je reprends Alceste et je vous
reprends son adversaire fatal. Tartuffe, parce que cet homme
appartient à Polyeucte, et que l'âme de Polyeucte ne vous
Parle pas.
*
* *
Les poètes, cornéliens par la race, et tous les corné-
hens, tous, tous, comprennent que Tartuffe et Polyeucte
Eon{ les deux pôles du même cerveau et que, seul, le martyr
dévisage 3e fourbe. -
Ils comprennent que Rodrigue. Alceste et Pauline ont
à la bouche les mêmes mots de souffrance :
Percé jusques au fond du cœur.
Après un tel outrage
Percé du coup mortel dont vous m'assassinez.
Tigre, assassine-moi du moins sans m'outrager.
E Voilà trois rôles. Lequel des trois Molière peut-il signer?
Est-ce donc une merveille si rare en philologie que de con-
naître le vocabulaire de Pierre Corneille avec; autant de
facilité que celui de Lucrèce ou d'Homère?
, Gœthe a failli nommer Alceste et le Malade et le fils de
1 Avare. Il y voyait des personnages tragiques. Il ne voyait
que tragédies dans Molière. Si Eckermann lui avait fait lire
tout Corneille, il aurait dit le mot : Tragicomédies. De là, par
Calixte et paP~Mélibée, par-toutes les sources que vous me
hisserez le fëmps de vous dire un autre jour, on arrive cent
fOis au mêfnçr ce n'est pas le nom de Molière.
")ig au rndt-yiig n o m._ - - Et ce n"est pas le nom de Molière.
* • -
* *
Eh bisn, c'est Damis, qui a fait L'Imposteur. C'est le
fiJs d'Orgonet d'Elmire.
1 l' Les cornéliens comprennent ce qui échappe à Molière
lui-même, comme je vais avoir l'honneur de le dire à
Messieurs les moliéristes: - Damis est le premier rôle du
drame. *
Damis dit à Orgon : « Je suis Rodrigue de toute mon âme
tt je ne veux pas d'un père tel que toi. » Il fait tout pour
^lever à lui le père et la mère qui le conçurent. Et par Damis
sous comprenons pourquoi Rodrigue relève l'honneur de
On père et puis, ne veut même pas que son père l'embrasse.
iT Le soufflet, ce n'est pas Don Diègue, c'est Orgon qui
aVait reçu. -
e Ainsi Pierre Corneïlîë se prit-il de passion pour l'histoire
-Pagnole. comme Damis l'eût fait à sa place. Lorsque, six
v OIS après le Cid on lui donna ses titres de noblesse, il n en
voulut pas de la main de Louis XIII, il entendit ne les tenir
Ue -de son père et c'est "Orgon qu'il fit anoblir par le roi.
dr. Mais comment les moliéristes s'expliqueraient-ils Ro-
* Qu'y a-t-il de commun entre eux et l'écrivain sacré
et rttr°uva d'instinct les préséances de l'honneur, de l'amour
* la mort?
-
dira seulement: — Il adorait Chimène.
POur venger son honneur il perdit son amour.
Pour - venger sa maîtresse il , a quitté le jour
Préférant, quelque espoir qu'eût son âme asservie,
Son honneur à Chimène et Chimène à sa vie.
». Rodrigue, Damis, Polyeucte, Alceste, ne furent qu'un
ét u.l cœur humain. Puisqu'on a prétendu que cette recherche
etait un « jeu », croyez que je joue ici mon oeuvre et mon
u Ill, et que je ne perdrai pas.
*
* *
~st 1 Et- to-utçe qui embourbe notre journalisme, tout ce qui
Cela la vasr., ; "le crapaud, l'éternelle bassesse humaine, tout
Ce a m'a crié en buvant:
cc Des preuves! Des preuvest »:
L'un d'eux fait cette trouvaille:
<( Il a lu Corneille et Molière ! Voilà tout. »
faire Mot admirable! Et qui donc connaissez-vous qui puisse
îair s®rm£nt d'avoir lu Corneille depuis le premier mot de
tyéUltt e jusqu'au dernier de Suréna. ,
Le premier est: JE. ,.
Le dernier : VENGÉE.
Je! C'est tout ce qu'il signa Corneille, de 1629 à 1674.
d~ Vengée! Quand Molière fut mort, Corneille publia cette
1. rnière tragédie et l'acheva par le mot vengée.
tt s Et dans cette tragédie suprême ainsi rpsolut-il sa gloire
a Pensée :
Toujours aimer, toujours souffrir, toujours mourir.
*
* *
s maintenant quel fut le rôle de Molière dans une
au hasard: Tartuffe.
4t seuls-, les vers soulignés sont de l'acteur. Tout le reste
1 Poète. Ils sont deux.
Y a ici deux langages. Le second est d'un metteur en
• * C est évident.
TARTUFFE
Que !e Ciel a jamais par sa toute bonté jt
Et de l'âme et du corps vous donne la sa
Animent de votre mal vous sentez-vous remise?
c'éta^insi commençait la troisième scène de l'acte III. Et
wnt trois vers français.
lais là, le directeur de théâtre éprouve le besoin de
faire SSeoir Eln\ir-e et Tartuffe et il saccage le texte. Tous
s autfs dramatiques me comprendront.
ut donc e * $ue devient le début de cette scène
TARTUFFE :.,¡'¡
Que le Ciel a jamais par sa toute bonté
"t de l'âme et du corps vous donne la santé ^•
Et bénisse vos jours autant que le désire
Le plus humble de ceux que son amour inspire
ELMIRE ~iLJIE
le suis fort obligée à ce souhait pieux '-'.----"-1.:
Mals prenons une chaise afin d'être un peu mieux.,
TARTUFFE
Comment de votre mal vous sentez-vous remise?
%£0nc' c'est pour faire asseoir Elmire et Tartuffe, c'est
r au texte ce vers désolant :
(et Mais Prenons une-chaise afin d'être un peu mieux.
( « deux » n'a pas su
CI éCtire)e est inexact; il voulait dire « deux)); il n'a pas su
e J art' C'est pour cela que Molière gâte les premIers vers
U e'
, 1 l:
t)es, t'n efft:t, dans une pièce en alexandrins à rimes plates
bS-béoi^'3 sont au moins de quatre vers. Voilà pourquoi
np- comprenons rien à ce que dit Tartuffe. « Son
041.¡ ,» 1
rn Ji L'«mour de qui? de quoi? de « le? » de la santé?
eorPn8? «te l'âme? du ciel? - ■
Plus loin, il ne sait pas lire le texte. Ce pbefé avait cent :
Et d'uni pur mouvement.
- Je le prends bien ainsi.
Molière lit et imprime : « 'Aussi ». Rien n'est plus curieux
que de réunir et d'étudier les fausses lectures de Molière
copiste. Il y en a une géante dans le rôle de Sosie. « La-
quelle?» me diront ces messieurs. Qu'ils la cherchent !
S'il n'avait fait que des erreurs involontaires! Mais que
de fois il ajoute à l'admirable texte un béquet directorial qui
l'oblige à introduire un quatrain de son écriture. I
Et toujours, ce quatrain sépare deux vers qui devraient
être unis. Toujours ils sont indignes du texte, par leur igno-
rance totale de la syntaxe et par la vulgarité de leur senti-
ment. Toujours ils amènent des répétitions de mots qui trou-
blent le style et ils éloignent les répétitions voulues qui
étaient nécessaires à la phrase cornélienne.
Il y a plusieurs de ces quatrains dans la scène 4 Elmire,
et rien n'est plus facile que de les détacher. Un de mes amis
me disait l'autre jour: « Désormais, n'importe qui peut
marquer de rouge ou de bleu dans la marge, l'Alceste de
Corneille et celui de Molière. »
Dans L'Imposteur, à la fin de l'acte III, le béquet se
retranche de lui-même: les deux derniers vers. ,.
Mais restons à la troisième scène de cet acte. Corneille
la terminait ainsi : <,'
ELMIRE
.le ne redirai pas la chose à mon époux ;
Mais.
DAMIS
Non, Madame, non ! Ceci doit se répandre.
Mais l'acteur-directeur, qui achève de copier une scène]
immortelle, a d'autres soucis que la littérature. Il pefise &
recette. Tout cela finira par un mariage entre Valèref et,
Mariane. Il ne voit que cela, dans un pareil drame! —Lui :
qui est excommunié, ne soupçonne pas qu'il fallait être;
Polyeucte et savoir mourir avec joie au cri deux fois crié
de « je suis chrétien! » pour haïr le faux dévot au point de
lui faire dire ceci: , ,
Mais les gens comme nous brûlent d'un feu discret ■"
Avec qui pour toujours on est sûr du secret.
J.;e soin que nous prenons de notre renommée,
Répond de toute chose à la personne aîmée
De l'amour sans scandale et du plaisir sans peur,
Et il s'arroge le droit de bouleverser la fin de la sc^ie^
jusqu'à rendre incompréhensible le coup de théâtre:
Mais ie veux en revanche' une chose de vous (!)
C'est de pousser tout franc et sans nulle chicane (!Ï
L'union de Valère. avecque Mariane (!) i ?'
De renoncer vous inêrne à l'injuste pouvoir (!) < -,'
Qui veut du bien d'un autre enrichir votre espoir (!)',
Et.
— Non, Madame! non! ceci doit se répandre.
Les pauvres vers! Et dès lors à quoi s'adresse le veto
éclatant de Damis? A quel verbe dit-il non? Est-ce à.enrichir?
est-ce à veut ou veux, si gauchement répété? Est-ce à
renoncer? à poussera ; , , .- ;
Molière s'en moquait bien. Il semble n'avoir rien compris
à Tartuffe, sinon que cela finissait par un mariage. - .-
., Corneille avaif donné au drame son titre juste : L'Impos-
teur. Sganarelle a trouvé Tartuffe et le second titre est le
seul que le public comprenne. Le titre dé Corneille esfau.
dessus de sa conscience.
Pourtant, Damis,, qui fut le jeune Corneille et qui avait
.droit de prendre un pareil ton quand Molière né l'eut jàlnaiëj
voulut ce titre: L'Imposteur. C'est le bon. •/ J
- Et Damis qui fut Alceste et Polyeucte fit parler ainsi le,
fourbe de sa maison : : l
< - - &
L'amour qui nous attache aux beautés éternelles ,-
N'étouffe pas en nous l'amour des temporelles : .";".,;
Nos sens facilement peuvent être chômes - :
Des ouvrages par/ûiïs que, le:Cie;l; a formés 4
Et je n'ai pu -vous voir, parfaite créature. f
Sans admirer eii vous l'auteur de la nature ir
Et d'une ardente.amour sentir mon cœur Mremt
Au plus beau des portraits où lui-même il s'est peÍnt- u ,
Quelle plénitude et quel génie du verbe dans ce dernier
vers •• • ':'
D'abord j'appréhendai que cette ardeur secrète
Ne fût du noir esprit une surprise adroite
Et même à fuir vos yeux mon cœur se résolut,
.Vous croyant un obstacle à faire mon salut.
Mais enfin je connus, ô beauté toute aimable
Que cette passion peut n'être point coupable
Que je puis l'ajuster avecque la pudeur
Et c'est ce qui m'y fait abandonner mon cœur
Ce m'est, je le confesse, une audace bien grande
Que d'oser de ce cœur vous adresser l'offirande - j
Mais. j'attends en mes vœux tout de votre bonté
Et rien des vains efforts de mon infirmité.
En vous est mon espoir, mon bien, ma quiétude.
De vous dépend ma peine et ma béatitude
Et je vais être enfin, p,ar votre seul arrêt,
Heureux, si vous vouliez, malheureux, s'il vous plaît.
L'art littéraire — et surtout l'art poétique — ont toujours
été mieux compris au Collège de France qu'à la Sorbonne
ou à l'Ecole Normale. Cependant Brunetière a posé cette
question remarquable: — Si personne peut-être n'a mieux
écrit en vers que Pierre Corneille.
Personne.
Racine a dit, le premier, de Pierre Corneille qu'il était
né sans maître, qu'il n'avait pas connu d'égal et qu'en toutes
les parties de son oeuvre, « même dans la comédie », il était
« inimitable. »
C'est le mot.
Mais il y a vingt mille vers de Corneille que bientôt on
ne pourra plus signer Molière. Les poètes comprendront sans
peine que l'auteur de Sganarelle n'ait pas écrit sitôt après,
à quarante ans, L'Ecole des Femmes. On n'apprend à l'âge
d'Arnolphe ni le violon, ni la danse de ballet, ni la virtuosité
suprême du vers et du style cornéliens. Je sais bien que tout
est simple pour la, crédulité des moliéristes, même ce que
Molière leur raconte sur les naissances miraculeuses des
Fâcheux et de Psyché. Mais les élèyes de Paul Lacroix en-
tendent peu de chose à l'histoire et moins encore à la dra-
maturgie. Et rien à l'âme de Corneille.
Ils me demandent pourquoi Corneille n'aurait pas reven-
diqué sa part de gloire dans L'Imposteur.
Revendiqué!
Sa part de gloire !
Damis pense-t-il à sa gloire quand il écrit L'Imposteur?
Il met en garde tous les foyers de France contre le
fourbe qui faillit faire le déshonneur de sa maison. Et vous
voulez qu'il signe le rôle d'Elmire? qu'il dise au public:
« C'est maman? »
Non. Pierre Corneille n'a pas dit cela.
u isqu e m
Depuis que ma certitude est faite je ne me presse pas def
m expliquer. Dirai-je encore ceci : *:
L'homme qui, la même année fit le Cid et le Matâmes
pour épurer du brave toute la br-avacherie. - - le même
, *
homme fit ensuite et l'un avec l'autre Polyeucte avec L'Im-
pôsteur, le martyr et l'hypocrite, les deux tenants de l'idéal :
celui qui en meurt, celui qui en vif.
Exactement le même procédé et le seul d'où puisse naître
le héros sans tache — Rodrigue ou Polyeucte.
J'ai dit qu'en 1658, six mois durant, Corneille avait
instruit Molière.
Voici la suite..
En 1660, Corneille supprime de ses œuvres et jamais
plus il ne réimprimera la préface de 1643 où il déclarait sa
-prédilection irrésistible pour la comédie.
< La même année, Molière fait imprimer sa première
ipi^ èce — 'la première vengeance de Corneille contre les
ipréeieuses. - - -
En 1662, Corneille se résout à faire jouer enfin « Le
Drame de sa vie » c'est-à-dire presque tout ce que Molière
signa. — II le fera dans un secret absolu; mais s'il donne
Agnès au théâtre et même s'il ne signe point, il lui faut
quitter Rouen, à jamais.
Il déménage. — Quatre dates vous diront pourquoi :
7 octobre 1662. — Corneille quitte Rouen pour Paris
* et redevient le voisin de Molière.
21 novembre. — Achevé d'imprimer L'Etourdi.
24 novembre. — Achevé d'imprimer Dépit Amoureux.
26 décembre. — Première représentation de L'Ecole det
Femmes.
Est-ce clair, quatre dates? ,-
Pierre LOIY-,
Les Vitraux des Églises de Paris
au Petit-Palais
IDer Jeudi s'est oiiverté âfl Petît-Palaïs Fex~
position des vitraux enlevés aux églises de
Paris lors du bombardement de 1918 et qui,
après une légère restauration et. un renje-
cement de l'armature, sont offerts à notre ad-
miration par les soins de M. Lapauze, ré-
minent Conservateur.
Il faut savoir gré à M. Lapauze d'avoir or-
ganisé cette exposition, car il nous est ainsi
permis d'étudier sans peine, à hauteur de ci-
maise, ces chefs-d'œuvre de joaillerie lumineuse
que l'humilité des artisans de jadis plaçait à
des hauteurs où leur art merveilleux n'était
plus qu'une synchromie.
L'artiste de ces temps célébrait, avec une
âme baignée de simplesse, le mystère ou la
légende que ses supérieurs lui proposaient. Il
ne bataillait pas pour avoir la meilleure pla-
ce, mais il donnait toute sa ferveur à son ou-
vrage, quelque anonyme que devînt son oeuvre
et quel que fût le coin d'église qu'on lui ac-
cordait. Il ne songeait qu'à bien faire et trou-
vait assez de joie dans sa fécondité. L'ouvrier
dont le vitrail allait orner les plus hautes fe-
nêtres d'un transept ou d'un bas-côté ne lui
donnait pas moins de soin, parfaisait le détail,
accomplissait avec un zèle ému sa mosaïque
de verre, assez heureux que le soleil, en pas-
sant à travers l'armature, vînt étendre sur les
muraiUes et les colonnes les belles couleurs qu'il
avait composées.
L'exposition du Petit-Palais fait descendre
les œuvres de cette hautaine humilité. Elle
notis les met directement sous les yeux. Elle
nous permet d'examiner et d'admirer chaque
morceau, d'étudier à loisir le technique des maî-
tres. Nous connaîtrons maintenant la signifi-
cation et le dessin parfait de ses enluminures
transparentes. Sans doute est-il regrettable que
les beaux vaisseaux des églises restent dépouiL-
lés-de-leur resplendissante iparore fai éprouvé,
l'autre jour, en entrant à Saint-Séverin, un
sentiment de poignante désolation a.voir crû-
ment, dans sa nudité pâle, cette nef, déjà si
pauvre, d'église française. Mais il faut sacri-
fier un peu au plaisir des archéologues et des
critiques. Et la foule qui n'entre plus dans lès
enlises, qui ignore les merveilles dont elles
sont parées, ira peut-être au musée, etêon-
naîtra, dans une galerie laïque, Ié£ chef&H'œu-
vte de l'art religieux.
Les vitraux réunis àu Petit-Palais sont des
•V i, !
,- , <
EGLISE SAINT ETIEHNE-DU MONT
,- 1
-tt..-
LA P'ÉNTE-COTEf - - 1
Claude HENRIET de Nancy, XVIe
XV, XVIe et XVIIe siècles. C'est dire que la
grande époque du vitrail n'y est pas représen-
tée et qu'il s'agit ici d'un art de décadence.
Ce n'est plus, à proprement parler, du vitrail,
mais de la peinture sur verre. Le vitrail du
XIIIe siècle est une mosaïque ; le plomb fait le
dessin, le verre la couleur ; c'est une juxta-
position de morceaux de verre coloré, et non
colorié, comme la mosaïque est formée de
morceaux de marbre ou de métaux. Le vi-
trail de la grande époque médiévale n'est pas
plus peint qu'une mosaïque de Ravenne : c'est
l'exaltation de la matière pure, vierge de tout
artifice. Les grandes époques d'art se caracté-
risent par l'amour de la matière et son emploi
intégral. Ce qui fait le sublime de l'art égyp-
tien c'est peut-être le granit.
De plus, le verre du treizième siècle n'est pas
transparent mais translucide : il laisse passer la
lumière, en en gardant une partie dans ses mo-
lécules, mais il ne laisse pas passer l'image des
objets. Les vitraux du Petit-Palais sont recou-
verts de grisaille enlevée par endroits, épais-
sie en d'autres et n'enferment de verre pur de
tout badigeon que dans les grandes surfaces uni-
colores, ciels ou draperies ; ce verre-là est
si transparent qu'il laisse voir tout ce qui se trou-
: ve derrière lui et fait ainsi un trou dans la com-
position.
La couleur de ces vitraux n'est pas d'une au-
tre qualité que celle des peintures de la même
! époque, mais son intensité est décuplée par la
'transparence. Ce n'est nullement le brasillement
des verrines de Chartres qui semblent compo-
sées de pierreries où la lumière circule comme
le'sang dans la chair. Ce sont des tableaux dia-
phanes, des fresques lumineuses. C'est donc
comme des tableaux qu'il faut les examiner, par-
lois mêime comme des miniatures.
C'est ainsi que l'Appel aux Bergers, de l'égli-
se Saint-Gervais, offre, peints sur verre, les
passages et les sous-bois de Memling ou de Pam
tirtir. C'est d*une atmosphère délicieuse, trem-
pée d'ombre fraîche. Les bergers écoutent la
voix de l'ange. Des moutons paissent des perven-
-J£QLI$E SAIKT.nIJi,AI. CPiiotor- Brofi)
1 '- SCÈNES be LX - V(ë DE LÂ VIÈRCE.— -Alea.. D'ANCRAND lcphincc. Commence
ment du XVIe siècle
ches sous les arbres. C'est un tableau que la
lumière avive et remplit de soleil.
A côté, les personnages d'Anne et Joachim, de-
vant la Porte d'Or, et aussi l'ange de l'Annon-
ciation, semblent peints par Roger Vanderwey-
den, dont la palette était minérale.
De même, il faut étudier le vitrail du Pres-
soir mystique, de Sain t-Eti enne-d u-M on t, comme
une radieuse miniature. Cette oeMvre est infini-
ment curieuse ,au point de vue dî l'art d'abord,
au point de vue documentaire ensuite. C'est une
allégorie étrange que je ne me rappelle pas
avoir rencontrée au cours de mes études. C'est
une œuvre du XVIIe siècle, dont elle a
toute la casuistique et l'esprit apologétique. On
y sent l'influence des disputes de religion
et le triomphe final de la doctrine sacra-
mentelle. Des patriarches et des saints moi-
nes font la vendange dans les vignobles sacrés.
Un haquet, traîné par le Tétramorphe évangéli-
que; transporte une tonne de moût. Le Christ
est étendu sous le pressoir, comme une grappe,
et son sang jaillit par les cinq plâ:ies; comme
une quintuple fontaine.' Un pape et des évêques
recueillent la liqueur divine et - la mettent en
tûtç que d'autres personnages éminents descen-
dent au cellier. Cependant, sous une loggia flo-
rentine, des prêtres distribuent la communion.
Et le vitfâirconclut à l'édification du chrétien ca-
tholique
Heureux homme chrestiicn. si f^rmom^Tit tn '('.rois
QueDWIl; pour to-saïuvar, a souffert-a (ste) la-croix
pt q-oo les SacireaneTis sreten.us à l'Eglise
De son sang prêcioiïx ont eu commenct-ment,
Qu,:èÏIi les bien rocevajit. toiute ûftetiro. est remise,
Et qu'on me peut sans eux avoir son sauvement.
Le Vaisseau de l'Eglise, qui avoisine le Pres-
soir, est vraisemblablement du même artiste. Il
&.âneté', sur une mer aux flots bleu pâle et
symétriques, un vaisseau gouverné par le Sei-
gîièur. Au-dèsstfs, l'Arche de Noé, avec le Pa-
triarche et toute sa ménagerie, préfigure la Nef
éathoiiquô où voguent un -pape, des rois, des
évêques et la tribu des donateurs. -
Dans loutre gâterie trouve lift vitrail aussi
cuneufc, nfëiis d une facture plus lâfge et d'une
couleur planche : La Parabole des Conviés. Le
roi céleste invite ait banquet mystique les ri-
ches de la terre. Ils lui répondent, en trois gron-
UNE SALLE DE L'EXPOSITION DES VITRAUX AU PETIT PALAIS
pes superposés et bellement anachroniques, vê-
tus de bliauts et de collets :
- J'ai acheté une métairie.,
- Je viens de me marier.
— Je mets le joug à mes bœufs.
Alors Saint-Jean le Baptiste va chercher les
pauvres qui attendent sous le péristyle. Et un
personnage casqué, cuirassé, portant sur le
poing un faucon, participe, malgré sa richesse
évidente, au festin allégorique.
MVLTI VOCATI ELECTI PAVCt
déclare, comme l'Evangéliste, le beali vitrail
ardent. "',
Il nous est permis d'admirer, pour' Li pre-
mière fois, les verrières de la nef de Sain:-
Séverin qui sont d'une tonalité claire, pr^qir;
blanche, mais d'une suave douceur de modelé.
Les faces ont un charme réaliste qui les appa-
rente à Jehan Fouquet. Mais les couleurs sont
ternes, s'amortissent dans les mauves, les vi-
neux, les céladons, les glauques, les pcracés.
av^c un abus de grisailles qui donnent aux
verrines un' aspect de vitres dépolies. La fi-
gure de la Vierge, avec sa moue de fillette, est
cependant. remarquable. Quand elle aura repris
sa place à Saint-Séverin, nous saurons qu'elle
plane au-dessus de nous, mais nous ne la ver-
rons plus.
Au fond de la même galerie s'allument les
bettes images de Saint-Etienne-du-Mont, la
vie du patron de l'église, d'une pompeuse do-
minante orangée ; la vie de Sainte-Anne et
celle de Saint-Claude, avec la bizarre note brû-
lée que donnent, dans le coin supérieur de
gauche, l'ensemble de robes monacales.
Au fond de l'autre galerie apparaît le somp-
tueux vitrail de Robert Pinaîgrier, l'une des
plus belles peintures de l'ensemble, avec ::es-
figures drapées, aux attitudes nobles ^et déco-
ratives, qui font prévoir les personnages du v e- -
ronèse et du Titien. Les rouges en sont ardents.
les bleus profonds et lourds, les jaunes écis
tants, comme animés d'or et de soleil ; une
grande figure de femme, avec une robe de sa -
phir et des manches d'orfroi, tient le milieu
de là composition. Un cartouche accroché par.
mi les architectures détermine la date : 1531.I
C'est un trésor de l'Eglise Saint-Gervais et Pro-
tais, ceile qui fut frappée, le Vendredi-Saint
1918, par un obus allemand. On avait sauve,
le chef-d'œuvre avant la catastrophe.
Près de lui se trouve la grande Assomption
d'une dominante azurée, et qui, de loin, sembr*
lin ciel de lumière ; la Vie de Vincent, de St.
Germain-l'Auxerrois ; et la Piscine probatique.
d'après le carton de Jean Cousin, d'une eu?.
lité grandiloquente et médiocre, d'un goût pSCip
do-romain, où s'annonce tout l'art de Cou.'
consacré plus tard par Louis XIV.
En somme — comme aurait dit le Durlal c!e
Huysmans — cette exposition reflète l'agonie
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