Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-12-06
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 décembre 1926 06 décembre 1926
Description : 1926/12/06 (A20,N5089). 1926/12/06 (A20,N5089).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7652136t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/06/2015
COMŒDIA. — Lundi 6 Décembre 1926
3
LA VI E MUSICALE
ltjt CIiAQUE
Ithaque
'--- a & a
LIRE CHAQUE
LUNDI
La reprise
La reprise
de La Lépreuse
1 Cette bell ttUvrp
san doute e « - une des plus belles
aient été créées depuis une
~ir~ aQûées - reprend sa place .au
- - reprend sa place au
dJtoife. j ''Opéra Sm^ue- Ainsi, le jeu
Peu d' ^Pern que. Ainsi, le jeu
P~ permet de maintenir, d'im-
ks,t peu I peu les pièces nouvelles en-
^Ues m s e g!and public des théâtres
• U touion ? Publi• c des Hes en-
t I?1 ou à jrf®re-s'en S une singulière mé-
ti q à F ere. s'en tenir à Manon à Car-
C aUSt t à ttui, a Manon, à Car-
o ^Ues autres d'iné-
FE « "Ouveautés » ne répon-
Ml des él S a Ses M Se méfie-
^iverses Plrati°^s ? Se méfie-
Il loge, qui leur Sont décernés ? Y
~sj !'S~ entre le goût de la maJo-
du * lv f1 f^ é^que musicale telle que cer-
CCVfQÇ0ivent ® f0"1 de la majo-
s'est ou la souhaitent aujour-
ttén f Possible 'n ^ne curieuse évolu-
'S Io uite le jeu des balances a
fcj. r*ilve Pr°duite • i des balances a
DK^rice éta;t milieu du siècle der.
ki tt nill1 Ç u du siècle der-
'nî'fsicaleinenté, t atta-
'X a, Utellait Aleyerbeer ét tta-
C^eiiWi tX0» qui Meyerbeer
1 trouv-it dans la foule ses
k ai te, toute 0-llvre au - est accueillie
P ^ie par ■ U'' au con-
ql¡¡ les lus sévères Zoïles,
ttur CtalgIlent le par tn *Pj,US s®vères Zoïles,
renouveler l'er-
Vu blâment gller. de Carmen ou de Pelléas.
11» ulàHerlSévèremPnt0Ute mélodie, tout
al ors que le public - sem-
k J Spire de oin en plus à les goû-
ae
8, Vojl relloris POint parti; nous cons-
'a' e ui tou
0h, iaa gestion, c'est la néces-
C de tene Ine la question c'est la néces-
0 1 ® 'et cel«-
1 îj '6 ^°re Académie
nai, de à InUslque, de faire venir le
de
j'k"e Sf> i !asse de "Veaux ouvrages avant
c<>ton dl'
kçer H s'eçfUf aime aujour-
^alévv a des opéras de
l d'Auber de Boïeldieu.
V ^rert h^^Peositn s?."»'à recherche
1ue le J » certains d'entre
que le rame lyrique a vécu ;
e Det*en Jvi ~cu ;
lSv i> et. J*s Sujets Ui portés à ne traiter
^ati-f e utent 1 @ de petits actes ingé-
à œuvre maîtresse en
quatre Ou cinq actes. Est-ce par sim-
f- r
aIlle Alice Raveau
tt 5 cr ICe Raveau Mé,aî-»
()ristri tout K61&!.)
troll f:St-ce de souffle ?
^U se f°urv0'ent
laauront plus de mal
les ^édi l^df" Pièces conçues se-
'.L s tradit10Ilne's drame et
V ^n,. ,s P'èces °u du ballet. Seu-
"'Par eXeiïlPle,l Ou iout au moins les
.')f.' , cas h6 QUand la cloche
I» "oi, Ve;iu COUviennent à de tels
Nj^is tioiv0 de co rlstltu'-r le fonds, ancien
ls su,l'a/f; C,he e- Tout^L65 et peuvent res-
Su llaifi ces tK-- eff ort entrepris sur
t\ C^cls
L Coes ^orcel.s entrepris sur
ttta e"ort entrepris sur
'4t de rill" eres ne nous parait pas
'ES qUI ont réussi aU cours
Hh tl" L ,Cette dres" années
Cttt e de rrilère catégorie. ^artenaleIlt
ma'gré Sa fu"
otiluée 1 L" Speuse
tt plil, ss;àrt corq'ne celui d'une tragédie
~igl Sont degage COIl1Il1e celui d'une tragedle
k ?> \r* ? on> un pathétique
4t H- le Qiêmp de toute œuvre scé-
KSSté. às°n apparition, tant
• la n-v apparition, tant
usica.le, la PIèce. que pour la tra-
44 el ?e f aitque core auJour"
.8- e fait encore aujour-
ai-reserves h de la part de quel-
ti t aj- e pQj
tle Q Ilr pT entendu dire que le
Wi]teur avait n ^fS su rendre par la
,'efls .als ces att;nvsphère bretonne ? Je
aCîes sont écrits avec
aip-i ce, trois actes sont écrits avec
théâtr lyrique et du mou-
«i avec Ulle rich SSe orchestrale tou-
eSs; orchestrale tou-
la e» arec Une poésie infime, de-
4t t re, veil de a ferme au premier acte
prergl- er
^'son cloches qui ter-
cl?ches qui ter-
XçNio! et ie dernier acte, avec
ei ec une attentive
t~ s des
Kk^Pr^^és J"actères tracés et des
S Par le dramaturge.
y^iS eJCtellentactuelle reste, dans son
t $ta Out est très au point,
^^Çttlen» On sent que
Q' s» 4 est tfès au revue
r(f(js Qdres Is. répétée, revue
K l : tees C'est un effort
Ss^blç :Ce ^'est pas avec un ou deux
Ml» ^riqu» 0li It en scène des ou-
~il. i, ~ll'hce R
tt tu 6
S'S 'lu est ulle remarquable
di a fa- Plus Ce personnage perfide,
?~ bén~te intelligen-
ti It be, rléfilcier de son autorité,
lt* ri 1arge,
le Il large, de sa belle voix
2,^ le rites. Mlle Pérelli et
«v'sctL Pfctcs 'ur de Mathelinn -
- kJustes et sûrs, d'une
et vra i , aux
IV k %les- i^j pa'"u 4vob;e et vrai, aux
e, pius douloureuse
et plus sensible; le second, rude et violent,
comme il le faut.
M. Legrand, excellent musicien, chanteur
habile au timbre de qui l'on s'habitue vite,
réalise bien, physiquement, l'Ervoanik jeu-
ne, naïf, sincère, qu'a tracé Henry Bataille.
Le personnage est parfaitement posé et M.
Legrand a joué le dernier acte avec beau-
coup d'âme, trouvant des accents justes, des
cris émouvants, vivant le drame et l'extério-
risant Au premier acte, je crois qu'il peut
souligner et opposer davantage les diffé-
rents sentiments du jeune fermier '— par
exemple, Sa révolte contre ses parents qui
accusent Aliette, puis son humilité envers
eux. Ces brusques sautes de sentiments ca-
ractérisent les très jeunes hommes comme
Ervoanik. Mais l'ensemble de sa composition
est très réussi.
Mlle Sibille interprète aujourd'hui « la
petite Aliette », dont Mme Marguerite Carré
reste l'inoubliable créatrice. Le tempéra-
ment dramatique, le physique énergique de
Mlle Sibille la portent à en faire plus une
révoltée qu'une victime de la fatalité. Le
personnage y perd en émotion dramatique.
Mlle Sibille a fait néanmoins dans ce rôle
extrêmement lourd, au deuxième acte écra-
sant, un effort intéressant, très louable, mais
qu'ont trahi parfois certaines intonations
peu sûres (notamment, la phrase d'entrée,
en coulisse, du premier acte).
M. Azéma a repris le rôle du Sénéchal
qu'il chante et joue parfaitement, et M. Fri-
gara nous a donné une exécution musicale
nuancée, très en place, bien équilibrée, qui
est d'un grand chef d'orchestre de théâtre.
Pierre Maudru
Les Récitals de la semaine
Un pianiste anglais, M. Benham, a fait
apprécier à la Salle Comoedia une interpré-
tation ample et sonore de Beethoven dans
la sonate cp. III et une grande autorité
dans les Etudes symp-honiques de Schu-
mann.
A la Salle Gaveau, Mme Marcelle Meyer
a mis une fois de plus l'autorité de son
talent au service d'oeuvres modernes et an-
ciennes.
Dans Bach et Chopin elle a fait preuve
d'une technique et d'un style remarquables;
mais où elle s'est surtout surpassée c'est dans
l'interprétation des œuvres de Stravinsky et
de Falla qu'elle joue avec une compréhen-
sion intelligente et une musicalité raffinée.
M. Arthur Rubinstein après une brillante
tournée en Amérique du Sud a fait sa ren-
trée à Paris avec un succès toujours égal. Il
a su rendre avec une incontestable maîtrise
la couleur et le pittoresque des pièces de
Granados et de M. de Falla. Chopin a trouvé
également en lui un traducteur rempli d'émo.
tion et de sensibilité.
Une salle archi comble, à l'Opéra, a litté-
ralement acclamé M. Braïlowski dont le plus
bel éloge qu'on puisse lui faire, est qu'il
est peut-être le plus grand interprète de
Chopin après Paderewski. Son programme
entièrement consacré au grand musicien ro-
mantique lui a permis de mettre en valeur;
toute? les qualités de charme et de poésie
ainsi que la splendide technique qui sont les
caractéristiques de son jeu.
Suivant l'exemple de M. Ségovia, un gui-
tariste, M. Sainz de la Maza, a donné un
récital de cet instrument. En dehors d'œuvres
spécialement écrites pour la guitare, il a
démontré que certaines œuvres classiques,
pour clavecin, telles que la Sarabande et
Bourrée de Bach ne souffraient aucunement
de la transcription. Certaines sonorités sont
d'ailleurs tiès voisines de celles du clavecin.
Il contribue ainsi que son prédécesseur à la
réhabilitation de la guitare, jugée jusqu'ici
comme un simple instrument d'accompagne-
ment.
Dans un programme composé d'œuvres de
Mozart, Haendel, Fauré, Ravel, Duparc,
Glazounoff, Rimsky-Korsakoff et Rachmani-
noff, Mme Beer a fait entendre une agréable
voix de soprano, bien timbrée. Elle devra
néanmoins surveiller son émission qui a ten-
dance a se serrer parfois, ce qui lui enlève
de l'aisance et occasionne quelque fatigue à
la longue. M. Armand Ferté par son inter-
prétation n:usicale et colorée de maîtres clas-
siques et modernes nous a rappelé qu'avant
d'être chef d'orchestre, il fut un pianiste
d'une rare virtuosité.
Au concert de la Société philharmonique
nous avons entendu les chanteurs de Saint-
Gervais qui ont interprété les plus belles
pages de leur vaste répertoire, partagé entre
les maîtres de la Renaissance et les auteurs
contemporains. Parmi ceux-ci la première au-
dition de La venue de l'hiver de M. Jean
Hazard pour voix de femmes fut surtout
goûtée pour ses qualités de fraîcheur et ses
gracieux contours mélodiques. Debussy, Ravel
et Vincent d'Indy furent également interpré-
tés d'une façon impeccable par cette remar-
quable phalange qui, sous la direction de
M. Paul Le Flem, ne le cède en rien aux
ensembles étrangers que le snobisme a por-
tés au pinacle. Comme quoi l'on va toujours
chercher chez le voisin ce aue l'on a chez
soi
Le jeu de M. Eustratiou est surtout fait de
sobriété et d'élégance. Peut-être pourraît-on
lui reprocher parfois un peu de confusion
dans les traits, imputable sans doute à quel-
que nervosité. Il a donné une très bonne
exécution des Variations symfhoniques de
César Franck.
M. Sturzenegger connaît à fond la techni-
que du violoncelle et son jeu est sensible et
musical. On aimerait parfois un peu plus de
rondeur dans la sonorité. Aussi a-t-il été sur-
tout plus apprécié dans des œuvres de déli-
catesse comme les Pièces en Concert de
Couperin.
M. Koubitzky a donné un récital de chant
à la Salle Gaveau, consacré en grande par-
tie à des chants populaires russes, espagnols
et polonais. Cet artiste d'une grande intelli-
gence d'interprétation, possède de charman-
tes demi-teintes, mais la nature même de sa
voix le désigne plus spécialement pour cette
sorte de musique. Son succès a d'ailleurs été
des plus vifs. Notons qu'il avait le soin de
faire précéder ces chansons d'un court
, commentaire qui en expliquait le njet.
Jean Messaaer.
La dépouille de Puccini.
transférée à Torre del Lago
Milan, décembre.
Lundi dernier,. 29 novembre, Giacomo
Puccini fut inhumé dans sa villa de Torre
del Lago, qui fut le lieu de prédilection du
compositeur, et où il écrivit la plupart de
ses ouvrages.
Une foule énorme assista à ia cérétro-
nie; des spectateurs étaient venus des vil-
les les plus éloignées de l'Ttaiie et l'événe-
ment prit l'apparence d'une véritable ma-
nifestation nationale.
Toutes les fenêtres du petit bourg por-
taient des drapeaux avec un crôpe ei sur la
Giacomo Puccini
longue route de l'église à la villa, ce n'é
taient que des rangées de mâts portant des
couronnes de laurier et des festons.
Le corps, accompagné par M. Tonio Puc-
cini, le fils aîné du compositeur, avait quit-
té Milan dans la nuit et était arrivé au pe
tit jour à Viareggio. Un prêtre l'avait béni
à la sortie du fourgon. Il avait été ensuite
porté à bras dans l'église.
La cérémonie eut lieu dans l'après-midi;
le cercueil était exposé sur un catafalque
monumental. Dans l'église comme au
dehors, le service d'ordre fut débordé.
Toutes les personnalités, toutes les ins-
titutions nationales de l'Italie étaient pré-
sentes ou représentées. Des couronnes de
fleurs avaient été offertes par le Théâtre
de la Scala, par le Metropolitan de New-
York, par la commune de I.ucca et par colle
de Bologne, par la maison nicNJi, par les
habitants de Torre del La,;o.
Sur le cercueil même étai! placée une
gerbe d'oeillets, envoyée pai la veuve de
Puccini qui, souffrante, avait dû rester à
Milan. Mais on remarquait les fils du dé-
funt — Tonio et Fosca — son rendre. M.
Léonardi, son neveu, le docteur Del Carlo,
qu riessemble étrangement au disparu. Par-
mi les assistants se trouvaient M. Piètre
Mascagni, représentant Je gouvernement et
le ministre de l'Instruction publique, le sé-
nateur Supino, représentant le Sénat, la
Chambre des députés était représentée par
MM, Giarlantini, Scorza et Macarini; on
voyait encore le préfet de l ise, le commis
saire royal de Milan, et un grand nombre
de personnalités politiques et artistiques
d'Italie.
Avant la cérémonie, l'orchestre, cirigé
par M. Bavagnoli, a joué Chrysanthèmes,
une pièces pour quatuor à cordes; puis le
chœur Guide Monaco, de Livourne, a chan-
té sous la direction de M. Zuccni un mor-
ceau de Mendelssohn et un autre de Pa-
lestrina. Ce bref concert fut terminé par la
« Chanson de la Nostalgie Il de La bille
du Far-West, interprétée par la basse halo
Fàbbroni, par la « Prière » de Sœur An-
gélique, et par « l'Abandon », extrait des
Villi. Ensuite, le clergé commença l'of-
fice.
Tandis qu'au dehors la pluie comme?
çait à tomber — comme le jour des funé-
railles, à Milan — l'évêque de Pescia, as-
sisté du clergé, bénit la dépouille.
Le cortège funèbre gagna alors la Villa
de Torre del Lago. Les frères de la Misé-
ricorde y transportèrent, à bras, le cercueil
recouvert du drapeau tricolore italien ; ils
le déposèrent d'abord sur un petit catafal-
que, à la porte du nouveau sanctuaire, tan-
dis que l'intérieur de la villa était ouvert
à quelques rares privilégiés. -
Le studio dii maître a été soigneusement
respecté. Les murs sont couverts encore
de ses portraits préférés. Dans un cadre,
on peut voir un télégramme affectueux qui
lui avait été envoyé par Massenet, à l'oc-
casion de la deux-centième représentation à
Paris de La Vie de Bohême; plus loin, c'e°t
une photographie de Crispi, datée de 1896
et dédicacée; là, c'est un portrait de Verdi
sur son lit de mort. *
C'est dans cette pièce que Puccini tra-
vaillait. C'est là, qu'une nuit, il écrivit la
mort de Mimi, et nos confrères italiens rap-
pellent cette confession de Puccini : « Après
avoir écrit cette page — disait-il — je me
sentis si triste, si abandonné, que je quit-
tai mon piano et là, au beau milieu du stu-
dio seul, dans le silence de la nuit, je me
mis à pleurer comme un enfant. Il me sem-
blait que je venais de perdre une créature
vivante, une fille. »
Et, ceci évoque l'anecdote d'Alexandre
Dumas père sortant tout en larmes de son
cabinet de travail et disant à son fils : « Mon
enfant, je viens de tuer Porthos!. J'ai un
chagrin! »
Cependant, dehors, sous la pluie, de
nombreux discours furent prononcés, dont
ceux de M. Stobia pour la ville de Milan
de M. Pietro Mascagni et de M. René Si-
moni. orateur officiel
Enfin, on procéda à l'inhumation du cer-
cueil dans la chapelle construite à cet effet
à côté du studio par l'architecte Pilotti. de
l'Université de Pisa.
Cette chapelle a une forme rectangulaire
et est dans le style de la Renaissance. Les
arcades sont en pierre grise d'Arezzo sur
fond de marbre rose. Un des murs est ou-
vert par un vitrail représentant la Résur-
rection, et, sous ce vitrail, se trouve l'autel
dont la table est supportée par deux colon-
nettes de marbre vert. Aux murs latéraux
se trouvent des bas-reliefs en marbre blanc
dont l'un figure la Musique en pleurs et
l'autre, le Chant. Le sarcophage est de
marbre noir, portant pour toute inscription,
La maison de Puccini à Boscolungo, dans les Apennins, où fut composée « La Tosca »
en lettres de bronze: Giacomo Puccini.
L'ultime bénédiction a été donnée par
l'évêque de Pescia; M. Tonio Puccini a
laissé tomber sur la bière- une gerbe de
fleurs. Les frères de la Miséricorde ont
ensuite refermé la dalle. Puccini repose
maintenant dans la demeure qu'il s'était
choisie de son vivant. — J. R.
Les hauts-par!eurs fonctionneront
• durant le mois de Décembre
Des voix s'élèvent, depuis quelque temps,
dans le ciel de Paris, dominant le tintamarre
de la rue.
Ce n'est pas la T. S. F., comme on le pré-
tend à tort, mais de la publicité • par haut-
parleur. La voix d'un speaker est grossie
par le micro et l'amplificateur au point de
porter à plusieurs centaines de mètres.
M. Guichard vient de prolonger jusqu'à
fin décembre la tolérance dont jouit cette
originale publicité parlée, en attendant un
règlement préfectoral.
LES CONCERTS 1
l MARDI
7
DECEMBRE
SALLE DES CONCERTS
DU CONSERVATOIRE
Concerts Nielka
TROISIEME CONCERT
avec le concours de
Marguerite NIELKA
à 20 b. 45 t:~
Hectot CLOCKERS
Au programme: Brahms, Bach, C. Franck, Beethoven,
Mozart, Liszt.
Orchestre de 80 musiciens dirigé par M. E. Georfs
Places de S U 20 francs
Bureau de Concerts M. de Yalmalète
MARDI
7
DECEMBRE
SALLE PLEYEL
RECITAL DE VIOLON
YOLANDE
POTELdelaBRIERE
h 21 heures
Au programme : Haendel, Bach, Chausson, L. Aubert,
M. de Falla, Grassi, Wieniawski, Kreisler.
Places à 7, 10 et 15 francs
« Musica ». — Pierre Montpellier
MERCREDI
8
DECEMBRE
à 21 heures
SALLE PLEYEL
Jane HERAULT
cantatrice
avec le concours du
Quatuor Francis TOUCHE
•* L. BELLANGER A. FASSIN
G DROUET F. TOUCHE
Places à 15, 10 et 7 francs
« Musica ». — Pierre Montpellier
MERCREDI
8
DECEMBRE
SALLE des AGRICULTEURS
SOIREE DE MELODIES
de
GRETCHANINOFf
N 21 heures donnée par
Mme YANN-ROUBANE
et l'AUTEUR
• Places de 10 à 40 francs
Office Mondial de Concerts Félix Delgrange
MERCREDI
8
DECEMBRE
MAISON GAVEAU
(Salle des Concerts)
RECITAL DE VIOLON
donné par
Roland CHARMY
& 21 heures (Prix Nadaud 1926)
Au programme: Mendelssohn, Bach, L. Aubert, Saint-Salins,
Gossec, Moszkowsky, Brahms, PaSanini, Pngnanl.
Places de 7 à 25 francs
Administration de Concerts A. Dandelot et fils
JEUDI
9
DECEMBRE
SALLE DES CONCERTS
DU CONSERVATOIRE
FESTIVAL BEETHOVEN
par
HELENE
LAMPEL
à 21 heures pianiste
Au programme :
Sonates op. 111, op. 27, op. 31 n° 2. op. 57
Places de 5 à 20 francs
Bureau de Ccncerts M. de Yalmalète
JEUDI
9
DECEMBRE
1
IL 21 heures
SALLE des AGRICULTEURS
FESTIVAL HONEGGER
donné par
Franz-Joseph HIRT
de Berne
avec le concours fle
ARTHUR HONEGGER
Mme Lina FALK et M. Alphonse BRUN
Places de 8 à 30 francs
Bureau International de Concerts Kiesgen et Delaet
JEUDI
9 -
DECEMBRE
h 21 heures
SALLE MAJESTIC
CONCERT donné par
MADELEINE
CHOSSAT
pianiste, 1" prix de virtuosité
du Conservatoire de Genève
et
Maxime VALMONT
baryton j
Au piano : Mlle Th. Durozter
Places de 10 à 20 francs
Office Mondial de Concerts Félix Delgrange
VENDREDI
10
DECEMBRE
SALLE des AGRICULTEURS
RECITAL DE PIANO
donné par
ALBER T-LEVEQUE
4, 21 beures Au programme :
Bach,. Dandrieu, Schumann, Wagner, de Breteuil.
Debussy. Ravel, Florent Scbmitt
Places de 8 à 20 francs
Administration de Concerts A. Dandelot et fils
VENDREDI
10
DECEMBRE
SALLE COMŒDIA
PREMIERE SEANCE DE SONATES
(Piano et Ylolbn)
MARIE-ANTOINETTE
PRADIER
LEON
à 21 heures - ZIGHERA
Au programme :
Sonates de Schumann, O. Guerra (1" audit.), Fauré
l'laces à 10, 20 et 30 francs
« Musica ». — Pierre Montpellier
VENDREDI
10
DECEMBRE
MAISON GAVEAU
(Salle des Concerts)
RENTREE A PARIS
LYDIE
DEMIRGIAN
avec le concours de
l'Orchestre de l'Association des
& 21 heures CONCERTS LAMOUREUX
sous la direction' de M. Paul PARAY
Au programme : Wagner, Bach. Chausson, La.lo
rlaces de 5 à 30 francs
'Bureau de Concerts M. de Yalmalète
SAMEDI
11
DECEMBRE
tZIhearet
SALLE DES CONCERTS
DU CONSERVATOIRE
PREMIER RECITAL A PARIS
du célèbre violoncelliste italien
N E R 1 0
BRUNELLI
Au programma Nardini, Haydn, Veraclnl, Boccherini,
Lalo. Fischer, Debussy, Popper. Duniiier.
Places de 5 à 20 francs
Bureau de Concerts M. de Yalmalète
SAMEDI
11
DECEMBRE
SALLE des AGRICULTEURS
Suranné Guellier
cantatrice
et
Yvonne Cretiaux
nfo Mfcéa
à 21 heures avec le concours de
Mlle Hélène ARNITZ et M. Marcel BERTRAND
Au piano d'accompagnement: M. D. JEISLER
Places de 8 à 20 francs
Office Mondial de Concerts Félix Delgrange
j SAMEDI
! 11
DECEMBRE
1 21 heures
Au programme
MAISON GAVEAU
(Salle des Concerts)
TROISIEME RECITAL DE PIANO
CLAUDIO
A R R A U
: Schubert. Auric, Lourié (1" audition
Stravinsky, Chopin.
Places de 8 à 40 francs
Office Mondial de Concerts ffélix Delgrange
DIMANCHE
12
DECEMBRE
MAISON GAVEAT
(Salle des Concerts)
SOIREE DE GALA
avec le concours de
Mlle Floria CAPSALI
maîtresse de danse
à 21 heures au Théâtre National de Bucarest
Mlle A. NICULESCO, de l'Opéra de Bucarest (chant)
Mme F. ROSEN. 1" prix du Conservât, de Bucarest (piano,
M. Serge DUPLESSY. 1" pr. du Conserv. de Paris (violon)
Pl. : 5 à 50 fr. — Bureau de Concerts M. de Yalmalète
DIMANCHt
12
DECEMBRE
& 21 heures
SALLE COMŒDIA
CONCERTS POULET
QUATRIEME COKCERT
avec le concours de Mlle
GENEYIEYE
TrM E: s
violoniste
Au programme : Beethoven, Bach, Schubert, Wagner
Places de 8 à 20 francs
LUNDI
13
DECEMBRE
MAISON GAVEAU
(Salle des Concerts)
RLCITAL DE CHANT
donné par Mme
Mira Eliava
k 21 heures
Au programme :
Mélodies classiques et modernes
Places de 6 à 30 francs
Bureau de Concerts Marcel de Yalmalète
LUNDI
13
DECEMBRE
& 21 heures
SALLE COMŒDIA
RECITAL DE PIANO
par
D A N I T Z A
DIMITCH
Au programme :
Bach. Beethoven, Hindemith, Prokofieff, Stravinsky,
Debussy, Chopin. Liszt.
Places à 8, 12 et 20 francs
LUNDI
1 13
DECEMBRE
a 21 neures
MAISON GAVFAU
(Salle des Concerts)
RECITAL DE PIANO
MAGDELEINE
BRARD
Au programme: Beethoven, Schumann, Chopin, Scriabine,
Fauré, Schubert, Liszt.
Places de 6 à 15 francs
Administration de Concerts A. Dandelot et fils
LUNDI
13
DECEMBRE
2% oeures
SALLE des AGRICULTEURS
PREMIER RECITAL DE PIANO
donné par
GONTRAN
ARCOUET
Au programme: Bach, Beethoven-Schumann, Débatte.
Moszkowsky, Schumann. Liszt.
Places de 6 à 20 francs
Administration de Concerts A. - - Dandelot et -- fils
MARDI
14
DECEMBRE
& 21 heures
SALLE PLEYEL
Le Quatuor de Hampes
M.-L. Casadesus,
Marie-Louise CASADESUS
Marie-Thérèse JACQUOT
Jeanne DALLIES
Simone TRIVIER
avec le concours de
M. Max MOUTIA (ténor)
Places de 10 à 25 francs
Office Mondial de Concerts Félix Delgrange
En souvenir de Màssenet
Un groupe d'élèves et d'amis de Massenet
fait célébrer une messe en souvenir du maître,
le mercredi 8 décembre, à io heures précises,
en l'église Saint-Nicolas-des-Champs (rue
Saint-Martin, près la rue Réaumur).
Par une attention touchante, ils ont choisi
le jour d'une des plus grandes fêtes de la
Vierge pour réunir les admirateurs de. celui
qui chanta si divinement les gloires de Marie
dans son adorable Jongleur de Notre-Dame.
Et ils parachèvent ainsi l'hommage que rend
Paris cette année à son musicien préféré.
Le programme musical comporte :
Le Jongleur de Notre-Dame, prélude et
finale du second acte, « La Paix du Cloître ».
Marie-Magdeleine, air de Madeleine au
Gol gotha.
Don Quichotte, prière du Chevalier.
Rêverie aux étoiles, tirée de La Suite p-ar-
nassienne.
Le présent avis tient lieu d'invitation.
Les orgues
Le mouvement en faveur de la reconstitu-
tion ou de la construction d'orgues nouvelles
se poursuit activement.
Jeudi prochain 9 décembre, à 17 heures
précises, sera inauguré l'orgue de l'église
Saint-J ean-Saint-Fro*- çois, rue Chariot, que
nous annoncions hier.
Des places ont été réservées aux membres
de la presse.
L * SEMAINE MUSICALE
ÇÇviïï" Diptyque mé-
et 1, tr 'au
Ige~ , ., gle vIncellt d'Indy ; « Quatre
ta 1 esd6 PhiliPpe Gaubert;
8 n, de Debussy, or-
V' de a??- Roger n Ducasse. - « La
ti '>ge" I)Ucasse. -« La
vit rnu,. ), de m Schniitt.
j::r~ ~t à eu" qui ne Se met nullement au
! V $ui°tent les pulsations
quel, es v'olents poussées de fiè-
! V%?ncert cha poussées de f1è-
tnt .qUe *>ir. Récitals. fes-
toues SOrtes se donnent
V5l»oai aUX mêmes heures
r î** ^Pr°gra^ mm?s' se disputent
teurs qui placent leurs
~4' .b~r SîJ^Ues Messus de$ d0u"
kTDa C ,a*ili»l
au-dessus des dou-
r'ef'a'0ni^Ue<> as-
ss emaine' par les as"
- tendances
» M- Utres ex un incontestable
:r ~~r~. tri, dé" es ,séances, - parfois trop
Vtr lt% Ollees aux intérêts clas-
^Uvre. ■
f'gure, au
IvV K : irid ^y< que i® ^té des Con-
ÏO cnté i A Méditerranéen
la^ a> un des Con-
S NîhS pHip °f?f!?rnière très grand soin.
rnière et le JOUT
017 a'r de oeuvre et le jour
écrnTt ?n 1905, il y a
ir trouvé16" En remon-
tin- , tr} trouverait des affinités
\^€ & S sans doute, en-
home cévenole
des MontaRnes. Le
'- ature § y observe ainsi
que le besoin d'unir et de confondre l'émo-
tion du cœur et le sentiment du pittoresque.
Chez Vincent d'Indy, le ferment de la
nature fait toujours un retour sur lui-même.
Il l'aime sincèrement, il la sent en poète,
mais ne s'absorbe pas en elle au point de
se laisser dominer par une contemplation
jexclusive. La méditation s'empare toujours
du musicien et se substitue peu à peu au
sensitif. Les formes des choses s'effacent
de son esprit et la méditation y prend vo-
lontiers un caractère grave, intime et reli-
gieux.
Ainsi en est-il du Jour d'Eté à la Monta-
gne. Tel apparaît, à son tour, le Diptyque
Méditerranéen, son frère spirituel, né sous
l'azur d'Agay alors que le précédent est
l'enfant des âpres Cévennes.
Le premier morceau de ce Diptyque,
Soleil matinal fait entendre, au début, des
fragments de thèmes plaqués sur une large
note tenue, qui cèdent à une mélodie lar-
gement chantée symbolisant le lever de l'as-
tre. Les cigales prennent part à cette fête
du jour et de la lumière. Des frottements
de notes en rythmes contrariés indiquent
leur joyeuse présence. De nouveaux motifs,
plus mouvementés, plus chaleureux sa-
luent l'apothéose du soleil.
Dans la seconde partie du Diptyque, So-
leil Vespéral, le musicien procède d'une
manière inverse. Les chants, exposés tout
d'abord dans un scintillement de sonorités,
se colorent peu à peu de tonalités plus som-
bres, comme s'ils étaient guettés par le lent
engourdissement des choses. Les instru-
ments adoucissent leurs timbres, estompent
leurs teintes et la pièce s'achève sur la
longue pédale entendue au début du Dip-
tyque.
La structure musicale de ce Diptyque
s'appuie donc sur d'incontestables données
de sentiments. Il n'y a pas ici conflit ou
divorce entre l'idée poétique et la logique
musicale Qui impose ici l'équilibre entre
les rythmes, les idées et les timbres. Les
oppositions et les attractions de tonalités
se font selon des "procédés chers au musi-
cien. Il en tire un parti vivant et puissant.
L'orchestration est colorée, savoureuse.
Elle est de la meilleure tradition du maî-
tre, de celle qui se retrouve dans les belles
pages de la Symphonie cévenole et de
FervaaI.
Philippe Gaubert conduisit ce Diptyque
en musicien attentif à faire valoir les plans
et soucieux de maintenir aux sonorités leur
harmonieux dosage. Ce fut parfait de soli-
dité. de couleur, grâce à la bonne entente,
à l'intelligence de l'orchestre et du chef.
Pour entendre d'autres œuvres inédites,
nous devons nous rendre au Châtelet où
se jouent de Philippe Gaubert, quatre bal-
lades composées sur des poèmes de Paul
Fort. Le musicien a commenté les textes
vibrants du poète dans un juste sentiment
de la mesure et de la couleur. Il dessine
avec netteté sa ligne mélodique et lui con.,
fie d'heureuses inflexions qui en précisent
et en accentuent le sens.
S'ils gagnent bataille a une allure légè-
rement archaïque qui convient au poème
se pare d'une mélancolie qui en relève la
saveur. Je lui accorde mes préférences. Le
Ciel est gai, c'est joli Mail fait contraste
avec la précédente mélodie. Son entrain,
ses traits de violon hauts et brillants, son
orchestration étoffée mais discrète, en font
une pièce charmante. M. Thill les chanta
avec assurance et goût. L'auteur à qui. en
l'occasion, M. Pierné avait cédé la baguet-
te, obtint un succès personnel fort vif.
Auparavant, M. Pierné avait lui-même
conduit La Tragédie de Salomé de Florent
Schmitt. Encore une œuvre troc rarement
citée parmi les fastes de nos ébats sympho-
niques auxquels elle ne fut pas primitive-
ment destinée.
C'est au Théâtre des Arts - sous la
direction de M. Rouché — que fut jouée,
en 1908, pour la première fois, la Tra-
gédie. Les Russes devaient, par la suite,
s'en emparer à l'occasion de leurs saisons.
L'Opéra l'a également accueillie. Au
cours de ces stages assez brefs, l'œuvre
montra de singulières qualités de résis-
tance. Dès le premier soir, elle se sentit à
l'aise sur le plateau et n'eut pas l'air de
quémander quelque adaptation artificielle.
Le sujet était dramatique et proposait des
épisodes qui se prêtaient au faste, au pa-
thétique. Souhaitons que cet éloignement
actuel du théâtre ne soit que passager et
que La Tragédie de Salomé retrouve sur la
scène les représentations auxquelles elle
peut prétendre.
A défaut de ce plaisir, réjouissons-nous,
pour le moment, qu'il nous soit donné de
goûter, au concert, les splendeurs de la
partition de Schmitt. Le calme trompeur
du Prélude nous conduit à l'éblouissant
scherzo que représente la Danse des Per-
les. C'est surtout dans la deuxième par-
tie, au milieu des enchantements malins,
des éclairs et de l'effroi, que se remar-
quent les dons dramatiques du musicien.
Ces oppositions heurtées, ces passages su-
bits de l'extrême douceur à la violence,
cette tension, souvent surhumaine, de la
musique, dénotent chez le compositeur au-
tre chose qu'un artiste expert en l'art de
choisir, d'assembler et de combiner les
sons. Schmitt atteint directement à la vé-
rité des choses et l'on s'étonne que ce
magnifique musicien n'ait pas encore con-
crétisé dans quelque pièce uniquement ré-
servée au théâtre lyrique les visions que
laisse transparaître une telle musique.
Les Concerts Colonne nous offraient, en
première audition: les Proses lyriques de
Debussy, orchestrées par M. Roger Du-
casse. Les Proses datent de cette période
où le musicien, habitué de Mallarmé, su-
bissait, pour la plus grande liberté de la
musique française, l'heureuse influence de
la Doésie de l'époque. Influence aisément
reconnaissable dans les quatre textes que
Debussy a lui-même écrits pour les mettre
en musique.
Debussy a-t-il songé à les orchestrer?
Existe-t-il des notes manuscrites où seraient
consignées des indications qui ont pu. servir
à M. Roger Ducasse? L'orchestration de
ces Proses n'était pas chose aisée. L'écueil
est double. Il faut, d'une part, suivre les
lignes onduleuses, changeantes et souples
du piano sans les alourdir, puis, ménager
la voix — qui chante parfois sur des notes
peu sonores — et lui donner toute liberté
pour que l'auditeur ne perde aucune syl-
labe. Mon impression est que ces deux con-
ditions n'ont pas toujours été remplies,
malgré le zèle pieux et la haute autorité
technique de M. Roger Ducasse. Mlle Bun-
let chanta les Proses lyriques avec une re-
marouable intelligence de la pensé debus-
syste et une sensibilité très pénétrante.
M. Pierné dIrigea ces ouvrages avec
beaucoup de chaleur et apporta un soin
particulièrement vigilant à une tâche dif-
ficile entre toutes. M. Beveridge Webster
joua le Concerto de Schumann non seule-
ment en technicien éprouvé, scrupuleuse-
ment respectueux du texte, mais en artiste
possédant une sensibilité et sachant com-
muniquer son émotion à son public.
Les Concerts Lamoureux avaient accor-
dé, hier, l'hospitalité à l'Opéra russe de
Paris qui, sous la direction de M. d'Agre-
neff, chef ardent et précis, présenta, dans
les meilleures conditions, Sadko, l'opéra
de Rimski-Korsakoff. Je ne reviendrai pas
sur cet ouvrage auquel f'ai consacré, il y
a un mois, d'abondants commentaires.
Le samedi, M. Paray conduisait, avec
une perfection de nuances et une éloquence
convaincante, des pages de Wagner et dé
Borodine. Les Murmures de la Forêt fu-
rent joués avec une souple musicalité,
et les Danser polovtsiennes bénéficièrent.
d'une vie rythmique et d'une vigueur re-
marquables.
Aux Concerts Pasdeloup, Beethoven a
les honneurs des programmes du samedi
et du dimanche. M. Rhené-Baton y dirigea
dans le meilleur esprit et avec l'autorité
que nous lui savons, Egmont et la Neuviè-
me Symphonie.
Paul L,e Flem.
3
LA VI E MUSICALE
ltjt CIiAQUE
Ithaque
'--- a & a
LIRE CHAQUE
LUNDI
La reprise
La reprise
de La Lépreuse
1 Cette bell ttUvrp
san doute e « - une des plus belles
aient été créées depuis une
~ir~ aQûées - reprend sa place .au
- - reprend sa place au
dJtoife. j ''Opéra Sm^ue- Ainsi, le jeu
Peu d' ^Pern que. Ainsi, le jeu
P~ permet de maintenir, d'im-
ks,t peu I peu les pièces nouvelles en-
^Ues m s e g!and public des théâtres
• U touion ? Publi• c des Hes en-
t I?1 ou à jrf®re-s'en S une singulière mé-
ti q à F ere. s'en tenir à Manon à Car-
C aUSt t à ttui, a Manon, à Car-
o ^Ues autres d'iné-
FE « "Ouveautés » ne répon-
Ml des él S a Ses M Se méfie-
^iverses Plrati°^s ? Se méfie-
Il loge, qui leur Sont décernés ? Y
~sj !'S~ entre le goût de la maJo-
du * lv f1 f^ é^que musicale telle que cer-
CCVfQÇ0ivent ® f0"1 de la majo-
s'est ou la souhaitent aujour-
ttén f Possible 'n ^ne curieuse évolu-
'S Io uite le jeu des balances a
fcj. r*ilve Pr°duite • i des balances a
DK^rice éta;t milieu du siècle der.
ki tt nill1 Ç u du siècle der-
'nî'fsicaleinenté, t atta-
'X a, Utellait Aleyerbeer ét tta-
C^eiiWi tX0» qui Meyerbeer
1 trouv-it dans la foule ses
k ai te, toute 0-llvre au - est accueillie
P ^ie par ■ U'' au con-
ql¡¡ les lus sévères Zoïles,
ttur CtalgIlent le par tn *Pj,US s®vères Zoïles,
renouveler l'er-
Vu blâment gller. de Carmen ou de Pelléas.
11» ulàHerlSévèremPnt0Ute mélodie, tout
al ors que le public - sem-
k J Spire de oin en plus à les goû-
ae
8, Vojl relloris POint parti; nous cons-
'a' e ui tou
0h, iaa gestion, c'est la néces-
C de tene Ine la question c'est la néces-
0 1 ® 'et cel«-
1 îj '6 ^°re Académie
nai, de à InUslque, de faire venir le
de
j'k"e Sf> i !asse de "Veaux ouvrages avant
c<>ton dl'
kçer H s'eçfUf aime aujour-
^alévv a des opéras de
l d'Auber de Boïeldieu.
V ^rert h^^Peositn s?."»'à recherche
1ue le J » certains d'entre
que le rame lyrique a vécu ;
e Det*en Jvi ~cu ;
lSv i> et. J*s Sujets Ui portés à ne traiter
^ati-f e utent 1 @ de petits actes ingé-
à œuvre maîtresse en
quatre Ou cinq actes. Est-ce par sim-
f- r
aIlle Alice Raveau
tt 5 cr ICe Raveau Mé,aî-»
()ristri tout K61&!.)
troll f:St-ce de souffle ?
^U se f°urv0'ent
les ^édi l^df" Pièces conçues se-
'.L s tradit10Ilne's drame et
V ^n,. ,s P'èces °u du ballet. Seu-
"'Par eXeiïlPle,l Ou iout au moins les
.')f.' , cas h6 QUand la cloche
I» "oi, Ve;iu COUviennent à de tels
Nj^is tioiv0 de co rlstltu'-r le fonds, ancien
ls su,l'a/f; C,he e- Tout^L65 et peuvent res-
Su llaifi ces tK-- eff ort entrepris sur
t\ C^cls
L Coes ^orcel.s entrepris sur
ttta e"ort entrepris sur
'4t de rill" eres ne nous parait pas
'ES qUI ont réussi aU cours
Hh tl" L ,Cette dres" années
Cttt e de rrilère catégorie. ^artenaleIlt
ma'gré Sa fu"
otiluée 1 L" Speuse
tt plil, ss;àrt corq'ne celui d'une tragédie
~igl Sont degage COIl1Il1e celui d'une tragedle
k ?> \r* ? on> un pathétique
4t H- le Qiêmp de toute œuvre scé-
KSSté. às°n apparition, tant
• la n-v apparition, tant
usica.le, la PIèce. que pour la tra-
44 el ?e f aitque core auJour"
.8- e fait encore aujour-
ai-reserves h de la part de quel-
ti t aj- e pQj
tle Q Ilr pT entendu dire que le
Wi]teur avait n ^fS su rendre par la
,'efls .als ces att;nvsphère bretonne ? Je
aCîes sont écrits avec
aip-i ce, trois actes sont écrits avec
théâtr lyrique et du mou-
«i avec Ulle rich SSe orchestrale tou-
eSs; orchestrale tou-
la e» arec Une poésie infime, de-
4t t re, veil de a ferme au premier acte
prergl- er
^'son cloches qui ter-
cl?ches qui ter-
XçNio! et ie dernier acte, avec
ei ec une attentive
t~ s des
Kk^Pr^^és J"actères tracés et des
S Par le dramaturge.
y^iS eJCtellentactuelle reste, dans son
t $ta Out est très au point,
^^Çttlen» On sent que
Q' s» 4 est tfès au revue
r(f(js Qdres Is. répétée, revue
K l : tees C'est un effort
Ss^blç :Ce ^'est pas avec un ou deux
Ml» ^riqu» 0li It en scène des ou-
~il. i, ~ll'hce R
tt tu 6
S'S 'lu est ulle remarquable
di a fa- Plus Ce personnage perfide,
?~ bén~te intelligen-
ti It be, rléfilcier de son autorité,
lt* ri 1arge,
le Il large, de sa belle voix
2,^ le rites. Mlle Pérelli et
«v'sctL Pfctcs 'ur de Mathelinn -
- kJustes et sûrs, d'une
et vra i , aux
IV k %les- i^j pa'"u 4vob;e et vrai, aux
e, pius douloureuse
et plus sensible; le second, rude et violent,
comme il le faut.
M. Legrand, excellent musicien, chanteur
habile au timbre de qui l'on s'habitue vite,
réalise bien, physiquement, l'Ervoanik jeu-
ne, naïf, sincère, qu'a tracé Henry Bataille.
Le personnage est parfaitement posé et M.
Legrand a joué le dernier acte avec beau-
coup d'âme, trouvant des accents justes, des
cris émouvants, vivant le drame et l'extério-
risant Au premier acte, je crois qu'il peut
souligner et opposer davantage les diffé-
rents sentiments du jeune fermier '— par
exemple, Sa révolte contre ses parents qui
accusent Aliette, puis son humilité envers
eux. Ces brusques sautes de sentiments ca-
ractérisent les très jeunes hommes comme
Ervoanik. Mais l'ensemble de sa composition
est très réussi.
Mlle Sibille interprète aujourd'hui « la
petite Aliette », dont Mme Marguerite Carré
reste l'inoubliable créatrice. Le tempéra-
ment dramatique, le physique énergique de
Mlle Sibille la portent à en faire plus une
révoltée qu'une victime de la fatalité. Le
personnage y perd en émotion dramatique.
Mlle Sibille a fait néanmoins dans ce rôle
extrêmement lourd, au deuxième acte écra-
sant, un effort intéressant, très louable, mais
qu'ont trahi parfois certaines intonations
peu sûres (notamment, la phrase d'entrée,
en coulisse, du premier acte).
M. Azéma a repris le rôle du Sénéchal
qu'il chante et joue parfaitement, et M. Fri-
gara nous a donné une exécution musicale
nuancée, très en place, bien équilibrée, qui
est d'un grand chef d'orchestre de théâtre.
Pierre Maudru
Les Récitals de la semaine
Un pianiste anglais, M. Benham, a fait
apprécier à la Salle Comoedia une interpré-
tation ample et sonore de Beethoven dans
la sonate cp. III et une grande autorité
dans les Etudes symp-honiques de Schu-
mann.
A la Salle Gaveau, Mme Marcelle Meyer
a mis une fois de plus l'autorité de son
talent au service d'oeuvres modernes et an-
ciennes.
Dans Bach et Chopin elle a fait preuve
d'une technique et d'un style remarquables;
mais où elle s'est surtout surpassée c'est dans
l'interprétation des œuvres de Stravinsky et
de Falla qu'elle joue avec une compréhen-
sion intelligente et une musicalité raffinée.
M. Arthur Rubinstein après une brillante
tournée en Amérique du Sud a fait sa ren-
trée à Paris avec un succès toujours égal. Il
a su rendre avec une incontestable maîtrise
la couleur et le pittoresque des pièces de
Granados et de M. de Falla. Chopin a trouvé
également en lui un traducteur rempli d'émo.
tion et de sensibilité.
Une salle archi comble, à l'Opéra, a litté-
ralement acclamé M. Braïlowski dont le plus
bel éloge qu'on puisse lui faire, est qu'il
est peut-être le plus grand interprète de
Chopin après Paderewski. Son programme
entièrement consacré au grand musicien ro-
mantique lui a permis de mettre en valeur;
toute? les qualités de charme et de poésie
ainsi que la splendide technique qui sont les
caractéristiques de son jeu.
Suivant l'exemple de M. Ségovia, un gui-
tariste, M. Sainz de la Maza, a donné un
récital de cet instrument. En dehors d'œuvres
spécialement écrites pour la guitare, il a
démontré que certaines œuvres classiques,
pour clavecin, telles que la Sarabande et
Bourrée de Bach ne souffraient aucunement
de la transcription. Certaines sonorités sont
d'ailleurs tiès voisines de celles du clavecin.
Il contribue ainsi que son prédécesseur à la
réhabilitation de la guitare, jugée jusqu'ici
comme un simple instrument d'accompagne-
ment.
Dans un programme composé d'œuvres de
Mozart, Haendel, Fauré, Ravel, Duparc,
Glazounoff, Rimsky-Korsakoff et Rachmani-
noff, Mme Beer a fait entendre une agréable
voix de soprano, bien timbrée. Elle devra
néanmoins surveiller son émission qui a ten-
dance a se serrer parfois, ce qui lui enlève
de l'aisance et occasionne quelque fatigue à
la longue. M. Armand Ferté par son inter-
prétation n:usicale et colorée de maîtres clas-
siques et modernes nous a rappelé qu'avant
d'être chef d'orchestre, il fut un pianiste
d'une rare virtuosité.
Au concert de la Société philharmonique
nous avons entendu les chanteurs de Saint-
Gervais qui ont interprété les plus belles
pages de leur vaste répertoire, partagé entre
les maîtres de la Renaissance et les auteurs
contemporains. Parmi ceux-ci la première au-
dition de La venue de l'hiver de M. Jean
Hazard pour voix de femmes fut surtout
goûtée pour ses qualités de fraîcheur et ses
gracieux contours mélodiques. Debussy, Ravel
et Vincent d'Indy furent également interpré-
tés d'une façon impeccable par cette remar-
quable phalange qui, sous la direction de
M. Paul Le Flem, ne le cède en rien aux
ensembles étrangers que le snobisme a por-
tés au pinacle. Comme quoi l'on va toujours
chercher chez le voisin ce aue l'on a chez
soi
Le jeu de M. Eustratiou est surtout fait de
sobriété et d'élégance. Peut-être pourraît-on
lui reprocher parfois un peu de confusion
dans les traits, imputable sans doute à quel-
que nervosité. Il a donné une très bonne
exécution des Variations symfhoniques de
César Franck.
M. Sturzenegger connaît à fond la techni-
que du violoncelle et son jeu est sensible et
musical. On aimerait parfois un peu plus de
rondeur dans la sonorité. Aussi a-t-il été sur-
tout plus apprécié dans des œuvres de déli-
catesse comme les Pièces en Concert de
Couperin.
M. Koubitzky a donné un récital de chant
à la Salle Gaveau, consacré en grande par-
tie à des chants populaires russes, espagnols
et polonais. Cet artiste d'une grande intelli-
gence d'interprétation, possède de charman-
tes demi-teintes, mais la nature même de sa
voix le désigne plus spécialement pour cette
sorte de musique. Son succès a d'ailleurs été
des plus vifs. Notons qu'il avait le soin de
faire précéder ces chansons d'un court
, commentaire qui en expliquait le njet.
Jean Messaaer.
La dépouille de Puccini.
transférée à Torre del Lago
Milan, décembre.
Lundi dernier,. 29 novembre, Giacomo
Puccini fut inhumé dans sa villa de Torre
del Lago, qui fut le lieu de prédilection du
compositeur, et où il écrivit la plupart de
ses ouvrages.
Une foule énorme assista à ia cérétro-
nie; des spectateurs étaient venus des vil-
les les plus éloignées de l'Ttaiie et l'événe-
ment prit l'apparence d'une véritable ma-
nifestation nationale.
Toutes les fenêtres du petit bourg por-
taient des drapeaux avec un crôpe ei sur la
Giacomo Puccini
longue route de l'église à la villa, ce n'é
taient que des rangées de mâts portant des
couronnes de laurier et des festons.
Le corps, accompagné par M. Tonio Puc-
cini, le fils aîné du compositeur, avait quit-
té Milan dans la nuit et était arrivé au pe
tit jour à Viareggio. Un prêtre l'avait béni
à la sortie du fourgon. Il avait été ensuite
porté à bras dans l'église.
La cérémonie eut lieu dans l'après-midi;
le cercueil était exposé sur un catafalque
monumental. Dans l'église comme au
dehors, le service d'ordre fut débordé.
Toutes les personnalités, toutes les ins-
titutions nationales de l'Italie étaient pré-
sentes ou représentées. Des couronnes de
fleurs avaient été offertes par le Théâtre
de la Scala, par le Metropolitan de New-
York, par la commune de I.ucca et par colle
de Bologne, par la maison nicNJi, par les
habitants de Torre del La,;o.
Sur le cercueil même étai! placée une
gerbe d'oeillets, envoyée pai la veuve de
Puccini qui, souffrante, avait dû rester à
Milan. Mais on remarquait les fils du dé-
funt — Tonio et Fosca — son rendre. M.
Léonardi, son neveu, le docteur Del Carlo,
qu riessemble étrangement au disparu. Par-
mi les assistants se trouvaient M. Piètre
Mascagni, représentant Je gouvernement et
le ministre de l'Instruction publique, le sé-
nateur Supino, représentant le Sénat, la
Chambre des députés était représentée par
MM, Giarlantini, Scorza et Macarini; on
voyait encore le préfet de l ise, le commis
saire royal de Milan, et un grand nombre
de personnalités politiques et artistiques
d'Italie.
Avant la cérémonie, l'orchestre, cirigé
par M. Bavagnoli, a joué Chrysanthèmes,
une pièces pour quatuor à cordes; puis le
chœur Guide Monaco, de Livourne, a chan-
té sous la direction de M. Zuccni un mor-
ceau de Mendelssohn et un autre de Pa-
lestrina. Ce bref concert fut terminé par la
« Chanson de la Nostalgie Il de La bille
du Far-West, interprétée par la basse halo
Fàbbroni, par la « Prière » de Sœur An-
gélique, et par « l'Abandon », extrait des
Villi. Ensuite, le clergé commença l'of-
fice.
Tandis qu'au dehors la pluie comme?
çait à tomber — comme le jour des funé-
railles, à Milan — l'évêque de Pescia, as-
sisté du clergé, bénit la dépouille.
Le cortège funèbre gagna alors la Villa
de Torre del Lago. Les frères de la Misé-
ricorde y transportèrent, à bras, le cercueil
recouvert du drapeau tricolore italien ; ils
le déposèrent d'abord sur un petit catafal-
que, à la porte du nouveau sanctuaire, tan-
dis que l'intérieur de la villa était ouvert
à quelques rares privilégiés. -
Le studio dii maître a été soigneusement
respecté. Les murs sont couverts encore
de ses portraits préférés. Dans un cadre,
on peut voir un télégramme affectueux qui
lui avait été envoyé par Massenet, à l'oc-
casion de la deux-centième représentation à
Paris de La Vie de Bohême; plus loin, c'e°t
une photographie de Crispi, datée de 1896
et dédicacée; là, c'est un portrait de Verdi
sur son lit de mort. *
C'est dans cette pièce que Puccini tra-
vaillait. C'est là, qu'une nuit, il écrivit la
mort de Mimi, et nos confrères italiens rap-
pellent cette confession de Puccini : « Après
avoir écrit cette page — disait-il — je me
sentis si triste, si abandonné, que je quit-
tai mon piano et là, au beau milieu du stu-
dio seul, dans le silence de la nuit, je me
mis à pleurer comme un enfant. Il me sem-
blait que je venais de perdre une créature
vivante, une fille. »
Et, ceci évoque l'anecdote d'Alexandre
Dumas père sortant tout en larmes de son
cabinet de travail et disant à son fils : « Mon
enfant, je viens de tuer Porthos!. J'ai un
chagrin! »
Cependant, dehors, sous la pluie, de
nombreux discours furent prononcés, dont
ceux de M. Stobia pour la ville de Milan
de M. Pietro Mascagni et de M. René Si-
moni. orateur officiel
Enfin, on procéda à l'inhumation du cer-
cueil dans la chapelle construite à cet effet
à côté du studio par l'architecte Pilotti. de
l'Université de Pisa.
Cette chapelle a une forme rectangulaire
et est dans le style de la Renaissance. Les
arcades sont en pierre grise d'Arezzo sur
fond de marbre rose. Un des murs est ou-
vert par un vitrail représentant la Résur-
rection, et, sous ce vitrail, se trouve l'autel
dont la table est supportée par deux colon-
nettes de marbre vert. Aux murs latéraux
se trouvent des bas-reliefs en marbre blanc
dont l'un figure la Musique en pleurs et
l'autre, le Chant. Le sarcophage est de
marbre noir, portant pour toute inscription,
La maison de Puccini à Boscolungo, dans les Apennins, où fut composée « La Tosca »
en lettres de bronze: Giacomo Puccini.
L'ultime bénédiction a été donnée par
l'évêque de Pescia; M. Tonio Puccini a
laissé tomber sur la bière- une gerbe de
fleurs. Les frères de la Miséricorde ont
ensuite refermé la dalle. Puccini repose
maintenant dans la demeure qu'il s'était
choisie de son vivant. — J. R.
Les hauts-par!eurs fonctionneront
• durant le mois de Décembre
Des voix s'élèvent, depuis quelque temps,
dans le ciel de Paris, dominant le tintamarre
de la rue.
Ce n'est pas la T. S. F., comme on le pré-
tend à tort, mais de la publicité • par haut-
parleur. La voix d'un speaker est grossie
par le micro et l'amplificateur au point de
porter à plusieurs centaines de mètres.
M. Guichard vient de prolonger jusqu'à
fin décembre la tolérance dont jouit cette
originale publicité parlée, en attendant un
règlement préfectoral.
LES CONCERTS 1
l MARDI
7
DECEMBRE
SALLE DES CONCERTS
DU CONSERVATOIRE
Concerts Nielka
TROISIEME CONCERT
avec le concours de
Marguerite NIELKA
à 20 b. 45 t:~
Hectot CLOCKERS
Au programme: Brahms, Bach, C. Franck, Beethoven,
Mozart, Liszt.
Orchestre de 80 musiciens dirigé par M. E. Georfs
Places de S U 20 francs
Bureau de Concerts M. de Yalmalète
MARDI
7
DECEMBRE
SALLE PLEYEL
RECITAL DE VIOLON
YOLANDE
POTELdelaBRIERE
h 21 heures
Au programme : Haendel, Bach, Chausson, L. Aubert,
M. de Falla, Grassi, Wieniawski, Kreisler.
Places à 7, 10 et 15 francs
« Musica ». — Pierre Montpellier
MERCREDI
8
DECEMBRE
à 21 heures
SALLE PLEYEL
Jane HERAULT
cantatrice
avec le concours du
Quatuor Francis TOUCHE
•* L. BELLANGER A. FASSIN
G DROUET F. TOUCHE
Places à 15, 10 et 7 francs
« Musica ». — Pierre Montpellier
MERCREDI
8
DECEMBRE
SALLE des AGRICULTEURS
SOIREE DE MELODIES
de
GRETCHANINOFf
N 21 heures donnée par
Mme YANN-ROUBANE
et l'AUTEUR
• Places de 10 à 40 francs
Office Mondial de Concerts Félix Delgrange
MERCREDI
8
DECEMBRE
MAISON GAVEAU
(Salle des Concerts)
RECITAL DE VIOLON
donné par
Roland CHARMY
& 21 heures (Prix Nadaud 1926)
Au programme: Mendelssohn, Bach, L. Aubert, Saint-Salins,
Gossec, Moszkowsky, Brahms, PaSanini, Pngnanl.
Places de 7 à 25 francs
Administration de Concerts A. Dandelot et fils
JEUDI
9
DECEMBRE
SALLE DES CONCERTS
DU CONSERVATOIRE
FESTIVAL BEETHOVEN
par
HELENE
LAMPEL
à 21 heures pianiste
Au programme :
Sonates op. 111, op. 27, op. 31 n° 2. op. 57
Places de 5 à 20 francs
Bureau de Ccncerts M. de Yalmalète
JEUDI
9
DECEMBRE
1
IL 21 heures
SALLE des AGRICULTEURS
FESTIVAL HONEGGER
donné par
Franz-Joseph HIRT
de Berne
avec le concours fle
ARTHUR HONEGGER
Mme Lina FALK et M. Alphonse BRUN
Places de 8 à 30 francs
Bureau International de Concerts Kiesgen et Delaet
JEUDI
9 -
DECEMBRE
h 21 heures
SALLE MAJESTIC
CONCERT donné par
MADELEINE
CHOSSAT
pianiste, 1" prix de virtuosité
du Conservatoire de Genève
et
Maxime VALMONT
baryton j
Au piano : Mlle Th. Durozter
Places de 10 à 20 francs
Office Mondial de Concerts Félix Delgrange
VENDREDI
10
DECEMBRE
SALLE des AGRICULTEURS
RECITAL DE PIANO
donné par
ALBER T-LEVEQUE
4, 21 beures Au programme :
Bach,. Dandrieu, Schumann, Wagner, de Breteuil.
Debussy. Ravel, Florent Scbmitt
Places de 8 à 20 francs
Administration de Concerts A. Dandelot et fils
VENDREDI
10
DECEMBRE
SALLE COMŒDIA
PREMIERE SEANCE DE SONATES
(Piano et Ylolbn)
MARIE-ANTOINETTE
PRADIER
LEON
à 21 heures - ZIGHERA
Au programme :
Sonates de Schumann, O. Guerra (1" audit.), Fauré
l'laces à 10, 20 et 30 francs
« Musica ». — Pierre Montpellier
VENDREDI
10
DECEMBRE
MAISON GAVEAU
(Salle des Concerts)
RENTREE A PARIS
LYDIE
DEMIRGIAN
avec le concours de
l'Orchestre de l'Association des
& 21 heures CONCERTS LAMOUREUX
sous la direction' de M. Paul PARAY
Au programme : Wagner, Bach. Chausson, La.lo
rlaces de 5 à 30 francs
'Bureau de Concerts M. de Yalmalète
SAMEDI
11
DECEMBRE
tZIhearet
SALLE DES CONCERTS
DU CONSERVATOIRE
PREMIER RECITAL A PARIS
du célèbre violoncelliste italien
N E R 1 0
BRUNELLI
Au programma Nardini, Haydn, Veraclnl, Boccherini,
Lalo. Fischer, Debussy, Popper. Duniiier.
Places de 5 à 20 francs
Bureau de Concerts M. de Yalmalète
SAMEDI
11
DECEMBRE
SALLE des AGRICULTEURS
Suranné Guellier
cantatrice
et
Yvonne Cretiaux
nfo Mfcéa
à 21 heures avec le concours de
Mlle Hélène ARNITZ et M. Marcel BERTRAND
Au piano d'accompagnement: M. D. JEISLER
Places de 8 à 20 francs
Office Mondial de Concerts Félix Delgrange
j SAMEDI
! 11
DECEMBRE
1 21 heures
Au programme
MAISON GAVEAU
(Salle des Concerts)
TROISIEME RECITAL DE PIANO
CLAUDIO
A R R A U
: Schubert. Auric, Lourié (1" audition
Stravinsky, Chopin.
Places de 8 à 40 francs
Office Mondial de Concerts ffélix Delgrange
DIMANCHE
12
DECEMBRE
MAISON GAVEAT
(Salle des Concerts)
SOIREE DE GALA
avec le concours de
Mlle Floria CAPSALI
maîtresse de danse
à 21 heures au Théâtre National de Bucarest
Mlle A. NICULESCO, de l'Opéra de Bucarest (chant)
Mme F. ROSEN. 1" prix du Conservât, de Bucarest (piano,
M. Serge DUPLESSY. 1" pr. du Conserv. de Paris (violon)
Pl. : 5 à 50 fr. — Bureau de Concerts M. de Yalmalète
DIMANCHt
12
DECEMBRE
& 21 heures
SALLE COMŒDIA
CONCERTS POULET
QUATRIEME COKCERT
avec le concours de Mlle
GENEYIEYE
TrM E: s
violoniste
Au programme : Beethoven, Bach, Schubert, Wagner
Places de 8 à 20 francs
LUNDI
13
DECEMBRE
MAISON GAVEAU
(Salle des Concerts)
RLCITAL DE CHANT
donné par Mme
Mira Eliava
k 21 heures
Au programme :
Mélodies classiques et modernes
Places de 6 à 30 francs
Bureau de Concerts Marcel de Yalmalète
LUNDI
13
DECEMBRE
& 21 heures
SALLE COMŒDIA
RECITAL DE PIANO
par
D A N I T Z A
DIMITCH
Au programme :
Bach. Beethoven, Hindemith, Prokofieff, Stravinsky,
Debussy, Chopin. Liszt.
Places à 8, 12 et 20 francs
LUNDI
1 13
DECEMBRE
a 21 neures
MAISON GAVFAU
(Salle des Concerts)
RECITAL DE PIANO
MAGDELEINE
BRARD
Au programme: Beethoven, Schumann, Chopin, Scriabine,
Fauré, Schubert, Liszt.
Places de 6 à 15 francs
Administration de Concerts A. Dandelot et fils
LUNDI
13
DECEMBRE
2% oeures
SALLE des AGRICULTEURS
PREMIER RECITAL DE PIANO
donné par
GONTRAN
ARCOUET
Au programme: Bach, Beethoven-Schumann, Débatte.
Moszkowsky, Schumann. Liszt.
Places de 6 à 20 francs
Administration de Concerts A. - - Dandelot et -- fils
MARDI
14
DECEMBRE
& 21 heures
SALLE PLEYEL
Le Quatuor de Hampes
M.-L. Casadesus,
Marie-Louise CASADESUS
Marie-Thérèse JACQUOT
Jeanne DALLIES
Simone TRIVIER
avec le concours de
M. Max MOUTIA (ténor)
Places de 10 à 25 francs
Office Mondial de Concerts Félix Delgrange
En souvenir de Màssenet
Un groupe d'élèves et d'amis de Massenet
fait célébrer une messe en souvenir du maître,
le mercredi 8 décembre, à io heures précises,
en l'église Saint-Nicolas-des-Champs (rue
Saint-Martin, près la rue Réaumur).
Par une attention touchante, ils ont choisi
le jour d'une des plus grandes fêtes de la
Vierge pour réunir les admirateurs de. celui
qui chanta si divinement les gloires de Marie
dans son adorable Jongleur de Notre-Dame.
Et ils parachèvent ainsi l'hommage que rend
Paris cette année à son musicien préféré.
Le programme musical comporte :
Le Jongleur de Notre-Dame, prélude et
finale du second acte, « La Paix du Cloître ».
Marie-Magdeleine, air de Madeleine au
Gol gotha.
Don Quichotte, prière du Chevalier.
Rêverie aux étoiles, tirée de La Suite p-ar-
nassienne.
Le présent avis tient lieu d'invitation.
Les orgues
Le mouvement en faveur de la reconstitu-
tion ou de la construction d'orgues nouvelles
se poursuit activement.
Jeudi prochain 9 décembre, à 17 heures
précises, sera inauguré l'orgue de l'église
Saint-J ean-Saint-Fro*- çois, rue Chariot, que
nous annoncions hier.
Des places ont été réservées aux membres
de la presse.
L * SEMAINE MUSICALE
ÇÇviïï" Diptyque mé-
et 1, tr 'au
Ige~ , ., gle vIncellt d'Indy ; « Quatre
ta 1 esd6 PhiliPpe Gaubert;
8 n, de Debussy, or-
V' de a??- Roger n Ducasse. - « La
ti '>ge" I)Ucasse. -« La
vit rnu,. ), de m Schniitt.
j::r~ ~t à eu" qui ne Se met nullement au
! V $ui°tent les pulsations
quel, es v'olents poussées de fiè-
! V%?ncert cha poussées de f1è-
tnt .qUe *>ir. Récitals. fes-
toues SOrtes se donnent
V5l»oai aUX mêmes heures
r î** ^Pr°gra^ mm?s' se disputent
teurs qui placent leurs
~4' .b~r SîJ^Ues Messus de$ d0u"
kTDa C ,a*ili»l
au-dessus des dou-
r'ef'a'0ni^Ue<> as-
ss emaine' par les as"
- tendances
» M- Utres ex un incontestable
:r ~~r~. tri, dé" es ,séances, - parfois trop
Vtr lt% Ollees aux intérêts clas-
^Uvre. ■
f'gure, au
IvV K : irid ^y< que i® ^té des Con-
ÏO cnté i A Méditerranéen
la^ a> un des Con-
S NîhS pHip °f?f!?rnière très grand soin.
rnière et le JOUT
017 a'r de oeuvre et le jour
écrnTt ?n 1905, il y a
ir trouvé16" En remon-
tin- , tr} trouverait des affinités
\^€ & S sans doute, en-
home cévenole
des MontaRnes. Le
'- ature § y observe ainsi
que le besoin d'unir et de confondre l'émo-
tion du cœur et le sentiment du pittoresque.
Chez Vincent d'Indy, le ferment de la
nature fait toujours un retour sur lui-même.
Il l'aime sincèrement, il la sent en poète,
mais ne s'absorbe pas en elle au point de
se laisser dominer par une contemplation
jexclusive. La méditation s'empare toujours
du musicien et se substitue peu à peu au
sensitif. Les formes des choses s'effacent
de son esprit et la méditation y prend vo-
lontiers un caractère grave, intime et reli-
gieux.
Ainsi en est-il du Jour d'Eté à la Monta-
gne. Tel apparaît, à son tour, le Diptyque
Méditerranéen, son frère spirituel, né sous
l'azur d'Agay alors que le précédent est
l'enfant des âpres Cévennes.
Le premier morceau de ce Diptyque,
Soleil matinal fait entendre, au début, des
fragments de thèmes plaqués sur une large
note tenue, qui cèdent à une mélodie lar-
gement chantée symbolisant le lever de l'as-
tre. Les cigales prennent part à cette fête
du jour et de la lumière. Des frottements
de notes en rythmes contrariés indiquent
leur joyeuse présence. De nouveaux motifs,
plus mouvementés, plus chaleureux sa-
luent l'apothéose du soleil.
Dans la seconde partie du Diptyque, So-
leil Vespéral, le musicien procède d'une
manière inverse. Les chants, exposés tout
d'abord dans un scintillement de sonorités,
se colorent peu à peu de tonalités plus som-
bres, comme s'ils étaient guettés par le lent
engourdissement des choses. Les instru-
ments adoucissent leurs timbres, estompent
leurs teintes et la pièce s'achève sur la
longue pédale entendue au début du Dip-
tyque.
La structure musicale de ce Diptyque
s'appuie donc sur d'incontestables données
de sentiments. Il n'y a pas ici conflit ou
divorce entre l'idée poétique et la logique
musicale Qui impose ici l'équilibre entre
les rythmes, les idées et les timbres. Les
oppositions et les attractions de tonalités
se font selon des "procédés chers au musi-
cien. Il en tire un parti vivant et puissant.
L'orchestration est colorée, savoureuse.
Elle est de la meilleure tradition du maî-
tre, de celle qui se retrouve dans les belles
pages de la Symphonie cévenole et de
FervaaI.
Philippe Gaubert conduisit ce Diptyque
en musicien attentif à faire valoir les plans
et soucieux de maintenir aux sonorités leur
harmonieux dosage. Ce fut parfait de soli-
dité. de couleur, grâce à la bonne entente,
à l'intelligence de l'orchestre et du chef.
Pour entendre d'autres œuvres inédites,
nous devons nous rendre au Châtelet où
se jouent de Philippe Gaubert, quatre bal-
lades composées sur des poèmes de Paul
Fort. Le musicien a commenté les textes
vibrants du poète dans un juste sentiment
de la mesure et de la couleur. Il dessine
avec netteté sa ligne mélodique et lui con.,
fie d'heureuses inflexions qui en précisent
et en accentuent le sens.
S'ils gagnent bataille a une allure légè-
rement archaïque qui convient au poème
se pare d'une mélancolie qui en relève la
saveur. Je lui accorde mes préférences. Le
Ciel est gai, c'est joli Mail fait contraste
avec la précédente mélodie. Son entrain,
ses traits de violon hauts et brillants, son
orchestration étoffée mais discrète, en font
une pièce charmante. M. Thill les chanta
avec assurance et goût. L'auteur à qui. en
l'occasion, M. Pierné avait cédé la baguet-
te, obtint un succès personnel fort vif.
Auparavant, M. Pierné avait lui-même
conduit La Tragédie de Salomé de Florent
Schmitt. Encore une œuvre troc rarement
citée parmi les fastes de nos ébats sympho-
niques auxquels elle ne fut pas primitive-
ment destinée.
C'est au Théâtre des Arts - sous la
direction de M. Rouché — que fut jouée,
en 1908, pour la première fois, la Tra-
gédie. Les Russes devaient, par la suite,
s'en emparer à l'occasion de leurs saisons.
L'Opéra l'a également accueillie. Au
cours de ces stages assez brefs, l'œuvre
montra de singulières qualités de résis-
tance. Dès le premier soir, elle se sentit à
l'aise sur le plateau et n'eut pas l'air de
quémander quelque adaptation artificielle.
Le sujet était dramatique et proposait des
épisodes qui se prêtaient au faste, au pa-
thétique. Souhaitons que cet éloignement
actuel du théâtre ne soit que passager et
que La Tragédie de Salomé retrouve sur la
scène les représentations auxquelles elle
peut prétendre.
A défaut de ce plaisir, réjouissons-nous,
pour le moment, qu'il nous soit donné de
goûter, au concert, les splendeurs de la
partition de Schmitt. Le calme trompeur
du Prélude nous conduit à l'éblouissant
scherzo que représente la Danse des Per-
les. C'est surtout dans la deuxième par-
tie, au milieu des enchantements malins,
des éclairs et de l'effroi, que se remar-
quent les dons dramatiques du musicien.
Ces oppositions heurtées, ces passages su-
bits de l'extrême douceur à la violence,
cette tension, souvent surhumaine, de la
musique, dénotent chez le compositeur au-
tre chose qu'un artiste expert en l'art de
choisir, d'assembler et de combiner les
sons. Schmitt atteint directement à la vé-
rité des choses et l'on s'étonne que ce
magnifique musicien n'ait pas encore con-
crétisé dans quelque pièce uniquement ré-
servée au théâtre lyrique les visions que
laisse transparaître une telle musique.
Les Concerts Colonne nous offraient, en
première audition: les Proses lyriques de
Debussy, orchestrées par M. Roger Du-
casse. Les Proses datent de cette période
où le musicien, habitué de Mallarmé, su-
bissait, pour la plus grande liberté de la
musique française, l'heureuse influence de
la Doésie de l'époque. Influence aisément
reconnaissable dans les quatre textes que
Debussy a lui-même écrits pour les mettre
en musique.
Debussy a-t-il songé à les orchestrer?
Existe-t-il des notes manuscrites où seraient
consignées des indications qui ont pu. servir
à M. Roger Ducasse? L'orchestration de
ces Proses n'était pas chose aisée. L'écueil
est double. Il faut, d'une part, suivre les
lignes onduleuses, changeantes et souples
du piano sans les alourdir, puis, ménager
la voix — qui chante parfois sur des notes
peu sonores — et lui donner toute liberté
pour que l'auditeur ne perde aucune syl-
labe. Mon impression est que ces deux con-
ditions n'ont pas toujours été remplies,
malgré le zèle pieux et la haute autorité
technique de M. Roger Ducasse. Mlle Bun-
let chanta les Proses lyriques avec une re-
marouable intelligence de la pensé debus-
syste et une sensibilité très pénétrante.
M. Pierné dIrigea ces ouvrages avec
beaucoup de chaleur et apporta un soin
particulièrement vigilant à une tâche dif-
ficile entre toutes. M. Beveridge Webster
joua le Concerto de Schumann non seule-
ment en technicien éprouvé, scrupuleuse-
ment respectueux du texte, mais en artiste
possédant une sensibilité et sachant com-
muniquer son émotion à son public.
Les Concerts Lamoureux avaient accor-
dé, hier, l'hospitalité à l'Opéra russe de
Paris qui, sous la direction de M. d'Agre-
neff, chef ardent et précis, présenta, dans
les meilleures conditions, Sadko, l'opéra
de Rimski-Korsakoff. Je ne reviendrai pas
sur cet ouvrage auquel f'ai consacré, il y
a un mois, d'abondants commentaires.
Le samedi, M. Paray conduisait, avec
une perfection de nuances et une éloquence
convaincante, des pages de Wagner et dé
Borodine. Les Murmures de la Forêt fu-
rent joués avec une souple musicalité,
et les Danser polovtsiennes bénéficièrent.
d'une vie rythmique et d'une vigueur re-
marquables.
Aux Concerts Pasdeloup, Beethoven a
les honneurs des programmes du samedi
et du dimanche. M. Rhené-Baton y dirigea
dans le meilleur esprit et avec l'autorité
que nous lui savons, Egmont et la Neuviè-
me Symphonie.
Paul L,e Flem.
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