Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-01-16
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 janvier 1932 16 janvier 1932
Description : 1932/01/16 (A26,N6936). 1932/01/16 (A26,N6936).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7650887x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/05/2015
JEAN DE ROVERA
Directeur
26# ANNEE. — N° 6.936
Une ample comédie aux cent actes divers
et dont la scène est l'univers..
,4LA FONTAINE.)
REDACTION ADMINISTRATION
ET PUBLICITE
146-150, avenue des Champs-Elysées
Téléphone: Elysées 88-81
, 3 mois S mois 1 an
Paris, Seine, Seine-et-Oifti et — — —
Seine et-Marne 20 t 80 1 10 1
Départements et Colonies 25 1 42 1 96 a
Etranger BelJ;:.que 88 1 70 » 140 »
Etranger Autres oays 60 1 100 * 200 »
Adresse té'égraptllque 1 COMŒDIA PARIS
Chèque Postal s 826-72 Paris
SAMEDI
: 16 JANVIER
1932
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groupées sous le no
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La nuit: Trud. 92.84
Prix de vente au n*
po„ur la Belgique
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Adresser la correspondance sans exception
à M. le directeur de « Comœdia 8
PARIS, SEINE ET S.-ET-O. : 25 CENTIMES
SAMEDI 16 JANVIER 1932
DEPARTEMENTS : 30 CENTIMES
Le Salon des Artistes Indépendants
proclamera l'inégalité des talents
Le dogme de l'Egalité est le grand
dogme du Salon des Indépendants.
Chacun pareil à tous dans l'exercice
des droits de l'exposant. Chacun à sa
place, à. son rang: Chacun venant à
l'appel de son nom placé au diction-
naire. Telle est la règle affirmée so-
lennellement et appliquée, avec seules
de légères entorses, année aDrès an-
née.
Entorses légères et faciles à défen-
dre lorsqu'on discute. Que, dans cette
répartition alphabétique, définitive-
ment adoptée semble-t-il,- et à tout
prendre aussi bonne qu'aucune autre,
les centres de panneaux soient tou-
jours occupés par les mêmes expo-
sants, nous, critiques, aurions tort de
nous plaindre, puisque, par avance.
nous allons vers un rythme connu.
Et puis, ne convient-il pas que ceux
oui peinent au service des Indépen-
dants: les membres du Comité, les
placeurs, leurs amis, reçoivent ré-
compense? L'Egalité en est peut-être
légèrement atteinte, mais si peu que
ce n'est pas la peine d'insister.
* Et voilà que — sont-ils comme
Paul sur la route de Damas? — les
Indépendants vont consacrer une
, grande inégalité. Car de quel autre
mot appeler la faveur concédée à
certains parmi leurs membres d'expo-
ser, non pas deux toiles ou deux sta-
tues comme tous autres et communs
sociétaires, mais dix, Quinze ou vingt
œuvres, en un ensemble représenta-
tif? Toute ironie mise à part, l'idée
est intelligente et on peut l'applaudir.
» Oui, le Salon qui va bientôt ouvrir
ses portes offrira au public cette at-
traction inégalitaire, d'un choix d'ar-
tistes célébrés comme supérieurs aux
autres et classés premiers, d'artistes
élus, comme les députés, au suffrage
universel, non pas, certes, au suffrage
de la nation, mais au vote des Indé-
pendants, d'artistes élus au premier
tour du scrutin et q-ui peut-être même
m ont pas obtenu les 40 p. 100 autour
de quoi bataillèrent, il y a quelques
semaines, nos honorables. Enfin, d'ar-
tistes élus à une majorité relative, car,
hélas! tout ici-bas est relatif, même
l'égalité.
Leurs noms? Je ne les sais pas
encore. Il y a, parmi eux, m'assure-
t-on, Mateo Hernandez, Charles Gué-
rin, les frères Martel. Tous sont choi-
sis comme les meilleurs d'une société,
où cependant il n'y a pas de meil-
leurs. On les place en tête d'une trou-
pe où chacun doit être au même rang.
On espère ainsi prouver au public
auelle sélection de talents peut-être
opérée dans un milieu dont les statuts
n'admettent aucun choix. On procla-
me l'Inégalité des mérites dans le
sanctuaire même de l'Egalité. Nul
doute que cet apparent paradoxe n'in-
téresse le public et ne vaille au Salon
de 1932 le grand succès que je lui
souhaite de tout cœur.
Par abnégation méritoire, les mem-
bres du Comité des Indépendants se
sont interdit toute candidature cette
année, la première année. Après, da-
me! on verra. Mais, pour respecter la
fiction égalitaire, il est entendu Que
chaaue indépendant aura son tour.
Les mandats ne sont pas renouvela-
bles, immédiatement du moins. Les
élus de cette année ne pourront être
réélus qu'après le passage de tous
autres. Ces privilégiés de la première
heure, sont-ils dix, vingt ou trente?
En tout cas, ils ne sont pas plus de
trente. On m'affirme qu'ils ne sont
que dix. Mais, si vous voulez bien,
comptons trente. Comme la Société
des Artistes Indépendants se réclame
de quelque trois mille sociétaires, il
en résulte que les lauréate de 1932
pourront réapparaître en. 2032.
D'ici là. ils connaîtront- tous, et
nous tous avec eux, la grande Egalité,
hélas! et c'est dans les musées que
l'on étudiera - du n-oins on neut le
soùhaiter — l'œuvre des élus de
1932 des sociétaires Indépendants.
,-" RENÉ-JEAN.
La vie publique -
LE CAS BRIAND
Mardi prochain, quand le nouveau ca-
binet Laval comparaîtra dc-rant la Cham-
bre, le président du_ Conseil aura à ré-
pondre à divers interpellateurs dont
MM. Léon Blum, ffrosMjid et Pierre Cot.
Mécontents de là composition au minis-
tère— encore que l'équipe gouvernemen-
tale n ait. été accrue d'aucune unité
MM. Léon Blum, Frossard et Pierre Cot
sont chargés par leurs groupes — ceux
de l'opposition — d'exprimer leur mé-
contentement à la tribune. Et ce mécon-
tentement provient moins de la mutation
de divers portefeuilles que de la retraite,
à leur sens injustifiée, de M. Aristide
Briand.
Dans les couloirs du Palais-Bourbon, on
est même allé jusqu'à prétendre qu'une
manifestation « spontanée » se ferait dès
l'ouverture de la séance sur le nom de
l'ex-ministre des Affaires, étrangères; ma-
nifestation d'enthousiasme et de regrets
qu'illustrerait la présence de M. Aristide
Briand dans 1 hemicycle. Les organisa-
teurs de cette « attraction » s'imaginent
qu'elle sera fort désagréable au président
du Conseil, alors qu'au contraire rien ne
saurait davantage faciliter sa tâche.
Ce n'est pas en effet M. Pierre Laval
Qui a demandé à M. Aristide Briand de
prendre des vacances d'ailleurs bien mé-
ritées, ce sont les médecins de M. Aris-
tide Briand, le professeur Vaquez en tête,
qui lui ont ordonné un repos absolu et
ainan définitif au moins prolongé. Si bien
que le président du Conseil est fondé à
répondre aux interpellateurs :
— Quand on a comme moi l'honneur
et la charge de diriger les affaires publi-
ques et quand on sait que l'avenir du
Pays, a la veille de conférences interna-
tionales d'une gravité exceptionnelle, dé-
pend pour une large part de l'activité
physique et intellectuelle du ministre des
Affaires étrangères, on a aussi, le devoir,
ai pénible qu'il soit, de se séparer d'un
collaborateur que son état de santé rend
indisponible.
Et je ne sais qui oserait protester contre
un tel langage qui est l'expression même
de la vérité.
A. DELPEYROU.
(Lire, en cinquième page, notre rubri-
que ; c Pour vos conversations du jour »).
A propos de « Peer Gynt »
Dans sa chronique quotidienne du
journal, notre éminent confrère M. An-
toine donne de curieuses précisions sur
le véritable Peer Gynt qui ne serait pas
un personnage imaginaire mais aurait
bel et bien existé. Voici ce que dit M.
Antoine :
« Peer Gynt, qui a longtemps passé
pour un personnage de pure fantaisie
poétique, a parfaitement vécu et on en
a trouvé des preuves irréfutables.
Même, son dernier arrière-petit-fils est
mort célibataire l'an passé, à un âge
très avancé. Dans un coin perdu de "la
Norvège, le Gudbrandsdal, se trouve
encore une ferme appelée aujourd'hui
Haagaa, qui, d'après un vieux docu-
ment, fut acquise en ,1740 par un couple
de paysans ayant un fils, Peder Olsen
Hage, qui fut tout simplement le héros
illustré par Ibsen. Peer, devenu orphe-
lin, dilapida le patrimoine qu'il avait
hérité le 14 avril 1763 — on est très pré-
cis là-dessus ; — il passait son temps
à courir les aventures au grand déses-
poir de sa mère, devenue le beau per-
sonnage de Aase dans le chef-d'œuvre.
Sa vie s'acheva dans la plus grande
misère ; on a retrouvé les papiers de !a
vente de ses hardes où figure le fameux
chapeau d'invisibilité célébré par Ib-
sen et vendu pour huit schillings avec
une vieille casquette. Tout cela est dé-
sormais probant et historique. »
Montmartroises
La crise ministérielle
et la crise tout court
Ceux qui n'entendent rien à la politi-
que, ou peut-être les seuls qui y compren-
nent quelque chose, sont forcés de faire
cetjte réflexion en regardant le' tableau de
la composition du nouveau cabinet La.-!
val : à quoi servaient MM.. Cathala et
Fould jusqu'ici?
Ils' étaient, le premier, sous-secrétaire
a 1 Intérieur ; le second, sous-secrétaire à
l'Agriculture. Les voici tout d'un coup
promus ministres et sans sous-secrétaire
pour les aider.
Hier, ils aidaient deux ministres qui,
probablement. les valent et peut-être les
dépassent : M. Lavai ici; M. Tardieu là;
aujourd'hui, non seulement ces deuxième
zone montent en première, mais ils se
passeront du concours précieux qu' eux-
mêmes apportaient à leur « patron ».
Il y a longtemps que le Français moyen
ne s'étonne plus de la facilité avec la-
quelle nos ministrables s'adaptent à tous
les ministères, passent de l'Intérieur à
l'Agriculture, de l'Agriculture à la Guerre,
te) Tardieu, ou de la Prévoyance sociale
à l'Intérieur, de l'Intérieur aux Affaires
étrangères, tel Laval. « Sera-t-il dieu, ta-
ble ou cuvette? » s'interrogeait le sculp-
teur de la Fable.
L'interchangeabilité — ou, si vous ai-
mez mieux cette orthographe : l'inter-
changé-habileté — de nos ministres est
proverbiale ; leur aptatoutisme est une
qualité de l'état de parlementaire.
Mais à quoi bon tant de sous-secrétai-
res puisqu'on s'en passe, le cas échéant.
si aisément?
J'ai l'impression qu'avec dix chevaux
bien attelés : un auvergnat, un perche-
ron, un boulonnais, un camarguais, un
tarbais et" peut-être, un arabe (ou un che-
val corse), on pourrait bien conduire le
char de la République. Restreignons les
frais !
Jean BASTIA.
Tribunaux
c.
La Cour reconnaît les droits
de la Critique littéraire
On se souvient que l'héritière de
George Sand avait été choquée par un
article paru dans L'Opinion, en 1927,
sous la signature de M. Jacques Bou-
lenger, et concernant les amours de
George Sand.
Estimant que la mémoire de la fem-
me-écrivain'était diffamée, l'héritière
réclama 10.000 francs de dommages-in-
térêts à M. Jacques Boulenger.
Le tribunal civil rejeta la requête de
l'héritière de George Sand. La Cour,
devant qui il avait été fait appel de ce
jugement, vient, sous la présidence de
M. Eugène Dreyfus, de rendre un arrêt
dans le même sens, avec des attendus
intéressants 'qui ne contestent pas les
droits les plus larges de la critique lit-
téraire. Voici les principaux attendus:
La vie sentimentale de George Sand
(l fait l'objet dans le passé d'études
nombreuses et détaillées, que M. Jac-
Ques Boulenger a su utiliser en les con-
trôlant à l'aide de la correspondance
échangée entre George Sand et Buloz.
Que M. Jacques Boulenger n'a pas
dépassé son droit de critique en présen-
tant George Sand comme ayant eu de
nombreux amants alors qu'il est certain
aue celle-ci passait de l'un à l'autre,
sans se soucier de l'opinion publique.
Me Henri Coulon avait plaidé pour
l'héritière de George Sand et Me Mau-
rice Garçon — de qui la thèse fut adop-
tée par la Cour — a soutenu les droits
de la défense et de M. Jacques Bou-
lenger.— G. D,
- BEAUTE DES ARLESIENNES 7 - -,
1 L
« EN ENTRANT A L'EGLISE » par Léo Lelée
Le peintre Léo Lelée
expose à Cannes
de jolies Artésiennes
Cannes, 15. janvier.
(D'un corespondant.)
Aujourd'hui s'est ouverte à Cannes
une exposition du peintre, lithographe
et dessinateur, Léo Lelée.
M. Léo Lelée n'est pas un inconnu
pour les Cannois qui savent le succès
de son beau décor pour L'Arlésienne à
l'Odéon, et le succès de sa récente ex-
position à Marseille.
Les œuvres nouvelles qu il présente
à Cannes ne' seront certainement pas
moins goûtées, notre ville étant parti-
culièrement apte à apprécier ses toiles
et ses dessins pleins de charme et de
nervosité, d'adresse et de sentiment, et
surtout de fraîcheur. Les Arlésiennes
forment le plus exquis leimotiv de
l'ensemble de l'exposition. Elles sont
toujours vêtues de leur costume tradi-
tionnel si. seyant, drapées dans leurs
amples châles qui accusent la pureté
de leurs lignes et gardent dans les atti-
tudes les plus variées une noblesse et
une race vraiment de Provence.
Leurs délicates silhouettes, peintes
avec des tons clairs fort doux à l'œil
sans fioritures inutiles, peuplent des
paysages caractéristiques, les rues
ioveuses et ensoleillées, les cours des
beaux mas, les oliveraies piquées da
CVDrès. Une vitalité les anime et, jeu-
nes ou vieilles, gardent une dignité
particulière. séduisante à l'extrême.
Tout ce qu'Arles et le pays d'Arles
ont de plus agréable à voir est résumé
à l'exDosition de M. Léo Lelée. avec
une vérité qu'il est rare de traduire en
se servant de moyens aussi simples.
Nul doute que Cannes ne soit conquise
Dar cette vérité. — G. H.
N 0 8 ÉCHOS
L
a réception du général Weygand
par M. Cambon a été fixée, en
principe, au jeudi 41 avril.
M. Pierre Benoit sera accueilli le
mois suivant par M. Henri de Régnier.
u
ne baleine naviguait. :
Des pêcheurs bretons, qui
avaient poussé vers le nord, ont ren-
contré, l'autre jour, une énorme balei-
ne. En vain essayèrent-ils de la cap-
turer. Le monstre, en plongeant,
faillit mente faire chavirer;, leur. ba-
teau. Il emporta, du reste, le filet des
pauvres diables, dont la pêche, de ce
fait, fut plus que compromise.
Retrouvera-t-on la baleine? Elle
reçut, en tout cas, un harpon aUQuel
se trouvait attaché un. Detit drapeau
et. le garda- i:
Ceci ne va-t-il pas créer un inci-
dent diplomatique?
A qui cette baleine non capturée-
mais munie d'un pavois?
B
adages.
Cet aimable Parisien, qui fit
un long séjour dans le sud de l'Egyp-
te, a rapporté de là-bas quelques do-
cuments archéologiques qu'il croit in-
téressants.
Il n'a pas rapporté que cela. Il a
aussi acheté un bourricot pour son
petit garçon, un délicieux et turbulent
bourricot qu'il trouvait rigolo tout
plein, le voyant passer chaque iour
devant son hôtel.
Mais, comme ce bourricot était con-
duit par un brave nègre, notre Pari-
sien a aussi ramené le noir.
Ce n'est pas tout. Ce noir était
en puissance de femme, son maître
a emmenée aussi cette femme, dont
il Jo, fait sa cuisinière.
Ce n'est pas tout encore. Ce Pa-
risien était veuf. Il voulait une ma-
man pour son enfant. Il a aussi ra-
menée une ravissante Egyptienne
qu'il vient d'épouser.
Entre nous'
--.
Contre les fausses nouvelles
La conférence des bureaux de presse,
réunie dans la capitale du Danemark.
a adoùté un ordre du jour réclamant des
mesures contre la diffusion des fausses
nouvelles. <
Voilà qui est grave. Si ces mesures
étaient jamais appliquées, il y a des'
journaux qui n' y survivraient pas.
Et quel est le journal qui pourrait-se
flatter de n'avoir ; jamais annoncé une
fausse nouvelle ?
le suppose au surplus qu'il y aurait
■J'abbrft a résoudre la question de bonne
foi.
Car il y a les fausses nouvelles aux-
quelles les journaux se laissent prendre
par trop de confiance dans la source
d'où elles émanent, et celles que des
journaux peuvent soit fabriquer de tou-
tes pièces, soit accepter, en sachant
qu'eues sont fausses, pour servir tels ou
tels intérêts. ,.
La preuve de la mauvaise foi ou de
la complicité du journal sera sans doute
toujours très difficile à faire.
Quant aux fausses nouvelles qui ne,
peuvent avoir aucun effet fâcheux, il
faut les accepter avec philosophie. Ma-
gnard, quand d dirigeait le Figaro, di-
sait : « Vous annoncez une nouvelle
fausse : ça fait une information; le len-
demain, vous .publiez un démenti : ça
fait deux informations. »
Je causais avant-hier, avec un mi-
nistre, des plus intelligents et des plus
actifs, contre lequel, en ce moment, un
journal fait une campagne en règle.
« Que voulez-vous que je fasse ? me
disait-il. Tous les faits qu'on allègue
contre moi sont faux. Je ne peux pas le&
démentir au jour le jour. On n'en fini-
rait plus. Alors je laisse dire. Ce sont
les mœurs qUe nous a faites la liberié
de la presse. Il faut prendre son parti
des abus qu'entraîne cette liberté. »
La conférence des; bureaux de presse
aura travaillé pour rien. Elle n'aboutira
il aucun résultat.
Quant à l'immense majorité des lec-
teurs des journaux, peu leur importe que
les nouvelles qu'on leur donne soient
vraies ou fausses : il leur suffit qu'elles
soient intéressantes, et c'est ce que vou-
lait dire Magnard:
, Jules VÉRAN.
LIRE DANS LA PAGE 3:
Lettre de Londres
L'Exposition d'art français
I par M. L. BORGEX
A
némie !
Un médecin parisien recevait
en novembre dernier la visite d un
couple. La jeune femme assurait être
atteinte d'anémie.
— Ne croyez-vous pas, docteur,
que le changement d'air pourrait me
faire du bien?
— Assurément, répondit le méde-
cin, ayant envie d'ajouter: comme à
tout le monde'
Cependant, le mari arguait de la
difficulté qu'il avait de s'absenter de
Paris, où le retenaient ses affaires,
au'il n'était pas l'heure de négliger.
- Eh bien! mon pauvre ami, dit
la femme, nous nous résignerons;: je
partirai seule. V
— Malade? Tu n'y penses pas.
— Puisqu'il faut que je parte :
N'est-ce pas, docteur? Vous n'osez
pas-le dire. mais vous êtes de cet.
avis.
Le médecin allait répliquer que
non. lorsque le mari déclara :
— Soit! Je me résignerai.
Il est arrivé que le médecin dut
lui-même Drendre du renos. Il en oro-
fita pour aller passer les vacances du
jour de l'an en Italie.
Il visitait Venise quand, sur le ca-
nal de la Giudecca, il croisa une gon-
dole en laQuelle se prélassaient deux
amants. /:'
En la femme il reconnut sa cliente
« anémique ».
U
n vrai cabot.
Ce cabot-ci n'est pas un chien,
mais un aimable porc, un joli cochon
tout rose, qui joue dans la grande
revue, que l'on pomponne, que l'on
poudrederize et qui, au début du
spectacle, n'était qu'un porcinet et est
devenu un gros et gras comédien.
A ses débuts, il vociférait, protestait.
Aujourd'hui, il raffole d'être en scène
et quand sa scène est finie, il court
par les coulisses, passe derrière le
décor et. revient prendre sa place,
côté jardin, attendant dans l'espoir de
rentrer de nouveau en scène. Peut-
on rêver plus véritable cabot?
Une des vedettes de la maison disait
l'autre soir :
— Il nous rend des points à tous!
HORATIO.
(Lire la suite en troisième page)
« HECTOR » AU SPECTACLE DES ESCHOLIERS (Théâtre de la Madeleine)
Au milieu^ Blanche Monlel ; tout au bout, à dtoitç* Escande
1 • ighoto Q.-L, Magnel frères.).
La souscription de "Commdia Il
pour
les Enfants du Spectacle
Notre souscription a vu hier grossir
ses listes et s'établir aujourd'hui de la
sorte :
M. Mario Roustan, ministre
de l'Instruction publique
et des Beaux-Arts. 500 fr.
M. Jean de Rovéra, direc-
teur de Comœdia 1.000 »
M. Yves de Beaurepaire,
président du Conseil d'ad-
ministration de Comœdia 1.000 »
M. Jean Bichelberger, ad..
ministrateur de Comœdia 500 »
Le Conseil d'administration
de Comoedia 1.000 »
Mme. Marcelle Chantai. 1.000 »
Société des Films Osso. 500 »
M. Gaston Manuel. 200 »
Mme Langton 1.000 »
Mlle Bretty 100 »
Mme Gabrielle du Mesnil. 50 »
Cercle de la Marionnette,
Robert Desarthis, premier
versement 100 »
M. Grünebaum-Ball"n., 50 »
Anr;>nyme ., 50 »
Jean Mercanton 150 »
M. Gustave Quinson 500 »
Mlle Jane Renouardt. 200 »
Journée des Artistes 1.000 »
MM. Vandal et Delac 300 »
M. Emile Baës 200 »
Chambre syndicale de la u
Cinématographie française 300 »
M. Robert Trébor, directeur -
des théâtres de la Made-
laine et Michel 400 »
Mme Vve Bichelberger. 100 »
Docteur Lacapère .:., 100 »
Mme Hertz ÏOO »
Union des Artistes. çoo »
M; Pierre Humble Dr Th. -
du Petit-Monde 100 »
M. Maurice Petsche, s.-s.
Etat aux Beaux-Arts. 200 »
Mme Massot, attachée au
sous-seciétariat d'Etat.. 50 »
Mme Rachel Leurquin-Baës 100 »
M. Francis Salait. 200 »
M. Pierre Lambert. 50, »
Association des Comédiens
anciens Combattants 500 »
M. Louis Maurel 50 »
Mme Lottie Yorslca 300 »
Mlle Alice Gentil 200 »
L'Union des Arts (fondation
Rachel-Bôyer) 500 »
M. Pachot, commissaire aux
Délégations judiciaires 100 »
Mme Georges Eiser 100 »
M. Victor Boucher 500 »
Mme Raquel Meller 200 »
Anonyme 300 »
Mlle Josiane Lacaille 50 »
Mlle Alice Dufrêne 100 »
MM. Durand Villette et -
Pioche 100 »
Association de Secours mu-
tuels, artistes dramati-
ques (Fond Tàylor) 500 »
Mme Cécile Sorel 300 »
M. Max Fischer 100. »
La Direction du Théâtre
de l'Odéon 500 »
Association des Administra-
teurs de théâtre 100 »
M. Gustave Charpentier.. 500 »
Théâtre des Variétés 250 »
-M Max Maurey 250 »
M. Fernand Rooman 200 »
René Rocher, directeur du
Théâtre Antoine. 200 »
Poupoute Chariot 100 »
Automobile Club des Artis-
tes 300 »
M. Le Fraper, directeur du
Courrier cinématographi-
que 100 »
Compagnie cinématographi-
que Canadienne. M. Ro-
bert Hurel $ 50. 1.025 »
Olympe Bradna et la Boî-
te à Toujoux 1.000 »
Mlle Diana 100 »
M. André Régis 50 »
MM. Vandal et Delac.- 200 »
M. Yves Mirande. 500 »
M. Leredu, sénateur. 500 »
Mme Marie Kaiff. 50 »
M. G. Pasquet., 30 »
Mme Régina Camier. 100 » (
Mlle Antonine Meunier.. 50 »
MM. G.-L. Manuel frères.. 200 »
M. Benoît-Léon Deutsch.. 100 »
Le Théâtre des Nouveautés 100 »
Le Théâtre Saint-Georges 100 »
Total. 21.505 fr.
Merci à tous nos amis lecteurs.
Leurs souscriptions nous apportent la
preuve de leur sympathie envers une
école bien digne d'être aidée, celle où
les a petits » du spectacle s'instruisent
et où durant leur séjour la Société
Protectrice de l'Enfance au Spectacle
leur prodigue ses soins.
La souscription reste ouverte. Tou-
tes les oboles, même les plus modestes,
sont reçues affectueusement.
Un vol d'avion
dans une pièce de théâtre
Pour surprenante qu'elle soit, la nou-
velle suivante n'en est pas moins vraie.
Cet été, dans un théâtre de plein air du
Midi, une pièce, mise en scène par
M. Pierre Aldebert, va utiliser les
avions. L'œuvre dont on ne peut encore
dévoiler le titre est mi-antique mi-mo-
derne. Dans le théâtre des anciens
grecs, les dieux arrivaient sur la scène
dans un char qui descendait du ciel à
l'aide de poulies. Cette fois, c'est un
avion qui amènera en plein vol Jupiter,
Vulcain, Neptune, Pluton, Vénus et
Minerve. On ne peut pas dire que M.
Aldebert ne soit pas un metteur en scè-
ne audacieux. L'aviation au service de
la mythologie et de l'art dramatique,
voilà du modernisme !
Une conférence en Sorbonne
par le professeur Piccard
M. Auguste Piccard, professeur à
l'Université de Bruxelles, fera, le lundi
15 février, à la Sorbonne, à 21 heures,
une conférence sur le sujet suivant:
« Une. journée dans la stratosphère »
(avec .projections).
Théâtre de la Madeleine
Spectacle des Escholiers
*«,«-« %«
« HECTOR »
pièce en trois actes
de M. Henri Decoin
Les Escholiers ont eu une fois do
plus la main heureuse en" montant la
pièce de M. Henri Decoin, qui n'eût
pas été indigne d'être représentée sur
un théâtre régulier. Mais ceux-ci
veulent plus que jamais, depuis la
« crise », des spectacles gais, et on
ne peut dire que Hector soit une pièce
comique.
M. Decoin a eu le mérite de s'at-
taquer à un sujet vrai, dont l'actua-
lité, du reste, eût été plus pressante
il y a sept ou huit ans qu'aujourd'hui..
Il s'agit de la situation difficile ,fa:te
à certains combattants au lendemain
de la guerre, à l'un de ceux oui fu-
rent des « héros » et que J'im. paya
très vite d'ingratitude et d'oubli. Après
avoir été des vainqueurs admirés,
adulés, Us ne sont plus aujourd'hui
que des vaincus, humiliés, désaxés,,
pleins d'amerturre, et qui ne trouvent
plus leur place. Un tel sujet prêtait
à des déclamations, à de l'éloquence.
Mais c'est là un ton qu'on ne supporte
pas, et M. Decoin s'en est bien gardé.
Sa satire est mesurée, indirecte, et
s'exprime seulement par quelques
mots cinglants, par deux ou trois mou-
vements d'irritation, de révolte de son
héros, jusqu'au moment où, atteint
dans ses sentiments les plus profonds,
il est saisi d'une sorte d'égarement
pathétique. Il a eu l'art, d'autre rart,
de placer l'action de sa pièce dans un
milieu et dans une situation pittorcs-
Blanche Montel et Escande
(Photo G.-L. Manuel frères.)
ques qui eai augmentent l'attrait scé-
nique. Bref, en dépit, de quelques
faiblesses — surtout 'dans l'intrigue
amoureuse — .c'est là un excellent <
début de théâtre, et M, Decoin, jour-
naliste-et scénariste, .va ajouter une
corder son arc, en devenant un au-
teur dramatique qu'on applaudira sans
doute un jour sur le Boulevard. Mme
Blanche Monte!, qui .vient de créer
son Hector, sera cour lui l'Androma-
que dévouée.
Premier décor : un contrôle de
théâtre. Deux hommes en habit, dans
h boîte à sel. Henri et Hector, deux,
anciens combattants qui ont trouvé
acres la guerre une situation modes-
te, et qui, le soir venu, gagnent,
comme contrôleurs, un supplément
de ressources.. Hector a eu de nom-
breuses citations, la médaille mili-
taire, la Légion d'honneur'; son corps
porte encore les traces de ses bles-
sures, et il garde même un éclat
d'obus. Il aurait droit au respect de
tous, mais l'administrateur du théâ-
tre, un jeune homme, le traite avec
sécheresse et insolence parce qu'il
M. Henri Decoin
auteur de Hector.
(Vu par Georges Bastia.)'
est arrivé un peu en retard. La guer-
re, est-ce que ça compte-encore ?
Hector est obligé de dévH^jr les af-
fronts. Mais, au lieu i41'établir sa
feuille de recettes, il/Sconte à son
ami Henri une histoire curieuse : tous
lés matins, à sept heures, il rencon-
tre, dans la rue, dans le quartier Mon-
ceau,. une jeune fille, cachée sous un
grand chapeau; il l'a suivi sans oser
l'aborder; elle fait toujours la même
route, puis disparaît dans un immeu-
ble. Elle est jolie, il s'est épris d'elle,
mais qu'est au juste cette inconnue?
Ce mystère le trouble. Soudain, il
pousse un cri; il vient de l'apercevoir
dans le couloir. Elle paraît au con-
trôle un instant. Elle est en grande
toilette. Est-ce bien elle? Ce serait
étrange, mais la ressemblance est si
frappante!. Hector, au comble de
l'exaltation, veut en avoir le cœur
Directeur
26# ANNEE. — N° 6.936
Une ample comédie aux cent actes divers
et dont la scène est l'univers..
,4LA FONTAINE.)
REDACTION ADMINISTRATION
ET PUBLICITE
146-150, avenue des Champs-Elysées
Téléphone: Elysées 88-81
, 3 mois S mois 1 an
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Départements et Colonies 25 1 42 1 96 a
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Chèque Postal s 826-72 Paris
SAMEDI
: 16 JANVIER
1932
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à M. le directeur de « Comœdia 8
PARIS, SEINE ET S.-ET-O. : 25 CENTIMES
SAMEDI 16 JANVIER 1932
DEPARTEMENTS : 30 CENTIMES
Le Salon des Artistes Indépendants
proclamera l'inégalité des talents
Le dogme de l'Egalité est le grand
dogme du Salon des Indépendants.
Chacun pareil à tous dans l'exercice
des droits de l'exposant. Chacun à sa
place, à. son rang: Chacun venant à
l'appel de son nom placé au diction-
naire. Telle est la règle affirmée so-
lennellement et appliquée, avec seules
de légères entorses, année aDrès an-
née.
Entorses légères et faciles à défen-
dre lorsqu'on discute. Que, dans cette
répartition alphabétique, définitive-
ment adoptée semble-t-il,- et à tout
prendre aussi bonne qu'aucune autre,
les centres de panneaux soient tou-
jours occupés par les mêmes expo-
sants, nous, critiques, aurions tort de
nous plaindre, puisque, par avance.
nous allons vers un rythme connu.
Et puis, ne convient-il pas que ceux
oui peinent au service des Indépen-
dants: les membres du Comité, les
placeurs, leurs amis, reçoivent ré-
compense? L'Egalité en est peut-être
légèrement atteinte, mais si peu que
ce n'est pas la peine d'insister.
* Et voilà que — sont-ils comme
Paul sur la route de Damas? — les
Indépendants vont consacrer une
, grande inégalité. Car de quel autre
mot appeler la faveur concédée à
certains parmi leurs membres d'expo-
ser, non pas deux toiles ou deux sta-
tues comme tous autres et communs
sociétaires, mais dix, Quinze ou vingt
œuvres, en un ensemble représenta-
tif? Toute ironie mise à part, l'idée
est intelligente et on peut l'applaudir.
» Oui, le Salon qui va bientôt ouvrir
ses portes offrira au public cette at-
traction inégalitaire, d'un choix d'ar-
tistes célébrés comme supérieurs aux
autres et classés premiers, d'artistes
élus, comme les députés, au suffrage
universel, non pas, certes, au suffrage
de la nation, mais au vote des Indé-
pendants, d'artistes élus au premier
tour du scrutin et q-ui peut-être même
m ont pas obtenu les 40 p. 100 autour
de quoi bataillèrent, il y a quelques
semaines, nos honorables. Enfin, d'ar-
tistes élus à une majorité relative, car,
hélas! tout ici-bas est relatif, même
l'égalité.
Leurs noms? Je ne les sais pas
encore. Il y a, parmi eux, m'assure-
t-on, Mateo Hernandez, Charles Gué-
rin, les frères Martel. Tous sont choi-
sis comme les meilleurs d'une société,
où cependant il n'y a pas de meil-
leurs. On les place en tête d'une trou-
pe où chacun doit être au même rang.
On espère ainsi prouver au public
auelle sélection de talents peut-être
opérée dans un milieu dont les statuts
n'admettent aucun choix. On procla-
me l'Inégalité des mérites dans le
sanctuaire même de l'Egalité. Nul
doute que cet apparent paradoxe n'in-
téresse le public et ne vaille au Salon
de 1932 le grand succès que je lui
souhaite de tout cœur.
Par abnégation méritoire, les mem-
bres du Comité des Indépendants se
sont interdit toute candidature cette
année, la première année. Après, da-
me! on verra. Mais, pour respecter la
fiction égalitaire, il est entendu Que
chaaue indépendant aura son tour.
Les mandats ne sont pas renouvela-
bles, immédiatement du moins. Les
élus de cette année ne pourront être
réélus qu'après le passage de tous
autres. Ces privilégiés de la première
heure, sont-ils dix, vingt ou trente?
En tout cas, ils ne sont pas plus de
trente. On m'affirme qu'ils ne sont
que dix. Mais, si vous voulez bien,
comptons trente. Comme la Société
des Artistes Indépendants se réclame
de quelque trois mille sociétaires, il
en résulte que les lauréate de 1932
pourront réapparaître en. 2032.
D'ici là. ils connaîtront- tous, et
nous tous avec eux, la grande Egalité,
hélas! et c'est dans les musées que
l'on étudiera - du n-oins on neut le
soùhaiter — l'œuvre des élus de
1932 des sociétaires Indépendants.
,-" RENÉ-JEAN.
La vie publique -
LE CAS BRIAND
Mardi prochain, quand le nouveau ca-
binet Laval comparaîtra dc-rant la Cham-
bre, le président du_ Conseil aura à ré-
pondre à divers interpellateurs dont
MM. Léon Blum, ffrosMjid et Pierre Cot.
Mécontents de là composition au minis-
tère— encore que l'équipe gouvernemen-
tale n ait. été accrue d'aucune unité
MM. Léon Blum, Frossard et Pierre Cot
sont chargés par leurs groupes — ceux
de l'opposition — d'exprimer leur mé-
contentement à la tribune. Et ce mécon-
tentement provient moins de la mutation
de divers portefeuilles que de la retraite,
à leur sens injustifiée, de M. Aristide
Briand.
Dans les couloirs du Palais-Bourbon, on
est même allé jusqu'à prétendre qu'une
manifestation « spontanée » se ferait dès
l'ouverture de la séance sur le nom de
l'ex-ministre des Affaires, étrangères; ma-
nifestation d'enthousiasme et de regrets
qu'illustrerait la présence de M. Aristide
Briand dans 1 hemicycle. Les organisa-
teurs de cette « attraction » s'imaginent
qu'elle sera fort désagréable au président
du Conseil, alors qu'au contraire rien ne
saurait davantage faciliter sa tâche.
Ce n'est pas en effet M. Pierre Laval
Qui a demandé à M. Aristide Briand de
prendre des vacances d'ailleurs bien mé-
ritées, ce sont les médecins de M. Aris-
tide Briand, le professeur Vaquez en tête,
qui lui ont ordonné un repos absolu et
ainan définitif au moins prolongé. Si bien
que le président du Conseil est fondé à
répondre aux interpellateurs :
— Quand on a comme moi l'honneur
et la charge de diriger les affaires publi-
ques et quand on sait que l'avenir du
Pays, a la veille de conférences interna-
tionales d'une gravité exceptionnelle, dé-
pend pour une large part de l'activité
physique et intellectuelle du ministre des
Affaires étrangères, on a aussi, le devoir,
ai pénible qu'il soit, de se séparer d'un
collaborateur que son état de santé rend
indisponible.
Et je ne sais qui oserait protester contre
un tel langage qui est l'expression même
de la vérité.
A. DELPEYROU.
(Lire, en cinquième page, notre rubri-
que ; c Pour vos conversations du jour »).
A propos de « Peer Gynt »
Dans sa chronique quotidienne du
journal, notre éminent confrère M. An-
toine donne de curieuses précisions sur
le véritable Peer Gynt qui ne serait pas
un personnage imaginaire mais aurait
bel et bien existé. Voici ce que dit M.
Antoine :
« Peer Gynt, qui a longtemps passé
pour un personnage de pure fantaisie
poétique, a parfaitement vécu et on en
a trouvé des preuves irréfutables.
Même, son dernier arrière-petit-fils est
mort célibataire l'an passé, à un âge
très avancé. Dans un coin perdu de "la
Norvège, le Gudbrandsdal, se trouve
encore une ferme appelée aujourd'hui
Haagaa, qui, d'après un vieux docu-
ment, fut acquise en ,1740 par un couple
de paysans ayant un fils, Peder Olsen
Hage, qui fut tout simplement le héros
illustré par Ibsen. Peer, devenu orphe-
lin, dilapida le patrimoine qu'il avait
hérité le 14 avril 1763 — on est très pré-
cis là-dessus ; — il passait son temps
à courir les aventures au grand déses-
poir de sa mère, devenue le beau per-
sonnage de Aase dans le chef-d'œuvre.
Sa vie s'acheva dans la plus grande
misère ; on a retrouvé les papiers de !a
vente de ses hardes où figure le fameux
chapeau d'invisibilité célébré par Ib-
sen et vendu pour huit schillings avec
une vieille casquette. Tout cela est dé-
sormais probant et historique. »
Montmartroises
La crise ministérielle
et la crise tout court
Ceux qui n'entendent rien à la politi-
que, ou peut-être les seuls qui y compren-
nent quelque chose, sont forcés de faire
cetjte réflexion en regardant le' tableau de
la composition du nouveau cabinet La.-!
val : à quoi servaient MM.. Cathala et
Fould jusqu'ici?
Ils' étaient, le premier, sous-secrétaire
a 1 Intérieur ; le second, sous-secrétaire à
l'Agriculture. Les voici tout d'un coup
promus ministres et sans sous-secrétaire
pour les aider.
Hier, ils aidaient deux ministres qui,
probablement. les valent et peut-être les
dépassent : M. Lavai ici; M. Tardieu là;
aujourd'hui, non seulement ces deuxième
zone montent en première, mais ils se
passeront du concours précieux qu' eux-
mêmes apportaient à leur « patron ».
Il y a longtemps que le Français moyen
ne s'étonne plus de la facilité avec la-
quelle nos ministrables s'adaptent à tous
les ministères, passent de l'Intérieur à
l'Agriculture, de l'Agriculture à la Guerre,
te) Tardieu, ou de la Prévoyance sociale
à l'Intérieur, de l'Intérieur aux Affaires
étrangères, tel Laval. « Sera-t-il dieu, ta-
ble ou cuvette? » s'interrogeait le sculp-
teur de la Fable.
L'interchangeabilité — ou, si vous ai-
mez mieux cette orthographe : l'inter-
changé-habileté — de nos ministres est
proverbiale ; leur aptatoutisme est une
qualité de l'état de parlementaire.
Mais à quoi bon tant de sous-secrétai-
res puisqu'on s'en passe, le cas échéant.
si aisément?
J'ai l'impression qu'avec dix chevaux
bien attelés : un auvergnat, un perche-
ron, un boulonnais, un camarguais, un
tarbais et" peut-être, un arabe (ou un che-
val corse), on pourrait bien conduire le
char de la République. Restreignons les
frais !
Jean BASTIA.
Tribunaux
c.
La Cour reconnaît les droits
de la Critique littéraire
On se souvient que l'héritière de
George Sand avait été choquée par un
article paru dans L'Opinion, en 1927,
sous la signature de M. Jacques Bou-
lenger, et concernant les amours de
George Sand.
Estimant que la mémoire de la fem-
me-écrivain'était diffamée, l'héritière
réclama 10.000 francs de dommages-in-
térêts à M. Jacques Boulenger.
Le tribunal civil rejeta la requête de
l'héritière de George Sand. La Cour,
devant qui il avait été fait appel de ce
jugement, vient, sous la présidence de
M. Eugène Dreyfus, de rendre un arrêt
dans le même sens, avec des attendus
intéressants 'qui ne contestent pas les
droits les plus larges de la critique lit-
téraire. Voici les principaux attendus:
La vie sentimentale de George Sand
(l fait l'objet dans le passé d'études
nombreuses et détaillées, que M. Jac-
Ques Boulenger a su utiliser en les con-
trôlant à l'aide de la correspondance
échangée entre George Sand et Buloz.
Que M. Jacques Boulenger n'a pas
dépassé son droit de critique en présen-
tant George Sand comme ayant eu de
nombreux amants alors qu'il est certain
aue celle-ci passait de l'un à l'autre,
sans se soucier de l'opinion publique.
Me Henri Coulon avait plaidé pour
l'héritière de George Sand et Me Mau-
rice Garçon — de qui la thèse fut adop-
tée par la Cour — a soutenu les droits
de la défense et de M. Jacques Bou-
lenger.— G. D,
- BEAUTE DES ARLESIENNES 7 - -,
1 L
« EN ENTRANT A L'EGLISE » par Léo Lelée
Le peintre Léo Lelée
expose à Cannes
de jolies Artésiennes
Cannes, 15. janvier.
(D'un corespondant.)
Aujourd'hui s'est ouverte à Cannes
une exposition du peintre, lithographe
et dessinateur, Léo Lelée.
M. Léo Lelée n'est pas un inconnu
pour les Cannois qui savent le succès
de son beau décor pour L'Arlésienne à
l'Odéon, et le succès de sa récente ex-
position à Marseille.
Les œuvres nouvelles qu il présente
à Cannes ne' seront certainement pas
moins goûtées, notre ville étant parti-
culièrement apte à apprécier ses toiles
et ses dessins pleins de charme et de
nervosité, d'adresse et de sentiment, et
surtout de fraîcheur. Les Arlésiennes
forment le plus exquis leimotiv de
l'ensemble de l'exposition. Elles sont
toujours vêtues de leur costume tradi-
tionnel si. seyant, drapées dans leurs
amples châles qui accusent la pureté
de leurs lignes et gardent dans les atti-
tudes les plus variées une noblesse et
une race vraiment de Provence.
Leurs délicates silhouettes, peintes
avec des tons clairs fort doux à l'œil
sans fioritures inutiles, peuplent des
paysages caractéristiques, les rues
ioveuses et ensoleillées, les cours des
beaux mas, les oliveraies piquées da
CVDrès. Une vitalité les anime et, jeu-
nes ou vieilles, gardent une dignité
particulière. séduisante à l'extrême.
Tout ce qu'Arles et le pays d'Arles
ont de plus agréable à voir est résumé
à l'exDosition de M. Léo Lelée. avec
une vérité qu'il est rare de traduire en
se servant de moyens aussi simples.
Nul doute que Cannes ne soit conquise
Dar cette vérité. — G. H.
N 0 8 ÉCHOS
L
a réception du général Weygand
par M. Cambon a été fixée, en
principe, au jeudi 41 avril.
M. Pierre Benoit sera accueilli le
mois suivant par M. Henri de Régnier.
u
ne baleine naviguait. :
Des pêcheurs bretons, qui
avaient poussé vers le nord, ont ren-
contré, l'autre jour, une énorme balei-
ne. En vain essayèrent-ils de la cap-
turer. Le monstre, en plongeant,
faillit mente faire chavirer;, leur. ba-
teau. Il emporta, du reste, le filet des
pauvres diables, dont la pêche, de ce
fait, fut plus que compromise.
Retrouvera-t-on la baleine? Elle
reçut, en tout cas, un harpon aUQuel
se trouvait attaché un. Detit drapeau
et. le garda- i:
Ceci ne va-t-il pas créer un inci-
dent diplomatique?
A qui cette baleine non capturée-
mais munie d'un pavois?
B
adages.
Cet aimable Parisien, qui fit
un long séjour dans le sud de l'Egyp-
te, a rapporté de là-bas quelques do-
cuments archéologiques qu'il croit in-
téressants.
Il n'a pas rapporté que cela. Il a
aussi acheté un bourricot pour son
petit garçon, un délicieux et turbulent
bourricot qu'il trouvait rigolo tout
plein, le voyant passer chaque iour
devant son hôtel.
Mais, comme ce bourricot était con-
duit par un brave nègre, notre Pari-
sien a aussi ramené le noir.
Ce n'est pas tout. Ce noir était
en puissance de femme, son maître
a emmenée aussi cette femme, dont
il Jo, fait sa cuisinière.
Ce n'est pas tout encore. Ce Pa-
risien était veuf. Il voulait une ma-
man pour son enfant. Il a aussi ra-
menée une ravissante Egyptienne
qu'il vient d'épouser.
Entre nous'
--.
Contre les fausses nouvelles
La conférence des bureaux de presse,
réunie dans la capitale du Danemark.
a adoùté un ordre du jour réclamant des
mesures contre la diffusion des fausses
nouvelles. <
Voilà qui est grave. Si ces mesures
étaient jamais appliquées, il y a des'
journaux qui n' y survivraient pas.
Et quel est le journal qui pourrait-se
flatter de n'avoir ; jamais annoncé une
fausse nouvelle ?
le suppose au surplus qu'il y aurait
■J'abbrft a résoudre la question de bonne
foi.
Car il y a les fausses nouvelles aux-
quelles les journaux se laissent prendre
par trop de confiance dans la source
d'où elles émanent, et celles que des
journaux peuvent soit fabriquer de tou-
tes pièces, soit accepter, en sachant
qu'eues sont fausses, pour servir tels ou
tels intérêts. ,.
La preuve de la mauvaise foi ou de
la complicité du journal sera sans doute
toujours très difficile à faire.
Quant aux fausses nouvelles qui ne,
peuvent avoir aucun effet fâcheux, il
faut les accepter avec philosophie. Ma-
gnard, quand d dirigeait le Figaro, di-
sait : « Vous annoncez une nouvelle
fausse : ça fait une information; le len-
demain, vous .publiez un démenti : ça
fait deux informations. »
Je causais avant-hier, avec un mi-
nistre, des plus intelligents et des plus
actifs, contre lequel, en ce moment, un
journal fait une campagne en règle.
« Que voulez-vous que je fasse ? me
disait-il. Tous les faits qu'on allègue
contre moi sont faux. Je ne peux pas le&
démentir au jour le jour. On n'en fini-
rait plus. Alors je laisse dire. Ce sont
les mœurs qUe nous a faites la liberié
de la presse. Il faut prendre son parti
des abus qu'entraîne cette liberté. »
La conférence des; bureaux de presse
aura travaillé pour rien. Elle n'aboutira
il aucun résultat.
Quant à l'immense majorité des lec-
teurs des journaux, peu leur importe que
les nouvelles qu'on leur donne soient
vraies ou fausses : il leur suffit qu'elles
soient intéressantes, et c'est ce que vou-
lait dire Magnard:
, Jules VÉRAN.
LIRE DANS LA PAGE 3:
Lettre de Londres
L'Exposition d'art français
I par M. L. BORGEX
A
némie !
Un médecin parisien recevait
en novembre dernier la visite d un
couple. La jeune femme assurait être
atteinte d'anémie.
— Ne croyez-vous pas, docteur,
que le changement d'air pourrait me
faire du bien?
— Assurément, répondit le méde-
cin, ayant envie d'ajouter: comme à
tout le monde'
Cependant, le mari arguait de la
difficulté qu'il avait de s'absenter de
Paris, où le retenaient ses affaires,
au'il n'était pas l'heure de négliger.
- Eh bien! mon pauvre ami, dit
la femme, nous nous résignerons;: je
partirai seule. V
— Malade? Tu n'y penses pas.
— Puisqu'il faut que je parte :
N'est-ce pas, docteur? Vous n'osez
pas-le dire. mais vous êtes de cet.
avis.
Le médecin allait répliquer que
non. lorsque le mari déclara :
— Soit! Je me résignerai.
Il est arrivé que le médecin dut
lui-même Drendre du renos. Il en oro-
fita pour aller passer les vacances du
jour de l'an en Italie.
Il visitait Venise quand, sur le ca-
nal de la Giudecca, il croisa une gon-
dole en laQuelle se prélassaient deux
amants. /:'
En la femme il reconnut sa cliente
« anémique ».
U
n vrai cabot.
Ce cabot-ci n'est pas un chien,
mais un aimable porc, un joli cochon
tout rose, qui joue dans la grande
revue, que l'on pomponne, que l'on
poudrederize et qui, au début du
spectacle, n'était qu'un porcinet et est
devenu un gros et gras comédien.
A ses débuts, il vociférait, protestait.
Aujourd'hui, il raffole d'être en scène
et quand sa scène est finie, il court
par les coulisses, passe derrière le
décor et. revient prendre sa place,
côté jardin, attendant dans l'espoir de
rentrer de nouveau en scène. Peut-
on rêver plus véritable cabot?
Une des vedettes de la maison disait
l'autre soir :
— Il nous rend des points à tous!
HORATIO.
(Lire la suite en troisième page)
« HECTOR » AU SPECTACLE DES ESCHOLIERS (Théâtre de la Madeleine)
Au milieu^ Blanche Monlel ; tout au bout, à dtoitç* Escande
1 • ighoto Q.-L, Magnel frères.).
La souscription de "Commdia Il
pour
les Enfants du Spectacle
Notre souscription a vu hier grossir
ses listes et s'établir aujourd'hui de la
sorte :
M. Mario Roustan, ministre
de l'Instruction publique
et des Beaux-Arts. 500 fr.
M. Jean de Rovéra, direc-
teur de Comœdia 1.000 »
M. Yves de Beaurepaire,
président du Conseil d'ad-
ministration de Comœdia 1.000 »
M. Jean Bichelberger, ad..
ministrateur de Comœdia 500 »
Le Conseil d'administration
de Comoedia 1.000 »
Mme. Marcelle Chantai. 1.000 »
Société des Films Osso. 500 »
M. Gaston Manuel. 200 »
Mme Langton 1.000 »
Mlle Bretty 100 »
Mme Gabrielle du Mesnil. 50 »
Cercle de la Marionnette,
Robert Desarthis, premier
versement 100 »
M. Grünebaum-Ball"n., 50 »
Anr;>nyme ., 50 »
Jean Mercanton 150 »
M. Gustave Quinson 500 »
Mlle Jane Renouardt. 200 »
Journée des Artistes 1.000 »
MM. Vandal et Delac 300 »
M. Emile Baës 200 »
Chambre syndicale de la u
Cinématographie française 300 »
M. Robert Trébor, directeur -
des théâtres de la Made-
laine et Michel 400 »
Mme Vve Bichelberger. 100 »
Docteur Lacapère .:., 100 »
Mme Hertz ÏOO »
Union des Artistes. çoo »
M; Pierre Humble Dr Th. -
du Petit-Monde 100 »
M. Maurice Petsche, s.-s.
Etat aux Beaux-Arts. 200 »
Mme Massot, attachée au
sous-seciétariat d'Etat.. 50 »
Mme Rachel Leurquin-Baës 100 »
M. Francis Salait. 200 »
M. Pierre Lambert. 50, »
Association des Comédiens
anciens Combattants 500 »
M. Louis Maurel 50 »
Mme Lottie Yorslca 300 »
Mlle Alice Gentil 200 »
L'Union des Arts (fondation
Rachel-Bôyer) 500 »
M. Pachot, commissaire aux
Délégations judiciaires 100 »
Mme Georges Eiser 100 »
M. Victor Boucher 500 »
Mme Raquel Meller 200 »
Anonyme 300 »
Mlle Josiane Lacaille 50 »
Mlle Alice Dufrêne 100 »
MM. Durand Villette et -
Pioche 100 »
Association de Secours mu-
tuels, artistes dramati-
ques (Fond Tàylor) 500 »
Mme Cécile Sorel 300 »
M. Max Fischer 100. »
La Direction du Théâtre
de l'Odéon 500 »
Association des Administra-
teurs de théâtre 100 »
M. Gustave Charpentier.. 500 »
Théâtre des Variétés 250 »
-M Max Maurey 250 »
M. Fernand Rooman 200 »
René Rocher, directeur du
Théâtre Antoine. 200 »
Poupoute Chariot 100 »
Automobile Club des Artis-
tes 300 »
M. Le Fraper, directeur du
Courrier cinématographi-
que 100 »
Compagnie cinématographi-
que Canadienne. M. Ro-
bert Hurel $ 50. 1.025 »
Olympe Bradna et la Boî-
te à Toujoux 1.000 »
Mlle Diana 100 »
M. André Régis 50 »
MM. Vandal et Delac.- 200 »
M. Yves Mirande. 500 »
M. Leredu, sénateur. 500 »
Mme Marie Kaiff. 50 »
M. G. Pasquet., 30 »
Mme Régina Camier. 100 » (
Mlle Antonine Meunier.. 50 »
MM. G.-L. Manuel frères.. 200 »
M. Benoît-Léon Deutsch.. 100 »
Le Théâtre des Nouveautés 100 »
Le Théâtre Saint-Georges 100 »
Total. 21.505 fr.
Merci à tous nos amis lecteurs.
Leurs souscriptions nous apportent la
preuve de leur sympathie envers une
école bien digne d'être aidée, celle où
les a petits » du spectacle s'instruisent
et où durant leur séjour la Société
Protectrice de l'Enfance au Spectacle
leur prodigue ses soins.
La souscription reste ouverte. Tou-
tes les oboles, même les plus modestes,
sont reçues affectueusement.
Un vol d'avion
dans une pièce de théâtre
Pour surprenante qu'elle soit, la nou-
velle suivante n'en est pas moins vraie.
Cet été, dans un théâtre de plein air du
Midi, une pièce, mise en scène par
M. Pierre Aldebert, va utiliser les
avions. L'œuvre dont on ne peut encore
dévoiler le titre est mi-antique mi-mo-
derne. Dans le théâtre des anciens
grecs, les dieux arrivaient sur la scène
dans un char qui descendait du ciel à
l'aide de poulies. Cette fois, c'est un
avion qui amènera en plein vol Jupiter,
Vulcain, Neptune, Pluton, Vénus et
Minerve. On ne peut pas dire que M.
Aldebert ne soit pas un metteur en scè-
ne audacieux. L'aviation au service de
la mythologie et de l'art dramatique,
voilà du modernisme !
Une conférence en Sorbonne
par le professeur Piccard
M. Auguste Piccard, professeur à
l'Université de Bruxelles, fera, le lundi
15 février, à la Sorbonne, à 21 heures,
une conférence sur le sujet suivant:
« Une. journée dans la stratosphère »
(avec .projections).
Théâtre de la Madeleine
Spectacle des Escholiers
*«,«-« %«
« HECTOR »
pièce en trois actes
de M. Henri Decoin
Les Escholiers ont eu une fois do
plus la main heureuse en" montant la
pièce de M. Henri Decoin, qui n'eût
pas été indigne d'être représentée sur
un théâtre régulier. Mais ceux-ci
veulent plus que jamais, depuis la
« crise », des spectacles gais, et on
ne peut dire que Hector soit une pièce
comique.
M. Decoin a eu le mérite de s'at-
taquer à un sujet vrai, dont l'actua-
lité, du reste, eût été plus pressante
il y a sept ou huit ans qu'aujourd'hui..
Il s'agit de la situation difficile ,fa:te
à certains combattants au lendemain
de la guerre, à l'un de ceux oui fu-
rent des « héros » et que J'im. paya
très vite d'ingratitude et d'oubli. Après
avoir été des vainqueurs admirés,
adulés, Us ne sont plus aujourd'hui
que des vaincus, humiliés, désaxés,,
pleins d'amerturre, et qui ne trouvent
plus leur place. Un tel sujet prêtait
à des déclamations, à de l'éloquence.
Mais c'est là un ton qu'on ne supporte
pas, et M. Decoin s'en est bien gardé.
Sa satire est mesurée, indirecte, et
s'exprime seulement par quelques
mots cinglants, par deux ou trois mou-
vements d'irritation, de révolte de son
héros, jusqu'au moment où, atteint
dans ses sentiments les plus profonds,
il est saisi d'une sorte d'égarement
pathétique. Il a eu l'art, d'autre rart,
de placer l'action de sa pièce dans un
milieu et dans une situation pittorcs-
Blanche Montel et Escande
(Photo G.-L. Manuel frères.)
ques qui eai augmentent l'attrait scé-
nique. Bref, en dépit, de quelques
faiblesses — surtout 'dans l'intrigue
amoureuse — .c'est là un excellent <
début de théâtre, et M, Decoin, jour-
naliste-et scénariste, .va ajouter une
corder son arc, en devenant un au-
teur dramatique qu'on applaudira sans
doute un jour sur le Boulevard. Mme
Blanche Monte!, qui .vient de créer
son Hector, sera cour lui l'Androma-
que dévouée.
Premier décor : un contrôle de
théâtre. Deux hommes en habit, dans
h boîte à sel. Henri et Hector, deux,
anciens combattants qui ont trouvé
acres la guerre une situation modes-
te, et qui, le soir venu, gagnent,
comme contrôleurs, un supplément
de ressources.. Hector a eu de nom-
breuses citations, la médaille mili-
taire, la Légion d'honneur'; son corps
porte encore les traces de ses bles-
sures, et il garde même un éclat
d'obus. Il aurait droit au respect de
tous, mais l'administrateur du théâ-
tre, un jeune homme, le traite avec
sécheresse et insolence parce qu'il
M. Henri Decoin
auteur de Hector.
(Vu par Georges Bastia.)'
est arrivé un peu en retard. La guer-
re, est-ce que ça compte-encore ?
Hector est obligé de dévH^jr les af-
fronts. Mais, au lieu i41'établir sa
feuille de recettes, il/Sconte à son
ami Henri une histoire curieuse : tous
lés matins, à sept heures, il rencon-
tre, dans la rue, dans le quartier Mon-
ceau,. une jeune fille, cachée sous un
grand chapeau; il l'a suivi sans oser
l'aborder; elle fait toujours la même
route, puis disparaît dans un immeu-
ble. Elle est jolie, il s'est épris d'elle,
mais qu'est au juste cette inconnue?
Ce mystère le trouble. Soudain, il
pousse un cri; il vient de l'apercevoir
dans le couloir. Elle paraît au con-
trôle un instant. Elle est en grande
toilette. Est-ce bien elle? Ce serait
étrange, mais la ressemblance est si
frappante!. Hector, au comble de
l'exaltation, veut en avoir le cœur
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