Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-11-07
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 07 novembre 1931 07 novembre 1931
Description : 1931/11/07 (A25,N6866). 1931/11/07 (A25,N6866).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76504226
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/05/2015
COMŒDIA
JEAN DE ROVERA
Directeur.
258 ANNEE. — N 0 6,866
.Une ample comédie aux cent actes divers
et dont la scène est l'univers.
(LA FONTAINE.)
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ET PUBLICITE
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PARIS, SEINE ET S.-ET-O. : 25 CENTIMES
SAMEDI 7 NOVEMBRE 1931
DEPARTEMENTS : 30 CENTIMES,
1 L'FUR DU TEMPS EN 1830
Deux lettres inédites de Stendhal
et quatre de Mme Pasta
J'ai sous les yeux deux lettres iné-
dites de Stendhal et quatre de Mme
Pasta. Elles proviennent des archives
du château de Taley, ayant été écrites
à Albert Stapfer. J'en dois la commu-
nication à l'obligeance de M, An-
drieux, l'expert libraire ami des
vraies lettres- Je recopierai les deux
p.emières et je traduirai les autres de
leur italien vieillot, mais je commence
par les recommander toutes à cette
place, où une recommandation porte,
car elles en valent la peine.
Les deux lettres de Stendhal sont
entre les belles qu'ait expédiées cet
homme étonnant qui nous plaît en-
core, même lorsqu'il nous choque.
Elles ont été datées par Henri Marti-
neau, docteur infaillible en fait de
stendhalisme. Nous avons eu beau,
toutefois, réunir nos lumières, quel-
ques mots de la terrible écriture nous
ont échappé jusqu'au bout. Les quatre
de Mme Pasta, la cantatrice qui était
si bonne tragédienne que Talma venait
l'admirer, ne sont pas, certes, de la
même encre miraculeuse. Elles valent
pourtant beaucoup. Elles nous évo-
quent un monde disparu.
Albert Stapfer, à qui s'adressent
Stendhal et Mme Pasta, est le premier
traducteur français de Faust. A vingt
ans, en 1828, illustré par Delacroix
et approuvé par Goethe. Il devait tra-
duire aussi Goetz de Berlichingen et
Egmont. Fils d'un père qui avait
ajouté à son rôle politique un grand
rôle intellectuel, il sera lui-même
l'ami et le correspondant de tout ce
qui allait compter. Il était parfaite-
ment digne que Stendhal lui écrivit,
comme on peut en juger par ces deux
échantillons, avec beaucoup d'abon-
dance et de chaleur. Stendhal parle de
Goethe, il lui confie ses fameuses défi-
nitions des « cœurs allemands », qu'il
oppose, non sans naïveté, à la « sé-
cheresse » gauloise et parisienne, il
interroge et il se livre. Beaucoup de
politique et d'allusions de parti entre
les lignes. Beyle est là tout entier,,
avec ses curiosités, sa passion du dé-
tail significatif et même quelques-unes
de ses marottes. On le voit qui « s'en
va se promener sur le bord de la
mer », à Civita-Vecchia. Je me le suis
si souvent représenté de la sorte que
l'on me pardonnera l'aveu de l'émo-
tion que j'ai sentie en le retrouvant,
peint par lui-même, tel que je m'étais
plu à l'imaginer:
Quand il partait, les mains contre son
rdos,
Rêvant le long de la marine,
Et que, charmé, il déridait sa mine
En regardant dormir les flots.
Comme il aimait beaucoup Mme
Pasta, il en parle à l'ami Stapfer.
Vous saurez donc, eq lisant après les
siennes, les lettres de « la Giuditta »,
comment s'exprimait celle qu'il a si
souvent nommée dans ses Souvenirs
d'Egotisme, qu'il a sans doute convoi-
tée et qu'il n'a pas eue, sans qu'il en
ait gardé rancune. Il aurait pourtant
souffert, j'imagine, d'un peu de jalou-
sie, s'il lui avait été donné d'apprendre
comment elle parlait de ce Di Fiori
que-Stendhal aussi aimait de tout son
coeur, à la recommandation duquel,
auprès de Mole, il a dû sa place de
consul, et qui était un bel Italien, au
visage jupitérien, un peu « compli-
menteur. »
Mme Pasta a mérité sa gloire euro-
péenne par la beauté de son jeu autant
oa davantage que par sa voix. L'on
aimait « son accent mélancolique et
pénétrant ». L'on disait qu'il fallait
l'avoir entendue « pour se faire une
idée de tout le dramatique dont la mu-
sique théâtrale est susceptible ».
D'autres avaient la voix plus souple
et plus belle. Elle restait la plus émou-
vante, par une certaine angoisse rê-
veuse, par une certaine tristesse pas-
sionnée.
Mlle Sontag, qu'elle nomme, est
sans doute la plus grande musicienne
qui ait jamais paru au théâtre. Au pu-
pitre, elle n'avait pas de rivale. Elle
n'a jamais transposé un air. Elle pas-
sait pour le phénix de la vocalisation
et se fût fait un scrupule d'en abuser.
Les contemporains qui admiraient
chez Mme Pasta une génie tragique
incomparable, établissaient, au con-
traire, des comparaisons sans fin entre
Mlle Sontag et la Malibran, aussi bel-
les l'une que l'autre, bien que diver-
sement. Ils avaient surnommé la Ma-
libran la Minerve du chant, et Mlle
Sontag, la Vénus. Mais, autant que
nous puissions en juger à longueur de
temps, si la personne physique des
deux actrices a motivé ces surnoms,
c'est, à vrai dire, Mlle Sontag qui
était minervienne dans son art, dans
son chant, puisqu'elle n'avait recours
qu'aux moyens les plus rigou eux.
Ceux qu'à présent nous préférons-
L'on se racontait que ses rôles bou-
leversaient Mme Pasta et qu'ayant vu
un enfant qui demandait l'aumône,
elle avait vidé sa bourse dans les pe-
tites mains et fondu en larmes. Vous
apercevez son privilège. Beaucoup
d'âme. Les sœurs Grisi qu'elle nomme
également, avec une délicieuse can-
deur, étaient les nièces de la célèbre
Grassini. Toutes deux ont chanté et
plu, comme Mme Pasta, à Paris et l
Londres autant qu'en Italie. Et ce;
quatre étoiles du théâtre lyrique en
1830 ont toutes renoncé assez jeunes
au théatre. où Mlle Sontag ne reparu
plus tard qu'à la suite de revers de
fortune; Mme Pasta, en bourgeoise
contente de se retirer dans sa villa du
lac de Côme, jusqu'à ce que vînt la
mort; Guiditta Grisi, après avoir
épousé le comte Barni ; Giulia Grisi,
après avoir épousé le comte Gérard
de Melcy; Mlle Sontag elle-même,
peu de temps après avoir épousé le
comte Rossi et en disant: « J'étais
reine, je ne suis plus que com-
tesse. »
Toute reine qu'elle était aussi,
voyez comment écrivait Mme Pasta.
Si vous voulez, elle ne dit rien qui
compte. Si vous voulez, elle n'écrit
pas non plus très bien- Elle ne dit pas'
les grandes chcses dont elle a l'esprit
occupé. Et comme le XVIIIe siècle
n'est plus, elle n'a pas beaucoup de
tour. Car la révolution du style est
accomplie: une bourgeoise du XVIIIe
siècle avait naturellement un ton si
vif qu'il nous paraît littéraire ; une ar-
tiste du XIXe, et tellement sensible
qu'il lui est arrivé de s'évanouir sur
la scène, aura un ton bourgeois.
Cependant, prêtez bien l'oreille.
La gentille bourgeoise se lèvera, dans
votre théâtre intérieur, et vous vous
figurerez qu'elle chante, sous un lus-
tre, dans une robe compliquée, avec
une expression pathétique. Elle avait
une petite tête de médaille, au nez
aquilin. A l'entr'acte, vous suivrez
Stendhal, ravi, qui s'en va retrouver
dans les couloirs tous ceux qui, com-
me lui, conspirent, et vont détruire ce
qu'ils auront si beau jeu, plus tard,
de regretter.
Eugène MARSAN.
On lira en troisième page les lettres
inédites de Stendhal et de Mme Pasta.
La vie nnhliave
Que feront les radicaux ?
S'il est vrai que le voyage de M. Pierre
Laval à Washington à ouvert une période
d'activité diplomatique qui tient simulta-
nément l'affiche dans la plupart des capi-
taies d'Europe, il n'est pas moins vrai que
le Congrès radical sert traditionnellement
de prologue à la reprise parlementaire.
C'est hier matin, salle Wagram, qu'a dé-
buté cette 8olenx..elle manifestation. Elle se
prolongera jusqu'à dimanche avant de
s'achever autour d'une table de banquet
par un hommage unanime à la gastrono-
mie. Encore que la politique pure — ou
impure — (puisqu'au programme figure la
tactique électorale) soit l'essentielle préoc-
cupation de tout Congrès sans distinction
de parti, il semble, au regard des événe-
ments actuels, que d autres soucis doivent
retenir l'attention des congressistes, du
plus obscur militant aux leaders valoisiens.
J'imagine que les uns et les autres ont
dû tirer des élections anglaises la terrible
leçon qu'elles comportaient. Ce ne sont
pas en effet les seuls travaillistes qui ont
payé la casse britannique. Ce sont aussi,
et surtout, les libéraux, ces radicaux d'ou-
tre-Manche.
Plus de cinq cents d'entre eux sié-
geaient aux Communes il y a quelque
douze ans. Ecrasés entre les mâchoires de
h tenaille conservatrice et travailliste, ils
n'étaient plus que 54 avant la dernière
consultation électorale. Aujourd'hui on en
compte six, y compris M. Lloyd George,
leu- chef à la rude crinière qu' aux heures
révolues du triomphe ils avaient baptisé
le « lion gallois ».
Si MM. Herriot et Chautemps — pour
ne citer que les grandes vedettes — veu-
lent éviter à Imu- parti la cuisante mésa-
venture qui vient de décimer les libéraux
anglais, il convient, il urge qu'ils trans-
forment en dhorce effectif leur séparation
de corps avec le socialistes. Il faut qu'ils
coupent les ponts une fois pour toutes
entïe la démocratie nationale et la déma-
gogie * internationaliste.
A. Delpeyrou.
Lounatcharsky contre Tolstoï
Moscou, 6 novembre.
M. Lounatcharsky a prononcé à l'Aca-
démie communiste un grand discours
sur Gorki. Ce discours servira de pré-
face à l'étude des œuvres de Gorki en-
tieprise par cette académie. D'après
Lounatcharsky, Gorki est aussi grand
artiste que Léon Tolstoï, lequel, d'ail-
leurs, est assez malmené par l'ancien
commissaire à l'Instruction publique.
« Guerre et paix, a-t-il dit, n'est ni
une épopée ni un poème ; c'est un pam-
phlet pour la défense des intérêts de la
noblesse contre le capitalisme. »
A la Salle Pleyel, Léon Daudet, nouvel Hercule armé d'une bouteille de von
vin en guise de massue, met en dér oule l'Hydre des Paradis artificiels.,
-', (Dessin de Rainh Souoault.)
En deux mois
le Père Poidebard
l'archéologue-aviateur
fait un travail de quinze ans
L'Académie des Inscriptions et Bel-
les-Lettres a accueilli hier six candi-
datures au fauteuil de membre libre
laissé vacant par la mort du profes-
seur Durrbach.
Le R.P. Poidebard, l'archéologue-
aviateur, dont les lecteurs de Comoe-
dia connaissent les remarquables tra-
vaux en Syrie, a rendu compte de sa
dernière mission aérienne dans le dé-
sert de Syrie, entre Borra et le Tigre,
sur une zone de 750 kilomètres de long
et 200 de large. Grâce a ce procédé
jusqu'à présent inédit, l'éminent sa-
vant a relevé les plans d'un très grand
nombre de routes romaines, de postes
fortifiés et de points d'eau, presque in-
visibles sur le sol. Comme l'a juste-
ment observé l'Académie, un pareil
repérage effectuée sans le concours de
l'avion, aurait nécessité quinze années
de recherches.
« LA MAUVAISE CONDUITE » AU VIEUX-COLOMBIER
Une des premières scènes de la pièce de M. - jean Variot, où se trouvent
rassemblés les principaux acteurs.
NOS ÉCHOS
Les admissibles
aux concours d'entrée
au Conservatoire
Aux mornes journées d'examen a suc-
cédé hier la petite fête des admissibili-
tés. Tout fut bien calme, quasiment en-
dormi.
Hélas ! peu d'élus ! Heureusement
pour le théâtre. Jamais je n'ai vu pa-
reille carence de jeunesse agréable. Si
le jury se montre sévère, ce sera jus-
tice. Il serait navrant d'encourager les
débuts de jeunes gens dont la plupart
semblent destinés par la nature à des
travaux moins glorieux que le théâtre.
Des indiscrétions nous permettent de
savoir que quelques noms autorisent
de jolis espoirs: MM. Deguy et Bar-
ré. une Américaine élégante et racée,
Miss Daddlès et Mlles Andrée Hesse,
Jeanine du Mesnil, Giselle Casadesus,
Pioget, Ponzio.
Voici la liste des candidats admis-
sibles aux secondes épreuves qui au-
ront lieu le 17 novembre: MM. Coll,
De Guy, Deninx, Ferrand, Gentil, Lam-
bert, Moulinot, Murzeau, Teyner, Sci-
pion, Velghe, Vierner, Adam, Basti,
Bourbon, Carret, Cartier ; Mlles Car-
lier, Casadesus, Castelli, Dangle, Del-
tour, Dubois, Etennemare, Fleury,
Grey, Hesse, Jeannerot, Du Mesnil,
Pinska, Pioget, Roset, Savine, Schwarz,
Vialamar, Acquatella, Aldona,, Ber-
ger ; au titre étranger : MM. Behar,
Borello, Pamblanc, Warnier, Miss
Daddès.
u
n nouveau maniaque.
Il rôde à Montmartre et c'est
un devoir d'avertir nos amies, nos
lectrices de l'existence de cet odieux
et dangereux personnage. L'autre
soir, Mlle Annie Ducaux, la ravis-
sante pensionnaire de l'Odéon, sor-
tait avec des amis de la répétition
générale de Judith. Elle portait une
gracieuse et tendre robe bleu pâle,
que chacun avait admirée ce soir-là,
et sur laquelle était jeté un manteau
sombre.
Les amis qui accompagnaient la
belle artiste l'ayant quittée à quelques
pas de chez elle, place Vintimille,
elle crut pouvoir faire à pied les cent
mètres qui la séparaient de sa porte.
Mal lui prit ! Un personnage se mit à
suivre la jeune femme, la dépassa à
plusieurs reprises et celle-ci l'ayant
éconduit comme il convenait, quelle
ne fut pas sa stupéfaction de voir sur
sa robe une longue traînée d'encre
rouge!. L'homme en avait vidé une
petite fiole et s'était aussitôt éclipsé.
Une robe perdue, une charmante
artiste navrée, écœurée. Va-t-on sur-
veiller ce maniaque?.
R
éception des sportifs à l'Elysée.
Qui donc disait que M. Paul
Doumer n aimait pas les sports r1
Il en est, au contraire, très parti-
san. Il aime particulièrement la mar-
che et l'équitation qu'il pratiqua lors
de son proconsulat en Indochine.
Il attache beaucoup de prix à l'édu-
cation physique de la jeunesse.
C'est ce qui ressort des déclara-
tions faites par le président de la Ré-
'publique à une délégation des « Amis
des Sports » qui lui fut présentée par
son président Me André Lévy-Oul-
mann-
Mais le clou, si l'on peut dire, de
cette présentation, fut celle, au pré-
sident de la République, de Ladoumè-
gue, le brillant recordman du monde
auquel vient d'être remis te grand
prix des « Amis des Sports ».
On a raison de dire que cette ré-
ception des sportifs à l'Elysée mar-
que une étape dans la vie sportive
Retenons aussi cette jolie définition
de l'Elysée, fa:te ;: cette occasion par
M. Paul Doumer: « La Maison de
France, ouverte à tous ».
p
rotection non cherchée.
Comme étant ce soir-là céli-
bataire, un haut fonctionnaire d'une
de- nos principales administrations pu-
bliques s'en revenait à pied, ayant
passé la soirée chez des amis, il ren-
contra, errante, désemparée, sur une
avenue déserte, une jeune femme qui
n'arrivait pas, ayant dîné dans le
quartier, à trouver un taxi.
Il s'offrit à la conduire jusqu'à ce
qu'elle en trouvât un.
Ils causèrent, sympathisèrent. La
jeune femme s'avoua veuve et.
consolable. Ce fut la charmante aven-
ture.
Dernièrement, inspectant un de ses
services, le fonctionnaire fut tout sur-
pris de trouver parmi ses subalternes
son inconnue d'un soir.
Il passa, sourit, la fit le lendemain
appeler dans son bureau, la gronda
pour son inconduite et. lui fit aussi-
tôt donner de l'avancement.
— Par intrigue, vous n'auriez ja-
mais rien obtenu de moi, lui dit-il.
Bénissez votre caprice désintéressé
qui vous mena vers moi.
D
u moment que les wagons-lits
y circulent.
Nous apprenons que, par suite a un
arrangement, conclu au cours de l'été
dernier vec les chemins de fer chi-
nois, la Compagnie des Wagons-Lits
a mis en circulation, à partir d'hier,
un service de wagons-lits reliant Shan-
ghaï, Nankin, Tien-Tsin, Pékin.
Ce service est appelé à prendre un
développement considérable.
Il sera grandement apprécié, dit-on,
par les hommes d'affaires et par les
touristes, lesquels, de jour en jour
plus nombreux, parcourent ces vastes
régions.
Tout le monde en sera persuadé.
à moins que.
Mais si on fait aller là-bas les wa-
gons-lits, c'est que. ça va.
Heureux symptômes de paix!
A
rrangement carré.
On va chercher des sujets de
comédie. Cet ingénieur de la VOIrIe
parisienne, marié depuis un an à une
femme deux fois divorcée, s'éprenait
d'une charmante ex-ballerine qu'un
financier, divorcé lui-même, entrete-
nait maritalement.
L'ingénieur et l'ex-ballerine se
plurent. à verse. Ce fut au point
que. pour ne ipas être dérangés dans
leur passion, ils eurent l'idée de pro-
poser, lui à sa femme, elle à son ami,
de se venger d'eux ensemble.
Les deux victimes, convaincues
qu'elles ne pouvaient rien contre la
passion de leurs compagnons respec-
tifs, acceptèrent, en principe, d'être
présentés l'un à l'autre.
Enchantés, l'époux de l'une et la
maîtresse de l'autre convinrent d'un
ipetit dîner fin, au cours duauel se-
rait faite la présentation.
Il n'y eut qu'un cheveu : les
amants avaient négligé de s'informer
des noms portés naguère par ceux
qu'ils voulaient unir péjorativement.
La femme de l'ingénieur se trouva
en face de.. son premier mari.
Comœdia publiera demain
Lettre à un vieil ami
sur l'habileté
par Bernard GRASSET
Montmartroises
AVERS ET REVERS
Sonnet rimé
au Salon d'Automne
Ma brosse a son secret, ses poils ont leur
[mystère
Le nez est dans la hanche et l'orteil au-
[ dessus
Le sein exsangue est poire, et les deux font
[la paire.
Celle aui l'a posé n'en a jamais rien su.
Ah ! cç portrait ne passe pas inaperçu !
Contre lui le public tout entier déblatère
Et j'entends des propos pour le moins
[délétères.
Je n'ai rien demandé, mais j'aurai tout
[reçu.
Pour Elle, qui posa ces chairs en palis-
[ sandre,
Elle est aussi venue, elle a ouï l'esclandre
Que soulève au Salon mon étude de nu.
Et, quoiqu'elle ait été mon unique
[modèle,
Elle a dit, en lorgnant ce tableau tout plein
[d'elle :
— Quelle est donc cette femme?. Et n' a
[rien reconnu.
Jean BASTIA.
p.
lus d'enfants à Berlin!
Qu'en doit dire Guillaume II,
le grand apôtre de la repopulation?
Faute d'écoliers, par faute du recul
des naissances, on vient de décider
la fermeture, à Berlin, de vingt-trois
écoles publiques.
Entre 1909 e* 1913, 225.000 en-
fants fréquentaient les écoles de Ber-
lin.
On ne compte guère, aujourd'hui,
que 125.000 écoliers.
Cette statistique fera-t-elle réfléchir
les pangermanistes et les incitera-t-elle
à comprendre qu'un peuple qui veut
se développer. n'a pas intérêt à se
ruer aux guerres de conquête, avec
des appétits inconsidérés et dange-
reux ?
c
'est très facile, Madame.
Pendant une suspension d'au-
dience à la Cour d'assises, Mme Th.,
cartie civile, alla prendre une tasse de
thé en compagnie de son avocat, Me
de Moro-Giafferri, et d'une jeune con-
sœur que celui-ci avait invitée. Mlle
Juliette Goublet.
On parla do procès, dit Le Cri de
Paris.
— Pensez, exposait Mme Th.-.. à
la jeune avocate, que ma mère avait
chez elle pour plus de deux millions
de bijoux.
1. — C'est mieux que mes colliers en
toc, dit Mlle Goublet.
— Oh ! réjouissez-vous, au con-
traire, reprit Mme Th. C'est si pé-
nible d'avoir de pareilles valeurs chez
soi.
Aussitôt, M* de Moro-Giafferri :
— Mais. Madame, c'est très sim-
ple, vous pourriez peut-être vous dé-
barrasser entre nos ma'ins.
HORATIO.
(Lire la suite en troisième page)
A ux Escholiers
« LA RUE QUI CHANTE »
en l'honneur des lauréats
du Conservatoire
et de Robert Trébor
J'étais perdu dans les couloirs 'du
Claridge à la recherche des enfants de
Charlie Chaplin. lorsque j'entendis
C'est Boulange. Boulange. Bou-
[lange.
L'est £loulange qu'il noies faut. Oh !
roh! oh! oh!
Immédiatement après éclatait :
Je t'ai rencontré. simplement.
El tu n'as rien fait pour chercher à
[me plaire.
Je t'aime pourtant. d'un aynour ar-
[dent.
Dont rien, tu le sais ne pourra me
[défaire.
Tu seras toujours mon amant.
Je pénétrai hardiment.
Sur une petite scène, une étonnante
dame habillée à la- mode de l'époque
des omnibus, sussurait ce refrain
d'amour. Elle fut bientôt suivie d'une
gommeuse orange et verte, d'un comi-
que genre Polin, d'un Mayol très mai-
gri, d'une fausse Otéro, de danseurs
de cake-wàlke et d'une vraie Damia
ainsi que d'une Parisys en chair et en
os.
Les Escholiers donnaient une soirée
en l'honneur des lauréats du dernier
concours du Conservatoire, sous la pré-
sidence de Robert Trébor, dont ils
venaient de fêter la récente rosette
d'officier de la Légion d'honneur.
Alors, défilèrent tous les refrains et
les scies populaires de la 3e Républi-
que. S'il n'y avait pas eu les robes
du soir 1931, l'on se serait cru en 90.
Toute la salle reprit en chœur : Tara-
raboum-dié., Turlututu. ou encore :
J'suis la sœur d'un emballeur.
Bien connu. Bien .connu
dans l'quartier.
d'la rue d'l'Echiquier.
Marguerite Ducouret fut une splen-
dide Otéro, Geneviève Jerville chanta
Viens Poupoule, Fierrette Madd fut
une ravissante gommeuse, Jeanne Per-
riat interpréta Fascination, Jane Pierlv
nous ramena à Mon Paris., tandis que
Damia murmurait les aventures du
« Grand Frisé » et que Parisys van-
tait le charme des fraises et des fram-
boises. Olga Valéry dansa un magni-
fique charleston avant que Hanry-
Jannet ne vienne imiter Chevalier ;
Jean Tërouanne fut un Polin irrésis-
tible ; Ben Tyber nous démontra les
charmes d'une Rumba ; Pierre Ber-
thelot ceux du cake-walke. ; André
Guilbert s'exhiba en curieux chanteur
des rues, et Teddy Parent en Mayol
ultra 1905.
George Chepfer, qui présentait La
Rue qui chante, resta George Chep-
fer, c'est-à-dire excellent chansonnier.
Reconnu parmi l'assistance :
Mmes Claire Magnus, Jeanne Boi-
tel, Jeanne Montange, Leberty, Stora,
Princesse Paléologue, Blanche Montel,
Amélie de Pouzols, Saint-Phar, Sa-
mary, Romane, Davia, Yette Andréyor,
Paule Andral, Jasmine, Ricci, Marcelle
.Praince, Nizan, Revna-Capello, Clara
Tambour, Gladys Maxhence, Diana,
Flore Maheux., ainsi que MM. Ro-
bert Cayus, Fischer, Rodocanacchi,
Jean de Rovera, Maurice Simon, Mar-
cel Gerbidou, comte de Rougemont,
Coolus, Bordure, Cointreau, Térouan-
ne, Szulc, de Noisay, de Tinan, Boro-
tra, Max Blot, Sandoz, Jean Hachette,
Bourdel, Devriès, Georges Bauguier,
de Ségallas. Bétove, Paul Abram,
Brandt, comte de Gannay, Jules Bernv,
Edouard Beaudu, Legrand-Chabrier,
Chantavoine, Pierre Lagarde, George
Chepfer, Hotschkiss, Max Maurey,
Wolff, Daniel Poiré, Amaury, de Vale-
rio.
SERGE.
Dans un poste de radio
un conférencier injurie
les sans-filistes
Bâle, 6 novembre.
Avant-hier, au poste de radio de Bâ-
le, le critique musical suisse, M. Otto
Maag, devait faire devant le micro-
phone une courte causerie comme pré-
lude à un concert de musique de cham-
bre. Le conférencier ne tarda pas à
s'écarter de son sujet, jusqu'à dire que
tous les passionnés de T. S. F. étaient
des imbéciles.
Il fallut écarter du microphone, ma-
nu militari, le critique radiophobe qui
prétendait fournir des arguments irré-
futables à l'appui de sa thèse. La di-
rection du poste de Bâle a présenté ses
excuses aux auditeurs.
Lire en page 5:
VOICI PARIS
Marguerite Ducowret imitant la Belle Otéro} Pierrette Mad en gommeuse
et Jeanne Perricot dans « Fascination »*
(Dessin de Serge.)
Au Vieux-Colombien
ri.
'(Compagnie des Quinze)!
«La Mauvaise Conduite»
Comédie en trois actes
(d'après Plaute)
de M. Jean Variot
La comédie est lente, très lente à se
mettre en train ; était-on gêné par !ep
masques que- portent certains inter-
prètes, à l'imitation du théâtre anti-
que ? Ou la présentation des person-
nages était-elle trop copieuse ? Mais
le comique ne parvenait pas à « sor-
tir » ; on craignait une soirée pe-
sante, morne, ratée. Puis, des que
l'on s'est trouvé en pleine action, que
la situation imaginée par Plaute, s'ést
franchement développée, tout a changé
d'aspect ; et nous avons eu sous les
yeux une énorme farce, très réussie,
joyeuse et truculente, jouée par les
« Quinze », dans un excellent mou-
vement, dans le style qui convenait,
et dont le succès a été en grandis-
sant. C'est un exemple très curieux
de ce fait, assez fréquent au théâtre,
qu'un rien sépare la réussite de
l'échec, et que tout s'y transforme
parfois comme par miracle. Dans
tous les cas, la Compagnie des-Quinze
vient de faire, pour ce début de sa
seconde saison, ses preuves d'efforts
intelligents, et de ses qualités remar-
quables de cohésion et d'adresse.
Voilà une jeune entreprise qui 'mérite
amplement le succès qu'elle vient dû
connaître une fois de plus.
Les M énechmes de Plaute sont un
sujet heureux, qui a déjà tenté bien
des adaptateurs. On se rappelle la
comédie si divertissante, et moderni-
sée, que Tristan Bernard avait tirée
de l'œuvre du comique, latin,, et les
Jumeaux de Brighton firent, au Théâ-
tre Antoine, une belle carrière ; ils
ont, du reste, été repris depuis. M.
Jean Variot avait des titres à vouloir
s'inspirer à son tour de Plaute. Ce
n'est pas que son « Théâtre du
n
Un « Copiait » dans La Mauvaise
conduite.
(Vu Dar Gteorses 'Bastia. >
Rhin » offre de grands rapports avec
les comédies de Plaute. Mais il a mon-
tré, dans plusieurs de ses livres, une
verve joyeuse et truculente, un esprit
satirique, un sens du comique qui
peuvent l'apparenter avec l'auteur
des Ménechmes. Sa pièce, est une
adaptation très libre, et souvent heu-
reuse, surtout vers la fin. On re-
trouve dans sa pièce la plupart des
personnages de Plaute, dont certains
sent des types classiques de la comé-
die antique, Legoinfre. par exemple.
Mais il a su, en utilisant la situation
qui forme le support de la pièce, c'est-
à-dire la ressemblance entre deux frè-
res qu'on prendra l'un pour l'autfe,
broder quelques épisodes, qui don-
nent un relief plaisant aux êtres gro-
tcsques. tarés ou intéressés qui s'agi-
tent sous nos yeux. Il a réalisé ainsi,
avec l'aide des acteurs, une sorte da
comédie bouffe, haute en couleurs el
d'un stvle Qui n'en détruit pas la sa-
veur comique et satirique. Quelques
coupures et un peu plus de mouve-
ment au début, et le succès ne man-
quera pas d'être durable, et aussi
franc qu'il le fut à la fin.
L'action se passe sur une place 'pu-
blique : d'un côté, la maisôn de Mé-
nechme. un boureeois timide, mais
qui aime faire la fête, pour se conso-
ler d'une épouse revêche autoritaire.
et à la voix glapissante. De l'autre.
une courtisane, Erotje. chez qui ha
bite, comme cuisinier, un de ses sou-
pirants, nommé Cylindre. Un ami de
Ménechme, Legoinfre, se réjouit, en
bon parasite, du repas succulent qu'i!
compte faire chez Erotie. qui est la
maîtresse de Ménechme trois fois par
semaine. Mai's voici que débarque
d'un bateau, Pendant une escale, un
aventurier, Sosiclès, accompagné ae
son valet Messénio:., et suivi de deux
matelots chargés de veiller sur lui, et
de le ramener au bateau, car il.n'f
pas encore payé le prix de soft
voyage. Il a voulu descendre It
terre dans l'espoir d'y trouver for-
tune, car il est fort désargenté.
Or, ils ressemblent étonnamment à
Ménechme; et comme il porte à peu
près le même costume, vous voyez
tous les quiproquos qui vont résulter,
de là. Jamais le quiproquo n'a été
roi au théâtre comme dans cette
pièce. La femme de Ménechme. son
père. Legoinfre, la" courtisane vont
avoir affaire tantôt à Ménechme, tan-
tôt à Sosiclès; l'un mange le repas
destiné à J'autre. touche l'argent qui
JEAN DE ROVERA
Directeur.
258 ANNEE. — N 0 6,866
.Une ample comédie aux cent actes divers
et dont la scène est l'univers.
(LA FONTAINE.)
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à M. le directeur de a Comœdia a
PARIS, SEINE ET S.-ET-O. : 25 CENTIMES
SAMEDI 7 NOVEMBRE 1931
DEPARTEMENTS : 30 CENTIMES,
1 L'FUR DU TEMPS EN 1830
Deux lettres inédites de Stendhal
et quatre de Mme Pasta
J'ai sous les yeux deux lettres iné-
dites de Stendhal et quatre de Mme
Pasta. Elles proviennent des archives
du château de Taley, ayant été écrites
à Albert Stapfer. J'en dois la commu-
nication à l'obligeance de M, An-
drieux, l'expert libraire ami des
vraies lettres- Je recopierai les deux
p.emières et je traduirai les autres de
leur italien vieillot, mais je commence
par les recommander toutes à cette
place, où une recommandation porte,
car elles en valent la peine.
Les deux lettres de Stendhal sont
entre les belles qu'ait expédiées cet
homme étonnant qui nous plaît en-
core, même lorsqu'il nous choque.
Elles ont été datées par Henri Marti-
neau, docteur infaillible en fait de
stendhalisme. Nous avons eu beau,
toutefois, réunir nos lumières, quel-
ques mots de la terrible écriture nous
ont échappé jusqu'au bout. Les quatre
de Mme Pasta, la cantatrice qui était
si bonne tragédienne que Talma venait
l'admirer, ne sont pas, certes, de la
même encre miraculeuse. Elles valent
pourtant beaucoup. Elles nous évo-
quent un monde disparu.
Albert Stapfer, à qui s'adressent
Stendhal et Mme Pasta, est le premier
traducteur français de Faust. A vingt
ans, en 1828, illustré par Delacroix
et approuvé par Goethe. Il devait tra-
duire aussi Goetz de Berlichingen et
Egmont. Fils d'un père qui avait
ajouté à son rôle politique un grand
rôle intellectuel, il sera lui-même
l'ami et le correspondant de tout ce
qui allait compter. Il était parfaite-
ment digne que Stendhal lui écrivit,
comme on peut en juger par ces deux
échantillons, avec beaucoup d'abon-
dance et de chaleur. Stendhal parle de
Goethe, il lui confie ses fameuses défi-
nitions des « cœurs allemands », qu'il
oppose, non sans naïveté, à la « sé-
cheresse » gauloise et parisienne, il
interroge et il se livre. Beaucoup de
politique et d'allusions de parti entre
les lignes. Beyle est là tout entier,,
avec ses curiosités, sa passion du dé-
tail significatif et même quelques-unes
de ses marottes. On le voit qui « s'en
va se promener sur le bord de la
mer », à Civita-Vecchia. Je me le suis
si souvent représenté de la sorte que
l'on me pardonnera l'aveu de l'émo-
tion que j'ai sentie en le retrouvant,
peint par lui-même, tel que je m'étais
plu à l'imaginer:
Quand il partait, les mains contre son
rdos,
Rêvant le long de la marine,
Et que, charmé, il déridait sa mine
En regardant dormir les flots.
Comme il aimait beaucoup Mme
Pasta, il en parle à l'ami Stapfer.
Vous saurez donc, eq lisant après les
siennes, les lettres de « la Giuditta »,
comment s'exprimait celle qu'il a si
souvent nommée dans ses Souvenirs
d'Egotisme, qu'il a sans doute convoi-
tée et qu'il n'a pas eue, sans qu'il en
ait gardé rancune. Il aurait pourtant
souffert, j'imagine, d'un peu de jalou-
sie, s'il lui avait été donné d'apprendre
comment elle parlait de ce Di Fiori
que-Stendhal aussi aimait de tout son
coeur, à la recommandation duquel,
auprès de Mole, il a dû sa place de
consul, et qui était un bel Italien, au
visage jupitérien, un peu « compli-
menteur. »
Mme Pasta a mérité sa gloire euro-
péenne par la beauté de son jeu autant
oa davantage que par sa voix. L'on
aimait « son accent mélancolique et
pénétrant ». L'on disait qu'il fallait
l'avoir entendue « pour se faire une
idée de tout le dramatique dont la mu-
sique théâtrale est susceptible ».
D'autres avaient la voix plus souple
et plus belle. Elle restait la plus émou-
vante, par une certaine angoisse rê-
veuse, par une certaine tristesse pas-
sionnée.
Mlle Sontag, qu'elle nomme, est
sans doute la plus grande musicienne
qui ait jamais paru au théâtre. Au pu-
pitre, elle n'avait pas de rivale. Elle
n'a jamais transposé un air. Elle pas-
sait pour le phénix de la vocalisation
et se fût fait un scrupule d'en abuser.
Les contemporains qui admiraient
chez Mme Pasta une génie tragique
incomparable, établissaient, au con-
traire, des comparaisons sans fin entre
Mlle Sontag et la Malibran, aussi bel-
les l'une que l'autre, bien que diver-
sement. Ils avaient surnommé la Ma-
libran la Minerve du chant, et Mlle
Sontag, la Vénus. Mais, autant que
nous puissions en juger à longueur de
temps, si la personne physique des
deux actrices a motivé ces surnoms,
c'est, à vrai dire, Mlle Sontag qui
était minervienne dans son art, dans
son chant, puisqu'elle n'avait recours
qu'aux moyens les plus rigou eux.
Ceux qu'à présent nous préférons-
L'on se racontait que ses rôles bou-
leversaient Mme Pasta et qu'ayant vu
un enfant qui demandait l'aumône,
elle avait vidé sa bourse dans les pe-
tites mains et fondu en larmes. Vous
apercevez son privilège. Beaucoup
d'âme. Les sœurs Grisi qu'elle nomme
également, avec une délicieuse can-
deur, étaient les nièces de la célèbre
Grassini. Toutes deux ont chanté et
plu, comme Mme Pasta, à Paris et l
Londres autant qu'en Italie. Et ce;
quatre étoiles du théâtre lyrique en
1830 ont toutes renoncé assez jeunes
au théatre. où Mlle Sontag ne reparu
plus tard qu'à la suite de revers de
fortune; Mme Pasta, en bourgeoise
contente de se retirer dans sa villa du
lac de Côme, jusqu'à ce que vînt la
mort; Guiditta Grisi, après avoir
épousé le comte Barni ; Giulia Grisi,
après avoir épousé le comte Gérard
de Melcy; Mlle Sontag elle-même,
peu de temps après avoir épousé le
comte Rossi et en disant: « J'étais
reine, je ne suis plus que com-
tesse. »
Toute reine qu'elle était aussi,
voyez comment écrivait Mme Pasta.
Si vous voulez, elle ne dit rien qui
compte. Si vous voulez, elle n'écrit
pas non plus très bien- Elle ne dit pas'
les grandes chcses dont elle a l'esprit
occupé. Et comme le XVIIIe siècle
n'est plus, elle n'a pas beaucoup de
tour. Car la révolution du style est
accomplie: une bourgeoise du XVIIIe
siècle avait naturellement un ton si
vif qu'il nous paraît littéraire ; une ar-
tiste du XIXe, et tellement sensible
qu'il lui est arrivé de s'évanouir sur
la scène, aura un ton bourgeois.
Cependant, prêtez bien l'oreille.
La gentille bourgeoise se lèvera, dans
votre théâtre intérieur, et vous vous
figurerez qu'elle chante, sous un lus-
tre, dans une robe compliquée, avec
une expression pathétique. Elle avait
une petite tête de médaille, au nez
aquilin. A l'entr'acte, vous suivrez
Stendhal, ravi, qui s'en va retrouver
dans les couloirs tous ceux qui, com-
me lui, conspirent, et vont détruire ce
qu'ils auront si beau jeu, plus tard,
de regretter.
Eugène MARSAN.
On lira en troisième page les lettres
inédites de Stendhal et de Mme Pasta.
La vie nnhliave
Que feront les radicaux ?
S'il est vrai que le voyage de M. Pierre
Laval à Washington à ouvert une période
d'activité diplomatique qui tient simulta-
nément l'affiche dans la plupart des capi-
taies d'Europe, il n'est pas moins vrai que
le Congrès radical sert traditionnellement
de prologue à la reprise parlementaire.
C'est hier matin, salle Wagram, qu'a dé-
buté cette 8olenx..elle manifestation. Elle se
prolongera jusqu'à dimanche avant de
s'achever autour d'une table de banquet
par un hommage unanime à la gastrono-
mie. Encore que la politique pure — ou
impure — (puisqu'au programme figure la
tactique électorale) soit l'essentielle préoc-
cupation de tout Congrès sans distinction
de parti, il semble, au regard des événe-
ments actuels, que d autres soucis doivent
retenir l'attention des congressistes, du
plus obscur militant aux leaders valoisiens.
J'imagine que les uns et les autres ont
dû tirer des élections anglaises la terrible
leçon qu'elles comportaient. Ce ne sont
pas en effet les seuls travaillistes qui ont
payé la casse britannique. Ce sont aussi,
et surtout, les libéraux, ces radicaux d'ou-
tre-Manche.
Plus de cinq cents d'entre eux sié-
geaient aux Communes il y a quelque
douze ans. Ecrasés entre les mâchoires de
h tenaille conservatrice et travailliste, ils
n'étaient plus que 54 avant la dernière
consultation électorale. Aujourd'hui on en
compte six, y compris M. Lloyd George,
leu- chef à la rude crinière qu' aux heures
révolues du triomphe ils avaient baptisé
le « lion gallois ».
Si MM. Herriot et Chautemps — pour
ne citer que les grandes vedettes — veu-
lent éviter à Imu- parti la cuisante mésa-
venture qui vient de décimer les libéraux
anglais, il convient, il urge qu'ils trans-
forment en dhorce effectif leur séparation
de corps avec le socialistes. Il faut qu'ils
coupent les ponts une fois pour toutes
entïe la démocratie nationale et la déma-
gogie * internationaliste.
A. Delpeyrou.
Lounatcharsky contre Tolstoï
Moscou, 6 novembre.
M. Lounatcharsky a prononcé à l'Aca-
démie communiste un grand discours
sur Gorki. Ce discours servira de pré-
face à l'étude des œuvres de Gorki en-
tieprise par cette académie. D'après
Lounatcharsky, Gorki est aussi grand
artiste que Léon Tolstoï, lequel, d'ail-
leurs, est assez malmené par l'ancien
commissaire à l'Instruction publique.
« Guerre et paix, a-t-il dit, n'est ni
une épopée ni un poème ; c'est un pam-
phlet pour la défense des intérêts de la
noblesse contre le capitalisme. »
A la Salle Pleyel, Léon Daudet, nouvel Hercule armé d'une bouteille de von
vin en guise de massue, met en dér oule l'Hydre des Paradis artificiels.,
-', (Dessin de Rainh Souoault.)
En deux mois
le Père Poidebard
l'archéologue-aviateur
fait un travail de quinze ans
L'Académie des Inscriptions et Bel-
les-Lettres a accueilli hier six candi-
datures au fauteuil de membre libre
laissé vacant par la mort du profes-
seur Durrbach.
Le R.P. Poidebard, l'archéologue-
aviateur, dont les lecteurs de Comoe-
dia connaissent les remarquables tra-
vaux en Syrie, a rendu compte de sa
dernière mission aérienne dans le dé-
sert de Syrie, entre Borra et le Tigre,
sur une zone de 750 kilomètres de long
et 200 de large. Grâce a ce procédé
jusqu'à présent inédit, l'éminent sa-
vant a relevé les plans d'un très grand
nombre de routes romaines, de postes
fortifiés et de points d'eau, presque in-
visibles sur le sol. Comme l'a juste-
ment observé l'Académie, un pareil
repérage effectuée sans le concours de
l'avion, aurait nécessité quinze années
de recherches.
« LA MAUVAISE CONDUITE » AU VIEUX-COLOMBIER
Une des premières scènes de la pièce de M. - jean Variot, où se trouvent
rassemblés les principaux acteurs.
NOS ÉCHOS
Les admissibles
aux concours d'entrée
au Conservatoire
Aux mornes journées d'examen a suc-
cédé hier la petite fête des admissibili-
tés. Tout fut bien calme, quasiment en-
dormi.
Hélas ! peu d'élus ! Heureusement
pour le théâtre. Jamais je n'ai vu pa-
reille carence de jeunesse agréable. Si
le jury se montre sévère, ce sera jus-
tice. Il serait navrant d'encourager les
débuts de jeunes gens dont la plupart
semblent destinés par la nature à des
travaux moins glorieux que le théâtre.
Des indiscrétions nous permettent de
savoir que quelques noms autorisent
de jolis espoirs: MM. Deguy et Bar-
ré. une Américaine élégante et racée,
Miss Daddlès et Mlles Andrée Hesse,
Jeanine du Mesnil, Giselle Casadesus,
Pioget, Ponzio.
Voici la liste des candidats admis-
sibles aux secondes épreuves qui au-
ront lieu le 17 novembre: MM. Coll,
De Guy, Deninx, Ferrand, Gentil, Lam-
bert, Moulinot, Murzeau, Teyner, Sci-
pion, Velghe, Vierner, Adam, Basti,
Bourbon, Carret, Cartier ; Mlles Car-
lier, Casadesus, Castelli, Dangle, Del-
tour, Dubois, Etennemare, Fleury,
Grey, Hesse, Jeannerot, Du Mesnil,
Pinska, Pioget, Roset, Savine, Schwarz,
Vialamar, Acquatella, Aldona,, Ber-
ger ; au titre étranger : MM. Behar,
Borello, Pamblanc, Warnier, Miss
Daddès.
u
n nouveau maniaque.
Il rôde à Montmartre et c'est
un devoir d'avertir nos amies, nos
lectrices de l'existence de cet odieux
et dangereux personnage. L'autre
soir, Mlle Annie Ducaux, la ravis-
sante pensionnaire de l'Odéon, sor-
tait avec des amis de la répétition
générale de Judith. Elle portait une
gracieuse et tendre robe bleu pâle,
que chacun avait admirée ce soir-là,
et sur laquelle était jeté un manteau
sombre.
Les amis qui accompagnaient la
belle artiste l'ayant quittée à quelques
pas de chez elle, place Vintimille,
elle crut pouvoir faire à pied les cent
mètres qui la séparaient de sa porte.
Mal lui prit ! Un personnage se mit à
suivre la jeune femme, la dépassa à
plusieurs reprises et celle-ci l'ayant
éconduit comme il convenait, quelle
ne fut pas sa stupéfaction de voir sur
sa robe une longue traînée d'encre
rouge!. L'homme en avait vidé une
petite fiole et s'était aussitôt éclipsé.
Une robe perdue, une charmante
artiste navrée, écœurée. Va-t-on sur-
veiller ce maniaque?.
R
éception des sportifs à l'Elysée.
Qui donc disait que M. Paul
Doumer n aimait pas les sports r1
Il en est, au contraire, très parti-
san. Il aime particulièrement la mar-
che et l'équitation qu'il pratiqua lors
de son proconsulat en Indochine.
Il attache beaucoup de prix à l'édu-
cation physique de la jeunesse.
C'est ce qui ressort des déclara-
tions faites par le président de la Ré-
'publique à une délégation des « Amis
des Sports » qui lui fut présentée par
son président Me André Lévy-Oul-
mann-
Mais le clou, si l'on peut dire, de
cette présentation, fut celle, au pré-
sident de la République, de Ladoumè-
gue, le brillant recordman du monde
auquel vient d'être remis te grand
prix des « Amis des Sports ».
On a raison de dire que cette ré-
ception des sportifs à l'Elysée mar-
que une étape dans la vie sportive
Retenons aussi cette jolie définition
de l'Elysée, fa:te ;: cette occasion par
M. Paul Doumer: « La Maison de
France, ouverte à tous ».
p
rotection non cherchée.
Comme étant ce soir-là céli-
bataire, un haut fonctionnaire d'une
de- nos principales administrations pu-
bliques s'en revenait à pied, ayant
passé la soirée chez des amis, il ren-
contra, errante, désemparée, sur une
avenue déserte, une jeune femme qui
n'arrivait pas, ayant dîné dans le
quartier, à trouver un taxi.
Il s'offrit à la conduire jusqu'à ce
qu'elle en trouvât un.
Ils causèrent, sympathisèrent. La
jeune femme s'avoua veuve et.
consolable. Ce fut la charmante aven-
ture.
Dernièrement, inspectant un de ses
services, le fonctionnaire fut tout sur-
pris de trouver parmi ses subalternes
son inconnue d'un soir.
Il passa, sourit, la fit le lendemain
appeler dans son bureau, la gronda
pour son inconduite et. lui fit aussi-
tôt donner de l'avancement.
— Par intrigue, vous n'auriez ja-
mais rien obtenu de moi, lui dit-il.
Bénissez votre caprice désintéressé
qui vous mena vers moi.
D
u moment que les wagons-lits
y circulent.
Nous apprenons que, par suite a un
arrangement, conclu au cours de l'été
dernier vec les chemins de fer chi-
nois, la Compagnie des Wagons-Lits
a mis en circulation, à partir d'hier,
un service de wagons-lits reliant Shan-
ghaï, Nankin, Tien-Tsin, Pékin.
Ce service est appelé à prendre un
développement considérable.
Il sera grandement apprécié, dit-on,
par les hommes d'affaires et par les
touristes, lesquels, de jour en jour
plus nombreux, parcourent ces vastes
régions.
Tout le monde en sera persuadé.
à moins que.
Mais si on fait aller là-bas les wa-
gons-lits, c'est que. ça va.
Heureux symptômes de paix!
A
rrangement carré.
On va chercher des sujets de
comédie. Cet ingénieur de la VOIrIe
parisienne, marié depuis un an à une
femme deux fois divorcée, s'éprenait
d'une charmante ex-ballerine qu'un
financier, divorcé lui-même, entrete-
nait maritalement.
L'ingénieur et l'ex-ballerine se
plurent. à verse. Ce fut au point
que. pour ne ipas être dérangés dans
leur passion, ils eurent l'idée de pro-
poser, lui à sa femme, elle à son ami,
de se venger d'eux ensemble.
Les deux victimes, convaincues
qu'elles ne pouvaient rien contre la
passion de leurs compagnons respec-
tifs, acceptèrent, en principe, d'être
présentés l'un à l'autre.
Enchantés, l'époux de l'une et la
maîtresse de l'autre convinrent d'un
ipetit dîner fin, au cours duauel se-
rait faite la présentation.
Il n'y eut qu'un cheveu : les
amants avaient négligé de s'informer
des noms portés naguère par ceux
qu'ils voulaient unir péjorativement.
La femme de l'ingénieur se trouva
en face de.. son premier mari.
Comœdia publiera demain
Lettre à un vieil ami
sur l'habileté
par Bernard GRASSET
Montmartroises
AVERS ET REVERS
Sonnet rimé
au Salon d'Automne
Ma brosse a son secret, ses poils ont leur
[mystère
Le nez est dans la hanche et l'orteil au-
[ dessus
Le sein exsangue est poire, et les deux font
[la paire.
Celle aui l'a posé n'en a jamais rien su.
Ah ! cç portrait ne passe pas inaperçu !
Contre lui le public tout entier déblatère
Et j'entends des propos pour le moins
[délétères.
Je n'ai rien demandé, mais j'aurai tout
[reçu.
Pour Elle, qui posa ces chairs en palis-
[ sandre,
Elle est aussi venue, elle a ouï l'esclandre
Que soulève au Salon mon étude de nu.
Et, quoiqu'elle ait été mon unique
[modèle,
Elle a dit, en lorgnant ce tableau tout plein
[d'elle :
— Quelle est donc cette femme?. Et n' a
[rien reconnu.
Jean BASTIA.
p.
lus d'enfants à Berlin!
Qu'en doit dire Guillaume II,
le grand apôtre de la repopulation?
Faute d'écoliers, par faute du recul
des naissances, on vient de décider
la fermeture, à Berlin, de vingt-trois
écoles publiques.
Entre 1909 e* 1913, 225.000 en-
fants fréquentaient les écoles de Ber-
lin.
On ne compte guère, aujourd'hui,
que 125.000 écoliers.
Cette statistique fera-t-elle réfléchir
les pangermanistes et les incitera-t-elle
à comprendre qu'un peuple qui veut
se développer. n'a pas intérêt à se
ruer aux guerres de conquête, avec
des appétits inconsidérés et dange-
reux ?
c
'est très facile, Madame.
Pendant une suspension d'au-
dience à la Cour d'assises, Mme Th.,
cartie civile, alla prendre une tasse de
thé en compagnie de son avocat, Me
de Moro-Giafferri, et d'une jeune con-
sœur que celui-ci avait invitée. Mlle
Juliette Goublet.
On parla do procès, dit Le Cri de
Paris.
— Pensez, exposait Mme Th.-.. à
la jeune avocate, que ma mère avait
chez elle pour plus de deux millions
de bijoux.
1. — C'est mieux que mes colliers en
toc, dit Mlle Goublet.
— Oh ! réjouissez-vous, au con-
traire, reprit Mme Th. C'est si pé-
nible d'avoir de pareilles valeurs chez
soi.
Aussitôt, M* de Moro-Giafferri :
— Mais. Madame, c'est très sim-
ple, vous pourriez peut-être vous dé-
barrasser entre nos ma'ins.
HORATIO.
(Lire la suite en troisième page)
A ux Escholiers
« LA RUE QUI CHANTE »
en l'honneur des lauréats
du Conservatoire
et de Robert Trébor
J'étais perdu dans les couloirs 'du
Claridge à la recherche des enfants de
Charlie Chaplin. lorsque j'entendis
C'est Boulange. Boulange. Bou-
[lange.
L'est £loulange qu'il noies faut. Oh !
roh! oh! oh!
Immédiatement après éclatait :
Je t'ai rencontré. simplement.
El tu n'as rien fait pour chercher à
[me plaire.
Je t'aime pourtant. d'un aynour ar-
[dent.
Dont rien, tu le sais ne pourra me
[défaire.
Tu seras toujours mon amant.
Je pénétrai hardiment.
Sur une petite scène, une étonnante
dame habillée à la- mode de l'époque
des omnibus, sussurait ce refrain
d'amour. Elle fut bientôt suivie d'une
gommeuse orange et verte, d'un comi-
que genre Polin, d'un Mayol très mai-
gri, d'une fausse Otéro, de danseurs
de cake-wàlke et d'une vraie Damia
ainsi que d'une Parisys en chair et en
os.
Les Escholiers donnaient une soirée
en l'honneur des lauréats du dernier
concours du Conservatoire, sous la pré-
sidence de Robert Trébor, dont ils
venaient de fêter la récente rosette
d'officier de la Légion d'honneur.
Alors, défilèrent tous les refrains et
les scies populaires de la 3e Républi-
que. S'il n'y avait pas eu les robes
du soir 1931, l'on se serait cru en 90.
Toute la salle reprit en chœur : Tara-
raboum-dié., Turlututu. ou encore :
J'suis la sœur d'un emballeur.
Bien connu. Bien .connu
dans l'quartier.
d'la rue d'l'Echiquier.
Marguerite Ducouret fut une splen-
dide Otéro, Geneviève Jerville chanta
Viens Poupoule, Fierrette Madd fut
une ravissante gommeuse, Jeanne Per-
riat interpréta Fascination, Jane Pierlv
nous ramena à Mon Paris., tandis que
Damia murmurait les aventures du
« Grand Frisé » et que Parisys van-
tait le charme des fraises et des fram-
boises. Olga Valéry dansa un magni-
fique charleston avant que Hanry-
Jannet ne vienne imiter Chevalier ;
Jean Tërouanne fut un Polin irrésis-
tible ; Ben Tyber nous démontra les
charmes d'une Rumba ; Pierre Ber-
thelot ceux du cake-walke. ; André
Guilbert s'exhiba en curieux chanteur
des rues, et Teddy Parent en Mayol
ultra 1905.
George Chepfer, qui présentait La
Rue qui chante, resta George Chep-
fer, c'est-à-dire excellent chansonnier.
Reconnu parmi l'assistance :
Mmes Claire Magnus, Jeanne Boi-
tel, Jeanne Montange, Leberty, Stora,
Princesse Paléologue, Blanche Montel,
Amélie de Pouzols, Saint-Phar, Sa-
mary, Romane, Davia, Yette Andréyor,
Paule Andral, Jasmine, Ricci, Marcelle
.Praince, Nizan, Revna-Capello, Clara
Tambour, Gladys Maxhence, Diana,
Flore Maheux., ainsi que MM. Ro-
bert Cayus, Fischer, Rodocanacchi,
Jean de Rovera, Maurice Simon, Mar-
cel Gerbidou, comte de Rougemont,
Coolus, Bordure, Cointreau, Térouan-
ne, Szulc, de Noisay, de Tinan, Boro-
tra, Max Blot, Sandoz, Jean Hachette,
Bourdel, Devriès, Georges Bauguier,
de Ségallas. Bétove, Paul Abram,
Brandt, comte de Gannay, Jules Bernv,
Edouard Beaudu, Legrand-Chabrier,
Chantavoine, Pierre Lagarde, George
Chepfer, Hotschkiss, Max Maurey,
Wolff, Daniel Poiré, Amaury, de Vale-
rio.
SERGE.
Dans un poste de radio
un conférencier injurie
les sans-filistes
Bâle, 6 novembre.
Avant-hier, au poste de radio de Bâ-
le, le critique musical suisse, M. Otto
Maag, devait faire devant le micro-
phone une courte causerie comme pré-
lude à un concert de musique de cham-
bre. Le conférencier ne tarda pas à
s'écarter de son sujet, jusqu'à dire que
tous les passionnés de T. S. F. étaient
des imbéciles.
Il fallut écarter du microphone, ma-
nu militari, le critique radiophobe qui
prétendait fournir des arguments irré-
futables à l'appui de sa thèse. La di-
rection du poste de Bâle a présenté ses
excuses aux auditeurs.
Lire en page 5:
VOICI PARIS
Marguerite Ducowret imitant la Belle Otéro} Pierrette Mad en gommeuse
et Jeanne Perricot dans « Fascination »*
(Dessin de Serge.)
Au Vieux-Colombien
ri.
'(Compagnie des Quinze)!
«La Mauvaise Conduite»
Comédie en trois actes
(d'après Plaute)
de M. Jean Variot
La comédie est lente, très lente à se
mettre en train ; était-on gêné par !ep
masques que- portent certains inter-
prètes, à l'imitation du théâtre anti-
que ? Ou la présentation des person-
nages était-elle trop copieuse ? Mais
le comique ne parvenait pas à « sor-
tir » ; on craignait une soirée pe-
sante, morne, ratée. Puis, des que
l'on s'est trouvé en pleine action, que
la situation imaginée par Plaute, s'ést
franchement développée, tout a changé
d'aspect ; et nous avons eu sous les
yeux une énorme farce, très réussie,
joyeuse et truculente, jouée par les
« Quinze », dans un excellent mou-
vement, dans le style qui convenait,
et dont le succès a été en grandis-
sant. C'est un exemple très curieux
de ce fait, assez fréquent au théâtre,
qu'un rien sépare la réussite de
l'échec, et que tout s'y transforme
parfois comme par miracle. Dans
tous les cas, la Compagnie des-Quinze
vient de faire, pour ce début de sa
seconde saison, ses preuves d'efforts
intelligents, et de ses qualités remar-
quables de cohésion et d'adresse.
Voilà une jeune entreprise qui 'mérite
amplement le succès qu'elle vient dû
connaître une fois de plus.
Les M énechmes de Plaute sont un
sujet heureux, qui a déjà tenté bien
des adaptateurs. On se rappelle la
comédie si divertissante, et moderni-
sée, que Tristan Bernard avait tirée
de l'œuvre du comique, latin,, et les
Jumeaux de Brighton firent, au Théâ-
tre Antoine, une belle carrière ; ils
ont, du reste, été repris depuis. M.
Jean Variot avait des titres à vouloir
s'inspirer à son tour de Plaute. Ce
n'est pas que son « Théâtre du
n
Un « Copiait » dans La Mauvaise
conduite.
(Vu Dar Gteorses 'Bastia. >
Rhin » offre de grands rapports avec
les comédies de Plaute. Mais il a mon-
tré, dans plusieurs de ses livres, une
verve joyeuse et truculente, un esprit
satirique, un sens du comique qui
peuvent l'apparenter avec l'auteur
des Ménechmes. Sa pièce, est une
adaptation très libre, et souvent heu-
reuse, surtout vers la fin. On re-
trouve dans sa pièce la plupart des
personnages de Plaute, dont certains
sent des types classiques de la comé-
die antique, Legoinfre. par exemple.
Mais il a su, en utilisant la situation
qui forme le support de la pièce, c'est-
à-dire la ressemblance entre deux frè-
res qu'on prendra l'un pour l'autfe,
broder quelques épisodes, qui don-
nent un relief plaisant aux êtres gro-
tcsques. tarés ou intéressés qui s'agi-
tent sous nos yeux. Il a réalisé ainsi,
avec l'aide des acteurs, une sorte da
comédie bouffe, haute en couleurs el
d'un stvle Qui n'en détruit pas la sa-
veur comique et satirique. Quelques
coupures et un peu plus de mouve-
ment au début, et le succès ne man-
quera pas d'être durable, et aussi
franc qu'il le fut à la fin.
L'action se passe sur une place 'pu-
blique : d'un côté, la maisôn de Mé-
nechme. un boureeois timide, mais
qui aime faire la fête, pour se conso-
ler d'une épouse revêche autoritaire.
et à la voix glapissante. De l'autre.
une courtisane, Erotje. chez qui ha
bite, comme cuisinier, un de ses sou-
pirants, nommé Cylindre. Un ami de
Ménechme, Legoinfre, se réjouit, en
bon parasite, du repas succulent qu'i!
compte faire chez Erotie. qui est la
maîtresse de Ménechme trois fois par
semaine. Mai's voici que débarque
d'un bateau, Pendant une escale, un
aventurier, Sosiclès, accompagné ae
son valet Messénio:., et suivi de deux
matelots chargés de veiller sur lui, et
de le ramener au bateau, car il.n'f
pas encore payé le prix de soft
voyage. Il a voulu descendre It
terre dans l'espoir d'y trouver for-
tune, car il est fort désargenté.
Or, ils ressemblent étonnamment à
Ménechme; et comme il porte à peu
près le même costume, vous voyez
tous les quiproquos qui vont résulter,
de là. Jamais le quiproquo n'a été
roi au théâtre comme dans cette
pièce. La femme de Ménechme. son
père. Legoinfre, la" courtisane vont
avoir affaire tantôt à Ménechme, tan-
tôt à Sosiclès; l'un mange le repas
destiné à J'autre. touche l'argent qui
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