Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1936-01-11
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 11 janvier 1936 11 janvier 1936
Description : 1936/01/11 (A30,N8372). 1936/01/11 (A30,N8372).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76499834
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/05/2015
30' ANNEE. — No 8372 SAMEDI 11 JANVIER 1936
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DIRECTEUR: JEAN DE ROVERA
146-150, avenue des
Champs - Élysées
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t de « Comoedia D.
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LE DOCUMENT 110 JOUR
Myrtile Green n'a que cinq ans. Mais, comme son père fut parte-
naire de la Pavlova et sa mère, Lucie Morel, une grande canta.
trice, elle a de qui tenir, récite du Shakespeare mieux que
personne et présente un numéro de danse et de chant où elle fa it merveille, dit-on. En avant, les enfanta
prodiges! (Photo Keystome) 1
A PROPOS DE «LA POULE»
M. Henri DUVERNOIS
noderne conteur de féeries
ai toujours aimé îles comtes de fées.
jT6 tous temps, j'ai pris plaisir extrême
V* ^usions légères qui me font m' éva-
|i f réel. Mais, certes, je ne m'atten-
"",ois Point, mercredi SOIT, à ce que j'al-
>VS trouver au Théâtre des Nouveautés,
jft*» sans y être prépare, j'ai vécu, moi-
un conte de féss.
e M'en excuse auprès de M. Duver-
1?^' je n'avais point lu le récit — que
il aUcuns disent célèbre — qu'il a appelé
; La Poule ». J'allais voir aune opé.
) Et, ainsi que l'on y est accoutumé,
il ln'attendais, en spectateur facile à
ter, à quelque bonne histoire un
égri,Ua, » même &allace,
"vaiet égrillarde, voire même sal ace,
j J aurais assisté aux aventures. sen-
i,r^J^ales, d'une petite femme dont
J^^ularité dans le sommeil est le pain
tidlien. Car lia réside la première ha-
L- e des auteurs : avoir conservé une
44ette qui, avant toute publicité, atti-
i. a le bon public friand de légèretés.
jj Mais si, dans la pièce, il n'y a point
o, Poule » au sens actuel du mot, je
kt. t.rl.!ns point que ce bon public soit
"'5u.
P® sait déjà le charme, la fraîcheur
&lire et la délicate honnêteté dont sont
j.P're'»nts ces quatre tableaux. On sait
e}a h S'L_' ,. f
he "lUe SïWestfi aurait pu être un fan-
***• et que c'est un brave bourre si
j ain. On sait la délicieuse aventure
fo: ses cinq filles dont la plus sage, à
t de sagesse, devient la plus folk.
tl rt~, je n~e d()utai$ bien que
^rtes, je n:e doutais bien que
1 ; '-'«vemois ne pouvait nous donner
L» Une œuvre faite de sourire, d' ironie
peillante et de mélancolique gai té.
'ats Je n'espérais point — et ce fut là
commença pour moi Je conte de
- qu'à l'occasion d'une aventure
r^histe et légèrement contée, il puisse
ct point faire œuvre de modiste et
il ~~len de notre pauvre époque.
) ^"sature, je Je répète, est de tous
Mais l'aveqturé ne se-
rait rien s'il n'y avait, J'WH pas par en-
droits, mais d'un bout à l' autre, sous le
sourire de l'amuseur, cette marque d'ob-
servation Inquiète de notre temps et de
nos difficultés. Ces pauvres braves gens
qui, peinant et vivant, les vieux avec le
souvenir doré des jours passés, les jeunes
avec l'espoir des jours meilleurs, atten-
dent lia féerie qui se présentera peut-être,
ce pauvre charmant garçon qu'un ma-
riage idiot n 'a pas abattu et qui, dans
sa gêne, tient le coup et, entraînant dans
son sillage tous les petits snobs qui le
croient riche, reste lui-même, ']IS sont
peut-être de tous les temps, mais ils sont
bien d'aujourd'hui.
Ce qui, cependant, m'a le plus agréa-
blement frappé, c'est de voir avec quel!le
acuité, avec queUe sensibilité M. Du-
veraois a senti et marqué, sans y trop
toucher, la séparation qui existe, non
point entre deux générations, mais entre
les aînés et les jeunets d'une génération,
celle de l'après-guerre.
Ces petits nUes et ces jeunes garçons,
têtes folles ne vivant que pour « exciter
la jalousie des petits copains » — c'est
là 'le sens sinon les termes d'un couplet
— comme ils sont vrais et ressemblants!
Le gigolo d'il y a dix ans n'est plus: il
regardait trop du coté des femmes de
quarante ans, et la jeune fille d'aujour-
d'hui, jalouse, J'a tué. M. Duvernois,
sans en avoir l'air, nous les montre en
pleine lumière, ces jeunes couples, ces
Brigitte et ces Pierre, tout fiers de leur
sportive animalité, aux aNures de
« prendis^moi-ccmme-je-me-donine », qui
se plaisent en un factice qui leur paraît
le fin du fin. Ils partent fort pour mon-
trer qu'ils existent et pour se persuader
à eux-mêmes qu'ils sont quelque chose.
Ils croient en la vertu de l'argent, alors
que l'argent n'a que de la puissance.
Sylvain TESSIER.
Ulwe la, .suite.en deuxième page)
jVers la grève ?
et ID "J
J * De quoi demain
iF aera-t-il fait ?
~'<\l1g~~{ Mystère. Ad augusfa per
^et conjuration se forme.
-
directeurs de spectacle se-
se-
dïiort decidés à l'adion. pai- l'itiac-
l''l)if?rotate. Le dernier article de M.
¡((nt,: rc "'olft dans Le Journal a pi-
jns' leUr amour-propre collectif et
iil?yUments donnés par le brillant
~~C!
.«/e~ @leiï en faveur de la fermeture
eâtres sont apparus probants.
r ^Ai ors, voilà. la date de la ferme-
,c/'ète, est arrêtée, mais gardée se-
.t~p< * la d f"
s &i* a la date fixée, les pouvoirs
0 n'ont pas enfin compris et
agi Un mot d'ordre sera donné et
iseo 5 sera, le soir même, privé de
iipect*cles.
"VOUS ne s'agit pas d'une plaisanterie.
OU8 QVons interrogé hier soir une
jjOu!ersonnalités les mieux placées
J)o nous répondre. Elle nous a ré-
u: (c C'est on ne peu-t plus sé-
•l'ond : u C'est on ne peut plus sé-
ieu ! M
'> Paiement d'éviter les dange-
inç^^éperctissions d'une telle fer-
c. -
A. locao
11 quart de Siècle,..
HU on lisait dans Comœdia
le 11 janvier 1911
écho intitulé: Les pièces qu'ils
U.tè"r,t -
àt .4ri8tide Briand: Les Caprices die
hlaln 5°*' H. de Rothschild: Le Ro-
!)e8lll Jeune homme pauvre; Gaby
Ticçj. : PIl'U5 que reine; S. A. R. Ma-
Ptrince qu'on sort; le sénateur
&èret} %er: Femme n,ue- Léon Dau-
r., La Femme nue: Léon Dau-
flet: :SfQêl; le docteur Toulouse: Le
Si malgré lui; le duc d'Orléans:
- étals roi; Loubet: La Retraite, etc.
de > après-midi, répétition générale
w \Tleï]¡ homme, à la Renaissance.
Mme Sigrid Undset
présidente de la Société
des Auteurs norvégiens
Oslo.
(De noire correspondant particulier.)
Au cours de sa réunion annuelle,
la Société des Aul-eurs norvégiens a
'proeédr, à la réélection de son Co-
mité. C'est Mme Sigrid Undset qui
a été nommée en remplacement de
M. Peter Egge, qui se retirait pour
raisons personnelles ; M. Kristian
Elster, vice-président ; MM. Audum
Hiermann et, Pau) Gjesdal, membres.
Le Comité littéraire a été ainsi
constitué ; MIM. Olav Duun. Sven
Moren, Sigurd Hoel et Mme Nini Rolf
Anker. M. William Nygaard a été
élu par acclamations à la direction
économique de la Société.
A. Drevon.
Les Festivals de Munich
en 1936
Les Festivals des théâtres d'Etat
à Munich dureront, c-ette amenée, du
2 juillet au 30 août. Le Festival
Waigniei', au Théâtre du PriMe-Ré-
gent, eompre.nid'ra Les Maîtres Chan-
leurs .(6 représentaiioms), Le Vais-
seau Fantôme (2), Tristan et Isolde
(3), Tannhauseï; (3), Rienzi (2).
Le Festival Mozart, au Resideaiz-
¡Ijhe.ater, 'comprendra. Les Noces de
Figaro (4 représeinit,avions), La Flûte
Enchantée (3). Don Juan (3), La Jar-
dinière par aniour [i), Titus (1). Cosï
fan lutte (1), Idoménée (1), L'Enlè-
vement an Sérail (1). On jouera en
outre le Xerxès de HandeJI et l'AL-
ceste de Gluck.
Au TIJéâ''llc Naitiomsul, on !nelprés'en-
tera Antoine et Cleo pâtre et Le Mar-
chand. de Venise, de Sliakespeare; Dé-
nié trius, de IlelYbel. Il y aura pour la
première fois des iieprcseiTtaitions en
pJ.ein- air de Lumpaci Vayabundus,
de Nesi.roy, et de L'Oncle Théodore,
de Selma Lagerl'O'f.
Ijq grand concert annueil aura iieai
le 14 août.
« LE MERVEILLEUX ALLIAGE» AUX MATHURINS
~,. - 1 ._,
Pif;0 s,)ir. répétition générale aux Malhv.rim de l^e Merveilleux AM'iage.
)){!;c iJfe l'axiteur russe Vladimir Kirchon, adaptée à la scène française
ff.-R. Lcnor-rnand. et jouée avec grand succès par la Compagnie
Pitoëff. CPhoto q.-;L. Marnai frères.).
INSTANTANES PARISIENS
Le Maître de ballet
et le champion du monde
Mon Dieu, que d'escaliers et de corridors
lugubres dans cet Opéra, avant d'atteindre un
pigeonnier haut perché, La rotonde, où Liifar,
devant une glace fait fépeter Icare à ses
danseurs et danseuses!
A l'ntérieur de cette Rotonde, on se croi-
rait à bord d'un paquebot voguant sur tes
toits de Paris. Des fenêtres en forme de hu-"
blots complètent 'l'fllusioo. Quatre rats, qui
ont décaisse le 'tutu pour le maillot collant
s'accoudent à la barre comme leurs grand-
mères peintes par Degas.,
L-ifar, «n maillot bleu, chemise Lacoste et
un routard à carreaux noué autour de la
têt-e agite un bâton échappé d'un noisetier de
la forêt de Fontainebleau et frappe ie sol
jusqu'à huit.
Danseuses et danseurs s'élancent pour ryth-
mer une chorégraphie moderne. Lifar, bien-
tôt, tournoie avec eux. C'est alors qu'une petite
porte, à côté d'une glace, s'entrouvrit.
Jules, Juilot, Doudoo, Ladoumegue, cham-
pion du Monde des 800 mètres plat était là,
avec une demi-heure de fêtard et sa cravate
rouge. Il venait admirer je grand danseur. Il
fut tellement éberlué par cette vision qu'on
ne l'entendit pas une seule minute, pendant 1a
danse, prononcer une paro'le. Un athlète com-
plètement muet. Peut-être pour avoir davantage
de souffle, ile soir, au Casino.
Enfin, Lifar, après s'être mis en nage,
accrocha au vestiaire ses ailes d'aluminium et
alla au petit bar du Temple de la M-usique
s roter avec l'athlète un mousseux des familles,
Là, devant les bouteilles; Ladoumègue re-
trouva la parole que l'on croyait perdue et
s'empressa de féliciter l'archange de la Choré-
graphie et le prince de la Danse.
SERGE.
LE CINEMA EN DEUIL
JoLn GILBERT
el la ierriMe gloire
JIHOIIYWOOJ
Le plus déconcertant « fait-divers » de
ce jour, à une époque qui cependant n'a
pas fini de reculer au delà du Vraisembla-
ble les limites de l'actualité : à Holly.
wood, John Gilbert, « le plus grand amou-
reux de l'écran », vient de mourir, à trente-
neuf ans, d'une crise cardiaque. entouré
d'un médecin, d'une infirmière et d'une
demi-douzaine de pompiers.
Que Je cinéma, ce fantasque en diable,
nous ait déjà prodigué bien des surprises,
nous y étions hœbitués. Dès que nous tou-
chons à sa magie mouvante, tout esquive
la logique, tout échappe aux mesquines
possibi!ités de ce que nos sens et notre
pensée nous font tenir pour images certai.
nes de la vie. Evasion surnaturelle vers
cette autre vie, la seule définitivement
réelle, qui est le rêve, et où l'absurde re-
joint presque toujours les données de la
raison.
Ainsi avant John Gilbert, et tout comme
lui, Rudolf Valentino deûail payer un pré-
coce tribut à la gloire. Tragique destin,
fut-il dit alors. A la manière antique, le
beau Rudolf eut son moderne cortège de
pleureuses, jusqu'à celles qui, plutôt que
de lui survivre, préférèrent se donner la
mort sur son tombeau.
Depuis, le temps a fait son oeuvre. Et, au
cinéma, comme il Va vite 1 Rival posthume
de Valentino et son successeur attitré dans
l'engouement du public, John Gilbert dis-
paraît sur i le déclin de sa propre fortune, et
à peu près oublié déjà, victime de la pro-
digieuse transformation de l'empire qui
l'avait naguère couronné.
Maurice-J. CHAMPEL.
(L'ire la suite dans Giné-COmoedia.) !
SERGE LIFAR VU PAR SERGE
1
VoicI le maître de ballet de l'Opéra surpris par notre collaborateur du-
rant line répétition d'Icare à la Rotonde de l'Opéra.
(Lime H'a^UcH'e cl-diessiuis.)
TOUTES LES COULISSES.
I
11 JANVIER :
SAINTE HORTENSE
A part les sœurs Hortensias
Toute autre est bic3 déconcertante
Qui porte un prénom compte ça-
Pourtant il est clair et fleuri
Mais dans la gouaille de Paris
C'est u.n prénom de vieille tante.
Le grand cordon de M. Laval.
c
omment les originaires du Cen-
tre et du Mdii étaient-ils l'au-
tre jour réunis à Longwy sous le
titre : l'Amicale d'Oc?
Et pourquoi la présidence d'hon-
neur fut-elle offerte à l'Auvergnat
M. Pierre Laval?
Il y a peut-être un couplet à ajou-
ter à l'immortelle chanson de Na-
daud : Si la Garonne.,
M. René Dastarac, qui rédige en
chef VAvenir Lorrain — malgré son
nom — a écrit au Président et lui a
dit :
« Nous vous offrons la distinction
suprême de notre ordre, le grand
cordon de la belle Eléonore d'Aqui-
taine. »
Mon Dieu! que tout ceia est loin.
Eléonore. c'est cette reine pro-
digieuse qui avait annexé les Iles
Britanniques à son fief et placé son
époux sur le trône d'Angleterre.
Alors, l'anglo-saxon n'existait pas,
la cour anglaise et toute la haute
société parlait français. Eléonore
avait tout très bien arrangé.
Mais la politique,!. la politique!.
les profiteurs de la guerre de Cent
ans. Des canons, des munitions.
Enfin, grâce à M. René Dastarac
et ses amis il se passa quelque chose
au pays d'Oc, autour de Nancy.
Montmartre-en-Montmartrois.
N
otre confrère Paul Yaki, l'au-
teur de ce livre historique et
guide si vivant Le Montmartre de
nos vingt ans, président de [a So-
ciété d'art et d'archéologie « Le
Vieux Montmartre », et le docteur
Torchaussé, conseiller municipal du
18e arrondissement, ont voulu cons-
tituer un musée du Vieux-Montmar-
tre qui réunisse les plans, tableaux,
documents, souvenirs de la Butte.
Ils ont réussi et la Ville de Paris
vient d'acquérir avenue Junot, de-
vant Je Moulin de la Galette, un im-
meuble qui abritera le Musée mont-
martrois.
Le Jeu du Jour.
A. — Demandez que, sans qu'on
vous le montre, on forme un nom-
bre de trois chiffres dont celui des
centaines sera plus fort que celui
des dizaines, celui des dizaines plue
fort que celui des unités, par exem-
ple 963 ou 721, ou 420, ou tout autre
construit d'après ces trois chiffres.
B. — Dites qu'on retourne ces
trois chiffres.
C. — Qu'on fasse la soustraction.
D. — Qu'on retourne les trois
chiffres formant le produit de cette
soustraction.
E. — Et qu'on additionne les deux
nombres qui sont ceux des paragra-
phes Cet D:
F. — Alors, vous, sans avoir rien
vu de tous ces chiffres et opérations-
là, vous pouvez annoncer le. résul-
tat : 1089. ,.
LE FIGURANT.
(Lire la, suite en troisième page.)
LIRE
EN 31 PAGE. - Une nouvelle édition
des « Pensées » de Pascal, par
Jules Véran.
DANS « CINE-COMŒDIA ». - Mme
Germaine Dulac a perdu en
appel son procès contre le
Dr Pfeiffer.
Les Faits du Jour
POTSDAM. — Le général von
Fritsch, commandant en chef de l'ar-
mée allemande, a inauguré la nou-
velle école de guerre, construite en
moins de deux ans.
BELGRADE. — Les déserteurs ita-
liens sont si nombreux que les auto-
rités yougoslaves envisagent la créa-
tion, en Bosnie, d'un camp de con-
centration, où ils seront rassemblés.
LONDRES. — Le terrible « su-
roït » qui dévaste nos côtes, n'épar-
gne pas l'Angleterre. Les avions ne
partent plus. Les accidents mortels
sont nombreux, les communications
sont précaires.
MOSCOU. — Pour avoir dilapidé
en frais inutiles un million et demi
du Trust des fourrures, le fsous-di-
recteur et le comptable de cette
organisation sont condamnés à mort.
Tout simplement.
PARIS. — La Faculté de Droit,
fermée par décision de M. Mario
Roustan, n'a pas ouvert ses portes
aujourd'hui. Le Ministre n'a reçu
aucune délégation d'étudiants.
MENTON. — M. André Tardieu,
malgré lets sollicitations de ses amis,
maintient sa démission, pour gar-
der, afiirme-t-il, une complète indé-
pendance.
LONDRES. — La menace de grève
générale des mineurs en Grande-
Bretagne semble se préciser. Cepen-
dant il faut attendre les résultats
d'une conférence qui doit se tenir
avant la fin du mois entre proprié-
taires et délégués ouvriers.
Minneapolis. — Une femme, Mme
Liggett, dont le mari fut assassiné
par les gangsters parce que, jour-
naliste, il avait entrepris une cam-
pagne de presse contre ces bandits,
vient de déclarer la guerre aux
ennemis publics. Ce que femme
veut. Mais il faut un beau courage !
Allons-nous revoir à Paris
"Les décors lumineux" d'Eugène FREY ?
L'artiste nous parle de la genèse de son invention
et illustre ses dires d'exemples sur un théâtre en miniature
Il est question, de reprendre sur
une grande scène, une oeuvre désor-
mais classique dans des décors lu-
mimeux établis suivant 'le procédé
Eugène Frey.
Mais qui donc, à fl'aube de 1936, se
souvient, -encore des décors lumineux
et d'Eugène Frey, leur inventeur,
qui depuis quelques années retiré du
monde du tlliéâtre, vit' au milieu de
ses souvenirs, dans Il,.e !k>i:n.fia,in P-alslsy.
C'est en assistant à des séances
d'ombries ohiwoiises que le peintre
Eugène Frey conçut la première idée
de ses fameux décore lumineux qui
bouleversèrent un moment toute la
technique de la mise en scène théâ-
trale et qui, après quelques années
d'éclipsé, vont, sans doute, réappa-
raître ayant largement bénéficié des
découvertes nouvelllés de ¡l,a ¡scieTIfce.
En bref, les décors lumineux s;ont
des tableaux peints sur veipres,: pro-
jetés par transparence par de puis-
sants appareils électriques sur un
écran blanc faisant fonction de toile
de fond. Ces projections comportent
un grossissement approprie aux di-
mensions de llia scène, celle-ci restant
normalement lét\l,a,irée- par la rampe
et les acteurs y évoluant comme à
l'ordinaire. y t'Ivo.lua-,nt fo~mm,e à
Les projections envoient sur
l'écran-toile de fond et simultané-
ment, au moyen de plusieurs appa-
reils, des images qui doivent se su-
perpotser exactement. CelHesi-ci diffè-
rent simplement de coiloration et lIeur
ensembLe produiit le paysage ou le
décor avec ses tr ansf o mations,
comme dans la nature. Lorsqu'il
s'agit d'ajouter :dans .'lé décor, une
figure ou un objet onaiméis, on peut
rassembler jusqu'à quinze ianagesi sur
un disque, tournant devant l'objec-
tif. EMes sie répètent tour à tour, oe
qui donne i'i'rmpressi'on de (la néalité
si la vitesse d'émission est suffisante.
- Ce dispositif est adopté 'PQUf la
Chevauchée > des - Déesses , dans La
WalJcyr.ie, pour. La Courte de Faust
e,t de Méphistophélès dans la Dam-
nation de Faust.
Dans cet épisode de l'œuvre - de
Berlioz — écrivait"- un critique lors
des débuts de M. Eugène Frey à
l'Opéra de Paris — l'artiste montre
tout le parti qu'il peut tirer des com-
binaisons lumineuses. Le décor de La
Course à 'l'abîme. représente un
paysage chaotique formant quatre.
plans de rochers. Le ciel et les nua-
ges font l'objet d'une projection spé-
ciale. Les deux cavaliers sortent de
la,' coupissc à frotte du spectateur eil
viennent, en une course échevelée, se
précipiter dans le gouffre, vers le
milieu de la scène, tandis que des
spectres les poursuivent.
L'impression dit galop des cava-
liers est donnée par le disque tour-
nan";' en même temps le projecteur
décrit un arc de cercle pour amener
progressivement le sujet vers le cen-
tre dit, décor. Durant cc'mouvement
les arrière-plans et le ciel se dépla-
cent, en sens inverse, créant ainsi
rUliision d'une vitesse fantastique..
Pierre BARLATIER.
(Lire la suite en deuxième page.)
Coupe d'une scène-et arrière-scène d'un théâtre (opéra de Monte-Carlo)
durant la représentation de La Walkyrie {3* acte) avec les « Décors
lumineux E- du peintre Eugène, Frey. (Lkie 'i'iairticje çi^degsus.)
A LA PORTE-SAINT-MARTIN
H. Jacques Copeau
va-t-il succéder
à M. Maurice Lehmann ?
On dit que M. Maurice. Lehmami
quitterait la direction de la Porte-
Saint-Mantin au mois de mai pro-
chain. Des pourparlers seraient en-
gagés entre M. Jacques Copeau et lui
et il est alors probable que Beaucoup
die. bruit pour rj'en de Shakespeare\
adaptation de Jean Sarment, sera
donné dans la grande salle du bou-
levard Saint-Martin et non plus,
comme on l'avait annoncé au Théâ-
trede la Madeleine.
A LA COMEDIE FRANÇAISE
Sur le départ
de Mme Tonia NAVAR
Mme Tonia Navar, qui, on le sait,
avait décidlé spontanément de quitter la.
Comédie ïTrançaitee, a cetssé d'en faire
partie à la date du 31 décembre. En
enmegisfcrantt ce départ, dû à une déci-
sion irrévocable dont j'ai damné naguè-
re Oies motifs, provenant de l'akutude
regrettalbie qu'a eue la Ooméidie envers
unie artiste qui pouvait rendre d'émi..
nents- services et qu'ion, a trop excitosi-
veawent employée dans de petits. rôles
tandis qu'elfe a montré qu'ele pouvait
tenir avec autorité les premiers, teia
Androotnaque, Yianetta de la Robe Rouge
ou Rose Mamaï, je ne peux que, dire
mon regret pemsannetl, alors surtout que
lia radiodiffusion. offâcieUie du répertoi-
re eût eu en eflle un élément de qua-
lité. Mme Tonia Natvaa: a joué pour la
dernière foiis Andromaque, rôle d'Amdro-
mâque, le 22 décembre. Elle y a obtenu
un toès vif succès, et a su montrer avec
plus d'aisance encore que précédem-
ment, la force, voilée de douceur et de
sensibilité de ce personnage immorteL
A cette matinée, M. Alexandre fut un
exodllent Pyrrhus, et MlOje Ventura une
Henmione brûlante. M. Vidalin, très en
progrès, a donné à Oreste une aMure
remarquable, une sincérité poignante efi
a su très bien rendre qa folie de la fin.
Mais pourquoi coupe-t-cn toujours les
derniers vers de Pylade, faits pour ex-
pdiquer la fOlie d'Oreste. ? Mme TYwiia
Navar avait joué pour la première fois
chez Modère ie 5 juillet 1926.
Des commémorations
* Dimanche aura iieu la 500 de Ma-
dame Quinze, dent le succès ne se dé-
ment pas, auprès avoir donné avec Ma-
dame Sans-Gêne les plus belles recettes
de 1935. La. pièce de M. Sarment sera
donnée aJVeC tous ses créateurs (sauf,
M1,a;s ! Dubosq) et Mme Casadesus y
fera sa nemrtsrée. Mme Mary Marquet,
l'émioiuvanite Pompadour, aura dotnc été
50 fois admirable ainsi que M. Es-
camote et que Mme Dussane (qui ne fut
remplacée que quatre fois dans son
étonnante Leczinska par l'habile Mlle
Barreau. Mais je regrette qu'on ait pas
célébré île centenaire du Chandelier, qui!
n'a pas été joué depuis trop longtemps €?
qui a été publié dans 3a Revue des Deux
Mondes le l'r novembre 1835. (On aurait
dû Se donner avec M. de Rigoult et Mlle
i pool,
DIRECTEUR: JEAN DE ROVERA
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Champs - Élysées
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: Le Numéro : 0,25
Province: 0,30
Iii' Adresser toute la
L i correspondance
3ans exception à
j PObUcité M. le Directeur
t de « Comoedia D.
M---
LE DOCUMENT 110 JOUR
Myrtile Green n'a que cinq ans. Mais, comme son père fut parte-
naire de la Pavlova et sa mère, Lucie Morel, une grande canta.
trice, elle a de qui tenir, récite du Shakespeare mieux que
personne et présente un numéro de danse et de chant où elle fa it merveille, dit-on. En avant, les enfanta
prodiges! (Photo Keystome) 1
A PROPOS DE «LA POULE»
M. Henri DUVERNOIS
noderne conteur de féeries
ai toujours aimé îles comtes de fées.
jT6 tous temps, j'ai pris plaisir extrême
V* ^usions légères qui me font m' éva-
|i f réel. Mais, certes, je ne m'atten-
"",ois Point, mercredi SOIT, à ce que j'al-
>VS trouver au Théâtre des Nouveautés,
jft*» sans y être prépare, j'ai vécu, moi-
un conte de féss.
e M'en excuse auprès de M. Duver-
1?^' je n'avais point lu le récit — que
il aUcuns disent célèbre — qu'il a appelé
; La Poule ». J'allais voir aune opé.
) Et, ainsi que l'on y est accoutumé,
il ln'attendais, en spectateur facile à
ter, à quelque bonne histoire un
égri,Ua, » même &allace,
"vaiet égrillarde, voire même sal ace,
j J aurais assisté aux aventures. sen-
i,r^J^ales, d'une petite femme dont
J^^ularité dans le sommeil est le pain
tidlien. Car lia réside la première ha-
L- e des auteurs : avoir conservé une
44ette qui, avant toute publicité, atti-
i. a le bon public friand de légèretés.
jj Mais si, dans la pièce, il n'y a point
o, Poule » au sens actuel du mot, je
kt. t.rl.!ns point que ce bon public soit
"'5u.
P® sait déjà le charme, la fraîcheur
&lire et la délicate honnêteté dont sont
j.P're'»nts ces quatre tableaux. On sait
e}a h S'L_' ,. f
he "lUe SïWestfi aurait pu être un fan-
***• et que c'est un brave bourre si
j ain. On sait la délicieuse aventure
fo: ses cinq filles dont la plus sage, à
t de sagesse, devient la plus folk.
tl rt~, je n~e d()utai$ bien que
^rtes, je n:e doutais bien que
1 ; '-'«vemois ne pouvait nous donner
L» Une œuvre faite de sourire, d' ironie
peillante et de mélancolique gai té.
'ats Je n'espérais point — et ce fut là
commença pour moi Je conte de
- qu'à l'occasion d'une aventure
r^histe et légèrement contée, il puisse
ct point faire œuvre de modiste et
il ~~len de notre pauvre époque.
) ^"sature, je Je répète, est de tous
Mais l'aveqturé ne se-
rait rien s'il n'y avait, J'WH pas par en-
droits, mais d'un bout à l' autre, sous le
sourire de l'amuseur, cette marque d'ob-
servation Inquiète de notre temps et de
nos difficultés. Ces pauvres braves gens
qui, peinant et vivant, les vieux avec le
souvenir doré des jours passés, les jeunes
avec l'espoir des jours meilleurs, atten-
dent lia féerie qui se présentera peut-être,
ce pauvre charmant garçon qu'un ma-
riage idiot n 'a pas abattu et qui, dans
sa gêne, tient le coup et, entraînant dans
son sillage tous les petits snobs qui le
croient riche, reste lui-même, ']IS sont
peut-être de tous les temps, mais ils sont
bien d'aujourd'hui.
Ce qui, cependant, m'a le plus agréa-
blement frappé, c'est de voir avec quel!le
acuité, avec queUe sensibilité M. Du-
veraois a senti et marqué, sans y trop
toucher, la séparation qui existe, non
point entre deux générations, mais entre
les aînés et les jeunets d'une génération,
celle de l'après-guerre.
Ces petits nUes et ces jeunes garçons,
têtes folles ne vivant que pour « exciter
la jalousie des petits copains » — c'est
là 'le sens sinon les termes d'un couplet
— comme ils sont vrais et ressemblants!
Le gigolo d'il y a dix ans n'est plus: il
regardait trop du coté des femmes de
quarante ans, et la jeune fille d'aujour-
d'hui, jalouse, J'a tué. M. Duvernois,
sans en avoir l'air, nous les montre en
pleine lumière, ces jeunes couples, ces
Brigitte et ces Pierre, tout fiers de leur
sportive animalité, aux aNures de
« prendis^moi-ccmme-je-me-donine », qui
se plaisent en un factice qui leur paraît
le fin du fin. Ils partent fort pour mon-
trer qu'ils existent et pour se persuader
à eux-mêmes qu'ils sont quelque chose.
Ils croient en la vertu de l'argent, alors
que l'argent n'a que de la puissance.
Sylvain TESSIER.
Ulwe la, .suite.en deuxième page)
jVers la grève ?
et ID "J
J * De quoi demain
iF aera-t-il fait ?
~'<\l1g~~{ Mystère. Ad augusfa per
^et conjuration se forme.
-
directeurs de spectacle se-
se-
dïiort decidés à l'adion. pai- l'itiac-
l''l)if?rotate. Le dernier article de M.
¡((nt,: rc "'olft dans Le Journal a pi-
jns' leUr amour-propre collectif et
i
~~C!
.«/e~ @leiï en faveur de la fermeture
eâtres sont apparus probants.
r ^Ai ors, voilà. la date de la ferme-
,c/'ète, est arrêtée, mais gardée se-
.t~p< * la d f"
s &i* a la date fixée, les pouvoirs
0 n'ont pas enfin compris et
agi Un mot d'ordre sera donné et
iseo 5 sera, le soir même, privé de
iipect*cles.
"VOUS ne s'agit pas d'une plaisanterie.
OU8 QVons interrogé hier soir une
jjOu!ersonnalités les mieux placées
J)o nous répondre. Elle nous a ré-
u: (c C'est on ne peu-t plus sé-
•l'ond : u C'est on ne peut plus sé-
ieu ! M
'> Paiement d'éviter les dange-
inç^^éperctissions d'une telle fer-
c. -
A. locao
11 quart de Siècle,..
HU on lisait dans Comœdia
le 11 janvier 1911
écho intitulé: Les pièces qu'ils
U.tè"r,t -
àt .4ri8tide Briand: Les Caprices die
hlaln 5°*' H. de Rothschild: Le Ro-
!)e8lll Jeune homme pauvre; Gaby
Ticçj. : PIl'U5 que reine; S. A. R. Ma-
Ptrince qu'on sort; le sénateur
&èret} %er: Femme n,ue- Léon Dau-
r., La Femme nue: Léon Dau-
flet: :SfQêl; le docteur Toulouse: Le
Si malgré lui; le duc d'Orléans:
- étals roi; Loubet: La Retraite, etc.
de > après-midi, répétition générale
w \Tleï]¡ homme, à la Renaissance.
Mme Sigrid Undset
présidente de la Société
des Auteurs norvégiens
Oslo.
(De noire correspondant particulier.)
Au cours de sa réunion annuelle,
la Société des Aul-eurs norvégiens a
'proeédr, à la réélection de son Co-
mité. C'est Mme Sigrid Undset qui
a été nommée en remplacement de
M. Peter Egge, qui se retirait pour
raisons personnelles ; M. Kristian
Elster, vice-président ; MM. Audum
Hiermann et, Pau) Gjesdal, membres.
Le Comité littéraire a été ainsi
constitué ; MIM. Olav Duun. Sven
Moren, Sigurd Hoel et Mme Nini Rolf
Anker. M. William Nygaard a été
élu par acclamations à la direction
économique de la Société.
A. Drevon.
Les Festivals de Munich
en 1936
Les Festivals des théâtres d'Etat
à Munich dureront, c-ette amenée, du
2 juillet au 30 août. Le Festival
Waigniei', au Théâtre du PriMe-Ré-
gent, eompre.nid'ra Les Maîtres Chan-
leurs .(6 représentaiioms), Le Vais-
seau Fantôme (2), Tristan et Isolde
(3), Tannhauseï; (3), Rienzi (2).
Le Festival Mozart, au Resideaiz-
¡Ijhe.ater, 'comprendra. Les Noces de
Figaro (4 représeinit,avions), La Flûte
Enchantée (3). Don Juan (3), La Jar-
dinière par aniour [i), Titus (1). Cosï
fan lutte (1), Idoménée (1), L'Enlè-
vement an Sérail (1). On jouera en
outre le Xerxès de HandeJI et l'AL-
ceste de Gluck.
Au TIJéâ''llc Naitiomsul, on !nelprés'en-
tera Antoine et Cleo pâtre et Le Mar-
chand. de Venise, de Sliakespeare; Dé-
nié trius, de IlelYbel. Il y aura pour la
première fois des iieprcseiTtaitions en
pJ.ein- air de Lumpaci Vayabundus,
de Nesi.roy, et de L'Oncle Théodore,
de Selma Lagerl'O'f.
Ijq grand concert annueil aura iieai
le 14 août.
« LE MERVEILLEUX ALLIAGE» AUX MATHURINS
~,. - 1 ._,
Pif;0 s,)ir. répétition générale aux Malhv.rim de l^e Merveilleux AM'iage.
)){!;c iJfe l'axiteur russe Vladimir Kirchon, adaptée à la scène française
ff.-R. Lcnor-rnand. et jouée avec grand succès par la Compagnie
Pitoëff. CPhoto q.-;L. Marnai frères.).
INSTANTANES PARISIENS
Le Maître de ballet
et le champion du monde
Mon Dieu, que d'escaliers et de corridors
lugubres dans cet Opéra, avant d'atteindre un
pigeonnier haut perché, La rotonde, où Liifar,
devant une glace fait fépeter Icare à ses
danseurs et danseuses!
A l'ntérieur de cette Rotonde, on se croi-
rait à bord d'un paquebot voguant sur tes
toits de Paris. Des fenêtres en forme de hu-"
blots complètent 'l'fllusioo. Quatre rats, qui
ont décaisse le 'tutu pour le maillot collant
s'accoudent à la barre comme leurs grand-
mères peintes par Degas.,
L-ifar, «n maillot bleu, chemise Lacoste et
un routard à carreaux noué autour de la
têt-e agite un bâton échappé d'un noisetier de
la forêt de Fontainebleau et frappe ie sol
jusqu'à huit.
Danseuses et danseurs s'élancent pour ryth-
mer une chorégraphie moderne. Lifar, bien-
tôt, tournoie avec eux. C'est alors qu'une petite
porte, à côté d'une glace, s'entrouvrit.
Jules, Juilot, Doudoo, Ladoumegue, cham-
pion du Monde des 800 mètres plat était là,
avec une demi-heure de fêtard et sa cravate
rouge. Il venait admirer je grand danseur. Il
fut tellement éberlué par cette vision qu'on
ne l'entendit pas une seule minute, pendant 1a
danse, prononcer une paro'le. Un athlète com-
plètement muet. Peut-être pour avoir davantage
de souffle, ile soir, au Casino.
Enfin, Lifar, après s'être mis en nage,
accrocha au vestiaire ses ailes d'aluminium et
alla au petit bar du Temple de la M-usique
s roter avec l'athlète un mousseux des familles,
Là, devant les bouteilles; Ladoumègue re-
trouva la parole que l'on croyait perdue et
s'empressa de féliciter l'archange de la Choré-
graphie et le prince de la Danse.
SERGE.
LE CINEMA EN DEUIL
JoLn GILBERT
el la ierriMe gloire
JIHOIIYWOOJ
Le plus déconcertant « fait-divers » de
ce jour, à une époque qui cependant n'a
pas fini de reculer au delà du Vraisembla-
ble les limites de l'actualité : à Holly.
wood, John Gilbert, « le plus grand amou-
reux de l'écran », vient de mourir, à trente-
neuf ans, d'une crise cardiaque. entouré
d'un médecin, d'une infirmière et d'une
demi-douzaine de pompiers.
Que Je cinéma, ce fantasque en diable,
nous ait déjà prodigué bien des surprises,
nous y étions hœbitués. Dès que nous tou-
chons à sa magie mouvante, tout esquive
la logique, tout échappe aux mesquines
possibi!ités de ce que nos sens et notre
pensée nous font tenir pour images certai.
nes de la vie. Evasion surnaturelle vers
cette autre vie, la seule définitivement
réelle, qui est le rêve, et où l'absurde re-
joint presque toujours les données de la
raison.
Ainsi avant John Gilbert, et tout comme
lui, Rudolf Valentino deûail payer un pré-
coce tribut à la gloire. Tragique destin,
fut-il dit alors. A la manière antique, le
beau Rudolf eut son moderne cortège de
pleureuses, jusqu'à celles qui, plutôt que
de lui survivre, préférèrent se donner la
mort sur son tombeau.
Depuis, le temps a fait son oeuvre. Et, au
cinéma, comme il Va vite 1 Rival posthume
de Valentino et son successeur attitré dans
l'engouement du public, John Gilbert dis-
paraît sur i le déclin de sa propre fortune, et
à peu près oublié déjà, victime de la pro-
digieuse transformation de l'empire qui
l'avait naguère couronné.
Maurice-J. CHAMPEL.
(L'ire la suite dans Giné-COmoedia.) !
SERGE LIFAR VU PAR SERGE
1
VoicI le maître de ballet de l'Opéra surpris par notre collaborateur du-
rant line répétition d'Icare à la Rotonde de l'Opéra.
(Lime H'a^UcH'e cl-diessiuis.)
TOUTES LES COULISSES.
I
11 JANVIER :
SAINTE HORTENSE
A part les sœurs Hortensias
Toute autre est bic3 déconcertante
Qui porte un prénom compte ça-
Pourtant il est clair et fleuri
Mais dans la gouaille de Paris
C'est u.n prénom de vieille tante.
Le grand cordon de M. Laval.
c
omment les originaires du Cen-
tre et du Mdii étaient-ils l'au-
tre jour réunis à Longwy sous le
titre : l'Amicale d'Oc?
Et pourquoi la présidence d'hon-
neur fut-elle offerte à l'Auvergnat
M. Pierre Laval?
Il y a peut-être un couplet à ajou-
ter à l'immortelle chanson de Na-
daud : Si la Garonne.,
M. René Dastarac, qui rédige en
chef VAvenir Lorrain — malgré son
nom — a écrit au Président et lui a
dit :
« Nous vous offrons la distinction
suprême de notre ordre, le grand
cordon de la belle Eléonore d'Aqui-
taine. »
Mon Dieu! que tout ceia est loin.
Eléonore. c'est cette reine pro-
digieuse qui avait annexé les Iles
Britanniques à son fief et placé son
époux sur le trône d'Angleterre.
Alors, l'anglo-saxon n'existait pas,
la cour anglaise et toute la haute
société parlait français. Eléonore
avait tout très bien arrangé.
Mais la politique,!. la politique!.
les profiteurs de la guerre de Cent
ans. Des canons, des munitions.
Enfin, grâce à M. René Dastarac
et ses amis il se passa quelque chose
au pays d'Oc, autour de Nancy.
Montmartre-en-Montmartrois.
N
otre confrère Paul Yaki, l'au-
teur de ce livre historique et
guide si vivant Le Montmartre de
nos vingt ans, président de [a So-
ciété d'art et d'archéologie « Le
Vieux Montmartre », et le docteur
Torchaussé, conseiller municipal du
18e arrondissement, ont voulu cons-
tituer un musée du Vieux-Montmar-
tre qui réunisse les plans, tableaux,
documents, souvenirs de la Butte.
Ils ont réussi et la Ville de Paris
vient d'acquérir avenue Junot, de-
vant Je Moulin de la Galette, un im-
meuble qui abritera le Musée mont-
martrois.
Le Jeu du Jour.
A. — Demandez que, sans qu'on
vous le montre, on forme un nom-
bre de trois chiffres dont celui des
centaines sera plus fort que celui
des dizaines, celui des dizaines plue
fort que celui des unités, par exem-
ple 963 ou 721, ou 420, ou tout autre
construit d'après ces trois chiffres.
B. — Dites qu'on retourne ces
trois chiffres.
C. — Qu'on fasse la soustraction.
D. — Qu'on retourne les trois
chiffres formant le produit de cette
soustraction.
E. — Et qu'on additionne les deux
nombres qui sont ceux des paragra-
phes Cet D:
F. — Alors, vous, sans avoir rien
vu de tous ces chiffres et opérations-
là, vous pouvez annoncer le. résul-
tat : 1089. ,.
LE FIGURANT.
(Lire la, suite en troisième page.)
LIRE
EN 31 PAGE. - Une nouvelle édition
des « Pensées » de Pascal, par
Jules Véran.
DANS « CINE-COMŒDIA ». - Mme
Germaine Dulac a perdu en
appel son procès contre le
Dr Pfeiffer.
Les Faits du Jour
POTSDAM. — Le général von
Fritsch, commandant en chef de l'ar-
mée allemande, a inauguré la nou-
velle école de guerre, construite en
moins de deux ans.
BELGRADE. — Les déserteurs ita-
liens sont si nombreux que les auto-
rités yougoslaves envisagent la créa-
tion, en Bosnie, d'un camp de con-
centration, où ils seront rassemblés.
LONDRES. — Le terrible « su-
roït » qui dévaste nos côtes, n'épar-
gne pas l'Angleterre. Les avions ne
partent plus. Les accidents mortels
sont nombreux, les communications
sont précaires.
MOSCOU. — Pour avoir dilapidé
en frais inutiles un million et demi
du Trust des fourrures, le fsous-di-
recteur et le comptable de cette
organisation sont condamnés à mort.
Tout simplement.
PARIS. — La Faculté de Droit,
fermée par décision de M. Mario
Roustan, n'a pas ouvert ses portes
aujourd'hui. Le Ministre n'a reçu
aucune délégation d'étudiants.
MENTON. — M. André Tardieu,
malgré lets sollicitations de ses amis,
maintient sa démission, pour gar-
der, afiirme-t-il, une complète indé-
pendance.
LONDRES. — La menace de grève
générale des mineurs en Grande-
Bretagne semble se préciser. Cepen-
dant il faut attendre les résultats
d'une conférence qui doit se tenir
avant la fin du mois entre proprié-
taires et délégués ouvriers.
Minneapolis. — Une femme, Mme
Liggett, dont le mari fut assassiné
par les gangsters parce que, jour-
naliste, il avait entrepris une cam-
pagne de presse contre ces bandits,
vient de déclarer la guerre aux
ennemis publics. Ce que femme
veut. Mais il faut un beau courage !
Allons-nous revoir à Paris
"Les décors lumineux" d'Eugène FREY ?
L'artiste nous parle de la genèse de son invention
et illustre ses dires d'exemples sur un théâtre en miniature
Il est question, de reprendre sur
une grande scène, une oeuvre désor-
mais classique dans des décors lu-
mimeux établis suivant 'le procédé
Eugène Frey.
Mais qui donc, à fl'aube de 1936, se
souvient, -encore des décors lumineux
et d'Eugène Frey, leur inventeur,
qui depuis quelques années retiré du
monde du tlliéâtre, vit' au milieu de
ses souvenirs, dans Il,.e !k>i:n.fia,in P-alslsy.
C'est en assistant à des séances
d'ombries ohiwoiises que le peintre
Eugène Frey conçut la première idée
de ses fameux décore lumineux qui
bouleversèrent un moment toute la
technique de la mise en scène théâ-
trale et qui, après quelques années
d'éclipsé, vont, sans doute, réappa-
raître ayant largement bénéficié des
découvertes nouvelllés de ¡l,a ¡scieTIfce.
En bref, les décors lumineux s;ont
des tableaux peints sur veipres,: pro-
jetés par transparence par de puis-
sants appareils électriques sur un
écran blanc faisant fonction de toile
de fond. Ces projections comportent
un grossissement approprie aux di-
mensions de llia scène, celle-ci restant
normalement lét\l,a,irée- par la rampe
et les acteurs y évoluant comme à
l'ordinaire. y t'Ivo.lua-,nt fo~mm,e à
Les projections envoient sur
l'écran-toile de fond et simultané-
ment, au moyen de plusieurs appa-
reils, des images qui doivent se su-
perpotser exactement. CelHesi-ci diffè-
rent simplement de coiloration et lIeur
ensembLe produiit le paysage ou le
décor avec ses tr ansf o mations,
comme dans la nature. Lorsqu'il
s'agit d'ajouter :dans .'lé décor, une
figure ou un objet onaiméis, on peut
rassembler jusqu'à quinze ianagesi sur
un disque, tournant devant l'objec-
tif. EMes sie répètent tour à tour, oe
qui donne i'i'rmpressi'on de (la néalité
si la vitesse d'émission est suffisante.
- Ce dispositif est adopté 'PQUf la
Chevauchée > des - Déesses , dans La
WalJcyr.ie, pour. La Courte de Faust
e,t de Méphistophélès dans la Dam-
nation de Faust.
Dans cet épisode de l'œuvre - de
Berlioz — écrivait"- un critique lors
des débuts de M. Eugène Frey à
l'Opéra de Paris — l'artiste montre
tout le parti qu'il peut tirer des com-
binaisons lumineuses. Le décor de La
Course à 'l'abîme. représente un
paysage chaotique formant quatre.
plans de rochers. Le ciel et les nua-
ges font l'objet d'une projection spé-
ciale. Les deux cavaliers sortent de
la,' coupissc à frotte du spectateur eil
viennent, en une course échevelée, se
précipiter dans le gouffre, vers le
milieu de la scène, tandis que des
spectres les poursuivent.
L'impression dit galop des cava-
liers est donnée par le disque tour-
nan";' en même temps le projecteur
décrit un arc de cercle pour amener
progressivement le sujet vers le cen-
tre dit, décor. Durant cc'mouvement
les arrière-plans et le ciel se dépla-
cent, en sens inverse, créant ainsi
rUliision d'une vitesse fantastique..
Pierre BARLATIER.
(Lire la suite en deuxième page.)
Coupe d'une scène-et arrière-scène d'un théâtre (opéra de Monte-Carlo)
durant la représentation de La Walkyrie {3* acte) avec les « Décors
lumineux E- du peintre Eugène, Frey. (Lkie 'i'iairticje çi^degsus.)
A LA PORTE-SAINT-MARTIN
H. Jacques Copeau
va-t-il succéder
à M. Maurice Lehmann ?
On dit que M. Maurice. Lehmami
quitterait la direction de la Porte-
Saint-Mantin au mois de mai pro-
chain. Des pourparlers seraient en-
gagés entre M. Jacques Copeau et lui
et il est alors probable que Beaucoup
die. bruit pour rj'en de Shakespeare\
adaptation de Jean Sarment, sera
donné dans la grande salle du bou-
levard Saint-Martin et non plus,
comme on l'avait annoncé au Théâ-
trede la Madeleine.
A LA COMEDIE FRANÇAISE
Sur le départ
de Mme Tonia NAVAR
Mme Tonia Navar, qui, on le sait,
avait décidlé spontanément de quitter la.
Comédie ïTrançaitee, a cetssé d'en faire
partie à la date du 31 décembre. En
enmegisfcrantt ce départ, dû à une déci-
sion irrévocable dont j'ai damné naguè-
re Oies motifs, provenant de l'akutude
regrettalbie qu'a eue la Ooméidie envers
unie artiste qui pouvait rendre d'émi..
nents- services et qu'ion, a trop excitosi-
veawent employée dans de petits. rôles
tandis qu'elfe a montré qu'ele pouvait
tenir avec autorité les premiers, teia
Androotnaque, Yianetta de la Robe Rouge
ou Rose Mamaï, je ne peux que, dire
mon regret pemsannetl, alors surtout que
lia radiodiffusion. offâcieUie du répertoi-
re eût eu en eflle un élément de qua-
lité. Mme Tonia Natvaa: a joué pour la
dernière foiis Andromaque, rôle d'Amdro-
mâque, le 22 décembre. Elle y a obtenu
un toès vif succès, et a su montrer avec
plus d'aisance encore que précédem-
ment, la force, voilée de douceur et de
sensibilité de ce personnage immorteL
A cette matinée, M. Alexandre fut un
exodllent Pyrrhus, et MlOje Ventura une
Henmione brûlante. M. Vidalin, très en
progrès, a donné à Oreste une aMure
remarquable, une sincérité poignante efi
a su très bien rendre qa folie de la fin.
Mais pourquoi coupe-t-cn toujours les
derniers vers de Pylade, faits pour ex-
pdiquer la fOlie d'Oreste. ? Mme TYwiia
Navar avait joué pour la première fois
chez Modère ie 5 juillet 1926.
Des commémorations
* Dimanche aura iieu la 500 de Ma-
dame Quinze, dent le succès ne se dé-
ment pas, auprès avoir donné avec Ma-
dame Sans-Gêne les plus belles recettes
de 1935. La. pièce de M. Sarment sera
donnée aJVeC tous ses créateurs (sauf,
M1,a;s ! Dubosq) et Mme Casadesus y
fera sa nemrtsrée. Mme Mary Marquet,
l'émioiuvanite Pompadour, aura dotnc été
50 fois admirable ainsi que M. Es-
camote et que Mme Dussane (qui ne fut
remplacée que quatre fois dans son
étonnante Leczinska par l'habile Mlle
Barreau. Mais je regrette qu'on ait pas
célébré île centenaire du Chandelier, qui!
n'a pas été joué depuis trop longtemps €?
qui a été publié dans 3a Revue des Deux
Mondes le l'r novembre 1835. (On aurait
dû Se donner avec M. de Rigoult et Mlle
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