Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-09-17
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 17 septembre 1922 17 septembre 1922
Description : 1922/09/17 (A16,N3563). 1922/09/17 (A16,N3563).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7648971m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/05/2015
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16e ANNEE — N° 3563 - QuotidiofS
Le NUTrtblf:
(Paris 0 fr. 20
( Hors Paris.. 0 fr. 25
t. ABONNEMENTS
-
,trüflCo UN AN 6 MOIS 3 M013
Etranger - 65. 35. 18 p
^ger.; ; •• • fOO. 50. 25.
MO - 50 » 25 *
DIMANCHE 17 SEPTEMBRE 1922
REDACTION ET ADMINISTRATION *
27. — Boulevard Poissonnière. — 27)
PARIS (2e)
Tél. : CENTRAL 88-07, LOUVRE 18-08
Adresse Tclùnrnvh^-- rOl\lŒDIJ\-P.Rl'
COMŒDlÀ PU na Guf. 1! »
\\brlel d'Annunzio et la Madone
1 ««*.
Après M. André Doderet, l'excellent tra-
ducteur du Nocturne, dont la publication
dans la Revue des Deux-Mondes a été in-
terompue pour des raisons encore incon-
nues, Mlle Camille Mallarmé, nièce du
Stépilan e, nous donne, dans Le Ma-
d'heureuses El) nouvelles de M. Gabriel
Elle a pu le voir, dans sa villa
de Cardone, au bord du lac de Garde. Il est
complètement remis de son terrible accident
du mois dernier ; Il a repris son activité phy-
t¡ ije et rt a repris son activité p y-
tions. Il est ! •' ses forces, ses occupa-
~I de i ,OU)Qurs ieune ,et dispos, - au
seuil de la oA^- antaine- malgré tant d'épreu-
ves et de traverses. Les dieux en soient
loués! dt ^usll* s amis des lettres s'en réjoui-
ront de grand ?œur-
Seulement, il paraît que l'histoire, ainsi
les 10urs serait tmp simple. Il arrive tous
les Sf)'ent cuit des gens fassent une chute
où lent culbu-lés par une automobile, que
leurs res , Inquiètent gravement les mé-
decins, et qu'ils guérissent pourtant assez
pr ; grâce à J1 tempérament robuste. Leurs
proches fêtent ur retour à la vie : les
compagnies d' assurances payent ce qu'il
raut ; et Personne ne voit dans ces péripé-
l| v Parti-culièr'ement exceptionnel.
».a Pon„
il~~ai~' Í~;s ea trop de précédents.
Mais lorsqu'il s'agit d'un homme aussi
illustre que nù Gabriel d'Annunzio, le train
qU'è déri' o •ses semblerait insuffisant et
presque re- D'abord, il faut que les
causes de l'accident soient extraordinaires.
Il est t ombé par la fenêtre, un soir, d:ans
son jardin. Il n'est Pas le premier à qui
cela soit arrivé. Il aura eu un vertige, ou
aura perdu 11lie qUl.tlbre en se penchant un peu
que? On Ux regarder un objet quelcon-
On :'dl- qu-'une de ces hypothèses
s'imposerait, s'il était question d'un vulgaire
quidam. Mais Un Gabriel d'Annunzio ne
tombe pas comme tout le monde.
La C'est exPHcation, en ce qui le con-
cerne, d'A que le jour fatal était un 13.
Gabriel lffre , a une crainte horrible
la chiffre 13. J N'objectez pas qu'en cela
beaucoup de vagues bourgeois lui ressem-
blent. • ridkufeux-là, ce n'est qu'une supers-
géniale des Chez lui. c'est l'intuÜion
géniale des OIS mystérieuses qui régissent
les r influence sur notre d'es-
jà' eCI'ivai nzilo n,est pas seulement un
grand écn' iOliTl. ce q-u-i potier tout autre serait
déjà tr^ jo l3 ^ais pour Ilui trop banal :
c'est un rtiaff Un myste, un prophète et un
voyant. La preuve c'est que les badauds qui
a Peur en sont généralement quittes
a faj],'. tandis que lui, ce nombre si-
a failli le tuer- Sa tredecimophobie.
était pleinement j. ustifiée, et l'événement qui
faillit être si tragique démontre sa faculté
de divination transcendantale.
Il y a pas H'a 8'Uérison, c'est un miracle. Il
en Utre mot, et mile Camille Mal..
quelques fg '1 Un abondant emploi: Après
de prostration, d'Annunzio
les yeux. reprend conscience par
celairs, yem rriem'e se lever. C'est le mira-
Î(V tu i « Mais seulement le 26
août eux p IS J3), le pouls redevint nor-
et les OIS 13), le pouls redevint nor-
et les docteurs respirèrent, osant le
croire sauvé. ) Admirons les pouvoirs mer-
et pariés de ce chiffre 13, catastro-
à l'était de nombre premier, mais
fft. tÇe multiplier par deux pour le
let l'~I! ad £ant tutélaire et libérateur.
O11'^ m r^e : Numero Deus impare gau-
uant fa~i;t po~ur d'Ann unzio.
ilm est fait pour d'Annunzio.
à lUI, c est tout l'opposé. Il ne
que sur pair. Pourquoi pas? Il mé-
M qu 11 y ait une loi spéciale à son
intention.
l!rQ' r\ ar>ii!jû surnature! se contenterait peut-
l!rî Cj,rnaturel arithmétique, dont
pour son compte, n'a pas satisfait les
L'âme populaire, toujours gé-
creuse, a d' autres exigences, Vous pensez
bien qu'elle ne doute pas du miracle: il ne
manquerait plus que oela! Mais elle y voit
a^stra- Surnaturel moms subtil et
moins abstrait, Plus conforme aux traditions
et qui, d'ailleurs, n'est pas sensiblement
moins vraisemblable. Bref, elle croit à l'in-
tervention personnelle de la Madone. « Les
vieilles bonnes femmes que l'on interroge
sur la route de Gardone, écrit Mlle Ca-
mille Mallarmé, n'hésitent pas à vous affir-
mer que 'leur poète fut sauvé directement
par la Madone, la Madone du lac de Garde,
dont un prêtre octogénaire dévoila en son
honneur l'image vénérée. »
C'est clair. L'opinion du clergé ne diffère
pas de celle des foules. Du moment que l'i-
mage a été dévoilée et implorée par un
prêtre octogénaire, la question est tranchée
et le miracle garanti. De misérables voltai-
riens, s'il en reste dans ce siècle de foi et
de littérature claudélienne, pourraient s'é-
tonner que la carrière notoirement plus agi-
tée qu'édifiante du grand poète n'ait pas été
un obstacle aux faveurs de la Madone. Mais
sa miséricorde est infinie. Elle s'étend, en
Italie, jusqu'aux brigands de grand chemin
qui mettent un cierge pour obtenir la ren-
contre d'une bonne diligence. Et puis, notez
qu'on n'invoquait pas la première Madone
venue, mais la Madone du lac de Garde,
laquelle ne pouvait qu'être flattée du voisi-
nage de Gabriel d'Annunzio et devait, bien
faite quelque chose pour un si illustre pa-
roissien.
Enfin. l'essentiel est aue le « miraculé »,
l comme l'appelle la correspondante du Ma-
tin, soit décidément sain et sauf. Mlle Ca-
mille Mallarmé profite de sa convalescence
pour nous révéler « le fanatisme dont il).
jouit maintenant dans sa patrie. » Il n'en
jouissait pas pleinement encore le 13 août:
puisque les journaux de là-bas, toujours
d'après Mlle Mallarmé, insinuèrent assez
vilainement que le poète était ivre, ou sous
l'influence de la morphine, ou qu'il y avait
eu tentative de suicide.
Ces calomnies du mois dernier prouvent
qu'il a fallu cette guérison miraculeuse pour
retourner définitivement l'opinion et la ren-
dre unanime. « Le Comandante n'avait sus-
cité un tel amour ni durant ses exploits de
guerre, ni lorsqu'il atteignit en avion le ciel
de Vienne, ni quand il s'empara de Fiu-
me. » Ajoutons : ni même quand il com-
posait ces romans et ces poèmes merveil-
leux, qui resteront peut-être, malgré tout,
ses titres les plus sûrs-à l'immortalité.
Mlle Mallarmé termine en nous avertis-
sant que « le miraculé ne représente plus
en Italie le d'Annunzio romancier que nous
nous obstinons, sans grande intelligence, à
discuter encore en France comme un écri-
vain parmi d'autres », mais qu'« une injus-
thice envers ce caractère consacré équivaut
désormais, ici, à une offense contre son
pays. »
Voilà un avertissement qui ne me gêne
pas du tout. J'ai toujours, même avant la
guerre, ressenti et exprimé la plus ardente
admiration pour ce grand et magnifique ar-
tiste. Je l'ai souvent défendu, non seulement
par la plume contre des critiques moins
favorables, dont le pseudo-classicisme et le
goût de fausse simplicité étaient éberlués
par son érudite et flamboyante imagination,
mais de vive voix, au cours de nombreux
voyages en Italie, contre beaucoup de ses
compatriotes qui le méconnaissaient alors,
dénigraient son caractère et niaient son gé-
nie. Comme mon opinion sur ses chefs-
d'oeuvre n'a pas varié, je me sens parfaite-
ment à l'aise. :
Cependant, Mlle Camille Mallarmé va un
peu loin, et nos amis italiens exagéreraient
également, si ce qu'elle rapporte de leur
nouveau point de vue était tout à fait'exact.
La politique internationale est une chose :
la littérature en est une autre. La diplomatie
ne doit rien entreprendre contre !a liberté
de la critique. Si ceux qui avaient des ob-
jections contre l'esthétique et le style de Ga-
brie! d'Annunzio n'pnt pas non plus chan-
gé d'avis, je crois qu'ils ont tort, mais je ne
puis apercevoiir dans leur erreur l'ombre
d'une offense à l'Italie.
Paul SOUDAY.
Leurs Projets
Pi'.li: 11 ■ GASTON PICARD
cj 2,3 de pro;ets, nous dit M. Gaston
ouve, aux -^s réalisations. Les Voluptés de
aux éditions 113 du Monde Nouveau, et les
des Sens. dans la bibliothèque du Hé-
paraîtront dès octobre. Ce sont des ro-
J'attends cnds que 'es Œuvres Libres publient
le Dernier Amour de Louise Payrau, un troisiè-
1 Cr^o
mauget th f vous dirai-je que M. Irénée
de Lil.alt le Plaisir de me demander la
M. tili Une comédie primée au concours
Herse ; et que j'ai tiré d'une nouvelle de
Pierre Benoit, avec son a utorhw:.ic:n, un acte
tableaux ; Une Commission rogatoire.
M. RAYMOND ESCHOLIER
de Cantegril et de Dansons la Trom-
compte publier en novembre un volume sur
de | '^Port /0r Hugo et donner en avril SUI-
vant un important ouvrage sur Daumier. Vers la
de la prochaine saison. le conservateur de la
Maison de Victor Hugo espère pouvoir faire
paraître un rn0lîian qui s'appellera peut.être la
!..
'\4' IV». FtayMOnd ESCHOLIER
t li nfin ,
l^Sui Jean-Jacques Brousson,
0nt hl. a Écrit une comédie his-
Itre là donnéemier est à peu près seui à
Fauré-frémiet
Ai r,
JiL le o Ph. F AURE-FREMIET
'r« deIa r
n'mace reprendr. probable-
I du ®e~0rdrt'de M. Fauré-Fré
Mtvl^vairp ,
au H"5 fut créé l'an dernier psii
int" Yd,
Jrnitf«?or fé^tion diffé^îîéna sera reprisavec
\) i.1 r De n]u„ m0?. par le groupement
est -Plus, M. Pauré-Frémiet travaille
^^îttinu certam que le résultat de
PubJiç. 5610 révé4é que beaucoup
k. n e wra ié VU que bt7atWoÙb
M. J. POLLIO
Un théâtre d'avant-garde montera, au cours
de cette saison, une pièce en deux actes de M.
J. Pollio, intitulée : les Deux Justiciers. M. Pol-
lio publiera en outre une étude sur les grands
aventuriers du XVIIIe siècle, ainsi que deux ou-
vrages critiques sur l'Ange Gondarr et Sara Gon-
dar. Cette production littéraire sera complétée
par Casanova inédit, aux éditions Athéna, et une
traduction des Mémoires de Da Ponte.
M. JOSE GERMAIN
L'activité est la caractéristique de M. José
Germain, quii collabore à plus, de dix journaux
et à un. nombre incalculable de revues. Il ne
faut .pas trop nous en plaindre, puisque le vice-
président de l'Association des Ecrivains Com-
battants trouve encore le ,temps d'écrire des
romans et des pièces. A l'heure qu'il est, deux
de ses œuvres dr^'TLa.tjau^s so«rt en. teçt-upî i
-
! "vive, Villon - uei aotè en vers, à hi, Comédie-
Française; et Vautre, Maman, pièce en trois
actes, dans lun théâtre des boulevards
Coup suir coap, à partiir -du mois de septem-
bre, sont sontis en librairie: Sosie, ro'man'q.ui a
été publié primdtivement dans la Revue Fran-
,çaise; Le Général Laperrine, étude documen-
taire, qiu il fut également .publiée dans la Revue
des Deux Mondes. Tout le monde a encore
"présent à la mémoire l'enquête ouverte il y a
cinq mois par la Revue Mondiale sur la danee.
Le succès mmMf-,6 par cette série d'interviews
a décidé un éda'itieiur à reeueillir en volume les
lféponseS adressées à M. José Germain. D'ail-
leurs, ce livre commencera une nouvel le collec-
tion intitulée Les Grandes Enquêtes. En décem-
bre. enfin, paraîtra le tome III dlu. Théâtre des
Familles.
Cette saison, M José Germain continuera à
signer les chroniques liittéraires du Matin, de
l'Information, de ]JExportateur Français. du
Journal d'Alsace et de Lorraine, de l'Est Répu-
blicain et de l'Essar Belge, journal qui vient
d'être fondé à BruxeJles.
Enfin, comme l'iain possé, M. José Gercnajn
poursuivra^ ses séries de conférences. Il doit no-
tamment parler de La Propagande artistique par
i Ifl tournée théâtrale; c'est en accompagnait les
'tournées ,Baref q!U "il fera ces causeries. Au nosn
des « Amis du Livre t!. il traitera de la ytte'ra-
ture conitemponaine. En Belgique, il, reprendra
élément sa série de conférences* imtitu'o-3 ,'les
Amitiés:, françaises.
Mais, auparavant et-dès-le mois d'octobre .il
ccnstitucFa-« la Fédersticn d'es- .Associates
- pOst-scolaires'" » qui co.m'p;re!nd déjà quiarante-c:'nq
associations arfw'oaîes d "n:nc:'ens élèves. Quelq^s
jours après aura lieu un congfès pour -lu re-
naissance.. de Li (rF#é.ration .des Sociétés- thé»-
- traies d'amàtetiffs Il. ", ..: ,i •'
M. José Germaiin', tout em ayant!- la ferme
intention de tout nous dire, a certoisjemént.. fa-it
aueiauesoiiMSsfons dans ce programme où les
genres les plus divers de la littérature se co-
toient et qu'il traite tous avec un égal talent.
R. B.
Echos
17 Septembre 1803. — Suicide de Bugot, musicien de
l'Opéra-Comique.
Une
opinion.
Il est assurément bien curieux de
relire les annotations dont lord Byron a fait
suivre Childe-Harold ; le conflit gréco-turc
leur donne un relief et un intérêt renouvelé
qui ne manquent pas de quelque ironie.
« Tous les étrangers qui sont fixés à
Athènes, dit l'auteur de Manfred, ont la
même opinion du caractère des Grecs. »
Et plus loin : « M. Fauve! a dit devant moi
que les Grecs ne méritaient pas d'être
émancipés. »
Quelques lignes plus bas, rapportant l'o-
pinion d'un négociant français, Byron écrit :
« Voyez-vous ces Grecs, c'est la même ca-
naille qu'au temps de Thémistocle. »
Après quoi, parlant des Turcs : « Dans
toutes les relations pécuniaires que j'ai eues
avec les musulmans, j'ai toujours trouvé
l'honneur et le désintéressement. »
Enfin, parlant de l'origine des Grecs,
après avoir dit qu'il n'importait point de
savoir si les Athéniens d'aujourd'hui étaient
aussi indigènes que les abeilles du mont
Hymète ou que les cigales auxquelles ils
se comparaient jadis, Byron écrit : « Quel
est l'Anglais qui s'inquiète s'il est d'un sang
danois, saxon, normand ou troyen ? Il n'y
a qu'un gallois qui puisse être tourmenté du
désir de descendre de Caractacus. »
Byron avait-il prévu Lloyd George?
T
lIma sifflé.
Le grand acteur étant à Brunoy, dit
un jour à son jardinier, ce père Louette dont
nous venons de rappeler le souvenir :
— Si chaque fors que j'ai besoin de vous,
je suis obligé de faire trois lieues, c'est bien
ennuyeux.
- Eh bien, monsieur, répondit le dé-
voué serviteur, vous allez demain à Paris :
il faut nous rapporter deux sifflets ; chacun
le nôtre.
Mais en possession de son instrument, le
père Louette eut des scrupules :
— Si j'ai besoin de vous, et que vous
soyez loin dans le jardin, ai-je sur vous le
même droit que celui que vous avez sur
moi? Je vous fais cette observation parce
que je crois bien qu'il n'existera que moi
en France, et j'ose dire en Europe, qui aura
le droit de se servir de cet instrument in-
solent envers vous.
— Aussi, Louette, il est entendu que
vous n'aurez ce droit-là qu'à Brunoy, répon-
dit Talma.
D
une âme à l'autre.
M. Roland Dorgelès, avec une inde-
pendanco qui t'honore et çpu i lOTOigne Uv
son goût d'une littérature saine, riche de
bon sens et fertile en enseignements vient
de déclarer qu'il considérait Mon Oncle
Benjamin, de Claude Tillier, comme un
chd-d'œuvre et celui-ci comme bien supé-
rieur à Stendhal. D'où toile dans la Répu-
blique des Lettres.. -
TiWier,'moins artiste que Stendhal, ',fut a
coup sûr une âme de plus vaste envergure
que l'auteur deja Chartreuse de Parme ,;;t
maintes pages de ses romans ou de ses
pamphlets témoignent d'une*vigueur d'hom-
me d'action. Nul doute que Beyle avec son
Maniérisme contredit par ses théories, sa
ribambelle de pseudonymes, son besoin
constant d'étonner n'eût v,i,te paru insuppor-
table au rude pamphlétaire des Cousins. -
Avant de mourir de consomption, en proie
à toutes les souffrances de la faim et de
la prison. Tillier avait été contraint pour
vivre de se faire instituteur. Si dure que
soit la fatalité et quelles que soient les cir-
constances, il est difficile de penser qu ïi
ait consenti comme Stendhal à se faire
commis d'épicerie.
L
es Grandes Semaines de Saint-Sé-
bastien.
,.
Les fêtes se succèdent au casino suivies-
par les hôtes aristocratiques de la. célèbre
plage qui en grande majorité ont élu domi-
cile au Continental Palace.
Voici quelques noms : duc et duchesse
d'Hernani, comte Urguyo, M. Gimez Ména,
riche cubain, le comte Eléta, duchesse Pi-
nokenniosa, duchesse Sévillano et sa fa-
mille, M. et Mme Fernandez, le comte Es-
téban, l'ancien ministre Collantez et sa fil-
le, M. Soler, banquier Catalan et sa fa-
mille, M. et Mme Nacia, M. et Mlle Tré-
bua, la famille de Solveyra. la famille Mi-
reyra, Y. Riglos, Mme de Sima, marquis et
-marquise Toiré Taglès, marquis et marquise
d'Olivarès, marquise d'Angulo, Mlle Men-
daro et Mme de Rojas.
NOUVELLE A LA MAIN
- Cette chanteuse est sur le point de
quitter le théâtre. Sa voix est devenue
si basse. ;-
oui, -u~ii~e voix de garage.
— Oui, une voix de garage.
Le Masque de Verre.'*
Nous pucerons demain un article de
*
GEORGES LECOMTE
MARDI PROCHAIN: ;
COMŒDIA publiera in extenso:
« LA RECEPTION GALANTE »
Comédie en un acte de M. Maurice GAILLARb
« BRIDGE A TROIS »
Pièce en un acte de MM. G. DE WISSANT
et René JEANNE
et
.< CHAPEAUX! »
Comédie en un acte de
M. Robert DE LA PEYRADE
- Quel est le type idéal de la jeune fille ?
— Oh, Mademoiselle, pour une jeune fille, ? le typp
idéal. c'est mol 1, - ---- - -- -
LA JOURNÉE SPORTIVE DE LONGCHAMP
La Course des Artistes et le Critérium des As
ont obtenu le plus grand succès
M. Ricaux, de l'Opéra, se classe premier et MM, Cazalis et AnceJin
obtiennent les seconde et troisième places
Par un temps magnifique, dans le cadre mer-
veilleux de l'hippodrome de Longchamp, eut lieu
hier après-midi la course des artistes, prélude du
Critérium des As.
Ce challenge du théâtre que nous avons ré-
tabli et organisé en collaboration avec notre
confrère l'Echo des Sports, a obtenu le plus
grand succès. L'accueil fait par le public au
passage des différents coureurs nous encourage
à recommencer chaque année cette intéressante
épreuve.
Au restaurant de la Cascade un peloton de
quinze artistes était prêt, as 13 h. 30, à ga-
gner la pliste de Longchamp. Les concurrents
rivalisaient entre eux de gaieté et d'entrain.
VERS LE LIEU DU DEPART
Précédés de l'automobile officielle de l'Echo
des Sports, dans laquelle avaient-pris place, M.
Victor Breyer, directeur de ce journal, et le re-
présentant de Comœdia, les acteurs ont quitté
la Cascade pour se rendre au point de départ.
Déjà la foule avait envahi les abords de la
piste dé Longchamp, et le peloton compact des
.concurrents dut, avec peine, se frayer un pas-
sage.
Pour n'être pas des professionnels de sport,
les acteurs ne sont pas moins populaires auprès
d'uae certaine partie du public sportif, et, défi-
(Dossin de Pavil)
M. CAZALIS
lant devant les barrières, ils furent salués de
quelques-uns de ces encouragement vibrants et
sonores :
— Allez, Cazaljs. Mets-y en Palau.
Le nain Delphin, fermant la marche en petit
pékin (le temps incertain ne lui permit pas de
revêtir le maillot, et il s'en excusa) récolta la
plus grosse part des acclamations.
Voilà les' coureurs su.r la ligne du départ,
.alignés, bien en selle, et le guidon serré dans
les d$
('"pvw-1 p --"', VTorm.Pl).
UfT pas:og-e a» niOAii:: suTW -o.u.'rt.i
Un <> moula n à café » les cinématographie
tandis qu'une demi-douzaine d'appareils photo-
graphiques les mettent en joue.
Un dernier appel du speaker et quinze par-'
tants répondent « présent ».
Chronomètre en main, Victor Breyer appelle
Tristan Bernard auquel il remet le revolver quii
donnera le signal du départ à deux heures tapant.
Tristan. Bernard., solennel, brandit l'arme.
- Attention. Vous y êtes?
Et il presse sur la détente.
Silence. ,
Il renouvelle le ieu de * l'index et l'on entend
tourner le baril lier sans qu'aucunedétonstliOl1
retentisse. •
Le public rit et, pour un auteur gai, c'est un
succès, auquel il n'est pas insensible.
A la 'suite de cet inctident, hier, dans la soirée,
l'auteur du Diseur Inconnu nous envoyait, sur
sa carte, ses
IMPRESSIONS DE STARTER
On a tort de confier une arme à feu, même
pour une épreuve dé sport, à un homme aussi
pacifique. Le revolver a protesté à sa manière,
en refusant énergiquement de partir (à la grande
:;oi.e du public, d'ailleurs). Il a fallu l'interyen-
tion de plusieurs commissaires pour décider le
pistolet récalcitrant. L'année prochaine je don-,
nerai le départ « à la voix ». ; :
- nTnistan BERNARD,
LA COURSE
Une main experte ayant armé le revolver,
le coup part, et les quinze concurrents : MM.
Palau, Cazalis, le nain Delphin, PizeHa, Du-
prav, Larquey, Loche, Robert Ancelin, Henri-
Jean jourdlin, Devaleani, Kok, Rheims, De-
nizart, Marionneau, Ricaux," s'élancent en bon
ordre.
(Dessin de Pavil)
M. Ernest KUCAUX
Le parcours du tour de Longchamp est de
i.632 mètres.
Un temps assez long s'écoule avant de revoir
les coureurs qu'un brouhaha du public nous
annonce un moment après.
Le premier tour a été effectué en six minu-
tes i,5 secondes, et Cazalis passe premier con-
servant Ricaux dans sa roue.
Tous deux mènent bon train sans aucun ef-
foiv apparent.
A dix mètres, suivent Ancelin, Pizerlla, Jour-
dain. Devalerni, puis Marionneau, Loche, Kok ;
un peu plus loin Palau poursuivi par Dupray,
Larquey et Rheims.
Denizart termine le premier tour mais aban-
donna
Deuxième entr'acte. un tantinet plus long
que le premier puisque le second tour est cou-
vert en 6 minutes 40 secondes. Ce ne sont
évidemment pas ces cinq secondes de différence
qui iustiifieront les réclamations du public con-
tre la longueur des entr'actes !.
Ricaux, cette fois, est devant Cazalis. A cin-
LES COUBEIURS SE RENDENT A_ LA LIGNE DE DEPART (1" 14'-.-n. y- l MhiiuoI
Du souche à droite MM. CAZALIS, DENIZART, JOURDIN, PIZELLA, R. ANCELIN, DELFRIIN, RHEIMS, OUPR-AY, LARQUEY, RICAUX LOCHE.
quante mètres derrière Pizelta entraînant De-
valerni, Rheims, Marionneau et Kok. Ancelin
suit .tout seul. Puiis Loche, Dupray et Palau en-
semble, et Larquey un peu plus loin.
C'est tout ?. Non. voici un petit bonhom-
me qui tricote sur sa petite machine. C'est le
najn Delphin qui termine seulement son pre-
mier tour et qui déclare que c'est là un exploit
sportif dont il se félicite le tout premier. Les
bravos du public corroborent cette juste ap-
prén:atio!i.
Des rumeurs au loin, et voici les vainqueurs
qui approchent du but final. Ricaux déboule
en véritable sprinter, et Cazalis à dix mètres
seulement derrière, prouve que ses jarrets de
vétéran sont encore capables de se mesurer
avec tes plus jeunes.
Ancelin arrive troisième ayant tout près der-
rière Pizelia quatrième.
Devalerni est cinquième à quelques mètres
des précédents ; puis MM. Henri-Jean Jourdin
(6e), Marionneau (7e), Kok (8e), Loche (9e),
Dupray (lOe).
Palau prend la onzième place et ce classe-
ment est encore très honorable pour un comé-
dien qui était arrivé le matin de Marseille pour
ne pas manquer à son engagement. Ah, la
conscience artistique des acteurs!.
.Çsi^rquey a clos l'arrivée de la course des
aruMes, lesquels jouèrent dignement, et joyeu-
sement aussi, le « lever de rideau » qui pré-
(Dessin do Pavili
M. Tristan BERNARb
cédait le bel « acte » sportif -réunissant toutes
les vedettes de la piste et de la route.
H. G.
LA DISTRIBUTION DES RECOMPENSES
La course des artistes de 1922 aura un épi-
logue. Mardi à 18 he-res, dans les bureaux de
Comœdia. les prix ser : r remis à tous les concur-
rents, au cours d'.une petite fête intime que
nous organisons;
Le Critérium des As 1
Quelques minutes après la course des arê-
tes, devant un public que l'on peut évaluer à
7O.GOO personnes environ, favorisé par jn
temps d'une clémence exceptionnelle, et orga-
nisé de main de maître, se disputa le « Cri-
térium des As ». Cette course était organisée
par notre confrère l'Echo des Sports qui vou-
lut bien prêter son concours à notre modesia
manifestation sportive. Nous le prions de trou-
ver ,:ci des remerciements chaleureux.
Voici d'ailleurs les résultats de cette be;.e
journée :
VERMANDEL ENLEVE
LE « CRITERIUM DES AS »
Après un pittoresque défilé où la foule ac-
clame ses champions et ses préférés, le dépéri
est donné aux 21 coureurs challengeant l'éprtu.
w. Ceux-ci avaient à accomplir vingt-t-ept tob,s
et demi de piste, chaque passage au contrÕjt;
donnant lieu à l'attribution d'une prime offert.
par diverses personnalités.
Voici, tour par tour, les résultats de l'épreuve ,
Premier demi-tour. — 1. Francis Pélissier,
Peloton compact.
Ier tour. — 1. F. PéMssier, en 4 m. 4 s.
2e tour. - 1. Bellanger, en 4 m. 4 s.
3° tour. - 1. Lacquehay, en 4 m. 4 s. bat.
tant le record du tour.
4e tour. — 1. Brun'ier, en 4 m. 4 S.
Se tour. - 1. Bellanger, en 4 m. 4 s. Su-ef
est lâché. ,
6e tour. — I. Thys, en 4 m. 4 s. Suter re.
vient très fort.
7e tour. — I. Brunier, en 5 m. I s. Verman-
de] change de machine et perd ainsi 50 mètres.
8e tour. — 1. Thys, en 5 m. 5 s. •&-"
9e tour. — 1. Brumer. en 5 m. 5 s.
10e tour. — 1. Brunier. èn 4 m. 5 s. Le train
se maintient sans changement. Suter à un quart
de tour avec Hilariion.
11e tour. — 1. Alavoine, en 5 rn'. 5 s. Ver-
mandel a recollé mais Jacquinot prend sa place.
3 2° tour. — 1. Grassin, en 5 m. 5 s., fai-
sant dans l'heure 42 kii. 830.
.13e tour. — 1. F. Pélissier, en 5 m. 3 s.
Reboul et Huot sont doublés.
i3c tour. — 1. Egg, en 5 m. 8 s. Huot à
1 tour 1/4.
- iil tour. - 1. Bellenger, en 5 m. 6 s. Su-
ter regagne légèrement.
16e tour. — I. Thys, en 5 m. 6 s. Suter à
3/4 de tour. Le reste sans changement.
170 tour. — 1. Egg, en 5 m. 3 s. Jacquinot
qui avaiit été en difficulté revient très vite.
18e tour. — 1. Brunier, en 5 m. 7 s. te
peloton commence à s'allonger. Brunier a uns
avance de 25 mètres. -
19* tour. — 1. Thys, en 5 m. 2 s. Suter Sè
fera doubler après le contrôle. • .-, ■
20e tour. — 1. Brunier, en 5 m. 2 s. F. Pé-
lissief passe avec un léger retard, tandis que
Jacquinot a repris contact.
21e tour. — J; Brunier, en $ m. La courte
continue sans modification aucune. , ,7,
SUR LA LIGNE DE-AlEPAfiT (Photo Henri ~~a~i?
CAïAti Lzauehe à M.'JOYFtPIN, Rl AMÇJ16 iHtjJuww.-:,^
CAZALIS, ( ---
16e ANNEE — N° 3563 - QuotidiofS
Le NUTrtblf:
(Paris 0 fr. 20
( Hors Paris.. 0 fr. 25
t. ABONNEMENTS
-
,trüflCo UN AN 6 MOIS 3 M013
Etranger - 65. 35. 18 p
^ger.; ; •• • fOO. 50. 25.
MO - 50 » 25 *
DIMANCHE 17 SEPTEMBRE 1922
REDACTION ET ADMINISTRATION *
27. — Boulevard Poissonnière. — 27)
PARIS (2e)
Tél. : CENTRAL 88-07, LOUVRE 18-08
Adresse Tclùnrnvh^-- rOl\lŒDIJ\-P.Rl'
COMŒDlÀ PU na Guf. 1! »
\\brlel d'Annunzio et la Madone
1 ««*.
Après M. André Doderet, l'excellent tra-
ducteur du Nocturne, dont la publication
dans la Revue des Deux-Mondes a été in-
terompue pour des raisons encore incon-
nues, Mlle Camille Mallarmé, nièce du
Stépilan e, nous donne, dans Le Ma-
d'heureuses El) nouvelles de M. Gabriel
Elle a pu le voir, dans sa villa
de Cardone, au bord du lac de Garde. Il est
complètement remis de son terrible accident
du mois dernier ; Il a repris son activité phy-
t¡ ije et rt a repris son activité p y-
tions. Il est ! •' ses forces, ses occupa-
~I de i ,OU)Qurs ieune ,et dispos, - au
seuil de la oA^- antaine- malgré tant d'épreu-
ves et de traverses. Les dieux en soient
loués! dt ^usll* s amis des lettres s'en réjoui-
ront de grand ?œur-
Seulement, il paraît que l'histoire, ainsi
les 10urs serait tmp simple. Il arrive tous
les Sf)'ent cuit des gens fassent une chute
où lent culbu-lés par une automobile, que
leurs res , Inquiètent gravement les mé-
decins, et qu'ils guérissent pourtant assez
pr ; grâce à J1 tempérament robuste. Leurs
proches fêtent ur retour à la vie : les
compagnies d' assurances payent ce qu'il
raut ; et Personne ne voit dans ces péripé-
l| v Parti-culièr'ement exceptionnel.
».a Pon„
il~~ai~' Í~;s ea trop de précédents.
Mais lorsqu'il s'agit d'un homme aussi
illustre que nù Gabriel d'Annunzio, le train
qU'è déri' o •ses semblerait insuffisant et
presque re- D'abord, il faut que les
causes de l'accident soient extraordinaires.
Il est t ombé par la fenêtre, un soir, d:ans
son jardin. Il n'est Pas le premier à qui
cela soit arrivé. Il aura eu un vertige, ou
aura perdu 11lie qUl.tlbre en se penchant un peu
que? On Ux regarder un objet quelcon-
On :'dl- qu-'une de ces hypothèses
s'imposerait, s'il était question d'un vulgaire
quidam. Mais Un Gabriel d'Annunzio ne
tombe pas comme tout le monde.
La C'est exPHcation, en ce qui le con-
cerne, d'A que le jour fatal était un 13.
Gabriel
la chiffre 13. J N'objectez pas qu'en cela
beaucoup de vagues bourgeois lui ressem-
blent. • ridkufeux-là, ce n'est qu'une supers-
géniale des Chez lui. c'est l'intuÜion
géniale des OIS mystérieuses qui régissent
les r influence sur notre d'es-
jà' eCI'ivai nzilo n,est pas seulement un
grand écn' iOliTl. ce q-u-i potier tout autre serait
déjà tr^ jo l3 ^ais pour Ilui trop banal :
c'est un rtiaff Un myste, un prophète et un
voyant. La preuve c'est que les badauds qui
a Peur en sont généralement quittes
a faj],'. tandis que lui, ce nombre si-
a failli le tuer- Sa tredecimophobie.
était pleinement j. ustifiée, et l'événement qui
faillit être si tragique démontre sa faculté
de divination transcendantale.
Il y a pas H'a 8'Uérison, c'est un miracle. Il
en Utre mot, et mile Camille Mal..
quelques fg '1 Un abondant emploi: Après
de prostration, d'Annunzio
les yeux. reprend conscience par
celairs, yem rriem'e se lever. C'est le mira-
Î(V tu i « Mais seulement le 26
août eux p IS J3), le pouls redevint nor-
et les OIS 13), le pouls redevint nor-
et les docteurs respirèrent, osant le
croire sauvé. ) Admirons les pouvoirs mer-
et pariés de ce chiffre 13, catastro-
à l'était de nombre premier, mais
fft. tÇe multiplier par deux pour le
let l'~I! ad £ant tutélaire et libérateur.
O11'^ m r^e : Numero Deus impare gau-
uant fa~i;t po~ur d'Ann unzio.
ilm est fait pour d'Annunzio.
à lUI, c est tout l'opposé. Il ne
que sur pair. Pourquoi pas? Il mé-
M qu 11 y ait une loi spéciale à son
intention.
l!rQ' r\ ar>ii!jû surnature! se contenterait peut-
l!rî Cj,rnaturel arithmétique, dont
pour son compte, n'a pas satisfait les
L'âme populaire, toujours gé-
creuse, a d' autres exigences, Vous pensez
bien qu'elle ne doute pas du miracle: il ne
manquerait plus que oela! Mais elle y voit
a^stra- Surnaturel moms subtil et
moins abstrait, Plus conforme aux traditions
et qui, d'ailleurs, n'est pas sensiblement
moins vraisemblable. Bref, elle croit à l'in-
tervention personnelle de la Madone. « Les
vieilles bonnes femmes que l'on interroge
sur la route de Gardone, écrit Mlle Ca-
mille Mallarmé, n'hésitent pas à vous affir-
mer que 'leur poète fut sauvé directement
par la Madone, la Madone du lac de Garde,
dont un prêtre octogénaire dévoila en son
honneur l'image vénérée. »
C'est clair. L'opinion du clergé ne diffère
pas de celle des foules. Du moment que l'i-
mage a été dévoilée et implorée par un
prêtre octogénaire, la question est tranchée
et le miracle garanti. De misérables voltai-
riens, s'il en reste dans ce siècle de foi et
de littérature claudélienne, pourraient s'é-
tonner que la carrière notoirement plus agi-
tée qu'édifiante du grand poète n'ait pas été
un obstacle aux faveurs de la Madone. Mais
sa miséricorde est infinie. Elle s'étend, en
Italie, jusqu'aux brigands de grand chemin
qui mettent un cierge pour obtenir la ren-
contre d'une bonne diligence. Et puis, notez
qu'on n'invoquait pas la première Madone
venue, mais la Madone du lac de Garde,
laquelle ne pouvait qu'être flattée du voisi-
nage de Gabriel d'Annunzio et devait, bien
faite quelque chose pour un si illustre pa-
roissien.
Enfin. l'essentiel est aue le « miraculé »,
l comme l'appelle la correspondante du Ma-
tin, soit décidément sain et sauf. Mlle Ca-
mille Mallarmé profite de sa convalescence
pour nous révéler « le fanatisme dont il).
jouit maintenant dans sa patrie. » Il n'en
jouissait pas pleinement encore le 13 août:
puisque les journaux de là-bas, toujours
d'après Mlle Mallarmé, insinuèrent assez
vilainement que le poète était ivre, ou sous
l'influence de la morphine, ou qu'il y avait
eu tentative de suicide.
Ces calomnies du mois dernier prouvent
qu'il a fallu cette guérison miraculeuse pour
retourner définitivement l'opinion et la ren-
dre unanime. « Le Comandante n'avait sus-
cité un tel amour ni durant ses exploits de
guerre, ni lorsqu'il atteignit en avion le ciel
de Vienne, ni quand il s'empara de Fiu-
me. » Ajoutons : ni même quand il com-
posait ces romans et ces poèmes merveil-
leux, qui resteront peut-être, malgré tout,
ses titres les plus sûrs-à l'immortalité.
Mlle Mallarmé termine en nous avertis-
sant que « le miraculé ne représente plus
en Italie le d'Annunzio romancier que nous
nous obstinons, sans grande intelligence, à
discuter encore en France comme un écri-
vain parmi d'autres », mais qu'« une injus-
thice envers ce caractère consacré équivaut
désormais, ici, à une offense contre son
pays. »
Voilà un avertissement qui ne me gêne
pas du tout. J'ai toujours, même avant la
guerre, ressenti et exprimé la plus ardente
admiration pour ce grand et magnifique ar-
tiste. Je l'ai souvent défendu, non seulement
par la plume contre des critiques moins
favorables, dont le pseudo-classicisme et le
goût de fausse simplicité étaient éberlués
par son érudite et flamboyante imagination,
mais de vive voix, au cours de nombreux
voyages en Italie, contre beaucoup de ses
compatriotes qui le méconnaissaient alors,
dénigraient son caractère et niaient son gé-
nie. Comme mon opinion sur ses chefs-
d'oeuvre n'a pas varié, je me sens parfaite-
ment à l'aise. :
Cependant, Mlle Camille Mallarmé va un
peu loin, et nos amis italiens exagéreraient
également, si ce qu'elle rapporte de leur
nouveau point de vue était tout à fait'exact.
La politique internationale est une chose :
la littérature en est une autre. La diplomatie
ne doit rien entreprendre contre !a liberté
de la critique. Si ceux qui avaient des ob-
jections contre l'esthétique et le style de Ga-
brie! d'Annunzio n'pnt pas non plus chan-
gé d'avis, je crois qu'ils ont tort, mais je ne
puis apercevoiir dans leur erreur l'ombre
d'une offense à l'Italie.
Paul SOUDAY.
Leurs Projets
Pi'.li: 11 ■ GASTON PICARD
cj 2,3 de pro;ets, nous dit M. Gaston
ouve, aux -^s réalisations. Les Voluptés de
aux éditions 113 du Monde Nouveau, et les
des Sens. dans la bibliothèque du Hé-
paraîtront dès octobre. Ce sont des ro-
J'attends cnds que 'es Œuvres Libres publient
le Dernier Amour de Louise Payrau, un troisiè-
1 Cr^o
mauget th f vous dirai-je que M. Irénée
de Lil.alt le Plaisir de me demander la
M. tili Une comédie primée au concours
Herse ; et que j'ai tiré d'une nouvelle de
Pierre Benoit, avec son a utorhw:.ic:n, un acte
tableaux ; Une Commission rogatoire.
M. RAYMOND ESCHOLIER
de Cantegril et de Dansons la Trom-
compte publier en novembre un volume sur
de | '^Port /0r Hugo et donner en avril SUI-
vant un important ouvrage sur Daumier. Vers la
de la prochaine saison. le conservateur de la
Maison de Victor Hugo espère pouvoir faire
paraître un rn0lîian qui s'appellera peut.être la
!..
'\4' IV». FtayMOnd ESCHOLIER
t li nfin ,
l^Sui Jean-Jacques Brousson,
0nt hl. a Écrit une comédie his-
Itre là donnéemier est à peu près seui à
Fauré-frémiet
Ai r,
JiL le o Ph. F AURE-FREMIET
'r« deIa r
n'mace reprendr. probable-
I du ®e~0rdrt'de M. Fauré-Fré
Mtvl^vairp ,
au H"5 fut créé l'an dernier psii
int" Yd,
Jrnitf«?or fé^tion diffé^îîéna sera reprisavec
\) i.1 r De n]u„ m0?. par le groupement
est -Plus, M. Pauré-Frémiet travaille
^^îttinu certam que le résultat de
PubJiç. 5610 révé4é que beaucoup
k. n e wra ié VU que bt7atWoÙb
M. J. POLLIO
Un théâtre d'avant-garde montera, au cours
de cette saison, une pièce en deux actes de M.
J. Pollio, intitulée : les Deux Justiciers. M. Pol-
lio publiera en outre une étude sur les grands
aventuriers du XVIIIe siècle, ainsi que deux ou-
vrages critiques sur l'Ange Gondarr et Sara Gon-
dar. Cette production littéraire sera complétée
par Casanova inédit, aux éditions Athéna, et une
traduction des Mémoires de Da Ponte.
M. JOSE GERMAIN
L'activité est la caractéristique de M. José
Germain, quii collabore à plus, de dix journaux
et à un. nombre incalculable de revues. Il ne
faut .pas trop nous en plaindre, puisque le vice-
président de l'Association des Ecrivains Com-
battants trouve encore le ,temps d'écrire des
romans et des pièces. A l'heure qu'il est, deux
de ses œuvres dr^'TLa.tjau^s so«rt en. teçt-upî i
-
! "vive, Villon - uei aotè en vers, à hi, Comédie-
Française; et Vautre, Maman, pièce en trois
actes, dans lun théâtre des boulevards
Coup suir coap, à partiir -du mois de septem-
bre, sont sontis en librairie: Sosie, ro'man'q.ui a
été publié primdtivement dans la Revue Fran-
,çaise; Le Général Laperrine, étude documen-
taire, qiu il fut également .publiée dans la Revue
des Deux Mondes. Tout le monde a encore
"présent à la mémoire l'enquête ouverte il y a
cinq mois par la Revue Mondiale sur la danee.
Le succès mmMf-,6 par cette série d'interviews
a décidé un éda'itieiur à reeueillir en volume les
lféponseS adressées à M. José Germain. D'ail-
leurs, ce livre commencera une nouvel le collec-
tion intitulée Les Grandes Enquêtes. En décem-
bre. enfin, paraîtra le tome III dlu. Théâtre des
Familles.
Cette saison, M José Germain continuera à
signer les chroniques liittéraires du Matin, de
l'Information, de ]JExportateur Français. du
Journal d'Alsace et de Lorraine, de l'Est Répu-
blicain et de l'Essar Belge, journal qui vient
d'être fondé à BruxeJles.
Enfin, comme l'iain possé, M. José Gercnajn
poursuivra^ ses séries de conférences. Il doit no-
tamment parler de La Propagande artistique par
i Ifl tournée théâtrale; c'est en accompagnait les
'tournées ,Baref q!U "il fera ces causeries. Au nosn
des « Amis du Livre t!. il traitera de la ytte'ra-
ture conitemponaine. En Belgique, il, reprendra
élément sa série de conférences* imtitu'o-3 ,'les
Amitiés:, françaises.
Mais, auparavant et-dès-le mois d'octobre .il
ccnstitucFa-« la Fédersticn d'es- .Associates
- pOst-scolaires'" » qui co.m'p;re!nd déjà quiarante-c:'nq
associations arfw'oaîes d "n:nc:'ens élèves. Quelq^s
jours après aura lieu un congfès pour -lu re-
naissance.. de Li (rF#é.ration .des Sociétés- thé»-
- traies d'amàtetiffs Il. ", ..: ,i •'
M. José Germaiin', tout em ayant!- la ferme
intention de tout nous dire, a certoisjemént.. fa-it
aueiauesoiiMSsfons dans ce programme où les
genres les plus divers de la littérature se co-
toient et qu'il traite tous avec un égal talent.
R. B.
Echos
17 Septembre 1803. — Suicide de Bugot, musicien de
l'Opéra-Comique.
Une
opinion.
Il est assurément bien curieux de
relire les annotations dont lord Byron a fait
suivre Childe-Harold ; le conflit gréco-turc
leur donne un relief et un intérêt renouvelé
qui ne manquent pas de quelque ironie.
« Tous les étrangers qui sont fixés à
Athènes, dit l'auteur de Manfred, ont la
même opinion du caractère des Grecs. »
Et plus loin : « M. Fauve! a dit devant moi
que les Grecs ne méritaient pas d'être
émancipés. »
Quelques lignes plus bas, rapportant l'o-
pinion d'un négociant français, Byron écrit :
« Voyez-vous ces Grecs, c'est la même ca-
naille qu'au temps de Thémistocle. »
Après quoi, parlant des Turcs : « Dans
toutes les relations pécuniaires que j'ai eues
avec les musulmans, j'ai toujours trouvé
l'honneur et le désintéressement. »
Enfin, parlant de l'origine des Grecs,
après avoir dit qu'il n'importait point de
savoir si les Athéniens d'aujourd'hui étaient
aussi indigènes que les abeilles du mont
Hymète ou que les cigales auxquelles ils
se comparaient jadis, Byron écrit : « Quel
est l'Anglais qui s'inquiète s'il est d'un sang
danois, saxon, normand ou troyen ? Il n'y
a qu'un gallois qui puisse être tourmenté du
désir de descendre de Caractacus. »
Byron avait-il prévu Lloyd George?
T
lIma sifflé.
Le grand acteur étant à Brunoy, dit
un jour à son jardinier, ce père Louette dont
nous venons de rappeler le souvenir :
— Si chaque fors que j'ai besoin de vous,
je suis obligé de faire trois lieues, c'est bien
ennuyeux.
- Eh bien, monsieur, répondit le dé-
voué serviteur, vous allez demain à Paris :
il faut nous rapporter deux sifflets ; chacun
le nôtre.
Mais en possession de son instrument, le
père Louette eut des scrupules :
— Si j'ai besoin de vous, et que vous
soyez loin dans le jardin, ai-je sur vous le
même droit que celui que vous avez sur
moi? Je vous fais cette observation parce
que je crois bien qu'il n'existera que moi
en France, et j'ose dire en Europe, qui aura
le droit de se servir de cet instrument in-
solent envers vous.
— Aussi, Louette, il est entendu que
vous n'aurez ce droit-là qu'à Brunoy, répon-
dit Talma.
D
une âme à l'autre.
M. Roland Dorgelès, avec une inde-
pendanco qui t'honore et çpu i lOTOigne Uv
son goût d'une littérature saine, riche de
bon sens et fertile en enseignements vient
de déclarer qu'il considérait Mon Oncle
Benjamin, de Claude Tillier, comme un
chd-d'œuvre et celui-ci comme bien supé-
rieur à Stendhal. D'où toile dans la Répu-
blique des Lettres.. -
TiWier,'moins artiste que Stendhal, ',fut a
coup sûr une âme de plus vaste envergure
que l'auteur deja Chartreuse de Parme ,;;t
maintes pages de ses romans ou de ses
pamphlets témoignent d'une*vigueur d'hom-
me d'action. Nul doute que Beyle avec son
Maniérisme contredit par ses théories, sa
ribambelle de pseudonymes, son besoin
constant d'étonner n'eût v,i,te paru insuppor-
table au rude pamphlétaire des Cousins. -
Avant de mourir de consomption, en proie
à toutes les souffrances de la faim et de
la prison. Tillier avait été contraint pour
vivre de se faire instituteur. Si dure que
soit la fatalité et quelles que soient les cir-
constances, il est difficile de penser qu ïi
ait consenti comme Stendhal à se faire
commis d'épicerie.
L
es Grandes Semaines de Saint-Sé-
bastien.
,.
Les fêtes se succèdent au casino suivies-
par les hôtes aristocratiques de la. célèbre
plage qui en grande majorité ont élu domi-
cile au Continental Palace.
Voici quelques noms : duc et duchesse
d'Hernani, comte Urguyo, M. Gimez Ména,
riche cubain, le comte Eléta, duchesse Pi-
nokenniosa, duchesse Sévillano et sa fa-
mille, M. et Mme Fernandez, le comte Es-
téban, l'ancien ministre Collantez et sa fil-
le, M. Soler, banquier Catalan et sa fa-
mille, M. et Mme Nacia, M. et Mlle Tré-
bua, la famille de Solveyra. la famille Mi-
reyra, Y. Riglos, Mme de Sima, marquis et
-marquise Toiré Taglès, marquis et marquise
d'Olivarès, marquise d'Angulo, Mlle Men-
daro et Mme de Rojas.
NOUVELLE A LA MAIN
- Cette chanteuse est sur le point de
quitter le théâtre. Sa voix est devenue
si basse. ;-
oui, -u~ii~e voix de garage.
— Oui, une voix de garage.
Le Masque de Verre.'*
Nous pucerons demain un article de
*
GEORGES LECOMTE
MARDI PROCHAIN: ;
COMŒDIA publiera in extenso:
« LA RECEPTION GALANTE »
Comédie en un acte de M. Maurice GAILLARb
« BRIDGE A TROIS »
Pièce en un acte de MM. G. DE WISSANT
et René JEANNE
et
.< CHAPEAUX! »
Comédie en un acte de
M. Robert DE LA PEYRADE
- Quel est le type idéal de la jeune fille ?
— Oh, Mademoiselle, pour une jeune fille, ? le typp
idéal. c'est mol 1, - ---- - -- -
LA JOURNÉE SPORTIVE DE LONGCHAMP
La Course des Artistes et le Critérium des As
ont obtenu le plus grand succès
M. Ricaux, de l'Opéra, se classe premier et MM, Cazalis et AnceJin
obtiennent les seconde et troisième places
Par un temps magnifique, dans le cadre mer-
veilleux de l'hippodrome de Longchamp, eut lieu
hier après-midi la course des artistes, prélude du
Critérium des As.
Ce challenge du théâtre que nous avons ré-
tabli et organisé en collaboration avec notre
confrère l'Echo des Sports, a obtenu le plus
grand succès. L'accueil fait par le public au
passage des différents coureurs nous encourage
à recommencer chaque année cette intéressante
épreuve.
Au restaurant de la Cascade un peloton de
quinze artistes était prêt, as 13 h. 30, à ga-
gner la pliste de Longchamp. Les concurrents
rivalisaient entre eux de gaieté et d'entrain.
VERS LE LIEU DU DEPART
Précédés de l'automobile officielle de l'Echo
des Sports, dans laquelle avaient-pris place, M.
Victor Breyer, directeur de ce journal, et le re-
présentant de Comœdia, les acteurs ont quitté
la Cascade pour se rendre au point de départ.
Déjà la foule avait envahi les abords de la
piste dé Longchamp, et le peloton compact des
.concurrents dut, avec peine, se frayer un pas-
sage.
Pour n'être pas des professionnels de sport,
les acteurs ne sont pas moins populaires auprès
d'uae certaine partie du public sportif, et, défi-
(Dossin de Pavil)
M. CAZALIS
lant devant les barrières, ils furent salués de
quelques-uns de ces encouragement vibrants et
sonores :
— Allez, Cazaljs. Mets-y en Palau.
Le nain Delphin, fermant la marche en petit
pékin (le temps incertain ne lui permit pas de
revêtir le maillot, et il s'en excusa) récolta la
plus grosse part des acclamations.
Voilà les' coureurs su.r la ligne du départ,
.alignés, bien en selle, et le guidon serré dans
les d$
('"pvw-1 p --"', VTorm.Pl).
UfT pas:og-e a» niOAii:: suTW -o.u.'rt.i
Un <> moula n à café » les cinématographie
tandis qu'une demi-douzaine d'appareils photo-
graphiques les mettent en joue.
Un dernier appel du speaker et quinze par-'
tants répondent « présent ».
Chronomètre en main, Victor Breyer appelle
Tristan Bernard auquel il remet le revolver quii
donnera le signal du départ à deux heures tapant.
Tristan. Bernard., solennel, brandit l'arme.
- Attention. Vous y êtes?
Et il presse sur la détente.
Silence. ,
Il renouvelle le ieu de * l'index et l'on entend
tourner le baril lier sans qu'aucunedétonstliOl1
retentisse. •
Le public rit et, pour un auteur gai, c'est un
succès, auquel il n'est pas insensible.
A la 'suite de cet inctident, hier, dans la soirée,
l'auteur du Diseur Inconnu nous envoyait, sur
sa carte, ses
IMPRESSIONS DE STARTER
On a tort de confier une arme à feu, même
pour une épreuve dé sport, à un homme aussi
pacifique. Le revolver a protesté à sa manière,
en refusant énergiquement de partir (à la grande
:;oi.e du public, d'ailleurs). Il a fallu l'interyen-
tion de plusieurs commissaires pour décider le
pistolet récalcitrant. L'année prochaine je don-,
nerai le départ « à la voix ». ; :
- nTnistan BERNARD,
LA COURSE
Une main experte ayant armé le revolver,
le coup part, et les quinze concurrents : MM.
Palau, Cazalis, le nain Delphin, PizeHa, Du-
prav, Larquey, Loche, Robert Ancelin, Henri-
Jean jourdlin, Devaleani, Kok, Rheims, De-
nizart, Marionneau, Ricaux," s'élancent en bon
ordre.
(Dessin de Pavil)
M. Ernest KUCAUX
Le parcours du tour de Longchamp est de
i.632 mètres.
Un temps assez long s'écoule avant de revoir
les coureurs qu'un brouhaha du public nous
annonce un moment après.
Le premier tour a été effectué en six minu-
tes i,5 secondes, et Cazalis passe premier con-
servant Ricaux dans sa roue.
Tous deux mènent bon train sans aucun ef-
foiv apparent.
A dix mètres, suivent Ancelin, Pizerlla, Jour-
dain. Devalerni, puis Marionneau, Loche, Kok ;
un peu plus loin Palau poursuivi par Dupray,
Larquey et Rheims.
Denizart termine le premier tour mais aban-
donna
Deuxième entr'acte. un tantinet plus long
que le premier puisque le second tour est cou-
vert en 6 minutes 40 secondes. Ce ne sont
évidemment pas ces cinq secondes de différence
qui iustiifieront les réclamations du public con-
tre la longueur des entr'actes !.
Ricaux, cette fois, est devant Cazalis. A cin-
LES COUBEIURS SE RENDENT A_ LA LIGNE DE DEPART (1" 14'-.-n. y- l MhiiuoI
Du souche à droite MM. CAZALIS, DENIZART, JOURDIN, PIZELLA, R. ANCELIN, DELFRIIN, RHEIMS, OUPR-AY, LARQUEY, RICAUX LOCHE.
quante mètres derrière Pizelta entraînant De-
valerni, Rheims, Marionneau et Kok. Ancelin
suit .tout seul. Puiis Loche, Dupray et Palau en-
semble, et Larquey un peu plus loin.
C'est tout ?. Non. voici un petit bonhom-
me qui tricote sur sa petite machine. C'est le
najn Delphin qui termine seulement son pre-
mier tour et qui déclare que c'est là un exploit
sportif dont il se félicite le tout premier. Les
bravos du public corroborent cette juste ap-
prén:atio!i.
Des rumeurs au loin, et voici les vainqueurs
qui approchent du but final. Ricaux déboule
en véritable sprinter, et Cazalis à dix mètres
seulement derrière, prouve que ses jarrets de
vétéran sont encore capables de se mesurer
avec tes plus jeunes.
Ancelin arrive troisième ayant tout près der-
rière Pizelia quatrième.
Devalerni est cinquième à quelques mètres
des précédents ; puis MM. Henri-Jean Jourdin
(6e), Marionneau (7e), Kok (8e), Loche (9e),
Dupray (lOe).
Palau prend la onzième place et ce classe-
ment est encore très honorable pour un comé-
dien qui était arrivé le matin de Marseille pour
ne pas manquer à son engagement. Ah, la
conscience artistique des acteurs!.
.Çsi^rquey a clos l'arrivée de la course des
aruMes, lesquels jouèrent dignement, et joyeu-
sement aussi, le « lever de rideau » qui pré-
(Dessin do Pavili
M. Tristan BERNARb
cédait le bel « acte » sportif -réunissant toutes
les vedettes de la piste et de la route.
H. G.
LA DISTRIBUTION DES RECOMPENSES
La course des artistes de 1922 aura un épi-
logue. Mardi à 18 he-res, dans les bureaux de
Comœdia. les prix ser : r remis à tous les concur-
rents, au cours d'.une petite fête intime que
nous organisons;
Le Critérium des As 1
Quelques minutes après la course des arê-
tes, devant un public que l'on peut évaluer à
7O.GOO personnes environ, favorisé par jn
temps d'une clémence exceptionnelle, et orga-
nisé de main de maître, se disputa le « Cri-
térium des As ». Cette course était organisée
par notre confrère l'Echo des Sports qui vou-
lut bien prêter son concours à notre modesia
manifestation sportive. Nous le prions de trou-
ver ,:ci des remerciements chaleureux.
Voici d'ailleurs les résultats de cette be;.e
journée :
VERMANDEL ENLEVE
LE « CRITERIUM DES AS »
Après un pittoresque défilé où la foule ac-
clame ses champions et ses préférés, le dépéri
est donné aux 21 coureurs challengeant l'éprtu.
w. Ceux-ci avaient à accomplir vingt-t-ept tob,s
et demi de piste, chaque passage au contrÕjt;
donnant lieu à l'attribution d'une prime offert.
par diverses personnalités.
Voici, tour par tour, les résultats de l'épreuve ,
Premier demi-tour. — 1. Francis Pélissier,
Peloton compact.
Ier tour. — 1. F. PéMssier, en 4 m. 4 s.
2e tour. - 1. Bellanger, en 4 m. 4 s.
3° tour. - 1. Lacquehay, en 4 m. 4 s. bat.
tant le record du tour.
4e tour. — 1. Brun'ier, en 4 m. 4 S.
Se tour. - 1. Bellanger, en 4 m. 4 s. Su-ef
est lâché. ,
6e tour. — I. Thys, en 4 m. 4 s. Suter re.
vient très fort.
7e tour. — I. Brunier, en 5 m. I s. Verman-
de] change de machine et perd ainsi 50 mètres.
8e tour. — 1. Thys, en 5 m. 5 s. •&-"
9e tour. — 1. Brumer. en 5 m. 5 s.
10e tour. — 1. Brunier. èn 4 m. 5 s. Le train
se maintient sans changement. Suter à un quart
de tour avec Hilariion.
11e tour. — 1. Alavoine, en 5 rn'. 5 s. Ver-
mandel a recollé mais Jacquinot prend sa place.
3 2° tour. — 1. Grassin, en 5 m. 5 s., fai-
sant dans l'heure 42 kii. 830.
.13e tour. — 1. F. Pélissier, en 5 m. 3 s.
Reboul et Huot sont doublés.
i3c tour. — 1. Egg, en 5 m. 8 s. Huot à
1 tour 1/4.
- iil tour. - 1. Bellenger, en 5 m. 6 s. Su-
ter regagne légèrement.
16e tour. — I. Thys, en 5 m. 6 s. Suter à
3/4 de tour. Le reste sans changement.
170 tour. — 1. Egg, en 5 m. 3 s. Jacquinot
qui avaiit été en difficulté revient très vite.
18e tour. — 1. Brunier, en 5 m. 7 s. te
peloton commence à s'allonger. Brunier a uns
avance de 25 mètres. -
19* tour. — 1. Thys, en 5 m. 2 s. Suter Sè
fera doubler après le contrôle. • .-, ■
20e tour. — 1. Brunier, en 5 m. 2 s. F. Pé-
lissief passe avec un léger retard, tandis que
Jacquinot a repris contact.
21e tour. — J; Brunier, en $ m. La courte
continue sans modification aucune. , ,7,
SUR LA LIGNE DE-AlEPAfiT (Photo Henri ~~a~i?
CAïAti Lzauehe à M.'JOYFtPIN, Rl AMÇJ16 iHtjJuww.-:,^
CAZALIS, ( ---
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