Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-09-15
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 septembre 1922 15 septembre 1922
Description : 1922/09/15 (A16,N3561). 1922/09/15 (A16,N3561).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7648969j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/05/2015
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NE~~r~ 3501 - qûïc-nzuà
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ABONNEMENTS
UN AN E MOIS 3 MOIÏ
"ranCe '• 4 1 « 65 » 35 » 13 »
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VENDREDI 15 SEPTEMBRE 1922'
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6 Chemin
de la Croix
Ces jours derniers, M. Francis Jammes
a refusé la croix d'honneur. Il l'a même'
refusée en cinq mots d'un laconisme si ex-
pressif qu'on dirait de cinq lettres. — « Je
remercie, mais je refuse ».
C'est bien fait! Sinon pour M. Léon Bé-
rard que son offre, tardivement réparatrice,
honore, tout de même, du moins pour rint-
capacité de ses prédécesseurs. Chaque âge
a ses rubans! Ils devraient savoir cela, les
ministres, comme ils devraient aussi savoir
que chaque âge a ses plaisirs! Craignez
qu'on vous le rappelle et de rude façon ! Le
talent insulté se venge aussi bien que
Vénus!
M. Francis Jammes est le plus succu-
lent poète de qui s'enorgueillissent vergers
et bois sacrés de France. Il a reçu de l'Aca-
démie française avec - le grand prix de lit-
térature la pins haute consécration offi-
cielle. Il a même reçu, mieux que les sacre-
ments de l'Eglise, car celle-ci a doté son
art d'un domaine aussi merveilleux au spi-
rituel qu'il l'est au temporel. M. Francis
Jammes est une de nos plus adorables et
précieuses gloires. Tout le monde le sait !
Tout le monde, excepté les messieurs mi-
nistres qui touchent quatre-vingt mille francs
par an pour connaître nos gloires et les ré-
compenser! Eux seuls les ignorent ou, ce
qui est pire, font semblant die nc pas les
qui est pire, font semblant de ne pas les
Et vous étonnez? m'enteflds-je crier
de toutes parts. Mais ils n'ont jamais fait
que ça! Le cas de M. Francis Jammes
sle nt à la liste des grands
noms immortels illustrant la sottise des
ephémères Politiciens qui ne savent pas
s'acquitter, auprès du génie ou du talent,
de leurs dettes d'honneur. Victor Hugo, ra-
tionné à a cravate de commandeur ! Gon-
court recevant la rosette à soixante-onze
ans! Huysmans décoré, près de la cinquan-
taine, comme sous-chef de bureau! Et tant
ban, d'autres qui ne reçurent même pas le ru-
ban, tels que Barbey d'Aurévilly, Villiers
l'Isle-Adam, Verlaine!. Et tant d'autres
encore car, eux aussi, sont légion, sous le
contrôle de la gloire si ce n'est sous celui
de la chancellerie!
Qui donc peut être accusé de tels dénis
de justice honteux pour un pays jaloux
pourtant de sa place à l'avant-garde de la
pensée et dont le véritable impérialisme est
celui de '^ée? Le ministre? plus mainte-^
nant. Le ministre s'est laissé dominer et il
est, désormais, sous le joug de la politique,
I k %tu, tt Vraie coupable. C'est elle qui,
ne pouvant espérer, des écrivains et des ar-
tistes, les services qu'elle attend du com-
merce, de l'industrie et du fonctionnariat,
« fait de l'Instruction publique une parente
pauvre de tout gouvernement, marchandant
au génie et au talent tout excepté le mépris
et l'injure! C' est elle qui au ministre propo-
sant, pour une promotion exceptionnelle les
meilleurs noms de la littérature et de l'art,
répond que cette liste. est un ramassis de
gourgandines et de vagabonds spéciaux vi-
vant de la Prostitution des femmes ! C'est
elle qui, dans les présentations à la Chan-
ou du "Illge la substitution du médtocre
au du nul à l'homme de valeur et déclare
au ministre: « Il me le faut », avec l'im-
pératif accent qui exprim,e: « Si vous
n'obéissez pas, c'est à moi que vous aurez
affaire! »
Il y a là une honte vraiment insupporta7
ble et dont le cynisme écœure chaque jour
davantage. Mais à ce mal y a-t-il un re-
mède? Il y en a un. Il est aussi simple et
aussi radical que possible. Que l'on crée
un tableau pour la Légion d'honneur dans
chaque ministère comme celui qui existe à
la Guerre. Que l'on institue un conseil re-
cruté, non exclusivement parmi les hauts
fonctionnaires, mais parmi les plus quaU-
nés de chaque profession et que ce conseil,
présidé par le ministre, ait, seul, le pou-
de présenter à la Chancellerie les can-
didats élus à la majorité des voix. Le minis-
tre n'ayant plus le privilège indivisible et
absolu de nommer qui bon lui semble, se-
rait ainsi soustrait à l'horrible action de la
~et celle-ci ne viendrait tout de
même pas à bout d'une douzaine d'esprits
indapendants et droits comme elle réduit
une conscience reliée en flasque maroquin.
Voilà le remède. Je l'ai déjà proposé ici
mêmme et, si je renouvelle cette proposition,
se n'est pas seulement parce que le cas de
M. Francis 111 a , Jammes en fait un sujet plus
actuel, mais surtout, parce que je ne peux
rester indifférent au grand nombre et à la
~approvions approbations qui l'ont encoura-
Il "nt suffise de citer les deux plus
impratnres; celle de M. Ic ministre de
l'Instruction publique voulant bien me man-
der, ar la plume de son chef de cabinet,
ma dque ma suggestion lui paraît être la seule
solution à un problème chaque jour plus
pénible », - et celle de mon illustre ami
J.-H. Rosny m'apportant, en un bel et géné-
reux article, son suffrage public.
On ne saurait affirmer que cette innova-
tion aboutirait à un résultat absolument par-
fait. La perfection n'est pas humaine et l'on
confond si alsément ruban avec faveur !
mais ce serait un grand pas fait vers la ré-
partition équitable d'un-a disti!nction tou j ours
ambitionnée. Les écrivains et les artistes y
gagneraient d' être Protégés contre les in-
justices et i es humiliations dont on les ac-
cable. Les arbitraires distributeurs de- ré-
compenses seraient, eux-mêmes, désormais
garantis contre des rancunes plus dange-
reuses que les inavouables ressentiments de
vils politiciens. Et lavLégion d'honneur ci-
vile qui, depuis longtemps, s'égare dans les
plus équivoques sentiers, réintégrerait la
grande route tracée par son Fondateur, re-
trouverait, enfin, son Chemin de la Croix !.
V Gustave GUICHES.
Pllblierons demain un article de
^î^^ard SCHNEIDER
: ~Q~
1 Co I( **■ publiera in extenso:
l¡¡eQie JI «£CEPT,ON GALANTE ,
J¡. en Un acte de M. Maurice GAILLARD
en E A TROIS »
en Un acte de MM. G. DE WISSANT
et René JEANNE
« CHAPEA UX! »
Comédie en un act-e de
M. Robert DB LA PEYRADB,
- Echos
15 Septembre 1828. — A la Comédie Française, pre-
mière représentation d'oiga, par Amclot,
U
nie épigramme. ,
Admirable écrivain, incomparable
orateur puisant sa force dans ce peuple qu u
rêvait d'entraîner vers les splendeurs mys-
tiques, Lamennais est moins connu comme
poète. Et beaucoup de ses disciples, tels
Lacordaire et Maurice de Guérin, pour ne
citer que les plus célèbres, eussent été bien
surpris si on leur avait mis sous les yeux
cette épigramme d'adolescence.
On a vu souvent des maris
Jaloux d'une femme légère
On en a vu, même à Paris,
Mais ce n'est pas le tien, ma chère.
On a vu des amants transis,
Ainsi qu'une femme très chère
Implorer un simple souriss
Mais ce n'est pas le tien, ma chère.
On a vu, l'on voit même encor
Quelquefois un chœur à l'enchère
Rester fidèle. au moins à l'or,
Mais ce n'est pas le tien, ma cher?.
Hier, ah ! que je fus heureux
En te voyant, près de Glycère!
Soudain, je devins amoureux.
Mais ce n'est pas de toi, me chère.
Malgré son acte de naissance daté de la
fin du dix-huitième, qui aurait pu prévoir
dans ces vers l'auteur des Paroles d'un
Croyant? - -
u
n fils de Got.
Il y avait entre les deux fils de Got,
- _1 r
dont on va célébrer le centenaire, une dif-
férence d'âge considérable: près de vingt-
cinq ans. Le grand artiste avait soixante-dix
ans, à la naissance de son second fils qui,
surtout vers sa dix-huitième année, rappe-
lait trait pour trait le magnifique interprète
du Roi s'amuse. Le jeune homme n'avait
cependant pas la vocation théâtrale; itl fit
~a philosophie dans la classe de M. Steeg,
qui devait être, par la suite un des grands
maîtres de l'Université, et les milles échos
des succès remportés par le grand comédien
!-ne réussirent jamais à troubler son ihdiffê-
rente véritable pour l'art dramatique, bien
qu'il accueillît avec joie tout ce qui pouvait
ajouter un nouveau lustre à la renommée
paternelle.
O
n débaptise.
Lorsqu'on discute les noms inscrits
sur les plaques bleues des rues de raris,
les vieux noms, ceux des quartiers du cen-
tre sont toujours mis hors de cause.
La rue Sauvai est .dm»-le-quartier Saint-
Germain l'Auxerrois, --près de la Bourse du
Commerce. Qui donc songerait à discuter
les titres, bien parisiens, de cet auteur
,d' « Histoires et recherches des antiquités
de la Ville de Paris »?
Qui? Mais Boileau, le satirique Boileau:
Faut-il d'un sot parfait montrer l'original,
Ma plume au bout du vers trouve d'abord Sofal.
Le Sofal que blaguait Boileau, c'était no-
tre Sauvai de la rue Sauvai.
c
ote mal taillée.
Au cours de la clôture annuelle,
, 1 1 _1 - 1- .J:_L':.-
nous avons ici meme reciame ae la uii cunun
de l'Odéon la réouverture du charmant pe-
tit foyer parqueté, que décorent les effi-
gies des principaux personnages du réper-
toire.
Il faut certes qu'une porte soit ouverte
ou fermée, mais cela peut encore ne pas
suffire. -
1 L'autre soir, les portes d, e ce f. oyer
étaient ouvertes ; en principe, le public pou-
vait donc y aller faire les cent pas.
■Mais les deux jolies salles dont nous par,
Ions étaient plongées dans l'obscurité abso-
lue. Elles étaient d'ailleurs encombrées de
tables et de chaises. Nul ne s'y risquait, et
pour cause.
Qui donc aurait prévu cette solution
mixte?
S
a Majesté Alphonse XIII, qui jouit dans
les plus hautes aristocraties d une
sympathie respectueuse et cordiale a cause
de ses dons de bonne grâce et de charme
personnel, vient de recevoir sur 1 hippo-
drome de Lasarte, à Saint-Sébastien, un ac-
cueil triomphal lorsqu'il ramena aux balan-
ces, tel un propriétaire sportsman, son crack
Ruban qui venait, avec la monte de Lyne,
de lui gagner le prix d'un million.
Ce furent des vivats, des clameurs d en-
thousiasme qui laisseront certainement au
jeune souverain un souvenir inoubliable.
Entraîneurs et jockeys, auxquels le jargon
du turf est familier, se chuchotaient entre
eux que le roi était « verni » ! -*
De fait, quelle pluie d'or dans la cassette
royale! Un million! ce n'est pas une paille,
c'est le gros lot à la loterie.
Nous sommes sûr que les pauvres d Es-
pagne auront leur large part de cette au-
baine.
- -
NOUVELLE A LA MAIN
Deux petites actrices se disputent.
- Tu n'as jamais connu ta mère!
- Ma mère? Mais c'est peut-être toi!
ÏÛe Masque de Verre»*
La course cycliste
des Artistes
à Longchamp
Désirant réserver la couirse cycliste des ar-
tistes aux se,uls professionnels du théâtre!, nous
avons 'été dans l'obligation de refuser cer..!,¡;'Í;Js
engagements.
Lecûm~é de la course, s'est re, um hier, et
il a été décidé que les concurrents qui seraient
possesseurs d'une licence professionnelle de
rLf V F "c pourraient pas prendre part à la
course. Il en sera de même de ceux qui auraient
été engagés dcns des épreuves professionnelles
denuis la guerre.
cheqaa jouw l'entrainement se pouirsimt sur la
ciste routière de Longchamp, et Ria course de
demain promet detre disputer.
Nous sommes heureux d'ainnoncer que le pre-
mier prix, offert par Cotnoedia, sera une bicy-
; dette de la marque La Française.
RoiWiniîis aue tous les concurrents, dont nous
a.vM!6 P~b!ié ia Kste, devront se trouver de-
main samedi, à 13 hewes, au restaurant de la
Cascade.
Le départ s.6ro donné à 14 heures. La course
aura lieu quel gu-e sait l'état de la température.
Les artistes ne seront-convoqués, itIldivi-
dullement.
duellement. COMŒDIA.
Nous avons publie hier la réponse faite par M. Naudin, préfet
de» police, à M. Piquet, conseiller municipal du XIe arrondisse-
ment de Paris, qui demandait la suppression des « queues aux
abords des théâtres, concerts, etc. »
Dans cette réponse, on pouvait relever les lignes suivantes :
L'administratiàn, au moment de la reprise de la saison théâ-
trale, se propose d'inviter les directeurs à apporter à cet égard
toutes les améliorations compatibles avec la situation et la cons-
truction de leurs établissements.
Comme la saison théâtrale va « reprendre » incessamment,
nous avons jugé bon, .dans l'intérêt de nos lecteurs, de demander
— avant la lettre — aux administrations de diverses scènes pari-
siennes, - les mesures qu'elles comptaient prendre en faveur de
leur fidèle public. Voici quelques-unes des repenses qui nous
furent données :
A L'OPERA
A l'Opéra, la question ne se pose pas. D'une part, en effet, il
n'y a que fort peu de places qui ne sont pas louées au moment de
l'ouverture du bureau; d'autre, part, Charles Garnier avait prévu
la chose et, plein de sollicitude, avait ménagé aux spectateurs un
abri contre les .intempéries. Le péristyle de l'Opéra offre, déjà
un refuge, en cas de pluie ; en outre, le vestibule du contrôle, est
aussi vaste qu'une salle des pas-perdus et peut contenir tous les
spectateurs susceptibles de prendre place dans la salle.
A LA COMEDIE-FRANÇAISE
En l'absence de M. Emile Fabre, M. Duberry, le sympathique
contrôleur général de la Maison de Molière, a bien voulu nous
donner les précisions suivantes : —
— Le cahier ces chargea nous interdit ,de louer à l'avance
les places du parterre, des troisièmes galeries et de l'amphithéâtre,
sans quoi le public des « petites places ». n'aurait pas le désagré-
ment de faire « la queue » et pourrait, comme les spectateurs de
l'orchestra des baignoires et des fauteuils de balcon — louer ses
places à l'avance sans augmentation de prix.
« Ce public se trouve donc dans l'obligation, de faire « la
queue » mais dans des conditions particulièrement favorables
puisque l'attente de l'ouverture des guichets se
fait à laferi, seras les galeries du Theatre-Fran-
çais.
— Certes, ce public se trouve .être a 1 , a, bri ave
la pluie, mais en hiver, ne pourrait-on pas Je
préserver-du vent?
— C'est, je crois,, matériellement, impossible*
car les galeries diu Théâtre-Français sont con-
sidérées eoTname « rue », et par conséquent pas-
sage public, et on ne pourrait en aucune fa-
çon vitrer la partie des Maries donnant sur la
rue de Richelieu et 1a rue de Montpenster.
Néanmoins, je vous le répète, le public des
petites places », est assez favorisé, puisque à
rencontre de beaucoup de théâtres parisiens, il
se trouve à l'abri des averses. ce qui, vous
l'avouerez, est partcuLièrement appréciable!.»
A L'OPERA-COMIQUE
Dans leur bureau de la rue Favart, les frères
Isola :f,ecomnaissent que lottes les mesures pro-
posées pour améliorer ,!,e sort des spectateurs
qui font la queue devant les théâtres doiivent
être envisagées avec bienveillance. En ce qui
concerne l'Opéra-Comique, ils nous déclarent
qu'une marquise a été construite pour abriter
le mombre dies spectateurs couvant être placés
dans le théâtre.
Lorsque la queue déborde dans la rue et dé-
passe la limite abritée par la marquise, ce sont
les jours de grande alfluence, et les spectateurs
qui se trouvent en cet endroit s'exposent à F-e
voir refuser l'entrée du théâtre faute de r'ace.
A L'ODEON
- Toutes les recommandations de tous les
p,réfeîs de «police ne changeront pas cet état
de chose, nous dit-on à l'Odéon. Nous ne dési-
rons nullement faôre attendre notre public, mais
comment envisager la possibilité de faire ces-
ser cette attente? Nous ne pouvons empêcher
les gens de venir de bonne heure dans l'espoir
d'être les premiers servis et, par suive, le mieux
placés p'ÜssiÎible, To').t ce que l'on .peut faire, c'est
de distribuer les places le pdius rapidement
,qlu'il se peut. iNous faisons le nécessaire pour
cela. Au moins, ceux qui font lia queue à l'O-
déon sont à l'abri de la pluxi sous les arcades,
mais pas du .flfoid!! D ailleurs, dès l'ouverture
du bureau, la queue diminue rapidement et,
lorsqu'on! est obligé de refuser du monde, on
le dit assez tôt. poux permettre aux spectateurs
de se Tendres à un alutre théâtre. Ce sont les
seuls résultats dont nous pouvons faire profiter
notre public.
A LA GAITE-LYRIQUE
A l'a Gaîté-Lyrique, l'attention de M. Bra-
vaird avait déjà été attirée, par ce problème. Il
existe devait la façade du théâtre une véranda
qui peut abriter une partie du public. De plus,
deux couloirs ont été réservés pour les spec-
tateurs qui font la queiue, en particulier pour
les places de l'amphithéâtre.. Enfin, des ordres
sont donnés., les jours de pluie, pour que le
bereaiu ouvre trois quarts d'heure avant le laver
du rideau. Il n'y a donc rien à changer à cet
état de choses.
A LA PORTE-SAINT-MARTIN
'M Paul Gavault, co-directeur de la Porte-
Sainlt-Martin eit du Nouvel-Ambigu, ne veut pas
« é.-.e à cette question ». Ces quelques
mors ont et-s son unique réponise IOTsqUle: nous
]-N avoms demandé son avis sur les mesures à
POrilr mettre le public à l'a,bri q-uand il
z'tteJtd à la porte des théâtres.
A LA. RENAISSANCE -
M. Revers ne tient pas à se prononcer d'une
flçqn foirmelle car il n'a que. la di-rection iruté^-
rimai re de la Renaissance et, par conséq uent",
îie sait p2,s quelles dispositions prendra Mme
Cora Laparcerie. Néan-moin®, il troiuve que la
décision dru Consen'I municipal est heureuse,
car nombre de gens hésitent à se rendre au spec-
tacle quand il nleut.
AU THEATRE DES CHAMPS-ELYSEES
- L'avis du préfet de police ne peut concer-
ner le Théâtre des Champs-Elysées, nous a-t-on
réponde chez M. Héberlot. Ici, on ne fait ja-
mais la queue dans la rue ; le vaste vestibule
'qui précède l'entrée peut recevoir une foute
importante. Nos spectateurs se tiroiuvent là à
1 abri de la pluie et du froidl Nous sommes
peut-être Je. théâtre le mieux installé à ce point
de vue. Alors, quelle amélioration pourrait-on
apporter? Nous n'en voyons pas.
« Les facilites de location servent en outre
ceux qUii, n'aiment 'pas attendre. Il nous est im-
possible de faire plus pour notre public, et nous
ne voyons pas comment nous po¡urric:r:s modifier
avantageusement la situation. »
A L'ATHENEE
M. Lucien Rozenberg fera preuve d'humour
dans sa .réponse. Lorsque la ville de Paris
aura songé à abriter les nombreuses personnes
qui attendant sous uns pluie b&ttante les au-
Ltofcus, alors on pourra parler des abris pour
las spectateurs devant les théâtres.
- Je serais disposé à ouvrir les portes une
heure avant le lever du rideau, ajoute-t-il, mais
je suis persuadé que le public arrivera toujours
au. dernier moment, alors il y aura un encom-
bre,meillf, une cohue, et une queue exposée aux
intempéries. -cohue, et une~ qu:eue exposée ;aux
AU VAUDEVILLE
M. Aussel, qui remplace M. Debrenne, actuel-
lement en Amérique, en qualité de secrétaire
général de la maison, ne nous cache pas que
l'administration de son théâtre n'a pas la moin-
dre inquiétude à ce sUjet. Très rares sont, en ef-
fet, les jours où le public est condamne à une
longue attende devant la porte. On ouvre les bu-
reaux très tôt et la plupart du temps la majorité
des places sont prises en location. Néanmoins,
.certains jours, il y a affluence, mais, même en
ce cas-là, les spectateurs n'attendent pas long-
temps avant d'être placés. En effet, le Vaude-
ville a une organisation particuLière pour perce-
voir les places et assigner à chacun l'occupa-
tion de bon fauteuil. Dans le vestibule, autour
d'un même bureau se trouvent trois personnes.
D'abord c'est le contrôleur en chef qui fait choi-
sir la place ou la désigne ; à côté de lui se tient
le contrôleur qui détache le coupon et en dernier
Heu" la caissière. De sorte qu'il n'y a qu'une
queue à faire et que l'affluence au contrôle, qui
retarde beaucoup dans les autres théâtres est évi-
- ma voix ne peut plus monter !..
— On va vous installer l'ascenseur dans la case tftoracique J.
tée ici. Enfin, et cela est rare, quand il y a très
grande affluence et qu'il pleut, la marquise est
bien suffisante pour abriter le public. Là aussi,
par conséquent, on approuve, mais seuls les
théâtres en construction pourront prévoir des
salles spéciales pour permettre à chacun d'at-
tendre confortablement et patiemment l'ouver-
ture des bureaux.
AU THEATRE DES ARTS
— Supprimer la queue,? ce n'est pas possi-
ble, nous explique-t-on au Théâtre des Arts.
Voyons, ceux qui veulent êtee là dès l'ouver-
ture des bureaux ont bien, le droit d'arriver
quand bon leur semble. Au Théâtre des Arts,
'le péristyle est assez vaste pour les abriter
contre les intempéries et nous n'envisageons aiU-
cune autre modification, parce qu'il n'y en a
pas de, possible.
AUX NOUVEAUTES
.M. Benoît-Léon Dcutsch, associé de M. Ed-
mond Roze, dans la direction des Nouveautés, es-
time que ce théâtre utivrant ses portes une heure
à l'avance, le pubHc n'est pas forcé de station-
ner longtemps devant la porte. Par conséquent.
l'abri supplémentaire que l'on réclame n'est pas
indispensable.
A LA POTINIERE
- Nous n'avons jamais une foule considérable
à la porte de notre théâtre, nous déclare M.
Arudisr. La salle de la Potimère n'est pas très
grande, et 11a plupart de nos spectateurs louent
tars places. Dans ces Icb recom-
mandations du préfet de police ne peuvent nous
préoccuper. Ceux qui attendent à la porte de chez
nous ne font. guère une longue station et sont
très rapidement servis. Notre public ne s'est
d'ailleurs jamais plaint. Je n'ai dope pas à
envisager des mesures dont l'utilité ne m'ap-
,pa.r:aît pas oemme absolue.
AUX CAPUCINES
Pas de queue aux Capucines, nous déclare M.
Armand Berthez, presque toutes les places sent
prises en locatibn. Et d'autre part jamais de.
pluie devant la porte aux heures de f.ccctacle;
car iun vélum recouvre touts la cour
A L'ELDORADO
M. Vallès, le directeur de l'Eldorado, approuve
complètement -celte- décision.. d'allant plus qu'il
a fait depuis deux ans le nécessaire à ce sujet.
En effet, une marquise longe tout son établis-
sement. De plus, quand il pleut, il fait abri:er
le public dans le café qui se tient entre les en-
trées du premier et du deuxième bureau. D'ail-
leurs il est rare, même par les jours de pluie,
que les spectateurs de son établissement atten-
dent longtemps à la porte. Les bureaux ouvrent
une heure avant le lever du rideau et la location
étant gratuite, la plupart des places sont prises à
l'avance, de sorte que l'on peut entrer directe-
ment. Mais M. Vallès a néanmoins fait cons-
truire une marquise, car le public, même lors-
qu'il a ses places, arrive toujours quelques ins-,
tants avant l'ouverture des portes. Nous croyons'
que le public est « bien en or » car, le plus
servent, dans nos établissements parisiens, il
n'hésite pas à arriver en fêtard à ce point que
c'cst devenu très parisien d'entrer dans une salle
une fois le rideau levé. » En conclusion, M. Val-
lès approuve et ne pense pas qu'on' l'obligera.
à apporter des modifications à sa manière de
faire, pas .plus qu'on -n'exigera de lui de nou-
veaux travaux pour éviter au pubiiic de souf-
frir des rigueurs de la température.
Une page inédite
d'Henry Bataille
-.. sur Vera Sergine
Au moment où Mme Vera Sergine s'apprête
à créer L'Insoumise, la nouvelle pièce de M.
Pierre Frondaie (création qui, dit-on, sera une
des plus brillantes de la carrière de la grande
artiste), il nous a semblé intéressant d'offrir à
nos lecteurs la primeur de l'émouvante page,
jusqu'ici inédite, que le regretté Henry Ba-
taille dédia à Mme Vera Serine lorsqu'elle
triomphait dans L'Enfant de l'Amour.
Sergine est. tout à coup apparue comme
un diamant noir. Feux sombres, radio-acti-
vité intérieure, embrasements baudelai-
riens. Elle est cette interprète dont le poète
a dit: « Sois belle, et sois triste », mais,
par bonheur, cette femme tenaillée par la
passion et habitée par la souffrance, n'a
rien de romantique, en dépit de son aspect
mystérieux, cruel et torturé. En grande ar-
tiste, elle est allée droit où elle devait aller:
c'est-à-dire vers la vérité, la simple et ro-
buste vérité sans laquelle le théâtre n'est
que reflet et fantasmagorie. Sergine est de
la lignée des Réjane (rien n'est plus rare!),
de ces comédiennes qui puisent tout en el-
les et ne se satisfont que du cri vrai, de
l'inflexion juste, de la nuance caractéristi-
que. Ainsi possèdent-elles l'Art suprême
puisqu'elles sont des lyres vivantes, sensi-
bles au plus petit souffle, à la plus petite
vibration, instruments de précision quasi-
barométrique. et cependant lyres aussi apol-
Ioniennes qui savent s'élever, quand il le
faut, au plus haut diapason, au chant le
plus noble et le plus poétique, car il n'y a
pas de lyre sans corde d airain, n est-ce pas?
Et quel savoureux antagonisme entre la
beauté mystérieusement latine ou orientale
de ce corps, tout en nerfs ou en muscles,
aminci par les feux intérieurs, et la moder-
nité franche'de l'inflexion vocale ! Par tant
de dons divers et cependant harmonieux,
Sergine est appelée à une admirable car-
rière, et déjà son étoile brille au zénith de
ce qu'il est convenu d'appeler le firmament
dramatique. Elle jette des lumières si ten-
drement particulières qu'on la cherche du
(Photo Sabourin)
Mme Vcra SËRCINE
regard avec obstination jusqu'à ce qu'elle
vous ait livré assez de rayons pour qu'en
fermant les yeux on rre cesse pas de la re-
garder.
HENRY BATAILLE.
Les obsèques de Léon Bonnat
Bayonne, 14 septembre. — Les obsèques so-
lennelles de l'illustre peintre, organisées par la
municipalité de. sa ville natale, ont eu lieu; ce
matin au milieu d'une affluence considérable,
malgré la, pluie torrentielle.
Le char funèbre disparaissait sous les fleurs.
Oîii remarquait, notamment, les couronnes de la
grande chancellerie de la Légiion d'honneur, des
Amis du Louvre, 'de la Société des Artistes fran-
çais, de la Société nationale des Beaux-Arts, de
l'Institut de France, du Salon d'Automne, de
la Fraternité des Artistes, du Musée Léon-Bon-
nat, etc., etc.
Les cordons du poêle étaient tenus par MM.
Henri de Régnier, de l'Académie Française;
Flameng, de l'Academiie. des Beaux-Arts, et Ho-
molle, de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres ; Paumier ; le docteur Lasserre ; Paul
Léon, directeur des Beaux-Arts; Je peintre Et-
cheverry, élève de Léon Bonnat, et Me Cham-
petier de Ribes, exécuteur testamentaire du dé-
funt. ■
Le gouvernement était représenté par M.
Léon Bérard, ministre de l'Instruction publi-
que et des Beaux-Arts, qui, après M. Casta-
guet, maire de Bayonne, prononça l'éloge funè-
bre dp défunt--
Le programme
de la nouvelle Saison
à la Gaîté=Lyrique
Cette fois toutes les difficuUis sont aplanies,
le conflit qui s'était élevé entre les directeurs
du Théâtre de la Gaîté-Lyrique et la chambrô
syndicale des musiciens s'est apaisé.
Comme nous le disions hier, la chanta
syndicale a adressé à M. Georges Bravr.s-d u::e
lettre des plus courtoises où elle l'informait qm
le comité, ayant été vivement frappe par 1688
arguments, acceptait purement et simplement
ses propositions.
L'orchestre du Théâtre de la Gaîté sera donc,
composé dç. vingt-hait musiciens, tant que le
théâtre se consacrera uniquement à l'opé-ette.
Les engagements sont établis pour une durée
de six mois et demi, du lor octobre 1922 au
15 avril 1923. C'est M. "Paui Letombe qui est
chargé de constituer l'orchestre de la GAÎW.
/il est fort heureux que le différend ait été
aimsi résolu à l'amiable. M. Bravard avait du,
-(Photo Henri Manuel),
M. Gabriel TRARIEUX
Teste pris toutes ses dispositions pour réunie
un orchestre au cas où la chambre syndicale no
se serait pas rendue à ses arguments. Au. cours
du voyage qu'il fit la semaine dernière, il
s'était entendu avec un chef d'orchestre qui
avait pris l'engagement de lui fournir des mu-
siciens.
— J'avais d'ailleurs reçu un certain nombre
de lettres sollicitant une place dans mon or-
chestre, nous dit M. Bravard. Voici le dos-
aief. - ,
Et il nous montre une chemise volumineuse.
— J'ai reçu 240 demandes, d'artistes syndi-
qués et non syndiqués, des prix du Conserv&tioùra!
pouf la plupart. Je n'avais donc rien à crain-
dir'e et je pouvais composer un orchestre de
premier ordre.
M. Bravard pousse un soupir et regarde mé-
lancoliquement le dossier :
— Il va maintenant falloir répondre à toutes
ces lettres. Enfin! je n'en suis pas moins
très satisfait d'avoir pu arriver à une ententa
avec la chambre syndicale dont je me plais à
reconnaître la haute courtoisie et le sincère es-,
prit de conciliation. Logique, bon sens €<
loyauté ont présidé de pa:rt et d'autre à nos
discussions et nous sommes aujourd'hui t>n(
complet accord.
— Vous allez donc pouvoir établir le pro-
gramme de la prochaine saison? nj
— Il est déjà prêt. Vous connaissez les ef*;
forts que, mon associé et moi, nous avons
Afaits, depuis trois ans, pour conserver au Théê^,
(Photo Sabourirtài
M. Georges BRAVARD
tre de la Gaîté le rang artistique qu'il a acquit
sous nos prédécesseurs, je n'ai pas besoin do,
vous rappeler les brillantes .reprises de La
Belle Hélène avec Mme Marguerite Carré.;
MM, Max Dearly et Fraaicell ; 4u- - Véronique.
NE~~r~ 3501 - qûïc-nzuà
Le ftumêrdi (Paris., 0 fr. 20
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Adresse Tëlêgraphlque: COMŒDIA PARU
tOi\lŒDIA-PLBLlCIT£ - Téléphone : Guf. 115# -
6 Chemin
de la Croix
Ces jours derniers, M. Francis Jammes
a refusé la croix d'honneur. Il l'a même'
refusée en cinq mots d'un laconisme si ex-
pressif qu'on dirait de cinq lettres. — « Je
remercie, mais je refuse ».
C'est bien fait! Sinon pour M. Léon Bé-
rard que son offre, tardivement réparatrice,
honore, tout de même, du moins pour rint-
capacité de ses prédécesseurs. Chaque âge
a ses rubans! Ils devraient savoir cela, les
ministres, comme ils devraient aussi savoir
que chaque âge a ses plaisirs! Craignez
qu'on vous le rappelle et de rude façon ! Le
talent insulté se venge aussi bien que
Vénus!
M. Francis Jammes est le plus succu-
lent poète de qui s'enorgueillissent vergers
et bois sacrés de France. Il a reçu de l'Aca-
démie française avec - le grand prix de lit-
térature la pins haute consécration offi-
cielle. Il a même reçu, mieux que les sacre-
ments de l'Eglise, car celle-ci a doté son
art d'un domaine aussi merveilleux au spi-
rituel qu'il l'est au temporel. M. Francis
Jammes est une de nos plus adorables et
précieuses gloires. Tout le monde le sait !
Tout le monde, excepté les messieurs mi-
nistres qui touchent quatre-vingt mille francs
par an pour connaître nos gloires et les ré-
compenser! Eux seuls les ignorent ou, ce
qui est pire, font semblant die nc pas les
qui est pire, font semblant de ne pas les
Et vous étonnez? m'enteflds-je crier
de toutes parts. Mais ils n'ont jamais fait
que ça! Le cas de M. Francis Jammes
sle nt à la liste des grands
noms immortels illustrant la sottise des
ephémères Politiciens qui ne savent pas
s'acquitter, auprès du génie ou du talent,
de leurs dettes d'honneur. Victor Hugo, ra-
tionné à a cravate de commandeur ! Gon-
court recevant la rosette à soixante-onze
ans! Huysmans décoré, près de la cinquan-
taine, comme sous-chef de bureau! Et tant
ban, d'autres qui ne reçurent même pas le ru-
ban, tels que Barbey d'Aurévilly, Villiers
l'Isle-Adam, Verlaine!. Et tant d'autres
encore car, eux aussi, sont légion, sous le
contrôle de la gloire si ce n'est sous celui
de la chancellerie!
Qui donc peut être accusé de tels dénis
de justice honteux pour un pays jaloux
pourtant de sa place à l'avant-garde de la
pensée et dont le véritable impérialisme est
celui de '^ée? Le ministre? plus mainte-^
nant. Le ministre s'est laissé dominer et il
est, désormais, sous le joug de la politique,
I k %tu, tt Vraie coupable. C'est elle qui,
ne pouvant espérer, des écrivains et des ar-
tistes, les services qu'elle attend du com-
merce, de l'industrie et du fonctionnariat,
« fait de l'Instruction publique une parente
pauvre de tout gouvernement, marchandant
au génie et au talent tout excepté le mépris
et l'injure! C' est elle qui au ministre propo-
sant, pour une promotion exceptionnelle les
meilleurs noms de la littérature et de l'art,
répond que cette liste. est un ramassis de
gourgandines et de vagabonds spéciaux vi-
vant de la Prostitution des femmes ! C'est
elle qui, dans les présentations à la Chan-
ou du "Illge la substitution du médtocre
au du nul à l'homme de valeur et déclare
au ministre: « Il me le faut », avec l'im-
pératif accent qui exprim,e: « Si vous
n'obéissez pas, c'est à moi que vous aurez
affaire! »
Il y a là une honte vraiment insupporta7
ble et dont le cynisme écœure chaque jour
davantage. Mais à ce mal y a-t-il un re-
mède? Il y en a un. Il est aussi simple et
aussi radical que possible. Que l'on crée
un tableau pour la Légion d'honneur dans
chaque ministère comme celui qui existe à
la Guerre. Que l'on institue un conseil re-
cruté, non exclusivement parmi les hauts
fonctionnaires, mais parmi les plus quaU-
nés de chaque profession et que ce conseil,
présidé par le ministre, ait, seul, le pou-
de présenter à la Chancellerie les can-
didats élus à la majorité des voix. Le minis-
tre n'ayant plus le privilège indivisible et
absolu de nommer qui bon lui semble, se-
rait ainsi soustrait à l'horrible action de la
~et celle-ci ne viendrait tout de
même pas à bout d'une douzaine d'esprits
indapendants et droits comme elle réduit
une conscience reliée en flasque maroquin.
Voilà le remède. Je l'ai déjà proposé ici
mêmme et, si je renouvelle cette proposition,
se n'est pas seulement parce que le cas de
M. Francis 111 a , Jammes en fait un sujet plus
actuel, mais surtout, parce que je ne peux
rester indifférent au grand nombre et à la
~approvions approbations qui l'ont encoura-
Il "nt suffise de citer les deux plus
impratnres; celle de M. Ic ministre de
l'Instruction publique voulant bien me man-
der, ar la plume de son chef de cabinet,
ma dque ma suggestion lui paraît être la seule
solution à un problème chaque jour plus
pénible », - et celle de mon illustre ami
J.-H. Rosny m'apportant, en un bel et géné-
reux article, son suffrage public.
On ne saurait affirmer que cette innova-
tion aboutirait à un résultat absolument par-
fait. La perfection n'est pas humaine et l'on
confond si alsément ruban avec faveur !
mais ce serait un grand pas fait vers la ré-
partition équitable d'un-a disti!nction tou j ours
ambitionnée. Les écrivains et les artistes y
gagneraient d' être Protégés contre les in-
justices et i es humiliations dont on les ac-
cable. Les arbitraires distributeurs de- ré-
compenses seraient, eux-mêmes, désormais
garantis contre des rancunes plus dange-
reuses que les inavouables ressentiments de
vils politiciens. Et lavLégion d'honneur ci-
vile qui, depuis longtemps, s'égare dans les
plus équivoques sentiers, réintégrerait la
grande route tracée par son Fondateur, re-
trouverait, enfin, son Chemin de la Croix !.
V Gustave GUICHES.
Pllblierons demain un article de
^î^^ard SCHNEIDER
: ~Q~
1 Co I( **■ publiera in extenso:
l¡¡eQie JI «£CEPT,ON GALANTE ,
J¡. en Un acte de M. Maurice GAILLARD
en E A TROIS »
en Un acte de MM. G. DE WISSANT
et René JEANNE
« CHAPEA UX! »
Comédie en un act-e de
M. Robert DB LA PEYRADB,
- Echos
15 Septembre 1828. — A la Comédie Française, pre-
mière représentation d'oiga, par Amclot,
U
nie épigramme. ,
Admirable écrivain, incomparable
orateur puisant sa force dans ce peuple qu u
rêvait d'entraîner vers les splendeurs mys-
tiques, Lamennais est moins connu comme
poète. Et beaucoup de ses disciples, tels
Lacordaire et Maurice de Guérin, pour ne
citer que les plus célèbres, eussent été bien
surpris si on leur avait mis sous les yeux
cette épigramme d'adolescence.
On a vu souvent des maris
Jaloux d'une femme légère
On en a vu, même à Paris,
Mais ce n'est pas le tien, ma chère.
On a vu des amants transis,
Ainsi qu'une femme très chère
Implorer un simple souriss
Mais ce n'est pas le tien, ma chère.
On a vu, l'on voit même encor
Quelquefois un chœur à l'enchère
Rester fidèle. au moins à l'or,
Mais ce n'est pas le tien, ma cher?.
Hier, ah ! que je fus heureux
En te voyant, près de Glycère!
Soudain, je devins amoureux.
Mais ce n'est pas de toi, me chère.
Malgré son acte de naissance daté de la
fin du dix-huitième, qui aurait pu prévoir
dans ces vers l'auteur des Paroles d'un
Croyant? - -
u
n fils de Got.
Il y avait entre les deux fils de Got,
- _1 r
dont on va célébrer le centenaire, une dif-
férence d'âge considérable: près de vingt-
cinq ans. Le grand artiste avait soixante-dix
ans, à la naissance de son second fils qui,
surtout vers sa dix-huitième année, rappe-
lait trait pour trait le magnifique interprète
du Roi s'amuse. Le jeune homme n'avait
cependant pas la vocation théâtrale; itl fit
~a philosophie dans la classe de M. Steeg,
qui devait être, par la suite un des grands
maîtres de l'Université, et les milles échos
des succès remportés par le grand comédien
!-ne réussirent jamais à troubler son ihdiffê-
rente véritable pour l'art dramatique, bien
qu'il accueillît avec joie tout ce qui pouvait
ajouter un nouveau lustre à la renommée
paternelle.
O
n débaptise.
Lorsqu'on discute les noms inscrits
sur les plaques bleues des rues de raris,
les vieux noms, ceux des quartiers du cen-
tre sont toujours mis hors de cause.
La rue Sauvai est .dm»-le-quartier Saint-
Germain l'Auxerrois, --près de la Bourse du
Commerce. Qui donc songerait à discuter
les titres, bien parisiens, de cet auteur
,d' « Histoires et recherches des antiquités
de la Ville de Paris »?
Qui? Mais Boileau, le satirique Boileau:
Faut-il d'un sot parfait montrer l'original,
Ma plume au bout du vers trouve d'abord Sofal.
Le Sofal que blaguait Boileau, c'était no-
tre Sauvai de la rue Sauvai.
c
ote mal taillée.
Au cours de la clôture annuelle,
, 1 1 _1 - 1- .J:_L':.-
nous avons ici meme reciame ae la uii cunun
de l'Odéon la réouverture du charmant pe-
tit foyer parqueté, que décorent les effi-
gies des principaux personnages du réper-
toire.
Il faut certes qu'une porte soit ouverte
ou fermée, mais cela peut encore ne pas
suffire. -
1 L'autre soir, les portes d, e ce f. oyer
étaient ouvertes ; en principe, le public pou-
vait donc y aller faire les cent pas.
■Mais les deux jolies salles dont nous par,
Ions étaient plongées dans l'obscurité abso-
lue. Elles étaient d'ailleurs encombrées de
tables et de chaises. Nul ne s'y risquait, et
pour cause.
Qui donc aurait prévu cette solution
mixte?
S
a Majesté Alphonse XIII, qui jouit dans
les plus hautes aristocraties d une
sympathie respectueuse et cordiale a cause
de ses dons de bonne grâce et de charme
personnel, vient de recevoir sur 1 hippo-
drome de Lasarte, à Saint-Sébastien, un ac-
cueil triomphal lorsqu'il ramena aux balan-
ces, tel un propriétaire sportsman, son crack
Ruban qui venait, avec la monte de Lyne,
de lui gagner le prix d'un million.
Ce furent des vivats, des clameurs d en-
thousiasme qui laisseront certainement au
jeune souverain un souvenir inoubliable.
Entraîneurs et jockeys, auxquels le jargon
du turf est familier, se chuchotaient entre
eux que le roi était « verni » ! -*
De fait, quelle pluie d'or dans la cassette
royale! Un million! ce n'est pas une paille,
c'est le gros lot à la loterie.
Nous sommes sûr que les pauvres d Es-
pagne auront leur large part de cette au-
baine.
- -
NOUVELLE A LA MAIN
Deux petites actrices se disputent.
- Tu n'as jamais connu ta mère!
- Ma mère? Mais c'est peut-être toi!
ÏÛe Masque de Verre»*
La course cycliste
des Artistes
à Longchamp
Désirant réserver la couirse cycliste des ar-
tistes aux se,uls professionnels du théâtre!, nous
avons 'été dans l'obligation de refuser cer..!,¡;'Í;Js
engagements.
Lecûm~é de la course, s'est re, um hier, et
il a été décidé que les concurrents qui seraient
possesseurs d'une licence professionnelle de
rLf V F "c pourraient pas prendre part à la
course. Il en sera de même de ceux qui auraient
été engagés dcns des épreuves professionnelles
denuis la guerre.
cheqaa jouw l'entrainement se pouirsimt sur la
ciste routière de Longchamp, et Ria course de
demain promet detre disputer.
Nous sommes heureux d'ainnoncer que le pre-
mier prix, offert par Cotnoedia, sera une bicy-
; dette de la marque La Française.
RoiWiniîis aue tous les concurrents, dont nous
a.vM!6 P~b!ié ia Kste, devront se trouver de-
main samedi, à 13 hewes, au restaurant de la
Cascade.
Le départ s.6ro donné à 14 heures. La course
aura lieu quel gu-e sait l'état de la température.
Les artistes ne seront-convoqués, itIldivi-
dullement.
duellement. COMŒDIA.
Nous avons publie hier la réponse faite par M. Naudin, préfet
de» police, à M. Piquet, conseiller municipal du XIe arrondisse-
ment de Paris, qui demandait la suppression des « queues aux
abords des théâtres, concerts, etc. »
Dans cette réponse, on pouvait relever les lignes suivantes :
L'administratiàn, au moment de la reprise de la saison théâ-
trale, se propose d'inviter les directeurs à apporter à cet égard
toutes les améliorations compatibles avec la situation et la cons-
truction de leurs établissements.
Comme la saison théâtrale va « reprendre » incessamment,
nous avons jugé bon, .dans l'intérêt de nos lecteurs, de demander
— avant la lettre — aux administrations de diverses scènes pari-
siennes, - les mesures qu'elles comptaient prendre en faveur de
leur fidèle public. Voici quelques-unes des repenses qui nous
furent données :
A L'OPERA
A l'Opéra, la question ne se pose pas. D'une part, en effet, il
n'y a que fort peu de places qui ne sont pas louées au moment de
l'ouverture du bureau; d'autre, part, Charles Garnier avait prévu
la chose et, plein de sollicitude, avait ménagé aux spectateurs un
abri contre les .intempéries. Le péristyle de l'Opéra offre, déjà
un refuge, en cas de pluie ; en outre, le vestibule du contrôle, est
aussi vaste qu'une salle des pas-perdus et peut contenir tous les
spectateurs susceptibles de prendre place dans la salle.
A LA COMEDIE-FRANÇAISE
En l'absence de M. Emile Fabre, M. Duberry, le sympathique
contrôleur général de la Maison de Molière, a bien voulu nous
donner les précisions suivantes : —
— Le cahier ces chargea nous interdit ,de louer à l'avance
les places du parterre, des troisièmes galeries et de l'amphithéâtre,
sans quoi le public des « petites places ». n'aurait pas le désagré-
ment de faire « la queue » et pourrait, comme les spectateurs de
l'orchestra des baignoires et des fauteuils de balcon — louer ses
places à l'avance sans augmentation de prix.
« Ce public se trouve donc dans l'obligation, de faire « la
queue » mais dans des conditions particulièrement favorables
puisque l'attente de l'ouverture des guichets se
fait à laferi, seras les galeries du Theatre-Fran-
çais.
— Certes, ce public se trouve .être a 1 , a, bri ave
la pluie, mais en hiver, ne pourrait-on pas Je
préserver-du vent?
— C'est, je crois,, matériellement, impossible*
car les galeries diu Théâtre-Français sont con-
sidérées eoTname « rue », et par conséquent pas-
sage public, et on ne pourrait en aucune fa-
çon vitrer la partie des Maries donnant sur la
rue de Richelieu et 1a rue de Montpenster.
Néanmoins, je vous le répète, le public des
petites places », est assez favorisé, puisque à
rencontre de beaucoup de théâtres parisiens, il
se trouve à l'abri des averses. ce qui, vous
l'avouerez, est partcuLièrement appréciable!.»
A L'OPERA-COMIQUE
Dans leur bureau de la rue Favart, les frères
Isola :f,ecomnaissent que lottes les mesures pro-
posées pour améliorer ,!,e sort des spectateurs
qui font la queue devant les théâtres doiivent
être envisagées avec bienveillance. En ce qui
concerne l'Opéra-Comique, ils nous déclarent
qu'une marquise a été construite pour abriter
le mombre dies spectateurs couvant être placés
dans le théâtre.
Lorsque la queue déborde dans la rue et dé-
passe la limite abritée par la marquise, ce sont
les jours de grande alfluence, et les spectateurs
qui se trouvent en cet endroit s'exposent à F-e
voir refuser l'entrée du théâtre faute de r'ace.
A L'ODEON
- Toutes les recommandations de tous les
p,réfeîs de «police ne changeront pas cet état
de chose, nous dit-on à l'Odéon. Nous ne dési-
rons nullement faôre attendre notre public, mais
comment envisager la possibilité de faire ces-
ser cette attente? Nous ne pouvons empêcher
les gens de venir de bonne heure dans l'espoir
d'être les premiers servis et, par suive, le mieux
placés p'ÜssiÎible, To').t ce que l'on .peut faire, c'est
de distribuer les places le pdius rapidement
,qlu'il se peut. iNous faisons le nécessaire pour
cela. Au moins, ceux qui font lia queue à l'O-
déon sont à l'abri de la pluxi sous les arcades,
mais pas du .flfoid!! D ailleurs, dès l'ouverture
du bureau, la queue diminue rapidement et,
lorsqu'on! est obligé de refuser du monde, on
le dit assez tôt. poux permettre aux spectateurs
de se Tendres à un alutre théâtre. Ce sont les
seuls résultats dont nous pouvons faire profiter
notre public.
A LA GAITE-LYRIQUE
A l'a Gaîté-Lyrique, l'attention de M. Bra-
vaird avait déjà été attirée, par ce problème. Il
existe devait la façade du théâtre une véranda
qui peut abriter une partie du public. De plus,
deux couloirs ont été réservés pour les spec-
tateurs qui font la queiue, en particulier pour
les places de l'amphithéâtre.. Enfin, des ordres
sont donnés., les jours de pluie, pour que le
bereaiu ouvre trois quarts d'heure avant le laver
du rideau. Il n'y a donc rien à changer à cet
état de choses.
A LA PORTE-SAINT-MARTIN
'M Paul Gavault, co-directeur de la Porte-
Sainlt-Martin eit du Nouvel-Ambigu, ne veut pas
« é.-.e à cette question ». Ces quelques
mors ont et-s son unique réponise IOTsqUle: nous
]-N avoms demandé son avis sur les mesures à
POrilr mettre le public à l'a,bri q-uand il
z'tteJtd à la porte des théâtres.
A LA. RENAISSANCE -
M. Revers ne tient pas à se prononcer d'une
flçqn foirmelle car il n'a que. la di-rection iruté^-
rimai re de la Renaissance et, par conséq uent",
îie sait p2,s quelles dispositions prendra Mme
Cora Laparcerie. Néan-moin®, il troiuve que la
décision dru Consen'I municipal est heureuse,
car nombre de gens hésitent à se rendre au spec-
tacle quand il nleut.
AU THEATRE DES CHAMPS-ELYSEES
- L'avis du préfet de police ne peut concer-
ner le Théâtre des Champs-Elysées, nous a-t-on
réponde chez M. Héberlot. Ici, on ne fait ja-
mais la queue dans la rue ; le vaste vestibule
'qui précède l'entrée peut recevoir une foute
importante. Nos spectateurs se tiroiuvent là à
1 abri de la pluie et du froidl Nous sommes
peut-être Je. théâtre le mieux installé à ce point
de vue. Alors, quelle amélioration pourrait-on
apporter? Nous n'en voyons pas.
« Les facilites de location servent en outre
ceux qUii, n'aiment 'pas attendre. Il nous est im-
possible de faire plus pour notre public, et nous
ne voyons pas comment nous po¡urric:r:s modifier
avantageusement la situation. »
A L'ATHENEE
M. Lucien Rozenberg fera preuve d'humour
dans sa .réponse. Lorsque la ville de Paris
aura songé à abriter les nombreuses personnes
qui attendant sous uns pluie b&ttante les au-
Ltofcus, alors on pourra parler des abris pour
las spectateurs devant les théâtres.
- Je serais disposé à ouvrir les portes une
heure avant le lever du rideau, ajoute-t-il, mais
je suis persuadé que le public arrivera toujours
au. dernier moment, alors il y aura un encom-
bre,meillf, une cohue, et une queue exposée aux
intempéries. -cohue, et une~ qu:eue exposée ;aux
AU VAUDEVILLE
M. Aussel, qui remplace M. Debrenne, actuel-
lement en Amérique, en qualité de secrétaire
général de la maison, ne nous cache pas que
l'administration de son théâtre n'a pas la moin-
dre inquiétude à ce sUjet. Très rares sont, en ef-
fet, les jours où le public est condamne à une
longue attende devant la porte. On ouvre les bu-
reaux très tôt et la plupart du temps la majorité
des places sont prises en location. Néanmoins,
.certains jours, il y a affluence, mais, même en
ce cas-là, les spectateurs n'attendent pas long-
temps avant d'être placés. En effet, le Vaude-
ville a une organisation particuLière pour perce-
voir les places et assigner à chacun l'occupa-
tion de bon fauteuil. Dans le vestibule, autour
d'un même bureau se trouvent trois personnes.
D'abord c'est le contrôleur en chef qui fait choi-
sir la place ou la désigne ; à côté de lui se tient
le contrôleur qui détache le coupon et en dernier
Heu" la caissière. De sorte qu'il n'y a qu'une
queue à faire et que l'affluence au contrôle, qui
retarde beaucoup dans les autres théâtres est évi-
- ma voix ne peut plus monter !..
— On va vous installer l'ascenseur dans la case tftoracique J.
tée ici. Enfin, et cela est rare, quand il y a très
grande affluence et qu'il pleut, la marquise est
bien suffisante pour abriter le public. Là aussi,
par conséquent, on approuve, mais seuls les
théâtres en construction pourront prévoir des
salles spéciales pour permettre à chacun d'at-
tendre confortablement et patiemment l'ouver-
ture des bureaux.
AU THEATRE DES ARTS
— Supprimer la queue,? ce n'est pas possi-
ble, nous explique-t-on au Théâtre des Arts.
Voyons, ceux qui veulent êtee là dès l'ouver-
ture des bureaux ont bien, le droit d'arriver
quand bon leur semble. Au Théâtre des Arts,
'le péristyle est assez vaste pour les abriter
contre les intempéries et nous n'envisageons aiU-
cune autre modification, parce qu'il n'y en a
pas de, possible.
AUX NOUVEAUTES
.M. Benoît-Léon Dcutsch, associé de M. Ed-
mond Roze, dans la direction des Nouveautés, es-
time que ce théâtre utivrant ses portes une heure
à l'avance, le pubHc n'est pas forcé de station-
ner longtemps devant la porte. Par conséquent.
l'abri supplémentaire que l'on réclame n'est pas
indispensable.
A LA POTINIERE
- Nous n'avons jamais une foule considérable
à la porte de notre théâtre, nous déclare M.
Arudisr. La salle de la Potimère n'est pas très
grande, et 11a plupart de nos spectateurs louent
tars places. Dans ces Icb recom-
mandations du préfet de police ne peuvent nous
préoccuper. Ceux qui attendent à la porte de chez
nous ne font. guère une longue station et sont
très rapidement servis. Notre public ne s'est
d'ailleurs jamais plaint. Je n'ai dope pas à
envisager des mesures dont l'utilité ne m'ap-
,pa.r:aît pas oemme absolue.
AUX CAPUCINES
Pas de queue aux Capucines, nous déclare M.
Armand Berthez, presque toutes les places sent
prises en locatibn. Et d'autre part jamais de.
pluie devant la porte aux heures de f.ccctacle;
car iun vélum recouvre touts la cour
A L'ELDORADO
M. Vallès, le directeur de l'Eldorado, approuve
complètement -celte- décision.. d'allant plus qu'il
a fait depuis deux ans le nécessaire à ce sujet.
En effet, une marquise longe tout son établis-
sement. De plus, quand il pleut, il fait abri:er
le public dans le café qui se tient entre les en-
trées du premier et du deuxième bureau. D'ail-
leurs il est rare, même par les jours de pluie,
que les spectateurs de son établissement atten-
dent longtemps à la porte. Les bureaux ouvrent
une heure avant le lever du rideau et la location
étant gratuite, la plupart des places sont prises à
l'avance, de sorte que l'on peut entrer directe-
ment. Mais M. Vallès a néanmoins fait cons-
truire une marquise, car le public, même lors-
qu'il a ses places, arrive toujours quelques ins-,
tants avant l'ouverture des portes. Nous croyons'
que le public est « bien en or » car, le plus
servent, dans nos établissements parisiens, il
n'hésite pas à arriver en fêtard à ce point que
c'cst devenu très parisien d'entrer dans une salle
une fois le rideau levé. » En conclusion, M. Val-
lès approuve et ne pense pas qu'on' l'obligera.
à apporter des modifications à sa manière de
faire, pas .plus qu'on -n'exigera de lui de nou-
veaux travaux pour éviter au pubiiic de souf-
frir des rigueurs de la température.
Une page inédite
d'Henry Bataille
-.. sur Vera Sergine
Au moment où Mme Vera Sergine s'apprête
à créer L'Insoumise, la nouvelle pièce de M.
Pierre Frondaie (création qui, dit-on, sera une
des plus brillantes de la carrière de la grande
artiste), il nous a semblé intéressant d'offrir à
nos lecteurs la primeur de l'émouvante page,
jusqu'ici inédite, que le regretté Henry Ba-
taille dédia à Mme Vera Serine lorsqu'elle
triomphait dans L'Enfant de l'Amour.
Sergine est. tout à coup apparue comme
un diamant noir. Feux sombres, radio-acti-
vité intérieure, embrasements baudelai-
riens. Elle est cette interprète dont le poète
a dit: « Sois belle, et sois triste », mais,
par bonheur, cette femme tenaillée par la
passion et habitée par la souffrance, n'a
rien de romantique, en dépit de son aspect
mystérieux, cruel et torturé. En grande ar-
tiste, elle est allée droit où elle devait aller:
c'est-à-dire vers la vérité, la simple et ro-
buste vérité sans laquelle le théâtre n'est
que reflet et fantasmagorie. Sergine est de
la lignée des Réjane (rien n'est plus rare!),
de ces comédiennes qui puisent tout en el-
les et ne se satisfont que du cri vrai, de
l'inflexion juste, de la nuance caractéristi-
que. Ainsi possèdent-elles l'Art suprême
puisqu'elles sont des lyres vivantes, sensi-
bles au plus petit souffle, à la plus petite
vibration, instruments de précision quasi-
barométrique. et cependant lyres aussi apol-
Ioniennes qui savent s'élever, quand il le
faut, au plus haut diapason, au chant le
plus noble et le plus poétique, car il n'y a
pas de lyre sans corde d airain, n est-ce pas?
Et quel savoureux antagonisme entre la
beauté mystérieusement latine ou orientale
de ce corps, tout en nerfs ou en muscles,
aminci par les feux intérieurs, et la moder-
nité franche'de l'inflexion vocale ! Par tant
de dons divers et cependant harmonieux,
Sergine est appelée à une admirable car-
rière, et déjà son étoile brille au zénith de
ce qu'il est convenu d'appeler le firmament
dramatique. Elle jette des lumières si ten-
drement particulières qu'on la cherche du
(Photo Sabourin)
Mme Vcra SËRCINE
regard avec obstination jusqu'à ce qu'elle
vous ait livré assez de rayons pour qu'en
fermant les yeux on rre cesse pas de la re-
garder.
HENRY BATAILLE.
Les obsèques de Léon Bonnat
Bayonne, 14 septembre. — Les obsèques so-
lennelles de l'illustre peintre, organisées par la
municipalité de. sa ville natale, ont eu lieu; ce
matin au milieu d'une affluence considérable,
malgré la, pluie torrentielle.
Le char funèbre disparaissait sous les fleurs.
Oîii remarquait, notamment, les couronnes de la
grande chancellerie de la Légiion d'honneur, des
Amis du Louvre, 'de la Société des Artistes fran-
çais, de la Société nationale des Beaux-Arts, de
l'Institut de France, du Salon d'Automne, de
la Fraternité des Artistes, du Musée Léon-Bon-
nat, etc., etc.
Les cordons du poêle étaient tenus par MM.
Henri de Régnier, de l'Académie Française;
Flameng, de l'Academiie. des Beaux-Arts, et Ho-
molle, de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres ; Paumier ; le docteur Lasserre ; Paul
Léon, directeur des Beaux-Arts; Je peintre Et-
cheverry, élève de Léon Bonnat, et Me Cham-
petier de Ribes, exécuteur testamentaire du dé-
funt. ■
Le gouvernement était représenté par M.
Léon Bérard, ministre de l'Instruction publi-
que et des Beaux-Arts, qui, après M. Casta-
guet, maire de Bayonne, prononça l'éloge funè-
bre dp défunt--
Le programme
de la nouvelle Saison
à la Gaîté=Lyrique
Cette fois toutes les difficuUis sont aplanies,
le conflit qui s'était élevé entre les directeurs
du Théâtre de la Gaîté-Lyrique et la chambrô
syndicale des musiciens s'est apaisé.
Comme nous le disions hier, la chanta
syndicale a adressé à M. Georges Bravr.s-d u::e
lettre des plus courtoises où elle l'informait qm
le comité, ayant été vivement frappe par 1688
arguments, acceptait purement et simplement
ses propositions.
L'orchestre du Théâtre de la Gaîté sera donc,
composé dç. vingt-hait musiciens, tant que le
théâtre se consacrera uniquement à l'opé-ette.
Les engagements sont établis pour une durée
de six mois et demi, du lor octobre 1922 au
15 avril 1923. C'est M. "Paui Letombe qui est
chargé de constituer l'orchestre de la GAÎW.
/il est fort heureux que le différend ait été
aimsi résolu à l'amiable. M. Bravard avait du,
-(Photo Henri Manuel),
M. Gabriel TRARIEUX
Teste pris toutes ses dispositions pour réunie
un orchestre au cas où la chambre syndicale no
se serait pas rendue à ses arguments. Au. cours
du voyage qu'il fit la semaine dernière, il
s'était entendu avec un chef d'orchestre qui
avait pris l'engagement de lui fournir des mu-
siciens.
— J'avais d'ailleurs reçu un certain nombre
de lettres sollicitant une place dans mon or-
chestre, nous dit M. Bravard. Voici le dos-
aief. - ,
Et il nous montre une chemise volumineuse.
— J'ai reçu 240 demandes, d'artistes syndi-
qués et non syndiqués, des prix du Conserv&tioùra!
pouf la plupart. Je n'avais donc rien à crain-
dir'e et je pouvais composer un orchestre de
premier ordre.
M. Bravard pousse un soupir et regarde mé-
lancoliquement le dossier :
— Il va maintenant falloir répondre à toutes
ces lettres. Enfin! je n'en suis pas moins
très satisfait d'avoir pu arriver à une ententa
avec la chambre syndicale dont je me plais à
reconnaître la haute courtoisie et le sincère es-,
prit de conciliation. Logique, bon sens €<
loyauté ont présidé de pa:rt et d'autre à nos
discussions et nous sommes aujourd'hui t>n(
complet accord.
— Vous allez donc pouvoir établir le pro-
gramme de la prochaine saison? nj
— Il est déjà prêt. Vous connaissez les ef*;
forts que, mon associé et moi, nous avons
Afaits, depuis trois ans, pour conserver au Théê^,
(Photo Sabourirtài
M. Georges BRAVARD
tre de la Gaîté le rang artistique qu'il a acquit
sous nos prédécesseurs, je n'ai pas besoin do,
vous rappeler les brillantes .reprises de La
Belle Hélène avec Mme Marguerite Carré.;
MM, Max Dearly et Fraaicell ; 4u- - Véronique.
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