Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1930-12-29
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 29 décembre 1930 29 décembre 1930
Description : 1930/12/29 (A24,N6554). 1930/12/29 (A24,N6554).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7648624x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/05/2015
4
92- -Sn à e2-4, ILUNDI .29 DECEMBRE 19'90..
24* ANNEE. — e" 6 554. 1E NUMÉRO: 50 Centime 51. rue Salnt-Georaës. - Tél. : Tntààîhe 92-80 2 92-84. LUNDI 29 DECEMBRE Î930-
COMŒDIA
JEAN DE ROVERA
Directeur
.Une ample comédie aux cent actes divers
et dont la scène est l'univers.
(LÀ FONTAINE.)
REDACTION ADMINISTRATION
51 rue Saint-Georges, Paris (9*)
Téléphone : Trudaine 92-82. 92-83. 92-84
Le Numéro: CINQUANTE centimes
ABONNEMENTS 3 mois 6 mois 1 an
France. 36 » 66 » 125 »
Etranger. 56 » 104 » 200 »
Taxe suivant pays.. 70 » 125 » 240 »
Adresse télégraphique: COMŒDIA-PARIS
Chèque Postal: 326-72 Paris
Adresser la correspondance sans exception
à M. le directeur de « Comœdia »
, ABONNEZ-VOUS
à "COMŒDIA»
vous paierez ainsi le numéro
moins de 0 fr. 35
au lieu de 0 fr. 50
et vous aurez droit à une de nos
nombreuses primes d'une valeur
réelle de 50 tr.
LES BELLES HEURES DE LA COMÉDIE-FRANÇAISE ----.--
Les émouvants adieux
de Mlle Berthe Cerny
La salie acclame longuement la grande comédienne
et ses camarades lui i émettent au foyer le texte
de r "Adieu à Araminte" de Mlle Dussane
publié par « Comœdia »
Mlle Berthe Cerny a paru pour la
dernière fois hier après-midi sur la
scène de la Comédie-Française dans
le rôle d'Irène de Maman Colibri. Ce
fur une magnifique représentation qui
se termina par vingt rappels au mi-
lieu des acclamations d'une salle en
délire.
En effet, jamais Mlle Berthe Cerny
n'avait été aussi profondément émou-
vante. et aussi émue. Il est vrai que
le rôle d'Irène lui faisait dire, ou
plutôt lui faisait vivre des phrases
comme celles-ci : -.- >
- Je saurai lui laisser le souvenir
d'une aventure exquise, d'une image
adorable à laquelle il pourra toujours
penser d'une façon reposante, sur
laquelle ne planera pas le souvenir
même d'une scène, d'une ran-
cœur.
Et comme cette autre :
— Vois-tu il vaut mieux que je
sois partie. Seulement mon enfant
que je ne verrai plus jamais, lorsque
plus tard tu te rappelleras Colibri.
A plusieurs reprises on sentit que
le petit mouchoir de linon arrêtait sur
les lèvres crispées, de vrais, de dou-
loureux sanglota. L'adieu à l'amant
c'était en vérité l'adieu déchirant à
la Comédie-Française. C'était telle-
ment humain, tellement vrai, telle-
ment triste, que bien des yeux se rem-
plirent de larmes.
Mais lorsque le rideau retomba
pour la dernière fois, une autre émo-
tion, plus douce celle-là. attendait la
grande artiste.
M. D$vsonnes, en sa qualité de se-
mainier, vint chercher sur le plateau
Mlle Berthe Cerny et la conduisit au
foyer des artistes où tous ses cama-
rades l'attendaient pour la fêter une
dernière fois. -.
Grâce à l'intelligente et généreuse
initiative de Mme Dussane, les artis-
tes de la Comédie-'Française avaient
tenu à offrir des fleurs à Araminte
et une plaquette joliment imprimée
car Edouard Champion dans la collec-
tion des « Amis d'Edouard », pla-
iqruette reproduisant l'émouvant adieu
de Mme Dussane à Berthe Cemy
que Comœdia a publié et que nos
lecteurs n'ont pas oublié.
* *
'Au milieu de l'émotion générale,
iM. Albert Lambert, doyen de la Co-
médie-lFrançaise, prit la parole:
— Notre intelligente et bonne ca-
marade Mme Dussane, dit-il, a fait
de vous un portrait définitif et char-
mant. Comment pouvait-il en êtr", au-
trement avec un modèle tel .que vous,
t,hère et grande amie?
« Ce portrait, eIlê ne l'a point fait
avec un crayon ni avec de la pein-
tuie. des pinceaux : elle l'a fait « à
la couleur de son esprit », c'est dire
qu'elle a fait un portrait lumineux,
éblouissant de charme et de vérité, à
la mode du dix-huitième siècle, de ce
siècle Que vous avez fait vôtre.
« Elle a peut-être été plus loin
qu'un peintre n'eût pu le faire : il
aurait dessiné votre beau visage, fixé
votre indulgent regard, immobilisé
voire délicieux sourire. Elle a défini
avec sa plume votre charme, votre
talent, votre bonté et votre âme d'ar-
tiste. On ne peut rien aiouter à cette
image écrite.
« Ce oort'ait de vous, Berthe
Cernv. nous vous prions de 1 taccep-
ter en ce petit livre que nous vous
donnons avec tout notre cœur. Rece-
vez-le avec ces fleurs. Chacun de
nous a choisi une de ces roses, pour
mettre l'essence de son amitié pour
la camarade, l'amie exquise que vous
êtes, et l'encens de son admiration
pour l'actrice délicieuse, émouvante
et complète que vous serez toujours.
Malgré leur beauté, elles sont certes
moins précieuses que celles de Mme
Dussane qui, elles, ne se faneront
point. Vous croyez nous quitter : ce
n'est pas possible à certains êtres.
Nous n'aurons qu'à penser à votre
rire qui est éternellement en vous,
dont la sonorité est aussi discrète,
aussi nuancée, aussi naturelle que le
bruit d'une fontaine dans un jardin à
la française. Lui seul vous ramènera
parmi nous.
« Aussi pour essayer de vaus, res-
sembler, nous voulons vous embras-
ser en souriant. Pensez à nous quand
vous 'serez dans votre tour d'ivoire.
Araminte, vous nous quittez:
Voici pour vous des fleurs.
M. Emile Fabre tint, lui aussi, à
saluer la grande artiste. En termes
choisi's, il rappela le souvenir d'Hen-
ry Becque dont le plus ardent désir
était de voir sa Parisienne jouée sur
la scène de la Comédie-Française où
elle triompha si souvent depuis sous
les traits charmants et délicats de
Mlle Berthe Cerny.
L'administrateur général demanda
ensuite à tous les sociétaires présents
dj se joindre à L.i pou; demander à
Mlle Cerny de vouloir bien accepter
le titre de sociétaire honoraire.
Devant les acclamations de ses ca-
maïades, Mlle Berthe Cerny, des lar-
mes pleins les yeux, accepta ce titre,
mai's ajouta aussitôt:
— Merci de tout mon cœur, mes
chers amis. Mais je n'en abuserai
pas. ■ J'ai paru aujourd'hui sur la
scène pour la dernière fois !
Et comme chacun se retirait, une
rose s'effeuilla lentement sur le
tapr.-.
Asté D'ESPARBÈS.
Pour la défense de Néron
Un écrivain américain, M. Arthur
Weigal, vient de publier un livre
dans lequel il a entrepris une tâche
assez considérable: celle de réhabiliter
Néron dans l'Histoire. Il accuse les
historiens de l'antiquité d'avoir dé-
formé la figure de cet empereur.
M. Weigal trouve du reste un écho
dans un de ses compatriotes de Bal-
timore, M. Debert Clark, qui apporte
de nouveaux arguments à la thèse de
« non culpabilité ». Selon M. Clark
Néron ne fit qu'apprendre la nouvelle
de l'incendie de Rome. Il abandonna
aussitôt la villa qu'il habitait hors la
ville et accourut à Rome eu il donna
les ordres les plus précis et les plus
énergiques pour "que fût sauvée la
ville. Ce ne fut Que parce que les
moyens de circonscrire l'incendie man-
quaient à l'époque. (Ah ! que ceci est
bien américain !) Que les ordres de
l'Empereur demeurèrent sans effet.
Ce furent, toujours d'après M.
Clark, les ennemis de Néron qui ré-
pandirent le bruit nue la populace,
profitant de l'énorme panique, mettait
à sac les maisons et les palais.
On se demande sur quels documents
s'appuient ces écrivains américains,
pour corriger ainsi l'histoire ou la lé-
gende.
Sur aucun, peut-être. Sans doute écri-
vent-ils cela par pure bonté d'âme ou
uniquement — souci d'originalité —
afin ùe dire le contraire des autres, ce
qui est encore bien américain.
Mais nous avons les données d'his-
toriens européens qui ne concordent
pas beaucoup avec ces allégations.
Nous n'avons personnellement au-
cune raison de nous acharner aujour-
d'hui contre Néron. Qu'on ne vienne
pourtant pas à la légère détruire ce
qui ne passe point pour être unique-
ment de la légende et chambarder
tous les livres scolaires et les livrets
d'Opéra.— A.
Le 3e tableau du « Capitaine Fracasse à Monte-Carlo,
(Lire l'article dans notre page 2.)
L'Art et la Cité
.,
Paris sera-Nil affligé
d'une déplorable statue
de Georges Clemenceau?
Une protestation
du sculpteur Sicard
La Ville de Paris est atteinte de sta-
tuomanie. Evidemment, elle n'innove
pas. De temps à autre, dans notre his-
toire, pareille affection s'est manifes-
tée. Au temps des cathédrales, cette
affection fut générale. Elle resta spora-
dique à la Renaissance, pour s'atténuei
et disparaître à peu près jusqu'à Louis
XIV, lequel, frappé à son tour de cette
maladie, sous une forme heureuse,
peupla les bosquets de Versailles. On
n'a pas cessé de se féliciter de la flo-
raison de nos églises et des parcs du
Grand Siècle. La Ville de Paris, jalou-
se de ces illustres précédents, a voulu
rivaliser avec eux. Elle y parvient,
dans la mesure où une grimace se peut
réclamer d'un sourire.
Car, hélas ! ce sont des grimaces et de
tristes grimaces qu'elle met à ses di-
vers carrefours. Pour égayer notre fin
d'année, on promet aux Parisiens une
statue encore, en pleins Champs-Ely-
sées. Là, nous verrons un Clemenceau
en chapeau mou, botté, canne à la
main, cache-nez flottant au vent ! Ré-
jouissons-nous ! Sans doute, nous paye-
rons la note, mais nous aurons le spec-
tacle et il sera de tous les jours !
Cette statue, un rédacteur de génie,
dans une note inspirée, et inspirée par
le Ciel sans doute, car de tels traits
sont surhumains, a trouvé à quoi la
comparer. Il a bien fait de le dire, car,
certes, hormis lui, nul n'y aurait son-
gé : cette statue offrira la noble envo-
lée de. la Victoire de Samothrace !
Rien que ça. Comme modestement ces
choses-là sont dîtes !
Voilà donc l'art grec traité, on pour-
rait dire à la cognée, prenant posses-
sion d'une avenue parisienne. Ainsi on
applique à Paris la loi athénienne :
« Que le plus habile dans chaque art
soit nourri au Prytanée, et qu'il occupe
la première place. »
0 Victoire de Samothrace. Mais, au
fait, pour ajouter à la ressemblance, ne
pourrait-on supprimer la tête et les
bras du monument projeté et même
laisser tout simplement l'écharpe dont
l'envolée est, paraît-il, si noble? Ceci
nous consolerait de cela.
Tout de même, tout de même, notre
Père la Victoire, Georges Clemenceau,
mérite mieux. v.
j 1 RENÉ-JEAN.
Une protestation
du sculpteur Sicard
D'autre part, le sculpteur Fran-
çois Sicard, actuellement en Touraine,
- Mlle Berthe Cerny
(Portrait par Cayron.)
a adressé au président du Conseil mu-
nicipal de Paris la fettre suivante :
le lis en Touraine, dans le Temps,
la lettre de Mme Jacquemaire.Clemen-
ceau et votre réponse à propos du mo-
nument que la Ville de Paris se pro-
pose d'élever à la mémoire de Clemen-
ceau.
le regrette que vous ayez cru néces-
saire de porter un jugement défavorable
sur mon monument de Sainte-Hermine
pour expliquer le choix de la commis-
sion des beaux-arts.
Mais je regrette surtout que vous
ayez l'air de vouloir faire croire que
mon ami, le président Clemenceau,
n'appréciait pas mon œuvreJ alors qu'il
a toujours exprimé, de son vivant,
l'opinion contraire.
François SICARD.
Et le buste de Rodin?
Voilà donc la querelle bien partie.
Mais pourquoi, et Comœdia souhaite
que cette proposition mette tout le
monde d'accord : ne pas ériger sur un
socle imposant, secouru, si l'on y tient,
de quelques figures, le très beau buste
de. Rodin qui représente Clemenceau
dans sa maturité, dans sa plénitude?
t.ÈÉtâi i
Page 3
Le feuilleton musical de Paul Le
•• Flem,
Page 4
Le Théâtre et la Musique en pro-
vince.
Dans « Ciné-Comnedia »
Les machines parlantes pour le ci-
néma.
Choses du jour
--.
Tout espoir est perdu
de sauver Joffre
?
o C'est la fin ou presque. Tandis que
pleurent à son chevet, sa femme, sa fille
et son gendre, le maréchal Joffre, calme,
lucide, dominant ses souffrances, attend
stoïquement la mort.
Il sait et il ne tremble pas. 11 veut mou-
rir comme il a vécu : en soldat.
Août 1914. Les wagons à bestiaux rem-
plis de soldats. D'interminables convois
qui nous déversent au delà des riches
plaines du Nord, en Belgique. Un soleil
étincelant. Celui d'Austerlitz? Non, celui
de Charleroi. Trois journées de marches
ininterrompues, d'escarmouches, puis de
batailles meurtrières à un contre dix, sous
le bombardement de la grosse artillerie
allemande. D'un côté le pantalon rouge -
cette cible — le plumet tricolore des
Saint-Cyriens, leurs gants blancs, les char-
ges à la baïonnette au chant de La Mar-
seillaise. De l'autre, la mitrailleuse, les
grosses marmites, des trous dans la terre :
les tranchées.
Eux, les chasseurs, nous le gibier. Et
puis l'interminable retraite, le troupeau
fourbu, harassé reculant toujours, reculant
encore. Jusqu'où? On ne savait plus.
Les hauts de Meuse. Position inexpu-
gnable, pensait-on. C'est là qu'on va les
attendre. Faisons comme eux. Posons le
fusil, prenons la pioche. Creusons des
trous : a Aux armes, terrassiers 1 »
Soudain un ordre qui nous démoralise. :
— En arrière, marche !
Sac au dos, la tête basse, les pieds en
sang, une fois encore on laisse le champ
libre à l'assaillant. On fuit la bataille. Et
du coup, la retraite prend la sinistre en-
vergure d'une déroute.
Nous, la rage au cœur, nous avons, en
reculant, atteint la Marne. Alors on s'ar-
rête et on attend. C'est l'ordre de Joffre.
Il est ainsi conçu :
« Au moment où s'engage une bataille
dont dépend le sort du pays, nul ne doit
plus regarder en arrière. Les unités de-
vront se faire tuer sur place, plutôt que
de reculer ».
Tenir? On tiendra, on a tenu. Trois
jours et trois nuits de carnage. Bataille
gigantesque et jusqu'à la dernière minute
indécise.
Huit septembre au petit jour. Un com-
mandement nous fait bondir :
— En avant !
On marche. On marche sans coup férir.
On poursuit une armée en fuite, celle de
von Klüc-k qui court se terrer cinquante
kilomètres plus loin, abandonnant blessés,
prisonniers, matériel, munitions. C'est la
délivrance. Paris est sauvé. La France se
ressaisit. Elle entrevoit pour la première
fois la victoire si chèrement payée que
quatre ans plus ard. lui apportera Foch.
Joffre a gagné la première manche. Li-
bre aux politiciens de lui disputer cet hon-
neur. Ses poilus, eux, gardent au coeur
l'inaltérable souvenir du « miracle e.
N'ont-ils pas spontanément décerné au
maréchal son plus beau titre de gloire?
Ils l'appelaient « Grand-père ».
A. Delpeyrou.
NOS ÉCHOS
o
l n se marie davantage en Alle-
magne.
Malgré les temps difficiles que tra-
verse actuellement l'Allemagne, les
mariages y vont en augmentant.
Rien que dans la première moitié
de l'année 1930, le nombre des unions
enregistrées a été en augmentation de
5.000 sur la période correspondante
de l'année précédente.
On se marie du reste beaucoup plus
en Allemagne qu'avant la guerre.
On met cela sur l'obligation de
s'assoçier pour diminuer les dépen-
ses en les partagant. D'ailleurs, si les
mariages augmentent en Allemagne,
les naissances y diminuent sensible-
ment.
On pratique au delà du Rhin l'égoïs-
me à deux.
Nous voici loin de la famille alle-
mande d'avant-guerre oui inspira de
si beaux articles à Georges Clemen-
ceau.
Q
1 ue le monde est petit!
Et l'on cherche des sujets de
comédie, et, pour certaines l'on parle
d'invraisemblances! Dans ce dn. 'ng-
palace des Champs-Elysées, un beau
jeune homme brun qui est dans les
automobiles et, de ce fait, dans la
sienne les trois quarts du temps, se
laissa présenter à une jolie jeune fille,
qu'il fit danser et invita à souper avec
d'autres jaunes filles et des camarades
à lui! C était la nuit du réveillon. Vers
les trois ou quatre heures du matin,
ce fut l'heure des confidences. La jo-
lie jeune fille apprit à son danseur
qu'elle habitait la province avec sa
mère et son père, n'ayant qu'un d~mi-
frère plus âgé qu'elle, parti dès l'âge
de quinze ans, ne s'entendant point
avec son beau-père, son père à elle.
Ce détail frappa le jeune homme
brun; il demanda le nom de la jeune
fille. C'était sa sœur! Elle était venue
à Paris chez des amis.
Mais l'histoire ne finit point !à. Un
des camarades du frère trouvait aussi
la jeune fille délicieuse. Il serait dé-
jà question d'un marias.
Souvenirs de guerre.
L'autre soir, ce grand manitou
du Conseil municipal avait réuni au-
tour de lui, dans un restaurant des
Champs-Elysées, une dizaine de ca-
marades de guerre qui s'étaient con-
nus en Lorraine dans le secteur du
« Bois Banal », en avant de Baccarat.
Le plus amusant est qu'au cours
du dîner, le propriétaire du restaurant
et son premier maître d'hôtel, enten-
dant la conversation, s'y mêlèrent
pour dire qu'ils avaient participé à des
attaques dans le même coin et, au
dessert, les autres clients ayant été
expédiés en vitesse, tout le monde
fraternisait autour de « fines » bien
tassées 1 ■
La camaraderie du front l'emporte
sur tout autre sentiment. C'est là,
hélas! ce que tant de gens ne com-
prennent pas ou ne veulent plus com-
prendre
C
hoses vues.
Avant-hier après-midi, une
limousine s arrêtait devant la prison
de la Santé; une jeune femme, très
emmitouflée en descendait et passait
la porte, saluée par les gardiens de
l'entrée.
On ne pouvait voir le visage, caché
par un renard très remonté, ce qui
laissait supposer une personne ne te-
nant pas à être reconnue, mais fami-
lière de ce genre de visite.
Un bonhomme, qui poussait une
petite voiture le long du trottoir,
murmura :
- Si c'est pas malheureux ! Se
nipper comme ça pour venir en pri-
son !.
Il ajouta :
- Et pis j'croyais qu'on les en-
voyait maintenant à la Petite-Roquette.
Le supplice de la question.
Ainsi que nous l'avons dit,
Einstein est actuellement en Améri-
que, où il est la proie des reporrers.
Pour les écarter, il s'est mcqué d'eux
en répondant de la façon la plus
w époustoufiante » aux questions sau-
gienues qui lui étaient posées. Est-
es la bonne méthode? Le peuple amé-
ricain est réfractaine à l'ironie.
Ainsi, à la n«a"t;<>n: « Oue pe:r"
VGJO de la jeune fille américaine, les
journaux prétendent qu'il aurait ré-
pondu à peu près ceci :
— Vous pensez à une jeune fille
comme à un phénomène biologioue
oerpendiculaire, en jupes courtes. Sa-
vez-vous si elle n'est pas une masse
ovale d'espace courbe, projetée com-
Le des électrons hors de l'orbite des
nithoiwatts qui tourbillonnent avec
toute la vitesse de l'idzol?
Il est difficile d'imaginer une
phrase plus absconse, plus ésotérique,
plus abracadabrante que celle-là! Ga-
geons cependant qu'elle a été prise
au sérieux j
Mais ce n'est pas seulement en
Amérique que sévit le supplice de la
question. En France, il recommence
à être appliqué en marge des enquê-
tes intéressantes.
Nous ne savons pas encore quel'e
est l'opinion de Mlle Joséphine Baker
sur les théories d'Einstein; tranquil-
lisons-nous, cela viendrai
HORATIO.
(Voir la suite en troisième page)
Comoedia prépare
- l'Arbre de Noël
des Enfants du Spectacle
Voici à la date de ce jour. l'état de
notre souscription:
Mme Michaël Winburn. 5.000 fr.
M. Jean de Rovera.,. 1.000 n
Zouzou et Betty. 2.000 1)
MM. Vandal et Delac,.,. 300 »
M. Max Fischer. 100 J)
Mlle Antonine Meunier, de
l'Opéra 50 »
M. Jacques Meyer.,.,. 100 n
Mlle Marie Leconte. 100 »
Les Comédiens Combattants. 500 »
Poupoute Chariot 100 »
Mme Henry Hertz 100 Il
Mme Lottie Y orska. , 300 Il
Mme Dianà 100 Il
Mme Berthe Cerny. 100 »
Mme Marie Ka(L.,. 50 »
M. Campagnol a .,.,. 50 »
M. et Mme Adolphe Osso.. 500 »
Société des Films Osso. 560 »
M. Oscar Dufrenne.,. 500 n
M Gustave Quinson. 500 »
Mlle Rachel Boyer. 300 »
M. Lang Villar 1.000 »
L'Union des Arts .,. 300 »
Docteur Lacapère 100 »
MM. Masson et Ricou, di-
recteurs de l'Opéra-Comique 500 »
M. Armand Godoy 250 »
M. Jean Bicheiberger, admi-
nistrateur de Comoedia 500 »
Mme Régina Camier 20O »
Mme Raquel Meller 300 »
M. Georges Pasquet 5'0 »
Mme Jane Renouardt 100 »
facky 30 »
Mite Simone Gray 250 »
Anonyme .,.,. 200 »
Union des Artistes 500 »
Conzoedia. joiiets. 100 pou-
pées. 100 jeux de courses.
Va!eur 4.000 »
M. Henri Lévêoue 100 »
Mme G. du Mesnil 50 »
Mme Cécile Sore! 100 1),
Mlle Ginette Vincent 100 »
M. Dreyfus-Rose 250 »
M. Jean Sorbier 100 »
Mme Arlette Dorgère 500 »
M. Champsonnet (Maison .1
Barclay) : 100 »
M. Jean SI mon]' , , 50 »
M. Raymond Stenger 100 Il
M. Gaston Manuel., 200 »
Mme Suzanne Devoyod, de
la Comédie-Française 100 »
MM. Emile et Vincent Isola,
directeurs des Théâtres Sa-
rah-Bernhardt et Mogador 500 »
M. Paul Abram et le Théâtre
National dt t'Odéon. 500»
Mmp Lucien Le Foyer 50 »
M. 1\1 ax Mau re)' , 250 »
Théâtre des Variétés. 250 »
Marquis de Beaurepaire. 1.000 »
Betove 100 »
Prinrpsee de McSc:agne.,. 50 »
Mlle Alice GentiL. 100 »
Mme Marie Dubas.',..;.",. 100 »
Mme Parisys 200 »
Nouvelles souscriptions
Mme Blanche Bilbao., 100 »
M. Pierre Dasset 50 »
M. Leredu, sénateur 200 »
M. ]eanMercanton.,. 200 »
25.830 fr.
Merci à nos amis pour leur empres-
sement. Notre souscription reste ouver-
te jusqu'au 15 janvier, date de la fête
que Comœdia organisera à l'Ecole du
Spectacle.
COMŒOIA.
.1IIIIIIIIIIIHIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII1.
POUR LE I" JANVIER
COMOEDIA"
paraîtra
SUR DOUZE PAGES
On y trouvera:
UNE REVUE DE L'ANNEE
par Jean Bastia, Armory
et Paul Clérôuc.
Illustrations d'André Warnod,
Leo Lelë-, Georges Bastia
et Ralph Soupault.
L'HOMMAGE DE L'EUROPE
A MISTRAL
Réponses des grands écrivains
et romanistes
d'Allemagne, Angleterre, Italie,
Grèce, Roumanie, Belgique, etc
''iiiiiiiiiiimmiiiiiiiiiiiiiimiiimiiiii''
A la Petite Scene
"L'Oiseau vert."
féerie en 19 tableaux de Gozzi
Adaptation
de M. Xavier de Courville
Vous avez un ami, collectionneur
d'art. Il possède, entre autres, de
vieilles estampes curieuses et des li-
vres rares. Il aime vous faire les hon-
neurs de ses collections. Leur rareté
et le goût sûr dont elles témoignent
font que vous n'hésitez pas à vous
rendre chez cet ami, qui habite obli-
gatoirement un grand appartement,
mais alors dans un quartier un peu
éloigné du centre. Qu'importe! votre
ioie esthétique l'emporte sur l'ennui
du voyage. Vous parcourez, guidé
par la" main savante de votre âmi, les
feuillets des albums curieux, les car-
tons d'estampes typiques de leur
temps, et vous avez constaté que les
productions de nos jours ne font, en
somme, que répéter.
C'est une impression analogue que
nous avons ressentie l'autre soir à la
Petite Scène, dans un hangar
transformé en théâtre, en théâtre qu'il
M. Xavier de Courville
(Photo G.-L. Manuel frères.)
faut découvrir à travers des rues guè-
re plus éclairées nu'au siècle dernier.
L'éloignement même de ce théâtre
d'art contribue à lui donner ce carac-
tère de scène d'exception que nous
aimons aujourd'hui. En adaptant cette
féerie-farce de L'Oiseau vert, qui
n'est pas ce que nous laissa de meil-
leur le prolixe C^rlo Gozzi, M. Xa-
vier de Courville ne voulut, jé gage,
que nous montrer une pièce de collec-
tion, pièce curieuse au demeurant,
permettant à ces apôtres du théâtre,
que sont les servants de la Petite
^ène, de se livrer à une fantaisie
charmante d'imagination dans la pré-
sentation des décors et des costumes.
ARMORY. 1
(Lire la suite en deuxième" page.)
-' Le music-hall des enfants
"La Boîte à joujoux"
a ravi
nos petits Parisiens
Il est des initiatives qui valent des
découvertes et qu'il serait coupable de
ne Das encourager. C'en est une de
cette qualité qui associe Mme Hélène
Gontcharowa,' maîtresse de ballets de
la Gaîté-Lyrique, notre impétueux
confrèrï Edouard Beaudu, et les
bons maîtres du crayon Ioë Bridge,
Serse et Pol Rab.
Par la vertu de leurs talents et de
leurs efforts conjugués, ils viennent
de doter la jeunesse de Paris d'un
music-hall spécial qu'ils ont délicieu-
sement baptisé « La Boîte à jou-
joux » et qu'ils ont installé dans le
cadre luxueux du théâtre tout flam-
bant neuf des Ambassadeurs.
Le premier spectacle donné ce der-
nier samedi après-midi a obtenu un
Le ballet des enfants de « La Boîte à joujoux ».
oici l'un des plus, ravissants aspects de ce charmant spectacle qui a rem porté le plus vif succès. Lire ci-contre.
l'article de M. Paul Grégoriool
92- -Sn à e2-4, ILUNDI .29 DECEMBRE 19'90..
24* ANNEE. — e" 6 554. 1E NUMÉRO: 50 Centime 51. rue Salnt-Georaës. - Tél. : Tntààîhe 92-80 2 92-84. LUNDI 29 DECEMBRE Î930-
COMŒDIA
JEAN DE ROVERA
Directeur
.Une ample comédie aux cent actes divers
et dont la scène est l'univers.
(LÀ FONTAINE.)
REDACTION ADMINISTRATION
51 rue Saint-Georges, Paris (9*)
Téléphone : Trudaine 92-82. 92-83. 92-84
Le Numéro: CINQUANTE centimes
ABONNEMENTS 3 mois 6 mois 1 an
France. 36 » 66 » 125 »
Etranger. 56 » 104 » 200 »
Taxe suivant pays.. 70 » 125 » 240 »
Adresse télégraphique: COMŒDIA-PARIS
Chèque Postal: 326-72 Paris
Adresser la correspondance sans exception
à M. le directeur de « Comœdia »
, ABONNEZ-VOUS
à "COMŒDIA»
vous paierez ainsi le numéro
moins de 0 fr. 35
au lieu de 0 fr. 50
et vous aurez droit à une de nos
nombreuses primes d'une valeur
réelle de 50 tr.
LES BELLES HEURES DE LA COMÉDIE-FRANÇAISE ----.--
Les émouvants adieux
de Mlle Berthe Cerny
La salie acclame longuement la grande comédienne
et ses camarades lui i émettent au foyer le texte
de r "Adieu à Araminte" de Mlle Dussane
publié par « Comœdia »
Mlle Berthe Cerny a paru pour la
dernière fois hier après-midi sur la
scène de la Comédie-Française dans
le rôle d'Irène de Maman Colibri. Ce
fur une magnifique représentation qui
se termina par vingt rappels au mi-
lieu des acclamations d'une salle en
délire.
En effet, jamais Mlle Berthe Cerny
n'avait été aussi profondément émou-
vante. et aussi émue. Il est vrai que
le rôle d'Irène lui faisait dire, ou
plutôt lui faisait vivre des phrases
comme celles-ci : -.- >
- Je saurai lui laisser le souvenir
d'une aventure exquise, d'une image
adorable à laquelle il pourra toujours
penser d'une façon reposante, sur
laquelle ne planera pas le souvenir
même d'une scène, d'une ran-
cœur.
Et comme cette autre :
— Vois-tu il vaut mieux que je
sois partie. Seulement mon enfant
que je ne verrai plus jamais, lorsque
plus tard tu te rappelleras Colibri.
A plusieurs reprises on sentit que
le petit mouchoir de linon arrêtait sur
les lèvres crispées, de vrais, de dou-
loureux sanglota. L'adieu à l'amant
c'était en vérité l'adieu déchirant à
la Comédie-Française. C'était telle-
ment humain, tellement vrai, telle-
ment triste, que bien des yeux se rem-
plirent de larmes.
Mais lorsque le rideau retomba
pour la dernière fois, une autre émo-
tion, plus douce celle-là. attendait la
grande artiste.
M. D$vsonnes, en sa qualité de se-
mainier, vint chercher sur le plateau
Mlle Berthe Cerny et la conduisit au
foyer des artistes où tous ses cama-
rades l'attendaient pour la fêter une
dernière fois. -.
Grâce à l'intelligente et généreuse
initiative de Mme Dussane, les artis-
tes de la Comédie-'Française avaient
tenu à offrir des fleurs à Araminte
et une plaquette joliment imprimée
car Edouard Champion dans la collec-
tion des « Amis d'Edouard », pla-
iqruette reproduisant l'émouvant adieu
de Mme Dussane à Berthe Cemy
que Comœdia a publié et que nos
lecteurs n'ont pas oublié.
* *
'Au milieu de l'émotion générale,
iM. Albert Lambert, doyen de la Co-
médie-lFrançaise, prit la parole:
— Notre intelligente et bonne ca-
marade Mme Dussane, dit-il, a fait
de vous un portrait définitif et char-
mant. Comment pouvait-il en êtr", au-
trement avec un modèle tel .que vous,
t,hère et grande amie?
« Ce portrait, eIlê ne l'a point fait
avec un crayon ni avec de la pein-
tuie. des pinceaux : elle l'a fait « à
la couleur de son esprit », c'est dire
qu'elle a fait un portrait lumineux,
éblouissant de charme et de vérité, à
la mode du dix-huitième siècle, de ce
siècle Que vous avez fait vôtre.
« Elle a peut-être été plus loin
qu'un peintre n'eût pu le faire : il
aurait dessiné votre beau visage, fixé
votre indulgent regard, immobilisé
voire délicieux sourire. Elle a défini
avec sa plume votre charme, votre
talent, votre bonté et votre âme d'ar-
tiste. On ne peut rien aiouter à cette
image écrite.
« Ce oort'ait de vous, Berthe
Cernv. nous vous prions de 1 taccep-
ter en ce petit livre que nous vous
donnons avec tout notre cœur. Rece-
vez-le avec ces fleurs. Chacun de
nous a choisi une de ces roses, pour
mettre l'essence de son amitié pour
la camarade, l'amie exquise que vous
êtes, et l'encens de son admiration
pour l'actrice délicieuse, émouvante
et complète que vous serez toujours.
Malgré leur beauté, elles sont certes
moins précieuses que celles de Mme
Dussane qui, elles, ne se faneront
point. Vous croyez nous quitter : ce
n'est pas possible à certains êtres.
Nous n'aurons qu'à penser à votre
rire qui est éternellement en vous,
dont la sonorité est aussi discrète,
aussi nuancée, aussi naturelle que le
bruit d'une fontaine dans un jardin à
la française. Lui seul vous ramènera
parmi nous.
« Aussi pour essayer de vaus, res-
sembler, nous voulons vous embras-
ser en souriant. Pensez à nous quand
vous 'serez dans votre tour d'ivoire.
Araminte, vous nous quittez:
Voici pour vous des fleurs.
M. Emile Fabre tint, lui aussi, à
saluer la grande artiste. En termes
choisi's, il rappela le souvenir d'Hen-
ry Becque dont le plus ardent désir
était de voir sa Parisienne jouée sur
la scène de la Comédie-Française où
elle triompha si souvent depuis sous
les traits charmants et délicats de
Mlle Berthe Cerny.
L'administrateur général demanda
ensuite à tous les sociétaires présents
dj se joindre à L.i pou; demander à
Mlle Cerny de vouloir bien accepter
le titre de sociétaire honoraire.
Devant les acclamations de ses ca-
maïades, Mlle Berthe Cerny, des lar-
mes pleins les yeux, accepta ce titre,
mai's ajouta aussitôt:
— Merci de tout mon cœur, mes
chers amis. Mais je n'en abuserai
pas. ■ J'ai paru aujourd'hui sur la
scène pour la dernière fois !
Et comme chacun se retirait, une
rose s'effeuilla lentement sur le
tapr.-.
Asté D'ESPARBÈS.
Pour la défense de Néron
Un écrivain américain, M. Arthur
Weigal, vient de publier un livre
dans lequel il a entrepris une tâche
assez considérable: celle de réhabiliter
Néron dans l'Histoire. Il accuse les
historiens de l'antiquité d'avoir dé-
formé la figure de cet empereur.
M. Weigal trouve du reste un écho
dans un de ses compatriotes de Bal-
timore, M. Debert Clark, qui apporte
de nouveaux arguments à la thèse de
« non culpabilité ». Selon M. Clark
Néron ne fit qu'apprendre la nouvelle
de l'incendie de Rome. Il abandonna
aussitôt la villa qu'il habitait hors la
ville et accourut à Rome eu il donna
les ordres les plus précis et les plus
énergiques pour "que fût sauvée la
ville. Ce ne fut Que parce que les
moyens de circonscrire l'incendie man-
quaient à l'époque. (Ah ! que ceci est
bien américain !) Que les ordres de
l'Empereur demeurèrent sans effet.
Ce furent, toujours d'après M.
Clark, les ennemis de Néron qui ré-
pandirent le bruit nue la populace,
profitant de l'énorme panique, mettait
à sac les maisons et les palais.
On se demande sur quels documents
s'appuient ces écrivains américains,
pour corriger ainsi l'histoire ou la lé-
gende.
Sur aucun, peut-être. Sans doute écri-
vent-ils cela par pure bonté d'âme ou
uniquement — souci d'originalité —
afin ùe dire le contraire des autres, ce
qui est encore bien américain.
Mais nous avons les données d'his-
toriens européens qui ne concordent
pas beaucoup avec ces allégations.
Nous n'avons personnellement au-
cune raison de nous acharner aujour-
d'hui contre Néron. Qu'on ne vienne
pourtant pas à la légère détruire ce
qui ne passe point pour être unique-
ment de la légende et chambarder
tous les livres scolaires et les livrets
d'Opéra.— A.
Le 3e tableau du « Capitaine Fracasse à Monte-Carlo,
(Lire l'article dans notre page 2.)
L'Art et la Cité
.,
Paris sera-Nil affligé
d'une déplorable statue
de Georges Clemenceau?
Une protestation
du sculpteur Sicard
La Ville de Paris est atteinte de sta-
tuomanie. Evidemment, elle n'innove
pas. De temps à autre, dans notre his-
toire, pareille affection s'est manifes-
tée. Au temps des cathédrales, cette
affection fut générale. Elle resta spora-
dique à la Renaissance, pour s'atténuei
et disparaître à peu près jusqu'à Louis
XIV, lequel, frappé à son tour de cette
maladie, sous une forme heureuse,
peupla les bosquets de Versailles. On
n'a pas cessé de se féliciter de la flo-
raison de nos églises et des parcs du
Grand Siècle. La Ville de Paris, jalou-
se de ces illustres précédents, a voulu
rivaliser avec eux. Elle y parvient,
dans la mesure où une grimace se peut
réclamer d'un sourire.
Car, hélas ! ce sont des grimaces et de
tristes grimaces qu'elle met à ses di-
vers carrefours. Pour égayer notre fin
d'année, on promet aux Parisiens une
statue encore, en pleins Champs-Ely-
sées. Là, nous verrons un Clemenceau
en chapeau mou, botté, canne à la
main, cache-nez flottant au vent ! Ré-
jouissons-nous ! Sans doute, nous paye-
rons la note, mais nous aurons le spec-
tacle et il sera de tous les jours !
Cette statue, un rédacteur de génie,
dans une note inspirée, et inspirée par
le Ciel sans doute, car de tels traits
sont surhumains, a trouvé à quoi la
comparer. Il a bien fait de le dire, car,
certes, hormis lui, nul n'y aurait son-
gé : cette statue offrira la noble envo-
lée de. la Victoire de Samothrace !
Rien que ça. Comme modestement ces
choses-là sont dîtes !
Voilà donc l'art grec traité, on pour-
rait dire à la cognée, prenant posses-
sion d'une avenue parisienne. Ainsi on
applique à Paris la loi athénienne :
« Que le plus habile dans chaque art
soit nourri au Prytanée, et qu'il occupe
la première place. »
0 Victoire de Samothrace. Mais, au
fait, pour ajouter à la ressemblance, ne
pourrait-on supprimer la tête et les
bras du monument projeté et même
laisser tout simplement l'écharpe dont
l'envolée est, paraît-il, si noble? Ceci
nous consolerait de cela.
Tout de même, tout de même, notre
Père la Victoire, Georges Clemenceau,
mérite mieux. v.
j 1 RENÉ-JEAN.
Une protestation
du sculpteur Sicard
D'autre part, le sculpteur Fran-
çois Sicard, actuellement en Touraine,
- Mlle Berthe Cerny
(Portrait par Cayron.)
a adressé au président du Conseil mu-
nicipal de Paris la fettre suivante :
le lis en Touraine, dans le Temps,
la lettre de Mme Jacquemaire.Clemen-
ceau et votre réponse à propos du mo-
nument que la Ville de Paris se pro-
pose d'élever à la mémoire de Clemen-
ceau.
le regrette que vous ayez cru néces-
saire de porter un jugement défavorable
sur mon monument de Sainte-Hermine
pour expliquer le choix de la commis-
sion des beaux-arts.
Mais je regrette surtout que vous
ayez l'air de vouloir faire croire que
mon ami, le président Clemenceau,
n'appréciait pas mon œuvreJ alors qu'il
a toujours exprimé, de son vivant,
l'opinion contraire.
François SICARD.
Et le buste de Rodin?
Voilà donc la querelle bien partie.
Mais pourquoi, et Comœdia souhaite
que cette proposition mette tout le
monde d'accord : ne pas ériger sur un
socle imposant, secouru, si l'on y tient,
de quelques figures, le très beau buste
de. Rodin qui représente Clemenceau
dans sa maturité, dans sa plénitude?
t.ÈÉtâi i
Page 3
Le feuilleton musical de Paul Le
•• Flem,
Page 4
Le Théâtre et la Musique en pro-
vince.
Dans « Ciné-Comnedia »
Les machines parlantes pour le ci-
néma.
Choses du jour
--.
Tout espoir est perdu
de sauver Joffre
?
o C'est la fin ou presque. Tandis que
pleurent à son chevet, sa femme, sa fille
et son gendre, le maréchal Joffre, calme,
lucide, dominant ses souffrances, attend
stoïquement la mort.
Il sait et il ne tremble pas. 11 veut mou-
rir comme il a vécu : en soldat.
Août 1914. Les wagons à bestiaux rem-
plis de soldats. D'interminables convois
qui nous déversent au delà des riches
plaines du Nord, en Belgique. Un soleil
étincelant. Celui d'Austerlitz? Non, celui
de Charleroi. Trois journées de marches
ininterrompues, d'escarmouches, puis de
batailles meurtrières à un contre dix, sous
le bombardement de la grosse artillerie
allemande. D'un côté le pantalon rouge -
cette cible — le plumet tricolore des
Saint-Cyriens, leurs gants blancs, les char-
ges à la baïonnette au chant de La Mar-
seillaise. De l'autre, la mitrailleuse, les
grosses marmites, des trous dans la terre :
les tranchées.
Eux, les chasseurs, nous le gibier. Et
puis l'interminable retraite, le troupeau
fourbu, harassé reculant toujours, reculant
encore. Jusqu'où? On ne savait plus.
Les hauts de Meuse. Position inexpu-
gnable, pensait-on. C'est là qu'on va les
attendre. Faisons comme eux. Posons le
fusil, prenons la pioche. Creusons des
trous : a Aux armes, terrassiers 1 »
Soudain un ordre qui nous démoralise. :
— En arrière, marche !
Sac au dos, la tête basse, les pieds en
sang, une fois encore on laisse le champ
libre à l'assaillant. On fuit la bataille. Et
du coup, la retraite prend la sinistre en-
vergure d'une déroute.
Nous, la rage au cœur, nous avons, en
reculant, atteint la Marne. Alors on s'ar-
rête et on attend. C'est l'ordre de Joffre.
Il est ainsi conçu :
« Au moment où s'engage une bataille
dont dépend le sort du pays, nul ne doit
plus regarder en arrière. Les unités de-
vront se faire tuer sur place, plutôt que
de reculer ».
Tenir? On tiendra, on a tenu. Trois
jours et trois nuits de carnage. Bataille
gigantesque et jusqu'à la dernière minute
indécise.
Huit septembre au petit jour. Un com-
mandement nous fait bondir :
— En avant !
On marche. On marche sans coup férir.
On poursuit une armée en fuite, celle de
von Klüc-k qui court se terrer cinquante
kilomètres plus loin, abandonnant blessés,
prisonniers, matériel, munitions. C'est la
délivrance. Paris est sauvé. La France se
ressaisit. Elle entrevoit pour la première
fois la victoire si chèrement payée que
quatre ans plus ard. lui apportera Foch.
Joffre a gagné la première manche. Li-
bre aux politiciens de lui disputer cet hon-
neur. Ses poilus, eux, gardent au coeur
l'inaltérable souvenir du « miracle e.
N'ont-ils pas spontanément décerné au
maréchal son plus beau titre de gloire?
Ils l'appelaient « Grand-père ».
A. Delpeyrou.
NOS ÉCHOS
o
l n se marie davantage en Alle-
magne.
Malgré les temps difficiles que tra-
verse actuellement l'Allemagne, les
mariages y vont en augmentant.
Rien que dans la première moitié
de l'année 1930, le nombre des unions
enregistrées a été en augmentation de
5.000 sur la période correspondante
de l'année précédente.
On se marie du reste beaucoup plus
en Allemagne qu'avant la guerre.
On met cela sur l'obligation de
s'assoçier pour diminuer les dépen-
ses en les partagant. D'ailleurs, si les
mariages augmentent en Allemagne,
les naissances y diminuent sensible-
ment.
On pratique au delà du Rhin l'égoïs-
me à deux.
Nous voici loin de la famille alle-
mande d'avant-guerre oui inspira de
si beaux articles à Georges Clemen-
ceau.
Q
1 ue le monde est petit!
Et l'on cherche des sujets de
comédie, et, pour certaines l'on parle
d'invraisemblances! Dans ce dn. 'ng-
palace des Champs-Elysées, un beau
jeune homme brun qui est dans les
automobiles et, de ce fait, dans la
sienne les trois quarts du temps, se
laissa présenter à une jolie jeune fille,
qu'il fit danser et invita à souper avec
d'autres jaunes filles et des camarades
à lui! C était la nuit du réveillon. Vers
les trois ou quatre heures du matin,
ce fut l'heure des confidences. La jo-
lie jeune fille apprit à son danseur
qu'elle habitait la province avec sa
mère et son père, n'ayant qu'un d~mi-
frère plus âgé qu'elle, parti dès l'âge
de quinze ans, ne s'entendant point
avec son beau-père, son père à elle.
Ce détail frappa le jeune homme
brun; il demanda le nom de la jeune
fille. C'était sa sœur! Elle était venue
à Paris chez des amis.
Mais l'histoire ne finit point !à. Un
des camarades du frère trouvait aussi
la jeune fille délicieuse. Il serait dé-
jà question d'un marias.
Souvenirs de guerre.
L'autre soir, ce grand manitou
du Conseil municipal avait réuni au-
tour de lui, dans un restaurant des
Champs-Elysées, une dizaine de ca-
marades de guerre qui s'étaient con-
nus en Lorraine dans le secteur du
« Bois Banal », en avant de Baccarat.
Le plus amusant est qu'au cours
du dîner, le propriétaire du restaurant
et son premier maître d'hôtel, enten-
dant la conversation, s'y mêlèrent
pour dire qu'ils avaient participé à des
attaques dans le même coin et, au
dessert, les autres clients ayant été
expédiés en vitesse, tout le monde
fraternisait autour de « fines » bien
tassées 1 ■
La camaraderie du front l'emporte
sur tout autre sentiment. C'est là,
hélas! ce que tant de gens ne com-
prennent pas ou ne veulent plus com-
prendre
C
hoses vues.
Avant-hier après-midi, une
limousine s arrêtait devant la prison
de la Santé; une jeune femme, très
emmitouflée en descendait et passait
la porte, saluée par les gardiens de
l'entrée.
On ne pouvait voir le visage, caché
par un renard très remonté, ce qui
laissait supposer une personne ne te-
nant pas à être reconnue, mais fami-
lière de ce genre de visite.
Un bonhomme, qui poussait une
petite voiture le long du trottoir,
murmura :
- Si c'est pas malheureux ! Se
nipper comme ça pour venir en pri-
son !.
Il ajouta :
- Et pis j'croyais qu'on les en-
voyait maintenant à la Petite-Roquette.
Le supplice de la question.
Ainsi que nous l'avons dit,
Einstein est actuellement en Améri-
que, où il est la proie des reporrers.
Pour les écarter, il s'est mcqué d'eux
en répondant de la façon la plus
w époustoufiante » aux questions sau-
gienues qui lui étaient posées. Est-
es la bonne méthode? Le peuple amé-
ricain est réfractaine à l'ironie.
Ainsi, à la n«a"t;<>n: « Oue pe:r"
VGJO de la jeune fille américaine, les
journaux prétendent qu'il aurait ré-
pondu à peu près ceci :
— Vous pensez à une jeune fille
comme à un phénomène biologioue
oerpendiculaire, en jupes courtes. Sa-
vez-vous si elle n'est pas une masse
ovale d'espace courbe, projetée com-
Le des électrons hors de l'orbite des
nithoiwatts qui tourbillonnent avec
toute la vitesse de l'idzol?
Il est difficile d'imaginer une
phrase plus absconse, plus ésotérique,
plus abracadabrante que celle-là! Ga-
geons cependant qu'elle a été prise
au sérieux j
Mais ce n'est pas seulement en
Amérique que sévit le supplice de la
question. En France, il recommence
à être appliqué en marge des enquê-
tes intéressantes.
Nous ne savons pas encore quel'e
est l'opinion de Mlle Joséphine Baker
sur les théories d'Einstein; tranquil-
lisons-nous, cela viendrai
HORATIO.
(Voir la suite en troisième page)
Comoedia prépare
- l'Arbre de Noël
des Enfants du Spectacle
Voici à la date de ce jour. l'état de
notre souscription:
Mme Michaël Winburn. 5.000 fr.
M. Jean de Rovera.,. 1.000 n
Zouzou et Betty. 2.000 1)
MM. Vandal et Delac,.,. 300 »
M. Max Fischer. 100 J)
Mlle Antonine Meunier, de
l'Opéra 50 »
M. Jacques Meyer.,.,. 100 n
Mlle Marie Leconte. 100 »
Les Comédiens Combattants. 500 »
Poupoute Chariot 100 »
Mme Henry Hertz 100 Il
Mme Lottie Y orska. , 300 Il
Mme Dianà 100 Il
Mme Berthe Cerny. 100 »
Mme Marie Ka(L.,. 50 »
M. Campagnol a .,.,. 50 »
M. et Mme Adolphe Osso.. 500 »
Société des Films Osso. 560 »
M. Oscar Dufrenne.,. 500 n
M Gustave Quinson. 500 »
Mlle Rachel Boyer. 300 »
M. Lang Villar 1.000 »
L'Union des Arts .,. 300 »
Docteur Lacapère 100 »
MM. Masson et Ricou, di-
recteurs de l'Opéra-Comique 500 »
M. Armand Godoy 250 »
M. Jean Bicheiberger, admi-
nistrateur de Comoedia 500 »
Mme Régina Camier 20O »
Mme Raquel Meller 300 »
M. Georges Pasquet 5'0 »
Mme Jane Renouardt 100 »
facky 30 »
Mite Simone Gray 250 »
Anonyme .,.,. 200 »
Union des Artistes 500 »
Conzoedia. joiiets. 100 pou-
pées. 100 jeux de courses.
Va!eur 4.000 »
M. Henri Lévêoue 100 »
Mme G. du Mesnil 50 »
Mme Cécile Sore! 100 1),
Mlle Ginette Vincent 100 »
M. Dreyfus-Rose 250 »
M. Jean Sorbier 100 »
Mme Arlette Dorgère 500 »
M. Champsonnet (Maison .1
Barclay) : 100 »
M. Jean SI mon]' , , 50 »
M. Raymond Stenger 100 Il
M. Gaston Manuel., 200 »
Mme Suzanne Devoyod, de
la Comédie-Française 100 »
MM. Emile et Vincent Isola,
directeurs des Théâtres Sa-
rah-Bernhardt et Mogador 500 »
M. Paul Abram et le Théâtre
National dt t'Odéon. 500»
Mmp Lucien Le Foyer 50 »
M. 1\1 ax Mau re)' , 250 »
Théâtre des Variétés. 250 »
Marquis de Beaurepaire. 1.000 »
Betove 100 »
Prinrpsee de McSc:agne.,. 50 »
Mlle Alice GentiL. 100 »
Mme Marie Dubas.',..;.",. 100 »
Mme Parisys 200 »
Nouvelles souscriptions
Mme Blanche Bilbao., 100 »
M. Pierre Dasset 50 »
M. Leredu, sénateur 200 »
M. ]eanMercanton.,. 200 »
25.830 fr.
Merci à nos amis pour leur empres-
sement. Notre souscription reste ouver-
te jusqu'au 15 janvier, date de la fête
que Comœdia organisera à l'Ecole du
Spectacle.
COMŒOIA.
.1IIIIIIIIIIIHIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII1.
POUR LE I" JANVIER
COMOEDIA"
paraîtra
SUR DOUZE PAGES
On y trouvera:
UNE REVUE DE L'ANNEE
par Jean Bastia, Armory
et Paul Clérôuc.
Illustrations d'André Warnod,
Leo Lelë-, Georges Bastia
et Ralph Soupault.
L'HOMMAGE DE L'EUROPE
A MISTRAL
Réponses des grands écrivains
et romanistes
d'Allemagne, Angleterre, Italie,
Grèce, Roumanie, Belgique, etc
''iiiiiiiiiiimmiiiiiiiiiiiiiimiiimiiiii''
A la Petite Scene
"L'Oiseau vert."
féerie en 19 tableaux de Gozzi
Adaptation
de M. Xavier de Courville
Vous avez un ami, collectionneur
d'art. Il possède, entre autres, de
vieilles estampes curieuses et des li-
vres rares. Il aime vous faire les hon-
neurs de ses collections. Leur rareté
et le goût sûr dont elles témoignent
font que vous n'hésitez pas à vous
rendre chez cet ami, qui habite obli-
gatoirement un grand appartement,
mais alors dans un quartier un peu
éloigné du centre. Qu'importe! votre
ioie esthétique l'emporte sur l'ennui
du voyage. Vous parcourez, guidé
par la" main savante de votre âmi, les
feuillets des albums curieux, les car-
tons d'estampes typiques de leur
temps, et vous avez constaté que les
productions de nos jours ne font, en
somme, que répéter.
C'est une impression analogue que
nous avons ressentie l'autre soir à la
Petite Scène, dans un hangar
transformé en théâtre, en théâtre qu'il
M. Xavier de Courville
(Photo G.-L. Manuel frères.)
faut découvrir à travers des rues guè-
re plus éclairées nu'au siècle dernier.
L'éloignement même de ce théâtre
d'art contribue à lui donner ce carac-
tère de scène d'exception que nous
aimons aujourd'hui. En adaptant cette
féerie-farce de L'Oiseau vert, qui
n'est pas ce que nous laissa de meil-
leur le prolixe C^rlo Gozzi, M. Xa-
vier de Courville ne voulut, jé gage,
que nous montrer une pièce de collec-
tion, pièce curieuse au demeurant,
permettant à ces apôtres du théâtre,
que sont les servants de la Petite
^ène, de se livrer à une fantaisie
charmante d'imagination dans la pré-
sentation des décors et des costumes.
ARMORY. 1
(Lire la suite en deuxième" page.)
-' Le music-hall des enfants
"La Boîte à joujoux"
a ravi
nos petits Parisiens
Il est des initiatives qui valent des
découvertes et qu'il serait coupable de
ne Das encourager. C'en est une de
cette qualité qui associe Mme Hélène
Gontcharowa,' maîtresse de ballets de
la Gaîté-Lyrique, notre impétueux
confrèrï Edouard Beaudu, et les
bons maîtres du crayon Ioë Bridge,
Serse et Pol Rab.
Par la vertu de leurs talents et de
leurs efforts conjugués, ils viennent
de doter la jeunesse de Paris d'un
music-hall spécial qu'ils ont délicieu-
sement baptisé « La Boîte à jou-
joux » et qu'ils ont installé dans le
cadre luxueux du théâtre tout flam-
bant neuf des Ambassadeurs.
Le premier spectacle donné ce der-
nier samedi après-midi a obtenu un
Le ballet des enfants de « La Boîte à joujoux ».
oici l'un des plus, ravissants aspects de ce charmant spectacle qui a rem porté le plus vif succès. Lire ci-contre.
l'article de M. Paul Grégoriool
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.34%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.34%.
- Auteurs similaires France-Japon France-Japon /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "FranceJp0"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k7648624x/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k7648624x/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k7648624x/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k7648624x/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k7648624x
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k7648624x
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k7648624x/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest