Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1934-03-27
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 27 mars 1934 27 mars 1934
Description : 1934/03/27 (A28,N7717). 1934/03/27 (A28,N7717).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7647938p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/05/2015
5
,QGIIŒDU. -, lIariÜ. 27 Mffl 1934
Autorités compétentes, assure l'ac-
icusée.
Sur quoi, M* Henry Torrès fait
fonctionner son haut-parleur :
— Le moindre agent de police
jurait suffi. (Sensation.)
La reconstitution du drame
Lorsque le docteur Paul, méde-
t'in légiste, vient déposer, Jean-Char-
ges Legrand a une idée de génie qui
aurait pu être désastreuse pour celle
qu'il défend. Il voudrait que l'on fit
,]a reconstitution du drame de l'ave-
nue du Parc-Monceau.
On conduit donc Mme Huot dans
3e prétoire. L'huissier lui a remis
un des revolvers pris dans les piè-
ces à conviction. Le docteur Paul,
face aux jurés, joue le rôle du man-
nequin-victime. Henry Torrès s'est.
levé et aussi Jean-Charles Legrand.
Et puis toute la salle pour mieux
Voir.
y oyons, Madame, dit le prési-
dent, montrez-nous comment c'est
arrive ?
— Jétais ici, explique-t-elle.
Et elle se place à un mètre du doc-
teur Paul, son revolver dans sa main
toujours gantée, qu'elle agite d'un
mouvement de balancier.
La scène est pénible, angoissante
et grotesque. Cela s annonce plu-
tôt mal.
- Voyons, un peu de décence 1
s'écrie Henry Torrès.
Ce qui jette un froid singulier.
— Vous étiez là, derrière Jean
Caltseret, reprend le président met-
ieur en scène. Alors, qu'avez-vous
it ?.
- J'avais l'arme à la main, expli-
que l'accuse, Je plaisantais. « Ce
n'est pas gentil de me mentir. » Il a
fait, un mouvement du bras, Et le
coup est parti tout seul.
Docteur, faites un mouvement.
insiste le président.
- Mais lequel ? Je n'étais pas là,
'moi !
- Quel mouvement fit Causerct ?
Germaine Huot hésite, angoissée,
mais ne répond pas. Ce silence,
comme Henry Torrès s'en empare 1
Et le voici qui se cale contre 1 aqua-
rium des pièces à conviction et, prêt
à la lutte, il commence par poser de
petites questions qu'il envoie comme
des fléchettes.
Jean-Charles Legrand sent si bien
le danger qu'il Tépond trop vite —
oui un peu trop vite — à la place
de sa cliente. Un duel oratoire va
s'engager qui sera peut-être grave
pour l'accusée. Mais c'est le docteur
Paul qui arrange tout :
— tin somme, conclut-il, pour que
'Jean Causeret ait été touché comme
il Va été, il fallait que ses deux bras
* .fussent largement écartés. Ce qtti
expliquerait ses gestes de défense, de
protection. Sinon, ses deux bras
auraient été touchés par les balles,
ou tout au moins léchés. (Longue
sensation.)
OUf ! îLegrand et Charles Giron,
les défenseurs de Germaine Huot,
respirent. Mais l'alerte fut vive et
chaude. L'accusée regagne lente-
ment son banc ; l'interrogatoire est
terminé.
Mais à aucun moment, Germaine
Huot n'a exprime, les regrets rituels
de son acte. Sans doute, parce que
ni elle — elle a bien d'autres soucis
rt. on l'excuse — ni ses avocats —
ceci est plus grave — n'y ont pensé,..
- ,Des témoins encore
;.
Le jc-onfim.issaire Guillaume, qui fut
prévenu par le préfet 'de Police, dé-
pose ensuite, puis le docteur San-
nié, puis la concierge de l'immeu-
ble :
- J'ai compris qu'il y avait un
mort quand j'ai vu le docteur Paul,
dit-elle* (Sourires.)
Et voici encore l'expert armurier,
M. Flobert. Longue démonstration
sur le revolver du drame et ses trois
crans de sûreté.
— .FH' somîne,.-fa.it observer l'avo-
cat général Gaudal, ce revolver-là,
plus il a de crans de sûreté, mieux il
tire. (Rires.) *
M. Camille Picard, député, raconte
comment il téléphona à l'Intérieur
et au préfet de Police, et M. Marto
Housfan, ancien ministre, fait l'éloge
de Causeret. Puis, les débats sont
renvoyés à: demain où l'on entendra,
à la môme cadencé rapide, d'autres
personne qui n'apporteront pas da-
vanlage. de clarté sur ce drame dont
il. ne rest-e qu'un seul témoin : la
meurtrière.
Georges DELAINE.
Les Auditions
de la Maison de France
Programme du concert qui sera
donné à la Maison de France, le mer-
credi 28 mars, à 17 h. 30 précises,
sous le patronage de Cornœdia.
Mme Marthe Lebasque, de TOpe-
ra-Comique, soliste.de la Société des
;' Marthe Lebasque
de l'Opéra-Comique.
(Photo Eck.)
Concerts du Conservatoire et des
Concerts Pasdeloup, chantera : l'air
de Lia (L'Enfant prodigue) (Debus-
sv), Sneqorotschka (Rjmsky Korsa-
koff), 2 Liedcr (Brahms), Sérénade
(Strauss).
•Mme Marthe Lebasque possède une
délicieuse voix de soprano brillante
eL moelleuse." Sa diction est irrépro-
chable. Son style plein de séduction
s'impose par son nature!. -
Mme M a rie-Antoinette Pradier est
des artistes les pllUis remarquables de
notre époque. Elle a fondé la Société
Claude de France, c'est une des ve-
dettes lem*pl-us aimées de la T. S. F.
Elle a donné, à la Tour Eiffel plus
d* 80 récitals de piano ou séances
d musique, do chambre. Elle jouera :
Pièce (Haendel). Pastorale variée
(Mozâri). Danses 'Anloino Francis-
jque), -Eroration (Mobeniz), Asturias
(Albeluz). Danse du feu (M. de Falla).
LA VIE DU SPECTACLE
UN GRAND FANTOME
Voici onze ans
en ce même jour
« Comœdia » annonçait
la mort de « Sarah »
Seuls les poètes peuvent
dignement nous aider à évoquer
son divin souvenir
Onze ans déjà, et il nous semble
que c'était hier, ce lundi des Ra-
meaux où s'éteignait la voix de la
fée protectrice de notre jeunesse. Il
me souvient d'avoir écrit cette page
au soir môme de sa mort :
Est-il vrai qu'au Royaume des
Ombres, les âmes qui furent frater-
nelles dans le ciel mystique de la
pensée, se retrouvent, et ensemble
irradient? Touchante légende à la-
quelle j'aime à croire.
La mort, Sphinx énigmatique que
lIa vie qui disparaît aujourd'hui de-
vait bientôt interroger à ce sujet,
semble ne lui avoir répondu qu'en
secret, ne pouvant dire- qu'à « elle
seule » son autre révélation. Le
poète de la Gloire lu]: avait, dans une
involontaire prévision, fait poser une
aussi grave et audacieuse question.
I! l'a dit dans un cri admirable :
« Elle seule » parmi nous était éclai-
rée par la vie et déjà illuminée par
la mort. « Elle seule » pouvait sa-
voir. Elle disporaît avec son secret
comme le, Sphinx. Elle disparaît
comme « un soleil qui voit par d'eux
lumières l'âme de Proniéthée et le
copûs de l'Amour ».
Elle doit, de l'autre côté du rideau,
connaître comme tous nos morts.
tout ce que nous ne savons pas, et
se souvenir aussi de ce qui fut l'art
et la vie, sa vie à elle, faite de mille
vies.
Elle a dû entendre nos regrets. Elle
a. dû voir arriver vers elle un mer-
veilleux cortège des héros de la lé-
gende de l'histoire, dont elle fut pen-
dant soixante années la créatrice ou
l'interprète. h
Tous Les héros et toutes les âmes
do femmes, de vierges, de saintes,
de mères ou d'amantes, que son génie
lui fit paraître incarner réellement
'sous nos yeux éblouis.
Héros divers et opposés, aux pas-
sions violentes, ou dont'les troublan-
tes larmes et les envois divers firent
palpiter nos tanes en se servant du
prisme humain de cette personna-
lité unique et sans seconde qUI fut
celle de 'la grande tragédienne.
Tout le côté spirituel et profond
de son âme nous apparaît alors
comme une sorte de « sacerdoce de
la pensée ».
Il me semble qu'aux Champs ély-
sée.ns depuis l'Ange qui fut propice
à Tobie et à qui elle prêta sa grâce
adolescente, jusqu'au pâle duc de
Reichstadt, sans, oublier MaTie-An-
toinett©,. Ja plus douloureuse et ia
plus triste des reines, dont e,lle fti
une incomparable évocation tous vin-
rent lui faire un tendre accueil.
Et puis tous les poètes qui lui de-
vaient les plus belles interprétations
de leurs oeuvres, Racine et Corneille,
Shakespeare et Molière, Hugo et
Musset, Banville et Coppée et Ed-
mond Rostand qui lui a fait dire par
l'Aiglon : Madame,
Je dormaii, je dormait tant mon cercueil de cuivre,
Le cercueil s'entr'ouvrit là-bas oi jt dormais.
Dès qu'ici votre tonifie est feuilleté le lIvre
Aux piedt ie celle qui ressuscite et délire,
Oit un bouquet de violettes que la met.,
Puisque je veux souffrir en France UsornaU
Je ne vous en veux pas de m'avoir fait revivre.
Tous ceux qui, au Royaume des
Ombres, vivent certainement, mais
d'une autre vie dont nous ignorons
peut-être l'exacte modalité, mais
dont des âmes averties de l'au-delà
ont la consolante certitude, lui por-
tèrent les troublantes et poétiques
palmes. Enfin, celle qui fut la Sama-
ritaine et qui fit si souvent prier la
foute par le poème a dû Jui murmu-
rer au seuil du royaume :
Iton bien-oimé, je t'ai cherché depuit l'aurore
Sans te trouver — et je te trouve — et c'est le soir
irais quel bonheur, fi ne fait pas tout A fait noir
** Mes yeux encore
Pourront te Voir
Toit nom répand tontes IC8 hnUes principales
Ton souffle unit tous !« parfums essentiels
Les moindre. mots sont compotés de tous les mIels
Et tes veux pâles
De tous les ciels.
Et Jézus a dû lui répondre comme
à la Samarjta.inoe :
* Je suis toujours un peu dans tout
Le) mots d'amour
Comme l'amour de moi
KfeMi hanter toujours
Les eteurs qu'ont prépare de terrestres amours
Et la Chanton d'amour
Devient une prière. »
Pour touê ceux qui eilrent le rare
privilège de la connaître davantage,
ils savent quelle grandeur d'âme ani-
mait ce corps' diaphane et fragile.
La largesse de son esprit n'avait
d'égale que ila générosité de son coeur.
En relisant les poèmes que cette voix
d'or animait- naguère ue sa flamme-
intérieure, ils chercheront dans leurs
souvenirs les échos mélodieux comme
on chercha dans un coquillage un
écho de la voix de l'Océan, et ils en-
tendront Celle qui fut la gloire Te-
dire :
La mort de marbre noir et rose
Aimant soutenir mon flambeau
Les plus longs baisers gu» jt pote
Je les pote tur des tombeaux.-
Alors ma lumière étemelle ,
Flamboie aux ye= de l'avenir.
Il faut pour appuyer mon aile
La colonne du Souvenir.
Et pile de voir leur tvretie
Se soulever comme un r.JMrlh
Je 1498, aux vivants des promesses
Que je lté pula tenir qu'aux inorte.
Pourquoi, parmi tant de beaux
vers ,que disait Sarah, ceux-là re-
viennent-Ils toujours dans la mé-
moire?
Sacha BERNHARD.
Le Théâtre
Petit Courrier Théâtral.
A la Comédie-Française.
Les membres du Comité d'adminis-
tration se sont réunis hier après-
midi sous la .présidence de M. Emile
Fabre. Il ont chargé l'administrateur
général d'étudier pour l'année pro-
chaine une présentation nouvelle des
matinées classiques du jeudi.,
— L'Embuscade, de M. Henri Kis-
temaeckcrs, passera le 10 avril en
répétition générale.
— On répète activement Tante Ma-
rie. de Mme Valray. et L'Indiscret,
de M. Edmond Sée, qui doivent passer
avant Martine, de M. J.-J. Bernard.
- Demain mercredi, à 20 h. 30,
Parère. MM. Léon Bernard. Jacques
Guilhène, Pari val, Chamtoreuiil, ,
Rigoult, Lucien Dubosq, Lé Goff,
Claude Lehmann. Echourin. Jean
Valoourt. Mmes Suzanne Devoyod,
Andrée de Chauvetron, Nizan, Made-
leine Barjac, Tonia Navar, Irène
Briitant, Henriette Barreau, Marcelle
Gabarre, Mary Morgan, Marcelle
Brou.
— Jeudi, en matinée, à 14 heures
(abonnement suspendu, toutes places
à la disposition du public, tarif des
matinées classiques) : La Madone à
l'Etoile. MM. ,Albert-:L¡tmbwL fillS, Ro-
ger Monteaux, Jean Valcourt, Mme
Véra Korène. Poèmes dits par Mme
Suzanne Devoyod, Un évangile (Fran-
çois Coppée) avec accompagnement
musical. Marcelle Gabarre : « C'est
l'heure où le ramier. (Victor Hugo).
Polyeucte. MM. Albert-Lambert fils,
Georges Le Roy Jean Hervé, Cham-
breuil, Robert Vidalin, Jean Marti-
neili. Jean Valcourt, Mmes Delvair,
Marcelle Brou.
En soirée, à 20 h. 15 (abonnement
suspendu, toutes places à la disposi-
tion du public) : La Passion. MM.
Georges Le Roy, Alexandre, Denis
d'Inès, André Bacqué, Dorival, Cham-
bmulll. Maurice Donneaud, M. Le
Marchand, Le Goff, Pierre Dux, Jean
Martiaclli, Robert Vidalin, Claude
Lehmann. Echourin. Jean Valcourt,
Balpê'tré (première fois rôle de Caï-
phe), Mmes De-lvair, Gabrielle Ro-
binne, Tonia Navar, Jeanne Sully,
Henriette Barreau, Marcelle Brou,
Lherbay, Roussi.
Au Théâtre national de l'Odéon.
Troïlus et Cressida, de Shakes-
peare, venant de reprendra sa place
dans le répertoire du Second Théâtre
Français, sera — comme il y a 22
ans — donné aux abonnements clas-
siques, Mais, aux deux représenta-
tions du Jeudi eu matinée, le dialo-
g-ue sera expurgé de certaines liber-
tés de langage qui risqueraient d'être
déplacées devant le public spécial de
ces deux représentations.
Au Théâtre d'Art Athéna.
Mme Régine Le Quéré, directrice
du Théâtre d'Aal Athéna. donnera le
20 avril, au Théâtre de i'Ambigu,
trois actes d'Armand Elysée intitu-
lés : Quand un homme se croit fort.
Mise en scène de M. Pierre Morin, de
l'Odéon.
Pour les petits des chômeurs.
Au Théâtre Guignolia du parc
Montsouris, jeudi, à Î4 h. 30. Robert
Desarthis réservera des places pour
les petits enfanta dont les parents
sont prives momentanément de tra-
vail. Pour éviter des abus, la carte
de chômage deyra être présentée au
contrôle,
Au Studio des Auteurs
et Studio Féminin.
Le Studio des Auiteurs et le Studio
Féminin donneront mercredi 21 mars.
à 21 heures, au. Café de - Madrid,
6, boulevard Montmartre (salle du
1er étage), IlaIr 12' réunion hebdo-
madaire. Au programme: Récital dis-
cuté de Pygmalîon 11, pièce en trois
actes de C. Tanet-Vaglio, avec le
concours de Mie Rosemôande et de
MiM. Régis Houtin, Lucien RoJiljn,
Pierre Athon, Gabriel Nouchy.
"Causerie de M. Robert Dotl $ur la
suppr~'s.nm .du .me~tem' en" w~'ne
d'in.~p1ï'<~;3n. n~ee p.&~a~enM~Me.
Débat public.
- Au Perchoir.
C'est demain mercredi qu aura
lieu, au Perchoir, -la répétition gé-
nérale de Vive ta trêve ! revue de
MM. Robert Trémo e,t Victor Vallier.
Cette revue sera créée .par MM es
Alice Furt, Andrée Daiteira, Suzanne
BJtmehet, Hélène Deskol., Pierrette
Murîy, MM. Victor Varier, Târquin-i
d'Or, Paul Olléffduc, Olive, Jean Rau-
zena, Reité Dary.
Au Cirque Medrano.
Nos lecteur^ connaissent la char-
mante initiative prisé la saison pas-
sée par Mme et M. - Jérôme Medrano
en créant le « ü:uh des Amis de Me-
drano » qui donne aux jeunes habi-
tués du cirque montmartrois des le-
cons grâciensés de cullture physique
et d'équitation chaque jeudi et di-
manche matii'n dans la piste même.
Dimanche dernier, les jeunes direc-
teurs .ont joffert à leurs petits
« amis » la surprise d'un nouveau
et important matériel" de sports et
le spectacle de l'enthousiasme mani-
festé par les jeunes « chifomen »
était chose vraiment charmante. Les
membres du « Ctluib des Amis de Me-
drano » sont tout près d'être quatre
cents et l'entraînement de certains
d'entre eunc est maintenant avancé-
au point qu'un petit festJvaJ sportif
sera offert un dimanche matin aux
parents des « amis » de Medrano. j
La Musique
L ■
Le récital de piano
de Mme Lila Lalauni
Un jeu ferme, aisé, brillant ; un
touiclher agréable et varié; des atta-
ques franches; une architecture so-
nore harmonieusement équilibrée,
v&Ë& pfoife qu'il n'en faut pour sé-
duire le publie. Mille Lila Lalauni
n'y a point manqué; mais elile a eu
aussi le toudher par la sincérité et
la noblesse de ses interprétations.
Car cette jeune artiste grecque alflie
au dlair idéal de l'Heililiade la ferveur
eft la rôâce v-lentio,igee: c'est à Vienne
que Lila Lalauni acquit cette belle
technique, admirée l'autre soir dans
Toccata et Fugue, de Respighi, ou
dans la Sonate Appassionata d& Bee-
thoven. Elle sut plaire également
dams ces pages de Chopin qu'utile
joue avec un charme qui n'exclut ni
l'aœoo,t héroïque ni la sombre et
punissante mélancolie. — M. P.
La lutherie française triomphe
dans un concours international
Un concours de sonorité entre des
violoncelles modernes vient d'avoir
lieu à Bruxelles, sous les auspices
du Cercle Artistique et Littéraire de
Bruxelles. Ce concours comportait
june éliminatoire et une finale. Cha-
que violoncelle était joué deux fois
à chaque épreuve, par deux exécu-
tants, dans deux morceaux différents,
tout ceci dans l'obscurité, les vio-
loncelles étant désignés par des let-
tres ou des chiffres. En plus du jury,
composé d'éminentes personnalités de
la musique, le public était admis à
voter.
Le concours étant international,
diix-huit 'luthiers s'étaient présentés,
répartis ainsi : Allemagne, 2; Belgi-
que. 6; Espagne. 1; France, 7; Hol-
lande. 2. Les résultai du concours
furent les suivants : 1. Joseph Au-
bry (Le Havre); 2. Jules Merciolle
iPâr~ ëéaéd~ 19331; 3, fi, -Mv
Millant-Roussel -(Paris) ; 4. Charles
Quenoil (Paris) ; 5. Bourguignon
(Bruxelles); 0. Trautner (Anspacb,
Bavière)
Si l'on songe que chaque luthier
avait naturellement envoyé un vio-
Ion-celle déjà choisi et parfaitement
mis au point, la tâche du jury ne
dut pas être commode, et c'est parmi
une sélection d'excellents- instru-
ments qu'il eût à faire son choix.
Quatre luthiers français arrivent en
tète du concours, ce qui fait grand
honneur à recelé française et à Mi-
recourt où ils ont tous été formés.
La mort
du chef d'orchestre Klemperer
est démentie
C'est surola foi d'une fausse in-
formation que 3a mort de l'illustre
chef d'orchestre Otto Memperer a
été annoncée. Nous sommes en. me-
sure d'affirmer, — puisque lui-même
a, par télégramme, démenti la nou-
velle de sa mort — que l'excellent
musicien est en fort bonne santé et
qu'il continue de diriger, à Los An-
geles, les 84 concerts pour lesquels
il a été engagé, ainsi qu'un Cycle
Beethoven. En mai, il reviendra en
Europe pour conduire l'un des grands
concerts de l'Orchestre Philharmoni-
que de Vienne. Et, fort probablement,
Paris aura l'occasion de l'entendre
au cours de la prochaine saison de
printemps.
Les petits chanteurs
à la Croix de bois
se feront entendre
le Jeudi Saint
Les Petits Chanteurs à la Croix de
Bois, qui se faisaient entendre ré-
cemment à la Madeleine au cours de
l'émouvante cérémonie de Prise
d'Aube, dont toute la presse a parlé,
donneront le soir du Jeudi Saint (29
mars), à 20 h. 45, à Saint-Germain
l'Auxerrois, place du Louvre, un
office d'un caractère très différent et
d'une saveur particulièrement ilitur-
gique. Les soixante chanteurs en
aube ooouperont le vaste chœur de
d'antique église et donneront les
•admirables psaumes et répons de
l'officie des Ténèbres. Ce sont des so-
listes enfants qui chanteront les cé-
lèbres « Lamentations > de Jérémie.
Un critique bruxellois,
M. Paul Dechange,
vient de mourir
A Bruxelles vient de mourir, octo-
génaire, M. Paul Dechange, qui avait
consacré sa vie entière à la musique.
Depuis cinquante ans il assistait à
tous les concerts, à toutes les pre-
mières représentations du Théâtre
de la Monnaie. L'art musical était
l'unique préoccupation de son esprit;
de cela seul il aimait à s'entretenir.
Trente années durant il fut critique
musical de « Journal de Bruxelles a;
à la disparition de belui-ci, il avait
renoncé à commenter les œuvres et
à juger les artistes de son temps,
mais n'en restait pas moins le fidèle
habitué des salles de concerts.
Petit Courrier Musical
Au Théâtre national de l'Opéra.
Thaïs réunira, demain, la superbe
interprétation, qui comprend Mme
Solange Rénaux; M'M. John Brownlee
et Raoul Gilles dans les trois pre-
miers rllôes; Mlllle Lorcia dans le bal-
let., sous la direction de M. François
ByJMmâSEu i ", ,', ;
A l'Opéra-Comique.
Demain mercredi, à 20 h. 15: Mi-
gnon, avec Mille Jeninie Tourel, M.
Olaude'l, Mie Hermine Gali, MM.
Carillon Gauld, de Creus, Paul Ma-
quaire. Au 1er acte: Divertissement,
Danse bohème par Mile Solange
Schwarz et le corps de ballet. Au
pupitre : MenTi Jamin.
— Les Pêcheurs de perles affi-
chés à i'Opéra-Comique jeudi 29
mars, bénéficieront d'une distribu-
tion particulièrement brillante, avec
Mie Lillie Grandvwl. MM. Lugo, John
Brownlee, Liven.
Le spectacle commencera par Les
Noces de Jeannette, avec M. Rous-
seau et Mille Jane RoilancL
— Mime Hermine GatttlÍ chantera
Lakmé, salle Favart, samedi 31 mars
prochain.
- Il\Hle Bernadette DeJprat, dont
le succès, à I'Opéra-Comique, va sans
cesse grandissant, dans son .!'ntelr-
ploitation de La Tosca, ainsi que de
Louise, Manon, etc., chantera —
.pour la première fois — saille Fa-
vart" le rôle principal de Madame
Butterfly, en soirée du dimanche de
Pâques, 1" avrM.
L'œuvre de PutcIOi!n,r fait afficha
avec Printemps fleuri, suite de dan-
ses nouveillles, triomphe choriégraphi-
que de M. Constantin Tcherkas, in-
terprétées par Mille Solange Schwarz,
M. C. Tcherkas; Milles Golllin, Ste-
phann Juanina et le corps de ballet.
- En matinée du 1" avril: Car-
men.
CONCERTS COLONNE Châtelet
Vendredi-Saint 30, à 2* h.: Festiv. Wagner
av. Mlle G. Hœrner, M. FortL Mazuihanser,
O'UIV.; Lohencnn, prél. 1" act., air du Goeua;
Walkyrie, Chant d'amour, Cheveuchée ;
Tristan et Isolde, prél. et mort d'Isolde;
Maîtres chanteurs, ouv., PreWeta; Siegfried,
Chant de la Forge, Murmures de la forêt;
Pars1fal, enchantement du Vendredi-Saint ;
Parslfal, des dieux, Maro. funèbre, Se.
Crépuscule des dieux, Maæ. ~unèbre, Be.
finale.
Sam. 31, à 17 h.: Symph. ré min.; Ré-
demption, air de l'Archange (C. Prmek)*,
Mélodies (Duparc), Mme MattlueLU; Pièce
symph., lre aud. de MontrlohoM,, Poème
symph., piano, orch. (G. Heroé), Mlle Ida
Périn; Bourrée fantasque (Chabrler).
Chef : M. Paul Paray.
Aujourd'huf, à 15 heures, salle
Chopin, cours public d'interpréta-
tion, par Mme Croiza, sur Les Grands
Rôles du Répertoire. L'œuvre choi-
sie par Mme Croiza est Pénélope, de
Gabriel Fauré.
Vendredi prochain, de 19 h. 45
à 20' h. 15, sous les auspices du Co-
mité National de Propagande pour la
Musique, causerje radiodiffusée de
M. Paul Le Flem, sur la musique
sacrée. Poste d'émission : Ecole Su-
périeure des P.T.T., Paris.
o Les dhanteums de Saint-Gervais
commémoreront, le VendrediVSaint
30 mars, à 5 heures, l'anniversaire
du .bombardement de l'église de
Saint-Gervais et se feront entendre
à l'Office des Ténèbres, sous la di-
rection de M. Paul Le Flem. Au
grand orgue. M. Paul Brunold jouera
des pièces "du xvit* siècle.
-<::::>-. M. Mitropoulos dinigera le 28
rr.ars, à Monte-Carlo, un Festivad Per
ftùssy-Ràvel. * ,
Cécile Borghans
la grande cantatrice qui a organisé au
cours de la saison 1933-1934, à la
Salle Chopin, les « concerts Cécile
Bortfhans » qui ont révélé de jeunes
talents et qui ont obtenu le plus vif
succès.
(Photo Henry.)
Nouvelles théâtrales
THEATRES LYRIQUES
Mogador.
Ce soir: 715' représentation de L'Au-
berge du cheval blanc, qui continue tou-
jours triomphalement sa magnifique
carrière au Théâtre Mogador. Tous les
soirs, à 20 h. 30. Jeudi, dimanche et lun-
di 2 avril (Pâques), matinée à 14 h. 30.
Bouffes-Parisiens.
Jeaudi, dimanche et lundi de Palmes,
matinée de Le Bonheur, Mesdames, la
dléllJilcreuse comédie musicale de Francis
die Oroisoot, couplets de Aibert Wille-
metz, sur des airs de CluiSbiné. inter-
prétée par Michel Simon, Suzanne Dan-
tès, Jeanne Véniat, ArlJetty, Simone Si-
mon, Numès fils, Lepers et Koval.
Nouveautés.
La Revue de Rip ne sera pLus jouée
que deux semaines, après une ûarrière
die. pffluis de six mois, au cours die la-
queUe ele a battu tous les records de
recettes réaàioées aux NOUlVeaiUttés de-
puis que le théâtre existe. Jusqu'aux
derniers jours elle sera interprétée par
ses imxxmpambîes créateurs: Tramel,
Marguseairte Moréno, Mauricet, EdSJth
Mera, Oeorgé avec Davia et Daufflau He-
sroburu.
THEATRES DE DRAME
ET DE COMEDIE
Théâtre Sarah-Bernhardt.
Ce soir, dernière représentation de
Ces Dames aux chapeaux verts, Demain
mercredi, à 20 heures, première repré-
sentation à bureaux ouverts (reprise),
de Cyano de Bergerac, avec, pour la
première fois à Parte, M. Romuald-
Joufoé dans Cyrano et Mme Marguerite
Valmond dams Roxane.
Michodière.
Jeudi, diimandhe et lundi de Pâques,
matinée de Les Temps difficiles, la puis-
sante pièce de M. Edouard Bourdet
avec ses brillants créateurs: Margue-
rite Devait, Jeanne Provost, Hélène Per-
drière, Jacques Baiumex, Dalio et Vic-
tor Boucher.
Saint-Georges.
On vient de fêter la 100e de L'Homme,
la magnifique comédie de M. Denys
Amiel, qui comme tourtes les grandies
oeuvres dramatiques a suscité dès les
premiers jours les controverses les plus
passionnées. Tous les scirs le public ac-
clame ses merveilleux interprètes: Va-
lentine Teesier, Debucourt et Renée De-
villers.
ABONNEZ-VOUS
A « COMŒDIA »,
Carnet du Critique
DEMAIN
Au Théâtre Sarah-Bernardt,
à 20 heures, première repré-
sentation (reprise) de Curano de
Bergerac, pièce en 5 actes, en
vers ,d'Edmond Rostand.
— Au Perchoir, à 21 heures,
répétition gênéra+e de Vive la
Trève, revue, de MM. Robert
Treno et Victjor YaMier.
— Au Théâtre Alibert-I"
(Spectiacle Yves Renaud), à
20 h. 45, répétition générale de
Parce que je l'aime.
Dates retenues.
Jeudi 29 mars. — A la Comé-
die-Française : La Passion. —
Aux Ambassadeurs, en soirée :
La Bête noire.
Mercredi 4 avril. — Au Théâ-
tre Déjazet, en soirée : A qui la
mariée.
Vendredi 6 avril. — A l'Ate-
lier, en soirée: Les Coqs et Dom-
mage qu'elle soit une prostituée.
Mardi 10 avril. — A la Comédie
des Champs-Elysées, en soirée :
La Machine infernale.
Mercredi 11 avril. — Aux Nou-
veautés, en soirée : Les Sœurs
Hortensias.
Mardi 17 avril. — Au Théâtre
Saint-Georgea, en soirée, nouveau
spectacle.
REMISES DE DATES
lA répétition générale de l'ope-
rette Mj.tzy-IMHzou, au Théâtre des
Capucines, primitivement annoncée
pour ce soir, est remise à une date
ultérieure. -
ON A ENGAGE.
Au Théâtre des Capucines, M. Gas-
ton Rullier, l'auteur et le brillant
interprète de Tlrochès et Cie, pour
jouer dans Mitzi-Mitzou.
«
Au Théâtre Michel, Mlle Renée
VarvUle, pour jouer dans Oh! parle-
m'en, la nouvelle revue de Rip.
DISTRIBUTIONS
De Parce que je l'aime, pièce nou-
velle en quatre tableaux, d'André de
Ghatellus, dont la générale aura lieu
demain mercredi, au Théâtre Al-
bert-lu: Mmes Cassive, Yvonne Galli,
Josette France, MM. Paul Cambo,
Maurice Dàvcsnes, R. Hugues-Lam-
bert, Devienne, Pierre Louis, Miguel
Ilidûlys, M. Lesicur.
On comméhcera pur L'Enfant du
Garnie, fin acte eit vers de- Maxime
Gam. joué par Mme Jeanne Herviale
et M. Robert Hugues-Lambert.
HERITAGES ",'
C'est le jeune cofnêdien Jacques
Gauthier qui a repris, avec beaucoitp
de charme et un talent très person-
nel, le rôle de Grammont-Caderousse,
créé par Henri Rollan dani Passade
dete Prin|e$, HiùT^é^^ ^^ar^iade-
lcote. "- 1.7"-",,
Les Ballets russes
au Théâtre de Monte-Carlo
Comme un feu d'artifice s'achève
par fa pilus- 'somptueuse fusée, .qui
enchante tes yeux en mo-uirant, les
« ISFAJSOIÎS » de M-omte-Oario se ter-
minent par hl. plus brilDante d'entre
efl'les. qui est aistswenTeni celle des
Ba.Pets russes. Cet art comptee du
bailet, qui exige quatre co,l'l'abora-
ttione artistiques (un peintre, un dan-
seur, un musicien, un poète) est un
des plI TIfS fascinants qui soient. On
sait- qu'jil convient à mervei!'e aux
contrastes de ila indure s'iave, fréné-
tique et indoilente à la fois. C'est Pa-
ris qu.i, naguère, a fait la vogue des
célébrés ba'lilets do Diaghifew. On
pouvait tes croire morts avec lui.
C'est ie grand mérite de René Blum
de les a.voir reseiiscitéis. Ils isont bap-
tisés « BaiX'ets russes de Monte-
Cario », p'arce que c'est ici. qu'ils
sont nés. Il's ont fait, depuis lors, un
glorieux périplle, à Paris d'abord,
puis à Londres, puis, enfin, à New-
York. et ai - Ils nous revien-
nent aujourd'hui d'outre-fmer, non
lassas et non défraîchis, toanjo-urs ra-
dieux de J'a. même jeunesse. Bientôt
— du 7 avril au 3 mai — nous au-
rons la jOlie de les revoir. S.A.S. la
primeeisisè de Monaco 'leur accorde son
n'a ut patronage. Je SUIS bien sûr
qu'ils feront accourir, une fois de
plus, tous ceux qui sont épris, feur
la Côt-e, des pilus beaux spectacles
humains qu'il nous soit donné d'ap-
plaudir.
Le programme e-.;t l'à. sous mes
yeux. Il est pfleiin d'alléchantes pro-
messes. Nous revenrons d'abord les
BaWets célèbres, ceux qui nous rap-
pciileait une autre époque — encore
si près et déjà si. loin de nous ! —
l'Oiseau de Feu d'Igor Stravinsky
(qu'il ne faut point confondre avec
l'autre), chorégraphie de Michel Fo-
kine; detS Biches de Nijinska et Fran-
cte Pouleinc, coutumes de Marie Lau-
rencin; l'inoub'liablCr et merveilleux
Pctrotlchlïa; tes exquise^ Sylphides
de Ohapin, rêve blanc dans UII1 décor
de Corot; les danses guerrières du
Prince Igor dont la musique est de
Borodine, orichestimée par Rjmsky-
Ko'rsakoff; l'adorable Scuo,la di Ballo
de Boccherâni, adapifée par Léonide
Marine d'une comédie de Carlo Gol-
dOrli ; le Lac des Cygnes, enfin, de
Tae.hatkows'ky, chorégraphie de Ma-
rius Petipa. I| ? pour que - dans notre mé-
moire tout un monde einetnanté de
visions, de sonorités magiciennes.
L'inédit à Monte-Carlo a sa part,
danfs cette maison bien fournie. J'y
relève les noms que voici: le Baiser
de la Fée, bâfllôt allégorique en qua-
tre tableaux d'Igor Stravi'n&ky, cho-
régraphie-de Bron.i.î:!iawa Nijinska ;
Etude, musique de Bach, costumes
de Boris DHi:n'sky; 'le Mariage d'Au-
rore, musique de Tchaïkows'ky, cho-
régraphie de Marius Petipa; Varia-
tione, daa^seis ..réglées par Nijintska
sur des thèmes et variations de Bee-
thoven; Can*navql, musique de Schu-
manin, onohestrée par Riim'&ky-Kor-
saküff, décors et costumes de Bakst;
les Comédiens jaloux d'Alfred Ca-
sera., su-r deis -thèmes de Scar/atti.
costumes de Georges A-nnenkoff
Boléro de Maurice Raveil, chorégra-
phie de Bronislawa Nijinska.
Voiià, pourra coquette s'cène du
théâtre Garnier, d'^écétantes moirées
en penapeetive. On se rappelé le
mot de Rostand: « Un rideau est un
mur qui s'envoie. » Nous avons hâte
de Se voir s'envoler! — G. T.
ANNIVERSAIRE
Il y a 125 ans
naissait Gogol
« Les parisiens aiment trop
le scandale et sa sale politique »
disait l'auteur du « Revizor »
vers 1840 !
C'est 11e, 24 ou le 25 mars 1809 —
on ne le sait pas exactement. — que
naquit dans un vi'll'age d'Ukraine,
Gogo!, le délicieux et charmant Go-
gol. Cela fait 125 ans.
Les écrivains russes vont fêter di-
gnement cet anniversaire d'un des
leurs, qui vint deux fo'is à Paris, en
1835 et 1839.
Il demeura assez Longtemps à Pa-
ris la première fois. Il prit le temps
de voir et de juger les Parisiens.
Les lettres qu'il envoyait à ses
compatriotes sont d'une singulière
actualité. Gogol, qui adorait la Fran-
ce, mais nui possédait un esprit cri-
tique aigu, écriivil textuellement à
son ami Prokopovitch, en 1837 : « Ce
que je reproche à Paris, c'est qu'il
y a trop de politique. On dirait qu'à
chaque coin de rue il y a une biblio-
thèque politique. ce sont les kios-
ques de journaux. »
L'auteur du Rcvizor, que Jouvet
joua il y a quelques années, du Ma-
riage, fut même écœuré par la poli-
tique, à tel point que fuyant Pans,
il part pour Rome afin « d'y changer
ses idées ».
If repasser a cependant en 1839, re-
tour d'Italie. Dans ses valises, il y
a une ébauche de roman : Rome.
Dans cette œuvre qui ne fut jamais
terminée, le romancier des Ames
mortes écrit : « Paris, c'est la foire
du monde, c'est le carrefour des
échanges internationaux, c'est le rêve
de chaque homme de 20 ans! Paris,
c'est exactement la mesure de l'Eu-
rope. »
Et il raconte qu'il a vu à Paris
une « cho-se fantastique ». Cette
chose, ce sont Les boulevards si ani-
més et éclairés « au gaz ». ,-
Le gaz laissa notre romancier ahu-
ri, émerveillé, il en parle à plusieurs
reprises dans ses lettres, mais il con-
tinue à maudire la poLitique et tous
nos journaux politiques.
Il se sauve uTIle fois encore. Il file
à, Rome, dont il gardera un souvenir
ravi jusqu'à sa mort. Et il expliquait
à des amis qui s'étonnaient de ses
préférences pour Rome : « Que vou-
lez-vous, là-bas, je retrouve la véri-
table âme latine. A Paris, ils aiment
trop Le scandale 'et sa sale politique !,)
Que dirait Gogol s'il revenait?
Et que dirons-nous en pensant à
lui, sinon qu'il avait peut-être rai-
son?
H.-Frédéric POTTECHER.
LE KALÉIDOSCOPE r
nous fait voir
un général furieux,
un incident suisse.
(Suite de la première page)
M. Bonny est malade.
On s'étonnait de ne plus rencontrer'
M. Bonny dans le cabinet de M. IÆpey-
re. L'arrestation de « Jo-les-cheveux-
blancs > l'avait-elle contrarié à ce
point ? Un de nos confrères, fort indis-
crètement, avait raconté que Georges
Hainneaux avait été prévenu à temps
par un grand monsieur élégant, le cha-
peau rabattu sur les yeux, qu'on avait
vit descendre d'une somptueuse limou-
sine bleu foncé. Tout le monde avait
reconnu le personnage !
Et voici que les bruits les plus étran-
ges courent rue des Saussaies. ,
— Nous allons avoir un nouveaU
fou r nous confiait, hier, un commis-
safre. Vous savez que Bonny est très
malade. Il ne dort plus, ses yeux sont
hagards, sa surexitation est grande: j'ai
bien peur que tout cela ne finisse très
mal.
C'est M. Filassier, le médecin direc-
teur du « château » de SUTesnes, qui.
doit se réjouir de l'arrivée prochaine
d'un nouveau pensionnaire.
Des fuites, chez M. Ordonneau ?
Si nous en croyons un de nos con-
frères, M. Ordonneau, le juge à la. barbe
fleurie, se serait écrié récemment, au
retour d'une perquisition sans résultat:
— C'est inconcevable ! Chaque fois
qu'une opération se prépare, les inté-
ressés en sont avertis à l'avance. Il y
a des fuites même dans mon cabinet t.
De mieux en mieux ! Mais qui incrU
miner ? Je vous prie de croire que les
journalistes ne sont pas admis à con-
sulter les dossiers du magistrat. Le gref-
fier ? Nous ne nous permettrions pas
de porter atteinte à sa loyauté. Alors ?.
Il y -a des gardes qui veillent à la
porte, jour et nuit. Mais leur a-t-cm;
interdit de laisser pénétrer les inspec-
teurs de la Sûreté, en l'absence du juge
d'instruction ? Il en est peut-être un
— disons un, cela suffit — qui pour des
raisons qu'il ne nous a pas communi-
quées, a intérêt à renseigner de petits
camarades.
Le commissaire Charpentier a été en-
tendu, hier matin, par M. Ordonneau,
au sujet des deux valises saisies dans
la chambre de Staviski.
Les blessures de Staviski
Puisque nous venons de prononcer le
nom de l'escroc, saisissons l'occasion
de rapporter un petit incident qui s'est
produit à l'hôpital de Chamonix, après
l'ouverture du cercueil.
Un de nos confrère de La Suisse, jour-
nal des plus francophiles, 'a eu l'idée
de poser une petite question au procu-
reur. Il s'en enquis de certaines blessu-
res à la poitrine et à la jambe.
Le magistrat, fort courtois, a déféré
à la demande et l'a transmise au doc-
teur François Brijjaz. Mal lui en prit.
Ce dernier sortit huirsute de l'amphi-
théâtre et se précipita sur notre con-
frère, le qualifiant dans un langage
trop vert pour être rapporté ici. Des
soupçons avaient pesé sur le docteur
Briffaz. Ce n'est pas en injuriant les
gens qu'on se justifie. Plusieura confrè-
res. ont vu, scos" l'aiseMtf~Cr33:c, à la.
hauteur de la quatrième, c-u^pipquième
côte, un petit pansement ch taffetas,
dis trois centimètres environ aur deux,
qui se trouvait dissimulé par la posi-
tion du bras.
L'autopsie qui sera pratiquée jeudi
nous éclairera — nous en somme sûrs 1
— sur les blessures de Staviski. En at-
tendant, conseillons au docteur Briffaz
un peu plus de retenue.
Henry HUGAULT.
P. S. — On parle beaucoup d'un pa-
rent de M. Prince, brouillé avec la fa.
mille du magistrat et grand habitué du
« Frolic's ».
IX' Ancien hôtel part, de Mlle Mars
pur style Directoire, vérit. bijou, a. pue
caline, b. expos., b. état, conf., Jard., e,ntrie
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prononciation. Paul Gravollet, do
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1° Cours littéraire pratique.
(Perfectionnement de la culture littéraire.
— Préparation à la carrière des lettres-
et au journalisme.)
2° Enseignement de l'art de la parole.
(Préparation aux carrières oratoires et fitnl
fonctions syndicales.)
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12, rue Le Verrier.
Ces cours commenceront le 9 avril.
,QGIIŒDU. -, lIariÜ. 27 Mffl 1934
Autorités compétentes, assure l'ac-
icusée.
Sur quoi, M* Henry Torrès fait
fonctionner son haut-parleur :
— Le moindre agent de police
jurait suffi. (Sensation.)
La reconstitution du drame
Lorsque le docteur Paul, méde-
t'in légiste, vient déposer, Jean-Char-
ges Legrand a une idée de génie qui
aurait pu être désastreuse pour celle
qu'il défend. Il voudrait que l'on fit
,]a reconstitution du drame de l'ave-
nue du Parc-Monceau.
On conduit donc Mme Huot dans
3e prétoire. L'huissier lui a remis
un des revolvers pris dans les piè-
ces à conviction. Le docteur Paul,
face aux jurés, joue le rôle du man-
nequin-victime. Henry Torrès s'est.
levé et aussi Jean-Charles Legrand.
Et puis toute la salle pour mieux
Voir.
y oyons, Madame, dit le prési-
dent, montrez-nous comment c'est
arrive ?
— Jétais ici, explique-t-elle.
Et elle se place à un mètre du doc-
teur Paul, son revolver dans sa main
toujours gantée, qu'elle agite d'un
mouvement de balancier.
La scène est pénible, angoissante
et grotesque. Cela s annonce plu-
tôt mal.
- Voyons, un peu de décence 1
s'écrie Henry Torrès.
Ce qui jette un froid singulier.
— Vous étiez là, derrière Jean
Caltseret, reprend le président met-
ieur en scène. Alors, qu'avez-vous
it ?.
- J'avais l'arme à la main, expli-
que l'accuse, Je plaisantais. « Ce
n'est pas gentil de me mentir. » Il a
fait, un mouvement du bras, Et le
coup est parti tout seul.
Docteur, faites un mouvement.
insiste le président.
- Mais lequel ? Je n'étais pas là,
'moi !
- Quel mouvement fit Causerct ?
Germaine Huot hésite, angoissée,
mais ne répond pas. Ce silence,
comme Henry Torrès s'en empare 1
Et le voici qui se cale contre 1 aqua-
rium des pièces à conviction et, prêt
à la lutte, il commence par poser de
petites questions qu'il envoie comme
des fléchettes.
Jean-Charles Legrand sent si bien
le danger qu'il Tépond trop vite —
oui un peu trop vite — à la place
de sa cliente. Un duel oratoire va
s'engager qui sera peut-être grave
pour l'accusée. Mais c'est le docteur
Paul qui arrange tout :
— tin somme, conclut-il, pour que
'Jean Causeret ait été touché comme
il Va été, il fallait que ses deux bras
* .fussent largement écartés. Ce qtti
expliquerait ses gestes de défense, de
protection. Sinon, ses deux bras
auraient été touchés par les balles,
ou tout au moins léchés. (Longue
sensation.)
OUf ! îLegrand et Charles Giron,
les défenseurs de Germaine Huot,
respirent. Mais l'alerte fut vive et
chaude. L'accusée regagne lente-
ment son banc ; l'interrogatoire est
terminé.
Mais à aucun moment, Germaine
Huot n'a exprime, les regrets rituels
de son acte. Sans doute, parce que
ni elle — elle a bien d'autres soucis
rt. on l'excuse — ni ses avocats —
ceci est plus grave — n'y ont pensé,..
- ,Des témoins encore
;.
Le jc-onfim.issaire Guillaume, qui fut
prévenu par le préfet 'de Police, dé-
pose ensuite, puis le docteur San-
nié, puis la concierge de l'immeu-
ble :
- J'ai compris qu'il y avait un
mort quand j'ai vu le docteur Paul,
dit-elle* (Sourires.)
Et voici encore l'expert armurier,
M. Flobert. Longue démonstration
sur le revolver du drame et ses trois
crans de sûreté.
— .FH' somîne,.-fa.it observer l'avo-
cat général Gaudal, ce revolver-là,
plus il a de crans de sûreté, mieux il
tire. (Rires.) *
M. Camille Picard, député, raconte
comment il téléphona à l'Intérieur
et au préfet de Police, et M. Marto
Housfan, ancien ministre, fait l'éloge
de Causeret. Puis, les débats sont
renvoyés à: demain où l'on entendra,
à la môme cadencé rapide, d'autres
personne qui n'apporteront pas da-
vanlage. de clarté sur ce drame dont
il. ne rest-e qu'un seul témoin : la
meurtrière.
Georges DELAINE.
Les Auditions
de la Maison de France
Programme du concert qui sera
donné à la Maison de France, le mer-
credi 28 mars, à 17 h. 30 précises,
sous le patronage de Cornœdia.
Mme Marthe Lebasque, de TOpe-
ra-Comique, soliste.de la Société des
;' Marthe Lebasque
de l'Opéra-Comique.
(Photo Eck.)
Concerts du Conservatoire et des
Concerts Pasdeloup, chantera : l'air
de Lia (L'Enfant prodigue) (Debus-
sv), Sneqorotschka (Rjmsky Korsa-
koff), 2 Liedcr (Brahms), Sérénade
(Strauss).
•Mme Marthe Lebasque possède une
délicieuse voix de soprano brillante
eL moelleuse." Sa diction est irrépro-
chable. Son style plein de séduction
s'impose par son nature!. -
Mme M a rie-Antoinette Pradier est
des artistes les pllUis remarquables de
notre époque. Elle a fondé la Société
Claude de France, c'est une des ve-
dettes lem*pl-us aimées de la T. S. F.
Elle a donné, à la Tour Eiffel plus
d* 80 récitals de piano ou séances
d musique, do chambre. Elle jouera :
Pièce (Haendel). Pastorale variée
(Mozâri). Danses 'Anloino Francis-
jque), -Eroration (Mobeniz), Asturias
(Albeluz). Danse du feu (M. de Falla).
LA VIE DU SPECTACLE
UN GRAND FANTOME
Voici onze ans
en ce même jour
« Comœdia » annonçait
la mort de « Sarah »
Seuls les poètes peuvent
dignement nous aider à évoquer
son divin souvenir
Onze ans déjà, et il nous semble
que c'était hier, ce lundi des Ra-
meaux où s'éteignait la voix de la
fée protectrice de notre jeunesse. Il
me souvient d'avoir écrit cette page
au soir môme de sa mort :
Est-il vrai qu'au Royaume des
Ombres, les âmes qui furent frater-
nelles dans le ciel mystique de la
pensée, se retrouvent, et ensemble
irradient? Touchante légende à la-
quelle j'aime à croire.
La mort, Sphinx énigmatique que
lIa vie qui disparaît aujourd'hui de-
vait bientôt interroger à ce sujet,
semble ne lui avoir répondu qu'en
secret, ne pouvant dire- qu'à « elle
seule » son autre révélation. Le
poète de la Gloire lu]: avait, dans une
involontaire prévision, fait poser une
aussi grave et audacieuse question.
I! l'a dit dans un cri admirable :
« Elle seule » parmi nous était éclai-
rée par la vie et déjà illuminée par
la mort. « Elle seule » pouvait sa-
voir. Elle disporaît avec son secret
comme le, Sphinx. Elle disparaît
comme « un soleil qui voit par d'eux
lumières l'âme de Proniéthée et le
copûs de l'Amour ».
Elle doit, de l'autre côté du rideau,
connaître comme tous nos morts.
tout ce que nous ne savons pas, et
se souvenir aussi de ce qui fut l'art
et la vie, sa vie à elle, faite de mille
vies.
Elle a dû entendre nos regrets. Elle
a. dû voir arriver vers elle un mer-
veilleux cortège des héros de la lé-
gende de l'histoire, dont elle fut pen-
dant soixante années la créatrice ou
l'interprète. h
Tous Les héros et toutes les âmes
do femmes, de vierges, de saintes,
de mères ou d'amantes, que son génie
lui fit paraître incarner réellement
'sous nos yeux éblouis.
Héros divers et opposés, aux pas-
sions violentes, ou dont'les troublan-
tes larmes et les envois divers firent
palpiter nos tanes en se servant du
prisme humain de cette personna-
lité unique et sans seconde qUI fut
celle de 'la grande tragédienne.
Tout le côté spirituel et profond
de son âme nous apparaît alors
comme une sorte de « sacerdoce de
la pensée ».
Il me semble qu'aux Champs ély-
sée.ns depuis l'Ange qui fut propice
à Tobie et à qui elle prêta sa grâce
adolescente, jusqu'au pâle duc de
Reichstadt, sans, oublier MaTie-An-
toinett©,. Ja plus douloureuse et ia
plus triste des reines, dont e,lle fti
une incomparable évocation tous vin-
rent lui faire un tendre accueil.
Et puis tous les poètes qui lui de-
vaient les plus belles interprétations
de leurs oeuvres, Racine et Corneille,
Shakespeare et Molière, Hugo et
Musset, Banville et Coppée et Ed-
mond Rostand qui lui a fait dire par
l'Aiglon : Madame,
Je dormaii, je dormait tant mon cercueil de cuivre,
Le cercueil s'entr'ouvrit là-bas oi jt dormais.
Dès qu'ici votre tonifie est feuilleté le lIvre
Aux piedt ie celle qui ressuscite et délire,
Oit un bouquet de violettes que la met.,
Puisque je veux souffrir en France UsornaU
Je ne vous en veux pas de m'avoir fait revivre.
Tous ceux qui, au Royaume des
Ombres, vivent certainement, mais
d'une autre vie dont nous ignorons
peut-être l'exacte modalité, mais
dont des âmes averties de l'au-delà
ont la consolante certitude, lui por-
tèrent les troublantes et poétiques
palmes. Enfin, celle qui fut la Sama-
ritaine et qui fit si souvent prier la
foute par le poème a dû Jui murmu-
rer au seuil du royaume :
Iton bien-oimé, je t'ai cherché depuit l'aurore
Sans te trouver — et je te trouve — et c'est le soir
irais quel bonheur, fi ne fait pas tout A fait noir
** Mes yeux encore
Pourront te Voir
Toit nom répand tontes IC8 hnUes principales
Ton souffle unit tous !« parfums essentiels
Les moindre. mots sont compotés de tous les mIels
Et tes veux pâles
De tous les ciels.
Et Jézus a dû lui répondre comme
à la Samarjta.inoe :
* Je suis toujours un peu dans tout
Le) mots d'amour
Comme l'amour de moi
KfeMi hanter toujours
Les eteurs qu'ont prépare de terrestres amours
Et la Chanton d'amour
Devient une prière. »
Pour touê ceux qui eilrent le rare
privilège de la connaître davantage,
ils savent quelle grandeur d'âme ani-
mait ce corps' diaphane et fragile.
La largesse de son esprit n'avait
d'égale que ila générosité de son coeur.
En relisant les poèmes que cette voix
d'or animait- naguère ue sa flamme-
intérieure, ils chercheront dans leurs
souvenirs les échos mélodieux comme
on chercha dans un coquillage un
écho de la voix de l'Océan, et ils en-
tendront Celle qui fut la gloire Te-
dire :
La mort de marbre noir et rose
Aimant soutenir mon flambeau
Les plus longs baisers gu» jt pote
Je les pote tur des tombeaux.-
Alors ma lumière étemelle ,
Flamboie aux ye= de l'avenir.
Il faut pour appuyer mon aile
La colonne du Souvenir.
Et pile de voir leur tvretie
Se soulever comme un r.JMrlh
Je 1498, aux vivants des promesses
Que je lté pula tenir qu'aux inorte.
Pourquoi, parmi tant de beaux
vers ,que disait Sarah, ceux-là re-
viennent-Ils toujours dans la mé-
moire?
Sacha BERNHARD.
Le Théâtre
Petit Courrier Théâtral.
A la Comédie-Française.
Les membres du Comité d'adminis-
tration se sont réunis hier après-
midi sous la .présidence de M. Emile
Fabre. Il ont chargé l'administrateur
général d'étudier pour l'année pro-
chaine une présentation nouvelle des
matinées classiques du jeudi.,
— L'Embuscade, de M. Henri Kis-
temaeckcrs, passera le 10 avril en
répétition générale.
— On répète activement Tante Ma-
rie. de Mme Valray. et L'Indiscret,
de M. Edmond Sée, qui doivent passer
avant Martine, de M. J.-J. Bernard.
- Demain mercredi, à 20 h. 30,
Parère. MM. Léon Bernard. Jacques
Guilhène, Pari val, Chamtoreuiil, ,
Rigoult, Lucien Dubosq, Lé Goff,
Claude Lehmann. Echourin. Jean
Valoourt. Mmes Suzanne Devoyod,
Andrée de Chauvetron, Nizan, Made-
leine Barjac, Tonia Navar, Irène
Briitant, Henriette Barreau, Marcelle
Gabarre, Mary Morgan, Marcelle
Brou.
— Jeudi, en matinée, à 14 heures
(abonnement suspendu, toutes places
à la disposition du public, tarif des
matinées classiques) : La Madone à
l'Etoile. MM. ,Albert-:L¡tmbwL fillS, Ro-
ger Monteaux, Jean Valcourt, Mme
Véra Korène. Poèmes dits par Mme
Suzanne Devoyod, Un évangile (Fran-
çois Coppée) avec accompagnement
musical. Marcelle Gabarre : « C'est
l'heure où le ramier. (Victor Hugo).
Polyeucte. MM. Albert-Lambert fils,
Georges Le Roy Jean Hervé, Cham-
breuil, Robert Vidalin, Jean Marti-
neili. Jean Valcourt, Mmes Delvair,
Marcelle Brou.
En soirée, à 20 h. 15 (abonnement
suspendu, toutes places à la disposi-
tion du public) : La Passion. MM.
Georges Le Roy, Alexandre, Denis
d'Inès, André Bacqué, Dorival, Cham-
bmulll. Maurice Donneaud, M. Le
Marchand, Le Goff, Pierre Dux, Jean
Martiaclli, Robert Vidalin, Claude
Lehmann. Echourin. Jean Valcourt,
Balpê'tré (première fois rôle de Caï-
phe), Mmes De-lvair, Gabrielle Ro-
binne, Tonia Navar, Jeanne Sully,
Henriette Barreau, Marcelle Brou,
Lherbay, Roussi.
Au Théâtre national de l'Odéon.
Troïlus et Cressida, de Shakes-
peare, venant de reprendra sa place
dans le répertoire du Second Théâtre
Français, sera — comme il y a 22
ans — donné aux abonnements clas-
siques, Mais, aux deux représenta-
tions du Jeudi eu matinée, le dialo-
g-ue sera expurgé de certaines liber-
tés de langage qui risqueraient d'être
déplacées devant le public spécial de
ces deux représentations.
Au Théâtre d'Art Athéna.
Mme Régine Le Quéré, directrice
du Théâtre d'Aal Athéna. donnera le
20 avril, au Théâtre de i'Ambigu,
trois actes d'Armand Elysée intitu-
lés : Quand un homme se croit fort.
Mise en scène de M. Pierre Morin, de
l'Odéon.
Pour les petits des chômeurs.
Au Théâtre Guignolia du parc
Montsouris, jeudi, à Î4 h. 30. Robert
Desarthis réservera des places pour
les petits enfanta dont les parents
sont prives momentanément de tra-
vail. Pour éviter des abus, la carte
de chômage deyra être présentée au
contrôle,
Au Studio des Auteurs
et Studio Féminin.
Le Studio des Auiteurs et le Studio
Féminin donneront mercredi 21 mars.
à 21 heures, au. Café de - Madrid,
6, boulevard Montmartre (salle du
1er étage), IlaIr 12' réunion hebdo-
madaire. Au programme: Récital dis-
cuté de Pygmalîon 11, pièce en trois
actes de C. Tanet-Vaglio, avec le
concours de Mie Rosemôande et de
MiM. Régis Houtin, Lucien RoJiljn,
Pierre Athon, Gabriel Nouchy.
"Causerie de M. Robert Dotl $ur la
suppr~'s.nm .du .me~tem' en" w~'ne
d'in.~p1ï'<~;3n. n~ee p.&~a~enM~Me.
Débat public.
- Au Perchoir.
C'est demain mercredi qu aura
lieu, au Perchoir, -la répétition gé-
nérale de Vive ta trêve ! revue de
MM. Robert Trémo e,t Victor Vallier.
Cette revue sera créée .par MM es
Alice Furt, Andrée Daiteira, Suzanne
BJtmehet, Hélène Deskol., Pierrette
Murîy, MM. Victor Varier, Târquin-i
d'Or, Paul Olléffduc, Olive, Jean Rau-
zena, Reité Dary.
Au Cirque Medrano.
Nos lecteur^ connaissent la char-
mante initiative prisé la saison pas-
sée par Mme et M. - Jérôme Medrano
en créant le « ü:uh des Amis de Me-
drano » qui donne aux jeunes habi-
tués du cirque montmartrois des le-
cons grâciensés de cullture physique
et d'équitation chaque jeudi et di-
manche matii'n dans la piste même.
Dimanche dernier, les jeunes direc-
teurs .ont joffert à leurs petits
« amis » la surprise d'un nouveau
et important matériel" de sports et
le spectacle de l'enthousiasme mani-
festé par les jeunes « chifomen »
était chose vraiment charmante. Les
membres du « Ctluib des Amis de Me-
drano » sont tout près d'être quatre
cents et l'entraînement de certains
d'entre eunc est maintenant avancé-
au point qu'un petit festJvaJ sportif
sera offert un dimanche matin aux
parents des « amis » de Medrano. j
La Musique
L ■
Le récital de piano
de Mme Lila Lalauni
Un jeu ferme, aisé, brillant ; un
touiclher agréable et varié; des atta-
ques franches; une architecture so-
nore harmonieusement équilibrée,
v&Ë& pfoife qu'il n'en faut pour sé-
duire le publie. Mille Lila Lalauni
n'y a point manqué; mais elile a eu
aussi le toudher par la sincérité et
la noblesse de ses interprétations.
Car cette jeune artiste grecque alflie
au dlair idéal de l'Heililiade la ferveur
eft la rôâce v-lentio,igee: c'est à Vienne
que Lila Lalauni acquit cette belle
technique, admirée l'autre soir dans
Toccata et Fugue, de Respighi, ou
dans la Sonate Appassionata d& Bee-
thoven. Elle sut plaire également
dams ces pages de Chopin qu'utile
joue avec un charme qui n'exclut ni
l'aœoo,t héroïque ni la sombre et
punissante mélancolie. — M. P.
La lutherie française triomphe
dans un concours international
Un concours de sonorité entre des
violoncelles modernes vient d'avoir
lieu à Bruxelles, sous les auspices
du Cercle Artistique et Littéraire de
Bruxelles. Ce concours comportait
june éliminatoire et une finale. Cha-
que violoncelle était joué deux fois
à chaque épreuve, par deux exécu-
tants, dans deux morceaux différents,
tout ceci dans l'obscurité, les vio-
loncelles étant désignés par des let-
tres ou des chiffres. En plus du jury,
composé d'éminentes personnalités de
la musique, le public était admis à
voter.
Le concours étant international,
diix-huit 'luthiers s'étaient présentés,
répartis ainsi : Allemagne, 2; Belgi-
que. 6; Espagne. 1; France, 7; Hol-
lande. 2. Les résultai du concours
furent les suivants : 1. Joseph Au-
bry (Le Havre); 2. Jules Merciolle
iPâr~ ëéaéd~ 19331; 3, fi, -Mv
Millant-Roussel -(Paris) ; 4. Charles
Quenoil (Paris) ; 5. Bourguignon
(Bruxelles); 0. Trautner (Anspacb,
Bavière)
Si l'on songe que chaque luthier
avait naturellement envoyé un vio-
Ion-celle déjà choisi et parfaitement
mis au point, la tâche du jury ne
dut pas être commode, et c'est parmi
une sélection d'excellents- instru-
ments qu'il eût à faire son choix.
Quatre luthiers français arrivent en
tète du concours, ce qui fait grand
honneur à recelé française et à Mi-
recourt où ils ont tous été formés.
La mort
du chef d'orchestre Klemperer
est démentie
C'est surola foi d'une fausse in-
formation que 3a mort de l'illustre
chef d'orchestre Otto Memperer a
été annoncée. Nous sommes en. me-
sure d'affirmer, — puisque lui-même
a, par télégramme, démenti la nou-
velle de sa mort — que l'excellent
musicien est en fort bonne santé et
qu'il continue de diriger, à Los An-
geles, les 84 concerts pour lesquels
il a été engagé, ainsi qu'un Cycle
Beethoven. En mai, il reviendra en
Europe pour conduire l'un des grands
concerts de l'Orchestre Philharmoni-
que de Vienne. Et, fort probablement,
Paris aura l'occasion de l'entendre
au cours de la prochaine saison de
printemps.
Les petits chanteurs
à la Croix de bois
se feront entendre
le Jeudi Saint
Les Petits Chanteurs à la Croix de
Bois, qui se faisaient entendre ré-
cemment à la Madeleine au cours de
l'émouvante cérémonie de Prise
d'Aube, dont toute la presse a parlé,
donneront le soir du Jeudi Saint (29
mars), à 20 h. 45, à Saint-Germain
l'Auxerrois, place du Louvre, un
office d'un caractère très différent et
d'une saveur particulièrement ilitur-
gique. Les soixante chanteurs en
aube ooouperont le vaste chœur de
d'antique église et donneront les
•admirables psaumes et répons de
l'officie des Ténèbres. Ce sont des so-
listes enfants qui chanteront les cé-
lèbres « Lamentations > de Jérémie.
Un critique bruxellois,
M. Paul Dechange,
vient de mourir
A Bruxelles vient de mourir, octo-
génaire, M. Paul Dechange, qui avait
consacré sa vie entière à la musique.
Depuis cinquante ans il assistait à
tous les concerts, à toutes les pre-
mières représentations du Théâtre
de la Monnaie. L'art musical était
l'unique préoccupation de son esprit;
de cela seul il aimait à s'entretenir.
Trente années durant il fut critique
musical de « Journal de Bruxelles a;
à la disparition de belui-ci, il avait
renoncé à commenter les œuvres et
à juger les artistes de son temps,
mais n'en restait pas moins le fidèle
habitué des salles de concerts.
Petit Courrier Musical
Au Théâtre national de l'Opéra.
Thaïs réunira, demain, la superbe
interprétation, qui comprend Mme
Solange Rénaux; M'M. John Brownlee
et Raoul Gilles dans les trois pre-
miers rllôes; Mlllle Lorcia dans le bal-
let., sous la direction de M. François
ByJMmâSEu i ", ,', ;
A l'Opéra-Comique.
Demain mercredi, à 20 h. 15: Mi-
gnon, avec Mille Jeninie Tourel, M.
Olaude'l, Mie Hermine Gali, MM.
Carillon Gauld, de Creus, Paul Ma-
quaire. Au 1er acte: Divertissement,
Danse bohème par Mile Solange
Schwarz et le corps de ballet. Au
pupitre : MenTi Jamin.
— Les Pêcheurs de perles affi-
chés à i'Opéra-Comique jeudi 29
mars, bénéficieront d'une distribu-
tion particulièrement brillante, avec
Mie Lillie Grandvwl. MM. Lugo, John
Brownlee, Liven.
Le spectacle commencera par Les
Noces de Jeannette, avec M. Rous-
seau et Mille Jane RoilancL
— Mime Hermine GatttlÍ chantera
Lakmé, salle Favart, samedi 31 mars
prochain.
- Il\Hle Bernadette DeJprat, dont
le succès, à I'Opéra-Comique, va sans
cesse grandissant, dans son .!'ntelr-
ploitation de La Tosca, ainsi que de
Louise, Manon, etc., chantera —
.pour la première fois — saille Fa-
vart" le rôle principal de Madame
Butterfly, en soirée du dimanche de
Pâques, 1" avrM.
L'œuvre de PutcIOi!n,r fait afficha
avec Printemps fleuri, suite de dan-
ses nouveillles, triomphe choriégraphi-
que de M. Constantin Tcherkas, in-
terprétées par Mille Solange Schwarz,
M. C. Tcherkas; Milles Golllin, Ste-
phann Juanina et le corps de ballet.
- En matinée du 1" avril: Car-
men.
CONCERTS COLONNE Châtelet
Vendredi-Saint 30, à 2* h.: Festiv. Wagner
av. Mlle G. Hœrner, M. FortL Mazuihanser,
O'UIV.; Lohencnn, prél. 1" act., air du Goeua;
Walkyrie, Chant d'amour, Cheveuchée ;
Tristan et Isolde, prél. et mort d'Isolde;
Maîtres chanteurs, ouv., PreWeta; Siegfried,
Chant de la Forge, Murmures de la forêt;
Pars1fal, enchantement du Vendredi-Saint ;
Parslfal, des dieux, Maro. funèbre, Se.
Crépuscule des dieux, Maæ. ~unèbre, Be.
finale.
Sam. 31, à 17 h.: Symph. ré min.; Ré-
demption, air de l'Archange (C. Prmek)*,
Mélodies (Duparc), Mme MattlueLU; Pièce
symph., lre aud. de MontrlohoM,, Poème
symph., piano, orch. (G. Heroé), Mlle Ida
Périn; Bourrée fantasque (Chabrler).
Chef : M. Paul Paray.
Aujourd'huf, à 15 heures, salle
Chopin, cours public d'interpréta-
tion, par Mme Croiza, sur Les Grands
Rôles du Répertoire. L'œuvre choi-
sie par Mme Croiza est Pénélope, de
Gabriel Fauré.
Vendredi prochain, de 19 h. 45
à 20' h. 15, sous les auspices du Co-
mité National de Propagande pour la
Musique, causerje radiodiffusée de
M. Paul Le Flem, sur la musique
sacrée. Poste d'émission : Ecole Su-
périeure des P.T.T., Paris.
o Les dhanteums de Saint-Gervais
commémoreront, le VendrediVSaint
30 mars, à 5 heures, l'anniversaire
du .bombardement de l'église de
Saint-Gervais et se feront entendre
à l'Office des Ténèbres, sous la di-
rection de M. Paul Le Flem. Au
grand orgue. M. Paul Brunold jouera
des pièces "du xvit* siècle.
-<::::>-. M. Mitropoulos dinigera le 28
rr.ars, à Monte-Carlo, un Festivad Per
ftùssy-Ràvel. * ,
Cécile Borghans
la grande cantatrice qui a organisé au
cours de la saison 1933-1934, à la
Salle Chopin, les « concerts Cécile
Bortfhans » qui ont révélé de jeunes
talents et qui ont obtenu le plus vif
succès.
(Photo Henry.)
Nouvelles théâtrales
THEATRES LYRIQUES
Mogador.
Ce soir: 715' représentation de L'Au-
berge du cheval blanc, qui continue tou-
jours triomphalement sa magnifique
carrière au Théâtre Mogador. Tous les
soirs, à 20 h. 30. Jeudi, dimanche et lun-
di 2 avril (Pâques), matinée à 14 h. 30.
Bouffes-Parisiens.
Jeaudi, dimanche et lundi de Palmes,
matinée de Le Bonheur, Mesdames, la
dléllJilcreuse comédie musicale de Francis
die Oroisoot, couplets de Aibert Wille-
metz, sur des airs de CluiSbiné. inter-
prétée par Michel Simon, Suzanne Dan-
tès, Jeanne Véniat, ArlJetty, Simone Si-
mon, Numès fils, Lepers et Koval.
Nouveautés.
La Revue de Rip ne sera pLus jouée
que deux semaines, après une ûarrière
die. pffluis de six mois, au cours die la-
queUe ele a battu tous les records de
recettes réaàioées aux NOUlVeaiUttés de-
puis que le théâtre existe. Jusqu'aux
derniers jours elle sera interprétée par
ses imxxmpambîes créateurs: Tramel,
Marguseairte Moréno, Mauricet, EdSJth
Mera, Oeorgé avec Davia et Daufflau He-
sroburu.
THEATRES DE DRAME
ET DE COMEDIE
Théâtre Sarah-Bernhardt.
Ce soir, dernière représentation de
Ces Dames aux chapeaux verts, Demain
mercredi, à 20 heures, première repré-
sentation à bureaux ouverts (reprise),
de Cyano de Bergerac, avec, pour la
première fois à Parte, M. Romuald-
Joufoé dans Cyrano et Mme Marguerite
Valmond dams Roxane.
Michodière.
Jeudi, diimandhe et lundi de Pâques,
matinée de Les Temps difficiles, la puis-
sante pièce de M. Edouard Bourdet
avec ses brillants créateurs: Margue-
rite Devait, Jeanne Provost, Hélène Per-
drière, Jacques Baiumex, Dalio et Vic-
tor Boucher.
Saint-Georges.
On vient de fêter la 100e de L'Homme,
la magnifique comédie de M. Denys
Amiel, qui comme tourtes les grandies
oeuvres dramatiques a suscité dès les
premiers jours les controverses les plus
passionnées. Tous les scirs le public ac-
clame ses merveilleux interprètes: Va-
lentine Teesier, Debucourt et Renée De-
villers.
ABONNEZ-VOUS
A « COMŒDIA »,
Carnet du Critique
DEMAIN
Au Théâtre Sarah-Bernardt,
à 20 heures, première repré-
sentation (reprise) de Curano de
Bergerac, pièce en 5 actes, en
vers ,d'Edmond Rostand.
— Au Perchoir, à 21 heures,
répétition gênéra+e de Vive la
Trève, revue, de MM. Robert
Treno et Victjor YaMier.
— Au Théâtre Alibert-I"
(Spectiacle Yves Renaud), à
20 h. 45, répétition générale de
Parce que je l'aime.
Dates retenues.
Jeudi 29 mars. — A la Comé-
die-Française : La Passion. —
Aux Ambassadeurs, en soirée :
La Bête noire.
Mercredi 4 avril. — Au Théâ-
tre Déjazet, en soirée : A qui la
mariée.
Vendredi 6 avril. — A l'Ate-
lier, en soirée: Les Coqs et Dom-
mage qu'elle soit une prostituée.
Mardi 10 avril. — A la Comédie
des Champs-Elysées, en soirée :
La Machine infernale.
Mercredi 11 avril. — Aux Nou-
veautés, en soirée : Les Sœurs
Hortensias.
Mardi 17 avril. — Au Théâtre
Saint-Georgea, en soirée, nouveau
spectacle.
REMISES DE DATES
lA répétition générale de l'ope-
rette Mj.tzy-IMHzou, au Théâtre des
Capucines, primitivement annoncée
pour ce soir, est remise à une date
ultérieure. -
ON A ENGAGE.
Au Théâtre des Capucines, M. Gas-
ton Rullier, l'auteur et le brillant
interprète de Tlrochès et Cie, pour
jouer dans Mitzi-Mitzou.
«
Au Théâtre Michel, Mlle Renée
VarvUle, pour jouer dans Oh! parle-
m'en, la nouvelle revue de Rip.
DISTRIBUTIONS
De Parce que je l'aime, pièce nou-
velle en quatre tableaux, d'André de
Ghatellus, dont la générale aura lieu
demain mercredi, au Théâtre Al-
bert-lu: Mmes Cassive, Yvonne Galli,
Josette France, MM. Paul Cambo,
Maurice Dàvcsnes, R. Hugues-Lam-
bert, Devienne, Pierre Louis, Miguel
Ilidûlys, M. Lesicur.
On comméhcera pur L'Enfant du
Garnie, fin acte eit vers de- Maxime
Gam. joué par Mme Jeanne Herviale
et M. Robert Hugues-Lambert.
HERITAGES ",'
C'est le jeune cofnêdien Jacques
Gauthier qui a repris, avec beaucoitp
de charme et un talent très person-
nel, le rôle de Grammont-Caderousse,
créé par Henri Rollan dani Passade
dete Prin|e$, HiùT^é^^ ^^ar^iade-
lcote. "- 1.7"-",,
Les Ballets russes
au Théâtre de Monte-Carlo
Comme un feu d'artifice s'achève
par fa pilus- 'somptueuse fusée, .qui
enchante tes yeux en mo-uirant, les
« ISFAJSOIÎS » de M-omte-Oario se ter-
minent par hl. plus brilDante d'entre
efl'les. qui est aistswenTeni celle des
Ba.Pets russes. Cet art comptee du
bailet, qui exige quatre co,l'l'abora-
ttione artistiques (un peintre, un dan-
seur, un musicien, un poète) est un
des plI TIfS fascinants qui soient. On
sait- qu'jil convient à mervei!'e aux
contrastes de ila indure s'iave, fréné-
tique et indoilente à la fois. C'est Pa-
ris qu.i, naguère, a fait la vogue des
célébrés ba'lilets do Diaghifew. On
pouvait tes croire morts avec lui.
C'est ie grand mérite de René Blum
de les a.voir reseiiscitéis. Ils isont bap-
tisés « BaiX'ets russes de Monte-
Cario », p'arce que c'est ici. qu'ils
sont nés. Il's ont fait, depuis lors, un
glorieux périplle, à Paris d'abord,
puis à Londres, puis, enfin, à New-
York. et ai - Ils nous revien-
nent aujourd'hui d'outre-fmer, non
lassas et non défraîchis, toanjo-urs ra-
dieux de J'a. même jeunesse. Bientôt
— du 7 avril au 3 mai — nous au-
rons la jOlie de les revoir. S.A.S. la
primeeisisè de Monaco 'leur accorde son
n'a ut patronage. Je SUIS bien sûr
qu'ils feront accourir, une fois de
plus, tous ceux qui sont épris, feur
la Côt-e, des pilus beaux spectacles
humains qu'il nous soit donné d'ap-
plaudir.
Le programme e-.;t l'à. sous mes
yeux. Il est pfleiin d'alléchantes pro-
messes. Nous revenrons d'abord les
BaWets célèbres, ceux qui nous rap-
pciileait une autre époque — encore
si près et déjà si. loin de nous ! —
l'Oiseau de Feu d'Igor Stravinsky
(qu'il ne faut point confondre avec
l'autre), chorégraphie de Michel Fo-
kine; detS Biches de Nijinska et Fran-
cte Pouleinc, coutumes de Marie Lau-
rencin; l'inoub'liablCr et merveilleux
Pctrotlchlïa; tes exquise^ Sylphides
de Ohapin, rêve blanc dans UII1 décor
de Corot; les danses guerrières du
Prince Igor dont la musique est de
Borodine, orichestimée par Rjmsky-
Ko'rsakoff; l'adorable Scuo,la di Ballo
de Boccherâni, adapifée par Léonide
Marine d'une comédie de Carlo Gol-
dOrli ; le Lac des Cygnes, enfin, de
Tae.hatkows'ky, chorégraphie de Ma-
rius Petipa. I| ?
moire tout un monde einetnanté de
visions, de sonorités magiciennes.
L'inédit à Monte-Carlo a sa part,
danfs cette maison bien fournie. J'y
relève les noms que voici: le Baiser
de la Fée, bâfllôt allégorique en qua-
tre tableaux d'Igor Stravi'n&ky, cho-
régraphie-de Bron.i.î:!iawa Nijinska ;
Etude, musique de Bach, costumes
de Boris DHi:n'sky; 'le Mariage d'Au-
rore, musique de Tchaïkows'ky, cho-
régraphie de Marius Petipa; Varia-
tione, daa^seis ..réglées par Nijintska
sur des thèmes et variations de Bee-
thoven; Can*navql, musique de Schu-
manin, onohestrée par Riim'&ky-Kor-
saküff, décors et costumes de Bakst;
les Comédiens jaloux d'Alfred Ca-
sera., su-r deis -thèmes de Scar/atti.
costumes de Georges A-nnenkoff
Boléro de Maurice Raveil, chorégra-
phie de Bronislawa Nijinska.
Voiià, pourra coquette s'cène du
théâtre Garnier, d'^écétantes moirées
en penapeetive. On se rappelé le
mot de Rostand: « Un rideau est un
mur qui s'envoie. » Nous avons hâte
de Se voir s'envoler! — G. T.
ANNIVERSAIRE
Il y a 125 ans
naissait Gogol
« Les parisiens aiment trop
le scandale et sa sale politique »
disait l'auteur du « Revizor »
vers 1840 !
C'est 11e, 24 ou le 25 mars 1809 —
on ne le sait pas exactement. — que
naquit dans un vi'll'age d'Ukraine,
Gogo!, le délicieux et charmant Go-
gol. Cela fait 125 ans.
Les écrivains russes vont fêter di-
gnement cet anniversaire d'un des
leurs, qui vint deux fo'is à Paris, en
1835 et 1839.
Il demeura assez Longtemps à Pa-
ris la première fois. Il prit le temps
de voir et de juger les Parisiens.
Les lettres qu'il envoyait à ses
compatriotes sont d'une singulière
actualité. Gogol, qui adorait la Fran-
ce, mais nui possédait un esprit cri-
tique aigu, écriivil textuellement à
son ami Prokopovitch, en 1837 : « Ce
que je reproche à Paris, c'est qu'il
y a trop de politique. On dirait qu'à
chaque coin de rue il y a une biblio-
thèque politique. ce sont les kios-
ques de journaux. »
L'auteur du Rcvizor, que Jouvet
joua il y a quelques années, du Ma-
riage, fut même écœuré par la poli-
tique, à tel point que fuyant Pans,
il part pour Rome afin « d'y changer
ses idées ».
If repasser a cependant en 1839, re-
tour d'Italie. Dans ses valises, il y
a une ébauche de roman : Rome.
Dans cette œuvre qui ne fut jamais
terminée, le romancier des Ames
mortes écrit : « Paris, c'est la foire
du monde, c'est le carrefour des
échanges internationaux, c'est le rêve
de chaque homme de 20 ans! Paris,
c'est exactement la mesure de l'Eu-
rope. »
Et il raconte qu'il a vu à Paris
une « cho-se fantastique ». Cette
chose, ce sont Les boulevards si ani-
més et éclairés « au gaz ». ,-
Le gaz laissa notre romancier ahu-
ri, émerveillé, il en parle à plusieurs
reprises dans ses lettres, mais il con-
tinue à maudire la poLitique et tous
nos journaux politiques.
Il se sauve uTIle fois encore. Il file
à, Rome, dont il gardera un souvenir
ravi jusqu'à sa mort. Et il expliquait
à des amis qui s'étonnaient de ses
préférences pour Rome : « Que vou-
lez-vous, là-bas, je retrouve la véri-
table âme latine. A Paris, ils aiment
trop Le scandale 'et sa sale politique !,)
Que dirait Gogol s'il revenait?
Et que dirons-nous en pensant à
lui, sinon qu'il avait peut-être rai-
son?
H.-Frédéric POTTECHER.
LE KALÉIDOSCOPE r
nous fait voir
un général furieux,
un incident suisse.
(Suite de la première page)
M. Bonny est malade.
On s'étonnait de ne plus rencontrer'
M. Bonny dans le cabinet de M. IÆpey-
re. L'arrestation de « Jo-les-cheveux-
blancs > l'avait-elle contrarié à ce
point ? Un de nos confrères, fort indis-
crètement, avait raconté que Georges
Hainneaux avait été prévenu à temps
par un grand monsieur élégant, le cha-
peau rabattu sur les yeux, qu'on avait
vit descendre d'une somptueuse limou-
sine bleu foncé. Tout le monde avait
reconnu le personnage !
Et voici que les bruits les plus étran-
ges courent rue des Saussaies. ,
— Nous allons avoir un nouveaU
fou r nous confiait, hier, un commis-
safre. Vous savez que Bonny est très
malade. Il ne dort plus, ses yeux sont
hagards, sa surexitation est grande: j'ai
bien peur que tout cela ne finisse très
mal.
C'est M. Filassier, le médecin direc-
teur du « château » de SUTesnes, qui.
doit se réjouir de l'arrivée prochaine
d'un nouveau pensionnaire.
Des fuites, chez M. Ordonneau ?
Si nous en croyons un de nos con-
frères, M. Ordonneau, le juge à la. barbe
fleurie, se serait écrié récemment, au
retour d'une perquisition sans résultat:
— C'est inconcevable ! Chaque fois
qu'une opération se prépare, les inté-
ressés en sont avertis à l'avance. Il y
a des fuites même dans mon cabinet t.
De mieux en mieux ! Mais qui incrU
miner ? Je vous prie de croire que les
journalistes ne sont pas admis à con-
sulter les dossiers du magistrat. Le gref-
fier ? Nous ne nous permettrions pas
de porter atteinte à sa loyauté. Alors ?.
Il y -a des gardes qui veillent à la
porte, jour et nuit. Mais leur a-t-cm;
interdit de laisser pénétrer les inspec-
teurs de la Sûreté, en l'absence du juge
d'instruction ? Il en est peut-être un
— disons un, cela suffit — qui pour des
raisons qu'il ne nous a pas communi-
quées, a intérêt à renseigner de petits
camarades.
Le commissaire Charpentier a été en-
tendu, hier matin, par M. Ordonneau,
au sujet des deux valises saisies dans
la chambre de Staviski.
Les blessures de Staviski
Puisque nous venons de prononcer le
nom de l'escroc, saisissons l'occasion
de rapporter un petit incident qui s'est
produit à l'hôpital de Chamonix, après
l'ouverture du cercueil.
Un de nos confrère de La Suisse, jour-
nal des plus francophiles, 'a eu l'idée
de poser une petite question au procu-
reur. Il s'en enquis de certaines blessu-
res à la poitrine et à la jambe.
Le magistrat, fort courtois, a déféré
à la demande et l'a transmise au doc-
teur François Brijjaz. Mal lui en prit.
Ce dernier sortit huirsute de l'amphi-
théâtre et se précipita sur notre con-
frère, le qualifiant dans un langage
trop vert pour être rapporté ici. Des
soupçons avaient pesé sur le docteur
Briffaz. Ce n'est pas en injuriant les
gens qu'on se justifie. Plusieura confrè-
res. ont vu, scos" l'aiseMtf~Cr33:c, à la.
hauteur de la quatrième, c-u^pipquième
côte, un petit pansement ch taffetas,
dis trois centimètres environ aur deux,
qui se trouvait dissimulé par la posi-
tion du bras.
L'autopsie qui sera pratiquée jeudi
nous éclairera — nous en somme sûrs 1
— sur les blessures de Staviski. En at-
tendant, conseillons au docteur Briffaz
un peu plus de retenue.
Henry HUGAULT.
P. S. — On parle beaucoup d'un pa-
rent de M. Prince, brouillé avec la fa.
mille du magistrat et grand habitué du
« Frolic's ».
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