Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1920-09-10
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 septembre 1920 10 septembre 1920
Description : 1920/09/10 (A14,N2825). 1920/09/10 (A14,N2825).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7647744q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/05/2015
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LA MORT ENCHAINEE
Voici la scène où le roi Sisyphe, qui est rebelle au pouvoir
les dieux, parvient à enchaîner la mort qui lui est ennvoyée par
eux.
: ACTE PREMIER. — SCÈNE Vlll
- SISYPHE. LA MORT
La. Mort s'avance lentement vers Sisyphe. Celui ci l'attend
en jouant avec les Ikiiirs. Quand la Moirt a descendu le che-
mtn. elle se baissa et arrache de la terre l'épée que Sisypïio
y a plantée. Sisyphe, alors, est debout. La Mort lève l'épée.
il lève le bouquet.
SISYPHE
Jette ce fer et prends ces fleurs qui t'iront mieux,
Je les ai fait cueillir pour tes nombres cheveux.
Puas, c'est de ton baiser que l'on meurt, d'ordinaire.
Ton. baiser ! Pour tous les trésors de cette terre
Je ne saurais y renoncer.
• T • LA MORT
Tu n'as pas peur?
SISYPHE
Je pense à toi depuis si longtemps ! Prends ces fleurs!
• • LA MORT
C'est la première fois qu'un homme me regarde
En face et sans pleurer. Cela vaut qu'on s'attarde
Un peu.
,; Elle laisse tomber l'êpêe et prend les fleurs.
: Merci! J'aime beaucoup ces tons sanglants.:
:- , ■ ■ SISYPHE
1e savais.
- LA MORT
L'homme toujours en suppliant
Quand je parais, tombe à genoux, et je suis lasse
Des cris et des pleurs vains.
; SISYPHE
; Jamais tu ne fais grâce?'
-/ • LA MORT
Jamais"!
SISYPHE '-'
.Quel que soit l'espérance ou l'amour r! >
LA MORT
Plus on aime la vie et plus vite j'accours.
- SISYPHE
Et tu te plais souvent à séparer l'amante
De l'amant? -.
) LA. MORT
Quand je peux. :', -
SISYPHE -
O déesse charmante
Ce que j'ai eu (3e toi toujours m'a fait t'aimer.
Bois ce vin d'Euirymenthe, il est moins parfumé -
Certes, que ne sera ton baiser sur ma bouche. ",
La Mort boiit à la coupe, puis fait UiIl pas vers Sisyphe.
LA MORT '- ;
-SISYPHE
SISYPHE
Attends encor un peu, mon cœur farouche^
Ne regrette rien de la terre, seulement
kc plaisir d'avoir vu oe soir un seul moment *>
Tes yeux étoilés d'or et pourtant sans lumière.
-' LA MORT :
Pas de derniers adieux a quelque femme chère,
suprêmes conseils à quelque fils aimé!
domine c'est surprenant!
SISYPHE * *" -
J'ai toujours blasphémé'■.
La famille et les dieux, toutes les choses saintes
le suis pareil à toi sans amour et sans crainte.
LA MORT ■■
ipour l'adieu, je t'accordais quelques instants,
Si je te permettais d'aller dans ta demeure. .,
SISYPHE ! -
Mais je refuserais! Que tes lèvres m'effleurent
\fr le champ, si tu veux.
LA MORT
Eh bien soitl -
SISYPHE
Pas encorl
Car j.e Hais avant .t. out la race dont je sors, Pas encor
Tous les hommes pour leur lâcheté, leur faiblesse,
Leur travail quotidien, leur étroite tendresse;
ans ma ville, pourquoi viens-tu si rarement?
; LA MORT -
lit fois semer la vaste terre d'ossements. -
n'interrompt jamais mon éternel voyage. -
déchaîrre la guerre et préside aux naufrages.
le vole avec la flèche et vis dans les poisons;
'assieds quelquefois sur le seuil des maisons,
h U,r toucher les enfants avec mon doigt de pierre,
t,le marche la nuit sans bruit et sans lumière.
hommes sont nombreux et le chemin est long.,
SISYPHE
Jci. , dans Euphyre, il est des enfants blonds
)ç te serait très doux de ravir à leur mère,
Qu &aIS, sous certains toits, maints vieillards solitaires*
Que tu dois avoir oubliés. Pour leur amour
^}Vre, tu devrais interrompre les jours -
De bien des jeunes gens orgueilleux. Viens, approche.
, Il la fait venir jusque la porte de la ville.
Tu vois les lampes s'allumer de proche en proche,
Le soir, ton souvenir est par tous oublié. ->,;
de petits bonheurs dans ces petits foyers!
Distingues-tu ces deux profils à la fenêtre, ,,,,'-". -
Tout là-bas? Un tabJeau d'amour vient d'apparaître,
As-tu vu comme ils se penchaient pour un baiser ?.
Dis, n'aimerais-tu pas tout d'un coup à briser
eVes, à semer le mal et l'épouvante?
LA MORT --
en effet mon cher plaisir et tu me t,entes.:
\';()I11, SISYPHE
•
"- Je te comprends, ô déesse. Et d'ailleurs
Je suis roue toi depuis longtemps un fournisseur
De victimes.
• LA MORT
>■ - Comment? l'
SISYPHE S
F f * Lié par cette CUlRu-, v
vois un grand li; on ides montagnes lointainea
Au pilier où tu es, fortement attacher : .,-"
• : LA MORT
Eh bien? , '; ,"" ,
SISYPHE yf f
Chaque matin par ma lance totrcïfë
Il rugissait, i .,
Il écarie d'un geste la Mort en lui moatrant la pl^irb ot)
est.. '■•w -.vV
C'était à cette p ace rnzni
LA MORT :'
Alors. ; , - ■'
SISYPHE .n - ,
Comme je sais l'offrande que tu aimes,
Je lui jetais un homme à dévorer vivanjU
"; ; MORT- , ; ;
Je ne m'en soutiens pas. ; ,>■
SISYPHE - 1 -
Tu frappes si souvent ,,'
Que tu ne comptes plus. Mais du reste, qu'importe!
Yoid l'instant pour le baiser que tu m'apportes,.. - ,..,,".
La Mort est debout conte la colonaie ; Sisyphe se met à
genoux devant elle. Elle veut faire un mouvement, il la topent.
Reste. Jamais tes yeux ne furent aussi beaux.
J'y vois tous les adieux, j'y vois tous les tombeaux. -
Les visages tordus d'angoisse, les prières,
Et les larmes de tous les peuples de la tertre.
Brusquement, Sisyphe s'est relevé. Il a saisi la chatte a»J
teoiaiit à la muraille par un anneau Et il l'a fait passer aru-
totur du corps de la Mort qu'il a attachée à la cotoBiM. Il
pousse un buirlemeoit de joie.
SISYPHE
Ah! je ce tiens! ô monstre horrible, te voila
prise. :. • ■ ■"
LA MORT, se débattant 1'-
Insensé! Ouramos me délivrera,
Si tu ne le fais pas sur le champ, et ta peine ;.
Sera plus lourde. r;
SISYPHE
- Non ! Seule est lourde la diaftJtl
Que je ferme de cette clef et qu'aucun dieu
N'ouvrira, car forgé par l'homme industrieux
Le fer a dés secrets que nul ne peut connaîtra,
'; ,:: LA MORT -
O Zeus, à mon secours! Délivre-moi, ô Maître*
de l'univers..
, SISYPHE : ■
, :';. Tu peux supplier, c'est en yal?
Je t'ai prise ce soir, par mon pouvoir humain,
Comme un oiseau de nuit sinistre que l'on cloue
Sur un mùrT ainsi pour que l'on te bafoue,
Pour qu on vienne cracher sur ta face aux yeux morts
Je viens de t enchaîner par le milieu du corps.
Le piège était grossier et la ruse vulgaire.
On prend moins aisément les filles die la terre
Que les dieux, quand on joue avec leur vanité»
Nul ne vient, et la mort est prise en vérité,
, ,'" LA MORT • ,
Délivre-moi Sisyphe, et je te ferai grâce,
Je te le jure,
SISYPHE - -
- , Mais pour t'avoir a cette place.
Pour te ternir par cette chaîne sans bouger,
Pour penser que j'ai pu. quelque temps prolonger
L'existence d'hommes lointains et que j'ignore
De tous ceux qui, demain/n'auraient pas vu l'auror^.
J'aurais donné mes jours pourtant si précieux..
Non, tu resteras là, la face vers les cieux
Qui resteront muets et fermés sur ta tête.
On n'aura plus à préparer des bandelettes,
A glisser une obole entre des doigts durcJs.::
Inexorable, je te tiens à ma merci!
Je te ferai souffrir, mère des sépultures!
Magicienne muant ein os les créatures, ;" , ;
Passerjite aux pas sans bruit qui refroidit le sangt
Les malades riront de tes cris impuissants •
Et je veux, chaque aurore, éteigneuse de lampes, -j..
Rougir avec mon fouet la blancheur de tés tempes.
Il rentre dans la ville. Il y a un silence. Alors, Tyro qui
a assisté, ctichée, à la fin de cette scène, vient quand Sisyphe
est parti, tomber à genoux devant la Mort. se f
TYRO :■ /;
O toi qu'on nomme Eslimun au pays phénicien
Qu'on vénère depuis les temps les plus anciens, ::j !
Fille d'Indra, je te connais, moi qui te porîe^ r- ~j V:
Dans mon coeur et je sais que c'est tohLa pius forte,; 'i
Tu le vaincras. Mais il est bon! Si tu savais l •*
Par le simoun divin du désert que j'aimais, : :, -'
Par le p,u ts de mon père où je n'i.rai pîas boire, 'f
Par-le toit clair, la porte d'or, les dalles noires, ;
Par mes robes d'alors qu'embaumait le santal, 1.
Ne lui fais pas dé mal ! Ne lui fais pas demtad !
"0 Tyro est pirc«iter,néo devant la Mort et touche la. terf©
.de son froTht: Pan sort du bosquet qui entouré la tontaine'
PAN
Une larme et puis une larme encor!
Une de plus, qu'importe à -la terre! ■ -',
Prends garde à tes beaux yeux, s,i tu veux pjaâire.
Près de lia fontaine croît le roseau d'or,
L'asphodèle croit au pays des morts.
Moi, dans ma flûte, j'ai mis une prière
Mais pour quel dieu, cela je l'ignore!
11 joue de la flûte et danse, et tourne en boitillant autour
de Tyro. -
Maurice MAGRET
Échos
trit
l°o âe Ie 1838. — Aux Débats, premier feuil-
sur Rachel.
D nf la loge d'André Brunot, merveil
56111^111 située à l'angle de la rue
de Richelieu et de la place du Théâtre;
Français et Qui est inondée de lumière et
de soleil, 1 y a, en bonne place, une pho-
tographie 3Vec cette ligne de prophétique
dédicace:
« A toi mOn petit, si tu veux, tu devien-
dras grand. »
C'est ainsi que Coquelin, notre grand
Cyrano tint de lUI-même sans aucune sol-
licita tlon. f0101 gner a.u jeune André Bru-
not d'il y a une qui nzaine d'années, de la
loi qu'il avait en souvenir.
Coquelin avait vu juste.
OinsOn 1ÏÏ?ROVISÉ-
'un des auteurs
ISH'ilu, asseur d^chpr M-
,lu ill,2 du palais-R.,Ya,,, , e fa-tur wa-
l ,4pr, e (j.q Pal a.is-Roy al S ÉTA'T rendu il y
queI, QUES-SEMAIN Sur la 0 Côte d'Azur'
S^R* È^ son d1S T€cteur, M. Gustave Quin-
Il ét
Il t fi arrivé à 0 iaSSlS •p,0rt?euir du ma-
nuscrit de Sa prochaine Pièce - un acte
P'èce - un acte
!R À ^EAUVILIE^A* Yve,s MIRANDE de-
lie ..lJ:arhr à Deau-vHIe après quelques jours
{V F DANS LE VA,R QUIR'SON D dirait
V F .1 auteur dramatï
l^te? M- Yve. de lui.
aU matin. din«c|e£e' était ^décis
Un 1 !Je au matin, Cteur et auteu1 par -
^autîur large
T{ fairellne Pr ^rte.iad- en '"«r. Au large
va
* j
aborder dans une île de la Méditerranée,
où il pourra terminer sa pièce. Ce qui fut
dit, fut fait.
Robinson dramatique, M. Yves Mira-nde
acheva l'ouvrage, et ajourna son voyage à
Deauville.
L
air de Pans.
L'Ambigu va jouer une grande co-
medie sous ce titre, qui crée une atmos-
phère bien boulevardière.
Sait-il qu'il, y a vingt-cinq ans, en mai
1895, le Théâtre Déjazet jouait trois actes
de Marc Sonal et Victor Gréhon, dont la
musique était de Charles Thony, qui vient
de mourir, intitulés également LMir de Pa-
ris? La ,distribution: comprenait Maurice
Violette, Bellucci, Félix Barré, Kerny. -
Ce sera le même air, mais les deux piè-
ces homonymes comporteront vraisemblable-
ment des chansons différentes.
W
agner et la Pologne. 1
, La Pologne est à l'ordre du joliT.
et à chaque pas nous rencontrons un admi-
rateur des fidèles de l'Aigle Blanc qui se
réjoui du bon tour que ceux-ci viennent
de jouer non seulement aux Bolcheviki,
mais encore aux Allemands. H est certain
en effet que les Allemande n'aiment guère
les Polonais et ne les ont jamais aimés. Un
d'eux .pourtant ne partageait pas à l'égard
de la Pologne les sentiments de ses com-
patriotes: c'est Wagner..r
L'auteur de Parsifal écrivit mêm u-1?
ouverture: « Poloni-a », quand au ki.d^maui
du «otpl-cvemenr ': 1P-3C, iroîsmt de
f & -olutionn Jre polonais e: ::r •• s ja a*.'mi
nation. Pendant le séjour q 1. fit On Fmr,
ce de 1 B3i> à 1842 Wagner essaya de faire
jouer cettg q&lvp§ à un cor. :ert organisé à
la Renaissance au profit des émigrés polo-
nais. L'exécution n'en put avoir lieu et la
partition de « Polonia. » après avoir passe
entre les mains du chef d'orchestre Davi-
nage, de Henri Liitolff et du cornettiste
Abran, arriva chez l'éditeur Choudens qui
la confia à Pasddloup. Celui-ci ne put la
jouer à seic concerts, la communiqua à
Maitter qui la rendit en 1881 à son au-
teur. Celui-ci, qui depuis 40 ans n'avait
plus eu d:e nouvelles de son œuvre, avait
peut-être oublié qu'elle existât. Enfin en
1908, l'ouverture de « Polonia » fut jouée
aux concerts Sechiari.
v
oici le moment où, rentrant de la pila-
ge, des villes d'eaux, il nous faut
songer à nos toilettes d hiver. No**"®' pre-
mière visite sera certainem©**' pour ,' F'
FRANCIS, 5,' avenue Maf'&n<}n" (Champs-
Elysées), couturier dont lia jeune gloire s'af-
firme de plus en plus par le goût délieat qui
préside à la création de ses modèles. Sa
colleotion d'hiver qui est prête aujourd'hui
est encore plus , réussie que les précédantes ;
ses manteaux sont merveilleux de chic et
de simplicité ; ses tailleurs, commee tou-
jours, sont parfaits d'élégance. et que d'ire
des robes flou? Sinon qu'on coup' d'oeil
vaudra mieux que toutes les descriptions,..
F. FRANCIS voûtant favoriser les artistes
les traitera de façon particulière dès qu'el-
les se recommanderont dde Comœdia.
Le Masque de Verre.
~c'f~ publierons demair un arti e de
PAULPOUDAY
et « Les Petites Expositions a
de RENr jFV
rULlK, JL,I L.E^ CONTRE
LA QUESTION DES RÉPÉTITIONS GÉNÉRALES
Directeurs, Auteurs et Critiques donnent leur avis motivé
Nous sommes décidément dans une phase de
réformes ou tout au moins de protestations, et il
semble bien que le mode de présentation actuel-
lement en vigueur des pièces _nouvelles doive
être bientôt, sinon complètement changé, du
moins sérieusement remanié. Les groupements
d'auteurs et d'artistes envisagent — on le lit
d'autre part — la possibilité de faire publique,
ment, connaître leur sentiment, sur la valeur des
(Photo Henri Maaroef)
M. Abel HERMANT 1
œuvres nouvelles; et maintenant, M. Alphonse
Franck repose à nouveau la vieille question de
l'opportunité des répétitions générales; et vOiCi
que Mme Sarah Bernhardt renforce, dans le
Gaulois, de tout le poids de son autorité et de
sa valeur,. l'opinion qui condamne ces répéti-
tions.
- A mon avis, dit-elle, il n'y a rien de plus
funeste qu'une « générale ». Le théâtre, en
effet, n'est pas pour l'élite, mais pour la ioule.
La plupart des critiques dramatiques sont, en
outre, auteurs dramatiques eux-mêmes, et de ce
fait doivent mal juger une œuvre qui n'est pas
conforme à leurs théories. Que d'exemples on
pourrait citer dés erreurs de la critique. La
presse n'a-t-elte pas condamne ra Princesse loin-
fatnep
M. ALPHONSE FRANCK
M. Alphonse Franck, président de l'Associa-
tion des directeurs de Théâtres de Paris. nous
a adressé la lettre suivante, que nous n'avions
pas publiée hier, faute de placer
Mon cher ami,
Dans Comœdia d'hier, vous avez signalé la
note relative aux répétitions générales, parue
dans- le Figaro sous ma signature. En écrivant
cette note, je n'escomptais pas l'importance
qu'on a bien voulu lui donner, mais que la
question soulevée mérite d'ailleurs. EHc vaut
d'être prise au sérieux, contrairement à oe qu'en
pense mon ami Aderer qui, dans le courrier de
son grave journal, a dit que c'était là une dis-
cussion de vacances. Peut-être n'a-t-M pas eu
l'intention de la critiquer, mais est-il d'avis, au
contraire, qu'en plein été, edle. eût été discutée
avec Pl us, choeu P,
„»«? Manud) d.
M. Gabriel TIMMORY
Je crois savoir qu'un assez grand nombre d'au-
teurs sont partisans de la suppression des répé-
titions générales, et je me demande si les criti-
ques ne partagent pas cet avis. Il me semble
qu'il ne leur déplairait pas de se voir, délivrer
d'une ambiance bien souvent créée par des amis
-enthousiastes de parti pris ou par des amis plus
affectueux encore, toujours disposés à dénigrer
et même à « emboîter » sans douta, sous le pré-
texte que « qui aime bien châtie bi-en 1 »
Il me plairait de voir Comœdia, spécialiste
en la matière, ouvrir une enquête à ce sUJet.
Auteurs et critiques voudront bien y répondte,
je l'espère, car. la question est, pour to,ut .e
monde, des plus intéressantes. - .#'
Cordialement vôtre," AI h
Alph onse F RANCK.
Profitanf 'de', la répétition -générale - de la
Cornédée-Française, nous avons demandé )[¡.,
avis à quelques personnalités présentes,.j
tement intéressées dans l'affaire. Voici'" 9
nous fut répondu.
M. ABEL HERMA,,"l "',
- Je suis tout à fait part^1 de la Suppre-
sion des répétitIonS génér^ n^10. M.
Abel H^rmant, — à condi 101îttoon jt^e if oniis e que M.
critique soit adrmepi^se 'setnt4a 0,, la pièce dès
les premières représentations, J estime que la
présence des critiques est déplacée au -milieu
du public héi&octite qui compose les salles des
répétitions générales. Pour mon compte, chaque
fois que je puis me dispenser d'y assister, je
le fais. Je sais que cette opinion n'est pas par-
tagée par nombre de mes confrères. Mais puis-
que vous m'avez demandé la mienne, je vous la
donne en toute sincérité.
M. GABRIEL TIMMORY
La suppression des répétitions généra1 ? -!
fiOdis dit M. Gabriel Ttofliory — Je e ~sais
pas que les d,¡,. :teui's se décident.
ireur-j teille' f ^ue. Ils se ionne-r * ba-
< as pour se ilanquer des coupc \, ..-" l ut,'
nei';er„re pu jl?cit6 pour une pièce, pour Ut;"
fx^tre, qu'une pétition générale? L'opi,..ion
de la t;' et ;:;0 souvent indulgente. C *
ur.. ~sal. - cc« .tisseurs. Les auteurs qui s>**
vent les difficultés du métier l'ont aucune acri-
monie contre un confrère et .ouhaitent bien au
cortraire son succcs. La çr*tique exerce §cia
office en conscience. Quant aux artistes, les
vrais, -ils savent juger, à sa juste valeur, le
produit. Il y a aussi les autres, les parasites.
Or, si c'est pour ceux-là que l'on plaide,
je n'en suis pas. Qu'on les élimine et que l'on
nous laisse, entre nous, gens de métier.
M. CAMILLE LE SENNE
M. Camille Le Senne, auteur et critique dis-
tingué, est au contraire un fervent des répéti-
tions générales, et c'est avec beaucoup de mé-
lancolie qu'il en verrait la disparition. Encore
une tradition qui se perd.
M, NOZIERE
M. Nozière, que nous rencontrons dans les
couloirs du Théâtre Français et à qui nous po-
sons la qu¡est-Ïou, est pris au dépourvu. Il serre
la main à M. Antoine qui passe, et lui lait part
de notre enquête. Il se met d'accord avec lui
pour nous dire que la mesure serait fâcheuse,
surtout pour l'auteur et le directeur, car la meil-
leure publicité est faille par la répétition géné-
rale. bi la pièce est louée, on voudra la voir;
si e'll est blàmé.,e- louée,' on voudra Ja voi!l"
si elle est blâmée, on voudra en connaître per-
sonnellement les raisons.
M. VALMY-BAY.QÇP
Notre excellent collaborateur J. Vaimy-Baysse
qui, ici même, a si vaillamment fait valoir
les droits des écrivains et des artistes, pro-
teste contre la suppression. des répétitions gé-
nérales. Elles ont une utilité qui n'est pas nia-
ble, nous dit-il. Si l'on trouve que le public
qui est invité n'est pas celui qui devrait l'être,
on doit être plus judicieux dans l'attribution des
places et n'inviter que; tes vériitables ayants
diroit, Le théâtre fiait partie de la formation in-
tellectuelle de tout honnie appelé à écrire, qu'il
soit poète, romancier, auteur. dramatique ou
journaliste. La répétition générale est encore le
meilleur terrain sur lequel puissent se rencon-
trer les jeunes qui veulent apprendre, les aînés
qui doivent se tenir au courant.
M. ALFRED SAVOIR
« Elles ne peuvent, nous dit M. Alfred Sa-
voir, que renforcer le succès ou l'insuccès d'une
jplèce. Il me semble que seules. elles assurent
(Photo Henri Manuel
M. Clement VAUTEL
une cote artistique à une oeuvre: sans elles, ce
seraient la commercialisation, l'avilissement dé-
finitif du théâtre ». — C'est aussi l'avis de M.
de Brunoff, directeur de Comœdia Illustré : Ja-
mais ces répétitions ne sont nuisibles. Une piè-
ce commerciale fera toujours d que soit la presse qu'elle a eue. Et pour l'au-
teur d'une œuvre cfe valeur méconnue, c'est une
consolation de se sentir compris de ses pairs. »
M. G. de Pawlowski dédaire qu'il n'y a déjà
plus de répétitions orales. « La plupart du
tempo, elles se donnent, nous d.i,;-i'!, devant une
mi nian te de prolessionnels et celles qui ne sont
|>3.'S officiellement ouvertes à tous le sont en réa-
lité. Certes, nous sommes encore • quelques
journalisas à y assister. Cela ne durera pas
longtemps. Et ce sera la fin du théâtre, en tant
qu'art. » M. J.-Ernest Charles prend la chose
en badinant : « Les rûpéutiGns générales: un
cadre élégant, sympathique, et qui, parfois en-
core ccmporte en oiiitre un agréable spectacle
sur scène; que demander de plus? » M. Roland
Dor&sles est très n.et: « S'il s'agit pour un di-
recteur de jc:uirna'l d'avoir une opinion corres-
pondante à celle du gros' public, qu'il délègue
un charcutier ou un bcuciher. M,z,:s les artistes
et la foule se trottent rarement d'accord. »
M. Victor Snell, presque seul de son avis,
.déclare complètement inutiles les répétitions gé-
nérales. « L'avis des critiques, nous-dit-il, n'i-n-
fk!3. hélas! pas sur la destinée d'une pièce.
Cellss qui sont comimerciatement viables rétW1
siront toujours, malgré tout. » y*
M. ADOLPHE ADERER>Î7
Lorsque M. Adolphe Aderer étsJ~f~dentdc
l'Association de la critique, ~, s' QCou¡per
de la question des répétitif generales, A cette
>- oe ci-hoot* Remi Manuel)
M. ADERER
époque, les directeurs supprii»*^ent les répéti-
tion s d.v~t pfY'c:;e, re6 jugeant inutiles.
M. -1 ~i~~s Jet' 1"oits d-e. SeS
conf n¡!:.-.1f'6 'de" ..- .la SOclére , 'j Ai'f~rs, puis,
~des entre lens avec confrères, et il
~H"; ,:he à ouefae la question. Au bout de - ix
semaines, les répétitions générales étaient reta-
biies par tous, les directeurs de théâtre. Quelle
est la conclusion à émettre dans les circonstan-
ces actuelles ?
Sur cette question, M. Adolphe Aderer con-
"spirituellement « L'histoire n'est-çlle ~|>as
un éternçl recommencement ? Olt peut Ii;
apercevoir au théâtre. »
M. LUCIEN DUBECH
Le critique de FACTION FRAKÇAtSE écrit ~en
lignes suivantes:
On a pu dire que l'égoïste était con;mo
l'embonpoint : plus on en a, plus on est gêné
par celui des autres. Il n'en va pa:; de même
du talent. Moins on en a, plus on est gêné
par celui des autres. N'est-ce pas ce quî ex-
plique qu'une bonne partie du public des gé-
-, - (Pboto Ma^.u**:
M. LE SENNE
nérales, qui avale sans brcnchar des produits
sans nom, et qui même les appla"1it, ait tedM
de monter J'autre soir une cafcs.e contre a
pjece de M. VerneuiJ ? Le coup était bien com-
biné. En effet, M. Verneuil donna: .me pièce
de son extrême jeunesse où il y a des qualités
et des défauts. Mais enfin, il y a des p-fns qts-
le succès des autres rend nécessairement mala-
des. eh, réussissez donc, si c'eii si faciî M
Berger était plus sage, qui e.'1 tn.vé inélé-
gant, n'étant pas décora de. plaisanter les dé-
corations.
Quelques-uns de nos confrères ont aussi don-
né leur avis. Nous reproduisons leurs article:
avec plaisir. ,
M. CLEMENT VAUTEL
Dans son « Film » du JOURML.- M. Clément
Vautel fait les réflexions que voici:
Une pièce qui vient d'être effroyablement
éreintée par la critique fait cep ndant des re-
cettes admirables.
Sur ce, M. Alphonse Franck, président de
l'Association des Directeurs de théâtre, propose
la suppression des répétitions ~én:raks.
*— Les critiques dramatiques, se
Laissent -Impressionner par ces cochons oe nos-
payants qui encombrent la salle. Au t:;:u r»v.^
couler la comédie, ils écoutent leurs voisins et
sont victimes d'une « ambiance,. qui n'est
pas celle du vrai public. C'est pourquoi, en
appel, leurs arrêts sont si souvent cassés. Je
crois donc leur être utile et agréable en leur
proposant de juger les pièces nouvelles en mi-
me temps que les spectateurs qui sont l'autant
plus disposés à s'amuser aux P~-c n ■ iveîles
qu'ils ont payé leur place en entnaut
Ceci est un coup droit aux Aristarsques 4a
théâtre.
M. Franck leur dit.. en somme;
(Piwt ComccHa.)
M. J. VALMY-BAYSSB
,,.. Wr- T
ï" Vous Commettez d'effroyafc ?s èfretirs
J"vY0V5 vous laissez bourrer le crâne par
rieS individualités sans mandat ;
3° D'ailleurs, ce que vous é -ivez n'a <&
cune importance vous ne jocissèz d'aucun
crédit auprès du 1 vrai public, celui qui asstin *
la recette, A Franckpropose d'' viter qa,'
Et si M: Franck propose d'¡ v;ter
même les critiques à la prenne, c'esf parce
julil n ose pas encore dire toute sa pensée;
— Les critiques, n'en faut plus!
Tout cela parce que les critiques ont trouvé
mauvaise une pièce qui, selon une expression
très vilaine, « fait de Jugent JI,
Mais la recette eSt-el1<: un infaillible crité-
rium ? Et le critique a-t-il eu tort de ne pag
battre des tnafns parce que, les soirs suivants,
le caissier se frotte les siennes? S'il c.. ,-sc
iinsi, évidemment, ce n'est plv^i îa peine
l'écrire des articles sur les pièces nouvelles
luelques chines suffisent. Et telle falote co-
nédie qui « fait » 8.000 francs au Théâtre-
Français, doit être considérée comme deux fois
plus belle- que le Cid qui n'en rapporte que
4.000.
Mais à quoi bon discuter? La vérité, c'est
que cette aventure est un épisode de la lutif -
qui, depuis quelques -«binées, met aux prises
la critique et la p*1*™*-
Si j'avais à ,,Zer, je placerats mon enjeu
sur la Réclam" Celle-ci est évidemment plus
fort. Elle remportera, et bientôt, je crois.
Tous auteurs seront alors dans la situa-
tion ce brave garçon qui, assistant au
~« pour » de la revue qu'il faisait jouer dans un
musie-hall, disait avec philosophie: 1
— Cela ne fait rien, j'aurai nne bonne
dresse **
En effet, le lendemain, tous tes journaux cé-
ébraient, en caractères énormes, son esprit
)rodigieux et le comparaient à Aristophane
La Liberté, après avoir severement 'la- M.
ferneiiil de •. "* a unport&m •*.
ityk ét d'ost 'h e
Mais ceci r > -. • nI!: 'U
porte ua gro t) y ,'\Job:
ainsi q:e ni — "* 1 i
vères réserve t 1 .., r- ?r
que !e "rar. M ", ? lu
pièces. Cons - f t
fériée: L^s - - i i S^r ■ f (r"
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LA MORT ENCHAINEE
Voici la scène où le roi Sisyphe, qui est rebelle au pouvoir
les dieux, parvient à enchaîner la mort qui lui est ennvoyée par
eux.
: ACTE PREMIER. — SCÈNE Vlll
- SISYPHE. LA MORT
La. Mort s'avance lentement vers Sisyphe. Celui ci l'attend
en jouant avec les Ikiiirs. Quand la Moirt a descendu le che-
mtn. elle se baissa et arrache de la terre l'épée que Sisypïio
y a plantée. Sisyphe, alors, est debout. La Mort lève l'épée.
il lève le bouquet.
SISYPHE
Jette ce fer et prends ces fleurs qui t'iront mieux,
Je les ai fait cueillir pour tes nombres cheveux.
Puas, c'est de ton baiser que l'on meurt, d'ordinaire.
Ton. baiser ! Pour tous les trésors de cette terre
Je ne saurais y renoncer.
• T • LA MORT
Tu n'as pas peur?
SISYPHE
Je pense à toi depuis si longtemps ! Prends ces fleurs!
• • LA MORT
C'est la première fois qu'un homme me regarde
En face et sans pleurer. Cela vaut qu'on s'attarde
Un peu.
,; Elle laisse tomber l'êpêe et prend les fleurs.
: Merci! J'aime beaucoup ces tons sanglants.:
:- , ■ ■ SISYPHE
1e savais.
- LA MORT
L'homme toujours en suppliant
Quand je parais, tombe à genoux, et je suis lasse
Des cris et des pleurs vains.
; SISYPHE
; Jamais tu ne fais grâce?'
-/ • LA MORT
Jamais"!
SISYPHE '-'
.Quel que soit l'espérance ou l'amour r! >
LA MORT
Plus on aime la vie et plus vite j'accours.
- SISYPHE
Et tu te plais souvent à séparer l'amante
De l'amant? -.
) LA. MORT
Quand je peux. :', -
SISYPHE -
O déesse charmante
Ce que j'ai eu (3e toi toujours m'a fait t'aimer.
Bois ce vin d'Euirymenthe, il est moins parfumé -
Certes, que ne sera ton baiser sur ma bouche. ",
La Mort boiit à la coupe, puis fait UiIl pas vers Sisyphe.
LA MORT '- ;
-SISYPHE
SISYPHE
Attends encor un peu, mon cœur farouche^
Ne regrette rien de la terre, seulement
kc plaisir d'avoir vu oe soir un seul moment *>
Tes yeux étoilés d'or et pourtant sans lumière.
-' LA MORT :
Pas de derniers adieux a quelque femme chère,
suprêmes conseils à quelque fils aimé!
domine c'est surprenant!
SISYPHE * *" -
J'ai toujours blasphémé'■.
La famille et les dieux, toutes les choses saintes
le suis pareil à toi sans amour et sans crainte.
LA MORT ■■
i
Si je te permettais d'aller dans ta demeure. .,
SISYPHE ! -
Mais je refuserais! Que tes lèvres m'effleurent
\fr le champ, si tu veux.
LA MORT
Eh bien soitl -
SISYPHE
Pas encorl
Car j.e Hais avant .t. out la race dont je sors, Pas encor
Tous les hommes pour leur lâcheté, leur faiblesse,
Leur travail quotidien, leur étroite tendresse;
ans ma ville, pourquoi viens-tu si rarement?
; LA MORT -
lit fois semer la vaste terre d'ossements. -
n'interrompt jamais mon éternel voyage. -
déchaîrre la guerre et préside aux naufrages.
le vole avec la flèche et vis dans les poisons;
'assieds quelquefois sur le seuil des maisons,
h U,r toucher les enfants avec mon doigt de pierre,
t,le marche la nuit sans bruit et sans lumière.
hommes sont nombreux et le chemin est long.,
SISYPHE
Jci. , dans Euphyre, il est des enfants blonds
)ç te serait très doux de ravir à leur mère,
Qu &aIS, sous certains toits, maints vieillards solitaires*
Que tu dois avoir oubliés. Pour leur amour
^}Vre, tu devrais interrompre les jours -
De bien des jeunes gens orgueilleux. Viens, approche.
, Il la fait venir jusque la porte de la ville.
Tu vois les lampes s'allumer de proche en proche,
Le soir, ton souvenir est par tous oublié. ->,;
de petits bonheurs dans ces petits foyers!
Distingues-tu ces deux profils à la fenêtre, ,,,,'-". -
Tout là-bas? Un tabJeau d'amour vient d'apparaître,
As-tu vu comme ils se penchaient pour un baiser ?.
Dis, n'aimerais-tu pas tout d'un coup à briser
eVes, à semer le mal et l'épouvante?
LA MORT --
en effet mon cher plaisir et tu me t,entes.:
\';()I11, SISYPHE
•
"- Je te comprends, ô déesse. Et d'ailleurs
Je suis roue toi depuis longtemps un fournisseur
De victimes.
• LA MORT
>■ - Comment? l'
SISYPHE S
F f * Lié par cette CUlRu-, v
vois un grand li; on ides montagnes lointainea
Au pilier où tu es, fortement attacher : .,-"
• : LA MORT
Eh bien? , '; ,"" ,
SISYPHE yf f
Chaque matin par ma lance totrcïfë
Il rugissait, i .,
Il écarie d'un geste la Mort en lui moatrant la pl^irb ot)
est.. '■•w -.vV
C'était à cette p ace rnzni
LA MORT :'
Alors. ; , - ■'
SISYPHE .n - ,
Comme je sais l'offrande que tu aimes,
Je lui jetais un homme à dévorer vivanjU
"; ; MORT- , ; ;
Je ne m'en soutiens pas. ; ,>■
SISYPHE - 1 -
Tu frappes si souvent ,,'
Que tu ne comptes plus. Mais du reste, qu'importe!
Yoid l'instant pour le baiser que tu m'apportes,.. - ,..,,".
La Mort est debout conte la colonaie ; Sisyphe se met à
genoux devant elle. Elle veut faire un mouvement, il la topent.
Reste. Jamais tes yeux ne furent aussi beaux.
J'y vois tous les adieux, j'y vois tous les tombeaux. -
Les visages tordus d'angoisse, les prières,
Et les larmes de tous les peuples de la tertre.
Brusquement, Sisyphe s'est relevé. Il a saisi la chatte a»J
teoiaiit à la muraille par un anneau Et il l'a fait passer aru-
totur du corps de la Mort qu'il a attachée à la cotoBiM. Il
pousse un buirlemeoit de joie.
SISYPHE
Ah! je ce tiens! ô monstre horrible, te voila
prise. :. • ■ ■"
LA MORT, se débattant 1'-
Insensé! Ouramos me délivrera,
Si tu ne le fais pas sur le champ, et ta peine ;.
Sera plus lourde. r;
SISYPHE
- Non ! Seule est lourde la diaftJtl
Que je ferme de cette clef et qu'aucun dieu
N'ouvrira, car forgé par l'homme industrieux
Le fer a dés secrets que nul ne peut connaîtra,
'; ,:: LA MORT -
O Zeus, à mon secours! Délivre-moi, ô Maître*
de l'univers..
, SISYPHE : ■
, :';. Tu peux supplier, c'est en yal?
Je t'ai prise ce soir, par mon pouvoir humain,
Comme un oiseau de nuit sinistre que l'on cloue
Sur un mùrT ainsi pour que l'on te bafoue,
Pour qu on vienne cracher sur ta face aux yeux morts
Je viens de t enchaîner par le milieu du corps.
Le piège était grossier et la ruse vulgaire.
On prend moins aisément les filles die la terre
Que les dieux, quand on joue avec leur vanité»
Nul ne vient, et la mort est prise en vérité,
, ,'" LA MORT • ,
Délivre-moi Sisyphe, et je te ferai grâce,
Je te le jure,
SISYPHE - -
- , Mais pour t'avoir a cette place.
Pour te ternir par cette chaîne sans bouger,
Pour penser que j'ai pu. quelque temps prolonger
L'existence d'hommes lointains et que j'ignore
De tous ceux qui, demain/n'auraient pas vu l'auror^.
J'aurais donné mes jours pourtant si précieux..
Non, tu resteras là, la face vers les cieux
Qui resteront muets et fermés sur ta tête.
On n'aura plus à préparer des bandelettes,
A glisser une obole entre des doigts durcJs.::
Inexorable, je te tiens à ma merci!
Je te ferai souffrir, mère des sépultures!
Magicienne muant ein os les créatures, ;" , ;
Passerjite aux pas sans bruit qui refroidit le sangt
Les malades riront de tes cris impuissants •
Et je veux, chaque aurore, éteigneuse de lampes, -j..
Rougir avec mon fouet la blancheur de tés tempes.
Il rentre dans la ville. Il y a un silence. Alors, Tyro qui
a assisté, ctichée, à la fin de cette scène, vient quand Sisyphe
est parti, tomber à genoux devant la Mort. se f
TYRO :■ /;
O toi qu'on nomme Eslimun au pays phénicien
Qu'on vénère depuis les temps les plus anciens, ::j !
Fille d'Indra, je te connais, moi qui te porîe^ r- ~j V:
Dans mon coeur et je sais que c'est tohLa pius forte,; 'i
Tu le vaincras. Mais il est bon! Si tu savais l •*
Par le simoun divin du désert que j'aimais, : :, -'
Par le p,u ts de mon père où je n'i.rai pîas boire, 'f
Par-le toit clair, la porte d'or, les dalles noires, ;
Par mes robes d'alors qu'embaumait le santal, 1.
Ne lui fais pas dé mal ! Ne lui fais pas demtad !
"0 Tyro est pirc«iter,néo devant la Mort et touche la. terf©
.de son froTht: Pan sort du bosquet qui entouré la tontaine'
PAN
Une larme et puis une larme encor!
Une de plus, qu'importe à -la terre! ■ -',
Prends garde à tes beaux yeux, s,i tu veux pjaâire.
Près de lia fontaine croît le roseau d'or,
L'asphodèle croit au pays des morts.
Moi, dans ma flûte, j'ai mis une prière
Mais pour quel dieu, cela je l'ignore!
11 joue de la flûte et danse, et tourne en boitillant autour
de Tyro. -
Maurice MAGRET
Échos
trit
l°o âe Ie 1838. — Aux Débats, premier feuil-
sur Rachel.
D nf la loge d'André Brunot, merveil
56111^111 située à l'angle de la rue
de Richelieu et de la place du Théâtre;
Français et Qui est inondée de lumière et
de soleil, 1 y a, en bonne place, une pho-
tographie 3Vec cette ligne de prophétique
dédicace:
« A toi mOn petit, si tu veux, tu devien-
dras grand. »
C'est ainsi que Coquelin, notre grand
Cyrano tint de lUI-même sans aucune sol-
licita tlon. f0101 gner a.u jeune André Bru-
not d'il y a une qui nzaine d'années, de la
loi qu'il avait en souvenir.
Coquelin avait vu juste.
OinsOn 1ÏÏ?ROVISÉ-
'un des auteurs
ISH'ilu, asseur d^chpr M-
,lu ill,2 du palais-R.,Ya,,, , e fa-tur wa-
l ,4pr, e (j.q Pal a.is-Roy al S ÉTA'T rendu il y
queI, QUES-SEMAIN Sur la 0 Côte d'Azur'
S^R* È^ son d1S T€cteur, M. Gustave Quin-
Il ét
Il t fi arrivé à 0 iaSSlS •p,0rt?euir du ma-
nuscrit de Sa prochaine Pièce - un acte
P'èce - un acte
!R À ^EAUVILIE^A* Yve,s MIRANDE de-
lie ..lJ:arhr à Deau-vHIe après quelques jours
{V F DANS LE VA,R QUIR'SON D dirait
V F .1 auteur dramatï
l^te? M- Yve. de lui.
aU matin. din«c|e£e' était ^décis
Un 1 !Je au matin, Cteur et auteu1 par -
^autîur large
T{ fairellne Pr ^rte.iad- en '"«r. Au large
va
* j
aborder dans une île de la Méditerranée,
où il pourra terminer sa pièce. Ce qui fut
dit, fut fait.
Robinson dramatique, M. Yves Mira-nde
acheva l'ouvrage, et ajourna son voyage à
Deauville.
L
air de Pans.
L'Ambigu va jouer une grande co-
medie sous ce titre, qui crée une atmos-
phère bien boulevardière.
Sait-il qu'il, y a vingt-cinq ans, en mai
1895, le Théâtre Déjazet jouait trois actes
de Marc Sonal et Victor Gréhon, dont la
musique était de Charles Thony, qui vient
de mourir, intitulés également LMir de Pa-
ris? La ,distribution: comprenait Maurice
Violette, Bellucci, Félix Barré, Kerny. -
Ce sera le même air, mais les deux piè-
ces homonymes comporteront vraisemblable-
ment des chansons différentes.
W
agner et la Pologne. 1
, La Pologne est à l'ordre du joliT.
et à chaque pas nous rencontrons un admi-
rateur des fidèles de l'Aigle Blanc qui se
réjoui du bon tour que ceux-ci viennent
de jouer non seulement aux Bolcheviki,
mais encore aux Allemands. H est certain
en effet que les Allemande n'aiment guère
les Polonais et ne les ont jamais aimés. Un
d'eux .pourtant ne partageait pas à l'égard
de la Pologne les sentiments de ses com-
patriotes: c'est Wagner..r
L'auteur de Parsifal écrivit mêm u-1?
ouverture: « Poloni-a », quand au ki.d^maui
du «otpl-cvemenr ': 1P-3C, iroîsmt de
f & -olutionn Jre polonais e: ::r •• s ja a*.'mi
nation. Pendant le séjour q 1. fit On Fmr,
ce de 1 B3i> à 1842 Wagner essaya de faire
jouer cettg q&lvp§ à un cor. :ert organisé à
la Renaissance au profit des émigrés polo-
nais. L'exécution n'en put avoir lieu et la
partition de « Polonia. » après avoir passe
entre les mains du chef d'orchestre Davi-
nage, de Henri Liitolff et du cornettiste
Abran, arriva chez l'éditeur Choudens qui
la confia à Pasddloup. Celui-ci ne put la
jouer à seic concerts, la communiqua à
Maitter qui la rendit en 1881 à son au-
teur. Celui-ci, qui depuis 40 ans n'avait
plus eu d:e nouvelles de son œuvre, avait
peut-être oublié qu'elle existât. Enfin en
1908, l'ouverture de « Polonia » fut jouée
aux concerts Sechiari.
v
oici le moment où, rentrant de la pila-
ge, des villes d'eaux, il nous faut
songer à nos toilettes d hiver. No**"®' pre-
mière visite sera certainem©**' pour ,' F'
FRANCIS, 5,' avenue Maf'&n<}n" (Champs-
Elysées), couturier dont lia jeune gloire s'af-
firme de plus en plus par le goût délieat qui
préside à la création de ses modèles. Sa
colleotion d'hiver qui est prête aujourd'hui
est encore plus , réussie que les précédantes ;
ses manteaux sont merveilleux de chic et
de simplicité ; ses tailleurs, commee tou-
jours, sont parfaits d'élégance. et que d'ire
des robes flou? Sinon qu'on coup' d'oeil
vaudra mieux que toutes les descriptions,..
F. FRANCIS voûtant favoriser les artistes
les traitera de façon particulière dès qu'el-
les se recommanderont dde Comœdia.
Le Masque de Verre.
~c'f~ publierons demair un arti e de
PAULPOUDAY
et « Les Petites Expositions a
de RENr jFV
rULlK, JL,I L.E^ CONTRE
LA QUESTION DES RÉPÉTITIONS GÉNÉRALES
Directeurs, Auteurs et Critiques donnent leur avis motivé
Nous sommes décidément dans une phase de
réformes ou tout au moins de protestations, et il
semble bien que le mode de présentation actuel-
lement en vigueur des pièces _nouvelles doive
être bientôt, sinon complètement changé, du
moins sérieusement remanié. Les groupements
d'auteurs et d'artistes envisagent — on le lit
d'autre part — la possibilité de faire publique,
ment, connaître leur sentiment, sur la valeur des
(Photo Henri Maaroef)
M. Abel HERMANT 1
œuvres nouvelles; et maintenant, M. Alphonse
Franck repose à nouveau la vieille question de
l'opportunité des répétitions générales; et vOiCi
que Mme Sarah Bernhardt renforce, dans le
Gaulois, de tout le poids de son autorité et de
sa valeur,. l'opinion qui condamne ces répéti-
tions.
- A mon avis, dit-elle, il n'y a rien de plus
funeste qu'une « générale ». Le théâtre, en
effet, n'est pas pour l'élite, mais pour la ioule.
La plupart des critiques dramatiques sont, en
outre, auteurs dramatiques eux-mêmes, et de ce
fait doivent mal juger une œuvre qui n'est pas
conforme à leurs théories. Que d'exemples on
pourrait citer dés erreurs de la critique. La
presse n'a-t-elte pas condamne ra Princesse loin-
fatnep
M. ALPHONSE FRANCK
M. Alphonse Franck, président de l'Associa-
tion des directeurs de Théâtres de Paris. nous
a adressé la lettre suivante, que nous n'avions
pas publiée hier, faute de placer
Mon cher ami,
Dans Comœdia d'hier, vous avez signalé la
note relative aux répétitions générales, parue
dans- le Figaro sous ma signature. En écrivant
cette note, je n'escomptais pas l'importance
qu'on a bien voulu lui donner, mais que la
question soulevée mérite d'ailleurs. EHc vaut
d'être prise au sérieux, contrairement à oe qu'en
pense mon ami Aderer qui, dans le courrier de
son grave journal, a dit que c'était là une dis-
cussion de vacances. Peut-être n'a-t-M pas eu
l'intention de la critiquer, mais est-il d'avis, au
contraire, qu'en plein été, edle. eût été discutée
avec Pl us, choeu P,
„»«? Manud) d.
M. Gabriel TIMMORY
Je crois savoir qu'un assez grand nombre d'au-
teurs sont partisans de la suppression des répé-
titions générales, et je me demande si les criti-
ques ne partagent pas cet avis. Il me semble
qu'il ne leur déplairait pas de se voir, délivrer
d'une ambiance bien souvent créée par des amis
-enthousiastes de parti pris ou par des amis plus
affectueux encore, toujours disposés à dénigrer
et même à « emboîter » sans douta, sous le pré-
texte que « qui aime bien châtie bi-en 1 »
Il me plairait de voir Comœdia, spécialiste
en la matière, ouvrir une enquête à ce sUJet.
Auteurs et critiques voudront bien y répondte,
je l'espère, car. la question est, pour to,ut .e
monde, des plus intéressantes. - .#'
Cordialement vôtre," AI h
Alph onse F RANCK.
Profitanf 'de', la répétition -générale - de la
Cornédée-Française, nous avons demandé )[¡.,
avis à quelques personnalités présentes,.j
tement intéressées dans l'affaire. Voici'" 9
nous fut répondu.
M. ABEL HERMA,,"l "',
- Je suis tout à fait part^1 de la Suppre-
sion des répétitIonS génér^ n^10. M.
Abel H^rmant, — à condi 101îttoon jt^e if oniis e que M.
critique soit adrmepi^se 'setnt4a 0,, la pièce dès
les premières représentations, J estime que la
présence des critiques est déplacée au -milieu
du public héi&octite qui compose les salles des
répétitions générales. Pour mon compte, chaque
fois que je puis me dispenser d'y assister, je
le fais. Je sais que cette opinion n'est pas par-
tagée par nombre de mes confrères. Mais puis-
que vous m'avez demandé la mienne, je vous la
donne en toute sincérité.
M. GABRIEL TIMMORY
La suppression des répétitions généra1 ? -!
fiOdis dit M. Gabriel Ttofliory — Je e ~sais
pas que les d,¡,. :teui's se décident.
ireur-j teille' f ^ue. Ils se ionne-r * ba-
< as pour se ilanquer des coupc \, ..-" l ut,'
nei';er„re pu jl?cit6 pour une pièce, pour Ut;"
fx^tre, qu'une pétition générale? L'opi,..ion
de la t;' et ;:;0 souvent indulgente. C *
ur.. ~sal. - cc« .tisseurs. Les auteurs qui s>**
vent les difficultés du métier l'ont aucune acri-
monie contre un confrère et .ouhaitent bien au
cortraire son succcs. La çr*tique exerce §cia
office en conscience. Quant aux artistes, les
vrais, -ils savent juger, à sa juste valeur, le
produit. Il y a aussi les autres, les parasites.
Or, si c'est pour ceux-là que l'on plaide,
je n'en suis pas. Qu'on les élimine et que l'on
nous laisse, entre nous, gens de métier.
M. CAMILLE LE SENNE
M. Camille Le Senne, auteur et critique dis-
tingué, est au contraire un fervent des répéti-
tions générales, et c'est avec beaucoup de mé-
lancolie qu'il en verrait la disparition. Encore
une tradition qui se perd.
M, NOZIERE
M. Nozière, que nous rencontrons dans les
couloirs du Théâtre Français et à qui nous po-
sons la qu¡est-Ïou, est pris au dépourvu. Il serre
la main à M. Antoine qui passe, et lui lait part
de notre enquête. Il se met d'accord avec lui
pour nous dire que la mesure serait fâcheuse,
surtout pour l'auteur et le directeur, car la meil-
leure publicité est faille par la répétition géné-
rale. bi la pièce est louée, on voudra la voir;
si e'll est blàmé.,e- louée,' on voudra Ja voi!l"
si elle est blâmée, on voudra en connaître per-
sonnellement les raisons.
M. VALMY-BAY.QÇP
Notre excellent collaborateur J. Vaimy-Baysse
qui, ici même, a si vaillamment fait valoir
les droits des écrivains et des artistes, pro-
teste contre la suppression. des répétitions gé-
nérales. Elles ont une utilité qui n'est pas nia-
ble, nous dit-il. Si l'on trouve que le public
qui est invité n'est pas celui qui devrait l'être,
on doit être plus judicieux dans l'attribution des
places et n'inviter que; tes vériitables ayants
diroit, Le théâtre fiait partie de la formation in-
tellectuelle de tout honnie appelé à écrire, qu'il
soit poète, romancier, auteur. dramatique ou
journaliste. La répétition générale est encore le
meilleur terrain sur lequel puissent se rencon-
trer les jeunes qui veulent apprendre, les aînés
qui doivent se tenir au courant.
M. ALFRED SAVOIR
« Elles ne peuvent, nous dit M. Alfred Sa-
voir, que renforcer le succès ou l'insuccès d'une
jplèce. Il me semble que seules. elles assurent
(Photo Henri Manuel
M. Clement VAUTEL
une cote artistique à une oeuvre: sans elles, ce
seraient la commercialisation, l'avilissement dé-
finitif du théâtre ». — C'est aussi l'avis de M.
de Brunoff, directeur de Comœdia Illustré : Ja-
mais ces répétitions ne sont nuisibles. Une piè-
ce commerciale fera toujours d
teur d'une œuvre cfe valeur méconnue, c'est une
consolation de se sentir compris de ses pairs. »
M. G. de Pawlowski dédaire qu'il n'y a déjà
plus de répétitions orales. « La plupart du
tempo, elles se donnent, nous d.i,;-i'!, devant une
mi nian te de prolessionnels et celles qui ne sont
|>3.'S officiellement ouvertes à tous le sont en réa-
lité. Certes, nous sommes encore • quelques
journalisas à y assister. Cela ne durera pas
longtemps. Et ce sera la fin du théâtre, en tant
qu'art. » M. J.-Ernest Charles prend la chose
en badinant : « Les rûpéutiGns générales: un
cadre élégant, sympathique, et qui, parfois en-
core ccmporte en oiiitre un agréable spectacle
sur scène; que demander de plus? » M. Roland
Dor&sles est très n.et: « S'il s'agit pour un di-
recteur de jc:uirna'l d'avoir une opinion corres-
pondante à celle du gros' public, qu'il délègue
un charcutier ou un bcuciher. M,z,:s les artistes
et la foule se trottent rarement d'accord. »
M. Victor Snell, presque seul de son avis,
.déclare complètement inutiles les répétitions gé-
nérales. « L'avis des critiques, nous-dit-il, n'i-n-
fk!3. hélas! pas sur la destinée d'une pièce.
Cellss qui sont comimerciatement viables rétW1
siront toujours, malgré tout. » y*
M. ADOLPHE ADERER>Î7
Lorsque M. Adolphe Aderer étsJ~f~dentdc
l'Association de la critique, ~, s' QCou¡per
de la question des répétitif generales, A cette
>- oe ci-hoot* Remi Manuel)
M. ADERER
époque, les directeurs supprii»*^ent les répéti-
tion s d.v~t pfY'c:;e, re6 jugeant inutiles.
M. -1 ~i~~s Jet' 1"oits d-e. SeS
conf n¡!:.-.1f'6 'de" ..- .la SOclére , 'j Ai'f~rs, puis,
~des entre lens avec confrères, et il
~H"; ,:he à ouefae la question. Au bout de - ix
semaines, les répétitions générales étaient reta-
biies par tous, les directeurs de théâtre. Quelle
est la conclusion à émettre dans les circonstan-
ces actuelles ?
Sur cette question, M. Adolphe Aderer con-
"spirituellement « L'histoire n'est-çlle ~|>as
un éternçl recommencement ? Olt peut Ii;
apercevoir au théâtre. »
M. LUCIEN DUBECH
Le critique de FACTION FRAKÇAtSE écrit ~en
lignes suivantes:
On a pu dire que l'égoïste était con;mo
l'embonpoint : plus on en a, plus on est gêné
par celui des autres. Il n'en va pa:; de même
du talent. Moins on en a, plus on est gêné
par celui des autres. N'est-ce pas ce quî ex-
plique qu'une bonne partie du public des gé-
-, - (Pboto Ma^.u**:
M. LE SENNE
nérales, qui avale sans brcnchar des produits
sans nom, et qui même les appla"1it, ait tedM
de monter J'autre soir une cafcs.e contre a
pjece de M. VerneuiJ ? Le coup était bien com-
biné. En effet, M. Verneuil donna: .me pièce
de son extrême jeunesse où il y a des qualités
et des défauts. Mais enfin, il y a des p-fns qts-
le succès des autres rend nécessairement mala-
des. eh, réussissez donc, si c'eii si faciî M
Berger était plus sage, qui e.'1 tn.vé inélé-
gant, n'étant pas décora de. plaisanter les dé-
corations.
Quelques-uns de nos confrères ont aussi don-
né leur avis. Nous reproduisons leurs article:
avec plaisir. ,
M. CLEMENT VAUTEL
Dans son « Film » du JOURML.- M. Clément
Vautel fait les réflexions que voici:
Une pièce qui vient d'être effroyablement
éreintée par la critique fait cep ndant des re-
cettes admirables.
Sur ce, M. Alphonse Franck, président de
l'Association des Directeurs de théâtre, propose
la suppression des répétitions ~én:raks.
*— Les critiques dramatiques, se
Laissent -Impressionner par ces cochons oe nos-
payants qui encombrent la salle. Au t:;:u r»v.^
couler la comédie, ils écoutent leurs voisins et
sont victimes d'une « ambiance,. qui n'est
pas celle du vrai public. C'est pourquoi, en
appel, leurs arrêts sont si souvent cassés. Je
crois donc leur être utile et agréable en leur
proposant de juger les pièces nouvelles en mi-
me temps que les spectateurs qui sont l'autant
plus disposés à s'amuser aux P~-c n ■ iveîles
qu'ils ont payé leur place en entnaut
Ceci est un coup droit aux Aristarsques 4a
théâtre.
M. Franck leur dit.. en somme;
(Piwt ComccHa.)
M. J. VALMY-BAYSSB
,,.. Wr- T
ï" Vous Commettez d'effroyafc ?s èfretirs
J"vY0V5 vous laissez bourrer le crâne par
rieS individualités sans mandat ;
3° D'ailleurs, ce que vous é -ivez n'a <&
cune importance vous ne jocissèz d'aucun
crédit auprès du 1 vrai public, celui qui asstin *
la recette, A Franckpropose d'' viter qa,'
Et si M: Franck propose d'¡ v;ter
même les critiques à la prenne, c'esf parce
julil n ose pas encore dire toute sa pensée;
— Les critiques, n'en faut plus!
Tout cela parce que les critiques ont trouvé
mauvaise une pièce qui, selon une expression
très vilaine, « fait de Jugent JI,
Mais la recette eSt-el1<: un infaillible crité-
rium ? Et le critique a-t-il eu tort de ne pag
battre des tnafns parce que, les soirs suivants,
le caissier se frotte les siennes? S'il c.. ,-sc
iinsi, évidemment, ce n'est plv^i îa peine
l'écrire des articles sur les pièces nouvelles
luelques chines suffisent. Et telle falote co-
nédie qui « fait » 8.000 francs au Théâtre-
Français, doit être considérée comme deux fois
plus belle- que le Cid qui n'en rapporte que
4.000.
Mais à quoi bon discuter? La vérité, c'est
que cette aventure est un épisode de la lutif -
qui, depuis quelques -«binées, met aux prises
la critique et la p*1*™*-
Si j'avais à ,,Zer, je placerats mon enjeu
sur la Réclam" Celle-ci est évidemment plus
fort. Elle remportera, et bientôt, je crois.
Tous auteurs seront alors dans la situa-
tion ce brave garçon qui, assistant au
~« pour » de la revue qu'il faisait jouer dans un
musie-hall, disait avec philosophie: 1
— Cela ne fait rien, j'aurai nne bonne
dresse **
En effet, le lendemain, tous tes journaux cé-
ébraient, en caractères énormes, son esprit
)rodigieux et le comparaient à Aristophane
La Liberté, après avoir severement 'la- M.
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