Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1921-04-21
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 21 avril 1921 21 avril 1921
Description : 1921/04/21 (A15,N3048). 1921/04/21 (A15,N3048).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76467697
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/05/2015
2
COMŒDIA
2T - ¥ - 2Î
grecque est tel indéniable. Voyez le succès de
'Phi-Phi!
Or, quelque latine qu'elle fût, l'Etrurie a été
'fort influencée par la Grèce. Rien d'étonnant
.de retrouver des traces étrusques, par consé-
quent d'art grec, sur les murs et dans toiiîe la
'décoration d'un, théâtre paris: rn.
Il Tout vous est expliqué, d'ailleurs, par le pro-
gramme. Je vous y renvoie. Vous y lirez dans
un petit rectangle : L'architcctc qui a construit
le théâtre des Nouveautés est AI. Adoplhe
,Thiers.
Adolphe Thiers!. Voilà qui ne nous rajeur-
iiit pas. Nous n'étions pas nés, vous ni moi.
L'illustre historien était donc aussi architecte.
Il construisait des salles étrusques dans les sous-
sols de Paris. Comme disait Gambetta en le
montrant du dorgt : - - ,
— Le décorateur 'du territoire, le voici ! **
Il faut. vous rappeler, pour voir clair, que
Thiers était .MarseHl.z"is. (A Marseille, il y a sa
Êtetu-e avec cette inscription sur le socle:
(Photo Hen-rt Manw«l)
-- M. P. CJTPBM.ANI mile R. CAMIER
(Cliambrun) (Colette)
THIERS Y EST NÉ
et No
SI GRAND !
je ne sais plus dans quelle rue.) Qui dit Mar-
quais dit Phocéen, qui dit Phocéen dit Grec,
et de Grec à Etrusque. -
.Voilà comment Thiers fut amené à faire de
l'étrusque là.
Réfléchissez maintenant à ceci: M. Roze, di-
recteur aimable et joyeux — l'Edmond où l'on
s'amuse, — possède, de vieille date, un ami
qui n'est autre que M. Gustave Quinson. Quia
son est aussi Marseillais. La parenté, le cousi-
nage entre Quinson et Thiers. les affinités pho-
céennes s'expliquent toutes seules.
De Thiers à Roze en passant par Quinson, -
yoilà Le Théâtre étrusque des Nouveautés.
Le théâtre des Nouveautés est, d'ailleurs,
plus ancien encore qu'on se le figure.
Nous lisons, .dans Montesquieu, cette phrase
significative :
Notre nation a une pente naturelle aux Nou-
veautés
-qui indique nettement que Montesquieu con-
-"',::;;sai't la salie du "boulevard Poissonnière, la-
.,el!è était déjà située en sous-sol, puisque on
encontre le terme ponte » sous ia plume du
célèbre humoriste bordelais,, .qui savait trouver
de l 't;."prit jusque dans les lois.
* *
L'or ruisselle aux murs de la nouvelle salile.
Des -appliques octogonales en. or, sur quoi sont
peintes des figurines grecques, s.e voient un peu
partout. L'auteur lui-même s'appelle Bouchor :
Jean Bouche Or. sorte de Jean Chrysostome
moderne qui,.ter le premier du nom, l'auteur
d'Occupe-toi d'homélie, s'occupe de Regina-
pamie.
Moi, j'ai fait Emaux et Camées,
rimait Théophile dans son sonnet liminaire.
Jean Boucher peut dire:
Moi, j'ai fait des mots pour Camier.,
Le théâtre des Nouveautés ouvre au prin-,
- Jps. C'était la saison adéquate.
A u printemps nous devons les Rozes,
chantait Béranger.
Quant à Benoit-Léon Deutsch, co-associê
d'Edmond Roze, il est d'une notoriété boule-
yardière qui me dispense (comme pour le nom
d'Agamemnon)" d'en dire plu§ long. et sympa-
thique au point que, .comme dit le. poète :
Si Deustch n'existait pas il faudrait l'.inventer
Les corbeilles à fleurs défilent. La loge de
MlLe Camier ne sera pas assez grande et il fau-
dra en mettre jusque dans les couloirs. Qu,e-de
fleurs il y a sur son passage — le passage de
la bell' Régina ! Mais cette allusion-ci n'a rien
qui rappelle, ce soir, une. déroute. L'atmosphère
sent la victoire. Le succès est dans le grenat
des tapis, dans-le briq-ue noir et or des frises,
da.n,s ta pourpre répandue aux murs de la mai-'
son. Et tout cela .est couleur dé Roze.
Sous le dais de gala qui donne à l'huis un
-petit air de Madeleine, au jour des beaux maria-
ges, le Tout-Paris des grandes cérémonies dé-
file:
MM. Paul Abram, "Adolphe Aderer, Antoine,
'Simon Arbellot, Armont, M. et Mme Charles'
Akar, Mmes Suzanne Adrien-Bertrand, Allaim-
by, Mlles Jzv.t Ader, Yette Andreyor.
MM Elie de Bassan, André Beaunier, Benoit-
Lévy, Tristan Bernard, Jean Berty, Lucien Bes-
nard, Jean Bever, Bienstock, Jacques Bousquet,
Georges Bayer, Maurice de Brunoff, les pein-
tres Bécan, J.-C. Bellaigne, Pol » Bert, Bib,
Bouet, MM. et Mmes Marcel Ballot, Robert de
Beau plan, Armand Bertbez. Boulanger, Bri.gon,
Pierre Brisson, Miles Baletîa, Louise Balthy.
MM. Camoin. Charles Catusæ, - Chabert,
Crommelynck, MM. et Mmes Camille Choisy,
Courteline, Mmes Vanina Casalonga, Jeanne -
Catulle-Mendès, MUes Zabeth Capazza, Alice
Cocéa.
MM. Henry Defreyn, - jean Delettraz, Ernest
Depré, Marcel Deroissic, Lucien Descaves, Abel
Deval, Dolley, Roland Dorgelès. Jean DrauiLt,
Pau) Duc, Durand-Villette, les peintres Max
Descaves, Jean-Gabriel Domergue, Don, Du-
kercy, Mlles Damia, Jane Danjou, Lucette
Darbelle, Yvonne Daumont. Suzanne Devoyod,
Adriemne Dhcrblay. Marcetëe Dornac.
MM. Myram Eknayan, Jea'l d'Esme.
MM. Henry Falk, Willy Fischer, Charles Flo-
renjtin, André de Fouquières, Paul Franck,
Pierre Franck, Gabriel Frère, Paul Fuchs,
MM. et Mmes René Fauchois-Lucie Cafferst,
Gustave Fréjavitie. Mlle Andrée Féranne. -
MM. Félix Gardera. Lucien de GerlOir. Ger-
bidon, Maxime Girard, Paul Gardeaux, le pein-
tre Victor Gou:rsat, MM. et Mmes Félix Gali-
paux, Paul Ginisty, Georges Gros. MIles Ga"
briel le Géraldy, Marie-Louise de Gerlor, Alice
Grouilhet.
MM. Pierre-Maurice Hirsch, Benjamin Hue,
MM. et Mmes Charly-Henry Hirsch, Pisrre
Humble, Mille Jane Hyrem.
M. Isaac, MM. et Mmes Emile et Vincent
Isola. ,
M. Henry de Jouvenel et Mme Colette, Mlle
Simone Joubert, M. Pierre Juvenet.
MM. Kauffmann, docteuir Kindhetg.
MM. Fernand Lamy, Paul Largy, Gaston Le-
bel, Charles Leboucq, Lehmasin, Charles Leiri-
che, Maurice L'Hoir, Georges Lignereux, Char-
les Lorrain, le peintre Jean Le Soyeux, Mme
Lucien Lelong, M. et Mme Charles de La gril-
I-e, Mlles Huguette de Lacroix, Yolande Laf-
font, Marcelle Lend-er, Janik Léonnec, Augus-
tine Leriche, Emmy Lynn.
MM. Madys, V. Mandeletamm, Léopold Mar-
chand., Marjal, Pierre Marnés, André Meer,
Mercklein, Chartes Méré, Adolphe Meyer, Paul
Milliet, Yves Mirande, A. de Montgon, A. Mous-
zy-Eon, M. et Mme Alfred Machard, MUes
Mai liane, Bl. Marga. s
MM. Namias, Nozière. 4
M. René Peter, le dessinateur Max Pinchan.,
Mlles Paulette Pax, Polaire.
MM. et Mmes Charles Quinel, Gustave Quin-
son..
MM. Jules Rateau, Daniel Riche, Rivory, les
peintres Pol Rab, Ronsin, Henri Rudaux, M. et
Mme Paul Reboux. Mme Edmond Roze, Mliles
Jame Renouardt, Suzanne Révonne.
MM. Guillot de Saix, Louis Sance, Jean Sa-
pêne, Alfred Savoir, Louis Schneider. Edmond
Sée, Marcel Simond, Paul Souday, André Syl-
vane, Victor Sylvestre, MM. et Mmes Salabe-rt,,
Silvai,n, Mme Simon-Gi!rard, MUes Servières,
Spin-elly.
MM. Edmond Teulet, Camille Traversi, le
dessinateur Tor, Mlles Clara Tambouir, Léda
Tavema.
M. Urban.
MM. Maurice Varny, Alfred Vereourt, Vil-
beat, Roger Vincent, Raoul Viterbo, Léon Vol-
terra, Mme Pierre Veber, Mlle Raymonde Vis-
conti. •
MM. André Waller, Marcel* Waroqttef, Maxi-
me Weill, Lucien Willemetz, Wîttouck, M. et
Mme André Warnod, Mmes Amie Warley,
Pierre Wolff. Í
M. Xanrof. i
1 MM. Miguel Zamacois, H. de Zubiria.
-. JEAN BASTIA.
LES PREMIERES
Maïmouna à l'Opéra
Le Khalife Hassan, revenant d'une campagne
victorieuse, s'éprend d'une de ses captives et
dédaigne son ancienne favorite. La jeune Maï-
mouna, de son côté, ne reste pas insensible
aux tendres accents d'un musicien du palais. Les
choses pourraient mal tourner, mais la nourrice
de Maïmouna, qui est quelque peu magicienne,
présente au Khalife un philtre, qui lui fait ou-
blier la captive et ravive ses anciennes amours.
Tout rentre dans l'ordre et la joie règne dans le
palais du sultan. '-
Tel .est, en quelques mots, le sujet du ballet
de M. André Gérard, pour lequel M. Gabriel
Graviez a écrit une charmante partition, et M.
Staats .a réglé une chorégraphie harmonieuse et
nouvelle.
Le- ballet débute par une prière à Allah chan-
tée par M. Dutreix, qui" fut très applaudi.
Le ballet de Maïmouna a été monté en quel-
ques jours : la prodigieuse activité de M. Staats.
et l'admirable entraînement du corps de ballet
ont réalisé ce miracle.
Le rôle de Maïmouna était tenu par Mlle
Aida Boni, celui du musicien par M. Gustave
Ricaux, Ja sultane délaissée était incarnée rzr
Mlle Camille- Bos (et le Khalife oublieux par
M. Paul Raymond; MIles- Kerval et Marthe Le-
'qu,ien et MM. Berge et Ferouelle interprétaient
les rôles de la nourrice, du jeune émir. de l'ath-
lète et du grand vizir. A leurs côtés, le corps
de ballet fit merveille.
Le public a fait un accueil chaleureux à l'œu-
vre de MM. André Gérard et Gabriel GrovJez.
La soirée avait débuté par la représentation de
Rigoletto, chanté par M. lvanteoff, baryton russe,
qui a- une fort belle voix et qui fut acclamé, ainsi
que Mme Ritîer 'Ciampi, qui interprétait le rôle
de Gilda.
• A. R.
] T EN TOURNÉE. j
: I i. - — 1 i' ;. ; -
J { , , .= , ,..
Mlle Jane'Marnac part ce matin y ;
~:"d aVec l'imprésario R. Karsentp
1 Mlle Jane Marnac part ce matin en tournée,
La belle comédienne, qui a signé avec la Société
de Propagation de l'Art dramatique français à
travers le Monde, que dirige avec tant d'autorité
M. Raphaël Karsenty, ne sera de retour à Paj
ris que le 20 juin prochain. :- _t._,
Aille Jane Marnac, que nous avons pu voir,
hier, nous a dit :
Mme Jane MARNAO (PibOto Delphi)
— Je pars avec cinq pièces de deux genres
très différents. Je serai tour à tour Hélène Ardan, 1
de La Douloureuse, de M. Maurice Donnay; Sa-
zy, des Amants de'Sazy, de M. Romain Coolus;
Bianca Bonella, d'Appassionata, de M. Pierre
Frondaie; Gilberte, de Froufrou, de Meilhac et
Halévy. !
« Je jouerai successivement à Bruxelles, Zu-
rich, La Chaux-de-Fonds, Genève, Montpellier,
Marseille, Tunis, Bône, Constantine, Philippe-
ville, Alger, Oran, Lyon et Nancy.
«* M. Maurice Donnay, qui a assisté aux répés
titions de La Douloureuse, me fait l'honneur
d'assister aux représentations qui seront don-!
nées au Théâtre du Parc de Bruxelles. Je veux
m'efforcer de mériter les compliments dont le
grand .évrivain }m'a gratifiée.. M. Romain Coo-
lus, qui m'a encouragée durant les répétitions
des Amants de Sazy m'a, lui aussi, adressé les
éloges les plus flatteurs.
« C'est une grande jote pour moi de pouvoir
m'essayer dans l'interprétation de personnages,
aussi choisis. Je dois dire que M. Karsenty m'#i,
fait la partie belle. Outre que, grâce à ce re-
marquable imprésario, Je crois pouvoir jo;ier
dans des décors approprias, tout comme une
sur une grande scène parisienne, je suis entou-
rée de camarades au talent desquels je me
p!ais à rendre hommage : Paul Esccffier, André
Varennes, Henri Richard, de Tramont, Le Gos-
eet, Charles-Edmond, Carfit, Mmes Marcelle
Renot, Jeanns Robert, Lhéritier, Prodyll,- Lérou-
ville et le petit Max Delcount; quant su coutu-
rier Lucien Lelong, il a réalise, à mon inten-
tion, vingt-cinq merveilles. Il
M. Rr.phaël Karsenty, qui assistait à notre en-
tretien, nous a fait à son tour les déclarations
suivantes:
— Je suis ravi d'avoir pu décider Mlle Jane
Marnac à partir en tournée. Songez que lorsque
j'ai signé avec elle, elle était sollicitée de la
façon la plus pressante par les directeurs dé
^eux grands théâtres ; je lui suis reconnaissant
de m'avoir donné la préférence.
« Comme de coutume, comtre je l'ai ffit,
lorsque je suis parti avec Réjane, avec Mmes
VÎéra Sergine, Simone, Jeanne,Provost, Polaire,
ie ee suis assuré le concours des vedettes les
plus appréciées, et j'ai veillé autant à l'exécu-
tion des maquettes des décors qu'à celle des
robes : j'ai confié cette dernière à six coutu-
rières réputées. »
Ajoutons que la mise en scène de la tournée
Jatte Marnac a été dirigée par M. Janvier, dont
La compétence est indiscutable.
"> GASTON LEBEL.
COMŒpiA 'AU PALAIS
M. Fonson contre
la Comédie=Française
M. Fonson, l'inventeur de Beulemans, qui est
à la fois directeur, auteur et acteur, avait, on
le sait, assigné 1-a Comédie-Française en cent
mine francs de dommages et intérêts.
M. Fonson disait aux magistrats :
- Les comédiens du Théâtre-Français sont
venus chez moi, au théâtre des Galeries Saint-
Hubert, à Bruxelles, avant la guerre. A pré-
sent, ils vont au théâtre du Parc. Je ne leur
reconnais pas ce droit. Ils doivent se confor-
mer à l'usage établi.
Les comédiens' français répliquaient :
— Nous allons où bon nous semble. Nous
avons le respect de la tradition, mais pas à ce
-point. Il nous plaît aujourd'hui de changer de
théâtre. C'est notre droit.
— Le fi mars 1914, votre administrateur m'a
-écrit un mot par lequel il m'assurait que la
tournée de la Comédie-Française jouerait, en
1914, au théâtre des Galeries Saint-Hubert.
— Mais les tournées de la Comédie-Française
ont été supprimées. La Belgique était en-
vahie.
— Pardon, je considère que le contrat a été
suspendu. Il existait toujours au lendemain
de la paix, reprenait toute jsa valeur. J'ai en
ma possession le mot suivant de l'administra-
teur de la Comédie-Française : « Comme je
l'ai dit à M. de Féraudy, vous pouvez compter
sur nous. » Je croyais pouvoir être sûr que
les tournées futures viendraient au théâtre des
Galeries pendant trois années au moins.
Le tribunal s'est demandé, en premier lieu,
comment un engagement pris pour un an pou-
vait lier l'administrateur pour un délai plus
long.
Il a ensuite estimé que les comédiens du
Théâtre-Français ne pouvaient prévoir la guerre
éthique la grande catastrophe mondiale consti-
tuait un cas indiscutable de force majeure.
Le point intéressant du procès était le sui-
vant. Le traité invoqué par M. Fonson pou-
vait-il être considéré juridiquement comme. « un
contrat à effet différé » ? Etait-il en quelque
sorte un engagement précis moratorié par les
événements ou, au contraire, n'existait-il plus
du fait même de la guerre? Les magistrats ont
penché pour la seconde alternative. Ils ont esti-
mé qu'au moment où sont intervenues les vo-
lontés des parties, les circonstances 'n'étaient
pas ce qu'elles sont aujourd'hui.
De plus, il a paru surprenant aux juges que
M. Fonson, qui déclare s'en référer à la lettre
de 1914, ait pourtant, après la guerre, entamé
de nouveaux pourparlers avec la Comédie-Fran-
çaise. Dan3 la correspondance échangée entre
lui et le secrétaire général, il n'était pas ques-
tion d'un traité dont la guerre avait rendu la
réalisation impossible, mais d'une entente nou-
vel'2. De part et d'autre, on .parlait de proposi-
tions et d'ententes futures. On discutait en quel-
que sorte les bases d'un traité, ce qui pouvait
permettre de croire que M. Fonson ne songeait
pas le moins du monde à faire jouer l'ancien.
Pour ces raisons, M. Fonson peid son procès.
MAX VITERBO.
? LES AVANT-PREMIERES
La Revue de Vingt Scènes 1921
au Châtelet
- On répète au Châtelet-la Revue de Vingt Scè-
nes qui sera donnée demain vendredi, au béné-
fice de l'Association de Secours Mutuels des Ar-
tistes Dramatiques, et qui,.chaque printemps, est
un des événements de la saison théâtrale de Pa-
ris. -, -. , - - -V -
De chaque côté de la rampe se tiennent le
compère et la commère: Mlle Simoie Judic et
M. Paul Villé. « Elle» fredonne des couplets
avec agrément, et « Lui » est un comédien qui
lui donne spirituellement la réplique.
Passons sur le plateau. Voici Pierre MagnÍcr.
Salut militaire, c'est l'Empereur; il est entouré
de tout le brillant état-major de l'Ambigu et de
la Porte-Saint-Martin : la touchante Sylvie, Mlles
Rosa-Bruck, de Pouzols, Missia (qui imite Mis-
tinguett) MM. Gauthier, Chabert, Calmette, Cla-
rins. Ils joueront une scène de leur camarade
Raoul Praxy.
Spinelly gazouille malicieusement et Max Dear-
ly montre le plus parfait brio, tous les deux en-
tourés de Landrin. Ils répètent la scène des Va-
riétés écrite par Blondeau.
Le Châtelet est représenté par Mlle Ramey,
MM. Carjol, Hamilton; voici Mlle Fursey, MM.
Baroux, Bénard, Theims, Vinck, qui viennent
jouer la scène du Théâtre-Michel écrite spécia-
lement par Clermont.
M. Georges Berr arrive, il est assisté de ses
camarades de la maison de Molière, MM. De-
nis d'Inès, Roger Gaillard, Mmes Huguette Du-
flos et la petite Jans. Le brillant sociétaire de la
Comédie-Française est fidèle à la Revue de Vingt
Scènes, chaque année il écrit une scène d'une
extrême saveur ; cette année, il a pris comme su-
jet le Tri-Centenaire de La Fontaine, sujet d'ac-
tualité qu'il a traité en toute connaissance dé
cause.
Place aux lyriques, c'est l'Opéra-Comique
avec le quatuor de la Vie de Bohème, Mmes
Brothier, Famin, MM. Marcelin, Baugé. C'est
l'Opéra, représenté par deux étoiles de la danser
Mlle Zambelli et M. Aveline. Des artistes n'ont
eu que la place du Châtelet a traverser, ce sont
Mlles Devillers, Malber, M. Mairet, qui, en voi-
sins, répètent la scène du Théâtre Sarah-Bern-
bardt.
Vers 18 heures, la répétition se termine. La
Revue de Vingt Scènes d-, 1921 ne le cédera en
rien à celles qui la précédèrent. J. DELINI.
« COMŒDIA » A L'HOTEL DES VENTES
La vente Gompel
La deuxième et dernière vacation de la vente
de M. Pierre Gompel a eu lieu hier à l'hôtel des
Ventes, présidée par M. Lair-Dubreuil, commis-
saire-priseur. Les prix d'adjudication furent en-
core sensiblement élevés. Théophile Gautier, les
Goncourt ne furent guère disputés, mais certains
Huysmans atteignirent de respectables enchères :
Sac au Dos, Bruxelles, 1878, chine, maroquin,
1810 francs.-Une Vie des Abeilles, de Maurice
Maeterlinck, Paris, Fasquelle, 1901, Hollande,
reliure maroquin de Lortie, fit 900 francs. Mau-
passant donna lieu a des surenchères iIDPortan-
tes, La Maison Tejlier (Hollande, reliure de
'Blanchetière), 2.280 francs; Une Vie (Hollande,
même signature de reliure) 1.600 francs.
Amoureuse, de Georges de Porto-Riche, Ollen-
dorff, 1894, Hollande sous maroquin, fut adjugé
à 1.180 francs. La Double Maîtresse, les Médail-
les d'Argile, la Cité des Eaux, d'Henri de Ré-
gnier, firent 710, 460, 520 francs; la Maison du
Pèche, de Mme Marcelle Tinayre, avec autogra-
phes et deux aquarelles de Julien Tinayre, 1.000
francs. Les Verlaine: Sagesse, 410 francs.
M. Tristan Bernard acheta les Epigrammes,
exemplaire sur Chine.
La partie importante était représentée par les ;
Anatole France : la Légende de Sainte Radegonde,
Paris, France, éd. 1859, in-8° de 9 feuillets
(c'est la première œuvre imprimée de M. Ana-
tole France, — il s^ait alors quinze ans) monta
à 4.500 francs. Le Livre de mon Ami, Balthazar,
Thaïs, L'Etui de Nacre, La Rôtisserie de la Rei- ;
ne Pédauque, atteignirent 4.005, 2.050, 3.422,
3.800, 2.380 (originales sur Hollande et Japon,
sous maroquin.)
Dominique, de Fromentin, Hachette, 1863,
Hollande, 3 saquarelles originales de Charles
Léandre) fut acheté 2.500 francs. 1
Un manuscrit de M. Pierre Veber (20 pages i
d'écriture dans un cartonnage soie rose semée
de bouquets, enveloppe avec étui) fut ffiis aux
enchères à 40 francs ; il y eut acheteur à 20
francs. Alors, M. Tristan Bernard se leva, prêt
à tout, et cria: Vingt-et-un!. Ce manuscrit fut
acheté 35 francs par notre confrère L. M.
Lorsque fut annoncé le manuscrit du Jardin
des Supplices, d'Octave Mirbeau, il y eut un
mouvement d'intérêt chez les corbeaux, qui se
précipitèrent sur les précieux feuillets. Le chef-
d'oeuvre orig-qtjLl passa de patte en patte, on
surenchérit par "cent sous, — avec la pronon-
ciation: zingue! - et le Jardin des Supplices, —
c'est à vous dégoûter d'êtrè écrivain, — fut em-
porté pour trois mille cent francs. — M. B.
D'Annunzio à Rome
A l'occasion de la fondation de Rome, de nom-
breux amis et partisans de Gabriele d'Annunzio
préparent une manifestation imposante en l'hon-
neur de l'illustre écrivain.
On dit même que le poète du Feu prépare
un manifeste politique qui sera lu à l'Augus-
teum, le même jour — c'est-à-dire aujourd'hui
rrikme jeudi 21 avril.
Le bruit continua a courir qu'il posera sa can-
didatuile, soit à Zara, soit dans les Abruzzes.
Masi. on incline, dans les milieux bien informés,
à penser que l'écrivain ne se présentera pas.
VauUHyacinthe Loyson
est mort
Avec Paul-Hyacinthe Loyson disparaît un écri-
vain audacieux, fécond et varié, un auteur dra-
matique de premier ordre, un politicien militant
et sincère, et surtout un de ces hommes dé
loyauté et de probité inattaquables, qui sont
l'honneur de la littérature et du journalisme.
L'auteur dramatique nous intéresse surtout
ici. Dans sa première .pièce, Les Ames enne-
mies, jouée avec un vif succès au Théâtre An-
toine par Mme Marie Kalff, MM. Janvier et
Armand Bour, il nous montrait — avec une
bonne foi et une impartialité auxquelles tous
lés esprits éclairés ont rendu hommage —les dé-
sastres que peut créer, dans un foyer, tout fana-
nisme de quoique ordre qu'il soit. Déchirée
entre les croyances trop religieuses de sa mère
et l'athéisme trop sur de lui de son père, dar-
winiste irréductible. Florence meurt peu à peu en
d-pi.t .dg.J ard-ntg affection de £es patents pour
Paul-Hyacinthe LOYSON
elle. Cette pièce prêche La tolérance, le droit de i
tout être à la libre discussion et à toute convic-
tion: l'action en est menée dramatiquement, sans
aucune surcharge mélodramatique, sans conces-
sion au public.
.L'Apôtre, .représenté à l'Odéon (1911), où M.
et Mme Silvain vinrent le jouer, par autorisation
spéciale, étudie, de même que Le Tribun, de
M. Paul Bourget, le cas de conscience d'un
homme politique obligé, pour demeurer fidèle'
à son parti et à ses convictions, (ie démasquer et
de sacrifier un fils coupable. Chez M. Paul Bour-
get le conflit s'achève par le renoncement du
père à là vie politique. Le héros de Paul-Hya-
cinthe Loyson va, au contraire, farouchement au
bout de ses idées. Son œuvre est aussi émou-
vante que sincère et éloquente. j
Paul-Hyacinthe Loyson ne se distingua pas 1
moins comme journaliste. Dans toutes les. ques-
tions qui occupèrent ou passionnèrent l'opinion
publique, 11 prit toujours position hardiment el
résolument, du côté de la générosité; et cL-,
libéralisme éclairé, républicain et patriote, %,
n'avait cessé, avant, pendant et après la guerre, ;
de combattre les formes diverses du « défai-
tisme » et d'en signaler les écueils et les con-
séquences.
Fils du père Hyacinthe, il était né en Suisse,
en 1873. Il meurt subitement dans toute la force
de l'âge et dans la plénitude de son talent.
— - - J. M.
CARNET -
MUSICAL
LES GRANDS CONCERTS SYMPUo."QUES
Concerts Pasdeloup (Opéra). - Aujourd'hui Í
jeudi, à 3 h. précises, 230e concert : Sinfonia en
ré (Ch.-Ph. Emmanuel Bach); Airs de ballet de
Rosamunde (Schubert) ; Scène d'amour de Ro-
méo et Juliette (Berlioz); Isabelle et Pantalon
(Ire audition) (Roland Manuel); Effet de nuit
(Sylvio Lazzari); Namouna (Lalo). Le concert
sera dirigé par Rhené-Baton.
DANS LES SALLES
Ce soir, Salle des Agriculteurs, Concert Hildur :
Fjord-Thue, œuvres de Gabriel Dupont. *
Demain soir, Salle du Conservatoire, 10e Con-
cert Ed. Risler. Œuvres de d'Indy, Edmond
Laurens, Mariette, Saint-Saëns.
.Lucienne Caravillot, jeune danseuse roumaine, ;
a obtenu à l'étranger les plus grands succès dans
l'interprétation des danses impressionnistes où
•elle met en pleine valeur le geste, le mouve-
ment, l'expression, Ja .ligne et Ja forme, donne-
ra, le samedi 23 avril, en matinée, à 3 heures,
au coquet théâtre du Colisée, une séance qui
promet d'être des plus réussies. Biillets : au ,
Théâtre ;au 29, rue Tronchet, chez MM. Dtt- -
rand et M. Dandelot (Gut. 13-25).
Toque allurée d'aigrettes
portée par Mlle B. TOUTAIN au Nouveau-Théâtre
Création ELSIE
Ah ! elle ne fait guère le jeu de notre coquette-
rie, cette excentrique température qui, au dernier
Longchamp. ne nous laissa entrevoir que bien
peu de joliesses inédites, sous. les manteaux de
fourrure qu'on se réjouit de n'avoir pas 'en-
voyés en garde, prématurément! -Certes,- les
femmes qui partout et toujours se montrent dans
la note, peuvent, dès à présent, arborer le man-
teau de duvellardine, de peau de marmotte, de
velursine ou de drapella, ces beaux lainages,
Voluptueux au toucher qui marquent si heureu-
sement l'époque de transition et dont la vogue
est immense. Mais, sous leur-trieuse caresse,
-comment distinguer les ensembles de liberty ou
de crêpe Marrakech, préparés pour la printaniè-
re saison? Les prochaines réunions, souhaitons-
le seront ensoleillées et tièdes et permettront
de remptacep les lourdes étoles de fourrure par
ces auréolants boas de plume auxquels la fabrica-
tion actuelle vaut une séduction particulière,
puisque les coloris vibrants ou pastellisés. que
préconise la mode permettront aux raffinées de
les harmoniser avec la teinte dominante de leur
robe ou de leur chapeau..
Je ne réponds pas que les femmes un brin
caillettes, dont ie boa ondulera sous la caresse
de la brise garderont toutes la sveltesse d'un
Chéret, première manière, mais le duvet léger
iie l'autruche, se reflétant sur leu. visage, le
eimbera de douceur et de charme.
Quelques capes ou demi-capes de satin ac-
compagnant de taon pHs toupies des robes ou
la serge et le satin Vénus noir se mêlent en une
harmonieuse synthèse, se détachent agréable-
ment dans les réunions élégantes. Une petite
merveille du genre, allurée de broderie d'ar-
gent que portait avec son habituelle allure de
distinction Mme Charron, au dernier pesage, fit
aussitôt prononcer le nom de Rolf par les initiés
en matière d'élégance. Chacun sait, aujourd'hui,
en effet, que la très parisienne jeune femme
dont le moindre caprice fait loi en matière de
mode, accorde sa prédilection à Rolf; cette ex-
ceptionnelle créatrice sachant comme pas une har-
moniser les lignes qui conviennent à sa beauté.
Vous vous doutez sans deute que pour cette
cliente de marque, spirituellement fidèle, Rolf
'tient en réserve pour les prochaines réunions en-
soleillées, des ensembles inédits qui après avoir
été happés au passage par les kodacks indiscrets
se répercuteront plus tard à l'infini et impres-
sionneront la mode mondiale. Qu'importe! Rolf
ne se soucie guère des reproductions donnant
de l'à peu près tout ou plus mais ne pouvant sa-
tisfaire les raffinées qui fréquentent sa maison
où elles sa Jent trouver la synthèse de toutes les
perfections de coupe et d'harmonie.
PAU LES THEATRES
A la Comédie-Française : « Le Passé » l
Quelle superbe reprise du chef-d'oeuvre de M.
de Porto-Riche, pour les débuts de Mme Si-
mone ! Une salle électrisée applaudit hier non
seulement la passionnante pièce, mais encore l'é-
légance bien dosée des très artistes interprètes.
Au premier acte, Dominique Brienne, la belle
amoureuse meurtrie, par la vie, semble dédai-
gneuse de toute coquetterie. Sa robe de crêpe de
chine rouille tombe comme elle peut et ne frap-
pe guère par son élégance. Plus tard, quand le
passé a revécu en une éphémère visite, ayant
ravivé tous les espoirs, Dominique arbore une
exquise robe d'intimité en mousseline rouge gé-
ranium qu'un scapulaire de tulle brodé tamise
-avec tact. Pour la fin, la nimbeusé robe perle
grise qu'une cape de satin noir, dernière silhouet-
te, enveloppe en ses plis moelleux et pro-
fonds, tandis qu'un col de chinchilla, immense,
épand sur les épaules son duvet nacre
Ensemble aristocratique infiniment auquel on
ne peut reprocher que de n'être pas tout à fait
en situation dans le cadre d'une villa charmante,
à la campagne. Mlle Bovy, très finement pari-
sienne au un, en sa robe manteau, en satin
noir s'ouvrant sur une tunique de crêpe Marie-
Louise, montre au deux un ensemble de kasha-
vella auquel s'assortit un manteau de velursine
du ton, peut-être plus, dans la note à la campa-
gne que la somptueuse cape de satin noir de sa
(Dessin Ae Meignoz)
Aux Courses
Robe et oape de satin noir doublé* cie kasha
perle grise — Création ROLF
distinguée camarade. Quoi qu'il en soit, les chif-
fons de Lauxin ont toujours une particulière sa-
veur et s'imposent à l'admiration générale par
le parisianisme qui s'en dégage.
Le très aimé François Prieur, celui à qui au-
cun cœur de femme n'échappe, est 1 ici personni-
fié par M. Raphaël Duflos, dont l'allure d'élé-
gance est certainement d'un irrésistible prestige.
Si le séducteur ici bellement représenté est
dépourvu d'élégance morale, il se rattrappe ex-
térieurement. Quelle coupe superbe, notée dans
ses vêtements ; quelle allure dans les moindres
détails de sa mise!. Kriegck, pour une part tout
au moins, pourrait être rendu responsable des
méfaits de ce pseudo Priola !.
L'entourage de M. Raphaël Duflos suit de
près son élégant chef de file. Tous les excellents
comédiens, évoluant dans le Passé, sont égale-
ment silhouettés par Kriegck, à qui est dévolu
désormais la mission de maintenir le renom d'é-
légance de la Maison. C'est dire, n'est-ce pas,
que le milieu choisi dans lequel évoluent tous
les personnages du Passé est ici scrupuleusement
représenté, et qu'on respire l'élégance dès le le-
ver du rideau.
■ *
Au Théâtre des Nouveautés :
La « Journée des Surprises »
Quelle brillante soirée pour l'ouverture de la
nouvelle bonbonnière du boulevard, évoquant le
souvenir joyeux de la maison où les plus gros
succès de rire s'installèrent pendant de longues
années.
Dès l'entrée, on est pris par la décoration de
haut goût conçue dans le style Directoire mais
enluminée de coloris charmeurs se reflétant en
beauté sur les élégantes conviées à cette fête du
plus pur parisianisme. La lumière diffuse habi-
lement, partant du plafond, où des ampoules ro-
sées nimbe délicatement les visages. Les fem-
mes se sentent en beauté en ce salonnet aux
courtines d'un rouge framooisé, très à part, et
jurent de tevenir bientôt, pour entendre une se-
conde fois cette délicieuse comédie aussi bien
que pour s'offrir à nouveau un beau succès de
coquetterie dont elles rendent grâce à Alice
Courtois, à qui est due cette décoration de haut
goût , -
Sur la scène, quel régal 1 Deux jolies femmes
mènent toute l'affaire. Blanche Toutain qui,
pendant des années habita la maison de l'ancien
Théâtre des Nouveautés qu'elle illumina de sa
blondeur et de son sourire est ici parée avec in-
finiment de grâce d'une robe de crêpe marocain
gris argent travaillée avec art dans le bas de la
jupe et montrant dans le haut du bras d'amusants
losanges s'ouvrant sur la roseur des chairs.
Fine et élégante, Mlle Toutain, en cette robe
très parisienne, complétée par d'harmonieux cha-
peaux, remporte un gros succès d'élégance et
de femme.
Jamais peut-être la très aimée comédienne ne
parut plus en beauté qu'en cette silhouette si
heureusement çomprise, dont les chapeaux qous
révèlent l'apparition d'une nouvel étoile dias
le mande de la mode.
Nous donnons ici le croquis d'un chapeau à
petits bords alluré de deux superbes plumets
d'aigrettes dont nous retrouverons sans doute l'in-
fluence dans la mode prochaine. Elsie, la gracieu-
se fée, aux allures dix-huitième, qui conçut ce
chapeau pour encadrer la lumineuse blondeur de
Mlle Toutain s'est entourée des -plus précieux
concours et ses créations pour les raisons les
meilleures peuvent rivaliser avec celles de la
rue de la Paix ou de la rue Royale. Nous por-
terons donc des aigrettes, la distinguée Elsie en
ayant décidé ainsi, et nul ne s'en plaindra.
A 12. avelte Rigina Camier, incombe le rôle
"(Dessin de Meignoz)
Robe portée par Mme SIMONE
dans Il Le Passé » à la Comédïe.Française
Création LANVIN
de la jolie Madame trop faible pour résister à
un bel amoureux. Dans le clair décor du premier
acte, où toute la science raffinée de la mise en
scène dont témoigne en toute circonstance M.
Edmond Roze s'affirme une fois de plus, le pim-
pant coloris d'une nimbeuse robe de tulle or-
chidée à indiscret corsage endiamanté, chante
agréablement. Cette tant jolie comédienne d'ail-
leurs pare ses atours plutôt qu'ils ne l'embellis-
l-t et l'on regrette que parfois sa délicate svel-
tesse soit cruellement enfouie dans des excès
d'ampleur. Dans sa blonde chevelure, les pei-
gnes de plume, aujourd'hui si appréciés des élé-
gantes vraies, suppléent à toute autre fantaisie-
Ces Lophory's aux tonalités de topaze brûlée
ou de turquoise, selon l'harmonie de la robe
qu'ils accompagnent, piquent dans l'ensemble
d'une silhouette un note vibrante infiniment ar-
tistique qui décide du succès.
Mlle Régina Camier, si délicatement femme
en ses moindres intonations ou en ses gestes
charmants peut être fière de sa soirée.
L'espace me manque pour vous dire toute l'é-
légance dont témoigne l'interprétation masculine,
l'irrésistible Paul Capellani en tête, mais je tiens *
à noter l'effet produit dans la salle par les per-
les lumineuses portées en diadèmes ou en col-
liers par ies plus élégantes spectatrices. En ce
gala de haut ton, leur présence était, n'est-il pas
vrai, très indiquée.
SWELL.
LE CARNET DE LA PARISIENNE
Lili de B. — Si pour vous encadrer en beauté
vous voulez un home accueillant et artistique à
la fois, voyez Alice Courtois, 47, rue Pierre
Charron, qui, actuellement, remporte un si gros
succès avec la décoration du Théâtre des Nou-
veautés.
Suz. d'H. — Mais oui, Rolf peut encore vous
prendre sans doute, mais hâtez-vous de vous
inscrire, 49, av. des Champs-Elysées.
Aux élégantes éprises de nouveauté. — Vous
pourrez voir une superbe exposition de peignes
lophory's chez Raoul Curly, 45, avenue de
l'Opéra. -
Elsie, la nouvelle modiste en vogue, est pro-
visoirement installée 44, rue Laugier. Allez la
voir, vous serez conquise d'emblée.
Roselyne D. — La souple capeline de tulle
mauve dont nous avons donné le croquis en tête
de'notre précédent feuilleton est bien en effet
celle qui encadre la délicate blondeur de Mlle
Geneviève Félix à la Scala. Elle porte la signa-
ture haut cotée de Jane Blanchot et vous la re-
trouverez certainement parmi l'intéressante - col-
lection du 24, rue du 4-Septembre.
Les diadèmes de perles lumineuses, les ferron-
nières, les broches qui vous charment dans le*
réunions mondaines se trouvent chez Radiait"
23, Bd des Italiens.
Z-., 1 s.
COMŒDIA
2T - ¥ - 2Î
grecque est tel indéniable. Voyez le succès de
'Phi-Phi!
Or, quelque latine qu'elle fût, l'Etrurie a été
'fort influencée par la Grèce. Rien d'étonnant
.de retrouver des traces étrusques, par consé-
quent d'art grec, sur les murs et dans toiiîe la
'décoration d'un, théâtre paris: rn.
Il Tout vous est expliqué, d'ailleurs, par le pro-
gramme. Je vous y renvoie. Vous y lirez dans
un petit rectangle : L'architcctc qui a construit
le théâtre des Nouveautés est AI. Adoplhe
,Thiers.
Adolphe Thiers!. Voilà qui ne nous rajeur-
iiit pas. Nous n'étions pas nés, vous ni moi.
L'illustre historien était donc aussi architecte.
Il construisait des salles étrusques dans les sous-
sols de Paris. Comme disait Gambetta en le
montrant du dorgt : - - ,
— Le décorateur 'du territoire, le voici ! **
Il faut. vous rappeler, pour voir clair, que
Thiers était .MarseHl.z"is. (A Marseille, il y a sa
Êtetu-e avec cette inscription sur le socle:
(Photo Hen-rt Manw«l)
-- M. P. CJTPBM.ANI mile R. CAMIER
(Cliambrun) (Colette)
THIERS Y EST NÉ
et No
SI GRAND !
je ne sais plus dans quelle rue.) Qui dit Mar-
quais dit Phocéen, qui dit Phocéen dit Grec,
et de Grec à Etrusque. -
.Voilà comment Thiers fut amené à faire de
l'étrusque là.
Réfléchissez maintenant à ceci: M. Roze, di-
recteur aimable et joyeux — l'Edmond où l'on
s'amuse, — possède, de vieille date, un ami
qui n'est autre que M. Gustave Quinson. Quia
son est aussi Marseillais. La parenté, le cousi-
nage entre Quinson et Thiers. les affinités pho-
céennes s'expliquent toutes seules.
De Thiers à Roze en passant par Quinson, -
yoilà Le Théâtre étrusque des Nouveautés.
Le théâtre des Nouveautés est, d'ailleurs,
plus ancien encore qu'on se le figure.
Nous lisons, .dans Montesquieu, cette phrase
significative :
Notre nation a une pente naturelle aux Nou-
veautés
-qui indique nettement que Montesquieu con-
-"',::;;sai't la salie du "boulevard Poissonnière, la-
.,el!è était déjà située en sous-sol, puisque on
encontre le terme ponte » sous ia plume du
célèbre humoriste bordelais,, .qui savait trouver
de l 't;."prit jusque dans les lois.
* *
L'or ruisselle aux murs de la nouvelle salile.
Des -appliques octogonales en. or, sur quoi sont
peintes des figurines grecques, s.e voient un peu
partout. L'auteur lui-même s'appelle Bouchor :
Jean Bouche Or. sorte de Jean Chrysostome
moderne qui,.ter le premier du nom, l'auteur
d'Occupe-toi d'homélie, s'occupe de Regina-
pamie.
Moi, j'ai fait Emaux et Camées,
rimait Théophile dans son sonnet liminaire.
Jean Boucher peut dire:
Moi, j'ai fait des mots pour Camier.,
Le théâtre des Nouveautés ouvre au prin-,
- Jps. C'était la saison adéquate.
A u printemps nous devons les Rozes,
chantait Béranger.
Quant à Benoit-Léon Deutsch, co-associê
d'Edmond Roze, il est d'une notoriété boule-
yardière qui me dispense (comme pour le nom
d'Agamemnon)" d'en dire plu§ long. et sympa-
thique au point que, .comme dit le. poète :
Si Deustch n'existait pas il faudrait l'.inventer
Les corbeilles à fleurs défilent. La loge de
MlLe Camier ne sera pas assez grande et il fau-
dra en mettre jusque dans les couloirs. Qu,e-de
fleurs il y a sur son passage — le passage de
la bell' Régina ! Mais cette allusion-ci n'a rien
qui rappelle, ce soir, une. déroute. L'atmosphère
sent la victoire. Le succès est dans le grenat
des tapis, dans-le briq-ue noir et or des frises,
da.n,s ta pourpre répandue aux murs de la mai-'
son. Et tout cela .est couleur dé Roze.
Sous le dais de gala qui donne à l'huis un
-petit air de Madeleine, au jour des beaux maria-
ges, le Tout-Paris des grandes cérémonies dé-
file:
MM. Paul Abram, "Adolphe Aderer, Antoine,
'Simon Arbellot, Armont, M. et Mme Charles'
Akar, Mmes Suzanne Adrien-Bertrand, Allaim-
by, Mlles Jzv.t Ader, Yette Andreyor.
MM Elie de Bassan, André Beaunier, Benoit-
Lévy, Tristan Bernard, Jean Berty, Lucien Bes-
nard, Jean Bever, Bienstock, Jacques Bousquet,
Georges Bayer, Maurice de Brunoff, les pein-
tres Bécan, J.-C. Bellaigne, Pol » Bert, Bib,
Bouet, MM. et Mmes Marcel Ballot, Robert de
Beau plan, Armand Bertbez. Boulanger, Bri.gon,
Pierre Brisson, Miles Baletîa, Louise Balthy.
MM. Camoin. Charles Catusæ, - Chabert,
Crommelynck, MM. et Mmes Camille Choisy,
Courteline, Mmes Vanina Casalonga, Jeanne -
Catulle-Mendès, MUes Zabeth Capazza, Alice
Cocéa.
MM. Henry Defreyn, - jean Delettraz, Ernest
Depré, Marcel Deroissic, Lucien Descaves, Abel
Deval, Dolley, Roland Dorgelès. Jean DrauiLt,
Pau) Duc, Durand-Villette, les peintres Max
Descaves, Jean-Gabriel Domergue, Don, Du-
kercy, Mlles Damia, Jane Danjou, Lucette
Darbelle, Yvonne Daumont. Suzanne Devoyod,
Adriemne Dhcrblay. Marcetëe Dornac.
MM. Myram Eknayan, Jea'l d'Esme.
MM. Henry Falk, Willy Fischer, Charles Flo-
renjtin, André de Fouquières, Paul Franck,
Pierre Franck, Gabriel Frère, Paul Fuchs,
MM. et Mmes René Fauchois-Lucie Cafferst,
Gustave Fréjavitie. Mlle Andrée Féranne. -
MM. Félix Gardera. Lucien de GerlOir. Ger-
bidon, Maxime Girard, Paul Gardeaux, le pein-
tre Victor Gou:rsat, MM. et Mmes Félix Gali-
paux, Paul Ginisty, Georges Gros. MIles Ga"
briel le Géraldy, Marie-Louise de Gerlor, Alice
Grouilhet.
MM. Pierre-Maurice Hirsch, Benjamin Hue,
MM. et Mmes Charly-Henry Hirsch, Pisrre
Humble, Mille Jane Hyrem.
M. Isaac, MM. et Mmes Emile et Vincent
Isola. ,
M. Henry de Jouvenel et Mme Colette, Mlle
Simone Joubert, M. Pierre Juvenet.
MM. Kauffmann, docteuir Kindhetg.
MM. Fernand Lamy, Paul Largy, Gaston Le-
bel, Charles Leboucq, Lehmasin, Charles Leiri-
che, Maurice L'Hoir, Georges Lignereux, Char-
les Lorrain, le peintre Jean Le Soyeux, Mme
Lucien Lelong, M. et Mme Charles de La gril-
I-e, Mlles Huguette de Lacroix, Yolande Laf-
font, Marcelle Lend-er, Janik Léonnec, Augus-
tine Leriche, Emmy Lynn.
MM. Madys, V. Mandeletamm, Léopold Mar-
chand., Marjal, Pierre Marnés, André Meer,
Mercklein, Chartes Méré, Adolphe Meyer, Paul
Milliet, Yves Mirande, A. de Montgon, A. Mous-
zy-Eon, M. et Mme Alfred Machard, MUes
Mai liane, Bl. Marga. s
MM. Namias, Nozière. 4
M. René Peter, le dessinateur Max Pinchan.,
Mlles Paulette Pax, Polaire.
MM. et Mmes Charles Quinel, Gustave Quin-
son..
MM. Jules Rateau, Daniel Riche, Rivory, les
peintres Pol Rab, Ronsin, Henri Rudaux, M. et
Mme Paul Reboux. Mme Edmond Roze, Mliles
Jame Renouardt, Suzanne Révonne.
MM. Guillot de Saix, Louis Sance, Jean Sa-
pêne, Alfred Savoir, Louis Schneider. Edmond
Sée, Marcel Simond, Paul Souday, André Syl-
vane, Victor Sylvestre, MM. et Mmes Salabe-rt,,
Silvai,n, Mme Simon-Gi!rard, MUes Servières,
Spin-elly.
MM. Edmond Teulet, Camille Traversi, le
dessinateur Tor, Mlles Clara Tambouir, Léda
Tavema.
M. Urban.
MM. Maurice Varny, Alfred Vereourt, Vil-
beat, Roger Vincent, Raoul Viterbo, Léon Vol-
terra, Mme Pierre Veber, Mlle Raymonde Vis-
conti. •
MM. André Waller, Marcel* Waroqttef, Maxi-
me Weill, Lucien Willemetz, Wîttouck, M. et
Mme André Warnod, Mmes Amie Warley,
Pierre Wolff. Í
M. Xanrof. i
1 MM. Miguel Zamacois, H. de Zubiria.
-. JEAN BASTIA.
LES PREMIERES
Maïmouna à l'Opéra
Le Khalife Hassan, revenant d'une campagne
victorieuse, s'éprend d'une de ses captives et
dédaigne son ancienne favorite. La jeune Maï-
mouna, de son côté, ne reste pas insensible
aux tendres accents d'un musicien du palais. Les
choses pourraient mal tourner, mais la nourrice
de Maïmouna, qui est quelque peu magicienne,
présente au Khalife un philtre, qui lui fait ou-
blier la captive et ravive ses anciennes amours.
Tout rentre dans l'ordre et la joie règne dans le
palais du sultan. '-
Tel .est, en quelques mots, le sujet du ballet
de M. André Gérard, pour lequel M. Gabriel
Graviez a écrit une charmante partition, et M.
Staats .a réglé une chorégraphie harmonieuse et
nouvelle.
Le- ballet débute par une prière à Allah chan-
tée par M. Dutreix, qui" fut très applaudi.
Le ballet de Maïmouna a été monté en quel-
ques jours : la prodigieuse activité de M. Staats.
et l'admirable entraînement du corps de ballet
ont réalisé ce miracle.
Le rôle de Maïmouna était tenu par Mlle
Aida Boni, celui du musicien par M. Gustave
Ricaux, Ja sultane délaissée était incarnée rzr
Mlle Camille- Bos (et le Khalife oublieux par
M. Paul Raymond; MIles- Kerval et Marthe Le-
'qu,ien et MM. Berge et Ferouelle interprétaient
les rôles de la nourrice, du jeune émir. de l'ath-
lète et du grand vizir. A leurs côtés, le corps
de ballet fit merveille.
Le public a fait un accueil chaleureux à l'œu-
vre de MM. André Gérard et Gabriel GrovJez.
La soirée avait débuté par la représentation de
Rigoletto, chanté par M. lvanteoff, baryton russe,
qui a- une fort belle voix et qui fut acclamé, ainsi
que Mme Ritîer 'Ciampi, qui interprétait le rôle
de Gilda.
• A. R.
] T EN TOURNÉE. j
: I i. - — 1 i' ;. ; -
J { , , .= , ,..
Mlle Jane'Marnac part ce matin y ;
~:"d aVec l'imprésario R. Karsentp
1 Mlle Jane Marnac part ce matin en tournée,
La belle comédienne, qui a signé avec la Société
de Propagation de l'Art dramatique français à
travers le Monde, que dirige avec tant d'autorité
M. Raphaël Karsenty, ne sera de retour à Paj
ris que le 20 juin prochain. :- _t._,
Aille Jane Marnac, que nous avons pu voir,
hier, nous a dit :
Mme Jane MARNAO (PibOto Delphi)
— Je pars avec cinq pièces de deux genres
très différents. Je serai tour à tour Hélène Ardan, 1
de La Douloureuse, de M. Maurice Donnay; Sa-
zy, des Amants de'Sazy, de M. Romain Coolus;
Bianca Bonella, d'Appassionata, de M. Pierre
Frondaie; Gilberte, de Froufrou, de Meilhac et
Halévy. !
« Je jouerai successivement à Bruxelles, Zu-
rich, La Chaux-de-Fonds, Genève, Montpellier,
Marseille, Tunis, Bône, Constantine, Philippe-
ville, Alger, Oran, Lyon et Nancy.
«* M. Maurice Donnay, qui a assisté aux répés
titions de La Douloureuse, me fait l'honneur
d'assister aux représentations qui seront don-!
nées au Théâtre du Parc de Bruxelles. Je veux
m'efforcer de mériter les compliments dont le
grand .évrivain }m'a gratifiée.. M. Romain Coo-
lus, qui m'a encouragée durant les répétitions
des Amants de Sazy m'a, lui aussi, adressé les
éloges les plus flatteurs.
« C'est une grande jote pour moi de pouvoir
m'essayer dans l'interprétation de personnages,
aussi choisis. Je dois dire que M. Karsenty m'#i,
fait la partie belle. Outre que, grâce à ce re-
marquable imprésario, Je crois pouvoir jo;ier
dans des décors approprias, tout comme une
sur une grande scène parisienne, je suis entou-
rée de camarades au talent desquels je me
p!ais à rendre hommage : Paul Esccffier, André
Varennes, Henri Richard, de Tramont, Le Gos-
eet, Charles-Edmond, Carfit, Mmes Marcelle
Renot, Jeanns Robert, Lhéritier, Prodyll,- Lérou-
ville et le petit Max Delcount; quant su coutu-
rier Lucien Lelong, il a réalise, à mon inten-
tion, vingt-cinq merveilles. Il
M. Rr.phaël Karsenty, qui assistait à notre en-
tretien, nous a fait à son tour les déclarations
suivantes:
— Je suis ravi d'avoir pu décider Mlle Jane
Marnac à partir en tournée. Songez que lorsque
j'ai signé avec elle, elle était sollicitée de la
façon la plus pressante par les directeurs dé
^eux grands théâtres ; je lui suis reconnaissant
de m'avoir donné la préférence.
« Comme de coutume, comtre je l'ai ffit,
lorsque je suis parti avec Réjane, avec Mmes
VÎéra Sergine, Simone, Jeanne,Provost, Polaire,
ie ee suis assuré le concours des vedettes les
plus appréciées, et j'ai veillé autant à l'exécu-
tion des maquettes des décors qu'à celle des
robes : j'ai confié cette dernière à six coutu-
rières réputées. »
Ajoutons que la mise en scène de la tournée
Jatte Marnac a été dirigée par M. Janvier, dont
La compétence est indiscutable.
"> GASTON LEBEL.
COMŒpiA 'AU PALAIS
M. Fonson contre
la Comédie=Française
M. Fonson, l'inventeur de Beulemans, qui est
à la fois directeur, auteur et acteur, avait, on
le sait, assigné 1-a Comédie-Française en cent
mine francs de dommages et intérêts.
M. Fonson disait aux magistrats :
- Les comédiens du Théâtre-Français sont
venus chez moi, au théâtre des Galeries Saint-
Hubert, à Bruxelles, avant la guerre. A pré-
sent, ils vont au théâtre du Parc. Je ne leur
reconnais pas ce droit. Ils doivent se confor-
mer à l'usage établi.
Les comédiens' français répliquaient :
— Nous allons où bon nous semble. Nous
avons le respect de la tradition, mais pas à ce
-point. Il nous plaît aujourd'hui de changer de
théâtre. C'est notre droit.
— Le fi mars 1914, votre administrateur m'a
-écrit un mot par lequel il m'assurait que la
tournée de la Comédie-Française jouerait, en
1914, au théâtre des Galeries Saint-Hubert.
— Mais les tournées de la Comédie-Française
ont été supprimées. La Belgique était en-
vahie.
— Pardon, je considère que le contrat a été
suspendu. Il existait toujours au lendemain
de la paix, reprenait toute jsa valeur. J'ai en
ma possession le mot suivant de l'administra-
teur de la Comédie-Française : « Comme je
l'ai dit à M. de Féraudy, vous pouvez compter
sur nous. » Je croyais pouvoir être sûr que
les tournées futures viendraient au théâtre des
Galeries pendant trois années au moins.
Le tribunal s'est demandé, en premier lieu,
comment un engagement pris pour un an pou-
vait lier l'administrateur pour un délai plus
long.
Il a ensuite estimé que les comédiens du
Théâtre-Français ne pouvaient prévoir la guerre
éthique la grande catastrophe mondiale consti-
tuait un cas indiscutable de force majeure.
Le point intéressant du procès était le sui-
vant. Le traité invoqué par M. Fonson pou-
vait-il être considéré juridiquement comme. « un
contrat à effet différé » ? Etait-il en quelque
sorte un engagement précis moratorié par les
événements ou, au contraire, n'existait-il plus
du fait même de la guerre? Les magistrats ont
penché pour la seconde alternative. Ils ont esti-
mé qu'au moment où sont intervenues les vo-
lontés des parties, les circonstances 'n'étaient
pas ce qu'elles sont aujourd'hui.
De plus, il a paru surprenant aux juges que
M. Fonson, qui déclare s'en référer à la lettre
de 1914, ait pourtant, après la guerre, entamé
de nouveaux pourparlers avec la Comédie-Fran-
çaise. Dan3 la correspondance échangée entre
lui et le secrétaire général, il n'était pas ques-
tion d'un traité dont la guerre avait rendu la
réalisation impossible, mais d'une entente nou-
vel'2. De part et d'autre, on .parlait de proposi-
tions et d'ententes futures. On discutait en quel-
que sorte les bases d'un traité, ce qui pouvait
permettre de croire que M. Fonson ne songeait
pas le moins du monde à faire jouer l'ancien.
Pour ces raisons, M. Fonson peid son procès.
MAX VITERBO.
? LES AVANT-PREMIERES
La Revue de Vingt Scènes 1921
au Châtelet
- On répète au Châtelet-la Revue de Vingt Scè-
nes qui sera donnée demain vendredi, au béné-
fice de l'Association de Secours Mutuels des Ar-
tistes Dramatiques, et qui,.chaque printemps, est
un des événements de la saison théâtrale de Pa-
ris. -, -. , - - -V -
De chaque côté de la rampe se tiennent le
compère et la commère: Mlle Simoie Judic et
M. Paul Villé. « Elle» fredonne des couplets
avec agrément, et « Lui » est un comédien qui
lui donne spirituellement la réplique.
Passons sur le plateau. Voici Pierre MagnÍcr.
Salut militaire, c'est l'Empereur; il est entouré
de tout le brillant état-major de l'Ambigu et de
la Porte-Saint-Martin : la touchante Sylvie, Mlles
Rosa-Bruck, de Pouzols, Missia (qui imite Mis-
tinguett) MM. Gauthier, Chabert, Calmette, Cla-
rins. Ils joueront une scène de leur camarade
Raoul Praxy.
Spinelly gazouille malicieusement et Max Dear-
ly montre le plus parfait brio, tous les deux en-
tourés de Landrin. Ils répètent la scène des Va-
riétés écrite par Blondeau.
Le Châtelet est représenté par Mlle Ramey,
MM. Carjol, Hamilton; voici Mlle Fursey, MM.
Baroux, Bénard, Theims, Vinck, qui viennent
jouer la scène du Théâtre-Michel écrite spécia-
lement par Clermont.
M. Georges Berr arrive, il est assisté de ses
camarades de la maison de Molière, MM. De-
nis d'Inès, Roger Gaillard, Mmes Huguette Du-
flos et la petite Jans. Le brillant sociétaire de la
Comédie-Française est fidèle à la Revue de Vingt
Scènes, chaque année il écrit une scène d'une
extrême saveur ; cette année, il a pris comme su-
jet le Tri-Centenaire de La Fontaine, sujet d'ac-
tualité qu'il a traité en toute connaissance dé
cause.
Place aux lyriques, c'est l'Opéra-Comique
avec le quatuor de la Vie de Bohème, Mmes
Brothier, Famin, MM. Marcelin, Baugé. C'est
l'Opéra, représenté par deux étoiles de la danser
Mlle Zambelli et M. Aveline. Des artistes n'ont
eu que la place du Châtelet a traverser, ce sont
Mlles Devillers, Malber, M. Mairet, qui, en voi-
sins, répètent la scène du Théâtre Sarah-Bern-
bardt.
Vers 18 heures, la répétition se termine. La
Revue de Vingt Scènes d-, 1921 ne le cédera en
rien à celles qui la précédèrent. J. DELINI.
« COMŒDIA » A L'HOTEL DES VENTES
La vente Gompel
La deuxième et dernière vacation de la vente
de M. Pierre Gompel a eu lieu hier à l'hôtel des
Ventes, présidée par M. Lair-Dubreuil, commis-
saire-priseur. Les prix d'adjudication furent en-
core sensiblement élevés. Théophile Gautier, les
Goncourt ne furent guère disputés, mais certains
Huysmans atteignirent de respectables enchères :
Sac au Dos, Bruxelles, 1878, chine, maroquin,
1810 francs.-Une Vie des Abeilles, de Maurice
Maeterlinck, Paris, Fasquelle, 1901, Hollande,
reliure maroquin de Lortie, fit 900 francs. Mau-
passant donna lieu a des surenchères iIDPortan-
tes, La Maison Tejlier (Hollande, reliure de
'Blanchetière), 2.280 francs; Une Vie (Hollande,
même signature de reliure) 1.600 francs.
Amoureuse, de Georges de Porto-Riche, Ollen-
dorff, 1894, Hollande sous maroquin, fut adjugé
à 1.180 francs. La Double Maîtresse, les Médail-
les d'Argile, la Cité des Eaux, d'Henri de Ré-
gnier, firent 710, 460, 520 francs; la Maison du
Pèche, de Mme Marcelle Tinayre, avec autogra-
phes et deux aquarelles de Julien Tinayre, 1.000
francs. Les Verlaine: Sagesse, 410 francs.
M. Tristan Bernard acheta les Epigrammes,
exemplaire sur Chine.
La partie importante était représentée par les ;
Anatole France : la Légende de Sainte Radegonde,
Paris, France, éd. 1859, in-8° de 9 feuillets
(c'est la première œuvre imprimée de M. Ana-
tole France, — il s^ait alors quinze ans) monta
à 4.500 francs. Le Livre de mon Ami, Balthazar,
Thaïs, L'Etui de Nacre, La Rôtisserie de la Rei- ;
ne Pédauque, atteignirent 4.005, 2.050, 3.422,
3.800, 2.380 (originales sur Hollande et Japon,
sous maroquin.)
Dominique, de Fromentin, Hachette, 1863,
Hollande, 3 saquarelles originales de Charles
Léandre) fut acheté 2.500 francs. 1
Un manuscrit de M. Pierre Veber (20 pages i
d'écriture dans un cartonnage soie rose semée
de bouquets, enveloppe avec étui) fut ffiis aux
enchères à 40 francs ; il y eut acheteur à 20
francs. Alors, M. Tristan Bernard se leva, prêt
à tout, et cria: Vingt-et-un!. Ce manuscrit fut
acheté 35 francs par notre confrère L. M.
Lorsque fut annoncé le manuscrit du Jardin
des Supplices, d'Octave Mirbeau, il y eut un
mouvement d'intérêt chez les corbeaux, qui se
précipitèrent sur les précieux feuillets. Le chef-
d'oeuvre orig-qtjLl passa de patte en patte, on
surenchérit par "cent sous, — avec la pronon-
ciation: zingue! - et le Jardin des Supplices, —
c'est à vous dégoûter d'êtrè écrivain, — fut em-
porté pour trois mille cent francs. — M. B.
D'Annunzio à Rome
A l'occasion de la fondation de Rome, de nom-
breux amis et partisans de Gabriele d'Annunzio
préparent une manifestation imposante en l'hon-
neur de l'illustre écrivain.
On dit même que le poète du Feu prépare
un manifeste politique qui sera lu à l'Augus-
teum, le même jour — c'est-à-dire aujourd'hui
rrikme jeudi 21 avril.
Le bruit continua a courir qu'il posera sa can-
didatuile, soit à Zara, soit dans les Abruzzes.
Masi. on incline, dans les milieux bien informés,
à penser que l'écrivain ne se présentera pas.
VauUHyacinthe Loyson
est mort
Avec Paul-Hyacinthe Loyson disparaît un écri-
vain audacieux, fécond et varié, un auteur dra-
matique de premier ordre, un politicien militant
et sincère, et surtout un de ces hommes dé
loyauté et de probité inattaquables, qui sont
l'honneur de la littérature et du journalisme.
L'auteur dramatique nous intéresse surtout
ici. Dans sa première .pièce, Les Ames enne-
mies, jouée avec un vif succès au Théâtre An-
toine par Mme Marie Kalff, MM. Janvier et
Armand Bour, il nous montrait — avec une
bonne foi et une impartialité auxquelles tous
lés esprits éclairés ont rendu hommage —les dé-
sastres que peut créer, dans un foyer, tout fana-
nisme de quoique ordre qu'il soit. Déchirée
entre les croyances trop religieuses de sa mère
et l'athéisme trop sur de lui de son père, dar-
winiste irréductible. Florence meurt peu à peu en
d-pi.t .dg.J ard-ntg affection de £es patents pour
Paul-Hyacinthe LOYSON
elle. Cette pièce prêche La tolérance, le droit de i
tout être à la libre discussion et à toute convic-
tion: l'action en est menée dramatiquement, sans
aucune surcharge mélodramatique, sans conces-
sion au public.
.L'Apôtre, .représenté à l'Odéon (1911), où M.
et Mme Silvain vinrent le jouer, par autorisation
spéciale, étudie, de même que Le Tribun, de
M. Paul Bourget, le cas de conscience d'un
homme politique obligé, pour demeurer fidèle'
à son parti et à ses convictions, (ie démasquer et
de sacrifier un fils coupable. Chez M. Paul Bour-
get le conflit s'achève par le renoncement du
père à là vie politique. Le héros de Paul-Hya-
cinthe Loyson va, au contraire, farouchement au
bout de ses idées. Son œuvre est aussi émou-
vante que sincère et éloquente. j
Paul-Hyacinthe Loyson ne se distingua pas 1
moins comme journaliste. Dans toutes les. ques-
tions qui occupèrent ou passionnèrent l'opinion
publique, 11 prit toujours position hardiment el
résolument, du côté de la générosité; et cL-,
libéralisme éclairé, républicain et patriote, %,
n'avait cessé, avant, pendant et après la guerre, ;
de combattre les formes diverses du « défai-
tisme » et d'en signaler les écueils et les con-
séquences.
Fils du père Hyacinthe, il était né en Suisse,
en 1873. Il meurt subitement dans toute la force
de l'âge et dans la plénitude de son talent.
— - - J. M.
CARNET -
MUSICAL
LES GRANDS CONCERTS SYMPUo."QUES
Concerts Pasdeloup (Opéra). - Aujourd'hui Í
jeudi, à 3 h. précises, 230e concert : Sinfonia en
ré (Ch.-Ph. Emmanuel Bach); Airs de ballet de
Rosamunde (Schubert) ; Scène d'amour de Ro-
méo et Juliette (Berlioz); Isabelle et Pantalon
(Ire audition) (Roland Manuel); Effet de nuit
(Sylvio Lazzari); Namouna (Lalo). Le concert
sera dirigé par Rhené-Baton.
DANS LES SALLES
Ce soir, Salle des Agriculteurs, Concert Hildur :
Fjord-Thue, œuvres de Gabriel Dupont. *
Demain soir, Salle du Conservatoire, 10e Con-
cert Ed. Risler. Œuvres de d'Indy, Edmond
Laurens, Mariette, Saint-Saëns.
.Lucienne Caravillot, jeune danseuse roumaine, ;
a obtenu à l'étranger les plus grands succès dans
l'interprétation des danses impressionnistes où
•elle met en pleine valeur le geste, le mouve-
ment, l'expression, Ja .ligne et Ja forme, donne-
ra, le samedi 23 avril, en matinée, à 3 heures,
au coquet théâtre du Colisée, une séance qui
promet d'être des plus réussies. Biillets : au ,
Théâtre ;au 29, rue Tronchet, chez MM. Dtt- -
rand et M. Dandelot (Gut. 13-25).
Toque allurée d'aigrettes
portée par Mlle B. TOUTAIN au Nouveau-Théâtre
Création ELSIE
Ah ! elle ne fait guère le jeu de notre coquette-
rie, cette excentrique température qui, au dernier
Longchamp. ne nous laissa entrevoir que bien
peu de joliesses inédites, sous. les manteaux de
fourrure qu'on se réjouit de n'avoir pas 'en-
voyés en garde, prématurément! -Certes,- les
femmes qui partout et toujours se montrent dans
la note, peuvent, dès à présent, arborer le man-
teau de duvellardine, de peau de marmotte, de
velursine ou de drapella, ces beaux lainages,
Voluptueux au toucher qui marquent si heureu-
sement l'époque de transition et dont la vogue
est immense. Mais, sous leur-trieuse caresse,
-comment distinguer les ensembles de liberty ou
de crêpe Marrakech, préparés pour la printaniè-
re saison? Les prochaines réunions, souhaitons-
le seront ensoleillées et tièdes et permettront
de remptacep les lourdes étoles de fourrure par
ces auréolants boas de plume auxquels la fabrica-
tion actuelle vaut une séduction particulière,
puisque les coloris vibrants ou pastellisés. que
préconise la mode permettront aux raffinées de
les harmoniser avec la teinte dominante de leur
robe ou de leur chapeau..
Je ne réponds pas que les femmes un brin
caillettes, dont ie boa ondulera sous la caresse
de la brise garderont toutes la sveltesse d'un
Chéret, première manière, mais le duvet léger
iie l'autruche, se reflétant sur leu. visage, le
eimbera de douceur et de charme.
Quelques capes ou demi-capes de satin ac-
compagnant de taon pHs toupies des robes ou
la serge et le satin Vénus noir se mêlent en une
harmonieuse synthèse, se détachent agréable-
ment dans les réunions élégantes. Une petite
merveille du genre, allurée de broderie d'ar-
gent que portait avec son habituelle allure de
distinction Mme Charron, au dernier pesage, fit
aussitôt prononcer le nom de Rolf par les initiés
en matière d'élégance. Chacun sait, aujourd'hui,
en effet, que la très parisienne jeune femme
dont le moindre caprice fait loi en matière de
mode, accorde sa prédilection à Rolf; cette ex-
ceptionnelle créatrice sachant comme pas une har-
moniser les lignes qui conviennent à sa beauté.
Vous vous doutez sans deute que pour cette
cliente de marque, spirituellement fidèle, Rolf
'tient en réserve pour les prochaines réunions en-
soleillées, des ensembles inédits qui après avoir
été happés au passage par les kodacks indiscrets
se répercuteront plus tard à l'infini et impres-
sionneront la mode mondiale. Qu'importe! Rolf
ne se soucie guère des reproductions donnant
de l'à peu près tout ou plus mais ne pouvant sa-
tisfaire les raffinées qui fréquentent sa maison
où elles sa Jent trouver la synthèse de toutes les
perfections de coupe et d'harmonie.
PAU LES THEATRES
A la Comédie-Française : « Le Passé » l
Quelle superbe reprise du chef-d'oeuvre de M.
de Porto-Riche, pour les débuts de Mme Si-
mone ! Une salle électrisée applaudit hier non
seulement la passionnante pièce, mais encore l'é-
légance bien dosée des très artistes interprètes.
Au premier acte, Dominique Brienne, la belle
amoureuse meurtrie, par la vie, semble dédai-
gneuse de toute coquetterie. Sa robe de crêpe de
chine rouille tombe comme elle peut et ne frap-
pe guère par son élégance. Plus tard, quand le
passé a revécu en une éphémère visite, ayant
ravivé tous les espoirs, Dominique arbore une
exquise robe d'intimité en mousseline rouge gé-
ranium qu'un scapulaire de tulle brodé tamise
-avec tact. Pour la fin, la nimbeusé robe perle
grise qu'une cape de satin noir, dernière silhouet-
te, enveloppe en ses plis moelleux et pro-
fonds, tandis qu'un col de chinchilla, immense,
épand sur les épaules son duvet nacre
Ensemble aristocratique infiniment auquel on
ne peut reprocher que de n'être pas tout à fait
en situation dans le cadre d'une villa charmante,
à la campagne. Mlle Bovy, très finement pari-
sienne au un, en sa robe manteau, en satin
noir s'ouvrant sur une tunique de crêpe Marie-
Louise, montre au deux un ensemble de kasha-
vella auquel s'assortit un manteau de velursine
du ton, peut-être plus, dans la note à la campa-
gne que la somptueuse cape de satin noir de sa
(Dessin Ae Meignoz)
Aux Courses
Robe et oape de satin noir doublé* cie kasha
perle grise — Création ROLF
distinguée camarade. Quoi qu'il en soit, les chif-
fons de Lauxin ont toujours une particulière sa-
veur et s'imposent à l'admiration générale par
le parisianisme qui s'en dégage.
Le très aimé François Prieur, celui à qui au-
cun cœur de femme n'échappe, est 1 ici personni-
fié par M. Raphaël Duflos, dont l'allure d'élé-
gance est certainement d'un irrésistible prestige.
Si le séducteur ici bellement représenté est
dépourvu d'élégance morale, il se rattrappe ex-
térieurement. Quelle coupe superbe, notée dans
ses vêtements ; quelle allure dans les moindres
détails de sa mise!. Kriegck, pour une part tout
au moins, pourrait être rendu responsable des
méfaits de ce pseudo Priola !.
L'entourage de M. Raphaël Duflos suit de
près son élégant chef de file. Tous les excellents
comédiens, évoluant dans le Passé, sont égale-
ment silhouettés par Kriegck, à qui est dévolu
désormais la mission de maintenir le renom d'é-
légance de la Maison. C'est dire, n'est-ce pas,
que le milieu choisi dans lequel évoluent tous
les personnages du Passé est ici scrupuleusement
représenté, et qu'on respire l'élégance dès le le-
ver du rideau.
■ *
Au Théâtre des Nouveautés :
La « Journée des Surprises »
Quelle brillante soirée pour l'ouverture de la
nouvelle bonbonnière du boulevard, évoquant le
souvenir joyeux de la maison où les plus gros
succès de rire s'installèrent pendant de longues
années.
Dès l'entrée, on est pris par la décoration de
haut goût conçue dans le style Directoire mais
enluminée de coloris charmeurs se reflétant en
beauté sur les élégantes conviées à cette fête du
plus pur parisianisme. La lumière diffuse habi-
lement, partant du plafond, où des ampoules ro-
sées nimbe délicatement les visages. Les fem-
mes se sentent en beauté en ce salonnet aux
courtines d'un rouge framooisé, très à part, et
jurent de tevenir bientôt, pour entendre une se-
conde fois cette délicieuse comédie aussi bien
que pour s'offrir à nouveau un beau succès de
coquetterie dont elles rendent grâce à Alice
Courtois, à qui est due cette décoration de haut
goût , -
Sur la scène, quel régal 1 Deux jolies femmes
mènent toute l'affaire. Blanche Toutain qui,
pendant des années habita la maison de l'ancien
Théâtre des Nouveautés qu'elle illumina de sa
blondeur et de son sourire est ici parée avec in-
finiment de grâce d'une robe de crêpe marocain
gris argent travaillée avec art dans le bas de la
jupe et montrant dans le haut du bras d'amusants
losanges s'ouvrant sur la roseur des chairs.
Fine et élégante, Mlle Toutain, en cette robe
très parisienne, complétée par d'harmonieux cha-
peaux, remporte un gros succès d'élégance et
de femme.
Jamais peut-être la très aimée comédienne ne
parut plus en beauté qu'en cette silhouette si
heureusement çomprise, dont les chapeaux qous
révèlent l'apparition d'une nouvel étoile dias
le mande de la mode.
Nous donnons ici le croquis d'un chapeau à
petits bords alluré de deux superbes plumets
d'aigrettes dont nous retrouverons sans doute l'in-
fluence dans la mode prochaine. Elsie, la gracieu-
se fée, aux allures dix-huitième, qui conçut ce
chapeau pour encadrer la lumineuse blondeur de
Mlle Toutain s'est entourée des -plus précieux
concours et ses créations pour les raisons les
meilleures peuvent rivaliser avec celles de la
rue de la Paix ou de la rue Royale. Nous por-
terons donc des aigrettes, la distinguée Elsie en
ayant décidé ainsi, et nul ne s'en plaindra.
A 12. avelte Rigina Camier, incombe le rôle
"(Dessin de Meignoz)
Robe portée par Mme SIMONE
dans Il Le Passé » à la Comédïe.Française
Création LANVIN
de la jolie Madame trop faible pour résister à
un bel amoureux. Dans le clair décor du premier
acte, où toute la science raffinée de la mise en
scène dont témoigne en toute circonstance M.
Edmond Roze s'affirme une fois de plus, le pim-
pant coloris d'une nimbeuse robe de tulle or-
chidée à indiscret corsage endiamanté, chante
agréablement. Cette tant jolie comédienne d'ail-
leurs pare ses atours plutôt qu'ils ne l'embellis-
l-t et l'on regrette que parfois sa délicate svel-
tesse soit cruellement enfouie dans des excès
d'ampleur. Dans sa blonde chevelure, les pei-
gnes de plume, aujourd'hui si appréciés des élé-
gantes vraies, suppléent à toute autre fantaisie-
Ces Lophory's aux tonalités de topaze brûlée
ou de turquoise, selon l'harmonie de la robe
qu'ils accompagnent, piquent dans l'ensemble
d'une silhouette un note vibrante infiniment ar-
tistique qui décide du succès.
Mlle Régina Camier, si délicatement femme
en ses moindres intonations ou en ses gestes
charmants peut être fière de sa soirée.
L'espace me manque pour vous dire toute l'é-
légance dont témoigne l'interprétation masculine,
l'irrésistible Paul Capellani en tête, mais je tiens *
à noter l'effet produit dans la salle par les per-
les lumineuses portées en diadèmes ou en col-
liers par ies plus élégantes spectatrices. En ce
gala de haut ton, leur présence était, n'est-il pas
vrai, très indiquée.
SWELL.
LE CARNET DE LA PARISIENNE
Lili de B. — Si pour vous encadrer en beauté
vous voulez un home accueillant et artistique à
la fois, voyez Alice Courtois, 47, rue Pierre
Charron, qui, actuellement, remporte un si gros
succès avec la décoration du Théâtre des Nou-
veautés.
Suz. d'H. — Mais oui, Rolf peut encore vous
prendre sans doute, mais hâtez-vous de vous
inscrire, 49, av. des Champs-Elysées.
Aux élégantes éprises de nouveauté. — Vous
pourrez voir une superbe exposition de peignes
lophory's chez Raoul Curly, 45, avenue de
l'Opéra. -
Elsie, la nouvelle modiste en vogue, est pro-
visoirement installée 44, rue Laugier. Allez la
voir, vous serez conquise d'emblée.
Roselyne D. — La souple capeline de tulle
mauve dont nous avons donné le croquis en tête
de'notre précédent feuilleton est bien en effet
celle qui encadre la délicate blondeur de Mlle
Geneviève Félix à la Scala. Elle porte la signa-
ture haut cotée de Jane Blanchot et vous la re-
trouverez certainement parmi l'intéressante - col-
lection du 24, rue du 4-Septembre.
Les diadèmes de perles lumineuses, les ferron-
nières, les broches qui vous charment dans le*
réunions mondaines se trouvent chez Radiait"
23, Bd des Italiens.
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