Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1909-03-07
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 07 mars 1909 07 mars 1909
Description : 1909/03/07 (A3,N524). 1909/03/07 (A3,N524).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76458149
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/04/2015
"Í'J 1>, ., N 5'-"4 (Q t"dlo )
- S Asiate.» N 524 (Quotidien)
--
Le Numéro: S centimes
fKiv\art/4vA 7 e ï'Oïi
Rédacteur en Chef s Q, de PAWLOWSKI
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Étranger 40 n. 20 9
Mon Cœur
i
De Yolaine de B. à Bernerette V.
Ma chérie, je viens te confesser un
grand secret mélancolique, à toi qui con-
nut toutes les faiblesses de mon pauvre
cœUr J'aime et mon amour tend les
bras à une ombre. Tu devines que c'est
de mon Pauvre Albert qu'il est question.
Je suis une veuve qui se sent redevenir
¡ epouse de homme qui à peine fut pour
elit un époux let qui lui revient après que
lu~i est parti
Ne crois pas à Un égarement passager
ni à la banalité des regrets qu'une sorte
de décenc ne nous fait consacrer à ceux
qui ne sont plus. C'est un autre senti-
ment, et ce sentiment, je ne Puis lui trou-
ver qu un nom, 1 amour.
Notre mariageavaît été un échange de
signatures comme hl plupart des maria-
ges dans notre monde. La vie ne nous
pesait pas : elle nous fut presque un sou-
lagement le jour où je commençai à en
connaître une autre qui fut pour moi le
bonheur. Nous avions vécu si détachés
que je n'eus pas un instant la pensée que
je faisais mai en cherchant ailleurs un
attachement durable.
Je n'ai aaPrendre en te disant
toute la sincérité de mouvement qui
m'entraîna v-rs M de Morsauf.
Je lui aonnrto• toute la part de rnon
être qui qUI nvait ^as appartenu à mon
mari et qui était restée pour moi-même
obscure.
Quand, après trois mois d'alternatives
cruelles, Albert mourut des suites de sa
chute de cheval, mon à ce douloureux
temps resta suspendu à ce douloureux
événement, sans que je ressentisse moi-
même une t' ,' peine bien définie, hormis a
pitié attristée qui résulte des tragiques
circonstances d' Une mort cruelle- J'avais
fait auprès de lui jusqu'au bout mon de-
voir de femme : mIes mains s'étaient
jointes à celles de ses sœurs de garde
dans les SOIns - d'Ont nous cherchâmes à
prolonger ses jours, -
J'aimais M. de MOrsaut d'un coelir qui
avait cru s'être donné Pour toujours. Si
quelque chose dans la suite avait pu
ajouter encore à cet amour, c'eût été la
discrétion et la retenue qu'il niontra aus-
sutôt que je redevins libre.
En réalité, j'avais cessé de l'être. Au
bout de quelques semaines, par la plus
inexplicable des variations le m'aperçus
que J'e ne lui an^ na« ®nais Plus 61 1ue 's
ne m' aPPar!ena,,moi-même- Si
étrange que cela te Puisse paraître, je
sentis doucement renaître l'étrange pou-
voir d'un lien que la mort n'avait fait
que rompre un peu plus en même temps
que faiblissaient ceux qui, m'attachaient
à M. de Morsauf. Ce fut en moi profon-
dément le sentiment très doux d'un re-
commencement de la vie antérieure,
mais d'une vie haute, spirituelle, exaltée
et qui aspirait à un éta't dématérialisé de
mes sens.
as de peine à me persuader
bert av" aVaIs P. ilït connu mon cher AI-
Ses aDnm C', rnonlent. J-e n'avais vu que
ses ar^nces Je n'avais vu que
ns âme"lmage spécieuse de
m'- umni« de
^vi°n$ e^e m'avait effleure
^u dants .Ses évidences. Nous
es diw où nous nous
a" vecu d denï1 nuage où nous nous
trCQniîUe Ce$. Ti ^^res à d'incalcu-
Vpl0rdiliaiIït Partit sans m'avoir
, nt à moi seule l'ex-
rrrrt , "P"lte à le sentir à tra-
ne bi moi
v,\ bnn Plus vivant pour moi
à do lOté durant sa vie. Je le
ri ^nipri-^es caSrévenant' tendre, si
1I10n CaPr- si pardonnant
on cha enee, tel que l'avait fait un
LI de que l'avait fait un
ré. nature et qui m'était
t ne -
Une 'r?nique le vengea:
fn nie fv1 des torts que j'eus le vengea-
le mal dèSant expier qUe i'eus envers Iui
??rIe jJ,ne l'avoir' mais si doucement,
tepond "PPelIe et Une voix en mOl me
Voi* en moi me
ré PorIc, Col, aIt la sienne.
la ^aimern de l'amour au sen-S
le dire aCf) - à la préi,G l amour au sens
dire n«. par l'effet d'un miracle, 11
Par "effet d'un miracle, il
n £m,er attachem?Pfendrais pas à
Nsauf?>iLa vie pour M. de
^Se cr0i.ent assurSç qui
Croientassurés Contre subtiles qui
°nt bi;près Parfois H Ses change-
la traîi riSe' Q^imn0lau surplus,
puisque, sans me de ressembler à de
PlIisoue v, U Importe, au surplus,
Qns me raisonner, en me re-
t à nainier du meilleur de moi, à
ur de inoi 'à
PaUVre qU, Il n'est plus, je rends à mon
n est pl Ils, je rends à mon
^uVrami une fidélité que je n'ai pu lui
nciant sa v
de Morsauf ne s'y trompa point.
mpa Poillt*
î^n n, les vicissitu"d4e6 7 n' u cœur soient
f 5illu les seule soient
n redoutables, il ac-
k7,. Gri ave.u ave,,,
es«mant : an^in"? philosophie
résignée, estimant sans doute que le sen-
Srt Houv^», qui allait SurVivre à ceJui
il, ttait Pltj3, du moins demeurerait
lvde!,°rs t <(« Ii eurs a«eintes.
tle Plans Pas, ma chérie, si t n,e
PlrnScfe pas- ma chérie, si tu ne
Ph,JI" la fol lîre mo,-même et considère
ais va harmonieuse à iaqueUe dé-
tenant d'elte s„ la n?T ma vie- En at-
qlIe aQt d elle la paix d'un coeur qui n a
trop passé, c'est en-
'en^ e bcnh t
e tîe l'avè^U m es' donné d'at-
fe èe J' nir ,
Ta Yo.
II
û»^"a la Tnême à la même.
!:)"" Ma chérie, huit mois à peine se sont
: je ne pensais Bas Que c'eût été à
si bref délai l'avenir dont je te parlais et
qui, au lieu de me mettre à l'abri des
vicissitudes du cœur, comme je l'espé-
rais, devait m'en faire .trouver un nouvel
exemple en moi-même.
Comment, après tout, ai-je pu m'illu-
sionner sur la nature du sentiment qui
me ramenait vers mon pauvre Albert ?
Comme si on peut aimer d'amour une
ombre! Hélas! je ne l'ai que trop bien
senti depuis, Albert est bien mort et
peut-être à cette heure il l'est double-
ment. Je n'en pus douter le jour où je
commençai à trouver un charme si vif
aux tendres aveux de M. de Lormel? Tu
te rappelles de la cour délicatement pas-
sionnée qu'il me fit pendant la dernière
saison à Trouville, où toutes les femmes
se montrèrent folles de lui.
Oh ! je me défendis tout un temps con-
tre cette surprise nouvelle d'un cœur en-
clin à trop s'écouter. Tu sais que je ne
suis point une femme volage; mais on
n'échappe point à sa destinée et la mien-
ne sans doute fut d'espérer toujours un
amour qui se faisait attendre et qui enfin
est venu.
Moi qui te parlais de l'ordre harmo-
nieux qui allait fixer ma vie, j'aurais eu
plutôt raison d'évoquer l'ordre providen-
tiel qui décida de mon bonheur justement
en ne la fixant pas.
Ma chérie, ceci n'est qu'un billet écrit
dans la petite folie du bonheur. J'ai
voulu me mettre au confessionnal de l'a-
mie qui me fut toujours la plus chère.
Je n'ai plus qu'une minute et une ligne
pour te dire que nous nous marions dans
deux mois.
Ta YOLANDE.
Camille LEMONNIER.
Nous publierons demain un article dp,
GUSTAVE GUICHES
LIRE
EN DEUXIÈME PAGE
LA SEMAINE
LITTERAIRE
par
Q. do PAWLOWSKI .,
Échos
VOUS POURREZ APPLAUDIR
AUJOURD'HUI
Madame Sarah-Bernhardt dans « L'Aiglon » au
Théâtre Sarah-Bernhardt.
Madame Bartet, en matinée, dans « Antigone » au
Théâtre-Français.
Madame Réjane dans « Trains de Luxe » au Théâ.
tre Réjane.
Mademoiselle Lamare dans « Werther » à t'Opéra.
Comique.
Madame Marthe Régnier dans « L'Ane de Buri.
dan » au Gymnase.
Mademoiselle Yrven dans « Monsieur Zéro » au Pa-
lais-Royal.
Mesdames Jeanne Cranier. Bréval, Cécile Sorel, et
Louise Grandjean ne jouent pas ce soir à Pa.
ris.
1 Ce soir, à neuf heures, à la Comédie-
Royale, répétition générale de Les Meubles
1 amis, un acte de MM. Léon Abric et Henri
Desfontaine :
1 Nestor DUPLAN M. Rablet
Bébé de St- iEGIPAN Mlles Marthe Fergaudy
LOULOU Marg. Colin
Peau d'chien, comédie en deux actes de
M. Henry Caen :
BRIDE MM. Alex. Cuyon fils
BELAY Victor Henry
BRANCHE Henri Saulieu
RAPE Rablet
LHOMME Duperré
HENRIETTE Mlles E. Franville
CATHERINE Bernard
Mirette a ses raisons,un acte de M. Ro-
main Coolus:
ALBERT M. CIRIER
FREI) • C. SYLVESTRE
MIRETTE Mlles Daussmond
VALENTINE Bernard
Le Philtre indélicat, fantaisie de M. Paul
Arosa, musique de M. Gaston Schindler:
CODEX MM. Cuyon
GILLES c. Sylvestre
AMINTHE Mlles E. Franville
BRIGITTE L. de Landy
LI
eur patrie.
Ceux qui virent le iour à l'étranger.
-:a Finlande est la patrie de Aïno Ackté;
la Suisse, de Lucienne Bréval; l'Espagne,
d'Emma Calvé et d'Otéro ; l'Ecosse, de Ma-
ry Garden; la Grèce, d'Odette Valéry; la
Roumanie, de de Max; l'Autriche, de San-
drini; l'Italie, de Zambelli; la Belgique, de
Maréchal, de Noté, de Héglon, de Dudlay,
de Flahaut. l'Angleterre, de Footit.
L
a prochaine pièce d'Edmond Rostand.
On prétend, et cela nous a été con-
firme par un familIer au poète, qu fcdmond
Rostand songerait à écrire une pièce philo-
sophique en cinq actes sur la mort et l'au-
delà.
Cette idée que le poète aurait eue autre-
fois, mais qu'il aurait abandonnée,, le han-
terait depuis la mort de Coquelin aîné. Der-
nièrement, à l'hôtel Meurice, on causait de
la mort du grand comédien. Tout à coup,
comme dans un rêve, Edmond Rostand sou-
pira :
- Survivons-nous ? Ne survivons-nous
pas r\. Il faut que je. fasse connaître mon
avis. J écrirai une.
Il ne termina pas la phrase et, craignant
d'e,n uvoir trop dit, fit dévier la conversa-
tion. Cependant, cstte idée de pièce nous
est confirmée par un de nos confrères. Voici
du reste ce qulil a d, éclaré :
— Ma conception de l'au-delà. Je
n'en ai pa, ou plutôt je préfère ne pas la
faire connaître. J'ai si souvent chanaé d'a-
vis sur ce grave sujet!. Ne levons pas le
voile, voulez-vous? Il me serait pénible de
mettre à 'nu mon âme et dévoiler ses pen-
sées les plus secrètes, les plus intimes, les
plus angoissantes. La mort, qu'est-ce que
la mort ? Où sont nos morts ? Qu'ont-ils
trouvé, que trouverons-nous derrière la
tombe ? Mystère !. Mis en face du tom-
beau, l'homme a le sentiment d'être devant
une porte fermée. Il regarde, il interroge,
hébété, anéanti. Qu'y a-t-il, que se passe-
t-il de formidable de l'autre côté de cette
porte? Nul ine le sait, nul au tréfond de lui-
même ne saurait se flatter d'avoir, à cet
égard, une certitude. Une âme envolée
peut-elle parfois, comme quelques-uns le
prétendent, revenir sur la terre? Oui, sans
doute, si sa vie ne s'achevè pas en même
temps que finit celle du corps. Non, peut-
être !. Grave problème que celui de la
mort!
D'ailleurs, cette troublante question, trop
délicate pour être abordée d'ans une conver-
sation, trop haute pour être traitée à la lé-
gère, il est possible que je l'examine un
jour, la plume à la main.
M. Edmond Rostand écrira donc une piè-
ce sur l'au-delà, car chaque fois que ses in-
times lui en parlent, l'auteur de Cyrano sou-
rit énigmatiquement.
L
a S. P. C. A. *
Il vient de se former à Tokio une
société délicieuse qui, comme toutes les so-
ciétés qui se targuent de modernisme, a
pris un nom japonais et son équivalent an-
glais. Elle se désigne sous les initiales de
S. P. C. A. Que veulent dire ces quatre let-
tres? Mystère troublant pour le profane! Il
se perd en conjectures. C'est, écoutez-moi
bien. la Société de prévention — « préven-
tion » est le terme anglais choisi et « em-
pêchement » est plus français — des con-
quêtes par les artistes. En effet, si les artis-
tes japonais sont grands dans leur art et no-
bles sur la scène, leur conduite est souvent
plus que légère, une fois sortis du théâtre.
Ils font le désespoir de leurs épouses et
c'est à l'instigation de l'une de ces derniè-
res, Mme Yaozo, femme du célèbre acteur
de ce nom, que s'est formée cette société
déjà fameuse. Elle se peuple des noms les
plus connus du théâtre nippon. Et aujour-
d'hui les malheureuses se réunissent, en
un jour convenu; à cette réunion, on fait
d'abord l'étalage des scandales causés par
les époux infidèles. La police ne pourrait
fournir des renseignements plus précis. En-
suite, l'on avise sur les moyens à prendre
pour châtier les coupables. Et, paraît-il, ces
dames ne sont rien moins que cruelles.
Aussi, les jeunes artistes dramatiques de
Tokio sont-ils, pour l'heure présente, sur
des charbons ardents.
Le gai de ce système, c'est que ces da.
mes trompées prennent un goût étrange aux
histoires scabreuses. Elles seraient au dé-
sespoir, j'en suis certain, si leurs maris —
ou les maris de leurs amies — venaient à
se conduire « convenablement ».
Le Japon est un peuple extrêmement civi.
lisé.
0
n dit.
Qu'un des plus brillants « amateurs-
comédiens » aurait posé sa candidature au
rôle de Chantecler. Dernièrement déjà, il
postulait pour entrer à la Gomédie-Fran-
çaise, mais (après tout pourquoi ne pas le
nommer), M. de Bermingham aurait refusé
de débuter dans le classique.
Or, hier soir, à la générale du Vaudeville,
il n'était bruit que d'un télégramme du Cai-
re envoyé à M. de Germiny par M. de Ber-
mingham et 'dans lequel ce dernier priait
son ami de faire les démarches nécessaires.
Voilà un rival auquel certes M. Le Bargy
n'a pas pensé, mais pourvu que ce ne soit
pas un rival. pour rire.
A
insi que nous l'avons annoncé l'autre
jour, Mme Sarah Bernhardt va bien-
tôt partir en tournée. Elle interprétera, com-
me on le sait, le rôle de Cyrano de Berge-
rac.
Nous nous permettons humblement de
soumettre à l'illustre artiste un projet de
costume pour le héros de la pièce héroï-co-
mique de M. Edmond Rostand.
L
'entente cordiale.
Nous recevons de M. Genres nev-
re rie l'intéressante lettre suivante : --.;
Paris, le 26 février 1909.
Mon cher Masque de Verre,
Comme-suite à votre article sur l'Entente
Cordiale :
Deux années de suite j'ai fait, comme régis-
seur des Tournées Jane Hading, toute la pro-
vince anglaise, l'Ecosse et l'Irlande. Ne jouant
qu'e. matinée, nous allions presque chaque soir
dans quoique théâtre ou musIc-hall de la ville
où nous nous trouvions, et partout nous avons
été reçus le plus cordialement. Un souvenir
me revient entre cent : c'était à Newport. Etant
libres de notre soirée, nous avions fait passer
notre carte au directeur de l' a Empire » Non
seulement le directeur tint à, nous conduire Der-
sonnellement aux meilleures places, mais en-
core, à la fin du spectacle, il nous pria de pas-
ser sur la scène, où du Champagne et des gâ-
teaux avaient été préparés, et, très aimable-
ment, voulut porter un toast aux artistes fran-
çais.
Je pourrais vous citer bien d'autres cas de
semblable amabilité d'artistes et de directeurs
anglais.
En serait-il de même en France ? Peut-être,
laissez-moi du moins l'espérer.
Georges DEYRENS.
Hélas! M. Georges Deyrens est peut-être
trop optimiste! -
c
ouplets de revue.
Détaché ces vers amusants de la
Revue des Théâtres qui fut le clou du Gala
des Directeurs de samedi.
, Cela se chante sur l'air de : Ma Gigo-
lette elle, est perdue!
1
Mon Dieu, messieurs, que vous dirai-je?
J'suis monsieur d'Pontich;
Je suis le seul qui, quand il neige
A Paris, s'en fich'!
Du verglas je suis responsable
Ou bien du gâchis;
C'est moi qui dois jeter du sable
Ou bien du sel gris.
Ma dernièr' ne
Ce fut mon chef-d'œuvre parfait.
n C'est très difficile, en effet,
Que d'la neige sans qu'ell' soit fondue,
Puiss' rester quinz' jours dans la rue!
II
Près d'ell', tant ell' fut réussie,
Paraît qu' le gâchis
D'la fameus' campagn' de Russie,
C'étaient des chichis!
Pendant quinz' jours quell' bouillabaisse!
Mais dame, après ça,
Ah! qu'est-c' que j'ai pris dans la presse
Pour mon coryza?
Dit' ma p'tit' press', l'avez-vous vue?
Elle au moins n'a pas manqué d'sel!
Et l'on peut dire, en fait d' dégel,
Qu' dans les journaux et dans les r'vues,
La dég'lée, c'est moi qui l'ai reçue!
Voici maintenant les jolis vers qu'a dit
d'une façon exquise Mme Lifraud.
C'est la « petite note émue » de la Re-
vue :
Qui je suis? Je suis la « petite note émue M,
Rien de la tragédie, encor moins du mélo!
Nul risque que je remue
La fibre du populo !
Pas de p'oignard dans mes armes,
De masque à mon écusson;
Je ne tire pas de larmes
Ni ne donne le frisson.
Ce que je veux de vous, la gloire en est légère :
C'est l'attendrissement qui soupire tout bas,
Une sensation de pitié passagère,
Une larme qui perle et qui ne tombe pas !
Pour des surprises imprévues
J'attends derrière le rideau,
Jusque parmi les Montions des revues,
Je me hasarde à glisser mon rondeau.
Lorsqu'une misère profonde
Touche notre frivolité,
Lorsque une catastrophe éclate dans le monde,
Pour désoler l'humanité, -
Vous me voyez alors qui change de manière
Et, quittant ma timidité,
De vous tendre mon aumônière.
Car, sur nos tréteaux, il n'est rien
Qui ne nous touche de l'infortune des hommes,.
Et nous nous honorons,cigales que nous sommes
De chanter pour faire du bien!
Et c'est pourquoi je vins, par ce seul désir mue,
Dire mon petit rôle et du mieux que je puis.
Dans la Revue où l'on me convia, je suis
« La petite note émue ».
0
n se montre avec curiosité, depuis 1
quelques jours, un élégant vieillard
qui vient prendre régulièrement ses repas
au luxueux restaurant Volney, 16, rue Vol-
ney.
C'est un des commanditaires les plus ré-
calcitrants de MM. Messager et Broussan.
Il déjeune toujours seul, l'air pxave, et l'ex-
cellence des mets réussit à peine à le déri-
der. Que médite-t-il ?
D
evant la reine.
Une cantatrice très populaire en An-
gleterre comme interprète ucs œuvres wag-
nériennes, Mme Jeanne Darlays, a eu hier
le très grand honneur d'être admise à chan-
ter devant la reine, à Buckingham Palace.
Mme Jeanne Darlays, qui est un soprano
remarquable, a chanté La Prière d'Elisa-
beth, du Tannhauser, l'œuvre favorite de
Sa Majesté.
La reine, au cours d'une audience privée
qu'elle a ensuite accordée à Mme Jeanne
Darlays, lui a exprimé son vif désir de l'en-
tendre à Covent Garden.
Mme Jeanne Darlays, rentrée hier à Pa-
ris, nous a exprimé toute la joie qu'elle avait
éprouvée à l'accueil si aimablement cordial
de la reine.
Ajoutons que Mme Jeanne Darlays repart
incessamment pour Londres.
C
hantecler fait des heureux.
Les répétitions de Chantecler vont
incessamment recommencer, a ia grande
joie d'une jeune et déjà talentueuse artiste
dont l'agréable nom sera en vedette avant
la fin de l'année et à qui un rôle a été con-
fié.
Le comte de R. lui a, pour la première,
promis une luxueuse automobile, de la
meilleure marque avec les meilleurs pneus.
La marque de la voiture n'est pas défini-
tivement choisie; quant aux pneus, la mi-
gnonne actrice a, en femme éminemment
française, jeté son dévolu sur les Pneus
Gaulois, faisant preuve d'un judicieux rai-
sonnement.
p
our l'habit de couleur:
Habit noir, habit noir, voici que tes
jours sont comptes.
Paillard, le subtil amphytrion, et Haass
Pappel, l'élégant tailleur, ont décrété sa dis-
parition.
En effet, pour fêter la mode nouvelle,
c'est-à-dire l'habit de couleur, le célèbre
restaurateur organise pour le 11 mars, dans
ses somptueux salons, avec le concours de
l'excellent tailleur, un souper qui sera bien
parisien, et ce sera une joie pour les yeux
que de voir voisiner habits bleus, habits
marrons, habits prune, etc.
Habit noir, habit noir, tu es mort! Vive
l'habit de couleur.
Le Masque de Verre,
1
Max DEARLY, auteur
*
Le délicieux fantaisiste vient d'écrire une revue
qui va être jouée prochainement. Ses débuts dans
la chanson. Impressions et état d'âme.
Un homme que je rencontre dans les brasse-
ries où, comme chacun sait, j'arrose chaque nuit
une existence précaire, m'a dit ces jours der-
niers:
- Ell bien! que pensez-vous de votre ami
Max Pearly ?
- Moi! mais que c'est un bel artiste, tout
si. mplement !
- Il est plus que ça, m'a répondu l'homme
que je rencontre dans les brasseries. Il est au-
teur !
—. An bah ! Et quand ça lui a-t-ii pris ; ai-
je alors demandé à mon interlocuteur, avec une
forme arrondie de la bouche qui, depuis l'ori-
gine des mondes, sert, sur toutes les physiono-
mies, à peindre la stupéfaction.
— Il y a de cela environ deux mois, m'a ré-
pondu le personnage bien renseigné. J'habite
non loin de chez lui et j'ai assisté à toutes les
phases de l'accouchement, même qu'on l'a vu à
sa fenêtre, souvent, brandir et relire de lon-
gues feuilles de napier. Ça n'était pas un
rôle, bien sûr, qu'il apprenait! Les « rôles »
ne sont pas de ce format.
- D'où vous concluez?.
— Que Max Dearly écrivait une pièce. Du
reste, puisque vous le connaissez, allez donc
lui demander des renseignements, vous verrez
bien !
J'ai suivi le conseil et je suis allé sonner
chez Max Dearly.
L'artiste qui est un des rois du gros cachet,
habite, rue du Bois de Boulogne, un petit hôtel
de fort coquette allure.
- M. Max Dearly, s'il vous plait?
Max Dearly est là. On m'introduit. Dans
son fumoir élégant, au milieu de ses bibelots,
mon Dearly est assis sur un sopha, avec ses
deux chiens, l'un, à la robe sombre comme la
nuit et l'autre au pelage si parfaitement parta-
gé en deux parties égales, noire et blanche,
qu'il a l'air, à,gauche d'un chien de meunier et
a droite d'un chien de charbonnier. On parle.
— Mon cher, me dit l'artiste, ce qu'on vous
a dit concernant Max Dearly auteur, est vrai !
Décidément on ne peut rien cacher à Comœ-
dia. J'aime bien mieux, donc, avouer, sans am-
bages toute la vérité: Je viens d'écrire, non
une pièce de ccmédie, mais une vaste revue
en dix-huit tableaux,' en collaboration avec ami
Maurice Millot, et cette revue, à l'Olympia, va
voir, d'ici peu, le feu de la rampe.
— Et comment l'idée de prendre la plume
vous est-elle venue?
— Mon Dieu ! non pas, comme au Valmajour
d'Alphonse Daudet, « en écoutant chanter le
rossignol » mais simplement en interprétant les
œuvres ,des autres. Je me suis dit qu'à mon
tour, il me serait peut-être possible de mettre
debout des scènes comiques et d'y apporter
une petite note personnelle.
- Celle de la fantaisie la plus amusante que
Tout-Paris vous reconnaît et qui.
— Vous piétinez sur les violettes de ma mo-
destie, intérrompt Max Dearly. Ne m'accablez
pas, J'ai des soucis d'auteur maintenant, et ,»e
vis dans une atmosphère nouvelle : celle ds
l'approche de la « générale » à laquelle j'as-
sisterai, dans un coin, avec des sensations in-
connues de moi jusqu'ici. Heureusement que
Millot est là, lui, et que c'est un vieux routier,
comme il est un collaborateur adroit et expé-
rimenté.
- Mais l'origine de votre revue?
- Mon Dieu ! rien dans ma tendre enfance
ne faisait prévoir qu'un revuiste dormait ea.
(Henri Manuel, pliot.)
M. MAX DEARLY cher lui
1
moi, explique mon interlocuteur. Vers l'âge
de quatorze ans, j'avais cependant chansons
à l'école, un de mes professeurs. Le pauvre'
cher homme! Il s'appelait Bréchu et il était;
légèrement bossu :
L' pèr' Bréchu à le nez rond,
Lon laire, .J
Et le dos comme un potiron,
Lon la!
Tel était le refrain de ma chanson.
Il me valut de la part de mes camarades —'
ils étaient si jeunes ! — une certaine dose d'ad-
miration et de la part du professeur qui ne goû-
ta point mes vers somptueux, une mise à la
porte immédiate.
Depuis, les muses et moi nous n'eûmes ja-
mais plus aucune fréquentation !
Il faut croire que nous nous sommes récon-
ciliés, ces temps derniers, puisque notre re-
vue a été écrite au fil de la plume, sans effort.
Il est vrai que j'avais pour m'introduire au-
près des neuf Sœurs, un homme qui s'appelle
Maurice Minet et qui les connaît quelque peu,
je vous assure. 1
Lui et moi, nous avons pris de belles feuilles
de papier blanc et on a mis, de concert, du
noir dessus. Le faste de MM. de Cottens et Ma-
rinelli qui ont accepté d'emblée notre manils-
crit, le pinceau et les' brosses d'Amable, les
doigts de fée de Landoff feront le reste! Moi
j'ai tâché d'être l'auteur, tout en restant l'ac-
teur. Je sais maintenant comment dans une seu-
le et même personne ces deux êtres peuvent ha-
biter et. s'entendre.
s
— En somme, vous êtes content?
— Oui, mais je suis troublé aussi et je ne
rêve que de béquets et de mise en scène.
sais un certain tableau dans notre revue « Par,-,-
Singeries » où les différents moyens de locomo-
tion matchent ensemble, dont vous me direz
des nouvelles.
— Vous allez mettre votre écurie de courts
sur le plateau !
— Que non, me dit Max Dearly, pas ireî,
chevaux, mdis des chevaux-vapeur, autrement
rapides. Vous verrez, ajoute-t-il, d'un air myste-
rieux, vous verrez!. A très bientôt!
- Au revoir, mon cher auteur! Et je m'^en
fus sous l'œil rond des deux cabots de MnX
Dearly qui saluèrent mon départ avec des aboie-
ments de joie. Certains cabots n'aiment pas
les journalistes. E. ROUZIER-DORCIÈRES.
L'OPÉRA SAISI !
Une Saisissante Histoire
Gare la caisse :
Voici que inf.enn.nl. il ^u'r, f:'n , ,
, iv à m<-
, aux juges pour cjue s'ouvre. fll,m' Je:" ;¡Y:.ln!s-
créance, la caisse de l'Eta nnm
Vue artiste de la ainisun. t loi nom
évoque le souvenir d'un PW{ - £"d(.
l'Ecole itaJienne. n a j.u o, ; ei i paie-
men! ,[es sml1HJ('S (fui IIlÍ sont citios et a
le
fèSéV 'pour faire rendre une ordonnance
î autoi'isint a opérer la saisie de la plus
pz oc liai ni. n.c^ Comœdia du fi mars 1909.
Or, en mil neuf cent neuf, le sixième jour
de mars. à cinq heures de relevée, par mi-
nistère de M0 Pillet, Huissier à Paris, ure
saisie a été pratiquée à la Banque de Fran-
ce sur les sommes, valeurs, deniers qu'elle
détient à MM. Messager et Broussan, direc-
teurs de r Opéra.
Hier, en effet, statuant sur la requête
présentée, au nom de Mlle Vinci, par M8
André Lévy-Oulrnann, avocat à la cour d'ap-
pel, assisté de Ni" Haquin, avoué, M. Ditte,
président du tribunal civil de la Seine, a
rendu l'ordonnance que voici:
- S Asiate.» N 524 (Quotidien)
--
Le Numéro: S centimes
fKiv\art/4vA 7 e ï'Oïi
Rédacteur en Chef s Q, de PAWLOWSKI
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE S 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDlA.PARII
ABONNEMENTS
UN AN e 8.
Paris ('t Départements 24 fr. 12 fr.
ETRANS« 40 » 20 »
JÉ-tran~le.r ».. 40 » 20 9
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Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger 40 n. 20 9
Mon Cœur
i
De Yolaine de B. à Bernerette V.
Ma chérie, je viens te confesser un
grand secret mélancolique, à toi qui con-
nut toutes les faiblesses de mon pauvre
cœUr J'aime et mon amour tend les
bras à une ombre. Tu devines que c'est
de mon Pauvre Albert qu'il est question.
Je suis une veuve qui se sent redevenir
¡ epouse de homme qui à peine fut pour
elit un époux let qui lui revient après que
lu~i est parti
Ne crois pas à Un égarement passager
ni à la banalité des regrets qu'une sorte
de décenc ne nous fait consacrer à ceux
qui ne sont plus. C'est un autre senti-
ment, et ce sentiment, je ne Puis lui trou-
ver qu un nom, 1 amour.
Notre mariageavaît été un échange de
signatures comme hl plupart des maria-
ges dans notre monde. La vie ne nous
pesait pas : elle nous fut presque un sou-
lagement le jour où je commençai à en
connaître une autre qui fut pour moi le
bonheur. Nous avions vécu si détachés
que je n'eus pas un instant la pensée que
je faisais mai en cherchant ailleurs un
attachement durable.
Je n'ai aaPrendre en te disant
toute la sincérité de mouvement qui
m'entraîna v-rs M de Morsauf.
Je lui aonnrto• toute la part de rnon
être qui qUI nvait ^as appartenu à mon
mari et qui était restée pour moi-même
obscure.
Quand, après trois mois d'alternatives
cruelles, Albert mourut des suites de sa
chute de cheval, mon à ce douloureux
temps resta suspendu à ce douloureux
événement, sans que je ressentisse moi-
même une t' ,' peine bien définie, hormis a
pitié attristée qui résulte des tragiques
circonstances d' Une mort cruelle- J'avais
fait auprès de lui jusqu'au bout mon de-
voir de femme : mIes mains s'étaient
jointes à celles de ses sœurs de garde
dans les SOIns - d'Ont nous cherchâmes à
prolonger ses jours, -
J'aimais M. de MOrsaut d'un coelir qui
avait cru s'être donné Pour toujours. Si
quelque chose dans la suite avait pu
ajouter encore à cet amour, c'eût été la
discrétion et la retenue qu'il niontra aus-
sutôt que je redevins libre.
En réalité, j'avais cessé de l'être. Au
bout de quelques semaines, par la plus
inexplicable des variations le m'aperçus
que J'e ne lui an^ na« ®nais Plus 61 1ue 's
ne m' aPPar!ena,,moi-même- Si
étrange que cela te Puisse paraître, je
sentis doucement renaître l'étrange pou-
voir d'un lien que la mort n'avait fait
que rompre un peu plus en même temps
que faiblissaient ceux qui, m'attachaient
à M. de Morsauf. Ce fut en moi profon-
dément le sentiment très doux d'un re-
commencement de la vie antérieure,
mais d'une vie haute, spirituelle, exaltée
et qui aspirait à un éta't dématérialisé de
mes sens.
as de peine à me persuader
bert av" aVaIs P. ilït connu mon cher AI-
Ses aDnm C', rnonlent. J-e n'avais vu que
ses ar^nces Je n'avais vu que
ns âme"lmage spécieuse de
m'- umni« de
^vi°n$ e^e m'avait effleure
^u dants .Ses évidences. Nous
es diw où nous nous
a" vecu d denï1 nuage où nous nous
trCQniîUe Ce$. Ti ^^res à d'incalcu-
Vpl0rdiliaiIït Partit sans m'avoir
, nt à moi seule l'ex-
rrrrt , "P"lte à le sentir à tra-
ne bi moi
v,\ bnn Plus vivant pour moi
à do lOté durant sa vie. Je le
ri ^nipri-^es caSrévenant' tendre, si
1I10n CaPr- si pardonnant
on cha enee, tel que l'avait fait un
LI de que l'avait fait un
ré. nature et qui m'était
t ne -
Une 'r?nique le vengea:
fn nie fv1 des torts que j'eus le vengea-
le mal dèSant expier qUe i'eus envers Iui
??rIe jJ,ne l'avoir' mais si doucement,
tepond "PPelIe et Une voix en mOl me
Voi* en moi me
ré PorIc, Col, aIt la sienne.
la ^aimern de l'amour au sen-S
le dire aCf) - à la préi,G l amour au sens
dire n«. par l'effet d'un miracle, 11
Par "effet d'un miracle, il
n £m,er attachem?Pfendrais pas à
Nsauf?>iLa vie pour M. de
^Se cr0i.ent assurSç qui
Croientassurés Contre subtiles qui
°nt bi;près Parfois H Ses change-
la traîi riSe' Q^imn0lau surplus,
puisque, sans me de ressembler à de
PlIisoue v, U Importe, au surplus,
Qns me raisonner, en me re-
t à nainier du meilleur de moi, à
ur de inoi 'à
PaUVre qU, Il n'est plus, je rends à mon
n est pl Ils, je rends à mon
^uVrami une fidélité que je n'ai pu lui
nciant sa v
de Morsauf ne s'y trompa point.
mpa Poillt*
î^n n, les vicissitu"d4e6 7 n' u cœur soient
f 5illu les seule soient
n redoutables, il ac-
k7,. Gri ave.u ave,,,
es«mant : an^in"? philosophie
résignée, estimant sans doute que le sen-
Srt Houv^», qui allait SurVivre à ceJui
il, ttait Pltj3, du moins demeurerait
lvde!,°rs t <(« Ii eurs a«eintes.
tle Plans Pas, ma chérie, si t n,e
PlrnScfe pas- ma chérie, si tu ne
Ph,JI" la fol lîre mo,-même et considère
ais va harmonieuse à iaqueUe dé-
tenant d'elte s„ la n?T ma vie- En at-
qlIe aQt d elle la paix d'un coeur qui n a
trop passé, c'est en-
'en^ e bcnh t
e tîe l'avè^U m es' donné d'at-
fe èe J' nir ,
Ta Yo.
II
û»^"a la Tnême à la même.
!:)"" Ma chérie, huit mois à peine se sont
: je ne pensais Bas Que c'eût été à
si bref délai l'avenir dont je te parlais et
qui, au lieu de me mettre à l'abri des
vicissitudes du cœur, comme je l'espé-
rais, devait m'en faire .trouver un nouvel
exemple en moi-même.
Comment, après tout, ai-je pu m'illu-
sionner sur la nature du sentiment qui
me ramenait vers mon pauvre Albert ?
Comme si on peut aimer d'amour une
ombre! Hélas! je ne l'ai que trop bien
senti depuis, Albert est bien mort et
peut-être à cette heure il l'est double-
ment. Je n'en pus douter le jour où je
commençai à trouver un charme si vif
aux tendres aveux de M. de Lormel? Tu
te rappelles de la cour délicatement pas-
sionnée qu'il me fit pendant la dernière
saison à Trouville, où toutes les femmes
se montrèrent folles de lui.
Oh ! je me défendis tout un temps con-
tre cette surprise nouvelle d'un cœur en-
clin à trop s'écouter. Tu sais que je ne
suis point une femme volage; mais on
n'échappe point à sa destinée et la mien-
ne sans doute fut d'espérer toujours un
amour qui se faisait attendre et qui enfin
est venu.
Moi qui te parlais de l'ordre harmo-
nieux qui allait fixer ma vie, j'aurais eu
plutôt raison d'évoquer l'ordre providen-
tiel qui décida de mon bonheur justement
en ne la fixant pas.
Ma chérie, ceci n'est qu'un billet écrit
dans la petite folie du bonheur. J'ai
voulu me mettre au confessionnal de l'a-
mie qui me fut toujours la plus chère.
Je n'ai plus qu'une minute et une ligne
pour te dire que nous nous marions dans
deux mois.
Ta YOLANDE.
Camille LEMONNIER.
Nous publierons demain un article dp,
GUSTAVE GUICHES
LIRE
EN DEUXIÈME PAGE
LA SEMAINE
LITTERAIRE
par
Q. do PAWLOWSKI .,
Échos
VOUS POURREZ APPLAUDIR
AUJOURD'HUI
Madame Sarah-Bernhardt dans « L'Aiglon » au
Théâtre Sarah-Bernhardt.
Madame Bartet, en matinée, dans « Antigone » au
Théâtre-Français.
Madame Réjane dans « Trains de Luxe » au Théâ.
tre Réjane.
Mademoiselle Lamare dans « Werther » à t'Opéra.
Comique.
Madame Marthe Régnier dans « L'Ane de Buri.
dan » au Gymnase.
Mademoiselle Yrven dans « Monsieur Zéro » au Pa-
lais-Royal.
Mesdames Jeanne Cranier. Bréval, Cécile Sorel, et
Louise Grandjean ne jouent pas ce soir à Pa.
ris.
1 Ce soir, à neuf heures, à la Comédie-
Royale, répétition générale de Les Meubles
1 amis, un acte de MM. Léon Abric et Henri
Desfontaine :
1 Nestor DUPLAN M. Rablet
Bébé de St- iEGIPAN Mlles Marthe Fergaudy
LOULOU Marg. Colin
Peau d'chien, comédie en deux actes de
M. Henry Caen :
BRIDE MM. Alex. Cuyon fils
BELAY Victor Henry
BRANCHE Henri Saulieu
RAPE Rablet
LHOMME Duperré
HENRIETTE Mlles E. Franville
CATHERINE Bernard
Mirette a ses raisons,un acte de M. Ro-
main Coolus:
ALBERT M. CIRIER
FREI) • C. SYLVESTRE
MIRETTE Mlles Daussmond
VALENTINE Bernard
Le Philtre indélicat, fantaisie de M. Paul
Arosa, musique de M. Gaston Schindler:
CODEX MM. Cuyon
GILLES c. Sylvestre
AMINTHE Mlles E. Franville
BRIGITTE L. de Landy
LI
eur patrie.
Ceux qui virent le iour à l'étranger.
-:a Finlande est la patrie de Aïno Ackté;
la Suisse, de Lucienne Bréval; l'Espagne,
d'Emma Calvé et d'Otéro ; l'Ecosse, de Ma-
ry Garden; la Grèce, d'Odette Valéry; la
Roumanie, de de Max; l'Autriche, de San-
drini; l'Italie, de Zambelli; la Belgique, de
Maréchal, de Noté, de Héglon, de Dudlay,
de Flahaut. l'Angleterre, de Footit.
L
a prochaine pièce d'Edmond Rostand.
On prétend, et cela nous a été con-
firme par un familIer au poète, qu fcdmond
Rostand songerait à écrire une pièce philo-
sophique en cinq actes sur la mort et l'au-
delà.
Cette idée que le poète aurait eue autre-
fois, mais qu'il aurait abandonnée,, le han-
terait depuis la mort de Coquelin aîné. Der-
nièrement, à l'hôtel Meurice, on causait de
la mort du grand comédien. Tout à coup,
comme dans un rêve, Edmond Rostand sou-
pira :
- Survivons-nous ? Ne survivons-nous
pas r\. Il faut que je. fasse connaître mon
avis. J écrirai une.
Il ne termina pas la phrase et, craignant
d'e,n uvoir trop dit, fit dévier la conversa-
tion. Cependant, cstte idée de pièce nous
est confirmée par un de nos confrères. Voici
du reste ce qulil a d, éclaré :
— Ma conception de l'au-delà. Je
n'en ai pa, ou plutôt je préfère ne pas la
faire connaître. J'ai si souvent chanaé d'a-
vis sur ce grave sujet!. Ne levons pas le
voile, voulez-vous? Il me serait pénible de
mettre à 'nu mon âme et dévoiler ses pen-
sées les plus secrètes, les plus intimes, les
plus angoissantes. La mort, qu'est-ce que
la mort ? Où sont nos morts ? Qu'ont-ils
trouvé, que trouverons-nous derrière la
tombe ? Mystère !. Mis en face du tom-
beau, l'homme a le sentiment d'être devant
une porte fermée. Il regarde, il interroge,
hébété, anéanti. Qu'y a-t-il, que se passe-
t-il de formidable de l'autre côté de cette
porte? Nul ine le sait, nul au tréfond de lui-
même ne saurait se flatter d'avoir, à cet
égard, une certitude. Une âme envolée
peut-elle parfois, comme quelques-uns le
prétendent, revenir sur la terre? Oui, sans
doute, si sa vie ne s'achevè pas en même
temps que finit celle du corps. Non, peut-
être !. Grave problème que celui de la
mort!
D'ailleurs, cette troublante question, trop
délicate pour être abordée d'ans une conver-
sation, trop haute pour être traitée à la lé-
gère, il est possible que je l'examine un
jour, la plume à la main.
M. Edmond Rostand écrira donc une piè-
ce sur l'au-delà, car chaque fois que ses in-
times lui en parlent, l'auteur de Cyrano sou-
rit énigmatiquement.
L
a S. P. C. A. *
Il vient de se former à Tokio une
société délicieuse qui, comme toutes les so-
ciétés qui se targuent de modernisme, a
pris un nom japonais et son équivalent an-
glais. Elle se désigne sous les initiales de
S. P. C. A. Que veulent dire ces quatre let-
tres? Mystère troublant pour le profane! Il
se perd en conjectures. C'est, écoutez-moi
bien. la Société de prévention — « préven-
tion » est le terme anglais choisi et « em-
pêchement » est plus français — des con-
quêtes par les artistes. En effet, si les artis-
tes japonais sont grands dans leur art et no-
bles sur la scène, leur conduite est souvent
plus que légère, une fois sortis du théâtre.
Ils font le désespoir de leurs épouses et
c'est à l'instigation de l'une de ces derniè-
res, Mme Yaozo, femme du célèbre acteur
de ce nom, que s'est formée cette société
déjà fameuse. Elle se peuple des noms les
plus connus du théâtre nippon. Et aujour-
d'hui les malheureuses se réunissent, en
un jour convenu; à cette réunion, on fait
d'abord l'étalage des scandales causés par
les époux infidèles. La police ne pourrait
fournir des renseignements plus précis. En-
suite, l'on avise sur les moyens à prendre
pour châtier les coupables. Et, paraît-il, ces
dames ne sont rien moins que cruelles.
Aussi, les jeunes artistes dramatiques de
Tokio sont-ils, pour l'heure présente, sur
des charbons ardents.
Le gai de ce système, c'est que ces da.
mes trompées prennent un goût étrange aux
histoires scabreuses. Elles seraient au dé-
sespoir, j'en suis certain, si leurs maris —
ou les maris de leurs amies — venaient à
se conduire « convenablement ».
Le Japon est un peuple extrêmement civi.
lisé.
0
n dit.
Qu'un des plus brillants « amateurs-
comédiens » aurait posé sa candidature au
rôle de Chantecler. Dernièrement déjà, il
postulait pour entrer à la Gomédie-Fran-
çaise, mais (après tout pourquoi ne pas le
nommer), M. de Bermingham aurait refusé
de débuter dans le classique.
Or, hier soir, à la générale du Vaudeville,
il n'était bruit que d'un télégramme du Cai-
re envoyé à M. de Germiny par M. de Ber-
mingham et 'dans lequel ce dernier priait
son ami de faire les démarches nécessaires.
Voilà un rival auquel certes M. Le Bargy
n'a pas pensé, mais pourvu que ce ne soit
pas un rival. pour rire.
A
insi que nous l'avons annoncé l'autre
jour, Mme Sarah Bernhardt va bien-
tôt partir en tournée. Elle interprétera, com-
me on le sait, le rôle de Cyrano de Berge-
rac.
Nous nous permettons humblement de
soumettre à l'illustre artiste un projet de
costume pour le héros de la pièce héroï-co-
mique de M. Edmond Rostand.
L
'entente cordiale.
Nous recevons de M. Genres nev-
re rie l'intéressante lettre suivante : --.;
Paris, le 26 février 1909.
Mon cher Masque de Verre,
Comme-suite à votre article sur l'Entente
Cordiale :
Deux années de suite j'ai fait, comme régis-
seur des Tournées Jane Hading, toute la pro-
vince anglaise, l'Ecosse et l'Irlande. Ne jouant
qu'e. matinée, nous allions presque chaque soir
dans quoique théâtre ou musIc-hall de la ville
où nous nous trouvions, et partout nous avons
été reçus le plus cordialement. Un souvenir
me revient entre cent : c'était à Newport. Etant
libres de notre soirée, nous avions fait passer
notre carte au directeur de l' a Empire » Non
seulement le directeur tint à, nous conduire Der-
sonnellement aux meilleures places, mais en-
core, à la fin du spectacle, il nous pria de pas-
ser sur la scène, où du Champagne et des gâ-
teaux avaient été préparés, et, très aimable-
ment, voulut porter un toast aux artistes fran-
çais.
Je pourrais vous citer bien d'autres cas de
semblable amabilité d'artistes et de directeurs
anglais.
En serait-il de même en France ? Peut-être,
laissez-moi du moins l'espérer.
Georges DEYRENS.
Hélas! M. Georges Deyrens est peut-être
trop optimiste! -
c
ouplets de revue.
Détaché ces vers amusants de la
Revue des Théâtres qui fut le clou du Gala
des Directeurs de samedi.
, Cela se chante sur l'air de : Ma Gigo-
lette elle, est perdue!
1
Mon Dieu, messieurs, que vous dirai-je?
J'suis monsieur d'Pontich;
Je suis le seul qui, quand il neige
A Paris, s'en fich'!
Du verglas je suis responsable
Ou bien du gâchis;
C'est moi qui dois jeter du sable
Ou bien du sel gris.
Ma dernièr' ne
Ce fut mon chef-d'œuvre parfait.
n C'est très difficile, en effet,
Que d'la neige sans qu'ell' soit fondue,
Puiss' rester quinz' jours dans la rue!
II
Près d'ell', tant ell' fut réussie,
Paraît qu' le gâchis
D'la fameus' campagn' de Russie,
C'étaient des chichis!
Pendant quinz' jours quell' bouillabaisse!
Mais dame, après ça,
Ah! qu'est-c' que j'ai pris dans la presse
Pour mon coryza?
Dit' ma p'tit' press', l'avez-vous vue?
Elle au moins n'a pas manqué d'sel!
Et l'on peut dire, en fait d' dégel,
Qu' dans les journaux et dans les r'vues,
La dég'lée, c'est moi qui l'ai reçue!
Voici maintenant les jolis vers qu'a dit
d'une façon exquise Mme Lifraud.
C'est la « petite note émue » de la Re-
vue :
Qui je suis? Je suis la « petite note émue M,
Rien de la tragédie, encor moins du mélo!
Nul risque que je remue
La fibre du populo !
Pas de p'oignard dans mes armes,
De masque à mon écusson;
Je ne tire pas de larmes
Ni ne donne le frisson.
Ce que je veux de vous, la gloire en est légère :
C'est l'attendrissement qui soupire tout bas,
Une sensation de pitié passagère,
Une larme qui perle et qui ne tombe pas !
Pour des surprises imprévues
J'attends derrière le rideau,
Jusque parmi les Montions des revues,
Je me hasarde à glisser mon rondeau.
Lorsqu'une misère profonde
Touche notre frivolité,
Lorsque une catastrophe éclate dans le monde,
Pour désoler l'humanité, -
Vous me voyez alors qui change de manière
Et, quittant ma timidité,
De vous tendre mon aumônière.
Car, sur nos tréteaux, il n'est rien
Qui ne nous touche de l'infortune des hommes,.
Et nous nous honorons,cigales que nous sommes
De chanter pour faire du bien!
Et c'est pourquoi je vins, par ce seul désir mue,
Dire mon petit rôle et du mieux que je puis.
Dans la Revue où l'on me convia, je suis
« La petite note émue ».
0
n se montre avec curiosité, depuis 1
quelques jours, un élégant vieillard
qui vient prendre régulièrement ses repas
au luxueux restaurant Volney, 16, rue Vol-
ney.
C'est un des commanditaires les plus ré-
calcitrants de MM. Messager et Broussan.
Il déjeune toujours seul, l'air pxave, et l'ex-
cellence des mets réussit à peine à le déri-
der. Que médite-t-il ?
D
evant la reine.
Une cantatrice très populaire en An-
gleterre comme interprète ucs œuvres wag-
nériennes, Mme Jeanne Darlays, a eu hier
le très grand honneur d'être admise à chan-
ter devant la reine, à Buckingham Palace.
Mme Jeanne Darlays, qui est un soprano
remarquable, a chanté La Prière d'Elisa-
beth, du Tannhauser, l'œuvre favorite de
Sa Majesté.
La reine, au cours d'une audience privée
qu'elle a ensuite accordée à Mme Jeanne
Darlays, lui a exprimé son vif désir de l'en-
tendre à Covent Garden.
Mme Jeanne Darlays, rentrée hier à Pa-
ris, nous a exprimé toute la joie qu'elle avait
éprouvée à l'accueil si aimablement cordial
de la reine.
Ajoutons que Mme Jeanne Darlays repart
incessamment pour Londres.
C
hantecler fait des heureux.
Les répétitions de Chantecler vont
incessamment recommencer, a ia grande
joie d'une jeune et déjà talentueuse artiste
dont l'agréable nom sera en vedette avant
la fin de l'année et à qui un rôle a été con-
fié.
Le comte de R. lui a, pour la première,
promis une luxueuse automobile, de la
meilleure marque avec les meilleurs pneus.
La marque de la voiture n'est pas défini-
tivement choisie; quant aux pneus, la mi-
gnonne actrice a, en femme éminemment
française, jeté son dévolu sur les Pneus
Gaulois, faisant preuve d'un judicieux rai-
sonnement.
p
our l'habit de couleur:
Habit noir, habit noir, voici que tes
jours sont comptes.
Paillard, le subtil amphytrion, et Haass
Pappel, l'élégant tailleur, ont décrété sa dis-
parition.
En effet, pour fêter la mode nouvelle,
c'est-à-dire l'habit de couleur, le célèbre
restaurateur organise pour le 11 mars, dans
ses somptueux salons, avec le concours de
l'excellent tailleur, un souper qui sera bien
parisien, et ce sera une joie pour les yeux
que de voir voisiner habits bleus, habits
marrons, habits prune, etc.
Habit noir, habit noir, tu es mort! Vive
l'habit de couleur.
Le Masque de Verre,
1
Max DEARLY, auteur
*
Le délicieux fantaisiste vient d'écrire une revue
qui va être jouée prochainement. Ses débuts dans
la chanson. Impressions et état d'âme.
Un homme que je rencontre dans les brasse-
ries où, comme chacun sait, j'arrose chaque nuit
une existence précaire, m'a dit ces jours der-
niers:
- Ell bien! que pensez-vous de votre ami
Max Pearly ?
- Moi! mais que c'est un bel artiste, tout
si. mplement !
- Il est plus que ça, m'a répondu l'homme
que je rencontre dans les brasseries. Il est au-
teur !
—. An bah ! Et quand ça lui a-t-ii pris ; ai-
je alors demandé à mon interlocuteur, avec une
forme arrondie de la bouche qui, depuis l'ori-
gine des mondes, sert, sur toutes les physiono-
mies, à peindre la stupéfaction.
— Il y a de cela environ deux mois, m'a ré-
pondu le personnage bien renseigné. J'habite
non loin de chez lui et j'ai assisté à toutes les
phases de l'accouchement, même qu'on l'a vu à
sa fenêtre, souvent, brandir et relire de lon-
gues feuilles de napier. Ça n'était pas un
rôle, bien sûr, qu'il apprenait! Les « rôles »
ne sont pas de ce format.
- D'où vous concluez?.
— Que Max Dearly écrivait une pièce. Du
reste, puisque vous le connaissez, allez donc
lui demander des renseignements, vous verrez
bien !
J'ai suivi le conseil et je suis allé sonner
chez Max Dearly.
L'artiste qui est un des rois du gros cachet,
habite, rue du Bois de Boulogne, un petit hôtel
de fort coquette allure.
- M. Max Dearly, s'il vous plait?
Max Dearly est là. On m'introduit. Dans
son fumoir élégant, au milieu de ses bibelots,
mon Dearly est assis sur un sopha, avec ses
deux chiens, l'un, à la robe sombre comme la
nuit et l'autre au pelage si parfaitement parta-
gé en deux parties égales, noire et blanche,
qu'il a l'air, à,gauche d'un chien de meunier et
a droite d'un chien de charbonnier. On parle.
— Mon cher, me dit l'artiste, ce qu'on vous
a dit concernant Max Dearly auteur, est vrai !
Décidément on ne peut rien cacher à Comœ-
dia. J'aime bien mieux, donc, avouer, sans am-
bages toute la vérité: Je viens d'écrire, non
une pièce de ccmédie, mais une vaste revue
en dix-huit tableaux,' en collaboration avec ami
Maurice Millot, et cette revue, à l'Olympia, va
voir, d'ici peu, le feu de la rampe.
— Et comment l'idée de prendre la plume
vous est-elle venue?
— Mon Dieu ! non pas, comme au Valmajour
d'Alphonse Daudet, « en écoutant chanter le
rossignol » mais simplement en interprétant les
œuvres ,des autres. Je me suis dit qu'à mon
tour, il me serait peut-être possible de mettre
debout des scènes comiques et d'y apporter
une petite note personnelle.
- Celle de la fantaisie la plus amusante que
Tout-Paris vous reconnaît et qui.
— Vous piétinez sur les violettes de ma mo-
destie, intérrompt Max Dearly. Ne m'accablez
pas, J'ai des soucis d'auteur maintenant, et ,»e
vis dans une atmosphère nouvelle : celle ds
l'approche de la « générale » à laquelle j'as-
sisterai, dans un coin, avec des sensations in-
connues de moi jusqu'ici. Heureusement que
Millot est là, lui, et que c'est un vieux routier,
comme il est un collaborateur adroit et expé-
rimenté.
- Mais l'origine de votre revue?
- Mon Dieu ! rien dans ma tendre enfance
ne faisait prévoir qu'un revuiste dormait ea.
(Henri Manuel, pliot.)
M. MAX DEARLY cher lui
1
moi, explique mon interlocuteur. Vers l'âge
de quatorze ans, j'avais cependant chansons
à l'école, un de mes professeurs. Le pauvre'
cher homme! Il s'appelait Bréchu et il était;
légèrement bossu :
L' pèr' Bréchu à le nez rond,
Lon laire, .J
Et le dos comme un potiron,
Lon la!
Tel était le refrain de ma chanson.
Il me valut de la part de mes camarades —'
ils étaient si jeunes ! — une certaine dose d'ad-
miration et de la part du professeur qui ne goû-
ta point mes vers somptueux, une mise à la
porte immédiate.
Depuis, les muses et moi nous n'eûmes ja-
mais plus aucune fréquentation !
Il faut croire que nous nous sommes récon-
ciliés, ces temps derniers, puisque notre re-
vue a été écrite au fil de la plume, sans effort.
Il est vrai que j'avais pour m'introduire au-
près des neuf Sœurs, un homme qui s'appelle
Maurice Minet et qui les connaît quelque peu,
je vous assure. 1
Lui et moi, nous avons pris de belles feuilles
de papier blanc et on a mis, de concert, du
noir dessus. Le faste de MM. de Cottens et Ma-
rinelli qui ont accepté d'emblée notre manils-
crit, le pinceau et les' brosses d'Amable, les
doigts de fée de Landoff feront le reste! Moi
j'ai tâché d'être l'auteur, tout en restant l'ac-
teur. Je sais maintenant comment dans une seu-
le et même personne ces deux êtres peuvent ha-
biter et. s'entendre.
s
— En somme, vous êtes content?
— Oui, mais je suis troublé aussi et je ne
rêve que de béquets et de mise en scène.
sais un certain tableau dans notre revue « Par,-,-
Singeries » où les différents moyens de locomo-
tion matchent ensemble, dont vous me direz
des nouvelles.
— Vous allez mettre votre écurie de courts
sur le plateau !
— Que non, me dit Max Dearly, pas ireî,
chevaux, mdis des chevaux-vapeur, autrement
rapides. Vous verrez, ajoute-t-il, d'un air myste-
rieux, vous verrez!. A très bientôt!
- Au revoir, mon cher auteur! Et je m'^en
fus sous l'œil rond des deux cabots de MnX
Dearly qui saluèrent mon départ avec des aboie-
ments de joie. Certains cabots n'aiment pas
les journalistes. E. ROUZIER-DORCIÈRES.
L'OPÉRA SAISI !
Une Saisissante Histoire
Gare la caisse :
Voici que inf.enn.nl. il ^u'r, f:'n , ,
, iv à m<-
, aux juges pour cjue s'ouvre. fll,m' Je:" ;¡Y:.ln!s-
créance, la caisse de l'Eta nnm
Vue artiste de la ainisun. t loi nom
évoque le souvenir d'un PW{ - £"d(.
l'Ecole itaJienne. n a j.u o, ; ei i paie-
men! ,[es sml1HJ('S (fui IIlÍ sont citios et a
le
fèSéV 'pour faire rendre une ordonnance
î autoi'isint a opérer la saisie de la plus
pz oc liai ni. n.c^ Comœdia du fi mars 1909.
Or, en mil neuf cent neuf, le sixième jour
de mars. à cinq heures de relevée, par mi-
nistère de M0 Pillet, Huissier à Paris, ure
saisie a été pratiquée à la Banque de Fran-
ce sur les sommes, valeurs, deniers qu'elle
détient à MM. Messager et Broussan, direc-
teurs de r Opéra.
Hier, en effet, statuant sur la requête
présentée, au nom de Mlle Vinci, par M8
André Lévy-Oulrnann, avocat à la cour d'ap-
pel, assisté de Ni" Haquin, avoué, M. Ditte,
président du tribunal civil de la Seine, a
rendu l'ordonnance que voici:
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