Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1907-11-09
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 novembre 1907 09 novembre 1907
Description : 1907/11/09 (A1,N40). 1907/11/09 (A1,N40).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76453380
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
^Annêe. — No 40 (Quotidien). Le Numéro : B centimes Samedi 9 Novembre 1907.
Rédacteur en Chef : G. de PAWLOWSK1
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
| BOuleVard Poissonnière, PARIS
TélèphoNe : 288-07
4dre sse Télégraphique: COMŒDlA.PARIS
ABONNEMENTS :
, UN AN 6 MOIS
—
Paris et Départements • 24 fr. 12 fr,
ttanger » 20 »
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDIA=PARIS
* ABONNEMENTS:
UN AN 6 MOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger f 40 » 20 a
Conte
perdu
Je 1
Rie ^r.?menais sur la route, à l'en-
~du village, auprès de l'abreuvoir,
et venais d Imaginer le commencement
d'une conte qu'il me fallait écrire pour
Comedia, J'en combinais déjà la suite
dans ma tête, lorsque, subitement, un
^is Issa, ou un gamin cria, ou je
ne sais plus quoi eut lieu dans la cam-
pagne; bref, mon attention se détourna,
je me mis à songer à autre chose, et je
perdis complètement mon conte. Mais,
là, ce qui P'ètement mon conte. Mais,
possible en/etrouver ni le sujet, ni le
décor, ni niênie un seul des person-
r a fOi'
; Ma fQ.J6 n'hésitai pas. Je m'en fus
Frapper chez le tambour du village, et
lui dis : « Mon ami, voilà quarante sous.
Tu vas aller tambouriner que j'ai perdu
un conte
— Un conte, monsieur?
— Eh lJ.T\.e • oui, un conte, une nou-
velle, e Pou hIstoire enfin, que je devais
écrire pour un journal. J'y pensais en
mepromenant, en Us rien nant, et puis tout à coup, crac !
plus rien nUYetoc". 'Tu comprends comme c'est
ennuyeux.
fin Majs Comment que je vas tambou-
— C'est bien malin ! Tu crieras : « Au-
jourd'hui, d a onze heures, il a été perdu
au sujet e conte aux alentours de l'a-
breuvoir, Sur grand'route. Ce conte
étaittoutfrais elqUes * il venait de naître depuis
quelques instans à peine. » Et tu don-
9s Mon adresse. Voilà.
— Bon, Pourtant, une supposition
que d'autres personnes en auraient éga-
lé aussi, des contes: il faudrait voir à
reconnaître le vôtre.
— C'est juste. Tu ajouteras donc,
mon brave, qu'il n'avait rien de fantai-
liste. rnêerrait de près la réalité, il la
~opiait même servilement.
Car je sais mon métier : et ce n'est pas
moi qui d ndrais aujourd'hui narrer des
histoires de brigands ni des aventures
extraordinaires. Un écrivain qui déve-
loperait à la Scène ou dans un livre un
cas romanesque serait très mal noté.
Moins d'un quart d'heure après, le
tambour etfentissait sur la place comme
aux trois carrefours du village, et je
n'avais d as fini de déjeuner que l'em-
ployé e li a poste se présentait chez
— Votre idée me dit-elle, je sais ce
que c'est. Non loin de l'abreuvoir, se
trouve la mairie. Ça vous aura fait pen-
aux gendarmes, et ceux-ci à un vol
mystères riejy le vol d'un diamant rose,
exemple, du rnpIe, qui s'effectue chez des
gens Desrnonde, chez des châtelains. »
~ains. sV ous voulez donc me faire suc-
comber sous le mépris des critiques?.
Et puis, quelle histoire extravagante !
Non, Pe; ce n'était pas là mon idée.
jo, tret teur vint ensuite : « Les
journaux ne Parlent que du krach amé-
ricain, me déclara-t-il. Les milliardaires
et ls millionnaires vous trottaient dans
~a cervelle. elle0* OUS vous êtes dit qu'un
gaillard froid U Une gaillarde qui n'aurait
Np °ia aux yeux pourrait bien an-
~je suppose, un faux héritage de
pmusieurs millionss provenant d'un pré-
du cousin Geau menque. »
— Beaucoup trop romanesque! lui
~je. Encore une fois, ne quittons point
~cordonner, qui habite en face de
~mai , s f^'Présenta à son tour: « Eh
.I)¡~ eur, voilà: imaginez un
~mme de mon état, qui se déguiserait
~jour til eel, et qui par ce moyen
se ferait d ernettre de grosses sommes
d'argent dans Un hôtel de ville. »
Mais je l'interrompis sèchement : « De
la Mo pauvre homme, il nous
Vr deb Vérité, et non des fadaises à
sur debout. »
Le pharmacien lui succéda, tout rê-
veur. Il murmurrait: « L'eau de l'abreu-
voir aura évoqué dans votre esprit, par
contraste, 1) aridité du désert. Et vous
vous serez figuré, là-bas, dans le Sa-
J viL^n jg ne cercleux, qui, dégoûté de
~empreur
vie parisienne, a entrepris de se faire
Mais je le congédiai. Devenait-il fou?
Je désespérais, sperais, quand un homme gn-
sonnant et,correctement mis pénétra
ti,,, aalle ,a manger. Il s'assit, tira
silencieusement Pipe ent quelques bouffées de sa
et ni~ P~s la vida sur une as-
~,et me dit :
— Je suis Sherlock Holmes, et j'ai re-
vlr: vous intéresse. Venez, sir.
Très t) tmu Je le suivis jusqu'à l'abreu-
— Regardez , sol humide, sur la
route, fit-il, que voyez-vous?
~Je vois i" f des ornières, principale-
~deux fort larges, tranchées, en-
~fraîches, Provenant d'un chariot ou
une charrette a foin, et un grand nom-
~d'empreinte de chevaux, sans doute
ceux d'une patrouille en manœuvres, ve-
venant de \Î a viii
— Nullement, reprit-il. Ces ornières
~été creusées par les roues d'un grand
carosse de gala : voici un débris du
vernis-martin en Ornait les roues, sinon
siv ême- Les empreintes
~à six gros chevaux attelés —
a s errie. Les- enipreintes
~ment ai elles eUssent été plus pro-
gris souris et la queue tressée
— ra rtlassé à trois cents mètres, un
poil de queue gris, et conservant encore
la forme d'un 8. Ce carrosse se diri-
geait au grand galop — examinez la
position deux par deux des empreintes
- vers Paris: orientez-vous. Il allait
donc au bal de l'Elysée, donné hier: un
carrosse de gala ne peut aller qu'à l'E-
lysée, par le temps qui court. L'équi-
page, marchant au grand galop, devait
être pressé: par conséquent, le chemin
qu'il suivait ici se trouvait le chemin
direct entre sa remise et l'Elysée. Et ce-
pendant, il n'est point repassé — il n'y a
pas d'empreintes en sens contraire — ce
qui me porte à croire qu'il disparut là-
bas, ou du moins ne fut pas utilisé pour
le retour. D'autre part, ce morceau de
verre que vous foulez du pied dédai-
gneusement n'est pas, comme vous le
croyez, un vulgaire cul de bouteille : il a
bel et bien la forme d'un talon, le talon
d'une pantoufle, une pantoufle de verre,
et tout me porte à croire que Cendril-
lon.
— Mais, monsieur Holmes, ce que
vous me déduisez là, c'est la réalité
même : ce n'est pas un conte.
— Assurément.
— Ce n'est donc pas ce que. je cher-
che. Bonsoir.
Je le quittai brusquement. Et je n'ai
toujours pas — hélas! — retrouvé mon
conte.
Marcel BOULENGER.
Nous publierons demain un article de
EDMOND SÉE
Échos
Ce soir, a huit heures et demie, au Théâ-
tre des Arts, première représentation de:
La Tragédie de Salomé, drame lyrique en
deux actes, de Robert d'Humières, musique
de Florent Schmitt; Le Dernier Trouba-
dour, comédie en deux actes, de Maurice
Soulié et Jean Thorel; Sensationnel article,
comédie en un acte, de Georges Casella et
André de Fouquières.
E
ncore un duel?.
L'un de nos auteurs les plus récem-
ment joués, et avec le plUS ae succès, a -
jugé, comme on va le tirer-par un critique:
« Un homme, ou plutôt un démon vêtu
de chair et habillé en homme, et le plus
signalé impie et libertin qui fut jamais dans
les siècles passés, a eu assez- d'abomination
et d'impiété pour faire sortir de son esprit
diabolique une pièce. etc. »
Qui dit cela? M. Pierre Boullé, curé de
Saint-Barthélemy. C'est de Molière, auteur
de Tartuffe, qu'il s'agit. Le curé de Saint-
Barthélemy, paroisse de la Cité (en face du
Palais de Justice), répondif, en effet, à la
célèbre pièce par un pamphlet dont nous
venons d'extraire quelques lignes.
Ceci se passait en mai 1664. Le temps a
depuis apporté quelque adoucissement à ce
jugement.
A
bondance de biens!
Un homme ennuyé, un homme em-
bêté, c'est M. Jules Claretie. L'an dernier,
il confessait sa tristesse, son inconsolable
tristesse de n'avoir que des insuccès. Les
souvenirs de La Courtisane, de Poliche et
de La Maison d'Argile arrachaient des
pleurs de ses yeux académiques.
Il pleure encore cette année, et sa peine
semble sans remède. Cet homme infortuné,
ce malheureux directeur n'enregistre que
des succès. Les pièces, sur lesquelles il
compte le moins, les œuvres qu'il espérait
« expédier » réussissent brillamment, c'est
trop peu de dire qu'elles réussissent, elles
triomphent. A tous les coups, il gagne :
C'est La Rivale, c'est Marion de Lorme,
c'est Chacun sa vie, c'est L'Amour veille,
c'est la reprise de Médée.
Plaignons le malheureux sort de cet heu-
reux directeur, son bonheur l'encombre, il
ne sait comment faire, il ne peut contenter
tout le monde; chacun veut être joué, il se
demande à qui il va donner la préférence
et il parle de s'en aller, car il sait bier
que deux nouveaux succès le menacent; et
il se demande comment il pourra faire, les
jours prochains où naîtront: Les Deux Hom
mes, de M. Alfred Capus, et Le Foyer, de
MM. Octave Mirbeau et Thadée Natanson.
Plaignons son sort, pleurons sur lui, et
compatissons sympathiquement à l'étrange
état d'âme de M. Jules Claretie qui n'est
malheureux que parce qu'il est trop heu-
reux !
u
rne précieuse découverte.
l On vient de faire à Gênes une dé-
couverte musicale du plus haut intérêt: qua.
torze compositions autographes pour trio,
quatuor ou orchestre, du grand violoniste
Paganini..,
Jusqu'à présent, on ne connaissait qu'un
très petit nombre de compositions authenti
ques de Paganini. La plupart des morceaux
qu'exécutait celui-ci étaient des improvisa-
tions qu'il ne transcrivait pas et dont on ne
possède que des versions arbitraires et fan-
taisistes, écrites par d'autres, après des au-
ditions rapides.
Les autographes qu'on vient de décou-
vrir représentent donc les inspirations vé-
ritables de Paganini: Le gouvernement- ita-
lien a déjà entamé des négociations avec le
propriétaire afin de les acquérir pour l'Etat
et d'en donner des auditions publiques.
L
eur violon d'Ingres. -- .-
Nous parlions l'autre iour de Ger-
main et de ses poires: il y a bien d'autres
artistes qui ont des occupations « à côté »,
tout au moins inattendues.
Savez-vous ce que fait Judic — et ce
qu'elle faisait même du temps où elle triom-
phait dans Madame l'Archiduc et dans La
Péricfiole ?
Si vous ne le savez pas, vous ne le devi-
nerez jamais: Judic élève des souris blan-
ches. £t elle n'en élève pas deux — mâle
et femelle — qui tournent dans une petite
machine, non! elle en élève des centaines.
C'est dans sa propriété des Nids, en
Bourgogne, que Judic se livre à cet éle-
vage pour la plus grande utilité des labora-
toires scientifiques à qui elle destine ses pe-
tites élèves, victimes infortunées des futures
dissections.
On lui en sait gré en haut lieu et, il y
a deux ans, Judic recevait le poireau, à la
suite d'un décret que le Journal Officiel en-
registrait en ces termes :
MÉRITE AGRICOLE
Croix de chevalier. — Mme Judic (Anne-
Marie), propriétaire aux Nids, à Avallon
(Yonne). Elevage spécial pour les études
scientifiques..
L
1.7_-
a Gazette de France publie un savou-
reux article où M Dfihnssv est traité
de musicien « miséreux » et, en outre,
d' « auteur de Louise », ce qui étonnera
sans doute Gustave Charpentier. Le Russe
Rimsky-Korsakoff est jugé brumeux et rap-
pelant Wagner. Et Wagner lui-même est
sévèrement tancé pour le manque d'idées
mélodiques (sic) de ses drames qui « offen-
sent outrageusement les oreilles ».
Elles doivent être longues, ces oreilles-là!
u
ne distribution sensationnelle de Tar-
tuffe.
C'est celle des deux représentations qui
eurent lieu dans les petits appartements de
Versailles, en présence de Louis XV, le 16
janvier 1747 et le 10 janvier 1848. Le due
de Luynes nous l'a laissée dans ses curieux
Mémoires:
Mme Pernelle Mme de Sassenage
Orgon M. de Croisy
Elmire Mme la duchesse de Brancas
Damis M. le comte de Maillebois
Marianne Mme la comtesse de Pons
Valère M. le duc de Duras
Cléante M. de Gontaut.
Tartuffe M. de La Vallière
Dorine Mme de Pompadour
M. Loyal - M. de Meuse
Un exempt M. le marquis de Voyer
Flipotte Une femme de chambre
Voilà, n'est-ce pas, un document qui a
son prix!
L
es bretelles de Rossini.
Elles n'ont évidemment aucun rap-
port avec la musique, mais elles ont une
histoire et le musée de notre Opéra vient
de les recueillir.
Et les amateurs de curiosités amusantes
ne s'en plaindront pas, ',. T -..
Ces bretelles, en effet, évoquent tout un
roman de jeune fille. Ce fut à la suite d'une
représentation de Guillaume Tell qu'une
spectatrice de dix-huit ans, subitement
éprise de l'auteur, qu'elle ne connaissait
point d'ailleurs, eut l'idée de broder pour
lui quelque chose en témoignage d'admira-
tion ; et elle ne trouva rien de mieux à bro-
der que des bretelles.
Sans doute, dans son imagination, Rossini
était un beau jeune homme, un prince Char-
mant, svelte, élancé; en réalité, le maestro
était, lorsqu'il reçut ces bretelles, d'un âge
et d'un embonpoint à ne pouvoir plus les
porter.
Elles sont donc intactes, et dans le semis
de fleurs brodées qui se détachent sur leur
soie gorge-de-pigeon on peut voir enlacées,
sans la moindre usure, les initiales du. grand
compositeur et de sa platonique amoureuse.
c
ritiques auteurs, auteurs critiques.
Notre collaborateur Pierre Veber
vient de publier le relevé suivant, qui ne
laisse pas d'être assez-suggestif:
Français. — Une pièce de M. de Fiers,
critique.
Vaudeville. — Une pièce de M. Duques-
nel, critique.
Gymnase. — Une pièce de M. de Fiers,
critique.
Variétés. - Une pièce de M. Artus, cri-
tique.
; Folies-Dramatiques. ■—■ Une pièce de
M. de Gorsse, critique.
Théâtre Sarah-Bernhardt. — Une pièce
de M. Duquesnel, critique.
Nouveautés. — Une pièce de M. Athis,
critique.
Opéra. — Un livret de M. Mendès, cri-
tique.
Opéra-Comique. — Un livret de M. de
Fiers, critique.
Et prochainement, des pièces de MM.
Jean Richepin et P. Veber, critiques.
D
usausoy, joaillier expert, 4, boulevard
des Italiens, achète toujours comp-
tant: bijoux, diamants, perles et pierres
fines. Il donne presque toujours une plus-
value sur le prix offert par n'importe quelle
maison.
1
s sont venus entendre la pièce en vogue.
Vite, le rideau tombé, elle, emmitou-
rlee dans ses rourures ; lui, le col du par-
dessus relevé, ils s'acheminent vers la sor-
tie, s'engouffrent dans le coupé qui les at-
tend. Le cocher se penche, attend un ordre.
Où iront-ils souper? On cherche, on dis-
cute: ici, la chère n'est point bonne, autre
part les prix sont inabordables. Et soudain :
.<( Chez;Lapré, parbleu! n Car Lapré fait,
aujourd'hui sa réouverture : A deux pas du
boulevard, tout de neuf habillé, avec des
salles gkquisement décorées, de coquets ca-
binets, le délicieux établissement de la rue
Drouot s'impose vraiment. 71
Le Masque de Verre.
Nos grandes artistes
Mlle Marianne. Flahaut, l'une des
meilleures pensionnaires de l'Opéra, se
classa de suite parmi les artistes en ve-
dette en interprétant de façon parfaite
et toute personnelle La Prise de Troie.
Tous les fervents de l'art lyrique ne
peuvent que regretter de ne pas voir se
produire plus souvent un talent aussi in-
contestable que celui de Mlle Flahaut.
Sa belle voix grave, la noblesse de ses
attitudes ont fait d'elle une artiste qu'on
voudrait applaudir plus souvent. Après
Aida, Le Prophète, Guillaume Tell,
Samson et Dalila et, enfin, sa création
signalée plus haut dans Andromaque de
La Prise de Troie, c'est bien là une ar-
tiste de première valeur.
PMo Henri Manuel.
Mlle MARIANNE FLAHAUT P. Il.nri Man.el. 1
L'Opéra. comique
Cotnoedia me cau se 100.000fr, de préjudice en publiant que je
chante mal ! signifie M. Gourron (Albert, Raymond) dit
Alvarez. == C'est faux ! affirme notre critique. Le
rédacteur en chef de Comœdia se contente, pour
aujourd'hui, de donner son aVis : Il trouve les
notes de M. Alvarez un peu trop életJée.s.
On m'annonce que M. 'Alvarez a enfin
trouvé sa voie.
Il parle!.
Et ce n'est pas à la première personne
venue qu'il s'adresse pour taire ses décla-
rations. Il a choisi, avant toute autre, la
concierge du 27 du boulevard Poissonnière
et nous ne pouvons qu'approuver ce choix.
C'est là une femme d'une exquise cor-
rection, qui nous a toujours monté nos let-
tres en temps utile et Qui tient l'escalier
avec une propreté remarquable.
M. Alvarez lui a fait d'importantes décla-
rations qui demain, nous l'espérons, seront
reproduites dans toute la Presse.
Il lui a tout d'abord révélé son véritable
nom.
M. Alvarez s'appelle, parait-il, Albert-
Raymond Gourron, et nous ne saurions
trop l'en féliciter. A une époque où, de
nombreux artistes étrangers viennent s'ex-
primer en français sur nos scènes, nous
sommes enchantés de savoir qu'il n'est pas
Espagnol.
M. Gourron, par l'intermédiaire de son
ami, M. Louis-Etienne Lebrun, huissier,
séant à Paris, a également dit à la concierge
qu'il était navré de la critique faite dans
Comœdia par notre confrère M. Torchet,
et qu'il allait, sur l'heure, en rendre res-
ponsables solidairement tous les rédacteurs
de Comœdia. Pour aujourd'hui, il se con-
tente d'assigner notre ami Robert Oudot.
M. Torchet et moi-même. Demain, on verra.
Comme bien vous le pensez, nous nous
sommes tout aussitôt ehquis auprès de la
concierge, dépositaire des exploits de M.
Gourron, du motif de sa colère.
Il parait que M. Torchet, dans une de
ses critiques, a déclaré qu'il s'opposait, au
nom de l'art, à un engagement de M. Alva-
rez qui, dii reste, gtait signé dépuis deux
mois par la direction de l'Opéra.
- Nous avons regardé le prix qui était
attaché au papier bleu qui nous était pré-
senté et, en retournant l'étiquette, nous
avons lu 100.000 francs.
Evidemment, cela met la ligne à un taux
très élevé et je me sens tout particulière-
ment flatté d'écrire dans un journal ou les
critiques ont tant de prix.
Ce qui m'est plus pénible, c'est de pen-
ser que nous autres, littérateurs, nous allons
être obligés, par le lait de M. Gourron,
de reprendre les pénibles études de droit
que nous avions abandonnées depuis de
longues années.
Il nous faudra tout d'abord découvrir que
l'assignation est absurde et qu'elle ne sau.
rait concerner ceux à qui elle fut envoyée.
Il faudra également que Comœdia songe
à se déjendre et à transporter sa critique
sur- le terrain judiciaire, puisque les ques-
tions relevant du droit de critique tombent
désormais dans le domaine du droit, sans
plus.
Et cela sera infiniment ennuyeux pour
tout le monde, à moins que cela ne devienne
follement drôle.
Je pense, en effet, que le conseil d'ad-
ministration de Comœdia va, sans doute,
remplacer son critique littéraire par un cri-
tique judiciaire qui lui permettra de recueil-
lir tous les arguments de défense qui lui
seraient éventuellement nécessaires. C'est'
ainsi, je n'en doute point, qu'il lui faudra
tout aussitôt s'enquérir d'un huissier mé.
lomane oui, chaque soir, aura à taire le
compte rendu de l'Opéra, flanqué, si cela
est utile, de deux experts agréés et musi-
caux.
Si, comme l'affirmait M. Torchet, le
nommé Albert-Raymond Gourron détonna
quelque peu, ces impitoyables et judicieux
critiques seront là pour le déclarer légale-
ment.
Aux termes de ce constat, nous pour-
rons savoir si, oui ou non, un certain Gour-
ron, se disant Alvarez, ou prophète, ou mé-
decin allemand, ou encore personnifiant Her-
cule dans ses exploits, et parlant à la per-
sonne de soi-disant divinités, vêtues de
couleurs voyantes, et par requête spéciale
à 11 h. 45 minutes de. relevé, a lait une
fausse note. - '- -
Cela constituerait pour la -critique de
Comœdia un moyen de défense inattaqua-
ble.
A moins — un avocat seul pourrait nous
renseigner sur ce point - que Comœdia
n'ait le droit, à la suite de ce constat d'huis
sier, de déférer M. Gourron, dit Alvarez,
dit le prophète, à la Cour d'Assises pour
faux et usages de faux.?
Ce sont là de ces comédies Qu'il con-
vient de suivre, comme disent les huis
siers, acte par acte. Le premier nous promet
un succès.
G. DE PAWLOWSKI.
A propos de SAMSON
M. Jean Richepin, ainsi qu'il l'avait promis aux lecteurs de
Comœdia, leur donne aujourd'hui sa critique de la pièce
de M. Bernstein, qui "passa" le même jour
que son Chemineau.
J'y reviens, puisque j'ai promis d'y
revenir; mais ce n'est pas de bonne hu-
meur, je l'avoue. Quelle piètre figure on
fait, à servir, refroidi par deux jours
d'attente, ce qu'on avait à dire tout
chaud le lendemain de la première! En-
fin! Tant pis! C'est ma faute.
Aussi bien, Samson n'a-t-il plus besoin
d'être discuté, s'étant imposé, et ce
qu'on en pourra dire désormais ne lui
fera plus, à lui, ni chaud ni froid.
Ce qu'on en a dit est oublié déjà, et
le public, juge souverain, crie, comme
la femme de Sganarelle :
— Et si ie veux être battu, moi !
Car le public, celui de maintenant
après celui de la générale et celui de la
première, a cette impression très nette,
avec M. Bernstein, d'être battu, violen-
té, non à coups de badine, mais à coups
de poing, à coups de pied, à coups de
genou dans le bas-ventre, à coups de
tête dans la poitrine, à coups de doigts
en fourchette dans les yeux; bref, à tous
les coups, y compris ceux du jiu-jitsu et
celui du père François.
Et, ainsi traité, le public est ravi. Dès
lors, au nom de quoi chicanerait-on son
plaisir? ,''
Je ne m'amuserais donc pas à le lui
chicaner, si j'en avais envie. Et ceux-là
ont certainement tort, d'ailleurs, qui
trouvenf que M. Bernstein n'a pas
raison d'employer ces moyens spéciaux
pour plaire.
Toutes les chicanes du monde, en ef-
fet, ne l'empêcheront pas de plaire. Ne
point en tenir compte est donc son droit,
et même son devoir.
Mieux vaut, sous cette brutalité très
naturellement voulue, parce qu'elle lui
est évidemment essentielle, mieux vaut
chercher le pourquoi de, l'attrait indé-
niable qu'a, pour le public, cette façon
de le violenter.
Je crois n'avoir rien avancé de para-
doxal, en affirmant, l'autre jour, que M.
Bernstein est un romantique et un ly-
rique; et il ne va pas m'être difficile
d'en donner les preuves.
On a lu, ici même, l'analyse de Sam-
son. On se rappelle qui est ce Brachard,
ancien nervi et portefaix de Marseille,
devenu ensuite Brachard-pacha, puis un
des rois de la finance parisienne, et qui,
pour se venger de l'amant de sa femme,
le ruine et se ruine, s'ensevelissant sous
les décombres du temple dont il secoue
les colonnes.
Cette image même, qui flamboie dès le
titre, et sert de titre, quoi de plus roman-
tique?
Et ce personnage, à qui ressemble-t-il,
je vous prie, ce personnage prétendu si
moderne, si de tout à l'heure? A qui,
sinon aux énormes créations du Roman-
tisme, de Hugo, de Balzac, voire d'Eu-
gène Suë? Vous avez beau parler en
argot de ce soir, et téléphoner, et avoir
auto, et me jeter par la figure les cours
du cuivre, vous ne me mettrez pas de-
dans, Brachard, vous ne m'aurez pas,
comme vous dites, vous n'arriverez pas
à me cacher votre filiation, votre vraie
nature, votre fond d'âme. Vous êtes cou-
sin de tous les monstres que j'adore, des
surhommes d'avant Nietsche, de ces hé-
ros-antithèses, qui sont tous un bloc de
boue avec une petite fleur bleue poussée
dedans.
Je ne te nommerai pas tous les gens-
de ta famille, mon bon; mais n'essaie
pas de me dire que tu ne les connais
pas. Regarde-toi plutôt en eux, et vois
combien tu leur ressembles.
Et si tu domptes le public, c'est que
le public, même en ne l'avouant pas,
aime à. être dompté par ces monstres-là.
Si tu lui plais, en le battant, c'est par
ton romantisme, n'en doute pas!
Il ne le sait pas, ce public qui ne sait
rien. Et peut-être, ô abominable et vain-
queur Brachard, ne le sais-tu pas toi-
même. Mais qu'importe? Bien des cho-
ses qu'on ne sait pas, on les sent cepen-
dant.
Et ton romantisme est de celles-là. Et
c est par lui que tu triomphes, et c'est
pour lui que je t'aime.
ht je t'aime aussi pour ton lyrisme,
toi et les bonshommes qui t'entourent!
Eux comme toi, vous avez des allures
soi-disant du quart d'heure actuel. Vous
les avez à un tel point, que ta belle-
mère, la marquise d'Andeline) remarque
Rédacteur en Chef : G. de PAWLOWSK1
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
| BOuleVard Poissonnière, PARIS
TélèphoNe : 288-07
4dre sse Télégraphique: COMŒDlA.PARIS
ABONNEMENTS :
, UN AN 6 MOIS
—
Paris et Départements • 24 fr. 12 fr,
ttanger » 20 »
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDIA=PARIS
* ABONNEMENTS:
UN AN 6 MOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger f 40 » 20 a
Conte
perdu
Je 1
Rie ^r.?menais sur la route, à l'en-
~du village, auprès de l'abreuvoir,
et venais d Imaginer le commencement
d'une conte qu'il me fallait écrire pour
Comedia, J'en combinais déjà la suite
dans ma tête, lorsque, subitement, un
^is Issa, ou un gamin cria, ou je
ne sais plus quoi eut lieu dans la cam-
pagne; bref, mon attention se détourna,
je me mis à songer à autre chose, et je
perdis complètement mon conte. Mais,
là, ce qui P'ètement mon conte. Mais,
possible en/etrouver ni le sujet, ni le
décor, ni niênie un seul des person-
r a fOi'
; Ma fQ.J6 n'hésitai pas. Je m'en fus
Frapper chez le tambour du village, et
lui dis : « Mon ami, voilà quarante sous.
Tu vas aller tambouriner que j'ai perdu
un conte
— Un conte, monsieur?
— Eh lJ.T\.e • oui, un conte, une nou-
velle, e Pou hIstoire enfin, que je devais
écrire pour un journal. J'y pensais en
mepromenant, en Us rien nant, et puis tout à coup, crac !
plus rien nUYetoc". 'Tu comprends comme c'est
ennuyeux.
fin Majs Comment que je vas tambou-
— C'est bien malin ! Tu crieras : « Au-
jourd'hui, d a onze heures, il a été perdu
au sujet e conte aux alentours de l'a-
breuvoir, Sur grand'route. Ce conte
étaittoutfrais elqUes * il venait de naître depuis
quelques instans à peine. » Et tu don-
9s Mon adresse. Voilà.
— Bon, Pourtant, une supposition
que d'autres personnes en auraient éga-
lé aussi, des contes: il faudrait voir à
reconnaître le vôtre.
— C'est juste. Tu ajouteras donc,
mon brave, qu'il n'avait rien de fantai-
liste. rnêerrait de près la réalité, il la
~opiait même servilement.
Car je sais mon métier : et ce n'est pas
moi qui d ndrais aujourd'hui narrer des
histoires de brigands ni des aventures
extraordinaires. Un écrivain qui déve-
loperait à la Scène ou dans un livre un
cas romanesque serait très mal noté.
Moins d'un quart d'heure après, le
tambour etfentissait sur la place comme
aux trois carrefours du village, et je
n'avais d as fini de déjeuner que l'em-
ployé e li a poste se présentait chez
— Votre idée me dit-elle, je sais ce
que c'est. Non loin de l'abreuvoir, se
trouve la mairie. Ça vous aura fait pen-
aux gendarmes, et ceux-ci à un vol
mystères riejy le vol d'un diamant rose,
exemple, du rnpIe, qui s'effectue chez des
gens Desrnonde, chez des châtelains. »
~ains. sV ous voulez donc me faire suc-
comber sous le mépris des critiques?.
Et puis, quelle histoire extravagante !
Non, Pe; ce n'était pas là mon idée.
jo, tret teur vint ensuite : « Les
journaux ne Parlent que du krach amé-
ricain, me déclara-t-il. Les milliardaires
et ls millionnaires vous trottaient dans
~a cervelle. elle0* OUS vous êtes dit qu'un
gaillard froid U Une gaillarde qui n'aurait
Np °ia aux yeux pourrait bien an-
~je suppose, un faux héritage de
pmusieurs millionss provenant d'un pré-
du cousin Geau menque. »
— Beaucoup trop romanesque! lui
~je. Encore une fois, ne quittons point
~cordonner, qui habite en face de
~mai , s f^'Présenta à son tour: « Eh
.I)¡~ eur, voilà: imaginez un
~mme de mon état, qui se déguiserait
~jour til eel, et qui par ce moyen
se ferait d ernettre de grosses sommes
d'argent dans Un hôtel de ville. »
Mais je l'interrompis sèchement : « De
la Mo pauvre homme, il nous
Vr deb Vérité, et non des fadaises à
sur debout. »
Le pharmacien lui succéda, tout rê-
veur. Il murmurrait: « L'eau de l'abreu-
voir aura évoqué dans votre esprit, par
contraste, 1) aridité du désert. Et vous
vous serez figuré, là-bas, dans le Sa-
J viL^n jg ne cercleux, qui, dégoûté de
~empreur
vie parisienne, a entrepris de se faire
Mais je le congédiai. Devenait-il fou?
Je désespérais, sperais, quand un homme gn-
sonnant et,correctement mis pénétra
ti,,, aalle ,a manger. Il s'assit, tira
silencieusement Pipe ent quelques bouffées de sa
et ni~ P~s la vida sur une as-
~,et me dit :
— Je suis Sherlock Holmes, et j'ai re-
vlr: vous intéresse. Venez, sir.
Très t) tmu Je le suivis jusqu'à l'abreu-
— Regardez , sol humide, sur la
route, fit-il, que voyez-vous?
~Je vois i" f des ornières, principale-
~deux fort larges, tranchées, en-
~fraîches, Provenant d'un chariot ou
une charrette a foin, et un grand nom-
~d'empreinte de chevaux, sans doute
ceux d'une patrouille en manœuvres, ve-
venant de \Î a viii
— Nullement, reprit-il. Ces ornières
~été creusées par les roues d'un grand
carosse de gala : voici un débris du
vernis-martin en Ornait les roues, sinon
siv ême- Les empreintes
~à six gros chevaux attelés —
a s errie. Les- enipreintes
~ment ai elles eUssent été plus pro-
gris souris et la queue tressée
— ra rtlassé à trois cents mètres, un
poil de queue gris, et conservant encore
la forme d'un 8. Ce carrosse se diri-
geait au grand galop — examinez la
position deux par deux des empreintes
- vers Paris: orientez-vous. Il allait
donc au bal de l'Elysée, donné hier: un
carrosse de gala ne peut aller qu'à l'E-
lysée, par le temps qui court. L'équi-
page, marchant au grand galop, devait
être pressé: par conséquent, le chemin
qu'il suivait ici se trouvait le chemin
direct entre sa remise et l'Elysée. Et ce-
pendant, il n'est point repassé — il n'y a
pas d'empreintes en sens contraire — ce
qui me porte à croire qu'il disparut là-
bas, ou du moins ne fut pas utilisé pour
le retour. D'autre part, ce morceau de
verre que vous foulez du pied dédai-
gneusement n'est pas, comme vous le
croyez, un vulgaire cul de bouteille : il a
bel et bien la forme d'un talon, le talon
d'une pantoufle, une pantoufle de verre,
et tout me porte à croire que Cendril-
lon.
— Mais, monsieur Holmes, ce que
vous me déduisez là, c'est la réalité
même : ce n'est pas un conte.
— Assurément.
— Ce n'est donc pas ce que. je cher-
che. Bonsoir.
Je le quittai brusquement. Et je n'ai
toujours pas — hélas! — retrouvé mon
conte.
Marcel BOULENGER.
Nous publierons demain un article de
EDMOND SÉE
Échos
Ce soir, a huit heures et demie, au Théâ-
tre des Arts, première représentation de:
La Tragédie de Salomé, drame lyrique en
deux actes, de Robert d'Humières, musique
de Florent Schmitt; Le Dernier Trouba-
dour, comédie en deux actes, de Maurice
Soulié et Jean Thorel; Sensationnel article,
comédie en un acte, de Georges Casella et
André de Fouquières.
E
ncore un duel?.
L'un de nos auteurs les plus récem-
ment joués, et avec le plUS ae succès, a -
jugé, comme on va le tirer-par un critique:
« Un homme, ou plutôt un démon vêtu
de chair et habillé en homme, et le plus
signalé impie et libertin qui fut jamais dans
les siècles passés, a eu assez- d'abomination
et d'impiété pour faire sortir de son esprit
diabolique une pièce. etc. »
Qui dit cela? M. Pierre Boullé, curé de
Saint-Barthélemy. C'est de Molière, auteur
de Tartuffe, qu'il s'agit. Le curé de Saint-
Barthélemy, paroisse de la Cité (en face du
Palais de Justice), répondif, en effet, à la
célèbre pièce par un pamphlet dont nous
venons d'extraire quelques lignes.
Ceci se passait en mai 1664. Le temps a
depuis apporté quelque adoucissement à ce
jugement.
A
bondance de biens!
Un homme ennuyé, un homme em-
bêté, c'est M. Jules Claretie. L'an dernier,
il confessait sa tristesse, son inconsolable
tristesse de n'avoir que des insuccès. Les
souvenirs de La Courtisane, de Poliche et
de La Maison d'Argile arrachaient des
pleurs de ses yeux académiques.
Il pleure encore cette année, et sa peine
semble sans remède. Cet homme infortuné,
ce malheureux directeur n'enregistre que
des succès. Les pièces, sur lesquelles il
compte le moins, les œuvres qu'il espérait
« expédier » réussissent brillamment, c'est
trop peu de dire qu'elles réussissent, elles
triomphent. A tous les coups, il gagne :
C'est La Rivale, c'est Marion de Lorme,
c'est Chacun sa vie, c'est L'Amour veille,
c'est la reprise de Médée.
Plaignons le malheureux sort de cet heu-
reux directeur, son bonheur l'encombre, il
ne sait comment faire, il ne peut contenter
tout le monde; chacun veut être joué, il se
demande à qui il va donner la préférence
et il parle de s'en aller, car il sait bier
que deux nouveaux succès le menacent; et
il se demande comment il pourra faire, les
jours prochains où naîtront: Les Deux Hom
mes, de M. Alfred Capus, et Le Foyer, de
MM. Octave Mirbeau et Thadée Natanson.
Plaignons son sort, pleurons sur lui, et
compatissons sympathiquement à l'étrange
état d'âme de M. Jules Claretie qui n'est
malheureux que parce qu'il est trop heu-
reux !
u
rne précieuse découverte.
l On vient de faire à Gênes une dé-
couverte musicale du plus haut intérêt: qua.
torze compositions autographes pour trio,
quatuor ou orchestre, du grand violoniste
Paganini..,
Jusqu'à présent, on ne connaissait qu'un
très petit nombre de compositions authenti
ques de Paganini. La plupart des morceaux
qu'exécutait celui-ci étaient des improvisa-
tions qu'il ne transcrivait pas et dont on ne
possède que des versions arbitraires et fan-
taisistes, écrites par d'autres, après des au-
ditions rapides.
Les autographes qu'on vient de décou-
vrir représentent donc les inspirations vé-
ritables de Paganini: Le gouvernement- ita-
lien a déjà entamé des négociations avec le
propriétaire afin de les acquérir pour l'Etat
et d'en donner des auditions publiques.
L
eur violon d'Ingres. -- .-
Nous parlions l'autre iour de Ger-
main et de ses poires: il y a bien d'autres
artistes qui ont des occupations « à côté »,
tout au moins inattendues.
Savez-vous ce que fait Judic — et ce
qu'elle faisait même du temps où elle triom-
phait dans Madame l'Archiduc et dans La
Péricfiole ?
Si vous ne le savez pas, vous ne le devi-
nerez jamais: Judic élève des souris blan-
ches. £t elle n'en élève pas deux — mâle
et femelle — qui tournent dans une petite
machine, non! elle en élève des centaines.
C'est dans sa propriété des Nids, en
Bourgogne, que Judic se livre à cet éle-
vage pour la plus grande utilité des labora-
toires scientifiques à qui elle destine ses pe-
tites élèves, victimes infortunées des futures
dissections.
On lui en sait gré en haut lieu et, il y
a deux ans, Judic recevait le poireau, à la
suite d'un décret que le Journal Officiel en-
registrait en ces termes :
MÉRITE AGRICOLE
Croix de chevalier. — Mme Judic (Anne-
Marie), propriétaire aux Nids, à Avallon
(Yonne). Elevage spécial pour les études
scientifiques..
L
1.7_-
a Gazette de France publie un savou-
reux article où M Dfihnssv est traité
de musicien « miséreux » et, en outre,
d' « auteur de Louise », ce qui étonnera
sans doute Gustave Charpentier. Le Russe
Rimsky-Korsakoff est jugé brumeux et rap-
pelant Wagner. Et Wagner lui-même est
sévèrement tancé pour le manque d'idées
mélodiques (sic) de ses drames qui « offen-
sent outrageusement les oreilles ».
Elles doivent être longues, ces oreilles-là!
u
ne distribution sensationnelle de Tar-
tuffe.
C'est celle des deux représentations qui
eurent lieu dans les petits appartements de
Versailles, en présence de Louis XV, le 16
janvier 1747 et le 10 janvier 1848. Le due
de Luynes nous l'a laissée dans ses curieux
Mémoires:
Mme Pernelle Mme de Sassenage
Orgon M. de Croisy
Elmire Mme la duchesse de Brancas
Damis M. le comte de Maillebois
Marianne Mme la comtesse de Pons
Valère M. le duc de Duras
Cléante M. de Gontaut.
Tartuffe M. de La Vallière
Dorine Mme de Pompadour
M. Loyal - M. de Meuse
Un exempt M. le marquis de Voyer
Flipotte Une femme de chambre
Voilà, n'est-ce pas, un document qui a
son prix!
L
es bretelles de Rossini.
Elles n'ont évidemment aucun rap-
port avec la musique, mais elles ont une
histoire et le musée de notre Opéra vient
de les recueillir.
Et les amateurs de curiosités amusantes
ne s'en plaindront pas, ',. T -..
Ces bretelles, en effet, évoquent tout un
roman de jeune fille. Ce fut à la suite d'une
représentation de Guillaume Tell qu'une
spectatrice de dix-huit ans, subitement
éprise de l'auteur, qu'elle ne connaissait
point d'ailleurs, eut l'idée de broder pour
lui quelque chose en témoignage d'admira-
tion ; et elle ne trouva rien de mieux à bro-
der que des bretelles.
Sans doute, dans son imagination, Rossini
était un beau jeune homme, un prince Char-
mant, svelte, élancé; en réalité, le maestro
était, lorsqu'il reçut ces bretelles, d'un âge
et d'un embonpoint à ne pouvoir plus les
porter.
Elles sont donc intactes, et dans le semis
de fleurs brodées qui se détachent sur leur
soie gorge-de-pigeon on peut voir enlacées,
sans la moindre usure, les initiales du. grand
compositeur et de sa platonique amoureuse.
c
ritiques auteurs, auteurs critiques.
Notre collaborateur Pierre Veber
vient de publier le relevé suivant, qui ne
laisse pas d'être assez-suggestif:
Français. — Une pièce de M. de Fiers,
critique.
Vaudeville. — Une pièce de M. Duques-
nel, critique.
Gymnase. — Une pièce de M. de Fiers,
critique.
Variétés. - Une pièce de M. Artus, cri-
tique.
; Folies-Dramatiques. ■—■ Une pièce de
M. de Gorsse, critique.
Théâtre Sarah-Bernhardt. — Une pièce
de M. Duquesnel, critique.
Nouveautés. — Une pièce de M. Athis,
critique.
Opéra. — Un livret de M. Mendès, cri-
tique.
Opéra-Comique. — Un livret de M. de
Fiers, critique.
Et prochainement, des pièces de MM.
Jean Richepin et P. Veber, critiques.
D
usausoy, joaillier expert, 4, boulevard
des Italiens, achète toujours comp-
tant: bijoux, diamants, perles et pierres
fines. Il donne presque toujours une plus-
value sur le prix offert par n'importe quelle
maison.
1
s sont venus entendre la pièce en vogue.
Vite, le rideau tombé, elle, emmitou-
rlee dans ses rourures ; lui, le col du par-
dessus relevé, ils s'acheminent vers la sor-
tie, s'engouffrent dans le coupé qui les at-
tend. Le cocher se penche, attend un ordre.
Où iront-ils souper? On cherche, on dis-
cute: ici, la chère n'est point bonne, autre
part les prix sont inabordables. Et soudain :
.<( Chez;Lapré, parbleu! n Car Lapré fait,
aujourd'hui sa réouverture : A deux pas du
boulevard, tout de neuf habillé, avec des
salles gkquisement décorées, de coquets ca-
binets, le délicieux établissement de la rue
Drouot s'impose vraiment. 71
Le Masque de Verre.
Nos grandes artistes
Mlle Marianne. Flahaut, l'une des
meilleures pensionnaires de l'Opéra, se
classa de suite parmi les artistes en ve-
dette en interprétant de façon parfaite
et toute personnelle La Prise de Troie.
Tous les fervents de l'art lyrique ne
peuvent que regretter de ne pas voir se
produire plus souvent un talent aussi in-
contestable que celui de Mlle Flahaut.
Sa belle voix grave, la noblesse de ses
attitudes ont fait d'elle une artiste qu'on
voudrait applaudir plus souvent. Après
Aida, Le Prophète, Guillaume Tell,
Samson et Dalila et, enfin, sa création
signalée plus haut dans Andromaque de
La Prise de Troie, c'est bien là une ar-
tiste de première valeur.
PMo Henri Manuel.
Mlle MARIANNE FLAHAUT P. Il.nri Man.el. 1
L'Opéra. comique
Cotnoedia me cau se 100.000fr, de préjudice en publiant que je
chante mal ! signifie M. Gourron (Albert, Raymond) dit
Alvarez. == C'est faux ! affirme notre critique. Le
rédacteur en chef de Comœdia se contente, pour
aujourd'hui, de donner son aVis : Il trouve les
notes de M. Alvarez un peu trop életJée.s.
On m'annonce que M. 'Alvarez a enfin
trouvé sa voie.
Il parle!.
Et ce n'est pas à la première personne
venue qu'il s'adresse pour taire ses décla-
rations. Il a choisi, avant toute autre, la
concierge du 27 du boulevard Poissonnière
et nous ne pouvons qu'approuver ce choix.
C'est là une femme d'une exquise cor-
rection, qui nous a toujours monté nos let-
tres en temps utile et Qui tient l'escalier
avec une propreté remarquable.
M. Alvarez lui a fait d'importantes décla-
rations qui demain, nous l'espérons, seront
reproduites dans toute la Presse.
Il lui a tout d'abord révélé son véritable
nom.
M. Alvarez s'appelle, parait-il, Albert-
Raymond Gourron, et nous ne saurions
trop l'en féliciter. A une époque où, de
nombreux artistes étrangers viennent s'ex-
primer en français sur nos scènes, nous
sommes enchantés de savoir qu'il n'est pas
Espagnol.
M. Gourron, par l'intermédiaire de son
ami, M. Louis-Etienne Lebrun, huissier,
séant à Paris, a également dit à la concierge
qu'il était navré de la critique faite dans
Comœdia par notre confrère M. Torchet,
et qu'il allait, sur l'heure, en rendre res-
ponsables solidairement tous les rédacteurs
de Comœdia. Pour aujourd'hui, il se con-
tente d'assigner notre ami Robert Oudot.
M. Torchet et moi-même. Demain, on verra.
Comme bien vous le pensez, nous nous
sommes tout aussitôt ehquis auprès de la
concierge, dépositaire des exploits de M.
Gourron, du motif de sa colère.
Il parait que M. Torchet, dans une de
ses critiques, a déclaré qu'il s'opposait, au
nom de l'art, à un engagement de M. Alva-
rez qui, dii reste, gtait signé dépuis deux
mois par la direction de l'Opéra.
- Nous avons regardé le prix qui était
attaché au papier bleu qui nous était pré-
senté et, en retournant l'étiquette, nous
avons lu 100.000 francs.
Evidemment, cela met la ligne à un taux
très élevé et je me sens tout particulière-
ment flatté d'écrire dans un journal ou les
critiques ont tant de prix.
Ce qui m'est plus pénible, c'est de pen-
ser que nous autres, littérateurs, nous allons
être obligés, par le lait de M. Gourron,
de reprendre les pénibles études de droit
que nous avions abandonnées depuis de
longues années.
Il nous faudra tout d'abord découvrir que
l'assignation est absurde et qu'elle ne sau.
rait concerner ceux à qui elle fut envoyée.
Il faudra également que Comœdia songe
à se déjendre et à transporter sa critique
sur- le terrain judiciaire, puisque les ques-
tions relevant du droit de critique tombent
désormais dans le domaine du droit, sans
plus.
Et cela sera infiniment ennuyeux pour
tout le monde, à moins que cela ne devienne
follement drôle.
Je pense, en effet, que le conseil d'ad-
ministration de Comœdia va, sans doute,
remplacer son critique littéraire par un cri-
tique judiciaire qui lui permettra de recueil-
lir tous les arguments de défense qui lui
seraient éventuellement nécessaires. C'est'
ainsi, je n'en doute point, qu'il lui faudra
tout aussitôt s'enquérir d'un huissier mé.
lomane oui, chaque soir, aura à taire le
compte rendu de l'Opéra, flanqué, si cela
est utile, de deux experts agréés et musi-
caux.
Si, comme l'affirmait M. Torchet, le
nommé Albert-Raymond Gourron détonna
quelque peu, ces impitoyables et judicieux
critiques seront là pour le déclarer légale-
ment.
Aux termes de ce constat, nous pour-
rons savoir si, oui ou non, un certain Gour-
ron, se disant Alvarez, ou prophète, ou mé-
decin allemand, ou encore personnifiant Her-
cule dans ses exploits, et parlant à la per-
sonne de soi-disant divinités, vêtues de
couleurs voyantes, et par requête spéciale
à 11 h. 45 minutes de. relevé, a lait une
fausse note. - '- -
Cela constituerait pour la -critique de
Comœdia un moyen de défense inattaqua-
ble.
A moins — un avocat seul pourrait nous
renseigner sur ce point - que Comœdia
n'ait le droit, à la suite de ce constat d'huis
sier, de déférer M. Gourron, dit Alvarez,
dit le prophète, à la Cour d'Assises pour
faux et usages de faux.?
Ce sont là de ces comédies Qu'il con-
vient de suivre, comme disent les huis
siers, acte par acte. Le premier nous promet
un succès.
G. DE PAWLOWSKI.
A propos de SAMSON
M. Jean Richepin, ainsi qu'il l'avait promis aux lecteurs de
Comœdia, leur donne aujourd'hui sa critique de la pièce
de M. Bernstein, qui "passa" le même jour
que son Chemineau.
J'y reviens, puisque j'ai promis d'y
revenir; mais ce n'est pas de bonne hu-
meur, je l'avoue. Quelle piètre figure on
fait, à servir, refroidi par deux jours
d'attente, ce qu'on avait à dire tout
chaud le lendemain de la première! En-
fin! Tant pis! C'est ma faute.
Aussi bien, Samson n'a-t-il plus besoin
d'être discuté, s'étant imposé, et ce
qu'on en pourra dire désormais ne lui
fera plus, à lui, ni chaud ni froid.
Ce qu'on en a dit est oublié déjà, et
le public, juge souverain, crie, comme
la femme de Sganarelle :
— Et si ie veux être battu, moi !
Car le public, celui de maintenant
après celui de la générale et celui de la
première, a cette impression très nette,
avec M. Bernstein, d'être battu, violen-
té, non à coups de badine, mais à coups
de poing, à coups de pied, à coups de
genou dans le bas-ventre, à coups de
tête dans la poitrine, à coups de doigts
en fourchette dans les yeux; bref, à tous
les coups, y compris ceux du jiu-jitsu et
celui du père François.
Et, ainsi traité, le public est ravi. Dès
lors, au nom de quoi chicanerait-on son
plaisir? ,''
Je ne m'amuserais donc pas à le lui
chicaner, si j'en avais envie. Et ceux-là
ont certainement tort, d'ailleurs, qui
trouvenf que M. Bernstein n'a pas
raison d'employer ces moyens spéciaux
pour plaire.
Toutes les chicanes du monde, en ef-
fet, ne l'empêcheront pas de plaire. Ne
point en tenir compte est donc son droit,
et même son devoir.
Mieux vaut, sous cette brutalité très
naturellement voulue, parce qu'elle lui
est évidemment essentielle, mieux vaut
chercher le pourquoi de, l'attrait indé-
niable qu'a, pour le public, cette façon
de le violenter.
Je crois n'avoir rien avancé de para-
doxal, en affirmant, l'autre jour, que M.
Bernstein est un romantique et un ly-
rique; et il ne va pas m'être difficile
d'en donner les preuves.
On a lu, ici même, l'analyse de Sam-
son. On se rappelle qui est ce Brachard,
ancien nervi et portefaix de Marseille,
devenu ensuite Brachard-pacha, puis un
des rois de la finance parisienne, et qui,
pour se venger de l'amant de sa femme,
le ruine et se ruine, s'ensevelissant sous
les décombres du temple dont il secoue
les colonnes.
Cette image même, qui flamboie dès le
titre, et sert de titre, quoi de plus roman-
tique?
Et ce personnage, à qui ressemble-t-il,
je vous prie, ce personnage prétendu si
moderne, si de tout à l'heure? A qui,
sinon aux énormes créations du Roman-
tisme, de Hugo, de Balzac, voire d'Eu-
gène Suë? Vous avez beau parler en
argot de ce soir, et téléphoner, et avoir
auto, et me jeter par la figure les cours
du cuivre, vous ne me mettrez pas de-
dans, Brachard, vous ne m'aurez pas,
comme vous dites, vous n'arriverez pas
à me cacher votre filiation, votre vraie
nature, votre fond d'âme. Vous êtes cou-
sin de tous les monstres que j'adore, des
surhommes d'avant Nietsche, de ces hé-
ros-antithèses, qui sont tous un bloc de
boue avec une petite fleur bleue poussée
dedans.
Je ne te nommerai pas tous les gens-
de ta famille, mon bon; mais n'essaie
pas de me dire que tu ne les connais
pas. Regarde-toi plutôt en eux, et vois
combien tu leur ressembles.
Et si tu domptes le public, c'est que
le public, même en ne l'avouant pas,
aime à. être dompté par ces monstres-là.
Si tu lui plais, en le battant, c'est par
ton romantisme, n'en doute pas!
Il ne le sait pas, ce public qui ne sait
rien. Et peut-être, ô abominable et vain-
queur Brachard, ne le sais-tu pas toi-
même. Mais qu'importe? Bien des cho-
ses qu'on ne sait pas, on les sent cepen-
dant.
Et ton romantisme est de celles-là. Et
c est par lui que tu triomphes, et c'est
pour lui que je t'aime.
ht je t'aime aussi pour ton lyrisme,
toi et les bonshommes qui t'entourent!
Eux comme toi, vous avez des allures
soi-disant du quart d'heure actuel. Vous
les avez à un tel point, que ta belle-
mère, la marquise d'Andeline) remarque
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.81%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.81%.
- Auteurs similaires Pawlowski Gaston de Pawlowski Gaston de /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Pawlowski Gaston de" or dc.contributor adj "Pawlowski Gaston de")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k76453380/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k76453380/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k76453380/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k76453380/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k76453380
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k76453380
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k76453380/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest