Titre : Paris-soir
Éditeur : s.n. (Paris)
Date d'édition : 1943-04-06
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34519208g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 avril 1943 06 avril 1943
Description : 1943/04/06 (A4,N913). 1943/04/06 (A4,N913).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG31 Collection numérique : BIPFPIG31
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG13 Collection numérique : BIPFPIG13
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7641700p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-235
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/03/2015
,;à, 0 0
-%- a ~, VII W,9ffl
.11 M ES (D dJi e -'
* Quatrième Année. — N° 913 37, rue du Louvre, Paris (2e) *
MARDI !
6
AVRIL
1943
ABONNEMENTS I 3 moisi 8 mOIsI Un m
j "France. Colonies - t 70 1 130 250
Etrancer. Tarif A. I 140 I 260 300
Adresser les abonnements à la S.A.P.P.E.M.
CC. 3.715-43. 37. rue du Louvre.. Parts f?»
1 A --
La publicité est reçue à « Paris-soir. et
à l'agence Ha vas. 62. rue de Rlchelau.
Parts. ou dans toutes ses succursales de
France et de l'étranger -
TURblgo 52-00
TURbigo 53-00
TURblgO 96-80
GUTenberg 94-00
DERNIÈRE
ÉDITION
1 franc
APRÈS LORIENT
Saint - Nazaire, Brest
LE HAVRE, RENNES ET ROUEN.
PLUSIEURS CENTAINES DE MORTS ET DE BLESSES
le bilan exact de l'odieuse agression de l'aviation anèlo-améritaine
sur la banlieue parisienne
ne peut encore être dressé
SEPT BOMBARDIERS QUADRIMOTEURS
et un grand nombre
D'AVIONS DE CHASSE ENNEMIS
ont été abattus
au cours de combats aériens
au-dessus des côtes du nord de la France
j
3 mars 1942 - 4 avril 1943. Mêmes procédés. Mêmea résultats.
La R.A.F., une fois de plus, a semé la mort et la désolation
parmi la population de lar banlieue parisienne.
Au début de l'après-midi, alors que, par cette magnifique journée
printanière, les gens, en foule, profitant du repos dominical, pairtaient
en promenade, sortaient leurs enfants, les aviateurs anglo-américains
lâchèrent leurs bombes sur plusieurs localités de banlieue, déjà
éprouvées lors de raids précédents.
L'une d'elles, importante commune ouvrière, a été particulière-
ment touchée.
— Cela ne dura que quelques minutes, nous explique un jeune
agent dont l'uniforme est recouvert de poussière, mais ce fut terri-
ble.
Nous retrouvons, à chaque pas, l'abominable spectacle. Maisons
éventrées, soufflées, éboulées, vastes entonnoirs au milieu de la
chaussée. Les incendies. Et les victimes : les morts, les blessés ;
celles qui sont méconnaissables. L'entrée d'une station-tête de li-
gne de métro a ete pulvérisée. Là
où il y avait des marches, les gui-
ch&ts, des corps gisent parmi les
décombres. Les sauveteurs s'em-
pressent, dégagent les maiheureux,
les transportent sur des civières
jusqu'aux ambulances.
H ae dévouent toue : lea agents
de pojice, les pompiers, ceux de
1& défense passive. Des illlfirmiè-
res, le personnel de la Croix-
Rouge, des jeunes des centres, des
groupements nationaux leur ap-
portent leur concours.
Au déport d'une ligne d'autobus
une longue file de personnes at-
tendait. Des gens qui, a.vec. leurs
gosses, vouLaient prendre un « bol
d'air » par ce - radieux dimanohe.
beaucoup, nelas ; sont morts.
Des taches brunes maculent le
sol, souillent les objets. Au milieu
d'un amas de ciment, de poutres,
de terre, une main cireuse et cris-
pée tend un doigt vers le ciel, une
main toute seule.
Roues tordues, une bicyclette est
accrochée à une branche d'ar-
bre. Quelque chose de rouge est
écrasé entre les dents d'une des
pédales, quelque chose qui res-
sembla à un pied.
Devant une maison effondrée,
parmi les plâtras fumants, les ob-
jets brisés, tordus, inutilisables,
les mille éclats de verre, une am-
poule bleutée gît intacte.
Dans sa belle robe
du dimanche
A côté, un petit tas informe, dé-
chiqueté, non identifiable : c'était
un enfant. Près de lui, un beau
ballon en caoutchouc vert et
jaune.
A l'institut médico-légal, les ca-
davres sont rassemblés en un tra-
gique alignement. Sans trêve, les
ambulances amènent de nouveaux
corps. Des parents, les yeux ha-
gards, cherchent à reconnaître un
des leurs. Un cri déchirant : une
jeune femme vient de retrouver sa
fillette. Le malheureux bambin,
si heureux il y a quelques heures
encore d'aller gambader au soleil,
ne semble plus être, dans sa belle
robe du dimanche déchirée, souil-
lée, qu'un pauvre petit pantin
désarticulé. Une vieille en noir,
dont les cheveux blancs sont ma-
culés de terre, de sang, pleure
désespérément devant les restes de
son compagnon. Affalée, cassée,
elle semble toute petite, menue. De
longs sanglots la secouent. Sa car-
casse usée est agitée par de brus.
ques tremblements. Plus loin
partout, d'autres chagrins im-
menses.
De pauvres gens, dans les ruines
de leur maison, cherchent, cher-
chent. Chacun d'eux voudrait sau-
ver quelque chose. D'autres, dans
des charrettes, transportent des
affaires : meubles, linge, etc.,
comme il y a treize mois, lors d'un
précédent et cruel bombardement.
(Suite en page 2.)
L'AVENIR
c
'EST dans des circonstan-
ces particulièrement dra-
matiques que la grande
voix du Maréchal a apporté, hier
soir, aux Parisiens des paroles
de réconfort. Une fois encore,
les populations laborieuses de la
banlieue parisienne, si cruelle-
ment éprouvées par l'agression
du 3 mars 1942, t-menaient d'être
Victimes d'un bombardement in-
justifiable. Une fois encore,
dans le calme d'un dimanche en-
soleillé, de paisibles promeneurs
avalent été déchiquetés, des
foyers réduits en cendres par
ces avions que nos yeux cher-
chaient en vain dans le ciel
quand la France était en danger.
La noble voix, cassée par l'émo-
tion, a flétri ces actes de terro-
risme aussi lâches que vains.
Aux mauvais Français qui
sont les complices, avoués ou
secrets, de ces assassinats, le
Maréchal, avec sa rude simpli-
cité, a dit leur fait : « Les chefs
rebelles ont choisi l'émigration
et le retour au passé. J'ai choisi
la France et son avenir. » Après
ces paroles catégoriques, il sera
bien difficile auot chefs de la dis-
sidence et à leurs admirateurs de
persévérer dans leur abominable
hypocrisie et de se réclamer de
l'autorité du Maréchal. Nul dé-
saveu ne pouvait être plus cin-
glant. Aucune compromission
n'est possible entre « ceux qui
ont choisi l'émigration et le re-
tour au passé > et celui qui a
choisi « la France et son ave-
nir ».
Cet avenir exclut irrévocable-
ment « les moeurs politiques,
économiques et sociales d'avant
guerre », il exclut « les hom-
mes qui ont conduit le pays au
désastre » et qui ne « pour-
raient lui rendre sa grandeur ».
n suppose un régime d'autorité
qui « garantira les libertés réel-
les dans le travail » et sera ca-
pable c: d'abattre les privilè-
ges », de « supprimer la condi-
tion prolétarienne ».
Voilà vers quel avenir doit
marcher résolument la France.
Voilà l'idéal dont doit se péné-
trer sa jeunesse, encore trop
souvent abandonnée aux er-
rements passés. Il importe que
des maîtres, conscients de leur
devoir, lui donnent « une cons-
cience neuve » pour que se for-
ment « les élites qui, sorties de
toutes les catégories sociales de
la nation, constituet-ont l'arma-
ture de la France de demain »,
l'armature de cet Etat socialiste
que veut construire le président
Laval.
Cet Etat socialiste n'aura rien
de commun avec le régime de
mécanisation humaine et de ter-
reur qu'un petit noyau de fa-
natiques a pu imposer à des
moujiks façonnés à la servitude
par le knout des tsars : « La
barbarie communiste, a déclaré
le Maréchal, si elle triomphait,
ne pourrait que détruire à ja-
mais notre- civilisation et notre
indépendance nationale. »
Ainsi, le devoir des Français
est nettement tracé : tous unis,
derrière le chef de l'Etat et le
chef du gouvernement, contre la
dissidence et ses sanglants au xi-
liaires ; contre la barbarie com-
muniste ; pour l'avenir, c'est-à-
dire pour la sauwgarde de l'in-
dépendance de notre pays dans
l'Europe enfin pacifiée et récon-
ciliée.
Bertrand DUPEYRAT.
- 1
Les ex-présidents Dalier, Léon Blum
et le général Gamelin
vont être transférés en Allemagne
BERLIN, 5 Avril.
Le gouvernement allemand a ac-
quis la preuve, fondée sur des ren-
seignements sûrs, que les gouver-
nements anglais et américain pro-
jettent de se rendre maîtres de di-
verses personnalités résidant en
France afin de constituer un contre-
gouvernement et créer ainsi dgs
troubles et du désordre en France.
En conséquence, le gouvernement
aillemand a décidé de transférer en
Allemagne — comme il l'a fait pour
les ex-ministres Paul Reynaud et
Mandel — les- ex-présidents Dala-
dier et Léon Blum, ainsi que le gé-
néral* Gamelin.
Pour les rainons indiquées ci-des-
sus, le gouvernement allemand n'a
pas pu faire droit à la requête du
président Laval, chef du gouverne-
ment français, demandant que l'on
autorisât lesdites personnalités à
continuer à résider en France ; il
a cependant donné au gouverne-
ment français l'assurance que leur
transfert en Allemagne, motivé
pour des raisons militajres, ne com-
portîrait pour les intéressés aucune
aggravation du traitement auquel
ils étaient soumis jusqu'ici.
Au surplus, le gouvernement alle-
mand a informé le gouvernement
français que lesdites personnalités
seront à nouveau mises à sa dispo-
sition dès que les circonstances le
permettront.
LE MARËCHAL
flétrit l'abominable
assassinat
Le maréchal Pétain, chef de
l'Etat, a fait suivre son mes-
sage radiodiffusé des paroles
suivantes ;
« Mes amis.
» Je viens d'apprendre que la
banlieue parisienne a été, cet
après-midi, l'objet d'une nou-
velle agression anglo-améri-
caine.
» Ce sont encore des morts,
dPlS blessés, des foyers détruits.
Ils s'ajoutent à la longue et
douloureuse liste des victimes
de nos villes du Nord, de Bre-
tagne, de Normandie et de Tu-
nisie.
» En protestant contre des
actes que rien ne justifie, j'a-
dresse aux familles de ces inno-
centes victimes l'expression de
ma grande tristesse et de mes
affectueuses condoléances. »
De haut en bas : pendant le bom-
bardement par les avions anglo-
américains, la foule, affolée, se
lette sur le sol. — L'un des
« objectifs militaires » atteints
par têtt bombes. — Les premières
équipes de secours, constituées
par des volontaires, placent des
morts sur une civière, cependant
que d'autres corps gisent la face
contre terre
(Photos D.N.P. et Paris-soir.)
Depuis ce matin, dans une mairie de banlieue, le lamentable défilé des parents des victimes de l'agression américaine d'hier se poursuit
Les cercueils s'alignent dans une grande pièce transformée en chapelle ardente. Des gens en proie au plus violent désespoir viennent
reconnaître les corps mutilés de leurl proches. Voici une pauvre petite fille sanglotant près d'une Infirmière au cours de la funèbre
visite. L'enfant venait de reconnaître le corps de sa mère. (ph. Paris-soir )
LE MESSAGE DU MARÉCHAL
« Les chefs rebelles ont choisi l'émigration et le retour au
passé. J'ai choisi la France et son avenir. »
« SI LA PAIX QU'ATTENDENT CES MAUVAIS FRANÇAIS CONSISTE
A REVENIR AUX ERREURS POLITIQUES, ÉCONOMIQUES ET SOCIALES
D'AVANT GUERRE LA FRANCE NE SE RELÈVERA PAS. »
« La barbarie communiste, ni elle triomphait, ne pour-
rait que détruire à jamais notre civilisation et notre
indépendance nationale. »
« LE SALUT DE LA FRANCE NE LUI VIENDRA PAS DU DEHORS.
IL EST DANS NOS MAINS, DANS VOS MAINS. »
VICHY, 5 Avril.
Voici le texte du message radiodiffusé que le maréchal de France, chef de IJEtat, a adressé au»
Français, hier soir à 20 heures
Français,
Je veux vous parler de la France, de ea détresse présente, de son avenir.
En juin 1940, vous m'avez, d'un élan unanime, donné votre confiance. Je vous al demandé
de rester unis. Je vous al promis de tout faire pour atténuer votre malheur.
Ma grande préoccupation, dès ce moment, fut de travailler à la rénovation de la France et
d'éloigner de vous les conséquences les plus pénibles de la défaite.
L'histoire dira plus tard ce qui vous fut épargné.
Si le présent vous semble dur, si l'épreuve vous parait longue, vous commettriez une erreur,
plus funeste encore qu'injuste, en accusant le gouvernement de ce qui vous afflige.
Les responsables de vos maux, les fauteurs de la guerre et de la défaite, vous les connaissez.
Liés aux causes du désastre, Ils en ont fui les conséquences.
Tandis que je demeure parmi vous, ils se réfugient dans l'émigration. Rivaux pour le com-
mandement et les places, ils ne s'entendent que pour tenter de réhabiliter, par une propagande
impudente, le régime dont ils ont profité et qui a perdu le pays.
Il faut choisir. Les chefs rebelles ont choisi l'émigration et le retour au passé. J'ai choisi
la France et son avenir. 1
L'Assemblée nationale de juillet
1940 a, elle aussi, librement choisi
lorsqu'elle m'a confié le mandat de
faire uns nouvelle* constitution.
La nation française a donc rom-
pu légalement avec un régime que
les faits ont condamné et qui est
mort de ses fautes.
Mais la guerre se prolonge dans
le monde et chacun, pour échapper
aux angoisses du présent, se réfu-
gie dans l'espoir d'une fin pro-
chaine de cette lutte oruelle qui
met en péril notre civilisation.
Croyez-vous que les méthodes et
les hommes qui ont conduit le pays
au désastre pourraient lui rendre
sa grandeur ?
Je vous le dis avec toute la
conviction dont je suis pénétré :
si la paix qu'attendent ces mauvais
Français consiste à revenir aux
mœurs politiques, économiques et
sociales d'avant guerre, la France
ne se relèvera pas.
Aux principes que j'ai édictés
vous n'avez pas ménagé votre as-
sentiment. Vos lettres par milliers,
les plaintes mêmes qui montaient
vers moi des plus malheureux ou
des plus impatients n'ont cessé
d'approuver et d'affermir ma vo-
lonté de donner à la France le ré-
gime d'autorité que conseillent la
raison des plus sages et le bon
sens du grand nombre.
Seule l'autorité garantira les li-
bertés réelles dans le travail. Seu-
le l'autorité permettra, quand la
France sera délivrée des contrain-
tes de la guerre, d'abattre les pri-
vilèges et de réaliser le program-
me social que j'ai formulé à Saint-
Etienne et à Commentry. Une
phrase le résume : supprimer la
condition prolétarienne. Tel est le
but de la charte du travail.
J'ai voulu aussi donner aux tra-
vailleurs des campagnes leur or-
ganisation : la corporation pay-
sanne est réalisée.
Je n'ignore pas que l'application
des lois n'a pas toujours répondu à
votre attente et que des inégalités
sociales sont encore criantes. Les
circonstances extraordinaires dans
lesquelles nous nous trouvons sont
sévères. Croyez-vous que je ne
porte pas mon fardeau de désil-
lusions et de sacrifices ?
Faites loyalement un retour sur
vous-mêmes. Vous vous joindrez
alors à ceux qui ont compris et
qui, pour sauver la patrie, travail-
lent avec moi à réveiller les indif-
férents, à ranimer le courage des
tièdes et à briser la résistance des
égoïstes et des profiteurs.
Nos prisonniers nous donnent
l'exemple. Dans les camps Ils mé-
ditent, il travaillent. Loin des pas-
sions partisanes et des luttes d'in-
fluence ils préparent ce qui, de-
main, sera la seule chance de sa-
lut de la France.
Mais il est vain de transformer
les Institutions si on ne trans-
forme pas les âmes. Il est vain
d'espérer la fin de notre décaden-
ce tant que nos enfants n'auront
pas reçu de leurs maîtres une
conscience neuve. N'est-ce point
la grande mission des éducateurs ?
Il me faut mieux que l'obéissance
de la jeunesse, Il me faut sa con-
viction ardente, sa volonté d'action
et sa foi. Ainsi se formeront les
élites qui, sorties de toutes les ca-
tégories sociales de la nation, cons-
titueront l'armature de la France
de demain. ,
Jeunes Français, voici que de
nouvelles épreuves viennent de
vous être imposées. Il vous ap-
partient de faire qu'elles soient
fécondes. Accueillez-les avec dis-
cipline.
Ne vous souvenez de notre dé-
faite que pour préparer notre re-
naissance. Soyez attentifs à dis-
cerner autour de vous ce qui peut
servir à vous perfectionner.
Manifestez dans vos gestes, dans
vos paroles, par la qualité de vo-
tre travail, par votre esprit d'bu-
tiative et d'invention le génie de
notre race.
Ma pensée ne vous quittera pas
sur le chemin et les lieux de votre
dépaysement. Faites que Je sois
fier de vous.
Français, mes amis, libères votre
conscience des préjugés et des
rancunes, vous comprendrez mieux
alors ceux qui ont la charge dou-
loureuse de vous conduire.
La France souffre dans son fr-me
et dans sa chair. Que nos morts,
dont je salue avec émotion la mé-
moire, que ceux dont les foyers
sont détruits par des bombarde-
ments Injustifiables vous soient un
exemple et vous donnent le cou-
rage et la force de supporter vos
épreuves personnelles.
Vous trouverez dans l'adversité
même le sens et le chemin de la
grandeur. mais sachez vous gar-
der des tentations et des dúmèo-
res. La barbarie communiste, -4
elle triomphait, ne pourrait que
détruire à jamais notre civilisa-
tion et notre Indépendance natio-
nale.
Notre pays ne se relèvera pas
sans le concours des forces spiri-
tuelles qui l'ont fait naître.
Le salut de la -France ne lui
viendra pas du dehors, U est dans
nos mains, dans vos mains.
Devant la tête de pont du Kouban
ALLEMANDS ET ROUMAINS
s'opposent avec succès
aux assauts massifs des Soviets
GRAND QUARTIER GENERAI»
DU FUEHRER, 6 Avril.
Le Haut Commandement dea for-
ces armées allemandes communique:
Au cours de la journée d'hier, ffl
troupes soviétique», fortes de plu-
sieurs divisions, ont exécuté contre
le secteur oriental de la tête de
pont du Kouban, une attaque pré-
vue par nos troupes. Leurs MMuti,
toujours renouvelés et soutenus par
une puissante artillerie et de nom-
breux chars de combat, se sont bri-
sés devant la résistance des armées
allemande et roumaine. L'ennemi a
subi de lourdes pertes en. homme*
et en matériel. Les combats durent
encore.
A l'est d'Oret, une opération of-
fensive des troupes allemandes
s'wt déroulée avec succès.
Sur le reste du front de l'Est, on
nie signale que des engagemen-ta lo-
faux assez vite au sud du lac Umen
et devant Leningrad.
Sut le front tunisien, journée cal.
me, opérations de recomraissance et
quelques engagements de groupes
d'nssaat.
Engageant de puissantes ferma,
l'ois, la Luftwaffc a attaqué des
concentrations de matériel automo-
bile et d'engins blindés ennemie.
ain*i que des campements et des
positions d'artillerie. Des chaes^urs
allemand, ont remporté huit victoi-
res aériennes.
(Suite en pagel 2)
LES ÉTATS-UNIS SOUHAITENT
une Union soviétique forte
WASHINGTON. 5 Avril.
, Dans un discours prônent samedi
à Keading (Pensylvanie 1- BOUAI-
secrétaire d'Etat au mi istêre dM
Affairee étrangères a r.^lamé une
étroite collaboration entre les Etats-
Unis et l'Union soviétique.
« Les Etats-Unis, a-t-H dit notam-
ment, ont besoin d'une Russie forte
et victorieuse. La Russie occupe une
lace importante dans l'histoire des
Etats-Unis. L'Amérique doit raeen-
nattre que la forme communiste de
gouvernement représente beaucoup
d avantagée »
-%- a ~, VII W,9ffl
.11 M ES (D dJi e -'
* Quatrième Année. — N° 913 37, rue du Louvre, Paris (2e) *
MARDI !
6
AVRIL
1943
ABONNEMENTS I 3 moisi 8 mOIsI Un m
j "France. Colonies - t 70 1 130 250
Etrancer. Tarif A. I 140 I 260 300
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CC. 3.715-43. 37. rue du Louvre.. Parts f?»
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à l'agence Ha vas. 62. rue de Rlchelau.
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DERNIÈRE
ÉDITION
1 franc
APRÈS LORIENT
Saint - Nazaire, Brest
LE HAVRE, RENNES ET ROUEN.
PLUSIEURS CENTAINES DE MORTS ET DE BLESSES
le bilan exact de l'odieuse agression de l'aviation anèlo-améritaine
sur la banlieue parisienne
ne peut encore être dressé
SEPT BOMBARDIERS QUADRIMOTEURS
et un grand nombre
D'AVIONS DE CHASSE ENNEMIS
ont été abattus
au cours de combats aériens
au-dessus des côtes du nord de la France
j
3 mars 1942 - 4 avril 1943. Mêmes procédés. Mêmea résultats.
La R.A.F., une fois de plus, a semé la mort et la désolation
parmi la population de lar banlieue parisienne.
Au début de l'après-midi, alors que, par cette magnifique journée
printanière, les gens, en foule, profitant du repos dominical, pairtaient
en promenade, sortaient leurs enfants, les aviateurs anglo-américains
lâchèrent leurs bombes sur plusieurs localités de banlieue, déjà
éprouvées lors de raids précédents.
L'une d'elles, importante commune ouvrière, a été particulière-
ment touchée.
— Cela ne dura que quelques minutes, nous explique un jeune
agent dont l'uniforme est recouvert de poussière, mais ce fut terri-
ble.
Nous retrouvons, à chaque pas, l'abominable spectacle. Maisons
éventrées, soufflées, éboulées, vastes entonnoirs au milieu de la
chaussée. Les incendies. Et les victimes : les morts, les blessés ;
celles qui sont méconnaissables. L'entrée d'une station-tête de li-
gne de métro a ete pulvérisée. Là
où il y avait des marches, les gui-
ch&ts, des corps gisent parmi les
décombres. Les sauveteurs s'em-
pressent, dégagent les maiheureux,
les transportent sur des civières
jusqu'aux ambulances.
H ae dévouent toue : lea agents
de pojice, les pompiers, ceux de
1& défense passive. Des illlfirmiè-
res, le personnel de la Croix-
Rouge, des jeunes des centres, des
groupements nationaux leur ap-
portent leur concours.
Au déport d'une ligne d'autobus
une longue file de personnes at-
tendait. Des gens qui, a.vec. leurs
gosses, vouLaient prendre un « bol
d'air » par ce - radieux dimanohe.
beaucoup, nelas ; sont morts.
Des taches brunes maculent le
sol, souillent les objets. Au milieu
d'un amas de ciment, de poutres,
de terre, une main cireuse et cris-
pée tend un doigt vers le ciel, une
main toute seule.
Roues tordues, une bicyclette est
accrochée à une branche d'ar-
bre. Quelque chose de rouge est
écrasé entre les dents d'une des
pédales, quelque chose qui res-
sembla à un pied.
Devant une maison effondrée,
parmi les plâtras fumants, les ob-
jets brisés, tordus, inutilisables,
les mille éclats de verre, une am-
poule bleutée gît intacte.
Dans sa belle robe
du dimanche
A côté, un petit tas informe, dé-
chiqueté, non identifiable : c'était
un enfant. Près de lui, un beau
ballon en caoutchouc vert et
jaune.
A l'institut médico-légal, les ca-
davres sont rassemblés en un tra-
gique alignement. Sans trêve, les
ambulances amènent de nouveaux
corps. Des parents, les yeux ha-
gards, cherchent à reconnaître un
des leurs. Un cri déchirant : une
jeune femme vient de retrouver sa
fillette. Le malheureux bambin,
si heureux il y a quelques heures
encore d'aller gambader au soleil,
ne semble plus être, dans sa belle
robe du dimanche déchirée, souil-
lée, qu'un pauvre petit pantin
désarticulé. Une vieille en noir,
dont les cheveux blancs sont ma-
culés de terre, de sang, pleure
désespérément devant les restes de
son compagnon. Affalée, cassée,
elle semble toute petite, menue. De
longs sanglots la secouent. Sa car-
casse usée est agitée par de brus.
ques tremblements. Plus loin
partout, d'autres chagrins im-
menses.
De pauvres gens, dans les ruines
de leur maison, cherchent, cher-
chent. Chacun d'eux voudrait sau-
ver quelque chose. D'autres, dans
des charrettes, transportent des
affaires : meubles, linge, etc.,
comme il y a treize mois, lors d'un
précédent et cruel bombardement.
(Suite en page 2.)
L'AVENIR
c
'EST dans des circonstan-
ces particulièrement dra-
matiques que la grande
voix du Maréchal a apporté, hier
soir, aux Parisiens des paroles
de réconfort. Une fois encore,
les populations laborieuses de la
banlieue parisienne, si cruelle-
ment éprouvées par l'agression
du 3 mars 1942, t-menaient d'être
Victimes d'un bombardement in-
justifiable. Une fois encore,
dans le calme d'un dimanche en-
soleillé, de paisibles promeneurs
avalent été déchiquetés, des
foyers réduits en cendres par
ces avions que nos yeux cher-
chaient en vain dans le ciel
quand la France était en danger.
La noble voix, cassée par l'émo-
tion, a flétri ces actes de terro-
risme aussi lâches que vains.
Aux mauvais Français qui
sont les complices, avoués ou
secrets, de ces assassinats, le
Maréchal, avec sa rude simpli-
cité, a dit leur fait : « Les chefs
rebelles ont choisi l'émigration
et le retour au passé. J'ai choisi
la France et son avenir. » Après
ces paroles catégoriques, il sera
bien difficile auot chefs de la dis-
sidence et à leurs admirateurs de
persévérer dans leur abominable
hypocrisie et de se réclamer de
l'autorité du Maréchal. Nul dé-
saveu ne pouvait être plus cin-
glant. Aucune compromission
n'est possible entre « ceux qui
ont choisi l'émigration et le re-
tour au passé > et celui qui a
choisi « la France et son ave-
nir ».
Cet avenir exclut irrévocable-
ment « les moeurs politiques,
économiques et sociales d'avant
guerre », il exclut « les hom-
mes qui ont conduit le pays au
désastre » et qui ne « pour-
raient lui rendre sa grandeur ».
n suppose un régime d'autorité
qui « garantira les libertés réel-
les dans le travail » et sera ca-
pable c: d'abattre les privilè-
ges », de « supprimer la condi-
tion prolétarienne ».
Voilà vers quel avenir doit
marcher résolument la France.
Voilà l'idéal dont doit se péné-
trer sa jeunesse, encore trop
souvent abandonnée aux er-
rements passés. Il importe que
des maîtres, conscients de leur
devoir, lui donnent « une cons-
cience neuve » pour que se for-
ment « les élites qui, sorties de
toutes les catégories sociales de
la nation, constituet-ont l'arma-
ture de la France de demain »,
l'armature de cet Etat socialiste
que veut construire le président
Laval.
Cet Etat socialiste n'aura rien
de commun avec le régime de
mécanisation humaine et de ter-
reur qu'un petit noyau de fa-
natiques a pu imposer à des
moujiks façonnés à la servitude
par le knout des tsars : « La
barbarie communiste, a déclaré
le Maréchal, si elle triomphait,
ne pourrait que détruire à ja-
mais notre- civilisation et notre
indépendance nationale. »
Ainsi, le devoir des Français
est nettement tracé : tous unis,
derrière le chef de l'Etat et le
chef du gouvernement, contre la
dissidence et ses sanglants au xi-
liaires ; contre la barbarie com-
muniste ; pour l'avenir, c'est-à-
dire pour la sauwgarde de l'in-
dépendance de notre pays dans
l'Europe enfin pacifiée et récon-
ciliée.
Bertrand DUPEYRAT.
- 1
Les ex-présidents Dalier, Léon Blum
et le général Gamelin
vont être transférés en Allemagne
BERLIN, 5 Avril.
Le gouvernement allemand a ac-
quis la preuve, fondée sur des ren-
seignements sûrs, que les gouver-
nements anglais et américain pro-
jettent de se rendre maîtres de di-
verses personnalités résidant en
France afin de constituer un contre-
gouvernement et créer ainsi dgs
troubles et du désordre en France.
En conséquence, le gouvernement
aillemand a décidé de transférer en
Allemagne — comme il l'a fait pour
les ex-ministres Paul Reynaud et
Mandel — les- ex-présidents Dala-
dier et Léon Blum, ainsi que le gé-
néral* Gamelin.
Pour les rainons indiquées ci-des-
sus, le gouvernement allemand n'a
pas pu faire droit à la requête du
président Laval, chef du gouverne-
ment français, demandant que l'on
autorisât lesdites personnalités à
continuer à résider en France ; il
a cependant donné au gouverne-
ment français l'assurance que leur
transfert en Allemagne, motivé
pour des raisons militajres, ne com-
portîrait pour les intéressés aucune
aggravation du traitement auquel
ils étaient soumis jusqu'ici.
Au surplus, le gouvernement alle-
mand a informé le gouvernement
français que lesdites personnalités
seront à nouveau mises à sa dispo-
sition dès que les circonstances le
permettront.
LE MARËCHAL
flétrit l'abominable
assassinat
Le maréchal Pétain, chef de
l'Etat, a fait suivre son mes-
sage radiodiffusé des paroles
suivantes ;
« Mes amis.
» Je viens d'apprendre que la
banlieue parisienne a été, cet
après-midi, l'objet d'une nou-
velle agression anglo-améri-
caine.
» Ce sont encore des morts,
dPlS blessés, des foyers détruits.
Ils s'ajoutent à la longue et
douloureuse liste des victimes
de nos villes du Nord, de Bre-
tagne, de Normandie et de Tu-
nisie.
» En protestant contre des
actes que rien ne justifie, j'a-
dresse aux familles de ces inno-
centes victimes l'expression de
ma grande tristesse et de mes
affectueuses condoléances. »
De haut en bas : pendant le bom-
bardement par les avions anglo-
américains, la foule, affolée, se
lette sur le sol. — L'un des
« objectifs militaires » atteints
par têtt bombes. — Les premières
équipes de secours, constituées
par des volontaires, placent des
morts sur une civière, cependant
que d'autres corps gisent la face
contre terre
(Photos D.N.P. et Paris-soir.)
Depuis ce matin, dans une mairie de banlieue, le lamentable défilé des parents des victimes de l'agression américaine d'hier se poursuit
Les cercueils s'alignent dans une grande pièce transformée en chapelle ardente. Des gens en proie au plus violent désespoir viennent
reconnaître les corps mutilés de leurl proches. Voici une pauvre petite fille sanglotant près d'une Infirmière au cours de la funèbre
visite. L'enfant venait de reconnaître le corps de sa mère. (ph. Paris-soir )
LE MESSAGE DU MARÉCHAL
« Les chefs rebelles ont choisi l'émigration et le retour au
passé. J'ai choisi la France et son avenir. »
« SI LA PAIX QU'ATTENDENT CES MAUVAIS FRANÇAIS CONSISTE
A REVENIR AUX ERREURS POLITIQUES, ÉCONOMIQUES ET SOCIALES
D'AVANT GUERRE LA FRANCE NE SE RELÈVERA PAS. »
« La barbarie communiste, ni elle triomphait, ne pour-
rait que détruire à jamais notre civilisation et notre
indépendance nationale. »
« LE SALUT DE LA FRANCE NE LUI VIENDRA PAS DU DEHORS.
IL EST DANS NOS MAINS, DANS VOS MAINS. »
VICHY, 5 Avril.
Voici le texte du message radiodiffusé que le maréchal de France, chef de IJEtat, a adressé au»
Français, hier soir à 20 heures
Français,
Je veux vous parler de la France, de ea détresse présente, de son avenir.
En juin 1940, vous m'avez, d'un élan unanime, donné votre confiance. Je vous al demandé
de rester unis. Je vous al promis de tout faire pour atténuer votre malheur.
Ma grande préoccupation, dès ce moment, fut de travailler à la rénovation de la France et
d'éloigner de vous les conséquences les plus pénibles de la défaite.
L'histoire dira plus tard ce qui vous fut épargné.
Si le présent vous semble dur, si l'épreuve vous parait longue, vous commettriez une erreur,
plus funeste encore qu'injuste, en accusant le gouvernement de ce qui vous afflige.
Les responsables de vos maux, les fauteurs de la guerre et de la défaite, vous les connaissez.
Liés aux causes du désastre, Ils en ont fui les conséquences.
Tandis que je demeure parmi vous, ils se réfugient dans l'émigration. Rivaux pour le com-
mandement et les places, ils ne s'entendent que pour tenter de réhabiliter, par une propagande
impudente, le régime dont ils ont profité et qui a perdu le pays.
Il faut choisir. Les chefs rebelles ont choisi l'émigration et le retour au passé. J'ai choisi
la France et son avenir. 1
L'Assemblée nationale de juillet
1940 a, elle aussi, librement choisi
lorsqu'elle m'a confié le mandat de
faire uns nouvelle* constitution.
La nation française a donc rom-
pu légalement avec un régime que
les faits ont condamné et qui est
mort de ses fautes.
Mais la guerre se prolonge dans
le monde et chacun, pour échapper
aux angoisses du présent, se réfu-
gie dans l'espoir d'une fin pro-
chaine de cette lutte oruelle qui
met en péril notre civilisation.
Croyez-vous que les méthodes et
les hommes qui ont conduit le pays
au désastre pourraient lui rendre
sa grandeur ?
Je vous le dis avec toute la
conviction dont je suis pénétré :
si la paix qu'attendent ces mauvais
Français consiste à revenir aux
mœurs politiques, économiques et
sociales d'avant guerre, la France
ne se relèvera pas.
Aux principes que j'ai édictés
vous n'avez pas ménagé votre as-
sentiment. Vos lettres par milliers,
les plaintes mêmes qui montaient
vers moi des plus malheureux ou
des plus impatients n'ont cessé
d'approuver et d'affermir ma vo-
lonté de donner à la France le ré-
gime d'autorité que conseillent la
raison des plus sages et le bon
sens du grand nombre.
Seule l'autorité garantira les li-
bertés réelles dans le travail. Seu-
le l'autorité permettra, quand la
France sera délivrée des contrain-
tes de la guerre, d'abattre les pri-
vilèges et de réaliser le program-
me social que j'ai formulé à Saint-
Etienne et à Commentry. Une
phrase le résume : supprimer la
condition prolétarienne. Tel est le
but de la charte du travail.
J'ai voulu aussi donner aux tra-
vailleurs des campagnes leur or-
ganisation : la corporation pay-
sanne est réalisée.
Je n'ignore pas que l'application
des lois n'a pas toujours répondu à
votre attente et que des inégalités
sociales sont encore criantes. Les
circonstances extraordinaires dans
lesquelles nous nous trouvons sont
sévères. Croyez-vous que je ne
porte pas mon fardeau de désil-
lusions et de sacrifices ?
Faites loyalement un retour sur
vous-mêmes. Vous vous joindrez
alors à ceux qui ont compris et
qui, pour sauver la patrie, travail-
lent avec moi à réveiller les indif-
férents, à ranimer le courage des
tièdes et à briser la résistance des
égoïstes et des profiteurs.
Nos prisonniers nous donnent
l'exemple. Dans les camps Ils mé-
ditent, il travaillent. Loin des pas-
sions partisanes et des luttes d'in-
fluence ils préparent ce qui, de-
main, sera la seule chance de sa-
lut de la France.
Mais il est vain de transformer
les Institutions si on ne trans-
forme pas les âmes. Il est vain
d'espérer la fin de notre décaden-
ce tant que nos enfants n'auront
pas reçu de leurs maîtres une
conscience neuve. N'est-ce point
la grande mission des éducateurs ?
Il me faut mieux que l'obéissance
de la jeunesse, Il me faut sa con-
viction ardente, sa volonté d'action
et sa foi. Ainsi se formeront les
élites qui, sorties de toutes les ca-
tégories sociales de la nation, cons-
titueront l'armature de la France
de demain. ,
Jeunes Français, voici que de
nouvelles épreuves viennent de
vous être imposées. Il vous ap-
partient de faire qu'elles soient
fécondes. Accueillez-les avec dis-
cipline.
Ne vous souvenez de notre dé-
faite que pour préparer notre re-
naissance. Soyez attentifs à dis-
cerner autour de vous ce qui peut
servir à vous perfectionner.
Manifestez dans vos gestes, dans
vos paroles, par la qualité de vo-
tre travail, par votre esprit d'bu-
tiative et d'invention le génie de
notre race.
Ma pensée ne vous quittera pas
sur le chemin et les lieux de votre
dépaysement. Faites que Je sois
fier de vous.
Français, mes amis, libères votre
conscience des préjugés et des
rancunes, vous comprendrez mieux
alors ceux qui ont la charge dou-
loureuse de vous conduire.
La France souffre dans son fr-me
et dans sa chair. Que nos morts,
dont je salue avec émotion la mé-
moire, que ceux dont les foyers
sont détruits par des bombarde-
ments Injustifiables vous soient un
exemple et vous donnent le cou-
rage et la force de supporter vos
épreuves personnelles.
Vous trouverez dans l'adversité
même le sens et le chemin de la
grandeur. mais sachez vous gar-
der des tentations et des dúmèo-
res. La barbarie communiste, -4
elle triomphait, ne pourrait que
détruire à jamais notre civilisa-
tion et notre Indépendance natio-
nale.
Notre pays ne se relèvera pas
sans le concours des forces spiri-
tuelles qui l'ont fait naître.
Le salut de la -France ne lui
viendra pas du dehors, U est dans
nos mains, dans vos mains.
Devant la tête de pont du Kouban
ALLEMANDS ET ROUMAINS
s'opposent avec succès
aux assauts massifs des Soviets
GRAND QUARTIER GENERAI»
DU FUEHRER, 6 Avril.
Le Haut Commandement dea for-
ces armées allemandes communique:
Au cours de la journée d'hier, ffl
troupes soviétique», fortes de plu-
sieurs divisions, ont exécuté contre
le secteur oriental de la tête de
pont du Kouban, une attaque pré-
vue par nos troupes. Leurs MMuti,
toujours renouvelés et soutenus par
une puissante artillerie et de nom-
breux chars de combat, se sont bri-
sés devant la résistance des armées
allemande et roumaine. L'ennemi a
subi de lourdes pertes en. homme*
et en matériel. Les combats durent
encore.
A l'est d'Oret, une opération of-
fensive des troupes allemandes
s'wt déroulée avec succès.
Sur le reste du front de l'Est, on
nie signale que des engagemen-ta lo-
faux assez vite au sud du lac Umen
et devant Leningrad.
Sut le front tunisien, journée cal.
me, opérations de recomraissance et
quelques engagements de groupes
d'nssaat.
Engageant de puissantes ferma,
l'ois, la Luftwaffc a attaqué des
concentrations de matériel automo-
bile et d'engins blindés ennemie.
ain*i que des campements et des
positions d'artillerie. Des chaes^urs
allemand, ont remporté huit victoi-
res aériennes.
(Suite en pagel 2)
LES ÉTATS-UNIS SOUHAITENT
une Union soviétique forte
WASHINGTON. 5 Avril.
, Dans un discours prônent samedi
à Keading (Pensylvanie 1- BOUAI-
secrétaire d'Etat au mi istêre dM
Affairee étrangères a r.^lamé une
étroite collaboration entre les Etats-
Unis et l'Union soviétique.
« Les Etats-Unis, a-t-H dit notam-
ment, ont besoin d'une Russie forte
et victorieuse. La Russie occupe une
lace importante dans l'histoire des
Etats-Unis. L'Amérique doit raeen-
nattre que la forme communiste de
gouvernement représente beaucoup
d avantagée »
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