Presse et revues
12 pages
Titre : Paris-soir
Éditeur : s.n. (Paris)
Date d'édition : 1935-05-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34519208g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 mai 1935 01 mai 1935
Description : 1935/05/01 (ED6,A13,N4227). 1935/05/01 (ED6,A13,N4227).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG31 Collection numérique : BIPFPIG31
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
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Description : Collection numérique : BIPFPIG13 Collection numérique : BIPFPIG13
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7640703m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-235
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/02/2015
Pasis - $
GRAND QUOTIDIEN D'INFORMATIONS ILLUSTRÉES
LE TEMPS DE MERCREDI
REGION PARISIENNE : amélioration momenta-
née ; plus doux ; nuageux avec éclaircies ; brumeux le
matin. Vent est à sud faible. Température nocturne
stationnaire, diurne en hausse. Nuit du 30 eu 1er, mi-
nimum 4 ; journée du 1er, maximum 19. — EN FRANCE : amélio-
ration générale momentanée. — CENTRE ET EST : nuageux, bru-
meux, avec éclaircies, se dégageant l'après-midi. Température en
hausse. — NORD, BRETAGNE ET NORMANDIE : assez beau
temps, nuageux avec éclaircies, brumeux le matin, se couvrant le
soir en Bretagne. Température en hausse ; mer belle. — OUEST,
COTE BASQUE : beau temps, peu nuageux, plus doux. Mer belle.
— PYRENEES, MIDI, ALPES : beau temps, clair. — COTE
D'AZUR : assez beau. — NIMBUS.
B
c
MERCREDI
1"
MAI
1935
13' ANNEE
TM° 4227
37, RUE DU LOUVRE, 37
TELEPHONE:
JOUR : TURBIGO 62-00 et 96-88
(30 lignes)
NUIT : TURBIGO 52-00 et 96-80
(2 lignes)
Adresse télêlT. :
P ARlSSOlB
interurbain a
TURBIGO 63-00
6e
ÉDITION
25 cent
CE MATIN, A L'ÉLYSÉE
M. Pierre Laval
a mis le Conseil des ministres
au courant de l'état des négociations
en cours avec l'U. R. S. S.
Il a de nouveau conféré au début de l'après-midi
avec M. Potemkine, ambassadeur des Soviets
M. RESTE EST NOMME GOUVERNEUR GÉNÉRAL DE L'A. E. F.
A l'issue du Conseil des ministres de ce matin, M. Pierre-Etienne
Flandin serre la main de M. Régnier.
DEMAIN, r IMI Ail
LES SERVICES PUBLICS fonctionneront
normalement.
TRANSPORTS : Arrêt à 20 heures du
métro et des autobus.
TAXIS : Chômage partiel.
MÉTALLURGIE : Chômage partiel.
BATIMENT : Grève totale.
ALIMENTATION : Restaurants, cafés,
travail normal.
(LIRE L'ARTICLE EN PAGE 5.)
IFlréheU s est IDdlrliée ce maiïm
Mlle Fréhel signant le registre des mariages. A son côté, M. Boettgen
PIERRE SERGE S'EST TUÉ
dans un accident d'aviation
sur ) aérodrome d'Orly
l [URE L'ARTICLE EN PAGE 3)
La séance du Conseil des ministres,
ouverte à 10 heures, a pris fin à 13 heu-
res.
M. Pierre Laval, ministre des Affai-
res étrangères, a quitté la salle des dé-
libérations pour se rendre au Quai d'Or-
say, un peu après midi.
Le communiqué officiel
A l'issue du Conseil, le communiqué
officiel suivant a été remis à la presse :
Le conseil des ministres s'est tenu ce
matin à 10 heures sous la présidence de
M. Albert Lebrun, président de la Ré-
publique.
Les négociations avec l'U.R.S.S.
M. PIERRE LAVAL, MINISTRE
DES AFFAIRES ETRANGERES, A
MIS LE CONSEIL AU COURANT DE
L'ETAT DES NEGOCIATIONS EN
COURS AVEC L'U.R.S.S.
Dans l'armée de l'Air
Le général Denain, ministre de l'Air,
a fait ratifier les nominations et pro-,
motions suivantes dans l'armée de l'Air:;
le général de brigade Féquant est prol
mu général de division ; le colonel do
Montarby est promu général de brigar
de; le général de division Armenge, insr
pecteur de l'aviation d'outre-mer, esp
appelé aux fonctions d'inspecteur de
l'aviation de la défense métropolitaine.
La défense du marché du blé.
» M. Cassez, ministre de l'Agriculture,
a fait au Conseil un exposé de la situa-
tion agricole et. en particulier de celle
du marché du blé.
» Depuis le début d'avril, les cours du
blé livré ont monté de 8 à 10 francs par
quintal suivant les régions, grâce no-
tamment aux mesures de résorption des
excédents qui se poursuivent avec acti-
vité (achats des intendances, exporta-
tions, dénaturation).
» L'écoulement en meunerie des blés
stockés de 1934 s'effectue régulièrement
mais l'achat par la meunerie des blés
reportés de 1933 laisse à désirer.
(Suite en page 3)
Avant les scrutins des 5 et 12 mai
La campagne
électorale
bat son plein
ON PRÉVOIT EN BANLIEUE ET EN PROVINCE
DE TRES NOMBREUX BALLOTTAGES
C'est la semaine prochaine que s'effectuera
le jeu décisif des désistements
et des alliances pour le second tour
Le premier tour des élections muni-
cipales approche à grands pas. Au plus
fort de la campagne électorale — cam-
pagne « de crise » qui n'est, en géné-
ral, guère animée — on pourrait croire
que les multiples candidats sont à mê-
me de supputer leurs chances. Or, rien
ne semble moins vrai. Le suffrage uni-
versel, qui ne s'est à aucun moment dé-
parti de son calme, garde jalousement
son secret. En effet, aucune manifesta-
tion systématique, aucun enthousiasme
particulier, en dehors des réunions de
militants dont le siège est fait d'avance,
ne sont venus donner une indication
quelconque.
Tant est si bien que l'on prévoit en
banlieue et en province de très nom-
breux ballottages — de 30 à 60 pour
cent — dus, à la fois, au nombre de
listes en présence et aux « panacha-
ges » que vont vraisemblablement effec-
tuer beaucoup d'électeurs.
Jacques LA BREDE.
(Suite en page 3)
IVIG XH 3EZ POLOIVAISE
«France et Pologne paraissent faire
actuellement mauvais ménage,
mais c'est tout de même un ménage.»
« NOTRE HANTISE, C'EST DE CRAINDRE QUE L'ARMÉE
D'UN DE NOS DEUX GRANDS VOISINS SOIT AMENÉE
A PASSER SUR NOTRE TERRITOIRE»
(Déclarations faites à notre envoyé spécial Jules SAUERWEIN)
Le maréchal Pilsudski passant en revue les troupes
de la garnison de Varsovie
Varsovie, Avril.
C'est le jour de la fête du maréchal
Pilsudski, la Saint-Joseph. Tout Varso-
vie est plein de chants, de cortèges et
de joie. Devant le palais du Belvédère
s'allonge une file énorme de fidèles qui
veulent apposer leur signature sur le
grand registre ouvert à tout venant.
Des échafaudages élevés aux carre-
fours supportent des statues du maré-
chal entourées de drapeaux, et, le soir,
de lampes électriques. Dans toutes les
vitrines s'étale son portrait. Depuis
deux jours, les théâtres donnent des
concerts, le matin et l'après-midi, avec
des programmes de chants nationaux
et de danses rustiques, et quand reten-
tit l'hymne polonais toute la salle est
debout et acclame le nom du maréchal.
Dans les églises on chante des Te
Deum et les dévots, hommes et fem-
mes, s'agenouillent souvent sur le par-
vis même en touchant du front le sol,'
comme c'est la coutume des Polonais
lorsqu'ils veulent témoigner d'une
grande piété. En un mot le peuple en-
tier est frémissant.
Je me demande, en parcourant les
rues, si ce culte est plus fervent que
celui qu'on rend à Staline ou à Musta-
pha Ataturk, à Hitler ou à Mussolini.
Les comparaisons sont difficiles. Mus-
solini est le patron des stades, des
grandes routes et des places. Hitler
s'est adjugé une rue dans chaque com-
mune d'Allemagne. Mustapha Kemal
s'est fait décréter « bienheureux s- et
statufier dans chaque cité. Ces trois
personnages se montrent à la foule et
s'offrent en personne à l'adoration.
Pilsudski serait plutôt du genre de
Staline et même plus secret encore, car
Staline parle dans les congrès et passe
des revues sur la place Rouge, devant
le Kremlin, tandis qu'aujourd'hui où
toute la capitale lui rend hommage et
l'encense, le vieux maréchal n'est même.
pas à Varsovie.
[Suite en page 7)
UN ARRÊT DE LA CHAMBRE
DES MISES EN ACCUSATION
Arlette Stavisky
Guiboud-Ribaud
et Pierre Darius
vont être libérés
PAR CONTRE, ALBERT DUBARRY, JOSEPH GARAT,
HENRI HAYOTTE, PAUL GUÉBIN
ET VINCENT DIGOIN 'RESTENT EN PRISON
Avant son arrestation, Ariette Stavisky avec ses enfants
La chambre des mises en accusation
a rendu cet après-midi son arrêt sur les
demandes de mise en liberté provisoire
formulées par huit des inculpés de l'af-
faire Stavisky.
Elle a accordé la liberté à Mme Ar-
lette Stavisky, à l'ex-avocat Guiboud-
Ribaud et au publiciste Pierre Darius.
Par contre, elle a rejeté les demandes
d'Albert Dubarry, Joseph Garât, Paul
Guébin, Henri Hayotte et Vincent Di-
goin.
Rappelons que Mme Stavisky avait
été arrêtée le 2 mars. 1934, Guiboud-
Ribaud le 3 mars de la. même année, et
Darius, le 11 janvier précédent.
Il est probable dans ces conditions que
tous trois seront libérés à la fin de l'a-
près-midi. La Chambre-des mises en ao-
eugation rendra prochainement son ar-
rêt concernant l'ensemblel de l'affaire
et les renvois aux assises.
"L'affaire de la Foncière Stavisky
Après l'interruption due aux vacan-
ces de Pâques, la Première chambre de
la Cour d'appel continue l'examen des
affaires. de la Compagnie Foncière et
d'entreprise générale de travaux publics
créée par Stavisky.
Cet après-midi, on entend différentes
plaidoiries. L'arrêt sera rendu vraisem-
blablement à huitaine.
(Suite en page 3)
iLe Salon cfe 1935
ne trahit
aucun souci de noùoeâuté
par Louis LÉON-MARTIN
Portrait de Mlle S. de D. par Van Dongen.
C'est un Salon semblable à ceux des an-
nées précédentes et que ceux des années
à venir rappelleront sans doute avec la
même exactitude. Une certaine lassitude
pourrait naître, semble-t-il, de cette uni-
formité. Mais je crois au contraire le pu-
blic enchanté de retrouver ici, chaque prin-
temps, ce qu'il prend la peine d'y venir
chercher. Nus, portraits, paysages, com-
positions surtout sont exécutés suivant les
procédés en usage à l'Ecole. Aucune in-
quiétude, aucun souci, si ce n'est celui de
bien faire en obéissant au dogme ensei-
gné, et aussi parfois de faire commer-
cial » en essayant de plaire au public. En-
tre le dogme et le commerce l'indépendance
n'a que faire. Mais nous ne sommes pas
venus voit des indépendants.
On sait que le Salon se compose des
« Artistes français » et de la « Société
nationale » réunis ou plutôt juxtaposés
sans se confondre. Nous commencerons par
les Artistes français.
L'exposition s'ouvre sur un hommage
posthume à Jean-Pierre Laurens et à Paul.
Albert Laurens, artistes estimés de tous
assez différents de manière, mais égale-
ment consciencieux dans leur passion de
servir ce qu'ils croyaient la beauté. Des
deux, Jean-Pierre au métier sobre, sans con-
cession, un peu hautain même, mérite à
mon sens la première place.
(Suite en page 7) -
GRAND QUOTIDIEN D'INFORMATIONS ILLUSTRÉES
LE TEMPS DE MERCREDI
REGION PARISIENNE : amélioration momenta-
née ; plus doux ; nuageux avec éclaircies ; brumeux le
matin. Vent est à sud faible. Température nocturne
stationnaire, diurne en hausse. Nuit du 30 eu 1er, mi-
nimum 4 ; journée du 1er, maximum 19. — EN FRANCE : amélio-
ration générale momentanée. — CENTRE ET EST : nuageux, bru-
meux, avec éclaircies, se dégageant l'après-midi. Température en
hausse. — NORD, BRETAGNE ET NORMANDIE : assez beau
temps, nuageux avec éclaircies, brumeux le matin, se couvrant le
soir en Bretagne. Température en hausse ; mer belle. — OUEST,
COTE BASQUE : beau temps, peu nuageux, plus doux. Mer belle.
— PYRENEES, MIDI, ALPES : beau temps, clair. — COTE
D'AZUR : assez beau. — NIMBUS.
B
c
MERCREDI
1"
MAI
1935
13' ANNEE
TM° 4227
37, RUE DU LOUVRE, 37
TELEPHONE:
JOUR : TURBIGO 62-00 et 96-88
(30 lignes)
NUIT : TURBIGO 52-00 et 96-80
(2 lignes)
Adresse télêlT. :
P ARlSSOlB
interurbain a
TURBIGO 63-00
6e
ÉDITION
25 cent
CE MATIN, A L'ÉLYSÉE
M. Pierre Laval
a mis le Conseil des ministres
au courant de l'état des négociations
en cours avec l'U. R. S. S.
Il a de nouveau conféré au début de l'après-midi
avec M. Potemkine, ambassadeur des Soviets
M. RESTE EST NOMME GOUVERNEUR GÉNÉRAL DE L'A. E. F.
A l'issue du Conseil des ministres de ce matin, M. Pierre-Etienne
Flandin serre la main de M. Régnier.
DEMAIN, r IMI Ail
LES SERVICES PUBLICS fonctionneront
normalement.
TRANSPORTS : Arrêt à 20 heures du
métro et des autobus.
TAXIS : Chômage partiel.
MÉTALLURGIE : Chômage partiel.
BATIMENT : Grève totale.
ALIMENTATION : Restaurants, cafés,
travail normal.
(LIRE L'ARTICLE EN PAGE 5.)
IFlréheU s est IDdlrliée ce maiïm
Mlle Fréhel signant le registre des mariages. A son côté, M. Boettgen
PIERRE SERGE S'EST TUÉ
dans un accident d'aviation
sur ) aérodrome d'Orly
l [URE L'ARTICLE EN PAGE 3)
La séance du Conseil des ministres,
ouverte à 10 heures, a pris fin à 13 heu-
res.
M. Pierre Laval, ministre des Affai-
res étrangères, a quitté la salle des dé-
libérations pour se rendre au Quai d'Or-
say, un peu après midi.
Le communiqué officiel
A l'issue du Conseil, le communiqué
officiel suivant a été remis à la presse :
Le conseil des ministres s'est tenu ce
matin à 10 heures sous la présidence de
M. Albert Lebrun, président de la Ré-
publique.
Les négociations avec l'U.R.S.S.
M. PIERRE LAVAL, MINISTRE
DES AFFAIRES ETRANGERES, A
MIS LE CONSEIL AU COURANT DE
L'ETAT DES NEGOCIATIONS EN
COURS AVEC L'U.R.S.S.
Dans l'armée de l'Air
Le général Denain, ministre de l'Air,
a fait ratifier les nominations et pro-,
motions suivantes dans l'armée de l'Air:;
le général de brigade Féquant est prol
mu général de division ; le colonel do
Montarby est promu général de brigar
de; le général de division Armenge, insr
pecteur de l'aviation d'outre-mer, esp
appelé aux fonctions d'inspecteur de
l'aviation de la défense métropolitaine.
La défense du marché du blé.
» M. Cassez, ministre de l'Agriculture,
a fait au Conseil un exposé de la situa-
tion agricole et. en particulier de celle
du marché du blé.
» Depuis le début d'avril, les cours du
blé livré ont monté de 8 à 10 francs par
quintal suivant les régions, grâce no-
tamment aux mesures de résorption des
excédents qui se poursuivent avec acti-
vité (achats des intendances, exporta-
tions, dénaturation).
» L'écoulement en meunerie des blés
stockés de 1934 s'effectue régulièrement
mais l'achat par la meunerie des blés
reportés de 1933 laisse à désirer.
(Suite en page 3)
Avant les scrutins des 5 et 12 mai
La campagne
électorale
bat son plein
ON PRÉVOIT EN BANLIEUE ET EN PROVINCE
DE TRES NOMBREUX BALLOTTAGES
C'est la semaine prochaine que s'effectuera
le jeu décisif des désistements
et des alliances pour le second tour
Le premier tour des élections muni-
cipales approche à grands pas. Au plus
fort de la campagne électorale — cam-
pagne « de crise » qui n'est, en géné-
ral, guère animée — on pourrait croire
que les multiples candidats sont à mê-
me de supputer leurs chances. Or, rien
ne semble moins vrai. Le suffrage uni-
versel, qui ne s'est à aucun moment dé-
parti de son calme, garde jalousement
son secret. En effet, aucune manifesta-
tion systématique, aucun enthousiasme
particulier, en dehors des réunions de
militants dont le siège est fait d'avance,
ne sont venus donner une indication
quelconque.
Tant est si bien que l'on prévoit en
banlieue et en province de très nom-
breux ballottages — de 30 à 60 pour
cent — dus, à la fois, au nombre de
listes en présence et aux « panacha-
ges » que vont vraisemblablement effec-
tuer beaucoup d'électeurs.
Jacques LA BREDE.
(Suite en page 3)
IVIG XH 3EZ POLOIVAISE
«France et Pologne paraissent faire
actuellement mauvais ménage,
mais c'est tout de même un ménage.»
« NOTRE HANTISE, C'EST DE CRAINDRE QUE L'ARMÉE
D'UN DE NOS DEUX GRANDS VOISINS SOIT AMENÉE
A PASSER SUR NOTRE TERRITOIRE»
(Déclarations faites à notre envoyé spécial Jules SAUERWEIN)
Le maréchal Pilsudski passant en revue les troupes
de la garnison de Varsovie
Varsovie, Avril.
C'est le jour de la fête du maréchal
Pilsudski, la Saint-Joseph. Tout Varso-
vie est plein de chants, de cortèges et
de joie. Devant le palais du Belvédère
s'allonge une file énorme de fidèles qui
veulent apposer leur signature sur le
grand registre ouvert à tout venant.
Des échafaudages élevés aux carre-
fours supportent des statues du maré-
chal entourées de drapeaux, et, le soir,
de lampes électriques. Dans toutes les
vitrines s'étale son portrait. Depuis
deux jours, les théâtres donnent des
concerts, le matin et l'après-midi, avec
des programmes de chants nationaux
et de danses rustiques, et quand reten-
tit l'hymne polonais toute la salle est
debout et acclame le nom du maréchal.
Dans les églises on chante des Te
Deum et les dévots, hommes et fem-
mes, s'agenouillent souvent sur le par-
vis même en touchant du front le sol,'
comme c'est la coutume des Polonais
lorsqu'ils veulent témoigner d'une
grande piété. En un mot le peuple en-
tier est frémissant.
Je me demande, en parcourant les
rues, si ce culte est plus fervent que
celui qu'on rend à Staline ou à Musta-
pha Ataturk, à Hitler ou à Mussolini.
Les comparaisons sont difficiles. Mus-
solini est le patron des stades, des
grandes routes et des places. Hitler
s'est adjugé une rue dans chaque com-
mune d'Allemagne. Mustapha Kemal
s'est fait décréter « bienheureux s- et
statufier dans chaque cité. Ces trois
personnages se montrent à la foule et
s'offrent en personne à l'adoration.
Pilsudski serait plutôt du genre de
Staline et même plus secret encore, car
Staline parle dans les congrès et passe
des revues sur la place Rouge, devant
le Kremlin, tandis qu'aujourd'hui où
toute la capitale lui rend hommage et
l'encense, le vieux maréchal n'est même.
pas à Varsovie.
[Suite en page 7)
UN ARRÊT DE LA CHAMBRE
DES MISES EN ACCUSATION
Arlette Stavisky
Guiboud-Ribaud
et Pierre Darius
vont être libérés
PAR CONTRE, ALBERT DUBARRY, JOSEPH GARAT,
HENRI HAYOTTE, PAUL GUÉBIN
ET VINCENT DIGOIN 'RESTENT EN PRISON
Avant son arrestation, Ariette Stavisky avec ses enfants
La chambre des mises en accusation
a rendu cet après-midi son arrêt sur les
demandes de mise en liberté provisoire
formulées par huit des inculpés de l'af-
faire Stavisky.
Elle a accordé la liberté à Mme Ar-
lette Stavisky, à l'ex-avocat Guiboud-
Ribaud et au publiciste Pierre Darius.
Par contre, elle a rejeté les demandes
d'Albert Dubarry, Joseph Garât, Paul
Guébin, Henri Hayotte et Vincent Di-
goin.
Rappelons que Mme Stavisky avait
été arrêtée le 2 mars. 1934, Guiboud-
Ribaud le 3 mars de la. même année, et
Darius, le 11 janvier précédent.
Il est probable dans ces conditions que
tous trois seront libérés à la fin de l'a-
près-midi. La Chambre-des mises en ao-
eugation rendra prochainement son ar-
rêt concernant l'ensemblel de l'affaire
et les renvois aux assises.
"L'affaire de la Foncière Stavisky
Après l'interruption due aux vacan-
ces de Pâques, la Première chambre de
la Cour d'appel continue l'examen des
affaires. de la Compagnie Foncière et
d'entreprise générale de travaux publics
créée par Stavisky.
Cet après-midi, on entend différentes
plaidoiries. L'arrêt sera rendu vraisem-
blablement à huitaine.
(Suite en page 3)
iLe Salon cfe 1935
ne trahit
aucun souci de noùoeâuté
par Louis LÉON-MARTIN
Portrait de Mlle S. de D. par Van Dongen.
C'est un Salon semblable à ceux des an-
nées précédentes et que ceux des années
à venir rappelleront sans doute avec la
même exactitude. Une certaine lassitude
pourrait naître, semble-t-il, de cette uni-
formité. Mais je crois au contraire le pu-
blic enchanté de retrouver ici, chaque prin-
temps, ce qu'il prend la peine d'y venir
chercher. Nus, portraits, paysages, com-
positions surtout sont exécutés suivant les
procédés en usage à l'Ecole. Aucune in-
quiétude, aucun souci, si ce n'est celui de
bien faire en obéissant au dogme ensei-
gné, et aussi parfois de faire commer-
cial » en essayant de plaire au public. En-
tre le dogme et le commerce l'indépendance
n'a que faire. Mais nous ne sommes pas
venus voit des indépendants.
On sait que le Salon se compose des
« Artistes français » et de la « Société
nationale » réunis ou plutôt juxtaposés
sans se confondre. Nous commencerons par
les Artistes français.
L'exposition s'ouvre sur un hommage
posthume à Jean-Pierre Laurens et à Paul.
Albert Laurens, artistes estimés de tous
assez différents de manière, mais égale-
ment consciencieux dans leur passion de
servir ce qu'ils croyaient la beauté. Des
deux, Jean-Pierre au métier sobre, sans con-
cession, un peu hautain même, mérite à
mon sens la première place.
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