Titre : Paris-soir
Éditeur : s.n. (Paris)
Date d'édition : 1925-04-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34519208g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 avril 1925 05 avril 1925
Description : 1925/04/05 (A3,N548,ED2). 1925/04/05 (A3,N548,ED2).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG31 Collection numérique : BIPFPIG31
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG13 Collection numérique : BIPFPIG13
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76365164
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-235
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/01/2015
20cent.
DEUXIÈME EDITION
6 pages
Eugène MERLE, Directeur, Quotidien
.-.-.-.-.
= 1925Troisième année Ra 548 :
: - ~mE~VML~ ¡
mm—mmmmimammamimmimsm—mmmmm m
a DIRECTION REDACTION =
: ADMINISTRATION =
et
: Paris-Soir-Publicité" :
77, Boulevard Montmartre, Paris :
Typhons: GUTENB. 67-82, 67-83, LOUVRE 20-41, 28-05 ■
Adr. télégr.: PARIS SOIR-PARIS - Chèque postal N* 60.640 :
œ.l
Un paradoxe 1
qui fait réfléchir
-
Beauté de la destruction
■ ou destruction de la beauté?
f Lorsque, vers i865, le médecin phi-
lanthrope Daniel Schreber encouragea
Ses familles ouvrières nombreuses à ac-
quérir des terrains en dehors des gran-
des villes, à créer des pelouses ver-
doyantes et à y planter un abri, il était
(loin de penser aux cités ouvrières de
¡nos jours, qui portent son nom. Bien
feu contraire, il voulait qu'on respectât la
pelouse pour servir de terrain de jeux
aux enfants tandis que le père et la
nière se reposeraient, sous l'abri, des
ïatigues de la journée;
Mais les choses se sont passées au-
trement. Le père a empoigné la bêche
et a défoncé le terrain réservé aux jeux
ides enfants. Non content d'avoir peiné
slouze heures à l'usine, il s'est senti
poussé, par une force mystérieuse, vers
une nouvelle besogne, sans penser une
minute au chagrin qu'il allait causer à
tes enfants.
«K
Pour bien comprendre le geste de cet
homme, il faut simplement observer
qu'il y a deux sortes de travail : le tra-
vail qui détruit, et le travail qui cons-
truit. Il y a des métiers qui consistent
uniquement a -démolir. Il y a des mé-
tiers qui démolissent et construisent.
Mais il n'y a pas d'occupation humaine
;qui ne fasse que construire.
Seul, en effet, le travail destructeur.
test le propre de l'homme, et qui est inné
en lui, qui est adéquat à sa nature. Seul,
le travail destructeur est noble et digne
de l'homme. C'est le travail de l'enfant,
comme celui du _génie et du gentleman.
C'est ce travail qui donne la vie au
jcorps et à l'âme de l'homme.
La mâchoire et l'estomac assimilent
à l'homme des nourritures variées qui
lui permettent de vivre ; des viandes
qui accroissent sa substance, dej cellu-
loses qui balaient et ncttoien:-. S'il se
pourrit uniquement de viande, il dépé-
rit, et voilà un.:symbole : le travail pu-
rement constructeur le conduit à sa
IDcrte.
Voyez avec quelle joie l'homme s'a-
'donne au travail de destruction. Le
geste du maçon qui, au premier coup
de midi, lâche la brique qu'il tient
'dans la main provoque la blague
'des imbéciles. Mais, avez-vous observé
ce maçon quand il a un mur à abattre ?
Il ne lâchera pas la pioche qu'il a pi-
quée dans ce mur tant que la pierre
n'aura pas cédé.
A la campagne, n'éprouvez-vous pas
[lm malin plaisir à faucher d'un coup de
[canne les mauvaises herbes qui se dres-
sent sur votre chemin ? Et d'un rude
coup de pied de footballer, vous pous-
sez la pierre de la route, dans la direc-
tion où vous allez, et vous oubliez la
fatigue pour suivre cette pierre et lui
donner un nouveau coup de pied.
Vous avez ainsi inventé un nouveau
jeu de golf.
Gladstojie abattait des arbres. Mais.
ici,. il n'y a ni haut ni bas. Le travail
bas, mais qui démolit, le travail du mi-
neur lui assure un rang élevé dans le
cœur du peuple et des poètes. La dé-
pouille de Jean Jaurès n'a pas été por-
tée par des cordonniers et des tailleurs,
niais par des mineurs.
Lorsque l'humanité était dans- sa jeii-
Pesse, seul était honoré le travail des-
tructeur. Le travail de production était
laissé aux femmes et à la nature. Le
chasseur, l'éleveur de bestiaux et le cul-
tivateur sont de véritables démolisseurs.
Le cultivateur, avec sa bêche et sa
-charrue, blesse et déchire le sein de la
terre, jette des semences au sol, bat le
blé et taille les ceps. Le meunier con-
tinue l'œuvre de destruction. Et les pre-
miers ouvriers humains furent des dé-
- molisseurs : tailleurs d'étoffes, tailleurs
ide pierre, charpentiers. C'est en suppri-
mant les parties inutilisables des matiè-
res premières qu'ils créèrent les objets.
L'homme était le maître, la femme n'é-
tait apte qu'à exécuter les travaux de
production, travaux d'esclave.
L'humanité vieillit, et, de plus en plus,
le travail fut enlevé aux femmes et re-
mis aux artisans. La femme acquit ain-
si de l'importance. Mais l'ancien travail
de la femme, devenu le travail de l'ar-
îtisan, était toujours un travail à la fois
Destructeur et constructeur. Avant de
.pouvoir la coudre, il fallait découper
l'étoffe en morceaux convenables. La
joie du tailleur était bien courte, et le
travail constructeur bien long. Piqûre
pour piqûre. L'enfoncement d'un pieu
dans le fond du lac devait faire plus
:de plaisir. Mais c'était encore une pi-
qûre.
- Au XIXe siècle, un malheur s'est abat-
tu sur l'humanité. : la division du tra-
vail. Le taylorisme ne laisse plus à la
pauvre couturière le plaisir de casser
son fil. Nous avons des catégories d'hu-
mains tout entières qui sont condam-
nées à des travaux uniquement cons-
tructeurs. Vous étonnerez-vous que le
père ait pris la bêche et détruit le ter-
rain de jeux de ses enfants pour faire
des blessures à notre vieille mère la
yerre ?
Il ne voulait pas perdre sa qualité
O'homme.
Adolf LOOS.
L'HEURE D'ÉTÉ t
N'oubliez pas
ce soir, à 23 heures
d'avancer
vos pendules
d'une heure
Encore une catastrophe
de mine en Allemagne
U y a des morts et de nombreux blessés
Berlin, 4 avril. — D'après un télégram-
me d'Essen, une catastrophe qui rappelle
celle de Merlebach s'est produite ce matin,
à 6 heures,dans le puits numéro 5 de la
mine Mattihias Stinnes, près de Karnap. -
A 8 heures, on comptait 2 morts et 54
blessés grièvement. 11 mineurs se trou-
vent encore dans le puits. Les causes de
l'accident ne sont pas encore connues.
L'accord économique
entre laBelgique et l'Allemagne
a été signé ce matin
Bruxelles, 4 avrill. — L'accord écono-
mique belgo-alrlemand a été signé à Ber-
lin aujourd'hui samedi!.
[On se rappellera que cet accord, conclu
sur la base du régime de la nation la plus
favorisée, prévoit un régime transitoire de six
mois à un an pour un certain nombre de
produits belges qui continueront à bénéficier
d'un tarif différentiel. D'autre part, il prévoit
que pendant l'exécution de cet accord, les
droits d'importation en Belgique de quelques
produits allemands ne pourront être majorés.
Enfin, il étend ce régime de la réciprocité
aux questions de transport. aux avantages
spéciaux réserves au commis-voyageurs, etc.]
Les nouveaux projets
financiers
Un Conseil de Cabinet
se réunira lundi matin
Les ministres et les sous-secrétaires d'Etat
se réuniront en Conseil de Cabinet, à la pré-
sidence du Conseil, le lundi 6 avril, à 10 h. 30
du matin.
Ce Conseil est exceptionnellement convo-
qué pour permettre à AI. de Monzie, ministre
des Finances, d'exposer les projets financiers
qui sont actuellement à l'étude.
NOTRE CONTE En 5e page
LES CHIENS
par Pierre MILLE
La situation
La démission de M. Clémentel, après
JL avoir donné tant d'espérances à l'op-
position, ne semble pas devoir produire
les résultats qu'on en attendait. Le pre-
mier moment de surprise passé, l'opi-
nion a rapidement compris qu'il n'y
avait là qu'un incident secondaire. Tous
les efforts de la réaction pour le gros-
sir et s'en faire une arme nouvelle con-
tre le Cartel ont échoué lamentable-
ment.
Le choix très, heureux de M. de Mon-
zie, comme remplaçant du ministre dé-
faillant, met l'opposition dans l'embar-
ras. M. de Monzie arrive précédé d'une
réputation de travailleur aussi obstiné
qu'habile. Déjà, on affirme que l'irri-
tante question religieuse est en voie de
solution. Cela ne fera, sans doute, pas
le bonheur de différentes ligues et or-
ganisations qui prêchent, à travers le
pays, la Sainte-Croisade contre le gou-
vernement. Car c'est, en effet, un su-
perbe cheval de bataille qu'on leur en-
lève.
Sur le terrain financier, l'habileté
et la compétence de M. de Monzie vont
avoir à s'exercer également. Il est in-
finiment probable que, là encore, l'en-
tente se réalisera avec facilité. Nul
n'était mieux qualifié que M. de Mon-
zie pour faire entendre au Sénat la voix
de la justice fiscale, fût-ce au prix de
quelques concessions d'ailleurs prévues
et inévitables.
Ainsi, les difficultés vont s'aplanis-
sant. L'opposition, inquiète, se demande
quel prétexte elle pourra bien trouver
demain pour repartir furieusement en
guerre. En attendant, elle est muselée,
désarmée par la grâce souriante du nou-
veau ministre.
Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendré
Du firmament.
Tel Neptune, M. de Monzie calme du
trident les flots déchaînés. Vous allez
voir que tout va rentrer dans l'ordre et
s'harmoniser.
Il n'y a qu'une ombre — oh ! légère !
— à ce tableau enchanteur et qu'un
danger, c'est que le désir de concilier
ne conduise à trop concéder. Eviter les
obstacles et les soucis au gouvernement,
c'est parfait et très naturel. Mais à la
condition que le gouvernement ne glisse
pas trop sur la pente savonnée des
abandons.
Mais nous n'en sommes pas là. Nous
en sommes loin, très loin. Et
toutes craintes, n'est-ce pas ?
sont aussi vaines que chimé-
riques.
ÉLECTIONS GÉNÉRALES
La Belgique élira demain
une nouvelle Chambre
Mais on ne prévoit pas de grands changements
dans la composition des partis
* La Belgique renouvellera demain
son Parlement.
La Chambre des Représentants, qui
comptait jusqu'ici 187 membres, qui en
comptera désormais 188, est élue par
tous les citoyens de 21 ans et par les
veuves de guerre, selon le système de
la R. P. Le vote plural, qui créait jadis
une catégorie de censitaires, a été sup-
primé depuis la guerre.
+ Le Parlement de 1919 comprenait
78 catholiques, 70 socialistes, 34 libé-
raux. Le Parlement de 1921, celui qui
vient de se séparer, se composait de 80
catholiques, de 68 socialistes, de 33 libé-
t'aux. Jadis les libéraux étaient plus
nombreux que les socialistes, mais les
rôles furent renversés quand on insti-
tua le suffrage universel pur et simple.
Toutefois, comme aucun parti n'avait
la majorité, la Belgique a vécu, depuis
de longues années, sous le régime des
coalitions : coalition catholique, libé-
rale et socialiste jadis, coalition catho-
lique et libérale plus récemment.
* Les trois partis se disputent avec
acharnement les 2 millions de suffra-
ges du peuple belge ; mais aucun d'eux
n'escompte une majorité telle qu'il
puisse prendre le pouvoir pour lui seul.
Le mécanisme de la R. P., tel qu'il fonc-
tionne dans le royaume, n'est guère pro-
pre à favoriser les grandes évolutions.
Les catholiques et les socialistes aspi-
rent respectivement à gagner quatre ou
cinq sièges.
M Theunis
+ M. Theunis, le président du Con-
seil, qui n'est pas un parlementaire, a
donné sa démission qui deviendra dé-
finitive demain.
Mais on prévoit qu'un nouveau cabi-
net de coalition se constituera dans la
semaine qui vient. Quels en seront les
éléments et quel en sera le dosage ?
C'est le scrutin du 5 avril qui décidera.
L'ÉLECTION SENATORIALE DE LA SEINE
Demain, à l'Hôtel de Ville,
Salle Saint-Jean.
Six candidats briguent la succession de M. Mauny
C'est demain matin que le collège séna-
torial de la Seine désigne le successeur de
M. Magny.
C'est aussi demain matin qu'on inau-
gure l'heure d'été. Les électeurs sénato-
riaux qui voudront être présents à l'ou-
verture du scrutin, à huit heures, devront
sacrifier de bonne heure leur repos à leur
devoir civique.
Les travaux d'aménagement de la salle
Saint-Jean sont terminés depuis hier.
C'est dans cette salle - où seuls les élec-
teurs auront accès — que se tiendront le
bureau présidé par le président du tribu-
nal civil et les six sections de vote, entre
lesquelles les électeurs seront répartis par
ordre alphabétique.
La salle des Prévôts, qui y est attenthte,
sera réservée aux réunions éventuelles des
candidats où des groupements,,
Le premier tour de scrutin, nous l'avons
déjà indiqué, durera de huit heures à
midi. On en connaîtra les résultats vers
une heure.
Le second tour de scrutin — à peu
près. certain — commencera à 14 heures
et se terminera à 17 heures.
Le troisième tour, s'il y' a lieu, s'ouvrira
à 19 heures'pour être clôturé à 22 heures.
La majorité absolue, rappelons-le, est
indispensable aux deux premiers tours ;
au troisième,: la majorité relative suffit.
Le vote étant obligatoire, il faudra donc
obtenir 514 voix pour être élu au premier
ou au second tour ; le collège sénatorial
de la Seine comprend en effet 1.026 élec-
teurs : 138 pour Paris et 888 pour la ban-
lieue, députés, conseillers généraux, con-
seillers d'arrondissement et délégués dés
conseils municipaux.
Six candidats sont sur les rangs : MM.
Alltrand, ancien préfet de la %eine ;
Alexandre Millerand ; Osmin, candidat du
parti socialiste ; Bachelet, conseiller gé-
néral de Saint-Ouen, socialiste-commu-
niste ; Camélinat, communiste, et Barillet,
conseiller municipal de Maisons-Alfort, ré-
publicain de gauche.
On estime généralement que la bataille
sera circonscrite au second tour entre M.
Autrand, qui doit obtenir toutes les voix
des Gauches, et M. Millerand. «
La dernière nuit
des Six Jours
Le long calvaire des tourneurs du Vélo-
drome d'Hiver tire à sa fin, et bien que
quelques abandons importants, notamment
le dernier en date, celui de l'équipe Sergent-
Grassin, soient venns enlever un peu de
son intérêt à la grande course, les amateurs
Après les sprints
SERGENT, fatigué. Vu par EX.
n'en viendront pas moins assiéger cet après-
midi les guichets du Palais des Sports.
La dernière nuit. Les sportsmen la voient
arriver avec regret. Mais Les coureurs la
considéreront comme la dernière côte à grim-
per avant d'arriver sur le plat à l'étape.
C'est là qu'on les attend, qu'on les épie,
qu'on guette la fatigue et la défaillance.
C'est là que les plus frais du peloton, ceux
qui courrent pour gagner par un tour : les
Brocco-Mac Namara, les Beyl-Van Kempen
vont essayer de réussir l'exploit pour lequel
des milliers de Parisiens sont allés passer
de longues heures sur les banquettes du Vél'
d'Hiv. ; cet après-midi et ce soir les places,
comme on dit, vont être chères, rue Nelaton.
LA GREVE AU QUARTIER LATIN
Cet après-midi,
lés étudiants républicains
vont manifester -
La grève continue, a décidé "hier, dans
son meeting, l'Association générale des
Etudiants.
Ce n'est plus donc une interruption de
48 heures, et la grève va se confondre
maintenant avec les vacances.
A partir de cet après-midi, Pâques obli-
ge au lock-out. Les Facultés seront t régu-
lièrement fermées pour cause de fêtes et
les grévistes seront évidemment cent pour
cent.
Voilà qui! enlève son caractère à la
grève à outrance proclamée hiler.
Les négociations sont interrompues- de
ce fait.
A la présidence du Conseil, comme au-
ministère de l'Instruction publique, on
compte un peu sur les vacances. Elles peu-
vent apaiser les esprits et permettre de
trouver une solution à l'amiable.
Des grâces ?
MM. Gattino, président de Q'A., et Ante-
bi, ex-président, annonçaient hiler que M.
Herriot soumettrait peut-être une deman-
de de g:àce à M. Doumergue en faveur
des étudiants condamnés.
Ce matin, le bureau de l'A. G. précisait
ainsii :
— Nous avons vu, hier, M. Herriot et
nous devons dire qu'il est à notre égard
très bienveillant. Toutefois nous n'avons
encore aucune assurance en ce quil con-
cerne la grâce des condamnés et la réin-
tégration de M. Berthélemy.
— Et la grève ?
— Elle bat son plein, avec, ce matin,
un même pourcentage qu'hier. Nous avons
reçu, d'autre part, l'adhésion des étu-
diants de Lille, et une lettre de félicita-
tions des étudiants de Bruxelles.
Une contre-manifestation
des étudiants républicains
Des étudiants républicains nombreux
sont venus ces jours-ci à Paris-Soir, pour
protester contre la grève.
(Voir la suite en troisième. page)
L'ATTAQUE DU BUREAU DE POSTE
Est ce le corps de Pierson
qui la été repêche
ce matin dans la Seine?
On va vérifier le "mot d'adieu"
trouvé dans l'Oise
Pierson « l'introuvable », le jeune orga-
nisateur du coup de Cormeilles-en-Parisis,
s'est-il suicidé ?
Ce matin, M. Dubré, commissaire de
police du quartier de l'Ecole Militaire,
était averti que près du pont d'Iéna, sur
les berges de la Seine, au quai d'Orsay,
on venait de repêcher le corps d'un hom-
me ressemblant au signalement de Pier-
son.
Le commissaire s'y rendit. Le noyé du
quai d'Orsay est brun. Il porte un complet
noir, et dans ses poches on a trouvé six
lettres d'amour signées « Lulu », un
porte-monnaie contenant un billet de cinq
francs et un talon de mandat de 15 fr.
Il est chaussé de bottines noires et porte
au cou un cache-col noir. A l'annulaire de
la main gauche se trouve une bague che-
valière eu or, portant les initiales assez
effacées P. L. Le visage étant complète-
ment défiguré, il est difficile d'être affir-
matif en déclarant que ce noyé est bien
Pierson, mais il y a des « points de res-
semblance troublants », si on tient comp-
te du signalement précis donné par la
police, entre l'homme repêché et l'auteur
de l'attaque du bureau de poste.
Pierson s'estmil « détruit » dans l'Oise ?
D'autre part, des mariniers de l'Oise ont
trouvé, près de Beaumont, une bouteille
contenant une lettre signée Pierson, dans
laquelle il annonçait qu'il se suicidait.
Cette trouvaille faite le 1" avril est peut-
être l'œuvre d'un joyeux et mauvais plai-
sant. Cependant, M. Collin, chef de la
première brigade mobile enverra, à toutes
fins utiles, l'inspecteur Zannardi à Beau-
mont-sur-Oise. Il emportera la bouteille
et la lettre pour vérifier si l'écriture est
bien celfe de Pierson.
M. Herriot prononcera
demain un grand discours
à Fontainebleau
Un grand banquet démocratique est of-
fer demain, à Fontainebleau, par les grou-
pements de gauche; de Seine-et-Marne, à
M. Herriot qui prononcera, à cette occasion,
un grand discours sur la situation actuelle.
Le président du Conseil sera accompagné
par- MM. J.-L. Dumesnil, ministre de la Ma-
rine, et Gaston Menicr, Penancier et Lugol,
sénateurs.
:j En voiture 1
j: En voiture !
Le Wagon
|| des Fumeurs j;
t. partlI. i
ARAIGNEES DU SOIR
Militaireries <
L'armée, corps géant au cerveau pares-
seux, commence à comprendre certaines vé-
rités mises en évidence par la dernière
guerre, entre autres la nécessité de connaî-
tre exactement la profession exercée par
chaque réserviste, afin de pouvoir lui assi-
gner une affectation appropriée à ses apti-
tudes. Pour obtenir ce renseignement, l'au-
torité compétente fait parvenir à tous les
mobilisables une carte postale non illustrée
portant, au recto, l'adresse de l'intéressé,
l'adresse du bureau de recrutement et, tout
de suite après, cet avertissement : « Toute
déclaration inexacte ou tout refus de dé-
claration est susceptible d'entraîner une af-
fectation impropre, sans préjudice des sanc-
tions visées à l'article 92 de la loi du Ier avril
1923. »
Les réservistes trouveront certainement
avec plaisir ce rappel de la manière mili-
taire, qui est la manière forte. Dans le mi-
litaire, on ne donne jamais un ordre sans
y adjoindre l'énoncé des peines encourues
en cas de non exécution. Exemple : « Vous
allez me balayer le réfectoire, ou je vous
f. quatre crans ! »
Le verso de la carte est divisé en deux
compartiments : la case A, où le mobilisa-
ble doit indiquer la nature de ses occupa-
tions habituelles; la case B, réservée aux
visas, car un avertissement spécifie que :
« Les réservistes doivent obligatoirement
faire certifier leur déclaration par leur em-
ployeur ou, à défaut de celui-ci, par la
mairie. » Et cela aussi c'est bien mili-
taire. A la caserne, la parole d'un soldat
n'a aucune valeur .si elle n'est pas attestée
par un supérieur hiérarchique. Le réserviste
étant un militaire en disponibilité il est bien
naturel que iïon exige, pour le croire, l'at-
testation de son patron, considéré comme
une sorte de caporal civil, ou du maire, qui
est une espèce de sergent-majour pour
pékins.
Bernard CERVAISE.
Mort de M. Bérard
conseiller municipal de Paris
Nous apprenons le décès, survenu ce matin,
de M. Albert Bérard, conseiller municipal du
quartier Saint-Victor. M. Bérard, né à Vire
(Calvados) en 1863, avait été élu au Conseil
municipal le 30 novembre 191Q, par 3.271 voix.
Il remplaçait M. Louis Rollin, nommé dé-
pute.
M. Albert Bérard, avocat à la Cour de Pa.ris,
était un des plus fermes tenants du Bloc na-
tional
Adolf LOOS
* Il faudra tien encore une dizaine
d'années pour que fEurope rende
pleine justice à Adolf Loos, qui est
un des esprits les plus originaux, les
plus nobles et les plus féconds de ce
temps.
Adolf Loos, né en 487o à Brno, ca-
pitale de la Moravie, eut pour maître
le grand architecte viennois Otto'
Wagner ; mais c'est un long séjour
aux Etats-Unis qui forma son goût
et ses idées. Il revint d'Amérique
vers l'époque où l'effroyable statue de
la « Parisienne » accueillait, à l'en-
trée du Cours-la-Reine, les visiteurs
de l'Exposition Universelle ; où on
ornait de molles ferronneries les pre-
mières gares du Métro; où triomphait,
dans son accablante vulgarité, le
.« modem style ». A Vienne plus en-
core qu'à Paris, une étrange maladie
tordait les. façades et le mobilier; ar-
chitectes et décorateurs s'inspiraient
des <:Q.efs-d'œuvre de fa pâtisserie
rurale, des pâtes alimentaires bien
ruisselantes de beùrre ou des entrailles
de bêtes fraîchement dépecées. Ils cou-
vraient les murs de tentures eczéma-
teuses et cherchaient à perfectionner,
pour les rendre (c artistiques », '!a
verrerie, les assiettes, les couverts.
Loos se jeta, de toute sa conviction
et de tout son courage, au travers de
cet engouement. Il se fit l'apôtre du
métal poli, du marbre lisse, des belles
.surfaces planes et propres. Il enseigna
que, plus le monde avance dans la' ci-
vilisation, plus il se débarrasse de l'or-
nement, qui est la survivance du ta-
touage. Il apprit à ses élèves à dé-
couvrir et à goûter la beauté moderne:
une belle cabine de navire, une befif
carrosserie, une belle machine. Il leur
fit comprendre que les métiers ont une
âme, et que les artistes qui gâchent le
travail des artisans n'ont point d'âme.
Il démontra, pour chaque métier, que
l'instinct de l'ouvrier, sa tradition
transmise d'une génération à l'autre,
son bon sens professionnel produi-
saient des objets plus beaux que l'ima..
gination * des artistes et leur délire
inspiré. Il renvoya le peintre à sa toile
et le client chez le menuisier. Il sut
exactement définir le mot « moderne-M,
qui s'oppose à 'la création arbitraire
autant qu'à la reproduction des formes
surannées.
Il n'y a, pour Loos, que deux sortes
de peuples et de gens : ceux qui sont
modernes et ceux qui ne le sont pas.
Du choc de ces deux espèces humaines
naissent les guerres et les révolutions.
Loos écrivait déjà, il y a vingt ans,
que, dans la guerre qui viendrait, les
vaincus porteraient des bottes, et les
vainqueurs des bandesnmolletières, et
qu'il faudrait une guerre pour ap-
prendre aux nations bottées à porter
des souliers. à lacets. Comme on lui
rappelait ce propos au début de la
gùerre, et qu'on lui faisait observer
que les Russes étaient plus « bottés a
que les Allemands, il répondit : « La
guerre sera gagnée par les souliers.à
lacets : c'est une loi de la civilisation.
Les combinaisons diplomatiques n'y
peuvent rien. Les vaincus de là guerre
seront les Russes, les Allemands en-
suite. »
1 L'article qu'Adolf Loos a bien voulu
donner à Paris-Soir est la préface
inédite d'un livre qu'il prépare sur
les colonies ouvrières et les cités-
jardins.
Marcel RAY.
UN DOIGT ENTRE LE BOIS ET L'ÉCORCE
Le bertillonnage d'un livre
par son auteur
serait-il un contrôle précis?
r
C;est peu probable.
Les enfants — et combien de grandes
personnes le sont encore sur ce point —v
mouillent volontiers leur doigt pour tour-
ner plus commodément les feuilllets d'un
IlilVre. Cette habitude est rigoureusement
.appréciée pour la trace qui, en résulte, à
l'angle des pages. Elle ne mérite sans
doute pas un jugement aussi sévère puis-
qu'une de nos plus aiimables femmes de
lettres tente de l'élever à la hauteur d'une
institution.
Il s'agissait, à la dernière Assemblée gé-
nérale des romanciers, du timbrage, des
volumes par l'auteur, pour la justSicatiion
du, chiffre du tirage, viieille question, sou-
vent agitée, jamais résolue, qui. met encore
la discorde au 'camp des Muses. Mme Lu-
cie Delarue-Mardrus fit alors observer que
'le seul contrôle inimitable serait une em-
preinte digitale appose par l'écrilvain lui-
même sur les volumes mis en vente.
A-t-on enfin mis le doigt sur la diffi-
cuté ?
C'est ce que nous avons demandé à M.
Edouard Champion, grand hériter d'un
grand nom, que notre interrogatoire égaie
franchement.
Procédés dangereux"
— Y songez-vous ? nous dit-il. Voulez-
vous donc que tous les auteurs à gros ti-
rage perdent leur pouce dans cette aven-
ture ? M. Piterre Benoit, que je sache, n'en
a pas de rechange. Les tirages de luxe ?
Mais ypus n'ignorez pas que de nombreux
DEUXIÈME EDITION
6 pages
Eugène MERLE, Directeur, Quotidien
.-.-.-.-.
= 1925Troisième année Ra 548 :
: - ~mE~VML~ ¡
mm—mmmmimammamimmimsm—mmmmm m
a DIRECTION REDACTION =
: ADMINISTRATION =
et
: Paris-Soir-Publicité" :
77, Boulevard Montmartre, Paris :
Typhons: GUTENB. 67-82, 67-83, LOUVRE 20-41, 28-05 ■
Adr. télégr.: PARIS SOIR-PARIS - Chèque postal N* 60.640 :
œ.l
Un paradoxe 1
qui fait réfléchir
-
Beauté de la destruction
■ ou destruction de la beauté?
f Lorsque, vers i865, le médecin phi-
lanthrope Daniel Schreber encouragea
Ses familles ouvrières nombreuses à ac-
quérir des terrains en dehors des gran-
des villes, à créer des pelouses ver-
doyantes et à y planter un abri, il était
(loin de penser aux cités ouvrières de
¡nos jours, qui portent son nom. Bien
feu contraire, il voulait qu'on respectât la
pelouse pour servir de terrain de jeux
aux enfants tandis que le père et la
nière se reposeraient, sous l'abri, des
ïatigues de la journée;
Mais les choses se sont passées au-
trement. Le père a empoigné la bêche
et a défoncé le terrain réservé aux jeux
ides enfants. Non content d'avoir peiné
slouze heures à l'usine, il s'est senti
poussé, par une force mystérieuse, vers
une nouvelle besogne, sans penser une
minute au chagrin qu'il allait causer à
tes enfants.
«K
Pour bien comprendre le geste de cet
homme, il faut simplement observer
qu'il y a deux sortes de travail : le tra-
vail qui détruit, et le travail qui cons-
truit. Il y a des métiers qui consistent
uniquement a -démolir. Il y a des mé-
tiers qui démolissent et construisent.
Mais il n'y a pas d'occupation humaine
;qui ne fasse que construire.
Seul, en effet, le travail destructeur.
test le propre de l'homme, et qui est inné
en lui, qui est adéquat à sa nature. Seul,
le travail destructeur est noble et digne
de l'homme. C'est le travail de l'enfant,
comme celui du _génie et du gentleman.
C'est ce travail qui donne la vie au
jcorps et à l'âme de l'homme.
La mâchoire et l'estomac assimilent
à l'homme des nourritures variées qui
lui permettent de vivre ; des viandes
qui accroissent sa substance, dej cellu-
loses qui balaient et ncttoien:-. S'il se
pourrit uniquement de viande, il dépé-
rit, et voilà un.:symbole : le travail pu-
rement constructeur le conduit à sa
IDcrte.
Voyez avec quelle joie l'homme s'a-
'donne au travail de destruction. Le
geste du maçon qui, au premier coup
de midi, lâche la brique qu'il tient
'dans la main provoque la blague
'des imbéciles. Mais, avez-vous observé
ce maçon quand il a un mur à abattre ?
Il ne lâchera pas la pioche qu'il a pi-
quée dans ce mur tant que la pierre
n'aura pas cédé.
A la campagne, n'éprouvez-vous pas
[lm malin plaisir à faucher d'un coup de
[canne les mauvaises herbes qui se dres-
sent sur votre chemin ? Et d'un rude
coup de pied de footballer, vous pous-
sez la pierre de la route, dans la direc-
tion où vous allez, et vous oubliez la
fatigue pour suivre cette pierre et lui
donner un nouveau coup de pied.
Vous avez ainsi inventé un nouveau
jeu de golf.
Gladstojie abattait des arbres. Mais.
ici,. il n'y a ni haut ni bas. Le travail
bas, mais qui démolit, le travail du mi-
neur lui assure un rang élevé dans le
cœur du peuple et des poètes. La dé-
pouille de Jean Jaurès n'a pas été por-
tée par des cordonniers et des tailleurs,
niais par des mineurs.
Lorsque l'humanité était dans- sa jeii-
Pesse, seul était honoré le travail des-
tructeur. Le travail de production était
laissé aux femmes et à la nature. Le
chasseur, l'éleveur de bestiaux et le cul-
tivateur sont de véritables démolisseurs.
Le cultivateur, avec sa bêche et sa
-charrue, blesse et déchire le sein de la
terre, jette des semences au sol, bat le
blé et taille les ceps. Le meunier con-
tinue l'œuvre de destruction. Et les pre-
miers ouvriers humains furent des dé-
- molisseurs : tailleurs d'étoffes, tailleurs
ide pierre, charpentiers. C'est en suppri-
mant les parties inutilisables des matiè-
res premières qu'ils créèrent les objets.
L'homme était le maître, la femme n'é-
tait apte qu'à exécuter les travaux de
production, travaux d'esclave.
L'humanité vieillit, et, de plus en plus,
le travail fut enlevé aux femmes et re-
mis aux artisans. La femme acquit ain-
si de l'importance. Mais l'ancien travail
de la femme, devenu le travail de l'ar-
îtisan, était toujours un travail à la fois
Destructeur et constructeur. Avant de
.pouvoir la coudre, il fallait découper
l'étoffe en morceaux convenables. La
joie du tailleur était bien courte, et le
travail constructeur bien long. Piqûre
pour piqûre. L'enfoncement d'un pieu
dans le fond du lac devait faire plus
:de plaisir. Mais c'était encore une pi-
qûre.
- Au XIXe siècle, un malheur s'est abat-
tu sur l'humanité. : la division du tra-
vail. Le taylorisme ne laisse plus à la
pauvre couturière le plaisir de casser
son fil. Nous avons des catégories d'hu-
mains tout entières qui sont condam-
nées à des travaux uniquement cons-
tructeurs. Vous étonnerez-vous que le
père ait pris la bêche et détruit le ter-
rain de jeux de ses enfants pour faire
des blessures à notre vieille mère la
yerre ?
Il ne voulait pas perdre sa qualité
O'homme.
Adolf LOOS.
L'HEURE D'ÉTÉ t
N'oubliez pas
ce soir, à 23 heures
d'avancer
vos pendules
d'une heure
Encore une catastrophe
de mine en Allemagne
U y a des morts et de nombreux blessés
Berlin, 4 avril. — D'après un télégram-
me d'Essen, une catastrophe qui rappelle
celle de Merlebach s'est produite ce matin,
à 6 heures,dans le puits numéro 5 de la
mine Mattihias Stinnes, près de Karnap. -
A 8 heures, on comptait 2 morts et 54
blessés grièvement. 11 mineurs se trou-
vent encore dans le puits. Les causes de
l'accident ne sont pas encore connues.
L'accord économique
entre laBelgique et l'Allemagne
a été signé ce matin
Bruxelles, 4 avrill. — L'accord écono-
mique belgo-alrlemand a été signé à Ber-
lin aujourd'hui samedi!.
[On se rappellera que cet accord, conclu
sur la base du régime de la nation la plus
favorisée, prévoit un régime transitoire de six
mois à un an pour un certain nombre de
produits belges qui continueront à bénéficier
d'un tarif différentiel. D'autre part, il prévoit
que pendant l'exécution de cet accord, les
droits d'importation en Belgique de quelques
produits allemands ne pourront être majorés.
Enfin, il étend ce régime de la réciprocité
aux questions de transport. aux avantages
spéciaux réserves au commis-voyageurs, etc.]
Les nouveaux projets
financiers
Un Conseil de Cabinet
se réunira lundi matin
Les ministres et les sous-secrétaires d'Etat
se réuniront en Conseil de Cabinet, à la pré-
sidence du Conseil, le lundi 6 avril, à 10 h. 30
du matin.
Ce Conseil est exceptionnellement convo-
qué pour permettre à AI. de Monzie, ministre
des Finances, d'exposer les projets financiers
qui sont actuellement à l'étude.
NOTRE CONTE En 5e page
LES CHIENS
par Pierre MILLE
La situation
La démission de M. Clémentel, après
JL avoir donné tant d'espérances à l'op-
position, ne semble pas devoir produire
les résultats qu'on en attendait. Le pre-
mier moment de surprise passé, l'opi-
nion a rapidement compris qu'il n'y
avait là qu'un incident secondaire. Tous
les efforts de la réaction pour le gros-
sir et s'en faire une arme nouvelle con-
tre le Cartel ont échoué lamentable-
ment.
Le choix très, heureux de M. de Mon-
zie, comme remplaçant du ministre dé-
faillant, met l'opposition dans l'embar-
ras. M. de Monzie arrive précédé d'une
réputation de travailleur aussi obstiné
qu'habile. Déjà, on affirme que l'irri-
tante question religieuse est en voie de
solution. Cela ne fera, sans doute, pas
le bonheur de différentes ligues et or-
ganisations qui prêchent, à travers le
pays, la Sainte-Croisade contre le gou-
vernement. Car c'est, en effet, un su-
perbe cheval de bataille qu'on leur en-
lève.
Sur le terrain financier, l'habileté
et la compétence de M. de Monzie vont
avoir à s'exercer également. Il est in-
finiment probable que, là encore, l'en-
tente se réalisera avec facilité. Nul
n'était mieux qualifié que M. de Mon-
zie pour faire entendre au Sénat la voix
de la justice fiscale, fût-ce au prix de
quelques concessions d'ailleurs prévues
et inévitables.
Ainsi, les difficultés vont s'aplanis-
sant. L'opposition, inquiète, se demande
quel prétexte elle pourra bien trouver
demain pour repartir furieusement en
guerre. En attendant, elle est muselée,
désarmée par la grâce souriante du nou-
veau ministre.
Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendré
Du firmament.
Tel Neptune, M. de Monzie calme du
trident les flots déchaînés. Vous allez
voir que tout va rentrer dans l'ordre et
s'harmoniser.
Il n'y a qu'une ombre — oh ! légère !
— à ce tableau enchanteur et qu'un
danger, c'est que le désir de concilier
ne conduise à trop concéder. Eviter les
obstacles et les soucis au gouvernement,
c'est parfait et très naturel. Mais à la
condition que le gouvernement ne glisse
pas trop sur la pente savonnée des
abandons.
Mais nous n'en sommes pas là. Nous
en sommes loin, très loin. Et
toutes craintes, n'est-ce pas ?
sont aussi vaines que chimé-
riques.
ÉLECTIONS GÉNÉRALES
La Belgique élira demain
une nouvelle Chambre
Mais on ne prévoit pas de grands changements
dans la composition des partis
* La Belgique renouvellera demain
son Parlement.
La Chambre des Représentants, qui
comptait jusqu'ici 187 membres, qui en
comptera désormais 188, est élue par
tous les citoyens de 21 ans et par les
veuves de guerre, selon le système de
la R. P. Le vote plural, qui créait jadis
une catégorie de censitaires, a été sup-
primé depuis la guerre.
+ Le Parlement de 1919 comprenait
78 catholiques, 70 socialistes, 34 libé-
raux. Le Parlement de 1921, celui qui
vient de se séparer, se composait de 80
catholiques, de 68 socialistes, de 33 libé-
t'aux. Jadis les libéraux étaient plus
nombreux que les socialistes, mais les
rôles furent renversés quand on insti-
tua le suffrage universel pur et simple.
Toutefois, comme aucun parti n'avait
la majorité, la Belgique a vécu, depuis
de longues années, sous le régime des
coalitions : coalition catholique, libé-
rale et socialiste jadis, coalition catho-
lique et libérale plus récemment.
* Les trois partis se disputent avec
acharnement les 2 millions de suffra-
ges du peuple belge ; mais aucun d'eux
n'escompte une majorité telle qu'il
puisse prendre le pouvoir pour lui seul.
Le mécanisme de la R. P., tel qu'il fonc-
tionne dans le royaume, n'est guère pro-
pre à favoriser les grandes évolutions.
Les catholiques et les socialistes aspi-
rent respectivement à gagner quatre ou
cinq sièges.
M Theunis
+ M. Theunis, le président du Con-
seil, qui n'est pas un parlementaire, a
donné sa démission qui deviendra dé-
finitive demain.
Mais on prévoit qu'un nouveau cabi-
net de coalition se constituera dans la
semaine qui vient. Quels en seront les
éléments et quel en sera le dosage ?
C'est le scrutin du 5 avril qui décidera.
L'ÉLECTION SENATORIALE DE LA SEINE
Demain, à l'Hôtel de Ville,
Salle Saint-Jean.
Six candidats briguent la succession de M. Mauny
C'est demain matin que le collège séna-
torial de la Seine désigne le successeur de
M. Magny.
C'est aussi demain matin qu'on inau-
gure l'heure d'été. Les électeurs sénato-
riaux qui voudront être présents à l'ou-
verture du scrutin, à huit heures, devront
sacrifier de bonne heure leur repos à leur
devoir civique.
Les travaux d'aménagement de la salle
Saint-Jean sont terminés depuis hier.
C'est dans cette salle - où seuls les élec-
teurs auront accès — que se tiendront le
bureau présidé par le président du tribu-
nal civil et les six sections de vote, entre
lesquelles les électeurs seront répartis par
ordre alphabétique.
La salle des Prévôts, qui y est attenthte,
sera réservée aux réunions éventuelles des
candidats où des groupements,,
Le premier tour de scrutin, nous l'avons
déjà indiqué, durera de huit heures à
midi. On en connaîtra les résultats vers
une heure.
Le second tour de scrutin — à peu
près. certain — commencera à 14 heures
et se terminera à 17 heures.
Le troisième tour, s'il y' a lieu, s'ouvrira
à 19 heures'pour être clôturé à 22 heures.
La majorité absolue, rappelons-le, est
indispensable aux deux premiers tours ;
au troisième,: la majorité relative suffit.
Le vote étant obligatoire, il faudra donc
obtenir 514 voix pour être élu au premier
ou au second tour ; le collège sénatorial
de la Seine comprend en effet 1.026 élec-
teurs : 138 pour Paris et 888 pour la ban-
lieue, députés, conseillers généraux, con-
seillers d'arrondissement et délégués dés
conseils municipaux.
Six candidats sont sur les rangs : MM.
Alltrand, ancien préfet de la %eine ;
Alexandre Millerand ; Osmin, candidat du
parti socialiste ; Bachelet, conseiller gé-
néral de Saint-Ouen, socialiste-commu-
niste ; Camélinat, communiste, et Barillet,
conseiller municipal de Maisons-Alfort, ré-
publicain de gauche.
On estime généralement que la bataille
sera circonscrite au second tour entre M.
Autrand, qui doit obtenir toutes les voix
des Gauches, et M. Millerand. «
La dernière nuit
des Six Jours
Le long calvaire des tourneurs du Vélo-
drome d'Hiver tire à sa fin, et bien que
quelques abandons importants, notamment
le dernier en date, celui de l'équipe Sergent-
Grassin, soient venns enlever un peu de
son intérêt à la grande course, les amateurs
Après les sprints
SERGENT, fatigué. Vu par EX.
n'en viendront pas moins assiéger cet après-
midi les guichets du Palais des Sports.
La dernière nuit. Les sportsmen la voient
arriver avec regret. Mais Les coureurs la
considéreront comme la dernière côte à grim-
per avant d'arriver sur le plat à l'étape.
C'est là qu'on les attend, qu'on les épie,
qu'on guette la fatigue et la défaillance.
C'est là que les plus frais du peloton, ceux
qui courrent pour gagner par un tour : les
Brocco-Mac Namara, les Beyl-Van Kempen
vont essayer de réussir l'exploit pour lequel
des milliers de Parisiens sont allés passer
de longues heures sur les banquettes du Vél'
d'Hiv. ; cet après-midi et ce soir les places,
comme on dit, vont être chères, rue Nelaton.
LA GREVE AU QUARTIER LATIN
Cet après-midi,
lés étudiants républicains
vont manifester -
La grève continue, a décidé "hier, dans
son meeting, l'Association générale des
Etudiants.
Ce n'est plus donc une interruption de
48 heures, et la grève va se confondre
maintenant avec les vacances.
A partir de cet après-midi, Pâques obli-
ge au lock-out. Les Facultés seront t régu-
lièrement fermées pour cause de fêtes et
les grévistes seront évidemment cent pour
cent.
Voilà qui! enlève son caractère à la
grève à outrance proclamée hiler.
Les négociations sont interrompues- de
ce fait.
A la présidence du Conseil, comme au-
ministère de l'Instruction publique, on
compte un peu sur les vacances. Elles peu-
vent apaiser les esprits et permettre de
trouver une solution à l'amiable.
Des grâces ?
MM. Gattino, président de Q'A., et Ante-
bi, ex-président, annonçaient hiler que M.
Herriot soumettrait peut-être une deman-
de de g:àce à M. Doumergue en faveur
des étudiants condamnés.
Ce matin, le bureau de l'A. G. précisait
ainsii :
— Nous avons vu, hier, M. Herriot et
nous devons dire qu'il est à notre égard
très bienveillant. Toutefois nous n'avons
encore aucune assurance en ce quil con-
cerne la grâce des condamnés et la réin-
tégration de M. Berthélemy.
— Et la grève ?
— Elle bat son plein, avec, ce matin,
un même pourcentage qu'hier. Nous avons
reçu, d'autre part, l'adhésion des étu-
diants de Lille, et une lettre de félicita-
tions des étudiants de Bruxelles.
Une contre-manifestation
des étudiants républicains
Des étudiants républicains nombreux
sont venus ces jours-ci à Paris-Soir, pour
protester contre la grève.
(Voir la suite en troisième. page)
L'ATTAQUE DU BUREAU DE POSTE
Est ce le corps de Pierson
qui la été repêche
ce matin dans la Seine?
On va vérifier le "mot d'adieu"
trouvé dans l'Oise
Pierson « l'introuvable », le jeune orga-
nisateur du coup de Cormeilles-en-Parisis,
s'est-il suicidé ?
Ce matin, M. Dubré, commissaire de
police du quartier de l'Ecole Militaire,
était averti que près du pont d'Iéna, sur
les berges de la Seine, au quai d'Orsay,
on venait de repêcher le corps d'un hom-
me ressemblant au signalement de Pier-
son.
Le commissaire s'y rendit. Le noyé du
quai d'Orsay est brun. Il porte un complet
noir, et dans ses poches on a trouvé six
lettres d'amour signées « Lulu », un
porte-monnaie contenant un billet de cinq
francs et un talon de mandat de 15 fr.
Il est chaussé de bottines noires et porte
au cou un cache-col noir. A l'annulaire de
la main gauche se trouve une bague che-
valière eu or, portant les initiales assez
effacées P. L. Le visage étant complète-
ment défiguré, il est difficile d'être affir-
matif en déclarant que ce noyé est bien
Pierson, mais il y a des « points de res-
semblance troublants », si on tient comp-
te du signalement précis donné par la
police, entre l'homme repêché et l'auteur
de l'attaque du bureau de poste.
Pierson s'estmil « détruit » dans l'Oise ?
D'autre part, des mariniers de l'Oise ont
trouvé, près de Beaumont, une bouteille
contenant une lettre signée Pierson, dans
laquelle il annonçait qu'il se suicidait.
Cette trouvaille faite le 1" avril est peut-
être l'œuvre d'un joyeux et mauvais plai-
sant. Cependant, M. Collin, chef de la
première brigade mobile enverra, à toutes
fins utiles, l'inspecteur Zannardi à Beau-
mont-sur-Oise. Il emportera la bouteille
et la lettre pour vérifier si l'écriture est
bien celfe de Pierson.
M. Herriot prononcera
demain un grand discours
à Fontainebleau
Un grand banquet démocratique est of-
fer demain, à Fontainebleau, par les grou-
pements de gauche; de Seine-et-Marne, à
M. Herriot qui prononcera, à cette occasion,
un grand discours sur la situation actuelle.
Le président du Conseil sera accompagné
par- MM. J.-L. Dumesnil, ministre de la Ma-
rine, et Gaston Menicr, Penancier et Lugol,
sénateurs.
:j En voiture 1
j: En voiture !
Le Wagon
|| des Fumeurs j;
t. partlI. i
ARAIGNEES DU SOIR
Militaireries <
L'armée, corps géant au cerveau pares-
seux, commence à comprendre certaines vé-
rités mises en évidence par la dernière
guerre, entre autres la nécessité de connaî-
tre exactement la profession exercée par
chaque réserviste, afin de pouvoir lui assi-
gner une affectation appropriée à ses apti-
tudes. Pour obtenir ce renseignement, l'au-
torité compétente fait parvenir à tous les
mobilisables une carte postale non illustrée
portant, au recto, l'adresse de l'intéressé,
l'adresse du bureau de recrutement et, tout
de suite après, cet avertissement : « Toute
déclaration inexacte ou tout refus de dé-
claration est susceptible d'entraîner une af-
fectation impropre, sans préjudice des sanc-
tions visées à l'article 92 de la loi du Ier avril
1923. »
Les réservistes trouveront certainement
avec plaisir ce rappel de la manière mili-
taire, qui est la manière forte. Dans le mi-
litaire, on ne donne jamais un ordre sans
y adjoindre l'énoncé des peines encourues
en cas de non exécution. Exemple : « Vous
allez me balayer le réfectoire, ou je vous
f. quatre crans ! »
Le verso de la carte est divisé en deux
compartiments : la case A, où le mobilisa-
ble doit indiquer la nature de ses occupa-
tions habituelles; la case B, réservée aux
visas, car un avertissement spécifie que :
« Les réservistes doivent obligatoirement
faire certifier leur déclaration par leur em-
ployeur ou, à défaut de celui-ci, par la
mairie. » Et cela aussi c'est bien mili-
taire. A la caserne, la parole d'un soldat
n'a aucune valeur .si elle n'est pas attestée
par un supérieur hiérarchique. Le réserviste
étant un militaire en disponibilité il est bien
naturel que iïon exige, pour le croire, l'at-
testation de son patron, considéré comme
une sorte de caporal civil, ou du maire, qui
est une espèce de sergent-majour pour
pékins.
Bernard CERVAISE.
Mort de M. Bérard
conseiller municipal de Paris
Nous apprenons le décès, survenu ce matin,
de M. Albert Bérard, conseiller municipal du
quartier Saint-Victor. M. Bérard, né à Vire
(Calvados) en 1863, avait été élu au Conseil
municipal le 30 novembre 191Q, par 3.271 voix.
Il remplaçait M. Louis Rollin, nommé dé-
pute.
M. Albert Bérard, avocat à la Cour de Pa.ris,
était un des plus fermes tenants du Bloc na-
tional
Adolf LOOS
* Il faudra tien encore une dizaine
d'années pour que fEurope rende
pleine justice à Adolf Loos, qui est
un des esprits les plus originaux, les
plus nobles et les plus féconds de ce
temps.
Adolf Loos, né en 487o à Brno, ca-
pitale de la Moravie, eut pour maître
le grand architecte viennois Otto'
Wagner ; mais c'est un long séjour
aux Etats-Unis qui forma son goût
et ses idées. Il revint d'Amérique
vers l'époque où l'effroyable statue de
la « Parisienne » accueillait, à l'en-
trée du Cours-la-Reine, les visiteurs
de l'Exposition Universelle ; où on
ornait de molles ferronneries les pre-
mières gares du Métro; où triomphait,
dans son accablante vulgarité, le
.« modem style ». A Vienne plus en-
core qu'à Paris, une étrange maladie
tordait les. façades et le mobilier; ar-
chitectes et décorateurs s'inspiraient
des <:Q.efs-d'œuvre de fa pâtisserie
rurale, des pâtes alimentaires bien
ruisselantes de beùrre ou des entrailles
de bêtes fraîchement dépecées. Ils cou-
vraient les murs de tentures eczéma-
teuses et cherchaient à perfectionner,
pour les rendre (c artistiques », '!a
verrerie, les assiettes, les couverts.
Loos se jeta, de toute sa conviction
et de tout son courage, au travers de
cet engouement. Il se fit l'apôtre du
métal poli, du marbre lisse, des belles
.surfaces planes et propres. Il enseigna
que, plus le monde avance dans la' ci-
vilisation, plus il se débarrasse de l'or-
nement, qui est la survivance du ta-
touage. Il apprit à ses élèves à dé-
couvrir et à goûter la beauté moderne:
une belle cabine de navire, une befif
carrosserie, une belle machine. Il leur
fit comprendre que les métiers ont une
âme, et que les artistes qui gâchent le
travail des artisans n'ont point d'âme.
Il démontra, pour chaque métier, que
l'instinct de l'ouvrier, sa tradition
transmise d'une génération à l'autre,
son bon sens professionnel produi-
saient des objets plus beaux que l'ima..
gination * des artistes et leur délire
inspiré. Il renvoya le peintre à sa toile
et le client chez le menuisier. Il sut
exactement définir le mot « moderne-M,
qui s'oppose à 'la création arbitraire
autant qu'à la reproduction des formes
surannées.
Il n'y a, pour Loos, que deux sortes
de peuples et de gens : ceux qui sont
modernes et ceux qui ne le sont pas.
Du choc de ces deux espèces humaines
naissent les guerres et les révolutions.
Loos écrivait déjà, il y a vingt ans,
que, dans la guerre qui viendrait, les
vaincus porteraient des bottes, et les
vainqueurs des bandesnmolletières, et
qu'il faudrait une guerre pour ap-
prendre aux nations bottées à porter
des souliers. à lacets. Comme on lui
rappelait ce propos au début de la
gùerre, et qu'on lui faisait observer
que les Russes étaient plus « bottés a
que les Allemands, il répondit : « La
guerre sera gagnée par les souliers.à
lacets : c'est une loi de la civilisation.
Les combinaisons diplomatiques n'y
peuvent rien. Les vaincus de là guerre
seront les Russes, les Allemands en-
suite. »
1 L'article qu'Adolf Loos a bien voulu
donner à Paris-Soir est la préface
inédite d'un livre qu'il prépare sur
les colonies ouvrières et les cités-
jardins.
Marcel RAY.
UN DOIGT ENTRE LE BOIS ET L'ÉCORCE
Le bertillonnage d'un livre
par son auteur
serait-il un contrôle précis?
r
C;est peu probable.
Les enfants — et combien de grandes
personnes le sont encore sur ce point —v
mouillent volontiers leur doigt pour tour-
ner plus commodément les feuilllets d'un
IlilVre. Cette habitude est rigoureusement
.appréciée pour la trace qui, en résulte, à
l'angle des pages. Elle ne mérite sans
doute pas un jugement aussi sévère puis-
qu'une de nos plus aiimables femmes de
lettres tente de l'élever à la hauteur d'une
institution.
Il s'agissait, à la dernière Assemblée gé-
nérale des romanciers, du timbrage, des
volumes par l'auteur, pour la justSicatiion
du, chiffre du tirage, viieille question, sou-
vent agitée, jamais résolue, qui. met encore
la discorde au 'camp des Muses. Mme Lu-
cie Delarue-Mardrus fit alors observer que
'le seul contrôle inimitable serait une em-
preinte digitale appose par l'écrilvain lui-
même sur les volumes mis en vente.
A-t-on enfin mis le doigt sur la diffi-
cuté ?
C'est ce que nous avons demandé à M.
Edouard Champion, grand hériter d'un
grand nom, que notre interrogatoire égaie
franchement.
Procédés dangereux"
— Y songez-vous ? nous dit-il. Voulez-
vous donc que tous les auteurs à gros ti-
rage perdent leur pouce dans cette aven-
ture ? M. Piterre Benoit, que je sache, n'en
a pas de rechange. Les tirages de luxe ?
Mais ypus n'ignorez pas que de nombreux
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.73%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.73%.
- Collections numériques similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k76365164/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k76365164/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k76365164/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k76365164/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k76365164
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k76365164
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k76365164/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest