Titre : Paris-soir
Éditeur : s.n. (Paris)
Date d'édition : 1925-04-03
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34519208g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 03 avril 1925 03 avril 1925
Description : 1925/04/03 (A3,N546,ED2). 1925/04/03 (A3,N546,ED2).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG31 Collection numérique : BIPFPIG31
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76365149
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-235
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/01/2015
20 cent.
DEUXIÈME ÉDITION
6 pages.
Eugène MERLE, Directeur * Quotidien
1925 Troisième année N 546
VENDREDI 3 AVRIL
DIRECTION -- REDACTION
ADMINISTRATION *
eL
raris-Soir-rublicité
II, Boulevard Montmartre, Paris
Téléphone: GUTENB. 67-82, 67-83, LOUVRE 20-41, 28-05
Adr. télégr.: PARIS-SOIR-PARIS - Chèque postal N* 60.64q
Le théâtre
éternel
r- J'entends beaucoup parler de théories
Nouvelles, en fait de dramaturgie, de
rénovation théâtrale et jamais il n'y a
[tant eu de « tournants » dans l'histoire
[de la littérature dramatique. Ne s'tlbuse-
lt-on pas un peu ? Et n'y a.-t-il pas là
tune illusion analogue à celle de la jeu-
nesse, qui croit tout découvrir et qui
[s'aperçoit, en vieillissant, que, d'une gé.-
nération à l'autre, finement, les cho-
jses ne changent pas tant qu'elle feint
Île le croire ?
Les théories adolescentes sont sans
respect pour les formules caduques,
jusqu'à leur propre caducité et alors ces
bonnes vieilles se sourient avec com-
plaisance, en se reconnaissant frater-
nelles, 'comme ces vénérables clientes
Ides maisons de retraite qui font ensem-
ble leurs derniers pas.
En définitive, l'évolution de la techni-
que. et de l'art dramatiques se fait avec
tune lenteur qui confine à l'immobilité.
il faut longtemps, dans la nature, pour
modifier sérieusement une espèce. Les
caractères spécifiques, à travers les par-
ticularités individuelles, tendent à se
[conserver à peu près intacts; une fois
fixés dans leur équilibre stable.
Je ne conteste point qu'entre la Pro-
ïïhéthèidc et les Nouveaux Messieurs il
ply ait quelque différence morphologi-
que. Mais peut-être pas si essentielle
rqu'on serait tenté de le croire. L ossa-
ture dramatique, la vertèbre même de
J'être appelé « pièce de théâtre », en
[dépit des inégalités de détail, entre les
individus ou même les variétés, reste
jconstituée, sous peine d'avortement, se-
[lon les mêmes lois de dépendance des.
diverses parties du squelette, pxacte-
Jnent comme en biologie. - --
Et je mets en fait que si l'on jouait
fcux auditoires modernes dix comédies
ichoisies dans le répertoire d'Aristo-
phane, de Plaute, de Calderon, de bha-
kespeare, de Molière, d'Hugo, de Mus-
set de Bernard Shaw, de Pirandello,
iou 'de Robert de Fiers, sans indication
5de noms d'auteurs, les spectateurs ad-
mettraient. peut-être sans répugance
iqu'il s'agit là d'un cycle complet des
pauvres d'un même dramaturge.
L'expérience serait a tenter..Les un-
ïérences seraient plus sensibles, croit-
ion s'il s'agissait de ce qu'on appelle
pies ouvrages de drame, tragédie ou pièce
moderne. Cela tient uniquement a ce
ique les mœurs des sociétés humaines
lavant changé d'aspect, le théâtre qui les
reflète renvoie d'autres images ; mais
le miroir reste le même ; et le Tombeau
:Sous l'Arc de Triomphe, est 'du même
jordre de grandeur que les Perses ou les
céanides. ,
Si l'on veut bien suivre le développe-
ment des diverses écoles littéraires dans
[les temps modernes, on reconnaîtra vite
qu'elles se succèdent en se heurtant par
leurs extrémités, mais quelles vont
'toutes s'aligner bien sagement les unes
jà côté des autres, pour montrer a quel
|point elles se ressemblent.
Il y a une certaine manière idéale de
composer une pièce de théâtre. Quand
-les auteurs d'une génération font tour-
ner cette manière au procède il sur-
vient une deuxième couche d'auteurs
qui se croient novateurs, bousculent
(leurs aînés et ne font, en réalité, que
(rafraîchir, cpousseter, revigorer la
i« bonne manière » un instant avachie.
Les théories, dont on abuse ue nus
jours, ont contre elles d'être a angle
aigu et de ne considérer jamais qu'un
teegment de la vérité dramatique. Ce pe-
lit pinceau lumineux se promène sur
la sphère en n'en éclairant jamais
icru'un petit peu et en laissant tout le
Peste dans l'ombre. Ainsi quand mon
excellent confrère et ami, J.-J. Bernard,
théorise sur l'inexprimé, il _x a raison.
Mais Sophocle employait déjà ce pro-
cédé, qui est humain. Antigone n est pas
-une bavarde.
Lenormand a raison d appliquer &uu
'génie (car on peut dire qu'il en a) lu-
iciDC et si cruellement tendre, à analy-
)ser les désordres, les hardiesses ou les
irrégularités mentales des âmes stri-
dentes, égarées et incertaines. Mais il y
a aussi, dans la vie, des natures défi-
nies, solides, exemplaires de santé, d'é-
quilibré. et de sécurité sociale.
Chacun de nos novateurs actuels, bien
qu'à son insu peut-être, se peut recom-
mander d'une bonne lignée d ancêtres
'dans sa catégorie. Il n'y a jamais a ti-
rer vanité d'un point de vue trop per-
sonnel. •
La synthèse shakespearienne semme
bien être la seule à avoir complètement
raison. Il est remarquable, en tout cas.
que, de même qu'on a la destinée de son
'caractère, on arbore aussi, semble-t-il,
la théorie de son tempérament. C'est ce
qui explique la diversité des écoles lit-
téraires et dramatiques. Mais l'oeuvre
[d'art, elle, ne change guère de profil.
Antoine ne disait-il pas, l'autre di-
manche, à quelques amis. : « Il est pos-
jsible que le Théâtre Libre n'ait servi a
rien. On recommence à faire des pièces
comme celles que nous avons tant com-
battues ».
Avec ou sans métrique et prosodie,
jcostumes et décors, musique et trompe-
l'oeil, tirades ou silences, lyrisme ou
ironie, une bonne pièce de théâtre n'est
jamais construite, fabriquée d'après
une recette culinaire., Elle est l'expres-
sion particulière d'une pensée, d'une
émotion ou d'un chant humain, et c'est
à ce prix seul qu'elle parviendra jus-
qu'aux hommes.
Le reste est littérature.
Georges DELAQUYS.
A L'ACADÉMIE FRANÇAISE!
Le marquis de Fiers
reçoit
M. Edouard Estaunié
Et tous deux ont prononcé
l'éloge d'Alfred Capus
Plus encore qu'à celle des vivants, les
réceptions académiques sont consacrées à
la gloire des morts, et le soleil l'a com-
pris qui tint en ce printemps maussade à
assister à la fête solennelle donnée au-
jourd'hui en l'honneur d'un Provençal qui
nous apporta jadis l'esprit lumineux, don
joyeux et précieux infiniment, d'une terre
heureuse à ses enfants..
Il fallait donc s'attendre à voir autour
M. Edouard Estaunié
du Palais Mazarin la foule des très grands
jours : le Tout-Paris du faubourg Saint-
Germain, qu'attirait M. Robert de Fiers,
l'élite des fonctionnaires amenés par la
plus courtoise confraternité pour applau-
dir M. Estaunié, leur illustre confrère,
les vétérans du Boulevard, du journalisme
et du théâtre, tous ceux qui aimaient et
qu'aimait Alfred Capus.
A deux heures, on est entassé, compri-
mé, heureux, un peu fripé par les luttes
très correctes que soutiennent entre eux
les gens bien élevés devant une place à
assiéger.;
(Vott la suite en troisième page)
Incohérence (
et aveuglement
M.
Lucien Romier observe, ce matin,
que le Cartel s'achemine, sans
s en apercevoir, vers ce qu il appelle
une « dictature collective ». Pendant ce
temps, la minorité tend vers une sorte
de « révolte ». Le problème est ainsi
très clairement posé, à condition qu'on
en renverse lès termes. Car ce sont, pré-
cisément, les révoltes, les attaques fu-
rieuses, les manœuvres insensées, les ac-
cusations systématiques, ia mauvaise loi
évidente de cette minorité tur bulente
où s'associent les éléments les plus hé-
téroclite-s qui ont conduit, lentement
mais sûrement, le Cartel vers ce jaco-
binisme que d'aucuns déplorent.
Les manifestations déplorables des
cardinaux ont. eu pour effet de ressus-
citer un anticléricalisme qu'on estimait
périmé. L'agitation,' entretenue dans
tout le pays par les ligues, groupements,
comités, qui prêchent - ouvertement la
rébellion contre les lois de la Républi-
que, provoque les colères. L attitude du
Sénat à l'égard des réformes fiscales et
les incidents bruyants du Quartier La-
tin renforcent encore la volonté du
Cartel, qui est aussi la volonté de l'opi-
nion. Et, comme si cela ne suffisait
point, voici que des rumeurs circulent
touchant un projet problématique d'in-
flation et tendant à semer la méfiance
dans le public. En vérité, l'opposition
ne rate aucune occasion d'affirmer son
souci de dresser certaines ambitions con-
tre l'intérêt général.
Jamais, même aux heures d'ardentes
batailles, sous Waldeck-Ronsseau et sous
Combes, on ne vit opposition aussi in-
cohérente et aussi aveugle. Ses vains
agissements fortifient, de jour en jour,
la position du Cartel et lui valent la
confiance des masses.
Quel but poursuit cette opposition
Pousser le gouvernement à une intran-
sigealice farouche et le transformer en
gouvernement de combat ? Elle y par-
viendra fatalement. Renverser ce gou-
vernement ? C'est, pour l'instant, une
comique hypothèse. Le gouvernement
du Cartel, appuyé sur la majorité du
pays, assis solidement sur sa majorité
parlementaire, ne peut choir que sur
une défaillance. S'il tombe, il tombera
à droite, dans l'abandon de ses parti-
sans radicaux et socialistes. Comment
l'opposition ne voit-elle point que c'est,
le lendemain, un gouvernement encore
plus vigoureux et plus accentué qui en-
trera en lice ?
¡ L'opposition paraît redouter le désor-
dre révol utionnaire. Cependant, elle
entend abattre la dernière barrière qui
reste debout. Elle ne voit pas quel saut
formidable dans Finconnu lui ménage
son action capricieuse dont la haine et
les plus inexprimables rancœurs cons-
tituent la seule logique.
Dictature-r Jacobinisme r
On y va, sans doute, et avec
l'assentiment général. Mais
l c'est l'opposition qui l'aura
* voulu.
t
t -
ENTRE PARIS ET LONDRES
Le débat des dettes coïncide
, avec celui sur la sécurité
- t
La correspondance Churchill - Clémentel
s'enrichit d'une nouvelle note
4* Le aébat sur les dettes interalliées
continue à marcher de pair avec la dis-
cussion du pacte de sécurité. i
Tandis que M. de Fleuriau confère
avec M. Austen Chamberlain et lord
Cvewe avec M. Herriot, M. Clémentel et
M. Winston Churchill échangent des
notes. -
Cette double activité prolonge logi-
quement les controverses du Conseil de
Genève et celles de la récente Conféren-
ce interalliée des finances.
+ On l'a dit, mais il le faut répéter :
les négociations avec le Reich, au sujet
du pacte de sécurité, seront forcément
lentes. Rien ne prouve que lé cabinet
Luther-Stresemann sera encore en
charge en mai prochain, car, si le can-
didat républicain est élu lors du scru-
tin présidentiel, le gouvernement de
droite sera vraisemblablement obligé de
se 'l'etil'cr..--
Il ne s'agit, pour l'instant, que de sai-
sir le Reich d'un questionnaire complé-
mentaire ; en effet, M. Stresemann a
varié assez souvent dans l'exposé de
son projet.
D'après le Times, ce questionnaire ne
porterait pas seulement sur les frontiè-
res occidentales du Reich, mais aussi
sur ses frontières orientales et sur ses
intentions à l'égard de l'Autriche, dont
les pangermanistes réclament l'an-
nexion.
A ce dernier sujet, la Gazette de Voss,
organe berlinois libéraL déclare que le
gouvernement allemand refusera de
contracter un 'engagement nouveau de
non-incorporation.
* M. Clémentel vient de formuler
une réponse à M. Winston Churchill,
chancelier de l'Echiquier ( britannique.
Après avoir pris pour base les notes
M. Winston Churchill 1
Balfour et Bonar Law qui limitaient la
créance de l'Angleterre sur la France,
M. Winston Churchill demandait à no-
tre Trésorerie une annuité fixe et une
annuité variable. C'est cette revendica-
tion que M. Clémentel examine dans sa
réplique. *
Il est à remarquer que la question des
dettes a été discutée ces jours-ci, au
Sénat italien et que les orateurs assemblée se sont prononcés en faveur
d'une très forte réduction des créances
anglaise et américaine. i
LE SCRUTIN DE DIMANCHE
Comment le nouveau sénateur
-. de la Seine sera élu
Le premier tour de scrutin durera de 8 heures -- heùre d'été -- a midi
1 Le second tour commencera à 14 heures
Le collège sénatorial de la Seine com-
prend actuellement 1.027 électeurs : dépu-
tés, conseillers généraux, conseillers d'ar-
rondissement et délégués des conseils mu-
nicipaux.
Il faudrait donc que M. Millerand ob-
tînt dimanche au moins 514 voix dès le
premier tour pour avoir la majorité abso-
lue contre ses concurrents.
C'est peu probable..
Il y aura donc lieu de procéder à un
second tour de scrutin, et peut-être même
à un troisième.
Il faut, en effet, aux termes de la loi,
obtenir la majorité absolue pour être pro-
clamé au premier ou au deuxième tour
de scrutin. Au troisième tour, la majo-
rité relative suffit.
Le scrutin sera ouvert à huit heures —
heure d'été, que les électeurs ne l'oublient
pas, c'est celle-ci qui est en vigueur à
partir du 5 avril — à l'Hôtel de Ville,
dans la salle Saint-Jean.
Le premier tour de scrutin durera de
8 heures à midi ; le second de 2 heures
à 7 heures du soir ; le troisième, s'il y a
lieu, de 7 heures à 10 heures.
Entre temps, les divers groupes politi-
ques se réuniront dans les salles avoisi-
nant la Maison Commune pour déterminer
leur tactique et prendre toutes disposi-
tions.
Le bureau du collège sénatorial est pré-
sidé, en vertu de la loi organique du 2
août 1875, par le président du tribunal ci-
vil assisté des deux plus âges et des deux
plus jeunes électeurs présents à l'ouver-
ture du bureau.
Le bureau, ainsi constitué, répartit les
électeurs sénatoriaux, par ordre alphabé-
tique, en sections de vote comprenant au
moins cent électeurs;
Les bulletins de vote sont ainsi plus ra-
pidement recueillis. Ils sont ensuite, lors-
que le scrutin est clos, dépouillés par les
soins du bureau.
Pour les élections sénatoriales, le vote
est obligatoire. Les délégués des conseils
municipaux — titulaires ou suppléants —
n'ont en effet pas le droit de se soustraire
au mandat qui leur a été confié.
Aussi l'article 18 de la loi du 2. août
1875 punit-il d'une amende de cinquante
francs le délégué qui n'aura pas pris part'
aux scrutins sans avoir prévenu son sup-
pléant ou le suppléant qui, averti à temps,
n'aura pas accompli son devoir électoral.
Telles sont les conditions dans, lesquelles
va avoir lieu l'élection de dimanche.
Quant aux résultats, nous avons dit hier
ce qu'il fallait en augurer. L'union des
forces de gauche peut et doit assurer l'é-
chec de M. Millerand dès le deuxième tour
de scrutin. — Ch. L. t,
I C'EST BIENTOT
que commencera
notre feuilleton
si attendu :
LE WAGON
DES
FUMEURS
par
CURNONSKY et ÇIENSTOCK
(CRES, Editeur)
-
C'EST UN RECUEIL
éblouissant d'anecdotes
dont chacune est
COMIQUE
■
Une vente de 4 milliards
New-York, 2 avril. — On mande de Détrqit
que la Société d'Automobiles Dodge Brother
a été vendue à un Syndicat de banquiers
pour une somme évaluée entre 175 et 200 mil-
lions de dollars payables au comptant, soit,
au cours du change, environ 4 milliards de
francs.
Frossard est arrivé
à la Martinique
-- 0 -
Notre ami et collaborateur L.-O. Fros-
sard, dont nous avions annoncé le départ,
vient d'arriver à Fort-de-France, et le
correspondant de l'Agence Havas envoie
à ce sujet le câblogramme suivant :
Fort-de-France, 1" avril — M. Frossard,
qui vient faire une enquête sur la situa-
tion,est arrivé ce matin par le Puerto-Rico.
Il a prononcé, au Kiosque municipal,
devant de nombreux habitants de l'île,
une allocution au cours de laquelle M a
déclaré que son enquête, quil porterailt
sur les questions politiques et économi-
ques, seraiit impartiale et qu'i!l consulte-
rait tous les partis.
La population lui a fait un accueil sym-
pathique.
A PROPOS DU CONSEIL SUPERIEUR
DE LA GUERRE
Un démenti du ministère
de la Guerre
Le ministère de la Guerre nous communi-
que la note suivante :
« Un journal du matin s'est cru en mesure
de donner un compte rendu des séances se-
crètes du Conseil Supérieur de la' Guerre. Ces
informations fantaisistes ne répondent en
rien à la réalité. »
Ajoutonè à cette note qu'une commission de
trois membres du Conseil Supérieur de la
Guerre rédigera -cet après-midi un avis mo-
tivé du Conseil sur les projets militaires qui
sera remis dans la soirée au général Nollet.
Le texte de ces projets sera examiné demain
par le Conseil des ministres.
AU QUARTIER LATIN i
* La grève j
est générale
dit FA G. E.
{ ——— i
Mais elle soulève de très nombreuses
i et vives protestations -5±r,
,--' -
< Au quartier Latin l'agitation - règne,
mails non cette agitation puissante qu'on
reconnaît dans les mouvements corpora-
tifs, mais plutôt une allée et venue de
Facultés en Facultés et même, il convient
de le reconnaître, au siège de l'Action fran-
çaise, rue Saint-André-des-Arts, sorte de
quartier général d'où partent des ordres
définitifs et qui vont retrouver, dans les
cafés du quartier, les « organisateurs ».
Comme on le voit, nous demeurons sur
le terrain corporatif !
L'aspect du boulevard Saint-Mi. chel n'a
pas varié. Mais, rue de la Sorbonne, de-
vant les Facultés des Sciences ou des Let-
tres, des groupes nombreux se forment. On
vend et on achète des éditions spéciales
de la Victoire et de l'Eclair. On vend aussi
une chanson intitulée :
La véridique et piteuse complainte
(lit niiiiistrictilet
F RANCI SC US ALBERTUS
Ça se chante sur l'air du Petit Grégoi-
re, de Botrel et un dessin de Sennep la
décore. Il n'y a toujours pas d'agitation
politique, comme on le voit de plus en
plus.
- Dans les Facultés
Aux Sciences, c'est le calme abso'lu : le
travail. La section des étudiants ès Scien-
ces ne veut connatre que la neutralité. Le
secrétaire'me l'a formellement déclaré. Ce-
pendant, un groupe dissident proteste, mais
ce groupe est comme le ministre de la
chanson : « ministriculet ».
Aux Lettres, les cours sont remplie d'é-
tudiants. Celuil de M. Bouglé, particulière-
ment. La grève ne touche pas ces Facultés,
c'est évident.
— La Sorbonne ne marche pas, disait
devant moi un étudiant portant la fleur
de lys à la boutonnière.
Dans le Vestibule de la Faculté
des Lettres. Une protestation se couvre de
signatures contre la grève et la jeune et
jolie étudiante quil la présente recuei'lle de
nombreux protestataires.
Le communiqué du Comité de grève
L'Association Générale communique U*3
chiffres des grévistes. Ils sont impression-
nants :
Hautes Etudes commerciales : 396 gré-
vistes sur 400 ;
Ecole mécanique : même proportion ;
Médecine : 100 pour 100 ; Pharmacie :
100 pour 100 ; P .C. N. : 80 pour 100 ;
Ecole Breguet : 80 pour 100 ; Ilistiltut
Agronomique : 90 pour 100.
Rouen, Angers, Nancy, Bordeaux, Stras-
bourg protestent.
Un délégué à la propagande part pour
Marseille.
• [Voir la suite en troisième page) -
AU VEL' D'HIV
Alphonse BAUGÉ par EX
ARAIGNEES DU SOIR
Vive la grève!
Quand je vous le disais ! L'école buï:s-
sonnière qui avait débuté en Alsace, et
pour les petites classes seulement, vient
de s'étendre à toute la France, avec ou-
verture de divisions spéciales pour les vé-
térans. L'Association des Etudiants a, en
effet, décrété la grève générale pour l'en-
semble des Facultés ; cela en réponse au
lock-Out de l'Ecole de Droit, prononcé par
le ministre de l'Instruction publique. Cette.
mesure vient à son heurt, au moment où
le soleil printanier se décide enfin à nous
montrer la couleur de ses rayons. Il faut
espérer que les grévistes en profiteront
pour aller manifester leurs opinions du
côté de Robinson, ce qui permettra aux
habitants du Quartier Lati'n de se reposer
une peu le dedans des oreilles, fort éprou-
vé par les chahuts de ces jours derniers.
La grève, au surplus, quand elle ne s'ac-
compagne pas de sabotages ou d'entraves
à la liberté du travail, est une forme de
protestation inoffensive et par conséquent
tout à fait recommandable. Il vaut mieux
déserter l'usine ou la Faculté que de venir
y casser les carreaux. A ce propos, la grève
étant une arme à ce point sympathique et
efficace, on se demande pourquoi la jeu-
nesse des écoles n'a pas songé à l'employer
plus tôt. Si! les. étudiants en Droit inter-
national avaient commencé par « sécher »
comme un seul homme le cours de M.
Georges Scelle,' la Faculté ne serait pas
fermée, M. le doyen Berthélemy n'eût pas
été suspendu. le Gouvernement se trouve-
rait profondément vexé et nous saurions,
de façon certaine, dans quelle proportion
les effectifs universitaires se rangent
sous la bannière du roy.
Bernard GERVAiSE.
(Cliché Henri Manuel.)
1 Georges DELAQUYS
Avant la guerre, les lettrés appré-
ciaient déjà les pièces aimables que
Georges Delaquys, en collaboration
avec Lucien. Guimpel, avait fait jouer
à l'Odéon : Monsieur de Prévan, La
Nuit de Racine et Une Vieille contait.
De beaux vers souples en émaillaient
le dialogue et le fleurissaient de mille
grâces et l'on sentait que les héros qui
les parcouraient eii habits brodés,
J'épée au côté, étaient prêts à (c mou-
rir la pointe au cœur en même temps
qu'aux lèvres ». Notre époque semble
faire fi de divertissements aussi gra-
cieux et Delaquys en connaît assez la
rudesse pour avoir, lui aussi, assombri
en l'élargissant son ancienne manière.
Tout en restant un délicat poète dont
l'âme, pleine de vers ailés, ne cesse de
frémir et de chanter, il s'est, pareil à
Chantecler, accroché plus solidement
au sol, et -l'on m'a dit qu'il vit sou-
vent loin de Paris d'une vie paysanne.
Un roman : Le Beau Couchant; un
recueil de poèmes : La Bonne Clai-
rière, et une pièce en quatre actes en
vers : Le Roi Personne, en collabo-
ration avec Jean Sully, marquent sa
seconde manière, déjà plus âpre.
Toute fantaisie, cependant, n'a point
été chassée de cet esprit car Georges
Delaquys a fait une abondante car-
rière de conteur et de chroniqueur
dans toute la presse parisienne de-
puis la guerre. --
L'Information a, sous la direction
d'Antoine, publié La Croisade de la
Rose, poésie en vers écrite en colla-
boration avec M. Strozzi et le Théâtre
de la Nature de Champigny. a joué
Le Monstre, légende dramatique en
vers.
Ses Ballades du Dimanche ont été
couronnées par F'Académie Française
et son Marchand de Lunettes est reçu •
à la Comédie-Française. Citons encore
comme pièces terminées et reçues :
La Comédienne aux Champs, Le Mil-
liardaire, "Le Cabinet particuliff, A
l'Ombre d'un Platane. Nous pouvons
dire encore qu'il a trois pièces, trois
romans et deux volumes de vers en
chantier.. -
- Ce laborieux a débuté à dix-iept
ans par des vers, des chroniques, des
nouvelles, des piécettes publiées dans
les journaux et dans les revues litté-
raires : Courrier Français, Gil BlaS,
Mercure de France, etc. Il était
doué mais, ce qui est plus rare au-
jourd'hui que le don, il * avait la con-
science du bon ouvrier, amoureux du
travail bien fait, qui sait que le talent
est le fruit d'une longue patience et
qu'il ne faut pas craindre de remettre
vingt fois l'ouvrage sur le métier.
* Gabriel REUILLARD.
* UNE TENEBREUSE AFFAIRE
-
Une bombe expiai
chez un commerçant
tunisien
A A'-*#»'
Tunis, 2 avril. — M. Pietro Pomilia, né-
gociant en vins et acides, avenue Garros,
était, depuis quelque temps, l'objet de
menaces écrites avec papier à en-tête re-
présentant une main noire ou un cœur
transpercé d'un poignard. Ces écrits con-
tenaient des sommations d'avoir à déposer
en des endroits convenus une certaine
somme d'argent.
Il lui était également conseillé de ne
pas porter plainte, sous peine de se voir
assassiner s'il n'observait un mutisme
complet. A
Dans la soirée du 31 mars, à ) heures,
une formidable explosion réveilla brusque-
ment M. Pietro Pomilia. Il se précipita
aussitôt hors de la maison avec les autres
occupants et s'aperçut qu'une fenêtre de
l'écurie était brisée. Dans l'intérieur de
l'écurie, un cheval gisait éventré; une ju-
ment, blessée, poussait des hennissements
douloureux.
L'explosion avait été produite par un
engin chargé' de poudre noire placé sur
l'appui de la fenêtre.
Tout le quartier est vivement impres-
sionné par cette ténébreuse affaire.
Deux croix bien placées
Dans la promotion parue ce matin à
l'Officiel, nous sommes particulièrement
heureux de relever parmi! les noms des
nouveaux chevaliers de la Légion d'Hon-
neur ceux de nos excellents amis et col-
laborateurs, Philippe Landrieu et Francis
Délais!. - ■
Le monde de la Presse sera unanime à >
accueillir avec joie-ces distinctions allant
à deux hommes qui, par leur talent et leur
vaste culture, honorent notre profession.
Le rôle .loué: aux côtés de Jaurès, pen-
dant des années à l'Humanité, par Phi-
lippe Landrieu, quil en était l'administra-
teur intelligent et dévoué, la façon digne
dont il en sortit le jour où le bolchevisme
s'y installa triomphant, et les services
qu'il a rendus et continue de rendre à la
science, au Collège de France, dans le la-
boratoire qui fut celui de Philippe Ber-
thelot, sont connus de tous. De même,
personne n'a oublia les remarquables étu-
des financières et économiques de Delaisi,
ces deux livres qu'on relit toujours avec
profit : Le Pétrole et la Démocratie et les
Financiers.
Aux deux nouveaux chevalliers. nos sin-
cères et cordiales félicitations. Et, en mê-
me temps, pourquoi pas, aux deux minis-
tres, MM. François-Albert et Justin Go-
dart, pour un choix qui sera partout ap-
prouvé. -
DEUXIÈME ÉDITION
6 pages.
Eugène MERLE, Directeur * Quotidien
1925 Troisième année N 546
VENDREDI 3 AVRIL
DIRECTION -- REDACTION
ADMINISTRATION *
eL
raris-Soir-rublicité
II, Boulevard Montmartre, Paris
Téléphone: GUTENB. 67-82, 67-83, LOUVRE 20-41, 28-05
Adr. télégr.: PARIS-SOIR-PARIS - Chèque postal N* 60.64q
Le théâtre
éternel
r- J'entends beaucoup parler de théories
Nouvelles, en fait de dramaturgie, de
rénovation théâtrale et jamais il n'y a
[tant eu de « tournants » dans l'histoire
[de la littérature dramatique. Ne s'tlbuse-
lt-on pas un peu ? Et n'y a.-t-il pas là
tune illusion analogue à celle de la jeu-
nesse, qui croit tout découvrir et qui
[s'aperçoit, en vieillissant, que, d'une gé.-
nération à l'autre, finement, les cho-
jses ne changent pas tant qu'elle feint
Île le croire ?
Les théories adolescentes sont sans
respect pour les formules caduques,
jusqu'à leur propre caducité et alors ces
bonnes vieilles se sourient avec com-
plaisance, en se reconnaissant frater-
nelles, 'comme ces vénérables clientes
Ides maisons de retraite qui font ensem-
ble leurs derniers pas.
En définitive, l'évolution de la techni-
que. et de l'art dramatiques se fait avec
tune lenteur qui confine à l'immobilité.
il faut longtemps, dans la nature, pour
modifier sérieusement une espèce. Les
caractères spécifiques, à travers les par-
ticularités individuelles, tendent à se
[conserver à peu près intacts; une fois
fixés dans leur équilibre stable.
Je ne conteste point qu'entre la Pro-
ïïhéthèidc et les Nouveaux Messieurs il
ply ait quelque différence morphologi-
que. Mais peut-être pas si essentielle
rqu'on serait tenté de le croire. L ossa-
ture dramatique, la vertèbre même de
J'être appelé « pièce de théâtre », en
[dépit des inégalités de détail, entre les
individus ou même les variétés, reste
jconstituée, sous peine d'avortement, se-
[lon les mêmes lois de dépendance des.
diverses parties du squelette, pxacte-
Jnent comme en biologie. - --
Et je mets en fait que si l'on jouait
fcux auditoires modernes dix comédies
ichoisies dans le répertoire d'Aristo-
phane, de Plaute, de Calderon, de bha-
kespeare, de Molière, d'Hugo, de Mus-
set de Bernard Shaw, de Pirandello,
iou 'de Robert de Fiers, sans indication
5de noms d'auteurs, les spectateurs ad-
mettraient. peut-être sans répugance
iqu'il s'agit là d'un cycle complet des
pauvres d'un même dramaturge.
L'expérience serait a tenter..Les un-
ïérences seraient plus sensibles, croit-
ion s'il s'agissait de ce qu'on appelle
pies ouvrages de drame, tragédie ou pièce
moderne. Cela tient uniquement a ce
ique les mœurs des sociétés humaines
lavant changé d'aspect, le théâtre qui les
reflète renvoie d'autres images ; mais
le miroir reste le même ; et le Tombeau
:Sous l'Arc de Triomphe, est 'du même
jordre de grandeur que les Perses ou les
céanides. ,
Si l'on veut bien suivre le développe-
ment des diverses écoles littéraires dans
[les temps modernes, on reconnaîtra vite
qu'elles se succèdent en se heurtant par
leurs extrémités, mais quelles vont
'toutes s'aligner bien sagement les unes
jà côté des autres, pour montrer a quel
|point elles se ressemblent.
Il y a une certaine manière idéale de
composer une pièce de théâtre. Quand
-les auteurs d'une génération font tour-
ner cette manière au procède il sur-
vient une deuxième couche d'auteurs
qui se croient novateurs, bousculent
(leurs aînés et ne font, en réalité, que
(rafraîchir, cpousseter, revigorer la
i« bonne manière » un instant avachie.
Les théories, dont on abuse ue nus
jours, ont contre elles d'être a angle
aigu et de ne considérer jamais qu'un
teegment de la vérité dramatique. Ce pe-
lit pinceau lumineux se promène sur
la sphère en n'en éclairant jamais
icru'un petit peu et en laissant tout le
Peste dans l'ombre. Ainsi quand mon
excellent confrère et ami, J.-J. Bernard,
théorise sur l'inexprimé, il _x a raison.
Mais Sophocle employait déjà ce pro-
cédé, qui est humain. Antigone n est pas
-une bavarde.
Lenormand a raison d appliquer &uu
'génie (car on peut dire qu'il en a) lu-
iciDC et si cruellement tendre, à analy-
)ser les désordres, les hardiesses ou les
irrégularités mentales des âmes stri-
dentes, égarées et incertaines. Mais il y
a aussi, dans la vie, des natures défi-
nies, solides, exemplaires de santé, d'é-
quilibré. et de sécurité sociale.
Chacun de nos novateurs actuels, bien
qu'à son insu peut-être, se peut recom-
mander d'une bonne lignée d ancêtres
'dans sa catégorie. Il n'y a jamais a ti-
rer vanité d'un point de vue trop per-
sonnel. •
La synthèse shakespearienne semme
bien être la seule à avoir complètement
raison. Il est remarquable, en tout cas.
que, de même qu'on a la destinée de son
'caractère, on arbore aussi, semble-t-il,
la théorie de son tempérament. C'est ce
qui explique la diversité des écoles lit-
téraires et dramatiques. Mais l'oeuvre
[d'art, elle, ne change guère de profil.
Antoine ne disait-il pas, l'autre di-
manche, à quelques amis. : « Il est pos-
jsible que le Théâtre Libre n'ait servi a
rien. On recommence à faire des pièces
comme celles que nous avons tant com-
battues ».
Avec ou sans métrique et prosodie,
jcostumes et décors, musique et trompe-
l'oeil, tirades ou silences, lyrisme ou
ironie, une bonne pièce de théâtre n'est
jamais construite, fabriquée d'après
une recette culinaire., Elle est l'expres-
sion particulière d'une pensée, d'une
émotion ou d'un chant humain, et c'est
à ce prix seul qu'elle parviendra jus-
qu'aux hommes.
Le reste est littérature.
Georges DELAQUYS.
A L'ACADÉMIE FRANÇAISE!
Le marquis de Fiers
reçoit
M. Edouard Estaunié
Et tous deux ont prononcé
l'éloge d'Alfred Capus
Plus encore qu'à celle des vivants, les
réceptions académiques sont consacrées à
la gloire des morts, et le soleil l'a com-
pris qui tint en ce printemps maussade à
assister à la fête solennelle donnée au-
jourd'hui en l'honneur d'un Provençal qui
nous apporta jadis l'esprit lumineux, don
joyeux et précieux infiniment, d'une terre
heureuse à ses enfants..
Il fallait donc s'attendre à voir autour
M. Edouard Estaunié
du Palais Mazarin la foule des très grands
jours : le Tout-Paris du faubourg Saint-
Germain, qu'attirait M. Robert de Fiers,
l'élite des fonctionnaires amenés par la
plus courtoise confraternité pour applau-
dir M. Estaunié, leur illustre confrère,
les vétérans du Boulevard, du journalisme
et du théâtre, tous ceux qui aimaient et
qu'aimait Alfred Capus.
A deux heures, on est entassé, compri-
mé, heureux, un peu fripé par les luttes
très correctes que soutiennent entre eux
les gens bien élevés devant une place à
assiéger.;
(Vott la suite en troisième page)
Incohérence (
et aveuglement
M.
Lucien Romier observe, ce matin,
que le Cartel s'achemine, sans
s en apercevoir, vers ce qu il appelle
une « dictature collective ». Pendant ce
temps, la minorité tend vers une sorte
de « révolte ». Le problème est ainsi
très clairement posé, à condition qu'on
en renverse lès termes. Car ce sont, pré-
cisément, les révoltes, les attaques fu-
rieuses, les manœuvres insensées, les ac-
cusations systématiques, ia mauvaise loi
évidente de cette minorité tur bulente
où s'associent les éléments les plus hé-
téroclite-s qui ont conduit, lentement
mais sûrement, le Cartel vers ce jaco-
binisme que d'aucuns déplorent.
Les manifestations déplorables des
cardinaux ont. eu pour effet de ressus-
citer un anticléricalisme qu'on estimait
périmé. L'agitation,' entretenue dans
tout le pays par les ligues, groupements,
comités, qui prêchent - ouvertement la
rébellion contre les lois de la Républi-
que, provoque les colères. L attitude du
Sénat à l'égard des réformes fiscales et
les incidents bruyants du Quartier La-
tin renforcent encore la volonté du
Cartel, qui est aussi la volonté de l'opi-
nion. Et, comme si cela ne suffisait
point, voici que des rumeurs circulent
touchant un projet problématique d'in-
flation et tendant à semer la méfiance
dans le public. En vérité, l'opposition
ne rate aucune occasion d'affirmer son
souci de dresser certaines ambitions con-
tre l'intérêt général.
Jamais, même aux heures d'ardentes
batailles, sous Waldeck-Ronsseau et sous
Combes, on ne vit opposition aussi in-
cohérente et aussi aveugle. Ses vains
agissements fortifient, de jour en jour,
la position du Cartel et lui valent la
confiance des masses.
Quel but poursuit cette opposition
Pousser le gouvernement à une intran-
sigealice farouche et le transformer en
gouvernement de combat ? Elle y par-
viendra fatalement. Renverser ce gou-
vernement ? C'est, pour l'instant, une
comique hypothèse. Le gouvernement
du Cartel, appuyé sur la majorité du
pays, assis solidement sur sa majorité
parlementaire, ne peut choir que sur
une défaillance. S'il tombe, il tombera
à droite, dans l'abandon de ses parti-
sans radicaux et socialistes. Comment
l'opposition ne voit-elle point que c'est,
le lendemain, un gouvernement encore
plus vigoureux et plus accentué qui en-
trera en lice ?
¡ L'opposition paraît redouter le désor-
dre révol utionnaire. Cependant, elle
entend abattre la dernière barrière qui
reste debout. Elle ne voit pas quel saut
formidable dans Finconnu lui ménage
son action capricieuse dont la haine et
les plus inexprimables rancœurs cons-
tituent la seule logique.
Dictature-r Jacobinisme r
On y va, sans doute, et avec
l'assentiment général. Mais
l c'est l'opposition qui l'aura
* voulu.
t
t -
ENTRE PARIS ET LONDRES
Le débat des dettes coïncide
, avec celui sur la sécurité
- t
La correspondance Churchill - Clémentel
s'enrichit d'une nouvelle note
4* Le aébat sur les dettes interalliées
continue à marcher de pair avec la dis-
cussion du pacte de sécurité. i
Tandis que M. de Fleuriau confère
avec M. Austen Chamberlain et lord
Cvewe avec M. Herriot, M. Clémentel et
M. Winston Churchill échangent des
notes. -
Cette double activité prolonge logi-
quement les controverses du Conseil de
Genève et celles de la récente Conféren-
ce interalliée des finances.
+ On l'a dit, mais il le faut répéter :
les négociations avec le Reich, au sujet
du pacte de sécurité, seront forcément
lentes. Rien ne prouve que lé cabinet
Luther-Stresemann sera encore en
charge en mai prochain, car, si le can-
didat républicain est élu lors du scru-
tin présidentiel, le gouvernement de
droite sera vraisemblablement obligé de
se 'l'etil'cr..--
Il ne s'agit, pour l'instant, que de sai-
sir le Reich d'un questionnaire complé-
mentaire ; en effet, M. Stresemann a
varié assez souvent dans l'exposé de
son projet.
D'après le Times, ce questionnaire ne
porterait pas seulement sur les frontiè-
res occidentales du Reich, mais aussi
sur ses frontières orientales et sur ses
intentions à l'égard de l'Autriche, dont
les pangermanistes réclament l'an-
nexion.
A ce dernier sujet, la Gazette de Voss,
organe berlinois libéraL déclare que le
gouvernement allemand refusera de
contracter un 'engagement nouveau de
non-incorporation.
* M. Clémentel vient de formuler
une réponse à M. Winston Churchill,
chancelier de l'Echiquier ( britannique.
Après avoir pris pour base les notes
M. Winston Churchill 1
Balfour et Bonar Law qui limitaient la
créance de l'Angleterre sur la France,
M. Winston Churchill demandait à no-
tre Trésorerie une annuité fixe et une
annuité variable. C'est cette revendica-
tion que M. Clémentel examine dans sa
réplique. *
Il est à remarquer que la question des
dettes a été discutée ces jours-ci, au
Sénat italien et que les orateurs
d'une très forte réduction des créances
anglaise et américaine. i
LE SCRUTIN DE DIMANCHE
Comment le nouveau sénateur
-. de la Seine sera élu
Le premier tour de scrutin durera de 8 heures -- heùre d'été -- a midi
1 Le second tour commencera à 14 heures
Le collège sénatorial de la Seine com-
prend actuellement 1.027 électeurs : dépu-
tés, conseillers généraux, conseillers d'ar-
rondissement et délégués des conseils mu-
nicipaux.
Il faudrait donc que M. Millerand ob-
tînt dimanche au moins 514 voix dès le
premier tour pour avoir la majorité abso-
lue contre ses concurrents.
C'est peu probable..
Il y aura donc lieu de procéder à un
second tour de scrutin, et peut-être même
à un troisième.
Il faut, en effet, aux termes de la loi,
obtenir la majorité absolue pour être pro-
clamé au premier ou au deuxième tour
de scrutin. Au troisième tour, la majo-
rité relative suffit.
Le scrutin sera ouvert à huit heures —
heure d'été, que les électeurs ne l'oublient
pas, c'est celle-ci qui est en vigueur à
partir du 5 avril — à l'Hôtel de Ville,
dans la salle Saint-Jean.
Le premier tour de scrutin durera de
8 heures à midi ; le second de 2 heures
à 7 heures du soir ; le troisième, s'il y a
lieu, de 7 heures à 10 heures.
Entre temps, les divers groupes politi-
ques se réuniront dans les salles avoisi-
nant la Maison Commune pour déterminer
leur tactique et prendre toutes disposi-
tions.
Le bureau du collège sénatorial est pré-
sidé, en vertu de la loi organique du 2
août 1875, par le président du tribunal ci-
vil assisté des deux plus âges et des deux
plus jeunes électeurs présents à l'ouver-
ture du bureau.
Le bureau, ainsi constitué, répartit les
électeurs sénatoriaux, par ordre alphabé-
tique, en sections de vote comprenant au
moins cent électeurs;
Les bulletins de vote sont ainsi plus ra-
pidement recueillis. Ils sont ensuite, lors-
que le scrutin est clos, dépouillés par les
soins du bureau.
Pour les élections sénatoriales, le vote
est obligatoire. Les délégués des conseils
municipaux — titulaires ou suppléants —
n'ont en effet pas le droit de se soustraire
au mandat qui leur a été confié.
Aussi l'article 18 de la loi du 2. août
1875 punit-il d'une amende de cinquante
francs le délégué qui n'aura pas pris part'
aux scrutins sans avoir prévenu son sup-
pléant ou le suppléant qui, averti à temps,
n'aura pas accompli son devoir électoral.
Telles sont les conditions dans, lesquelles
va avoir lieu l'élection de dimanche.
Quant aux résultats, nous avons dit hier
ce qu'il fallait en augurer. L'union des
forces de gauche peut et doit assurer l'é-
chec de M. Millerand dès le deuxième tour
de scrutin. — Ch. L. t,
I C'EST BIENTOT
que commencera
notre feuilleton
si attendu :
LE WAGON
DES
FUMEURS
par
CURNONSKY et ÇIENSTOCK
(CRES, Editeur)
-
C'EST UN RECUEIL
éblouissant d'anecdotes
dont chacune est
COMIQUE
■
Une vente de 4 milliards
New-York, 2 avril. — On mande de Détrqit
que la Société d'Automobiles Dodge Brother
a été vendue à un Syndicat de banquiers
pour une somme évaluée entre 175 et 200 mil-
lions de dollars payables au comptant, soit,
au cours du change, environ 4 milliards de
francs.
Frossard est arrivé
à la Martinique
-- 0 -
Notre ami et collaborateur L.-O. Fros-
sard, dont nous avions annoncé le départ,
vient d'arriver à Fort-de-France, et le
correspondant de l'Agence Havas envoie
à ce sujet le câblogramme suivant :
Fort-de-France, 1" avril — M. Frossard,
qui vient faire une enquête sur la situa-
tion,est arrivé ce matin par le Puerto-Rico.
Il a prononcé, au Kiosque municipal,
devant de nombreux habitants de l'île,
une allocution au cours de laquelle M a
déclaré que son enquête, quil porterailt
sur les questions politiques et économi-
ques, seraiit impartiale et qu'i!l consulte-
rait tous les partis.
La population lui a fait un accueil sym-
pathique.
A PROPOS DU CONSEIL SUPERIEUR
DE LA GUERRE
Un démenti du ministère
de la Guerre
Le ministère de la Guerre nous communi-
que la note suivante :
« Un journal du matin s'est cru en mesure
de donner un compte rendu des séances se-
crètes du Conseil Supérieur de la' Guerre. Ces
informations fantaisistes ne répondent en
rien à la réalité. »
Ajoutonè à cette note qu'une commission de
trois membres du Conseil Supérieur de la
Guerre rédigera -cet après-midi un avis mo-
tivé du Conseil sur les projets militaires qui
sera remis dans la soirée au général Nollet.
Le texte de ces projets sera examiné demain
par le Conseil des ministres.
AU QUARTIER LATIN i
* La grève j
est générale
dit FA G. E.
{ ——— i
Mais elle soulève de très nombreuses
i et vives protestations -5±r,
,--' -
< Au quartier Latin l'agitation - règne,
mails non cette agitation puissante qu'on
reconnaît dans les mouvements corpora-
tifs, mais plutôt une allée et venue de
Facultés en Facultés et même, il convient
de le reconnaître, au siège de l'Action fran-
çaise, rue Saint-André-des-Arts, sorte de
quartier général d'où partent des ordres
définitifs et qui vont retrouver, dans les
cafés du quartier, les « organisateurs ».
Comme on le voit, nous demeurons sur
le terrain corporatif !
L'aspect du boulevard Saint-Mi. chel n'a
pas varié. Mais, rue de la Sorbonne, de-
vant les Facultés des Sciences ou des Let-
tres, des groupes nombreux se forment. On
vend et on achète des éditions spéciales
de la Victoire et de l'Eclair. On vend aussi
une chanson intitulée :
La véridique et piteuse complainte
(lit niiiiistrictilet
F RANCI SC US ALBERTUS
Ça se chante sur l'air du Petit Grégoi-
re, de Botrel et un dessin de Sennep la
décore. Il n'y a toujours pas d'agitation
politique, comme on le voit de plus en
plus.
- Dans les Facultés
Aux Sciences, c'est le calme abso'lu : le
travail. La section des étudiants ès Scien-
ces ne veut connatre que la neutralité. Le
secrétaire'me l'a formellement déclaré. Ce-
pendant, un groupe dissident proteste, mais
ce groupe est comme le ministre de la
chanson : « ministriculet ».
Aux Lettres, les cours sont remplie d'é-
tudiants. Celuil de M. Bouglé, particulière-
ment. La grève ne touche pas ces Facultés,
c'est évident.
— La Sorbonne ne marche pas, disait
devant moi un étudiant portant la fleur
de lys à la boutonnière.
Dans le Vestibule de la Faculté
des Lettres. Une protestation se couvre de
signatures contre la grève et la jeune et
jolie étudiante quil la présente recuei'lle de
nombreux protestataires.
Le communiqué du Comité de grève
L'Association Générale communique U*3
chiffres des grévistes. Ils sont impression-
nants :
Hautes Etudes commerciales : 396 gré-
vistes sur 400 ;
Ecole mécanique : même proportion ;
Médecine : 100 pour 100 ; Pharmacie :
100 pour 100 ; P .C. N. : 80 pour 100 ;
Ecole Breguet : 80 pour 100 ; Ilistiltut
Agronomique : 90 pour 100.
Rouen, Angers, Nancy, Bordeaux, Stras-
bourg protestent.
Un délégué à la propagande part pour
Marseille.
• [Voir la suite en troisième page) -
AU VEL' D'HIV
Alphonse BAUGÉ par EX
ARAIGNEES DU SOIR
Vive la grève!
Quand je vous le disais ! L'école buï:s-
sonnière qui avait débuté en Alsace, et
pour les petites classes seulement, vient
de s'étendre à toute la France, avec ou-
verture de divisions spéciales pour les vé-
térans. L'Association des Etudiants a, en
effet, décrété la grève générale pour l'en-
semble des Facultés ; cela en réponse au
lock-Out de l'Ecole de Droit, prononcé par
le ministre de l'Instruction publique. Cette.
mesure vient à son heurt, au moment où
le soleil printanier se décide enfin à nous
montrer la couleur de ses rayons. Il faut
espérer que les grévistes en profiteront
pour aller manifester leurs opinions du
côté de Robinson, ce qui permettra aux
habitants du Quartier Lati'n de se reposer
une peu le dedans des oreilles, fort éprou-
vé par les chahuts de ces jours derniers.
La grève, au surplus, quand elle ne s'ac-
compagne pas de sabotages ou d'entraves
à la liberté du travail, est une forme de
protestation inoffensive et par conséquent
tout à fait recommandable. Il vaut mieux
déserter l'usine ou la Faculté que de venir
y casser les carreaux. A ce propos, la grève
étant une arme à ce point sympathique et
efficace, on se demande pourquoi la jeu-
nesse des écoles n'a pas songé à l'employer
plus tôt. Si! les. étudiants en Droit inter-
national avaient commencé par « sécher »
comme un seul homme le cours de M.
Georges Scelle,' la Faculté ne serait pas
fermée, M. le doyen Berthélemy n'eût pas
été suspendu. le Gouvernement se trouve-
rait profondément vexé et nous saurions,
de façon certaine, dans quelle proportion
les effectifs universitaires se rangent
sous la bannière du roy.
Bernard GERVAiSE.
(Cliché Henri Manuel.)
1 Georges DELAQUYS
Avant la guerre, les lettrés appré-
ciaient déjà les pièces aimables que
Georges Delaquys, en collaboration
avec Lucien. Guimpel, avait fait jouer
à l'Odéon : Monsieur de Prévan, La
Nuit de Racine et Une Vieille contait.
De beaux vers souples en émaillaient
le dialogue et le fleurissaient de mille
grâces et l'on sentait que les héros qui
les parcouraient eii habits brodés,
J'épée au côté, étaient prêts à (c mou-
rir la pointe au cœur en même temps
qu'aux lèvres ». Notre époque semble
faire fi de divertissements aussi gra-
cieux et Delaquys en connaît assez la
rudesse pour avoir, lui aussi, assombri
en l'élargissant son ancienne manière.
Tout en restant un délicat poète dont
l'âme, pleine de vers ailés, ne cesse de
frémir et de chanter, il s'est, pareil à
Chantecler, accroché plus solidement
au sol, et -l'on m'a dit qu'il vit sou-
vent loin de Paris d'une vie paysanne.
Un roman : Le Beau Couchant; un
recueil de poèmes : La Bonne Clai-
rière, et une pièce en quatre actes en
vers : Le Roi Personne, en collabo-
ration avec Jean Sully, marquent sa
seconde manière, déjà plus âpre.
Toute fantaisie, cependant, n'a point
été chassée de cet esprit car Georges
Delaquys a fait une abondante car-
rière de conteur et de chroniqueur
dans toute la presse parisienne de-
puis la guerre. --
L'Information a, sous la direction
d'Antoine, publié La Croisade de la
Rose, poésie en vers écrite en colla-
boration avec M. Strozzi et le Théâtre
de la Nature de Champigny. a joué
Le Monstre, légende dramatique en
vers.
Ses Ballades du Dimanche ont été
couronnées par F'Académie Française
et son Marchand de Lunettes est reçu •
à la Comédie-Française. Citons encore
comme pièces terminées et reçues :
La Comédienne aux Champs, Le Mil-
liardaire, "Le Cabinet particuliff, A
l'Ombre d'un Platane. Nous pouvons
dire encore qu'il a trois pièces, trois
romans et deux volumes de vers en
chantier.. -
- Ce laborieux a débuté à dix-iept
ans par des vers, des chroniques, des
nouvelles, des piécettes publiées dans
les journaux et dans les revues litté-
raires : Courrier Français, Gil BlaS,
Mercure de France, etc. Il était
doué mais, ce qui est plus rare au-
jourd'hui que le don, il * avait la con-
science du bon ouvrier, amoureux du
travail bien fait, qui sait que le talent
est le fruit d'une longue patience et
qu'il ne faut pas craindre de remettre
vingt fois l'ouvrage sur le métier.
* Gabriel REUILLARD.
* UNE TENEBREUSE AFFAIRE
-
Une bombe expiai
chez un commerçant
tunisien
A A'-*#»'
Tunis, 2 avril. — M. Pietro Pomilia, né-
gociant en vins et acides, avenue Garros,
était, depuis quelque temps, l'objet de
menaces écrites avec papier à en-tête re-
présentant une main noire ou un cœur
transpercé d'un poignard. Ces écrits con-
tenaient des sommations d'avoir à déposer
en des endroits convenus une certaine
somme d'argent.
Il lui était également conseillé de ne
pas porter plainte, sous peine de se voir
assassiner s'il n'observait un mutisme
complet. A
Dans la soirée du 31 mars, à ) heures,
une formidable explosion réveilla brusque-
ment M. Pietro Pomilia. Il se précipita
aussitôt hors de la maison avec les autres
occupants et s'aperçut qu'une fenêtre de
l'écurie était brisée. Dans l'intérieur de
l'écurie, un cheval gisait éventré; une ju-
ment, blessée, poussait des hennissements
douloureux.
L'explosion avait été produite par un
engin chargé' de poudre noire placé sur
l'appui de la fenêtre.
Tout le quartier est vivement impres-
sionné par cette ténébreuse affaire.
Deux croix bien placées
Dans la promotion parue ce matin à
l'Officiel, nous sommes particulièrement
heureux de relever parmi! les noms des
nouveaux chevaliers de la Légion d'Hon-
neur ceux de nos excellents amis et col-
laborateurs, Philippe Landrieu et Francis
Délais!. - ■
Le monde de la Presse sera unanime à >
accueillir avec joie-ces distinctions allant
à deux hommes qui, par leur talent et leur
vaste culture, honorent notre profession.
Le rôle .loué: aux côtés de Jaurès, pen-
dant des années à l'Humanité, par Phi-
lippe Landrieu, quil en était l'administra-
teur intelligent et dévoué, la façon digne
dont il en sortit le jour où le bolchevisme
s'y installa triomphant, et les services
qu'il a rendus et continue de rendre à la
science, au Collège de France, dans le la-
boratoire qui fut celui de Philippe Ber-
thelot, sont connus de tous. De même,
personne n'a oublia les remarquables étu-
des financières et économiques de Delaisi,
ces deux livres qu'on relit toujours avec
profit : Le Pétrole et la Démocratie et les
Financiers.
Aux deux nouveaux chevalliers. nos sin-
cères et cordiales félicitations. Et, en mê-
me temps, pourquoi pas, aux deux minis-
tres, MM. François-Albert et Justin Go-
dart, pour un choix qui sera partout ap-
prouvé. -
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