Titre : Le Journal
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1939-07-09
Contributeur : Xau, Fernand (1852-1899). Directeur de publication
Contributeur : Letellier, Henri (1867-1960). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34473289x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 juillet 1939 09 juillet 1939
Description : 1939/07/09 (N17063). 1939/07/09 (N17063).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG13 Collection numérique : BIPFPIG13
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7634722x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-220
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/12/2014
4 LE JOURNAL 9-7-39
L'ENQUÊTE
DE
MAURICE
RANDOUX
Comment sont nourris nos soldats
FABRIQUE DE BOULES
au Château de Vintems
Le célèbre donjon que termina Charles V domine
une cour fort agréable. Ses frais ombrages, sa Sainte-
Chapelle aux détails charmants, son pavillon de la
reine qui abrite une bibliothèque et un musée de
la guerre, ensemble unique sur les événements qui
se sont déroulés de 1914 à 1918, sont bien connus des
Parisiens qui en font volontiers un but de prome-
nade.
Ceux qu'intéresse l'histoire de France y trouvent
ample moisson de recherches et de rêves. Où sont,
dans la forêt voisine, les grands chênes au pied
desquels, après sa messe, saint Louis aimait s'asseoir ;
la chambre où, dans son fauteuil, Mazarin attendait
la mort ; les prisons où Foucquet, La Voisin, Mira-
beau furent enfermés ; les murs que frôla le duc
d'Enghien quand il descendit dans les fossés, victime
de Bonaparte ?
Mais qui soupçonne la présence, entre les murs
épais de la vieille citadelle, d'une des boulangeries
les plus modernes qui soient, et d'une importance
considérable puisque sa production suffit à alimenter
la moitié des troupes de la capitale et de sa ban-
lieue ?
Pâte en série
Passé le pont-levis de la porte principale, après
un salut respectueux au brave général Daumesnil
dont la statue, embusquée sous le porche, mériterait
plus d'honneur et de lumière, vous tournez à gau-
che. Le bâtiment qui se trouve alors devant vous
est celui qui abrite les farines, les pétrins et les
fours. On y travaille de l'aube au soir, sans arrêt.
Une bonne odeur de pain frais, de croûte chaude,
vous accueille à l'entrée. C'est la seule sensation de
poésie campagnarde qu'il soit possible de recevoir
ici. Sans doute évoque-t-elle le calme lointain des
fournils paysans, de ceux des fermes et des villages.
Mais ce rythme, ici, est d'une autre beauté : celui
de l'activité réglée et des gestes méthodiques.
Car on voudrait trouver, pour composer un tableau
rustique, de jeunes conscrits, nus jusqu'à la ceinture,
et remuant de leurs bras musclés la pâte allongée
au fond des pétrins. Las ! On ne rencontre que des
cuves de métal dans lesquelles un tuyau, descendant
du plafond, amène de la farine, tandis qu'un autre
y conduit de l'eau à quelque trente degrés, offerte
à volonté par une bouteille de mille litres. On
appuie sur un bouton. Un moteur se met en marche
qui réveille des « travailleurs. endormis : ainsi
appelle-t-on les cylindres et les bras d'acier qui, en
s'élevant, s'abaissant et tournant, brassent le mé-
lange et lui donnent la consistance qu'il doit avoir
pour subir la cuisson.
La cuisson
De petits wagonnets sont venus accoster près de
la cuve dont une trappe, en s'ouvrant, laisse passer
son chargement de pâte. Une fois levée, elle sera
répartie dans les panetons, modèles réduits de cha-
peaux de clowns, en paille tressée ; ils donneront à
la miche la forme d'une couronne. Des chariots aux
planches étagées apportent à l'équipe ces pyramides
de corbeilles garnies.
L'équipe est de trois hommes : un brigadier et deux
servants. Ils n'ont d'ailleurs rien de spécifiquement
militaire. Ils sont vêtus d'un pantalon et d'une veste
de toile blanche. Et, si on les distingue tout de
même de ceux qui, partout en France, exercent le
même métier, c'est simplement par leur calot de drap
bleu horizon, qu'ils rejettent en arrière, sans doute
pour dégager le front, car il fait chaud dans cette
salle, la température de juin se juxtaposant à celle
des « gueulards » chargés de bûches embrasées.
L'un des servants, donc, s'empare d'un paneton et,
d'un geste rapide de la lame de son couteau, sépare
la pâte molle des parois de la corbeille où elle com-
mençait à adhérer. Il la passe à son voisin qui est
chargé, lui, d'imprimer la date de la cuisson. Elle
figure, en relief, sur une planche circulaire. Elle
entre dans la masse où la. cuisson va la consolider,
très lisible. Au brigadier revient l'honneur de dé-
poser la couronne sur la pelle au long manche, et,
d'un geste précis et décidé, de l'envoyer là-bas dans
les profondeurs de la fournaise où son destin s'ac-
complira.
Trois quarts d'heure après, on ira l'en extraire,
désormais pourvue d'une croûte dorée, aux reflets
chambre et de soleil, qui craque sous le doigt, et
fait venir l'eau à la bouche.
Pain (( biscuité »
— Monsieur l'intendant militaire, pourriez-vous
me dire quand ce pain, suspendu maintenant aux
crochets d'armoire à claire-voie, sera distribué aux
troupes ?
— Celui qui est fait l'après-midi est consommé
au déjeuner du lendemain ; celui que nous cuisons
le matin sert dans la même soirée.
— N'avez-vous pas un autre genre de fabrication ?
Quand les régiments, par exemple, s'en vont en ma-
nœuvres ? Ou en cas de mobilisation ? Et, d'une
façon générale, quand il vous faut faire -face rapide-
ment à des besoins inattendus ?
— Nous nous servons alors de pain biscuité. En
voici un approvisionnement. La pâte est plus ferme.
Elle a cuit pendant une heure et quinze minutes.
La croûte, ainsi, s'est formée lentement et, comme le
dessus avait été préalablement fendillé, l'évapora-
tion de l'eau a pu se faire dans les meilleures con-
ditions.
— Combien de temps ces boules — n'est-ce pas le
terme en usage — peuvent-elles se conserver ?
— Une vingtaine de jours, en toute sécurité. Mais
on pourrait tout aussi bien les garder un mois, et
les utiliser sans aucune crainte. Toutefois, nous ne
dépassons jamais la limite que je vous indique.
— Que faites-vous, alors, des réserves que vous
avez constituées ?
— Nous les livrons à la consommation après les
avoir repassées au four, d'après un procédé spé-
cial qui leur rend un aspect engageant et un goût
plus agréable. Sans doute, les soldats préfèrent-ils
à cet envoi occasionnel, et forcé, les livraisons, habi-
tuelles. Ils ne trouvent pas toujours à leur conve-
isance ce pain biscuité ; mais nous sommes bien
obligés — comprenez-le - d'utiliser notre produc-
tion et d'éviter le gaspillage.
— N'y a-t-ij pas aussi un « pain de guerre. ?
— Oui, mais il sort d'ateliers spécialisés. Vous*
aurez ailleurs les explications nécessaires. Et je
crois bien que cela vous réserve une agréable sur-
prise.
(A" suivre.)
Le congrès
des sociétés beiges
à l'exposition
du Progrès social
Lille, 8 juillet — Ce matin, à
9. heures, à l'Exposition du Progrès
social, s'est ouvert le deuxième con-
grès des sociétés belges de France,
sous la présidence de M. René
Delhaize.' Dans son rapport moral,
M. Hardy précisa que cent sociétés
étaient affiliées à la confédération
et que la souscription ouverte parmi
les Belges permettra d'offrir à la
France un avion de combat.
Après l'acqdent
de la * rue d'Aboukir ..:
Le 6 juin dernier, une corniche se
détachant d'un immeuble, rue d'Abou-
kir, tomba sur le trottoir et tua un pas-
sant.
L'expertise des débris de la corniche
a établi qu'il s'agissait d'un bloc de
ciment mêlé de sable et non d'un mor-
ceau de pierre de taille comme il avait
été dit. ■
En quelques lignes.
+++ LA MEMOIRE DES SOL-
DATS AMERICAINS tombés pendant
la guerre a été célébrée, hier, place
des Etats-Unis, devant le monument
aux volontaires américains.
+++ LES ETUDIANTS SLAVES
actuellement à Paris dnt été reçu,
hier, à l'Hôtel de Ville.
+++ UN NOTAIRE MALHON-
NETE. Me Grisolle, de Cuers (Var),
a été arrêté ; il avait détourné
250.000 francs et opéré de nombreuses
malversations.
+++ FRANÇOIS SPIRITO, TROIS
DE SES AMIS ET UN INSPECTEUR
DE POLICE qui avaient pris part à
une rixe, à-Baudol. ont comparu, hier,
en correctionnelle à Toulon. Juge-
ment le 13.
Un ancien journaliste
tchécoslovaque
et son amie se suicident
dans la forêt de Meudon
Dans lès bois de Meudon, non
loin de l'étàng, un ramasseur de
champignons découvrait, hier ma-
tin, les corps d'un. jeune homme et
d'une jeune femme. Un revolver,
trouvé à côté du couple, semblait in-
indiquer qu'il s'agissait d'un double
suicide.
L'enquête aussitôt-ouverte, tant
par la police de Meudon que par la
brigade mobile, permit d'établir l'i-
dèntité de l'homme et de la femme.
Il s'agissait de M. Jean Torn, âgé de
30 ans, et de sa fiancée, Mme Polà
Raddava, née Schlesinger, tous deux
Tchécoslovaques et habitant ensemble,
avec le père de M. Torn, qui est
médecin, 211, rue de la Convention,
àVaugirard.
M. Jean Torn avait, avant l'occu-
pation de* la Tchécoslovaquie par le
Reich, dirigé, a Prague, un journal
nettement antiallemand. Il était le fils
d'un ancien diplomate tchécoslovaque
a Paris.
Sa fiancée, par contre, .Mme Rad-
daya, était en instance, de divorce
avec un Tchécoslovaque rallié depuis
toujours au régime national-socialiste
allemand.
Ces circonstances firent un mo-
ment penser aux inspecteurs que l'on
se trouvait en présence d'un mystère
dramatique. Mais, dans l'après-midi,
l'inspecteur principal Poignant, de la
police d'Etat, chargé par M. Sicot,
chef de la Sûreté de Versailles, de
reprendre l'enquête, établissait d'une
façon certaine qu'il y avait eu double
suicide provoqué sans doute'par des
difficultés financières.
Nouveau voyage
d'études du
« lt-de-Vaisseau-Paris »
sur l'Atlantique Nord
L'hydravion,
qui a quitté Biscarosse vendredi,
a améri à Horta
L'hydravion Lieutenant-de-Vais-
seau-Paris, commandé par Henri
Guillaumet, entreprenant un nouveau
voyage d'essais sur l'Atlantique Nord,
a décollé vendredi à 23 h. 12, en di-
rection de Lisbonne, où il a améri à
4 h. 50 hier matin.
En plus du chef pilote Guillaumet,
l'équipage comprend également le
deuxième pilote Cariou, le naviga-
teur Cornet, les radiotélégraphistes
Bouchard et- Néri et les mécaniciens
Le Morvan, Chapaton et Coustaline.
A bord, outre l'équipage, se trou-
vent trois passagers, MM. Couhé, di-
recteur général de la Compagnie
Air-France-Transatlantique, l'avia-
teur de Saint-Exupéry, pilote ad-
joint à Cariou, et VasconceUos.
L'amérissage à Horta
Lisbonne, 8 juillet. — Après ravi-
taillement, le Lieutenant-de-Vaisseau-
Paris a décollé de Lisbonne à 6 h. 50
(G.M.T.) pour Horta où il a améri
à 14 h.' 20.
L'élection sénatoriale de l'Oise
Les délégués sénatoriaux de l'Oise
sont appelés aujourd'hui à élire un sé-
nateur, en remplacement de M. Georges
Decroze, décédé.
On compte trois candidats : MM.
Raoul Aubaud, député dé la 2* circons-
cription de Beauvais, ancien sous-se-
crétaire cfetat, radical-socialiste; Wa-
rusfel, conseiller général du canton de
Senlis, radical indépendant, anti-
marxiste, et Berthelot, conseiller général
du canton de Maigpelay, S.F.I.O.
Le conseil général
attaque à son tour
les décrets-lois
Nouvelle attaque hier, — mais cette
fois, au Conseil général — contre les
décrets-lois sur l'administration de
Paris et de la Seine.
Ce débat, — qui avait été précédé
d'une réunion privée à propos de la
défense passive, — n'a été ni long,
ni violent.
A noter le discours, très modéré,
très clair et très objectif, de M. De-
preux, nouvel élu, qui, pour son coup
d'essai a obtenu les applaudissements
à peu près unanimes de l'assemblée.
Il s'élève, évidemment, contre les dé-
crets qui substitueraient « l'incom-
pétence démocratique », à la « com-
pétence administrative », qu'il con-
teste avec des arguments historiques
impressionnants. Et il termine, — très
applaudi par tout le Conseil général,
— en affirmant que la « protestation
des élus de la Seine durera autant
que l'injustice elle-même ».
Puis, comme les communistes ne
peuvent rester étrangers à un mou-
vement de protestation quel qu'il soit,
leur orateur de service, M. Vassart,
intervient avec plus de violence et
moins de clarté. Ce qui lui vaut une
algarade assez vive avec un socialiste,
M. Hirsch.
Après lui et dans des termes beau-
coup plus sages, M. Lemarchand rend
un juste hommage à l'exposé de M.
Depreux et, sans vouloir revenir sur
les arguments qu'il a développés, la
veille, au Cqnseil municipal, il sou-
tient que les libertés départementa-
les sont aussi menacées que les liber-
tés communales par les décrets-lois.
Enfin, M. Fiancette souhaite que
tout esprit politique soit exclu de ces
débats et il fait appel à l'union de
tous les élus pour que les droits his-
toriques de Paris et du département
soient respectés.
Le préfet répondra au cours d'une
séance qui se tiendra mercredi, mais
n'oublions pas que les deux assem-
blées ne peuvent, sur les décrets-lois,
n'émettre que des vœux et que, vrai-
semblablement, rien ne sera modifié
dans la nouvelle organisation admi-
nistrative de Paris et de la Seine.
LOUIS BERAUD.
M. Daladier
fait une croisière
au large
des côtes bretonnes
Brest, 8 juillet. — M. Daladier,
président du conseil, est arrivé ce
matin à la base aéronautique de
Lanveoc-Poulmic. Après avoir ra-
pidement visité les installations
de la plus moderne des bases
d'aviation de France, le président
du conseil, qui voyageait incognito
avec M. Mazé, secrétaire général du
parti radical-socialiste, s'est rendu
à Morgat pour déjeuner.
M. Daladier est ensuite parti
pour Benodet où il devait s'em-
barquer pour une croisière à bord
du yacht « Vellena », appartenant
à M. Vermorel. Le président Dala-
dier séjournera vraisemblablement
trois jours en Bretagne el se rendra
notamment à Dinard. — (Journal)
Des ouvriers confédérés
du bâtiment
qui s'entendent
avec leurs patrons
La plupart des syndicats de la Fé-
dération cégétiste du bâtiment sont
en majorité communistes ; il en est
deux, cependant, qui ne se sont pas
laissé « coloniser » : les serruriers
et les miroitiers-vitriers.
Ces derniers vivent, depuis vingt
ans, en parfait accord avec les entre-
preneurs de vitrerie et les patrons
miroitiers et leur secrétaire, M. Ba-
zile, vient de signer, à nouveau, avec
les représentants patronaux, MM.
Griffisch et Prost, un contrat, le
vingtième, qui règle le fonctionne-
ment de l'échelle mobile et confirme
les us et coutumes de la corporation.
Les ouvriers sont satisfaits, les en-
trepreneurs également, seuls les ex-
trémistes partisans de la « lutte de
classes » persistent à réprouver cette
collaboration féconde.
ÉCOLE CENTRALE DES
ARTS ET MANUFACTURES
Liste des candidats admissibles
- Concours d'admission de 1939
Liste des candidat: admit à subir les
épreuves orales :
Paris. — MM. Agliany J., Alliez J.-L.,
Alsina P., André M., Angely J., Apertet
J., d'Arcy P., Armengaud J., Auclert
P., Augustin-Normand J.*, Ausaedat F.,
Avoyne J.
Bally P., Bardet J., Barsky G., Barut
C., Baschet L., Beauge H., Beaurieux F.,
Begue A.. Belime P., Beniattar G., Ber-
jot F., Berthier G., Billiard R., Bioche
J., Bizet R., Blondel F., Bochet J.-P.,
Bonnet-Madin J., Bornand M., Bouche-
reau J., de Bournonville, de Boysson,
Brel F.. Brun L.. Brunei G.. Brunissen J.
Carissimo B. Cassou P., Castot J.,
Cexus M., Chapelle J., Chapoulie M.,
Charnier J., Charpentier S., Charrier B.,
Charruau L., Chaudesaigues J., Chef-
neux R., Chenavard J., Chevaleau J..
Chovin J., Christin R., Clermonte J.,
Clouet P., Cormier J., Costes G., Cour-
tet P., Cresson R.. de Curières de Cas-
telnau. Cuvelier M.
Damotte R., Daraux P., Dargier de
Saint-Vaulry, Darphin J., Delaplanche
B., JDelloue M., Demaux J., Desjonquè-
res A., Develloglou S., Diacomidis H..
Dombré L., Duchène J., Dufossez M.,
Dumat F., Dupont B., Durand Henri.
Duvivier J.
Elias R., Escudie J.
Fabri T., Fages L., Favereau J., Fa-
vre M., Flachet J., Fontaine M., Four-
nier-Bourdier J.. Franck P., Francou
J., Frequelln A., Fréteur P., Froissart
A.. Froux X.
Gaillard J., de Gasquet R., Gastinne
F., Gaudy R., Gentil G., Gilles Deper-
rière de Villaret, Girard Jean, Girard
Pierre, Goerger J.. Gouiric M., Gourio
F., Guibourt J., Guillemin-Tarayre. C.,
Guyon C.
Haffner G., Hakky K., Hanet P., Hen-
riot F., Heraud L., Herer S, Herpin J.,
Hervieux P., Hetroy R., Hoang don Tri,
Horaist G.. Hornung J., Hopiliard J.,
Huet L.
Inchauspe R., Israelianz G.
Jabes' A., Jacquemin J., Jacquot N.
(Mlle), Jones F., Josserand G., Joubert
P., Jouet A., Jourdain de Muizon.
Kanengieser J.
Lacroix P., Laurent J., Lauret P., Le-
bon B., Leducq J. Ledy P., Le grand
Raymond, Legregeols P., le Normand R.,
Lemovici S., Leroy T., Lhespitaou J.,
Libovitch J. Lolsel H.
Madelenat P., Maillart Y., Martineau
J., Martin Saint-Léon Jean, Massicot
L., Massin P., Mathieu Robert-Edouard,
Maublanc de Boisboucher, Maujol H.,
Meisonnave R., Mercier F., Mercier Jac-
ques, Michel Jacques, Michel Marcel,
Molina H., Monnier C., Monniot J..
Montandon G., Morel J., Mouzet P.
Nguyen Ngoc Q., Nif Ils A., Nivet R.,
Noël A., Nordon M.
Ogus A., Okan K., d'Omedlas F.,
Ory R.
Paris J., Parisot A., Penhoët J., Peri-
net P., Perrault R., Perret J., Perrot
P., Pervychine R.. Picot de Mauras
d'Aligny, Pigeon M., Pingeot A., Pin-
guet J., Pittion-Rossillon J., Place R.,
Plat M., Poincignon M. (Mlle), Pons E.,
Poulain E., Pourquery de Bousserin,
Preciado T., Presset A., Pujol J.
Rabinel P., Racamier J., Rain J.-P.,
Rapeport Tamara (Mlle), Ravel A., Ray-
nal A., Renard J., Renaud E., de Reynal
L., Ricau M." Riche J., Rischmann
Jean, Rispail H., Rivet C., Rivollet G.,
Roblin P., de Rochambeau M., Rossary
J., Rothenberg A., Rouze P., Risch-
mann Claude.
Sahir C, Salama L., Schepers M.,
Scheurer F., Schrnett-erling V., Schou-
cair, Schulz Charles, Schulz Roger,
SchWartz P., Seguenot G., Senechaùt
P., Snoy R., Socrate L., Spinart R.,
Staub M., Stiers J., Suquet H.
Tassin J., Tastet G., Thillet G., Tour-
nillon J. Tourrand L., Tran-Huu, de
Treglode.
Vallantin J., Vallet J., Vazeilles H.,
Veillet R., Velay T., Vercollier J., Vian
B., Vidai G., Vignard V., Vincotte L.,
Vite-Weill G., Volbart A.. Vu-Van T.
Weill J.-J.
Paris-Province. — Gruber C., Lar-
dans Y., Perrotte, Pinel R., Roge M.
Bordeaux. — Autesserre L., Beziat H.,
Cazenave C., Chabaneix P., Chaintrier
G., Charron' O.. Collez L., Croise F.,
Delmas L., Dumeste J., Franc L., Plan-
tier A.
Grenoble. — Flusin F., Soullier H.
Lille. — Cazin F., Detappe P., Drouet
E., Duchateau R., Giard P., Granier L.,
Guesdon P., Hourdeaux A., Lancelle H.,
Le Roch A., Liégeois R., MaiUan M.,
Mespoulhes P., Perussel R., Tamboise
M., Tuczkiewicz J., Verdickt J.
Lyon. — Chouvin M., Dumont C.,
Gressier P., Madeuf H., Quinquet H.,
Tavernier G., Turlier J.
Marseille. — Bridonneau R., Charles
C., Charlois E.. Clerissi A., Mangiapan
J., Paoli F.
Montpellier. — Bataille L., Belluc M.,
Cayrol J., Gombert G., Gros L., Jaul-
mes D., Laur A., Morer J.
Nancy. - Deutsch R., Thiery F.
Nantes. - Boutonnet R., Caillaud M.,
Durand-Gasselin (Mlle). Guilloton J.,
Ipeau J., Michel G., Ritter L., Ser-
vant A.
Strasbourg. - Jocquel E.
Toulouse. - Aujac H., Bardou A.,
Barras A., Delpont M., Fraisse G., Gazai
J.. Poch A.. Servières R., Zwilling J.
Sie
~'1.~, 1
fHlr
Il y a de la SUZE à boire
Vï fcî v là-haut, chantent nos jeunes
~S ~sj~ nk soldats qui ont modernisé à
"**** TfK ~-. ? leur façon le refrain martial
de leurs ainés. Et le sourire
aux lèvres ils enlèvent l'éta-
pe, sachant qu'une Suze bien
fraîche les remettra d'aplomb.
Ils oublient alors leur fati*
* gue et leur estomac crie Q
famine grâce à la SUZE, l'apé- H
ritif tonique à base de racine Ij
~Sa~HS~
M CASSIS. AU CITRON fraîche, rafraîchissante en
ræc e, ra rau: Issante en (D rvHi^uH lI
OU NATURE. LA SUZE EST, té é fi t t hi
OU NATURE, LA SUZE EST N é, té, ré, confortante en hiver,
UN CAGE DE LONGUE VIE e t en t ou t t emps 1 a h 0 i 8son
ET DE BONNE SANTÉ et en tout temps l, a boisson
aperl Ive préférée du soldat
français. preferee d- u sol.d.at j I 1|5H|I|*|
17 LIÉIIB
APÉRITIF A LA GENTIANE - L'AMIE DE L'ESTOMAC |
Au lycée
Louis-le-Grand
M. Campinchi préside
la distribution des prix
aux élèves
du lycée Saint-Louis
L'antique renommée des lieux qui
leur servent de cadre, la présence de
membres du gouvernement et du
Haut Enseignement, la qualité des
élèves, comptant parmi eux des lau-
réats du concours général, revêtent
toujours d'un particulier éclat les
distributions de prix dans les grands
lycées parisiens.
Et la cérémonie qui eut lieu à 15
heures au lycée Louis-le-Grand où
se décernaient les récompenses de fin
d'année du lycée Saint-Louis, n'a
point failli à cette tradition.
M. Campinchi, ministre de la ma-
rine, présidait, assisté de MM. Mo-
nod, inspecteur général de l'Enseigne-
ment, et Dodier, proviseur, en présen-
ce des professeurs, des élèves et de
leurs nombreux parents et amis.
Ce fut M. Rouxeville, professeur
d'histoire, qui prononça le discours
d'usage dans lequel il exalta la gloire
du vieux lycée.
M. Campinchi rendit ensuite hom-
mage aux professeurs du *lycée et
commenta le brillant palmarès des
cinq dernières années
Evoquant les devoirs des jeunes
générations en face d'un monde trou-
blé, M. Campinchi déclara notam-
ment : « Vous serez des chefs, il faut
vous préparer dès maintenant à ce
rôle social. l'autorité ne se fonde
plus de nos jours sur la naissance
ou la richesse, mais sur le savoir et
la volonté. »
Eut lieu ensuite la distribution des
prix, qui commença par celle aux
lauréats du « concours général », où
figurent trois élèves de Saint-Louis :
Les forçats seront-ils
de nouveau
par discipline
envoyés à la Guyane ?
ROCHEFORT-SUR-MER, 8 juillet. — De
nouveaux relégués viennent d'arriver
à Saint-Martin-de-Ré, aucune déci-
sion n'a encore été prise à leur sujet;
on ignore s'ils demeureront jusqu'à
une date déterminée dans la citadelle,
ou s'ils seront embarqués à la fin de
l'année pour la Guyane. Le bruit
court, cependant, que Cayenne rece-
vra de nouveaux hôtes sous peu. On
prête à l'Administration pénitentiaire
l'intention de reprendre cette année
les départs des forçats, si ces der-
niers se montrent trop indisciplinés
dans les maisons centrales. (Journal.)
Le premier congrès
des jeunes patrons
français
Reims, 8 juillet. — Répondant à l'in-
vitation qui leur avait été adressée par
le centre d'études et d'information des
jeunes patrons, de très nombreux chefs
d'entreprises de moins de 40 ans, venus
de toutes les provinces françaises, se
sont réunis au Val-des-Bois pour parti-
ciper au congrès organisé à l'occasion
de la première assemblée générale du
C.J.P. Une délégation de jeunes indus-
triels belges avait tenu à se joindre à
eux pour leur apporter le témoignage
de leur sympathie.
Les congressistes se retrouvèrent en
un déjeuner amical de plus de 200 cou-
verts, sous la présidence de M. de Poli-
gnac, dans l'une des plus célèbres caves
de la région.
L'après-midi fut consacré à la visite
du Foyer rémois, puis à celle de la
cathédrale, sous la direction de M.
Etienne Fels, industriel et archiviste
paléographe, inspecteur de la Société
française d'archéologie. — (Journal.)
Une action
en faveur de la route
L'Union routière de France s'est
réunie le 7 juillet. Avant de clore
ses travaux pour la saison d'été et de
reporter ses séances à septembre, elle
a procédé à un large tour d'horizon
des différentes questions qui ont fait
l'objet de ses préoccupations depuis
le début de l'année 1939.
C'est ainsi qu'un débat a été ouvert
sur les plus importants des problèmes
en cours : coordination du rail et de
la route, assurance obligatoire et
fonds de garantie, limitations du
poids et de l'encombrement des
véhicules industriels, etc.
Il a été décidé qu'au cours des
vacances les membres du comité éla-
boreraient un projet de programme
d'activité pour les mois à venir, étant
bien entendu qu'en tête du plan de
travail à établir figurerait la Route,
envisagée sous l'angle essentiel de la
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NUMERO 3 FEUILLETON. DU JOURNAL DU 9 JUILLET 1939
PRISE A SON PIÈGE
Roman inédit
Par Catherine ItONING SISOS
Pascàline. vivait insouciante et gaie avec un
époux qu'elle aimait, Jérôme Lè Brécourt,
quand le majeur s'est abattu sur elle.
Jérôme s'est tué pour une autre fémme, Jo-
siané, la grande artiste du Théâtre Parisien,
qui, après l'avoir ruiné, l'a quitté pour Bau-
douin-Brqchaux, le c célèbre » dramaturge,
son auteur habituel.
Pascaline loue une chambre, dans un petit
hôtel, près de la République, et se met en
quête d'une plqce de secrétaire.
Et te hasard fait que c'est de Josiane préci-
sèment qu'elle devient la secrétaire particu-
lière !
'La 'voici en présence de celle-ci.
On dit que les hommes aiment le même type
de femme : il n'y a pas plus dissemblables que
Josiane et moi..: Pourquoi Jérôme ?. Elle
flattait sa vanité ; j'étais une compagne
agréable ; il ne nous a peut-être aimées ni
l'une ni l'autre.
Pourtant, il devait tenir à elle plus qu'à
moi, puisqu'il s'est tué quand elle l'a quitté
pour Brachaux. Amour déçu, orgueil blessé,
sait-on jamais la vérité sur un être ?
En attendant, je suis là, trompée, ruinée. et
veuve. Ça, c'est du tangible.
Quelle force invincible m'a poussée ici, dé-
vorée de curiosité ? Quels projets imprécis et
incohérents se forment dans ma pauvre cer- »
velle ?
Jusqu'à nos voix qui sont totalement diffé-
rentes. Celle de Josiane est aiguë. Je crois
qu'elle hausse le ton volontairement : cela
fait plus jeune. La mienne est plutôt basse, un
peu voilée. c C'est assez prenant », disait mon-,
mari.
La voix de Josiane me fait tressaillir :
— Vous viendrez le matin à dix heures. Vous
ouvrirez mon courrier, je ne me lève qu'à
midi. Vous mettrez de côté les lettres « per-
sonnelles * et vous répondrez aux lettres or-
dinaires : demandes de photos — je vous don-
nerai les cartes postales que j'ai fait faire ex-
près — renseignements pour les journaux, etc.
Cas prévus, n'est-ce pas ? Vous serez vite au
courant. Vous avez l'air d'être intelligente, ins-
truite, débrouillarde.
« Merci ». Je souris dans le vague, sans ré-
pondre. J'entends une autre voix : « elle est
intelligente, instruite, débrouillarde, ma petite
femme ».
— Maintenant, je dois vous dire. Vous avez
assez peu à faire pour moi. Je ne fais que du
théâtre, pas 'de cinéma, du moins pour l'ins-
tant, ce qui restreint le nombre de mes
correspondants. Alors il se peut, oh ! incidem-
ment, que M. Bràchaux *vous' prie de lui ren-
dre quelques services : classer des articles de
journaux, taper une ou deux scènes. Provi-
soirement, vous savez. Son secrétaire habituel
a été malade, il se repose cette semaine. Ce ne
serait que quelques jours d'intérim.
Je souris — déjà prévenue du double em-
ploi. — Pense-t-elle ainsi être mieux rensei-
gnée sur ce qui, se passe chez son amant ?
Brachaux, m'a dit Irène, a depuis trois ans
un secrétaire parfait.
Cela m'indiffère, d'ailleurs.
— Je le ferai très volontiers, mademoiselle.
Elle tient beaucoup à ce qu'oh l'appelle
« mademoiselle », cela fait plus jeune, c'est
comme la voix un peu aiguë. Ellé a la qua-
rantaine, la belle Josiane.
Je ne suis pas fâché de voir de près ce Bra-
chaux.
Connaissait-il mon mari ?
Josiane, lui a-t-elle dit par vanité : c Le
Brécourt s'est tué pour moi » ? Car, avec son
intuition de femme elle a bien dû se douter
que cette < mort accidentelle > n'était qu'un
suicide camoufla.
Peut-être, même, Jérôme lui avait-il écrit.
une plus longue lettre qu'à moi.
Je mords mes lèvres, je respire avec peine.
Al'ons, ce n'est pas le moment de fondre en
larmes. Josiane me fait aujourd'hui l'insigne
honneur de me garder à déjeuner.
— Vous me rendriez service, nous pourrions
finir le courrier en retard tout de suite après
le déjeuner, et puis. nous ferions plus vite
connaissance, j'en serai ravie.
Et moi donc !.
On sonne. Voilà Brachaux.
J'accepte.
Je jette un rapide coup d'œil sur ma main
gauche — ma main nue dont j'ai ôté l'alliance.
Tout est bien. Souriante, c mademoiselle
Gérrrd » est prête à passer à table.
V
Cette carrure d'épaules, cette mâchoire de
carnassier, c'est cela « le beau Brachaux » ?
Beau ? Oui, si on veut. un peu le genre fé-
lin.
Je pense à l'élégance si « comme il faut »
de Jérôme.
Je n'apprécie, guère, pour ma part, celui que
les femmes — avec un petit frémissement de
désir — et les hommes — avec un rien de mé-
pris — appellent c le beau Brachaux ».
Il me donne pourtant l'impression d'un su-
perbe animal humain, puissant et souple.
Les cheveux, d'un admirable roux vénitien
strié de gris, découvrent un visage énergique :
front haut, épais sourcils au-dessus des yeux
enfoncés, nez un peu busqué, bouche mobile
aux dents luisantes, menton tendu avec une
fossette. au milieu.
On y lit clairement sur ce visage, l'ambition,
la sensualité, l'activité dévorante. Mais ce mâle
musclé a des yeux de douceur, d'un gris
bleuissant un peu trouble, des yeux de jeune
chat. -
Et, à ne considérer que ces yeux, cette al-
lure souple, on pense aux prunelles indécises
et tendres, aux pattes molles qui semblent
ignorer leurs griffes, à la grâce ondulante de
ces bébés-chats qui ne demandent qu'à jouer,
et avec qui l'on joue. sans méfiance. Sans
qu'il vous vienne à l'idée que ce qui ressemble
le plus à un petit chat, c'est un petit tigre.
Je le regarde comme un « échantillon » d'un
certain genre d'homme, ce Brachaux. Moi, je
suis immunisée.
A-t-il eu d'ailleurs toutes les liaisons ou
passades qu'on lui prête, ce « tombeur » ?
Des femmes du monde, des bourgeoises, des
actrices. Ses interprètes, les amies de ses maî-
tresses ou les maîtresses de ses amis.
Il me paraît assez fat, c'est normal après
tant d'absurdes hommages féminins ! Jusqu'à
sa chienne, une petite skye-terrier qui marche
dans ses pas et le contemple avec des yeux
adorants.
Il me la « présente » en riant :
— « Cabriole Brachaux », un souvenir d'en-
fance, le nom de ma chienne, mademoiselle Gé-
rard ; le petit chien « Cabriole » de la Belle
aux cheveux d'or de Mme d'Aulnoy. J'adore
les contes de fées.
Il me désarçonne. L'auteur de pièces si
brutales, aimant les contes de fées !
— Et les chiens, les aimez-vous aussi les
chiens ?
J'avoue ma grande tendresse pour la gent
canine. Je n'avais pas de chien pourtant, Jé-
rôme ne les aimait guère et se moquait de ma
sensibilité. Mais ce détail ne regarde en rien
M. Brachaux.
D'une belle main nerveuse il froisse entre
ses doigts l'oreille soyeuse. Cabriole pousse un
gémissement béat.
Brachaux me sourit.
— Réciproque amour pour nos « frères in-
férieurs », qui sont parfois si supérieurs à nous!
C'est un lien cela. Nous nous entendrons très
bien, mademoiselle Gérard.
Moi aussi, je lui souris, sans répondre.
C'est un autre lien, aujourd'hui, monsieur
Brachaux. qui me rapproche de vous.
XV
Près de la fenêtre, la grande table de tra-
vail et un confortable fauteuil pivoiam.
Coquettement, Baudouin-Brachaux tourne
le dos au jour.
« Baudouin », cela me rappelle ma jeunesse.
le lycée. Baudouin, comte de Flandre, partant
pour la croisade !
Pour l'instant, repos. Le « comte de Flan-
dre » m'offre une cigarette. Nous nous as-
seyons sur le large divan de velours gris garni
de coussins de toutes tailles, de toutes formes,
de toutes couleurs. Ces tonalités chaudes et
brillantes me plaisent. Cela évoque les mar-
chés persans, les bazars asiatiques, les souks
marocains, cela donne une atmosphère vi-
brante d'Orient voluptueuse et fataliste.
Au-dessus du divan, un miroir moderne
dans un cadre d'argent, me rappelle à la réa-
lité.
J'ai les yeux cernés, un pli de lassitude au-
tour des lèvres.
Que c'est bête ce que j'ai fait, ce que je fais!
A quoi cela m'avancera-t-il ? A me mettre
un peu plus en face de la vérité, à creuser da-
vantage ma blessure.
Josiane a-t-elle aimé mon mari ? Pense-
t-elle encore à lui ?
Qu'est-ce que je fais là, sur ce divan, le sou-
rire et la cigarette aux lèvres, « secrétaire
provisoire » de M. Brachaux ?
— Venez vite avec son maître.
D'un bond, Cabriole saute sur le divan, vite
allongée, collée au corps du maître, les yeux
clos, le nez enfoui au creux de son coude.
— Dites-moi, Pascaline ?
Je ne peux réprimer mon sursaut.
— Excusez-moi. Cela me serait tellement
plus commode de vous appeler par votre pré-
nom. Je vous interpelle cent fois par jour, c'est
long à dire « mademoiselle Gérard ». Cela
vous serait désagréable ?
— Oh ! mais pas du tout.
Cela me déplaît. extrêmement. Je n'avais
pas prévu cela. Si j'avais su, j'aurais aussi
changé de prénom.
Je n'avais pas prévu non plus cette promis-
cuité quotidienne.
(A suivre.)
Copyright by Catherine Koning Sises, 1939
Tous droits de coproduction, de tuiouctiun et
d'adaptation réservés pour tous pays.
L'ENQUÊTE
DE
MAURICE
RANDOUX
Comment sont nourris nos soldats
FABRIQUE DE BOULES
au Château de Vintems
Le célèbre donjon que termina Charles V domine
une cour fort agréable. Ses frais ombrages, sa Sainte-
Chapelle aux détails charmants, son pavillon de la
reine qui abrite une bibliothèque et un musée de
la guerre, ensemble unique sur les événements qui
se sont déroulés de 1914 à 1918, sont bien connus des
Parisiens qui en font volontiers un but de prome-
nade.
Ceux qu'intéresse l'histoire de France y trouvent
ample moisson de recherches et de rêves. Où sont,
dans la forêt voisine, les grands chênes au pied
desquels, après sa messe, saint Louis aimait s'asseoir ;
la chambre où, dans son fauteuil, Mazarin attendait
la mort ; les prisons où Foucquet, La Voisin, Mira-
beau furent enfermés ; les murs que frôla le duc
d'Enghien quand il descendit dans les fossés, victime
de Bonaparte ?
Mais qui soupçonne la présence, entre les murs
épais de la vieille citadelle, d'une des boulangeries
les plus modernes qui soient, et d'une importance
considérable puisque sa production suffit à alimenter
la moitié des troupes de la capitale et de sa ban-
lieue ?
Pâte en série
Passé le pont-levis de la porte principale, après
un salut respectueux au brave général Daumesnil
dont la statue, embusquée sous le porche, mériterait
plus d'honneur et de lumière, vous tournez à gau-
che. Le bâtiment qui se trouve alors devant vous
est celui qui abrite les farines, les pétrins et les
fours. On y travaille de l'aube au soir, sans arrêt.
Une bonne odeur de pain frais, de croûte chaude,
vous accueille à l'entrée. C'est la seule sensation de
poésie campagnarde qu'il soit possible de recevoir
ici. Sans doute évoque-t-elle le calme lointain des
fournils paysans, de ceux des fermes et des villages.
Mais ce rythme, ici, est d'une autre beauté : celui
de l'activité réglée et des gestes méthodiques.
Car on voudrait trouver, pour composer un tableau
rustique, de jeunes conscrits, nus jusqu'à la ceinture,
et remuant de leurs bras musclés la pâte allongée
au fond des pétrins. Las ! On ne rencontre que des
cuves de métal dans lesquelles un tuyau, descendant
du plafond, amène de la farine, tandis qu'un autre
y conduit de l'eau à quelque trente degrés, offerte
à volonté par une bouteille de mille litres. On
appuie sur un bouton. Un moteur se met en marche
qui réveille des « travailleurs. endormis : ainsi
appelle-t-on les cylindres et les bras d'acier qui, en
s'élevant, s'abaissant et tournant, brassent le mé-
lange et lui donnent la consistance qu'il doit avoir
pour subir la cuisson.
La cuisson
De petits wagonnets sont venus accoster près de
la cuve dont une trappe, en s'ouvrant, laisse passer
son chargement de pâte. Une fois levée, elle sera
répartie dans les panetons, modèles réduits de cha-
peaux de clowns, en paille tressée ; ils donneront à
la miche la forme d'une couronne. Des chariots aux
planches étagées apportent à l'équipe ces pyramides
de corbeilles garnies.
L'équipe est de trois hommes : un brigadier et deux
servants. Ils n'ont d'ailleurs rien de spécifiquement
militaire. Ils sont vêtus d'un pantalon et d'une veste
de toile blanche. Et, si on les distingue tout de
même de ceux qui, partout en France, exercent le
même métier, c'est simplement par leur calot de drap
bleu horizon, qu'ils rejettent en arrière, sans doute
pour dégager le front, car il fait chaud dans cette
salle, la température de juin se juxtaposant à celle
des « gueulards » chargés de bûches embrasées.
L'un des servants, donc, s'empare d'un paneton et,
d'un geste rapide de la lame de son couteau, sépare
la pâte molle des parois de la corbeille où elle com-
mençait à adhérer. Il la passe à son voisin qui est
chargé, lui, d'imprimer la date de la cuisson. Elle
figure, en relief, sur une planche circulaire. Elle
entre dans la masse où la. cuisson va la consolider,
très lisible. Au brigadier revient l'honneur de dé-
poser la couronne sur la pelle au long manche, et,
d'un geste précis et décidé, de l'envoyer là-bas dans
les profondeurs de la fournaise où son destin s'ac-
complira.
Trois quarts d'heure après, on ira l'en extraire,
désormais pourvue d'une croûte dorée, aux reflets
chambre et de soleil, qui craque sous le doigt, et
fait venir l'eau à la bouche.
Pain (( biscuité »
— Monsieur l'intendant militaire, pourriez-vous
me dire quand ce pain, suspendu maintenant aux
crochets d'armoire à claire-voie, sera distribué aux
troupes ?
— Celui qui est fait l'après-midi est consommé
au déjeuner du lendemain ; celui que nous cuisons
le matin sert dans la même soirée.
— N'avez-vous pas un autre genre de fabrication ?
Quand les régiments, par exemple, s'en vont en ma-
nœuvres ? Ou en cas de mobilisation ? Et, d'une
façon générale, quand il vous faut faire -face rapide-
ment à des besoins inattendus ?
— Nous nous servons alors de pain biscuité. En
voici un approvisionnement. La pâte est plus ferme.
Elle a cuit pendant une heure et quinze minutes.
La croûte, ainsi, s'est formée lentement et, comme le
dessus avait été préalablement fendillé, l'évapora-
tion de l'eau a pu se faire dans les meilleures con-
ditions.
— Combien de temps ces boules — n'est-ce pas le
terme en usage — peuvent-elles se conserver ?
— Une vingtaine de jours, en toute sécurité. Mais
on pourrait tout aussi bien les garder un mois, et
les utiliser sans aucune crainte. Toutefois, nous ne
dépassons jamais la limite que je vous indique.
— Que faites-vous, alors, des réserves que vous
avez constituées ?
— Nous les livrons à la consommation après les
avoir repassées au four, d'après un procédé spé-
cial qui leur rend un aspect engageant et un goût
plus agréable. Sans doute, les soldats préfèrent-ils
à cet envoi occasionnel, et forcé, les livraisons, habi-
tuelles. Ils ne trouvent pas toujours à leur conve-
isance ce pain biscuité ; mais nous sommes bien
obligés — comprenez-le - d'utiliser notre produc-
tion et d'éviter le gaspillage.
— N'y a-t-ij pas aussi un « pain de guerre. ?
— Oui, mais il sort d'ateliers spécialisés. Vous*
aurez ailleurs les explications nécessaires. Et je
crois bien que cela vous réserve une agréable sur-
prise.
(A" suivre.)
Le congrès
des sociétés beiges
à l'exposition
du Progrès social
Lille, 8 juillet — Ce matin, à
9. heures, à l'Exposition du Progrès
social, s'est ouvert le deuxième con-
grès des sociétés belges de France,
sous la présidence de M. René
Delhaize.' Dans son rapport moral,
M. Hardy précisa que cent sociétés
étaient affiliées à la confédération
et que la souscription ouverte parmi
les Belges permettra d'offrir à la
France un avion de combat.
Après l'acqdent
de la * rue d'Aboukir ..:
Le 6 juin dernier, une corniche se
détachant d'un immeuble, rue d'Abou-
kir, tomba sur le trottoir et tua un pas-
sant.
L'expertise des débris de la corniche
a établi qu'il s'agissait d'un bloc de
ciment mêlé de sable et non d'un mor-
ceau de pierre de taille comme il avait
été dit. ■
En quelques lignes.
+++ LA MEMOIRE DES SOL-
DATS AMERICAINS tombés pendant
la guerre a été célébrée, hier, place
des Etats-Unis, devant le monument
aux volontaires américains.
+++ LES ETUDIANTS SLAVES
actuellement à Paris dnt été reçu,
hier, à l'Hôtel de Ville.
+++ UN NOTAIRE MALHON-
NETE. Me Grisolle, de Cuers (Var),
a été arrêté ; il avait détourné
250.000 francs et opéré de nombreuses
malversations.
+++ FRANÇOIS SPIRITO, TROIS
DE SES AMIS ET UN INSPECTEUR
DE POLICE qui avaient pris part à
une rixe, à-Baudol. ont comparu, hier,
en correctionnelle à Toulon. Juge-
ment le 13.
Un ancien journaliste
tchécoslovaque
et son amie se suicident
dans la forêt de Meudon
Dans lès bois de Meudon, non
loin de l'étàng, un ramasseur de
champignons découvrait, hier ma-
tin, les corps d'un. jeune homme et
d'une jeune femme. Un revolver,
trouvé à côté du couple, semblait in-
indiquer qu'il s'agissait d'un double
suicide.
L'enquête aussitôt-ouverte, tant
par la police de Meudon que par la
brigade mobile, permit d'établir l'i-
dèntité de l'homme et de la femme.
Il s'agissait de M. Jean Torn, âgé de
30 ans, et de sa fiancée, Mme Polà
Raddava, née Schlesinger, tous deux
Tchécoslovaques et habitant ensemble,
avec le père de M. Torn, qui est
médecin, 211, rue de la Convention,
àVaugirard.
M. Jean Torn avait, avant l'occu-
pation de* la Tchécoslovaquie par le
Reich, dirigé, a Prague, un journal
nettement antiallemand. Il était le fils
d'un ancien diplomate tchécoslovaque
a Paris.
Sa fiancée, par contre, .Mme Rad-
daya, était en instance, de divorce
avec un Tchécoslovaque rallié depuis
toujours au régime national-socialiste
allemand.
Ces circonstances firent un mo-
ment penser aux inspecteurs que l'on
se trouvait en présence d'un mystère
dramatique. Mais, dans l'après-midi,
l'inspecteur principal Poignant, de la
police d'Etat, chargé par M. Sicot,
chef de la Sûreté de Versailles, de
reprendre l'enquête, établissait d'une
façon certaine qu'il y avait eu double
suicide provoqué sans doute'par des
difficultés financières.
Nouveau voyage
d'études du
« lt-de-Vaisseau-Paris »
sur l'Atlantique Nord
L'hydravion,
qui a quitté Biscarosse vendredi,
a améri à Horta
L'hydravion Lieutenant-de-Vais-
seau-Paris, commandé par Henri
Guillaumet, entreprenant un nouveau
voyage d'essais sur l'Atlantique Nord,
a décollé vendredi à 23 h. 12, en di-
rection de Lisbonne, où il a améri à
4 h. 50 hier matin.
En plus du chef pilote Guillaumet,
l'équipage comprend également le
deuxième pilote Cariou, le naviga-
teur Cornet, les radiotélégraphistes
Bouchard et- Néri et les mécaniciens
Le Morvan, Chapaton et Coustaline.
A bord, outre l'équipage, se trou-
vent trois passagers, MM. Couhé, di-
recteur général de la Compagnie
Air-France-Transatlantique, l'avia-
teur de Saint-Exupéry, pilote ad-
joint à Cariou, et VasconceUos.
L'amérissage à Horta
Lisbonne, 8 juillet. — Après ravi-
taillement, le Lieutenant-de-Vaisseau-
Paris a décollé de Lisbonne à 6 h. 50
(G.M.T.) pour Horta où il a améri
à 14 h.' 20.
L'élection sénatoriale de l'Oise
Les délégués sénatoriaux de l'Oise
sont appelés aujourd'hui à élire un sé-
nateur, en remplacement de M. Georges
Decroze, décédé.
On compte trois candidats : MM.
Raoul Aubaud, député dé la 2* circons-
cription de Beauvais, ancien sous-se-
crétaire cfetat, radical-socialiste; Wa-
rusfel, conseiller général du canton de
Senlis, radical indépendant, anti-
marxiste, et Berthelot, conseiller général
du canton de Maigpelay, S.F.I.O.
Le conseil général
attaque à son tour
les décrets-lois
Nouvelle attaque hier, — mais cette
fois, au Conseil général — contre les
décrets-lois sur l'administration de
Paris et de la Seine.
Ce débat, — qui avait été précédé
d'une réunion privée à propos de la
défense passive, — n'a été ni long,
ni violent.
A noter le discours, très modéré,
très clair et très objectif, de M. De-
preux, nouvel élu, qui, pour son coup
d'essai a obtenu les applaudissements
à peu près unanimes de l'assemblée.
Il s'élève, évidemment, contre les dé-
crets qui substitueraient « l'incom-
pétence démocratique », à la « com-
pétence administrative », qu'il con-
teste avec des arguments historiques
impressionnants. Et il termine, — très
applaudi par tout le Conseil général,
— en affirmant que la « protestation
des élus de la Seine durera autant
que l'injustice elle-même ».
Puis, comme les communistes ne
peuvent rester étrangers à un mou-
vement de protestation quel qu'il soit,
leur orateur de service, M. Vassart,
intervient avec plus de violence et
moins de clarté. Ce qui lui vaut une
algarade assez vive avec un socialiste,
M. Hirsch.
Après lui et dans des termes beau-
coup plus sages, M. Lemarchand rend
un juste hommage à l'exposé de M.
Depreux et, sans vouloir revenir sur
les arguments qu'il a développés, la
veille, au Cqnseil municipal, il sou-
tient que les libertés départementa-
les sont aussi menacées que les liber-
tés communales par les décrets-lois.
Enfin, M. Fiancette souhaite que
tout esprit politique soit exclu de ces
débats et il fait appel à l'union de
tous les élus pour que les droits his-
toriques de Paris et du département
soient respectés.
Le préfet répondra au cours d'une
séance qui se tiendra mercredi, mais
n'oublions pas que les deux assem-
blées ne peuvent, sur les décrets-lois,
n'émettre que des vœux et que, vrai-
semblablement, rien ne sera modifié
dans la nouvelle organisation admi-
nistrative de Paris et de la Seine.
LOUIS BERAUD.
M. Daladier
fait une croisière
au large
des côtes bretonnes
Brest, 8 juillet. — M. Daladier,
président du conseil, est arrivé ce
matin à la base aéronautique de
Lanveoc-Poulmic. Après avoir ra-
pidement visité les installations
de la plus moderne des bases
d'aviation de France, le président
du conseil, qui voyageait incognito
avec M. Mazé, secrétaire général du
parti radical-socialiste, s'est rendu
à Morgat pour déjeuner.
M. Daladier est ensuite parti
pour Benodet où il devait s'em-
barquer pour une croisière à bord
du yacht « Vellena », appartenant
à M. Vermorel. Le président Dala-
dier séjournera vraisemblablement
trois jours en Bretagne el se rendra
notamment à Dinard. — (Journal)
Des ouvriers confédérés
du bâtiment
qui s'entendent
avec leurs patrons
La plupart des syndicats de la Fé-
dération cégétiste du bâtiment sont
en majorité communistes ; il en est
deux, cependant, qui ne se sont pas
laissé « coloniser » : les serruriers
et les miroitiers-vitriers.
Ces derniers vivent, depuis vingt
ans, en parfait accord avec les entre-
preneurs de vitrerie et les patrons
miroitiers et leur secrétaire, M. Ba-
zile, vient de signer, à nouveau, avec
les représentants patronaux, MM.
Griffisch et Prost, un contrat, le
vingtième, qui règle le fonctionne-
ment de l'échelle mobile et confirme
les us et coutumes de la corporation.
Les ouvriers sont satisfaits, les en-
trepreneurs également, seuls les ex-
trémistes partisans de la « lutte de
classes » persistent à réprouver cette
collaboration féconde.
ÉCOLE CENTRALE DES
ARTS ET MANUFACTURES
Liste des candidats admissibles
- Concours d'admission de 1939
Liste des candidat: admit à subir les
épreuves orales :
Paris. — MM. Agliany J., Alliez J.-L.,
Alsina P., André M., Angely J., Apertet
J., d'Arcy P., Armengaud J., Auclert
P., Augustin-Normand J.*, Ausaedat F.,
Avoyne J.
Bally P., Bardet J., Barsky G., Barut
C., Baschet L., Beauge H., Beaurieux F.,
Begue A.. Belime P., Beniattar G., Ber-
jot F., Berthier G., Billiard R., Bioche
J., Bizet R., Blondel F., Bochet J.-P.,
Bonnet-Madin J., Bornand M., Bouche-
reau J., de Bournonville, de Boysson,
Brel F.. Brun L.. Brunei G.. Brunissen J.
Carissimo B. Cassou P., Castot J.,
Cexus M., Chapelle J., Chapoulie M.,
Charnier J., Charpentier S., Charrier B.,
Charruau L., Chaudesaigues J., Chef-
neux R., Chenavard J., Chevaleau J..
Chovin J., Christin R., Clermonte J.,
Clouet P., Cormier J., Costes G., Cour-
tet P., Cresson R.. de Curières de Cas-
telnau. Cuvelier M.
Damotte R., Daraux P., Dargier de
Saint-Vaulry, Darphin J., Delaplanche
B., JDelloue M., Demaux J., Desjonquè-
res A., Develloglou S., Diacomidis H..
Dombré L., Duchène J., Dufossez M.,
Dumat F., Dupont B., Durand Henri.
Duvivier J.
Elias R., Escudie J.
Fabri T., Fages L., Favereau J., Fa-
vre M., Flachet J., Fontaine M., Four-
nier-Bourdier J.. Franck P., Francou
J., Frequelln A., Fréteur P., Froissart
A.. Froux X.
Gaillard J., de Gasquet R., Gastinne
F., Gaudy R., Gentil G., Gilles Deper-
rière de Villaret, Girard Jean, Girard
Pierre, Goerger J.. Gouiric M., Gourio
F., Guibourt J., Guillemin-Tarayre. C.,
Guyon C.
Haffner G., Hakky K., Hanet P., Hen-
riot F., Heraud L., Herer S, Herpin J.,
Hervieux P., Hetroy R., Hoang don Tri,
Horaist G.. Hornung J., Hopiliard J.,
Huet L.
Inchauspe R., Israelianz G.
Jabes' A., Jacquemin J., Jacquot N.
(Mlle), Jones F., Josserand G., Joubert
P., Jouet A., Jourdain de Muizon.
Kanengieser J.
Lacroix P., Laurent J., Lauret P., Le-
bon B., Leducq J. Ledy P., Le grand
Raymond, Legregeols P., le Normand R.,
Lemovici S., Leroy T., Lhespitaou J.,
Libovitch J. Lolsel H.
Madelenat P., Maillart Y., Martineau
J., Martin Saint-Léon Jean, Massicot
L., Massin P., Mathieu Robert-Edouard,
Maublanc de Boisboucher, Maujol H.,
Meisonnave R., Mercier F., Mercier Jac-
ques, Michel Jacques, Michel Marcel,
Molina H., Monnier C., Monniot J..
Montandon G., Morel J., Mouzet P.
Nguyen Ngoc Q., Nif Ils A., Nivet R.,
Noël A., Nordon M.
Ogus A., Okan K., d'Omedlas F.,
Ory R.
Paris J., Parisot A., Penhoët J., Peri-
net P., Perrault R., Perret J., Perrot
P., Pervychine R.. Picot de Mauras
d'Aligny, Pigeon M., Pingeot A., Pin-
guet J., Pittion-Rossillon J., Place R.,
Plat M., Poincignon M. (Mlle), Pons E.,
Poulain E., Pourquery de Bousserin,
Preciado T., Presset A., Pujol J.
Rabinel P., Racamier J., Rain J.-P.,
Rapeport Tamara (Mlle), Ravel A., Ray-
nal A., Renard J., Renaud E., de Reynal
L., Ricau M." Riche J., Rischmann
Jean, Rispail H., Rivet C., Rivollet G.,
Roblin P., de Rochambeau M., Rossary
J., Rothenberg A., Rouze P., Risch-
mann Claude.
Sahir C, Salama L., Schepers M.,
Scheurer F., Schrnett-erling V., Schou-
cair, Schulz Charles, Schulz Roger,
SchWartz P., Seguenot G., Senechaùt
P., Snoy R., Socrate L., Spinart R.,
Staub M., Stiers J., Suquet H.
Tassin J., Tastet G., Thillet G., Tour-
nillon J. Tourrand L., Tran-Huu, de
Treglode.
Vallantin J., Vallet J., Vazeilles H.,
Veillet R., Velay T., Vercollier J., Vian
B., Vidai G., Vignard V., Vincotte L.,
Vite-Weill G., Volbart A.. Vu-Van T.
Weill J.-J.
Paris-Province. — Gruber C., Lar-
dans Y., Perrotte, Pinel R., Roge M.
Bordeaux. — Autesserre L., Beziat H.,
Cazenave C., Chabaneix P., Chaintrier
G., Charron' O.. Collez L., Croise F.,
Delmas L., Dumeste J., Franc L., Plan-
tier A.
Grenoble. — Flusin F., Soullier H.
Lille. — Cazin F., Detappe P., Drouet
E., Duchateau R., Giard P., Granier L.,
Guesdon P., Hourdeaux A., Lancelle H.,
Le Roch A., Liégeois R., MaiUan M.,
Mespoulhes P., Perussel R., Tamboise
M., Tuczkiewicz J., Verdickt J.
Lyon. — Chouvin M., Dumont C.,
Gressier P., Madeuf H., Quinquet H.,
Tavernier G., Turlier J.
Marseille. — Bridonneau R., Charles
C., Charlois E.. Clerissi A., Mangiapan
J., Paoli F.
Montpellier. — Bataille L., Belluc M.,
Cayrol J., Gombert G., Gros L., Jaul-
mes D., Laur A., Morer J.
Nancy. - Deutsch R., Thiery F.
Nantes. - Boutonnet R., Caillaud M.,
Durand-Gasselin (Mlle). Guilloton J.,
Ipeau J., Michel G., Ritter L., Ser-
vant A.
Strasbourg. - Jocquel E.
Toulouse. - Aujac H., Bardou A.,
Barras A., Delpont M., Fraisse G., Gazai
J.. Poch A.. Servières R., Zwilling J.
Sie
~'1.~, 1
fHlr
Il y a de la SUZE à boire
Vï fcî v là-haut, chantent nos jeunes
~S ~sj~ nk soldats qui ont modernisé à
"**** TfK ~-. ? leur façon le refrain martial
de leurs ainés. Et le sourire
aux lèvres ils enlèvent l'éta-
pe, sachant qu'une Suze bien
fraîche les remettra d'aplomb.
Ils oublient alors leur fati*
* gue et leur estomac crie Q
famine grâce à la SUZE, l'apé- H
ritif tonique à base de racine Ij
~Sa~HS~
M CASSIS. AU CITRON fraîche, rafraîchissante en
ræc e, ra rau: Issante en (D rvHi^uH lI
OU NATURE. LA SUZE EST, té é fi t t hi
OU NATURE, LA SUZE EST N é, té, ré, confortante en hiver,
UN CAGE DE LONGUE VIE e t en t ou t t emps 1 a h 0 i 8son
ET DE BONNE SANTÉ et en tout temps l, a boisson
aperl Ive préférée du soldat
français. preferee d- u sol.d.at j I 1|5H|I|*|
17 LIÉIIB
APÉRITIF A LA GENTIANE - L'AMIE DE L'ESTOMAC |
Au lycée
Louis-le-Grand
M. Campinchi préside
la distribution des prix
aux élèves
du lycée Saint-Louis
L'antique renommée des lieux qui
leur servent de cadre, la présence de
membres du gouvernement et du
Haut Enseignement, la qualité des
élèves, comptant parmi eux des lau-
réats du concours général, revêtent
toujours d'un particulier éclat les
distributions de prix dans les grands
lycées parisiens.
Et la cérémonie qui eut lieu à 15
heures au lycée Louis-le-Grand où
se décernaient les récompenses de fin
d'année du lycée Saint-Louis, n'a
point failli à cette tradition.
M. Campinchi, ministre de la ma-
rine, présidait, assisté de MM. Mo-
nod, inspecteur général de l'Enseigne-
ment, et Dodier, proviseur, en présen-
ce des professeurs, des élèves et de
leurs nombreux parents et amis.
Ce fut M. Rouxeville, professeur
d'histoire, qui prononça le discours
d'usage dans lequel il exalta la gloire
du vieux lycée.
M. Campinchi rendit ensuite hom-
mage aux professeurs du *lycée et
commenta le brillant palmarès des
cinq dernières années
Evoquant les devoirs des jeunes
générations en face d'un monde trou-
blé, M. Campinchi déclara notam-
ment : « Vous serez des chefs, il faut
vous préparer dès maintenant à ce
rôle social. l'autorité ne se fonde
plus de nos jours sur la naissance
ou la richesse, mais sur le savoir et
la volonté. »
Eut lieu ensuite la distribution des
prix, qui commença par celle aux
lauréats du « concours général », où
figurent trois élèves de Saint-Louis :
Les forçats seront-ils
de nouveau
par discipline
envoyés à la Guyane ?
ROCHEFORT-SUR-MER, 8 juillet. — De
nouveaux relégués viennent d'arriver
à Saint-Martin-de-Ré, aucune déci-
sion n'a encore été prise à leur sujet;
on ignore s'ils demeureront jusqu'à
une date déterminée dans la citadelle,
ou s'ils seront embarqués à la fin de
l'année pour la Guyane. Le bruit
court, cependant, que Cayenne rece-
vra de nouveaux hôtes sous peu. On
prête à l'Administration pénitentiaire
l'intention de reprendre cette année
les départs des forçats, si ces der-
niers se montrent trop indisciplinés
dans les maisons centrales. (Journal.)
Le premier congrès
des jeunes patrons
français
Reims, 8 juillet. — Répondant à l'in-
vitation qui leur avait été adressée par
le centre d'études et d'information des
jeunes patrons, de très nombreux chefs
d'entreprises de moins de 40 ans, venus
de toutes les provinces françaises, se
sont réunis au Val-des-Bois pour parti-
ciper au congrès organisé à l'occasion
de la première assemblée générale du
C.J.P. Une délégation de jeunes indus-
triels belges avait tenu à se joindre à
eux pour leur apporter le témoignage
de leur sympathie.
Les congressistes se retrouvèrent en
un déjeuner amical de plus de 200 cou-
verts, sous la présidence de M. de Poli-
gnac, dans l'une des plus célèbres caves
de la région.
L'après-midi fut consacré à la visite
du Foyer rémois, puis à celle de la
cathédrale, sous la direction de M.
Etienne Fels, industriel et archiviste
paléographe, inspecteur de la Société
française d'archéologie. — (Journal.)
Une action
en faveur de la route
L'Union routière de France s'est
réunie le 7 juillet. Avant de clore
ses travaux pour la saison d'été et de
reporter ses séances à septembre, elle
a procédé à un large tour d'horizon
des différentes questions qui ont fait
l'objet de ses préoccupations depuis
le début de l'année 1939.
C'est ainsi qu'un débat a été ouvert
sur les plus importants des problèmes
en cours : coordination du rail et de
la route, assurance obligatoire et
fonds de garantie, limitations du
poids et de l'encombrement des
véhicules industriels, etc.
Il a été décidé qu'au cours des
vacances les membres du comité éla-
boreraient un projet de programme
d'activité pour les mois à venir, étant
bien entendu qu'en tête du plan de
travail à établir figurerait la Route,
envisagée sous l'angle essentiel de la
défense nationale et de ses nécessités.
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NUMERO 3 FEUILLETON. DU JOURNAL DU 9 JUILLET 1939
PRISE A SON PIÈGE
Roman inédit
Par Catherine ItONING SISOS
Pascàline. vivait insouciante et gaie avec un
époux qu'elle aimait, Jérôme Lè Brécourt,
quand le majeur s'est abattu sur elle.
Jérôme s'est tué pour une autre fémme, Jo-
siané, la grande artiste du Théâtre Parisien,
qui, après l'avoir ruiné, l'a quitté pour Bau-
douin-Brqchaux, le c célèbre » dramaturge,
son auteur habituel.
Pascaline loue une chambre, dans un petit
hôtel, près de la République, et se met en
quête d'une plqce de secrétaire.
Et te hasard fait que c'est de Josiane préci-
sèment qu'elle devient la secrétaire particu-
lière !
'La 'voici en présence de celle-ci.
On dit que les hommes aiment le même type
de femme : il n'y a pas plus dissemblables que
Josiane et moi..: Pourquoi Jérôme ?. Elle
flattait sa vanité ; j'étais une compagne
agréable ; il ne nous a peut-être aimées ni
l'une ni l'autre.
Pourtant, il devait tenir à elle plus qu'à
moi, puisqu'il s'est tué quand elle l'a quitté
pour Brachaux. Amour déçu, orgueil blessé,
sait-on jamais la vérité sur un être ?
En attendant, je suis là, trompée, ruinée. et
veuve. Ça, c'est du tangible.
Quelle force invincible m'a poussée ici, dé-
vorée de curiosité ? Quels projets imprécis et
incohérents se forment dans ma pauvre cer- »
velle ?
Jusqu'à nos voix qui sont totalement diffé-
rentes. Celle de Josiane est aiguë. Je crois
qu'elle hausse le ton volontairement : cela
fait plus jeune. La mienne est plutôt basse, un
peu voilée. c C'est assez prenant », disait mon-,
mari.
La voix de Josiane me fait tressaillir :
— Vous viendrez le matin à dix heures. Vous
ouvrirez mon courrier, je ne me lève qu'à
midi. Vous mettrez de côté les lettres « per-
sonnelles * et vous répondrez aux lettres or-
dinaires : demandes de photos — je vous don-
nerai les cartes postales que j'ai fait faire ex-
près — renseignements pour les journaux, etc.
Cas prévus, n'est-ce pas ? Vous serez vite au
courant. Vous avez l'air d'être intelligente, ins-
truite, débrouillarde.
« Merci ». Je souris dans le vague, sans ré-
pondre. J'entends une autre voix : « elle est
intelligente, instruite, débrouillarde, ma petite
femme ».
— Maintenant, je dois vous dire. Vous avez
assez peu à faire pour moi. Je ne fais que du
théâtre, pas 'de cinéma, du moins pour l'ins-
tant, ce qui restreint le nombre de mes
correspondants. Alors il se peut, oh ! incidem-
ment, que M. Bràchaux *vous' prie de lui ren-
dre quelques services : classer des articles de
journaux, taper une ou deux scènes. Provi-
soirement, vous savez. Son secrétaire habituel
a été malade, il se repose cette semaine. Ce ne
serait que quelques jours d'intérim.
Je souris — déjà prévenue du double em-
ploi. — Pense-t-elle ainsi être mieux rensei-
gnée sur ce qui, se passe chez son amant ?
Brachaux, m'a dit Irène, a depuis trois ans
un secrétaire parfait.
Cela m'indiffère, d'ailleurs.
— Je le ferai très volontiers, mademoiselle.
Elle tient beaucoup à ce qu'oh l'appelle
« mademoiselle », cela fait plus jeune, c'est
comme la voix un peu aiguë. Ellé a la qua-
rantaine, la belle Josiane.
Je ne suis pas fâché de voir de près ce Bra-
chaux.
Connaissait-il mon mari ?
Josiane, lui a-t-elle dit par vanité : c Le
Brécourt s'est tué pour moi » ? Car, avec son
intuition de femme elle a bien dû se douter
que cette < mort accidentelle > n'était qu'un
suicide camoufla.
Peut-être, même, Jérôme lui avait-il écrit.
une plus longue lettre qu'à moi.
Je mords mes lèvres, je respire avec peine.
Al'ons, ce n'est pas le moment de fondre en
larmes. Josiane me fait aujourd'hui l'insigne
honneur de me garder à déjeuner.
— Vous me rendriez service, nous pourrions
finir le courrier en retard tout de suite après
le déjeuner, et puis. nous ferions plus vite
connaissance, j'en serai ravie.
Et moi donc !.
On sonne. Voilà Brachaux.
J'accepte.
Je jette un rapide coup d'œil sur ma main
gauche — ma main nue dont j'ai ôté l'alliance.
Tout est bien. Souriante, c mademoiselle
Gérrrd » est prête à passer à table.
V
Cette carrure d'épaules, cette mâchoire de
carnassier, c'est cela « le beau Brachaux » ?
Beau ? Oui, si on veut. un peu le genre fé-
lin.
Je pense à l'élégance si « comme il faut »
de Jérôme.
Je n'apprécie, guère, pour ma part, celui que
les femmes — avec un petit frémissement de
désir — et les hommes — avec un rien de mé-
pris — appellent c le beau Brachaux ».
Il me donne pourtant l'impression d'un su-
perbe animal humain, puissant et souple.
Les cheveux, d'un admirable roux vénitien
strié de gris, découvrent un visage énergique :
front haut, épais sourcils au-dessus des yeux
enfoncés, nez un peu busqué, bouche mobile
aux dents luisantes, menton tendu avec une
fossette. au milieu.
On y lit clairement sur ce visage, l'ambition,
la sensualité, l'activité dévorante. Mais ce mâle
musclé a des yeux de douceur, d'un gris
bleuissant un peu trouble, des yeux de jeune
chat. -
Et, à ne considérer que ces yeux, cette al-
lure souple, on pense aux prunelles indécises
et tendres, aux pattes molles qui semblent
ignorer leurs griffes, à la grâce ondulante de
ces bébés-chats qui ne demandent qu'à jouer,
et avec qui l'on joue. sans méfiance. Sans
qu'il vous vienne à l'idée que ce qui ressemble
le plus à un petit chat, c'est un petit tigre.
Je le regarde comme un « échantillon » d'un
certain genre d'homme, ce Brachaux. Moi, je
suis immunisée.
A-t-il eu d'ailleurs toutes les liaisons ou
passades qu'on lui prête, ce « tombeur » ?
Des femmes du monde, des bourgeoises, des
actrices. Ses interprètes, les amies de ses maî-
tresses ou les maîtresses de ses amis.
Il me paraît assez fat, c'est normal après
tant d'absurdes hommages féminins ! Jusqu'à
sa chienne, une petite skye-terrier qui marche
dans ses pas et le contemple avec des yeux
adorants.
Il me la « présente » en riant :
— « Cabriole Brachaux », un souvenir d'en-
fance, le nom de ma chienne, mademoiselle Gé-
rard ; le petit chien « Cabriole » de la Belle
aux cheveux d'or de Mme d'Aulnoy. J'adore
les contes de fées.
Il me désarçonne. L'auteur de pièces si
brutales, aimant les contes de fées !
— Et les chiens, les aimez-vous aussi les
chiens ?
J'avoue ma grande tendresse pour la gent
canine. Je n'avais pas de chien pourtant, Jé-
rôme ne les aimait guère et se moquait de ma
sensibilité. Mais ce détail ne regarde en rien
M. Brachaux.
D'une belle main nerveuse il froisse entre
ses doigts l'oreille soyeuse. Cabriole pousse un
gémissement béat.
Brachaux me sourit.
— Réciproque amour pour nos « frères in-
férieurs », qui sont parfois si supérieurs à nous!
C'est un lien cela. Nous nous entendrons très
bien, mademoiselle Gérard.
Moi aussi, je lui souris, sans répondre.
C'est un autre lien, aujourd'hui, monsieur
Brachaux. qui me rapproche de vous.
XV
Près de la fenêtre, la grande table de tra-
vail et un confortable fauteuil pivoiam.
Coquettement, Baudouin-Brachaux tourne
le dos au jour.
« Baudouin », cela me rappelle ma jeunesse.
le lycée. Baudouin, comte de Flandre, partant
pour la croisade !
Pour l'instant, repos. Le « comte de Flan-
dre » m'offre une cigarette. Nous nous as-
seyons sur le large divan de velours gris garni
de coussins de toutes tailles, de toutes formes,
de toutes couleurs. Ces tonalités chaudes et
brillantes me plaisent. Cela évoque les mar-
chés persans, les bazars asiatiques, les souks
marocains, cela donne une atmosphère vi-
brante d'Orient voluptueuse et fataliste.
Au-dessus du divan, un miroir moderne
dans un cadre d'argent, me rappelle à la réa-
lité.
J'ai les yeux cernés, un pli de lassitude au-
tour des lèvres.
Que c'est bête ce que j'ai fait, ce que je fais!
A quoi cela m'avancera-t-il ? A me mettre
un peu plus en face de la vérité, à creuser da-
vantage ma blessure.
Josiane a-t-elle aimé mon mari ? Pense-
t-elle encore à lui ?
Qu'est-ce que je fais là, sur ce divan, le sou-
rire et la cigarette aux lèvres, « secrétaire
provisoire » de M. Brachaux ?
— Venez vite avec son maître.
D'un bond, Cabriole saute sur le divan, vite
allongée, collée au corps du maître, les yeux
clos, le nez enfoui au creux de son coude.
— Dites-moi, Pascaline ?
Je ne peux réprimer mon sursaut.
— Excusez-moi. Cela me serait tellement
plus commode de vous appeler par votre pré-
nom. Je vous interpelle cent fois par jour, c'est
long à dire « mademoiselle Gérard ». Cela
vous serait désagréable ?
— Oh ! mais pas du tout.
Cela me déplaît. extrêmement. Je n'avais
pas prévu cela. Si j'avais su, j'aurais aussi
changé de prénom.
Je n'avais pas prévu non plus cette promis-
cuité quotidienne.
(A suivre.)
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