Titre : Le Journal
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1941-02-28
Contributeur : Xau, Fernand (1852-1899). Directeur de publication
Contributeur : Letellier, Henri (1867-1960). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34473289x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 28 février 1941 28 février 1941
Description : 1941/02/28 (N17663). 1941/02/28 (N17663).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
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Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76337765
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-220
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/12/2014
, DERNIÈRE ÉDITION
LE JOURNAL
0.50
Na.. 17.663
L Y 0 N
4, rue Childebert
Tél. Franklin
SO-53
60*54
*Paris
VENDREDI 28 FÉVRIER 1941
SECOURS NATIONAL
Qui dépouille son corps
enrichit son âme ,'
*• TARIF DES ABONNEMENTS
0 fr. 50 le numéro
» commençant les f et 16 ,,
Un an 6 moia 3 mois
Franee et Colonies. 150 » 77 » 40 »
ABONNEMENTS TOUTES DATES
commençant et se terminant chaque mois
au gré du lecteur
« Le JOURNAL », 8, rue de Tivoli, Limoges,
0. eh. postal 261.01 Limoges.
CLIPPERS. HALTE !
&&&&&**&** v ■■■«■nia»»
VOICI LES BERMUDES
contrôledu ciel et de la mer
A la Chambre des représentants de Washington, le porte-parole
du gouvernement américain a déclaré que la base des Bermudes
pouvait être considérée comme misé à la disposition dès U. S. A.
qui pourraient y exercer un contrôle militaire.
L
E « Clipper » traruatlan-
tique vire au-dessus de
1 la rade. Il était a peine
visible, juste grand comme un
goéland, que le vacarme de
ses moteurs l'annonçait aux
Bermudiens qui ne sont pas
encore las du passage régu-
lier de l'hydravion Amérique-
Europe. Mais, dans te bureau
du commandant de la base, la
radio a signalé, il y a une
heure déjà, son arrivée pro-
chaine. Une heure c'est le
temps qu'il faut pour mettre
en action ce prodigieux orga-
nisme de filtrage que l'Angle-
terre a installé aux Bermudes.
Avant la guerre, ce groupe
d'îles jetées en plein Océan,
à mille kilomètres des cotes
de Caroline, comme une aVant-
garde américaine, jouait pour
le Yankee, le rôle des Baléares
pour l'Océan.
Croisières du week end
C'était un but de croisière
pour le week-end. Des paque-
bots tout blancs, magnifique-
ment aménagés, y condui-
saient, en moins de vingt-qua-
tre heures, des touristes dont
la fortune était jaugée au
choix de leur cabine. Ils al-
laient disposer d'une pleine
journée Insulaire, entre le BO-
leîl et les flots, mais leur joie
avait commencé - dès l'embar-
quement. qui était l'occasion,
pour les femmes d'essayer de
ravissantës' robes de plage,
pour les hommes, leurs com-
plets de palm-beach et les plus
fins panamas.
Danse naturellement sur le
roof dès le dîner. Un bref
sommeil 'et" déjà l'île apparaît,
rose, verte et blanche sur une
mer éternellement bleue.
L'activité bermudienne était
presque entièrement orientée
vers le tourisme : hôtels de
tous ordres, casinos, golfs, ten-
nis, plages, et, en outre, des,
canaux alignés comme ceux du
vieux port à Marseille, mais
singulièrement plus rapides, at-
tendaient les amateurs -de pi..
che sportive.
Les Bermudes étaient, cbih;
me Havai, comme les Baléares
ou les Açores, de ces îles for-
tunées où la douceur de vivre
semblait s'être réfugiée.
Quand le prince de Galles,
reprenant une carrière politi-
que, en fut nommé gouverneur
général, l'opinion crut à quel-
que souveraineté d'opérette, le
prince et sa femme, d'une si
sure élégance, étant mis là
pour donner le ton à la mode.
f !1 Douaniers
, et service secret
.11 s'agissait bien de mode !
La Grande-Bretagne organisait
son blocus. Elle disposait aux
Bermudes d'une base singuliè-
rement précieuse pour peu que
les Etats-Unis acceptassent les
exigences du contrôle de leurs
hydravions de la Pan American
Airways et de leurs bateaux
des American Export Lines. Le
prestige personnel du prince
de- Galles ne fut pas étranger
à l'acceptation américaine.
Voilà .pourquoi chaque, ba-
teau, chaque.avion se dirigeant
vers l'Europe subit la plus ri..
gouréusès des visites. 800
fonctionnaires anglais civils et
militaires sont occupés à cette
minutieuse besogne qui, outre
la' vérification des bagages,
comporte la censure d'un vo-
lumineux courrier, enfin l'i-
dentification des voyageurs.
Spécialistes des' douanes et
agents du Service Secret col-
laborent étroitement 1 et sou-
vent. Cette antichambre loin-;
taine de l'Europe devient cel-
le, combien plus rapprochée
d'un camp de concentration.
Le * Clipper » touche l'eau
immobile, rebondit dans un
jaillissement d'écume. Il file
maintenant, à peine déjauge
vers l'appontement. Un piquet'
de marins atténd, l'arme au
pied. Des canots armés dessi-
nent des arabesques autour de
l'hydrobase.
Les passagers descendent,
leurs légers bagages dans une
main, le passeport dans l'au-
tre. La radio les avait annon-
cés dès le départ de la côte
américaine. Le Servie* Sécret
a eu le temps de les connaître.
La vérification sera aisée.
L'analyse du courrier est
aussi rapide, des spécialistes
s'en chargent dans un bureau
qui est un laboratoire. Aucun
pli ne trouve grâce devant dés
yeux aigus que renforcent
loupes, microscopes, réactifs
chimiques. Le contrôle des ba-
gages, pour être simple, ne va
pas sans cris, ni larmes.
La règle anglaise de blocus
interdit le transport vers les
pays belligérants et les pays
occupés de toute tomme d'ar-
gent excédant les besoins du
voyage, de toutès provisions de
bouthe, tels que chocolat, café,
, lait condensé, de produits com-
me les allumettes, le savon, la
soie, pour ne citer que les
principaux.
Episodes comiques
Il y a des épisodes comi-
ques. Tel membre d'un Comi-
té européen à l'Exposition de
New-York regagne son pays,
la liquidation de son pavillon
terminée. Se fiant à un visa
diplomatique américain, il a
emporté dans sa valise 15 ki-
los de chocolat, 1, boites de
lait, 2 écharpes de so ie et un
millier de dollars. Confiscation
des vivres sauf un quart de
pralines, des écharpes de soie
et des dollars sauf ceux qui lui
sont laissés pour ses frais de
route.
Un Francs revenant, lui
aussi,, d'achever la liquidation
de notre pavillon à la Worlds'
Faiàr s'est laissé tenter par
, douze douzaines de bas de
soie et un kilo de café. En.
trois minutes le voici allégé de
sa'pacotille.
On doit k la vérité de dire
que, pour implacable que soit
le contrôle, ses agents sont là
courtoisie même, si bien que
les malheureuses victimes n'ont
même pas la ressource de
s'emporter.
En trois heures, le Clipper
a été inspecté, des poches des
passagers à la coque de l'hy-
dravion. Il peut repartir, tan-
dis que les voyageurs, mépri-
sant le paysage, se livrent à
d'amères réflexions en relisant
le bon dé saisie
Du temps
pour les bateaux
Pour la vérification des ba-
teaux, il faut du temps et de
la méthode. C'est une vérita-
ble cohorte qui s'empare des
entreponts et cales, tandis que
les vedettes, mitrailleuses en
batterie, encerclent le navire.
Heureusement, le nombre
des navires qui passent par les
Bermudes pour gagner l'Euro-
pe est réduit. Les vrais con-
trebandiers évitent cette esca-
le, ayant choisi des routes ha.
sardeuses r qui leur laissent des
chances de passer à travers les
croisières.
Georges-R. MANUE.
DANS LA COUR DU PAVILLON SEVIGNE, A VfCHY, LE MARECHAL PETAIN ASSISTE AU
DEPART DE LA COMPAGNIE DU 1528 R. 1. QUI VIENT DE RENDRE LES HONNEURS.
(Visa : V 5662)
A AMSTERDAM
Troubles
dans la rue
Collisions
avec la police
SIX MORTS
BERLIN, 27 février. — Le D. N.
B. annonce qu'au cours des jour-
nées des 25 et 26 février, des colli-
sions se sont produites A Amster-
dam pendant l'exécution de mé-
sures de police pour découvrir les
auteurs d'une attaque de nuit con-
tre une patrouille de police. En
rétablissant l'ordre, il y a eu du
côté des perturbateurs six morts
et un certain nombre de blessés,
les uns assez grièvement atteints.
d'autres légèrement. Un grand
nombre de personnes ont été ar-
rêtéés par la police.
Les mesures d'ordre
prises par le Reich
BERLIN, 27 février. - Le D. N.
B. publie cette dépêche de Là
Haye. :
Le commandant militaire des
Pays-Bas, général d'aviation
Christiansen communiqué qu'il as
sumera, d'accord avec le commis-
saire du Reich des liions né ir-
landaises occupées, le Il )I-tvt ir exli
cutif dans la province de Hollande
septentrionale.
Sont interdits tous çori.ges as-
semblées ou manifestations. La po-
pulation est invitée à repiotidré
lé travail.
On apprend de source autorisée
allemande que, selon des nouvel-
les de presse hollandaises, le
transfert du pouvoir exécutif en
Hollande du nord des autorités ci-
viles aux autorités militaires, est
consécutif à l'attaque sournoise
mente contre une patrouille de po-
lice allemande et les mesures poli-
cières prises contre certains élé-
ments juifs.
A la suite de ces mesures, au
Ghetto d'Amsterdam, des grèves
partielles et des attaques répétées
contre des non-juifs et des sym-
pathisants du Heich se sont pro
duités récemment dont la respon-
sabilité incombe , en premier lieu
aux éléments anti-germaniques.
La décision du commandement mi-
litaire, Conclut la dépêche, aura
surtout pour objet d'assurer les in-
térêts économiques du peuple hol-
landais.
VIOLENT RAID
de la Luftwaffe ,.
sur l'Ile de Malte
Deux villes anglaises bombardées
LES DÉTAILS DANS NOS DÉPÊCHES EN 2- PAGE
L'OPINION DU GÉNÉRAL DUVAL
LES EFFECTIFS
de l'armée de l'air
Une Information qui nous
parvient des Etats-Unis m'amè-
ne à revenir sur cette question
des effectifs de l'armée de l'air
dent j'ai déjà parlé à diverses
reprises. M. Knudeen président
de la commission de défense
nationale, aurait déclaré qu'au
mois de janvier, la produltion
Industrielle des Etats-Unie ïvait
été de 936 avions, dont 26 desti.
nés aux transports commer-
ciaux. Dans te même mois,
957 avions militaires auraient
été livrées aux armées améri-
caines et britanniques. On sait
qu'en principe, la moitié de la
production est attribuée à la
Grande-Bretagne, M. Knudsen
à ajouté qu'en prévoyait une
fabrication totale de 18 000
avions pour l'année 1941.
f
Cet apport s'ajoute, pour la
Grande-Bretagne, à sa propre
production et à celle des Domi-
nions. Pour apprécier l'èffort
américain, rappelons une fois
de plus due l'industrie françai.
se produisait on 191S 2.000
avions par mois, l'industrie bri-
tannique en produisait un mil-
lier et elles entretenaient ainsi
ensemble un effectif constant
d'environ 4,500 àvièns en ligne
sur là front franco-belge. Les
Allemande en opposaient un
chiffre sensiblement égal.
+%
Nous n'avons aucune Indioa-
tien relative a la préparation
des équipages, Cette question
est entore plut délieate que cet-
le de là production dès machi-
nes et @la n'en tient ^générale*
ment pas aèèez compte.
d'ai lu quelque oart que l'es.
cadrille britannique comptait
normalement douze avions én
première ligne, trois en deuxiè.
me. Une précision s'impose. Si
les trois avions de deuxième li-
gne sont dépourvus d'équipa-
ges, 118 représentent simple-
ment un échelon de ravitaille-
ment immédiat et alors ils se
confondent dans la statistique
tOMe les aooareils stockés
dans des magasins. Si au con-
traire un équipage est attribué
à ohacun d'eux, mieux vaut
dire que l'effectif de l'escadrille
est de 15. On conçoit que bien
que suivant la mission et les
instructions qu'il reçoit, le com-
mandement de l'escadrille puis-
se se créer une réserve à terre
d'un certain nombre d'appa-
reils. Mais on ne comprendrait
pas que ce fussent toujours les
mêmes trois avions avec leurs
équipages qui demeurent éisifs.
■ L'erreur capitale, Quand en
parle dès électifs de l'armée
de l'air, est de ne compter que
les avions. On s'imagine par-
fois qu'on peut maintenir à ta
disposition de l'eseadrille plus
d'avions qu'il n'y a d'équipa-
ges. Comme si le même équi-
page, ayant a fournir deux vols
dans la même journée, dispo-
sait d'un appareil de rechange.
On semble ainsi croire que la
machine se fatigue plus vite
que les hommes. Sauf des cir-
constances exceptionnelles, c'est
encore là une erreur. La dépen.
se nerveuse du vol et surtout du
vol de guerre, use les hommes,
les épuise même très vite en
cas de surmenage. Avions et
équipages ont un égal besoin
d'être ménagés si l'on veut
qu'ils durent. C'est pourquoi,
en principe, à chaque avion est
affecté un équipage et à cha-
que équipage un avion.
MAURICE CHEVALIER
qui a tué «Mimile» et «Prosper»
écrit lui-même ses chansons
— M'sieu Chevalier ?. Il a
défendu qu'on le dérange. Vous
comprenez, M'sieu, il arrive de
Suisse ; il chante ce soir à Lyon.
Alors il se repose.
J'insiste. Le concierge de l'hôtel
finii par annoncer ma visite, par
téléphone.
— Si ça ne vous fait rien de voir
M'sieu Chevalier dans son lit.
— Mais j'en serai ravi !
Me voici au chevet de notre Mau-
rice national, dont le réveil est sou.
riant.
Chaque fois que j'ai eu l'Occasion
de m'entretenir avec lui, sone les
cieux les plus divers : à Paris, à
Nice, à Londres, à New-York, j'ai
été frappé de son tact, de la sûreté
de son instinct, de la vivacité dé
sa compréhension.
« Les œuvres »
Maurice Chevalier m'annonce qu'il
chante maintenait ses propres ou-
yres.
— Il y a longtemps, m'explique-t•
il, que je songeais que je pourrais
écrire moi-méme des chansons. Je
puis dire que depuis des années j'ai
collaboré à presque toutes celles que
j'et créées. Tantôt je suggérais. une
idée a mes auteurs favoris. Tantôt
c'étaient eux qui m'en apportaient
une. Nous la discutions.
Vinrent les tristes événements de
juin. Je compris que les temps
étaient révolus èt que même dam
ses distractions, lé public exigerait
des èhangéments.
C'est pourquoi j'ai supprimé dans
mon répertoire certaines chansons
qui me semblaient inopportunes.
« Prosper » est mort
Quand on me réclame « Prosper »
je réponds qu'il est mort. ou bien
qu'il s'est rangé et qu'il a épousé
« Valentine »; ;
J'ai même tué ce brave K Mtmite w,
un bon petit gars pourtant, parce
que j'ai jugé qu'il serait de mauvais
goût d'évoquer une période cruelle
que nous avons vécue.
— Et « Ma Pommé" ?
Maurice sourit.
— Je chante toujours « Mf Pom-
mé » parce què, lui, c'est le clochard
dé tous les temps.
Maurice parlé avee une môdestiè
qui n'exclut pas là fierté paternelle
de ses nouvelles chansons, celle?
dont il est le parolier : « Notre
espoir », « Amusé-toi », « Le Régi-
ment des jambés Louis XV », « On
veut tant s'aimer » (composé pour
Apaisement, de Paul Géraldy), e Arc.
en-ciel ». *
— Je les ai écrites parce que, après
ces exécutions, j'avais besoin de nou.
velles chansons.
Mes musiciens étaient en zone
occupée, mes paroliers de ce côté,
ou réciproquement. Bref, jè me suis
trouvé dans la situation d'un voya-
geur qui débarque doris une gare
où il n'y a pas de porteur. Il faut
bien qu'il coltine lui-même ses
bagages.
Elles sont charmantes, optimistes,
chargées à la fois de gaieté et d'es-
poir, les chansons écrites par Mau-
rice Chevalier. - !'
■ •*?.
Ni jazz, ni swing **
Elles ont une note très française.
La musique, celle d'un jeune com-
positeur découvert par lui, fait fi
du jaes et du swing. ;
— Le jazz et le swing sontoérimés,
me dit Chevalier. Nous les avons mis
à la mode chez nous, nous figurant
qu'ils constituaient une nouveauté,
alors qu'ils remontent à plus de vingt
ans. Et puis nous en avons usé et
abusé. Cela aussi doit disparaître.
Je prends congé de Maurice. Il a
dit de son lit :
— Ah ! me dit-il, avec une fierté
soudaine, il feut que je vous annonce
quelque chose.
Ce « quelque chose » est un diplô.
me du Secours National constatant
qu'an eours d'une représentation de
gala, à Nice, Maurice Chevalier,
seul artiste au programme, a recueilli
300.000 francs pour cette oeuvre. *
Et le diplôme est assorti d'un
autographe du Maréchal ainsi conçu :
— Merci, Philippe Pétain.
En eet instant, la joie fière d'un
brave petit goase de Belleville lait
dans les yeux clairs de notre Maurice
national !
: LE REPORTER.
M. LANGERON
préfet de police
est mis à la retraite
VICHY. 27 février. — L' « Offi-
ciél » publie ce matin deux décrets
aux termes desquels M. Langeron,
préfet dé police, est admis à faire
valoir ses droits à la retraite, et
M. Marchand, précédemment dé-
légué dans les fonctions de préfet
de police, est nommé, à titre inté-
rimaire, préfet de police, en rem-
placement de M. Langeron.
EN BULGARIE
Réunion extraordinaire
du conseil des ministres'
SOFIA, 27 février. — Le premier
ministre, après avoir conféré avec
le chef de l'état-major, a réuni le
conseil en séance extraordinaire.
HIER, A PARIS.
André. Buffet
cambrioleur « mondain»
va être jugé
(D'UN DE NOS ENVOYÉS SPtCIAUX)
PARIS, 27 février.
Ce n'est pas un cambrioleur or-
dinaire qui va comparaîtra aux
prochaines assises de Yersailles.
André Buffet, Agé de 36 ans, est
une manière de gentlemen-cam-
brioleur, un Arsène Lupin qui ne
consentit pas à borner ses exploits
aux vulgaires cambriolages de
ses congénères de la pègre. Lui ét
son associé Barjollnet, né en 1899,
avaient des visées plus hautes. Et
c'est aux villas cossues, aux châ-
teaux et demeures historiques
qu'ils décidèrent de s'attaquer
Les fàits remontent à 1934. Au
cours de cette année, les deux mal.
faiteurs totalisèrent 49 vols et
tentatives de vols.
Une stupéfiante série
Buffet et Barjonnet (ce dernier
était un repris de justice quinze
fois condamné) commencèrent la
série de leurs stupéfiants cam-
briolages à travers 14 France dans
la nuit du 27 au 28 février 1934,
en volant dans un garage de
Saint-Gratien l'auto puissante dont
ils avaient besoin pour franchir
du grandes distances. Ils ne quit-
tèrent pas Saint-Gratien sans
avoir volé 50.000 francs de bijoux
dans une bijouterie. Le 5 mai,
débutait la tournée des châteaux
par le pillage du château du Christ
appartenant àu docteur Everard.
Buffet et son « associé » empor-
tèrent là entre autres objets pré-
cieux 9.000 francs d'argenterie. La
nuit suivante, ils « visitaient » le
château du comte de Rouge, et le
12 mai stoppaient devant le châ-
teau de Dampierre. appartenant
au duc de Luynes. Mais les aboie-
ments de quelques molosses, la
vue de quelques gardes leur don-
nèrent à penser qu'ils n'auraient
pas là une réception vraiment cor-
diale. Et ils repartirent. pour re-
venir en septembre, cette fois ren-
dus plus audacieux par l'impuni-
té. Ils prélevèrent dans ies super-
bes collections du duc de Luynes
quelques bibelots de valeur ines-
timable.
D'église en chateaux
Dans la nuit du 17 au 18 mai,
« Arsène Lupin » et son second
s'arrêtent à l'église de l'Isle-Adam
et mettent dans leurs bagages k
ciboire en or et tous les autres ob-
jets du culte. Jugeant encore ce
butin insuffisant, ils pillent une
bijouterie dans la même ville. Ce
coup exécuté, comme toujours de
main de maîtres, les deux malfai-
téurs consultent à nouveau le bot-
tin mondain et tour à tour, sont
pillés les châteaux de Saint-Far-
geau. du comte de Pozzo di Borgo
h Danger (Eure), d'Assonville, de
Broglie, de Lebaudy, de Mlle
Deutch de la Meurthe à Esque.
villy et du duc de Clermont-Ton-
nerre (là, ils s'emparent d'armes
et de pièces de collection, puis en-
terrent les armes compromettan-
tes dans la forêt de Fontaine-
bleau).
Buffet et Bâtonnet opèrent eiv-
core au château de Cheverny (In-
dre-et-Loire), au château du duc
de Grammont à Foritenailles (Sei-
ne-et-Marne), au château du baron
de Rothschild à Ferrières-en-Brie.
Ils s'attaquent à la propriété de
M. Krank Jay Gould à Maisons-
LMa. ffitte ofi ils ligotent le gardien
qui veut défendre les objets d'art
de son maître. A Deuil, chez M.
Planel. ils assomment Mlle Van-
thor d'un coup de matraque et
délestent une commode ancienne
des précieux objets qu'elle con-
tient.
Le 22 novembre, ils terminent
leur périple de plusieurs milliers
de kilomètres par le sac du châ-
teau du marquis de Ganay. à Cou.
rance, où ils s'emparent de 50.000
francs d'argenterie.
Arrêté le premier, le 6 janvier
1935, Barjonnet se suicida d'un
coup de revolver au coeur dans
les lavabos du commissariat spé-
cial de la gare d'Austerlitz. Buffet,
appréhendé peu après, était récla-
mé par le parquet de Chartres, et
il fut d'abord condamné pour
d'autres méfaits par la Cour d'as-
sises d'Eure-et-Loir aux travaux
forcés à perpétuité. Sa maîtresse,
la femme Cadio, qui accompagnait
parfois les cambrioleurs est morte
en prison.
L'étonnant cambrioleur a tout
avoué. Il vendait l'or et l'argent
à un bijoutier de l'avenue Michel-
Bizot. Mons, qui aujourd'hui op-
pose les dénégations les plus vi-
ves aux accusations du malfai-
teur et qui n'en est pas moins
poursuivi pour recel.
Buffet met seulement un point
d'honneur à spécifier que tel Ar-
sène Lupin, il ne portait jamais
d'arme sur lui.
— Je me bornais à voler, dit-il,
je n'aurais jamais tué personne.
Sa comparution devant les ju-
ges populaires de Versailles ne
risque guère d'aggraver son cas.
Les débats sont présidés par le
conseiller François et occupent
plusieurs audiences.
Jean COURTENAY.
",-
Le maréchal î
PÉTAIN
visitera à St-Etienne
des établissements
industriels
Au Puy, il se rendra I
au sanctuaire de
Notre-Dame de France
VICHY, 27 février. — Le Mare- f
chal va se rendre, à la fin de'la
semaine, dans l'un des centres
ouvriers les plus importants de la
France non occupée, celui de
Saint-Etienne et R.oanne, où il est
attendu par des populations qui
s'apprêtent a lui faire uti accueil
comparable à ceux qu'il, a reçus
déjà lors de ses voyages à Tou*
louse, Montauban, Lyon, Mar-
seille, Toulon, Avignon, Clermont-
Ferrand, Montpellier, etc.
Le Chef de l'Etat visitera samedi
plusieurs établissements indus-
triels et, le lendemain, dimanche,
le sanctuaire national de Notre-
Dame de France au Puy-en-Veiay,
reprenant ainsi une tradition mi!-
lénaire qui a amené dans cette
basilique de nombreux chefs de
l'Etat français.
Il rentrera à Vichy dans la soi-
rée en passant par Brioude.
Les détails du voyage ne sont
pas encore définitivement arrêtés.
Voici l'une des premières photos 'du gigantesque incendie qui' a. *-
dernièrement, ravagé la ville espagnole de Santander. Deux soldats.
contemplent, la nuit, l'énorme brasier.
Visa V. 5.783.)
1. SAVANTS
que savez-vous ?
! Par Auguste LUMIÈRE i
N
'EST-IL pas singulier de constater
que la plupart des grandes dé-
couvertes ne sont point l'œuvre
des savants particulièrement com-
pétents dans le domaine où elles sont
effectuées ?
L'un des exemples les plus remarqua-
bles de. cet état de choses est celui de
Pasteur qui, n'étant pas médecin, a en-
richi la médecine d'acquisitions d'une
incroyable fécondité. >
« Cette impuissance des savants spécia-
lisés, a écrit justement le regretté Ch.
Nicolle, se rencontre dans des circonstan-
ces où la raison ne croirait jamais la trou-
ver; c'est avec une fréquence surpre-
nante, en particulier dans les Instituts qui
ont été fondés, largement dotés, en vue
de la solution d'un gros prôblème nou-
vèau1 il semblerait que les conditions con-
sidérées comme les plus favorables à pré-
parer la découverte, en appareils, en per-
sonnel, contrarient la capricieuse initiali-
ve du génie. »
Les fondations les plus remarquables
dans cet ordre d'idées, sont celles que
npus trouvons aux Etats-Unis. C'est ain-
si que l'une d'entre elles comporte plus
de cinquante collaborateurs, chimistes,
physiciens, biologistes, médecins, bacté-
riologistes, cytologistes, sans compter le
personnel subalterne.
Cet Institut occupe des laboratoires ad-
mirablement organisés et outillés où tous
les perfectionnements des techniques de
recherches sont appliqués, où les res-
sources instrumentales, documentaires et
budgétaires sont presque illimitées. Or,
les. résultats fournis par cette oeuvre,
comme par les autres analogues d'ail-
leurs, ne répondent nullement aux efforts
de toutes natures qui s'y déploient ; au-
cune découverte sensationnelle ni même
d'une importance réelle n'en émane.
Cette carence semble attribuable à
plusieurs causes qui, à notre sens, ont
une commune origine. L'une des prin-
cipales de ces tauees est d'ailleurs le
manque d'esprit de curiosité des savants.
En effet, ceux-ci ont dû s'assimiler les
innombrables théories que leur ont en-
seigné les Traités classiques et, sur la
foi de - ces Traités, ils considèrent ces
acquisitions comme exactes et intangi-
blés. Ces vérités étant dévoilées, il n'v
a, par conséquent, plus de recherches à
entreprendre à leur sujet.
En acceptant pour valables et définiti-
ves les solutions que la science livresque
leur impose, il ne reste plus rien à dé-
couvrir ; il n'y a plus de raison d'être
curieux.
La notion capitale suivante est ainsi
perdue de vue alors qu'elle devrait pri-
mer toutes les autres, surtout dans le
domaine médical : Les théories ne sont
que des vérités approximatives et provi-
soires ; elles sont parfois même inexac-
tes, elles devront donc, par la suite, pres-
que toujours être perfectionnées, amen-
dées ou même réformées.
Non seulement le savant imbu de ces
connaissances dogmatiques n'est plus en
état de faire avancer la science, mais il
empêche les novateurs s'écartant de ses
croyances, de produire leurs travaux et
leurs découvertes. Il est conformiste et
entrave le progrès.
C'est pour cela que les grands inven-
teurs ont été invariablement victimes des
Hautes Personnalités scientiques de leur
époque : la plupart sont morts méconnus
et trop souvent dans la misère. L'histoi-
re des découvertes mémorables n'est
qu'un long martyrologue, depuis les
temps les plus reculés jusqu'à nos jours. ?
A l'heure où la Renaissance de la Pa-
trie s'affirme sous l'admirable effort de
notre Maréchal, le moment n'est-il pas
venu de remédier à des coutumes millé-
naires néfastes et d'instaurer une ère
nouvelle où le novateur cesserait d'être
paralysé et persécuté, où l'esprit du sa-
vant récupérerait sa curiosité native, où
l'essor de nos connaissances subirait une
nouvelle et brillante impulsion.
La réforme serait simple et facile ;
elle n'exigerait ni grands frais, ni sacri-
fices.
Il suffirait d'affirmer, dès la premfè£e *
page des Traités, ce qui est profondément
vrai, c'est-à-dire que toutes les solutions
présentées dans l'ouvrage sont provisoi-
res, souvent incomplètes ou imparfaites
et exigeraient de nouvelles investiga-
tions ; il suffirait que toutes les questions
abordées soient présentées avec les mê-
mes réserves et que le corps professoral,
s'imprègne de ces mêmes principes.
Les notions acquises à l'Ecole suscite-
raient alors la curiosité des élèves, et
aussi celle des maîtres ; ceux-ci qui, jus-
qu'ici ont professé des théories dogmati-
ques pendant toute leur carrière et dont
l'amour-propre est blessé par les décou-
vertes en opposition avec leurs enseigne-
ments, pourraient, si nos vues étaient
mises en pratique, accepter les idées
nouvelles dont ils auraient alors prévu
l'avènement, dans leurs cours.
* La restauration de la notion du doute
dans la science, -que Claude Bernard
avait définie, notion inspiratrice de la
recherche antagoniste de l'absolutisme
classique des Traités, permettrait de re-
dresser de nombreuses erreurs, de faire
cesser l'ostracisme systématique vis-à-
vis des novateurs et développerait ce
sens inné de la curiosité et du désir de
s'instruire que l'homme possède et ma-
nifeste dès son enfance par ses multiples
questions et que les méthodes pédagogi-
ques étouffent par l'intangibilité de leur
dogmatisme.
LE JOURNAL
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VOICI LES BERMUDES
contrôledu ciel et de la mer
A la Chambre des représentants de Washington, le porte-parole
du gouvernement américain a déclaré que la base des Bermudes
pouvait être considérée comme misé à la disposition dès U. S. A.
qui pourraient y exercer un contrôle militaire.
L
E « Clipper » traruatlan-
tique vire au-dessus de
1 la rade. Il était a peine
visible, juste grand comme un
goéland, que le vacarme de
ses moteurs l'annonçait aux
Bermudiens qui ne sont pas
encore las du passage régu-
lier de l'hydravion Amérique-
Europe. Mais, dans te bureau
du commandant de la base, la
radio a signalé, il y a une
heure déjà, son arrivée pro-
chaine. Une heure c'est le
temps qu'il faut pour mettre
en action ce prodigieux orga-
nisme de filtrage que l'Angle-
terre a installé aux Bermudes.
Avant la guerre, ce groupe
d'îles jetées en plein Océan,
à mille kilomètres des cotes
de Caroline, comme une aVant-
garde américaine, jouait pour
le Yankee, le rôle des Baléares
pour l'Océan.
Croisières du week end
C'était un but de croisière
pour le week-end. Des paque-
bots tout blancs, magnifique-
ment aménagés, y condui-
saient, en moins de vingt-qua-
tre heures, des touristes dont
la fortune était jaugée au
choix de leur cabine. Ils al-
laient disposer d'une pleine
journée Insulaire, entre le BO-
leîl et les flots, mais leur joie
avait commencé - dès l'embar-
quement. qui était l'occasion,
pour les femmes d'essayer de
ravissantës' robes de plage,
pour les hommes, leurs com-
plets de palm-beach et les plus
fins panamas.
Danse naturellement sur le
roof dès le dîner. Un bref
sommeil 'et" déjà l'île apparaît,
rose, verte et blanche sur une
mer éternellement bleue.
L'activité bermudienne était
presque entièrement orientée
vers le tourisme : hôtels de
tous ordres, casinos, golfs, ten-
nis, plages, et, en outre, des,
canaux alignés comme ceux du
vieux port à Marseille, mais
singulièrement plus rapides, at-
tendaient les amateurs -de pi..
che sportive.
Les Bermudes étaient, cbih;
me Havai, comme les Baléares
ou les Açores, de ces îles for-
tunées où la douceur de vivre
semblait s'être réfugiée.
Quand le prince de Galles,
reprenant une carrière politi-
que, en fut nommé gouverneur
général, l'opinion crut à quel-
que souveraineté d'opérette, le
prince et sa femme, d'une si
sure élégance, étant mis là
pour donner le ton à la mode.
f !1 Douaniers
, et service secret
.11 s'agissait bien de mode !
La Grande-Bretagne organisait
son blocus. Elle disposait aux
Bermudes d'une base singuliè-
rement précieuse pour peu que
les Etats-Unis acceptassent les
exigences du contrôle de leurs
hydravions de la Pan American
Airways et de leurs bateaux
des American Export Lines. Le
prestige personnel du prince
de- Galles ne fut pas étranger
à l'acceptation américaine.
Voilà .pourquoi chaque, ba-
teau, chaque.avion se dirigeant
vers l'Europe subit la plus ri..
gouréusès des visites. 800
fonctionnaires anglais civils et
militaires sont occupés à cette
minutieuse besogne qui, outre
la' vérification des bagages,
comporte la censure d'un vo-
lumineux courrier, enfin l'i-
dentification des voyageurs.
Spécialistes des' douanes et
agents du Service Secret col-
laborent étroitement 1 et sou-
vent. Cette antichambre loin-;
taine de l'Europe devient cel-
le, combien plus rapprochée
d'un camp de concentration.
Le * Clipper » touche l'eau
immobile, rebondit dans un
jaillissement d'écume. Il file
maintenant, à peine déjauge
vers l'appontement. Un piquet'
de marins atténd, l'arme au
pied. Des canots armés dessi-
nent des arabesques autour de
l'hydrobase.
Les passagers descendent,
leurs légers bagages dans une
main, le passeport dans l'au-
tre. La radio les avait annon-
cés dès le départ de la côte
américaine. Le Servie* Sécret
a eu le temps de les connaître.
La vérification sera aisée.
L'analyse du courrier est
aussi rapide, des spécialistes
s'en chargent dans un bureau
qui est un laboratoire. Aucun
pli ne trouve grâce devant dés
yeux aigus que renforcent
loupes, microscopes, réactifs
chimiques. Le contrôle des ba-
gages, pour être simple, ne va
pas sans cris, ni larmes.
La règle anglaise de blocus
interdit le transport vers les
pays belligérants et les pays
occupés de toute tomme d'ar-
gent excédant les besoins du
voyage, de toutès provisions de
bouthe, tels que chocolat, café,
, lait condensé, de produits com-
me les allumettes, le savon, la
soie, pour ne citer que les
principaux.
Episodes comiques
Il y a des épisodes comi-
ques. Tel membre d'un Comi-
té européen à l'Exposition de
New-York regagne son pays,
la liquidation de son pavillon
terminée. Se fiant à un visa
diplomatique américain, il a
emporté dans sa valise 15 ki-
los de chocolat, 1, boites de
lait, 2 écharpes de so ie et un
millier de dollars. Confiscation
des vivres sauf un quart de
pralines, des écharpes de soie
et des dollars sauf ceux qui lui
sont laissés pour ses frais de
route.
Un Francs revenant, lui
aussi,, d'achever la liquidation
de notre pavillon à la Worlds'
Faiàr s'est laissé tenter par
, douze douzaines de bas de
soie et un kilo de café. En.
trois minutes le voici allégé de
sa'pacotille.
On doit k la vérité de dire
que, pour implacable que soit
le contrôle, ses agents sont là
courtoisie même, si bien que
les malheureuses victimes n'ont
même pas la ressource de
s'emporter.
En trois heures, le Clipper
a été inspecté, des poches des
passagers à la coque de l'hy-
dravion. Il peut repartir, tan-
dis que les voyageurs, mépri-
sant le paysage, se livrent à
d'amères réflexions en relisant
le bon dé saisie
Du temps
pour les bateaux
Pour la vérification des ba-
teaux, il faut du temps et de
la méthode. C'est une vérita-
ble cohorte qui s'empare des
entreponts et cales, tandis que
les vedettes, mitrailleuses en
batterie, encerclent le navire.
Heureusement, le nombre
des navires qui passent par les
Bermudes pour gagner l'Euro-
pe est réduit. Les vrais con-
trebandiers évitent cette esca-
le, ayant choisi des routes ha.
sardeuses r qui leur laissent des
chances de passer à travers les
croisières.
Georges-R. MANUE.
DANS LA COUR DU PAVILLON SEVIGNE, A VfCHY, LE MARECHAL PETAIN ASSISTE AU
DEPART DE LA COMPAGNIE DU 1528 R. 1. QUI VIENT DE RENDRE LES HONNEURS.
(Visa : V 5662)
A AMSTERDAM
Troubles
dans la rue
Collisions
avec la police
SIX MORTS
BERLIN, 27 février. — Le D. N.
B. annonce qu'au cours des jour-
nées des 25 et 26 février, des colli-
sions se sont produites A Amster-
dam pendant l'exécution de mé-
sures de police pour découvrir les
auteurs d'une attaque de nuit con-
tre une patrouille de police. En
rétablissant l'ordre, il y a eu du
côté des perturbateurs six morts
et un certain nombre de blessés,
les uns assez grièvement atteints.
d'autres légèrement. Un grand
nombre de personnes ont été ar-
rêtéés par la police.
Les mesures d'ordre
prises par le Reich
BERLIN, 27 février. - Le D. N.
B. publie cette dépêche de Là
Haye. :
Le commandant militaire des
Pays-Bas, général d'aviation
Christiansen communiqué qu'il as
sumera, d'accord avec le commis-
saire du Reich des liions né ir-
landaises occupées, le Il )I-tvt ir exli
cutif dans la province de Hollande
septentrionale.
Sont interdits tous çori.ges as-
semblées ou manifestations. La po-
pulation est invitée à repiotidré
lé travail.
On apprend de source autorisée
allemande que, selon des nouvel-
les de presse hollandaises, le
transfert du pouvoir exécutif en
Hollande du nord des autorités ci-
viles aux autorités militaires, est
consécutif à l'attaque sournoise
mente contre une patrouille de po-
lice allemande et les mesures poli-
cières prises contre certains élé-
ments juifs.
A la suite de ces mesures, au
Ghetto d'Amsterdam, des grèves
partielles et des attaques répétées
contre des non-juifs et des sym-
pathisants du Heich se sont pro
duités récemment dont la respon-
sabilité incombe , en premier lieu
aux éléments anti-germaniques.
La décision du commandement mi-
litaire, Conclut la dépêche, aura
surtout pour objet d'assurer les in-
térêts économiques du peuple hol-
landais.
VIOLENT RAID
de la Luftwaffe ,.
sur l'Ile de Malte
Deux villes anglaises bombardées
LES DÉTAILS DANS NOS DÉPÊCHES EN 2- PAGE
L'OPINION DU GÉNÉRAL DUVAL
LES EFFECTIFS
de l'armée de l'air
Une Information qui nous
parvient des Etats-Unis m'amè-
ne à revenir sur cette question
des effectifs de l'armée de l'air
dent j'ai déjà parlé à diverses
reprises. M. Knudeen président
de la commission de défense
nationale, aurait déclaré qu'au
mois de janvier, la produltion
Industrielle des Etats-Unie ïvait
été de 936 avions, dont 26 desti.
nés aux transports commer-
ciaux. Dans te même mois,
957 avions militaires auraient
été livrées aux armées améri-
caines et britanniques. On sait
qu'en principe, la moitié de la
production est attribuée à la
Grande-Bretagne, M. Knudsen
à ajouté qu'en prévoyait une
fabrication totale de 18 000
avions pour l'année 1941.
f
Cet apport s'ajoute, pour la
Grande-Bretagne, à sa propre
production et à celle des Domi-
nions. Pour apprécier l'èffort
américain, rappelons une fois
de plus due l'industrie françai.
se produisait on 191S 2.000
avions par mois, l'industrie bri-
tannique en produisait un mil-
lier et elles entretenaient ainsi
ensemble un effectif constant
d'environ 4,500 àvièns en ligne
sur là front franco-belge. Les
Allemande en opposaient un
chiffre sensiblement égal.
+%
Nous n'avons aucune Indioa-
tien relative a la préparation
des équipages, Cette question
est entore plut délieate que cet-
le de là production dès machi-
nes et @la n'en tient ^générale*
ment pas aèèez compte.
d'ai lu quelque oart que l'es.
cadrille britannique comptait
normalement douze avions én
première ligne, trois en deuxiè.
me. Une précision s'impose. Si
les trois avions de deuxième li-
gne sont dépourvus d'équipa-
ges, 118 représentent simple-
ment un échelon de ravitaille-
ment immédiat et alors ils se
confondent dans la statistique
tOMe les aooareils stockés
dans des magasins. Si au con-
traire un équipage est attribué
à ohacun d'eux, mieux vaut
dire que l'effectif de l'escadrille
est de 15. On conçoit que bien
que suivant la mission et les
instructions qu'il reçoit, le com-
mandement de l'escadrille puis-
se se créer une réserve à terre
d'un certain nombre d'appa-
reils. Mais on ne comprendrait
pas que ce fussent toujours les
mêmes trois avions avec leurs
équipages qui demeurent éisifs.
■ L'erreur capitale, Quand en
parle dès électifs de l'armée
de l'air, est de ne compter que
les avions. On s'imagine par-
fois qu'on peut maintenir à ta
disposition de l'eseadrille plus
d'avions qu'il n'y a d'équipa-
ges. Comme si le même équi-
page, ayant a fournir deux vols
dans la même journée, dispo-
sait d'un appareil de rechange.
On semble ainsi croire que la
machine se fatigue plus vite
que les hommes. Sauf des cir-
constances exceptionnelles, c'est
encore là une erreur. La dépen.
se nerveuse du vol et surtout du
vol de guerre, use les hommes,
les épuise même très vite en
cas de surmenage. Avions et
équipages ont un égal besoin
d'être ménagés si l'on veut
qu'ils durent. C'est pourquoi,
en principe, à chaque avion est
affecté un équipage et à cha-
que équipage un avion.
MAURICE CHEVALIER
qui a tué «Mimile» et «Prosper»
écrit lui-même ses chansons
— M'sieu Chevalier ?. Il a
défendu qu'on le dérange. Vous
comprenez, M'sieu, il arrive de
Suisse ; il chante ce soir à Lyon.
Alors il se repose.
J'insiste. Le concierge de l'hôtel
finii par annoncer ma visite, par
téléphone.
— Si ça ne vous fait rien de voir
M'sieu Chevalier dans son lit.
— Mais j'en serai ravi !
Me voici au chevet de notre Mau-
rice national, dont le réveil est sou.
riant.
Chaque fois que j'ai eu l'Occasion
de m'entretenir avec lui, sone les
cieux les plus divers : à Paris, à
Nice, à Londres, à New-York, j'ai
été frappé de son tact, de la sûreté
de son instinct, de la vivacité dé
sa compréhension.
« Les œuvres »
Maurice Chevalier m'annonce qu'il
chante maintenait ses propres ou-
yres.
— Il y a longtemps, m'explique-t•
il, que je songeais que je pourrais
écrire moi-méme des chansons. Je
puis dire que depuis des années j'ai
collaboré à presque toutes celles que
j'et créées. Tantôt je suggérais. une
idée a mes auteurs favoris. Tantôt
c'étaient eux qui m'en apportaient
une. Nous la discutions.
Vinrent les tristes événements de
juin. Je compris que les temps
étaient révolus èt que même dam
ses distractions, lé public exigerait
des èhangéments.
C'est pourquoi j'ai supprimé dans
mon répertoire certaines chansons
qui me semblaient inopportunes.
« Prosper » est mort
Quand on me réclame « Prosper »
je réponds qu'il est mort. ou bien
qu'il s'est rangé et qu'il a épousé
« Valentine »; ;
J'ai même tué ce brave K Mtmite w,
un bon petit gars pourtant, parce
que j'ai jugé qu'il serait de mauvais
goût d'évoquer une période cruelle
que nous avons vécue.
— Et « Ma Pommé" ?
Maurice sourit.
— Je chante toujours « Mf Pom-
mé » parce què, lui, c'est le clochard
dé tous les temps.
Maurice parlé avee une môdestiè
qui n'exclut pas là fierté paternelle
de ses nouvelles chansons, celle?
dont il est le parolier : « Notre
espoir », « Amusé-toi », « Le Régi-
ment des jambés Louis XV », « On
veut tant s'aimer » (composé pour
Apaisement, de Paul Géraldy), e Arc.
en-ciel ». *
— Je les ai écrites parce que, après
ces exécutions, j'avais besoin de nou.
velles chansons.
Mes musiciens étaient en zone
occupée, mes paroliers de ce côté,
ou réciproquement. Bref, jè me suis
trouvé dans la situation d'un voya-
geur qui débarque doris une gare
où il n'y a pas de porteur. Il faut
bien qu'il coltine lui-même ses
bagages.
Elles sont charmantes, optimistes,
chargées à la fois de gaieté et d'es-
poir, les chansons écrites par Mau-
rice Chevalier. - !'
■ •*?.
Ni jazz, ni swing **
Elles ont une note très française.
La musique, celle d'un jeune com-
positeur découvert par lui, fait fi
du jaes et du swing. ;
— Le jazz et le swing sontoérimés,
me dit Chevalier. Nous les avons mis
à la mode chez nous, nous figurant
qu'ils constituaient une nouveauté,
alors qu'ils remontent à plus de vingt
ans. Et puis nous en avons usé et
abusé. Cela aussi doit disparaître.
Je prends congé de Maurice. Il a
dit de son lit :
— Ah ! me dit-il, avec une fierté
soudaine, il feut que je vous annonce
quelque chose.
Ce « quelque chose » est un diplô.
me du Secours National constatant
qu'an eours d'une représentation de
gala, à Nice, Maurice Chevalier,
seul artiste au programme, a recueilli
300.000 francs pour cette oeuvre. *
Et le diplôme est assorti d'un
autographe du Maréchal ainsi conçu :
— Merci, Philippe Pétain.
En eet instant, la joie fière d'un
brave petit goase de Belleville lait
dans les yeux clairs de notre Maurice
national !
: LE REPORTER.
M. LANGERON
préfet de police
est mis à la retraite
VICHY. 27 février. — L' « Offi-
ciél » publie ce matin deux décrets
aux termes desquels M. Langeron,
préfet dé police, est admis à faire
valoir ses droits à la retraite, et
M. Marchand, précédemment dé-
légué dans les fonctions de préfet
de police, est nommé, à titre inté-
rimaire, préfet de police, en rem-
placement de M. Langeron.
EN BULGARIE
Réunion extraordinaire
du conseil des ministres'
SOFIA, 27 février. — Le premier
ministre, après avoir conféré avec
le chef de l'état-major, a réuni le
conseil en séance extraordinaire.
HIER, A PARIS.
André. Buffet
cambrioleur « mondain»
va être jugé
(D'UN DE NOS ENVOYÉS SPtCIAUX)
PARIS, 27 février.
Ce n'est pas un cambrioleur or-
dinaire qui va comparaîtra aux
prochaines assises de Yersailles.
André Buffet, Agé de 36 ans, est
une manière de gentlemen-cam-
brioleur, un Arsène Lupin qui ne
consentit pas à borner ses exploits
aux vulgaires cambriolages de
ses congénères de la pègre. Lui ét
son associé Barjollnet, né en 1899,
avaient des visées plus hautes. Et
c'est aux villas cossues, aux châ-
teaux et demeures historiques
qu'ils décidèrent de s'attaquer
Les fàits remontent à 1934. Au
cours de cette année, les deux mal.
faiteurs totalisèrent 49 vols et
tentatives de vols.
Une stupéfiante série
Buffet et Barjonnet (ce dernier
était un repris de justice quinze
fois condamné) commencèrent la
série de leurs stupéfiants cam-
briolages à travers 14 France dans
la nuit du 27 au 28 février 1934,
en volant dans un garage de
Saint-Gratien l'auto puissante dont
ils avaient besoin pour franchir
du grandes distances. Ils ne quit-
tèrent pas Saint-Gratien sans
avoir volé 50.000 francs de bijoux
dans une bijouterie. Le 5 mai,
débutait la tournée des châteaux
par le pillage du château du Christ
appartenant àu docteur Everard.
Buffet et son « associé » empor-
tèrent là entre autres objets pré-
cieux 9.000 francs d'argenterie. La
nuit suivante, ils « visitaient » le
château du comte de Rouge, et le
12 mai stoppaient devant le châ-
teau de Dampierre. appartenant
au duc de Luynes. Mais les aboie-
ments de quelques molosses, la
vue de quelques gardes leur don-
nèrent à penser qu'ils n'auraient
pas là une réception vraiment cor-
diale. Et ils repartirent. pour re-
venir en septembre, cette fois ren-
dus plus audacieux par l'impuni-
té. Ils prélevèrent dans ies super-
bes collections du duc de Luynes
quelques bibelots de valeur ines-
timable.
D'église en chateaux
Dans la nuit du 17 au 18 mai,
« Arsène Lupin » et son second
s'arrêtent à l'église de l'Isle-Adam
et mettent dans leurs bagages k
ciboire en or et tous les autres ob-
jets du culte. Jugeant encore ce
butin insuffisant, ils pillent une
bijouterie dans la même ville. Ce
coup exécuté, comme toujours de
main de maîtres, les deux malfai-
téurs consultent à nouveau le bot-
tin mondain et tour à tour, sont
pillés les châteaux de Saint-Far-
geau. du comte de Pozzo di Borgo
h Danger (Eure), d'Assonville, de
Broglie, de Lebaudy, de Mlle
Deutch de la Meurthe à Esque.
villy et du duc de Clermont-Ton-
nerre (là, ils s'emparent d'armes
et de pièces de collection, puis en-
terrent les armes compromettan-
tes dans la forêt de Fontaine-
bleau).
Buffet et Bâtonnet opèrent eiv-
core au château de Cheverny (In-
dre-et-Loire), au château du duc
de Grammont à Foritenailles (Sei-
ne-et-Marne), au château du baron
de Rothschild à Ferrières-en-Brie.
Ils s'attaquent à la propriété de
M. Krank Jay Gould à Maisons-
LMa. ffitte ofi ils ligotent le gardien
qui veut défendre les objets d'art
de son maître. A Deuil, chez M.
Planel. ils assomment Mlle Van-
thor d'un coup de matraque et
délestent une commode ancienne
des précieux objets qu'elle con-
tient.
Le 22 novembre, ils terminent
leur périple de plusieurs milliers
de kilomètres par le sac du châ-
teau du marquis de Ganay. à Cou.
rance, où ils s'emparent de 50.000
francs d'argenterie.
Arrêté le premier, le 6 janvier
1935, Barjonnet se suicida d'un
coup de revolver au coeur dans
les lavabos du commissariat spé-
cial de la gare d'Austerlitz. Buffet,
appréhendé peu après, était récla-
mé par le parquet de Chartres, et
il fut d'abord condamné pour
d'autres méfaits par la Cour d'as-
sises d'Eure-et-Loir aux travaux
forcés à perpétuité. Sa maîtresse,
la femme Cadio, qui accompagnait
parfois les cambrioleurs est morte
en prison.
L'étonnant cambrioleur a tout
avoué. Il vendait l'or et l'argent
à un bijoutier de l'avenue Michel-
Bizot. Mons, qui aujourd'hui op-
pose les dénégations les plus vi-
ves aux accusations du malfai-
teur et qui n'en est pas moins
poursuivi pour recel.
Buffet met seulement un point
d'honneur à spécifier que tel Ar-
sène Lupin, il ne portait jamais
d'arme sur lui.
— Je me bornais à voler, dit-il,
je n'aurais jamais tué personne.
Sa comparution devant les ju-
ges populaires de Versailles ne
risque guère d'aggraver son cas.
Les débats sont présidés par le
conseiller François et occupent
plusieurs audiences.
Jean COURTENAY.
",-
Le maréchal î
PÉTAIN
visitera à St-Etienne
des établissements
industriels
Au Puy, il se rendra I
au sanctuaire de
Notre-Dame de France
VICHY, 27 février. — Le Mare- f
chal va se rendre, à la fin de'la
semaine, dans l'un des centres
ouvriers les plus importants de la
France non occupée, celui de
Saint-Etienne et R.oanne, où il est
attendu par des populations qui
s'apprêtent a lui faire uti accueil
comparable à ceux qu'il, a reçus
déjà lors de ses voyages à Tou*
louse, Montauban, Lyon, Mar-
seille, Toulon, Avignon, Clermont-
Ferrand, Montpellier, etc.
Le Chef de l'Etat visitera samedi
plusieurs établissements indus-
triels et, le lendemain, dimanche,
le sanctuaire national de Notre-
Dame de France au Puy-en-Veiay,
reprenant ainsi une tradition mi!-
lénaire qui a amené dans cette
basilique de nombreux chefs de
l'Etat français.
Il rentrera à Vichy dans la soi-
rée en passant par Brioude.
Les détails du voyage ne sont
pas encore définitivement arrêtés.
Voici l'une des premières photos 'du gigantesque incendie qui' a. *-
dernièrement, ravagé la ville espagnole de Santander. Deux soldats.
contemplent, la nuit, l'énorme brasier.
Visa V. 5.783.)
1. SAVANTS
que savez-vous ?
! Par Auguste LUMIÈRE i
N
'EST-IL pas singulier de constater
que la plupart des grandes dé-
couvertes ne sont point l'œuvre
des savants particulièrement com-
pétents dans le domaine où elles sont
effectuées ?
L'un des exemples les plus remarqua-
bles de. cet état de choses est celui de
Pasteur qui, n'étant pas médecin, a en-
richi la médecine d'acquisitions d'une
incroyable fécondité. >
« Cette impuissance des savants spécia-
lisés, a écrit justement le regretté Ch.
Nicolle, se rencontre dans des circonstan-
ces où la raison ne croirait jamais la trou-
ver; c'est avec une fréquence surpre-
nante, en particulier dans les Instituts qui
ont été fondés, largement dotés, en vue
de la solution d'un gros prôblème nou-
vèau1 il semblerait que les conditions con-
sidérées comme les plus favorables à pré-
parer la découverte, en appareils, en per-
sonnel, contrarient la capricieuse initiali-
ve du génie. »
Les fondations les plus remarquables
dans cet ordre d'idées, sont celles que
npus trouvons aux Etats-Unis. C'est ain-
si que l'une d'entre elles comporte plus
de cinquante collaborateurs, chimistes,
physiciens, biologistes, médecins, bacté-
riologistes, cytologistes, sans compter le
personnel subalterne.
Cet Institut occupe des laboratoires ad-
mirablement organisés et outillés où tous
les perfectionnements des techniques de
recherches sont appliqués, où les res-
sources instrumentales, documentaires et
budgétaires sont presque illimitées. Or,
les. résultats fournis par cette oeuvre,
comme par les autres analogues d'ail-
leurs, ne répondent nullement aux efforts
de toutes natures qui s'y déploient ; au-
cune découverte sensationnelle ni même
d'une importance réelle n'en émane.
Cette carence semble attribuable à
plusieurs causes qui, à notre sens, ont
une commune origine. L'une des prin-
cipales de ces tauees est d'ailleurs le
manque d'esprit de curiosité des savants.
En effet, ceux-ci ont dû s'assimiler les
innombrables théories que leur ont en-
seigné les Traités classiques et, sur la
foi de - ces Traités, ils considèrent ces
acquisitions comme exactes et intangi-
blés. Ces vérités étant dévoilées, il n'v
a, par conséquent, plus de recherches à
entreprendre à leur sujet.
En acceptant pour valables et définiti-
ves les solutions que la science livresque
leur impose, il ne reste plus rien à dé-
couvrir ; il n'y a plus de raison d'être
curieux.
La notion capitale suivante est ainsi
perdue de vue alors qu'elle devrait pri-
mer toutes les autres, surtout dans le
domaine médical : Les théories ne sont
que des vérités approximatives et provi-
soires ; elles sont parfois même inexac-
tes, elles devront donc, par la suite, pres-
que toujours être perfectionnées, amen-
dées ou même réformées.
Non seulement le savant imbu de ces
connaissances dogmatiques n'est plus en
état de faire avancer la science, mais il
empêche les novateurs s'écartant de ses
croyances, de produire leurs travaux et
leurs découvertes. Il est conformiste et
entrave le progrès.
C'est pour cela que les grands inven-
teurs ont été invariablement victimes des
Hautes Personnalités scientiques de leur
époque : la plupart sont morts méconnus
et trop souvent dans la misère. L'histoi-
re des découvertes mémorables n'est
qu'un long martyrologue, depuis les
temps les plus reculés jusqu'à nos jours. ?
A l'heure où la Renaissance de la Pa-
trie s'affirme sous l'admirable effort de
notre Maréchal, le moment n'est-il pas
venu de remédier à des coutumes millé-
naires néfastes et d'instaurer une ère
nouvelle où le novateur cesserait d'être
paralysé et persécuté, où l'esprit du sa-
vant récupérerait sa curiosité native, où
l'essor de nos connaissances subirait une
nouvelle et brillante impulsion.
La réforme serait simple et facile ;
elle n'exigerait ni grands frais, ni sacri-
fices.
Il suffirait d'affirmer, dès la premfè£e *
page des Traités, ce qui est profondément
vrai, c'est-à-dire que toutes les solutions
présentées dans l'ouvrage sont provisoi-
res, souvent incomplètes ou imparfaites
et exigeraient de nouvelles investiga-
tions ; il suffirait que toutes les questions
abordées soient présentées avec les mê-
mes réserves et que le corps professoral,
s'imprègne de ces mêmes principes.
Les notions acquises à l'Ecole suscite-
raient alors la curiosité des élèves, et
aussi celle des maîtres ; ceux-ci qui, jus-
qu'ici ont professé des théories dogmati-
ques pendant toute leur carrière et dont
l'amour-propre est blessé par les décou-
vertes en opposition avec leurs enseigne-
ments, pourraient, si nos vues étaient
mises en pratique, accepter les idées
nouvelles dont ils auraient alors prévu
l'avènement, dans leurs cours.
* La restauration de la notion du doute
dans la science, -que Claude Bernard
avait définie, notion inspiratrice de la
recherche antagoniste de l'absolutisme
classique des Traités, permettrait de re-
dresser de nombreuses erreurs, de faire
cesser l'ostracisme systématique vis-à-
vis des novateurs et développerait ce
sens inné de la curiosité et du désir de
s'instruire que l'homme possède et ma-
nifeste dès son enfance par ses multiples
questions et que les méthodes pédagogi-
ques étouffent par l'intangibilité de leur
dogmatisme.
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