Titre : Le Journal
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1934-03-05
Contributeur : Xau, Fernand (1852-1899). Directeur de publication
Contributeur : Letellier, Henri (1867-1960). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34473289x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 mars 1934 05 mars 1934
Description : 1934/03/05 (N15114). 1934/03/05 (N15114).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG13 Collection numérique : BIPFPIG13
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76302575
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-220
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/11/2014
4
Ut JOURNAL
1 - 8 - 34
L'AFFAIRE STAVISKY
Les progrès
et l'orientation nouvelle
de l'instruction
pendant cette semaine
[SUITE DE LA 1" PAGE]
Le ministre de l'intérieur que l'on
questionnait sur celui qui avait remis
à l'inspecteur Bonny ces pièces accusa-
trices répondait par une phrase mémo-
rable :
Le détenteur a donné son nom au
juge d'instruction ; mais il ne parait pas
nécessaire de le livrer à la publicité, par-
ce Qu'une expérience récente a montré
au'il s'exposerait à des représailles re-
doutables, et qu'il y a lieu d'observer
beaucoup de discrétion.
La journée du 2 devait être, elle aussi,
illustrée par un fait d'importance.
Le juge Ordonneau, sûr maintenant
que Mme Stavisky avait eu les ché-
quiers en mains, la mandait au Palais,
l'inculpait de complicité d'escroquerie
et de recel et la faisait sur l'heure
écrouer à la Petite Roquette.
Le magistrat, cette décision prise, re-
venait à l'examen des talons et l'on ap-
prenait en fin d'après-midi que ceux-ci
étaient à peu près au nombre de 1.200
et qu'ils représentaient plus de 200 mil-
lions.
Le samedi 3 mars, pour les historiens
dont l'affaire ne manquera pas, mérite-
rait d'être appelée c la journée Gui-
boud-Ribaud >.
Ce singulier personnage, dont nous
avons hier retracé l'étonnante carrière
— collaborations aux journaux commu-
nistes, missions gouvernementales et
administration de la Volonté — était
après une édifiante perquisition chez
l'un de ses amis, inculpé cette fois de
recel et conduit sur l'heure au Dépôt.
Journée Guiboud-Ribaud, avons-nous
dit. D'autres faits allaient pourtant
venir grossir la rubrique Stavisky :
Perquisition assez inattendue chez M*
Gaulier, avocat de Mme Stavisky, nou-
vel interrogatoire du fidèle et discret,
Depardon, audition de Mlle Rita Georg,
vedette souriante qui ne dut jamais être
la détentrice de bien lourds secrets.
Voilà pour la semaine passée. Qu'ap-
portera celle qui commence aujourd'hui?
M. de Chattancourt nous fait le récit
de la perquisition
effectuée samedi à son domicile
Nous avons dit, hier, comment une per-
quisition au domicile de M. Migeon. dit
de Chattancourt — un ami de M. Gui-
boud-Ribaud — avait précédé l'arresta-
tion de ce dernier.
Le fait étant d'importance, il était par-
ticulièrement intéressant de recueillir, de
la bouche même de M. de Chattancourt,
le récit de la perquisition effectuée chez
lui samedi dès la première heure.
— J'étais encore couché, nous dit-H,
quand « ces messieurs » se présentèrent
et furent introduits par un domestique.
A peine avais-J.e" eu le temps de me dres-
ser sur mon séant que le commissaire Bar-
thollet était au pied de mon lit et me
priait de me lever. Il n'était d'ailleurs pas
, seul. Ils étaient huit, je crois, et j'en trou-
vai au moins un dans chaque pièce. Je
reconnus le juge Demay et le substitut
Fontaine. Les autres étaient des Inspec-
teurs ou des greffiers.
Et notre interlocuteur nous diéé.rit la
scène à laquelle il assista ensuite, en
simple spectateur, lui semblait-il, ses
visiteurs explorant* minutieusement cha-
que tiroir, chaque casier de classeur, cha-
que rayon de la bibliothèque..
On en vint fi examiner les vêtements
de M: de Chattancourt.
- C'est alors, reprend ceaui-cl, que le
commissaire Barthollet trouva la première
pièce qui devait faire l'objet d'un pro-
ces-verbal de saisie. Il s'agissait d'une pe-
tite envedoppe de carte de visite, c-celïée
de cire rouge. Il rompit les cachets et sor-
tit de la pochette cinq. talons de chè-
ques, du moins put-il le croire sur le
moment, et — anomalie flagrante — cinq
talons identiques,, portant le -même nu-
méro ! II. n'eut, du reste, qu'à s'approcher
ua la fenêtre pour élucider le. mystère :
II ne tenait psts les originaux, mais seu-
lement cinq photos du 'mêm.e document.
; Déjà le magistrat demandait à M. de.
Chattancourt 'comment il était entré en
possession de ces reproductions.
- Je lui ai fait la même réponse que
calle que je- puis vous faire aujourd'hui.
J'ignorais jusqu'alors le contenu de: cette
enveloppe que j'avais reçue fermée, en
dépôt, de mon ami Guiboud-Ribaud. Je
ne connais d'ailleurs pas encore le nom
que pouvaient .porter ces documents et
quel était le bénéficiaire du- chèque origi-
nal. Au rsste. eussé-je su que l'enveloppe
à moi cohfiée recelait CES épreuves,, ce
n'est pas un délit, je pense, que dé çlé-
tenir des copies de pièces dont l'orig" maJ
existe.. ;
Une restitution spontanée
Cependant, 'M. Barthollet poSait. de
nouvelles questions qui M. de Chattan-
court s'efforce de reconstituer pour
bous :
— Vous détenez aussi * un carnet de
chèques ? m'a-t-il demandé.
- Non.
- Alors, vous l'avez détenu ?
— Oui.
- Qu'est-il devenu ?
- Je l'ai rendu à calul qui me- l'avait
remis.
- Qui ?
- Guiboud-Ribaud.
- - Pourquoi vous l'a-t-il confie ?
- Parce qu'il avait peur qu'on le lui
vole. •
— Vous l'avait-il montré, ou vous l'a-
vait-i] donné sous pli cacheté ?
— Il mé l'avait montré, en me le remet-
tant. voici une dizaine de jours, ajoutant :
« Je le garde pour ma justification. C'é-
tait. en effet, un chéquier de StavisKy,
dont. certains talons portaient lè nom de
mon ami avec, entre parenthèses. la men-
.tion (Volonti» ce qui indique qu'il s'a°-'s-
sait de sommes destinées à l'exploitation
de ce journal. -
- Quahd. le lui avez-vous rendu ?
.;' Quand j'ai appris qu'on recherchait
oes talons. Je le lui ai rapporté .puisque je
ne pouyais plus le détenir, sous peine de
me rendre complice par recel.
Pendant tout le cours de cette'conver-
sation, M. de Chattancourt eut, .nous
confie,,=t-ll, l'impression que sa bonne foi
était suspectée. Aussi, quand on lui de-
manda :
.;. Croyez-vous que ce * chéquier soit
encore chez Guiboud-Ribaud '?
S'empréssa-t'-il de répondre :
— "Certainement. 3e peux moi-même lui
téléphoner devant vous pour l'interroger
a ce, sujet. ■
Aussitôt dit.* aussitôt fait. :
— -Et, c'est ainsi, termine notre inter-
loc,:tr:.¡r que Guiboud-Ribaud venait,
jr" ipvcs, chez, moi, remettre lui-même,
t: i ,:¡n:n'" de M. Demay, le fameux
ci U:.\
Il fut 'lawJ. élément saisi, ainsi que
queues papiers pris sur le bureau de
M. de Chattancourt :
— En particulier, commente l'intéressé.
l'agenda de Guiboud-Ribaud, qu'il avait
laisse : chez mol. et exposant, par une
comptabilité personnelle, le détail de son
train de vie, ainsi que des feuilles volan-
tes sur lesquelles j'avais inscrit quelques
.,noms et pris quelques notes concernant
l'affaire Stavisky. Oh ! non pas que j'y
soit en rien mêlé. Mais elle ne pouvait
manquer de m'intéresser, puisqu'op y
prête .un rôle à mon meilleur ami Gui-
boud-Ribaud, que j'ai connu voici dix
ans,1 alors que, jeune étudiant en droit,
11 m2 servait de secrétaire.
Stavisky, lui. je ne l'ai jamais rencon-
tré. Tout Juste ai-je dîné, une fois, chez
Gulboud-Rlbaud, précisément, en compa-
gnie de Gaston Bonnaure. Nos relations
se sont d'ailleurs bornées à l'échange de
politesses courantes.
Comme on le voit, cette perquisition,
ài elle avait donné de précieux résultats,
n avait pas permis de retrouver l'origi-
nal du talon photographié en • quintuple
exemplaire. C'est, comme nous l'avons
exposé hier, Guiboud-Ribaud lui-même,
fidèle à la promesse qu'il avait faite aux
magistrats venus ensuite perquisitionner
chez lui, qui allait apporter' l'après-midi
au juge Ordonneau, le fameux docu-
ment dédié au mystérieux c Anatole ». -
Me de Poorter
arrivé hier à Bayonne
demandera la mise en liberté
de Gaston Bonnaure
[SUITE DE LA 1" PAGE]
Le 13, Guébin, directeur de la Con-
fiance, qui avait été arrêté à Paris et
remis en liberté par M. d'Uhalt, était
de nouveau arrêté et envoyé en prison,
Enfin, le 15 février, Bonnaure, député
du 3' arrondissement, à Paris, après deux
voyages sans résultat à Bayonne, était
enfin placé sous mandat de dépôt.
Ici s'arrête provisoirement la liste des
« pensionnaires » de la « Villa Chagrin ».
Ajoutons-y comme inculpés libres —
je serais ici encore tenté d'écrire le mot
provisoire — Desbrosses et Digoin, qui
sont venus chez M. d'Uhalt le 1" et le
3 mars, et qui sont de nouveau convo-
qués pour les 8 et 12 de ce mois
M* de Poorter est arrivé ce soir à
Bayonne. Il vient assister Gaston Bon-
naure qui passe demain matin, à 10 heu-
res, devant la chambre du conseil, en
vertu de la nouvelle loi pour la liberté
individuelle.
M* de Poorter a l'intention de plaider
très énergiquement devant le parquet de
Bayonne et de demander la mise en
liberté provisoire de son client.
Hayotte viendra également demain
matin devant la même juridiction dans
le même but.
Mardi, nous aurons la confrontation
Tissier-Cohsn, à laquelle assistera aussi
M* de Poorter, qui est l'avocat de l'ex-
appréciateur.
Cette confrontation promet d'être
mouvementée, car elle risque de faire
crouler tout le système de défende de
Cohen.
Celui-ci affirme, en effet, que les
bijoux furent changés après qu'il les eut
estimés, ce qui explique d'après lui que
leur valeur ait évolué de 15 millions à
600.000 francs. - A.-Ch. M.
La France Mutualiste"
et les bons de Bayonne
MARSEILLE, 4 mars — Une assemblée
générale de la section départementale
de la France mutualiste a eu lieu au-
jourd'hui.
M. Boet, président de ce groupement
d'anciens combattants mutualistes, était
venu de Paris pour apporter aux adhé-
rents du département des explications
sur l'achat par la France mutualiste de
7 millions de bons du Crédit municipal
de Bayonne.
La réunion a été assez mouvementée.
Divers orateurs se sont élevés contre la
gestion des administrateurs de la France
mutualiste, d'autres ont réclamé la
constitution d'un comité de défense,
ainsi que la garantie officielle de l'Etat.
M. Boet a fait un exposé de la situa-
tion et a dit notamment comment, au
moment de la conversion des rentes sur
l'Etat, et après informations prises au
ministère du travail, la France mutua-
liste acheta en juin 1932 des bons du
Crédit municipal de Bayonne. Quelques
mois plus tard, a ajouté M. Boet, on fit
à la France mutualiste une nouvelle
proposition. Il s'agissait cette fois d'a-
cheter pour 20 millions de bons de
Bayonne. M. Boet trouva, a-t-il dit, le
chiffre exorbitant et combattit la pro-
position au sein du comité d'adminis-
tration. Il reçut alors une visite inat-
tendue. celle de M. Darius, directeur de
Bec et ongles, qui lui demanda de cesser
son opposition.
M. -Boet, après une allusion à des com-
plicités possibles au sein même de la
France mutualiste, a conclu à la respon-
sabilité de l'Etat.— (Havas.)
6.000 familles dissidentes
font leur soumission au Maroc
RABAT, 4 mars. ■— Les généraux Hure
et Catroux ont reçu dans l'après-midi
d'hier, à Souq-el-Tleta la soumission du
caïd des Aklia-ss El Hanassi et des trois
mille familles Alfhasass et Aït Brahim,
D'autre part, le caïd Bennani et tous
les notables des Aït Mejjat et Igghir
Melloulen, représentant plus de 3.000 fa.,.
milles, ont accepté toutes nos condi-
tions. - •
Plusieurs fractions deg Ida Ouktir et
Ida Ougnidif dont l'habitat est situé
sur le versant du Djebel Iksi, point cul-
minant de l'Anti-Atlas, ont reconnu
l'autorité du maghzen; tandis» que l'im-
portante tribu des Ammelf est entrée en
pourparlers avec un de nos détache-
ments qui. continuant sa progression,
est arrivé à Zaouïa Timbuilcht aujour-
d'hui. Ce détachement poursuivra ulté-
rieurement sa marche sur Tamanarat
se. couvrant dans la direction de l'ouest
par flanc-garde sur Tizi-Noumanouz.
Lp détachement, motorisé du colonel
Trinquet se concentre à Taghjicht. Une
avant-garde légère a été coursée au con-
fluent de l'oued Sayar et de l'oued
Noun.
Les fractions des Aït Brahim qui ont
, fait leur soumissipn dans la journée du
2 mars s'étendent jusqu'au ksar de Fask.
C3 mouvement de soumission obtenu
sans combat porte "notre influence à 50
kilomètres 'de l'est Atlantique.
Une. manifestation de loyalisme
des démocrates alsaciens
STRASBOURG, 4 mars..- Le parti répu
blicain démocrate (section du Bas-Rhin)
s'est réuni aujourd'hui sous la présidence
de M. Eccard, sénateur, assisté dê
MM. Frey et Wallach députés, de nom-
breux conseillers généraux et munici-
paux du partî
A l'issue de la réunion, la motion sui-
vante a été adoptée à l'unanimité :
« Le congrès du parti républicain démo-
cratique du Bas-Rhin exprime le vœu :
1° Qu'en vue de l'organisation du plé-
biscite les mesures les plus sévères soient
prises pour que la liberté, le secret et la
loyauté du vote soient parfaitement sau-
vegardés et que tous les Sarrois autorises
à participer au plébiscite en vertu du
traité de paix soient effectivement mis
eij état de prendre part au scrutin;
2° Qu'en tout état di Cause les échange
commerciaux entre le bassin et la Fiance.
et notamment. la Lorraine et l'Alsace.
soient maintenus dans leur importance
actuelle grâce à l'instauration de contin-
gents d'importation et d'exportation, étant
bien entendu toutefois qu'un système de
stricte compensation sera instauré afin
d'assurer entre les importations et les
exportations contingentées un exact équi-
libre.
Après avoir entendu le rapport de
M. Frey, député, sur « le fascisme et
nous ». le congrès proteste, énergique'ment
contre la conception nationale-socialiste
qui traite les Alsaciens d'« Allemands de
l'extérieur », .constate qu'il n'y a plus de
communauté de destin entre l'Alsace et
l'Allemagne: qu'en ce qui concerne la
prétendue communauté de culture, si
tant est qu'elle ait existé, elle a été
rompue par la révolution nationale-socia-
liste, et que le. fossé entre eux et nous
devient de jour en jour plus profon'1-
considère que là tâche de l'Alsace <
d'aider de toutes ses forces la France une
et ■ indivisible à surmonter la crise
actuelle.
La motion se termine par l'expression
de la confiance du parti républicain
dans le gouvernement de M. Doumergue.
Un camion se renverse et prend feu]
Ses deux occupants sont carbonisés
LORIENT, 4 mars. — Dans la soirée de
samedi, vers 21 heures, un camion de la
maison d'épicerie en gros Poulain, de
Pont-l'AMj'3 (Finistère), qui se dirigeait,
lourdement chargé, vers Lorient, s'est
renversé à l'un des dangereux virages
de la côte de Pont-Sal, près d'Auray.
et a pris feu.
Les deux occupants. MM. Jolie et
Donges, ont été carbonisés.
Le préfet du Morbihan. M. Scama-
roni, s'est rendu sur les lieux. — (Jour-
nal.)
LA MORT DU CONSEILLER PRINCE
"Les recherches vont entrer
dans une phase vraiment intéressante"
déclare le procureur général Couchepin
La maison de santé de La Providence où s'est retirée Mme Prince mère 1
[SUITE DE LA LR* PAGE]
M. Barra poursuit :
Des pistes sérieuses ? Je ne suis pas
loin pour ma part de le penser. Sachez
seulement qu'il nous en est signalé de
tous côtés.Parmi elles ùne seule permet-
trait de rattacher l'affaire Prince à l'af-
faire Stavisky. Il n'est d'ailleurs pas
impossible que ces diverses pistes n'en
fassent qu'une à un moment donné.
Nous l'espérons et nos efforts tendent à
ce but.
— Avez-vous des noms ? demandai-je.
— Oui, nous avons des noms. Et c'est
pourquoi nous allons être de nouveau
obligés, au grand dam des journalistes,
— ajouta en souriant le magistrat, —
d'entourer du plus grand mystère les vé-
rifications auxquelles nous allons pro-
céder.
— Pensez-vous obtenir dans un sens
ou dans un 'autre un résultat rapide ?
— Certainement, nous serons fixés
sous peu de jours.
« Un « as » de la Sûreté générale
va venir nous aider )>,
nous dit le procureur général
Ces renseignements optimistes de-
vaient m'être en tous points confir-
més dans la soirée par le procureur
général Couchepin, que j'ai attendu
à la descente du train qui l'amenait
de Paris.
— Me considérant libéré, dans une
certaine mesure, du secret professionnel,
m'a dit M. Couchepin, je puis vous dé-
clarer que nous avons bon espoir de
découvrir les assassins du conseiller
Prince.
Quatre pistes sont - envisagées, et les
recherches vont entrer dans une phase
vraiment intéressante. Le garde des
sceaux m'a présenté, aujourd'hui même,
L'inspecteur principal BONNY 1
ur. policier de haute valeur, M. Bonny,
qui a reçu la mission- de s'associer aux
investigations des services dijoîinais, et
il y a tout lieu d'espérer que ces efforts
conjugués permettront enfin de tirer au
clair cette affaire mystérieuse. >
Sur ces mots, le magistrat nous
a quitté pour rejoindre MM. Gou-
dier, premier président ; Barra, pro-
cureur de la République, et Rabut,
juge d'instruction, venus à la ren-
contre de leur chef.
On a découvert
à la Combe-aux-Fées
un, journal ensanglanté
Au début de la matinée, un homme
a fait une découverte qui, sans être
d'une importance capitale, ne man-
que cependant pas d'intérêt.
Sur les bas-côtés d'un petit che-
min qui aboutit aux carrières de la
Combe-aux-Fées, à environ 400 mè- -
tres du lieu où fut trouvé le cadavre
mutilé de M. Prince, un brave hom-
me a trouvé un bouchon de papier
qu'il déploya soigneusement. C'était
une feuille d'un journal parisien du
soir, du 27 janvier. Outre qu'il était
maculé de sang, ce morceau de pa-
pier était tailladé comme si on l'avait
perforé à coups de couteau.
L'auteur de cette trouvaille, qui
désire que son nom ne soit pas pro-
noncé, a remis cette feuille à M. Ga-
billot. Le commissaire divisionnaire
de la brigade de police mobile de Di-
jon l'a fait porter à M. Rabut, juge
d'instruction, lequel ne manquera
pas, me l'assure-t-on, de la faire ex-
pertiser.
On sait que le couteau à cran d'ar-
rêt découvért sur les lieux du crime
était taché de sang et l'on se rappelle
d'autre part que le corps de l'infor-
tuné M. Prince ne portait pas trace
de blessures faites avec une arme
blanche. Une conclusion semble donc
s'imposer : ce couteau placé là pour
les besoins de la mise en scêr e, avait
été, pour la même raison, trempé
dans du sang. On a ignoré jusqu'ici
de quel sang s'étaient servi les assas-
sins, mais, après avoir examiné,
comme je l'ai fait ce matin le mor-
ceau de papier découvert près de la
Combe-aux-Fées, on n'est pas éloi-
gné de penser que ce journal a pu
contenir le sang, vraisemblablement
animal, qui a permis de maculer le
couteau. L'existence des perforations
que je signalais plus haut, renforce- !
rait cette hypothèse. Une expertise
ne tardera pas d'ailleurs à fixer
ce point.
Un étudiant aurait assisté
à des allées et venues
sur la voie ferrée
Au cours de la conversation que
j'ai eue avec M. Barra, et dont je
parle plus haut, le procureur de la
République m'a confié qu'un infor-
mateur très sérieux lui avait déclaré
savoir de source formelle qu'un jeune
étudiant dijonnais se trouvait à la
Combe-aux-Fées, le mardi 20 fé-
vrier, à l'heure du crime, et qu'il
avait assuré à l'un de ses amis in-
times avoir constaté des allées et
venues sur la voie ferrée
M. Barra, qui attache une très
grande importance à ce témoignage,
nous a prié d'écrire à l'intention de
cet étudiant qu'il pouvait se pré-
senter au cabinet du procureur, qu'il
serait immédiatement reçu et que le
magistrat l'assurait d'ores et déjà
de son entière discrétion
La Combe-aux-F ées, lieu de crime
et de promenade
Plus encore qu'au lendemain du
crime, les Dijonnais se sont rendus
aujourd'hui à la Combe-aux-Fées. Il
faisait beau et pour eux c'était un
lieu de promenade comme un autre.
Des familles s'étaient donné ren-
dez-vous sur le talus. Au risque d'un
accident, des femmes montaient sur
le ballast avec des enfants.
On eût souhaité un peu plus de
réserve dans cette curiosité, celle qui
mène toujours aux endroits des cri-
mes retentissants la même foule, une
foule qui en oublie parfois le carac-
tère douloureux et dramatique.
A.-H. FLASSCH.
La mission de M. Bonny
On nous a confirmé hier soir, à
la Sûreté générale, qu'à la suite de
l'entretien qui avait eu lieu entre
M. Henry Chéron, garde des sceaux,
et M.'Couchepin, procureur général
de Dijon, l'inspecteur principal
Bonny était désormais chargé de
prendre la direction de l'enquête qui
se poursuit à Dijon sur l'assassinat
du conseiller. Albert Prince. L'adresse
dont-a fait preuve ce policier pour
la récupération des talons des. chè-
ques Stavisky n'est sans doute pas
étrangère, à cette décision.
D'autre part, on sait que le com-
missaire Belin a dû venir à Paru
pour y procéder à diverses vérifica-
tions urgentes. Son absence était
susceptible de retarder la marche de
l'enquête que le gouvernement dé-
sire voir aboutir dans le plus brel
délai.
L'opinion de Me Poignard
A la suite du communiqué formel
du garde des sceaux et des déclara-
tions optimistes faites par le procu-
reur général Couchepin, dès son re-
tour à Dijon, nous avons été de-
mandé. à M* Poignard qui, avec M'
Maurice Garçon défend les intérêts
de la famille Prince, partie civile,
s'il avait connaissance des nouveaux
éléments d'information.
— Non, nous déclare M. Poignard, nous
ignorons encore les quatre pistes nou-
velles auxquelles fait allusion le procu-
reur générât Couchepin. M' Maurice
Garçon, rentré vendredi de Dijon, où il
était alié compulser le dossier, tandis
que j'examinais ceux de Paris, n'a pas
dû en entendre parler, puisqu'il n'en
a pas été question au cours de l'entrevue
que nous avons eue ce matin. Ces quatre
pistes doivent donc être toutes récentes.
Aussi bien ne serons-nous en possession
du dossier complet qu'après-demain.
Mais procédant par élimination et
tenant compte tant des éléments
matériels que moraux, les deux avo-
cats ont dès maintenant acquis la
conviction que l'hypothèse du sui-
cide tout aussi bien que celle de
l'aventure galante' devaient être dé-
finitivement écartées.
Réunions d'anciens combattants
La Coloniale
Dans la salle des fêtes de la mairie du
quatrième arrondissement, la Coloniale, so-
ciété de secours mutuels, que préside
M, Rigaud, a .donné sa vingt - huitième
grande fête annuelle en présence du
représentant du ministre des colonies, de
généraux et d'une .nombreuse assistance.
Une partie de concsrt e: un bal très
animé ont constitué le programme de la
fête.
Les anciens artilleurs du 13* C. A.
A la mémoire de ses glorieux morts
l'Amicale dss anciens artilleurs du
131" corps d'armée a fait célébrer, hier
matin, à 10 h. 30; en l'église Sainte-Thérèse-
de-l'Enfant-Jésus, un service 'solennel, que
présidait Mgr Le Hunssc, supérieur des
Pères du Saint-Esprit.
Les généraux Perrier, Maresaet, Vidal.
Ltbmann, un représentant du ministre de
l'air assistaient à l'office, au cours duquel
l'ilbbé Trilles a prononcé une allocution.
M~' Le Hunsec a donné l'absoute.
Les anciens du 205e R. I.
L'Amicale des anciens combattants du
205' régiment d'infanterie a donné son
bal annuel en présence d'une nombreuse
assistance. Un orchestre jazz, un cotillon,
une distribution de souvenirs ont permis
de donner à cette fête une animation par-
M'Vjliére.
Les anciens du 20e 'chasseurs
En l'église Notre-Da.me-des-Vlctoiree, la
société Iéna (anciens du 20" régiment de
chasseurs) a fait célébrer, hier, une Im-
posante cérémonie à la mémoire du
colonel Clemençon, des anciens officiers,
sous-officiers, brigadiers et chasseurs du 20"
morts pour la France.
L'allocution a été prononcée par l'abbé
Jourdan (croix de guerre), curé de Notre-
Dame-des-Victoires.
• Cette cérémonie, placée sous le patro-
nage du maréchal Lyaurey, ancien officier
du régiment, avait attiré une foule consi-
dérable.
MM. Gignoux
et Biliiet
parlent au Mans
de la situation générale
LI: MANS, 4 mars. — La Fédération des
groupements et syndicats des industriels
et commerçants de la Sarthe était réu-
nie, cet après-midi, en assemblée géné-
rafle. à la Bourse du commerce du Mans,
sous la présidence de M. Pierret ; l'inté-
rêt de cette réunion était rehaussé du
fait de la présence de MM. Billet, pré-
sident de l'Union des intérêts économi-
ques, et C.-J. Gignoux, directeur de
la. Journée industrielle, ancien sous-se-
crétaire d'Etat à l'éducation nationale,
qui avaient accepté d'y prendre la pa-
role ; MM. Légué et Montigny, députés
de la Sarthe, y assistaient également.
Après les comptes rendus de l'acti-
vité moraile et financière de la société,
M. Gignoux a, le premier, la parole.
L'ancien sous-secrétaire d'Etat, après
avoir rappelé comment une surproduc-
tion imputable au suréquipement indus-
triel né de la guerre, a été à l'origine
de la crise économique que traverse le
monde, et après avoir passé en revue
les difficultés agricoles et monétaires
dont souffrent la plupart des pays,
exhorte les grandes associations écono-
miques à réagir de toutes leurs forces
contre le « grand désarroi des idées »
qui tend à prolonger cette crise :
Car si on se penche de près sur la
situation économique générale, il apparaît
que les éléments organiques déterminants
de la crise ont à peu près épuisé leur
virulence. Les stocks mondiaux s'épuisent
un peu partout; le facteur surproduction
ne joue plus. Ce qu'il y a. c'est un élé-
ment d'incertitude, de méfiance qui fait
que les capitaux hésitent à s'engager.
Cela ne tient pas seulement à une situa-
tion politique, mais à un état d'esprit
économique et monétaire, à cette Idée
folle que, pour des raisons politiques, on
peut gouverner la vie économique autre-
ment que par la loi traditionnelle du tra-
vail et spécialement du travail français.
On ne construit rien sans un effort pa-
tient et sans la probité des hommes et
celle des gouvernements.
M. Billiet, parlant ensuite, a souligné
la nécessité de la coopération entre les
grandes organisations de vente et les
petits commerçants.
Il existe, dit-il, la liberté qui opprime
et la loi qui affranchit : ce qui a fait le
mal. dans ce pays est que les citoyens
n'ont pas eu confiance dans les parle-
mentaires, dans les juges, dans les
fonctionnaires ; et pourtant il existe une
immense majorité de fonctionnaires
honnêtes, de parlementaires avertis et
de juges intègres ; sur quoi M. Billiet
ajouta :
— Avant d'accuser un régime, il faut se
demander si soi-même on n'a pas contrI-
bué à le diminuer.
MM. Légué et Montigny, députés, ont
également pris la parole. — (Journal.)
M. Edouard Herriot
chez les radicaux de Lyon
LYON, 4 mars. — M. Edouard Herriot,
qui a consacré sa journée à l'examen de
questions municipales, a présidé, ce soir,
la réunion plénière du comité central des
républicains radicaux et radicaux - socia-
listes du premier arrondissement.
Cette réunion, à laquelle assistaient tous
les élus de l'arrondissement, s'est déroulée
au siège du comité, rue d'Algérie, devant
un très grand nombre de militants qui
remplissaient la salle.
M. Edouard Herriot, répondant aux
questions que lui ont posées ses amis *t
aux objections faites, a longuement expose
la sijuatlcn politique actuelle et il a dit
les raisons pour lesquelles il a accepté de
participer, comme ministre d'Etat, au
gouvernement de l'union nationale.
Le3 événements tragiques du 6 février
ont été évoqués au cours de cette réunion
et il a été également question de l'alti-
tude du parti radical lors des prochaines
élections a l'égard des socialistes S. F. I. O.
A la fin de la réunion, l'assemblée a
voté un ordre du jour faisant toute
confiance à M. Herriot. - (Journal.)
MM. Xavier Vallat et Scapini
à Rouen
ROUEN, 4 mars. — Le congrès annuel
de la Fédération républicaine de ja
Seine-Inférieure a réuni aujourd'hui, à
Rouen, un nombre considérable de mili-
tants venus de tout le département.
Après une séance de travail et un
banquet, une importante conférence de
propagande a été donnée, en présence
de 2.000 électeurs, sous la présidence de
M. Jean Baudouin, président du comité
départemental, vice-président de la
Fédération républicaine de France, qui
était entouré de nombreux parlementai-
res et élus cantonaux et municipaux de
la Seine-Inférieure.
Après une éloquente allocution de M.
Jean Baudouin, la parole a été donnée
à MM. Georges Scapini, député de Paris,
et Xavier Vallat. député de. l'Ardèche,
membre du conseil national de la Fédé-
ration républicaine d2 France.
« Pour une République propre », « Pour
une paix française », tels sont les sujets
qu'ont traités les deux députés.
M. P.-E. Flandin assiste à des essais
fle signalisation électrique
sur la ligne Paris-Cherbourg
CAEN, 4 mars. — M. P.-E. Flandin,
ministre des travaux publics, a assisté,
hier soir, à des essais de signalisation
électrique sur la ligne de Paris-Cher-
bourg, entre Bayeux et Le Molay.
Le ministre est monté sur une loco-
motive spécialement équipée et a cons-
taté les importants progrès que la nou-
velle signalisation peut apporter en ma-
tière de sécurité.
M. Flandin, qui était accompagné de
M. Dautry et de plusieurs ingénieurs du
réseau de l'Etat, a ensuite regagné Paris.
— (Havas.)
Au Conseil national
du parti démocrate populaire
Le conseil national du oarti démocrate
populaire, réuni. sous la présidence de
M.. Champetier de Ribes. ancien ministre,
a vota à l'unanimité une motion dans la-
queile il est dit notamment :
« Le parti démocrate populaire se pro-
nonce. avec une insistance accrue, pour
une économie organisée qui maintienne
les droits et l'efficacité de ia propriété pri-
vée et des initiatives personnelles ; qui don-
ne aux organismes corporatifs les pouvoirs
nécessaires pour réglementer, sous le con-
trôle des pouvoirs publics et des consom-
mateurs, les conditions de la production ;
qui permette enfin à ces organismes cor-
poratifs d'être effectivement et exactement
représentés dans un conseil national éco-
nomique, expression des désirs et des be-
soins de tous ceux qui travaillent »
Le congrès des cheminots de France
du réseau de l'Est
Le congrès annuel du syndicat profes-
sionnel des cheminots de France du réseau
Est, réuni 5, rue Cadet, à son siège social,
a adopté un ordre du jour dans lequel il
adresse un souvenir ému aux victimes de
la catastrophe de Lagny et demande que
la réforme des chemins de fer et la coordi-
nation des moyens de transport soient
entreprises avec la collaboration de toutes
les organisations syndicales.
L'Association sportive et prémilitaire
L'Association sportive et prémilitaire a
donné son banquet annuel que présidait
le commandant Goujon, représentant le
ministre de la santé publique et de l'édu-
cation physique, en présence d'une nom-
breuse assistance.
Le président du groupement, M. J. Meyer,
a. fait un magistral exposé de la prépa-
ration militaire, plus utile que jamais en
France. M. Rodolphe Hess, président de la
Fédération des sociétés de préparation au
service militaire de France et des colonies,
et le commandant Goujon ont parlé dans
le même sens que M. Meyer. M. Meyer a
reçu la médaille d'or de l'éducation
physique et le lieutenant Bernard la mé- I
daille d'argent.
Une partie artistique et un bal ont j
terminé la fête.
La jeune femme
morte dans un hôtel
de Montparnasse
est identifiée
On est. parvenu à Identifier, hier, la
jeune femme qui, ainsi que nous le re-
lations, a succombé dans des cir-
constances suspectes, la nuit de ven-
dredi à samedi, dans un hôtel de la
rue de la Gaîté. où elle s'était rendue
avec un ami de rencontre, M. Lucien
Vittet, ingénieur électricien, 9, boule-
vard Brune.
On sait que l'inspecteur Massot, grâce
à un petit carnet trouvé dans le sac
de la morte avait pu établir que celle-ci
était sans doute Mme Leberger qui avait
demeuré il y a six mois 11, rue Perignon.
Poursuivant son enquête, l'inspecteur
Massot réussit à retrouver un ami du
ménage Leberger, et, par son intermé-
diaire, M. Leberger, qui se présenta, hier,
au commissariat de Montparnasse.
Le signalement que l'on fournit à M.
Leberger de la morte de l'hôpital Tenon
lui parut correspondre à celui de sa
femme. Mis en présence du corps à
l'hôpital Tenon, il le reconnut formel-
lement.
Il fit un peu plus tard au commis-
saire de police la déclaration suivante :
— Ma femme, née Antonia Pezzoll, est
âgée de 20 ans. Je l'avais épousée en 1930,
à Draveil. Nous eûmes un enfant, aujour-
d'hui âgé de deux ans. Bientôt, constatant
l'un et l'autre que nous ne nous enten-
dions pas, nous décidâmes de noua sépa-
rer. Elle partit alors demeurer chez sa
mère, à Mainville (Seine-et-Oise). Depuis,
je ne l'ai revue que très rarement et
j'ignorais son genre de vie.
Le commissaire demanda à M. Leber-
ger s'il avait constaté que sa femme
s'adonnait aux stupéfiants.
— Lorsqu'elle était avec mol, répondit-
il, elle n'en a jamais fait usage. Elle avait,
par ailleurs, une excellente santé. Je ne
m'explique donc pas la cause de sa mort,
et à mon avis l'autopsie s'impose.
Le commissaire de police, soucieux
d'obtenir de plus amples renseignements
sur Mme Leberger, convoqua à son bu-
reau sa mère, Mme Pezzoli. Celle-ci, qui
demeure à Mainville, 37, rue Waldeck-
Rousseau, se présenta au commissariat
de police. Elle s'était auparavant ren-
due à l'hôpital Tenon, ou elle avait, à
son tour, reconnu le cadavre de sa fille.
Après avoir confirmé les déclarations
de M. Leberger, elle fournit d'autre part
aux enquêteurs les renseignements sui-
vants :
— Ma fille, séparée de son mari dans
les conditions que vous savez, était venue
demeurer chez moi avec son enfant. Elle
ne travaillait pas, mais venait deux fois
par semaine à Paris pour chercher du tra-
vail comme modiste. Il lui arrivait parfois
d'y rester coucher. Ma fille était très gaie,
&a mort me surprend beaucoup.
La pauvre mère demanda aussi qu'il
fût procédé à l'autopsie.
C'est tout ce qu'on a pu connaître
jusqu'ici de la vie de Mme Leberger.
Il semble cependant qu'elle ait mené
une existence assez irrégulière à Pa-
ris et surtout dans les environs de la
place Saint-Michel. Quant aux causes
de la mort, l'autopsie seule pourra les
révéler. Le corps a été transporté à
cette fin, hier après-midi, de l'hôpital
Tenon à l'Institut médico-légal.
L'Action républicaine l'emporte
aux élections municipales
complémentaires de Châtellerault
CHATELLERAULT, 4 mars. — Des élections
municipales complémentaires ont eu lieu
aujourd'hui pour sept sièges.
Les membres de la liste d'action répu-
blicaine sont élus tous les sept avec un
nombre de voix allant de 2.096 à 2.033.
La liste des radicaux socialistes et des
socialistes, patronnée par le maire, obtient
de 1.122 à 1.091 voix.
Le plus favorisé de la liste communiste
à 455 voix.
Au premier tour, la moyenne de la liste
d'action républicaine était de 1.768 voix;
celle de la liste radicale et socialiste de
1.260; celle de la liste communiste de 617.
— IRadioA
Un curieux incident électoral
PERPIGNAN, 4 mars. — Des élections mu-
nicipales devaient avoir lieu à Maury au-
jourd'hui, le premier tour n'ayant donné
aucun résultat, faute de candidats et
d'électeurs.
Pour le second tour, il y a eu 24 vo-
tants sur 459 inscrits. 14 voix sont allées
à MM. Léon Blum, Paul Faure, Roux,
député de l'arrondissement, et Dezières,
conseiller général du canton, tous socia-
listes S.F.I.O.
D'autre part, quatre socialistes de
Maury ont obtenu chacun 4 voix.
Le bureau de vote a proclamé ces der-
niers élus, mais une plainte a été déposée,
qui sera examinée par la préfecture, le
parti S.F.I.O. voulant que ses quatre
membres, ayant obtenu le plus de suffra-
ges, soient considérés comme élus.
Comment furent retrouvés les corps
des aviateurs lillois
victimes d'un accident au Maroc
FEZ, 4 mars. — L'équipage Delrue-
Monteil, du Club de tourisme aérien de
Fez, qui était parti à la recherche des
aviateurs Huet et Collet, de l'Aéro-
Club des Flandres, est rentré à Fez ce
soir, à 18 heures 20.
M. Delrue, qui est ancien aviateur de
guerre, a donné à la presse les explica-
tions suivantes :
— Nous avons trouvé samedi l'avion,
brisé peut-être à la suite d'un ca.potage
au cours d'un atterrissage dans un pays
très montagneux et raviné, à 35 kilomè-
tres d'Amoual. Les cadavres de Collet et
de Huet gisaient à côté de l'appareil. Le
poste de Boudenib avait été prévenu ven-
dredi par un goum que des indigènes
avalent renseigne. Un berger prétend avoir
vu tomber l'avion;- c'est le seul renseigne-
ment que l'on possède. On ne pourra être
fixé définitivement qu'à l'arrivée des corps
à Boudenib, où ils doivent arriver dette
nuit. Mais le voyage s'avère long et dif-
ficile. Sur la piste, la caravane devra ef-
fectuer 35 kilomètres avec des cheveux égi-
des mulets pour transporter les corps.
Des cercueils ont été préparés à Co-
lomb-Béchar, d'où les cadavres seront
dirigés ensuite sur Oran, avant d'être
embarqués à destination de la France.
— (Havas.)
Bagarre à Valenciennes
entre communistes et la police
LILLE, 4 mars. — Un cortège commu-
niste réunissant cinq à six cents person-
nes, parti de la place d'Anzin, est arrivé
à Valenciennes sur la place d'Armes.
Bientôt, un manifestant ayant été arrêté
pour avoir provoqué un gendarme, ce fut
le signal dune mêlée générale, au cours
de laquelle les gardes mobiles ont chargé
la foule.
De nombreuses arrestations ont été opé-
rées, dont sept ont été maintenues. —
(Radio.)
Arrestation
de trois malfaiteurs
qui se livraient
à la contrebande du tabac
A la suite d'une longue surveillance, les
inspecteurs Morin, David et Poggl ont
arrêté, rue de Clignancourt, trois indi.
vidus qu'ils soupçonnaient depuis long*
SANCHEZ TORALBA
temps de se livrer à la contrebande du
tabac. Ceux-ci sont tombés aux mains des
policiers au moment où Us montaient dana
une automobile dans laquelle on a trouvé
750 kilos de tabacs étrangers.
Ce sont : Ernest Kindt, 32 ans, chauf-
feur; Emile Bouleau, 33 ans, livreur, tous
deux sans domicile connu, et l'Espagnol
Sanchez Toralba, 37 ans, qui se cachait
sous le nom de Jacques Fontini, et vivait
en hôtel, 10, rue de Clignancourt. Une per-
quisition effectuée dans la chambre de ce
dernier a permis de découvrir un stock
important de tabacs de contrebande, ainsi
qu'une dizaine de valises dans lesquelles
on a trouvé de nombreux objets provenant
de divers combriolages, ainsi que tout un
attirail de cambrioleur. Toralba, déjà titu-
laire de trois condamnations, est, en outre,
sous le coup d'un mandat d'expulsion.
Les trois contrebandiers ont été envoyés
au Dépôt.
Couronnement de la reine
du XIX" arrondissement
Au cours d'une matinée très réussi
donnée à son siège social, 121, avenue
Jean-Jaurès, le comité général des fêtes
du dix-neuvième arrondissement a pro-
cédé au couronnement de la reine de
l'arrondissement, pour 1934: MUe Nicole
Roy, et de &es demoiselles d'honneur ;
Mlle Bert-he Barbezat et Thérèse Godon.
Les éliminatoires
de la coupe de bridge des damei
Lep premières éliminatoires de la Coupe
de bridge des dames, organisée par Femina
et Paris-Midi, ont donné, samedi, les ré-
sultâtes suivants :
Mme A bel Bedin, Mme Etienne Blanc,
ia baronne de Zuylen, Mme Georgesco ont
battu Mme C. Bernheim de Villers, Maie
Cahill, la comtesse de la Chapelle, Mlle
Baignères, par 1.141 points
Mme Em}!!.e Thibergien, Mme René Droai-
lets, Mme Lorthiois, Mme Géra.rd. Motte
ont battu Mme J. Aumont, Mme Beau-
champs Mme F. Toché, Mme C. Toohé par
1.983 points.
Mme Vintéjoux, Mme Marx, Mme
Schlemmer. Mlle Chatalgnier ont battu la."
comtesse de Vanssay. Mme L. Feilletreau. la
baronne Choppin d'Arnouvilde, la marquise
Louise de Pontcha.rra. par 461 points.
Mme de Saint-Quentin, Mme Marcel
Chain. Mlle Çertrand, Mlle J. Gallay ont
battu Mme R. Goldschmidt, Mme D. Drey-
fus, Mme Ve-lpry, Mme M. Guyot par
265 points.
Mme Fourcade, Mme J. Dechavanne,
Mme Aymé, Mme de Marsay ont battu
Mme A. Versain, Mme de Bazilac. Mme de
Mon tau t, Mlle Antoinette Versain par
1.750 pointe.
Mme A. Jolilivet, Mme Guedai, Mme Le
Port de la Thuilerie, Mme Laurent ont
battu Mme Morin-Pons, Mme Thorel,
Mme Moricand, la comtesse C de Bsarn
par 1.541 points.
La deuxième journée des premières éli-
minatoires est fixée à demain 5 mars.
Convalescence
Après une longue maladie, il faut
de l'air, du soleil, du repos, mais
avant tout, un régime alimentaire
solide qui vouse prmette de récu-
pérer rapidement vos forces. Vous
n'avez pas d'appétit? Prenez donc
avant vos repas une SUZE, apéri-
tif à la gentiane, et faites-moi
connance) 9
Conseils aux Enrhumés
Si un rhume n'est point guéri par de
simples soins hygiéniques, s'il survient de
la gêne dans la respiration, il faut employer
de suite, pour éviter les complications pos-
sibles, la Poudre Louis Legras, qui a obtenu
la plus haute récompense à l'Exposition
Universelle de 1900. Ce précieux remède
calme instantanément les souffrances, l'op-
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et hygîeniqji e de pi(as, il est
le nioins cher des i-hume de
Ut JOURNAL
1 - 8 - 34
L'AFFAIRE STAVISKY
Les progrès
et l'orientation nouvelle
de l'instruction
pendant cette semaine
[SUITE DE LA 1" PAGE]
Le ministre de l'intérieur que l'on
questionnait sur celui qui avait remis
à l'inspecteur Bonny ces pièces accusa-
trices répondait par une phrase mémo-
rable :
Le détenteur a donné son nom au
juge d'instruction ; mais il ne parait pas
nécessaire de le livrer à la publicité, par-
ce Qu'une expérience récente a montré
au'il s'exposerait à des représailles re-
doutables, et qu'il y a lieu d'observer
beaucoup de discrétion.
La journée du 2 devait être, elle aussi,
illustrée par un fait d'importance.
Le juge Ordonneau, sûr maintenant
que Mme Stavisky avait eu les ché-
quiers en mains, la mandait au Palais,
l'inculpait de complicité d'escroquerie
et de recel et la faisait sur l'heure
écrouer à la Petite Roquette.
Le magistrat, cette décision prise, re-
venait à l'examen des talons et l'on ap-
prenait en fin d'après-midi que ceux-ci
étaient à peu près au nombre de 1.200
et qu'ils représentaient plus de 200 mil-
lions.
Le samedi 3 mars, pour les historiens
dont l'affaire ne manquera pas, mérite-
rait d'être appelée c la journée Gui-
boud-Ribaud >.
Ce singulier personnage, dont nous
avons hier retracé l'étonnante carrière
— collaborations aux journaux commu-
nistes, missions gouvernementales et
administration de la Volonté — était
après une édifiante perquisition chez
l'un de ses amis, inculpé cette fois de
recel et conduit sur l'heure au Dépôt.
Journée Guiboud-Ribaud, avons-nous
dit. D'autres faits allaient pourtant
venir grossir la rubrique Stavisky :
Perquisition assez inattendue chez M*
Gaulier, avocat de Mme Stavisky, nou-
vel interrogatoire du fidèle et discret,
Depardon, audition de Mlle Rita Georg,
vedette souriante qui ne dut jamais être
la détentrice de bien lourds secrets.
Voilà pour la semaine passée. Qu'ap-
portera celle qui commence aujourd'hui?
M. de Chattancourt nous fait le récit
de la perquisition
effectuée samedi à son domicile
Nous avons dit, hier, comment une per-
quisition au domicile de M. Migeon. dit
de Chattancourt — un ami de M. Gui-
boud-Ribaud — avait précédé l'arresta-
tion de ce dernier.
Le fait étant d'importance, il était par-
ticulièrement intéressant de recueillir, de
la bouche même de M. de Chattancourt,
le récit de la perquisition effectuée chez
lui samedi dès la première heure.
— J'étais encore couché, nous dit-H,
quand « ces messieurs » se présentèrent
et furent introduits par un domestique.
A peine avais-J.e" eu le temps de me dres-
ser sur mon séant que le commissaire Bar-
thollet était au pied de mon lit et me
priait de me lever. Il n'était d'ailleurs pas
, seul. Ils étaient huit, je crois, et j'en trou-
vai au moins un dans chaque pièce. Je
reconnus le juge Demay et le substitut
Fontaine. Les autres étaient des Inspec-
teurs ou des greffiers.
Et notre interlocuteur nous diéé.rit la
scène à laquelle il assista ensuite, en
simple spectateur, lui semblait-il, ses
visiteurs explorant* minutieusement cha-
que tiroir, chaque casier de classeur, cha-
que rayon de la bibliothèque..
On en vint fi examiner les vêtements
de M: de Chattancourt.
- C'est alors, reprend ceaui-cl, que le
commissaire Barthollet trouva la première
pièce qui devait faire l'objet d'un pro-
ces-verbal de saisie. Il s'agissait d'une pe-
tite envedoppe de carte de visite, c-celïée
de cire rouge. Il rompit les cachets et sor-
tit de la pochette cinq. talons de chè-
ques, du moins put-il le croire sur le
moment, et — anomalie flagrante — cinq
talons identiques,, portant le -même nu-
méro ! II. n'eut, du reste, qu'à s'approcher
ua la fenêtre pour élucider le. mystère :
II ne tenait psts les originaux, mais seu-
lement cinq photos du 'mêm.e document.
; Déjà le magistrat demandait à M. de.
Chattancourt 'comment il était entré en
possession de ces reproductions.
- Je lui ai fait la même réponse que
calle que je- puis vous faire aujourd'hui.
J'ignorais jusqu'alors le contenu de: cette
enveloppe que j'avais reçue fermée, en
dépôt, de mon ami Guiboud-Ribaud. Je
ne connais d'ailleurs pas encore le nom
que pouvaient .porter ces documents et
quel était le bénéficiaire du- chèque origi-
nal. Au rsste. eussé-je su que l'enveloppe
à moi cohfiée recelait CES épreuves,, ce
n'est pas un délit, je pense, que dé çlé-
tenir des copies de pièces dont l'orig" maJ
existe.. ;
Une restitution spontanée
Cependant, 'M. Barthollet poSait. de
nouvelles questions qui M. de Chattan-
court s'efforce de reconstituer pour
bous :
— Vous détenez aussi * un carnet de
chèques ? m'a-t-il demandé.
- Non.
- Alors, vous l'avez détenu ?
— Oui.
- Qu'est-il devenu ?
- Je l'ai rendu à calul qui me- l'avait
remis.
- Qui ?
- Guiboud-Ribaud.
- - Pourquoi vous l'a-t-il confie ?
- Parce qu'il avait peur qu'on le lui
vole. •
— Vous l'avait-il montré, ou vous l'a-
vait-i] donné sous pli cacheté ?
— Il mé l'avait montré, en me le remet-
tant. voici une dizaine de jours, ajoutant :
« Je le garde pour ma justification. C'é-
tait. en effet, un chéquier de StavisKy,
dont. certains talons portaient lè nom de
mon ami avec, entre parenthèses. la men-
.tion (Volonti» ce qui indique qu'il s'a°-'s-
sait de sommes destinées à l'exploitation
de ce journal. -
- Quahd. le lui avez-vous rendu ?
.;' Quand j'ai appris qu'on recherchait
oes talons. Je le lui ai rapporté .puisque je
ne pouyais plus le détenir, sous peine de
me rendre complice par recel.
Pendant tout le cours de cette'conver-
sation, M. de Chattancourt eut, .nous
confie,,=t-ll, l'impression que sa bonne foi
était suspectée. Aussi, quand on lui de-
manda :
.;. Croyez-vous que ce * chéquier soit
encore chez Guiboud-Ribaud '?
S'empréssa-t'-il de répondre :
— "Certainement. 3e peux moi-même lui
téléphoner devant vous pour l'interroger
a ce, sujet. ■
Aussitôt dit.* aussitôt fait. :
— -Et, c'est ainsi, termine notre inter-
loc,:tr:.¡r que Guiboud-Ribaud venait,
jr" ipvcs, chez, moi, remettre lui-même,
t: i ,:¡n:n'" de M. Demay, le fameux
ci U:.\
Il fut 'lawJ. élément saisi, ainsi que
queues papiers pris sur le bureau de
M. de Chattancourt :
— En particulier, commente l'intéressé.
l'agenda de Guiboud-Ribaud, qu'il avait
laisse : chez mol. et exposant, par une
comptabilité personnelle, le détail de son
train de vie, ainsi que des feuilles volan-
tes sur lesquelles j'avais inscrit quelques
.,noms et pris quelques notes concernant
l'affaire Stavisky. Oh ! non pas que j'y
soit en rien mêlé. Mais elle ne pouvait
manquer de m'intéresser, puisqu'op y
prête .un rôle à mon meilleur ami Gui-
boud-Ribaud, que j'ai connu voici dix
ans,1 alors que, jeune étudiant en droit,
11 m2 servait de secrétaire.
Stavisky, lui. je ne l'ai jamais rencon-
tré. Tout Juste ai-je dîné, une fois, chez
Gulboud-Rlbaud, précisément, en compa-
gnie de Gaston Bonnaure. Nos relations
se sont d'ailleurs bornées à l'échange de
politesses courantes.
Comme on le voit, cette perquisition,
ài elle avait donné de précieux résultats,
n avait pas permis de retrouver l'origi-
nal du talon photographié en • quintuple
exemplaire. C'est, comme nous l'avons
exposé hier, Guiboud-Ribaud lui-même,
fidèle à la promesse qu'il avait faite aux
magistrats venus ensuite perquisitionner
chez lui, qui allait apporter' l'après-midi
au juge Ordonneau, le fameux docu-
ment dédié au mystérieux c Anatole ». -
Me de Poorter
arrivé hier à Bayonne
demandera la mise en liberté
de Gaston Bonnaure
[SUITE DE LA 1" PAGE]
Le 13, Guébin, directeur de la Con-
fiance, qui avait été arrêté à Paris et
remis en liberté par M. d'Uhalt, était
de nouveau arrêté et envoyé en prison,
Enfin, le 15 février, Bonnaure, député
du 3' arrondissement, à Paris, après deux
voyages sans résultat à Bayonne, était
enfin placé sous mandat de dépôt.
Ici s'arrête provisoirement la liste des
« pensionnaires » de la « Villa Chagrin ».
Ajoutons-y comme inculpés libres —
je serais ici encore tenté d'écrire le mot
provisoire — Desbrosses et Digoin, qui
sont venus chez M. d'Uhalt le 1" et le
3 mars, et qui sont de nouveau convo-
qués pour les 8 et 12 de ce mois
M* de Poorter est arrivé ce soir à
Bayonne. Il vient assister Gaston Bon-
naure qui passe demain matin, à 10 heu-
res, devant la chambre du conseil, en
vertu de la nouvelle loi pour la liberté
individuelle.
M* de Poorter a l'intention de plaider
très énergiquement devant le parquet de
Bayonne et de demander la mise en
liberté provisoire de son client.
Hayotte viendra également demain
matin devant la même juridiction dans
le même but.
Mardi, nous aurons la confrontation
Tissier-Cohsn, à laquelle assistera aussi
M* de Poorter, qui est l'avocat de l'ex-
appréciateur.
Cette confrontation promet d'être
mouvementée, car elle risque de faire
crouler tout le système de défende de
Cohen.
Celui-ci affirme, en effet, que les
bijoux furent changés après qu'il les eut
estimés, ce qui explique d'après lui que
leur valeur ait évolué de 15 millions à
600.000 francs. - A.-Ch. M.
La France Mutualiste"
et les bons de Bayonne
MARSEILLE, 4 mars — Une assemblée
générale de la section départementale
de la France mutualiste a eu lieu au-
jourd'hui.
M. Boet, président de ce groupement
d'anciens combattants mutualistes, était
venu de Paris pour apporter aux adhé-
rents du département des explications
sur l'achat par la France mutualiste de
7 millions de bons du Crédit municipal
de Bayonne.
La réunion a été assez mouvementée.
Divers orateurs se sont élevés contre la
gestion des administrateurs de la France
mutualiste, d'autres ont réclamé la
constitution d'un comité de défense,
ainsi que la garantie officielle de l'Etat.
M. Boet a fait un exposé de la situa-
tion et a dit notamment comment, au
moment de la conversion des rentes sur
l'Etat, et après informations prises au
ministère du travail, la France mutua-
liste acheta en juin 1932 des bons du
Crédit municipal de Bayonne. Quelques
mois plus tard, a ajouté M. Boet, on fit
à la France mutualiste une nouvelle
proposition. Il s'agissait cette fois d'a-
cheter pour 20 millions de bons de
Bayonne. M. Boet trouva, a-t-il dit, le
chiffre exorbitant et combattit la pro-
position au sein du comité d'adminis-
tration. Il reçut alors une visite inat-
tendue. celle de M. Darius, directeur de
Bec et ongles, qui lui demanda de cesser
son opposition.
M. -Boet, après une allusion à des com-
plicités possibles au sein même de la
France mutualiste, a conclu à la respon-
sabilité de l'Etat.— (Havas.)
6.000 familles dissidentes
font leur soumission au Maroc
RABAT, 4 mars. ■— Les généraux Hure
et Catroux ont reçu dans l'après-midi
d'hier, à Souq-el-Tleta la soumission du
caïd des Aklia-ss El Hanassi et des trois
mille familles Alfhasass et Aït Brahim,
D'autre part, le caïd Bennani et tous
les notables des Aït Mejjat et Igghir
Melloulen, représentant plus de 3.000 fa.,.
milles, ont accepté toutes nos condi-
tions. - •
Plusieurs fractions deg Ida Ouktir et
Ida Ougnidif dont l'habitat est situé
sur le versant du Djebel Iksi, point cul-
minant de l'Anti-Atlas, ont reconnu
l'autorité du maghzen; tandis» que l'im-
portante tribu des Ammelf est entrée en
pourparlers avec un de nos détache-
ments qui. continuant sa progression,
est arrivé à Zaouïa Timbuilcht aujour-
d'hui. Ce détachement poursuivra ulté-
rieurement sa marche sur Tamanarat
se. couvrant dans la direction de l'ouest
par flanc-garde sur Tizi-Noumanouz.
Lp détachement, motorisé du colonel
Trinquet se concentre à Taghjicht. Une
avant-garde légère a été coursée au con-
fluent de l'oued Sayar et de l'oued
Noun.
Les fractions des Aït Brahim qui ont
, fait leur soumissipn dans la journée du
2 mars s'étendent jusqu'au ksar de Fask.
C3 mouvement de soumission obtenu
sans combat porte "notre influence à 50
kilomètres 'de l'est Atlantique.
Une. manifestation de loyalisme
des démocrates alsaciens
STRASBOURG, 4 mars..- Le parti répu
blicain démocrate (section du Bas-Rhin)
s'est réuni aujourd'hui sous la présidence
de M. Eccard, sénateur, assisté dê
MM. Frey et Wallach députés, de nom-
breux conseillers généraux et munici-
paux du partî
A l'issue de la réunion, la motion sui-
vante a été adoptée à l'unanimité :
« Le congrès du parti républicain démo-
cratique du Bas-Rhin exprime le vœu :
1° Qu'en vue de l'organisation du plé-
biscite les mesures les plus sévères soient
prises pour que la liberté, le secret et la
loyauté du vote soient parfaitement sau-
vegardés et que tous les Sarrois autorises
à participer au plébiscite en vertu du
traité de paix soient effectivement mis
eij état de prendre part au scrutin;
2° Qu'en tout état di Cause les échange
commerciaux entre le bassin et la Fiance.
et notamment. la Lorraine et l'Alsace.
soient maintenus dans leur importance
actuelle grâce à l'instauration de contin-
gents d'importation et d'exportation, étant
bien entendu toutefois qu'un système de
stricte compensation sera instauré afin
d'assurer entre les importations et les
exportations contingentées un exact équi-
libre.
Après avoir entendu le rapport de
M. Frey, député, sur « le fascisme et
nous ». le congrès proteste, énergique'ment
contre la conception nationale-socialiste
qui traite les Alsaciens d'« Allemands de
l'extérieur », .constate qu'il n'y a plus de
communauté de destin entre l'Alsace et
l'Allemagne: qu'en ce qui concerne la
prétendue communauté de culture, si
tant est qu'elle ait existé, elle a été
rompue par la révolution nationale-socia-
liste, et que le. fossé entre eux et nous
devient de jour en jour plus profon'1-
considère que là tâche de l'Alsace <
d'aider de toutes ses forces la France une
et ■ indivisible à surmonter la crise
actuelle.
La motion se termine par l'expression
de la confiance du parti républicain
dans le gouvernement de M. Doumergue.
Un camion se renverse et prend feu]
Ses deux occupants sont carbonisés
LORIENT, 4 mars. — Dans la soirée de
samedi, vers 21 heures, un camion de la
maison d'épicerie en gros Poulain, de
Pont-l'AMj'3 (Finistère), qui se dirigeait,
lourdement chargé, vers Lorient, s'est
renversé à l'un des dangereux virages
de la côte de Pont-Sal, près d'Auray.
et a pris feu.
Les deux occupants. MM. Jolie et
Donges, ont été carbonisés.
Le préfet du Morbihan. M. Scama-
roni, s'est rendu sur les lieux. — (Jour-
nal.)
LA MORT DU CONSEILLER PRINCE
"Les recherches vont entrer
dans une phase vraiment intéressante"
déclare le procureur général Couchepin
La maison de santé de La Providence où s'est retirée Mme Prince mère 1
[SUITE DE LA LR* PAGE]
M. Barra poursuit :
Des pistes sérieuses ? Je ne suis pas
loin pour ma part de le penser. Sachez
seulement qu'il nous en est signalé de
tous côtés.Parmi elles ùne seule permet-
trait de rattacher l'affaire Prince à l'af-
faire Stavisky. Il n'est d'ailleurs pas
impossible que ces diverses pistes n'en
fassent qu'une à un moment donné.
Nous l'espérons et nos efforts tendent à
ce but.
— Avez-vous des noms ? demandai-je.
— Oui, nous avons des noms. Et c'est
pourquoi nous allons être de nouveau
obligés, au grand dam des journalistes,
— ajouta en souriant le magistrat, —
d'entourer du plus grand mystère les vé-
rifications auxquelles nous allons pro-
céder.
— Pensez-vous obtenir dans un sens
ou dans un 'autre un résultat rapide ?
— Certainement, nous serons fixés
sous peu de jours.
« Un « as » de la Sûreté générale
va venir nous aider )>,
nous dit le procureur général
Ces renseignements optimistes de-
vaient m'être en tous points confir-
més dans la soirée par le procureur
général Couchepin, que j'ai attendu
à la descente du train qui l'amenait
de Paris.
— Me considérant libéré, dans une
certaine mesure, du secret professionnel,
m'a dit M. Couchepin, je puis vous dé-
clarer que nous avons bon espoir de
découvrir les assassins du conseiller
Prince.
Quatre pistes sont - envisagées, et les
recherches vont entrer dans une phase
vraiment intéressante. Le garde des
sceaux m'a présenté, aujourd'hui même,
L'inspecteur principal BONNY 1
ur. policier de haute valeur, M. Bonny,
qui a reçu la mission- de s'associer aux
investigations des services dijoîinais, et
il y a tout lieu d'espérer que ces efforts
conjugués permettront enfin de tirer au
clair cette affaire mystérieuse. >
Sur ces mots, le magistrat nous
a quitté pour rejoindre MM. Gou-
dier, premier président ; Barra, pro-
cureur de la République, et Rabut,
juge d'instruction, venus à la ren-
contre de leur chef.
On a découvert
à la Combe-aux-Fées
un, journal ensanglanté
Au début de la matinée, un homme
a fait une découverte qui, sans être
d'une importance capitale, ne man-
que cependant pas d'intérêt.
Sur les bas-côtés d'un petit che-
min qui aboutit aux carrières de la
Combe-aux-Fées, à environ 400 mè- -
tres du lieu où fut trouvé le cadavre
mutilé de M. Prince, un brave hom-
me a trouvé un bouchon de papier
qu'il déploya soigneusement. C'était
une feuille d'un journal parisien du
soir, du 27 janvier. Outre qu'il était
maculé de sang, ce morceau de pa-
pier était tailladé comme si on l'avait
perforé à coups de couteau.
L'auteur de cette trouvaille, qui
désire que son nom ne soit pas pro-
noncé, a remis cette feuille à M. Ga-
billot. Le commissaire divisionnaire
de la brigade de police mobile de Di-
jon l'a fait porter à M. Rabut, juge
d'instruction, lequel ne manquera
pas, me l'assure-t-on, de la faire ex-
pertiser.
On sait que le couteau à cran d'ar-
rêt découvért sur les lieux du crime
était taché de sang et l'on se rappelle
d'autre part que le corps de l'infor-
tuné M. Prince ne portait pas trace
de blessures faites avec une arme
blanche. Une conclusion semble donc
s'imposer : ce couteau placé là pour
les besoins de la mise en scêr e, avait
été, pour la même raison, trempé
dans du sang. On a ignoré jusqu'ici
de quel sang s'étaient servi les assas-
sins, mais, après avoir examiné,
comme je l'ai fait ce matin le mor-
ceau de papier découvert près de la
Combe-aux-Fées, on n'est pas éloi-
gné de penser que ce journal a pu
contenir le sang, vraisemblablement
animal, qui a permis de maculer le
couteau. L'existence des perforations
que je signalais plus haut, renforce- !
rait cette hypothèse. Une expertise
ne tardera pas d'ailleurs à fixer
ce point.
Un étudiant aurait assisté
à des allées et venues
sur la voie ferrée
Au cours de la conversation que
j'ai eue avec M. Barra, et dont je
parle plus haut, le procureur de la
République m'a confié qu'un infor-
mateur très sérieux lui avait déclaré
savoir de source formelle qu'un jeune
étudiant dijonnais se trouvait à la
Combe-aux-Fées, le mardi 20 fé-
vrier, à l'heure du crime, et qu'il
avait assuré à l'un de ses amis in-
times avoir constaté des allées et
venues sur la voie ferrée
M. Barra, qui attache une très
grande importance à ce témoignage,
nous a prié d'écrire à l'intention de
cet étudiant qu'il pouvait se pré-
senter au cabinet du procureur, qu'il
serait immédiatement reçu et que le
magistrat l'assurait d'ores et déjà
de son entière discrétion
La Combe-aux-F ées, lieu de crime
et de promenade
Plus encore qu'au lendemain du
crime, les Dijonnais se sont rendus
aujourd'hui à la Combe-aux-Fées. Il
faisait beau et pour eux c'était un
lieu de promenade comme un autre.
Des familles s'étaient donné ren-
dez-vous sur le talus. Au risque d'un
accident, des femmes montaient sur
le ballast avec des enfants.
On eût souhaité un peu plus de
réserve dans cette curiosité, celle qui
mène toujours aux endroits des cri-
mes retentissants la même foule, une
foule qui en oublie parfois le carac-
tère douloureux et dramatique.
A.-H. FLASSCH.
La mission de M. Bonny
On nous a confirmé hier soir, à
la Sûreté générale, qu'à la suite de
l'entretien qui avait eu lieu entre
M. Henry Chéron, garde des sceaux,
et M.'Couchepin, procureur général
de Dijon, l'inspecteur principal
Bonny était désormais chargé de
prendre la direction de l'enquête qui
se poursuit à Dijon sur l'assassinat
du conseiller. Albert Prince. L'adresse
dont-a fait preuve ce policier pour
la récupération des talons des. chè-
ques Stavisky n'est sans doute pas
étrangère, à cette décision.
D'autre part, on sait que le com-
missaire Belin a dû venir à Paru
pour y procéder à diverses vérifica-
tions urgentes. Son absence était
susceptible de retarder la marche de
l'enquête que le gouvernement dé-
sire voir aboutir dans le plus brel
délai.
L'opinion de Me Poignard
A la suite du communiqué formel
du garde des sceaux et des déclara-
tions optimistes faites par le procu-
reur général Couchepin, dès son re-
tour à Dijon, nous avons été de-
mandé. à M* Poignard qui, avec M'
Maurice Garçon défend les intérêts
de la famille Prince, partie civile,
s'il avait connaissance des nouveaux
éléments d'information.
— Non, nous déclare M. Poignard, nous
ignorons encore les quatre pistes nou-
velles auxquelles fait allusion le procu-
reur générât Couchepin. M' Maurice
Garçon, rentré vendredi de Dijon, où il
était alié compulser le dossier, tandis
que j'examinais ceux de Paris, n'a pas
dû en entendre parler, puisqu'il n'en
a pas été question au cours de l'entrevue
que nous avons eue ce matin. Ces quatre
pistes doivent donc être toutes récentes.
Aussi bien ne serons-nous en possession
du dossier complet qu'après-demain.
Mais procédant par élimination et
tenant compte tant des éléments
matériels que moraux, les deux avo-
cats ont dès maintenant acquis la
conviction que l'hypothèse du sui-
cide tout aussi bien que celle de
l'aventure galante' devaient être dé-
finitivement écartées.
Réunions d'anciens combattants
La Coloniale
Dans la salle des fêtes de la mairie du
quatrième arrondissement, la Coloniale, so-
ciété de secours mutuels, que préside
M, Rigaud, a .donné sa vingt - huitième
grande fête annuelle en présence du
représentant du ministre des colonies, de
généraux et d'une .nombreuse assistance.
Une partie de concsrt e: un bal très
animé ont constitué le programme de la
fête.
Les anciens artilleurs du 13* C. A.
A la mémoire de ses glorieux morts
l'Amicale dss anciens artilleurs du
131" corps d'armée a fait célébrer, hier
matin, à 10 h. 30; en l'église Sainte-Thérèse-
de-l'Enfant-Jésus, un service 'solennel, que
présidait Mgr Le Hunssc, supérieur des
Pères du Saint-Esprit.
Les généraux Perrier, Maresaet, Vidal.
Ltbmann, un représentant du ministre de
l'air assistaient à l'office, au cours duquel
l'ilbbé Trilles a prononcé une allocution.
M~' Le Hunsec a donné l'absoute.
Les anciens du 205e R. I.
L'Amicale des anciens combattants du
205' régiment d'infanterie a donné son
bal annuel en présence d'une nombreuse
assistance. Un orchestre jazz, un cotillon,
une distribution de souvenirs ont permis
de donner à cette fête une animation par-
M'Vjliére.
Les anciens du 20e 'chasseurs
En l'église Notre-Da.me-des-Vlctoiree, la
société Iéna (anciens du 20" régiment de
chasseurs) a fait célébrer, hier, une Im-
posante cérémonie à la mémoire du
colonel Clemençon, des anciens officiers,
sous-officiers, brigadiers et chasseurs du 20"
morts pour la France.
L'allocution a été prononcée par l'abbé
Jourdan (croix de guerre), curé de Notre-
Dame-des-Victoires.
• Cette cérémonie, placée sous le patro-
nage du maréchal Lyaurey, ancien officier
du régiment, avait attiré une foule consi-
dérable.
MM. Gignoux
et Biliiet
parlent au Mans
de la situation générale
LI: MANS, 4 mars. — La Fédération des
groupements et syndicats des industriels
et commerçants de la Sarthe était réu-
nie, cet après-midi, en assemblée géné-
rafle. à la Bourse du commerce du Mans,
sous la présidence de M. Pierret ; l'inté-
rêt de cette réunion était rehaussé du
fait de la présence de MM. Billet, pré-
sident de l'Union des intérêts économi-
ques, et C.-J. Gignoux, directeur de
la. Journée industrielle, ancien sous-se-
crétaire d'Etat à l'éducation nationale,
qui avaient accepté d'y prendre la pa-
role ; MM. Légué et Montigny, députés
de la Sarthe, y assistaient également.
Après les comptes rendus de l'acti-
vité moraile et financière de la société,
M. Gignoux a, le premier, la parole.
L'ancien sous-secrétaire d'Etat, après
avoir rappelé comment une surproduc-
tion imputable au suréquipement indus-
triel né de la guerre, a été à l'origine
de la crise économique que traverse le
monde, et après avoir passé en revue
les difficultés agricoles et monétaires
dont souffrent la plupart des pays,
exhorte les grandes associations écono-
miques à réagir de toutes leurs forces
contre le « grand désarroi des idées »
qui tend à prolonger cette crise :
Car si on se penche de près sur la
situation économique générale, il apparaît
que les éléments organiques déterminants
de la crise ont à peu près épuisé leur
virulence. Les stocks mondiaux s'épuisent
un peu partout; le facteur surproduction
ne joue plus. Ce qu'il y a. c'est un élé-
ment d'incertitude, de méfiance qui fait
que les capitaux hésitent à s'engager.
Cela ne tient pas seulement à une situa-
tion politique, mais à un état d'esprit
économique et monétaire, à cette Idée
folle que, pour des raisons politiques, on
peut gouverner la vie économique autre-
ment que par la loi traditionnelle du tra-
vail et spécialement du travail français.
On ne construit rien sans un effort pa-
tient et sans la probité des hommes et
celle des gouvernements.
M. Billiet, parlant ensuite, a souligné
la nécessité de la coopération entre les
grandes organisations de vente et les
petits commerçants.
Il existe, dit-il, la liberté qui opprime
et la loi qui affranchit : ce qui a fait le
mal. dans ce pays est que les citoyens
n'ont pas eu confiance dans les parle-
mentaires, dans les juges, dans les
fonctionnaires ; et pourtant il existe une
immense majorité de fonctionnaires
honnêtes, de parlementaires avertis et
de juges intègres ; sur quoi M. Billiet
ajouta :
— Avant d'accuser un régime, il faut se
demander si soi-même on n'a pas contrI-
bué à le diminuer.
MM. Légué et Montigny, députés, ont
également pris la parole. — (Journal.)
M. Edouard Herriot
chez les radicaux de Lyon
LYON, 4 mars. — M. Edouard Herriot,
qui a consacré sa journée à l'examen de
questions municipales, a présidé, ce soir,
la réunion plénière du comité central des
républicains radicaux et radicaux - socia-
listes du premier arrondissement.
Cette réunion, à laquelle assistaient tous
les élus de l'arrondissement, s'est déroulée
au siège du comité, rue d'Algérie, devant
un très grand nombre de militants qui
remplissaient la salle.
M. Edouard Herriot, répondant aux
questions que lui ont posées ses amis *t
aux objections faites, a longuement expose
la sijuatlcn politique actuelle et il a dit
les raisons pour lesquelles il a accepté de
participer, comme ministre d'Etat, au
gouvernement de l'union nationale.
Le3 événements tragiques du 6 février
ont été évoqués au cours de cette réunion
et il a été également question de l'alti-
tude du parti radical lors des prochaines
élections a l'égard des socialistes S. F. I. O.
A la fin de la réunion, l'assemblée a
voté un ordre du jour faisant toute
confiance à M. Herriot. - (Journal.)
MM. Xavier Vallat et Scapini
à Rouen
ROUEN, 4 mars. — Le congrès annuel
de la Fédération républicaine de ja
Seine-Inférieure a réuni aujourd'hui, à
Rouen, un nombre considérable de mili-
tants venus de tout le département.
Après une séance de travail et un
banquet, une importante conférence de
propagande a été donnée, en présence
de 2.000 électeurs, sous la présidence de
M. Jean Baudouin, président du comité
départemental, vice-président de la
Fédération républicaine de France, qui
était entouré de nombreux parlementai-
res et élus cantonaux et municipaux de
la Seine-Inférieure.
Après une éloquente allocution de M.
Jean Baudouin, la parole a été donnée
à MM. Georges Scapini, député de Paris,
et Xavier Vallat. député de. l'Ardèche,
membre du conseil national de la Fédé-
ration républicaine d2 France.
« Pour une République propre », « Pour
une paix française », tels sont les sujets
qu'ont traités les deux députés.
M. P.-E. Flandin assiste à des essais
fle signalisation électrique
sur la ligne Paris-Cherbourg
CAEN, 4 mars. — M. P.-E. Flandin,
ministre des travaux publics, a assisté,
hier soir, à des essais de signalisation
électrique sur la ligne de Paris-Cher-
bourg, entre Bayeux et Le Molay.
Le ministre est monté sur une loco-
motive spécialement équipée et a cons-
taté les importants progrès que la nou-
velle signalisation peut apporter en ma-
tière de sécurité.
M. Flandin, qui était accompagné de
M. Dautry et de plusieurs ingénieurs du
réseau de l'Etat, a ensuite regagné Paris.
— (Havas.)
Au Conseil national
du parti démocrate populaire
Le conseil national du oarti démocrate
populaire, réuni. sous la présidence de
M.. Champetier de Ribes. ancien ministre,
a vota à l'unanimité une motion dans la-
queile il est dit notamment :
« Le parti démocrate populaire se pro-
nonce. avec une insistance accrue, pour
une économie organisée qui maintienne
les droits et l'efficacité de ia propriété pri-
vée et des initiatives personnelles ; qui don-
ne aux organismes corporatifs les pouvoirs
nécessaires pour réglementer, sous le con-
trôle des pouvoirs publics et des consom-
mateurs, les conditions de la production ;
qui permette enfin à ces organismes cor-
poratifs d'être effectivement et exactement
représentés dans un conseil national éco-
nomique, expression des désirs et des be-
soins de tous ceux qui travaillent »
Le congrès des cheminots de France
du réseau de l'Est
Le congrès annuel du syndicat profes-
sionnel des cheminots de France du réseau
Est, réuni 5, rue Cadet, à son siège social,
a adopté un ordre du jour dans lequel il
adresse un souvenir ému aux victimes de
la catastrophe de Lagny et demande que
la réforme des chemins de fer et la coordi-
nation des moyens de transport soient
entreprises avec la collaboration de toutes
les organisations syndicales.
L'Association sportive et prémilitaire
L'Association sportive et prémilitaire a
donné son banquet annuel que présidait
le commandant Goujon, représentant le
ministre de la santé publique et de l'édu-
cation physique, en présence d'une nom-
breuse assistance.
Le président du groupement, M. J. Meyer,
a. fait un magistral exposé de la prépa-
ration militaire, plus utile que jamais en
France. M. Rodolphe Hess, président de la
Fédération des sociétés de préparation au
service militaire de France et des colonies,
et le commandant Goujon ont parlé dans
le même sens que M. Meyer. M. Meyer a
reçu la médaille d'or de l'éducation
physique et le lieutenant Bernard la mé- I
daille d'argent.
Une partie artistique et un bal ont j
terminé la fête.
La jeune femme
morte dans un hôtel
de Montparnasse
est identifiée
On est. parvenu à Identifier, hier, la
jeune femme qui, ainsi que nous le re-
lations, a succombé dans des cir-
constances suspectes, la nuit de ven-
dredi à samedi, dans un hôtel de la
rue de la Gaîté. où elle s'était rendue
avec un ami de rencontre, M. Lucien
Vittet, ingénieur électricien, 9, boule-
vard Brune.
On sait que l'inspecteur Massot, grâce
à un petit carnet trouvé dans le sac
de la morte avait pu établir que celle-ci
était sans doute Mme Leberger qui avait
demeuré il y a six mois 11, rue Perignon.
Poursuivant son enquête, l'inspecteur
Massot réussit à retrouver un ami du
ménage Leberger, et, par son intermé-
diaire, M. Leberger, qui se présenta, hier,
au commissariat de Montparnasse.
Le signalement que l'on fournit à M.
Leberger de la morte de l'hôpital Tenon
lui parut correspondre à celui de sa
femme. Mis en présence du corps à
l'hôpital Tenon, il le reconnut formel-
lement.
Il fit un peu plus tard au commis-
saire de police la déclaration suivante :
— Ma femme, née Antonia Pezzoll, est
âgée de 20 ans. Je l'avais épousée en 1930,
à Draveil. Nous eûmes un enfant, aujour-
d'hui âgé de deux ans. Bientôt, constatant
l'un et l'autre que nous ne nous enten-
dions pas, nous décidâmes de noua sépa-
rer. Elle partit alors demeurer chez sa
mère, à Mainville (Seine-et-Oise). Depuis,
je ne l'ai revue que très rarement et
j'ignorais son genre de vie.
Le commissaire demanda à M. Leber-
ger s'il avait constaté que sa femme
s'adonnait aux stupéfiants.
— Lorsqu'elle était avec mol, répondit-
il, elle n'en a jamais fait usage. Elle avait,
par ailleurs, une excellente santé. Je ne
m'explique donc pas la cause de sa mort,
et à mon avis l'autopsie s'impose.
Le commissaire de police, soucieux
d'obtenir de plus amples renseignements
sur Mme Leberger, convoqua à son bu-
reau sa mère, Mme Pezzoli. Celle-ci, qui
demeure à Mainville, 37, rue Waldeck-
Rousseau, se présenta au commissariat
de police. Elle s'était auparavant ren-
due à l'hôpital Tenon, ou elle avait, à
son tour, reconnu le cadavre de sa fille.
Après avoir confirmé les déclarations
de M. Leberger, elle fournit d'autre part
aux enquêteurs les renseignements sui-
vants :
— Ma fille, séparée de son mari dans
les conditions que vous savez, était venue
demeurer chez moi avec son enfant. Elle
ne travaillait pas, mais venait deux fois
par semaine à Paris pour chercher du tra-
vail comme modiste. Il lui arrivait parfois
d'y rester coucher. Ma fille était très gaie,
&a mort me surprend beaucoup.
La pauvre mère demanda aussi qu'il
fût procédé à l'autopsie.
C'est tout ce qu'on a pu connaître
jusqu'ici de la vie de Mme Leberger.
Il semble cependant qu'elle ait mené
une existence assez irrégulière à Pa-
ris et surtout dans les environs de la
place Saint-Michel. Quant aux causes
de la mort, l'autopsie seule pourra les
révéler. Le corps a été transporté à
cette fin, hier après-midi, de l'hôpital
Tenon à l'Institut médico-légal.
L'Action républicaine l'emporte
aux élections municipales
complémentaires de Châtellerault
CHATELLERAULT, 4 mars. — Des élections
municipales complémentaires ont eu lieu
aujourd'hui pour sept sièges.
Les membres de la liste d'action répu-
blicaine sont élus tous les sept avec un
nombre de voix allant de 2.096 à 2.033.
La liste des radicaux socialistes et des
socialistes, patronnée par le maire, obtient
de 1.122 à 1.091 voix.
Le plus favorisé de la liste communiste
à 455 voix.
Au premier tour, la moyenne de la liste
d'action républicaine était de 1.768 voix;
celle de la liste radicale et socialiste de
1.260; celle de la liste communiste de 617.
— IRadioA
Un curieux incident électoral
PERPIGNAN, 4 mars. — Des élections mu-
nicipales devaient avoir lieu à Maury au-
jourd'hui, le premier tour n'ayant donné
aucun résultat, faute de candidats et
d'électeurs.
Pour le second tour, il y a eu 24 vo-
tants sur 459 inscrits. 14 voix sont allées
à MM. Léon Blum, Paul Faure, Roux,
député de l'arrondissement, et Dezières,
conseiller général du canton, tous socia-
listes S.F.I.O.
D'autre part, quatre socialistes de
Maury ont obtenu chacun 4 voix.
Le bureau de vote a proclamé ces der-
niers élus, mais une plainte a été déposée,
qui sera examinée par la préfecture, le
parti S.F.I.O. voulant que ses quatre
membres, ayant obtenu le plus de suffra-
ges, soient considérés comme élus.
Comment furent retrouvés les corps
des aviateurs lillois
victimes d'un accident au Maroc
FEZ, 4 mars. — L'équipage Delrue-
Monteil, du Club de tourisme aérien de
Fez, qui était parti à la recherche des
aviateurs Huet et Collet, de l'Aéro-
Club des Flandres, est rentré à Fez ce
soir, à 18 heures 20.
M. Delrue, qui est ancien aviateur de
guerre, a donné à la presse les explica-
tions suivantes :
— Nous avons trouvé samedi l'avion,
brisé peut-être à la suite d'un ca.potage
au cours d'un atterrissage dans un pays
très montagneux et raviné, à 35 kilomè-
tres d'Amoual. Les cadavres de Collet et
de Huet gisaient à côté de l'appareil. Le
poste de Boudenib avait été prévenu ven-
dredi par un goum que des indigènes
avalent renseigne. Un berger prétend avoir
vu tomber l'avion;- c'est le seul renseigne-
ment que l'on possède. On ne pourra être
fixé définitivement qu'à l'arrivée des corps
à Boudenib, où ils doivent arriver dette
nuit. Mais le voyage s'avère long et dif-
ficile. Sur la piste, la caravane devra ef-
fectuer 35 kilomètres avec des cheveux égi-
des mulets pour transporter les corps.
Des cercueils ont été préparés à Co-
lomb-Béchar, d'où les cadavres seront
dirigés ensuite sur Oran, avant d'être
embarqués à destination de la France.
— (Havas.)
Bagarre à Valenciennes
entre communistes et la police
LILLE, 4 mars. — Un cortège commu-
niste réunissant cinq à six cents person-
nes, parti de la place d'Anzin, est arrivé
à Valenciennes sur la place d'Armes.
Bientôt, un manifestant ayant été arrêté
pour avoir provoqué un gendarme, ce fut
le signal dune mêlée générale, au cours
de laquelle les gardes mobiles ont chargé
la foule.
De nombreuses arrestations ont été opé-
rées, dont sept ont été maintenues. —
(Radio.)
Arrestation
de trois malfaiteurs
qui se livraient
à la contrebande du tabac
A la suite d'une longue surveillance, les
inspecteurs Morin, David et Poggl ont
arrêté, rue de Clignancourt, trois indi.
vidus qu'ils soupçonnaient depuis long*
SANCHEZ TORALBA
temps de se livrer à la contrebande du
tabac. Ceux-ci sont tombés aux mains des
policiers au moment où Us montaient dana
une automobile dans laquelle on a trouvé
750 kilos de tabacs étrangers.
Ce sont : Ernest Kindt, 32 ans, chauf-
feur; Emile Bouleau, 33 ans, livreur, tous
deux sans domicile connu, et l'Espagnol
Sanchez Toralba, 37 ans, qui se cachait
sous le nom de Jacques Fontini, et vivait
en hôtel, 10, rue de Clignancourt. Une per-
quisition effectuée dans la chambre de ce
dernier a permis de découvrir un stock
important de tabacs de contrebande, ainsi
qu'une dizaine de valises dans lesquelles
on a trouvé de nombreux objets provenant
de divers combriolages, ainsi que tout un
attirail de cambrioleur. Toralba, déjà titu-
laire de trois condamnations, est, en outre,
sous le coup d'un mandat d'expulsion.
Les trois contrebandiers ont été envoyés
au Dépôt.
Couronnement de la reine
du XIX" arrondissement
Au cours d'une matinée très réussi
donnée à son siège social, 121, avenue
Jean-Jaurès, le comité général des fêtes
du dix-neuvième arrondissement a pro-
cédé au couronnement de la reine de
l'arrondissement, pour 1934: MUe Nicole
Roy, et de &es demoiselles d'honneur ;
Mlle Bert-he Barbezat et Thérèse Godon.
Les éliminatoires
de la coupe de bridge des damei
Lep premières éliminatoires de la Coupe
de bridge des dames, organisée par Femina
et Paris-Midi, ont donné, samedi, les ré-
sultâtes suivants :
Mme A bel Bedin, Mme Etienne Blanc,
ia baronne de Zuylen, Mme Georgesco ont
battu Mme C. Bernheim de Villers, Maie
Cahill, la comtesse de la Chapelle, Mlle
Baignères, par 1.141 points
Mme Em}!!.e Thibergien, Mme René Droai-
lets, Mme Lorthiois, Mme Géra.rd. Motte
ont battu Mme J. Aumont, Mme Beau-
champs Mme F. Toché, Mme C. Toohé par
1.983 points.
Mme Vintéjoux, Mme Marx, Mme
Schlemmer. Mlle Chatalgnier ont battu la."
comtesse de Vanssay. Mme L. Feilletreau. la
baronne Choppin d'Arnouvilde, la marquise
Louise de Pontcha.rra. par 461 points.
Mme de Saint-Quentin, Mme Marcel
Chain. Mlle Çertrand, Mlle J. Gallay ont
battu Mme R. Goldschmidt, Mme D. Drey-
fus, Mme Ve-lpry, Mme M. Guyot par
265 points.
Mme Fourcade, Mme J. Dechavanne,
Mme Aymé, Mme de Marsay ont battu
Mme A. Versain, Mme de Bazilac. Mme de
Mon tau t, Mlle Antoinette Versain par
1.750 pointe.
Mme A. Jolilivet, Mme Guedai, Mme Le
Port de la Thuilerie, Mme Laurent ont
battu Mme Morin-Pons, Mme Thorel,
Mme Moricand, la comtesse C de Bsarn
par 1.541 points.
La deuxième journée des premières éli-
minatoires est fixée à demain 5 mars.
Convalescence
Après une longue maladie, il faut
de l'air, du soleil, du repos, mais
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