Titre : L'Action française : organe du nationalisme intégral / directeur politique : Henri Vaugeois ; rédacteur en chef : Léon Daudet
Auteur : Action française. Auteur du texte
Éditeur : Action française (Paris)
Date d'édition : 1927-02-14
Contributeur : Vaugeois, Henri (1864-1916). Directeur de publication
Contributeur : Daudet, Léon (1867-1942). Directeur de publication
Contributeur : Maurras, Charles (1868-1952). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 février 1927 14 février 1927
Description : 1927/02/14 (Numéro 45). 1927/02/14 (Numéro 45).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k762955t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-6354
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
Yingième année - N° 45
Lundi 14 février 1927
25 centime» Paris
30 centimes Départements et colonies
ABONNEMENTS t «I II SU Bel* .rclc Mil
France et Colonies 72 fr. 38 fr. 20 fr.
Etranger plein tarif .... 190 fr 100 fr. 00 fr.
Pays a tarif réduit .... 130 fr. 70 fr. le fr.
Chèque postal : Compte 23.900 PARIS
ORGANE DU NATIONALISME INTEGRAL "
Tout ce qui est national est nôtre, — Le Duc d'ORLEANS.
Chef de la Maison de Fronce, fen revendique tous les droits, fen issume
toutes les responsabilités, fen accepte tous les devoirs. ■
Le Duc de GUISE, héritier de» quarante Roia qui en mille ans firent la France.
REDACTION ET ADMINISTRATION
14. rue de Rome, PARIS (8 )
Adresse télégraphique : ACTIOFHAN - PARIS
Téléphone: Administration: Louvr* 26-49, 28-50
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Après 10 heures du soir : Gutenberg 08-42
Registre du Commercé : Seine N° 78.5S2
fondateur , HENRI VAUGEOIS - Directeurs politique» , LEON DAUDET et CHARLES MÂUïlRAS - Rédacieuïen chef : MAURICE HJJO
Le 28 mai 1892, Mgr d'Hulst adressait au cardinal Lan-
génieux cette lettre confidentielle sut le rùlihment à la Ré
publique : ,
— « Je guis effrayé, pour le Sailli-Siège et po«» les catho
liques dé France, de ce déploiement officiel tic l 'autorité
pontificale dans notre politique intérieure... »
Et pourquoi était-il effrayé ?
« ...Je crains qu'on ne nous oppose avant peu, ccUe
ingérence pour nous contester le droit, de parler et d'afir
comme des citoyens libres. On nous dira : —^ ous n'etes
que des commis de Rome, vous n'avez même pas la pro
priété de vos opinions politiques ; il n 'y a donc pas s tenir
compte de vos réclamations. » ■
(Fie de Mgr d'Huhl, par Mgr Baudrîilart
tome 1I ? p. 370 cl o c l.)
Le cSiangenient
Quand Ie3 Allemands ont vu arriver à
Paris le mémorandum du président Coolidge
sur la réduction des armements, ils se sont
dit dans leur cœur :
— Qu'il est doux de voir l'adversaire
aux prises avec les difficultés dont on est
délivré soi-même. Ce n'est plus l'Allemagne
qui est maintenant soumise à un contrôle
militaire, c'est la France. Et la France su
bit le isême. genre de pression dont nous a
affranchis le plan Dawes. C'est son créan
cier qui lui enjoint de désarmer, fort de sa
Créance.
Il est difficile d'empêcher les Allemands
de penser et d'écrire ces choses-là. Il est
difficile que nous ne les pensions pas nous-
mêmes, quelque difficile qu'il soit de se
les avouer.
Et nos mésaventures ne seraient rien si
l'Allemagne se contentait de s'en réjouir.
Mais elle ne peut manquer de les exploi
ter, Ce n'est et ce ne sera pas impunément
que, depuis le jour de l'armistice, la situa
tion s'est insensiblement retournée, que les
vaincus-sont peu à peu remontés à la sur
face, que ceux qui étaient "en bas sont reve
nus en'haut. Ce changement est devenu visi
ble. Il n'échappe pas- à des~ observateurs
neutres. C'est ainsi que la National Zeitung
de Bâle reçoit cette singulière correspon
dance de Berlin :
Ainsi, depuis le l'~> février, F Allemagne a
recouvré sa-souveraineté dans le' domaine de
sa défense nationale. Le contrôle spécial a
vécu et, militairement, les Allemands ne re
lèvent plus que des décisions de la S.D.N.,
dont ils sont membres à égalité de droits
avec les autres nations. Ils n'ont plus d'or
dres à recevoir, bien que des limites demeu
rent posées à leurs armements par le traité
de paix. Le traité fixe la nature et la mesure
des a lements allemands, il fixe même le
commandement. Mais ces obstacles comp-
tent-il en-réalité ? Le contrôle militaire était
devenu caduc bien avant sa disparition, et
aux yeux de ceux qui voient et qui savent,
il apparaissait de plus en plus comme une
ironie, Désarmer le plus grand, jpeuple, ce
lui, qui a îe-plus' de goût pour "les ' choses
militaires, et être soi-même armé jusqu'aux
dents !!? L'univers entier, sauf peut-être le
bourgeois allemand aveugle, sait que l'Alle
magne s'arme aujourd'hui, par un détour
sectet, au moyen des nombreuses associa»
tions militaires et sportives, et que. pour
cette 'œuvre: f Etat et les -communes - donnent
des millions. Il n'est plus besoin, ou il n'est
pas/ besoin encore, pour cela, de penser, à
la guerre. L'Allemagne, de l'avis même de
tous ceux qui connaissent la situation véri
table, a la possibilité de faire la guerre sur
une grande échelle après une courte période
de préparation'. Elle a surtout, l'étatprit-qu'il' faut ■ pour-oela. Chez ce peuple
encore très-jeune,"le goût des aventures de
meure très répandu...
Les Allemands se disent : « La situation
politique européenne ne se développe-t-elle
pas de plus en plus dans notre sens et selon
notrcJntérH ? lions. l'Est ? Sur le Danube ?
Quel avenir-a, par exemple, la Tchécoslova
que, dont la population est pour un quart
allemande, si un grand conflit éclate ? Ce
sérà l'effondrement. Et les armements tché
coslovaques, brillamment développés grâce
à l'argerk français> seront un arsenal que
P Allemagne-trouvera fort à point pour s'en
servir... En présence de la puissante mon
tée de l'Allemagne, dont nous sommes les
témoins admiratifi, mais angoissés, on se
demande si le contrôle militaire des Alliés
aura servi à grandichose.
On peut se le demaÉcfer, sans doute. On
peut tout se demander. Cependant le con
trôle militaire a servi à découvrir les forti
fications de la Prusse orientale. Et l'on
n'aura pas besoin de se demander longtemps
à quoi servira, la suppression de ce contrôle.
Car elle sera, pour l'Allemagne, le point
de départ naturel d'une autre revendica
tion, celle de l'évacuation des pays rhénans
encore occupés. -
Ce' ne sera pas tout. Lisons la Gazette de
la Croix qui est le journal préféré du maré
chal-président Hindenburg, de M. Hergt, de
M. von Keudell et de quelques autres mem
bres du nouveau cabinet Marx. Nous y
trouvons ceci :
Derrière la lutte pour les forteresses de
Vest il y a la question du couloir polonais>
car on reconnaît, du côté polonais même,
que les maigres ouvrages de ces forteresses
ne peuvent servir à une offensive allemande
contre la Pologne. Mais la question du cou
loir de Dantzig devient chaque jour plus
brûlante, tout comme celles de l'évacuation
de la Rhénanie et de . la Sarre, et elle non
plus ne doit plus disparaître de la discus
sion. Pour l'A llemagne, cette question vitale
ne peut avoir qu'une seule solution, et c'est
la restitution sans condition de ce couloir.
Pour que la Pologne le restitue, il faut
d'ailleurs l'accuser de la rage. C'est elle,
selon la GazeUe de la Croix, qui aspire à
des conquêtes. Elle veut s'emparer de la
Prusse orientale. Si l'Allemagne ne suppri
me pas le couloir de Dantzig, c'est l'îlot de
Kœnigsbérg qui sera submergé par les Polo
nais. L'amorce d'une querelle future se
découvre ici :
La Pologne, au contraire, envisage comme
unique solution possible F annexion de la
Prusse orientale. La conquête du territoire
de Vilno par le général Zeligowski a-prouvé
que les traités et la foi jurée n'ont aucune
valeur en Pologne. En face des traités, la
Pologne crée des faits accomplis, et de
même qu'elle n'a pas respecté le traité de
Souwajki, elle enfreindra celui de Versail
les, quand il s'agira de rassasier son insa
tiable appétit en absorbant de nouveaux
territoires. -
A ce petit morceau, il ne manque que :
« Et je sais que de moi tu médis l'an
passé. » Tout cela, ce sont des symptômes.
Neuf ans bientôt 'se seront écoulés depuis
l'armistice. Déjà le rapport des forces n'est
plus en Europe ce qu'il était. On nous en
dira des nouvelles dans neuf ans. — J. B.
LA TUERIE DE SAINT-ETIENNE
Les funérailles
de Marins Doron
Saint-Etienne, 13 février. *— Les^ funé
railles. de Marins Doron, victime, de la
démagogie radicale-socialiste et de la ré
volution, ont eu lieu, ce malin, à dix heu
res, au milieu d'une affluence considé
rable.
Il est ûnpossible d'évaluer le éhiffre des
assistants : c'est une foule innombrable
qui a suivi le convoi au cimetière, après
avoir assisté à la cérémonie religieuse, en
l'église Valbenoite, où l'absoute a été don
née par Mgr Faugier.
Sur tout le parcours, la population mas
sée sur les trottoirs assistait, recueillie, au
passage du funèbre cortège.'
Au cimetière, des discours ont été pro
noncés par MM. Chirat, ami de la famille,'
et Penvergne, président du Comité d'en
tente républicaine.
Parmi les très nombreuses couronnes,
on remarquait celles des amis du défunt,
de l'Entente républicaine, et de l'Action
française. Nos ligueurs étaient venus en
foule. •
... -Lesénateur-maire Saalié s'était^abstenu,
ainsi que ses adjoints- et complices, d'as
sister aux obsèques? de sa victime. » Leur
présence n'aurait pu d'ailleurs que faire
éclater l'indignation deI ,la population et
provoquer des incidents
Une séule note discordante est à signa
ler : dans-un article publié par /'Avenir de
la Loire, organe démocrate ' chrétien, un
certain Auguste :~Prenqt,.. vient indirecte--
nient au ■secours des assassins ' en criti
quant René Benjamin et les organisateurs
de ta conférence. Prétendant' tirer la
morale de ce qu'il appelle un incident,
il le fait en ces termes : «A quoi servent
ces manifestations tapageuses ? La beso
gne utile se fait autrement. s>
Cette appréciation singulière a causé un
écœurement général dans tous les milieux.
L'attitude de M. Prenat, en cette circons
tance, est d'autant plus étrange que, ven
dredi dernier, à l'audience du tribunal cor
rectionnel, au cours de l'audition d'un té
moin déposant sur les scènes de brutalités
auxquelles il avait assisté, il s'était, mis à
manifester avec un tel excès de gestes et
d'exclamations que nos amis avaient dû le
rappeler au calme.
Section stephanoise.
BO
OS®
Sera-t-il commandeur ? *
C'est la question actuellement pendante entre
les dirigeants de l'Association de la Jeunesse ca
tholique et la nonciature. II s'agit de M. Flory,
qui était, l'an dernier, président de l'A. C. J. F.
Sera-t-il simple chevalier de l'ordre de Saint-
Grégoire-le-Grand ou le fera-ton, d'emblée, com
mandeur ?
Dans les milieux sillonards de^a Vie catholique
ce grave débat prime momentanément — bien
qu'il 8y rattache étroitement — le sauci d'ex
terminer l'Action française, à qui ces messieurs
décernent d'esnblée l'excommunication majeure.
A l'heure où les méchants sont punis, ne faut-il
pas que les bons soient récompensés ?
Mais les amis dévoués de M. Charles Flory esti
ment qu'un président général de l'A. C. J. F. doit
être d'emblée commandeur de Saint-Grégoire-l-e-
Grand, les petits présidents de province étant
généralement faits chevaliers. La ..nonciature trouve
que le grade est un ,;tu gros pour un petit
maii «ieui.
Venons au secours du candidat. Ses services
sont en effet éminente. C'est -M. Flory qui, pour
conclure son temps de présidence à l'A. C. J. F.,
fit faire, à la réunion du conseil fédéral, il y a un
an, un rapport suivi d'une délibération pour in
terdire aux groupes de Jeunesse catholique l'adhé
sion à aucun mouvement politique d'une part, et,
de l'autre, pour inviter tous les dirigeants de
l'A; C. J. F. à s'abstenir de tonte action politi
que. La chose était audacieuse ; plusieurs fois
l l A. C. J. F. avait fait campagne électorale sous
les bannières de M, Piou. Mais il s'agissait d'im
poser à beaucoup de membres de l'A. C. J; F./
le choix entre leur fidélité à ce groupe et leur
amitié pour l'Action française. M. Charles Flory,
par cette mesure, a révélé un don de prévision
admirable, qui mérite récompense encore plus que
sa collaboration à k Banque Finaly.
Contre ie rhume, la grippe, prenez en grog ou
dans du lait chaiid la valeur d'un petit verre de
rhum Saint-James. Cet exquis et célèbre rhum de
grand cru, si apprécié des gourmets, est depuis
trois quarts de siècle ordonné par les médecins
comme le meilleur cordial et le plus puissant sti
mulant à employer en hiver.
Ne reléguez pas au fond d'un tiroir un bijou
démodé sans l'avoir soumis à l'expertise gracieuse
de Dusausoy, 41, boulevard des Capucines. Cet
artiste lapidaire excelle à transformer les anciens
joyaux et à rajeunir les pierres précieuses.
LA .POLITIQUE
I. Une feuille volante
On lira d'autre part le récit émouvant
des funérailles de M. Marius Doron. Etant
de ceux qui m'ont pas pris la victime pour
l'assassin, ni cru aux iorfaits de M. itené
Benjamin, nous continuons une recherche
des responsabilités qui, est plus ,que ja
mais nécessaire..
Tout ce que nous .avons dit, ces jours-ci,
sur la coalition des massacreurs, favorisée
par une apparence de désunion entre les
massacrés possibles, se trouve amplement
corroboré par le document que l'on nous
adresse, feuille volante distribuée, avant la
conférence de René Benjamin sur Alphonse
Daudet, dans les rues de Saint-Etienne et
jusque dans la Mairie même.
Ce tract homicide est rédigé en ces .ter
mes :
Un scandale. — L'ignoble, insulteur de
l'école laïque et des instituteurs syndica-
listes veut parler, à Saint-Etienne, sommes
auspices de l'Action française.
Rejeté par la Société de Géographie,
sous les auspices de laquelle il devait con
férencier à FamilyrThéâlre, René-- Benja-.
min, qui traita les'instituteurs syndiqués
« d'Aliborons, bouffons, imbéciles, hysté
riques, crétins, tyrans, puants, dignes d'être
fessés... » est recueilli par l'Action fran
çaise. : ...
Il essaiera de parler à VEtoile-Thêâtre,
lundi 7 février, à 8 h. 30. _ '
Les travailleurs et les fonctionnaires stè-
phanois tolèreront-ils ce scandale ?
Relèveront-ils le défi que leur lancent
les Camelots du Roy ?
Serontrils incapables d'imiter leurs ca
marades- de Dô!e, Epingl, Bordeaux, Poi
tiers, Tours, etc., gui firent' à ce triste
sire une « conduite de Grenoble > dont
il garde le souvenir. , ■
Toutes les organisations d!avant-garde
sont unanimement décidées à donner à cet
ignoble individu et à ses complices d'Ac
tion française, une leçon bien méritée.
Elles demandent à tous les travailleurs,
aux fonctionnaires et aux■ amis de l'école
laïque de, participer à la manifestation qui
auta lieù lundi soir, 1 février, rendez-vous
àl h. 30 très précises, à la Bourse du Tra
vail.
Pour donner à cette manifestation toute
l'ampleur qu'elle doit avoir, les Stéphanois
répondroni nombreux à l'appel que leur
adressent les organisations suivantes :
Union locale des syndicats unitaires^
— Bourse du Travail ( syndicats autono
mes et ^confédérés). —Ljs .3 syndicats de
l'êsseïgnëhent. — federation des"érôri>
TioNN aires. — Bloc . républicain et' so
cialiste. — Parti socialiste. —, . Union,
socialiste-communiste. — Parti . commu-„
niste. — Libre pensee. — Loge maçonni
que : Les Travailleurs unis. — Union
federale stephanoise. des œuvres post-:
scolaires.
Le texte, quelconque, dit ce qu'il peut
dirè'.;
Mais'les signatures 1*-.: T *'
J'attire surtout l'attention sur deux grif
fes ètincelantes : « Fédération des fonc
tionnaires » ce qui veut dire petits et
moyens' bourgeois et ■ < Loges maçonni
ques », dont le sens n'est pas douteux,
non plus, gros bourgeois, grasse bour
geoisie, monde et classe des mêmes ri
chards de l'espèce de M. le sénateur-maire
Soulié. . ■
C'est,donc le mondp briandiste au grand
complet.
Avocat-conseil des sociétés industrielles
de la Loiro auxquelles il procurait toutes
les grèves ouvrières dont elles avaient be
soin, Briand est resté en liaison avec "es
deux groupes qui ont nourri sa fortune. J1
a dit aux uns et aux autres, francs-maçonsj
gros bourgeois et syndicalistes révolutiomT
naires, qu'on pouvait y aller, qu'on pou
vait ' se payer sur une Action française
affaiblie et décomposée par ses soims. .
L'Action française n'était ni affaiblie ni
.décomposée. Mais lf} Révolution et la Ma
çonnerie étaient enhardies. L'Action
française a tenu. Mais le pauvre M. Marius
Doron, de I'Entente républicaine , a payé.
H. Le nationalisme républicain
Bien qu'il ne paraisse que demain, cer
tain article d 'Ignolus à la Revue de Paris
est déjà inculpé de paradoxe parce qu'il
est chargé de quelques vérités qui sont
presque neuves.
J'en détacherai, tant pour 3a discuter que
Îlotir l'approuver, une page sur le nationa-
isine républicain.
Ignotus vient de constater que les pro
grammes électoraux de gauche sont men- ■
songers.
Le Bloc des gauches a trompé l'anti
cléricalisme des électeurs, leur anticolonia
lisme;" leur antimilitarisme, leur antiplou-
tocratisme, leur antifiscalisme.
Les gens de gauche pedvent tout promet
tre au peuple. Il croit, il vote : s'il est
trompé, il ne s'em souvient jamais. Cepen
dant, dit Ignotus, on a composé un pro
gramme assez ferme, c'est le programme
nationaliste :
...Les instincts généreux '■ trouvent ■ à
se satisfaire, dans une action de conserva
tion sociale, colorée par l'amour de là pa-,
trie. Les Jeunesses patriotes de M. Tait-
•tinger et surtout l' Action française «font'
fondées sur cette .base. Le nationalisme in- :
tégral, comme on l'appelle, est en effet à'
sa place dans un programme de restaura
tion-monarchique. Mais il ne saurait.se,
passer de la monarchie. Dans un pays où
une famille régnante, indentifiée au pays,',
personnifiant à la fois sa dignité et ses
intérêts, se trouve juge des uns et de l'au
tre, le nationalisme, avec ses incontesta
bles vertus, est sans danger. Le roi exa
mine et modère. Il n'en va pas de même
dans un pays républicain, où chacun juge,
de tout sans responsabilité, excite les pas-,
sions sans avoir à se préoccuper des-ré
sultats et pousse impunément l'amour de
la patrie jusqu'à la précipiter dans les ca
tastrophes. Ce péril est particulièrement
grave en France, où l'ignorance des pays
étrangers, l'incompréhension des problè-.
mes généraux,. l'incapacité ' de changer de
point de vue, le sentiment de la supério
rité universelle des Français et le dédain
de,tout ce qui n'est pas national sont des
traits héréditaires, tempérés par des en- '
gouements subits et encore plus absurdes.
Le nationalisme intégral se trouve ici
défiguré par sa > définition courante, mais
inexacte. Intégral ne veut nullement dire
forcené, effréné ni même exalté. Comme l'a
rappelé Bernard de! Vesins au congrès de
novembre dernier, intégral signifie que la
solution monarchique satisfait à tous les
besoins nationaux « comme une intégrale
« en mathématiques représente la somme
« de toutes les valeurs d'une fonction algé-
«tbrique ». Il ne peut donc être question
de « colorer » d'amour de la Patrie une
action de conservation sociale. Il s'agit de
réunir, d'organiser, d'animer, de défendre
ce qui est nécessaire à la vie nationale, tout
aussi'bien les œuvres de réforme sociale,
spécialement celles qui sont d'ordre ou
vrier ou rural, que l asuvre de conserva
tion sociale à laquelle Ignotus nous réduit
trop-malignement.
Sous le bénéfice de cette observation, ce
ou'il (lit des inconvénients et des dangers
d'un nationalisme républicain est juste. Un
nationalisme républicain est exposé aux
ivresses, aux vertiges, aux erreurs funestes
qu'il énumère, et peut succomber à un
chauvinisme très exclusif. Nous avons
eu à te noter plus d'uhe fois et, quand en.
1924, nos réserves de toujours-furent con
densées dans une page ou deux du Dis
cours préliminaire à I'Enquete sur la Mo
narchie , quelques lecteurs en manifestè
rent un étonnement qui nous étonna. En
découvrant quelle vaste part des communi
cations internationales faisait la ^monarchie
au génie national, ces lecteurs écrivirent :
que devient là-dedans votre nationalisme
intégral:? Réponse ci-dessins.
Néanmoins, Ignotus ferait une confu
sion s'il assimilait a>u nationalisme répu
blicain un nationalisme royaliste même dé
veloppé à l'intérieur d'une République.-
L'idée du Roi à sa vertu. Mêm© un Roi en
exil)est déjà un modérateur qui examine et
qui tempère. Veut-on mesurer ce que peut
rendre de services aiu bien public un na
tionalisme monarchiste ? Ignotus n'a qu'à se
rappeler notre politique franco-italienne de
novembre à janvier dernier. Bien que les
incidents menaçants n'eussent cessé de se
succéder à,-notre frontière des Alpes de-
puis-Tatteniat du 31 octobre*contre Mus
solini, bieii que toutes les autorités fran
çaises, civiles et militaires, de Nice et Tou
lon jusqu'à Nîmes, n'eussent cessé dp ré
clamer les mesures militaires indispensa
bles, soit nonchalance naturelle, soit com
plot briandin, rien de sérieux ne fut fait
jusqu'au cri d'alarme poussé à cette place,
(ei par Jacques Bainville à la Liberté),
lç, 22;.novembre dernier. De ce. jour; et- d»
■cè jotïr -Và seulement, le front prDvertçatlrit
défense..Nice fut protégée, et la Paix
aussi. Naturellement,' et quelque précau
tion, que^nous .eussions prise pour ména
ger la juste.Serté de nos amis-italiens, cette
éclatante mise en garde ne pouvait aller
sans causer quelques froissements. Nous les
regrettions fort, mais ils étaient inévita
bles. Nous avons tout fait tout de suite,
" PÔSCiÇS' "dis§iper.,Eji décembre, un .éçhàn-
gejdÏÏdèes; était engagé. Au début de jan
vier;, le Journal de Lenes ouvrait ses co
lonnes à nos explications, et . à la mi -jan
vier, j'avais le plaisir de publier ici la let
tre ..cordiale de notre confrère M..-Adrien.
Grégo, directeur d'un organe qui est l'«ex-
« pression la plus intransigeante-.de na-
« tionalisane italien » : il s'y déclarait sa
tisfait de ce que nous avions écrit et nous
assurait, de sa sincère amitié (v. I'Action
française des'14 et 16 janvier dernier. ., ;.
. Cette brève aventure-montre assez clai
rement 1° que, si notre nationalisme eût
manoué de frein, il n'eût guère abouti à
ce résultat, 2° que les nationalistes mo
narchistes, souffrant comme toute la Fran
ce 4 e l'absence du Roi et de la carence de
l'Etat républicain sont cependant en garde
contre l'excès des passions nationales, 3°
qu!ên. ce cas, comme en beaucoup d'au
tres, ils ont, en agissant eux-mêmes, vo
lontaires de l'action civique, paré au défi
cit politique et moral de la démocratie.
Tout fcela dit, je ne demande pas mieux
que',de donner raison à la thèse à'Ignotus.
D!; Les réponses à notre appel
Il est impossible de rien publier au
jourd'hui de ;l'admirable courrier des ré
ponses, à notre appel. L'espace nous fait
trop défaut! Mais que les lignes qui nous
restent soient du moins consacrées à re
doubler: et à préciser cet appel! Jamais les
besoins n'auront été plus pressants. Ja
mais la propagande n'a demandé plus de
soins, P'IuS; d'hommes^ plus • de voyages,
plus de papier, plus de moyens matériels
de; toutes sortes. On ne se rend pas assez
compte des crises auxquelles nous cour
rons. Et cependant le mauvais coup de
SaintrEtienne est un, signe. Les gronde
ments et les sifflements qui viennent d'Al
lemagne et (FAmérique sont d'autres signes.
Le ministère branle, Briand intrigue, le
socialisme reprend son activité, le commoi-
nisme aussi, les manœuvres électorales se
ront préparées, forcément, par des ten
tatives d'inhibition terroriste, que l'acti
vité pacifique des ligues modérées ne peut
que provoquer, c'est l'évidence même !
. La crise est là : elle doit nous trouver
plus que prêts, parés. Nous ne le serons
pas si nous ne disposons pas du nerf de
!a'«msjTe. ,
Ce nerf nous arrive sans doute ! Je ne
déçachéte pas une lettre qui ne contienne
son petit billet bleu ou rose. Hélas ! le nom
bre de,petits billets est loin d'atteindre aux
totaux indispensables marqués par l'étiage
des besoins, je dis des besoins très, urgents.
Que nos amis, qui sont des compagnons
'd'armes, sé mettent en présence des réali
tés. Que nos sections, surtout, continuent,
amplifient, multiplient les efforts. Enfin,
dans nos. sections, que les chefs qui fré
quentent les dépositaires des grandes for
tunes sachent leur dire qu'il s'agit du sort
:de f la Frnace,. de la société franaise par
conséquent du sort de tous. Res agitur tua!
Pas de ressource, pas de'défense : pas de
défense, pas d'avenir ! .
Il est dur de tant le redire, car ce sont
vérités premières mais nous n'avons pas
les subsides de Moscou, de Berlin, de Lon
dres, ni de New-York. Nous n'avons ni les
fonds secrets, ni l'Etranger, nila Juiveric..
Il faut donc intéresser àl' Action françai
se '.toutes les puissances de l'esprit et du
sang français.
.Charles M AU RRAS,
P.-S. — A. B. : Pourquoi pas ?
La
Fidélité française
Un ancien magistrat
Dijon, 23 janvier.
v Cher monsieur* :
« Après les devoirs qui découlent pour nous
du baptême viennent les obligations que nous
impose notre titre de Français ; nous croyons
être dans le vrai en ne confondant pas ce que
Dieu même a séparé et, lorsqu'il s'agit de ques
tions purement politiques, nous n'allons pas pren
dre notre mot d'ordre à Rome. Quand la Républi
que essaierait de faire du clergé un instrument
de règne ; qu'au lieu de proscrire les religieux
elle favoriserait leur essor et que toutes les chai
res retentiraient d'éloges en l'honneur d'une for
me de gouvernement, condamné,.suivant nous, par
les traditions séculaires de la France, nous reste
rions debout et la mort seule empêcherait nos
cœurs de battre pour la cause sacrée de l'exil. »
Tel est le langage que je tenais, il y a qua
rante-cinq ans, dans une grande réunion roya
liste. Et, prévoyant en quelque sorte qu'on s'au
toriserait un jour du nom vénéré du Souverain
Pontife dans ,1e but de-Hous imposer silence,
j'ajoutais : « Eii.;rehoùvelant. au père--jsommun
des fidèles l'offrande de nous-mêmes : « Très
Saint-Père, lui dirions-nous, tout ce que nous
avons est à vous ; prenez nos biens, prenez nos
vies, mais ne nous demandez pas d'abjurer des
convictions qui ne nous sont guère moins chères
que nos croyances ; ne nous demandez pas de
favoriser par de lâches concessions ou par une
coupable indifférence les desseins des misérables
qui veulent"li(nis plier à feur domination ; ne
nous demandez jâmifs de servir contre la. France. »
Parvenu au terme dé ma vie, j'ai "la satisfaction
de me dire que je n'ai pas dévié de, la ligne
de conduite que je m'étais tr.acfe, Pourquoi .faut-il
que cette satisfaction':»oit t^Qubjlée par les intri
gues allemandes ourdies dans l'entourage du Vati
can/? J'ai le fernrç espoir que leur triomphe
n'aura qu'un temps : le discours du nonce à la
réception du corps diplomatique à l'Elysée a trop
heurté le sentiment national. En attendant je
tiens, cher monsieur, à vous assurer de ma fidélité
inébranlable aux doctrines politiques de l'Action
française : président /d'une section de la Ligue,
j'ai concouru avant la guerre à faire entendre à
plus de deux mille auditeurs les éloquents, les
courageux avertissements de Bernard de Vesins,
Paul Robain et Léon Daudet ; ce souvenir restera
toujours cher au vieillard qui a eu la joie de
recevoir, à quelques mois d'intervalle, à Rome, la
bénédiction d'un 6aint Pape: Pie X et, à Bruxelles,
l'accolade d'un-vrai roi. ■
Veuillez agréer, je vous prie,- l'assurance de
mes • sentiments les plus distingués. •
E. Long»;, ancien magistrat,
~engagé vohmtairë de. 1870.
Section de Saint-Brieuc
Les ligueurs et alliés de la, section d'Action fran-,
çaise de Saint-Brieuc, réunis le 5 février 1927, à
leur permanence, très respectueux de . la religion
et ; de l'Eglise, , et gardant en politique leur légi
time ..indépendance, adressent :
à Charles Maurras et à Léon Daudet ; -
à l'amiral Schwerer, président d'honneur de la
Ligue ; .
' au colonel Bernard de Vesins, président de la
Ligue ; ■
' aux membres des comités directeurs de l'Action
française, l'expression de leurs sentiments de vive
admiration et de leur fidélité constante.
R. du Guiny.
(Lire la suite en deuxième page.)
—:—^—: . . «t- ......* —
République française. : Au nom du Peu
ple Français, La Cour'd'Appel de Paris,
chambre des appels de Police Correction
nelle a rendu en son audience publique
tenue au Palais, de Justice à-Paris le 13
Entre le nommé Delest Joseph, défendeur,
appelant, comparant, assisté de M* De
Roux, avocat. Et Monsieur le Procureur
de la République au tribunal de la seine
plaignant demandeur appelant. D'une part.
— Et le sieur Jenouvrier, Léon, Sénateur,
demeurant à Rennes élisant domicile en
•l'étude de M* Rougeot avoué à Paris, 3 rue
d'Alger. Plaignant, demandeur Partie ci
vile, intimé, comparant par conclusions
de M' Rougeot, avoué, assisté de M e Bqu-
gaiult du barreau de Rennes, avocat. Et
M. le Procureur Général; plaignant deman
deur intimé d'autre part. Le sieur Delest et
le ministère public le 25 juin 1926, ont rele
vé appel d'un jugement rendu le 17 juin
1926, au tribunal correctionnel de la seine
(12' chambre) par lequel et par les motifs y
exprimés le tribunal a déclaré Delest cou
pable de refus d'insertion délit commis
en avril 1926, à Paris, en tooi-t cas depuis
un temps non prescrit, prévu et puni par
l'article 13 de la loi du 29 juillet 1881,
et par application du dit article a con
damné Delest à 50 F. d'amende et à insé
rer la dite réponse dans l'un des trois na-
méros qui suivront la signification du ju
gement et ce sous-une astreinte quotidienne
de 100 F. pendant un mois, après quoi il
sera fait droit, l'a condamné également à
insérer en première page du journal l'Ac
tion française le présent jugement en. même
temps que 'la dite réponse et ce sous la
même astreinte, l'a condamné en outre
par toutes voies de droit et même par corps
à payer au sieur Jenouvrier, la somme de
1 F. à titre. de dommages intérêts a con
damné Delest aux dépens lesquels sont li
quidés savoir : ceux prélevés sur la con
signation à la somme de 6 F. 20 c/mes.
ceux avancés par la Partie civile à 53 F.
30 a fixé au minimum la durée de la con
trainte par corps. L'affaire portée à l'au
dience publique de la Cour du Mercredi
6 octobre 1926 à l'appel de la cause M»
Rougeot, avoué a déposé sur le bureau de la
Cour des conclusions au nom du sieur Je
nouvrier Partie civile, puis M" De Roux,
avocat a déposé des conclusions signées
de son client le sieur Delest et. tendant à
l'acquittement. Ouï Monsieur le Conseiller
Chapsal en son rapport, le prévenu en ses
moyens de défense M* de Roux, avocat du
prévenu M* Rougault, avocat de la partie
civile en leurs conclusions et plaidoiries
respectives et M' Rateàu, substitut de Mon
sieur le Procureur Général en ses réqui
sitions et l'affaire a été mise en délibéré
pour l'arrêt être rendu le 13 octobre 1926.
Et à l'audience publique de la Cour du
13 Octobre 1926, Vu toutes les pièces du
procès et vidant son délibéré, ordonne à
l'audience du 6 octobre 1926. La Cour, sta
tuant sur les appels interjetés par Delest
et le Ministère ' Public du jugement sus
énoncé et y faisant droit, ensemble sur
les conclusions déposées. Considérant que
l'appelant conclut à l'infirmation du juge
ment entre pris motif pris d'une part
qu'une publication fragmentaire étant sus
ceptible ' de créer une équivoque sur la
pensée de l'auteur elle constitue une at
teinte à l'intérêt légitime du tiers cité et
qu'il en est ainsi même dans le cas où
postérieurement décision des juges du fait
l'auteur déclare autoriser la citation. Mais
■considérant qu'on ne saurait admettre l'ab
solutisme de cette thèse qui aurait pour
conséquence l'annihilation du droit de ré
ponse qu'il suffit de rechercher dans les
faits eux mêmes pour établir la légitimité
de ce droit si les citations fragmentaires
faites ont été de nature à créer une équi
voque sur la pensée de l'auteur et a in
duire par les lecteurs en erreur. Considé
rant en ce qui concerne le sieur Dorange
que s'étànt mêlé' volontairement à la po
lémique existant entre l'action française
et la partie civile en écrivant la lettre
reproduite par ce journal il ne peut être
considéré comme un tiers étranger à cette
polémique. Considérant qu'en, citant dans
cette lettre des propos injurieux que la
partie civile aurait tenus sur les-magis
trats de la Cour de Rennes à une date
qu'il ne peut d'ailleurs préciser d'une
façon certaine et qu'il n'est même pas
sur de rapporter fidèlement la partie ci
vile, qui estimait odieux et mensongers
■les propos qui lui étaient attribués n'a
pas dépassé la mesure permise en parlant
dans sa réponse de son jeune et lointain
confrère à la mémoire si vacillante ou
si complaisante, qu'en présence de l'atta
que dont elle était l'objet il convient de
considérer que les termes employés par
elle n'ont pas excédé les limites d'une lé
gitime défense et n'ont pas porté atteinte
à l'honneur et à la considération du sieur
Dorange. Considérant en ce qui touche
la Gazette de l'Ouest citée dans la réponse,
que d'abord comme le sieur Dorange elle
ne peut être considérée comme un tiçr#
en l'espèce puisqu'elle s'était mêlée à la
même polémique en reproduisant partiel
lement l'article de l'action Française et en
l'accompagnant de commentaires désobli
geants pour la partie civile confirmant ain
si les appréciations formulées par ce der
nier journal. Considérant qu'en citant dans
sa réponse sans l'autorisation de la Gazette,
l'expression Cornichon, en lui imputant
d'avoir reproduit un fragment de l'article
de l'action Française le concernant ainsi
gué du commentaire qui le suivait où il
était dit qu'il n'avait peut être pensé qu'à
couvrir l'intégrité des magistrats de la
Cour de .Rennes, en rappelant le nom de
maréchal qu'elle lui donnait et en écri
vant que la-Gazette n'était en réalité dans
l'Ouest que le réflet et "l'écho hebdomadaire
de l'action Française, il convient d'esti
mer que non seulement la partie civile n'a
pas dénaturé:par ces citations la véritable
pensée de la Gazette mais qu'aussi elle n'a
pas excédé, les bornes d'une défense très
légitime aux attaques 1 qu'elle jugeait injustes, qu'il
y a donc pas eu en l'espèce une atteinte
quelconque portée à l'honneur du journa
liste. Considérant qu'il en est de même en
ce qui concerne l'ancien sénateur du Mor
bihan Monsieur de Lamarzelle au- sujet du
quel la partie civile éçrit qu'il a été
malmené par l'Action Français qu'il res
sort des termes ,de sa réponse qu'elle a
été amenée à le citer pour la nécessité, de
sa réplique aux allégations formulées par
le sieur Dorange qu'en tout cas dire de
quelqu'un qu'il a été malmené par un
journal ne constitue pas une imputation
diffamatoire ou une injure qu'il n'y a pas
eu également de ce chef une atteinte por
tée aux droits d'un tiers qui du reste n'a
formulé aucune protestation contre le pré
tendu abus qui aurait été fait de son nom.
Adoptant au surplus les motifs des pre
miers juges. Confirme le jugement entre
pris dans toutes ses dispositions tant pé
nales que civiles. Condamne Delest aux
dépens d'appel liquidés à savoir à ceux
avancés par lui à 10 F. 85 c/mes, ceux
avancés par le trésor à 57 F. 25 c/mes.
en ce compris le coût de l'enregistrement
du jugement en débet soit 3 F. 60 plus 4 F.
40 c/mes. pour droits de poste et ceux
dus à M" Rougeot, avoué dont la présence
a été reconnue utile taxés et liquidés à
Fixe au minimum la durée de la
contrainte par corps.
Une condamnation officielle
du monopole d'Etat
Le scandale
r du service des poudres
La commission des marchés de la Cham
bre des députés vient de publier un rap
port que les journaux républicains ne
semblent pas pressés de commenter. On
en comprendrn olus facilement les raisons,
quand on saura que c'est, consciemment
ou inconsciemment, une des plus belles
condamnations des monopoles d'Etat, par
la révélation du désordre qui règne depuis
de nombreuses années dans un service qui
intéresse la Défense nationale et par l'aveu
d'impuissance à réformer un état de choses
qui est connu au moins depuis 1911.
En 1911, on s'est avisé de remarquer
que le « Service des Poudres », relevant
principalement du ministère de la Guerre,
n'avait aucun sen'jjlr.nt de vie industrielle,
qu'on ne savait pas ce qu'il dépensait ni
ce qu'il .coùtr qu'il était nécessaire
de lui constituer un ijudget autonome avec
un chapitre de recettes et un chapitre de
dépenses bien déi«minés. L'idée était de
M. Clémentel, qui prônait déjà la fameuse
« industrialisation s> du monopole des
Poudres, industrialisation dont on a tant
parlé l'été dernier à propos des tabacs.
Or nous sommes en 1927, seize années
se sont écoulées, et M. Tatou-Vassal, au
nom de la commission des marchés [pré
sidée jusqu'à ce jour par M. Delthil, élu sé
nateur, et qui compte dans son sein des
gens de gauche ou d'extrême gauche com
me MM. Camille Ficard, Girod, Berthon,
Clamamus, Brunei, Lafont, Uhry, *ctc.]
vient aujourd'hui déclarer, après exafuen :
« A la suite d'une étude très complète, la-
Lundi 14 février 1927
25 centime» Paris
30 centimes Départements et colonies
ABONNEMENTS t «I II SU Bel* .rclc Mil
France et Colonies 72 fr. 38 fr. 20 fr.
Etranger plein tarif .... 190 fr 100 fr. 00 fr.
Pays a tarif réduit .... 130 fr. 70 fr. le fr.
Chèque postal : Compte 23.900 PARIS
ORGANE DU NATIONALISME INTEGRAL "
Tout ce qui est national est nôtre, — Le Duc d'ORLEANS.
Chef de la Maison de Fronce, fen revendique tous les droits, fen issume
toutes les responsabilités, fen accepte tous les devoirs. ■
Le Duc de GUISE, héritier de» quarante Roia qui en mille ans firent la France.
REDACTION ET ADMINISTRATION
14. rue de Rome, PARIS (8 )
Adresse télégraphique : ACTIOFHAN - PARIS
Téléphone: Administration: Louvr* 26-49, 28-50
Rédaction: Ce'ntr. 75-14; Publicité: Ccntr. 74-7? '
Après 10 heures du soir : Gutenberg 08-42
Registre du Commercé : Seine N° 78.5S2
fondateur , HENRI VAUGEOIS - Directeurs politique» , LEON DAUDET et CHARLES MÂUïlRAS - Rédacieuïen chef : MAURICE HJJO
Le 28 mai 1892, Mgr d'Hulst adressait au cardinal Lan-
génieux cette lettre confidentielle sut le rùlihment à la Ré
publique : ,
— « Je guis effrayé, pour le Sailli-Siège et po«» les catho
liques dé France, de ce déploiement officiel tic l 'autorité
pontificale dans notre politique intérieure... »
Et pourquoi était-il effrayé ?
« ...Je crains qu'on ne nous oppose avant peu, ccUe
ingérence pour nous contester le droit, de parler et d'afir
comme des citoyens libres. On nous dira : —^ ous n'etes
que des commis de Rome, vous n'avez même pas la pro
priété de vos opinions politiques ; il n 'y a donc pas s tenir
compte de vos réclamations. » ■
(Fie de Mgr d'Huhl, par Mgr Baudrîilart
tome 1I ? p. 370 cl o c l.)
Le cSiangenient
Quand Ie3 Allemands ont vu arriver à
Paris le mémorandum du président Coolidge
sur la réduction des armements, ils se sont
dit dans leur cœur :
— Qu'il est doux de voir l'adversaire
aux prises avec les difficultés dont on est
délivré soi-même. Ce n'est plus l'Allemagne
qui est maintenant soumise à un contrôle
militaire, c'est la France. Et la France su
bit le isême. genre de pression dont nous a
affranchis le plan Dawes. C'est son créan
cier qui lui enjoint de désarmer, fort de sa
Créance.
Il est difficile d'empêcher les Allemands
de penser et d'écrire ces choses-là. Il est
difficile que nous ne les pensions pas nous-
mêmes, quelque difficile qu'il soit de se
les avouer.
Et nos mésaventures ne seraient rien si
l'Allemagne se contentait de s'en réjouir.
Mais elle ne peut manquer de les exploi
ter, Ce n'est et ce ne sera pas impunément
que, depuis le jour de l'armistice, la situa
tion s'est insensiblement retournée, que les
vaincus-sont peu à peu remontés à la sur
face, que ceux qui étaient "en bas sont reve
nus en'haut. Ce changement est devenu visi
ble. Il n'échappe pas- à des~ observateurs
neutres. C'est ainsi que la National Zeitung
de Bâle reçoit cette singulière correspon
dance de Berlin :
Ainsi, depuis le l'~> février, F Allemagne a
recouvré sa-souveraineté dans le' domaine de
sa défense nationale. Le contrôle spécial a
vécu et, militairement, les Allemands ne re
lèvent plus que des décisions de la S.D.N.,
dont ils sont membres à égalité de droits
avec les autres nations. Ils n'ont plus d'or
dres à recevoir, bien que des limites demeu
rent posées à leurs armements par le traité
de paix. Le traité fixe la nature et la mesure
des a lements allemands, il fixe même le
commandement. Mais ces obstacles comp-
tent-il en-réalité ? Le contrôle militaire était
devenu caduc bien avant sa disparition, et
aux yeux de ceux qui voient et qui savent,
il apparaissait de plus en plus comme une
ironie, Désarmer le plus grand, jpeuple, ce
lui, qui a îe-plus' de goût pour "les ' choses
militaires, et être soi-même armé jusqu'aux
dents !!? L'univers entier, sauf peut-être le
bourgeois allemand aveugle, sait que l'Alle
magne s'arme aujourd'hui, par un détour
sectet, au moyen des nombreuses associa»
tions militaires et sportives, et que. pour
cette 'œuvre: f Etat et les -communes - donnent
des millions. Il n'est plus besoin, ou il n'est
pas/ besoin encore, pour cela, de penser, à
la guerre. L'Allemagne, de l'avis même de
tous ceux qui connaissent la situation véri
table, a la possibilité de faire la guerre sur
une grande échelle après une courte période
de préparation'. Elle a surtout, l'état
encore très-jeune,"le goût des aventures de
meure très répandu...
Les Allemands se disent : « La situation
politique européenne ne se développe-t-elle
pas de plus en plus dans notre sens et selon
notrcJntérH ? lions. l'Est ? Sur le Danube ?
Quel avenir-a, par exemple, la Tchécoslova
que, dont la population est pour un quart
allemande, si un grand conflit éclate ? Ce
sérà l'effondrement. Et les armements tché
coslovaques, brillamment développés grâce
à l'argerk français> seront un arsenal que
P Allemagne-trouvera fort à point pour s'en
servir... En présence de la puissante mon
tée de l'Allemagne, dont nous sommes les
témoins admiratifi, mais angoissés, on se
demande si le contrôle militaire des Alliés
aura servi à grandichose.
On peut se le demaÉcfer, sans doute. On
peut tout se demander. Cependant le con
trôle militaire a servi à découvrir les forti
fications de la Prusse orientale. Et l'on
n'aura pas besoin de se demander longtemps
à quoi servira, la suppression de ce contrôle.
Car elle sera, pour l'Allemagne, le point
de départ naturel d'une autre revendica
tion, celle de l'évacuation des pays rhénans
encore occupés. -
Ce' ne sera pas tout. Lisons la Gazette de
la Croix qui est le journal préféré du maré
chal-président Hindenburg, de M. Hergt, de
M. von Keudell et de quelques autres mem
bres du nouveau cabinet Marx. Nous y
trouvons ceci :
Derrière la lutte pour les forteresses de
Vest il y a la question du couloir polonais>
car on reconnaît, du côté polonais même,
que les maigres ouvrages de ces forteresses
ne peuvent servir à une offensive allemande
contre la Pologne. Mais la question du cou
loir de Dantzig devient chaque jour plus
brûlante, tout comme celles de l'évacuation
de la Rhénanie et de . la Sarre, et elle non
plus ne doit plus disparaître de la discus
sion. Pour l'A llemagne, cette question vitale
ne peut avoir qu'une seule solution, et c'est
la restitution sans condition de ce couloir.
Pour que la Pologne le restitue, il faut
d'ailleurs l'accuser de la rage. C'est elle,
selon la GazeUe de la Croix, qui aspire à
des conquêtes. Elle veut s'emparer de la
Prusse orientale. Si l'Allemagne ne suppri
me pas le couloir de Dantzig, c'est l'îlot de
Kœnigsbérg qui sera submergé par les Polo
nais. L'amorce d'une querelle future se
découvre ici :
La Pologne, au contraire, envisage comme
unique solution possible F annexion de la
Prusse orientale. La conquête du territoire
de Vilno par le général Zeligowski a-prouvé
que les traités et la foi jurée n'ont aucune
valeur en Pologne. En face des traités, la
Pologne crée des faits accomplis, et de
même qu'elle n'a pas respecté le traité de
Souwajki, elle enfreindra celui de Versail
les, quand il s'agira de rassasier son insa
tiable appétit en absorbant de nouveaux
territoires. -
A ce petit morceau, il ne manque que :
« Et je sais que de moi tu médis l'an
passé. » Tout cela, ce sont des symptômes.
Neuf ans bientôt 'se seront écoulés depuis
l'armistice. Déjà le rapport des forces n'est
plus en Europe ce qu'il était. On nous en
dira des nouvelles dans neuf ans. — J. B.
LA TUERIE DE SAINT-ETIENNE
Les funérailles
de Marins Doron
Saint-Etienne, 13 février. *— Les^ funé
railles. de Marins Doron, victime, de la
démagogie radicale-socialiste et de la ré
volution, ont eu lieu, ce malin, à dix heu
res, au milieu d'une affluence considé
rable.
Il est ûnpossible d'évaluer le éhiffre des
assistants : c'est une foule innombrable
qui a suivi le convoi au cimetière, après
avoir assisté à la cérémonie religieuse, en
l'église Valbenoite, où l'absoute a été don
née par Mgr Faugier.
Sur tout le parcours, la population mas
sée sur les trottoirs assistait, recueillie, au
passage du funèbre cortège.'
Au cimetière, des discours ont été pro
noncés par MM. Chirat, ami de la famille,'
et Penvergne, président du Comité d'en
tente républicaine.
Parmi les très nombreuses couronnes,
on remarquait celles des amis du défunt,
de l'Entente républicaine, et de l'Action
française. Nos ligueurs étaient venus en
foule. •
... -Lesénateur-maire Saalié s'était^abstenu,
ainsi que ses adjoints- et complices, d'as
sister aux obsèques? de sa victime. » Leur
présence n'aurait pu d'ailleurs que faire
éclater l'indignation deI ,la population et
provoquer des incidents
Une séule note discordante est à signa
ler : dans-un article publié par /'Avenir de
la Loire, organe démocrate ' chrétien, un
certain Auguste :~Prenqt,.. vient indirecte--
nient au ■secours des assassins ' en criti
quant René Benjamin et les organisateurs
de ta conférence. Prétendant' tirer la
morale de ce qu'il appelle un incident,
il le fait en ces termes : «A quoi servent
ces manifestations tapageuses ? La beso
gne utile se fait autrement. s>
Cette appréciation singulière a causé un
écœurement général dans tous les milieux.
L'attitude de M. Prenat, en cette circons
tance, est d'autant plus étrange que, ven
dredi dernier, à l'audience du tribunal cor
rectionnel, au cours de l'audition d'un té
moin déposant sur les scènes de brutalités
auxquelles il avait assisté, il s'était, mis à
manifester avec un tel excès de gestes et
d'exclamations que nos amis avaient dû le
rappeler au calme.
Section stephanoise.
BO
OS®
Sera-t-il commandeur ? *
C'est la question actuellement pendante entre
les dirigeants de l'Association de la Jeunesse ca
tholique et la nonciature. II s'agit de M. Flory,
qui était, l'an dernier, président de l'A. C. J. F.
Sera-t-il simple chevalier de l'ordre de Saint-
Grégoire-le-Grand ou le fera-ton, d'emblée, com
mandeur ?
Dans les milieux sillonards de^a Vie catholique
ce grave débat prime momentanément — bien
qu'il 8y rattache étroitement — le sauci d'ex
terminer l'Action française, à qui ces messieurs
décernent d'esnblée l'excommunication majeure.
A l'heure où les méchants sont punis, ne faut-il
pas que les bons soient récompensés ?
Mais les amis dévoués de M. Charles Flory esti
ment qu'un président général de l'A. C. J. F. doit
être d'emblée commandeur de Saint-Grégoire-l-e-
Grand, les petits présidents de province étant
généralement faits chevaliers. La ..nonciature trouve
que le grade est un ,;tu gros pour un petit
maii «ieui.
Venons au secours du candidat. Ses services
sont en effet éminente. C'est -M. Flory qui, pour
conclure son temps de présidence à l'A. C. J. F.,
fit faire, à la réunion du conseil fédéral, il y a un
an, un rapport suivi d'une délibération pour in
terdire aux groupes de Jeunesse catholique l'adhé
sion à aucun mouvement politique d'une part, et,
de l'autre, pour inviter tous les dirigeants de
l'A; C. J. F. à s'abstenir de tonte action politi
que. La chose était audacieuse ; plusieurs fois
l l A. C. J. F. avait fait campagne électorale sous
les bannières de M, Piou. Mais il s'agissait d'im
poser à beaucoup de membres de l'A. C. J; F./
le choix entre leur fidélité à ce groupe et leur
amitié pour l'Action française. M. Charles Flory,
par cette mesure, a révélé un don de prévision
admirable, qui mérite récompense encore plus que
sa collaboration à k Banque Finaly.
Contre ie rhume, la grippe, prenez en grog ou
dans du lait chaiid la valeur d'un petit verre de
rhum Saint-James. Cet exquis et célèbre rhum de
grand cru, si apprécié des gourmets, est depuis
trois quarts de siècle ordonné par les médecins
comme le meilleur cordial et le plus puissant sti
mulant à employer en hiver.
Ne reléguez pas au fond d'un tiroir un bijou
démodé sans l'avoir soumis à l'expertise gracieuse
de Dusausoy, 41, boulevard des Capucines. Cet
artiste lapidaire excelle à transformer les anciens
joyaux et à rajeunir les pierres précieuses.
LA .POLITIQUE
I. Une feuille volante
On lira d'autre part le récit émouvant
des funérailles de M. Marius Doron. Etant
de ceux qui m'ont pas pris la victime pour
l'assassin, ni cru aux iorfaits de M. itené
Benjamin, nous continuons une recherche
des responsabilités qui, est plus ,que ja
mais nécessaire..
Tout ce que nous .avons dit, ces jours-ci,
sur la coalition des massacreurs, favorisée
par une apparence de désunion entre les
massacrés possibles, se trouve amplement
corroboré par le document que l'on nous
adresse, feuille volante distribuée, avant la
conférence de René Benjamin sur Alphonse
Daudet, dans les rues de Saint-Etienne et
jusque dans la Mairie même.
Ce tract homicide est rédigé en ces .ter
mes :
Un scandale. — L'ignoble, insulteur de
l'école laïque et des instituteurs syndica-
listes veut parler, à Saint-Etienne, sommes
auspices de l'Action française.
Rejeté par la Société de Géographie,
sous les auspices de laquelle il devait con
férencier à FamilyrThéâlre, René-- Benja-.
min, qui traita les'instituteurs syndiqués
« d'Aliborons, bouffons, imbéciles, hysté
riques, crétins, tyrans, puants, dignes d'être
fessés... » est recueilli par l'Action fran
çaise. : ...
Il essaiera de parler à VEtoile-Thêâtre,
lundi 7 février, à 8 h. 30. _ '
Les travailleurs et les fonctionnaires stè-
phanois tolèreront-ils ce scandale ?
Relèveront-ils le défi que leur lancent
les Camelots du Roy ?
Serontrils incapables d'imiter leurs ca
marades- de Dô!e, Epingl, Bordeaux, Poi
tiers, Tours, etc., gui firent' à ce triste
sire une « conduite de Grenoble > dont
il garde le souvenir. , ■
Toutes les organisations d!avant-garde
sont unanimement décidées à donner à cet
ignoble individu et à ses complices d'Ac
tion française, une leçon bien méritée.
Elles demandent à tous les travailleurs,
aux fonctionnaires et aux■ amis de l'école
laïque de, participer à la manifestation qui
auta lieù lundi soir, 1 février, rendez-vous
àl h. 30 très précises, à la Bourse du Tra
vail.
Pour donner à cette manifestation toute
l'ampleur qu'elle doit avoir, les Stéphanois
répondroni nombreux à l'appel que leur
adressent les organisations suivantes :
Union locale des syndicats unitaires^
— Bourse du Travail ( syndicats autono
mes et ^confédérés). —Ljs .3 syndicats de
l'êsseïgnëhent. — federation des"érôri>
TioNN aires. — Bloc . républicain et' so
cialiste. — Parti socialiste. —, . Union,
socialiste-communiste. — Parti . commu-„
niste. — Libre pensee. — Loge maçonni
que : Les Travailleurs unis. — Union
federale stephanoise. des œuvres post-:
scolaires.
Le texte, quelconque, dit ce qu'il peut
dirè'.;
Mais'les signatures 1*-.: T *'
J'attire surtout l'attention sur deux grif
fes ètincelantes : « Fédération des fonc
tionnaires » ce qui veut dire petits et
moyens' bourgeois et ■ < Loges maçonni
ques », dont le sens n'est pas douteux,
non plus, gros bourgeois, grasse bour
geoisie, monde et classe des mêmes ri
chards de l'espèce de M. le sénateur-maire
Soulié. . ■
C'est,donc le mondp briandiste au grand
complet.
Avocat-conseil des sociétés industrielles
de la Loiro auxquelles il procurait toutes
les grèves ouvrières dont elles avaient be
soin, Briand est resté en liaison avec "es
deux groupes qui ont nourri sa fortune. J1
a dit aux uns et aux autres, francs-maçonsj
gros bourgeois et syndicalistes révolutiomT
naires, qu'on pouvait y aller, qu'on pou
vait ' se payer sur une Action française
affaiblie et décomposée par ses soims. .
L'Action française n'était ni affaiblie ni
.décomposée. Mais lf} Révolution et la Ma
çonnerie étaient enhardies. L'Action
française a tenu. Mais le pauvre M. Marius
Doron, de I'Entente républicaine , a payé.
H. Le nationalisme républicain
Bien qu'il ne paraisse que demain, cer
tain article d 'Ignolus à la Revue de Paris
est déjà inculpé de paradoxe parce qu'il
est chargé de quelques vérités qui sont
presque neuves.
J'en détacherai, tant pour 3a discuter que
Îlotir l'approuver, une page sur le nationa-
isine républicain.
Ignotus vient de constater que les pro
grammes électoraux de gauche sont men- ■
songers.
Le Bloc des gauches a trompé l'anti
cléricalisme des électeurs, leur anticolonia
lisme;" leur antimilitarisme, leur antiplou-
tocratisme, leur antifiscalisme.
Les gens de gauche pedvent tout promet
tre au peuple. Il croit, il vote : s'il est
trompé, il ne s'em souvient jamais. Cepen
dant, dit Ignotus, on a composé un pro
gramme assez ferme, c'est le programme
nationaliste :
...Les instincts généreux '■ trouvent ■ à
se satisfaire, dans une action de conserva
tion sociale, colorée par l'amour de là pa-,
trie. Les Jeunesses patriotes de M. Tait-
•tinger et surtout l' Action française «font'
fondées sur cette .base. Le nationalisme in- :
tégral, comme on l'appelle, est en effet à'
sa place dans un programme de restaura
tion-monarchique. Mais il ne saurait.se,
passer de la monarchie. Dans un pays où
une famille régnante, indentifiée au pays,',
personnifiant à la fois sa dignité et ses
intérêts, se trouve juge des uns et de l'au
tre, le nationalisme, avec ses incontesta
bles vertus, est sans danger. Le roi exa
mine et modère. Il n'en va pas de même
dans un pays républicain, où chacun juge,
de tout sans responsabilité, excite les pas-,
sions sans avoir à se préoccuper des-ré
sultats et pousse impunément l'amour de
la patrie jusqu'à la précipiter dans les ca
tastrophes. Ce péril est particulièrement
grave en France, où l'ignorance des pays
étrangers, l'incompréhension des problè-.
mes généraux,. l'incapacité ' de changer de
point de vue, le sentiment de la supério
rité universelle des Français et le dédain
de,tout ce qui n'est pas national sont des
traits héréditaires, tempérés par des en- '
gouements subits et encore plus absurdes.
Le nationalisme intégral se trouve ici
défiguré par sa > définition courante, mais
inexacte. Intégral ne veut nullement dire
forcené, effréné ni même exalté. Comme l'a
rappelé Bernard de! Vesins au congrès de
novembre dernier, intégral signifie que la
solution monarchique satisfait à tous les
besoins nationaux « comme une intégrale
« en mathématiques représente la somme
« de toutes les valeurs d'une fonction algé-
«tbrique ». Il ne peut donc être question
de « colorer » d'amour de la Patrie une
action de conservation sociale. Il s'agit de
réunir, d'organiser, d'animer, de défendre
ce qui est nécessaire à la vie nationale, tout
aussi'bien les œuvres de réforme sociale,
spécialement celles qui sont d'ordre ou
vrier ou rural, que l asuvre de conserva
tion sociale à laquelle Ignotus nous réduit
trop-malignement.
Sous le bénéfice de cette observation, ce
ou'il (lit des inconvénients et des dangers
d'un nationalisme républicain est juste. Un
nationalisme républicain est exposé aux
ivresses, aux vertiges, aux erreurs funestes
qu'il énumère, et peut succomber à un
chauvinisme très exclusif. Nous avons
eu à te noter plus d'uhe fois et, quand en.
1924, nos réserves de toujours-furent con
densées dans une page ou deux du Dis
cours préliminaire à I'Enquete sur la Mo
narchie , quelques lecteurs en manifestè
rent un étonnement qui nous étonna. En
découvrant quelle vaste part des communi
cations internationales faisait la ^monarchie
au génie national, ces lecteurs écrivirent :
que devient là-dedans votre nationalisme
intégral:? Réponse ci-dessins.
Néanmoins, Ignotus ferait une confu
sion s'il assimilait a>u nationalisme répu
blicain un nationalisme royaliste même dé
veloppé à l'intérieur d'une République.-
L'idée du Roi à sa vertu. Mêm© un Roi en
exil)est déjà un modérateur qui examine et
qui tempère. Veut-on mesurer ce que peut
rendre de services aiu bien public un na
tionalisme monarchiste ? Ignotus n'a qu'à se
rappeler notre politique franco-italienne de
novembre à janvier dernier. Bien que les
incidents menaçants n'eussent cessé de se
succéder à,-notre frontière des Alpes de-
puis-Tatteniat du 31 octobre*contre Mus
solini, bieii que toutes les autorités fran
çaises, civiles et militaires, de Nice et Tou
lon jusqu'à Nîmes, n'eussent cessé dp ré
clamer les mesures militaires indispensa
bles, soit nonchalance naturelle, soit com
plot briandin, rien de sérieux ne fut fait
jusqu'au cri d'alarme poussé à cette place,
(ei par Jacques Bainville à la Liberté),
lç, 22;.novembre dernier. De ce. jour; et- d»
■cè jotïr -Và seulement, le front prDvertçatlrit
défense..Nice fut protégée, et la Paix
aussi. Naturellement,' et quelque précau
tion, que^nous .eussions prise pour ména
ger la juste.Serté de nos amis-italiens, cette
éclatante mise en garde ne pouvait aller
sans causer quelques froissements. Nous les
regrettions fort, mais ils étaient inévita
bles. Nous avons tout fait tout de suite,
" PÔSCiÇS' "dis§iper.,Eji décembre, un .éçhàn-
gejdÏÏdèes; était engagé. Au début de jan
vier;, le Journal de Lenes ouvrait ses co
lonnes à nos explications, et . à la mi -jan
vier, j'avais le plaisir de publier ici la let
tre ..cordiale de notre confrère M..-Adrien.
Grégo, directeur d'un organe qui est l'«ex-
« pression la plus intransigeante-.de na-
« tionalisane italien » : il s'y déclarait sa
tisfait de ce que nous avions écrit et nous
assurait, de sa sincère amitié (v. I'Action
française des'14 et 16 janvier dernier. ., ;.
. Cette brève aventure-montre assez clai
rement 1° que, si notre nationalisme eût
manoué de frein, il n'eût guère abouti à
ce résultat, 2° que les nationalistes mo
narchistes, souffrant comme toute la Fran
ce 4 e l'absence du Roi et de la carence de
l'Etat républicain sont cependant en garde
contre l'excès des passions nationales, 3°
qu!ên. ce cas, comme en beaucoup d'au
tres, ils ont, en agissant eux-mêmes, vo
lontaires de l'action civique, paré au défi
cit politique et moral de la démocratie.
Tout fcela dit, je ne demande pas mieux
que',de donner raison à la thèse à'Ignotus.
D!; Les réponses à notre appel
Il est impossible de rien publier au
jourd'hui de ;l'admirable courrier des ré
ponses, à notre appel. L'espace nous fait
trop défaut! Mais que les lignes qui nous
restent soient du moins consacrées à re
doubler: et à préciser cet appel! Jamais les
besoins n'auront été plus pressants. Ja
mais la propagande n'a demandé plus de
soins, P'IuS; d'hommes^ plus • de voyages,
plus de papier, plus de moyens matériels
de; toutes sortes. On ne se rend pas assez
compte des crises auxquelles nous cour
rons. Et cependant le mauvais coup de
SaintrEtienne est un, signe. Les gronde
ments et les sifflements qui viennent d'Al
lemagne et (FAmérique sont d'autres signes.
Le ministère branle, Briand intrigue, le
socialisme reprend son activité, le commoi-
nisme aussi, les manœuvres électorales se
ront préparées, forcément, par des ten
tatives d'inhibition terroriste, que l'acti
vité pacifique des ligues modérées ne peut
que provoquer, c'est l'évidence même !
. La crise est là : elle doit nous trouver
plus que prêts, parés. Nous ne le serons
pas si nous ne disposons pas du nerf de
!a'«msjTe. ,
Ce nerf nous arrive sans doute ! Je ne
déçachéte pas une lettre qui ne contienne
son petit billet bleu ou rose. Hélas ! le nom
bre de,petits billets est loin d'atteindre aux
totaux indispensables marqués par l'étiage
des besoins, je dis des besoins très, urgents.
Que nos amis, qui sont des compagnons
'd'armes, sé mettent en présence des réali
tés. Que nos sections, surtout, continuent,
amplifient, multiplient les efforts. Enfin,
dans nos. sections, que les chefs qui fré
quentent les dépositaires des grandes for
tunes sachent leur dire qu'il s'agit du sort
:de f la Frnace,. de la société franaise par
conséquent du sort de tous. Res agitur tua!
Pas de ressource, pas de'défense : pas de
défense, pas d'avenir ! .
Il est dur de tant le redire, car ce sont
vérités premières mais nous n'avons pas
les subsides de Moscou, de Berlin, de Lon
dres, ni de New-York. Nous n'avons ni les
fonds secrets, ni l'Etranger, nila Juiveric..
Il faut donc intéresser àl' Action françai
se '.toutes les puissances de l'esprit et du
sang français.
.Charles M AU RRAS,
P.-S. — A. B. : Pourquoi pas ?
La
Fidélité française
Un ancien magistrat
Dijon, 23 janvier.
v Cher monsieur* :
« Après les devoirs qui découlent pour nous
du baptême viennent les obligations que nous
impose notre titre de Français ; nous croyons
être dans le vrai en ne confondant pas ce que
Dieu même a séparé et, lorsqu'il s'agit de ques
tions purement politiques, nous n'allons pas pren
dre notre mot d'ordre à Rome. Quand la Républi
que essaierait de faire du clergé un instrument
de règne ; qu'au lieu de proscrire les religieux
elle favoriserait leur essor et que toutes les chai
res retentiraient d'éloges en l'honneur d'une for
me de gouvernement, condamné,.suivant nous, par
les traditions séculaires de la France, nous reste
rions debout et la mort seule empêcherait nos
cœurs de battre pour la cause sacrée de l'exil. »
Tel est le langage que je tenais, il y a qua
rante-cinq ans, dans une grande réunion roya
liste. Et, prévoyant en quelque sorte qu'on s'au
toriserait un jour du nom vénéré du Souverain
Pontife dans ,1e but de-Hous imposer silence,
j'ajoutais : « Eii.;rehoùvelant. au père--jsommun
des fidèles l'offrande de nous-mêmes : « Très
Saint-Père, lui dirions-nous, tout ce que nous
avons est à vous ; prenez nos biens, prenez nos
vies, mais ne nous demandez pas d'abjurer des
convictions qui ne nous sont guère moins chères
que nos croyances ; ne nous demandez pas de
favoriser par de lâches concessions ou par une
coupable indifférence les desseins des misérables
qui veulent"li(nis plier à feur domination ; ne
nous demandez jâmifs de servir contre la. France. »
Parvenu au terme dé ma vie, j'ai "la satisfaction
de me dire que je n'ai pas dévié de, la ligne
de conduite que je m'étais tr.acfe, Pourquoi .faut-il
que cette satisfaction':»oit t^Qubjlée par les intri
gues allemandes ourdies dans l'entourage du Vati
can/? J'ai le fernrç espoir que leur triomphe
n'aura qu'un temps : le discours du nonce à la
réception du corps diplomatique à l'Elysée a trop
heurté le sentiment national. En attendant je
tiens, cher monsieur, à vous assurer de ma fidélité
inébranlable aux doctrines politiques de l'Action
française : président /d'une section de la Ligue,
j'ai concouru avant la guerre à faire entendre à
plus de deux mille auditeurs les éloquents, les
courageux avertissements de Bernard de Vesins,
Paul Robain et Léon Daudet ; ce souvenir restera
toujours cher au vieillard qui a eu la joie de
recevoir, à quelques mois d'intervalle, à Rome, la
bénédiction d'un 6aint Pape: Pie X et, à Bruxelles,
l'accolade d'un-vrai roi. ■
Veuillez agréer, je vous prie,- l'assurance de
mes • sentiments les plus distingués. •
E. Long»;, ancien magistrat,
~engagé vohmtairë de. 1870.
Section de Saint-Brieuc
Les ligueurs et alliés de la, section d'Action fran-,
çaise de Saint-Brieuc, réunis le 5 février 1927, à
leur permanence, très respectueux de . la religion
et ; de l'Eglise, , et gardant en politique leur légi
time ..indépendance, adressent :
à Charles Maurras et à Léon Daudet ; -
à l'amiral Schwerer, président d'honneur de la
Ligue ; .
' au colonel Bernard de Vesins, président de la
Ligue ; ■
' aux membres des comités directeurs de l'Action
française, l'expression de leurs sentiments de vive
admiration et de leur fidélité constante.
R. du Guiny.
(Lire la suite en deuxième page.)
—:—^—: . . «t- ......* —
République française. : Au nom du Peu
ple Français, La Cour'd'Appel de Paris,
chambre des appels de Police Correction
nelle a rendu en son audience publique
tenue au Palais, de Justice à-Paris le 13
Entre le nommé Delest Joseph, défendeur,
appelant, comparant, assisté de M* De
Roux, avocat. Et Monsieur le Procureur
de la République au tribunal de la seine
plaignant demandeur appelant. D'une part.
— Et le sieur Jenouvrier, Léon, Sénateur,
demeurant à Rennes élisant domicile en
•l'étude de M* Rougeot avoué à Paris, 3 rue
d'Alger. Plaignant, demandeur Partie ci
vile, intimé, comparant par conclusions
de M' Rougeot, avoué, assisté de M e Bqu-
gaiult du barreau de Rennes, avocat. Et
M. le Procureur Général; plaignant deman
deur intimé d'autre part. Le sieur Delest et
le ministère public le 25 juin 1926, ont rele
vé appel d'un jugement rendu le 17 juin
1926, au tribunal correctionnel de la seine
(12' chambre) par lequel et par les motifs y
exprimés le tribunal a déclaré Delest cou
pable de refus d'insertion délit commis
en avril 1926, à Paris, en tooi-t cas depuis
un temps non prescrit, prévu et puni par
l'article 13 de la loi du 29 juillet 1881,
et par application du dit article a con
damné Delest à 50 F. d'amende et à insé
rer la dite réponse dans l'un des trois na-
méros qui suivront la signification du ju
gement et ce sous-une astreinte quotidienne
de 100 F. pendant un mois, après quoi il
sera fait droit, l'a condamné également à
insérer en première page du journal l'Ac
tion française le présent jugement en. même
temps que 'la dite réponse et ce sous la
même astreinte, l'a condamné en outre
par toutes voies de droit et même par corps
à payer au sieur Jenouvrier, la somme de
1 F. à titre. de dommages intérêts a con
damné Delest aux dépens lesquels sont li
quidés savoir : ceux prélevés sur la con
signation à la somme de 6 F. 20 c/mes.
ceux avancés par la Partie civile à 53 F.
30 a fixé au minimum la durée de la con
trainte par corps. L'affaire portée à l'au
dience publique de la Cour du Mercredi
6 octobre 1926 à l'appel de la cause M»
Rougeot, avoué a déposé sur le bureau de la
Cour des conclusions au nom du sieur Je
nouvrier Partie civile, puis M" De Roux,
avocat a déposé des conclusions signées
de son client le sieur Delest et. tendant à
l'acquittement. Ouï Monsieur le Conseiller
Chapsal en son rapport, le prévenu en ses
moyens de défense M* de Roux, avocat du
prévenu M* Rougault, avocat de la partie
civile en leurs conclusions et plaidoiries
respectives et M' Rateàu, substitut de Mon
sieur le Procureur Général en ses réqui
sitions et l'affaire a été mise en délibéré
pour l'arrêt être rendu le 13 octobre 1926.
Et à l'audience publique de la Cour du
13 Octobre 1926, Vu toutes les pièces du
procès et vidant son délibéré, ordonne à
l'audience du 6 octobre 1926. La Cour, sta
tuant sur les appels interjetés par Delest
et le Ministère ' Public du jugement sus
énoncé et y faisant droit, ensemble sur
les conclusions déposées. Considérant que
l'appelant conclut à l'infirmation du juge
ment entre pris motif pris d'une part
qu'une publication fragmentaire étant sus
ceptible ' de créer une équivoque sur la
pensée de l'auteur elle constitue une at
teinte à l'intérêt légitime du tiers cité et
qu'il en est ainsi même dans le cas où
postérieurement décision des juges du fait
l'auteur déclare autoriser la citation. Mais
■considérant qu'on ne saurait admettre l'ab
solutisme de cette thèse qui aurait pour
conséquence l'annihilation du droit de ré
ponse qu'il suffit de rechercher dans les
faits eux mêmes pour établir la légitimité
de ce droit si les citations fragmentaires
faites ont été de nature à créer une équi
voque sur la pensée de l'auteur et a in
duire par les lecteurs en erreur. Considé
rant en ce qui concerne le sieur Dorange
que s'étànt mêlé' volontairement à la po
lémique existant entre l'action française
et la partie civile en écrivant la lettre
reproduite par ce journal il ne peut être
considéré comme un tiers étranger à cette
polémique. Considérant qu'en, citant dans
cette lettre des propos injurieux que la
partie civile aurait tenus sur les-magis
trats de la Cour de Rennes à une date
qu'il ne peut d'ailleurs préciser d'une
façon certaine et qu'il n'est même pas
sur de rapporter fidèlement la partie ci
vile, qui estimait odieux et mensongers
■les propos qui lui étaient attribués n'a
pas dépassé la mesure permise en parlant
dans sa réponse de son jeune et lointain
confrère à la mémoire si vacillante ou
si complaisante, qu'en présence de l'atta
que dont elle était l'objet il convient de
considérer que les termes employés par
elle n'ont pas excédé les limites d'une lé
gitime défense et n'ont pas porté atteinte
à l'honneur et à la considération du sieur
Dorange. Considérant en ce qui touche
la Gazette de l'Ouest citée dans la réponse,
que d'abord comme le sieur Dorange elle
ne peut être considérée comme un tiçr#
en l'espèce puisqu'elle s'était mêlée à la
même polémique en reproduisant partiel
lement l'article de l'action Française et en
l'accompagnant de commentaires désobli
geants pour la partie civile confirmant ain
si les appréciations formulées par ce der
nier journal. Considérant qu'en citant dans
sa réponse sans l'autorisation de la Gazette,
l'expression Cornichon, en lui imputant
d'avoir reproduit un fragment de l'article
de l'action Française le concernant ainsi
gué du commentaire qui le suivait où il
était dit qu'il n'avait peut être pensé qu'à
couvrir l'intégrité des magistrats de la
Cour de .Rennes, en rappelant le nom de
maréchal qu'elle lui donnait et en écri
vant que la-Gazette n'était en réalité dans
l'Ouest que le réflet et "l'écho hebdomadaire
de l'action Française, il convient d'esti
mer que non seulement la partie civile n'a
pas dénaturé:par ces citations la véritable
pensée de la Gazette mais qu'aussi elle n'a
pas excédé, les bornes d'une défense très
légitime
y a donc pas eu en l'espèce une atteinte
quelconque portée à l'honneur du journa
liste. Considérant qu'il en est de même en
ce qui concerne l'ancien sénateur du Mor
bihan Monsieur de Lamarzelle au- sujet du
quel la partie civile éçrit qu'il a été
malmené par l'Action Français qu'il res
sort des termes ,de sa réponse qu'elle a
été amenée à le citer pour la nécessité, de
sa réplique aux allégations formulées par
le sieur Dorange qu'en tout cas dire de
quelqu'un qu'il a été malmené par un
journal ne constitue pas une imputation
diffamatoire ou une injure qu'il n'y a pas
eu également de ce chef une atteinte por
tée aux droits d'un tiers qui du reste n'a
formulé aucune protestation contre le pré
tendu abus qui aurait été fait de son nom.
Adoptant au surplus les motifs des pre
miers juges. Confirme le jugement entre
pris dans toutes ses dispositions tant pé
nales que civiles. Condamne Delest aux
dépens d'appel liquidés à savoir à ceux
avancés par lui à 10 F. 85 c/mes, ceux
avancés par le trésor à 57 F. 25 c/mes.
en ce compris le coût de l'enregistrement
du jugement en débet soit 3 F. 60 plus 4 F.
40 c/mes. pour droits de poste et ceux
dus à M" Rougeot, avoué dont la présence
a été reconnue utile taxés et liquidés à
Fixe au minimum la durée de la
contrainte par corps.
Une condamnation officielle
du monopole d'Etat
Le scandale
r du service des poudres
La commission des marchés de la Cham
bre des députés vient de publier un rap
port que les journaux républicains ne
semblent pas pressés de commenter. On
en comprendrn olus facilement les raisons,
quand on saura que c'est, consciemment
ou inconsciemment, une des plus belles
condamnations des monopoles d'Etat, par
la révélation du désordre qui règne depuis
de nombreuses années dans un service qui
intéresse la Défense nationale et par l'aveu
d'impuissance à réformer un état de choses
qui est connu au moins depuis 1911.
En 1911, on s'est avisé de remarquer
que le « Service des Poudres », relevant
principalement du ministère de la Guerre,
n'avait aucun sen'jjlr.nt de vie industrielle,
qu'on ne savait pas ce qu'il dépensait ni
ce qu'il .coùtr qu'il était nécessaire
de lui constituer un ijudget autonome avec
un chapitre de recettes et un chapitre de
dépenses bien déi«minés. L'idée était de
M. Clémentel, qui prônait déjà la fameuse
« industrialisation s> du monopole des
Poudres, industrialisation dont on a tant
parlé l'été dernier à propos des tabacs.
Or nous sommes en 1927, seize années
se sont écoulées, et M. Tatou-Vassal, au
nom de la commission des marchés [pré
sidée jusqu'à ce jour par M. Delthil, élu sé
nateur, et qui compte dans son sein des
gens de gauche ou d'extrême gauche com
me MM. Camille Ficard, Girod, Berthon,
Clamamus, Brunei, Lafont, Uhry, *ctc.]
vient aujourd'hui déclarer, après exafuen :
« A la suite d'une étude très complète, la-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 76.41%.
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