Titre : Le Journal
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-07-09
Contributeur : Xau, Fernand (1852-1899). Directeur de publication
Contributeur : Letellier, Henri (1867-1960). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34473289x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 juillet 1911 09 juillet 1911
Description : 1911/07/09 (N6860). 1911/07/09 (N6860).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG13 Collection numérique : BIPFPIG13
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7627918c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-220
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/11/2014
2
LE JOBBIVAC
S - 7 - il
Hé de 1 heure 23 minutes. La durée totale
u vol a été. cteul-heure. 39.. minutes.^—
Le vol de Loridan fut d'autant plus im-
pressionnant que- l'ariateur, sur le biplan
le course Henry Farman, est. assis à l'a-
'ant. en dehors de l'aéroplane.
Le nouveau petit bjplaji àç course Henry
arman a 8 mètres d'envergure et ne pos-
sède pas d'équilibreur à F^-vanL La nou-
elle prouesse ^èntvà>aecOT^lï^L6H«-'
ian avec cet "appTaréîT^ doïit les '-gëande'§
Tualités avaient été remarquées dans des
aids militaires récents, prouve de quelle
açoa parïàite le nouveau Henry Farman
fient dans le veut, même à grande hauteur,
it ivpoGd acimirabiénient âux commandes,
<)e iaipian atteint une vitesse de 90 kilomè-
tres à r&?ùrë. avec un moteur de 50 HP
(5®oaj«, a~f~s.ïb!efdeJit égifie à celle des mo-
noptoss rapuias. Il a, en Outre, les avantages
du bppt&n poilr Fatierrissage, le départe la
"aciiïté de conduite, la stabilité.
Laridaa, ne à Paris en 1883, avait con-
quis son Inrevei de- pilote le 19 septembre
dernier eCcWt:it'prn lçfdépg^.t djïtïs le Cir-
cuit Exirgpéati. ,,
Son vcÀ ji é(c contrôlé officiellement par
les fiemteH$$:ts Blarci, Mourais, Fiorellini.
A &a desc.antç d'appareil, Loridan a déclare
qu'an cours .de son vol,, accompli .par un
temps très clair,. il pouvait. reconnaîtra
chatons, JEpgrnay et Reinsa.
L^AVIATEUft MORISSON ",
vQâiede Paris à. Brigliton
I/amafâi&r .aagiiais Moriisson, fun des en-
gagés -du CHpcnîit Européen, • vient, ■ aussitôt
ïa grandie "éjwetiw t&rffiiîiëe, de tenter
le voyage -dè Paris a Londres fittï* un mono-
plan Mwaïië. XI est parti à 5 h. 40 du matin
du ehamlp cF aviation d'îssv-1 es-Mou 1 ineaux,
est passé.;& -6 h. -30 ■■.au-dejsstos-de Dieppe et
f'St ai'r b^qiîÊS'quéâ minutes avaat S fleures
1 il Calais.
Toici, sur ce v-oyage aérien, qui compre-
nait la traversée de la Manche, effectuée
avec succès, .les iiép.ê.ches, que nor^s adres-
sent nos«0j?ret>})Oiidia«ts-;
CALAIS, 8 juillet, (Par dépêche de notre
correspondant particulier.) — Le rideau
est à peio^feHwé-sw4e awr^vèiUeax spec-
tacle du. ;£^uii', >
pour noïte .surixo,. nouveau raid uhotnme
volant. L'aviaéeu» allais» Morisson, , pilo-
tant un fnoaoplan,. Mora-Hifi, ; iriot'euT Gnome
70 chevaux, '«''
matin, à huit heures, dans un superbe vol
plané. Les habitants, aussitôt informés,
atoooaraieTït" à fewiroit oùv l'appareil avait
pris terre, c^èsfc^à-éïTe tsifa^ près du monu-
ment que î'Aéro €8ub-a éiew pour eommé-r
morer îav-p.f«H»èpe ^avole© deiBîéraoi, aû-r.
dessus de ta M>an"Cii© Bt de la-^Trawie fièçiie
qut le JOtRTnal ar'étafe^^piêQr-* knékfafié la
•darectioir' d» Douvasas* Oa«- jeimc lfU^ .offrit
è Jappiatesa* une fferbe
-
~Nous et questionner
tt00§99âS *' •'* :t -Uv ;■%
- Je suis ~parti ce matin, nous dît-i^^te
la pfein». les-Moulineàœr
næ à L-ondrm.
sans escaïé. il faisait beay,, 1^, vçiît- était
nul Je Tn'ié]€fvai'1ft. ^§00 métrés" el*më; dirigeai
suit -Dlefwe/j^ivttnie. que "fg-^gïïfeôi|trai
là n*ava|É ét^sJ^e^S^^erm-e serais élanéé
Tiers Newaveij, pow.^a^^r j^ÔTidres par lé
v. e it le^a^t?
de ita eftfè, jèfi^imus^iillais mTa.t)^aTOt.-'jift- grande ,ftèch &;-des, Bâpa-
ques étant très visible. J'atterris fort heu-
reœem^IÎÇKMv'^v<ï5rci^6. îOTt été w
des app* .(Taî^a^pMé^t tout le'l^tig du
ebemin. Maxime à- Hiea appareil La brume,-
îai'ifms brutales de haut en bas. La brume,
ofua régnait sur mer, a Dieppe, existait éga-
kmaent àv€&Î^^M'^lS"ïari5lêî^oii ^at-
tendre ile-^4ëpàrt ipsafïi&Kfc'Pas^v-Calfà
paœr vers ,Dauwes.
,.
ie ætal paiis* feâ>iid: 4éirât*£àlï"dttèfâfej$:~'Xi''
Aiasi pa^a Morisson, púis-<; poser cfe& ^gér^dèpdiôïi:' Aprë9-l»«î)i^
gàri. Après
dsraDi •Ffe:ivïatib^: -'.tpttp fait dispos, rega-
gnaiï »wiï- îp'oûaèpffrr" de?§- \oketts;*^ar--
daiient d'ess.^ce
fuit îaxL Ivé' p'aquectot Pa£r:de^(um^^)iitM
met à 1 h. 35. La brume, qui n'était Ras.
d;is«iiip>ée, effaça le navire, .moins d'un quaçt
ff'kfoire ftpssbsf JaoU' dép'aEt, mais sa fuiaée
ftattait dans le ciel cakne.
A 2 h. 10 exactement, à "tès.pIéiè@S: es-:-
pa'is ée moteur qqi ju|:^nfi^ût p 1
fi iDX.>' .,"',
^ÂsfliiSÙoà.';3îcw?f^)nt çrenàii' .pl^Cfi' dans :son
bsfifaeL
éépait. Uaa" peïi.ii chien, qui s'était aventuç§
tIQlIfS T'feaiee^'iîit ifjeup^net. Aprè.$.avoir dé-
cniit^tme - ioite^.JiQâJ|Q^0ra~/«locÔer de l'église
'¿æ¡ BacnatiiQ^," Miyrisso®- Véîança -vers le
lar^e/k !'a-ltflttdie: d'environ" 500 mètres. La
c grâce
f.'èrJie WÇ
l'a rajjiçiie dî^arais^ali^^ët Jflp: r.^s, Tap-
Tioriz^îi.
moBïfcaat maintenant, le panache de fumée
d'un antre paquebot, la Rwiera, venant de
Douvres à» Ca4ais. Ni'>Ur&enteJJdîmeS aU loin
%; dlin
la Mïmem. mil4e six- cotaps dé sa sirène
le ë -d'elle.
le passa^ a iifi
Ce e'"ôàtis'' à'4 ion peu' Fap-
pelé renviée • gariidloèe, J'ü'nJlf dernjer, des
oaufcrEcnrBnts du Qreul|* Vefs TAÉ^lèt^e.
LanmtEÈ, juiQfit. ■ÇgœfUySpé&&.) 4-^
L'aviateur anglais, Morisson, qui avait duit-
te Calais, sur gïppcs^i^AtoïMBe, à 2 h. 10,
ponT traverser « là Maa&he,jest jasoé, .apvès
une «anffffiyfltë-:
DfftRires, a -2 h, S0, soit'i'S minutés après
son dépï^1a(^3OTaiiiœ^.JÏl ^t^désôètiau à
EaStborcar# ^.(piaefr^ Iwipje^p'çrar '^appsi^i-
YI&IQIl"ner ^^ë5seT^ce, puis il a repris son vol
dans la dÏKÉptiDii 4si ^r'i^tôoi altecjû
à faéraehiMaerde- *à. 'Sh|or«fcajii, à
*
1 îkfiorss. • ," - - - -,,' Oh ,,,
r»¡ ^mCEÂBLB^RA^ÇMJS
bàt ^^-^Y^AJtémàndi
Le dMgeaM'e. \Adjudant^Yirtee-
SC#. qnro'ième « Çlémient-Bayard », qui
avaiirt bïdta. jsâseffiment Js record du. monde.
de TailitiBte^-^ir^^éîwmîtlr'.à r2;000 .'mètres,
vient de 4)»ttre -i3ïi-ii-ô«¥eaâ record,' le plus
enwié Véëftfâs "dsjf toètiQe 'de r>le record de la durée, que détenait, loi
le dirigeable, militaire îjwî'eà•,
le dirigj^fe.est- p?earti^vendredi,.soir, à
dix heœrefiv de Lfœrwtte-Breaii, pour - ef-
feetoer es .eîrtenii fentné nn' voyage-de
vis^-quatre h^raspeg- Après avoir- passé la
mnà dans les airs em- ^lùvi^âtolt de Soissons
à Gom&Mgbiê' &''■&¥ 'lAimfotïe par
uia
Y Adjudant- Ymcenot lançait nier matin, a
¡ DL U" w *àéfi£cfce|^B»ot!tèiiîaji^îiant
q^îi.se l^^MW na.ètreas, avait par-
coâru 24fi-f]dl«»ièteeÉt: .et r continuait, sa
imûg* ';A une • iflè' réjprès-Jtriiiaï, tes "re:
C.*?& dîi lîïtfQde de- dlstaitrre et de dtItéé
'é>ie4 fâttjJS. A ïi. 45r X'Adjttdant-Yki-
eerujt aUerriMàiz sans fiieidant à - Lamoite-
Anmii, après avoir aecoropli ua voyag» <ïe
près de seize heures et de 640 kilomètres.
L. Il sied de féliciter les! « Clémçnt-Bayard »
'qui, à côté de la suprématie incontestable
de la France en aviation, lui assurent éga-
lement la suprématie en navigation aérien-
ne en faisant table rase des records des di-
rigeables allemands et italiens.
; 'fie Déraillement de fautes
Cest par une température accablante,
sous un soleil de plomb, que les magistrats
du parquet de Mantes que secondaient MM.
Moultet, commissaire- de police, et Daix,
inspecteur de la Sûreté, ont repris hier
matin l'enquête sur le déraillement qui
s'est produit vendredi soir.
MM. Claveille, directeur de la Compagnie
des chemins de fer de l'Etat, Legrain, sous-
directeur, Bauer, ingénieur en chef de la
vote. Maison, de Ponteves et Meyer, ingé-
nieurs de la traction, n'avaient pas quitté
la tranchée dans laquelle a déraillé le 120,
surveillant les ouvriers des dépôts de Man-
tes, d'Achères et des Batignolles amenés
par trains spéciaux sur le lieu de l'acci-
dent pour remettre les voies en état.
Interrogatoires et expériences
Dans le poste 2, MM. Craponne, procu-
reur, Blavier, juge d'instruction, Gaubert,
juge, assisté de M. Michaut, greffier, o4
procédé à l'interrogatoire des deux aiguil-
leurs Denis et Gateau, de service aUlo-
ment où se produisit le déraillement; 1 é-
canicien Achille Le Prayel et le chaunfcur
Henri Dubreuil ont été de nouveau ent -
dus; mais ni les uns, ni les autres n'ont
pu donner de3 renseignements bien précis.
Les interrogatoires terminés, les magis-
trats et les ingénieurs du réseau firent
fonctionner l'aiguille, les différents signaux,
les fils de commande furent soigneusement
Dominés.
Pendant ce temps, les ouvriers redres-
saient le fourgon et le châssis du wagon-
poste, mais la caisse de ce dernier ne put
qu'être rejetée sur une voie de garage.
,..UI\ wagon de 2e et un de 3" furent suc-
cesssivement remis sur raits, et le tender
fut détaché de la locomotive.
wagon de 1re classe, embouti dans le
tender ne put être dégagé et il obstrue tou-
jours la voie descendante de Poissy.
Les blessés
A ïliôpita!!, où sont toujours M. et Mme
HâuSSeterre et le conducteur Griboval, on
nous a déclaré que les blessés étaient dans
un état satisfaisant.
IJ¡g avaient reçu le matin la visite de MM.
André Dumas, sous-préfet, et Goust, maire
de Mantes.
* Les causes de l'accident
Magistrats, et ingénieurs sont très per-
plexes sur les causes de l'accident. Après de
nombreuses expériences et des manoeuvres
coîDpliquées, ils attribuèrent 1 accident à la
présence dlnn corps étranger, un caillou
projeté accidentellement, très probable-
ment, dans l'aiguille, au passage d'un train.
Une cale fut placée dans l'aiguille et Ion
constata que le rail restait entrebâillé alors
.^que le levier indiquait que la bonne direc-
tion était donnée.
M. Willemin, ingénieur des ponts et
chaussées à Mantes, qui établit en Bretagne
différents chemins de fer d'intérêt local, a
été commis comme expèrt par le parquet,
son rapport seul pourra définir nettement
•les-causes.du déraillement.
"Hier dans l'après-midi, la deuxième voie
• de la- ligne de Poissy ont été déblayées et
réparées cette nuit et ce matin le service
normal sera repris.
* - a A A A
MS LETTRES BECOMMASIÉES
Le secret des lettres recommandées n'est
",00$, observé. En effet, le facteur, en remet-
tant ladite lettre à son destinataire, fait
~~n~ne~oécËI~f~
~,~n caM cia , ce sIgna ainq,,,
d^uiEi'apide côup d'œil sur ce carnet, peut,
?jv^4es noms de ceux qui reçoivent d'au-
"ïrèsTettres, ainsi que les noms des expédi-
teur^»
- €e|à n'a aucune importance dans la vie
coûtante. Mais cela en a quand il s'agit,
rp£iÈ£&xempfe, de commerçants recevant, par
let^e recommandée, de l'argent d'une ban-
-que ou un avis de nature spéciale.
» Ms'es*t produit, sur ce point particulier,
certains abus.
mi groupe de commerçants s'est donc, à
$e 'Sujet, rendu chez M. Augagneur, minis-
tre' des travaux publics, deg postes et télé-
"gra h-es, et lui a exposé le cas en le priant
-tL;yI3onner une solution satisfaisante,
.,!d; Augagneur a promis à ces commer-
çants de s'occuper de cette question.
■- fil en a, en effet, saisi hier M. Chaumet,
s^ous-secrétaire d'Etat aux postes et télé-
graphes.
.En Angleterre, lorsque l'on .remet une
lettre, recommandée, on fait signer à cha-
que destinataire un bulletin spécial. Ainsi
"J.é<8eC'ret est bien observé.
'•* MM. Augagneur et Chaumet vont exa-
,jM~L~ s'il n'y a pas lieu d'appliquer en
France le même procédé.
-Me de la (Marnera un Cocher
.; , est poignardé par un Client
"Le cocher Maurice Chenet, âgé de vingt-sept
,ans, demeurant rue du Chemin-Vert, passait,
't: nlb, boulevard Saint-Michel, hier après-midi,
vers deux heures, lorsqu'il s'entendit héler par
deux individus qui, accompagnés de deux fem-
riies, lui demandèrent de les conduire boulevard
de PorURoyal.
L'automédon accepta et partit avec. ses
clients. Au moment où le fiacre découvert ar-
rivait à l'angle de la rue de la Glacière et du
boulevard, l'un des vpyageurs se leva brusque-
-M.ènt' et porta à Chenet un terrible coup de
couteau derrière la tète.
1 -Le malheureux chancela et roula de son siège
sur là chaussée, tandis que le meurtrier et ses
complices prenaient la fuite.
Ayant réussi à se relever, avec l'aide de
wpefques passants, le blessé, qui perdait abon-
damment son sang, se fît "panser dans une phar-
macie, puis alla porter plainte contre ses mys-
térieux agresseurs, qu'il prétend ne pas con-
naître.
1
Ut Campagne antimilitariste
, Une affiche de protestation de l'Union
,. des syndicats.
4N»»;Teente-trois secrétaires d'organisations
adhérentes à l'Union des syndicats se sont
réunis hier matin à la Bourse du Travail et
ont rédigé et signé une affiche qui a été
.placardée cette nuit sur les murs de Paris.
ÏSa voici les principaux passages :
",. UN ATTENTAT
La Bourse du Travail a été envahie par une
B~8d(j de policiers armés.
La recherche de documents antivilitaristes
en Tut le prétexte hypoerite. ,
Peut-on prétendre que l'envoi, par un Syndi-
cat, de quelques sous à ses. syndiqués encaser-
nés soit de nature à justifier un semblable mou-
vement' judiciaire ? Non ! Le motif allégué est
mensonger, il cache une lâcheté et prépare un
cwçne 1 d T .'1 f 1
La Bourse du Travail, refuge où la classe
ouvrière peut clamer ses souffrances et recher-
cher les moyens de les atténuer, ce lieu qui de-
vrait, être respecté, — surtout par ceux qui vi-
vent" de l'effort des travailleurs, ■— ce lieu
vieiif d'être violé!
L'assistance aux soldats n'est pas un délit !-
La grande majorité des syndicats, ont institué
- "baissés pour lesquelles le Conceil municipal
âiioue des subventions.
- Le pouvoir républicain, non satisfait de cam-
brioler les bureaux des syndicats, viole le do-
jB-ieile des syndiqués.
■ 'Getatre de pareils abus de pouvoirs, l'Union
des syndicats de la Seine proteste, et, si le fait
'd'aSsiSter des syndiqués encasernés est un dé-
lit, les organisations signataires déclarent être
poursuivables au même titre que le Syndicat de
la maçonnerie-pierre.
LE CIRCUIT EUROPÉEN D'AVIATION
LENDEMAIN DE VICTOIRE
QUELQUES CHIFFRES
Le neuvième aviateur du Circuit qui
avait traversé la Manche au retour, Tabu-
teau, est arrivé hier matin à Bue, à 3 h. 30,
après avoir passé par Vincennes. Il montait
son biplan BristoL Lès neuf concurrents
classés à Londres sont donc tous rentrés
sans exception à Paris, l'aviateur anglais
Valentine n'ayant fait que .le parcours
Bruxelles-Londres.
Le Classement
Voici donc le classement ^définitif du
Circuit Européen, dont la distance totale
était de 1,730 kilomètres, comprenant onze
départs, six escales et onze étapes avec
obligation d'atterrir.
1. Beaumont, sur monoplan Blériot, mo-
teur Gnome, bougie Oleo. — Temps : 58 h.
38 m. 4/5. 1
2. Garros, sur monoplan Blériot, moteur
Gnome, bougie Oleo, fortes toiles Continen-
tal. — Temps: 62 h. 17 m. 16 s. 2/5.
3. Vidart, sur monoplan Deperdussin,
moteur Gnome, bougie Oleot — Temps :
73 h. 32 m. 57 s. 3/5.
4. Védrines, sur monoplan Morane, mo-
teur Gnome, bougie Oleo. — Temps i 86 h.
34 m. 32 s.
5. Gibert, sur monoplan Rep, moteur
Rep. Temps: 89 h. 42 m. 34 s. 3/5.
6. Kimmerling, sur monoplan Sommer,
moteur Gnome, bougie Oleo, fortes toiles
Continental. — Temps: 93 h. 10 m. 24 s.
7. Rénaux, sur biplaiï Maurice Farman,
moteur Renault. — Temps: 110 h. 44 m.
5 s. 2/5.
8. Barra, sur biplan Maurice Farman,
moteur Panhard. — Temps: 206 h. 2 m.
58 s. 3/5.
9. Tabuteau, sur biplan Bristol, moteur
Gnome. - Temps: 218 h. 22 m. 51 s. 2/5.
1 Il est à noter .que le départ une fois don-
n, é à Utrecht par les commissaires sportifs,
les concurrents perdirent au minimum
34 heures, puisque l'heure officielle de ce
départ était à 4 heures du matin et que le
premier aviateur, Beaumont, ne partit que
le lendemain à 2 heures de l'après-midi.
Le temps du vol réel du premier est donc
de 24 heures environ, ce qui représente,
avec les onze départs, les six atterrissages,
ravitaillement et départ des escales, les
onze atterrissages des arrivées, une vitesse
moyenne de 70 kilomètres à l'heure.
Plusieurs étapes furent couvertes à plus
de 100 kilomètres à l'heure, entre autres
Paris-Liège, Liége-Utrecht, Londres-Galais
et Calais-Paris où Vidart, Védrines et Gi-
bert battirent les records de vitesse en
voyage.
On voit que le Circuit, quoi qu'on eût
prédit auparavant fut une course de régu-
larité. Ce furent certainement les mono-
plans les plus lents qui gagnèrent la course;
ce furent ceux dont les pilotes n'eurent pas
d'arrêts. Avec un seul arrêt, .Vidart est bat-
tu de quinze heures ; il est.vrai qu'il avait
ce jour-la perdu dix-sept heures.
Comment ils furent éliminés
41 aviateurs partirent de Paris ; dix-
huit arrivèrent à Liège ; dix-sept à Spa ?
quatorze arrivèrent à Utrecht ; douze à
Bruxelles ; dix à Ifoubaix ; dix à Calais £
dix à Londres ; neuf à Calais ; neuf à Paris.
On sait que la sélection fut tout de suite
faite. Vingt-trois aviateurs sont éliminés
sur les 300 premiers kilomètres, et neuf
sur les quatorze cents - derniers.
La première étape, qui fut pourtant l'une
des faciles comme vent, fut seule attristée
par des accidents mortels. Depuis Liège, il
n'y eut pas un seul accident de personne.
Et pourtant nous eûmes des tempêtes véri-
tables. Sur ces trois accidents,.un survint
en dehors de la course, à Issy-les-Mouli-
neaux, le suivant au départ de Vinoennes,
le trot - fh âteau -Th i erry. A partir
de cent kilomètres du départ, il n'y eut
donc plus un seul grave accident. Et c'est
pourtant à partir de ce moment que les
difficultés commencèrent.
Ce qu ils font
Les neuf aviateurs, les neuf héros du
Circuit sont de condition sociale et d'ori-
gine différentes.
'Beau,mont (l'enseigne de vaisseau Jean
Conneaù) est de l'Hérault ; il était officier
de marine.
Garros est né à la Réunion de parents
Toulousains. Il était marchand d'automo-
biles, avenue de la Grande-Armée.
Vidart est de la Savoie. Il était rentier.
Rentier aussi Kimmerling, qui est Lyon-
nais.
- Védrine! est de Saint-Omer ; il était mé-
canicien.
Mécanicien aussi Gibert, qui est Albi-
geois.
Rénaux est Parisien, il fut coureur cy-
cliste, coureur et marchand d'autos, et mê-
me canotier fervent.
Tabuteau est Parisien, il était marv-
chand d'automobiles. Seul, Barra est d'ori-
gine canadienne, établi en Algérie. JI fut
prospecteur de mines.
Seuls les biplanistes Rénaux et Tabuteau
sont mariés, ainsi-que le monoplaniste Vé-
drines.
Vidart et Garros n'ont que 21 et 22 ans.
Ce sont les benjamins. Le doyen est Rénaux
(35 ans), suivi de Beaumont (31 ans). Le
populaire Train était mécanicien dans une
usine de machines à coudre.
Ce qu ils ont gagné
Les commissaires sportifs n'homologue-
.ront que demain lundi la course. Nous ne
pouvons donner qu'à titre provisoire les
sommes gagnées par les concurrents. Tou-
tefois, voici quelques chiffres pour les cinq
premiers. ,
A Beaumont le gros lot. Peu favorisé
dans les prix d'étape, il gagne les troix pre-
miers prix du classement général : à Bruxel-
les (10,000 fr.), du Petit Bleu; à Londres
(25,000 fr.), du Standard; à Paris, 100,000
francs, offerts par le Journal. Le vainqueur
touche, en effet, 40 0/0 des prix, mais le
premier prix à Paris était de 100,000 fr.
Au total, Beaumont touche :
161,660 fp.
ce qui représente de loin le plus gros prix
d'une épreuve dotée de plusieurs prix. Le
Circuit prévoit en effet jusqu'à, douze prix.
Le plus favorisé, après Beaumont, est
Vidart qui, moins bien placé dans le clas-
sement général, gagne de gros prix d'étape,
dont un de 16,000 fr. à Liège. Vidart tou-
che 64,300 fr.
Garros aura pour lui environ 56,000 fr.;
"Védrines, grâce à ses nombreux prix d'éta-
pe, gagne 52,000 fr. et la Coupe du barori
Joseph de Crawhez; enfin le .cinquièmet'
Gibert, touchera 34,000 fr. et la Coupe de
Douvres.
Soit la jolie somme de
367,000 fp.
entre les cinq premiers du Circuit Euro-
péen.
100,000 fr. restait à partager entre les
autres. Nous en ferons connaître le détail
en même temps que l'homologation de la
course.
Ves nouvelles de Duval
Nous recevons de M. Duval, le père de
l'aviateur, la lettre suivante :
Monsieur,
Mon fils a fait les plus grands efforts pour
rattraper ses amis; après Bruxelles, ses tuyaux
d'essence cassent, il répare; ara départ, il est
plaqué par le vent, il casse. La nuit passée en
auto pour aller chercher un nouvel appareil au
Croboy, il le ramène-eu vol, à Roubaix, puis à
Bruxelles, il fait à nouveau son étape Bruxel-
les-Roubaix.
Hier, il partait, le matin, de Roubaix pour
Calais.
Il faisan la traversée de la Manche, à 3 heu-
res, en 27 minutes. Mais ne trouvant pas le
terrain de Douvres, il atterrit et le demande et
perd même le bénéfice d'avoir fait chronométrer
la plus rapide traversée. Il était trois heures de
l'après-midi.
J'étais sur le bateau, H faisait un vent vio-
lent, on se tenait avec peine sur le pont, lors-
qu'il nous dépassa, à 80Q mètres ; les passagers
étaient saisis d'admiration et de crainte. C'était
vraiment très beau.
Tout cela a été fait en pure perte car, à Dover,
on nous a donné de l'essence convenant moins
à, son moteur et, aussi sa fatigue était telle
qà, u'à dix kilomètres de Brighton, il dut atterrir
sentant qu'il allait se trouver mal. Il n'avait pas
dormi deux heures la nuit précédente et les
autres nuits pas beaucoup plus; il n'avait pas
eu le temps de manger non plus.
Continuer dans ces conditions pour arriver à
Londres après le départ, être de la catégorie C,
pour une demi-heure, une heure, peut-être, c'é-
tait vraiment pas la peine. v l
Il a fait tout ce qu'il à pu our sa réputa-
tion et aussi dans le grand désir d'apporter sa
bonne volonté entière à cette grande manifesta-
tion à laquelle vous vous êtes dévoué et que
vous avez fait si bien réussir.
Je vous remercie bien, monsieur, en son nom
et au mien, de toutes les intentions délicates,
des prévoyances de toutes sortes, des éloges
aussi que *vous avez faits de mon fils.
Agréez,.
DuvAL.
Un mot pour finir
Rencontré hier Tabuteau, frais, pimpant,
guilleret, qui nous conte ses malheurs dans
la dernière étape. Il conclut: « Tout de mê-
me, on avait hâte d'arriver à Paris, et
maintenant qu'on y est, le Circuit nous
manque. On ne sait que faire. On voudrait
repartir. »
Georges Prade.
Le Circuit de Uidari*
Lorsque Vidart, sur monoplan Deper-
dussin, a gagné la dernière étape du Cir-
cuit Européen avec un moteur Gnome 70
chevaux, une confusion s'est produite au
sujet des conditions dans lesquelles il a
accompli, avec le brio que l'on sait, tout le
Circuit. Il importe,-pour donner à sa per-
formance sa véritable signification, de rap-
peler que dans les huit premières étapes,
Vidart a toujours piloté un Deperdussin
à moteur Gnome 50 HP avec lequel il a
constamment triomphé de concurrents uti-
lisant des moteurs Gnome de même puis-
sance. C'est seulement dans la neuvième et
dernière .étape qu'il a pris un moteur de
70 chevaux.
Grâce à ses fortes toiles
Continental a donné des ailes, non seu-
lement aux aéroplanes, mais encore aux
autos munies de ses célèbres pneus : Cuir
Ferré, Rouge Ferré, 3 Nervures.
Paris, i46, av. Malakoff. Usines à Clichy.
Un quinquagénaire tue une jeune Fille
et se fait sauter la cervelle
Un drame bref a eu pour théâtre, hier
matin, le cimetière Montparnasse. Vers sept
heures et demie, -une jeune fille, Mlle Mar-
guerite Hamel, âgée de vfûgt-six ans, était
abordée par un homme d'une cinquantaine
d'années, de mise modeste mais très cor-
recte, qu'elle semblait connaître fort bien.
Les deux promeneurs s'engagèrent dans
l'allée qui sépare la 25e et la 26® division ;
leur éQifiy^aiiêlïv^Siiit lëur~es~t--
raient l'attention de personne. Tout à coup,
à quelques mètres du monument de Bau-
delaire, l'homme sortit 'brusquement de sa
poche un petit revolver et fit feu à bout
portant sur sa compagne. Celle-ci, qui te-
nait à la main son ombrelle et un paquet,
fut atteinte à la tempe gauche et s'affaissa
sur le sable de l'allée. Alors le meurtrier
se tira une balle dans la tempe droite et
s'écroula auprès de sa victime.
Plusieurs gardiens accoururent ; mais il
n'y avait plus là que deux cadavres qu'on
transporta au pwste de la rue de la Gaîté.
'De l'enquête ouverte par M. Euriat, com-
missaire de police par intérim du quartier
Montparnasse, il-résulte qu'on se trouve en
présence d'un drame passionnel.
Le meurtrier est un nommé Eugène
Rouseau, âgé de cinquante et un ans, em-
ployé aux écritures dans la maison de bros-
serie Ollagnier, 38, rue des Blancs-Man-
teaux. Dans sa poche se trouvait une en-
veloppe adressée au commissaire de police.
Dans deux longues lettres, dont l'une fut
écrite à la fin de mai dernier, il expliquait
qu'il était un déshérité de la vie et une
victime. Possesseur d'une très jolie fortune,
il prétendait l'avoir perdue dans des spé-
culations malheureuses, et par la faute de
commerçants de province habitant*la Ven-
dée. Plus" tard sa femme l'avait abandonné.
Après tant de désillusion, il avait reporté
toute sa tendresse sur une jeune fille, Mlle
Hamel, qui n'était pas sincère* et se mo-
qiètut de lui. Il annonçait l'intention d'en
finir par leur mort à tous deux.
Cette lettre ne contenant pas d'indica-
tion précise de domicile — Rousseau y dé-
clarait habiter chez un ami, à la campa-
gne , - le corps dut être dirigé sur la Mor-
gue.,
Le cadavre de Mlle Hamel fut tran-sporté
26, i*ue Guilleminot, où la malheureuse
jeune fille habitait avec -sa mère et son
beau-père. M. Emile Métrai-Chevet, hor-
loger. Point n'est besoin de peindre la cou-
leur de ces braves gens en qui la surprise
égalait le désespoir.
— Comment aurions-nous. prévu un tel
malheur ? répondit M. Métral-Chevet au
commissaire. Marguerite nous avait bien
parlé d'un monsieur d'un certain âge, hom-
me d'affaires, disait-elle, et qui voulait l'é-
pouser. 'Mais nous ne le connaissions pas,
et c'est à peine si je me rappelle son nom.
D'autre part, à la maison de brosserie 01-
lagnier, Rousseau, qu'on avait pris un peu
par charité, passait pour légèrement ori-
ginal. Il racontait à tout propos l'histoire
de ses malheurs. On ignorait son domicile.
'II paraît avoir logé ces temps derniers dans
un garni du quartier de Plaisance, proba-
blement rue de l'Ouest. Il n'appartenait du
reste à la maison que -depuis quelques se-
maines.
D'après les renseignements recueillis, il
semble probable que Mlle Hamel, préve-
nue d'abord en faveur de Rousseau par ses
allures honorables' et sérieuses, avait* dû
manifester ensuite son intention de ne pas
sceller une. union définitive sur l'intérêt
de laquelle elle avait certainement conçu
quelque doute. Affolé par le dépit et la ja-
lousie, Rousseau dut lui donner un der-
nier rendez-vous hier matin. En effet, Mlle
Hamel, qui n'avait à se trouver, 164, rue
Saussure — au contrôle commun des Com-
pagnies de chemins de fer, où elle était
employée — qu'à deux heures après midi,
s'était rendue au cimetière Montparnasse à
sept heures et demie. Là, après une mise
en demeure infructueuse, le « vieil hom-
me » exécuta son fupeste dessein.
Un Autobus dans un Hôtel !
En voulant éviter une auto de maître, l'au-
tobus 18-B, Gare de l'Est-Trocadëro, conduit
par le machiniste Jean Bargis, demeurant rue
Guersant, est monté, hier matin, vers Qnze heu-
res, sur le. trottoir, rue Pierre-Charron, et a
dégrade la porte cochère de l'hôtel portant le
numéro 59.
Par suite du choc, qui fut très violent, et du
bris des glaces, trois personnes ont été légère-
ment blessées.
Concours du Conservatoire
COMÉDIE
Dans cette étuve odéonique, qui semblait
la salle de chauffe de l'enfer, une grande pi-
tié montait du monceau de martyrs que
nous étions vers la loge du jury exténué :
— Devine si tu peux et choisis si tu
l'oses ! Trente-trois concurrents et concur-
rentes, l'œil, le sourire et les dents bien en
place, la voix à peu près même et posée,
très à leur aise, déjà tyranniques, déjà ap-
plaudis, requérant, d'un regard assassin,
leur juste ou injuste récompense et jouant
pour le" public et pour leurs juges. Trente-
trois ! chiffre fatidique et sacré 1 Trente-
trois dans des scènes démesurées et parfois
inattendues ! Mais ne nous frappons pas : le
cauchemar n'est plus.
C'est Mlle Gédalge qui ouvrit le feu, dans
Advienne Lecouvreur. Elle eut de l'accent,
du désespoir, de l'émotion, de l'angoisse.
Elle sut très jolimeht crier, s'abandonner,
délirer et agoniser en musique. C'est une
nature très distinguée. M. Reynal fut un
harpagon trop sonore et trop éclatant, d'une
grimace morne. M. Mondai lie. qui concou-
rait audacieusement dahs Crime et Châti-
ment et en Touloupe, tremMa, se dévora,
se confessa, eut le remords dans les yeux,
dans les doigts et mêla barbarement l'ex-
tase à la résignation. La bonne.George Sapd
nous ramena son inévitable Mariage de Vic-1
torine avec Mlle Sylvaire, qui frémit de tout
son être et de toute son âme, qui est genti-
ment enchantée et colère, qui pleure et qui
pâme en douceur. Mlle Méthivier, dans Le y
Paroles restènt, donna toute la gamme. Pe-
tite fée confuse et ravie, gazouillante et
tranquille, toute âme et toute dilection, elle
finit par rendre le pire dégoût et l'horreur
mêma..
M. Paul-Baume suit la mode, la mode de
ravant-dernier mois. Il nous fut, dans La
Ville Morte de Gabriele d'Annunzio, le plus
hallucinant des hallucinés, le visage con-
vulsé et déchiré, les doigts épileptiques, le
corps et le cœur secoués des ravages de
l'inceste antique et moderne : il fut l'hom-
me-orchestre de toutes les maladies men-
tales et morales. Saluons. Pour nous repo-
ser, nous eûmes la fièvre enthousiaste, l'em-
portement et l'élégance, la conférence pré-
cipitée de M. Praxy, la grâce un peu trop
vaporeuse et lunaire de Mlle Talour, Muse
de Mai, qui pour exprimer de l'effroi se
frappa le ventre, le timbre mouillé, la niai-
serie sympathique, allègre et cabriolante, la
gentillesse amoureuse de M. Robert Got,
une conférence, encore, cde M. Maudru, sail-
lissante et m'orale, appuyée de gestes inces-
sants, mais proférée d'une voix assez loin-
taine, un Percinet assez mollement désen-
chanté et chaleureux présenté par M. Var-
ny, un peu trop bas. M. Mistréo, Don Juan
de première classe, nous éblouit de son élé-
gance fatale, du rire de ses quarante dents,
dé ses effets de gants, de sa voix trop jeune,
de sa naïve et avantageuse fatuité : il a été
très applaudi et réussira à Paris — ou en
province.
Menue, secrète et grave, évocatrice qui
rit et qui pleure, Mlle Borelli venait de
passer, en charmant, lorsqu'un lit apporté
,nous annonça qu'un événement grave se
préparait. C'était Mlle Duoos qui venait ga-
gner le premier prix qu'elle méritait depuis
douze mois, en souffrant, en souriant af-
freusement, Musette douloureuse, dolente,
gamine et maternelle, en brisant sa voix,
en nous décrochant le cœur de gestes d'au
delà, en nous désespérant et en mourant, à
plusieurs fois. Cette agonie riante d'une
grande artiste nous servit d'àpéritif : on
déjeuna ensuite — comme on put.
Et ce fut la mutine et pointue Denise
H&ert, à J'aplomb un peu lourd, à l'ou-
Hébert, délurée qui dévida de l'histoire avec
trance
oâlinerie, ce fut.
Ma is arrêtons-nous ici î c'est grave. Ce
fnt-te déjà célèbre M. Grouillet, la plus belle
faièdhé des mèches du Conservatoire,. ir-
résistible comique 4'JV.êÇ e~ de demain. 4
drufc xtn Mâ^rille a juste milieu, entre Çor
quel in et Dranem, Tfoùs ~nna"~ Peci ii-
ses chez la portière, en démocratisant son
personnage. Mais, tout à l'heure, nous an-
rons e* Préciemes au cabaret ou dans un
plus mauvais lieu, avec M. Calla, qui prê-
tera à Mascarille, non sans autorité une
sorte d'ivresse, un ton aigu, grasseyant,
presque de l'aboiement, et qui, en guise de
bouquet, dressa les jambes en l'air pour
faire admirer ses canons.
La joie du concours, ce fut M. Decaye qui,
à moins de vingt et un ans, est, par son or-
gane de canard, par son ventre parvenu,
par une sorte de grandeur et de rondeur
grotesques, une ganache de premier rang.
Il fit mieux que plaire et égayer : il régna.
Mlle Lyrisse exprima, dans VEnchante-
ment, un délice tranquille, de la fureur et
de l'outrance, avec un cri ; Mlle Gentil fut
gentille, naturellement, et pépiante, un peu
gnangnan.
Quelle exquise Rosine fut Mlle Meunier,
futée, coquette, malicieusement gourmande
de sensibilité ! Quelle majestueuse et har-
monieuse Diane fut Mlle Bricy r Mais n'ou-
blia-t-elle pas qu'elle jouait du Banville et
qu'il n'y fallait ni tragédie ni mélo ? Louons
sa diction, sa beauté, ses draperies et ses
attitudes.
Ce petit démon de Capazza qui n'est qu'un
sourire, des yeux, des cheveux et des bras,
nous entonna le rire classique de YEtin-
celle et montra, rondement, la couleur de
ses joues et de son cœur ; Mlle Michel -
Théodore de Banvi lia-porta bonheur,. et
c'est justice - eut une fantaisie cares-
sante, piquante et cinglante dans le person-
nage de Nérine et battit vigoureusement
Scapin dans son sac ; Mtle Delile fut une
Agnès joliment aiguë ; Mlle Valpreux une
Henriette, des Femmes savantes, naturelle
et saine.
Et Mlle de Chauveron triompha dans
Madame Sans-Gêne. Ah ! comme elle mena
son personnage tambour battant, en fan-
fare, avec la plus savante vulgarité, une
rondeur héroïque, un sentiment sûr ! Mlle
Malraison, dans les Affaires sont les affai-
res, fut. terrible de révolte et de dégoût et
lança un j'm.' en fous! dont l'ombre d'Am-
broise Thomas frémit encore ; M. Saint-
Mars fut un Aiglon plus que parfait et
d'une neurasthénie mieux qu'impériale,
plus Sarah que Sarah ; Mlle Delvé fut une
reine d'Espagne, de Rtly Blas, si blonde, si
blonde !. cependant que Mlle Mossé, si
noire, si noire ! un chiffon rouge traînant
derrière sa robe crème, était la foudre
même, la rage, le désir, dans la Tisbé, pour
en venir à la mélopée romantique et au
sublime : beau tempérament ! Mlle Sylviac
se montra assez paradoxale et Mlle Lefeb-
vre ne fut pas la meilleure des Célimène.
Et voilà pour le concours de comédie.
Comme on le verra par ailleurs, le jury
a distribué vingt-quatre récompenses sur
trente-trois candidats. C'est beaucoup —
'et c'est peu. Pourquoi avoir oublié des mé-
rites et des caractères ? Pourquoi avoir mis
sur la même ligne, des artistes qui ne,sont
pas du même ordre et de la même qualité ?
Baste! Ça fait plaisir aux éluis -' et le
temps est là qui arrange les choses — et
les gens.
4 ERNEST LA JEUNESSE.
Le trafic des Armes dans notre Congo
Le rapport sur l'affaire de N'Delé, au
cours de laquelle le sultan Snoussi, du Dar
Kouti, fut tué, n'est pas encore parvenue à
Paris.
Cependant, nous croyons-savoir que des
renseignements intéressants sur cette af-
faire sont arrivés au ministère des colonies.
C'est ainsi qu'on aurait- appris que le
capitaine Modat a trouvé, dans le « îpta »
de Snoussi, des lettres de commerçants
fiançais annonçant au sultan l'envoi de
fusils et de munitions expédias en fraude.
Une enquête est ouverte, à ce propos, qui
pourrait donner lieu à des surprises.
INFORMATIONS
LE TEMPS
Le ciel hier est resté beau et brumeux le matin.
La pression barométrique maximum a atteint 769 m/0
et minimum 768.
Les vents ont soufflé" de l'Est à la vitesse de 9 kilom. -
Les extrêmes absolus dé température constatés à la
Tour Saint-Jacques, 200 à 4 b. 30 matin et 330 a 1 h. 50
soir, ont donné une moyenne de 26°5, Supérieure de 1°4
A la normale.
Probabilités. — Beau. Température très élevée.
M. FALLIEAES A ROUBAIX
Le Président de la République, comme
nous l'avons annoncé, partira ce matin, III
six heures quinze, pour Roubaix.
M. Lebrun, ministre des colonies, et M,
Couyba, ministre du commerce, r^pcom-i
tpagneront., ■ Vj
, :M. CAILLAUX AU MANS ■
M. Caillaux. président du conseil, se ren-
dra aujourd'hui dimanche au Mans, où il
va visiter l'exposition. Un banquet aura
lieu à midi trois quarts, à. la Bourse du
commerce.
Le président dÛ conseil î^partira potifc
Paris à quatre heures et demie.
L'ELECTION DE SAINT-OUElf
Le conseil de préfecture vient de se prolion-4
cer sur une protestation dirigée- contre* les opé-
rations électorales qui ont eu lieu le 25 juin
dernier pour la nomination d'un oonscillGr d'an*
rondissement 4ans le canton de Saint-Oujea.
Après examen des procès-verbaux et des bul-
letins contestés; et après Vérification des listes
d'émargement, il a constaté que M. LudfeeUser,
candidat élu, n'avait pas la majorité relative
des suffrages et a, en conséquence, annulé son
élection. ; - ■ ; ',.., - -
PARIS-LONDRES
La Compagnie diï South. Easterïi et CSha*
tham Railwav annonce qu'à partir Y .dt»
10 -juillet ses bureaux à Paris seront transfé-
rés 14, rue du 4-Septçmibre,. ;
Comme par le passé, MM. les voyageurs
pourront se procurer à cette agence leurs bil-
lots à l'avance ainsi que tous renseignements
concernant le vayage de Parte^iLondres par fea
voies rapides de. 'Calais-Douvres et Boulogne-
Folkestone.
APRES L'ACCIDENT DE MANTES
M. Auèagneur, ïnéàfëtré^'< dés travâtts publidl"
a envoyé hier soir son chef tde cabinet, M. BoP-
des, s'informer de l'état de Mlle Messager, fma
du directeur de l Opéra, et des autres btesséIJ
victimes de l'accident dô ChertTfn de fer à.,
Mantes.
DANS LES OMNIBUS
On nous communique la note suivante î
Le Syndicat des employés d'administration et : -
assimilés de ja Compagnie générale des Omni-
bus de Paris, réuni en assemblée générale ex-
traordinaire, le 7 juillet 1911 (salle du café dU
Globe) donne mandat a soirf "èonêeil de faire
toutes les démarches nécessaires pour s'amer
à. la Fédération nationale des emplo* yé* # 'et passe:
à. l'ordre du jour.
., : Art et curiosité
Hôtel Droubt. <— L'Hôter commence à s'assotK
pir doucement, en attendant le sommeil coin-»
plot qui va l'envahir pendant près de deux
mois. • ,
Nous n'avons plus que quelques ventes U
annoncer. M* Bignon annonce pour lundi, à la
salle 6,- l'exposition d'un important mobilier, ;.
styles Loüis objets d'art, bron-
zes, qu'il dispersera manE, par' suite du départ !
de M. L. -- - -
Me Boudin: annonce vautre part, pour lundi,
à la salle 12, la vente de 45-pianos- droits de
différentes marques, deux clavecins, dont fun
de 1755, et outillage de facteur de pianos. Vente
mardi. — Manuel» • .• ;
mardi. - ?Z&NuEt,,,- ;
Corps de santé: iLe médecin ei* chef de i"' classo-
A'Ubert remplira les fonctions de médecin en cbef
de l'hôpital de Sidl-Abdallah, en Tunisie, en rempla*
cement du médecin en chef de 2e classe Gorron.
c ,. MARIAGES ,.
On annonce Je prochain mariage de :
M. le courte of-cegm de Cbabannes, 41» do. là ibatrpxlttv
n6c de Chevry, avec Mlle Alice Roger de Sirry, fille da
baron et de la bârohne-,
M. Itenl Dcltruf" lieutenant an 7e dragons, Me dn go-,
néral de. diiisibn. commandeur de -la. Légion d^honnear,
avec Mlle Cecille Vincent. à lêeot fe à,-g .., DW à«
M. Charles Brelet, élève â Î EeoTe des beattx-« sfcrte, fils'i
préfet de la I-oire, chevalier. de la- Mgim d'booneac, asett
Mlle Jeanne Pernot, fille de I'indastilel.
M. Pierre Allain, Avocat, fil® de l'aiocal à la OnBV
avec Mlle Jeanne Drpet..
M. Gustave Qncrot de Peligiiy ATec MNe IDttiæ PlA*
Dar t.
M. Maurice Magnib. eonsenier référendaire & la Ooof
des comptes, avec Mlle Suzanne Miche!, âne dn prftC^pr;
honoraire.
M. André Desnos, élève de l'EcoW polj^tè^trilqtïe. fllB <î*
chef de division an chemin de fer de PEtat, avec Mlle Ma--
rie-Louise Tiwierant, flUe du Bons-dlrëtt"éSr' au miDiBtêre..,
v M'lAber J^eur, ^tnâffe/ iïawBf iriteUBafc KveG
Mlle Anne Ranson, fille de l'artiste^pelntrfe.
M. Philippe Pron-Cugnot de }'Rt)fhay-Salntc-Ba<ïegOn(Wi
agriculteur, avec Mlle G«rn>aine Ilotiçset. '':1
M. Paul Gaye, avocat jt.la jCpjor .d'^svei,' me MUe jicaMt
Bourras. i- -- i v
M. Emile Babey, ingéniettr, .fils de l'ingénlenr, et de
Mme, née de Montigny. avec JîDle Hélène de Butler.
DIVERS. ,
Anciens du 698. ■— Mercredi prochain, 12 courant
réunion mensuelle de la Société ne secoars CMttneis et
d'assurance en cas de décès « le Rallieinent des Anciena -?
du 69" d'infanterie t, & neuf heures du Soir, ati siège de
la Fédération nationale d'anciensmilitaires; 28, boulevard
de Strasbourg. (Métro 01)$teau-4'Eau). : ;
Tous les anciens du régiment, en particjuler les eoMS.
taires sont pries d'y assister à l'occasion de la distinc-
tion honorifique que vient d» recevoir le présidait, M. -
Picliaut.
— Le Cercle dçs caporaux et soldats ft 1190 eintail.
terie vient d'organiser pour les militaires die de régiment,
libérables en septembre 1911, ma office mutuel du travail..
Les offres d'emplois seront adrésseea au capitaine prési-
dent du Cercle, à OourSbeyôle,-, ; :
- Mardi 11 courant, à 9 fiêures, aa siège social, 8,
me Beaurepaire, rénniion <1ti. : Cercle philantJaroplqne répa.
bHcai-n des « Anciens marsouins B.
Ordre du jour : « Répartition des cartes et disposlUana.
& prendre pour la revue de Ixmgehaœp JI.
- Réunion du comité pour la réformatloo morale M
<àté-concert mardi 11 juillet, à fi heures de l'après-midi, :
au café du Globe, 8, bo«lc»a*d de. Strasbourg.
Ordre du joar J * Namîtfiknon des "jtnTs et coanteelanS
diveTEffl M. •. ,. : - -.
DBTJIt»
A LA RELIGIEUSE. — Deuil immédiat
32 place de la Madeleine, 2 rue Tronchet. ParJa.
DOUBLE EMPOISONNEMENT
Après avoir dëjetmé, hier, dans ttû restaurant
de la rue Popincourt, un mécanicien-électricien
de trente et un aais, Jean Butze, et se femme. ;
Alwine, âgée de vingfc-six ans, domiciliés rue
Julie-Jo&épMnè, regagnèerttt l'ateiier où ils &xA
me endaine. >
Au moment où ils allaleifl se remettre aoj^
travail,, les .deqjt .époux forent pris d'un -dolent
malaise, accompagne dé maux de tige et de
nausées. Ils terminèrent cependant leur )Our.
née; mais ens quittas*, le -la maison, Mme
Butze s'affaissa dans la cour et perdit connais-*
salace.
On la conduisit avec son mari dans Tiue
macie, où l'on constata que tes iuCuruiuâr
étaient Victimes d'an eBapoMoanecteat aïtmetf
taire.
L'état de & jeune femme étsS parOon3Eg»*
ment grave, et Ob dut la transparter ea todtII:
bâte à llrôjHtal Saint-Anttthae. Qoaot à Pfieo-
tricien, un lavage d'estomao enËCtt à 3» remettaK
d'aplomb. ,
Une enquête est ouverte pour déouuuif tes
causes de cette «do«fcîe «iBlasiesâon,
UN fflONSIEOR^ŒM.
ceux qui sont atteints d'une maladie de la
peau, dartres, eczémas,. boutons, démanffli-
sons, bronchites chroniques, maladies de la
poitrine, de l'estomac et de la vessie, de rhtu
matismes, un moyen infaillible de se çuériiî
promptement, ainsi qu'il Ta été radicale-
ment lui-même après avoir souffert et es-
sayé en vain tous les. remèdes préconisés;
Cette offre, dont on appréciera le but Int"
manitaire, est la conséquence d'un vœu.
Ecrire à M. Vincent, 8, placeVictor-Hugo.
à Grenoble,, qui eùverra gratuitement paie
courrier les indications demandées.
LE BUDGET
La commission du budget s'est réunie, hier,
après la séance de la-Chambre. Elle a approuvé
le rapport de M, Ciiéron sur le budget de 1911,.
revenu du Sépatv
Les points en litige entre les deux assemMéea
sont nombreux.'-L-e Sénat a Supprime toutes les
recettes nouvelles votées par la Chambre. La
commission dti budget atoandoniie, pour cette
année, les impôts nouveaux sur les successions,
mais elle maintient le principe 1. du dégrèvement
des petites successions. ,,'-,. - '':' ",
Le différend ïe plus êérieux réside dans la
question ae l'organisation,; administrative des
chemins de fer de l'Etat et notamment sur l'ins-
titution du oonseil de réséàu. Là commission"
maintient le fiéxtè' disjoint' parle Sénat.
Le rapport de M. Chéron sera distribué, au-
jourd'hui, aux députés. ; : -
En' présence des plus-values de recettes cons-
tatées en 1911 'et-qui s'élèvent à .217 millions
pour le premier semestre, le gouvernement de-
vra pouvoir équilibrer le budget, sans. imposa ,
nouveaux. il. espère, par suite, que l'accord
pourra aisément se faire entre la Chambre et Ja
pourra aiséi-mnt se faire ",, ,.' , ,
LE JOBBIVAC
S - 7 - il
Hé de 1 heure 23 minutes. La durée totale
u vol a été. cteul-heure. 39.. minutes.^—
Le vol de Loridan fut d'autant plus im-
pressionnant que- l'ariateur, sur le biplan
le course Henry Farman, est. assis à l'a-
'ant. en dehors de l'aéroplane.
Le nouveau petit bjplaji àç course Henry
arman a 8 mètres d'envergure et ne pos-
sède pas d'équilibreur à F^-vanL La nou-
elle prouesse ^èntvà>aecOT^lï^L6H«-'
ian avec cet "appTaréîT^ doïit les '-gëande'§
Tualités avaient été remarquées dans des
aids militaires récents, prouve de quelle
açoa parïàite le nouveau Henry Farman
fient dans le veut, même à grande hauteur,
it ivpoGd acimirabiénient âux commandes,
<)e iaipian atteint une vitesse de 90 kilomè-
tres à r&?ùrë. avec un moteur de 50 HP
(5®oaj«, a~f~s.ïb!efdeJit égifie à celle des mo-
noptoss rapuias. Il a, en Outre, les avantages
du bppt&n poilr Fatierrissage, le départe la
"aciiïté de conduite, la stabilité.
Laridaa, ne à Paris en 1883, avait con-
quis son Inrevei de- pilote le 19 septembre
dernier eCcWt:it'prn lçfdépg^.t djïtïs le Cir-
cuit Exirgpéati. ,,
Son vcÀ ji é(c contrôlé officiellement par
les fiemteH$$:ts Blarci, Mourais, Fiorellini.
A &a desc.antç d'appareil, Loridan a déclare
qu'an cours .de son vol,, accompli .par un
temps très clair,. il pouvait. reconnaîtra
chatons, JEpgrnay et Reinsa.
L^AVIATEUft MORISSON ",
vQâiede Paris à. Brigliton
I/amafâi&r .aagiiais Moriisson, fun des en-
gagés -du CHpcnîit Européen, • vient, ■ aussitôt
ïa grandie "éjwetiw t&rffiiîiëe, de tenter
le voyage -dè Paris a Londres fittï* un mono-
plan Mwaïië. XI est parti à 5 h. 40 du matin
du ehamlp cF aviation d'îssv-1 es-Mou 1 ineaux,
est passé.;& -6 h. -30 ■■.au-dejsstos-de Dieppe et
f'St ai'r b^qiîÊS'quéâ minutes avaat S fleures
1 il Calais.
Toici, sur ce v-oyage aérien, qui compre-
nait la traversée de la Manche, effectuée
avec succès, .les iiép.ê.ches, que nor^s adres-
sent nos«0j?ret>})Oiidia«ts-;
CALAIS, 8 juillet, (Par dépêche de notre
correspondant particulier.) — Le rideau
est à peio^feHwé-sw4e awr^vèiUeax spec-
tacle du. ;£^uii', >
pour noïte .surixo,. nouveau raid uhotnme
volant. L'aviaéeu» allais» Morisson, , pilo-
tant un fnoaoplan,. Mora-Hifi, ; iriot'euT Gnome
70 chevaux, '«''
matin, à huit heures, dans un superbe vol
plané. Les habitants, aussitôt informés,
atoooaraieTït" à fewiroit oùv l'appareil avait
pris terre, c^èsfc^à-éïTe tsifa^ près du monu-
ment que î'Aéro €8ub-a éiew pour eommé-r
morer îav-p.f«H»èpe ^avole© deiBîéraoi, aû-r.
dessus de ta M>an"Cii© Bt de la-^Trawie fièçiie
qut le JOtRTnal ar'étafe^^piêQr-* knékfafié la
•darectioir' d» Douvasas* Oa«- jeimc lfU^ .offrit
è Jappiatesa* une fferbe
-
~Nous et questionner
tt00§99âS *' •'* :t -Uv ;■%
- Je suis ~parti ce matin, nous dît-i^^te
la pfein». les-Moulineàœr
næ à L-ondrm.
sans escaïé. il faisait beay,, 1^, vçiît- était
nul Je Tn'ié]€fvai'1ft. ^§00 métrés" el*më; dirigeai
suit -Dlefwe/j^ivttnie. que "fg-^gïïfeôi|trai
là n*ava|É ét^sJ^e^S^^erm-e serais élanéé
Tiers Newaveij, pow.^a^^r j^ÔTidres par lé
v. e it le^a^t?
de ita eftfè, jèfi^imus^iillais mTa.t)^aTOt.-'jift- grande ,ftèch &;-des, Bâpa-
ques étant très visible. J'atterris fort heu-
reœem^IÎÇKMv'^v<ï5rci^6. îOTt été w
des app* .(Taî^a^pMé^t tout le'l^tig du
ebemin. Maxime à- Hiea appareil La brume,-
îai'ifms brutales de haut en bas. La brume,
ofua régnait sur mer, a Dieppe, existait éga-
kmaent àv€&Î^^M'^lS"ïari5lêî^oii ^at-
tendre ile-^4ëpàrt ipsafïi&Kfc'Pas^v-Calfà
paœr vers ,Dauwes.
,.
ie ætal paiis* feâ>iid: 4éirât*£àlï"dttèfâfej$:~'Xi''
Aiasi pa^a Morisson, púis-<;
gàri. Après
dsraDi •Ffe:ivïatib^: -'.tpttp fait dispos, rega-
gnaiï »wiï- îp'oûaèpffrr" de?§- \oketts;*^ar--
daiient d'ess.^ce
fuit îaxL Ivé' p'aquectot Pa£r:de^(um^^)iitM
met à 1 h. 35. La brume, qui n'était Ras.
d;is«iiip>ée, effaça le navire, .moins d'un quaçt
ff'kfoire ftpssbsf JaoU' dép'aEt, mais sa fuiaée
ftattait dans le ciel cakne.
A 2 h. 10 exactement, à "tès.pIéiè@S: es-:-
pa'is ée moteur qqi ju|:^nfi^ût p 1
fi iDX.>' .,"',
^ÂsfliiSÙoà.';3îcw?f^)nt çrenàii' .pl^Cfi' dans :son
bsfifaeL
éépait. Uaa" peïi.ii chien, qui s'était aventuç§
tIQlIfS T'feaiee^'iîit ifjeup^net. Aprè.$.avoir dé-
cniit^tme - ioite^.JiQâJ|Q^0ra~/«locÔer de l'église
'¿æ¡ BacnatiiQ^," Miyrisso®- Véîança -vers le
lar^e/k !'a-ltflttdie: d'environ" 500 mètres. La
c grâce
f.'èrJie WÇ
l'a rajjiçiie dî^arais^ali^^ët Jflp: r.^s, Tap-
Tioriz^îi.
moBïfcaat maintenant, le panache de fumée
d'un antre paquebot, la Rwiera, venant de
Douvres à» Ca4ais. Ni'>Ur&enteJJdîmeS aU loin
%; dlin
la Mïmem. mil4e six- cotaps dé sa sirène
le ë -d'elle.
le passa^ a iifi
Ce e'"ôàtis'' à'4 ion peu' Fap-
pelé renviée • gariidloèe, J'ü'nJlf dernjer, des
oaufcrEcnrBnts du Qreul|* Vefs TAÉ^lèt^e.
LanmtEÈ, juiQfit. ■ÇgœfUySpé&&.) 4-^
L'aviateur anglais, Morisson, qui avait duit-
te Calais, sur gïppcs^i^AtoïMBe, à 2 h. 10,
ponT traverser « là Maa&he,jest jasoé, .apvès
une «anffffiyfltë-:
DfftRires, a -2 h, S0, soit'i'S minutés après
son dépï^1a(^3OTaiiiœ^.JÏl ^t^désôètiau à
EaStborcar# ^.(piaefr^ Iwipje^p'çrar '^appsi^i-
YI&IQIl"ner ^^ë5seT^ce, puis il a repris son vol
dans la dÏKÉptiDii 4si ^r'i^tôoi altecjû
à faéraehiMaerde- *à. 'Sh|or«fcajii, à
*
1 îkfiorss. • ," - - - -,,' Oh ,,,
r»¡ ^mCEÂBLB^RA^ÇMJS
bàt ^^-^Y^AJtémàndi
Le dMgeaM'e. \Adjudant^Yirtee-
SC#. qnro'ième « Çlémient-Bayard », qui
avaiirt bïdta. jsâseffiment Js record du. monde.
de TailitiBte^-^ir^^éîwmîtlr'.à r2;000 .'mètres,
vient de 4)»ttre -i3ïi-ii-ô«¥eaâ record,' le plus
enwié Véëftfâs "dsjf toètiQe 'de r>
le dirigeable, militaire îjwî'eà•,
le dirigj^fe.est- p?earti^vendredi,.soir, à
dix heœrefiv de Lfœrwtte-Breaii, pour - ef-
feetoer es .eîrtenii fentné nn' voyage-de
vis^-quatre h^raspeg- Après avoir- passé la
mnà dans les airs em- ^lùvi^âtolt de Soissons
à Gom&Mgbiê' &''■&¥ 'lAimfotïe par
uia
Y Adjudant- Ymcenot lançait nier matin, a
¡ DL U" w *àéfi£cfce|^B»ot!tèiiîaji^îiant
q^îi.se l^^MW na.ètreas, avait par-
coâru 24fi-f]dl«»ièteeÉt: .et r continuait, sa
imûg* ';
C.*?& dîi lîïtfQde de- dlstaitrre et de dtItéé
'é>ie4 fâttjJS. A ïi. 45r X'Adjttdant-Yki-
eerujt aUerriMàiz sans fiieidant à - Lamoite-
Anmii, après avoir aecoropli ua voyag» <ïe
près de seize heures et de 640 kilomètres.
L. Il sied de féliciter les! « Clémçnt-Bayard »
'qui, à côté de la suprématie incontestable
de la France en aviation, lui assurent éga-
lement la suprématie en navigation aérien-
ne en faisant table rase des records des di-
rigeables allemands et italiens.
; 'fie Déraillement de fautes
Cest par une température accablante,
sous un soleil de plomb, que les magistrats
du parquet de Mantes que secondaient MM.
Moultet, commissaire- de police, et Daix,
inspecteur de la Sûreté, ont repris hier
matin l'enquête sur le déraillement qui
s'est produit vendredi soir.
MM. Claveille, directeur de la Compagnie
des chemins de fer de l'Etat, Legrain, sous-
directeur, Bauer, ingénieur en chef de la
vote. Maison, de Ponteves et Meyer, ingé-
nieurs de la traction, n'avaient pas quitté
la tranchée dans laquelle a déraillé le 120,
surveillant les ouvriers des dépôts de Man-
tes, d'Achères et des Batignolles amenés
par trains spéciaux sur le lieu de l'acci-
dent pour remettre les voies en état.
Interrogatoires et expériences
Dans le poste 2, MM. Craponne, procu-
reur, Blavier, juge d'instruction, Gaubert,
juge, assisté de M. Michaut, greffier, o4
procédé à l'interrogatoire des deux aiguil-
leurs Denis et Gateau, de service aUlo-
ment où se produisit le déraillement; 1 é-
canicien Achille Le Prayel et le chaunfcur
Henri Dubreuil ont été de nouveau ent -
dus; mais ni les uns, ni les autres n'ont
pu donner de3 renseignements bien précis.
Les interrogatoires terminés, les magis-
trats et les ingénieurs du réseau firent
fonctionner l'aiguille, les différents signaux,
les fils de commande furent soigneusement
Dominés.
Pendant ce temps, les ouvriers redres-
saient le fourgon et le châssis du wagon-
poste, mais la caisse de ce dernier ne put
qu'être rejetée sur une voie de garage.
,..UI\ wagon de 2e et un de 3" furent suc-
cesssivement remis sur raits, et le tender
fut détaché de la locomotive.
wagon de 1re classe, embouti dans le
tender ne put être dégagé et il obstrue tou-
jours la voie descendante de Poissy.
Les blessés
A ïliôpita!!, où sont toujours M. et Mme
HâuSSeterre et le conducteur Griboval, on
nous a déclaré que les blessés étaient dans
un état satisfaisant.
IJ¡g avaient reçu le matin la visite de MM.
André Dumas, sous-préfet, et Goust, maire
de Mantes.
* Les causes de l'accident
Magistrats, et ingénieurs sont très per-
plexes sur les causes de l'accident. Après de
nombreuses expériences et des manoeuvres
coîDpliquées, ils attribuèrent 1 accident à la
présence dlnn corps étranger, un caillou
projeté accidentellement, très probable-
ment, dans l'aiguille, au passage d'un train.
Une cale fut placée dans l'aiguille et Ion
constata que le rail restait entrebâillé alors
.^que le levier indiquait que la bonne direc-
tion était donnée.
M. Willemin, ingénieur des ponts et
chaussées à Mantes, qui établit en Bretagne
différents chemins de fer d'intérêt local, a
été commis comme expèrt par le parquet,
son rapport seul pourra définir nettement
•les-causes.du déraillement.
"Hier dans l'après-midi, la deuxième voie
•
réparées cette nuit et ce matin le service
normal sera repris.
* - a A A A
MS LETTRES BECOMMASIÉES
Le secret des lettres recommandées n'est
",00$, observé. En effet, le facteur, en remet-
tant ladite lettre à son destinataire, fait
~~n~ne~oécËI~f~
~,~n caM cia , ce sIgna ainq,,,
d^uiEi'apide côup d'œil sur ce carnet, peut,
?jv^4es noms de ceux qui reçoivent d'au-
"ïrèsTettres, ainsi que les noms des expédi-
teur^»
- €e|à n'a aucune importance dans la vie
coûtante. Mais cela en a quand il s'agit,
rp£iÈ£&xempfe, de commerçants recevant, par
let^e recommandée, de l'argent d'une ban-
-que ou un avis de nature spéciale.
» Ms'es*t produit, sur ce point particulier,
certains abus.
mi groupe de commerçants s'est donc, à
$e 'Sujet, rendu chez M. Augagneur, minis-
tre' des travaux publics, deg postes et télé-
"gra h-es, et lui a exposé le cas en le priant
-tL;yI3onner une solution satisfaisante,
.,!d; Augagneur a promis à ces commer-
çants de s'occuper de cette question.
■- fil en a, en effet, saisi hier M. Chaumet,
s^ous-secrétaire d'Etat aux postes et télé-
graphes.
.En Angleterre, lorsque l'on .remet une
lettre, recommandée, on fait signer à cha-
que destinataire un bulletin spécial. Ainsi
"J.é<8eC'ret est bien observé.
'•* MM. Augagneur et Chaumet vont exa-
,jM~L~ s'il n'y a pas lieu d'appliquer en
France le même procédé.
-Me de la (Marnera un Cocher
.; , est poignardé par un Client
"Le cocher Maurice Chenet, âgé de vingt-sept
,ans, demeurant rue du Chemin-Vert, passait,
't: nlb, boulevard Saint-Michel, hier après-midi,
vers deux heures, lorsqu'il s'entendit héler par
deux individus qui, accompagnés de deux fem-
riies, lui demandèrent de les conduire boulevard
de PorURoyal.
L'automédon accepta et partit avec. ses
clients. Au moment où le fiacre découvert ar-
rivait à l'angle de la rue de la Glacière et du
boulevard, l'un des vpyageurs se leva brusque-
-M.ènt' et porta à Chenet un terrible coup de
couteau derrière la tète.
1 -Le malheureux chancela et roula de son siège
sur là chaussée, tandis que le meurtrier et ses
complices prenaient la fuite.
Ayant réussi à se relever, avec l'aide de
wpefques passants, le blessé, qui perdait abon-
damment son sang, se fît "panser dans une phar-
macie, puis alla porter plainte contre ses mys-
térieux agresseurs, qu'il prétend ne pas con-
naître.
1
Ut Campagne antimilitariste
, Une affiche de protestation de l'Union
,. des syndicats.
4N»»;Teente-trois secrétaires d'organisations
adhérentes à l'Union des syndicats se sont
réunis hier matin à la Bourse du Travail et
ont rédigé et signé une affiche qui a été
.placardée cette nuit sur les murs de Paris.
ÏSa voici les principaux passages :
",. UN ATTENTAT
La Bourse du Travail a été envahie par une
B~8d(j de policiers armés.
La recherche de documents antivilitaristes
en Tut le prétexte hypoerite. ,
Peut-on prétendre que l'envoi, par un Syndi-
cat, de quelques sous à ses. syndiqués encaser-
nés soit de nature à justifier un semblable mou-
vement' judiciaire ? Non ! Le motif allégué est
mensonger, il cache une lâcheté et prépare un
cwçne 1 d T .'1 f 1
La Bourse du Travail, refuge où la classe
ouvrière peut clamer ses souffrances et recher-
cher les moyens de les atténuer, ce lieu qui de-
vrait, être respecté, — surtout par ceux qui vi-
vent" de l'effort des travailleurs, ■— ce lieu
vieiif d'être violé!
L'assistance aux soldats n'est pas un délit !-
La grande majorité des syndicats, ont institué
-
âiioue des subventions.
- Le pouvoir républicain, non satisfait de cam-
brioler les bureaux des syndicats, viole le do-
jB-ieile des syndiqués.
■ 'Getatre de pareils abus de pouvoirs, l'Union
des syndicats de la Seine proteste, et, si le fait
'd'aSsiSter des syndiqués encasernés est un dé-
lit, les organisations signataires déclarent être
poursuivables au même titre que le Syndicat de
la maçonnerie-pierre.
LE CIRCUIT EUROPÉEN D'AVIATION
LENDEMAIN DE VICTOIRE
QUELQUES CHIFFRES
Le neuvième aviateur du Circuit qui
avait traversé la Manche au retour, Tabu-
teau, est arrivé hier matin à Bue, à 3 h. 30,
après avoir passé par Vincennes. Il montait
son biplan BristoL Lès neuf concurrents
classés à Londres sont donc tous rentrés
sans exception à Paris, l'aviateur anglais
Valentine n'ayant fait que .le parcours
Bruxelles-Londres.
Le Classement
Voici donc le classement ^définitif du
Circuit Européen, dont la distance totale
était de 1,730 kilomètres, comprenant onze
départs, six escales et onze étapes avec
obligation d'atterrir.
1. Beaumont, sur monoplan Blériot, mo-
teur Gnome, bougie Oleo. — Temps : 58 h.
38 m. 4/5. 1
2. Garros, sur monoplan Blériot, moteur
Gnome, bougie Oleo, fortes toiles Continen-
tal. — Temps: 62 h. 17 m. 16 s. 2/5.
3. Vidart, sur monoplan Deperdussin,
moteur Gnome, bougie Oleot — Temps :
73 h. 32 m. 57 s. 3/5.
4. Védrines, sur monoplan Morane, mo-
teur Gnome, bougie Oleo. — Temps i 86 h.
34 m. 32 s.
5. Gibert, sur monoplan Rep, moteur
Rep. Temps: 89 h. 42 m. 34 s. 3/5.
6. Kimmerling, sur monoplan Sommer,
moteur Gnome, bougie Oleo, fortes toiles
Continental. — Temps: 93 h. 10 m. 24 s.
7. Rénaux, sur biplaiï Maurice Farman,
moteur Renault. — Temps: 110 h. 44 m.
5 s. 2/5.
8. Barra, sur biplan Maurice Farman,
moteur Panhard. — Temps: 206 h. 2 m.
58 s. 3/5.
9. Tabuteau, sur biplan Bristol, moteur
Gnome. - Temps: 218 h. 22 m. 51 s. 2/5.
1 Il est à noter .que le départ une fois don-
n, é à Utrecht par les commissaires sportifs,
les concurrents perdirent au minimum
34 heures, puisque l'heure officielle de ce
départ était à 4 heures du matin et que le
premier aviateur, Beaumont, ne partit que
le lendemain à 2 heures de l'après-midi.
Le temps du vol réel du premier est donc
de 24 heures environ, ce qui représente,
avec les onze départs, les six atterrissages,
ravitaillement et départ des escales, les
onze atterrissages des arrivées, une vitesse
moyenne de 70 kilomètres à l'heure.
Plusieurs étapes furent couvertes à plus
de 100 kilomètres à l'heure, entre autres
Paris-Liège, Liége-Utrecht, Londres-Galais
et Calais-Paris où Vidart, Védrines et Gi-
bert battirent les records de vitesse en
voyage.
On voit que le Circuit, quoi qu'on eût
prédit auparavant fut une course de régu-
larité. Ce furent certainement les mono-
plans les plus lents qui gagnèrent la course;
ce furent ceux dont les pilotes n'eurent pas
d'arrêts. Avec un seul arrêt, .Vidart est bat-
tu de quinze heures ; il est.vrai qu'il avait
ce jour-la perdu dix-sept heures.
Comment ils furent éliminés
41 aviateurs partirent de Paris ; dix-
huit arrivèrent à Liège ; dix-sept à Spa ?
quatorze arrivèrent à Utrecht ; douze à
Bruxelles ; dix à Ifoubaix ; dix à Calais £
dix à Londres ; neuf à Calais ; neuf à Paris.
On sait que la sélection fut tout de suite
faite. Vingt-trois aviateurs sont éliminés
sur les 300 premiers kilomètres, et neuf
sur les quatorze cents - derniers.
La première étape, qui fut pourtant l'une
des faciles comme vent, fut seule attristée
par des accidents mortels. Depuis Liège, il
n'y eut pas un seul accident de personne.
Et pourtant nous eûmes des tempêtes véri-
tables. Sur ces trois accidents,.un survint
en dehors de la course, à Issy-les-Mouli-
neaux, le suivant au départ de Vinoennes,
le trot - fh âteau -Th i erry. A partir
de cent kilomètres du départ, il n'y eut
donc plus un seul grave accident. Et c'est
pourtant à partir de ce moment que les
difficultés commencèrent.
Ce qu ils font
Les neuf aviateurs, les neuf héros du
Circuit sont de condition sociale et d'ori-
gine différentes.
'Beau,mont (l'enseigne de vaisseau Jean
Conneaù) est de l'Hérault ; il était officier
de marine.
Garros est né à la Réunion de parents
Toulousains. Il était marchand d'automo-
biles, avenue de la Grande-Armée.
Vidart est de la Savoie. Il était rentier.
Rentier aussi Kimmerling, qui est Lyon-
nais.
- Védrine! est de Saint-Omer ; il était mé-
canicien.
Mécanicien aussi Gibert, qui est Albi-
geois.
Rénaux est Parisien, il fut coureur cy-
cliste, coureur et marchand d'autos, et mê-
me canotier fervent.
Tabuteau est Parisien, il était marv-
chand d'automobiles. Seul, Barra est d'ori-
gine canadienne, établi en Algérie. JI fut
prospecteur de mines.
Seuls les biplanistes Rénaux et Tabuteau
sont mariés, ainsi-que le monoplaniste Vé-
drines.
Vidart et Garros n'ont que 21 et 22 ans.
Ce sont les benjamins. Le doyen est Rénaux
(35 ans), suivi de Beaumont (31 ans). Le
populaire Train était mécanicien dans une
usine de machines à coudre.
Ce qu ils ont gagné
Les commissaires sportifs n'homologue-
.ront que demain lundi la course. Nous ne
pouvons donner qu'à titre provisoire les
sommes gagnées par les concurrents. Tou-
tefois, voici quelques chiffres pour les cinq
premiers. ,
A Beaumont le gros lot. Peu favorisé
dans les prix d'étape, il gagne les troix pre-
miers prix du classement général : à Bruxel-
les (10,000 fr.), du Petit Bleu; à Londres
(25,000 fr.), du Standard; à Paris, 100,000
francs, offerts par le Journal. Le vainqueur
touche, en effet, 40 0/0 des prix, mais le
premier prix à Paris était de 100,000 fr.
Au total, Beaumont touche :
161,660 fp.
ce qui représente de loin le plus gros prix
d'une épreuve dotée de plusieurs prix. Le
Circuit prévoit en effet jusqu'à, douze prix.
Le plus favorisé, après Beaumont, est
Vidart qui, moins bien placé dans le clas-
sement général, gagne de gros prix d'étape,
dont un de 16,000 fr. à Liège. Vidart tou-
che 64,300 fr.
Garros aura pour lui environ 56,000 fr.;
"Védrines, grâce à ses nombreux prix d'éta-
pe, gagne 52,000 fr. et la Coupe du barori
Joseph de Crawhez; enfin le .cinquièmet'
Gibert, touchera 34,000 fr. et la Coupe de
Douvres.
Soit la jolie somme de
367,000 fp.
entre les cinq premiers du Circuit Euro-
péen.
100,000 fr. restait à partager entre les
autres. Nous en ferons connaître le détail
en même temps que l'homologation de la
course.
Ves nouvelles de Duval
Nous recevons de M. Duval, le père de
l'aviateur, la lettre suivante :
Monsieur,
Mon fils a fait les plus grands efforts pour
rattraper ses amis; après Bruxelles, ses tuyaux
d'essence cassent, il répare; ara départ, il est
plaqué par le vent, il casse. La nuit passée en
auto pour aller chercher un nouvel appareil au
Croboy, il le ramène-eu vol, à Roubaix, puis à
Bruxelles, il fait à nouveau son étape Bruxel-
les-Roubaix.
Hier, il partait, le matin, de Roubaix pour
Calais.
Il faisan la traversée de la Manche, à 3 heu-
res, en 27 minutes. Mais ne trouvant pas le
terrain de Douvres, il atterrit et le demande et
perd même le bénéfice d'avoir fait chronométrer
la plus rapide traversée. Il était trois heures de
l'après-midi.
J'étais sur le bateau, H faisait un vent vio-
lent, on se tenait avec peine sur le pont, lors-
qu'il nous dépassa, à 80Q mètres ; les passagers
étaient saisis d'admiration et de crainte. C'était
vraiment très beau.
Tout cela a été fait en pure perte car, à Dover,
on nous a donné de l'essence convenant moins
à, son moteur et, aussi sa fatigue était telle
qà, u'à dix kilomètres de Brighton, il dut atterrir
sentant qu'il allait se trouver mal. Il n'avait pas
dormi deux heures la nuit précédente et les
autres nuits pas beaucoup plus; il n'avait pas
eu le temps de manger non plus.
Continuer dans ces conditions pour arriver à
Londres après le départ, être de la catégorie C,
pour une demi-heure, une heure, peut-être, c'é-
tait vraiment pas la peine. v l
Il a fait tout ce qu'il à pu our sa réputa-
tion et aussi dans le grand désir d'apporter sa
bonne volonté entière à cette grande manifesta-
tion à laquelle vous vous êtes dévoué et que
vous avez fait si bien réussir.
Je vous remercie bien, monsieur, en son nom
et au mien, de toutes les intentions délicates,
des prévoyances de toutes sortes, des éloges
aussi que *vous avez faits de mon fils.
Agréez,.
DuvAL.
Un mot pour finir
Rencontré hier Tabuteau, frais, pimpant,
guilleret, qui nous conte ses malheurs dans
la dernière étape. Il conclut: « Tout de mê-
me, on avait hâte d'arriver à Paris, et
maintenant qu'on y est, le Circuit nous
manque. On ne sait que faire. On voudrait
repartir. »
Georges Prade.
Le Circuit de Uidari*
Lorsque Vidart, sur monoplan Deper-
dussin, a gagné la dernière étape du Cir-
cuit Européen avec un moteur Gnome 70
chevaux, une confusion s'est produite au
sujet des conditions dans lesquelles il a
accompli, avec le brio que l'on sait, tout le
Circuit. Il importe,-pour donner à sa per-
formance sa véritable signification, de rap-
peler que dans les huit premières étapes,
Vidart a toujours piloté un Deperdussin
à moteur Gnome 50 HP avec lequel il a
constamment triomphé de concurrents uti-
lisant des moteurs Gnome de même puis-
sance. C'est seulement dans la neuvième et
dernière .étape qu'il a pris un moteur de
70 chevaux.
Grâce à ses fortes toiles
Continental a donné des ailes, non seu-
lement aux aéroplanes, mais encore aux
autos munies de ses célèbres pneus : Cuir
Ferré, Rouge Ferré, 3 Nervures.
Paris, i46, av. Malakoff. Usines à Clichy.
Un quinquagénaire tue une jeune Fille
et se fait sauter la cervelle
Un drame bref a eu pour théâtre, hier
matin, le cimetière Montparnasse. Vers sept
heures et demie, -une jeune fille, Mlle Mar-
guerite Hamel, âgée de vfûgt-six ans, était
abordée par un homme d'une cinquantaine
d'années, de mise modeste mais très cor-
recte, qu'elle semblait connaître fort bien.
Les deux promeneurs s'engagèrent dans
l'allée qui sépare la 25e et la 26® division ;
leur éQifiy^aiiêlïv^Siiit lëur~es~t--
raient l'attention de personne. Tout à coup,
à quelques mètres du monument de Bau-
delaire, l'homme sortit 'brusquement de sa
poche un petit revolver et fit feu à bout
portant sur sa compagne. Celle-ci, qui te-
nait à la main son ombrelle et un paquet,
fut atteinte à la tempe gauche et s'affaissa
sur le sable de l'allée. Alors le meurtrier
se tira une balle dans la tempe droite et
s'écroula auprès de sa victime.
Plusieurs gardiens accoururent ; mais il
n'y avait plus là que deux cadavres qu'on
transporta au pwste de la rue de la Gaîté.
'De l'enquête ouverte par M. Euriat, com-
missaire de police par intérim du quartier
Montparnasse, il-résulte qu'on se trouve en
présence d'un drame passionnel.
Le meurtrier est un nommé Eugène
Rouseau, âgé de cinquante et un ans, em-
ployé aux écritures dans la maison de bros-
serie Ollagnier, 38, rue des Blancs-Man-
teaux. Dans sa poche se trouvait une en-
veloppe adressée au commissaire de police.
Dans deux longues lettres, dont l'une fut
écrite à la fin de mai dernier, il expliquait
qu'il était un déshérité de la vie et une
victime. Possesseur d'une très jolie fortune,
il prétendait l'avoir perdue dans des spé-
culations malheureuses, et par la faute de
commerçants de province habitant*la Ven-
dée. Plus" tard sa femme l'avait abandonné.
Après tant de désillusion, il avait reporté
toute sa tendresse sur une jeune fille, Mlle
Hamel, qui n'était pas sincère* et se mo-
qiètut de lui. Il annonçait l'intention d'en
finir par leur mort à tous deux.
Cette lettre ne contenant pas d'indica-
tion précise de domicile — Rousseau y dé-
clarait habiter chez un ami, à la campa-
gne , - le corps dut être dirigé sur la Mor-
gue.,
Le cadavre de Mlle Hamel fut tran-sporté
26, i*ue Guilleminot, où la malheureuse
jeune fille habitait avec -sa mère et son
beau-père. M. Emile Métrai-Chevet, hor-
loger. Point n'est besoin de peindre la cou-
leur de ces braves gens en qui la surprise
égalait le désespoir.
— Comment aurions-nous. prévu un tel
malheur ? répondit M. Métral-Chevet au
commissaire. Marguerite nous avait bien
parlé d'un monsieur d'un certain âge, hom-
me d'affaires, disait-elle, et qui voulait l'é-
pouser. 'Mais nous ne le connaissions pas,
et c'est à peine si je me rappelle son nom.
D'autre part, à la maison de brosserie 01-
lagnier, Rousseau, qu'on avait pris un peu
par charité, passait pour légèrement ori-
ginal. Il racontait à tout propos l'histoire
de ses malheurs. On ignorait son domicile.
'II paraît avoir logé ces temps derniers dans
un garni du quartier de Plaisance, proba-
blement rue de l'Ouest. Il n'appartenait du
reste à la maison que -depuis quelques se-
maines.
D'après les renseignements recueillis, il
semble probable que Mlle Hamel, préve-
nue d'abord en faveur de Rousseau par ses
allures honorables' et sérieuses, avait* dû
manifester ensuite son intention de ne pas
sceller une. union définitive sur l'intérêt
de laquelle elle avait certainement conçu
quelque doute. Affolé par le dépit et la ja-
lousie, Rousseau dut lui donner un der-
nier rendez-vous hier matin. En effet, Mlle
Hamel, qui n'avait à se trouver, 164, rue
Saussure — au contrôle commun des Com-
pagnies de chemins de fer, où elle était
employée — qu'à deux heures après midi,
s'était rendue au cimetière Montparnasse à
sept heures et demie. Là, après une mise
en demeure infructueuse, le « vieil hom-
me » exécuta son fupeste dessein.
Un Autobus dans un Hôtel !
En voulant éviter une auto de maître, l'au-
tobus 18-B, Gare de l'Est-Trocadëro, conduit
par le machiniste Jean Bargis, demeurant rue
Guersant, est monté, hier matin, vers Qnze heu-
res, sur le. trottoir, rue Pierre-Charron, et a
dégrade la porte cochère de l'hôtel portant le
numéro 59.
Par suite du choc, qui fut très violent, et du
bris des glaces, trois personnes ont été légère-
ment blessées.
Concours du Conservatoire
COMÉDIE
Dans cette étuve odéonique, qui semblait
la salle de chauffe de l'enfer, une grande pi-
tié montait du monceau de martyrs que
nous étions vers la loge du jury exténué :
— Devine si tu peux et choisis si tu
l'oses ! Trente-trois concurrents et concur-
rentes, l'œil, le sourire et les dents bien en
place, la voix à peu près même et posée,
très à leur aise, déjà tyranniques, déjà ap-
plaudis, requérant, d'un regard assassin,
leur juste ou injuste récompense et jouant
pour le" public et pour leurs juges. Trente-
trois ! chiffre fatidique et sacré 1 Trente-
trois dans des scènes démesurées et parfois
inattendues ! Mais ne nous frappons pas : le
cauchemar n'est plus.
C'est Mlle Gédalge qui ouvrit le feu, dans
Advienne Lecouvreur. Elle eut de l'accent,
du désespoir, de l'émotion, de l'angoisse.
Elle sut très jolimeht crier, s'abandonner,
délirer et agoniser en musique. C'est une
nature très distinguée. M. Reynal fut un
harpagon trop sonore et trop éclatant, d'une
grimace morne. M. Mondai lie. qui concou-
rait audacieusement dahs Crime et Châti-
ment et en Touloupe, tremMa, se dévora,
se confessa, eut le remords dans les yeux,
dans les doigts et mêla barbarement l'ex-
tase à la résignation. La bonne.George Sapd
nous ramena son inévitable Mariage de Vic-1
torine avec Mlle Sylvaire, qui frémit de tout
son être et de toute son âme, qui est genti-
ment enchantée et colère, qui pleure et qui
pâme en douceur. Mlle Méthivier, dans Le y
Paroles restènt, donna toute la gamme. Pe-
tite fée confuse et ravie, gazouillante et
tranquille, toute âme et toute dilection, elle
finit par rendre le pire dégoût et l'horreur
mêma..
M. Paul-Baume suit la mode, la mode de
ravant-dernier mois. Il nous fut, dans La
Ville Morte de Gabriele d'Annunzio, le plus
hallucinant des hallucinés, le visage con-
vulsé et déchiré, les doigts épileptiques, le
corps et le cœur secoués des ravages de
l'inceste antique et moderne : il fut l'hom-
me-orchestre de toutes les maladies men-
tales et morales. Saluons. Pour nous repo-
ser, nous eûmes la fièvre enthousiaste, l'em-
portement et l'élégance, la conférence pré-
cipitée de M. Praxy, la grâce un peu trop
vaporeuse et lunaire de Mlle Talour, Muse
de Mai, qui pour exprimer de l'effroi se
frappa le ventre, le timbre mouillé, la niai-
serie sympathique, allègre et cabriolante, la
gentillesse amoureuse de M. Robert Got,
une conférence, encore, cde M. Maudru, sail-
lissante et m'orale, appuyée de gestes inces-
sants, mais proférée d'une voix assez loin-
taine, un Percinet assez mollement désen-
chanté et chaleureux présenté par M. Var-
ny, un peu trop bas. M. Mistréo, Don Juan
de première classe, nous éblouit de son élé-
gance fatale, du rire de ses quarante dents,
dé ses effets de gants, de sa voix trop jeune,
de sa naïve et avantageuse fatuité : il a été
très applaudi et réussira à Paris — ou en
province.
Menue, secrète et grave, évocatrice qui
rit et qui pleure, Mlle Borelli venait de
passer, en charmant, lorsqu'un lit apporté
,nous annonça qu'un événement grave se
préparait. C'était Mlle Duoos qui venait ga-
gner le premier prix qu'elle méritait depuis
douze mois, en souffrant, en souriant af-
freusement, Musette douloureuse, dolente,
gamine et maternelle, en brisant sa voix,
en nous décrochant le cœur de gestes d'au
delà, en nous désespérant et en mourant, à
plusieurs fois. Cette agonie riante d'une
grande artiste nous servit d'àpéritif : on
déjeuna ensuite — comme on put.
Et ce fut la mutine et pointue Denise
H&ert, à J'aplomb un peu lourd, à l'ou-
Hébert, délurée qui dévida de l'histoire avec
trance
oâlinerie, ce fut.
Ma is arrêtons-nous ici î c'est grave. Ce
fnt-te déjà célèbre M. Grouillet, la plus belle
faièdhé des mèches du Conservatoire,. ir-
résistible comique 4'JV.êÇ e~ de demain. 4
drufc xtn Mâ^rille a juste milieu, entre Çor
quel in et Dranem, Tfoùs ~nna"~ Peci ii-
ses chez la portière, en démocratisant son
personnage. Mais, tout à l'heure, nous an-
rons e* Préciemes au cabaret ou dans un
plus mauvais lieu, avec M. Calla, qui prê-
tera à Mascarille, non sans autorité une
sorte d'ivresse, un ton aigu, grasseyant,
presque de l'aboiement, et qui, en guise de
bouquet, dressa les jambes en l'air pour
faire admirer ses canons.
La joie du concours, ce fut M. Decaye qui,
à moins de vingt et un ans, est, par son or-
gane de canard, par son ventre parvenu,
par une sorte de grandeur et de rondeur
grotesques, une ganache de premier rang.
Il fit mieux que plaire et égayer : il régna.
Mlle Lyrisse exprima, dans VEnchante-
ment, un délice tranquille, de la fureur et
de l'outrance, avec un cri ; Mlle Gentil fut
gentille, naturellement, et pépiante, un peu
gnangnan.
Quelle exquise Rosine fut Mlle Meunier,
futée, coquette, malicieusement gourmande
de sensibilité ! Quelle majestueuse et har-
monieuse Diane fut Mlle Bricy r Mais n'ou-
blia-t-elle pas qu'elle jouait du Banville et
qu'il n'y fallait ni tragédie ni mélo ? Louons
sa diction, sa beauté, ses draperies et ses
attitudes.
Ce petit démon de Capazza qui n'est qu'un
sourire, des yeux, des cheveux et des bras,
nous entonna le rire classique de YEtin-
celle et montra, rondement, la couleur de
ses joues et de son cœur ; Mlle Michel -
Théodore de Banvi lia-porta bonheur,. et
c'est justice - eut une fantaisie cares-
sante, piquante et cinglante dans le person-
nage de Nérine et battit vigoureusement
Scapin dans son sac ; Mtle Delile fut une
Agnès joliment aiguë ; Mlle Valpreux une
Henriette, des Femmes savantes, naturelle
et saine.
Et Mlle de Chauveron triompha dans
Madame Sans-Gêne. Ah ! comme elle mena
son personnage tambour battant, en fan-
fare, avec la plus savante vulgarité, une
rondeur héroïque, un sentiment sûr ! Mlle
Malraison, dans les Affaires sont les affai-
res, fut. terrible de révolte et de dégoût et
lança un j'm.' en fous! dont l'ombre d'Am-
broise Thomas frémit encore ; M. Saint-
Mars fut un Aiglon plus que parfait et
d'une neurasthénie mieux qu'impériale,
plus Sarah que Sarah ; Mlle Delvé fut une
reine d'Espagne, de Rtly Blas, si blonde, si
blonde !. cependant que Mlle Mossé, si
noire, si noire ! un chiffon rouge traînant
derrière sa robe crème, était la foudre
même, la rage, le désir, dans la Tisbé, pour
en venir à la mélopée romantique et au
sublime : beau tempérament ! Mlle Sylviac
se montra assez paradoxale et Mlle Lefeb-
vre ne fut pas la meilleure des Célimène.
Et voilà pour le concours de comédie.
Comme on le verra par ailleurs, le jury
a distribué vingt-quatre récompenses sur
trente-trois candidats. C'est beaucoup —
'et c'est peu. Pourquoi avoir oublié des mé-
rites et des caractères ? Pourquoi avoir mis
sur la même ligne, des artistes qui ne,sont
pas du même ordre et de la même qualité ?
Baste! Ça fait plaisir aux éluis -' et le
temps est là qui arrange les choses — et
les gens.
4 ERNEST LA JEUNESSE.
Le trafic des Armes dans notre Congo
Le rapport sur l'affaire de N'Delé, au
cours de laquelle le sultan Snoussi, du Dar
Kouti, fut tué, n'est pas encore parvenue à
Paris.
Cependant, nous croyons-savoir que des
renseignements intéressants sur cette af-
faire sont arrivés au ministère des colonies.
C'est ainsi qu'on aurait- appris que le
capitaine Modat a trouvé, dans le « îpta »
de Snoussi, des lettres de commerçants
fiançais annonçant au sultan l'envoi de
fusils et de munitions expédias en fraude.
Une enquête est ouverte, à ce propos, qui
pourrait donner lieu à des surprises.
INFORMATIONS
LE TEMPS
Le ciel hier est resté beau et brumeux le matin.
La pression barométrique maximum a atteint 769 m/0
et minimum 768.
Les vents ont soufflé" de l'Est à la vitesse de 9 kilom. -
Les extrêmes absolus dé température constatés à la
Tour Saint-Jacques, 200 à 4 b. 30 matin et 330 a 1 h. 50
soir, ont donné une moyenne de 26°5, Supérieure de 1°4
A la normale.
Probabilités. — Beau. Température très élevée.
M. FALLIEAES A ROUBAIX
Le Président de la République, comme
nous l'avons annoncé, partira ce matin, III
six heures quinze, pour Roubaix.
M. Lebrun, ministre des colonies, et M,
Couyba, ministre du commerce, r^pcom-i
tpagneront., ■ Vj
, :M. CAILLAUX AU MANS ■
M. Caillaux. président du conseil, se ren-
dra aujourd'hui dimanche au Mans, où il
va visiter l'exposition. Un banquet aura
lieu à midi trois quarts, à. la Bourse du
commerce.
Le président dÛ conseil î^partira potifc
Paris à quatre heures et demie.
L'ELECTION DE SAINT-OUElf
Le conseil de préfecture vient de se prolion-4
cer sur une protestation dirigée- contre* les opé-
rations électorales qui ont eu lieu le 25 juin
dernier pour la nomination d'un oonscillGr d'an*
rondissement 4ans le canton de Saint-Oujea.
Après examen des procès-verbaux et des bul-
letins contestés; et après Vérification des listes
d'émargement, il a constaté que M. LudfeeUser,
candidat élu, n'avait pas la majorité relative
des suffrages et a, en conséquence, annulé son
élection. ; - ■ ; ',.., - -
PARIS-LONDRES
La Compagnie diï South. Easterïi et CSha*
tham Railwav annonce qu'à partir Y .dt»
10 -juillet ses bureaux à Paris seront transfé-
rés 14, rue du 4-Septçmibre,. ;
Comme par le passé, MM. les voyageurs
pourront se procurer à cette agence leurs bil-
lots à l'avance ainsi que tous renseignements
concernant le vayage de Parte^iLondres par fea
voies rapides de. 'Calais-Douvres et Boulogne-
Folkestone.
APRES L'ACCIDENT DE MANTES
M. Auèagneur, ïnéàfëtré^'< dés travâtts publidl"
a envoyé hier soir son chef tde cabinet, M. BoP-
des, s'informer de l'état de Mlle Messager, fma
du directeur de l Opéra, et des autres btesséIJ
victimes de l'accident dô ChertTfn de fer à.,
Mantes.
DANS LES OMNIBUS
On nous communique la note suivante î
Le Syndicat des employés d'administration et : -
assimilés de ja Compagnie générale des Omni-
bus de Paris, réuni en assemblée générale ex-
traordinaire, le 7 juillet 1911 (salle du café dU
Globe) donne mandat a soirf "èonêeil de faire
toutes les démarches nécessaires pour s'amer
à. la Fédération nationale des emplo* yé* # 'et passe:
à. l'ordre du jour.
., : Art et curiosité
Hôtel Droubt. <— L'Hôter commence à s'assotK
pir doucement, en attendant le sommeil coin-»
plot qui va l'envahir pendant près de deux
mois. • ,
Nous n'avons plus que quelques ventes U
annoncer. M* Bignon annonce pour lundi, à la
salle 6,- l'exposition d'un important mobilier, ;.
styles Loüis objets d'art, bron-
zes, qu'il dispersera manE, par' suite du départ !
de M. L. -- - -
Me Boudin: annonce vautre part, pour lundi,
à la salle 12, la vente de 45-pianos- droits de
différentes marques, deux clavecins, dont fun
de 1755, et outillage de facteur de pianos. Vente
mardi. — Manuel» • .• ;
mardi. - ?Z&NuEt,,,- ;
Corps de santé: iLe médecin ei* chef de i"' classo-
A'Ubert remplira les fonctions de médecin en cbef
de l'hôpital de Sidl-Abdallah, en Tunisie, en rempla*
cement du médecin en chef de 2e classe Gorron.
c ,. MARIAGES ,.
On annonce Je prochain mariage de :
M. le courte of-cegm de Cbabannes, 41» do. là ibatrpxlttv
n6c de Chevry, avec Mlle Alice Roger de Sirry, fille da
baron et de la bârohne-,
M. Itenl Dcltruf" lieutenant an 7e dragons, Me dn go-,
néral de. diiisibn. commandeur de -la. Légion d^honnear,
avec Mlle Cecille Vincent. à lêeot fe à,-g .., DW à«
M. Charles Brelet, élève â Î EeoTe des beattx-« sfcrte, fils'i
préfet de la I-oire, chevalier. de la- Mgim d'booneac, asett
Mlle Jeanne Pernot, fille de I'indastilel.
M. Pierre Allain, Avocat, fil® de l'aiocal à la OnBV
avec Mlle Jeanne Drpet..
M. Gustave Qncrot de Peligiiy ATec MNe IDttiæ PlA*
Dar t.
M. Maurice Magnib. eonsenier référendaire & la Ooof
des comptes, avec Mlle Suzanne Miche!, âne dn prftC^pr;
honoraire.
M. André Desnos, élève de l'EcoW polj^tè^trilqtïe. fllB <î*
chef de division an chemin de fer de PEtat, avec Mlle Ma--
rie-Louise Tiwierant, flUe du Bons-dlrëtt"éSr' au miDiBtêre..,
v M'lAber J^eur, ^tnâffe/ iïawBf iriteUBafc KveG
Mlle Anne Ranson, fille de l'artiste^pelntrfe.
M. Philippe Pron-Cugnot de }'Rt)fhay-Salntc-Ba<ïegOn(Wi
agriculteur, avec Mlle G«rn>aine Ilotiçset. '':1
M. Paul Gaye, avocat jt.la jCpjor .d'^svei,' me MUe jicaMt
Bourras. i- -- i v
M. Emile Babey, ingéniettr, .fils de l'ingénlenr, et de
Mme, née de Montigny. avec JîDle Hélène de Butler.
DIVERS. ,
Anciens du 698. ■— Mercredi prochain, 12 courant
réunion mensuelle de la Société ne secoars CMttneis et
d'assurance en cas de décès « le Rallieinent des Anciena -?
du 69" d'infanterie t, & neuf heures du Soir, ati siège de
la Fédération nationale d'anciensmilitaires; 28, boulevard
de Strasbourg. (Métro 01)$teau-4'Eau). : ;
Tous les anciens du régiment, en particjuler les eoMS.
taires sont pries d'y assister à l'occasion de la distinc-
tion honorifique que vient d» recevoir le présidait, M. -
Picliaut.
— Le Cercle dçs caporaux et soldats ft 1190 eintail.
terie vient d'organiser pour les militaires die de régiment,
libérables en septembre 1911, ma office mutuel du travail..
Les offres d'emplois seront adrésseea au capitaine prési-
dent du Cercle, à OourSbeyôle,-, ; :
- Mardi 11 courant, à 9 fiêures, aa siège social, 8,
me Beaurepaire, rénniion <1ti. : Cercle philantJaroplqne répa.
bHcai-n des « Anciens marsouins B.
Ordre du jour : « Répartition des cartes et disposlUana.
& prendre pour la revue de Ixmgehaœp JI.
- Réunion du comité pour la réformatloo morale M
<àté-concert mardi 11 juillet, à fi heures de l'après-midi, :
au café du Globe, 8, bo«lc»a*d de. Strasbourg.
Ordre du joar J * Namîtfiknon des "jtnTs et coanteelanS
diveTEffl M. •. ,. : - -.
DBTJIt»
A LA RELIGIEUSE. — Deuil immédiat
32 place de la Madeleine, 2 rue Tronchet. ParJa.
DOUBLE EMPOISONNEMENT
Après avoir dëjetmé, hier, dans ttû restaurant
de la rue Popincourt, un mécanicien-électricien
de trente et un aais, Jean Butze, et se femme. ;
Alwine, âgée de vingfc-six ans, domiciliés rue
Julie-Jo&épMnè, regagnèerttt l'ateiier où ils &xA
me endaine. >
Au moment où ils allaleifl se remettre aoj^
travail,, les .deqjt .époux forent pris d'un -dolent
malaise, accompagne dé maux de tige et de
nausées. Ils terminèrent cependant leur )Our.
née; mais ens quittas*, le -la maison, Mme
Butze s'affaissa dans la cour et perdit connais-*
salace.
On la conduisit avec son mari dans Tiue
macie, où l'on constata que tes iuCuruiuâr
étaient Victimes d'an eBapoMoanecteat aïtmetf
taire.
L'état de & jeune femme étsS parOon3Eg»*
ment grave, et Ob dut la transparter ea todtII:
bâte à llrôjHtal Saint-Anttthae. Qoaot à Pfieo-
tricien, un lavage d'estomao enËCtt à 3» remettaK
d'aplomb. ,
Une enquête est ouverte pour déouuuif tes
causes de cette «do«fcîe «iBlasiesâon,
UN fflONSIEOR^ŒM.
ceux qui sont atteints d'une maladie de la
peau, dartres, eczémas,. boutons, démanffli-
sons, bronchites chroniques, maladies de la
poitrine, de l'estomac et de la vessie, de rhtu
matismes, un moyen infaillible de se çuériiî
promptement, ainsi qu'il Ta été radicale-
ment lui-même après avoir souffert et es-
sayé en vain tous les. remèdes préconisés;
Cette offre, dont on appréciera le but Int"
manitaire, est la conséquence d'un vœu.
Ecrire à M. Vincent, 8, placeVictor-Hugo.
à Grenoble,, qui eùverra gratuitement paie
courrier les indications demandées.
LE BUDGET
La commission du budget s'est réunie, hier,
après la séance de la-Chambre. Elle a approuvé
le rapport de M, Ciiéron sur le budget de 1911,.
revenu du Sépatv
Les points en litige entre les deux assemMéea
sont nombreux.'-L-e Sénat a Supprime toutes les
recettes nouvelles votées par la Chambre. La
commission dti budget atoandoniie, pour cette
année, les impôts nouveaux sur les successions,
mais elle maintient le principe 1. du dégrèvement
des petites successions. ,,'-,. - '':' ",
Le différend ïe plus êérieux réside dans la
question ae l'organisation,; administrative des
chemins de fer de l'Etat et notamment sur l'ins-
titution du oonseil de réséàu. Là commission"
maintient le fiéxtè' disjoint' parle Sénat.
Le rapport de M. Chéron sera distribué, au-
jourd'hui, aux députés. ; : -
En' présence des plus-values de recettes cons-
tatées en 1911 'et-qui s'élèvent à .217 millions
pour le premier semestre, le gouvernement de-
vra pouvoir équilibrer le budget, sans. imposa ,
nouveaux. il. espère, par suite, que l'accord
pourra aisément se faire entre la Chambre et Ja
pourra aiséi-mnt se faire ",, ,.' , ,
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