Titre : Le Journal
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1910-09-29
Contributeur : Xau, Fernand (1852-1899). Directeur de publication
Contributeur : Letellier, Henri (1867-1960). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34473289x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 29 septembre 1910 29 septembre 1910
Description : 1910/09/29 (N6577). 1910/09/29 (N6577).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76271213
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-220
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/11/2014
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LE JOURNAL
8 ,:.!t
Dernière Heure
LA BATAILLE CONTINUE
dans les rues de Berlin
BERLIN, 28 septembre. (Par fil spécial.)
— Depuis deux jours, dès que l'ombre a en-
vahi la ville, policiers et grévistes en vien-
nent aux mains, et, au cours de la nuit
dernière, la lutte fut, comme je vous l'ai
télégraphié, extrêmement vive. Il y eut, de
part et d'autre, de nombreux blessés, et
l'état de certains est si alarmant qu'ils du-
rent être transportés séance tenante à l'hô-
pital.
Il est impossible, jusqu'à présent, déva-
luer le nombre de ceux qui, plus ou moins
grièvement atteints, vinrent au poste de se-
cours pour se faire panser. En effet, beau-
coup s'enfuirent avant d'avoir reçu des
soins, car ils se souciaient peu de tomber
aux mains des agents. La police, pour les
découvrir, voulut saisir le livre du poste.
Mais le médecin de service s'y opposa. Il
dut néanmoins s'incliner devant un ordre
du procureur général.
Le reste de la nuit d'hier s'est écoulé
sans nouveaux incidents et, entre trois et
quatre heures du matin, le quartier de
Moabit avait à peu près recouvré le calme.
Mais il ne faudrait pas se hâter d'en con-
clure que les troubles sont finis, grâce aux
mesures prises par. les autorités. A certains
indices, on se rend compte que la surexcita-
tion est grande et qu'il serait prématuré de
parler de solution pacifique.
Après les véritables batailles des der-
niers jours et en présence de la situation
actuelle, il n'est peut-être pas inutile de
rappeler l'origine du conflit.
Le 15 septembre, la maison de charbon-
nages Kupfer et Ci-e reçut une communica-
tion de l'association des ouvriers du trans-
port demandant une augmentation de sa-
laire. Les directeurs furent surpris, car ils
n'avaient pas été pressentis à ce sujet et ils
remirent la lettre à l'association des mar-
chands de charbon. Avant qu'aucune ré-
ponse soit parvenue, les ouvriers quittèrent
le travail le jour suivant. Huit jours plus
tard,le syndicat ouvrier demanda si la mai-
son Kupfer était disposée à accorder l'aug-
mentation demandée. Mais celle-ci refusa
les négociations avec le syndicat, désirant
être en contact direct avec ses ouvriers.
Dès lors, les troubles commencèrent et,
comme le Journal l'a relaté, il y eut deG ten-
tatives de débauchage et des incidents en-
tre des grévistes et ceux qui les rempla-
çaient. On sait ce qu'il advint depuis et de
quelles luttes sanglantes le faubourg po-
puleux de M-oabit fut le théâtre.
J'ai parcouru encore aujourd'hui le
champ de bataille. Dans toutes ces rues
règne, il est vrai, une animation inusitée,
et la foule se porte vers les maisons qui
eurent le plus à souffrir. Dans la Beussel-
strasse, la Sickingenstrasse, des devantu-
res, des enseignes sont complètement bri-
sées ; mais on n'a véritablement pas l'im-
pression de se trouver dans un milieu révo-
lutionnaire, comme se plaisent à.le dépein-
dre certains communiqués. Il n'y a pas de
troupes et très peu de police. Quelques
agents vont et viennent, ceinturés de jaune,
,le revolver attaché à la ceinture dans sa
gaine de' cuir. Et pourtant, comme on s'en
montre persuadé à la préfecture de. police,
il ne s'agissait nullement, cette fois, d'une
explosion spontanée de fureur populaire,
mais d'un « coup » préparé à l'avance. Les
meneurs avaient pris leurs "précautions
pour échapper aux recherches et attirer la
police dans un guet-apens. Comme tou-
jours, en pareilles circonstances, un grand
nombre d'apaches s'étaient mêlés aux gré-
vistes, saisissant avAC joie cette occasion
d'exercer des représailles contrôles agents,
et les ruses employées pour attirer ceux-ci
dans les endroits propices à l'agression n'a-
meurs et cris de détresse, montrent clai-
rement que tout avait ét,é combiné à l'a-
vance.
C'est ainsi que, dès les premières escar-
mouches, toute une rue se trouva plongée
dans l'obscurité, les assaillants ayant éteint
simultanément tous les réverbères : devant
le portail des maisons se tenaient des hom-
mes munis d'une clef qui laissaient des
fuyards se précipiter à l'intérieur et fer-
maient ensuite pour empêcher les agents
de s'en emparer, tandis qu'une grêle de
projectiles pleuvaient de toutes les fenê-
tres.
Une conférence a eu lieu, cet après-midi,
à la préfecture de police. Le directeur de
la maison Kupfer y assistait. Malgré les
précautions prises, les habitants du quar-
tier sont rien moins que rassurés, et quel-
ques boutiquiers ont posé une affiche, ex-
pliquant qu'ils n'étaient nullement de con-
nivence avec les non-grévistes, et affir-
mant qu'ils se refuseraient à leur fournir
des marchandises.
L'empereur s'est fait adresser un rapport
circonstancié sur tous ces événements.
A sept heures du soir, le ministère de
l'intérieur a ordonné d'opérer la répression
avec la plus grande sévérité. Les troupes
sont consignées et prêtes à intervenir.
Dans le quartier de Moabit, les débits de
boissons ont été fermés à cinq heures de
l'après-midî> et, dans les écoles, les institu-
teurs ont dit aux écoliers de rentrer chez
eux le plus rapidement possible et de ne
pas en sortir. Les pompiers sont à la dispo-
sition de la police et ont ordre de briser, à
coups de hache, la porte des maisons dans
lesquelles se réfugieront les émeutiers. Les
immeubles seront évacués. D'autres pom-
piers seront munis de torches, pour le cas
où ils briseraient de nouveau les réverbè-
res.
Dès sept heures, la situation s'aggrave.
Des centaines d'ouvriers, et même d'ou-
vrières, quittant la Société générale d'Elec-
tricité, lancent aux agents des quolibets et
des insultes.
Un autobus, transportant des agents, est
poursuivi par la foule et déjà les arresta-
tions commencent.
Bien que la tranquilité règne, en som-
me, ce Eoir, il était assez dangereux de se
risquer à Moabit, non pas que les gré-
vistes s'attaquassent aux passants, mais à
cause de la brutalité policière. Nous pû-
mes nous en rendre compto a nos dépens.
Nos confrères anglais, de l'Agence Reuter
et du Daily Mail, qui se trouvaient en au-
tomobile, se virent, soudain, entourés par
des agents et furent, sans autre forme de
procès, frappés à coups de sabre. M. La-
wrence fut très sérieusement atteint aux
mains, en voulant prqtéger son visage.
Partout les arrestations continuent en
masse.
Un agent qui, hier, fut blessé de plu-
sieurs coups de couteau au ventre, est
mort cet après-midi, à l'hôpital.
La police continue à :charger la foule.
Une centaine de personnes envahirent une
gare du métropolitain et cherchèrent à se
réfugier dans un convoi en partance. Les.
agents, qui les poursuivaient, firent arrê-
ter le train et fouillèrent, sabre au clair,
dans les wagons. Plusieurs voyageurs ont
été blessés et un grand nombre d'arresta-
tion furent opérées.
Il y aurait, dans la soirée d'aujourd'hui,
une centaine de blessés.
LE CHOLÉRA
ROME, 28 septembre. (Par dépêche de
notre correspondant particulier.) — Une
légère recrudescence s'est produite aujour-
d'hui dans l'épidémie, à Naples. Elle est
due, en partie, aux pratiques superstitieu-
ses et abx remèdes empiriques dont les ma-
lades sont victimes et, d'autre part, aux
préventions contre .les désinfections qui
détériorent les meubles et les vêtements
ou contre le transport des suspects dans
les locaux d'isolement avec- renoncement
forcé aux occupations quotidiennes-
Ce matin, un cas était dénoncé dans la
ruelle des Incurabili. A l'arrivée .des agents
et des infirmiers, la malade avait disparu
on l'avait transportée ailleurs. -
Une marchande ?d'eau populaire, Marian-
nina, prise d'un accès subit, a provoqué
une sorte d'émeute contre les fonction-
naires.
Rien de triste comme les quais, où les,
marchandises déchargées - sont empilées.
L'activité fébrile du port a cessé complè-
tement. Un vapeur américain a pourtant
débarqué, ce matin, 255. émigrés qui ra-
patriaient. Ils ont été dirigés par train spé-
cial et, sous bonne escorte, à leur gare de
départ.
L'exode des Napolitains continue, malgré
l'exemple -de calme et de courage donné
par la duchesse d'Aoste, qui visite les hô-
pitaux et y apporte des consolations et des
.secours.
A Rome, d'après les renseignements offi-
ciels, il n'y a eu qu'un cas dans les vingt-
quatre heures. Le lazzaretto est prêt à
fonctionner. C'est un immense bâtiment à
Santa-Sabina, il contient cent et quelques
chambres et il est parfaitement aménagé
pour les observations, l'isolement et les
désinfeetions. Vingt-cinq personnes y. sont
isolées, après avoir eu -des contacts avec
des maladies suspects. Dans la partie ré-
servée aux cholériques, se trouve un seul
homme, un facteur en voie de, guérison.
Une religieuse soigne une femme qur vient
d'avoir des vomissements. Celle-ci, Emilia
Frasi, a perdu la voix. Elle soufre mais
ne s'habitue pas aux bains. Une autre est
dans une sorte de coma. La religieuse fait
un geste de désespoir aux médecins qui de*,
mandent des nouvelles..
Les journaux racontent que deux inqivi-
dus, cherchant un logis à louer dans le
quartier populaire de Naples, excitèrent la
défiance des habitants, parce qu'ils s arrê-
taient devant les portes. Quelques vieilles
femmes crièrent :
- Cessent des sorciers qui propagent le
choléra !
Les deux individus ayant donné des bon-
bons à un enfant, auquel ils avaient de-
mandé une adresse, la foule furieuse
hurla :
- A mort les empoisonneurs !
Les malheureux furent roués de -coups;
et ils auraient été tués, sans l'intervention
de nombreux carabiniers. ,
CoNSTANTiiNoPLE, 28 septembre. — D'a-
près une 'communication du bureau sani-
taire, il y a eu ici, hier, deux nouveaux cas
de choléra et un décès.
Dans le vilayet d'Erzeroum, il y a eu,
dans les journées du 24 et du 25 septem-
bre. 24 nouveaux cas et 24 décès.
L'EMPRUNT TURC
COLOGNE, 28 septembre., - La De.utsche
Bank a offert à la Turquie une avance de
120 millions de marks sur l'emprunt à
contracter plus tard sur n'importe quelle
place.
COLLISION DE TORPILLEURS
SEBASTOPOL, 28 septembre. — Les con-
tre-torpilleurs Zschivoï et Savetwy ont
une collision dans la haute mer ; il en est
résulté pour le premier une voie d'eau à
bâbord qui lui a ôté ses moyens d'action.
EL MOKRI EN ESPAGNE
MADRID, 2S septembre. (Par dépêche de
notre correspondant particulier.) — J'ai vu
ce matin les fils d'El.Mokrj, qui m'ont dit
que c'est dans un collège de jésuites, en Sy-
rie, que leur père les envoie, et que c'est ce
dernier qui ira en Allemagne se soumettre
au traitement d'un spécialiste. Les fils d'El
Mokri, âgés respectivement de 12 et 14 ans,
parlent correctement le français.
Comme je leur demandais s'ils étaient sa-
tisfaits de leur voyage, ils me répondirent
que la cathédrale de Séville était vraiment
« épatante ».
El Mokri m'a confirmé de nouveau qu'il
•veut terminer rapidement les négociations
entamées par El Muaza, et qui reprendront
lundi. Je lui ai demandé ce qu'il fallait
penser de l'article de la Epoca, disant que
si le ministre des affaires étrangères du
sultan adopte l'attitude intransigeante que
lui prêtent les - journaux étrangers, il n'y
aura qu'une, entrevue entre diplomates es-
pagnols et marocains, parce que l'Espagne.
ne consentira pas a ce que le Maroc ne lui
reconnaisse pas les droits qu'il a reconnus
à la France, relativement aux dépenses de
guerre de la Chaouïa et à la frontière algé-
rienne.
A ma question, El Mokri me réitéra son
désir de continuer les bonnes relations
avec l'Espagne, et se borna à sourire de fa-
çon énigmatique.
LE PARC D'AVIATION DE TOULON
TOULON, 28 septembre. (Par dépêche de
notre correspondant particulier.) Le'
parc aérostatique de Chalais-Meudon envoie
en mission, à Toulon, un officier du génie,
spécialiste .de l'aviation, avec mission de re-
chercher sur place l'emplacement le plus
propre à la construction de hangars pour
aéroplanes, avec un espace suffisant pour le
lancer.
On envisage la possibilité d'installer un
parc à Lagoubran,.où était jadis Le parc à
ballons de la marine, supprimé sous le mi-
nistère Pelletan. Devant ce parc étaient de
grandes fosses d'immersion, qui ont été
comblées, et qui constituent un terre-plein
suf-fisanr. D'autre part, aucun coffre de
mouillage ne se -trouve en face de ce ter-
rain, et les aéroplanes y pourraient prendre
librement leur essor.
Une commission industrielle a visité, ce
matin, cet emplacement, et l'ingénieur de
première classe Mercier est parti dans la
soirée pour Chalais-Meudon.
UN SOURD-MUET A LA CASERNE
GRENOBLE, 28 septembre. (Par dépêche de M-
tre correspondant particulier.) — Le nommé
Henri Faure, forgeron, appartenant à la clas-
se 1909, sourd-muet, vient de recevoir, à la
stupéfaction générale, un ordre d'appel pour
se rendre au 1" régiment d'artillerie de mon-
tagne à Grenoble, à l'effet d'y accomplir deux
années de service.
On se demande comment les membres com-
posant le conseil de revision ont pu commettre
une erreur semblable. Faure va être incontesta-
blement réformé dès son arrivée au régiment.
TUÉ PAR UN FACTIONNAIRÉ
METZ, 28 septembre. — Hier, dans l'après-
midi, un gardeur de bestiaux de Pierryeux,
dont quelques animaux étaient entrés dans
la zone du fort de Chesny, sur les prés de
Peltre, voulut faire sortir ses animaux de
l'enceinte, mais un factionnaire l'arrêta. Le
domestique se prit alors de querelle avec
le factionnaire qui l'étendit raide mort
d'un coup de fusil.
MORT DU pr RA YMON D
POITIERS, 28 septembre. — On annonce la
mort du docteur Raymond, professeur à la
Faculté de médecine de Paris, membre de l'A-
cadémie, directeur de la clinique de la Salpê-
trière, commandeur de la Légion d'honneur,
décédé au château de La Planche, dans la
commune d'Andille, où les obsèques auront lieu
dimanche 2 octobre, dans l'aprs-midi.
AMOUREUX ÉCONDUIT
il devient assassin
MAÇON, 28 septembre. (Par dépêche de
notre correspondant particulier.) — A La
Chapelle-de-Guinchay, chef-lieu de can-
ton situé à treize kilomètres de Mâcon, s'est
déroulé hier soir, à huit heures, un -drame
dont la maison du docteur Martin a été
le théâtre. En voici les circonstances :
Depuis un an, le docteur avait à son ser-
vice comme cocher Claude Baly, vingt-six
ans, né à Leynes, jeune homme d'un ca-
ractère sournois. Mardi dernier, au mo-
ment où la bonne, Benoîte Simonet, vingt-
deux ans, était occupée à nettoyer la salle
à manger, le docteur l'entendit appeler au
secours. Il se précipita pour aller voir ce
qui se passait et trouva son domestique
occupé à la violenter.
M. Martin fit des observations sérieuses
à Baly, mais celui-ci les prit fort mal et
demanda à son maître de le régler. Il en
fut ainsi fait et le docteur accorda huit
jours à son domestique pour trouver une
autre place; pendant ces huit jours il pour-
rait manger et coucher cnez lui.
Baly parut très affecté de ce renvoi.
Deux jours après, sous prétexte de chercher
du travail, il se rendait à Mâcon et ache-
tait chez M. Damon, armurier, un revolver
et 25 cartouches, qu'il payait 44 francs.
Hier, à huit heures, il sonnait à la porte
du docteur. Celui-ci était à table avec sa
femme et son fils de douze ans. La bonne
alla ouvrir. A peine la porte était-elle
entr'ouverte que Baly s'écriait, en s'adres-
sant à » bonne : « A nous deux, la grosse ! »
et lui tirait dans la tête, à bout portant,
un coup de revolver. Atteinte mortellement
à l'œil droit, elle tombait comme une masse
sans faire un mouvement. Baly déchargea
les quatre autres coups de son arme sur
le cadavre, en criant : « Tiens! Tiens! »
Le docteur accourut au bruit, mais Baly
pénétrait dans la salle à manger, passant
par-dessus le cadavre de sa victime et,
furieux, brandissait son revolver. Il se mit
aussitôt à enlever les douilles des cartou-
ches tirées, les déposa sur la table et re-
chargea son arme en présence- de Mme
Martin et de son fils qui, affolés, profitè-
rent de cet instant de répit pour s'enfuir, à
leur tour enjambant le cadavre de leur
bonne.
Une fois seul, Baly sortit dans la rue,
toujours revolver au poing. Des voisins,
MM. Chauvet et Margue, accouraient. « Je
ne suis pas méchant, je ne fais pas de mal
aux voisins », dit Baly et il s'éloigna, se
dirigeant vers la gendarmerie de Pontane-
vaux, qui est à un kilomètre. Quelques pas
plus loin, il tirait en. l'air ses cinq coups de
revolver;' tranquillement, il alla boire un
verre chez M. Gauthier, aubergiste, à qui
il dit qu'il avait fait un mauvais coup, puis
il alla se constituer prisonnier à la gen-
darmerie.
Fouillé, il fut trouvé porteur de 3 fr. 50
et de onze cartouches non encore tirées.
Le Parquet est allé aujourd'hui sur les
lieux. L'autopsie pratiquée a révélé que la
victime avait reçu quatre balles, dont deux
dans le cerveau et deux autres à l'aisselle
droite.
Quant au meurtrier, il ne témoigne au-
cun regret de son acte ; il se refuse à re-
connaître qu'il a tué la bonne parce que
celle-ci a refusé de se laisser aimer et dé-
clare que s'il l'a tuée c'est qu'elle lui a
fait « trop de misères » et qu'elle l'a fait
renvoyer.
Mme Martin et son fils, qui ont, échappé
presque miraculeusement a la mort, sont
très affectés. Toutefois, ils ont déclaré au
juge d'instruction que Baly avait demandé
a épouser Benoîte Simonet et que celle-ci
l'avait refusé. Il semble bien que ce soit
là le véritable mobile du crime. La victime,
qui était depuis six ans chez Mme Martin,
jouissait de l'estime générale; quant à l'as-
sassin, il était peu aimé.
, ESCADRE RUSSE A TOULON
TOULON, 28 septembre. (Par dépêche de
notre correspondant particulier.) — Une
division russe, placée sous les ordres du
contre-amiral Markowski et comprenant les
cuirassés Amiral-Makaroff et Cesarevitch,
tous deux construits à La Seyne et les croi-
seurs Rurick et Bogatyr,est arrivée sur rade
à 4 heures et a échangé avec les autorités
maritimes les saluts réglementaires.
Le croiseur Slava, déjà à Toulon depuis
un mois, a salué, le pavillon de l'amiral
Mankowski. Les visites ofifcielles auront
lieu demain matin.
LE PRÉSIDENT DU TRIBUNAL DETOULON
MEURT SUBITEMENT
TOULON, 28 septembre. (Par dépêche de
notre correspondant particulier.) — Ce ma-
tin est décédé subitement d'une embolie, à
Draguignan où il prenait part aux travaux
du conseil, général, M. Joseph Jourdan, pré-
sident du tribunal civil de Toulon, conseil-
ler général de Fayence.
M. Jourdan était né à Mons (Var), le
1" janvier 1846. Esprit très fin, adonné à
la littérature provençale, ami personnel de
M. Clemenceau, il était très aimé à Toulon
où sa mort laisse d'unanimes regrets.
LES CONSEILLERS MUNICIPAUX
PARISIENS A ANVERS
ANVERS, 28 septembre. (Par dépêche de
notre correspondant particulier.) — Les
conseillers municipaux de Paris venant de
Bruxelles sont arriv-és à Anvers à 11 h. 56.
Ils ont été reçus sur le quai de la gare
par l'échevin Desguins, représentant le
bourgmestre ; par M. Crozier, consul gé-
néral de France à Anvers et par diverses
autres personnalités de la colonie fran-
çaise d'Anvers, qui ont souhaité la bienve-
nue aux conseillers parisiens. Ceux-ci se
sont rendus directement a .l'hôtel de ville
où ils ont été reçus par le bourgmestre,
M. de Vos, entouré des échevins et con-
seillers municipaux.
M. de Vos a dit le vif plaisir qu'il éprou-
vait à leur souhaiter une cordiale bienve-
nue et la joie qu'il ressentait de leur visite
si impatiemment attendue.
M. Bellan a remercié. Il est convaincu,
dit-il, que les journées que les conseillers
parisiens passeront à Anvers resserreront
encore les liens d'amitié des deux pays.
A une heure de l'après-midi, les con-
seillers municipaux parisiens ont fait une
excursion sur l'Escaut à bord de la malle
Emeraude.
Ce soir a eu lieu un grand gala, qui s'est
terminé par un tableau féérique. La Bel-
gique y était représentée, couronnant de
lauriers les drapeaux français et belge.
Des fillettes tenant des étendards aux cou-
leurs françaises et anversoises s'embras-
saient, pendant que deux cents enfants
chantaient la Marseillaise. Puis les élus
fiançais réclamèrent la Brabançonne qui
fut suivie d'une nouvelle audition du chant
français.
Le concert comprenait des œuvres de
compositeurs flamands.
La soirée s'est terminée par la Marseil-
laise, acciamée avec enthousiasme.
M. Bellan vient de faire remettre à M.
Max, bourgmestre de Bruxelles,, au nom du
Conseil municipal de Paris, un don de
2,000 francs pour la caisse des pauvres, ad-
ministrée par le bourgmestre ; une somme
de 1,000 francs pour le personnel de la po-
lice, et une gratification de 100 francs pour
les huissiers, messagers et hommes de pei-
ne de l'Hôtel de Ville.
MORALE El TSBOTïflD
volent devant Alphonse XIII
SAINT-SÉBASTIEN, 28 septembre. (Par dé-
pêche de notre correspondant particulier.)
- Un temps superbe a favorisé la deuxiè-
me journée du meeting, d'aviation. Le roi
Alphonse XIII est arrivé à quatre heures
au camp d'Ondarreta. Il s'est fait expliquer
par Morane le fonctionnement de son mo-
noplan Blériot et s'est entretenu en termes
cordiaux avec lui de l'aviation, employant
les termes techniques. Morane effectua les
vols suivants: le premier, à 300 mètres;
un second, de 10 min. 4 sec. à 400 mè-
tres. A ce moment, Tabuteau arrivait de
Biarritz par mer, sur un biplan Farman, et
atterrissait devant la tribune royale. Il était
longuement acclama et le roi le faisait ap-
peler pour le féliciter. Tabuteau, parti de
Biarritz à 4 h. 35, arrivait à Saint-Sébas-
tien à 5 h. 10. Il avait donc mis 35 minutes
à accomplir le trajet aérien Biarritz-Saint-
Sébastien. La nuit étant proche, Tabuteau
renonça à rentrer à Biarritz par la voie
aérienne, et il fit plusieurs vols, alternant
avec Morane.
Tous deux soulevèrent l'enthousiasme de
la "foule. - u-
LE 1er MAI SERA FACULTATIF
CAMBRAI, 28 septembre. (Par dépeche de
notre correspondant particulier, — Le
congrès de la Fédération des mécaniciens,
cheuffeurs, électriciens de France, qui se
tient à Caudry, a clôturé ses travaux au-
jourd'hui à midi. Il a, au cours de cette
dernière séance, voté des ordres du jour
réclamant le commissionnement, la journée
de huit heures et des mesures d'hygiène
dans les ateliers et chaufferies.
On a repris la question du 1er mai, et il
a été décidé que le chômage du 1" mai ne
serait plus obligatoire, le comité confédéral
étant chargé de remplacer cette fête par
des manifestations spontanées.
Le congrès a déclaré la nécessité de la
propagande antipatriotique et antimilita-
riste et néo-malthusienne. Il a, en fin de
séance, voté des ordres du jour pour « flé-
trir » les crimes des gouvernants de Russie
et de la République Argentine.
LA GUILLOTINE A RODEZ
,RODEZ, 28 septembre. (Par dépêche de notre
correspondant particulier.) — Toute la journée,
la ville a été animée comme aux jours des plus
grands événements. Depuis l'arrivée de M. Dei-
bler, qui, en descendant du train ce matin, à
dix heures, s'est rendu au Palais pour conférer
avec le chef du parquet, une foule de plusieurs
milliers de personnes n'a cessé de se presser
autour de la grille.
La guillotine sera dressée précisément devant
cette grille du 'Palais, du côté nord, et aucun
des trois emplacements proposes tout d'abord
n'a été par conséquent adopté.
Deux cordons de soldats garderont le passade
du condamné. Les journalistes et les autres
personnes munies de 'M:r:tes partiront de la pré-
fecture à deux heures et demie, précédés par
la gendarmerie à cheval qui fera ouvrir les
barrages, lesquels seront refermés aussitôt et
ne se rouvriront qu'après l'exécution.
Deux professeurs de la faculté de Mont-
pellier viennent d'arriver pour prendre posses-
sion du corps qui ne sera pas réclamé par la
famille, et faire des expériences.
Le père de l'intéressante jeune victime, M.
Pons, a demandé un permis d assister à l'exécu-
tion, et ce permis lui a été aussitôt accordé.
Le condamné à mort ne se doute de rien,
depuis cependant trente-six heures que son
exécution hn-minente est connue de toute la
ville; On l'a transféré dans un local du rez-de-
chaussée de la prison pour qu'il n'entende pas
les bruits du dehors.
Pour l'empêcher de réfléchir, on lui à 'tait
passer toute la journée à jouer à la manille et il
s'est facilement laissé persuader.
La nuit dernière, cependant, son sommeil a
été très agité. On a remarqué qu'il éprouvait
comme des frissons instinctifs.
Le criminel semble sentir que l'heure de l'ex-
piation va sonner.
FIN D'UN CONGRÈS MOUVEMENTÉ
ALGER, 28 septembre. (Par dépêche de notre
correspondant particulier.) — Aujourd'hui, der-
nière journée du 6e congrès de l'alimentation,
occupée par le vote de motions révolutionnai-
res. Plusieurs délégués proposent de limiter
les corporations pouvant faire partie de la fé-
dération. Après une discussion confuse, la
question est réservée et sera traitée devant le
congrès de Toulouse.
L'assemblée, sur la proposition de M. Savoie,
délégué des boulangers de la Seine, adopte un
vœu encourageant la classe ouvrière à prépa-
rer la grève générale afin qu'elle soit effective
au premier signal.
Le délégué des limonadiers de Marseille dé-
pose un ordre du jour enjoignant à tous les
travailleurs de cesser le travail sitôt la décla-
ration de guerre. Les délégués des syndicats li-
monadiers d'Alger déclarent s'abstenir ; cepen-
dant cet ordre du jour obtient la majorité.
Le congrès adopte ensuite à une forte majo-
rité un ordre du jour présenté par le bureau
fédéral, demandant l'exclusion du syndicat des
cuisiniers de la Seine.
Au moment de la clôture, M. Delmont, délé-
gué des courtiers et livreurs de café de Saint-
Etienne, donne lecture d'une protestation véhé-
mente dont voici la conclusion :
« Le syndicat de Saint-Etienne, protestant
contre la teneur des propos relevés par son
délégué, constate que la discussion a été enta-
chée de partialité, que les débats ont été
étouffés, les contradicteurs écartés, les usages
des congrès inobservés ; fait toutes ses réser-
ves sur les décisions de ce congrès fictif et
décidé de porter ce cas devant le congrès confé-
déral de Toulouse par la voix des délégués de
Saint-Ètienne. ».
Cette protestation est accueillie par des
huées et le congrès refuse de la porter au
procès-verbal.
CRIME MYSTERIEUX
LILLE, 2-8 septembre. (Par dépêche de notre
correspondant particulier.) — M. Soyez, âgé de
soixante-cinq ans, habitant' avec son fils une
maison des corons de la fosse numéro 7 des
mines de Nœux, à Barlin, a été trouvé mort
au bas de son escalier, étendu sur le dos, por-
tant à l'œil droit une blessure. Le médecin
légiste a conclu à un crime.
VOLS DANS UNE POUDRERIE
BREST, 28 septembre. (Par dépêche de notre
correspondant particulier.) — Depuis quelque
temps, le directeur de la poudrerie nationale du
Moulin-Blanc s'apercevait que de nombreux vols
de pièces de bronze étaient commis. Une sur-
veillance étroite* avait été organisée parmi le
personnel de la poudrerie, mais ne donnait au-
cun résultat, lorsque hier soir les commissaires
spéciaux de Brest, qui avaient été chargés de
l'enquête, arrêtèrent deux ouvriers menuisiers,
'Pierre Ollivier et Emile Geignard, qui cher-
chaient à vendre chez un fondeur uue partie
des pièces dérobées.
Ces deux ouvriers, qui ont du reste avoué,
s'étaient emparés de ces pièces pendant qu'ils
travaillaient, pour le compte d'une entreprise
privée, à des aménagements intérieurs de la
poudrerie. Ils ont été envoyés au Parquet, qui
les a maintenus en état d'arrestation.
LE CAS DU LIEUTENANT HELM »
LONDRES, 28 septembre. (Par fil spécial.) -
'Le lieutenant Helm, arrêté récemment à Ports-
mouth, sous l'inculpation d'espionnage, a com-
paru aujourd'hui à Fareham. L'accusé est ren-
voyé devant les assises de Winchester, qui com-
menceront à siéger dès la première semaine de
novembre.
Helm a la faculté, s'il le désire, dé sortir de
la prison de Winchester, où il se trouve à
l'heure actuelle, sous caution 4e 25,000 francs
et celle de deux sujets angles à 12,500 francs
chacun.
On se rappelle que l'accuttatton dressée contre
le lieutenant Helm pouvait Mt'e ou une tentative
d'espionnage, punie alors d'iocarcération à per-
pétuité, ou une simple contravention dont la
peine ne dépasserait pas sÇx mois de prison.
M. Bodkin, accusateur public, a bien fait res-
sortir que, malgré les termes de l'accusation
qui envoie Helm devait les assises, sous l'in-
culpation seule de contravention, il est possible
que les assises optent pour l'autre jaccusation
et que le lieutenant .soit jugé comme espion et
non comme délinquant. -
Une Valise
fait explosion
Elle renfermait une cartouche
de dynamite
BALE, 28 septembre. (Par dépêche de no-
tre correspondant particulier.) — A six
heures du soir, au moment du départ du
train pour Zurich, un voyageur a laissé
tomber une valise renfermant une, car-
touche de dynamite. L'engin a explosé et
a blessé trois employés, dont l'un griève-
ment. ;
Le propriétaire de la valise a été arrêté;
c'est un ouvrier mineur levantin, retour
d'Amérique. Dans ses bagages on a décou-
vert des poignards et des revolvers ; mais
il se défend d'être anarchiste.
La police bâloise pense que l'accident
était fortuit ; mais l'enquête devra établir
la personnalité de l'auteur et d'autres
points assez mystérieux.
LES TROUBLES DE MACÉDOINE
ATHENES, 28 septembre. — Les nouvelles
de Monastir à la suite des incidents aux-
quels donne lieu le désarmement représen-
tent la situation de la population comme
intolérable. Les troupes battent les pay-
sans. Le prêtre Dimitri de Velkmeni ainsi
que plusieurs notables ont été battus jus-
qu'au sang.
Les troupes, en application de l'article 6
de la proclamation de Tourgout Pacha, in-
cendient les maisons appartenant aux cou-
tumax, même celles de ceux poursuivis de-
puis plusieurs années.
Ces traitements exaspèrent les popula-
tions chrétiennes du vilayet de Monastir
et enveniment la situation.
UN AVIATEUR GRIÈVEMENT BLESSÉ
BALE, 28 septembre. (Par dépêche de no-
tre correspondant particulier.) — A Mul-
house, ce matin, sur l'aérodrome de Hab-
sheim, l'ingénieur Plochmann est tombé
d'une hauteur de quinze mètres. Il a une
double fracture de jambes et de graves lé-
sions internes. Ploch\iann avait obtenu son
brevet d'aviateur il y a un mois.
DOUBLE CONDAMNATION A MORT
CHAUMONT, 28 septembre, — La cour d'assi-
ses a condamné à mort les frères Reiter, van-
niers ambulants qui, le 8 juin, pénétrèrent dans
une ferme isolée près de Golmier-le-Bas, et
tentèrent d'assassiner deux vieillards, les
époux Morre, pour les voler. Les vieillards.
frappés à coups de serpe et de maillet, en ont
réchappé.
LE CRIME D'UN FOU
CHAMBERY, 28 septembre. — Un jeune homme
de Chambéry, M. Mermet, qui devait épouser
samedi, une jeune fille qu'il allait voir hier
soir, pris tout à coup d'un accès de folie, se
précipita vers la maison d'un voisin, brisa une
vitre et tira un coup de revolver dans l'inté-
rieur.
Mme Canova, qui s'y trouvait, reçut là balle
au cou et a dû être transportée à l'hôpital. Le
meurtrier est en fuite.
- - - -
JOURNAUX DE CE MATIN
LE JOURNAL OFFICIEL publie ce m&tin :
Intérieur. — Un décret convoquant pour le
16 octobre les électeurs du canton de Saint-
Paterne (Sarthe) à l'effet d'élire un conseiller
général.
Un décret convoquant pour le 16 octobre
1910, les électeurs des cantons de Béthune,
Piousat (Puy-de-Dôme), Souvigny, le Mouttet et
Hérisson (Allier), Espalion (Ayeyron),' Ryes
(Calvados), Lamballe, Ploulna,' Corlay (COfes-
du-Nord), Pellegrue, Padensac (Gironde), Saintr-
julien-Chapteuil, Tence (Haute-Loire), Ville-en-
Tardenois (Marne), Orchies et Lille-Ouest (Nord)
£ l'effet d'élire un conseiller d'arrondissement.
s ,. PREMIERS-PARIS
(Sur la situation politique en Fronce)
LA REPUBLIQUE FRANÇAISE :
Décidément, ce mot « apaisement » couvre
trop d'équivoques. Il faut en changer. Parlez-
nous de l'union nécessaire de tous les républi-
cains — oui, on aura besoin de tous — pour
soutenir là guerre, d'où qu'elle vienne. Cela
suffit.
Pour le moment,. la guerre est commencée à
gauche. La mobilisation des forces révolution-
naires se poursuit méthodiquement. Des escar-
mouches sanglantes éclatent chaque jour. Ceux
qui ne veulent pas voir ce péril sont des traî-
tres. Ils n'ont pas le droit de se réclamer de
leur prétendu amour de la République, encore.
moins le droit d'exclure ceux qui l'ont toujours
fidèlement servie et veulent encore la préserver
du plus grand fléau qui l'ait jamais menacée.
LE RADICAL :
La justice et la liberté, la République ne
sa-it pas les refuser à ses ennemis. Mais elle se
doit a elle-même, ce respect des personnes une
fois assuré, de marcher résolument en avant,
de suivre une politique ferme et nette de pro-
grès démocratique et social.
POUR LES COMMERÇANTS
INONDÉS
Un décret en date du 25 septembre a prorogé
jusqu'au 1ER octobre 1910 les délais accordés
aux petits commerçants, industriels et artisans
victimes des inondations pour formuler des de-
mandes 'de prêts chirographaires.
Il sera tenu compte, dans l'application dé
cette disposition, des lettres et des demandes
adressées antérieurement par les intéressés à
diverses administrations et qui seront renvoyées
aux'commissions locales compétentes. Mais il
est recommandé aux demandeurs, dans leur
propre intérêt, de s'assurer que leurs demandes
sont parvenues en temps utile 'à ces commis-
sions et de leur fournir dès maintenant, s'ils ne
l'ont point fait, les renseignements complémen-
taiTes spécifiés par l'article 5 du décret du
12 avril 1910 et dont l'indication leur sera don-
née par les justices de naix,
EN S'ECROULANT, UNE YOUTE
FAIT TROIS VICTIMES
MANTES, 28 septembre. (Par dépêche de notre
correspondant particulier.) — Un grave acci-
dent s'est produit, hier matin, route des An-
delys, à Vernonnet, commune de Vernon (Eure).
M. Marcel, entrepreneur dans cette localité,
envoyait au chantier deux de ses ouvriers, MM.
Jean Cartier, âgé. de 39 ans, Robert Vital, 27 ans
et un manœuvre de 18 ans, tous trois origi-
naires du pays.
Les maçons se mirent aussitôt à l'ouvrage
et démolirent un cintre soutenant une voûte
supportée par deux murs.
A peine les trois hommes avaient-ils enlevé
les étais que les murs de soutènement s'écar-
tèrent.
N'étant plus maintenue, la voûte s'écroula,
ensevelissant sous ses décombres MM. Carlier
et Vital. Ce dernier fut dégagé, grièvement
blessé, par des passants attirés par le bruit.
Quant à son malheureux camarade, il avait
été affreusement écrasé et l'on ne retrouva
qu'un cadavre. L'infortuné maçon laisse une
veuve et trois enfants en bas âge.
Le manœuvre, qui avait pu &e retirer à
temps, n'est que légèrement blessé.
UN HOMME ÉVENTRÉ A VERS AILLES
Des cris éperdus de : « Au secours ! A l'as-
sassin ! » attiraient, la nuit dernière, l'attention
des employés de l'octroi Picquet et Gigout, de
service à la grille de l'Orangerie, à Versailles.
Ils s'élancèrent vers le talus de la pièce d'eau
des Suisses, d'où paraissaient provenir ces ap-
pels, et se trouvèrent en présence d'un individu
qui, en gémissant, raconta qu'il venait de re-
cevoir plusieurs coups de couteau à l'abdomen.
— Je me nomme Daniel Philippe, ajouta-t-il,
et je suis âgé de trente-neuf ans. C'est au cours
d'une discussion avec un nommé Marcel Chopin,
dix-sept ans, qui me faisait des propositions
obscènes, que j'ai été frappé.
Le blessé a été transporté à l'hôpital civil de
Versailles, où M. Debouchay, commissaire de
police, recueillit sa déposition.
Quant au meurtrier, arrêté quelques heures
après, il a été écroué à la prison Saint-Pierre.
Le Deuil de I. BriaM
M. Briand, président du conseil, est arr4
vé à Ancenis avant-hier, à dix heures du
soir.
MM. Rault, préfet de fa Loire-Inférieure,
et Guist'hau, député et maire de Naatee,
s'étaient rendus au-devant de iui JUJqq'à
Angers.
A la descente du train, M. Briand ft été
reçu à Ancenis par M. Giacometti, soue-
préfet.
Le président du conseil s'est immédiate"-
ment rendu à la Massardière, où sa mèM
est décédée.
Hier, à trois heures, ont eu lieu les obsè-
ques religieuses que la défunte avait de.
mandées dans ses dernières volontés.
Le corps a été ensuite dirigé sur la gare
pour être transporte à Nantes, où les ~s~-.
qu es auront lieu.
Le cercueil a été déposé dans un sçtoa
de la gare d'Orléans spécialement aménagé,
et où M. Briand recevra. Hier soir sont
partis de Paris un certain nombre d'amie
et de personnes se rendant à Nantes pour
accompagner M. Briand dans cette triste
cérémonie. Entre autres personnes citons
MM. Méjean, directeur des cultes; Ringen-
sein, directeur du cabinet du ministre de
l'agriculture; Sasias, chef du secrétariat du
président du conseil, et Mfllot, chef, adjoint,
M. Huard, secrétaire général du ministre
d« Tjntérieur, arrivera ce matin H Nantes,
On se réunira à neuf heures, et demie,
ce matin, et en quittant la gare le cortège
se rendra d'abord à l'église Saint-Similien,
puis au cimetière de la Miséricorde, où se
féra l'inhumation. *
Pendant son séjour à Nantes, M. Briand
et les membres de sa famille seront les
hôtes de M. Guist'hau. Le président du
conseil quittera Nantes à trois heures de
l'après-midi. Il se rendra directement à
Paris.
Hier, M. Briand a reçu du roi de Portugal
le télégramme suivant : ,
BUSSACO, 27 septembre. — Je vous envoie
mes plus sincères sentiments pour la mort de
votre mère. — MANOEL, R.
Le président du conseil des minfstœs de.
Portugal a également, télégraphié :
J'ai l'honneur de présenter à Votre Excellen-
ce l'expression de ma sympathie et admiration
pour vos grandes qualités.
Le président du conseil des ministres
d'Espagne et le ministre des affaires étran-
gères ont prié télégiraphiquement l'am-
bassadeur d'Espagne à Paris d'exprimer
leurs sentiments de sincère condoléance à
M. Briand.
M.. Briand a reçu, en outre, d'e M. Luzzat-
ti, président du conseil des ministres d'Ita-
He; un-p dépêch-e ainsi conçue :
Rome, 27 septembre.
Veuillez accepter les condoléances profondes
d'un ami dévoué qui a connu ce grand malheur
dans sa jeunesse et est digne de comprendre le
vôtre. Amitiés affectueuses.
LUZZATTI.
, D'autre part M. de San Giuliano, minis-
tre des affaires étrangères d'Italie, a fait
parvenir à M: Briand la dépêche suivante :
:' - Rome, 27 septembre.
Veuillez agréer l'expression bien sincère de
la part que je prends de tout cœur à votre dou-
leur, que votre esprit élevé vous aidera à sup-
porter vaillamment.
Le délégué de là résidence générale de
Tunis a envoyé la dépêche suivante : -
S; A. le bey me prie de vous adresser l'ex-
pression de ses sincères condoléances à l'occa-
sion, du deuil qui vient de vous frapper. Je me
permets d'y joindre les miennes avec celles du
gouvernement du protectorat.
M. Bellan, président du conseil munici-
pal de Paris, a télégraphié au président du
conseil :
Apprends à Bruxelles à l'instant 'deuil qui
vous frappe cruellement et vous prie de croire
k mes sentiments douloureuse sympathie et
vive amitié. ,
Le président du conseil a également reçu
des = télégrammes de condoléances de pres-
que toutes les municipalités de la circons-
cription de Saint-Etienne qu'iij représente
au Palais-Bourbon.
UN OFFICIER SE TUE
EN TOMBANT DE CHEVAL
DOUAI, 28 septembre. (Par dépêche de no-
tre correspondant particulier.) — En reve-
nant, ce matin,, du champ de tir de la
Brayelle, avec la batterie, le cheval du
lieutenant Houdin, du 27e régiment d'artil-
lerie, s'emporta et désarçonna son cava-
lier, qui tomba sur la chaussée, la tête la
première. Le malheureux officier se frac-
tura le crâne dans sa chute.
Transporté à l'Hôtel-Dieu, il succomba
en y arrivant.
Le lieutenant Houdin était marié depuis
environ un an et était père d'un tout jeune
!wbé. Il était âgé de 32 ans.
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StUt(toM,MpU i2 80.. 12 80.1 Saindoux, oct. 12 M.. 12 tQ.,
Il~ CHANGES
Du 28/9 sur Londres Valparaiso. to HIIG
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- Shanghaï 4 moth. 2/5 13/1*
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- Change Yokohama. 2/0 7/8..
— - SIngapore et Penang-trans. 2/4 1/8..
- Calcutta sur Londres 6 mois. 1/4 7if6.
- Transfert télégraphique 1/4 1/32.
- Bombay s/Londres 3 mois 4/4 1/4..
- Transfert télégraphique j/4 1/32,
CLOTURE DES METAUX
LONDRES, 28 septembre. — Antimoine. — Tendance
calme. — Comptant, 29 & 29 10/.
Zinc. — Tendance calme. — Ordinaire comptant, 23 1.01.
— Spécial comptant, 24.
Etain. — Tendance soutenue. Comptant, 160. — Terme.
15$ 15/.
Cuivré. - Tendance soutenue. — Comptant, W5 2/6. -
Terme, 55 18/9.
Plomb. — Tendance soutenue. — Anglais, 18* — Espa-
gnol. 12 15/.
MIDDLESBOHOUGH. — Tendance soutenue. - Achat
comptant. 48/10. — Achat 1 mois, 49/1. - Vend,
comptant, 4-8/11 1/2. — Vend. 1 moie, 49/8.
Or en barres : 77/9.
SUCRES DE BETTERAVES
HAMBOURG, 28 sepfembre. - Sacres de betteraves
soutenus. — Allemande 88° : courant, 10 45 v., 10 45 a. •
3 derniers, 10 55 v., 10 52 1/2 a.; 3 premiers, 10 72 1/2
v., 10 72 1/2 a.' mai, 10 87 1/2 v., 10 M a.
v., MAGDRBOURG, 28 septembre. — Sucres de betteraves
soutenus. — Allemands 88°: courant, »» et v., » » a. ;
8
10 75 v., 10 70 a. : mal. 10 87 1/2 v.. 10 80 •.
LE JOURNAL
8 ,:.!t
Dernière Heure
LA BATAILLE CONTINUE
dans les rues de Berlin
BERLIN, 28 septembre. (Par fil spécial.)
— Depuis deux jours, dès que l'ombre a en-
vahi la ville, policiers et grévistes en vien-
nent aux mains, et, au cours de la nuit
dernière, la lutte fut, comme je vous l'ai
télégraphié, extrêmement vive. Il y eut, de
part et d'autre, de nombreux blessés, et
l'état de certains est si alarmant qu'ils du-
rent être transportés séance tenante à l'hô-
pital.
Il est impossible, jusqu'à présent, déva-
luer le nombre de ceux qui, plus ou moins
grièvement atteints, vinrent au poste de se-
cours pour se faire panser. En effet, beau-
coup s'enfuirent avant d'avoir reçu des
soins, car ils se souciaient peu de tomber
aux mains des agents. La police, pour les
découvrir, voulut saisir le livre du poste.
Mais le médecin de service s'y opposa. Il
dut néanmoins s'incliner devant un ordre
du procureur général.
Le reste de la nuit d'hier s'est écoulé
sans nouveaux incidents et, entre trois et
quatre heures du matin, le quartier de
Moabit avait à peu près recouvré le calme.
Mais il ne faudrait pas se hâter d'en con-
clure que les troubles sont finis, grâce aux
mesures prises par. les autorités. A certains
indices, on se rend compte que la surexcita-
tion est grande et qu'il serait prématuré de
parler de solution pacifique.
Après les véritables batailles des der-
niers jours et en présence de la situation
actuelle, il n'est peut-être pas inutile de
rappeler l'origine du conflit.
Le 15 septembre, la maison de charbon-
nages Kupfer et Ci-e reçut une communica-
tion de l'association des ouvriers du trans-
port demandant une augmentation de sa-
laire. Les directeurs furent surpris, car ils
n'avaient pas été pressentis à ce sujet et ils
remirent la lettre à l'association des mar-
chands de charbon. Avant qu'aucune ré-
ponse soit parvenue, les ouvriers quittèrent
le travail le jour suivant. Huit jours plus
tard,le syndicat ouvrier demanda si la mai-
son Kupfer était disposée à accorder l'aug-
mentation demandée. Mais celle-ci refusa
les négociations avec le syndicat, désirant
être en contact direct avec ses ouvriers.
Dès lors, les troubles commencèrent et,
comme le Journal l'a relaté, il y eut deG ten-
tatives de débauchage et des incidents en-
tre des grévistes et ceux qui les rempla-
çaient. On sait ce qu'il advint depuis et de
quelles luttes sanglantes le faubourg po-
puleux de M-oabit fut le théâtre.
J'ai parcouru encore aujourd'hui le
champ de bataille. Dans toutes ces rues
règne, il est vrai, une animation inusitée,
et la foule se porte vers les maisons qui
eurent le plus à souffrir. Dans la Beussel-
strasse, la Sickingenstrasse, des devantu-
res, des enseignes sont complètement bri-
sées ; mais on n'a véritablement pas l'im-
pression de se trouver dans un milieu révo-
lutionnaire, comme se plaisent à.le dépein-
dre certains communiqués. Il n'y a pas de
troupes et très peu de police. Quelques
agents vont et viennent, ceinturés de jaune,
,le revolver attaché à la ceinture dans sa
gaine de' cuir. Et pourtant, comme on s'en
montre persuadé à la préfecture de. police,
il ne s'agissait nullement, cette fois, d'une
explosion spontanée de fureur populaire,
mais d'un « coup » préparé à l'avance. Les
meneurs avaient pris leurs "précautions
pour échapper aux recherches et attirer la
police dans un guet-apens. Comme tou-
jours, en pareilles circonstances, un grand
nombre d'apaches s'étaient mêlés aux gré-
vistes, saisissant avAC joie cette occasion
d'exercer des représailles contrôles agents,
et les ruses employées pour attirer ceux-ci
dans les endroits propices à l'agression n'a-
meurs et cris de détresse, montrent clai-
rement que tout avait ét,é combiné à l'a-
vance.
C'est ainsi que, dès les premières escar-
mouches, toute une rue se trouva plongée
dans l'obscurité, les assaillants ayant éteint
simultanément tous les réverbères : devant
le portail des maisons se tenaient des hom-
mes munis d'une clef qui laissaient des
fuyards se précipiter à l'intérieur et fer-
maient ensuite pour empêcher les agents
de s'en emparer, tandis qu'une grêle de
projectiles pleuvaient de toutes les fenê-
tres.
Une conférence a eu lieu, cet après-midi,
à la préfecture de police. Le directeur de
la maison Kupfer y assistait. Malgré les
précautions prises, les habitants du quar-
tier sont rien moins que rassurés, et quel-
ques boutiquiers ont posé une affiche, ex-
pliquant qu'ils n'étaient nullement de con-
nivence avec les non-grévistes, et affir-
mant qu'ils se refuseraient à leur fournir
des marchandises.
L'empereur s'est fait adresser un rapport
circonstancié sur tous ces événements.
A sept heures du soir, le ministère de
l'intérieur a ordonné d'opérer la répression
avec la plus grande sévérité. Les troupes
sont consignées et prêtes à intervenir.
Dans le quartier de Moabit, les débits de
boissons ont été fermés à cinq heures de
l'après-midî> et, dans les écoles, les institu-
teurs ont dit aux écoliers de rentrer chez
eux le plus rapidement possible et de ne
pas en sortir. Les pompiers sont à la dispo-
sition de la police et ont ordre de briser, à
coups de hache, la porte des maisons dans
lesquelles se réfugieront les émeutiers. Les
immeubles seront évacués. D'autres pom-
piers seront munis de torches, pour le cas
où ils briseraient de nouveau les réverbè-
res.
Dès sept heures, la situation s'aggrave.
Des centaines d'ouvriers, et même d'ou-
vrières, quittant la Société générale d'Elec-
tricité, lancent aux agents des quolibets et
des insultes.
Un autobus, transportant des agents, est
poursuivi par la foule et déjà les arresta-
tions commencent.
Bien que la tranquilité règne, en som-
me, ce Eoir, il était assez dangereux de se
risquer à Moabit, non pas que les gré-
vistes s'attaquassent aux passants, mais à
cause de la brutalité policière. Nous pû-
mes nous en rendre compto a nos dépens.
Nos confrères anglais, de l'Agence Reuter
et du Daily Mail, qui se trouvaient en au-
tomobile, se virent, soudain, entourés par
des agents et furent, sans autre forme de
procès, frappés à coups de sabre. M. La-
wrence fut très sérieusement atteint aux
mains, en voulant prqtéger son visage.
Partout les arrestations continuent en
masse.
Un agent qui, hier, fut blessé de plu-
sieurs coups de couteau au ventre, est
mort cet après-midi, à l'hôpital.
La police continue à :charger la foule.
Une centaine de personnes envahirent une
gare du métropolitain et cherchèrent à se
réfugier dans un convoi en partance. Les.
agents, qui les poursuivaient, firent arrê-
ter le train et fouillèrent, sabre au clair,
dans les wagons. Plusieurs voyageurs ont
été blessés et un grand nombre d'arresta-
tion furent opérées.
Il y aurait, dans la soirée d'aujourd'hui,
une centaine de blessés.
LE CHOLÉRA
ROME, 28 septembre. (Par dépêche de
notre correspondant particulier.) — Une
légère recrudescence s'est produite aujour-
d'hui dans l'épidémie, à Naples. Elle est
due, en partie, aux pratiques superstitieu-
ses et abx remèdes empiriques dont les ma-
lades sont victimes et, d'autre part, aux
préventions contre .les désinfections qui
détériorent les meubles et les vêtements
ou contre le transport des suspects dans
les locaux d'isolement avec- renoncement
forcé aux occupations quotidiennes-
Ce matin, un cas était dénoncé dans la
ruelle des Incurabili. A l'arrivée .des agents
et des infirmiers, la malade avait disparu
on l'avait transportée ailleurs. -
Une marchande ?d'eau populaire, Marian-
nina, prise d'un accès subit, a provoqué
une sorte d'émeute contre les fonction-
naires.
Rien de triste comme les quais, où les,
marchandises déchargées - sont empilées.
L'activité fébrile du port a cessé complè-
tement. Un vapeur américain a pourtant
débarqué, ce matin, 255. émigrés qui ra-
patriaient. Ils ont été dirigés par train spé-
cial et, sous bonne escorte, à leur gare de
départ.
L'exode des Napolitains continue, malgré
l'exemple -de calme et de courage donné
par la duchesse d'Aoste, qui visite les hô-
pitaux et y apporte des consolations et des
.secours.
A Rome, d'après les renseignements offi-
ciels, il n'y a eu qu'un cas dans les vingt-
quatre heures. Le lazzaretto est prêt à
fonctionner. C'est un immense bâtiment à
Santa-Sabina, il contient cent et quelques
chambres et il est parfaitement aménagé
pour les observations, l'isolement et les
désinfeetions. Vingt-cinq personnes y. sont
isolées, après avoir eu -des contacts avec
des maladies suspects. Dans la partie ré-
servée aux cholériques, se trouve un seul
homme, un facteur en voie de, guérison.
Une religieuse soigne une femme qur vient
d'avoir des vomissements. Celle-ci, Emilia
Frasi, a perdu la voix. Elle soufre mais
ne s'habitue pas aux bains. Une autre est
dans une sorte de coma. La religieuse fait
un geste de désespoir aux médecins qui de*,
mandent des nouvelles..
Les journaux racontent que deux inqivi-
dus, cherchant un logis à louer dans le
quartier populaire de Naples, excitèrent la
défiance des habitants, parce qu'ils s arrê-
taient devant les portes. Quelques vieilles
femmes crièrent :
- Cessent des sorciers qui propagent le
choléra !
Les deux individus ayant donné des bon-
bons à un enfant, auquel ils avaient de-
mandé une adresse, la foule furieuse
hurla :
- A mort les empoisonneurs !
Les malheureux furent roués de -coups;
et ils auraient été tués, sans l'intervention
de nombreux carabiniers. ,
CoNSTANTiiNoPLE, 28 septembre. — D'a-
près une 'communication du bureau sani-
taire, il y a eu ici, hier, deux nouveaux cas
de choléra et un décès.
Dans le vilayet d'Erzeroum, il y a eu,
dans les journées du 24 et du 25 septem-
bre. 24 nouveaux cas et 24 décès.
L'EMPRUNT TURC
COLOGNE, 28 septembre., - La De.utsche
Bank a offert à la Turquie une avance de
120 millions de marks sur l'emprunt à
contracter plus tard sur n'importe quelle
place.
COLLISION DE TORPILLEURS
SEBASTOPOL, 28 septembre. — Les con-
tre-torpilleurs Zschivoï et Savetwy ont
une collision dans la haute mer ; il en est
résulté pour le premier une voie d'eau à
bâbord qui lui a ôté ses moyens d'action.
EL MOKRI EN ESPAGNE
MADRID, 2S septembre. (Par dépêche de
notre correspondant particulier.) — J'ai vu
ce matin les fils d'El.Mokrj, qui m'ont dit
que c'est dans un collège de jésuites, en Sy-
rie, que leur père les envoie, et que c'est ce
dernier qui ira en Allemagne se soumettre
au traitement d'un spécialiste. Les fils d'El
Mokri, âgés respectivement de 12 et 14 ans,
parlent correctement le français.
Comme je leur demandais s'ils étaient sa-
tisfaits de leur voyage, ils me répondirent
que la cathédrale de Séville était vraiment
« épatante ».
El Mokri m'a confirmé de nouveau qu'il
•veut terminer rapidement les négociations
entamées par El Muaza, et qui reprendront
lundi. Je lui ai demandé ce qu'il fallait
penser de l'article de la Epoca, disant que
si le ministre des affaires étrangères du
sultan adopte l'attitude intransigeante que
lui prêtent les - journaux étrangers, il n'y
aura qu'une, entrevue entre diplomates es-
pagnols et marocains, parce que l'Espagne.
ne consentira pas a ce que le Maroc ne lui
reconnaisse pas les droits qu'il a reconnus
à la France, relativement aux dépenses de
guerre de la Chaouïa et à la frontière algé-
rienne.
A ma question, El Mokri me réitéra son
désir de continuer les bonnes relations
avec l'Espagne, et se borna à sourire de fa-
çon énigmatique.
LE PARC D'AVIATION DE TOULON
TOULON, 28 septembre. (Par dépêche de
notre correspondant particulier.) Le'
parc aérostatique de Chalais-Meudon envoie
en mission, à Toulon, un officier du génie,
spécialiste .de l'aviation, avec mission de re-
chercher sur place l'emplacement le plus
propre à la construction de hangars pour
aéroplanes, avec un espace suffisant pour le
lancer.
On envisage la possibilité d'installer un
parc à Lagoubran,.où était jadis Le parc à
ballons de la marine, supprimé sous le mi-
nistère Pelletan. Devant ce parc étaient de
grandes fosses d'immersion, qui ont été
comblées, et qui constituent un terre-plein
suf-fisanr. D'autre part, aucun coffre de
mouillage ne se -trouve en face de ce ter-
rain, et les aéroplanes y pourraient prendre
librement leur essor.
Une commission industrielle a visité, ce
matin, cet emplacement, et l'ingénieur de
première classe Mercier est parti dans la
soirée pour Chalais-Meudon.
UN SOURD-MUET A LA CASERNE
GRENOBLE, 28 septembre. (Par dépêche de M-
tre correspondant particulier.) — Le nommé
Henri Faure, forgeron, appartenant à la clas-
se 1909, sourd-muet, vient de recevoir, à la
stupéfaction générale, un ordre d'appel pour
se rendre au 1" régiment d'artillerie de mon-
tagne à Grenoble, à l'effet d'y accomplir deux
années de service.
On se demande comment les membres com-
posant le conseil de revision ont pu commettre
une erreur semblable. Faure va être incontesta-
blement réformé dès son arrivée au régiment.
TUÉ PAR UN FACTIONNAIRÉ
METZ, 28 septembre. — Hier, dans l'après-
midi, un gardeur de bestiaux de Pierryeux,
dont quelques animaux étaient entrés dans
la zone du fort de Chesny, sur les prés de
Peltre, voulut faire sortir ses animaux de
l'enceinte, mais un factionnaire l'arrêta. Le
domestique se prit alors de querelle avec
le factionnaire qui l'étendit raide mort
d'un coup de fusil.
MORT DU pr RA YMON D
POITIERS, 28 septembre. — On annonce la
mort du docteur Raymond, professeur à la
Faculté de médecine de Paris, membre de l'A-
cadémie, directeur de la clinique de la Salpê-
trière, commandeur de la Légion d'honneur,
décédé au château de La Planche, dans la
commune d'Andille, où les obsèques auront lieu
dimanche 2 octobre, dans l'aprs-midi.
AMOUREUX ÉCONDUIT
il devient assassin
MAÇON, 28 septembre. (Par dépêche de
notre correspondant particulier.) — A La
Chapelle-de-Guinchay, chef-lieu de can-
ton situé à treize kilomètres de Mâcon, s'est
déroulé hier soir, à huit heures, un -drame
dont la maison du docteur Martin a été
le théâtre. En voici les circonstances :
Depuis un an, le docteur avait à son ser-
vice comme cocher Claude Baly, vingt-six
ans, né à Leynes, jeune homme d'un ca-
ractère sournois. Mardi dernier, au mo-
ment où la bonne, Benoîte Simonet, vingt-
deux ans, était occupée à nettoyer la salle
à manger, le docteur l'entendit appeler au
secours. Il se précipita pour aller voir ce
qui se passait et trouva son domestique
occupé à la violenter.
M. Martin fit des observations sérieuses
à Baly, mais celui-ci les prit fort mal et
demanda à son maître de le régler. Il en
fut ainsi fait et le docteur accorda huit
jours à son domestique pour trouver une
autre place; pendant ces huit jours il pour-
rait manger et coucher cnez lui.
Baly parut très affecté de ce renvoi.
Deux jours après, sous prétexte de chercher
du travail, il se rendait à Mâcon et ache-
tait chez M. Damon, armurier, un revolver
et 25 cartouches, qu'il payait 44 francs.
Hier, à huit heures, il sonnait à la porte
du docteur. Celui-ci était à table avec sa
femme et son fils de douze ans. La bonne
alla ouvrir. A peine la porte était-elle
entr'ouverte que Baly s'écriait, en s'adres-
sant à » bonne : « A nous deux, la grosse ! »
et lui tirait dans la tête, à bout portant,
un coup de revolver. Atteinte mortellement
à l'œil droit, elle tombait comme une masse
sans faire un mouvement. Baly déchargea
les quatre autres coups de son arme sur
le cadavre, en criant : « Tiens! Tiens! »
Le docteur accourut au bruit, mais Baly
pénétrait dans la salle à manger, passant
par-dessus le cadavre de sa victime et,
furieux, brandissait son revolver. Il se mit
aussitôt à enlever les douilles des cartou-
ches tirées, les déposa sur la table et re-
chargea son arme en présence- de Mme
Martin et de son fils qui, affolés, profitè-
rent de cet instant de répit pour s'enfuir, à
leur tour enjambant le cadavre de leur
bonne.
Une fois seul, Baly sortit dans la rue,
toujours revolver au poing. Des voisins,
MM. Chauvet et Margue, accouraient. « Je
ne suis pas méchant, je ne fais pas de mal
aux voisins », dit Baly et il s'éloigna, se
dirigeant vers la gendarmerie de Pontane-
vaux, qui est à un kilomètre. Quelques pas
plus loin, il tirait en. l'air ses cinq coups de
revolver;' tranquillement, il alla boire un
verre chez M. Gauthier, aubergiste, à qui
il dit qu'il avait fait un mauvais coup, puis
il alla se constituer prisonnier à la gen-
darmerie.
Fouillé, il fut trouvé porteur de 3 fr. 50
et de onze cartouches non encore tirées.
Le Parquet est allé aujourd'hui sur les
lieux. L'autopsie pratiquée a révélé que la
victime avait reçu quatre balles, dont deux
dans le cerveau et deux autres à l'aisselle
droite.
Quant au meurtrier, il ne témoigne au-
cun regret de son acte ; il se refuse à re-
connaître qu'il a tué la bonne parce que
celle-ci a refusé de se laisser aimer et dé-
clare que s'il l'a tuée c'est qu'elle lui a
fait « trop de misères » et qu'elle l'a fait
renvoyer.
Mme Martin et son fils, qui ont, échappé
presque miraculeusement a la mort, sont
très affectés. Toutefois, ils ont déclaré au
juge d'instruction que Baly avait demandé
a épouser Benoîte Simonet et que celle-ci
l'avait refusé. Il semble bien que ce soit
là le véritable mobile du crime. La victime,
qui était depuis six ans chez Mme Martin,
jouissait de l'estime générale; quant à l'as-
sassin, il était peu aimé.
, ESCADRE RUSSE A TOULON
TOULON, 28 septembre. (Par dépêche de
notre correspondant particulier.) — Une
division russe, placée sous les ordres du
contre-amiral Markowski et comprenant les
cuirassés Amiral-Makaroff et Cesarevitch,
tous deux construits à La Seyne et les croi-
seurs Rurick et Bogatyr,est arrivée sur rade
à 4 heures et a échangé avec les autorités
maritimes les saluts réglementaires.
Le croiseur Slava, déjà à Toulon depuis
un mois, a salué, le pavillon de l'amiral
Mankowski. Les visites ofifcielles auront
lieu demain matin.
LE PRÉSIDENT DU TRIBUNAL DETOULON
MEURT SUBITEMENT
TOULON, 28 septembre. (Par dépêche de
notre correspondant particulier.) — Ce ma-
tin est décédé subitement d'une embolie, à
Draguignan où il prenait part aux travaux
du conseil, général, M. Joseph Jourdan, pré-
sident du tribunal civil de Toulon, conseil-
ler général de Fayence.
M. Jourdan était né à Mons (Var), le
1" janvier 1846. Esprit très fin, adonné à
la littérature provençale, ami personnel de
M. Clemenceau, il était très aimé à Toulon
où sa mort laisse d'unanimes regrets.
LES CONSEILLERS MUNICIPAUX
PARISIENS A ANVERS
ANVERS, 28 septembre. (Par dépêche de
notre correspondant particulier.) — Les
conseillers municipaux de Paris venant de
Bruxelles sont arriv-és à Anvers à 11 h. 56.
Ils ont été reçus sur le quai de la gare
par l'échevin Desguins, représentant le
bourgmestre ; par M. Crozier, consul gé-
néral de France à Anvers et par diverses
autres personnalités de la colonie fran-
çaise d'Anvers, qui ont souhaité la bienve-
nue aux conseillers parisiens. Ceux-ci se
sont rendus directement a .l'hôtel de ville
où ils ont été reçus par le bourgmestre,
M. de Vos, entouré des échevins et con-
seillers municipaux.
M. de Vos a dit le vif plaisir qu'il éprou-
vait à leur souhaiter une cordiale bienve-
nue et la joie qu'il ressentait de leur visite
si impatiemment attendue.
M. Bellan a remercié. Il est convaincu,
dit-il, que les journées que les conseillers
parisiens passeront à Anvers resserreront
encore les liens d'amitié des deux pays.
A une heure de l'après-midi, les con-
seillers municipaux parisiens ont fait une
excursion sur l'Escaut à bord de la malle
Emeraude.
Ce soir a eu lieu un grand gala, qui s'est
terminé par un tableau féérique. La Bel-
gique y était représentée, couronnant de
lauriers les drapeaux français et belge.
Des fillettes tenant des étendards aux cou-
leurs françaises et anversoises s'embras-
saient, pendant que deux cents enfants
chantaient la Marseillaise. Puis les élus
fiançais réclamèrent la Brabançonne qui
fut suivie d'une nouvelle audition du chant
français.
Le concert comprenait des œuvres de
compositeurs flamands.
La soirée s'est terminée par la Marseil-
laise, acciamée avec enthousiasme.
M. Bellan vient de faire remettre à M.
Max, bourgmestre de Bruxelles,, au nom du
Conseil municipal de Paris, un don de
2,000 francs pour la caisse des pauvres, ad-
ministrée par le bourgmestre ; une somme
de 1,000 francs pour le personnel de la po-
lice, et une gratification de 100 francs pour
les huissiers, messagers et hommes de pei-
ne de l'Hôtel de Ville.
MORALE El TSBOTïflD
volent devant Alphonse XIII
SAINT-SÉBASTIEN, 28 septembre. (Par dé-
pêche de notre correspondant particulier.)
- Un temps superbe a favorisé la deuxiè-
me journée du meeting, d'aviation. Le roi
Alphonse XIII est arrivé à quatre heures
au camp d'Ondarreta. Il s'est fait expliquer
par Morane le fonctionnement de son mo-
noplan Blériot et s'est entretenu en termes
cordiaux avec lui de l'aviation, employant
les termes techniques. Morane effectua les
vols suivants: le premier, à 300 mètres;
un second, de 10 min. 4 sec. à 400 mè-
tres. A ce moment, Tabuteau arrivait de
Biarritz par mer, sur un biplan Farman, et
atterrissait devant la tribune royale. Il était
longuement acclama et le roi le faisait ap-
peler pour le féliciter. Tabuteau, parti de
Biarritz à 4 h. 35, arrivait à Saint-Sébas-
tien à 5 h. 10. Il avait donc mis 35 minutes
à accomplir le trajet aérien Biarritz-Saint-
Sébastien. La nuit étant proche, Tabuteau
renonça à rentrer à Biarritz par la voie
aérienne, et il fit plusieurs vols, alternant
avec Morane.
Tous deux soulevèrent l'enthousiasme de
la "foule. - u-
LE 1er MAI SERA FACULTATIF
CAMBRAI, 28 septembre. (Par dépeche de
notre correspondant particulier, — Le
congrès de la Fédération des mécaniciens,
cheuffeurs, électriciens de France, qui se
tient à Caudry, a clôturé ses travaux au-
jourd'hui à midi. Il a, au cours de cette
dernière séance, voté des ordres du jour
réclamant le commissionnement, la journée
de huit heures et des mesures d'hygiène
dans les ateliers et chaufferies.
On a repris la question du 1er mai, et il
a été décidé que le chômage du 1" mai ne
serait plus obligatoire, le comité confédéral
étant chargé de remplacer cette fête par
des manifestations spontanées.
Le congrès a déclaré la nécessité de la
propagande antipatriotique et antimilita-
riste et néo-malthusienne. Il a, en fin de
séance, voté des ordres du jour pour « flé-
trir » les crimes des gouvernants de Russie
et de la République Argentine.
LA GUILLOTINE A RODEZ
,RODEZ, 28 septembre. (Par dépêche de notre
correspondant particulier.) — Toute la journée,
la ville a été animée comme aux jours des plus
grands événements. Depuis l'arrivée de M. Dei-
bler, qui, en descendant du train ce matin, à
dix heures, s'est rendu au Palais pour conférer
avec le chef du parquet, une foule de plusieurs
milliers de personnes n'a cessé de se presser
autour de la grille.
La guillotine sera dressée précisément devant
cette grille du 'Palais, du côté nord, et aucun
des trois emplacements proposes tout d'abord
n'a été par conséquent adopté.
Deux cordons de soldats garderont le passade
du condamné. Les journalistes et les autres
personnes munies de 'M:r:tes partiront de la pré-
fecture à deux heures et demie, précédés par
la gendarmerie à cheval qui fera ouvrir les
barrages, lesquels seront refermés aussitôt et
ne se rouvriront qu'après l'exécution.
Deux professeurs de la faculté de Mont-
pellier viennent d'arriver pour prendre posses-
sion du corps qui ne sera pas réclamé par la
famille, et faire des expériences.
Le père de l'intéressante jeune victime, M.
Pons, a demandé un permis d assister à l'exécu-
tion, et ce permis lui a été aussitôt accordé.
Le condamné à mort ne se doute de rien,
depuis cependant trente-six heures que son
exécution hn-minente est connue de toute la
ville; On l'a transféré dans un local du rez-de-
chaussée de la prison pour qu'il n'entende pas
les bruits du dehors.
Pour l'empêcher de réfléchir, on lui à 'tait
passer toute la journée à jouer à la manille et il
s'est facilement laissé persuader.
La nuit dernière, cependant, son sommeil a
été très agité. On a remarqué qu'il éprouvait
comme des frissons instinctifs.
Le criminel semble sentir que l'heure de l'ex-
piation va sonner.
FIN D'UN CONGRÈS MOUVEMENTÉ
ALGER, 28 septembre. (Par dépêche de notre
correspondant particulier.) — Aujourd'hui, der-
nière journée du 6e congrès de l'alimentation,
occupée par le vote de motions révolutionnai-
res. Plusieurs délégués proposent de limiter
les corporations pouvant faire partie de la fé-
dération. Après une discussion confuse, la
question est réservée et sera traitée devant le
congrès de Toulouse.
L'assemblée, sur la proposition de M. Savoie,
délégué des boulangers de la Seine, adopte un
vœu encourageant la classe ouvrière à prépa-
rer la grève générale afin qu'elle soit effective
au premier signal.
Le délégué des limonadiers de Marseille dé-
pose un ordre du jour enjoignant à tous les
travailleurs de cesser le travail sitôt la décla-
ration de guerre. Les délégués des syndicats li-
monadiers d'Alger déclarent s'abstenir ; cepen-
dant cet ordre du jour obtient la majorité.
Le congrès adopte ensuite à une forte majo-
rité un ordre du jour présenté par le bureau
fédéral, demandant l'exclusion du syndicat des
cuisiniers de la Seine.
Au moment de la clôture, M. Delmont, délé-
gué des courtiers et livreurs de café de Saint-
Etienne, donne lecture d'une protestation véhé-
mente dont voici la conclusion :
« Le syndicat de Saint-Etienne, protestant
contre la teneur des propos relevés par son
délégué, constate que la discussion a été enta-
chée de partialité, que les débats ont été
étouffés, les contradicteurs écartés, les usages
des congrès inobservés ; fait toutes ses réser-
ves sur les décisions de ce congrès fictif et
décidé de porter ce cas devant le congrès confé-
déral de Toulouse par la voix des délégués de
Saint-Ètienne. ».
Cette protestation est accueillie par des
huées et le congrès refuse de la porter au
procès-verbal.
CRIME MYSTERIEUX
LILLE, 2-8 septembre. (Par dépêche de notre
correspondant particulier.) — M. Soyez, âgé de
soixante-cinq ans, habitant' avec son fils une
maison des corons de la fosse numéro 7 des
mines de Nœux, à Barlin, a été trouvé mort
au bas de son escalier, étendu sur le dos, por-
tant à l'œil droit une blessure. Le médecin
légiste a conclu à un crime.
VOLS DANS UNE POUDRERIE
BREST, 28 septembre. (Par dépêche de notre
correspondant particulier.) — Depuis quelque
temps, le directeur de la poudrerie nationale du
Moulin-Blanc s'apercevait que de nombreux vols
de pièces de bronze étaient commis. Une sur-
veillance étroite* avait été organisée parmi le
personnel de la poudrerie, mais ne donnait au-
cun résultat, lorsque hier soir les commissaires
spéciaux de Brest, qui avaient été chargés de
l'enquête, arrêtèrent deux ouvriers menuisiers,
'Pierre Ollivier et Emile Geignard, qui cher-
chaient à vendre chez un fondeur uue partie
des pièces dérobées.
Ces deux ouvriers, qui ont du reste avoué,
s'étaient emparés de ces pièces pendant qu'ils
travaillaient, pour le compte d'une entreprise
privée, à des aménagements intérieurs de la
poudrerie. Ils ont été envoyés au Parquet, qui
les a maintenus en état d'arrestation.
LE CAS DU LIEUTENANT HELM »
LONDRES, 28 septembre. (Par fil spécial.) -
'Le lieutenant Helm, arrêté récemment à Ports-
mouth, sous l'inculpation d'espionnage, a com-
paru aujourd'hui à Fareham. L'accusé est ren-
voyé devant les assises de Winchester, qui com-
menceront à siéger dès la première semaine de
novembre.
Helm a la faculté, s'il le désire, dé sortir de
la prison de Winchester, où il se trouve à
l'heure actuelle, sous caution 4e 25,000 francs
et celle de deux sujets angles à 12,500 francs
chacun.
On se rappelle que l'accuttatton dressée contre
le lieutenant Helm pouvait Mt'e ou une tentative
d'espionnage, punie alors d'iocarcération à per-
pétuité, ou une simple contravention dont la
peine ne dépasserait pas sÇx mois de prison.
M. Bodkin, accusateur public, a bien fait res-
sortir que, malgré les termes de l'accusation
qui envoie Helm devait les assises, sous l'in-
culpation seule de contravention, il est possible
que les assises optent pour l'autre jaccusation
et que le lieutenant .soit jugé comme espion et
non comme délinquant. -
Une Valise
fait explosion
Elle renfermait une cartouche
de dynamite
BALE, 28 septembre. (Par dépêche de no-
tre correspondant particulier.) — A six
heures du soir, au moment du départ du
train pour Zurich, un voyageur a laissé
tomber une valise renfermant une, car-
touche de dynamite. L'engin a explosé et
a blessé trois employés, dont l'un griève-
ment. ;
Le propriétaire de la valise a été arrêté;
c'est un ouvrier mineur levantin, retour
d'Amérique. Dans ses bagages on a décou-
vert des poignards et des revolvers ; mais
il se défend d'être anarchiste.
La police bâloise pense que l'accident
était fortuit ; mais l'enquête devra établir
la personnalité de l'auteur et d'autres
points assez mystérieux.
LES TROUBLES DE MACÉDOINE
ATHENES, 28 septembre. — Les nouvelles
de Monastir à la suite des incidents aux-
quels donne lieu le désarmement représen-
tent la situation de la population comme
intolérable. Les troupes battent les pay-
sans. Le prêtre Dimitri de Velkmeni ainsi
que plusieurs notables ont été battus jus-
qu'au sang.
Les troupes, en application de l'article 6
de la proclamation de Tourgout Pacha, in-
cendient les maisons appartenant aux cou-
tumax, même celles de ceux poursuivis de-
puis plusieurs années.
Ces traitements exaspèrent les popula-
tions chrétiennes du vilayet de Monastir
et enveniment la situation.
UN AVIATEUR GRIÈVEMENT BLESSÉ
BALE, 28 septembre. (Par dépêche de no-
tre correspondant particulier.) — A Mul-
house, ce matin, sur l'aérodrome de Hab-
sheim, l'ingénieur Plochmann est tombé
d'une hauteur de quinze mètres. Il a une
double fracture de jambes et de graves lé-
sions internes. Ploch\iann avait obtenu son
brevet d'aviateur il y a un mois.
DOUBLE CONDAMNATION A MORT
CHAUMONT, 28 septembre, — La cour d'assi-
ses a condamné à mort les frères Reiter, van-
niers ambulants qui, le 8 juin, pénétrèrent dans
une ferme isolée près de Golmier-le-Bas, et
tentèrent d'assassiner deux vieillards, les
époux Morre, pour les voler. Les vieillards.
frappés à coups de serpe et de maillet, en ont
réchappé.
LE CRIME D'UN FOU
CHAMBERY, 28 septembre. — Un jeune homme
de Chambéry, M. Mermet, qui devait épouser
samedi, une jeune fille qu'il allait voir hier
soir, pris tout à coup d'un accès de folie, se
précipita vers la maison d'un voisin, brisa une
vitre et tira un coup de revolver dans l'inté-
rieur.
Mme Canova, qui s'y trouvait, reçut là balle
au cou et a dû être transportée à l'hôpital. Le
meurtrier est en fuite.
- - - -
JOURNAUX DE CE MATIN
LE JOURNAL OFFICIEL publie ce m&tin :
Intérieur. — Un décret convoquant pour le
16 octobre les électeurs du canton de Saint-
Paterne (Sarthe) à l'effet d'élire un conseiller
général.
Un décret convoquant pour le 16 octobre
1910, les électeurs des cantons de Béthune,
Piousat (Puy-de-Dôme), Souvigny, le Mouttet et
Hérisson (Allier), Espalion (Ayeyron),' Ryes
(Calvados), Lamballe, Ploulna,' Corlay (COfes-
du-Nord), Pellegrue, Padensac (Gironde), Saintr-
julien-Chapteuil, Tence (Haute-Loire), Ville-en-
Tardenois (Marne), Orchies et Lille-Ouest (Nord)
£ l'effet d'élire un conseiller d'arrondissement.
s ,. PREMIERS-PARIS
(Sur la situation politique en Fronce)
LA REPUBLIQUE FRANÇAISE :
Décidément, ce mot « apaisement » couvre
trop d'équivoques. Il faut en changer. Parlez-
nous de l'union nécessaire de tous les républi-
cains — oui, on aura besoin de tous — pour
soutenir là guerre, d'où qu'elle vienne. Cela
suffit.
Pour le moment,. la guerre est commencée à
gauche. La mobilisation des forces révolution-
naires se poursuit méthodiquement. Des escar-
mouches sanglantes éclatent chaque jour. Ceux
qui ne veulent pas voir ce péril sont des traî-
tres. Ils n'ont pas le droit de se réclamer de
leur prétendu amour de la République, encore.
moins le droit d'exclure ceux qui l'ont toujours
fidèlement servie et veulent encore la préserver
du plus grand fléau qui l'ait jamais menacée.
LE RADICAL :
La justice et la liberté, la République ne
sa-it pas les refuser à ses ennemis. Mais elle se
doit a elle-même, ce respect des personnes une
fois assuré, de marcher résolument en avant,
de suivre une politique ferme et nette de pro-
grès démocratique et social.
POUR LES COMMERÇANTS
INONDÉS
Un décret en date du 25 septembre a prorogé
jusqu'au 1ER octobre 1910 les délais accordés
aux petits commerçants, industriels et artisans
victimes des inondations pour formuler des de-
mandes 'de prêts chirographaires.
Il sera tenu compte, dans l'application dé
cette disposition, des lettres et des demandes
adressées antérieurement par les intéressés à
diverses administrations et qui seront renvoyées
aux'commissions locales compétentes. Mais il
est recommandé aux demandeurs, dans leur
propre intérêt, de s'assurer que leurs demandes
sont parvenues en temps utile 'à ces commis-
sions et de leur fournir dès maintenant, s'ils ne
l'ont point fait, les renseignements complémen-
taiTes spécifiés par l'article 5 du décret du
12 avril 1910 et dont l'indication leur sera don-
née par les justices de naix,
EN S'ECROULANT, UNE YOUTE
FAIT TROIS VICTIMES
MANTES, 28 septembre. (Par dépêche de notre
correspondant particulier.) — Un grave acci-
dent s'est produit, hier matin, route des An-
delys, à Vernonnet, commune de Vernon (Eure).
M. Marcel, entrepreneur dans cette localité,
envoyait au chantier deux de ses ouvriers, MM.
Jean Cartier, âgé. de 39 ans, Robert Vital, 27 ans
et un manœuvre de 18 ans, tous trois origi-
naires du pays.
Les maçons se mirent aussitôt à l'ouvrage
et démolirent un cintre soutenant une voûte
supportée par deux murs.
A peine les trois hommes avaient-ils enlevé
les étais que les murs de soutènement s'écar-
tèrent.
N'étant plus maintenue, la voûte s'écroula,
ensevelissant sous ses décombres MM. Carlier
et Vital. Ce dernier fut dégagé, grièvement
blessé, par des passants attirés par le bruit.
Quant à son malheureux camarade, il avait
été affreusement écrasé et l'on ne retrouva
qu'un cadavre. L'infortuné maçon laisse une
veuve et trois enfants en bas âge.
Le manœuvre, qui avait pu &e retirer à
temps, n'est que légèrement blessé.
UN HOMME ÉVENTRÉ A VERS AILLES
Des cris éperdus de : « Au secours ! A l'as-
sassin ! » attiraient, la nuit dernière, l'attention
des employés de l'octroi Picquet et Gigout, de
service à la grille de l'Orangerie, à Versailles.
Ils s'élancèrent vers le talus de la pièce d'eau
des Suisses, d'où paraissaient provenir ces ap-
pels, et se trouvèrent en présence d'un individu
qui, en gémissant, raconta qu'il venait de re-
cevoir plusieurs coups de couteau à l'abdomen.
— Je me nomme Daniel Philippe, ajouta-t-il,
et je suis âgé de trente-neuf ans. C'est au cours
d'une discussion avec un nommé Marcel Chopin,
dix-sept ans, qui me faisait des propositions
obscènes, que j'ai été frappé.
Le blessé a été transporté à l'hôpital civil de
Versailles, où M. Debouchay, commissaire de
police, recueillit sa déposition.
Quant au meurtrier, arrêté quelques heures
après, il a été écroué à la prison Saint-Pierre.
Le Deuil de I. BriaM
M. Briand, président du conseil, est arr4
vé à Ancenis avant-hier, à dix heures du
soir.
MM. Rault, préfet de fa Loire-Inférieure,
et Guist'hau, député et maire de Naatee,
s'étaient rendus au-devant de iui JUJqq'à
Angers.
A la descente du train, M. Briand ft été
reçu à Ancenis par M. Giacometti, soue-
préfet.
Le président du conseil s'est immédiate"-
ment rendu à la Massardière, où sa mèM
est décédée.
Hier, à trois heures, ont eu lieu les obsè-
ques religieuses que la défunte avait de.
mandées dans ses dernières volontés.
Le corps a été ensuite dirigé sur la gare
pour être transporte à Nantes, où les ~s~-.
qu es auront lieu.
Le cercueil a été déposé dans un sçtoa
de la gare d'Orléans spécialement aménagé,
et où M. Briand recevra. Hier soir sont
partis de Paris un certain nombre d'amie
et de personnes se rendant à Nantes pour
accompagner M. Briand dans cette triste
cérémonie. Entre autres personnes citons
MM. Méjean, directeur des cultes; Ringen-
sein, directeur du cabinet du ministre de
l'agriculture; Sasias, chef du secrétariat du
président du conseil, et Mfllot, chef, adjoint,
M. Huard, secrétaire général du ministre
d« Tjntérieur, arrivera ce matin H Nantes,
On se réunira à neuf heures, et demie,
ce matin, et en quittant la gare le cortège
se rendra d'abord à l'église Saint-Similien,
puis au cimetière de la Miséricorde, où se
féra l'inhumation. *
Pendant son séjour à Nantes, M. Briand
et les membres de sa famille seront les
hôtes de M. Guist'hau. Le président du
conseil quittera Nantes à trois heures de
l'après-midi. Il se rendra directement à
Paris.
Hier, M. Briand a reçu du roi de Portugal
le télégramme suivant : ,
BUSSACO, 27 septembre. — Je vous envoie
mes plus sincères sentiments pour la mort de
votre mère. — MANOEL, R.
Le président du conseil des minfstœs de.
Portugal a également, télégraphié :
J'ai l'honneur de présenter à Votre Excellen-
ce l'expression de ma sympathie et admiration
pour vos grandes qualités.
Le président du conseil des ministres
d'Espagne et le ministre des affaires étran-
gères ont prié télégiraphiquement l'am-
bassadeur d'Espagne à Paris d'exprimer
leurs sentiments de sincère condoléance à
M. Briand.
M.. Briand a reçu, en outre, d'e M. Luzzat-
ti, président du conseil des ministres d'Ita-
He; un-p dépêch-e ainsi conçue :
Rome, 27 septembre.
Veuillez accepter les condoléances profondes
d'un ami dévoué qui a connu ce grand malheur
dans sa jeunesse et est digne de comprendre le
vôtre. Amitiés affectueuses.
LUZZATTI.
, D'autre part M. de San Giuliano, minis-
tre des affaires étrangères d'Italie, a fait
parvenir à M: Briand la dépêche suivante :
:' - Rome, 27 septembre.
Veuillez agréer l'expression bien sincère de
la part que je prends de tout cœur à votre dou-
leur, que votre esprit élevé vous aidera à sup-
porter vaillamment.
Le délégué de là résidence générale de
Tunis a envoyé la dépêche suivante : -
S; A. le bey me prie de vous adresser l'ex-
pression de ses sincères condoléances à l'occa-
sion, du deuil qui vient de vous frapper. Je me
permets d'y joindre les miennes avec celles du
gouvernement du protectorat.
M. Bellan, président du conseil munici-
pal de Paris, a télégraphié au président du
conseil :
Apprends à Bruxelles à l'instant 'deuil qui
vous frappe cruellement et vous prie de croire
k mes sentiments douloureuse sympathie et
vive amitié. ,
Le président du conseil a également reçu
des = télégrammes de condoléances de pres-
que toutes les municipalités de la circons-
cription de Saint-Etienne qu'iij représente
au Palais-Bourbon.
UN OFFICIER SE TUE
EN TOMBANT DE CHEVAL
DOUAI, 28 septembre. (Par dépêche de no-
tre correspondant particulier.) — En reve-
nant, ce matin,, du champ de tir de la
Brayelle, avec la batterie, le cheval du
lieutenant Houdin, du 27e régiment d'artil-
lerie, s'emporta et désarçonna son cava-
lier, qui tomba sur la chaussée, la tête la
première. Le malheureux officier se frac-
tura le crâne dans sa chute.
Transporté à l'Hôtel-Dieu, il succomba
en y arrivant.
Le lieutenant Houdin était marié depuis
environ un an et était père d'un tout jeune
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- Transfert télégraphique 1/4 1/32.
- Bombay s/Londres 3 mois 4/4 1/4..
- Transfert télégraphique j/4 1/32,
CLOTURE DES METAUX
LONDRES, 28 septembre. — Antimoine. — Tendance
calme. — Comptant, 29 & 29 10/.
Zinc. — Tendance calme. — Ordinaire comptant, 23 1.01.
— Spécial comptant, 24.
Etain. — Tendance soutenue. Comptant, 160. — Terme.
15$ 15/.
Cuivré. - Tendance soutenue. — Comptant, W5 2/6. -
Terme, 55 18/9.
Plomb. — Tendance soutenue. — Anglais, 18* — Espa-
gnol. 12 15/.
MIDDLESBOHOUGH. — Tendance soutenue. - Achat
comptant. 48/10. — Achat 1 mois, 49/1. - Vend,
comptant, 4-8/11 1/2. — Vend. 1 moie, 49/8.
Or en barres : 77/9.
SUCRES DE BETTERAVES
HAMBOURG, 28 sepfembre. - Sacres de betteraves
soutenus. — Allemande 88° : courant, 10 45 v., 10 45 a. •
3 derniers, 10 55 v., 10 52 1/2 a.; 3 premiers, 10 72 1/2
v., 10 72 1/2 a.' mai, 10 87 1/2 v., 10 M a.
v., MAGDRBOURG, 28 septembre. — Sucres de betteraves
soutenus. — Allemands 88°: courant, »» et v., » » a. ;
8
10 75 v., 10 70 a. : mal. 10 87 1/2 v.. 10 80 •.
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