Titre : Le Journal
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-01-10
Contributeur : Xau, Fernand (1852-1899). Directeur de publication
Contributeur : Letellier, Henri (1867-1960). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34473289x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 janvier 1906 10 janvier 1906
Description : 1906/01/10 (A15,N4850). 1906/01/10 (A15,N4850).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG13 Collection numérique : BIPFPIG13
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76256461
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-220
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2014
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QUINZIEME ANNEE. — R*. 4S5CF .;;' - * HUIT FÂ^BSTS^in^ qaoMttl (Part» «I TWrilUlMIBUIIWI — «SKI CaSSTIMEâ * MERCREDI 10 JANVIER 1906
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FERNAND XAU, Fondateur }
REDACTION ET ADMINISTRATION r 100, RUE RICHELIEU, PARIS
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Ureiger les mandats-poste; d M. :'A.dmf-nfltI'ClftVl!
tJ'Jrase télégraphique > JOURNAL RICHELIEU • FABIb
n e- sont pas Pendu#
-1 Les manuscrits • non ■ insérés ne sont pas rendus
DEFENSE NATIONALE M
LA VIOLATION
r - ..JoI
, DE
Vr,
LA NEUTRALITÉ BELGE
," lia Conférence (TAlgésiras préoccupe
actuellement tous les esprits.- On se de-
mande avec inquiétude ce qui va sortir
de cette discussion, internationale, et l'on
n'est pas sans crainte.
1. Il ne faut ni s'émouvoir, ni rester in-
diftèrent. Tout peut arriver. L'équilibre
une situation tendue - peut changer
sous faction d'un grain de sable quel-
conque, malgré la bonne volonté et la
sagesse des conférenciers.' Néanmoins,
je ne crois pas à la guerre pour la rai-
son suivante : l'Allemagne vient de com-
mencer, il y a peu de temps, la réfec-
tion de son matériel d'artillerie de cam-
pagne. Au canon à tir accéléré,. qu'elle
possède maintenant, elle substitue pro-
gressivement un canon à tir rapide, plus
ou moins semblable au nôtre. Mais
cetfe substitution demandera encore du
temps. L'empereur allemand, qui n'est
¡Jas dépourvu d'intelligence militaire, ne
se-lancera pas dans une si grosse aven-
ture, avec l'énorme infériorité qui carac-
térise l'artillerie de campagne allemande
pcùh rapport à l'artillerie française. Car,
en pareille matière, il ne faut pas ou4
blier qu'un matériel, si perfectionné
qu'il soit, ne rendra rien, s'il n'est pas
Sêrvi par des cadres rompus aux nou-
velles règles d'emploi qui, seules, peu-
vent permettre son utilisation intégrale.
Donc, en admettant même que, par un
coup de baguette magique, toute l'artil-
lerieallemaride soit pourvue demain du
Canon à tir rapide, il faudra encore de
longs mois pour réaliser le dressage
complet des cadres à l'usage efficace d'un
idutil aussi délicat. Tout porte à croire
que cette question très importante de
armement fera réfléchir notre impérial
adversaire et tempérera ses projets bel-
liqueux. -
( Quoi qu'il en soit, les événements déi-
Sjjouant trop souvent les pronostics les
plus raisonnables, il n'est jamais inutile
fie préparer les esprits à certaines éven-
tualités.
Dans cet ordre d'idées, le général Lan-
glois a mis récemment l'opinionpubli-
que en garde contre l'émotion que pour-
îraient produire divers actes d'hostilité
id'importaiice secondaire pendant les
pl>emiers jours d'une campagne.
Il expliquait, avec une simplicité et
une vérité saisissantes que les forts d'ar-
irèt de nos deux grandes digues défensi-
ves Verdun-Toul, Epinal-Belfort, ne sau-
Iràient tenir contre une attaque systéma-
tique exécutée simultanément par de
l'artillerie lourde d'armée et de l'artil-
lerie de campagne tirant des projectiles
k éxplosif puissant.
: Il expliquait aussi qu'il fallait s'atten-
dre à l'occupation de Nancy dès le début
ttè la mobilisation, mais que cette occu-
pation ne pouvait avoir aucune influence
sérieuse sur la marche des grandes op&
ations ultérieures.
Les conseils préventifs du général
Sanglots sont parfaitement sages. Il im-
pute de lès répandre et de leur donner
la glus large publicité.
'Obéissant à la même préoccupation,
ftCiis avons pensé qu'il était bon de fami-
llàriâer les esprits avec une autre grande
qet- plus- redoutable éventualité, celle de
Belgique. Fl. neutrèr de la"
la violation du territoire neutre de la'
tout le monde sait que la neutralité
fdè la Belgique est réglée par les traités
fet la convention de 1831. On sait moins
fltie dans'un article secret, annexé à la
convention des forteresses du 14 décem-
bre 1831, les puissances contractantes
imposèrent à la Belgique, à Vinsu de la
France, les stipulations du protocole mi-
litaire d'Aix-la-Chapelle du 15 novembre
ti818. Toutefois, au texte précis proposé
(par les puissances, le plénipotentiaire
îfaelge réussit à substituer un texte plus
^aguè ne mentionnant pas expressément
"e. protocole de 1818. Ce document di-
plomatique secret disposait qu'en cas de
jgûerre l'Angleterre aurait le pouvoir
e"ùcc pllr une partie du territoire belge,
(et la Prusse une autre partie. -- - «
En somme, la neutralité belge était
dirigée contre la France et apparaissait
tourtoiit comme l'expression d'un intérêt
allemand.
L'Allemagne n'a jamais laissé périmer
Im'fi droit, et, pour le maintenir, s'est
adressée au souverain belge lui-même,
qui, en vertu de l'article 68 de la Consti-
tution belge, a le droit xJe faire des trai-
tés de paix, d'alliance et de commerce,
et de n'en donner connaissance aux
Chambres, ou à ses ministres, que lors-
que la sûreté et l'intérêt de gEtat le per-
mettent. • r
En conséquence, l'Allemagne, forte de
la convention secrète de 1831 et des
transactions intervenues ultérieurement
avec le roi des Belges,, se déclare aujour-
d'hui fondée à occuper les forteresses
de Namur et de Liège, si leur sûreté di-
recte ou indirecte venait à être compro-
mise.
11 ne faudrait pas, d'ailleurs, oublier
les termes de la lettre adressée, en sep*-
tembre i870, par le roi Léopold au roi
Guillaume, et qui se termine ainsi : En
écrasant à Sedan la dernière armée fran-
Çaise, Votre Majesté s'est acquis une
gloire impérissable, car Elle a non seu-
lement sauvé l'Europe, mais la civilisa-
tion.
Mais si, déjà, la question de droit se
ar îâse contre la France, combien plus
encore la question de fait, c'est-à-dire
rintérêt matériel de l'Allemagne à utili-
ser. le territoire de la Belgique !
Cet intérêt est manifeste. Il résulte à
la fois des effectifs considérables à met-
tre en mouvement, de l'extension et du
tracé du réseau ferré allemand, du tracé
de notre frontière et de l'organisation de
4 Prière d'adressér. tous documents et lettres
malm -TOa&ai la délom nationale 4 Jacques Dkur.
sa défense, et enfin de l'importance tou-
jours grandissante des services de l'ar-
rière. ,
Comme je l'ai déjà dit, l'Allemagne
est en état de lancer sur nous une masse,
de quinze cent mille combattants, sans
compter le million d'hommes qu'elle
conservera momentanément comme trou-
pes de forteresse, de garnison et de rem-
placement. 4 t »
Elle n'a plus aujourd'hui à se préoc-
cuper de la Russie, que la guerre de
Mandchourie et les troubles intérieurs
ont paralysée pour longtemps. t
D'autre part, l'importance, du temps
dans les transports stratégiques n'est
plus à démontrer.
Sans doute, le cône récepteur d'Al-
sace-Lorraine a été admirablement agèn.,
cé et outillé pour le débarquement des
troupes, à tel point que toute cette ré-
gion ne forme plus littéralement qu'une
seule gare aux proportions colossales.
Néanmoins, ce n'est plus suffisant.
Aux masses qui vont se déverser si ra-
pidement sur la base de concentration,-
il faut donner de l'air, de l'espace, sous
peine d'en faire un agrégat monstrueux,
sans jeu, sans atmosphère, sans sou-
plesse, incapable de se mouvoir.
Si on examine le réseau ferré alle-
mand, on se convaincra que le nombre
des marges utilisables pour déboucher
uniquement en Alsace-Lorraine est tel
que les masses allemandes auraient b8&
soin de plus de huit jours pour faire
leur concentration. En ajoutant à ces
huit jours les quatre jours nécessaires
à la mobilisation proprement dite, on
atteint le chiffre minimum de douze
jours pour l'opération totale.
La situation change immédiatement,
si l'Allemagne utilise les lignes du Nord
qui viennent converger sur Dusseldorf
et Cologne et se prolongent ensuite soit
sur Aix-la-Chapelle, soit sur Saint-With
et Prùm, soit sur Trèves. Le réseau d'Al-
sace-Lorraine se trouve soulagé et le
bénéfice global est considérable. La con-
centration allemande s'effectuant alors
en six jours, les opérations peuvent com-
mencer dès le onzième jour.
Les forces concentrées sur le front
Gouvy-Trèves ne sont qu'à deux mar-
ches de la frontière française et se trou-
vent par .conséquent en mesure d'abor-
der le flanc gauche de notre digue dé-
fensive du Nord en même temps que lies
armées d'Aisace-Lorrame l'aborderont
de front.
On voit tout de suite l'avantage sé-
rieux que l'Allemagne, peut retirer de la
violation d'urne faible partie du territoire
beige.
Cet avantage devient très considérable
si la violation, s'étendant plus à l'Ouest
encore, vient appuyer la droite de la
masse envahissante à la ligne fortifiée
de la Meuse. Liège et Namur devien-
nent lies points d'appui de l'aile droite
allemande e.t assurent la sécurité de son
flanc.
On. ne voudra pas m'objecter l'entrée
en jeu des deux corps d'armée belles.
Ceux-ci se retireront à Anvers ou sta-
tionneront sur la rive gauche de la
Meuse, mais bien certainement n'en-
treprendront rien contre les Allemands,
pour de bonnes raisons qu'il est facile
de concevoir.
Toutefois, l'extension du front alle-
mand vers l'Ouest n'est pas nécessaire.
La premIère hypothèse suffit largement
à démontrer l'utiLité incontestable de la
violation limitée au Luxembourg belge.
Sans, entrer dans plus de détails, rai.
sons l'esquisse du dispositif général al-
lemand, qui pourra découiLer des consi-
dérations précédentes.
Nous voyons deux masses : l'une,
pMs considérable, sur le front Metz-Sar-
re bourg, l'autre sur le front Goruvy-Trè-
ves.
i Les masses d'Alsace-LorTQ.ine sont
obligées de se heurter en partie à nos
deux grandes digues défensives. Mais
on sait ce que valent no^ forts d'arrêt.
1 La masse du Nord, /plus avantagée,
n'a pas immédiatement d'organisation
défensive permanente devant eUe, Elle
menace directement notre flanc gau..
cba et, après quelques marches, prend
pkour ainsi dire à revers la digue Verdun-
Toul. Elle, facilite par conséquent dans
une large mesure l'offensive des armées
du Sud. ,:
Là simple progres&iollt en avant des
deux masses les pousse à la concentra-
tion. 1.
En cas d'échec de Tune des masses,
l'autre agissant sur le flanc de l'adver-
saire le gêne ou l'arrête dans la pour-
suite de son succès.
Enfin, par suite du grand développe-
ment de la base de concentration, les
lignes de communication, si impo>rtan*
tes de nos jours, deviennent plus nom*
breuses, plus espacées, plus indépen-
dantes et surtout plus sûres.
Devant ces avantages aussi précis,
aussi considérables, les Allemands ont-
ils l'intention de respecter la neutralité
de la Belgique ?
Je sw$ convaincu du contraire.
* "; A. B. a
ÉCHOS
Conon
M
me Dubief recevra les premier et troisiè-
me mercredis de chaque ïnois; à partir
du 17 janvier.
1
1 y avait hier trente-trois ans que Napo-
léon III est mort à Chislehurst, en Angle-
terre. A cette occasion, comme toutes les an-
nées, un service funèbre a été célébré à Saint-
Augustin.
Pendant le service, des délégués des comités
impérialistes tenaient, autour du catafalque,
des drapeaux tricolores surmontés des aigles.
Dans l'assistance, nous ,avons remarqué des
membres des comités de l'Appel au peuple,
des députés et journalistes plébiscitaires, des
survivants des Cent-Critroes et de la gatde im-,
pénale et des anciens serviteurs de l'empereur.
L
'avocat Lintilhac,
M. vie bâtonnier Chami a coufdttit, hier,
aoïanmaUeeBOQîi, à la banc de la Cour d'appel,
pour y prêter le serment d'avocat, M. le li-
cencié en droit Eugène Lintilhac, sénateur du
Cantal et ancien professeur de littérature à la
Sorbonoe. -
Cette formalité remplie, M- Eugène Lintil-
hac a été invité, suivant l'usage, à s'asseoir au
banc des avocats. Quelques minutes après», il
le quittait pour se rendre au secrétariat de
l'Ordre où il rédigeait sa demande d'admis-
sion au stage. v
H
ier, à l'Ecole des beaux-arts, a; été élue
massière, à l'atelier Humbert, Mlle Ma-
déteins Gervex (nièce de M. H. Gervex), en
remplacement de Mlle Cathalifaut.
T
hés Kitaï. Envoi franco contre o fr. 65,
1/8 thé exquis, russe, Souchong ou Cey-
lan, la, livre 5 francs. Les Kitaï sont bus dans
todites les ambassades. Demandez-les partout.
Rue Châteaudun, 51, Paris. Téléph. 252-43.
A
fin d'éviter les confusions, qui pouvaient
se produire par certaines similitudes de
noms, la Société des 4 anciens établissements
Georges Richard, dont les voitures portaient
la manque « Richard-Brasier », a décidé de
modifier et sa raison sociale et sa marqua
A dater de ce jour, elle s'appellera; : Société
de construction â aUtomobiles « Le Trèfle à
quatre feuilles », et ses voitures, qui ont gar
gné, en 1904 et en 1905, la Coupe Gordon-
Bennett, porteront désarmais le nom a Voitures
Brasier »;..
L
€3 blés frissonnent, couchés par la baise,
de jolis coquelicots vont de droite, de
gauche, ballottés par le vent. Soudain, ces jo-
lies fleurs se redressent sur leur tige, de frais
minois apparaissent, traversent le champ. et
dansent. Apparition d'une grâce parfaite, d'u-
ne beauté sans pareille. Ce sont les dix-huit
*
ponettes conduites par Mado Minti. C'est l'un
des plus jolis divertissements de la Revue des
Folies-Bergère.
JOINVILLE.
Carnet d'un Sauvage
Comme au dix-huitième siècle, c'est du
Nord, aujourd'hui, que nous vient la lu-
mière. Seulement ce n'est plus du Nord
russe ; c'est du Nord anglais.
, Je vous ai iiéjà entretenus de l'application
du phonographe aux discours politiques. Il
y a mieux maintenant. Lorsque, chez nos
voisins, les maris sont souffrants ou em-
pêchés, ils font faire leur campagne élec-
torale par leur femme.
Plusieurs dames du plus haut lignage
(car vous savez qu'en Angleterre il y a en-
core un haut lignage) parcourent en ce mo-
ment les campagnes^ tiennent des "éunions,
occupent les tribunes, et défendent la candi-
dature de leurs époux. 1,
Dans ce pays de liberté, cela paraît tout
à fait simple, et n'offre aucun inconvénient.
Personne n'y trouve à redire. Bien que nous
soyons, dit-on, le peuple galant par excel-
lence, comme nous sommes aussi, quoi-
qu'on ne le dise pas, le peuple le plus en-
croûté, si une femme chez nous s'avisait
d'en faire autant, elle n'exciterait que des
tires et des clameurs.
Je crois même qu'on ne l'éoouterait pas,
sous prétexte qu'elle ne jouit pas de ses
droits électoraux ; car nous sommes essen-
tiellement formalistes, et, de même que nul
n'a le droit de guérir sans une permission
de l'autorité, de même une vérité n'a le
pouvoir de circuler que si elle a rempli cer-
taines conditions préalables.
Or, une de ces conditions indispensables
est de porter culotte. La vérité qui porte ju-
pes n'est plus la vérité.
En outre, on ferait tout de suite cette ré-
flexion, qui ne manquerait pas de justesse :
; — Si l'on autorise les femmes à présenter
la candidature de leurs maris, on ne voit
pas bien pourquoi elles ne pourraient pas
présenter la leur. « -
Moi, à coup sûr, je ne le vois pas. Du
moment où il est permis aux femmes d'être
médecins, avocats, et d'exercer toutes les
professions qui jusqu'ici étaient réservées
au sexe faible, qui est le nôtre, il est diffi-
cile de s'expliquer pourquoi l'on continue à
les exclure de la politique. <
i Il faut certainement beaucoup plus de sé-
rieux dans l'esprit pour soigner une bron-
chite, que pour taper sur un pupitre en vo-
ciférant des mots incohérents et je connais
pour ma part nombre de femmes, qui, par
leur propension aux propos acrimonieux, fe-
raient des députés très satisfaisants.
1 Henry Marst.
L'AVEUGLE VOLONTAIRE
TOmieè mutilation affrontée par un soldat
des bataillons d'Afrique pour quitter
le pénitencier
tttNIS, 9 janvier. —Le conseil de guerre
a jugé aujourd'hui l'affaire du soldat Del-
basse, des bataillons d'Afrique, qui, con-
damna aux travaux publics et subissant sa
peiné au pénitencier militaire de Tebour-
souk, a, dans le but de se faire réformer,
demandé, en juin dernier, à un de ses cama-
rades actuellement libéré, nommé Bouiet,
de l'éborgner.
Ce dernier eut la folie, d'y consentir et lui
perça l'œil gauche avec une épingle. Vingt
minutes après, Delbasse vint le retrouver
et lui dit qu'il voyait encore. Boutet frappa
alors par trois fois l'œil déjà perforé.
Delbasse affirma à ses chefs qu'un éclat
de verre avait occasionné cet accident. Les
médecins ayant déclaré sa version invrai-
semblable, une enquête fut ouverte, mais ne
donna à ce moment aucun résultat, et Del-
basse fut gardé au énitencier.
A la fin de l'année dernière, Delbasse, per-
sistant dans son dessein, voulut, se faire cre-
ver l'autre œil. Après plusieurs refus, il
trouva quelqu'un qui osa effectuer cette mu-
tilation. Celui-ci se nomme Pape ; ses con-
damnations tant dans la vie civile que mili-
taire, sont innombrables.
Il porte tatoués sur le front les mots sui-
vants : « Ma tête à Deibler ! Vive Caserio ! »
Delbasse s'agenouilla entre ses jambes et,
avec une aiguille, Pape lui transperça l'œil
droit.
Dans sa déposition comme témoin devant
le conseil de guerre, l'aveugle, qui est un
homme grabd et fort, de vingt-cinq ans, et
qui pleure son aberration, a prétendu n'avoir
par été consentant ; mais les déclarations
ceux auxquels il s'était adressé primiti-
vement et des témoins de la scène démon-
trent quii fut une victime volontaire.
Pape, qui était défendu par Me Revues, a
été condamné à huit ans de travaux forcés.
Delbaue est réformé et va être gracié.
LE CHOLÉRA
MO" le professeur Chantemesse explique
comment le choléra fut importé en
Allemagne l'année dernière et
comment il fut vaincu
L'Académie de médecine a entendu, hier,
une très intéressante communication de M.
le professeur Chantemesse, relative à l'épi-
démie cholérique qui a sévi en Allemagne,
l'année dernière,
M. Chantemesse étudie la marche du
fléau, et il rend hommage aux mesures
énergiques et efncaces prises par les auto-
rites allemandes pour l'enrayer. Au début
de 1905, le choléra sévissait. sur les bords
du Volga, puis on le voit éclater à Moscou,
plus tard, il attéint Varsovie, et enfin il en-
tre en Allemagne. En pointant sur la carte
ses étapes successives, on constate .qu'il a
suivi exactement l'itinéraire des voies na-
vigables. Dr, il existe en Botnie une indus-
trie forestière importante qui envoie une
grande quantité de chalands jusqu'aux bou-
ches du Volga et du Dnieper. Ce sont ces
habitations flottantes insalubres qui, au re-
tour, ont véhiculé le 'choléra et ont conta-
miné les bateliers allemands. L'épidémie
s'est répandue principalement dans le bas-
sin de l'Oder, et arrivait à Berlin le 22 sep-
tembre. Deux cas seulement de propaga-
tion, dus a des a porteurs ae. bacilles », se
sont produits en dehors du réseau fluvial:
un émigrant russe, à Hambourg, et un sol-
dat. à Strasbourg.. -
'M. Chantemesse passe en revue les me-
sures édictées par le gouvernement alle-
;nar»i,. et qui ont principalement consisté
dans une application rigoureuse de la loi de
1900, renforcée par celle de 1904. Isolement
complet des malades et des suspects ; ob-
servation de cinq jours ; domicile des cho-
lériques désignés par une marque spéciale ;
règlement de navigation ; postes de visite
médicale le long des cours d'eau, signalés
par un pavillon blanc ; obligation pour les
bateaux d'arborer un pavillon jaune, en cas
de malade à bord et'un pavillon noir en
cas de décès. Application de la loi sur l'émi-
gration, isolant complètement les émigrants
à leur traversée du territoire allemand.
Ces diverses mesures furent complétées
par une excellente instruction distribuée
aux bateliers, très curieuse sous sa forme
biblique, et dont voici la traduction :
« Tu peux te protéger, toi et ta famille,
contre le choléra. — Le poison cholérique
est contenu dans l'eau avec laquelle ta pro-
fession te met en contact. — Ne bois pas
l'eau des rivières ; ne' t'en sers pas pour te
nettoyer, ni toi, ni les objets dont tu fais
usage. — Ne puise de l'eau qu'aux fontai-
nes munies d'un écriteau favorable. —
Avant de prendre tes repas, - lave-toi les
maini avec de l'eau et du savon. — Ne
mange que des aliments cuits. — Ne souille
pas l'eau des rivières avec des déjections
et fais cette défense à ceux qui dépendent
de toi. — Emploie pour tes besoins des va-
ses spéciaux qui te seront remis et qui con-
tiennent du lait de chaux. — En cas d'in-
disposition, va trouver le médecin le plus
proche. »
I M..le professeur CHANTEMESSE
M. Chantemesse. pense qu'en semblable
occurrence des mesures analogues de-
vraient être appliquées en France. On pour-
rait installer dans les gares frontières des
services sanitaires pour arrêter et isoler les
malades et les suspects; interdire l'intro-
duction du linge sale ; délivrer des passe-
ports sanitaires ; assurer la désinfection des
trains et surveiller la santé des voyageurs
en cours de route, etc. Il trouve que nos
lois et règlements sont très débiles en face
de ceux de l'Allemagne, et ajoute que nous
devons à l'organisation allemande d'avoir
échappé à l'envahissement de l'épidémie.
M. Brouardel est aussi d'avis qu'il y
a quelque chose à faire, mais il croit qu'il
faudrait créer une réglementation spéciale
pour chaque genre d'épidémie. L'Académie
sera appelée ultérieurement à se prononcer
à cet égard. - SALAGNAC.
LES RAYONS X EN MÉDECINE
L'emploi des rayons Rœntgen par le pre-
mier venu considéré comme un exer-
cice illégal de la médecine
Hier à l'Académie de médecine, on a en,
tendu la lecture d'un intéressant rapport de
M. Chauffard, sur les conditions légales de
l'emploi médical, des rayons X ; autrement
dit, sur la nécessité de considérer comme un
exercice illégal de la médecine l'emploi de
ces mystérieuses radiations, dans un but
thérapeutique, par toute personne non au-1
torisée légalement à exercer la médecine.
C'est l'éminent doyen de la Faculté, M.
Debcive, qui avait soulevé (jette importante
question, dans la séance du- 23 mai dernier.
11 rappelait, à "ce sujet,..que le Congrès des
rayons Rœntgen (ou rayons X), qui s'est
réuni à Berlin, au mois d'avril 1905, avait
voté, à l'unanimité, une proposition ainsi
conçue : « L'emploi des rayons Roentgen
chez l'homme est uniquement du domaine
médical.
La commission nommée par l'Académie,
et composée de MM. Brouardel, Debove, Ga-
riel, Guenîbt, Hanriot, Motet, C. Périer, Pou-
chet et Chauffard, a reconnu combien il était
urgent de réglementer aussi en France cette
nouvelle branche de l'art de guérir qu'on -a
dénommé la radiothérapie.
Dans son rapport, M. Chauffard fait un
historique complet de l'application des
ravons X en médecine. Il montre ensuite
comment elle est actuellement pratiquée et
comment elle doit l'être à l'avenir pour sau-
vegarder, d'une façon efficace, les intérêts
des malades.
Il établit enfin que toute cette science nou-
velle, créée par la collaboration féconde des
médecins et de rex'périm.fntateur ne doit
être appliquée que par des hommes d'une
compétence reoooamie.
— Au' lieu de cela., dit M. Chauffard, la
radiographie est restée jusqu'ici une indus-
trie libre, ouverte au premier venu, sans ga-
ranties morales ni aptitudes professionnel-
les. -
11 en résulte fatalement de tristes abus.
L'honorable rapporteur cite, par exemple,
une grande viHe du nord de la France, où
un. marchand de vins pratique ouvertement
la radiothérapie. Autre part, c'est un ban-
dagiste ; autre part encore, un photographe,
qui s'improvise guérisseur par les rayons X.
Des erreurs de diagnostics et des accidents
fâcheux se sont produits,, qui sollicitent l'at-
tention de l'autorité.
L'Académie de médecine remplira son
rôle de protectrice de la santé publique, dit
M. Chauffard, en appuyant de sa haute au-
torité la proposition de M. le doyen Debove
et en sanctionnant le projet de délibération
suivant :
et Considérant que l'emploi médical des
rayons X peut déterminer des accidents gra-
ves ; que certaines pratiques peuvent créer
un danger social ; que seuls les docteurs en
médecine, les officiers de santé ou les den-
tistes diplômés (en Ce qui concerne la prati-
que odontologique) sont capables d'interpré-
ter les résultats obtenus au point de vue du
diagnostic et du traitement des maladies ;
» L'Académie émet l'avis que l'application
médicale des rayons. X par des personnes
non pourvues des diplômes ci-dessus, cons-
titue un acte d'exercice illégal de la méde-
cine. » -,
.M. le .président Guéniot fait 1 remàrqup-r
que, vu son importance, cette proposition
ne saurait être votée au pied levé ; l'Acadé-
mie de médecine en remet dono la discus-
sion à la prochaine séance, mais l'approba-
tion unanime qui -a accueilli la lecture du
rapport ne laisse aucun doute sur son adop-
tion. — S. -
EN RUSSIE
Trois jours de grève pacifique
LA FAIINE DANS LA PROVINCE D'OREL
? SAINT-PÉTERSBOURG, 9 janvier. (Par
dépêche de notre envoyé spécial.) - Les
élections à la Douma d'empire, voici ce
qui préoccupe ici les esprits et chaque
jour davantage. Les bureaux de rensei-
gnements dans Les ministères sont sans
cesse assaillis par des demandes ..éma-
nant de toutes les classes de la société.
Chaque citoyen veut savoir ce qu'il aura.
le droit et le devoir de faire en ce mo-
ment solennel et décisif.
t Il est probable qu'un règlement gêné..
ral va être établi pour permettre aux
préposés de tous les bureaux officiels de
dissiper les malentendus innombrables,
de régler toutes les réclamations plus ou
moins bien fondées, bref, de mettre un
peu d'ordre dans les esprits.
On ne pense pas, d'ailleurs, que les
élections puissent avoir lieu avant le
mois d'avril, mais dès maintenant, un
ukase impérial va certainement être pro-
mulgué (avant la fin de l'année russe)
qui convoquera définitivement les collè-
ges électoraux.
Si l'opinion publique s'intéresse très
vivèment à ces préparatifs, tout n'en
reste pas moins tranquille dans les
quartiers où se -trouvent les grandes
usines. Ces faubourgs sont aù surplus
toujours parcourus par des patrouilles
armées. M. Dediouline, grand-maître de
la police, n'a pas voulu, en effet., renon-
cer à ces mesures de précaution pendant
les trois grandes journées de fêtes de la
Noël. Il les a même augmentées et les
cosaques rouges qui forment la ga.rde
particulière de l'empereur ont été ren-
forcés d'une sotnia, c'est-à-dire d'envi-
ron cent hommes.
En dehors des renseignements offi-
cieJs, j*ai pu savoir, de source absolu-
ment sûre, que le Comité ouvrier a dé-
cidé la grève pour les 9, 10 et 11 jan-
vier (style russe). D'après sa déclara-
tion, cette grève sera essentiellement pa-
cifique ; elle n'aura d'autre but que de
commémorer la journée sanglante où
périrent tant de pauvres gène l'année
dernière.
Que dit-on à Tsarskoïé-Séloi ? C est ce
qu'il est extrêmement difficile de savoir.
L'empereur continue à recevoir un à un
les régiments du gouvernement de
Saint-Pétersbourg et cherche par ces ré-
captions militaires à raffermir la. fidélité
de ses troupes. C'était aujourd'hui le ba-
taillon de chasseurs de la cour impériale j
qui était fêté au cours d'un grand déjeu-
ner que présidait Nicolas II lui-même.
Puisque je vous parle du palais im-
périal, il faut que je vous mentionne un,
incident amusant qud s'y est produit. On
a appris, nom sans surprise, ces jours
derniers, que les cuisiniers, boulangers
et pâtissiers des offices impériaux me-
naçadent de faire grève si Leurs salaires
n'étaient pas augmentés et si leurs frais
de logement n'étaient point- payés à part.
Cet incident a été aussitôt arrangé.
• pour en revenir aux événements plus
sérieux qui conserven t à l'heure actuelle
toute sa gravité, voici ce qu'on sait sur
l'agitation provinciale.
Le général Sollogouh, gouverneur des
provinces baltiques, a télégraphié à
M. Witte que le calme lest loin d'être ré-
tabli à Riga où il a cru devoir procla-
mer l'état derSiège. -
Par contre, à Rostoff sur le Don, le
calme est revenu ; mais cette tranquil-
lité n'a été rétablie que par .la terrible
répression exercée par les troupes.
De Moscou, on signale toujours de
nouveaux attentats. C'était hier le meur-
tre d'un agent de. police ; aujourd'hui,
l'assassinat d'un officier de dragons.
Dans le gouvernement d'Orel, la fa-
mine horrible est apparue en même
temps que les grands froids. Le minis-
tre s'est empressé d'envoyer 500,000 rou-
bles de secours, pour permettre de com-
battre le fléau et d'acheter du blé. »
Dans Le bassin du Don, le charbon
manque absolument ; c'est dire que tout
est arrêté ? : usines et chemins de fer.
Les particuliers eux-mêmes sont dans
l'impossibilité de se chauffer, ce qui ac-
croît terriblement les souffrances de la
population. Ce malheur, qui n'était que
trop prévu, est la conséquence de la grè-
ve prolongée des chemins de fer. Les
conclusions de l'enquête ordonnée par
le ministère, sont que la situation dans
ces régions ne tardera pas à êtres extrê-
mement grave. v
ROBERT GAILLARD.
A LA CHAMBRE
ELECTION DU BUREAU
M. Doumer est yéélu président de la Charnc
bre avec 16 voix de majorité sur
M. Sarrien.—"Le bureau déûnitix, A
M. Doumer a été réélu, hier, présider dé
la Chambre par 287 voix contre 269 données
à M. Sarrien. Comme on le prévoyait* la
lutte a été des pins vives, très peu de dépu-
tés n'ont pas répondu à l'appel de leur nem.
et on a voté avec un tel empressement que
le nombre des, votants a atteint le chiffre
considérable de 563. L'année dernière, il y
avait eu 511 votants et 4 bulletins nuls ; M.
Doumer avait été élu par 265 voix contre 240
obtenues par M. Brissûn. Il y a' donc cu.
hier, 52 votants de plus que Tannée deraîè*
re ; M. Doumer avait obtenu 11 voix de plus
que la majorité-absolue 'ét 25 de plus que
son concurrent, 'M. Brisâon ; cette anat\ il
a bénéficié de 7 voix de plus que la majorité
absolue et de 18 voix de plus que son ad-
versaire. Enfin,, le président de La Chambre
a rallié 22 voix de pLUS que l'an dernier, et
son ccfticurrent, M. Sarrien, a obtenu 29
voix de plus que M. Brisson l'agi dernier,
r Tout s'est passé,, hier, 'dans le plus gsrand
calme dans la salle des séances au graild
désappointement du nombreux public venu.
là probablement pour assister à un attt!~
spectacle que celui des fastidieux défilés de*
nos honorables à la tribune. Toute la jcwr-,
née a été, en ellet., employée à cet exercice*
la Chambre avant procédé aux différents
scrutins pour l'élection de son bureau déû»
M. PAUL DOUMER
(Photo Nadart
nitif, sous la présidence de M. Bourgeois, d$
la Vendée, qui a ouvert la session ordinaire
-de 1906 à titre de président d'âge, MM. As*
tama et Bischoffsheim, ses aînés, ayant tlé",
cliné cet honneur.
M. Bourgeois, qui avait déjà rempli l'an-
née démise les mêmes fonctions, a pro-
noncé, hier, un long discours d'ouverture
commencé par un «Dieu protège la France ,
qui a soulevé l'enthousiasme de M. Baud'Asson.
Votre doyen d'âge, vieux croyant vendéen, n'estât
pas excusable, à son tour, quand il s'agit des in-
térêts vitaux de notre pays, de sa sécurité, de
libertés, de son honneur, de son drapeau, de ^pe-
ter encore ces paroles de l'an passe : Dieu proiéçt
la France !
Autour du berceau de 190.6. ne voyez-vou. s iàe
bien des nuages inquiétants ? Batailles électoral
commencées déjà. Elections présidentielles, aenat <
riales, élections des députés: bien veuille qu' j
nous soit donné, pour le plus grand bien de *
France, de doubler sans naufrages et sans trop < t
périls, ces terribles caps de tempête !.
Quelques députas ont Alit la grimace e •
entendant le président d'âge leur rappeieç
que certains d'entre eux étaient sur le pl.'tTlt
de sortir pdur n'y plus rentrer de ce Palatf:,
Bourbon 1( qtfil aérait peut-être prétentieux
de comparer au paradis terrestre ».
En bon Vendéen, M. Bpurgeois a déploré
les résultats de la séparation des Eglises
avec l'Etat..
Est-il besoin d'un ange pour nous conduire aa
sommet de" la montagne et nous montrer, à uarer-
les nuages et les éclaira les deuils. les, discord"
les fléaux, les terribles guerres que nous rixrtti,
peut-être. l'av«nir !.
Chassé du paradis terrestre, .le premier h-»mine
emportait, aumoins, r espérance, la promesse fier.
melle d'un lendemain meilleur. Le fardeau pesai*
moins lourdement sur les épaules de l'humanité :
Dieu restait le compagnon de route du pauvre car-
mineau,. l'associé du travailleur, le frère du misé-
reux 1 Aujourd'hui, on en a décidé autrémen 1..,
Séparation est faite ; i hômme doit -rester seul NI
face des épreuves' de' la misère et de la souffrance
Et après
U. PAUL BOURGEOIS; député de la Vendée,
doyen d'âge de la Cha-more.
Quand on aura fait la nuit, le désert, le nt&Kt
dans le cœur de l'hommè : quand on aura :'"
dans le monde cette grande lumière, oetip e
cette petite lueur dA l'Au-delà, je le demande à
les penseurs, à tous les esprits libéraux, tol'-,
convaincus (qui veulent j/arder tervtemei <-
loi ou leur convietiôn, mots qui admetten- J.
ait une foi. une conviction différentej, les PV
tants, les déshérités de la via, les affligés st.'* :
plus forts devant l'épreuve et la douleur ?
Non, mes chers collègues, nous ne vous r'U.
pas notre concours dans la lutte engagée- pon *
mélioration du sort des travailleurs et l'adc»
ment des misères mais laissez-moi, en toute a
chise, vous le dire : je doute que les hommes :
duits à leurs propres forces puissent réussir À I -
monter, en haut de la côte, cet étemel rocher «
Sisyphe de la souffrance, des inégalités social
bloc écrasant sans cesse roulé, remonté et retoi
bant toujours!
i Enfin, après avoir fait allusion aux d.,
trines néfastes dÉe sans"patrie, l'orateur a
terminé ainsi, au milieu des applaudisse-
ments d'une grande partie de la Chambre i
Des idées néfastes, dissolvantes, qu'on voudr" s
ériger en doctrines, ont essayé, dans ces de; ai t<
temps d'amoindrir dans les &mes le sentiment,
l'amour, le culte du drapeau et de la patrte.
Ne provoquons personne. Donnons, chez ne ir
l'exemple de la concorde, de la liberté, de la, pa.x
aimons, respectons les autres peuples ; mais, d*
grâce, restons Français !.
Mes chers collègues, rassurons^nous. Dieu merci,
ouoi qu'on en dise. le patriotisme, en France, c'est
pas mort !. Le jour où la frontière serait menacée,
envahie, le jour où le drapeau serait en péril. Ja
voix de la patrie, la voix du sang aurait vite eoU;
vèrt, chez nous, le bruit des querelles intellectuelles
et des discussions parlementaires, et. ce joour-15,
l'agresseur nous trouverait encore debout, serrant
nos rangs, unis dans un même sentiment* snivam,
le même drapeau, poussant - meme ed ; VI e la
i S'mllce 1 r* M
- ---
QUINZIEME ANNEE. — R*. 4S5CF .;;' - * HUIT FÂ^BSTS^in^ qaoMttl (Part» «I TWrilUlMIBUIIWI — «SKI CaSSTIMEâ * MERCREDI 10 JANVIER 1906
4 - H 'I 1^* * iti .:1:
FERNAND XAU, Fondateur }
REDACTION ET ADMINISTRATION r 100, RUE RICHELIEU, PARIS
< fI ('- -
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„ et aux bureaux, du JO URN AL
Ureiger les mandats-poste; d M. :'A.dmf-nfltI'ClftVl!
tJ'Jrase télégraphique > JOURNAL RICHELIEU • FABIb
n e- sont pas Pendu#
-1 Les manuscrits • non ■ insérés ne sont pas rendus
DEFENSE NATIONALE M
LA VIOLATION
r - ..JoI
, DE
Vr,
LA NEUTRALITÉ BELGE
," lia Conférence (TAlgésiras préoccupe
actuellement tous les esprits.- On se de-
mande avec inquiétude ce qui va sortir
de cette discussion, internationale, et l'on
n'est pas sans crainte.
1. Il ne faut ni s'émouvoir, ni rester in-
diftèrent. Tout peut arriver. L'équilibre
une situation tendue - peut changer
sous faction d'un grain de sable quel-
conque, malgré la bonne volonté et la
sagesse des conférenciers.' Néanmoins,
je ne crois pas à la guerre pour la rai-
son suivante : l'Allemagne vient de com-
mencer, il y a peu de temps, la réfec-
tion de son matériel d'artillerie de cam-
pagne. Au canon à tir accéléré,. qu'elle
possède maintenant, elle substitue pro-
gressivement un canon à tir rapide, plus
ou moins semblable au nôtre. Mais
cetfe substitution demandera encore du
temps. L'empereur allemand, qui n'est
¡Jas dépourvu d'intelligence militaire, ne
se-lancera pas dans une si grosse aven-
ture, avec l'énorme infériorité qui carac-
térise l'artillerie de campagne allemande
pcùh rapport à l'artillerie française. Car,
en pareille matière, il ne faut pas ou4
blier qu'un matériel, si perfectionné
qu'il soit, ne rendra rien, s'il n'est pas
Sêrvi par des cadres rompus aux nou-
velles règles d'emploi qui, seules, peu-
vent permettre son utilisation intégrale.
Donc, en admettant même que, par un
coup de baguette magique, toute l'artil-
lerieallemaride soit pourvue demain du
Canon à tir rapide, il faudra encore de
longs mois pour réaliser le dressage
complet des cadres à l'usage efficace d'un
idutil aussi délicat. Tout porte à croire
que cette question très importante de
armement fera réfléchir notre impérial
adversaire et tempérera ses projets bel-
liqueux. -
( Quoi qu'il en soit, les événements déi-
Sjjouant trop souvent les pronostics les
plus raisonnables, il n'est jamais inutile
fie préparer les esprits à certaines éven-
tualités.
Dans cet ordre d'idées, le général Lan-
glois a mis récemment l'opinionpubli-
que en garde contre l'émotion que pour-
îraient produire divers actes d'hostilité
id'importaiice secondaire pendant les
pl>emiers jours d'une campagne.
Il expliquait, avec une simplicité et
une vérité saisissantes que les forts d'ar-
irèt de nos deux grandes digues défensi-
ves Verdun-Toul, Epinal-Belfort, ne sau-
Iràient tenir contre une attaque systéma-
tique exécutée simultanément par de
l'artillerie lourde d'armée et de l'artil-
lerie de campagne tirant des projectiles
k éxplosif puissant.
: Il expliquait aussi qu'il fallait s'atten-
dre à l'occupation de Nancy dès le début
ttè la mobilisation, mais que cette occu-
pation ne pouvait avoir aucune influence
sérieuse sur la marche des grandes op&
ations ultérieures.
Les conseils préventifs du général
Sanglots sont parfaitement sages. Il im-
pute de lès répandre et de leur donner
la glus large publicité.
'Obéissant à la même préoccupation,
ftCiis avons pensé qu'il était bon de fami-
llàriâer les esprits avec une autre grande
qet- plus- redoutable éventualité, celle de
Belgique. Fl. neutrèr de la"
la violation du territoire neutre de la'
tout le monde sait que la neutralité
fdè la Belgique est réglée par les traités
fet la convention de 1831. On sait moins
fltie dans'un article secret, annexé à la
convention des forteresses du 14 décem-
bre 1831, les puissances contractantes
imposèrent à la Belgique, à Vinsu de la
France, les stipulations du protocole mi-
litaire d'Aix-la-Chapelle du 15 novembre
ti818. Toutefois, au texte précis proposé
(par les puissances, le plénipotentiaire
îfaelge réussit à substituer un texte plus
^aguè ne mentionnant pas expressément
"e. protocole de 1818. Ce document di-
plomatique secret disposait qu'en cas de
jgûerre l'Angleterre aurait le pouvoir
e"ùcc pllr une partie du territoire belge,
(et la Prusse une autre partie. -- - «
En somme, la neutralité belge était
dirigée contre la France et apparaissait
tourtoiit comme l'expression d'un intérêt
allemand.
L'Allemagne n'a jamais laissé périmer
Im'fi droit, et, pour le maintenir, s'est
adressée au souverain belge lui-même,
qui, en vertu de l'article 68 de la Consti-
tution belge, a le droit xJe faire des trai-
tés de paix, d'alliance et de commerce,
et de n'en donner connaissance aux
Chambres, ou à ses ministres, que lors-
que la sûreté et l'intérêt de gEtat le per-
mettent. • r
En conséquence, l'Allemagne, forte de
la convention secrète de 1831 et des
transactions intervenues ultérieurement
avec le roi des Belges,, se déclare aujour-
d'hui fondée à occuper les forteresses
de Namur et de Liège, si leur sûreté di-
recte ou indirecte venait à être compro-
mise.
11 ne faudrait pas, d'ailleurs, oublier
les termes de la lettre adressée, en sep*-
tembre i870, par le roi Léopold au roi
Guillaume, et qui se termine ainsi : En
écrasant à Sedan la dernière armée fran-
Çaise, Votre Majesté s'est acquis une
gloire impérissable, car Elle a non seu-
lement sauvé l'Europe, mais la civilisa-
tion.
Mais si, déjà, la question de droit se
ar îâse contre la France, combien plus
encore la question de fait, c'est-à-dire
rintérêt matériel de l'Allemagne à utili-
ser. le territoire de la Belgique !
Cet intérêt est manifeste. Il résulte à
la fois des effectifs considérables à met-
tre en mouvement, de l'extension et du
tracé du réseau ferré allemand, du tracé
de notre frontière et de l'organisation de
4 Prière d'adressér. tous documents et lettres
malm -TOa&ai la délom nationale 4 Jacques Dkur.
sa défense, et enfin de l'importance tou-
jours grandissante des services de l'ar-
rière. ,
Comme je l'ai déjà dit, l'Allemagne
est en état de lancer sur nous une masse,
de quinze cent mille combattants, sans
compter le million d'hommes qu'elle
conservera momentanément comme trou-
pes de forteresse, de garnison et de rem-
placement. 4 t »
Elle n'a plus aujourd'hui à se préoc-
cuper de la Russie, que la guerre de
Mandchourie et les troubles intérieurs
ont paralysée pour longtemps. t
D'autre part, l'importance, du temps
dans les transports stratégiques n'est
plus à démontrer.
Sans doute, le cône récepteur d'Al-
sace-Lorraine a été admirablement agèn.,
cé et outillé pour le débarquement des
troupes, à tel point que toute cette ré-
gion ne forme plus littéralement qu'une
seule gare aux proportions colossales.
Néanmoins, ce n'est plus suffisant.
Aux masses qui vont se déverser si ra-
pidement sur la base de concentration,-
il faut donner de l'air, de l'espace, sous
peine d'en faire un agrégat monstrueux,
sans jeu, sans atmosphère, sans sou-
plesse, incapable de se mouvoir.
Si on examine le réseau ferré alle-
mand, on se convaincra que le nombre
des marges utilisables pour déboucher
uniquement en Alsace-Lorraine est tel
que les masses allemandes auraient b8&
soin de plus de huit jours pour faire
leur concentration. En ajoutant à ces
huit jours les quatre jours nécessaires
à la mobilisation proprement dite, on
atteint le chiffre minimum de douze
jours pour l'opération totale.
La situation change immédiatement,
si l'Allemagne utilise les lignes du Nord
qui viennent converger sur Dusseldorf
et Cologne et se prolongent ensuite soit
sur Aix-la-Chapelle, soit sur Saint-With
et Prùm, soit sur Trèves. Le réseau d'Al-
sace-Lorraine se trouve soulagé et le
bénéfice global est considérable. La con-
centration allemande s'effectuant alors
en six jours, les opérations peuvent com-
mencer dès le onzième jour.
Les forces concentrées sur le front
Gouvy-Trèves ne sont qu'à deux mar-
ches de la frontière française et se trou-
vent par .conséquent en mesure d'abor-
der le flanc gauche de notre digue dé-
fensive du Nord en même temps que lies
armées d'Aisace-Lorrame l'aborderont
de front.
On voit tout de suite l'avantage sé-
rieux que l'Allemagne, peut retirer de la
violation d'urne faible partie du territoire
beige.
Cet avantage devient très considérable
si la violation, s'étendant plus à l'Ouest
encore, vient appuyer la droite de la
masse envahissante à la ligne fortifiée
de la Meuse. Liège et Namur devien-
nent lies points d'appui de l'aile droite
allemande e.t assurent la sécurité de son
flanc.
On. ne voudra pas m'objecter l'entrée
en jeu des deux corps d'armée belles.
Ceux-ci se retireront à Anvers ou sta-
tionneront sur la rive gauche de la
Meuse, mais bien certainement n'en-
treprendront rien contre les Allemands,
pour de bonnes raisons qu'il est facile
de concevoir.
Toutefois, l'extension du front alle-
mand vers l'Ouest n'est pas nécessaire.
La premIère hypothèse suffit largement
à démontrer l'utiLité incontestable de la
violation limitée au Luxembourg belge.
Sans, entrer dans plus de détails, rai.
sons l'esquisse du dispositif général al-
lemand, qui pourra découiLer des consi-
dérations précédentes.
Nous voyons deux masses : l'une,
pMs considérable, sur le front Metz-Sar-
re bourg, l'autre sur le front Goruvy-Trè-
ves.
i Les masses d'Alsace-LorTQ.ine sont
obligées de se heurter en partie à nos
deux grandes digues défensives. Mais
on sait ce que valent no^ forts d'arrêt.
1 La masse du Nord, /plus avantagée,
n'a pas immédiatement d'organisation
défensive permanente devant eUe, Elle
menace directement notre flanc gau..
cba et, après quelques marches, prend
pkour ainsi dire à revers la digue Verdun-
Toul. Elle, facilite par conséquent dans
une large mesure l'offensive des armées
du Sud. ,:
Là simple progres&iollt en avant des
deux masses les pousse à la concentra-
tion. 1.
En cas d'échec de Tune des masses,
l'autre agissant sur le flanc de l'adver-
saire le gêne ou l'arrête dans la pour-
suite de son succès.
Enfin, par suite du grand développe-
ment de la base de concentration, les
lignes de communication, si impo>rtan*
tes de nos jours, deviennent plus nom*
breuses, plus espacées, plus indépen-
dantes et surtout plus sûres.
Devant ces avantages aussi précis,
aussi considérables, les Allemands ont-
ils l'intention de respecter la neutralité
de la Belgique ?
Je sw$ convaincu du contraire.
* "; A. B. a
ÉCHOS
Conon
M
me Dubief recevra les premier et troisiè-
me mercredis de chaque ïnois; à partir
du 17 janvier.
1
1 y avait hier trente-trois ans que Napo-
léon III est mort à Chislehurst, en Angle-
terre. A cette occasion, comme toutes les an-
nées, un service funèbre a été célébré à Saint-
Augustin.
Pendant le service, des délégués des comités
impérialistes tenaient, autour du catafalque,
des drapeaux tricolores surmontés des aigles.
Dans l'assistance, nous ,avons remarqué des
membres des comités de l'Appel au peuple,
des députés et journalistes plébiscitaires, des
survivants des Cent-Critroes et de la gatde im-,
pénale et des anciens serviteurs de l'empereur.
L
'avocat Lintilhac,
M. vie bâtonnier Chami a coufdttit, hier,
aoïanmaUeeBOQîi, à la banc de la Cour d'appel,
pour y prêter le serment d'avocat, M. le li-
cencié en droit Eugène Lintilhac, sénateur du
Cantal et ancien professeur de littérature à la
Sorbonoe. -
Cette formalité remplie, M- Eugène Lintil-
hac a été invité, suivant l'usage, à s'asseoir au
banc des avocats. Quelques minutes après», il
le quittait pour se rendre au secrétariat de
l'Ordre où il rédigeait sa demande d'admis-
sion au stage. v
H
ier, à l'Ecole des beaux-arts, a; été élue
massière, à l'atelier Humbert, Mlle Ma-
déteins Gervex (nièce de M. H. Gervex), en
remplacement de Mlle Cathalifaut.
T
hés Kitaï. Envoi franco contre o fr. 65,
1/8 thé exquis, russe, Souchong ou Cey-
lan, la, livre 5 francs. Les Kitaï sont bus dans
todites les ambassades. Demandez-les partout.
Rue Châteaudun, 51, Paris. Téléph. 252-43.
A
fin d'éviter les confusions, qui pouvaient
se produire par certaines similitudes de
noms, la Société des 4 anciens établissements
Georges Richard, dont les voitures portaient
la manque « Richard-Brasier », a décidé de
modifier et sa raison sociale et sa marqua
A dater de ce jour, elle s'appellera; : Société
de construction â aUtomobiles « Le Trèfle à
quatre feuilles », et ses voitures, qui ont gar
gné, en 1904 et en 1905, la Coupe Gordon-
Bennett, porteront désarmais le nom a Voitures
Brasier »;..
L
€3 blés frissonnent, couchés par la baise,
de jolis coquelicots vont de droite, de
gauche, ballottés par le vent. Soudain, ces jo-
lies fleurs se redressent sur leur tige, de frais
minois apparaissent, traversent le champ. et
dansent. Apparition d'une grâce parfaite, d'u-
ne beauté sans pareille. Ce sont les dix-huit
*
ponettes conduites par Mado Minti. C'est l'un
des plus jolis divertissements de la Revue des
Folies-Bergère.
JOINVILLE.
Carnet d'un Sauvage
Comme au dix-huitième siècle, c'est du
Nord, aujourd'hui, que nous vient la lu-
mière. Seulement ce n'est plus du Nord
russe ; c'est du Nord anglais.
, Je vous ai iiéjà entretenus de l'application
du phonographe aux discours politiques. Il
y a mieux maintenant. Lorsque, chez nos
voisins, les maris sont souffrants ou em-
pêchés, ils font faire leur campagne élec-
torale par leur femme.
Plusieurs dames du plus haut lignage
(car vous savez qu'en Angleterre il y a en-
core un haut lignage) parcourent en ce mo-
ment les campagnes^ tiennent des "éunions,
occupent les tribunes, et défendent la candi-
dature de leurs époux. 1,
Dans ce pays de liberté, cela paraît tout
à fait simple, et n'offre aucun inconvénient.
Personne n'y trouve à redire. Bien que nous
soyons, dit-on, le peuple galant par excel-
lence, comme nous sommes aussi, quoi-
qu'on ne le dise pas, le peuple le plus en-
croûté, si une femme chez nous s'avisait
d'en faire autant, elle n'exciterait que des
tires et des clameurs.
Je crois même qu'on ne l'éoouterait pas,
sous prétexte qu'elle ne jouit pas de ses
droits électoraux ; car nous sommes essen-
tiellement formalistes, et, de même que nul
n'a le droit de guérir sans une permission
de l'autorité, de même une vérité n'a le
pouvoir de circuler que si elle a rempli cer-
taines conditions préalables.
Or, une de ces conditions indispensables
est de porter culotte. La vérité qui porte ju-
pes n'est plus la vérité.
En outre, on ferait tout de suite cette ré-
flexion, qui ne manquerait pas de justesse :
; — Si l'on autorise les femmes à présenter
la candidature de leurs maris, on ne voit
pas bien pourquoi elles ne pourraient pas
présenter la leur. « -
Moi, à coup sûr, je ne le vois pas. Du
moment où il est permis aux femmes d'être
médecins, avocats, et d'exercer toutes les
professions qui jusqu'ici étaient réservées
au sexe faible, qui est le nôtre, il est diffi-
cile de s'expliquer pourquoi l'on continue à
les exclure de la politique. <
i Il faut certainement beaucoup plus de sé-
rieux dans l'esprit pour soigner une bron-
chite, que pour taper sur un pupitre en vo-
ciférant des mots incohérents et je connais
pour ma part nombre de femmes, qui, par
leur propension aux propos acrimonieux, fe-
raient des députés très satisfaisants.
1 Henry Marst.
L'AVEUGLE VOLONTAIRE
TOmieè mutilation affrontée par un soldat
des bataillons d'Afrique pour quitter
le pénitencier
tttNIS, 9 janvier. —Le conseil de guerre
a jugé aujourd'hui l'affaire du soldat Del-
basse, des bataillons d'Afrique, qui, con-
damna aux travaux publics et subissant sa
peiné au pénitencier militaire de Tebour-
souk, a, dans le but de se faire réformer,
demandé, en juin dernier, à un de ses cama-
rades actuellement libéré, nommé Bouiet,
de l'éborgner.
Ce dernier eut la folie, d'y consentir et lui
perça l'œil gauche avec une épingle. Vingt
minutes après, Delbasse vint le retrouver
et lui dit qu'il voyait encore. Boutet frappa
alors par trois fois l'œil déjà perforé.
Delbasse affirma à ses chefs qu'un éclat
de verre avait occasionné cet accident. Les
médecins ayant déclaré sa version invrai-
semblable, une enquête fut ouverte, mais ne
donna à ce moment aucun résultat, et Del-
basse fut gardé au énitencier.
A la fin de l'année dernière, Delbasse, per-
sistant dans son dessein, voulut, se faire cre-
ver l'autre œil. Après plusieurs refus, il
trouva quelqu'un qui osa effectuer cette mu-
tilation. Celui-ci se nomme Pape ; ses con-
damnations tant dans la vie civile que mili-
taire, sont innombrables.
Il porte tatoués sur le front les mots sui-
vants : « Ma tête à Deibler ! Vive Caserio ! »
Delbasse s'agenouilla entre ses jambes et,
avec une aiguille, Pape lui transperça l'œil
droit.
Dans sa déposition comme témoin devant
le conseil de guerre, l'aveugle, qui est un
homme grabd et fort, de vingt-cinq ans, et
qui pleure son aberration, a prétendu n'avoir
par été consentant ; mais les déclarations
ceux auxquels il s'était adressé primiti-
vement et des témoins de la scène démon-
trent quii fut une victime volontaire.
Pape, qui était défendu par Me Revues, a
été condamné à huit ans de travaux forcés.
Delbaue est réformé et va être gracié.
LE CHOLÉRA
MO" le professeur Chantemesse explique
comment le choléra fut importé en
Allemagne l'année dernière et
comment il fut vaincu
L'Académie de médecine a entendu, hier,
une très intéressante communication de M.
le professeur Chantemesse, relative à l'épi-
démie cholérique qui a sévi en Allemagne,
l'année dernière,
M. Chantemesse étudie la marche du
fléau, et il rend hommage aux mesures
énergiques et efncaces prises par les auto-
rites allemandes pour l'enrayer. Au début
de 1905, le choléra sévissait. sur les bords
du Volga, puis on le voit éclater à Moscou,
plus tard, il attéint Varsovie, et enfin il en-
tre en Allemagne. En pointant sur la carte
ses étapes successives, on constate .qu'il a
suivi exactement l'itinéraire des voies na-
vigables. Dr, il existe en Botnie une indus-
trie forestière importante qui envoie une
grande quantité de chalands jusqu'aux bou-
ches du Volga et du Dnieper. Ce sont ces
habitations flottantes insalubres qui, au re-
tour, ont véhiculé le 'choléra et ont conta-
miné les bateliers allemands. L'épidémie
s'est répandue principalement dans le bas-
sin de l'Oder, et arrivait à Berlin le 22 sep-
tembre. Deux cas seulement de propaga-
tion, dus a des a porteurs ae. bacilles », se
sont produits en dehors du réseau fluvial:
un émigrant russe, à Hambourg, et un sol-
dat. à Strasbourg.. -
'M. Chantemesse passe en revue les me-
sures édictées par le gouvernement alle-
;nar»i,. et qui ont principalement consisté
dans une application rigoureuse de la loi de
1900, renforcée par celle de 1904. Isolement
complet des malades et des suspects ; ob-
servation de cinq jours ; domicile des cho-
lériques désignés par une marque spéciale ;
règlement de navigation ; postes de visite
médicale le long des cours d'eau, signalés
par un pavillon blanc ; obligation pour les
bateaux d'arborer un pavillon jaune, en cas
de malade à bord et'un pavillon noir en
cas de décès. Application de la loi sur l'émi-
gration, isolant complètement les émigrants
à leur traversée du territoire allemand.
Ces diverses mesures furent complétées
par une excellente instruction distribuée
aux bateliers, très curieuse sous sa forme
biblique, et dont voici la traduction :
« Tu peux te protéger, toi et ta famille,
contre le choléra. — Le poison cholérique
est contenu dans l'eau avec laquelle ta pro-
fession te met en contact. — Ne bois pas
l'eau des rivières ; ne' t'en sers pas pour te
nettoyer, ni toi, ni les objets dont tu fais
usage. — Ne puise de l'eau qu'aux fontai-
nes munies d'un écriteau favorable. —
Avant de prendre tes repas, - lave-toi les
maini avec de l'eau et du savon. — Ne
mange que des aliments cuits. — Ne souille
pas l'eau des rivières avec des déjections
et fais cette défense à ceux qui dépendent
de toi. — Emploie pour tes besoins des va-
ses spéciaux qui te seront remis et qui con-
tiennent du lait de chaux. — En cas d'in-
disposition, va trouver le médecin le plus
proche. »
I M..le professeur CHANTEMESSE
M. Chantemesse. pense qu'en semblable
occurrence des mesures analogues de-
vraient être appliquées en France. On pour-
rait installer dans les gares frontières des
services sanitaires pour arrêter et isoler les
malades et les suspects; interdire l'intro-
duction du linge sale ; délivrer des passe-
ports sanitaires ; assurer la désinfection des
trains et surveiller la santé des voyageurs
en cours de route, etc. Il trouve que nos
lois et règlements sont très débiles en face
de ceux de l'Allemagne, et ajoute que nous
devons à l'organisation allemande d'avoir
échappé à l'envahissement de l'épidémie.
M. Brouardel est aussi d'avis qu'il y
a quelque chose à faire, mais il croit qu'il
faudrait créer une réglementation spéciale
pour chaque genre d'épidémie. L'Académie
sera appelée ultérieurement à se prononcer
à cet égard. - SALAGNAC.
LES RAYONS X EN MÉDECINE
L'emploi des rayons Rœntgen par le pre-
mier venu considéré comme un exer-
cice illégal de la médecine
Hier à l'Académie de médecine, on a en,
tendu la lecture d'un intéressant rapport de
M. Chauffard, sur les conditions légales de
l'emploi médical, des rayons X ; autrement
dit, sur la nécessité de considérer comme un
exercice illégal de la médecine l'emploi de
ces mystérieuses radiations, dans un but
thérapeutique, par toute personne non au-1
torisée légalement à exercer la médecine.
C'est l'éminent doyen de la Faculté, M.
Debcive, qui avait soulevé (jette importante
question, dans la séance du- 23 mai dernier.
11 rappelait, à "ce sujet,..que le Congrès des
rayons Rœntgen (ou rayons X), qui s'est
réuni à Berlin, au mois d'avril 1905, avait
voté, à l'unanimité, une proposition ainsi
conçue : « L'emploi des rayons Roentgen
chez l'homme est uniquement du domaine
médical.
La commission nommée par l'Académie,
et composée de MM. Brouardel, Debove, Ga-
riel, Guenîbt, Hanriot, Motet, C. Périer, Pou-
chet et Chauffard, a reconnu combien il était
urgent de réglementer aussi en France cette
nouvelle branche de l'art de guérir qu'on -a
dénommé la radiothérapie.
Dans son rapport, M. Chauffard fait un
historique complet de l'application des
ravons X en médecine. Il montre ensuite
comment elle est actuellement pratiquée et
comment elle doit l'être à l'avenir pour sau-
vegarder, d'une façon efficace, les intérêts
des malades.
Il établit enfin que toute cette science nou-
velle, créée par la collaboration féconde des
médecins et de rex'périm.fntateur ne doit
être appliquée que par des hommes d'une
compétence reoooamie.
— Au' lieu de cela., dit M. Chauffard, la
radiographie est restée jusqu'ici une indus-
trie libre, ouverte au premier venu, sans ga-
ranties morales ni aptitudes professionnel-
les. -
11 en résulte fatalement de tristes abus.
L'honorable rapporteur cite, par exemple,
une grande viHe du nord de la France, où
un. marchand de vins pratique ouvertement
la radiothérapie. Autre part, c'est un ban-
dagiste ; autre part encore, un photographe,
qui s'improvise guérisseur par les rayons X.
Des erreurs de diagnostics et des accidents
fâcheux se sont produits,, qui sollicitent l'at-
tention de l'autorité.
L'Académie de médecine remplira son
rôle de protectrice de la santé publique, dit
M. Chauffard, en appuyant de sa haute au-
torité la proposition de M. le doyen Debove
et en sanctionnant le projet de délibération
suivant :
et Considérant que l'emploi médical des
rayons X peut déterminer des accidents gra-
ves ; que certaines pratiques peuvent créer
un danger social ; que seuls les docteurs en
médecine, les officiers de santé ou les den-
tistes diplômés (en Ce qui concerne la prati-
que odontologique) sont capables d'interpré-
ter les résultats obtenus au point de vue du
diagnostic et du traitement des maladies ;
» L'Académie émet l'avis que l'application
médicale des rayons. X par des personnes
non pourvues des diplômes ci-dessus, cons-
titue un acte d'exercice illégal de la méde-
cine. » -,
.M. le .président Guéniot fait 1 remàrqup-r
que, vu son importance, cette proposition
ne saurait être votée au pied levé ; l'Acadé-
mie de médecine en remet dono la discus-
sion à la prochaine séance, mais l'approba-
tion unanime qui -a accueilli la lecture du
rapport ne laisse aucun doute sur son adop-
tion. — S. -
EN RUSSIE
Trois jours de grève pacifique
LA FAIINE DANS LA PROVINCE D'OREL
? SAINT-PÉTERSBOURG, 9 janvier. (Par
dépêche de notre envoyé spécial.) - Les
élections à la Douma d'empire, voici ce
qui préoccupe ici les esprits et chaque
jour davantage. Les bureaux de rensei-
gnements dans Les ministères sont sans
cesse assaillis par des demandes ..éma-
nant de toutes les classes de la société.
Chaque citoyen veut savoir ce qu'il aura.
le droit et le devoir de faire en ce mo-
ment solennel et décisif.
t Il est probable qu'un règlement gêné..
ral va être établi pour permettre aux
préposés de tous les bureaux officiels de
dissiper les malentendus innombrables,
de régler toutes les réclamations plus ou
moins bien fondées, bref, de mettre un
peu d'ordre dans les esprits.
On ne pense pas, d'ailleurs, que les
élections puissent avoir lieu avant le
mois d'avril, mais dès maintenant, un
ukase impérial va certainement être pro-
mulgué (avant la fin de l'année russe)
qui convoquera définitivement les collè-
ges électoraux.
Si l'opinion publique s'intéresse très
vivèment à ces préparatifs, tout n'en
reste pas moins tranquille dans les
quartiers où se -trouvent les grandes
usines. Ces faubourgs sont aù surplus
toujours parcourus par des patrouilles
armées. M. Dediouline, grand-maître de
la police, n'a pas voulu, en effet., renon-
cer à ces mesures de précaution pendant
les trois grandes journées de fêtes de la
Noël. Il les a même augmentées et les
cosaques rouges qui forment la ga.rde
particulière de l'empereur ont été ren-
forcés d'une sotnia, c'est-à-dire d'envi-
ron cent hommes.
En dehors des renseignements offi-
cieJs, j*ai pu savoir, de source absolu-
ment sûre, que le Comité ouvrier a dé-
cidé la grève pour les 9, 10 et 11 jan-
vier (style russe). D'après sa déclara-
tion, cette grève sera essentiellement pa-
cifique ; elle n'aura d'autre but que de
commémorer la journée sanglante où
périrent tant de pauvres gène l'année
dernière.
Que dit-on à Tsarskoïé-Séloi ? C est ce
qu'il est extrêmement difficile de savoir.
L'empereur continue à recevoir un à un
les régiments du gouvernement de
Saint-Pétersbourg et cherche par ces ré-
captions militaires à raffermir la. fidélité
de ses troupes. C'était aujourd'hui le ba-
taillon de chasseurs de la cour impériale j
qui était fêté au cours d'un grand déjeu-
ner que présidait Nicolas II lui-même.
Puisque je vous parle du palais im-
périal, il faut que je vous mentionne un,
incident amusant qud s'y est produit. On
a appris, nom sans surprise, ces jours
derniers, que les cuisiniers, boulangers
et pâtissiers des offices impériaux me-
naçadent de faire grève si Leurs salaires
n'étaient pas augmentés et si leurs frais
de logement n'étaient point- payés à part.
Cet incident a été aussitôt arrangé.
• pour en revenir aux événements plus
sérieux qui conserven t à l'heure actuelle
toute sa gravité, voici ce qu'on sait sur
l'agitation provinciale.
Le général Sollogouh, gouverneur des
provinces baltiques, a télégraphié à
M. Witte que le calme lest loin d'être ré-
tabli à Riga où il a cru devoir procla-
mer l'état derSiège. -
Par contre, à Rostoff sur le Don, le
calme est revenu ; mais cette tranquil-
lité n'a été rétablie que par .la terrible
répression exercée par les troupes.
De Moscou, on signale toujours de
nouveaux attentats. C'était hier le meur-
tre d'un agent de. police ; aujourd'hui,
l'assassinat d'un officier de dragons.
Dans le gouvernement d'Orel, la fa-
mine horrible est apparue en même
temps que les grands froids. Le minis-
tre s'est empressé d'envoyer 500,000 rou-
bles de secours, pour permettre de com-
battre le fléau et d'acheter du blé. »
Dans Le bassin du Don, le charbon
manque absolument ; c'est dire que tout
est arrêté ? : usines et chemins de fer.
Les particuliers eux-mêmes sont dans
l'impossibilité de se chauffer, ce qui ac-
croît terriblement les souffrances de la
population. Ce malheur, qui n'était que
trop prévu, est la conséquence de la grè-
ve prolongée des chemins de fer. Les
conclusions de l'enquête ordonnée par
le ministère, sont que la situation dans
ces régions ne tardera pas à êtres extrê-
mement grave. v
ROBERT GAILLARD.
A LA CHAMBRE
ELECTION DU BUREAU
M. Doumer est yéélu président de la Charnc
bre avec 16 voix de majorité sur
M. Sarrien.—"Le bureau déûnitix, A
M. Doumer a été réélu, hier, présider dé
la Chambre par 287 voix contre 269 données
à M. Sarrien. Comme on le prévoyait* la
lutte a été des pins vives, très peu de dépu-
tés n'ont pas répondu à l'appel de leur nem.
et on a voté avec un tel empressement que
le nombre des, votants a atteint le chiffre
considérable de 563. L'année dernière, il y
avait eu 511 votants et 4 bulletins nuls ; M.
Doumer avait été élu par 265 voix contre 240
obtenues par M. Brissûn. Il y a' donc cu.
hier, 52 votants de plus que Tannée deraîè*
re ; M. Doumer avait obtenu 11 voix de plus
que la majorité-absolue 'ét 25 de plus que
son concurrent, 'M. Brisâon ; cette anat\ il
a bénéficié de 7 voix de plus que la majorité
absolue et de 18 voix de plus que son ad-
versaire. Enfin,, le président de La Chambre
a rallié 22 voix de pLUS que l'an dernier, et
son ccfticurrent, M. Sarrien, a obtenu 29
voix de plus que M. Brisson l'agi dernier,
r Tout s'est passé,, hier, 'dans le plus gsrand
calme dans la salle des séances au graild
désappointement du nombreux public venu.
là probablement pour assister à un attt!~
spectacle que celui des fastidieux défilés de*
nos honorables à la tribune. Toute la jcwr-,
née a été, en ellet., employée à cet exercice*
la Chambre avant procédé aux différents
scrutins pour l'élection de son bureau déû»
M. PAUL DOUMER
(Photo Nadart
nitif, sous la présidence de M. Bourgeois, d$
la Vendée, qui a ouvert la session ordinaire
-de 1906 à titre de président d'âge, MM. As*
tama et Bischoffsheim, ses aînés, ayant tlé",
cliné cet honneur.
M. Bourgeois, qui avait déjà rempli l'an-
née démise les mêmes fonctions, a pro-
noncé, hier, un long discours d'ouverture
commencé par un «Dieu protège la France ,
qui a soulevé l'enthousiasme de M. Bau
Votre doyen d'âge, vieux croyant vendéen, n'estât
pas excusable, à son tour, quand il s'agit des in-
térêts vitaux de notre pays, de sa sécurité, de
libertés, de son honneur, de son drapeau, de ^pe-
ter encore ces paroles de l'an passe : Dieu proiéçt
la France !
Autour du berceau de 190.6. ne voyez-vou. s iàe
bien des nuages inquiétants ? Batailles électoral
commencées déjà. Elections présidentielles, aenat <
riales, élections des députés: bien veuille qu' j
nous soit donné, pour le plus grand bien de *
France, de doubler sans naufrages et sans trop < t
périls, ces terribles caps de tempête !.
Quelques députas ont Alit la grimace e •
entendant le président d'âge leur rappeieç
que certains d'entre eux étaient sur le pl.'tTlt
de sortir pdur n'y plus rentrer de ce Palatf:,
Bourbon 1( qtfil aérait peut-être prétentieux
de comparer au paradis terrestre ».
En bon Vendéen, M. Bpurgeois a déploré
les résultats de la séparation des Eglises
avec l'Etat..
Est-il besoin d'un ange pour nous conduire aa
sommet de" la montagne et nous montrer, à uarer-
les nuages et les éclaira les deuils. les, discord"
les fléaux, les terribles guerres que nous rixrtti,
peut-être. l'av«nir !.
Chassé du paradis terrestre, .le premier h-»mine
emportait, aumoins, r espérance, la promesse fier.
melle d'un lendemain meilleur. Le fardeau pesai*
moins lourdement sur les épaules de l'humanité :
Dieu restait le compagnon de route du pauvre car-
mineau,. l'associé du travailleur, le frère du misé-
reux 1 Aujourd'hui, on en a décidé autrémen 1..,
Séparation est faite ; i hômme doit -rester seul NI
face des épreuves' de' la misère et de la souffrance
Et après
U. PAUL BOURGEOIS; député de la Vendée,
doyen d'âge de la Cha-more.
Quand on aura fait la nuit, le désert, le nt&Kt
dans le cœur de l'hommè : quand on aura :'"
dans le monde cette grande lumière, oetip e
cette petite lueur dA l'Au-delà, je le demande à
les penseurs, à tous les esprits libéraux, tol'-,
convaincus (qui veulent j/arder tervtemei <-
loi ou leur convietiôn, mots qui admetten- J.
ait une foi. une conviction différentej, les PV
tants, les déshérités de la via, les affligés st.'* :
plus forts devant l'épreuve et la douleur ?
Non, mes chers collègues, nous ne vous r'U.
pas notre concours dans la lutte engagée- pon *
mélioration du sort des travailleurs et l'adc»
ment des misères mais laissez-moi, en toute a
chise, vous le dire : je doute que les hommes :
duits à leurs propres forces puissent réussir À I -
monter, en haut de la côte, cet étemel rocher «
Sisyphe de la souffrance, des inégalités social
bloc écrasant sans cesse roulé, remonté et retoi
bant toujours!
i Enfin, après avoir fait allusion aux d.,
trines néfastes dÉe sans"patrie, l'orateur a
terminé ainsi, au milieu des applaudisse-
ments d'une grande partie de la Chambre i
Des idées néfastes, dissolvantes, qu'on voudr" s
ériger en doctrines, ont essayé, dans ces de; ai t<
temps d'amoindrir dans les &mes le sentiment,
l'amour, le culte du drapeau et de la patrte.
Ne provoquons personne. Donnons, chez ne ir
l'exemple de la concorde, de la liberté, de la, pa.x
aimons, respectons les autres peuples ; mais, d*
grâce, restons Français !.
Mes chers collègues, rassurons^nous. Dieu merci,
ouoi qu'on en dise. le patriotisme, en France, c'est
pas mort !. Le jour où la frontière serait menacée,
envahie, le jour où le drapeau serait en péril. Ja
voix de la patrie, la voix du sang aurait vite eoU;
vèrt, chez nous, le bruit des querelles intellectuelles
et des discussions parlementaires, et. ce joour-15,
l'agresseur nous trouverait encore debout, serrant
nos rangs, unis dans un même sentiment* snivam,
le même drapeau, poussant - meme ed ; VI e la
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