Titre : L'Action française : organe du nationalisme intégral / directeur politique : Henri Vaugeois ; rédacteur en chef : Léon Daudet
Auteur : Action française. Auteur du texte
Éditeur : Action française (Paris)
Date d'édition : 1925-05-29
Contributeur : Vaugeois, Henri (1864-1916). Directeur de publication
Contributeur : Daudet, Léon (1867-1942). Directeur de publication
Contributeur : Maurras, Charles (1868-1952). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 mai 1925 29 mai 1925
Description : 1925/05/29 (Numéro 149). 1925/05/29 (Numéro 149).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k762329f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-6354
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
Dlx-Enîtlèmë âmteë—N® fï9i
yeE&retLi 29» njâî 1925
1S centimes. p A*M
20 centimes, p épartkmbb ra bt C ouwhs T
ÀBONKEMENiTS : . On Ai Si «*. înfcl*.
France et Colonies. 48 fr. a5 fr. i3 fr.
Etranger ...... 8a » 4s » 33 »
Chique postal s Compte' 3S.900 Paris.'
ORGANE DU NATIONALISME INTÉGRAL' Eto4OT À < ÏLi£ïïî^®" , ° , '
«t Tout ce qui est national est notre. »
Le Doc d'ORLÉ^NS
'des quarante Kols qui ea mille ans flrentlaFraaoe.
s tSégMpWqoe : ACTIOFRAH-PAaiS
Téléphone; AdabuthmOm : lotme 36-4», aMo
Rldaciion ; Central Pobticzié : Central 74-77
Après hoaraa du soir : Ségur 11-08
Reçfcsi** de CommerceSein* A* 7&68a
Fondateur, HENRI VAUGEOIS — Directeurs politiques : LÉON DAUDET et CHARLES MAURR^S — •Rédacteur en eùef , MAURICE PUJO
En eniendant parler Dorïot, tler, à la Chambre
;« On croyait voir surgir du passé Tomba» de Jaurès,
« pour les frères Mannesmann, toujours chargé de reproches
« pour les capitalistes français. L'or des Mampesmaan était
« répandu pour l'œuvre sainte de la nationalité marocaine
« outragée. II n'y avait, dans sa composition tudesqne, nulle
« pnîfl* au service de la plus grande Allemagne. Sont-elles
« donc si loin, ces années tragiques qui annonçaient et pré-
« paraient la guerre, que les socialistes Ira aient oubliées ? »
' Le Temps d'hier*
LA DEMOCRATIE, C'EST L'OUBLI
APRfS LA CAUXATJX ET LA BERTON, LA BONNEFOY, '
Joli travail
de la Nouvelle Tueuse
Je suis arrivé à l'hôpital Beaujon, au
moment où notre cher Berger entrait en
agonie. Je songeais que, quelques mois
auparavant, le dimanche 25 novembre
1923, je pénétrais, chancelant, dans la
galle des morts de Lariboisière, au bras
de Maurras, pour y reconnaître, sous un
blanc linceul et le front brutalement,
sauvagement troué, notre bien-aimé petit
Philippe, assassiné par le commissaire
Colombo, sur l'ordre de Marlier, Lannes
et Delange. Je songeais qu'un peu plus
loin encore, le 22 janvier 1923, je trou-
• vais, étendu tout de son long, dans un
bureau du journal, devant sa noble mère
désespérée, notre Marins Plateau, qui
venait de rendre le dernier soupir. C'est
environné ^le cette brume de sang que
je me suis avancé vers le lit où haletait
J Berger, soutenu, sur le seuil des ombres,
par son admirable jeune femme.
J'avais assisté à lèurs fiançailles, l'un
et l'autre travaillant, et assidus à leur
besogne, dans deux pièces contiguës de
VA. F. Modestes collaborateurs, l'un et
l'autre, d'une œuvre qui nous dépasse
tous tellement qu'elle nous égalise, dans
la vie comme dans la mort — encore que
la discipline y soit stricte — ils étaient
estimés de tous, en raison de la pureté
de leurs sentiments, de leur fidélité à la
Cause, de leur dévouement. « Vive la
beur», disait Jeanne d'Arc, notre pa
tronné à tous, simple pastoure don{ la
grandeur efface toutes les grandeurs ter
restres.
Mariés, ces deux, êtres d'élite eurent
rapidement deux beaux petits enfants. Ils
en attendaient un troisième- C'était un
ménage profondément uni, et parfait.
Maintenant, Mme Ernest Berger était
là, presque immatérielle à force de dou
leur et de silence, penchée sur cette
pauvre tête, éclatée, et entourée d'un
coton plaqué de rouge, et l'embrassant,
avec une prudence désespérée, sur les
paupières gonflées et violettes. Alentour,
des infirmières et surveillantes pleuraient,
avec cette générosité et cette fine com
préhension du cœur, qui est naturelle
aux femmes de chez nous. L'une d'entre
elles, d'une délicate beauté blonde, frap
pée de biais par un .mince rayon de
soleil, rappelait les figures d'angle de
Fra Angelico, qui assistent aux spectacles
graves ; et ses larmes coulaient comme
des perles. Le moribond râlait de plus
en plus, et le fugit indignata du suave
Virgile s'appliquait à cette agonie dou
loureuse. Car, visiblement, il çouffrait
beaucoup.
Dressés sur leurs grabats, les malades
de la salle suivaient cette scène avec
compassion. Le prêtre' appelé en hâte,
entra, au milieu d'un respect pareil à la
palpitation d'une aile invisible. Berger
reçut le suprême viatique, auprès de sa
femme et an milieu de ses amis. Une
atmosphère de soulagement mystique, le
« soûlas majour i des récits provençaux,
apaisa la brutale! vision du crime, pour
ne laisser que celle du martyre. On n'en
tendait plus qu'un souffle dérythmé, et
. comme épars, • accompagné de sanglots
étouffés.
.C'est alors que je me trouvai trans
porté à cette audience horrible de la cour
d'assises, où l'indicatrice Berton, auprès
. de son ignoble Torrès, huant et beuglant,
devant un jury trié de sales canailles,
susurrait et sifflait le rudiment vipérin
des policiers Dumas et Ducrocq. Issue du
chaudron de Flaoutter, — dont le rôle
était alors ignoré de tous — cette fille
symbolisait la République, dans sa gran
diloquente et sadique niaiserie. Elle était
le régime de mort, qui darde et bave
sur les cercueils de soç impéritie et
incurie militaires, comme sur les cercueils
de sa police politique. Mannequin au
«voyeur» du libraire assassin, la garce
soufflait par le tube étroit de son larynx
de fillette perverse, un jet stridulent de
haine empestée.
Mais le même esprit invisible, qui
^m'avait conduit à cette audience, m'em
menait ensuite dans un beau salon, plein
àe lumières étincelantes, où un petit
homme chauve et prompt, et sa femme
embijoutée, recevaient les salamalecs
prosternés d'un peuple de salonnards et
de salonnardes : « Présentez-inoji à mon
sieur le Président... Veuillez me nommer
à madame Caillaux... Ah ! chère madame,
que j'aiine monsieur le Président !... Vous
n'êtes pas jalouse de moi, n'est-ce pas ?...
- Je lui ai fait une pièce de vers... Ça se
chante sur l'air de la Marseillaise. » Et
des baisemains, et dos petits rires, et des
congratulations, et des nuques courbées,
et. des échines en arc de cercle.
Hommages mérités, car cette dame-là,
que l'on encense et à qui tous les hon
neurs sont promis, qui tient séance et
cour d'amour entre Ëlum, Philippe Ber-
thelot, le souteneur Aristide et Malvy,
-"cette dame-là. a tué, il y a onze ans, un
directeur de journal, Gaston Cahnêtte, et
ouvert ainsi la course aux cadavres. Le
président Monier 'l 'a félicitée. Le prési
dent Albanel l 'a congratulée. Thalamas
lui a adressé un hymne. A son école de
tir, précis et irrésistible, se sont formés,
ces deux disciples : la Berton et la Bon-
nef oy. Qui va maintenant: s'inscrire au
tableau rouge... au tableau ronge du
Bonnet rouge ? Qui va faire de nouveaux
orphelins, et garnir cet Institut médico-
légal où, d'ordre de la Sûreté générale,
aboutissent, en effet, légalement et pé
riodiquement les adversaires, petits et
grands, de la République ; où le com
missaire tare Benezech comptait bien
envoyer Philippe anonyme, avant qu'il
pût être reconnu ?
Mais une expiration pulmonaire, plus
rauque que les précédentes, me réveilla
de mon cauchemar, pour me rejeter au
cauchemar du réel. La pauvre petit Mme
Berger«dorlotaii maintenant un visage de
cire, d'une pâleur au delà du livide, où les
yeux, énormes et fermés, étaient noirs.
Un de nos amis, médecin, avait pris le
pouls du mourant, et guettait ces brus
ques cahots, ces arrêts, cet effilement et
étirement de la vie qui se sauve, et qu'au
cun effort humain ne peut plus arrêter,
ni rattraper.
Et maintenant, salonnards, et vous
salonnardes, et vous, libéraux, qui soute
nez encore ua régime, où de telles atro-
cités sont devenues possibles et couran
tes ; et n'empêchent même pas l'accès du
pouvoir ; et demeurent judiciairement et
invariablement impunies, écontez-moi :
tout cela est trop beau pour durer. Un
jour, qui n'est pas-loin, vous serez à nos
pied% comme vous êtes aujourd'hui, tou
tes langues dehors, à ceux de C«ill»n'r J
de Briand et de Schrameck.
Léon DAUDET.
EN DEUXIEME PAGE :
Le bloc bourgeois en Allemagne
l'article d© Jacques BAINVILLE
1 " 1 . -rasa
^ODEIOlS
A l'occasion de leur vjkite à l'Exposition, nos
lecteurs ont intérêt à s'if dresser à RAMLOT, le
tailleur-chemisier d'À-F., 76, rue de Rennes. Sport,
ville, cérémonie. Prix modérés.
Dépositaire âes manteaux imperméables Salf.
M.
Dans ce nouveau roman de Dclly : Les Ombres
(Flammarion, 7 fr. 95), l'héroïne connaît la souf
france — souffrancç qu'atténuera sa foi toujours
présente et agissante.
De Mme Nebont, à Clamart :
Quand on sait que, de la cerise,
On tire une liqueur exquise,
Qui se nomme « Cherry Rochei s,
Ça vous ennuie de la manger!.
LES CONDOLEANCES
LA POLITIQUE
Sa Majesté la reine Amélie, a daigné nous
faire exprimer pour la famille d'Ernest
Berger et pour l'Action française sa sym
pathie dans le deuil qui les frappe.
Citons parmi les personnes qui ont en
voyé leurs condoléances :
,Le «comte de Blois, sénateur ; le duc de
Camastra ; le comte de Lapparent ; Mme
Dutreb, vice-présidente de la Ligue franco-
rhénane ; comte et comtesse de Courville ;
M. Fernando Ortiz Echaguc, de « La Na-
cion > ; Mme Raymond Bouriat ; M. Jean
Rime, au nom des Etudiants d'A. F. d'Or
léans ; René Groos ; M. Omarini de Stresa,
etc., etc.»
11 nous est impossible de donner les
noms des nombreux patriotes venus hier
s'inscrire dans nos bureaux. Citons : le
docteur Récamier ; Pugliesi-Conti, an
cien député ; M. et Mme E. Regnault ; le
Comité directeur des Amitiés franço-rhé-
nanes ; Je Comité central de l'Association
des Camarades de combat ; Antoine Rédier
(La Légion) ; commandant Cuignet ; baron
Tristan Lambert ; G.-A. Nicolas ; Henri
Rousseau, au nom de la section, d'Aix-en-
Provence ; lieutenant-colonel Bodet La
Croix ; M. Lucien Centener ; Henri Mas-
sis, etc...
Le commandant duc de Choiseul, le
marquis et la marquise de Castellane, le
comte et la comtesse. Christian d'Elbée,
la comtesse de Lur-Saluces, la comtesse de
Baritault, le comte Jean de la Laurencie,
Henri Ghéon, Jean Héritier, l'abbé Emile
Amat, Louis Arbellot du Repaire, F. Rai
son, Antoine Baumann, le comte Thierry
de la Loge d'Auson, président des comi
tés royalistes de la Seine, Jean Jamain, au
nom des sections de la Touraine, du Poi
tou et des Charentes, la Fédération des
sections beaujolaises d'A." F., les sections
d'A. F. de l'Indre, les sections de Maza-
met, de Valeneiennes, de Constantine, de
Dinan, de Marmande, de Dijon, de Bour-
goin, d'îgny, etc., etc...
Les dames -oyalistes de Mulhouse ; les
étudiants d'A. F. de Caen ; le comité roya
liste de Bayonne ; les amis et ligueurs de
la région de Remoulins ; la section bigour-
danne ; la sect'ion de Générac.
I. Ils ne connaissaient pas
la France !
Nous écrivions mercredi matin à la
cornette du numéro : ,
< Il faut supprimer des personnes iso-
« lées pour en terrifier des milliers. »
— Zinovief. — Ainsi raisonne le juif bol-
chevick. Mais en terre de France chaque
nouveau martyr suscite des milliers de
dévouements nouveaux. ■ ■*'*'
■ Je n'ai pas le droit de laisser ignorer
à la multitude de nos lecteurs un des
effets immédiats de la tragédie qui nous
met en deuil. Au coup porté, au vide fait
dans nos rangs, les patriotes répondent
en venant s'inscrire sur nos contrôles.
Tous Jes prétextes leur sont bons. Une
longue et minutieuse étude critique des
fables officieuses qui circulent pour expli
quer l'assassinat de Berger se termine par
la signature de l'auteur, suivie de son
adresse et de ces mots : « ...qui sera de
main Ligueur d'Action française ». Un
prêtre nous écrit' :
Cela fait le troisième cadavre à FA. F„
depuis deux ans. Jasqu!ici, fauais toujours
hésité à donner mon adhésion à la Ligue
d'A. F. parce que j'estimais difficile et
délicat pour un prêtre de faire de la poli
tique activement. Mais si les honnêtes gens
commencent à en avoir marre, d'un régime
de boue et de sang, il est nécessaire que
ceux qui sont déjà d'esprit et de cœur
avec vous serrent les rangs et vous permet
tent de savoir sur qui vous pouvez comp
ter. J'écris donc à la Ligue pour demander
la feuille d'adhésion à remplir. Un de mes
confrères d'ici en a fait autant.
Un Parisien nous dit :
Cest égoïsme et c'est ingratitude que de
rester étranger à votre mouvement. C'est
en même temps maladresse et impruden
ce. On. n'a plus le droit et on n'aura bien
tôt plus la faculté de rester isolé. Il faut
prendre position. La droite ou la gauche,
/'Action française ou /Humanité. Paris ou
Moscou.
'' Un autre correspondant parisienne te
nait éloigné de nous pour des raisons de
famille dont nous comprenons la gravité.
H ajoute pourtant :
. .Actuellement, j'ai oublié. Je viens me
joindre à vous.
Tel est l'état d'esprit national. Nous ne
sommes pas des moujicks. Par le dévoue
ment avec lequel il s'acquittait de sa tâche,
Ernest Berger pouvait se flatter chaque
jour d'éloigner de la poitrine de la patrie
tels coups furieux que lui destinait l'en-
ne mi de l'intérieur: voilà. qu,e, dans sa
mort cruelle, il continue à servir le pays,
à resserrer les rangs des défenseurs et des
.serviteurs de la France, à créer une atmo
sphère de défense, de confiance, de coq-
rage et d'espoir.
C'est pourquoi il ne faut pas oraindre
de répéter devant ce cercueil à peine fer
mé que. le grand devoir est de nous recru
ter des lecteurs, des abonnés, des propa
gateurs, des adhérents au Journal, à la
Ligue, à l'Alliance, à la Contribution vo-
Jontaire, à tout ce qui presse et stimule le
mouvement qui nous délivrera du régi
me'de l'abrutissement et de l'assassinat.
II. L'autre enterrement...
Que le régime tende à abrutir le public
français, cela résulte de la lecture atten
tive "de ses mots d'ordre tels que les re
produit depuis trois jours la plus docile
et la plus servile des presses d'informa
tion.
Eh ! quoi, tout est-il déjà oublié ? Alors
rappelons les faits ! .
Mardi, à une heure après-midi, le bruit
soudain d'un nouvel attentat politique se
répandait dans Paris. Une véritable cons
ternation s'étendait sur les deux Cham
bres, le monde politique sentait passer
le souffle d'une véritable terreur. Mais, au
bout de' cinq ou six heures de transes,
tout s'apaisait comme par enchantement !.
A la baguette 1 Le meurtrier était connu.
Il s'était fait connaître. Il s'était dénoncé,
lui-même. Une femme, Une folle.^Tout s'a
paisait. Et tout s'explique. Un même plai
doyer s'enfle et grossit. La folie, et pas
autre chose! Avant-hier, le Temps donnait
toutes les variantes, tous les récits, toutes
les précisions. Hier, le plus grand journal
de la République a simplifié et rectifié. Il
ne recueille que les témoignages unilaté
raux. C'est pour demain l'enterrement non
seulement d'Ernest Berger, mais de l'en
quête. Presse, police, justice, gouverne
ment se font les collaborateurs bénévoles
des mystérieux assassins.
III. « Un beau crime »
Il n'était vraiment pas besoin de ce
concours officieux, puis officie!, car l'as
sassinat se présentait déjà comme une
merveille d'art. Pas un assassin de car
rière, pas un amateur de l'espèce de ce
J.-J. Weiss qui disait joliment : « C'est
beau un beau crime ! » ne voudra le con
tester. Sinon, qu'il réfléchisse." Qu'il voie
les éléments de cette sinistre beauté ! Il
est midi et quart. L'entrée du Nord-Sud est
couverte de monde.» Le nombreux Paris,
le Paris fourmillant des commis, des
employés, des petits fonctionnaires est là,
grouillant, sur les marches. Le. coup de
feu éclate...
— Mais, papa, disait un jeune garçon à
qui l'on racontait l'histoire, pourquoi n'a-
t-on pas crié à l'assassin?
Non seulement " on n'a pas crié à l'as
sassin, mais tout de suite, sans raison,
contre toute raison, on a crié au suicide,
le mot d'ordre" du suicide a circulé, exac
tement comme circule maintenant le
mot d'ordre de la folie. Un corps hu
main qui s'abat la tête en avant en jetant
par la nuque un sang qu'il a fallu laver
ne pouvait suggérer naturellement l'idée
d'un suicide. La suggestion qui ne sort
pas des choses vient des hommes. Quels
hommes? Leur insistance a été si forte,
leur version qui ne tendait qu'à maquil
ler instantanément l'assassinat a été si
nette, si claire, si formelle que les sergents
de ville appelés y ont été pris et que, dans
la voiture qui le transportait, sur le lit
d'hôpital otfc'ii agonisait, le pauvre Ernest
Berger a dû protester contre u%mensonge
que l'emplacement de • sa blessure avait
dénoncé J usqu'à la preuve du con
traire , et cette preuve ne peut être même
conçue, il est donc évident que la fiction
du suicide et le coup de feu sont liés :
dans le flot humain qui couvrait les mar
ches du Nord-Sud, Berger avait été enve
loppé de l'épais rideau des complices de
l'assassin, figurant autour de lui une fausse
foule destinee d'abord à cacher l'attentat
et tont aussitôt à le camoufler. L'exécu
tion a répondu au plan; Sur les deux
points cela fait honneur aux artistes.
La scène, ainsi composée et jouée at
teste avec clarté la main de véritables vir
tuoses de l'assassinat. Mais, ce point bien
établi, apparaît une difficulté : comment
une scène si bien réglée peut-elle se con
cilier avec la version d'une erreur sur la
personne ? Maria Bonnefoy prétend avoir
voulu tuer un autre qu'Ernest Berger, à
savoir votre serviteur. C'est possible. Si
(ce qui n'est'pas démontré) elle est l'au
teur du coup de feu, il est en effet
possible que les gens qui l'accompa
gnaient ou les gens qui l'ont inspirée
lui aient désigné Ernest Berger pour Maur-
ras, mais l'invraisemblable et l'impossible,
c'est (toujours de toute évidence) que leç
auteurs d'un plan d'assassinat si bien ré
glé, si bien accompli, aient pu se tromper
a ce point sur l'identité de leur proie ! On
n'arrange pas un si beau plan d'assassi
nat de Charles Maurras en partant de ce
principe qu'on le rencontrera à midi aux
abords de la rue de Rome ! Cette erreur
sur un horaire bien connu de tout ce qui
écrit et politique à Paris n'a pu être com
mise par les architectes subtils du
coup du Nord-Sud. Une action aussi bien
combinée ne pouvait pêcher aussi radicale
ment par'la base! Les organisateurs de l'as
sassinat sont des gens trop sérieux pour
être restés daas l'ignorance de mes habi
tudes de vie, de travail nocturne, qui ne
me permettent pas d'arriver aux bureaux
de l'Action française à huit ou neuf heu
res du matin et d'en sortir à midi !
Cette invraisemblance établit la nécessité
d'une distinction : si Maria Bonnefoy a
vraiment tiré et vouln tirer sur moi, ceux
qui ont chargé son arme, dirigé son bras,
protégé son crime et sa fuite, ceux-là
ne commettaient point N son erreur et c'est
bien notre pauvre Ernest Berger qu'ils
ont voulu atteindre, pour le concours an
cien qu'il avait donné à Plateau et que,
supposait-on, il me continuait.
. Tel est l'aspect des faits. Je ne cherche
nullement à chasser de moi la pensée san
glante d'un brave ainsi sacrifié à' ma
place. Je n'ai pas écarté du premier coup
cette première explication, et celle que
j'adopte, seule satisfaisante pour l'esprit;
né serait pas pour me'tranquilliser si ma
conscience était inquiète : Ernest Berger
est toujours mort à cause de moi. Parlons
mieux, c'est la cause commune qui, à des
titres divers, nous désignait et nous dé
vouait, l'un et l'autre, à l'honorable haine
des ennemis de la patrie, c'est en travail
lant au salut de tous les Français que l'un
est frappé, l'autre menacé. Le oœur d'Er
nest Berger était assez noble et assez fort
pour accepter cela. Je ne me prête pas
aux vaines faiblesses. Je ne cherche que la
vérité en établissant ces trois points de
départ : l'affreuse scène du Nord-Sud
témoigne d'une composition presque théâ
trale qui atteste volonté, plan, conseil,
le tout parfaitement conduit ; un tel plan
réalisé exclut la grossière erreur sur la
Eersonne qui a pu être commise par la
onnefoy, qui n'a pas pu l'être par ses
coadjuteurs ; c'était à Ernest Berger que
ceux-ci en voulaient, et les outrages vo'
mis contre lui par la Berton, d'autres ou
trages qu'on retrouvera publiés, à la même
époque, par_ la presse du Bloc, montrent
que le secrétaire de Plateau restait visé
et condamné. C'est à" rechercher les au
teurs- de cette condamnation criminelle,"
qu'une justice et une police loyales tra
vailleraient. Je sais que ces deux institu
tions d'Etat ne sont point capables de cet
effort. C'est pourquoi je dois ajouter que
le rideau folie agité maintenant autour de
la Bonnefoy pour répondre à tout, ne peut
servir qu'à nous cacher de très hautes ou
très basses complicités.
VI. Second bullètin
du communisme
Ernest Berger, qui ne m'avait jamais ap
porté ce bulletin, aura été sacrifié bien
vainement. Voici de nouvelles informations
sur le complot russo-allemand qui gronde
obscurément sous le pavé parisien :
Le mélange des éléments étrangers et
des éléments français pour la manifesta
tion au mur des fédérés avait pour but,
non pas d'éviter les incidents, mais de
tâcher d'entraîner les Français à des aven
tures. Cela n'a pas réussi. On ne recom-
mencera pas l'expérience et le renforce
ment des centuries autonomes ' composées
d'étrangers, va être poussé avec une acti
vité fébrile.
Nous tiendrons les lecteurs au courant.
Nous leur répéterons de se tenir sur leurs
gardes. Les affaires du Maroc, les affaires
au Rhin, conçues en liaison d d'une
révolution en France,^ pourraient favori
ser beaucoup de désastres si les citoyens
vigilants ne se préparaient pas à réagir
avec fermeté.
V. A la Chambre
Le discours « patriote t> ■ de Paul-Pru
dent Painlevé est analysé plus loin avec
notre impartialité ordinaire.
Un seul mot : nous n'en sommes pas
dupes.
Jouer au bon patriote et au bon militaire
au lendemain du jour où l'on vient de
nommer Targe au Conseil supérieur de la
Guerre est un exercice labial et. vocal ex
trêmement' facile. L'air est comme le pa
pier, -il souffre tout. L'armée française est
•plus délicate. Le moral français est
plus sensible. Quand on a désarmé l'un
ou l'autre, on n'a droit qu'à une sanc
tion : pommes cuites _!
La résistance- socialiste a mis le Cartel
en péril. Un vote'immédiat eût cassé quel
que chose. On s'est ajourné aujour
d'hui. Quelle profonde sagesse dans l'ad
ministration et la sauvegarde des intérêts
.de parti ■! Nous regrettons (pie l'intérêt
national soit moins bien servi.
Charles MAURRAS.
I11.IIIHI..1 M»h jiim »lin'[■■■■■'i p'wim 1 " i m h i ii i ir
L'assassinat d'Ernest Berger
La meurtrière n'est pas une folié mms une' intrigante
au sçrvipe de nos ennemis
LES OBSEQUES
Nous rappelons que les obsèdes de notre
ami Ernest Berger auront lien demain à
midi 30, en l'église' Saint-Philippe du Ronle.
Seules les personnes munies de cartes seront
admises à pénétrer dans l'église.
Les couronnes qui ne seront pas portées a
bras dans le convoi, devront être déposées
pour midi, rue de Courcclles, derrière Saint-
Philippe du Roule.
POINTS DE RASSEMBLEMENT
Le rassemblement des délégations se
fera dans i'avenue Victor-Emmanael-lII,
-dans la partie située entre la place Saint-
Philippe du Roule et le rond-point des
Champs-Elysées.
Jeunesse des EeoleB
Les Etudiants, Lycéens et Collégiens
patriotes se grouperont à midi -45 dans
l'ordre suivant :
Avenue Victor-Enwumud-lII, entre la rue du Co
tisée et la rue de Ponthieu :
Candidats aux grandes Ecoles : Corniche, Flot
te, Taupe, Piston, Agro, Cagne.
Facultés et grandes Ecoles Faculté de
droit, Ecole des Sciences politiques, Ecole colo
niale, Faculté des lettres, Ecole normale supérieure,
Ecole des Chartes, Faculté de médecine, P. C. N,
Faculté de pharmacie, Ecoles dentaires, Faculté des
sciences, Institut de chimie de Paris.
Entre la rue do Ponthieu et le n" 43 de C avenue
Victor-Emmanuel-lIl :.
Institut catholique, Ecole des mines, Ecole d'Aé
ronautique, Ecole centrale, Ecole des Ponts et
Chaussées, Arts et Métiers, Institut-agrononmiqne
de Paris, Institut agronomiq»e de Beauvais, Ecole
des hautes études commerciales, Ecole Frilley,
Ecole des Beaux-Arts, Ecole des Arts décoratifs,
Eoole des travaux publics,* Ecole d'application du
Génie maritime, Ecole supérieure d'électricité (Su-
dria). Ecole d'électricité et de mécanique indus-
tridle (Violet), Ecole Bréguet, Institut électrotech
nique, Ecoles commerciales.
Entre le n' 43 de Favenue Victor-Emmanud-llI
et le n° 14 Sa rond-point des Champs-Elysées :
Lycees et Collèges : Lycées Condorcet,
Louis -le-Grand, Saint-Louis, Henri-IY, Camot, Jan-
son-de-Sailly, Buffon, Charlemapne, Michelet, La-
kanal, Voltaire, Rollin, Hoche, Pasteur ; Collèges
Sainte-Barbe, Chaptal, Ecoles Jean-Baptiste-Say,
Lavoisier, Petit Séminaire diocésain de Paris, Col
lège Stanislas, Ecole Sainte-Geneviève, Externat
Saint-Louis-de-Gonzague, Ecoles Notre-Dame, Ste-
' Croix-de-Neuilly, Pensionnat de Passy, Ecoles
Rocroy-Saint-Léon, Saint-Roch, des Francs-Bour
geois, Massillon, Duvigneau de Lamteau, Fontanes,
Descartes,. Saint-Jean de Béthune, de Sèvres.
Ligueurs et Alliés d'A. F.
T .bs sections de la LlfrUB d'action
française se rassembleront sur le trot
toir a partir du n" 30 de l 'avenue Victor-
Emmanuél-III dans l'ordre suivant :
Les délégations des sections de pro
vince ;
Les sections des arrondisseménts de
Paris ;
Les membres des fédérations Est, Nord,
Ouest et Sud.
Commissaires . — Le rassemblement des
Commissaires se fera :
A midi pour la 7" équipe, qui devra se
trouver à cette heure sur les marches de
l'église ;
A midi 15 pour les autres équipes, qui
se grouperont avenue Victor-Emmanuel-
III à la hauteur du n" 30.
Nos amisMégionnaires ou médaillés mi
litaires qui désirent faire partie, de la
garde du drapeau de l'Action française
sont priés de passer aujourd'hui au secré
tariat de la Ligue, 12, rue de Rome, soit
entre 10 heures et midi, soit entre 2 heu
res et 7 heures.
Les Associations patriotiques
Un certain nombre d'associations pa
triotiques nous ont exprimé le désir d'as
sister aux obsèques d'Ernest Berger.
Nous les prions de se rassembler sur
le trottoir entre les numéros 69 ' et 59 de
l'avenue Victor-Emmanuel-IH.
La Ligue des patriotes a adressé à ses
adhérents l'appel suivant :
Nous demandons a tous ceux des ligueurs qui
le pourront de se joindre à la délégation de la
L. D. P. pour rendre on suprême hommage au pa
triote assassiné.
Des cartes peuvent être retirées au siège cen
tral, 11, rue de Montyon, dès aujourd'hui vendre
di et dans la matinée de demain samedi.
La délégation officielle de la Ligue des Patrio
tes sera accompagnée du drapeau. Elle déposera
une couronne sur le cercueil d'Ernest Berger.
Le comité des Jeunesses patriotes nous
communique la note suivante :
Les « Jeunesses Patriotes >, comptent qu'un
très grand nombre de leurs membres auront à
cœur de'venir assister-aux funérailles de leur ami,
le patriote d'Action française, Ernest Berger, là-
cheiàeiit assassiné mardi dernier.
D'autre part, les Légions et l'Associa
tion des camarades de combat ont égale
ment - convoqué leurs adhérents.
A Saint-PIiilippe-du-Roule
Le cercueil .d'Ernest Berger, amené en
fourgon de l'Institut médico-légal, est ar
rivé hier soir, à 7 heures, à Saint-Phi
lippe du Roule, pour y être déposé dans
un caveau jusqu'à samedi. Une foule de
quinze cents à deux mille personnes, com
missaires et ligueurs d'Action française,
et aussi de nombreux patriotes, que poi-
gnait une profonde émotion, se pressait
sur le perron de l'église et sur le terre-
plein de la place Saint-Philippe-du-Roule.
D'autres attendaient à l'intérieur de l'égli
se, entourant le clergé.
Le cercueil, couvert d'un drap tricolore,
a été extrait du fourgon pour être intro
duit dans l'église. D'une voiture, qui sui-
vait, est descendue Mme Berger; admi
rable de courage, entourée de sa famille.
Le corps de notre malheureux ami a été
Teçu par Bernard de Vesius, Maurice
Pujo, Paul Robain, Marie de Roux, Maxime
Real del Sarte, Pierre Lecœur, Lucien La-
cour, André Guignard et François de la
Motte, qui ont dépogé des fleurs sur le
cercueil. Parmi les personnalités d'A. F. on
remarquait le baron Tristan Lambert et le
docteur Récamier. Les prières d'usage ont
été dites par le clergé de Saint-Philippe-
du-Roule. Puis le cercueil a été descendu
dans le caveau de l'église, où il demeurera
jusqu'à demain matin.
L'INSTRUCTION
Mme Berger, veuve de ia victime, s'est
constituée partie civile par l'organe de
M* Fagniez, avoué. Elle sera assistée par
M' de Roux.
Qui a crié au suicide $
La déclaration faite par M. Omer Serin
au commissariat de police de la rue d'An
jou ne contient pas d'autres détails que
ceux que nous avons rapportés hier. Le
témoin n'a fourni aucune indication sur
la position qu'il occupait par rapport à
îa victime et à l'assassin au moment où
le coup de revolver fut tiré. H n'a pas
précisé, davantage, les raisons qui lui
avaient fait croire à un suicide. Au sur
plus, il n'a même pas déclaré qu'il avait
annoncé un « suicide » à l'employé du
Nord-Sud et qu'il avait manqué être tou
ché par le coup de feu.
Mais, si ce n'est pas M. Serin qui a parlé
de suicide à l'employé du portillon, c'est
une autre personne. Ne serait-ce pas
l'homme à qui Mme J. L.„ a entendu dire :
« J'ai vu comme ' une lueur électrique et,
ensuite, j'ai donné du pied dans le revol
ver » ? Celui-là ne s'est pas encore fait
connaître. Son témoignage serait pourtant
extrêmement intéressant.
D'autre part, ne pourra-t-on pas établir
une corrélation entre la présence, près de
Berger, dans l'escalier du Nord-Sud, des
personnages qui ont crié au suicide, et la
présence, en face du 12 de la rue de Rome,
au moment où Berger sortait de l'Actiox^
française, quelques minutes avant le crime,
d'un* individu assez suspect ? Berger, à ce
moment, n'était pas seul, Un de ses amis,
qui sortait avec lui, remarqua, près de la
sortie du métro qui se trouve à côté du
terminus des autobus, un jeune homme
isolé qui semblait monter là garde et ob
serva avec persistance Ernest Berger et
son compagnon. Cet individu pouvait
avoir une trentaine d'années. Quel rôle
a-t-il joué dans l'attentat 1
L'enquête à Cannes r
L'enquête poursuivie à Cannes y a fait
retrouver l'homme que Maria Bonnefoy
accuse d'avoir été son amant. C'est une
personnalité très honorablement connue,
M. Paul S... Il a eu des relations avec
Maria Bonnefoy, il y a plus de vingt ans,
alors qu'elle était femme de chambre dans
un hôtel de cette ville. Il n'en avait plus
entendu parler d'epuis de longues années
lorsque, en 1914, cette femme t alla trouver
la mère de M. Paul S... et réussit à tirer
d'elle quelques subsides. Encouragée par
ce résultat, elle tenta alors dé faire chan
ter M. Paul S... Elle fit à cet effet de
nombreuses démarches auprès des avocats
de Cannes. M. S... ne s'étant prêté à aucune
de ses sollicitations, elle alla jusqu'à l'ac
cuser d'espionnage.
Elle resta tranquille quelque temps;
puis, il y a deux ans, elle chercha de
nouveau le scandale et, à la suite d'une
démarche auprès de lui, prétendit avoir
été frappée. Elle porta plainte pour coups
et blessures, mais elle fut déboutée et
M. Paul S... fut acquitté.
Comme on le voit, ce n'est nullement
sous l'aspect ^ d'une folle que Maria Bon
nefoy apparaît dans son passé, mais sous
celui d'une intrigante singulièrement in
téressée et avisée. On voit comment une
pareille femme, bien que l'Action fran
çaise n'ait rien à voir avec son histoire,
a pu chercher à la corser par un attentat
politique et comment elle a pu y être
aidée par les adversaires dont elle favori
sait les desseins.
A Lyon
Notre enquête à Lyon ne confirme pas
les allégations de Maria Bonnefoy. On n'a
aucun souvenir d'elle dans les milieux
d'Action française. Elle a prétendu avoir
rendu visite au siège de la section d'Ac
tion française, place Bellecour. Ce n'est
pas impossible, mais, à Lyon comme ail
leurs, du reste, on reçoit ou on éconduit,
ainsi que dïins tous les groupes politiques,
de nombreuses visites qui ne laissent au
cune trace.
*■ Maria Bonnefoy
a't-cUe connu Germaine Berton 'i
M. Bàcquart s'e$t longuement entretenu
hier avec M, Scherdlin, procureur géné
ral, de la procédure en cours, notammeni
des recherches ordonnnées pour retrouva r
les dernières relations à Paris de Marin
Bonnefoy.
.A ce sujet, est-il exact que la police ju
diciaire ait reçu une information d 'après
laquelle Maria Bonnefoy aurait conns!
Germaine Berton ? Est-il" vrai qu'elle l'ait
fréquentée à plusieurs reprises, notam
ment en novembre dernier, au moment
du simulacre de suicide de la Berton ?
Même, les deux femmes n'auraient -elles
pas cohabité ? Autant de questions qui se
posent aujourd'hui et sur lesquelles il fau
dra être renseigné.
mgm
ikÈMÀ
yeE&retLi 29» njâî 1925
1S centimes. p A*M
20 centimes, p épartkmbb ra bt C ouwhs T
ÀBONKEMENiTS : . On Ai Si «*. înfcl*.
France et Colonies. 48 fr. a5 fr. i3 fr.
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ORGANE DU NATIONALISME INTÉGRAL' Eto4OT À < ÏLi£ïïî^®" , ° , '
«t Tout ce qui est national est notre. »
Le Doc d'ORLÉ^NS
'des quarante Kols qui ea mille ans flrentlaFraaoe.
s tSégMpWqoe : ACTIOFRAH-PAaiS
Téléphone; AdabuthmOm : lotme 36-4», aMo
Rldaciion ; Central Pobticzié : Central 74-77
Après hoaraa du soir : Ségur 11-08
Reçfcsi** de CommerceSein* A* 7&68a
Fondateur, HENRI VAUGEOIS — Directeurs politiques : LÉON DAUDET et CHARLES MAURR^S — •Rédacteur en eùef , MAURICE PUJO
En eniendant parler Dorïot, tler, à la Chambre
;« On croyait voir surgir du passé Tomba» de Jaurès,
« pour les capitalistes français. L'or des Mampesmaan était
« répandu pour l'œuvre sainte de la nationalité marocaine
« outragée. II n'y avait, dans sa composition tudesqne, nulle
« pnîfl* au service de la plus grande Allemagne. Sont-elles
« donc si loin, ces années tragiques qui annonçaient et pré-
« paraient la guerre, que les socialistes Ira aient oubliées ? »
' Le Temps d'hier*
LA DEMOCRATIE, C'EST L'OUBLI
APRfS LA CAUXATJX ET LA BERTON, LA BONNEFOY, '
Joli travail
de la Nouvelle Tueuse
Je suis arrivé à l'hôpital Beaujon, au
moment où notre cher Berger entrait en
agonie. Je songeais que, quelques mois
auparavant, le dimanche 25 novembre
1923, je pénétrais, chancelant, dans la
galle des morts de Lariboisière, au bras
de Maurras, pour y reconnaître, sous un
blanc linceul et le front brutalement,
sauvagement troué, notre bien-aimé petit
Philippe, assassiné par le commissaire
Colombo, sur l'ordre de Marlier, Lannes
et Delange. Je songeais qu'un peu plus
loin encore, le 22 janvier 1923, je trou-
• vais, étendu tout de son long, dans un
bureau du journal, devant sa noble mère
désespérée, notre Marins Plateau, qui
venait de rendre le dernier soupir. C'est
environné ^le cette brume de sang que
je me suis avancé vers le lit où haletait
J Berger, soutenu, sur le seuil des ombres,
par son admirable jeune femme.
J'avais assisté à lèurs fiançailles, l'un
et l'autre travaillant, et assidus à leur
besogne, dans deux pièces contiguës de
VA. F. Modestes collaborateurs, l'un et
l'autre, d'une œuvre qui nous dépasse
tous tellement qu'elle nous égalise, dans
la vie comme dans la mort — encore que
la discipline y soit stricte — ils étaient
estimés de tous, en raison de la pureté
de leurs sentiments, de leur fidélité à la
Cause, de leur dévouement. « Vive la
beur», disait Jeanne d'Arc, notre pa
tronné à tous, simple pastoure don{ la
grandeur efface toutes les grandeurs ter
restres.
Mariés, ces deux, êtres d'élite eurent
rapidement deux beaux petits enfants. Ils
en attendaient un troisième- C'était un
ménage profondément uni, et parfait.
Maintenant, Mme Ernest Berger était
là, presque immatérielle à force de dou
leur et de silence, penchée sur cette
pauvre tête, éclatée, et entourée d'un
coton plaqué de rouge, et l'embrassant,
avec une prudence désespérée, sur les
paupières gonflées et violettes. Alentour,
des infirmières et surveillantes pleuraient,
avec cette générosité et cette fine com
préhension du cœur, qui est naturelle
aux femmes de chez nous. L'une d'entre
elles, d'une délicate beauté blonde, frap
pée de biais par un .mince rayon de
soleil, rappelait les figures d'angle de
Fra Angelico, qui assistent aux spectacles
graves ; et ses larmes coulaient comme
des perles. Le moribond râlait de plus
en plus, et le fugit indignata du suave
Virgile s'appliquait à cette agonie dou
loureuse. Car, visiblement, il çouffrait
beaucoup.
Dressés sur leurs grabats, les malades
de la salle suivaient cette scène avec
compassion. Le prêtre' appelé en hâte,
entra, au milieu d'un respect pareil à la
palpitation d'une aile invisible. Berger
reçut le suprême viatique, auprès de sa
femme et an milieu de ses amis. Une
atmosphère de soulagement mystique, le
« soûlas majour i des récits provençaux,
apaisa la brutale! vision du crime, pour
ne laisser que celle du martyre. On n'en
tendait plus qu'un souffle dérythmé, et
. comme épars, • accompagné de sanglots
étouffés.
.C'est alors que je me trouvai trans
porté à cette audience horrible de la cour
d'assises, où l'indicatrice Berton, auprès
. de son ignoble Torrès, huant et beuglant,
devant un jury trié de sales canailles,
susurrait et sifflait le rudiment vipérin
des policiers Dumas et Ducrocq. Issue du
chaudron de Flaoutter, — dont le rôle
était alors ignoré de tous — cette fille
symbolisait la République, dans sa gran
diloquente et sadique niaiserie. Elle était
le régime de mort, qui darde et bave
sur les cercueils de soç impéritie et
incurie militaires, comme sur les cercueils
de sa police politique. Mannequin au
«voyeur» du libraire assassin, la garce
soufflait par le tube étroit de son larynx
de fillette perverse, un jet stridulent de
haine empestée.
Mais le même esprit invisible, qui
^m'avait conduit à cette audience, m'em
menait ensuite dans un beau salon, plein
àe lumières étincelantes, où un petit
homme chauve et prompt, et sa femme
embijoutée, recevaient les salamalecs
prosternés d'un peuple de salonnards et
de salonnardes : « Présentez-inoji à mon
sieur le Président... Veuillez me nommer
à madame Caillaux... Ah ! chère madame,
que j'aiine monsieur le Président !... Vous
n'êtes pas jalouse de moi, n'est-ce pas ?...
- Je lui ai fait une pièce de vers... Ça se
chante sur l'air de la Marseillaise. » Et
des baisemains, et dos petits rires, et des
congratulations, et des nuques courbées,
et. des échines en arc de cercle.
Hommages mérités, car cette dame-là,
que l'on encense et à qui tous les hon
neurs sont promis, qui tient séance et
cour d'amour entre Ëlum, Philippe Ber-
thelot, le souteneur Aristide et Malvy,
-"cette dame-là. a tué, il y a onze ans, un
directeur de journal, Gaston Cahnêtte, et
ouvert ainsi la course aux cadavres. Le
président Monier 'l 'a félicitée. Le prési
dent Albanel l 'a congratulée. Thalamas
lui a adressé un hymne. A son école de
tir, précis et irrésistible, se sont formés,
ces deux disciples : la Berton et la Bon-
nef oy. Qui va maintenant: s'inscrire au
tableau rouge... au tableau ronge du
Bonnet rouge ? Qui va faire de nouveaux
orphelins, et garnir cet Institut médico-
légal où, d'ordre de la Sûreté générale,
aboutissent, en effet, légalement et pé
riodiquement les adversaires, petits et
grands, de la République ; où le com
missaire tare Benezech comptait bien
envoyer Philippe anonyme, avant qu'il
pût être reconnu ?
Mais une expiration pulmonaire, plus
rauque que les précédentes, me réveilla
de mon cauchemar, pour me rejeter au
cauchemar du réel. La pauvre petit Mme
Berger«dorlotaii maintenant un visage de
cire, d'une pâleur au delà du livide, où les
yeux, énormes et fermés, étaient noirs.
Un de nos amis, médecin, avait pris le
pouls du mourant, et guettait ces brus
ques cahots, ces arrêts, cet effilement et
étirement de la vie qui se sauve, et qu'au
cun effort humain ne peut plus arrêter,
ni rattraper.
Et maintenant, salonnards, et vous
salonnardes, et vous, libéraux, qui soute
nez encore ua régime, où de telles atro-
cités sont devenues possibles et couran
tes ; et n'empêchent même pas l'accès du
pouvoir ; et demeurent judiciairement et
invariablement impunies, écontez-moi :
tout cela est trop beau pour durer. Un
jour, qui n'est pas-loin, vous serez à nos
pied% comme vous êtes aujourd'hui, tou
tes langues dehors, à ceux de C«ill»n'r J
de Briand et de Schrameck.
Léon DAUDET.
EN DEUXIEME PAGE :
Le bloc bourgeois en Allemagne
l'article d© Jacques BAINVILLE
1 " 1 . -rasa
^ODEIOlS
A l'occasion de leur vjkite à l'Exposition, nos
lecteurs ont intérêt à s'if dresser à RAMLOT, le
tailleur-chemisier d'À-F., 76, rue de Rennes. Sport,
ville, cérémonie. Prix modérés.
Dépositaire âes manteaux imperméables Salf.
M.
Dans ce nouveau roman de Dclly : Les Ombres
(Flammarion, 7 fr. 95), l'héroïne connaît la souf
france — souffrancç qu'atténuera sa foi toujours
présente et agissante.
De Mme Nebont, à Clamart :
Quand on sait que, de la cerise,
On tire une liqueur exquise,
Qui se nomme « Cherry Rochei s,
Ça vous ennuie de la manger!.
LES CONDOLEANCES
LA POLITIQUE
Sa Majesté la reine Amélie, a daigné nous
faire exprimer pour la famille d'Ernest
Berger et pour l'Action française sa sym
pathie dans le deuil qui les frappe.
Citons parmi les personnes qui ont en
voyé leurs condoléances :
,Le «comte de Blois, sénateur ; le duc de
Camastra ; le comte de Lapparent ; Mme
Dutreb, vice-présidente de la Ligue franco-
rhénane ; comte et comtesse de Courville ;
M. Fernando Ortiz Echaguc, de « La Na-
cion > ; Mme Raymond Bouriat ; M. Jean
Rime, au nom des Etudiants d'A. F. d'Or
léans ; René Groos ; M. Omarini de Stresa,
etc., etc.»
11 nous est impossible de donner les
noms des nombreux patriotes venus hier
s'inscrire dans nos bureaux. Citons : le
docteur Récamier ; Pugliesi-Conti, an
cien député ; M. et Mme E. Regnault ; le
Comité directeur des Amitiés franço-rhé-
nanes ; Je Comité central de l'Association
des Camarades de combat ; Antoine Rédier
(La Légion) ; commandant Cuignet ; baron
Tristan Lambert ; G.-A. Nicolas ; Henri
Rousseau, au nom de la section, d'Aix-en-
Provence ; lieutenant-colonel Bodet La
Croix ; M. Lucien Centener ; Henri Mas-
sis, etc...
Le commandant duc de Choiseul, le
marquis et la marquise de Castellane, le
comte et la comtesse. Christian d'Elbée,
la comtesse de Lur-Saluces, la comtesse de
Baritault, le comte Jean de la Laurencie,
Henri Ghéon, Jean Héritier, l'abbé Emile
Amat, Louis Arbellot du Repaire, F. Rai
son, Antoine Baumann, le comte Thierry
de la Loge d'Auson, président des comi
tés royalistes de la Seine, Jean Jamain, au
nom des sections de la Touraine, du Poi
tou et des Charentes, la Fédération des
sections beaujolaises d'A." F., les sections
d'A. F. de l'Indre, les sections de Maza-
met, de Valeneiennes, de Constantine, de
Dinan, de Marmande, de Dijon, de Bour-
goin, d'îgny, etc., etc...
Les dames -oyalistes de Mulhouse ; les
étudiants d'A. F. de Caen ; le comité roya
liste de Bayonne ; les amis et ligueurs de
la région de Remoulins ; la section bigour-
danne ; la sect'ion de Générac.
I. Ils ne connaissaient pas
la France !
Nous écrivions mercredi matin à la
cornette du numéro : ,
< Il faut supprimer des personnes iso-
« lées pour en terrifier des milliers. »
— Zinovief. — Ainsi raisonne le juif bol-
chevick. Mais en terre de France chaque
nouveau martyr suscite des milliers de
dévouements nouveaux. ■ ■*'*'
■ Je n'ai pas le droit de laisser ignorer
à la multitude de nos lecteurs un des
effets immédiats de la tragédie qui nous
met en deuil. Au coup porté, au vide fait
dans nos rangs, les patriotes répondent
en venant s'inscrire sur nos contrôles.
Tous Jes prétextes leur sont bons. Une
longue et minutieuse étude critique des
fables officieuses qui circulent pour expli
quer l'assassinat de Berger se termine par
la signature de l'auteur, suivie de son
adresse et de ces mots : « ...qui sera de
main Ligueur d'Action française ». Un
prêtre nous écrit' :
Cela fait le troisième cadavre à FA. F„
depuis deux ans. Jasqu!ici, fauais toujours
hésité à donner mon adhésion à la Ligue
d'A. F. parce que j'estimais difficile et
délicat pour un prêtre de faire de la poli
tique activement. Mais si les honnêtes gens
commencent à en avoir marre, d'un régime
de boue et de sang, il est nécessaire que
ceux qui sont déjà d'esprit et de cœur
avec vous serrent les rangs et vous permet
tent de savoir sur qui vous pouvez comp
ter. J'écris donc à la Ligue pour demander
la feuille d'adhésion à remplir. Un de mes
confrères d'ici en a fait autant.
Un Parisien nous dit :
Cest égoïsme et c'est ingratitude que de
rester étranger à votre mouvement. C'est
en même temps maladresse et impruden
ce. On. n'a plus le droit et on n'aura bien
tôt plus la faculté de rester isolé. Il faut
prendre position. La droite ou la gauche,
/'Action française ou /Humanité. Paris ou
Moscou.
'' Un autre correspondant parisienne te
nait éloigné de nous pour des raisons de
famille dont nous comprenons la gravité.
H ajoute pourtant :
. .Actuellement, j'ai oublié. Je viens me
joindre à vous.
Tel est l'état d'esprit national. Nous ne
sommes pas des moujicks. Par le dévoue
ment avec lequel il s'acquittait de sa tâche,
Ernest Berger pouvait se flatter chaque
jour d'éloigner de la poitrine de la patrie
tels coups furieux que lui destinait l'en-
ne mi de l'intérieur: voilà. qu,e, dans sa
mort cruelle, il continue à servir le pays,
à resserrer les rangs des défenseurs et des
.serviteurs de la France, à créer une atmo
sphère de défense, de confiance, de coq-
rage et d'espoir.
C'est pourquoi il ne faut pas oraindre
de répéter devant ce cercueil à peine fer
mé que. le grand devoir est de nous recru
ter des lecteurs, des abonnés, des propa
gateurs, des adhérents au Journal, à la
Ligue, à l'Alliance, à la Contribution vo-
Jontaire, à tout ce qui presse et stimule le
mouvement qui nous délivrera du régi
me'de l'abrutissement et de l'assassinat.
II. L'autre enterrement...
Que le régime tende à abrutir le public
français, cela résulte de la lecture atten
tive "de ses mots d'ordre tels que les re
produit depuis trois jours la plus docile
et la plus servile des presses d'informa
tion.
Eh ! quoi, tout est-il déjà oublié ? Alors
rappelons les faits ! .
Mardi, à une heure après-midi, le bruit
soudain d'un nouvel attentat politique se
répandait dans Paris. Une véritable cons
ternation s'étendait sur les deux Cham
bres, le monde politique sentait passer
le souffle d'une véritable terreur. Mais, au
bout de' cinq ou six heures de transes,
tout s'apaisait comme par enchantement !.
A la baguette 1 Le meurtrier était connu.
Il s'était fait connaître. Il s'était dénoncé,
lui-même. Une femme, Une folle.^Tout s'a
paisait. Et tout s'explique. Un même plai
doyer s'enfle et grossit. La folie, et pas
autre chose! Avant-hier, le Temps donnait
toutes les variantes, tous les récits, toutes
les précisions. Hier, le plus grand journal
de la République a simplifié et rectifié. Il
ne recueille que les témoignages unilaté
raux. C'est pour demain l'enterrement non
seulement d'Ernest Berger, mais de l'en
quête. Presse, police, justice, gouverne
ment se font les collaborateurs bénévoles
des mystérieux assassins.
III. « Un beau crime »
Il n'était vraiment pas besoin de ce
concours officieux, puis officie!, car l'as
sassinat se présentait déjà comme une
merveille d'art. Pas un assassin de car
rière, pas un amateur de l'espèce de ce
J.-J. Weiss qui disait joliment : « C'est
beau un beau crime ! » ne voudra le con
tester. Sinon, qu'il réfléchisse." Qu'il voie
les éléments de cette sinistre beauté ! Il
est midi et quart. L'entrée du Nord-Sud est
couverte de monde.» Le nombreux Paris,
le Paris fourmillant des commis, des
employés, des petits fonctionnaires est là,
grouillant, sur les marches. Le. coup de
feu éclate...
— Mais, papa, disait un jeune garçon à
qui l'on racontait l'histoire, pourquoi n'a-
t-on pas crié à l'assassin?
Non seulement " on n'a pas crié à l'as
sassin, mais tout de suite, sans raison,
contre toute raison, on a crié au suicide,
le mot d'ordre" du suicide a circulé, exac
tement comme circule maintenant le
mot d'ordre de la folie. Un corps hu
main qui s'abat la tête en avant en jetant
par la nuque un sang qu'il a fallu laver
ne pouvait suggérer naturellement l'idée
d'un suicide. La suggestion qui ne sort
pas des choses vient des hommes. Quels
hommes? Leur insistance a été si forte,
leur version qui ne tendait qu'à maquil
ler instantanément l'assassinat a été si
nette, si claire, si formelle que les sergents
de ville appelés y ont été pris et que, dans
la voiture qui le transportait, sur le lit
d'hôpital otfc'ii agonisait, le pauvre Ernest
Berger a dû protester contre u%mensonge
que l'emplacement de • sa blessure avait
dénoncé J usqu'à la preuve du con
traire , et cette preuve ne peut être même
conçue, il est donc évident que la fiction
du suicide et le coup de feu sont liés :
dans le flot humain qui couvrait les mar
ches du Nord-Sud, Berger avait été enve
loppé de l'épais rideau des complices de
l'assassin, figurant autour de lui une fausse
foule destinee d'abord à cacher l'attentat
et tont aussitôt à le camoufler. L'exécu
tion a répondu au plan; Sur les deux
points cela fait honneur aux artistes.
La scène, ainsi composée et jouée at
teste avec clarté la main de véritables vir
tuoses de l'assassinat. Mais, ce point bien
établi, apparaît une difficulté : comment
une scène si bien réglée peut-elle se con
cilier avec la version d'une erreur sur la
personne ? Maria Bonnefoy prétend avoir
voulu tuer un autre qu'Ernest Berger, à
savoir votre serviteur. C'est possible. Si
(ce qui n'est'pas démontré) elle est l'au
teur du coup de feu, il est en effet
possible que les gens qui l'accompa
gnaient ou les gens qui l'ont inspirée
lui aient désigné Ernest Berger pour Maur-
ras, mais l'invraisemblable et l'impossible,
c'est (toujours de toute évidence) que leç
auteurs d'un plan d'assassinat si bien ré
glé, si bien accompli, aient pu se tromper
a ce point sur l'identité de leur proie ! On
n'arrange pas un si beau plan d'assassi
nat de Charles Maurras en partant de ce
principe qu'on le rencontrera à midi aux
abords de la rue de Rome ! Cette erreur
sur un horaire bien connu de tout ce qui
écrit et politique à Paris n'a pu être com
mise par les architectes subtils du
coup du Nord-Sud. Une action aussi bien
combinée ne pouvait pêcher aussi radicale
ment par'la base! Les organisateurs de l'as
sassinat sont des gens trop sérieux pour
être restés daas l'ignorance de mes habi
tudes de vie, de travail nocturne, qui ne
me permettent pas d'arriver aux bureaux
de l'Action française à huit ou neuf heu
res du matin et d'en sortir à midi !
Cette invraisemblance établit la nécessité
d'une distinction : si Maria Bonnefoy a
vraiment tiré et vouln tirer sur moi, ceux
qui ont chargé son arme, dirigé son bras,
protégé son crime et sa fuite, ceux-là
ne commettaient point N son erreur et c'est
bien notre pauvre Ernest Berger qu'ils
ont voulu atteindre, pour le concours an
cien qu'il avait donné à Plateau et que,
supposait-on, il me continuait.
. Tel est l'aspect des faits. Je ne cherche
nullement à chasser de moi la pensée san
glante d'un brave ainsi sacrifié à' ma
place. Je n'ai pas écarté du premier coup
cette première explication, et celle que
j'adopte, seule satisfaisante pour l'esprit;
né serait pas pour me'tranquilliser si ma
conscience était inquiète : Ernest Berger
est toujours mort à cause de moi. Parlons
mieux, c'est la cause commune qui, à des
titres divers, nous désignait et nous dé
vouait, l'un et l'autre, à l'honorable haine
des ennemis de la patrie, c'est en travail
lant au salut de tous les Français que l'un
est frappé, l'autre menacé. Le oœur d'Er
nest Berger était assez noble et assez fort
pour accepter cela. Je ne me prête pas
aux vaines faiblesses. Je ne cherche que la
vérité en établissant ces trois points de
départ : l'affreuse scène du Nord-Sud
témoigne d'une composition presque théâ
trale qui atteste volonté, plan, conseil,
le tout parfaitement conduit ; un tel plan
réalisé exclut la grossière erreur sur la
Eersonne qui a pu être commise par la
onnefoy, qui n'a pas pu l'être par ses
coadjuteurs ; c'était à Ernest Berger que
ceux-ci en voulaient, et les outrages vo'
mis contre lui par la Berton, d'autres ou
trages qu'on retrouvera publiés, à la même
époque, par_ la presse du Bloc, montrent
que le secrétaire de Plateau restait visé
et condamné. C'est à" rechercher les au
teurs- de cette condamnation criminelle,"
qu'une justice et une police loyales tra
vailleraient. Je sais que ces deux institu
tions d'Etat ne sont point capables de cet
effort. C'est pourquoi je dois ajouter que
le rideau folie agité maintenant autour de
la Bonnefoy pour répondre à tout, ne peut
servir qu'à nous cacher de très hautes ou
très basses complicités.
VI. Second bullètin
du communisme
Ernest Berger, qui ne m'avait jamais ap
porté ce bulletin, aura été sacrifié bien
vainement. Voici de nouvelles informations
sur le complot russo-allemand qui gronde
obscurément sous le pavé parisien :
Le mélange des éléments étrangers et
des éléments français pour la manifesta
tion au mur des fédérés avait pour but,
non pas d'éviter les incidents, mais de
tâcher d'entraîner les Français à des aven
tures. Cela n'a pas réussi. On ne recom-
mencera pas l'expérience et le renforce
ment des centuries autonomes ' composées
d'étrangers, va être poussé avec une acti
vité fébrile.
Nous tiendrons les lecteurs au courant.
Nous leur répéterons de se tenir sur leurs
gardes. Les affaires du Maroc, les affaires
au Rhin, conçues en liaison d d'une
révolution en France,^ pourraient favori
ser beaucoup de désastres si les citoyens
vigilants ne se préparaient pas à réagir
avec fermeté.
V. A la Chambre
Le discours « patriote t> ■ de Paul-Pru
dent Painlevé est analysé plus loin avec
notre impartialité ordinaire.
Un seul mot : nous n'en sommes pas
dupes.
Jouer au bon patriote et au bon militaire
au lendemain du jour où l'on vient de
nommer Targe au Conseil supérieur de la
Guerre est un exercice labial et. vocal ex
trêmement' facile. L'air est comme le pa
pier, -il souffre tout. L'armée française est
•plus délicate. Le moral français est
plus sensible. Quand on a désarmé l'un
ou l'autre, on n'a droit qu'à une sanc
tion : pommes cuites _!
La résistance- socialiste a mis le Cartel
en péril. Un vote'immédiat eût cassé quel
que chose. On s'est ajourné aujour
d'hui. Quelle profonde sagesse dans l'ad
ministration et la sauvegarde des intérêts
.de parti ■! Nous regrettons (pie l'intérêt
national soit moins bien servi.
Charles MAURRAS.
I11.IIIHI..1 M»h jiim »lin'[■■■■■'i p'wim 1 " i m h i ii i ir
L'assassinat d'Ernest Berger
La meurtrière n'est pas une folié mms une' intrigante
au sçrvipe de nos ennemis
LES OBSEQUES
Nous rappelons que les obsèdes de notre
ami Ernest Berger auront lien demain à
midi 30, en l'église' Saint-Philippe du Ronle.
Seules les personnes munies de cartes seront
admises à pénétrer dans l'église.
Les couronnes qui ne seront pas portées a
bras dans le convoi, devront être déposées
pour midi, rue de Courcclles, derrière Saint-
Philippe du Roule.
POINTS DE RASSEMBLEMENT
Le rassemblement des délégations se
fera dans i'avenue Victor-Emmanael-lII,
-dans la partie située entre la place Saint-
Philippe du Roule et le rond-point des
Champs-Elysées.
Jeunesse des EeoleB
Les Etudiants, Lycéens et Collégiens
patriotes se grouperont à midi -45 dans
l'ordre suivant :
Avenue Victor-Enwumud-lII, entre la rue du Co
tisée et la rue de Ponthieu :
Candidats aux grandes Ecoles : Corniche, Flot
te, Taupe, Piston, Agro, Cagne.
Facultés et grandes Ecoles Faculté de
droit, Ecole des Sciences politiques, Ecole colo
niale, Faculté des lettres, Ecole normale supérieure,
Ecole des Chartes, Faculté de médecine, P. C. N,
Faculté de pharmacie, Ecoles dentaires, Faculté des
sciences, Institut de chimie de Paris.
Entre la rue do Ponthieu et le n" 43 de C avenue
Victor-Emmanuel-lIl :.
Institut catholique, Ecole des mines, Ecole d'Aé
ronautique, Ecole centrale, Ecole des Ponts et
Chaussées, Arts et Métiers, Institut-agrononmiqne
de Paris, Institut agronomiq»e de Beauvais, Ecole
des hautes études commerciales, Ecole Frilley,
Ecole des Beaux-Arts, Ecole des Arts décoratifs,
Eoole des travaux publics,* Ecole d'application du
Génie maritime, Ecole supérieure d'électricité (Su-
dria). Ecole d'électricité et de mécanique indus-
tridle (Violet), Ecole Bréguet, Institut électrotech
nique, Ecoles commerciales.
Entre le n' 43 de Favenue Victor-Emmanud-llI
et le n° 14 Sa rond-point des Champs-Elysées :
Lycees et Collèges : Lycées Condorcet,
Louis -le-Grand, Saint-Louis, Henri-IY, Camot, Jan-
son-de-Sailly, Buffon, Charlemapne, Michelet, La-
kanal, Voltaire, Rollin, Hoche, Pasteur ; Collèges
Sainte-Barbe, Chaptal, Ecoles Jean-Baptiste-Say,
Lavoisier, Petit Séminaire diocésain de Paris, Col
lège Stanislas, Ecole Sainte-Geneviève, Externat
Saint-Louis-de-Gonzague, Ecoles Notre-Dame, Ste-
' Croix-de-Neuilly, Pensionnat de Passy, Ecoles
Rocroy-Saint-Léon, Saint-Roch, des Francs-Bour
geois, Massillon, Duvigneau de Lamteau, Fontanes,
Descartes,. Saint-Jean de Béthune, de Sèvres.
Ligueurs et Alliés d'A. F.
T .bs sections de la LlfrUB d'action
française se rassembleront sur le trot
toir a partir du n" 30 de l 'avenue Victor-
Emmanuél-III dans l'ordre suivant :
Les délégations des sections de pro
vince ;
Les sections des arrondisseménts de
Paris ;
Les membres des fédérations Est, Nord,
Ouest et Sud.
Commissaires . — Le rassemblement des
Commissaires se fera :
A midi pour la 7" équipe, qui devra se
trouver à cette heure sur les marches de
l'église ;
A midi 15 pour les autres équipes, qui
se grouperont avenue Victor-Emmanuel-
III à la hauteur du n" 30.
Nos amisMégionnaires ou médaillés mi
litaires qui désirent faire partie, de la
garde du drapeau de l'Action française
sont priés de passer aujourd'hui au secré
tariat de la Ligue, 12, rue de Rome, soit
entre 10 heures et midi, soit entre 2 heu
res et 7 heures.
Les Associations patriotiques
Un certain nombre d'associations pa
triotiques nous ont exprimé le désir d'as
sister aux obsèques d'Ernest Berger.
Nous les prions de se rassembler sur
le trottoir entre les numéros 69 ' et 59 de
l'avenue Victor-Emmanuel-IH.
La Ligue des patriotes a adressé à ses
adhérents l'appel suivant :
Nous demandons a tous ceux des ligueurs qui
le pourront de se joindre à la délégation de la
L. D. P. pour rendre on suprême hommage au pa
triote assassiné.
Des cartes peuvent être retirées au siège cen
tral, 11, rue de Montyon, dès aujourd'hui vendre
di et dans la matinée de demain samedi.
La délégation officielle de la Ligue des Patrio
tes sera accompagnée du drapeau. Elle déposera
une couronne sur le cercueil d'Ernest Berger.
Le comité des Jeunesses patriotes nous
communique la note suivante :
Les « Jeunesses Patriotes >, comptent qu'un
très grand nombre de leurs membres auront à
cœur de'venir assister-aux funérailles de leur ami,
le patriote d'Action française, Ernest Berger, là-
cheiàeiit assassiné mardi dernier.
D'autre part, les Légions et l'Associa
tion des camarades de combat ont égale
ment - convoqué leurs adhérents.
A Saint-PIiilippe-du-Roule
Le cercueil .d'Ernest Berger, amené en
fourgon de l'Institut médico-légal, est ar
rivé hier soir, à 7 heures, à Saint-Phi
lippe du Roule, pour y être déposé dans
un caveau jusqu'à samedi. Une foule de
quinze cents à deux mille personnes, com
missaires et ligueurs d'Action française,
et aussi de nombreux patriotes, que poi-
gnait une profonde émotion, se pressait
sur le perron de l'église et sur le terre-
plein de la place Saint-Philippe-du-Roule.
D'autres attendaient à l'intérieur de l'égli
se, entourant le clergé.
Le cercueil, couvert d'un drap tricolore,
a été extrait du fourgon pour être intro
duit dans l'église. D'une voiture, qui sui-
vait, est descendue Mme Berger; admi
rable de courage, entourée de sa famille.
Le corps de notre malheureux ami a été
Teçu par Bernard de Vesius, Maurice
Pujo, Paul Robain, Marie de Roux, Maxime
Real del Sarte, Pierre Lecœur, Lucien La-
cour, André Guignard et François de la
Motte, qui ont dépogé des fleurs sur le
cercueil. Parmi les personnalités d'A. F. on
remarquait le baron Tristan Lambert et le
docteur Récamier. Les prières d'usage ont
été dites par le clergé de Saint-Philippe-
du-Roule. Puis le cercueil a été descendu
dans le caveau de l'église, où il demeurera
jusqu'à demain matin.
L'INSTRUCTION
Mme Berger, veuve de ia victime, s'est
constituée partie civile par l'organe de
M* Fagniez, avoué. Elle sera assistée par
M' de Roux.
Qui a crié au suicide $
La déclaration faite par M. Omer Serin
au commissariat de police de la rue d'An
jou ne contient pas d'autres détails que
ceux que nous avons rapportés hier. Le
témoin n'a fourni aucune indication sur
la position qu'il occupait par rapport à
îa victime et à l'assassin au moment où
le coup de revolver fut tiré. H n'a pas
précisé, davantage, les raisons qui lui
avaient fait croire à un suicide. Au sur
plus, il n'a même pas déclaré qu'il avait
annoncé un « suicide » à l'employé du
Nord-Sud et qu'il avait manqué être tou
ché par le coup de feu.
Mais, si ce n'est pas M. Serin qui a parlé
de suicide à l'employé du portillon, c'est
une autre personne. Ne serait-ce pas
l'homme à qui Mme J. L.„ a entendu dire :
« J'ai vu comme ' une lueur électrique et,
ensuite, j'ai donné du pied dans le revol
ver » ? Celui-là ne s'est pas encore fait
connaître. Son témoignage serait pourtant
extrêmement intéressant.
D'autre part, ne pourra-t-on pas établir
une corrélation entre la présence, près de
Berger, dans l'escalier du Nord-Sud, des
personnages qui ont crié au suicide, et la
présence, en face du 12 de la rue de Rome,
au moment où Berger sortait de l'Actiox^
française, quelques minutes avant le crime,
d'un* individu assez suspect ? Berger, à ce
moment, n'était pas seul, Un de ses amis,
qui sortait avec lui, remarqua, près de la
sortie du métro qui se trouve à côté du
terminus des autobus, un jeune homme
isolé qui semblait monter là garde et ob
serva avec persistance Ernest Berger et
son compagnon. Cet individu pouvait
avoir une trentaine d'années. Quel rôle
a-t-il joué dans l'attentat 1
L'enquête à Cannes r
L'enquête poursuivie à Cannes y a fait
retrouver l'homme que Maria Bonnefoy
accuse d'avoir été son amant. C'est une
personnalité très honorablement connue,
M. Paul S... Il a eu des relations avec
Maria Bonnefoy, il y a plus de vingt ans,
alors qu'elle était femme de chambre dans
un hôtel de cette ville. Il n'en avait plus
entendu parler d'epuis de longues années
lorsque, en 1914, cette femme t alla trouver
la mère de M. Paul S... et réussit à tirer
d'elle quelques subsides. Encouragée par
ce résultat, elle tenta alors dé faire chan
ter M. Paul S... Elle fit à cet effet de
nombreuses démarches auprès des avocats
de Cannes. M. S... ne s'étant prêté à aucune
de ses sollicitations, elle alla jusqu'à l'ac
cuser d'espionnage.
Elle resta tranquille quelque temps;
puis, il y a deux ans, elle chercha de
nouveau le scandale et, à la suite d'une
démarche auprès de lui, prétendit avoir
été frappée. Elle porta plainte pour coups
et blessures, mais elle fut déboutée et
M. Paul S... fut acquitté.
Comme on le voit, ce n'est nullement
sous l'aspect ^ d'une folle que Maria Bon
nefoy apparaît dans son passé, mais sous
celui d'une intrigante singulièrement in
téressée et avisée. On voit comment une
pareille femme, bien que l'Action fran
çaise n'ait rien à voir avec son histoire,
a pu chercher à la corser par un attentat
politique et comment elle a pu y être
aidée par les adversaires dont elle favori
sait les desseins.
A Lyon
Notre enquête à Lyon ne confirme pas
les allégations de Maria Bonnefoy. On n'a
aucun souvenir d'elle dans les milieux
d'Action française. Elle a prétendu avoir
rendu visite au siège de la section d'Ac
tion française, place Bellecour. Ce n'est
pas impossible, mais, à Lyon comme ail
leurs, du reste, on reçoit ou on éconduit,
ainsi que dïins tous les groupes politiques,
de nombreuses visites qui ne laissent au
cune trace.
*■ Maria Bonnefoy
a't-cUe connu Germaine Berton 'i
M. Bàcquart s'e$t longuement entretenu
hier avec M, Scherdlin, procureur géné
ral, de la procédure en cours, notammeni
des recherches ordonnnées pour retrouva r
les dernières relations à Paris de Marin
Bonnefoy.
.A ce sujet, est-il exact que la police ju
diciaire ait reçu une information d 'après
laquelle Maria Bonnefoy aurait conns!
Germaine Berton ? Est-il" vrai qu'elle l'ait
fréquentée à plusieurs reprises, notam
ment en novembre dernier, au moment
du simulacre de suicide de la Berton ?
Même, les deux femmes n'auraient -elles
pas cohabité ? Autant de questions qui se
posent aujourd'hui et sur lesquelles il fau
dra être renseigné.
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