Titre : L'Action française : organe du nationalisme intégral / directeur politique : Henri Vaugeois ; rédacteur en chef : Léon Daudet
Auteur : Action française. Auteur du texte
Éditeur : Action française (Paris)
Date d'édition : 1925-05-26
Contributeur : Vaugeois, Henri (1864-1916). Directeur de publication
Contributeur : Daudet, Léon (1867-1942). Directeur de publication
Contributeur : Maurras, Charles (1868-1952). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 mai 1925 26 mai 1925
Description : 1925/05/26 (Numéro 146). 1925/05/26 (Numéro 146).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-6354
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
l
Dïx-HnMëme àntice — N° 146
J
M ot 3Î2S
15 centimes. P ams
20 centimes. Dés-ABTEMBST» ET GouomxS
ABONNEMENTS î toi».' Sii«sis. Trâsltà.
France et Colonies, £8 fr. aô fr. i3 fr.
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ORGANE DU NATIONALISME INTÉGRAL
« Tout ce qui e&t national est notre* »
. Le Duc d'ORLÉANS
hérttfw de» quarante Rois qai en mniQ ans firent fe France,
iéwMtsm é. AJ>amfi«TBâTi«»i
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Regietro Commsrco : Seine M* 78.58s
Fondateur * HENRI YAUGEOIS — Directeurs politiques LÉON DAUDET et CHARLES MAURRÂS — Rédacteur en ehet g MAURICE PUJO
La vieillé France, la vraie France
« Au XVIII e siècle, notre rang était si établi que
F Académie de Berlin ouvrit un concours, non
pour rechercher si le français était la première des
langues, mais à quelles raisons il devait son uni
versalité et s'il la conserverait. La réponse de
Bivarol est restée fameuse... La France était le
peuple alors sans égal par la fécondité de sa popu
lation, sa gloire militaire et une influence telle
que, renonçant à rivaliser avec notre goût, nos
mœurs, nos caprices, l'univers poli se bornait à
les copier. » — Etienne LÂMY,
X* 7 Congièrâe la langue française ad Canada, Québec, 19i2, e.c. p." 252.
Le
centenaire de
Charcot
ta personnalité du professe*» Charcot
était puissante, au physique comme au
moral. Il ignorait l'humilité et aussi la
simplicité, vivant dans une véritable cour
de collègues, de confrères, d'écrivains. et
d'artistes, où sa parole avait force de loi.
Toutefois, par la pénétration psychologi-
que et clinique, il atteignait à la gran
deur. Sa culture était vaste et précise. H
possédait cette éloquence directe, pleine,
drue, concise, qui persuade par le masque
et par l'accent; Il était beau et il le
savait. Sa maison, administrée sur un pied
princier, éclairée par. une famille de
sentiments nobles et qui le chérissait et
l'admirait, était un centre scientifique,
politique et littéraire, entre 1880 et 1892,
où il disparut prématurément. Il exerça,
pendant ces douze années, une dictature
intellectuelle, soTErdemeat détestée, mais
subie, comme il arrive, par le troupeau
d'Académie, de salons et de ministères,
troupeau intrigant, flatteur et docile, où
se recrutent les valets à titres, emplois et
chamarrures, les Doumic et les Hanotanx
de tous les temps.
Sa philosophie était courte, comme
celle de ses contemporains, mêlée de
Claude Bernard et de Descartes, panachés
de Théodule Ribot, aujourd'hui oublié,
à bon droit ; mais alors», il tenait, de
son temps, cette tare mentale, l'anticléri
calisme, due à son ignorance totale des
auteurs mystiques et des théologiens. Ses
vains travaux sur l'hystérie et la sugges
tion nerveuse — mais où sont les albums
de Eicher, mais où sont les neiges d'an-
tan 2 — trahissent la préoccupation cons
tante de donner, aux phénomènes de
haute spiritualité, une explication maté
rielle. La même tendance se remarque
' dans les travaux sur les locialisations céré
brales, qui prennent la suite de ceux de
Broca pour l'enfantillage, la gracilité, de
l'argument de preuve, et le péremptoire
de la conclusion. Le professeur Charcot
appartenait à cette catégorie de méde
cins, qui cherchent à convaincre pins qu'à
guérir. H possédait, comme aucun, cette
force de persuasion,- que son élève-pré
féré et le plus remarquable de ses suc
cesseurs, Babinski, a décrite sous le nom
de « pithiatisme » [du grec peithein, qui
signifie convaincre]. Ainsi qu'il est hu
main, il prenait en méfiance, puis en
aversion, ceux qui se permettaient de
penser autrement que lui.
Ses. goûts artistiques étaient déterminés
. et sûrs ; sauf en ce qui concerne Richard
Wagner, dont il niait le génie, qui n'est
pas niable. Il ne cessait de lire, et d'étu
dier Shakespeare, dont il parlait magnifi
quement ; et mon père et lui célébraient
Montaigne comme il ne le sera jamais
en aucune Sorboime. Quand les invités
étaient partis, le mardi soir, boulevard
Saint-Gerqçnain, Charcot et Alphonse Dau
det — les deux demeures se touchaient
presque et avaient vue, par les,,fenêtres,
l'une sur l'autre — demeuraient à deviser
dans l'immense salon, aux tapisseries de
haute lice, devant le chocolat. C'était une
causerie extraordinaire que ««lie de ces
deux hommes, si bons observateurs et si
vivants.ill était convenu, entre eux, que
celui qui partirait après l'autre songerait
à l'autre, en écoutant le battement de
fer d'un forgeron de la rue de Grenelle,
: qui excitait ainsi au travail ces deux
grands laborieux. Charcot mourut cinq
ans avant Daudet. Mon père tint parole,
et quand retentissait le « dzin, dzann»
lointain de l'enclume : «Hélas! Charcot!»
disait l'auteur de VEvangéliste, l'œil hu'
mide au-dessus de sa petite pipe.
Quand venaient les beaux jours,. le
savant s'en allait à Neuilly-Saint-Jaines,
où il habitait, aux portes du Bois, près
du petite lae, une délicieuse villa. On
le découvrait là, dans son jardin, assis
et lisant une ode d'Horace, Je le vois
encore, montrant un coin de ciel bleu.
— Solvitur acris kiems... Mais ce n'est
tout de même .pas le ciel de la Provence,
mon cher Daudet.
— Vous me. rappelez, repartit mon
père, un souvenir douloureux. Quelques
jours avant le 18 mars 1871, je rencontrai
Gustave Flourens, que j'aimais tendre
ment, car s'était un cœur fier et un noble
esprit. C'était sur le quai de la gare de
Bercy, où il se trouvait par hasard. Moi,
j'étais dans le train. Le ciel était de la
même couleur qu'aujourd'hui et Flou
rens, me le montrant, me dit aussi
«Solvitur acrishiems...'» Je ne devais
plus le revoir, le pauvre !
— Fichtre ! — fit Charcot avec un bon
sourire — -vais-je être aussi fusillé à
Rueil !
De là on en vint à la Commune, au
malheureux Rosse! et aux « esprits insur
rectionnels ». Car le professeur Charcot,
dans ses moindres propos, marquait tout
d'une touche juste et pittoresque ; sauf
en religion où, je le répète, il était nul
et buté, et en politique où, comme les
meilleurs de son temps, il divaguait. Le
grand nettoyeur des idées fausses, dans
tous les domaines, et celui -par ' qui la
souveraine méthode d'Aristote et de saint
Thomas, méconnue et abandonnée, devait
être remise en honneur, j'ai nommé
Charles Maurras, était encore un jeune
collégien. Il n'y avait pas de maître à
raisonner, à la\,triste époque dont je
parle, et qui se croyait si épatante; ou, du
moins, ces maîtres à raisonner vivaient-
ils dans des cloîtres, inconnus de la foule
imbécile, de la demi-élite, plus imbécile
encore — parce que plus infatuée ; —-
et l'un d'entre eux, mais défroqué et
plein de rancœur, comme tous les défro
qués, Ernest Renan, peint et situé par
Pierre Lasserre dans un fort remarquable
ouvrage, tout récent (1), ravageait les
esprits de sa génération par toutes les
grâces et moires, toutes les blandicea, tous
! es balancés,- d'une' pensée bâtarde, mais'
laineuse.
Inntile de dire que Charcot donnait
dans Renan. Cet esprit de Renan, trop
faible pour contenir non seulement la
foi, mais aucune foi, ni certitude, d'au
cun genre, lui apparaissait comme un
iriseur d'idoles du type suave. Illusion
godiche, que partageaient les Français
nés vers 1840 et qui se croyaient, de bon
cœur, les inventeurs et propagateurs
d'une discipline nouvelle de la pensée.
Il y avait un thème sous-jacent à tous les
travaux philosophiques et scientifiques
de cette époque outrecuidante et niaise.
Ce thème était celui de l'antagonisme
de la raison et du credo. Il est banal de
dire aujourd'hui — sauf dans les milieux
officiels— que le credo est, précisément,
le plus haut point et contrefort de la
raison moderne ; je parle de la raison
raisonnante. Mais au temps de Charcot,
une pareille affirmation aurait valu à
l'affirmant le mépris des pontifs et l'échec
au concours.
Vers la fin de sa vie, le professeur
Charcot avait eu l'idée de réunir un
comité des études psyclio-physiologiques
[vous voyez la tendance, ô Dumas !] et
il y avait convoqué Taine et Renan. Il
s'agissait de mettre en commun les « dé
couvertes » et balivernes à la mode,' que
les uns et les autres venaient de faire,
quant aux analogies entre la vertu -et le
sucre, le vice et le vitriol, etc... Mais
Charcot ■ .était trop impérieux pour le
dodelinement de la grosse caboche rena-
nienne, et Taine ne se déplaçait plus
guère de son socle de' la Revue des Deux
Mondes, où l'époussetait Ferdinand Bru-
netière. Le comité n'eut que trois séan
ces.
Je revois tout cela comme si j'y étais.
Tentends les intonations des uns et des
autres. Tous sont disparus et, — comme
disait Loti, de sa petite voix blanche,
« c'est bien triste ! » Tous ont quitté ce
monde, avec leurs affirmations, • leurs
erreurs, leur influence, leurs courtisans,
leurs doctrines d'un jour et leurs topos
de cinq minutes. J'aperçois encore l'œil
méprisant du maître de la Salpêtrière,
posé suri son gendre Waldect-Rousseau,
pareil à une réclame pour embaumements
frigorifiés. Auprès de lui, le petit Bour-
neville, burlesque « apôtre » de la laïcité,
et le neurologue géant, mais vide, Féré.
Un peu plus loin, l'araignée Naquet,
trempant ses pattes velues dans tin verre
de sirop.
Tout le bateau -— comme disait mon
père — était en route pour l'émancipa
tion de l'esprit humain. Avec un autre
jargon, d'autres hommes, des institutions
similaires, l'insanité de 1789 recommen
çait là, parmi cent portraits de Poléon-
Polémos. Car Charcot chérissait Napo
léon, à cause de sa propre ressemblance
avec lui. Comme cent ans auparavant, lé
bateau a abordé à un charnier, La plu
part des centenaires que l'on célèbre
aujourd'hui comportent la leçon du char
nier. Mais les officiels et les académiques
ne s'en soucient guère, et s'ils' ont une
haine en commun, c'est bien celle de la
réalité. Car ils ne se repaissent que de
poncifs et de lieux communs.
La personnalité de Charcot était puis
sante... De son œuvre considérable, il ne
reste rien. Je dis : rien ; et l'on a
douze ou quinze volumes pour cinq
francs. Je vous- le montrerai demain et
j'en tirerai ma conclusion : « Souviens-toi
que tu es poussière ». L'homme ne vaut
que dans le reflet de Dieu.
Léon DAUDET.
(1) La Jeunesse d'Ebnest Renan, chez Garnier,
2 voL
LA POLITIQUE
L Les deux rentrées
Les deux rentrées devaient être, comme
on dit, sensationnelles. Elles ont été cal
mes et douces. Pas de Maroc. Le Maroc
sera pour aujourd'hui, Joseph Caillaux a
fait au Sénat l'Homme conciliant et l'Hom
me de bon sens. La belle maison à l'en
vers ! Notre vieux Louis Dausset n'a point
déçu nos attentes, car son « heu ! heu !
heu ! » rituel n'a rien cassé. Cet hommee
intelligent, malin, même retors, a le goût
des grosses sottises quand elles ont beau
coup servi. 11 a demandé au gouvernement,
non de vendre, non de louer ses monopo
les (fi donc ! notre Dausset a le sens du
Possible) mais de les industrialiser. J'in
dustrialiserai, comptez sur moi, a répon
du, impavide, Joseph Gaildaux.
Il est impossible de laisser passer cette
discussion - pour rire sans en souligner
l'affreux caractère du point de vue du bien
public. La cession des monopoles est une
des conditions nécessaires du relève
ment. Nous ne sommes plus seuls à lé dire,
bien que nous ayons été des premiers à
l'oser.
« La faillite des monopoles t»
Dans un journal qui n'est'pas modéré
ment républicain, le Rappel, M. L; La-
grange écrivait avant-hier :
Ce qu'il s'agit d'apprécier, c'est le ren
dement actuel des monopales ; et encore
faut-il comparer ce rendement avec celui
des sociétés privées qui exploitent des
branches d'industrie analogues.
Dans une préface remarquable d'un livre
de M. Adolphe Delemer : « Le Bilan de
l'Etatisme », M. Jacques Bar doux écrivait:
« Comparons les budgets de 1914 et de
1922. Au chapitre des dépenses, les arré
rages de la dette sont passés de 1.300
12.600 millionsaugmentant ainsi de
967 %. Au chapitre des'recettes, les impôts
figurent aujourd'hui pour 15.700 millions
au lieu de 3.500 millions, — soit un pro
grès de 448 %. Mais les produits' des mo-
fois supe-
LA CRISE BELGE
M. Max a commencé ses démarches
Bruxelles , 25 mai. - — M. Max a commen
cé ce matin ses démarches. Il est allé voir
M. Vandervelde, puis il s'est rendu au mi
nistère de l'Intérieur pour y rencontrer
M. Poullet.
M. Max, à la fin de l'après-midi, a con
féré avec quelques-uns de ses amis poli
tiques.
A 6 h. 1/2, il s'est rendu au palais, ou
il a mis le roi au courant de l'état de ses
négociations.
activités libres est donc cinq fc
rieure à ce qu'elle était avaiù ta guerre,,
le rendement de l'activité étatiste ne s'est:
accru que de la moitié» soit deux fois et*
demie. » . 1
...Nous pourrions du reste aisément pour -i
suivre cette énumération, et l'étendre auxt
vingt-trois services que l'Etat se croit}
obligé d'assurer. ' S
Dimanche soir, la Semaine financière?
du • Temps »- faisant le' compte des naïves*!
espérances, qu'avait "îàit concevoir Tavè^
nement du « technicien'.» Caillaux, met-f
tait au premier rang la refonte du régime»
des monopoles : • I
On avait parlé tout d'abord de la com-§
mercialisation des monopoles ou même*
de leur cession à des régies intéressées.!
Non seulement il n'en est plus question1
le capital collectif restera- donc malt
géré par ces administrations industrielles ,r
c'est-à-dire insuffisamment productif, —!.
mais, par contre, on a le projet de pren-f
dre pour TEtat une part dans les entrai
prises d'assurances et dans les affaires|
d'importations de pétroles, que, pour idç
circonstance, on qualifie de monopoles dë|
fait. Incapable de gerer convenablement
ses monopoles, l'Etat trouverait bon de§
prélever un ^bénéfice dans ces prètenduÂ
monopoles de fait que l'initiative privés,|
a su rendre prospères. Ce serait un véri -i
table scandale. I
Cet imbécile régime, inspirateur d'unel
école iipbécile, ou peut-être son inspiréf
n'a pas encore compris que l'on n'enrichi
point l'Etat en entravant le libre essor d
l'activité du pays.
Dausset aurait pu dire cela à ses co T
lègues. Il ne l'a pas voulu.Quant à Caillaux!
il s'est bien gardé de laisser couler de si
bouche le moindre mot capable de frori»
cer le sourcil de la majorité cartelliste e(
étatiste de la Chambre basse. L'Etat ré
publicain a donc gardé le monopole de
l'absurde, laissant le bon sens à la Droite
représentée par Dominique Delahaye don?
on verra plus loin les justes- observations
sur le paiement en or qu'exigent de no as
nos créanciers, mais que nous nous la Bi
sons refuser par nos débiteurs. |
L'Alsace,
le régionaîismfc,
la démocratfe
et la République
A la Chambre des députés, les députés
d'Alsace-Lorraine ont, comme toujour'i
imposé l'attention par le sérieux» la vli
gueur l'esprit hautement et largement praV
tique de leurs interventions. M. l'abba
Muller, notamment, a su placer la quesl
tion d'Alsace sur le terrain du droit com4
mun des provinces françaises, toutes affa-\
mées de libertés historiques et de décen
tralisation. Nulle thèse n'est plus juste.
Nous dputons que l'éloquence de M. l'ab
bé Muller le fasse triompher des difficultés
inhérentes au régime républicain et des
impossibilités dérivées de l'Etat démo
cratique. • ,
Difficultés républicaines : le pouvoir
central est si faiMe, si discontinu, si agi
té qu'il est bien délicat pour lui de rétablir
des libertés à la périphérie". Un. Etat
divisé comme l'Etat républicain réciame-
et même exige un certain despotisme ad
ministratif sur le pouvoir local, ou bien
celui-ci sera trop fort et emportera tout,
même l'ordre public et la sécurité natio
nale. Question d'équilibre ! Les libertés
puissantes des provinces et des communes
supposent une autorité centrale de pre
mière, force. Nous ne l'avons pas. Nous ne
pouvons pas faire comme si novw l'avions.
II faut commencer par la constituer. On
n'y peut arriver avec la République.
Impossiblités démocratiques : la démo
cratie exclut naturellement les mesures
I décentralisatrices parce qu'elle repose sur
_ I l'élection et que le parti au pouvoir, pour
gagné 30.000 de nsu'fs, et peut-être beau
coup d'entre eux sont-ils dans le même
cas que M. l'abbé Muller et ignorent-ils
le petit livre intitulé La République et la
Décentralisation, que nous avons publié il
y a vingt et un ans, Paul-Boncour et moi,
Valois l'a réimprimé l'an çlernier.
Cette thèse y est exposée et démontrée en
long et en large. En ce temps-là, des répu
blicains comme Clemenceau, Paul-Bon-
cour, Clémente!, Buré, vingt autres, me
riaient au nez en disant : — Nous décen
traliserons malgré vous. Chiche 1 La plu
part d'entre eux ont eu le pouvoir en
ce laps de vingt ans. Et pas plus de dé
centralisation que sur ma main ! J'en con-
rclus que ce petit livre est à méditer. Il peut
faire réfléchir ceux qui en ont le moyen.
Nos amis alsaciens, notamment, y verraient
le. détail de ce qui se peut et de ce qui ne
se peut. .
Quant aux bons patriotes qui, à la suite
de Millerand, disaient, vers 1916, que lé re
tour de l'Alsace-Lorraine à la France don
nerait le signal des libertés provinciales
de la Provence et de la Bretagne, du Li
mousin et de la Franclie-Comté, ils me
permettront de leur rappeler qu'à la même
epoqne, consulté par M. Charles de Saint-
Cyr,^ l'auteur de ces lignes répondaft :
■- t - Non, la centralisation parisienne gâtera
.l'autonomie _al-sa cienne, mais FAteace auto-
ne cuiumuoiquera pas ses libertés
m reste de la France.
M, l'abbé Muller a très bien plaidé : l'es
prit centralisateur de la maporité- de la'
Ch ambre fai t-il aucun doute pour lui ?
1 il. La conspiration "communiste
-Les ides de mars encore une fois pas
sées sans encombre, ceux qui respirent
Useront sages de ne pas trop se rassurer.
« Qu'ils lisent et relisent les lignes que voici:
Oui, les symptômes jugés favorables par
les dirigeants communistes sont : en pre
mier lieu l'inertie, gouvernementale et c'est
là le résultat réel dé la collaboration élec
torale du 10 mai. II faut y ajouter la frous
se des milieux dirigeants.
Des amis ou familiers des ministres ont
évacué récemment leur famille sur la cam
pagne parce que, dans les bureaux, le bruit
courait que bOO.OÛO communistes attaque
raient Paris hier, 24 mai !!
En second lieu, le degré de perfection
qu'ils jugent avoir atteint dans leur orga
nisation. Les chefs militaires, (.cdlemands)
sont sur place et leur « énergie » est invo
quée pour donner courage aux troupes.
Enfin, de grands efforts d'argent et de
propagande ont été faits qui ont permis de
rassembler un plus grand nombre de cen
turies. Les ordres parlent maintenant de
50, 60, etc..- centuries pour des opérations
isolées.
L'armemenL a été : slisiHbiiL JL y a une
quinzaine de jours des changements, qu'on
assure devoir être les derniers, ont été ap
portés à certains dispositifs d'attaque.
Les dispositions suivantes ont été pré
vues. Grâce aux cellules des P. T. T.* les
centraux téléphoniques doivent cesser de
fonctionner dès la première heure, afin de
couper, les villes attaquées de toutes com
munications avec l'extérieur.
Une attaque menée par peu de monde
sera simulée au pourtour de la ville, de fa
çon à y attirer les quelques troupes qui.
"forment en général sa garnison et, pendant
ce temps, lés centuries dissimulées à l'in
térieur de la. ville doivent s'en emparer.
Pour héberger ces centuries, il y a eu
des maisons qui ont été littéralement enva
hies par les communistes et le Parquet, sur
plaintes des propriétaires on locataires, à
refusé de suivre pour n'avoir pas d'histoi
res.
Des agents spéciaux de la Tcheka sur
veillent les habitudes des principaux otages
afin qu'on ne les laisse pas échapper.
« Les chefs militaires » ont des réunions
fréquentes et les locaux où ils se réunis
sent - sont surveillés par des agents com
munistes sûrs.
Dans plusieurs grandes villes, il a été
commandé d'avoir dans ces locaux des
permanences dcJjour comme de nuit.
Une attention toute particulière est por
tée sur la répercussion que les nouvelles
du Maroc peuvent avoir sur les sentiments
de la population.
On escompte un grand énervement en
France et une surexcitation intense des
masses ouvrières, à l'occasion de cette
campagne — ce qui montre bien la liaison
qui existe entre Abd el Krim, Moscou et
Berlin.
A signaler l'entrée en scène du « Comité
militaire » de Paris qui remplace pour les
ordres d'exécution le précédent Comité
d'Agitation. Son premier ordre a été pour
ordonner à toutes les organisations de pro
vince de se tenir prêtes à coopérer à la
première journée rouge, qui devait avoir
lieu à Paris le' 24 ; mais, dans la nuit du
23. au 24, un ordre suspendant l'exécution
est arrivé. ,.
Rien n'a été abandonné dans le dessein
général- Son exécution n'est que différée
de très peu. .Tenons-nous prêts.
" ïe"ffony- i nf»UT'*--prêter- i -^i5is"''*n'Ôm*ètionS
pas de remarquer l'un des points faibles'
de l'ennemi : ces retards prolongés, ces
hésitations, ces retours ne s'expliquent pas
seulement par les indiscrétions gênantes
dont ce journal patriote est le véhicule. Il y
a autre chose, et nous ne croyons pas nous
tromper en disant,-de l'avis de bons juges,
que la cohabitation des troupes commu
nistes françaises et du «commandement»
militaire, étranger (russo-polono-tchèque,
pour les lieutenants allemand, ou plutôt
prussien, pour les grands chefs), n'est
p'est pas quelque chose de bien facile.
Cela ne va pas seul, cela ne roule pas de
soi-même. De rapides contacts de hasard
ermettent l'établissement de nombreuses
La facture des dettes de guerre
La conférence hebdomadaire qui se tient
à la Cour de cassation poux l'étude des
grandes questions • extérieures s'occupait,
hier, de notre dette de guerre. La récla-
matin des Etats-Unis a rendu l'affaire pres
sante. Si elle a trouvé le gouvernement
français sans point de vue et sans doctrine,
ce n'est pas faute de conseils et d'avis.
M. KIotz disait encore hier que la France
11e reniait pas ses dettes, mais qu'il y avait
Heu de contrôler ce qu'on exige d'elle. Une
facture, un mémoire ne se paient pas les
yeux fermés. La «demande» et le «règle
ment » font deux. Quand il s'agit d'une note
aussi longue et aussi complexe, il est
naturel qu'on la soumette à une expertise.
M. Klolz a déjà cité dans sfes Souvenirs, il
a donné, hier, dans son, exposé, quelques
frappants exemples des majorations que
nos fournisseurs n'ont pas craint de nous
infliger. C'est la «pose» et la «dépose»
des plombiers, auxque>llesje « temps, passé.»'
se joint.
Ainsi il y a une comptabilité, matérielle
à établir et il est prodigieux que le gou
vernement français n'y ait pas songé, qu'il
:it laissé l'idée à des initiatives parti
culières. Il est d'ailleurs encore temps. Est-il
digne -d'un Etat qui se dit indépendant et
libre de s'en remettre à l'entière discrétion
de ses créanciers, sOit pour le montant de
la dette, soit pour les services qu'ils vou
dront bien consentir en pure générosité,
parente de la charité? La démocratie
française, dans la paix comme dans la
guerre, sera-t-elle au régime de l'assistance
publique?
L'établissement des comptes est à la fois
/une question d'équité et une question de
îdignité. Nous ne pouvons pas apparaître
|;omme des quémandeurs parce que nous
ne sommes pas seulement débiteurs. Sans
parler, de l?AUemagne, n'avons-nous pas
prêté, nous aussi, des sommes considérables
^ des alliés encore moins riches que nous?
ne les avons-nous pas prêtées en francs
.qui étaient des francs-or ? Si les Etats-
'IJnis calculent en dollars et les Anglais
'en livres, nous pouvons aligner une dou
zaine -de-" milliards de créances qui; en
francs-papieT, en feraient quarante-cinq ou
cinquante.
Et le cas des Russes mérite une mention
garder le pouvoir,, doit prendre le moyen
de se faire réélire, donc étatiser, fonction
nariser et centraliser. Une démocratie
peut partir de la décentralisation, elle va
se centralisant (Suisse, Amérique). Une
démocratie ne passe pas de l'état centra^
lise à l'état décentralisé. Ces vérités ra
tionnelles confirmées par l'histoire de tous
les peuples sont familières à nos anciens
lecteurs. Mais, en six mois, nous en avons
spéciale. Les Américains n'ont rien eu à
avancer à la Russie sortie de la guerre
avant qu'ils y fussent entrés. Mais l'Angle
terre -a sur la Russie une créance qui
dépasse celle qu'elle a sur nous. Le gou
vernement britannique n'en fait même pas
état^ Suffirait-il de se dire insolvable pour
être' dispensé de rembourser ?
Il y a enfin un autre geiye d'actif qu ? il
serait "insensé de passer sous silence. 11 y
a ce que M. Paul Lcfaivre a justement
appelé la « créance du sol et du sang
français » et qui résulte de 1' « élection de
domicile » que nos alliés ont faite en venant
se battre chez nous pour des intérêts qui
étaient les leurs, si bien les leurs que l'An
gleterre est intervenue après l'invasion de
la Belgique, les Etats-Unis après la guerre
sous-marine : à outrance;
Cest encore M. Paul Lefaivre qui a
fourni sur ce sujet un argument nouveau.
Dans w.n .article . jéoent (15 mars) cle . ta -
Revue Universelle, il a rappelé que Théo
dore -Roosevelt avait, dès le début de la
guerre, proclamé que c'était un devoir pour
son pays de se ranger sans délai aux côtés
de la France. Ancien sous-secrétaire d'Etat,
ancien vice-président et président, Roose
velt connaissait-il l'accord secret de 1897
dont deux auteurs américains ont parlé
dans des livres parus l'un avant 1914 et
l'autre après ? Les deux auteurs, l'un pro
fesseur à l'Université de Saint-Louis, l'autre
ancien diplomate, assurent qu'à la veille
de la guerre entre les Etats-Unis et l'Es
pagne, le gouvernement de Washington avait
conclu un pacte qui lui laissait les mains
libres aux Antilles et dans le Pacifique. II
s'engageait, en échange, à donner son con
cours financier, commercial et même naval
à la France et à l'Angleterre en cas de
conflit de ces puissances avec l'Allemagne.
Est-ce vrai ? Est-ce la raison pour laquelle
Roosevelt voulait l'intervention immédiate?
Ce sont, du moins, des Américains qui le
disent. Il est facile de vérifier leurs affir
mations car, si cet accord a existé, il doit
en rester des traces au Quai d'Orsay. Alors
un nouvel élément entre dans notre doit et
avoir. Nous ne pouvons ' pas nous laisser
mettre au cou un contrôle financier sans
avoir-, constitué sur l'affaire un dossier
complet. — J. B. '
P
Internationales sur le papier. Le contact
contins' éveille le sentiment naturel et
vif "de toutes les profondes dissemblances
physiques et morales qui marquent les na
tionalités. Le «liant» juif n'y suffit pas,
ni le polyglottisme juif. Il y à dans l'es
prit populaire parisien des principes de
réaction subtilk que l'agent oriental lui-
même ne prévoit pas ou prévoit de tra
vers. ' .
L 'importance des Juifs dans la révo
lution russe et la révolution hongroise est
remarquablement signalée dans un volu
me récent qu'il faut lire, Le livre pros-
crit , de Mme Cecil de Tormay, élégam
ment traduit'(chez Pion) par Mme Mar
celle Tinayre et M. Paul-Eugène Régnier.
Mais la vie de Paris n'est pas la vie de
Bude et de Moscou. L 'ouvrier parisien est
doué de certain sens aigu qui lui fait Sai-
xer assez rapidement tels et tels pièges,
surtout- juifs. La conspiration moscoutaire
a donc essuyé des déboires de ce côté-là.
ïll est bon de le savoir. Nous n'avons aif-
cune raison de cacher au public la bonne
nouvelle : elle ne balance malh'eureuse-
tfm'ent pas la détestable situation générale
^née de ,1a coexistence d'un ministère car
telliste en France de l'action de Hinden-
J sburg à Berlin et de la guerre d'Abd el
;KrSm ^
III. Léon Daudet !
Joseph Caillaux! ,
L'étonnement d'un électeur
français
^""uutA-'geriTT
Lorsque, par les journaux du 4 mai, ils
ont appris la candidature de M. Daudet
au siege sénatorial laissé vacant par la
mort de Jules Delahaye, tous les patriotes
se sont réjouis l
, M. Léon Daudet semblait-assuré du suc-
\cès, chef de l'Action française, il allait
iprendre la succession d'un sénateur d'Ac
tion française.
I Que de promesses annonçait cette can-
;,didature ! M. Léon Daudet n'est-il pas
l'homme qui, en 1914, dénonçait le pre
mier les basses manœuvres de certains
radicaux ? N'est-il pas l'homme qui, élu
eri 1919 à Paris, ne cessa pendant quatre
ans, avec une opiniâtreté digne d'aamira-
\tion, de dénoncer tous les scandales, celui
*,de la B. I. C„ notamment, l'homme qui
ifit tomber le ministère Briand, qui per
mit, par son courage en face d'une extrê-
\me gauche houleuse, l'occupation de la
'Ruhr ? Ne fut-il pas au premier rang de
ce petit groupe des Indépendants, si cou
rageux, si cohérent, qui, par ses votes com
me par la voix de ses membres (les Magne,
îles Joly, les Guibal, les Groussau, les Bau-
drg d'Asson!) refusa jusqu'au bout d'ac
cepter la législation laïque ? Ce sont des
t.litres suffisants) il me semble, pour affron•
'ter sans péril une élection sénatoriale dans
le Maine-et-Loire catholique et conserva
teur !
Lorsque la trahison revient au pouvoir,
et renouvelle ses bassesses et ses fautes
d'autrefois, l'élément national du pays ne
saurait être représenté plus complètement
que par celui qui fut l'implacable ennemi
de Caillaux et de Malvy, et dont le nom est
synonyme de force, de constance et-d'au
torité.
Là-dessus» l'électeur français nous fait
part de l'étonnement presque poignant
que lui ont causé les mauvais bruits ré
pandus
Quel effet déplorable produirait l'cchec
du chef de l'Action française, échec qui
11e tarderait pas à se retourner contre
les € conservateurs », même lorsqu'ils ne
sont pas d'Action française !
C'est ce retour qu'il serait sage de cal
culer. Retour cruel, et, même; a certains
égards, bien injuste. Mais retour naturel
et inévitable. Les oppositions qui jettent
leurs armes (et quelle arme éclatante et
merveilleuse : Léon Daudet !), ces oppo
sitions-là se blèssent elles-mêmes, peut-être
à mort. Le salut de\ partis de droite tient
à l'énergie, à la hardiesse, à l'esprit d'eh-
avant qu'ils sauront déployer. Question de
cœur, au surplus : les Angevins sont trop
bons soldats pour rêver de trouver leur
salut dans un misérable recul : ces an-
t ans électeurs de Jules Delahaye sont les
électeurs futurs de Léon Daudet.
Châties MAURRAS.
La
rentrée des' Chambres
a eu Heu hier
AU PALAIS BOURBON
les interpellations sur le Maroc
sont renvoyées à mercredi
Hier après-midi devait venir à la Cham
bre — du moins le bru'it en avait-il couru
— la discussion de l'interpellation du so
cialiste Renaùdel sur les événements mi
litaires du Maroc. Cette séance de rentrée
parlementaire fait donc recette et les dé
putés sont aussi nombreux à leurs bancs
que les curieux dans les tribunes. Vaine
attente, d'ailleurs, puisque la discussion
en question a été ajournée à demain.
Herriot, qui préside, commence par
prononcer l'elogc funèbre de l'ancien che
minot Lobet, député socialiste de la Marne,
décédé récemment. Puis Paul-Prudent
Painlevé, au nom du gouvernement, rap
pelle le tragique accident de la mer qui
vient de se produire à Penmarch. Il de
mande à la Chambre de s'associer à son
témoignage d'admiration pour les 26 morts
et de sympathie pour leurs familles.
Toute la "Chambre applaudit, à l'excep
tion des communistes.
Le ministre des Finances Caillaux à la
calvitie écarlate, dépose alors à la tribune
un projet « tendant à assurer lç plein équi
libre budgétaire au moyen de nouvelles
ressources fiscales ».
— Le budget n'était donc pas en équi
libre ? s'écrie le communiste. Renaud Jean.
Enfin, Iiferriot fait connaître qu'il a
reçu deux demandes d'interpellation,
une du communiste Doriot, l'autre du so
cialiste Renaudel, sur les événements du
Maroc.
— A bas la guerre ! s'écrient les amis
du camarade Doriot.
— A bas la guerre civile !... A bas les
assassins, répliquert-on à droite.
Bref, Painlevé se déclarant à la dispo
sition de la Chambre, mais Aristide
Briand se déclarant retenu aujourd'hui au
Sénat, l'Assemblée, après deux épreuves
douteuses, décide, à la majorité de 312
voix contre 178, de fixer à demain mer
credi la discussion des interpellations.
A l'issue de cette décision, un bruit
amusant est colporté dans les couloirs :
la véritable raison de cet ajournement tien
drait -dans l'absence de Léon Blum, re
tenu à Biarritz, où, villa Héliante, il fait
— pauvre chéri 1 —- une cure de « bains
de soleil ». Voilà qui promet un beau des
sin de notre Sennep dans une prochaine
Action française !
Le régime administratif
en Alsace-Lorraine
La Chambre poursuit alors la discus
sion du projet de réorganisation du ré
gime administratif alsacien-lorrain. M.
Charles .Scheer, du Haut-Rhin, développe,
avec éloquence un amendement pour
l'institution d'un sous-secrétariat chargé
des affaires d'Alsace-Lorraine et proteste
contre l'ignorance systématique, qu'affecte
l'Etat, de la pensée religieuse. Cet amen-
Dïx-HnMëme àntice — N° 146
J
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20 centimes. Dés-ABTEMBST» ET GouomxS
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« Tout ce qui e&t national est notre* »
. Le Duc d'ORLÉANS
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Fondateur * HENRI YAUGEOIS — Directeurs politiques LÉON DAUDET et CHARLES MAURRÂS — Rédacteur en ehet g MAURICE PUJO
La vieillé France, la vraie France
« Au XVIII e siècle, notre rang était si établi que
F Académie de Berlin ouvrit un concours, non
pour rechercher si le français était la première des
langues, mais à quelles raisons il devait son uni
versalité et s'il la conserverait. La réponse de
Bivarol est restée fameuse... La France était le
peuple alors sans égal par la fécondité de sa popu
lation, sa gloire militaire et une influence telle
que, renonçant à rivaliser avec notre goût, nos
mœurs, nos caprices, l'univers poli se bornait à
les copier. » — Etienne LÂMY,
X* 7 Congièrâe la langue française ad Canada, Québec, 19i2, e.c. p." 252.
Le
centenaire de
Charcot
ta personnalité du professe*» Charcot
était puissante, au physique comme au
moral. Il ignorait l'humilité et aussi la
simplicité, vivant dans une véritable cour
de collègues, de confrères, d'écrivains. et
d'artistes, où sa parole avait force de loi.
Toutefois, par la pénétration psychologi-
que et clinique, il atteignait à la gran
deur. Sa culture était vaste et précise. H
possédait cette éloquence directe, pleine,
drue, concise, qui persuade par le masque
et par l'accent; Il était beau et il le
savait. Sa maison, administrée sur un pied
princier, éclairée par. une famille de
sentiments nobles et qui le chérissait et
l'admirait, était un centre scientifique,
politique et littéraire, entre 1880 et 1892,
où il disparut prématurément. Il exerça,
pendant ces douze années, une dictature
intellectuelle, soTErdemeat détestée, mais
subie, comme il arrive, par le troupeau
d'Académie, de salons et de ministères,
troupeau intrigant, flatteur et docile, où
se recrutent les valets à titres, emplois et
chamarrures, les Doumic et les Hanotanx
de tous les temps.
Sa philosophie était courte, comme
celle de ses contemporains, mêlée de
Claude Bernard et de Descartes, panachés
de Théodule Ribot, aujourd'hui oublié,
à bon droit ; mais alors», il tenait, de
son temps, cette tare mentale, l'anticléri
calisme, due à son ignorance totale des
auteurs mystiques et des théologiens. Ses
vains travaux sur l'hystérie et la sugges
tion nerveuse — mais où sont les albums
de Eicher, mais où sont les neiges d'an-
tan 2 — trahissent la préoccupation cons
tante de donner, aux phénomènes de
haute spiritualité, une explication maté
rielle. La même tendance se remarque
' dans les travaux sur les locialisations céré
brales, qui prennent la suite de ceux de
Broca pour l'enfantillage, la gracilité, de
l'argument de preuve, et le péremptoire
de la conclusion. Le professeur Charcot
appartenait à cette catégorie de méde
cins, qui cherchent à convaincre pins qu'à
guérir. H possédait, comme aucun, cette
force de persuasion,- que son élève-pré
féré et le plus remarquable de ses suc
cesseurs, Babinski, a décrite sous le nom
de « pithiatisme » [du grec peithein, qui
signifie convaincre]. Ainsi qu'il est hu
main, il prenait en méfiance, puis en
aversion, ceux qui se permettaient de
penser autrement que lui.
Ses. goûts artistiques étaient déterminés
. et sûrs ; sauf en ce qui concerne Richard
Wagner, dont il niait le génie, qui n'est
pas niable. Il ne cessait de lire, et d'étu
dier Shakespeare, dont il parlait magnifi
quement ; et mon père et lui célébraient
Montaigne comme il ne le sera jamais
en aucune Sorboime. Quand les invités
étaient partis, le mardi soir, boulevard
Saint-Gerqçnain, Charcot et Alphonse Dau
det — les deux demeures se touchaient
presque et avaient vue, par les,,fenêtres,
l'une sur l'autre — demeuraient à deviser
dans l'immense salon, aux tapisseries de
haute lice, devant le chocolat. C'était une
causerie extraordinaire que ««lie de ces
deux hommes, si bons observateurs et si
vivants.ill était convenu, entre eux, que
celui qui partirait après l'autre songerait
à l'autre, en écoutant le battement de
fer d'un forgeron de la rue de Grenelle,
: qui excitait ainsi au travail ces deux
grands laborieux. Charcot mourut cinq
ans avant Daudet. Mon père tint parole,
et quand retentissait le « dzin, dzann»
lointain de l'enclume : «Hélas! Charcot!»
disait l'auteur de VEvangéliste, l'œil hu'
mide au-dessus de sa petite pipe.
Quand venaient les beaux jours,. le
savant s'en allait à Neuilly-Saint-Jaines,
où il habitait, aux portes du Bois, près
du petite lae, une délicieuse villa. On
le découvrait là, dans son jardin, assis
et lisant une ode d'Horace, Je le vois
encore, montrant un coin de ciel bleu.
— Solvitur acris kiems... Mais ce n'est
tout de même .pas le ciel de la Provence,
mon cher Daudet.
— Vous me. rappelez, repartit mon
père, un souvenir douloureux. Quelques
jours avant le 18 mars 1871, je rencontrai
Gustave Flourens, que j'aimais tendre
ment, car s'était un cœur fier et un noble
esprit. C'était sur le quai de la gare de
Bercy, où il se trouvait par hasard. Moi,
j'étais dans le train. Le ciel était de la
même couleur qu'aujourd'hui et Flou
rens, me le montrant, me dit aussi
«Solvitur acrishiems...'» Je ne devais
plus le revoir, le pauvre !
— Fichtre ! — fit Charcot avec un bon
sourire — -vais-je être aussi fusillé à
Rueil !
De là on en vint à la Commune, au
malheureux Rosse! et aux « esprits insur
rectionnels ». Car le professeur Charcot,
dans ses moindres propos, marquait tout
d'une touche juste et pittoresque ; sauf
en religion où, je le répète, il était nul
et buté, et en politique où, comme les
meilleurs de son temps, il divaguait. Le
grand nettoyeur des idées fausses, dans
tous les domaines, et celui -par ' qui la
souveraine méthode d'Aristote et de saint
Thomas, méconnue et abandonnée, devait
être remise en honneur, j'ai nommé
Charles Maurras, était encore un jeune
collégien. Il n'y avait pas de maître à
raisonner, à la\,triste époque dont je
parle, et qui se croyait si épatante; ou, du
moins, ces maîtres à raisonner vivaient-
ils dans des cloîtres, inconnus de la foule
imbécile, de la demi-élite, plus imbécile
encore — parce que plus infatuée ; —-
et l'un d'entre eux, mais défroqué et
plein de rancœur, comme tous les défro
qués, Ernest Renan, peint et situé par
Pierre Lasserre dans un fort remarquable
ouvrage, tout récent (1), ravageait les
esprits de sa génération par toutes les
grâces et moires, toutes les blandicea, tous
! es balancés,- d'une' pensée bâtarde, mais'
laineuse.
Inntile de dire que Charcot donnait
dans Renan. Cet esprit de Renan, trop
faible pour contenir non seulement la
foi, mais aucune foi, ni certitude, d'au
cun genre, lui apparaissait comme un
iriseur d'idoles du type suave. Illusion
godiche, que partageaient les Français
nés vers 1840 et qui se croyaient, de bon
cœur, les inventeurs et propagateurs
d'une discipline nouvelle de la pensée.
Il y avait un thème sous-jacent à tous les
travaux philosophiques et scientifiques
de cette époque outrecuidante et niaise.
Ce thème était celui de l'antagonisme
de la raison et du credo. Il est banal de
dire aujourd'hui — sauf dans les milieux
officiels— que le credo est, précisément,
le plus haut point et contrefort de la
raison moderne ; je parle de la raison
raisonnante. Mais au temps de Charcot,
une pareille affirmation aurait valu à
l'affirmant le mépris des pontifs et l'échec
au concours.
Vers la fin de sa vie, le professeur
Charcot avait eu l'idée de réunir un
comité des études psyclio-physiologiques
[vous voyez la tendance, ô Dumas !] et
il y avait convoqué Taine et Renan. Il
s'agissait de mettre en commun les « dé
couvertes » et balivernes à la mode,' que
les uns et les autres venaient de faire,
quant aux analogies entre la vertu -et le
sucre, le vice et le vitriol, etc... Mais
Charcot ■ .était trop impérieux pour le
dodelinement de la grosse caboche rena-
nienne, et Taine ne se déplaçait plus
guère de son socle de' la Revue des Deux
Mondes, où l'époussetait Ferdinand Bru-
netière. Le comité n'eut que trois séan
ces.
Je revois tout cela comme si j'y étais.
Tentends les intonations des uns et des
autres. Tous sont disparus et, — comme
disait Loti, de sa petite voix blanche,
« c'est bien triste ! » Tous ont quitté ce
monde, avec leurs affirmations, • leurs
erreurs, leur influence, leurs courtisans,
leurs doctrines d'un jour et leurs topos
de cinq minutes. J'aperçois encore l'œil
méprisant du maître de la Salpêtrière,
posé suri son gendre Waldect-Rousseau,
pareil à une réclame pour embaumements
frigorifiés. Auprès de lui, le petit Bour-
neville, burlesque « apôtre » de la laïcité,
et le neurologue géant, mais vide, Féré.
Un peu plus loin, l'araignée Naquet,
trempant ses pattes velues dans tin verre
de sirop.
Tout le bateau -— comme disait mon
père — était en route pour l'émancipa
tion de l'esprit humain. Avec un autre
jargon, d'autres hommes, des institutions
similaires, l'insanité de 1789 recommen
çait là, parmi cent portraits de Poléon-
Polémos. Car Charcot chérissait Napo
léon, à cause de sa propre ressemblance
avec lui. Comme cent ans auparavant, lé
bateau a abordé à un charnier, La plu
part des centenaires que l'on célèbre
aujourd'hui comportent la leçon du char
nier. Mais les officiels et les académiques
ne s'en soucient guère, et s'ils' ont une
haine en commun, c'est bien celle de la
réalité. Car ils ne se repaissent que de
poncifs et de lieux communs.
La personnalité de Charcot était puis
sante... De son œuvre considérable, il ne
reste rien. Je dis : rien ; et l'on a
douze ou quinze volumes pour cinq
francs. Je vous- le montrerai demain et
j'en tirerai ma conclusion : « Souviens-toi
que tu es poussière ». L'homme ne vaut
que dans le reflet de Dieu.
Léon DAUDET.
(1) La Jeunesse d'Ebnest Renan, chez Garnier,
2 voL
LA POLITIQUE
L Les deux rentrées
Les deux rentrées devaient être, comme
on dit, sensationnelles. Elles ont été cal
mes et douces. Pas de Maroc. Le Maroc
sera pour aujourd'hui, Joseph Caillaux a
fait au Sénat l'Homme conciliant et l'Hom
me de bon sens. La belle maison à l'en
vers ! Notre vieux Louis Dausset n'a point
déçu nos attentes, car son « heu ! heu !
heu ! » rituel n'a rien cassé. Cet hommee
intelligent, malin, même retors, a le goût
des grosses sottises quand elles ont beau
coup servi. 11 a demandé au gouvernement,
non de vendre, non de louer ses monopo
les (fi donc ! notre Dausset a le sens du
Possible) mais de les industrialiser. J'in
dustrialiserai, comptez sur moi, a répon
du, impavide, Joseph Gaildaux.
Il est impossible de laisser passer cette
discussion - pour rire sans en souligner
l'affreux caractère du point de vue du bien
public. La cession des monopoles est une
des conditions nécessaires du relève
ment. Nous ne sommes plus seuls à lé dire,
bien que nous ayons été des premiers à
l'oser.
« La faillite des monopoles t»
Dans un journal qui n'est'pas modéré
ment républicain, le Rappel, M. L; La-
grange écrivait avant-hier :
Ce qu'il s'agit d'apprécier, c'est le ren
dement actuel des monopales ; et encore
faut-il comparer ce rendement avec celui
des sociétés privées qui exploitent des
branches d'industrie analogues.
Dans une préface remarquable d'un livre
de M. Adolphe Delemer : « Le Bilan de
l'Etatisme », M. Jacques Bar doux écrivait:
« Comparons les budgets de 1914 et de
1922. Au chapitre des dépenses, les arré
rages de la dette sont passés de 1.300
12.600 millionsaugmentant ainsi de
967 %. Au chapitre des'recettes, les impôts
figurent aujourd'hui pour 15.700 millions
au lieu de 3.500 millions, — soit un pro
grès de 448 %. Mais les produits' des mo-
fois supe-
LA CRISE BELGE
M. Max a commencé ses démarches
Bruxelles , 25 mai. - — M. Max a commen
cé ce matin ses démarches. Il est allé voir
M. Vandervelde, puis il s'est rendu au mi
nistère de l'Intérieur pour y rencontrer
M. Poullet.
M. Max, à la fin de l'après-midi, a con
féré avec quelques-uns de ses amis poli
tiques.
A 6 h. 1/2, il s'est rendu au palais, ou
il a mis le roi au courant de l'état de ses
négociations.
activités libres est donc cinq fc
rieure à ce qu'elle était avaiù ta guerre,,
le rendement de l'activité étatiste ne s'est:
accru que de la moitié» soit deux fois et*
demie. » . 1
...Nous pourrions du reste aisément pour -i
suivre cette énumération, et l'étendre auxt
vingt-trois services que l'Etat se croit}
obligé d'assurer. ' S
Dimanche soir, la Semaine financière?
du • Temps »- faisant le' compte des naïves*!
espérances, qu'avait "îàit concevoir Tavè^
nement du « technicien'.» Caillaux, met-f
tait au premier rang la refonte du régime»
des monopoles : • I
On avait parlé tout d'abord de la com-§
mercialisation des monopoles ou même*
de leur cession à des régies intéressées.!
Non seulement il n'en est plus question1
le capital collectif restera- donc malt
géré par ces administrations industrielles ,r
c'est-à-dire insuffisamment productif, —!.
mais, par contre, on a le projet de pren-f
dre pour TEtat une part dans les entrai
prises d'assurances et dans les affaires|
d'importations de pétroles, que, pour idç
circonstance, on qualifie de monopoles dë|
fait. Incapable de gerer convenablement
ses monopoles, l'Etat trouverait bon de§
prélever un ^bénéfice dans ces prètenduÂ
monopoles de fait que l'initiative privés,|
a su rendre prospères. Ce serait un véri -i
table scandale. I
Cet imbécile régime, inspirateur d'unel
école iipbécile, ou peut-être son inspiréf
n'a pas encore compris que l'on n'enrichi
point l'Etat en entravant le libre essor d
l'activité du pays.
Dausset aurait pu dire cela à ses co T
lègues. Il ne l'a pas voulu.Quant à Caillaux!
il s'est bien gardé de laisser couler de si
bouche le moindre mot capable de frori»
cer le sourcil de la majorité cartelliste e(
étatiste de la Chambre basse. L'Etat ré
publicain a donc gardé le monopole de
l'absurde, laissant le bon sens à la Droite
représentée par Dominique Delahaye don?
on verra plus loin les justes- observations
sur le paiement en or qu'exigent de no as
nos créanciers, mais que nous nous la Bi
sons refuser par nos débiteurs. |
L'Alsace,
le régionaîismfc,
la démocratfe
et la République
A la Chambre des députés, les députés
d'Alsace-Lorraine ont, comme toujour'i
imposé l'attention par le sérieux» la vli
gueur l'esprit hautement et largement praV
tique de leurs interventions. M. l'abba
Muller, notamment, a su placer la quesl
tion d'Alsace sur le terrain du droit com4
mun des provinces françaises, toutes affa-\
mées de libertés historiques et de décen
tralisation. Nulle thèse n'est plus juste.
Nous dputons que l'éloquence de M. l'ab
bé Muller le fasse triompher des difficultés
inhérentes au régime républicain et des
impossibilités dérivées de l'Etat démo
cratique. • ,
Difficultés républicaines : le pouvoir
central est si faiMe, si discontinu, si agi
té qu'il est bien délicat pour lui de rétablir
des libertés à la périphérie". Un. Etat
divisé comme l'Etat républicain réciame-
et même exige un certain despotisme ad
ministratif sur le pouvoir local, ou bien
celui-ci sera trop fort et emportera tout,
même l'ordre public et la sécurité natio
nale. Question d'équilibre ! Les libertés
puissantes des provinces et des communes
supposent une autorité centrale de pre
mière, force. Nous ne l'avons pas. Nous ne
pouvons pas faire comme si novw l'avions.
II faut commencer par la constituer. On
n'y peut arriver avec la République.
Impossiblités démocratiques : la démo
cratie exclut naturellement les mesures
I décentralisatrices parce qu'elle repose sur
_ I l'élection et que le parti au pouvoir, pour
gagné 30.000 de nsu'fs, et peut-être beau
coup d'entre eux sont-ils dans le même
cas que M. l'abbé Muller et ignorent-ils
le petit livre intitulé La République et la
Décentralisation, que nous avons publié il
y a vingt et un ans, Paul-Boncour et moi,
Valois l'a réimprimé l'an çlernier.
Cette thèse y est exposée et démontrée en
long et en large. En ce temps-là, des répu
blicains comme Clemenceau, Paul-Bon-
cour, Clémente!, Buré, vingt autres, me
riaient au nez en disant : — Nous décen
traliserons malgré vous. Chiche 1 La plu
part d'entre eux ont eu le pouvoir en
ce laps de vingt ans. Et pas plus de dé
centralisation que sur ma main ! J'en con-
rclus que ce petit livre est à méditer. Il peut
faire réfléchir ceux qui en ont le moyen.
Nos amis alsaciens, notamment, y verraient
le. détail de ce qui se peut et de ce qui ne
se peut. .
Quant aux bons patriotes qui, à la suite
de Millerand, disaient, vers 1916, que lé re
tour de l'Alsace-Lorraine à la France don
nerait le signal des libertés provinciales
de la Provence et de la Bretagne, du Li
mousin et de la Franclie-Comté, ils me
permettront de leur rappeler qu'à la même
epoqne, consulté par M. Charles de Saint-
Cyr,^ l'auteur de ces lignes répondaft :
■- t - Non, la centralisation parisienne gâtera
.l'autonomie _al-sa cienne, mais FAteace auto-
ne cuiumuoiquera pas ses libertés
m reste de la France.
M, l'abbé Muller a très bien plaidé : l'es
prit centralisateur de la maporité- de la'
Ch ambre fai t-il aucun doute pour lui ?
1 il. La conspiration "communiste
-Les ides de mars encore une fois pas
sées sans encombre, ceux qui respirent
Useront sages de ne pas trop se rassurer.
« Qu'ils lisent et relisent les lignes que voici:
Oui, les symptômes jugés favorables par
les dirigeants communistes sont : en pre
mier lieu l'inertie, gouvernementale et c'est
là le résultat réel dé la collaboration élec
torale du 10 mai. II faut y ajouter la frous
se des milieux dirigeants.
Des amis ou familiers des ministres ont
évacué récemment leur famille sur la cam
pagne parce que, dans les bureaux, le bruit
courait que bOO.OÛO communistes attaque
raient Paris hier, 24 mai !!
En second lieu, le degré de perfection
qu'ils jugent avoir atteint dans leur orga
nisation. Les chefs militaires, (.cdlemands)
sont sur place et leur « énergie » est invo
quée pour donner courage aux troupes.
Enfin, de grands efforts d'argent et de
propagande ont été faits qui ont permis de
rassembler un plus grand nombre de cen
turies. Les ordres parlent maintenant de
50, 60, etc..- centuries pour des opérations
isolées.
L'armemenL a été : slisiHbiiL JL y a une
quinzaine de jours des changements, qu'on
assure devoir être les derniers, ont été ap
portés à certains dispositifs d'attaque.
Les dispositions suivantes ont été pré
vues. Grâce aux cellules des P. T. T.* les
centraux téléphoniques doivent cesser de
fonctionner dès la première heure, afin de
couper, les villes attaquées de toutes com
munications avec l'extérieur.
Une attaque menée par peu de monde
sera simulée au pourtour de la ville, de fa
çon à y attirer les quelques troupes qui.
"forment en général sa garnison et, pendant
ce temps, lés centuries dissimulées à l'in
térieur de la. ville doivent s'en emparer.
Pour héberger ces centuries, il y a eu
des maisons qui ont été littéralement enva
hies par les communistes et le Parquet, sur
plaintes des propriétaires on locataires, à
refusé de suivre pour n'avoir pas d'histoi
res.
Des agents spéciaux de la Tcheka sur
veillent les habitudes des principaux otages
afin qu'on ne les laisse pas échapper.
« Les chefs militaires » ont des réunions
fréquentes et les locaux où ils se réunis
sent - sont surveillés par des agents com
munistes sûrs.
Dans plusieurs grandes villes, il a été
commandé d'avoir dans ces locaux des
permanences dcJjour comme de nuit.
Une attention toute particulière est por
tée sur la répercussion que les nouvelles
du Maroc peuvent avoir sur les sentiments
de la population.
On escompte un grand énervement en
France et une surexcitation intense des
masses ouvrières, à l'occasion de cette
campagne — ce qui montre bien la liaison
qui existe entre Abd el Krim, Moscou et
Berlin.
A signaler l'entrée en scène du « Comité
militaire » de Paris qui remplace pour les
ordres d'exécution le précédent Comité
d'Agitation. Son premier ordre a été pour
ordonner à toutes les organisations de pro
vince de se tenir prêtes à coopérer à la
première journée rouge, qui devait avoir
lieu à Paris le' 24 ; mais, dans la nuit du
23. au 24, un ordre suspendant l'exécution
est arrivé. ,.
Rien n'a été abandonné dans le dessein
général- Son exécution n'est que différée
de très peu. .Tenons-nous prêts.
" ïe"ffony- i nf»UT'*--prêter- i -^i5is"''*n'Ôm*ètionS
pas de remarquer l'un des points faibles'
de l'ennemi : ces retards prolongés, ces
hésitations, ces retours ne s'expliquent pas
seulement par les indiscrétions gênantes
dont ce journal patriote est le véhicule. Il y
a autre chose, et nous ne croyons pas nous
tromper en disant,-de l'avis de bons juges,
que la cohabitation des troupes commu
nistes françaises et du «commandement»
militaire, étranger (russo-polono-tchèque,
pour les lieutenants allemand, ou plutôt
prussien, pour les grands chefs), n'est
p'est pas quelque chose de bien facile.
Cela ne va pas seul, cela ne roule pas de
soi-même. De rapides contacts de hasard
ermettent l'établissement de nombreuses
La facture des dettes de guerre
La conférence hebdomadaire qui se tient
à la Cour de cassation poux l'étude des
grandes questions • extérieures s'occupait,
hier, de notre dette de guerre. La récla-
matin des Etats-Unis a rendu l'affaire pres
sante. Si elle a trouvé le gouvernement
français sans point de vue et sans doctrine,
ce n'est pas faute de conseils et d'avis.
M. KIotz disait encore hier que la France
11e reniait pas ses dettes, mais qu'il y avait
Heu de contrôler ce qu'on exige d'elle. Une
facture, un mémoire ne se paient pas les
yeux fermés. La «demande» et le «règle
ment » font deux. Quand il s'agit d'une note
aussi longue et aussi complexe, il est
naturel qu'on la soumette à une expertise.
M. Klolz a déjà cité dans sfes Souvenirs, il
a donné, hier, dans son, exposé, quelques
frappants exemples des majorations que
nos fournisseurs n'ont pas craint de nous
infliger. C'est la «pose» et la «dépose»
des plombiers, auxque>llesje « temps, passé.»'
se joint.
Ainsi il y a une comptabilité, matérielle
à établir et il est prodigieux que le gou
vernement français n'y ait pas songé, qu'il
:it laissé l'idée à des initiatives parti
culières. Il est d'ailleurs encore temps. Est-il
digne -d'un Etat qui se dit indépendant et
libre de s'en remettre à l'entière discrétion
de ses créanciers, sOit pour le montant de
la dette, soit pour les services qu'ils vou
dront bien consentir en pure générosité,
parente de la charité? La démocratie
française, dans la paix comme dans la
guerre, sera-t-elle au régime de l'assistance
publique?
L'établissement des comptes est à la fois
/une question d'équité et une question de
îdignité. Nous ne pouvons pas apparaître
|;omme des quémandeurs parce que nous
ne sommes pas seulement débiteurs. Sans
parler, de l?AUemagne, n'avons-nous pas
prêté, nous aussi, des sommes considérables
^ des alliés encore moins riches que nous?
ne les avons-nous pas prêtées en francs
.qui étaient des francs-or ? Si les Etats-
'IJnis calculent en dollars et les Anglais
'en livres, nous pouvons aligner une dou
zaine -de-" milliards de créances qui; en
francs-papieT, en feraient quarante-cinq ou
cinquante.
Et le cas des Russes mérite une mention
garder le pouvoir,, doit prendre le moyen
de se faire réélire, donc étatiser, fonction
nariser et centraliser. Une démocratie
peut partir de la décentralisation, elle va
se centralisant (Suisse, Amérique). Une
démocratie ne passe pas de l'état centra^
lise à l'état décentralisé. Ces vérités ra
tionnelles confirmées par l'histoire de tous
les peuples sont familières à nos anciens
lecteurs. Mais, en six mois, nous en avons
spéciale. Les Américains n'ont rien eu à
avancer à la Russie sortie de la guerre
avant qu'ils y fussent entrés. Mais l'Angle
terre -a sur la Russie une créance qui
dépasse celle qu'elle a sur nous. Le gou
vernement britannique n'en fait même pas
état^ Suffirait-il de se dire insolvable pour
être' dispensé de rembourser ?
Il y a enfin un autre geiye d'actif qu ? il
serait "insensé de passer sous silence. 11 y
a ce que M. Paul Lcfaivre a justement
appelé la « créance du sol et du sang
français » et qui résulte de 1' « élection de
domicile » que nos alliés ont faite en venant
se battre chez nous pour des intérêts qui
étaient les leurs, si bien les leurs que l'An
gleterre est intervenue après l'invasion de
la Belgique, les Etats-Unis après la guerre
sous-marine : à outrance;
Cest encore M. Paul Lefaivre qui a
fourni sur ce sujet un argument nouveau.
Dans w.n .article . jéoent (15 mars) cle . ta -
Revue Universelle, il a rappelé que Théo
dore -Roosevelt avait, dès le début de la
guerre, proclamé que c'était un devoir pour
son pays de se ranger sans délai aux côtés
de la France. Ancien sous-secrétaire d'Etat,
ancien vice-président et président, Roose
velt connaissait-il l'accord secret de 1897
dont deux auteurs américains ont parlé
dans des livres parus l'un avant 1914 et
l'autre après ? Les deux auteurs, l'un pro
fesseur à l'Université de Saint-Louis, l'autre
ancien diplomate, assurent qu'à la veille
de la guerre entre les Etats-Unis et l'Es
pagne, le gouvernement de Washington avait
conclu un pacte qui lui laissait les mains
libres aux Antilles et dans le Pacifique. II
s'engageait, en échange, à donner son con
cours financier, commercial et même naval
à la France et à l'Angleterre en cas de
conflit de ces puissances avec l'Allemagne.
Est-ce vrai ? Est-ce la raison pour laquelle
Roosevelt voulait l'intervention immédiate?
Ce sont, du moins, des Américains qui le
disent. Il est facile de vérifier leurs affir
mations car, si cet accord a existé, il doit
en rester des traces au Quai d'Orsay. Alors
un nouvel élément entre dans notre doit et
avoir. Nous ne pouvons ' pas nous laisser
mettre au cou un contrôle financier sans
avoir-, constitué sur l'affaire un dossier
complet. — J. B. '
P
Internationales sur le papier. Le contact
contins' éveille le sentiment naturel et
vif "de toutes les profondes dissemblances
physiques et morales qui marquent les na
tionalités. Le «liant» juif n'y suffit pas,
ni le polyglottisme juif. Il y à dans l'es
prit populaire parisien des principes de
réaction subtilk que l'agent oriental lui-
même ne prévoit pas ou prévoit de tra
vers. ' .
L 'importance des Juifs dans la révo
lution russe et la révolution hongroise est
remarquablement signalée dans un volu
me récent qu'il faut lire, Le livre pros-
crit , de Mme Cecil de Tormay, élégam
ment traduit'(chez Pion) par Mme Mar
celle Tinayre et M. Paul-Eugène Régnier.
Mais la vie de Paris n'est pas la vie de
Bude et de Moscou. L 'ouvrier parisien est
doué de certain sens aigu qui lui fait Sai-
xer assez rapidement tels et tels pièges,
surtout- juifs. La conspiration moscoutaire
a donc essuyé des déboires de ce côté-là.
ïll est bon de le savoir. Nous n'avons aif-
cune raison de cacher au public la bonne
nouvelle : elle ne balance malh'eureuse-
tfm'ent pas la détestable situation générale
^née de ,1a coexistence d'un ministère car
telliste en France de l'action de Hinden-
J sburg à Berlin et de la guerre d'Abd el
;KrSm ^
III. Léon Daudet !
Joseph Caillaux! ,
L'étonnement d'un électeur
français
^""uutA-'geriTT
Lorsque, par les journaux du 4 mai, ils
ont appris la candidature de M. Daudet
au siege sénatorial laissé vacant par la
mort de Jules Delahaye, tous les patriotes
se sont réjouis l
, M. Léon Daudet semblait-assuré du suc-
\cès, chef de l'Action française, il allait
iprendre la succession d'un sénateur d'Ac
tion française.
I Que de promesses annonçait cette can-
;,didature ! M. Léon Daudet n'est-il pas
l'homme qui, en 1914, dénonçait le pre
mier les basses manœuvres de certains
radicaux ? N'est-il pas l'homme qui, élu
eri 1919 à Paris, ne cessa pendant quatre
ans, avec une opiniâtreté digne d'aamira-
\tion, de dénoncer tous les scandales, celui
*,de la B. I. C„ notamment, l'homme qui
ifit tomber le ministère Briand, qui per
mit, par son courage en face d'une extrê-
\me gauche houleuse, l'occupation de la
'Ruhr ? Ne fut-il pas au premier rang de
ce petit groupe des Indépendants, si cou
rageux, si cohérent, qui, par ses votes com
me par la voix de ses membres (les Magne,
îles Joly, les Guibal, les Groussau, les Bau-
drg d'Asson!) refusa jusqu'au bout d'ac
cepter la législation laïque ? Ce sont des
t.litres suffisants) il me semble, pour affron•
'ter sans péril une élection sénatoriale dans
le Maine-et-Loire catholique et conserva
teur !
Lorsque la trahison revient au pouvoir,
et renouvelle ses bassesses et ses fautes
d'autrefois, l'élément national du pays ne
saurait être représenté plus complètement
que par celui qui fut l'implacable ennemi
de Caillaux et de Malvy, et dont le nom est
synonyme de force, de constance et-d'au
torité.
Là-dessus» l'électeur français nous fait
part de l'étonnement presque poignant
que lui ont causé les mauvais bruits ré
pandus
Quel effet déplorable produirait l'cchec
du chef de l'Action française, échec qui
11e tarderait pas à se retourner contre
les € conservateurs », même lorsqu'ils ne
sont pas d'Action française !
C'est ce retour qu'il serait sage de cal
culer. Retour cruel, et, même; a certains
égards, bien injuste. Mais retour naturel
et inévitable. Les oppositions qui jettent
leurs armes (et quelle arme éclatante et
merveilleuse : Léon Daudet !), ces oppo
sitions-là se blèssent elles-mêmes, peut-être
à mort. Le salut de\ partis de droite tient
à l'énergie, à la hardiesse, à l'esprit d'eh-
avant qu'ils sauront déployer. Question de
cœur, au surplus : les Angevins sont trop
bons soldats pour rêver de trouver leur
salut dans un misérable recul : ces an-
t ans électeurs de Jules Delahaye sont les
électeurs futurs de Léon Daudet.
Châties MAURRAS.
La
rentrée des' Chambres
a eu Heu hier
AU PALAIS BOURBON
les interpellations sur le Maroc
sont renvoyées à mercredi
Hier après-midi devait venir à la Cham
bre — du moins le bru'it en avait-il couru
— la discussion de l'interpellation du so
cialiste Renaùdel sur les événements mi
litaires du Maroc. Cette séance de rentrée
parlementaire fait donc recette et les dé
putés sont aussi nombreux à leurs bancs
que les curieux dans les tribunes. Vaine
attente, d'ailleurs, puisque la discussion
en question a été ajournée à demain.
Herriot, qui préside, commence par
prononcer l'elogc funèbre de l'ancien che
minot Lobet, député socialiste de la Marne,
décédé récemment. Puis Paul-Prudent
Painlevé, au nom du gouvernement, rap
pelle le tragique accident de la mer qui
vient de se produire à Penmarch. Il de
mande à la Chambre de s'associer à son
témoignage d'admiration pour les 26 morts
et de sympathie pour leurs familles.
Toute la "Chambre applaudit, à l'excep
tion des communistes.
Le ministre des Finances Caillaux à la
calvitie écarlate, dépose alors à la tribune
un projet « tendant à assurer lç plein équi
libre budgétaire au moyen de nouvelles
ressources fiscales ».
— Le budget n'était donc pas en équi
libre ? s'écrie le communiste. Renaud Jean.
Enfin, Iiferriot fait connaître qu'il a
reçu deux demandes d'interpellation,
une du communiste Doriot, l'autre du so
cialiste Renaudel, sur les événements du
Maroc.
— A bas la guerre ! s'écrient les amis
du camarade Doriot.
— A bas la guerre civile !... A bas les
assassins, répliquert-on à droite.
Bref, Painlevé se déclarant à la dispo
sition de la Chambre, mais Aristide
Briand se déclarant retenu aujourd'hui au
Sénat, l'Assemblée, après deux épreuves
douteuses, décide, à la majorité de 312
voix contre 178, de fixer à demain mer
credi la discussion des interpellations.
A l'issue de cette décision, un bruit
amusant est colporté dans les couloirs :
la véritable raison de cet ajournement tien
drait -dans l'absence de Léon Blum, re
tenu à Biarritz, où, villa Héliante, il fait
— pauvre chéri 1 —- une cure de « bains
de soleil ». Voilà qui promet un beau des
sin de notre Sennep dans une prochaine
Action française !
Le régime administratif
en Alsace-Lorraine
La Chambre poursuit alors la discus
sion du projet de réorganisation du ré
gime administratif alsacien-lorrain. M.
Charles .Scheer, du Haut-Rhin, développe,
avec éloquence un amendement pour
l'institution d'un sous-secrétariat chargé
des affaires d'Alsace-Lorraine et proteste
contre l'ignorance systématique, qu'affecte
l'Etat, de la pensée religieuse. Cet amen-
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