Titre : L'Action française : organe du nationalisme intégral / directeur politique : Henri Vaugeois ; rédacteur en chef : Léon Daudet
Auteur : Action française. Auteur du texte
Éditeur : Action française (Paris)
Date d'édition : 1925-05-08
Contributeur : Vaugeois, Henri (1864-1916). Directeur de publication
Contributeur : Daudet, Léon (1867-1942). Directeur de publication
Contributeur : Maurras, Charles (1868-1952). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 mai 1925 08 mai 1925
Description : 1925/05/08 (Numéro 128). 1925/05/08 (Numéro 128).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-6354
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
Dis-lraltième aimée — N° Î2B
fésâreii 8 mai 192$
■sb centimes. P abb
20 centimes. D épartements et C olosibs
ABONNEMENTS: 0«Ai. SixScfc. tnbXft.
Franco et Colonies. &$ fr. a5 fr. >3 fr.
Etranger 8a » la » sa »
Chèque postal s Compte 23 .900 • Paris.
ORGANE DU NATIONALISME INTÉGRAI.
«r Tout ce qui est national est notre, »
Le Duc d'ORLÉANS
héritier des quarante Hoîs qpi en rnlQo ans firent la Franco.
£Êt>ACTIOH & ADMIS istra .TIOH t
■ 14, rseadresse télégraphique ; actiofralï-pa.eis
Téléphona: Administration : Louvre .36-00
Rédaction : Central 75-44 Publicité : Central 76-77
Après 10 heures dn soir ; Ségvtt ii-ès
Hegisive Commerce ; SeJna H*
Fondateur t HENRI VÀUGEOIS — Directeurs politiques t LÉON DAUDET et CHARLES MAURRAS; — Rédacteur en eh ef g MAURICE PUJO
■ ■ • ■ ' . ■ ■. ■■■ .■ . . . ■ y H t ' .' . . .. .. ■ ■
SBEBKtWMlMWII l IWIWI»HIIIUI«HHHIIWiJJBMeiB8—CTIIH1B—aMB—a—»»i»«»i^«i«»ii«ii«^|iWHp«|ia»iw4iiawwwHI»»WWWII «l II——— 1 MHJ«—— —I
Celui qui fit la loi.
< Vous donnez rendez-vous à tous les
patriotes parisiens pour le 10 mai, place
Saint-Augustin, à 10 heures.
«J'y serai.»
Félix GABORIT
Ancien député de Seine-et-Marne,
Rapporteur de la loi consacrant
ht fête nationale de Jeanne d'Arc
L'alerte au Maroc
et la trahison à Paris
La soudaineté des événements maro
cains — où apparaît la main allemande,
à des signes qui ne trompent pas — nous
donne tra avant-goût de la façon dont
parviendra au public parisien la nouvelle
de la prochaine agression allemande.
Tout le monde a évoqué le souvenir ■—
mutatis mutandis — du" fameux commu
niqué « de la Somme aux: Vosges s> qui,
vers, la fin d'août 1914, mit les Français
en face d'une réalité insoupçonnée. Bien
entendu, la comparaison, du petit au
(grand, ne saurait porter que sur l'effet
de surprise. Quelques heures plus tard,
paraissait, dans la Liberté, un article de
Bainville, dont le retentissement fut im
médiat. J'ai vu de. nombreuses personnes,
sur les boulevard, s'arrêter, en marchant,
pour le lire. Ce qui est le signe de l'in
térêt, sinon de l'inquiétude. La menace
boche était dans l'air.
En ce qui me concerne, j'ai distingué,
par les yeux de l'esprit, la silhouette de
ce « graf von Tattenbach » qui faisait
sonner les talons de feu Bismarck à la
conférence d'Algésiras. Puis, sur l'écran
de ma mémoire, est apparue la petite
bobine inconsidérée de Cailloux, le con
damné de la Haute-Cour, le porte-
malheur, l'homme de « génie » pour per
sonnes pâles et abbés démocrates, au
milieu de ses «documents verts», de
Pondère, du papa de Selves, de von
Schoen, de Lancken, etc... Ensuite, je me
suis vu buvant un bock frais, le douze
juillet 1914, en sortant de l'imprimerie,
à la terrasse du Grand Café. Deux jeunes
Allemands offraient une consommation à
une aimable demoiselle qui s'affligeait de
leur départ prochain : « Quoi c'est-il —
elle parlait comme Aristide, ministre des
Affaires étrangères — qui vous force à
vous en aller ?» Le plus âgé des deux
Boches répondit laconiquement « Gran
des inanœufres », jetant à son kamerate
nu regard inoubliable, de secret grave en
commun, et d'orgueil. Ceux-là, sans aucun
doute,'savaient.
Ensuite ?.„ Eh bien ! j'ai rentré mon
petit cinéma ambulant et j'ai admiré,
comme Bainville, la prodigieuse faculté
d'oubli qui est celle de la masse ignorante
et votante. Beaucoup attendent de Cail
laux un relèvement du franc qui ne se
doutent pas que le retour de l'oiseau fatal
arrachera avant peu la vie de leurs en
fants, de-leurs parents, dans une convul
sion de fer et de feu que symbolise le
nom d'Hindenburg : «On l'a relevé, la
tête fracassée. » Telle sera la résurgence
de petit Franc.
« Bah! — se disent les uns et les
autres,.— ce n'est pas pour aujourd'hui,
ni pour demain ! La guerre est bien finie
et elle ne recommencera pas. Herriot l'a
promis, et il s'y connaît.»
Moi, je me rappelle les termes de la
belle lettre que voulut bien m'adresser
Herriot, en septembre 1914, et qui me
disait en substance : « Baudet, j'avais
cru votre Avant-Guerre exagérée. Je me
suis trompé. Je le reconnais< Vous disiez
vrai. » Les événements actuels me per
mettent malheureusement d'affirmer, avec
la même certitude qu'en mars 1913, quand
Valois publiait .mon bouquin, l'arrivée
au grand galop de la nouvelle catastro
phé. Si j'étais à la Chambre, je le répéte
rais à la tribune* et je prierais, «a même
temps, sans colère, le commandant du
. Palais Bourbon, de vouloir bien procéder
non seulement à l'expulsion, mais à
l'arrestation du ministre Caillaux et du
député Malvy, devenus l'un et l'autre,
. comme conseillers impératifs du gouver
nement, dans les circonstances actuelles,
un péril national. Ces circonstances
sont en effet identiques A celles de
jl.'llet 1914.
Au déclenchement des attaques maro
caines — signe éxtérieur de la nouvelle
poussée belliqueuse allemande — corres
pondent- les tueries de patriotes — signe
intérieur de cette même poussée. La
bande de la rue Damrémont, il y a quinze
jours, celle de la rue Paradis, à Marseille,
le 9 février,'étaient exactement les mêmes
bandes, alors conduites par Almereyda
et Ceccaldi, qui acclamaient la Tueuse à
Cv.i'lr .ux sur les marches du Palais de
Justice, et qui huaient la France et l'ar
mée sur les boulevards, les 27, 28, 29 et
30 juillet 1914.
Le Bonnet rouge — que subvention
naient à la fois l'Allemagne, Caillaux,
Malvy et Cahcn dit de « Caïfïa » — n'est
plus là, il est vrai. Mais, à la veille de
la tuerie Damrémont, on pouvait lire
dans YEre nouvelle, du voleur et provo
cateur au meurtre Albert Dubarry, les
lignes suivantes :
« A nos propositions d'apaisement on
« lépond par des ricanements, des me-
« naces et des calomnies. Eli bien ! nous
« reprendrons la bataille. Mais nous la
« reprendrons avec la volonté ferme de
« la mener rudement et jusqu'à l'écra-
« sernent complet des adversaires.
« Et nous pouvons prendre le pays à
e témoin que cette bataille âpre, déci-
« sive, ne sera plus faite seulement de
« violences verbales. Elle sera d'actes
« d'abord, d'actes ensuite, d'actes tou-'
« jours. Et jamais l'union des forces du
« Cartel n'aura été 'scellée de façon plus
« étrbite, plus indissoluble. »
A l'heure où j'écris, le juge Barnaud
n'a pas encore mis « la main au collet »
[comme dit Aristide] du voleur Albert
Dubarry. Qu'est-ce qu'il attend, le juge
Barnaud..., d'autres cadavres, ou une
petite plaplace de président à Rouen ?
Mais voici qui est intéressant et qui,
d'ailleurs, semblera fort logique aux Fran
çais ayant gardé la mémoire du procès
Malvy, du réquisitoire terrible du pro
cureur Mérillon — accusant l'amant 3e
l'espionne Béryl de complicité de tra
hison — et des attendus foudroyants, le
représentant comme affilié à la bande
« allemande » du Bonnet rouge. Je garan
tis le fait, qui me vient de la meilleure
source. .
Malvy, à la lecture des événements ma
rocains, et notamment du télégramme de .
Painlevé, est entré dans une violente
colère. Eh ! quoi, un combat au Maroc,
quand il est entendu que le Cartel des
gauches a supprimé toutes les causes de
conflits, en désarmant la France par le
contrôleur du « désarmement allemand »
Nollet et en faisant ainsi élire Hinden-
burg ! Malvy, dictateur de la rue des
Bons-Enfants et imperator du Chapon
fin, ne l'entend pas de cette oreille-là.
Il a donc signifié à Paul-Prudent qu'il
devait être mis bon ordre, et coûte que
coûte , à la résistance des troupes fran
çaises aux attaques des Riffains, faute de
quoi il retirerait au cabinet son tout-
puissant appui parlementaire. Car c'est
tm fait que ce chien à tête d'hyène, grâce
à ses dossiers de police, tient toute une
tiaulée de : politiciens qui font dans leurs
culottes à sa simple vue.
, On imagine l'embarras de Paul-Prudent
devant ces insolentes sommations. Va-t-il
recommencer, au Maroc, le coup de l'in
terruption de l'offensive Nivelle ? Atten
dons-nous, en tout cas, à voir disparaître,
des feuilles « d'immense information »,
les communiqués marocains. Mais il est
intéressant de savoir qu'en un an, Jean-
Louis Malvy, dûment flétri par la majo
rité radicale-socialiste du Sénat, et qu'il
y a huit ans [1917] la France entière
vouait au poteau de Vincennes, en même
temps que Caillaux, Duval et Bolo, a
repris son métier d'agent allemand [sec
tion des.affaires marocaines].
Je le répète, pour ceux de nos contem
porains qui ont encore des yeux et oreil
les, et qui n'ont pas peur des balles de
la police politique [association Treint-
Schrameck-Lebreton] ni des ordres de
mort transmis par Berlin au sanglant
Krassine. Je le répète et je voudrais avoir
cent bouches, pour le faire savoir à des
milliers et des milliers de nos malheureux
compatriotes, esclavagés, rançonnés, de
main massacrés en masse, comme ils le
sont déjà en détail : l'Allemagne s'ap-'
prête, fourbit ses armes, et se dit qu'un
peuple retombé à l'abaissement politique
ignominieux, au vomissement du Bloc de
gauche où nous sommes, est mûr, ce'te
fois, pour la servitude. Caillaux et Malvy
■ne s'appellent pas seulement trahison ;
ils s'appellent encore invasion.
Léon DAUDET.
Après la mort de Jules Delahaye
Monseigneur le Duc d'Orléans a adressé
la lettre suivante à M. D. Delahaye après
la mort de son frère :
M. Dominique Delahaye, sénateur de
Maine-et-Loire, Palais du Luxembourg,
Paris.
Palerme, le 29 avril 1925.
Mon cher sénateur,
Vous ne sauriez croire à quel point j'ai
été peiné en apprenant ici, à mon retour
de voyage, la mort ,de mon vailiant ser
viteur et fidèle ami, Jules Delahaye.
A vos côtés, il ne cessa jamais de me
ner le bon combat avec un courage et une
ténacité qui lui valurent la reconnais
sance de ses amis, le respect de ses ad
versaires et l'admiration de tous.
Je pleure avec vous votre frère bien-
aimé, le compagnon de lutte de toute vo
tre vie pour toutes les justes et nobles
causes, et je vous charge de transmettre
à Mme Rollin et au capitaine Rollin mes
condoléances très attristées.
Croyez-moi toujours, mon cher séna
teur,
Votre bien affectionné,
Philippe.
É}«HO§
Place et rôle de sainte Jeanne d'Arc entre nous et
le Ciel. L'admirable conférence du prince Abbc
Ghika ee vend 1 franc, à la Société d'Educa
tion, 14 bis, rue d'Assas, au profit des écoles libres.
Lisez Tante la Capucins (Flammarion, 7 fr. 95).
Ce nouveau roman de Mme Marie Gasquet, écrit
dans une langue fluide, à la fois colorée et clas
sique, s'égale aux plus beaux. C'est un chef-
d'œuvre,
LA POLITIQUE
I. Débrouillons-nous !
Dans la journée d'hier, M. le préfet de
police Morain a défini les directives de
sa politique au dix maL II a dit à une
personne, représentant l'une des organisa
tions qui participent normalement à la
fête: ,
« Je n'interdirai pas, le 10 mai, la cir-
« culation des groupes et des personnes
« allant porter des couronnes ou des bour
« quet aux statues de Jeanne d'Arc. J'as-
« surerai même leur protection* Quant à
« l'Action française, je ne m'en occuperai
« pas. Elle se "débrouillera avec les com-:
« munistes. »
M. le préfet de police Morain donne, on
le voit, sa démission de fonctionnaire res
ponsable de l'ordre et de la sécurité, des
personnes : en ce qui concerne du moins
nos modestespersonnes.M.le préfet Morain
abrège et même supprime le faible reli
quat des formalités conservées par les ter
roristes quand ils mettaient les gens hors la
loi. Il nous met hors la loi sans phrase.
Par la même occasion, il avoue implicite
ment ce qui s'est passé depuis quelques
années dans son administration, dans le
service des Lebréton, des Ducrocq, des
Joseph Dumas. Ces .messieurs avaient in
petto mis hors la loi le héros Marius'Pla-
teau et l'enfant de quatorze ans et demi
Philippe Daudet. Seulement, ils ne le di
saient pas. Ils s'appliquaient même avec
un certain r.rt à dissimuler cette vérité.
Cette fois, on avoue. Pourquoi ? Dans
l'espérance de nous effrayer.
Eh ! bien, je vais étonner M. le préfet
de police, mais son petit topo ne nous
effraie pas du tout. Bien mieux, il nous
satisfait •
Je veux dire qu'il nous satisferait si
nous pouvions compter sur la loyauté du
préfet et de ses sous-ordres, car sa formule,
je dis cette formule exactement appli
quée, comblerait nos vœux. Nous ne de
mandons pas mieux que de nous débrouil
ler avec les communistes. Les lecteurs de
ce journal savent que les menaces ne
nous font pas reculer d'un pas. Nous som
mes le premier journal" de Paris qui ayons
jeté quelque lumière sur le complot.
Nous sommes, pour ainsi dire, le seul qui
ne nous soyons pas lassés de le dénoncer.
Nous avons toujours su nous débrouiller
avec les communistes. Nous continuerons
dimanche prochain.
IL Les communistes çt le Cartel
Seulement, une chose apparaît aujour
d'hui," . c'est l'alliance manifeste, publique,
officielle du communisme et de l'Etat, ou,
ce qui revient au même, des maîtres de
l'Etat. Je ne fais plus allusion ici aux trac
tations obscures, qui solidarisaient le par
ti Germaine Berton et le chef du service
des renseignements généraux en 1923, ni
même à celles qui, le 23 avril 1925, il y a
quinze jours à peine, firent dè M. I^ebre-
ton, chef du même service, le complice
secret des assassins de la rue Damrémont.
Je parle de tractations imprimées et si
certaines que chacun peut les vérifier à
l'œil nu.
Notre confrère Ponsot, de l'Eus nou
velle , n'a pas peur des mots, c'est une
justice à'lui rendre. Voici comment'il qua
lifie et justifie l'alliance des communistes
et .des hommes du .Cartel qui sont , les maî
tres de l'Etat : •
Les communistes, qui ne rencontrèrent
pas la faveur populaire, demandent à pra
tiquer la discipline. Ils sont les enfants
perdus de l'armée des gauches, s'enfon-
çant dans la brume d'un rêve irréalisa
ble dans notre nation libre. Ils reviennent
sur leurs pas et disent ; « Nous voulons
lutter contre le fascisme. » D'accord.
Alors s'indignent les bonnes âmes de
la droite. « Prenez garde, nous murmu
rent-ils, prenez bien garde, ce sont des
loups de la Moscovie, ils entoureront vo
tre traîneau et vous mangeront. »
' .Nous ne sommes pas de petits Chape
rons rouges. Nous acceptons tous les hom
mes de volonté contre le fascisme (Même
les loups s'ils mangent les fascistes).
Parfaitement, nous pratiquerons la vieille
discipline républicaine...
Dimanche 10 mai, deux blocs se dres
seront, ennemis : le Bloc des rouges, le
Bloc des blancs.
Ceci est électoral. Mais c'est de l'électo
ral que naît, c'est par l'élection que fonc
tionne l'ordre policier et administratif.
La vraie consigne policière doit donese
conformer à la pensée qu'exprimait, fin
avril, l'un des membres les plus méprisables
de ce ministère d'hommes perdus : faire
s'entretuer les communistes et les roya
listes pour la plus grande tranquillité du
gouvernement.
III.. La crise : Moscou et Paris
. Mais des raisons extérieures, des raisons
■ très russes, déterminent le communisme à
brusquer l'offensive que lui tolère le très
impartial gouvernement de Paris. Voici ces
raisons : *
Moscou ne peut plus attendre. La révo
lution qui se dessine dans toute la Russie
contre le bolchevisme à cause de la misère
et du révoltant esclavage de cent trente
•, millions de liasses désarmés contre un
demi-million de communistes armés, cette
menace de révolution d'un peuple immen
se contre une poignée de tyrans semble
imminente, et les tyranneaux français se
voient enveloppés dans la ruine de leurs
patrons. Hier, ils retardaient sur l'ordre de
Moscou. Aujourd'hui, ils seraient d'humeur
à le devancer. .
Il y va de leur vie, tout au moins du
danger de sombrer dans le ridicule. Avoir
commandé comme des matamores, avoir
chaque jour dit A des milliers d'ouvriers:
« Il faut obligatoirement.. », et puis, tout
d'un coup, se voir f...lis, ne plus recevoir
la galette qui permettait d'iniprimer jour
naux, revues, livres, tracts,' affiches, car■
tes et papillons ; cette précieuse galette
qui permettait de graisser tant de pattes,
de payer des milliers de secrétaires (un
par cellule, un par rayon, un par syndi
cat, un par fraction, un par groupe de
travail, clc, etc., etc.); la belle galette,
qui venait abondante, et qui ne viendra
plus.
Car ils savent, eux, les chefs, la situa
tion désespérée du Parti chef dans
l'U.RS.S., et que ça ne peut durer da
vantage. A tant que faire que sauter, ils
veulent sauter dans des mares de sang
qui les attirent, non sans quelque espoir
d'y surnager.
Alors, on n'attend plus que quelques en
traîneurs supplémentaires que Berlin a pro
mis. Même, s'ils se faisaient attendre, on
se passerait d'eux : n'a-t-on pas pour soi le
Cartel avec MM. Morain, Lébreton, et la
haute protection des Herriot et des Léon
Blum ?
IV. L'homme de l'Allemagne
Et comment ne l'auraient-ils pas 1 Les
communistes russes ne se sont-ils pas
alliés à l'Allemagne depuis Rapallo 1 Et les
hommes qui composent le gouvernement dit
français ne sont-ils pas les participants
d'une entente allemande antérieure à Ra-,
pàllo ? Elle a duré toute la guerre. Elle a
subsisté sous les canonnades et les mitrail
lades. Pendant que les hommes de sang
français tombaient à l'ennemi, par centai
nes de milliers d'unités, il y avait, der-
irère leur rideau protecteur, un homme po
litique français' qui veillait et qui mi
litait pour les intérêts de l'envahisseur et
de l'agresseur allemand. Nous avons cité
l'ordre saisi en 1915, après l'offensive de
Champagne, et qui enjoignait aux soldats
allemands de ne proférer aucune violence
contre Caillaux. Nous avons cité les deux
précieux témoignages alsaciens-lorra'ins
recueillis à même l'armée ennemie et por-
trïï* que, dans'l'ésprit du gouvernemènt
boche, Caillaux était à lui, Caillaux était
son horame.Voic'i maintenant un document
d'une époque plus récente; 1917, et qui
montre* l'Allemagne inquiète d'avoir trop
laissé voir la confiance qu'elle avait mise
publiquement dans Caillaux et dans ses
camarades de trahison. On y recommande
même de mettre Caillaux sur le même
pied que les « cercles royalistes », c'est-
à-dire les plus sérieux ennemis de toute
menée pro-allçmande! Voici la pièce tra
duite :
Instruction pour la conduite de la sur
veillance de la presse. — Les journaux
contiennent de fréquents renseignements
que des hommes politiques isolés dans
des pays ennemis, par exemple Romain
Rolland, Caillaux, Gioliiti et d'autres se
montrent partisans de la paix dans l'inté
rêt allemand...
Chaque louange venant da côté alle
mand rend leur position plus difficile,
position qui peut désormais devenir d'im
portance pour les relations allemandes
dans les pays ennemis.
Pour ce qui concerne surtout la Fran
ce, il est désirable que ni les cercles roya
listes ni Caillaax et ses gens ne soient
loués. Au contraire, des attaques sont à
souhaiter contre ceux-ci et aussi par
exemple contre le directeur de /'Eclair,
Judet. .
Dispositions prises par le général-com-,
mandant la VII' Région, concernant la
presse, jusqu'au 1' mars 1917.
Cette pièce nouvelle me fait ajourner un
juste résumé de la carrière de M. Steeg
qui manque à notre galerie. Ce sera pour
demain, j'espère.
,V. Daniéïou ancien et nouveau
Par exemple, il reste possible de complé
ter le dossier du renégat Daniélou en pu
bliant ces quelques lignes de réclamation
instante et presque irritée que nous adresse
un lecteur :
Lecteur assidu de Z'A. F. je m'étonne de
votre indulgence envers le nommé Danié
lou !
Les habitants de Neuilly qui l'ont vu
communier tous les matins, il y a vingt ans
ne peuvent regarder sans dégoût ce nou
veau défenseur des lois laïques associé aux
sectaires qui interdisent aux patriotes de
rendre un hommage public à Jeanne d'Arc.
Ignorez-vous la conduite écœurante de
lâcheté, dudit Danielou envers Syveton
dont il fut le secrétaire avant d'entrer chez
Briand. et Loucheur.
Enfin savéz-vous que Daniélou vit grasse
ment des revenus d'une maison d'éduca
tion catholique dans laquelle il habite à
Neuilly ?
Les lecteurs au courant des choses n'ont
pas de peine à deviner combien ma ci-;
taiion est gazée. Ce qui subsiste suf
fira, néanmoins, S montrer au peuple fran
çais à quelles personnes ignobles les plus
hautes fonctions de l'Etat sont remises par
le Cartel.
Charles MAVRRAS.
L'hommage à Jeanne d'Are
M. Schrameck fait passer une note aux
agences disant qu'il a envoyé aux préfets
des instructions pour que les monuments
publics soient pavoisés et illuminés le
10 mai. Félicitons-nous si notre note d'hier
l'a décidé à accomplir ce devoir. Mais
l'absence de drapeaux et d'illuminations
sur les « monuments publies » aurait été
une violation trop flagrante de la loi. Le
gouvernement, ainsi qu'on l'a vu par la
circulaire des Chemins de fer de l'Etat,
se rattrape en invitant sournoisement les
administrations qui dépendent de l'Etat,
et dont les édifices ne sont pas, à propre
ment parler,, à
réduire Jeanne d'Arc à la portion con
grue.
Hier, comme la plupart de nos confrè
res, nous avons reproduit une note de
l'Agence Radio qui donnait, du communi
qué de la Ligue des patriotes, un résumé
•et des citations que nous n'avions aucune
raison de ne pas croire fidèles. Il y était
dit qu'en présence dé la décision gouver
nementale, la L. D. P. renonçait, avec ses
jeunesses, « dans un profond sentiment
de respect », à former son cortège tradi
tionnel.
Dès hier matin, l'Agence Radio nous
avisait de son erreur et s'en excusait : le
communiqué de la L.- D. P. portait en
réalité : « dans un profond sentiment de
tristesse' ■», ce qui est très différent.
N'ayant pas reçu le communiqué direc
tement et n'ayant vu que la note de l'A
gence, nous étions dans l'impossibilité de
corriger nous-mêmes cette erreur.
La L. D. P. semble croire que le gou
vernement a été « intimidé s> par les me
naces communistes. Cette interprétation
trop bienveillante est contredite par tous
les faits. Répétons-le y il n'y a jamais eu
de menaces communistes ou anarchistes
contre nos cortèges traditionnels qui
La France jetée par l'Angleterre
dans les bras de l'Allemagne
On a cru pendant quelques jours, nos
lecteurs s'en souviennent, que M. de Bro-.
queville réussirait à former un cabinet à
Bruxelles, où l'on attend toujours un gou
vernement. Le ministère Broqueville eût été
national. Il était défini par le discours que
l'ancien président du Conseil, pendant la
période électorale, avait prononcé à Dinant.
A peine a-t-on su que M. de Broqueville
avait été appelé par le roi, que les jour
naux allemands ont jeté feu et flamme. L'un
d'eux, et non des moindres, le porte-flam
beau de la démocratie allemande, la répu
blicaine Gazette de Francfort a écrit alors,
avec une cynique assurance : « L'esprit
guerrier renaît à nouveau en Europe ».
De Y Indépendance belge -, à la Nation
belge, la presse de Bruxelles remarque que,
pour les Allemands, c'est donc la Belgique
qui, en 1914, a commencé. Et. voilà qui
rend compte des « sentiments », puisqu'il
s'agit, dit-on, de sentimentalité, qui ont
porté Hindenburg à La présidence du Reich.
Pourquoi la Gazette de Francfort a-t-elle
combattu l'électiop du vieux maréchal ?
Elle-même donne des aliments à la thèse
favorite de .Guillaume II et du militarisme
prussien : l'encerclement de l'Allemagne
avant 1914, la préméditation des Alliés.
Si la Belgique et la France sont cou
pables, l'Angleterre ne l'est pas moins.
Sans doute, mais il n'en sera pas toujours
ainsi, les Allemands ménagent l'Angleterre.
Ils savent ce que le relèvement de leur pays
lui doit. Ils savent aussi combien le gou
vernement britannique désire le succès du
pacte de garantie, qui n'est pas moins vive
ment désiré ppr M. Coolidge, quoique, bien
entendu, les Etats-Unis, qui ne s'engagent
jamais à rien, ne doivent signer ni ce pacte
ni aucun autre. Comme si le discours de
M. Houghton n'avait déjà été très clair, la
presse anglaise le développe. Le pacte avec
l'Allemagne nous est recommandé de nou
veau et dans les termes les plus pressants.
L'élection de • Hindenburg (nous le pré
voyions) est un argument de plus. On nous
dit ingénument qu'un pacte signé par le
représentant du militarisme prussien aura
bien plus de valeur que s'il était signé par
des socialistes.
M. Stresemann, qui sait' son métier, ne
manquera pas de tirer parti de dispositions
aussi favorables. Si le gouvernement fran
çais voulait tenter de ne pas entrer sans
conditions dans la combinaison. du pacte à
cinq, il aurait les bras liés. C'est l'Alle
magne, au contraire, qui se trouve en pos
ture favorable et qui pourra se faire payer
son adhésion. Nous avons déjà dit antérieu
rement que la manœuvre indiquée pour elle
était de consentir, après s'être- beaucoup
débattue, à reconnaître ses frontières orien
tales, pourvu qu'il ne fût pas parlé de
l'Autriche et que la réunion de la Répu
blique autrichienne au corps germanique
fût tacitement autorisée. C'est à cela que
l'on va tout droit.
Ce que l'on admire, c'est la persévérance
avec laquelle la politique anglaise, après
avoir relevé le Reich, pousse la France —
et la Belgique — vers les Allemands. Après
tant, de sacrifices, y compris celui d'un
million et demi de Français, pour gagner
la guerre, 'la politique anglaise détruit
méthodiquement les résultats de la vic
toire. Nous pouvons prédire que l'Angle
terre le regrettera. Les partisans de l'En
tente cordiale, dont nous sommes, l'auront
déploré avant elle. Ce n'est pas la première
fois qu'on voit un grand pays se tromper
et travailler contre lui-même. L'Angleterre
donne ce spectacle. Elle construit de ses
propres mains un bloc continental gros de
catastrophes pour elle comme pour nous.
Le pire est qu'elle ne s'en doute pas et que
les plus intelligents des Anglais refusent de
le croire. Puissent-ils du moins être ins
truits par les remords de Gladstone, à la
fin de son existence, quand il souvenait de
ses faux calculs de 1870. — J. B.
La vente annuelle
de l'Association
des Jeunes Fiïlés royalistes
Aujourd'hui, de 2. heures à 7- heures,
salons Jean-Goujon, 8, rue Jean-Goujon,
seconde journée de la vente de l'Associa
tion' des Jeunes Filles royalistes.
La vente a eu, dans la première journée,
un très grand succès ; nous sommes per
suadés que, nos amis répondront aujour-
d l hui encore à l'appel que nous leur adres-
sozis.
étaient de taille à se faire respecter. II
n'y en a cette année que parce que le gou
vernement les : a suggérées et déchaînées
lui-même en inventant l'assimilation, ab
solument inédite, entre le 1" mai et le
10 mai, et en invoquant le premier des
« _contre-manifestations » qui ne se se
raient pas plus produites cette fois que
les précédentes si le Cortège avait été
organisé comme de coutume.
La L. D. P. conclut donc son ordre du
jour qui est une protestation éloquente
contre l'interdiction, en déclarant que,
pour ne pas' entrer en contact violent avec
les forces de la police et de l'armée natio
nales (et nous avons certes le même scru
pule) : « dans un profond sentiment de
tristesse » elle renonce à la démonstration.
La « tristesse » suffit-elle dans les cir
constances présentes ? H semble que les
jeunes amis de la L. D. P., les « Jeunesses
patriotes » ne l'aient pas pensé. Leur co
mité directeur publiait hier soir la con
vocation suivante :
Le cortège pacifique qui devait se dérouler le
jour de la Fête nationale de Jeanne d'Arc, pour
aller solennellement déposer des couronnes au
pied de la statue de l'héroïne française, a été
interdit par un gouvernement pusillanime et sec
taire.
Cet aveu de l'impuissance gouvernementale à
faire respecter Tordre et la liberté, cette nou
velle prouve de complaisance à l'égard du com
munisme,' et de méfiance" contre les forces natio
nales nous dictent notre conduite.
Les «Jeunesses Patriotes» vibrantes du désir
d'agir pour la cause française, et décidées à ne
se laisser intimider, ni par les 1 assassinats provo
qués dans un but' de diversion politique, que
l'on peut deviner, ni par l'attitude équivoque
du gouvernement, iront le 10 mai devant la sta
tue de Jeanne d'Arc, signifier leur volonté de
répondre : « Présent ! »
Ordre général à tous les'membres des Jeunesses
Patriotes de se trouver, dimanche, £ 9 "heures du
matin, salle Wagram, pour y recevoir toutes ins
tructions nécessaires.
Voilà un ton digne des compagnons
d'Edmond Marchai, d'Edgard Trullet, de
Jean Tillet et de Maurice Ricaud, les no
bles victimes de la rue Damrémont.
Maurice PUJO.
Notre vaillant confrère, M. Dominique
Battesti, au nom de ses amis corses, fait
mieux que d'annoncer sa participation à
la manifestation de dimanche matin. Il y
invite, en ces termes, M. Schrameclc, mi
nistre de l'Intérieur : .
Monsieur le ministre, '
J'ai l'honneur de vous faire connaître que,
dimanche prochain, 10 mai, armés d'une gerbe
de fleurs, mes amis « Les Voltigeurs de la Ba
taille Corse » et moi, nous nous. joindrons au
cortège traditionnel, à 10 heures du matin, place
Saint-Augustin, pou* aller en silence aux statues
de la vénérée et glorieuse Jeanne d'Arc.
Conformément à la loi du 14 juillet 1920, tou
jours en vigueur, nous espérons que vous aurez
à cœnr, Monsieur le ministre, d'être des nôtres à
cette pieuse cérémonie, purement patriotique et.
française, et vous prions d'avance de trouver ici
Fexpression de nos vifs remerciements.
D ominique BATTESTI.
Directeur de la Bataille Corse,
. mutilé de guerre,
chevalier de Légion fhomeut.
Le rapporteur de la loi
SUR LA.
Fêle de Jeanne d'Arc
proteste contre l'interdiction
du Cortège
Nous avons reçu de M. Félix Gaborit,
ancien député de Seine-et-Oise, qui fut,
en 1919, le rapporteur de la loi qui a ins
titué la fête de Jeanne d'Arc, la belle
lettre qui suit. On ne pourrait trouver, de
notre droit, un témoignage plus autorisé.
Nous avons dit que l'interdiction du Cor
tège traditionnel était illégale. Sans doute
il n'est pas question de lui dans le texte,
très court, de la loi, mais, selon une juris
prudence constante, l'interprétation des
lois est déterminée par les documents par
lementaires qui ' servirent à leur élabora
tion et notamment par le rapport de la
commission. Or, dans ce rapport, dont l'au
teur est M. Gaborit, la manifestation popu
laire du Cortège est expressément invoquée
parmi les motifs de la loi. —• M. P.
Paris, le 7 mai 1925.
Monsieur le Rédacteur en chef
de l'Action française,
Le 24 juin 1920, la Chambre des députés
votait à l'unanimité la loi consacrant la
fête nationale de Jeanne d'Arc.
Elle décidait, en outre, qu'en l'honneur
de la grande Lorraine il serait élevé, sur
la place de Rouen où elle a été brûlée vive,
un monument avec cette inscription: «A
Jeanne d'Arc, le peuple français recon
naissant».
1 J'avais pu, comme rapporteur du pro
jet, faire voter cette loi dont le général
de Castelnau a bien voulu écrire qu'elle
resterait l'honneur et la fierté de ma vie.
Mon cher et très regretté Maurice Bar
rés, dont le concours m'avait été si pré
cieux en cette circonstance, disait qu'il
n'y a pas un Français, quelles que soient
ses opinions religieuses, philosophiques,
politiques, dont Jeanne d'Arc ne satis
fasse les vénérations profondes.
Dans notre pensée, c'est autour de sa
bannière radieuse que devait s'accomplir,
aujourd'hui, comme il y a cinq siècles, le
miracle de la réconciliation nationale.
Comment aurait-il pu en être autrement
puisque, depuis plus de cinquante ans,
une évolution de, l'esprit public se mani
festait dans tous les domaines pour mettre
en pleine lumière les incomparables qua
lités de Jeanne d'Arc ? ■
Dés 1869, c'est févêque d'Orléans et
douze évêques groupés autour de lui qui
adressent au Pape une supplique en vue
de la canonisation de la vierge lorraine.
Puis la raison et la vérité amènent à la
cause de Jeanne d'Arc ceux que la foi et
l'instinct du cœur n'avaient pas éclairés.
C'est, en 1s député républicain
Joseph Fabre et 252 de ses collègues, qui
signent une proposition de loi demandant
la création d'une fête nationale en faveur
de Jeanne d'Arc.
C'est, on 1897, M. de Mahy qui reprend
fésâreii 8 mai 192$
■sb centimes. P abb
20 centimes. D épartements et C olosibs
ABONNEMENTS: 0«Ai. SixScfc. tnbXft.
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ORGANE DU NATIONALISME INTÉGRAI.
«r Tout ce qui est national est notre, »
Le Duc d'ORLÉANS
héritier des quarante Hoîs qpi en rnlQo ans firent la Franco.
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Fondateur t HENRI VÀUGEOIS — Directeurs politiques t LÉON DAUDET et CHARLES MAURRAS; — Rédacteur en eh ef g MAURICE PUJO
■ ■ • ■ ' . ■ ■. ■■■ .■ . . . ■ y H t ' .' . . .. .. ■ ■
SBEBKtWMlMWII l IWIWI»HIIIUI«HHHIIWiJJBMeiB8—CTIIH1B—aMB—a—»»i»«»i^«i«»ii«ii«^|iWHp«|ia»iw4iiawwwHI»»WWWII «l II——— 1 MHJ«—— —I
Celui qui fit la loi.
< Vous donnez rendez-vous à tous les
patriotes parisiens pour le 10 mai, place
Saint-Augustin, à 10 heures.
«J'y serai.»
Félix GABORIT
Ancien député de Seine-et-Marne,
Rapporteur de la loi consacrant
ht fête nationale de Jeanne d'Arc
L'alerte au Maroc
et la trahison à Paris
La soudaineté des événements maro
cains — où apparaît la main allemande,
à des signes qui ne trompent pas — nous
donne tra avant-goût de la façon dont
parviendra au public parisien la nouvelle
de la prochaine agression allemande.
Tout le monde a évoqué le souvenir ■—
mutatis mutandis — du" fameux commu
niqué « de la Somme aux: Vosges s> qui,
vers, la fin d'août 1914, mit les Français
en face d'une réalité insoupçonnée. Bien
entendu, la comparaison, du petit au
(grand, ne saurait porter que sur l'effet
de surprise. Quelques heures plus tard,
paraissait, dans la Liberté, un article de
Bainville, dont le retentissement fut im
médiat. J'ai vu de. nombreuses personnes,
sur les boulevard, s'arrêter, en marchant,
pour le lire. Ce qui est le signe de l'in
térêt, sinon de l'inquiétude. La menace
boche était dans l'air.
En ce qui me concerne, j'ai distingué,
par les yeux de l'esprit, la silhouette de
ce « graf von Tattenbach » qui faisait
sonner les talons de feu Bismarck à la
conférence d'Algésiras. Puis, sur l'écran
de ma mémoire, est apparue la petite
bobine inconsidérée de Cailloux, le con
damné de la Haute-Cour, le porte-
malheur, l'homme de « génie » pour per
sonnes pâles et abbés démocrates, au
milieu de ses «documents verts», de
Pondère, du papa de Selves, de von
Schoen, de Lancken, etc... Ensuite, je me
suis vu buvant un bock frais, le douze
juillet 1914, en sortant de l'imprimerie,
à la terrasse du Grand Café. Deux jeunes
Allemands offraient une consommation à
une aimable demoiselle qui s'affligeait de
leur départ prochain : « Quoi c'est-il —
elle parlait comme Aristide, ministre des
Affaires étrangères — qui vous force à
vous en aller ?» Le plus âgé des deux
Boches répondit laconiquement « Gran
des inanœufres », jetant à son kamerate
nu regard inoubliable, de secret grave en
commun, et d'orgueil. Ceux-là, sans aucun
doute,'savaient.
Ensuite ?.„ Eh bien ! j'ai rentré mon
petit cinéma ambulant et j'ai admiré,
comme Bainville, la prodigieuse faculté
d'oubli qui est celle de la masse ignorante
et votante. Beaucoup attendent de Cail
laux un relèvement du franc qui ne se
doutent pas que le retour de l'oiseau fatal
arrachera avant peu la vie de leurs en
fants, de-leurs parents, dans une convul
sion de fer et de feu que symbolise le
nom d'Hindenburg : «On l'a relevé, la
tête fracassée. » Telle sera la résurgence
de petit Franc.
« Bah! — se disent les uns et les
autres,.— ce n'est pas pour aujourd'hui,
ni pour demain ! La guerre est bien finie
et elle ne recommencera pas. Herriot l'a
promis, et il s'y connaît.»
Moi, je me rappelle les termes de la
belle lettre que voulut bien m'adresser
Herriot, en septembre 1914, et qui me
disait en substance : « Baudet, j'avais
cru votre Avant-Guerre exagérée. Je me
suis trompé. Je le reconnais< Vous disiez
vrai. » Les événements actuels me per
mettent malheureusement d'affirmer, avec
la même certitude qu'en mars 1913, quand
Valois publiait .mon bouquin, l'arrivée
au grand galop de la nouvelle catastro
phé. Si j'étais à la Chambre, je le répéte
rais à la tribune* et je prierais, «a même
temps, sans colère, le commandant du
. Palais Bourbon, de vouloir bien procéder
non seulement à l'expulsion, mais à
l'arrestation du ministre Caillaux et du
député Malvy, devenus l'un et l'autre,
. comme conseillers impératifs du gouver
nement, dans les circonstances actuelles,
un péril national. Ces circonstances
sont en effet identiques A celles de
jl.'llet 1914.
Au déclenchement des attaques maro
caines — signe éxtérieur de la nouvelle
poussée belliqueuse allemande — corres
pondent- les tueries de patriotes — signe
intérieur de cette même poussée. La
bande de la rue Damrémont, il y a quinze
jours, celle de la rue Paradis, à Marseille,
le 9 février,'étaient exactement les mêmes
bandes, alors conduites par Almereyda
et Ceccaldi, qui acclamaient la Tueuse à
Cv.i'lr .ux sur les marches du Palais de
Justice, et qui huaient la France et l'ar
mée sur les boulevards, les 27, 28, 29 et
30 juillet 1914.
Le Bonnet rouge — que subvention
naient à la fois l'Allemagne, Caillaux,
Malvy et Cahcn dit de « Caïfïa » — n'est
plus là, il est vrai. Mais, à la veille de
la tuerie Damrémont, on pouvait lire
dans YEre nouvelle, du voleur et provo
cateur au meurtre Albert Dubarry, les
lignes suivantes :
« A nos propositions d'apaisement on
« lépond par des ricanements, des me-
« naces et des calomnies. Eli bien ! nous
« reprendrons la bataille. Mais nous la
« reprendrons avec la volonté ferme de
« la mener rudement et jusqu'à l'écra-
« sernent complet des adversaires.
« Et nous pouvons prendre le pays à
e témoin que cette bataille âpre, déci-
« sive, ne sera plus faite seulement de
« violences verbales. Elle sera d'actes
« d'abord, d'actes ensuite, d'actes tou-'
« jours. Et jamais l'union des forces du
« Cartel n'aura été 'scellée de façon plus
« étrbite, plus indissoluble. »
A l'heure où j'écris, le juge Barnaud
n'a pas encore mis « la main au collet »
[comme dit Aristide] du voleur Albert
Dubarry. Qu'est-ce qu'il attend, le juge
Barnaud..., d'autres cadavres, ou une
petite plaplace de président à Rouen ?
Mais voici qui est intéressant et qui,
d'ailleurs, semblera fort logique aux Fran
çais ayant gardé la mémoire du procès
Malvy, du réquisitoire terrible du pro
cureur Mérillon — accusant l'amant 3e
l'espionne Béryl de complicité de tra
hison — et des attendus foudroyants, le
représentant comme affilié à la bande
« allemande » du Bonnet rouge. Je garan
tis le fait, qui me vient de la meilleure
source. .
Malvy, à la lecture des événements ma
rocains, et notamment du télégramme de .
Painlevé, est entré dans une violente
colère. Eh ! quoi, un combat au Maroc,
quand il est entendu que le Cartel des
gauches a supprimé toutes les causes de
conflits, en désarmant la France par le
contrôleur du « désarmement allemand »
Nollet et en faisant ainsi élire Hinden-
burg ! Malvy, dictateur de la rue des
Bons-Enfants et imperator du Chapon
fin, ne l'entend pas de cette oreille-là.
Il a donc signifié à Paul-Prudent qu'il
devait être mis bon ordre, et coûte que
coûte , à la résistance des troupes fran
çaises aux attaques des Riffains, faute de
quoi il retirerait au cabinet son tout-
puissant appui parlementaire. Car c'est
tm fait que ce chien à tête d'hyène, grâce
à ses dossiers de police, tient toute une
tiaulée de : politiciens qui font dans leurs
culottes à sa simple vue.
, On imagine l'embarras de Paul-Prudent
devant ces insolentes sommations. Va-t-il
recommencer, au Maroc, le coup de l'in
terruption de l'offensive Nivelle ? Atten
dons-nous, en tout cas, à voir disparaître,
des feuilles « d'immense information »,
les communiqués marocains. Mais il est
intéressant de savoir qu'en un an, Jean-
Louis Malvy, dûment flétri par la majo
rité radicale-socialiste du Sénat, et qu'il
y a huit ans [1917] la France entière
vouait au poteau de Vincennes, en même
temps que Caillaux, Duval et Bolo, a
repris son métier d'agent allemand [sec
tion des.affaires marocaines].
Je le répète, pour ceux de nos contem
porains qui ont encore des yeux et oreil
les, et qui n'ont pas peur des balles de
la police politique [association Treint-
Schrameck-Lebreton] ni des ordres de
mort transmis par Berlin au sanglant
Krassine. Je le répète et je voudrais avoir
cent bouches, pour le faire savoir à des
milliers et des milliers de nos malheureux
compatriotes, esclavagés, rançonnés, de
main massacrés en masse, comme ils le
sont déjà en détail : l'Allemagne s'ap-'
prête, fourbit ses armes, et se dit qu'un
peuple retombé à l'abaissement politique
ignominieux, au vomissement du Bloc de
gauche où nous sommes, est mûr, ce'te
fois, pour la servitude. Caillaux et Malvy
■ne s'appellent pas seulement trahison ;
ils s'appellent encore invasion.
Léon DAUDET.
Après la mort de Jules Delahaye
Monseigneur le Duc d'Orléans a adressé
la lettre suivante à M. D. Delahaye après
la mort de son frère :
M. Dominique Delahaye, sénateur de
Maine-et-Loire, Palais du Luxembourg,
Paris.
Palerme, le 29 avril 1925.
Mon cher sénateur,
Vous ne sauriez croire à quel point j'ai
été peiné en apprenant ici, à mon retour
de voyage, la mort ,de mon vailiant ser
viteur et fidèle ami, Jules Delahaye.
A vos côtés, il ne cessa jamais de me
ner le bon combat avec un courage et une
ténacité qui lui valurent la reconnais
sance de ses amis, le respect de ses ad
versaires et l'admiration de tous.
Je pleure avec vous votre frère bien-
aimé, le compagnon de lutte de toute vo
tre vie pour toutes les justes et nobles
causes, et je vous charge de transmettre
à Mme Rollin et au capitaine Rollin mes
condoléances très attristées.
Croyez-moi toujours, mon cher séna
teur,
Votre bien affectionné,
Philippe.
É}«HO§
Place et rôle de sainte Jeanne d'Arc entre nous et
le Ciel. L'admirable conférence du prince Abbc
Ghika ee vend 1 franc, à la Société d'Educa
tion, 14 bis, rue d'Assas, au profit des écoles libres.
Lisez Tante la Capucins (Flammarion, 7 fr. 95).
Ce nouveau roman de Mme Marie Gasquet, écrit
dans une langue fluide, à la fois colorée et clas
sique, s'égale aux plus beaux. C'est un chef-
d'œuvre,
LA POLITIQUE
I. Débrouillons-nous !
Dans la journée d'hier, M. le préfet de
police Morain a défini les directives de
sa politique au dix maL II a dit à une
personne, représentant l'une des organisa
tions qui participent normalement à la
fête: ,
« Je n'interdirai pas, le 10 mai, la cir-
« culation des groupes et des personnes
« allant porter des couronnes ou des bour
« quet aux statues de Jeanne d'Arc. J'as-
« surerai même leur protection* Quant à
« l'Action française, je ne m'en occuperai
« pas. Elle se "débrouillera avec les com-:
« munistes. »
M. le préfet de police Morain donne, on
le voit, sa démission de fonctionnaire res
ponsable de l'ordre et de la sécurité, des
personnes : en ce qui concerne du moins
nos modestespersonnes.M.le préfet Morain
abrège et même supprime le faible reli
quat des formalités conservées par les ter
roristes quand ils mettaient les gens hors la
loi. Il nous met hors la loi sans phrase.
Par la même occasion, il avoue implicite
ment ce qui s'est passé depuis quelques
années dans son administration, dans le
service des Lebréton, des Ducrocq, des
Joseph Dumas. Ces .messieurs avaient in
petto mis hors la loi le héros Marius'Pla-
teau et l'enfant de quatorze ans et demi
Philippe Daudet. Seulement, ils ne le di
saient pas. Ils s'appliquaient même avec
un certain r.rt à dissimuler cette vérité.
Cette fois, on avoue. Pourquoi ? Dans
l'espérance de nous effrayer.
Eh ! bien, je vais étonner M. le préfet
de police, mais son petit topo ne nous
effraie pas du tout. Bien mieux, il nous
satisfait •
Je veux dire qu'il nous satisferait si
nous pouvions compter sur la loyauté du
préfet et de ses sous-ordres, car sa formule,
je dis cette formule exactement appli
quée, comblerait nos vœux. Nous ne de
mandons pas mieux que de nous débrouil
ler avec les communistes. Les lecteurs de
ce journal savent que les menaces ne
nous font pas reculer d'un pas. Nous som
mes le premier journal" de Paris qui ayons
jeté quelque lumière sur le complot.
Nous sommes, pour ainsi dire, le seul qui
ne nous soyons pas lassés de le dénoncer.
Nous avons toujours su nous débrouiller
avec les communistes. Nous continuerons
dimanche prochain.
IL Les communistes çt le Cartel
Seulement, une chose apparaît aujour
d'hui," . c'est l'alliance manifeste, publique,
officielle du communisme et de l'Etat, ou,
ce qui revient au même, des maîtres de
l'Etat. Je ne fais plus allusion ici aux trac
tations obscures, qui solidarisaient le par
ti Germaine Berton et le chef du service
des renseignements généraux en 1923, ni
même à celles qui, le 23 avril 1925, il y a
quinze jours à peine, firent dè M. I^ebre-
ton, chef du même service, le complice
secret des assassins de la rue Damrémont.
Je parle de tractations imprimées et si
certaines que chacun peut les vérifier à
l'œil nu.
Notre confrère Ponsot, de l'Eus nou
velle , n'a pas peur des mots, c'est une
justice à'lui rendre. Voici comment'il qua
lifie et justifie l'alliance des communistes
et .des hommes du .Cartel qui sont , les maî
tres de l'Etat : •
Les communistes, qui ne rencontrèrent
pas la faveur populaire, demandent à pra
tiquer la discipline. Ils sont les enfants
perdus de l'armée des gauches, s'enfon-
çant dans la brume d'un rêve irréalisa
ble dans notre nation libre. Ils reviennent
sur leurs pas et disent ; « Nous voulons
lutter contre le fascisme. » D'accord.
Alors s'indignent les bonnes âmes de
la droite. « Prenez garde, nous murmu
rent-ils, prenez bien garde, ce sont des
loups de la Moscovie, ils entoureront vo
tre traîneau et vous mangeront. »
' .Nous ne sommes pas de petits Chape
rons rouges. Nous acceptons tous les hom
mes de volonté contre le fascisme (Même
les loups s'ils mangent les fascistes).
Parfaitement, nous pratiquerons la vieille
discipline républicaine...
Dimanche 10 mai, deux blocs se dres
seront, ennemis : le Bloc des rouges, le
Bloc des blancs.
Ceci est électoral. Mais c'est de l'électo
ral que naît, c'est par l'élection que fonc
tionne l'ordre policier et administratif.
La vraie consigne policière doit donese
conformer à la pensée qu'exprimait, fin
avril, l'un des membres les plus méprisables
de ce ministère d'hommes perdus : faire
s'entretuer les communistes et les roya
listes pour la plus grande tranquillité du
gouvernement.
III.. La crise : Moscou et Paris
. Mais des raisons extérieures, des raisons
■ très russes, déterminent le communisme à
brusquer l'offensive que lui tolère le très
impartial gouvernement de Paris. Voici ces
raisons : *
Moscou ne peut plus attendre. La révo
lution qui se dessine dans toute la Russie
contre le bolchevisme à cause de la misère
et du révoltant esclavage de cent trente
•, millions de liasses désarmés contre un
demi-million de communistes armés, cette
menace de révolution d'un peuple immen
se contre une poignée de tyrans semble
imminente, et les tyranneaux français se
voient enveloppés dans la ruine de leurs
patrons. Hier, ils retardaient sur l'ordre de
Moscou. Aujourd'hui, ils seraient d'humeur
à le devancer. .
Il y va de leur vie, tout au moins du
danger de sombrer dans le ridicule. Avoir
commandé comme des matamores, avoir
chaque jour dit A des milliers d'ouvriers:
« Il faut obligatoirement.. », et puis, tout
d'un coup, se voir f...lis, ne plus recevoir
la galette qui permettait d'iniprimer jour
naux, revues, livres, tracts,' affiches, car■
tes et papillons ; cette précieuse galette
qui permettait de graisser tant de pattes,
de payer des milliers de secrétaires (un
par cellule, un par rayon, un par syndi
cat, un par fraction, un par groupe de
travail, clc, etc., etc.); la belle galette,
qui venait abondante, et qui ne viendra
plus.
Car ils savent, eux, les chefs, la situa
tion désespérée du Parti chef dans
l'U.RS.S., et que ça ne peut durer da
vantage. A tant que faire que sauter, ils
veulent sauter dans des mares de sang
qui les attirent, non sans quelque espoir
d'y surnager.
Alors, on n'attend plus que quelques en
traîneurs supplémentaires que Berlin a pro
mis. Même, s'ils se faisaient attendre, on
se passerait d'eux : n'a-t-on pas pour soi le
Cartel avec MM. Morain, Lébreton, et la
haute protection des Herriot et des Léon
Blum ?
IV. L'homme de l'Allemagne
Et comment ne l'auraient-ils pas 1 Les
communistes russes ne se sont-ils pas
alliés à l'Allemagne depuis Rapallo 1 Et les
hommes qui composent le gouvernement dit
français ne sont-ils pas les participants
d'une entente allemande antérieure à Ra-,
pàllo ? Elle a duré toute la guerre. Elle a
subsisté sous les canonnades et les mitrail
lades. Pendant que les hommes de sang
français tombaient à l'ennemi, par centai
nes de milliers d'unités, il y avait, der-
irère leur rideau protecteur, un homme po
litique français' qui veillait et qui mi
litait pour les intérêts de l'envahisseur et
de l'agresseur allemand. Nous avons cité
l'ordre saisi en 1915, après l'offensive de
Champagne, et qui enjoignait aux soldats
allemands de ne proférer aucune violence
contre Caillaux. Nous avons cité les deux
précieux témoignages alsaciens-lorra'ins
recueillis à même l'armée ennemie et por-
trïï* que, dans'l'ésprit du gouvernemènt
boche, Caillaux était à lui, Caillaux était
son horame.Voic'i maintenant un document
d'une époque plus récente; 1917, et qui
montre* l'Allemagne inquiète d'avoir trop
laissé voir la confiance qu'elle avait mise
publiquement dans Caillaux et dans ses
camarades de trahison. On y recommande
même de mettre Caillaux sur le même
pied que les « cercles royalistes », c'est-
à-dire les plus sérieux ennemis de toute
menée pro-allçmande! Voici la pièce tra
duite :
Instruction pour la conduite de la sur
veillance de la presse. — Les journaux
contiennent de fréquents renseignements
que des hommes politiques isolés dans
des pays ennemis, par exemple Romain
Rolland, Caillaux, Gioliiti et d'autres se
montrent partisans de la paix dans l'inté
rêt allemand...
Chaque louange venant da côté alle
mand rend leur position plus difficile,
position qui peut désormais devenir d'im
portance pour les relations allemandes
dans les pays ennemis.
Pour ce qui concerne surtout la Fran
ce, il est désirable que ni les cercles roya
listes ni Caillaax et ses gens ne soient
loués. Au contraire, des attaques sont à
souhaiter contre ceux-ci et aussi par
exemple contre le directeur de /'Eclair,
Judet. .
Dispositions prises par le général-com-,
mandant la VII' Région, concernant la
presse, jusqu'au 1' mars 1917.
Cette pièce nouvelle me fait ajourner un
juste résumé de la carrière de M. Steeg
qui manque à notre galerie. Ce sera pour
demain, j'espère.
,V. Daniéïou ancien et nouveau
Par exemple, il reste possible de complé
ter le dossier du renégat Daniélou en pu
bliant ces quelques lignes de réclamation
instante et presque irritée que nous adresse
un lecteur :
Lecteur assidu de Z'A. F. je m'étonne de
votre indulgence envers le nommé Danié
lou !
Les habitants de Neuilly qui l'ont vu
communier tous les matins, il y a vingt ans
ne peuvent regarder sans dégoût ce nou
veau défenseur des lois laïques associé aux
sectaires qui interdisent aux patriotes de
rendre un hommage public à Jeanne d'Arc.
Ignorez-vous la conduite écœurante de
lâcheté, dudit Danielou envers Syveton
dont il fut le secrétaire avant d'entrer chez
Briand. et Loucheur.
Enfin savéz-vous que Daniélou vit grasse
ment des revenus d'une maison d'éduca
tion catholique dans laquelle il habite à
Neuilly ?
Les lecteurs au courant des choses n'ont
pas de peine à deviner combien ma ci-;
taiion est gazée. Ce qui subsiste suf
fira, néanmoins, S montrer au peuple fran
çais à quelles personnes ignobles les plus
hautes fonctions de l'Etat sont remises par
le Cartel.
Charles MAVRRAS.
L'hommage à Jeanne d'Are
M. Schrameck fait passer une note aux
agences disant qu'il a envoyé aux préfets
des instructions pour que les monuments
publics soient pavoisés et illuminés le
10 mai. Félicitons-nous si notre note d'hier
l'a décidé à accomplir ce devoir. Mais
l'absence de drapeaux et d'illuminations
sur les « monuments publies » aurait été
une violation trop flagrante de la loi. Le
gouvernement, ainsi qu'on l'a vu par la
circulaire des Chemins de fer de l'Etat,
se rattrape en invitant sournoisement les
administrations qui dépendent de l'Etat,
et dont les édifices ne sont pas, à propre
ment parler,
réduire Jeanne d'Arc à la portion con
grue.
Hier, comme la plupart de nos confrè
res, nous avons reproduit une note de
l'Agence Radio qui donnait, du communi
qué de la Ligue des patriotes, un résumé
•et des citations que nous n'avions aucune
raison de ne pas croire fidèles. Il y était
dit qu'en présence dé la décision gouver
nementale, la L. D. P. renonçait, avec ses
jeunesses, « dans un profond sentiment
de respect », à former son cortège tradi
tionnel.
Dès hier matin, l'Agence Radio nous
avisait de son erreur et s'en excusait : le
communiqué de la L.- D. P. portait en
réalité : « dans un profond sentiment de
tristesse' ■», ce qui est très différent.
N'ayant pas reçu le communiqué direc
tement et n'ayant vu que la note de l'A
gence, nous étions dans l'impossibilité de
corriger nous-mêmes cette erreur.
La L. D. P. semble croire que le gou
vernement a été « intimidé s> par les me
naces communistes. Cette interprétation
trop bienveillante est contredite par tous
les faits. Répétons-le y il n'y a jamais eu
de menaces communistes ou anarchistes
contre nos cortèges traditionnels qui
La France jetée par l'Angleterre
dans les bras de l'Allemagne
On a cru pendant quelques jours, nos
lecteurs s'en souviennent, que M. de Bro-.
queville réussirait à former un cabinet à
Bruxelles, où l'on attend toujours un gou
vernement. Le ministère Broqueville eût été
national. Il était défini par le discours que
l'ancien président du Conseil, pendant la
période électorale, avait prononcé à Dinant.
A peine a-t-on su que M. de Broqueville
avait été appelé par le roi, que les jour
naux allemands ont jeté feu et flamme. L'un
d'eux, et non des moindres, le porte-flam
beau de la démocratie allemande, la répu
blicaine Gazette de Francfort a écrit alors,
avec une cynique assurance : « L'esprit
guerrier renaît à nouveau en Europe ».
De Y Indépendance belge -, à la Nation
belge, la presse de Bruxelles remarque que,
pour les Allemands, c'est donc la Belgique
qui, en 1914, a commencé. Et. voilà qui
rend compte des « sentiments », puisqu'il
s'agit, dit-on, de sentimentalité, qui ont
porté Hindenburg à La présidence du Reich.
Pourquoi la Gazette de Francfort a-t-elle
combattu l'électiop du vieux maréchal ?
Elle-même donne des aliments à la thèse
favorite de .Guillaume II et du militarisme
prussien : l'encerclement de l'Allemagne
avant 1914, la préméditation des Alliés.
Si la Belgique et la France sont cou
pables, l'Angleterre ne l'est pas moins.
Sans doute, mais il n'en sera pas toujours
ainsi, les Allemands ménagent l'Angleterre.
Ils savent ce que le relèvement de leur pays
lui doit. Ils savent aussi combien le gou
vernement britannique désire le succès du
pacte de garantie, qui n'est pas moins vive
ment désiré ppr M. Coolidge, quoique, bien
entendu, les Etats-Unis, qui ne s'engagent
jamais à rien, ne doivent signer ni ce pacte
ni aucun autre. Comme si le discours de
M. Houghton n'avait déjà été très clair, la
presse anglaise le développe. Le pacte avec
l'Allemagne nous est recommandé de nou
veau et dans les termes les plus pressants.
L'élection de • Hindenburg (nous le pré
voyions) est un argument de plus. On nous
dit ingénument qu'un pacte signé par le
représentant du militarisme prussien aura
bien plus de valeur que s'il était signé par
des socialistes.
M. Stresemann, qui sait' son métier, ne
manquera pas de tirer parti de dispositions
aussi favorables. Si le gouvernement fran
çais voulait tenter de ne pas entrer sans
conditions dans la combinaison. du pacte à
cinq, il aurait les bras liés. C'est l'Alle
magne, au contraire, qui se trouve en pos
ture favorable et qui pourra se faire payer
son adhésion. Nous avons déjà dit antérieu
rement que la manœuvre indiquée pour elle
était de consentir, après s'être- beaucoup
débattue, à reconnaître ses frontières orien
tales, pourvu qu'il ne fût pas parlé de
l'Autriche et que la réunion de la Répu
blique autrichienne au corps germanique
fût tacitement autorisée. C'est à cela que
l'on va tout droit.
Ce que l'on admire, c'est la persévérance
avec laquelle la politique anglaise, après
avoir relevé le Reich, pousse la France —
et la Belgique — vers les Allemands. Après
tant, de sacrifices, y compris celui d'un
million et demi de Français, pour gagner
la guerre, 'la politique anglaise détruit
méthodiquement les résultats de la vic
toire. Nous pouvons prédire que l'Angle
terre le regrettera. Les partisans de l'En
tente cordiale, dont nous sommes, l'auront
déploré avant elle. Ce n'est pas la première
fois qu'on voit un grand pays se tromper
et travailler contre lui-même. L'Angleterre
donne ce spectacle. Elle construit de ses
propres mains un bloc continental gros de
catastrophes pour elle comme pour nous.
Le pire est qu'elle ne s'en doute pas et que
les plus intelligents des Anglais refusent de
le croire. Puissent-ils du moins être ins
truits par les remords de Gladstone, à la
fin de son existence, quand il souvenait de
ses faux calculs de 1870. — J. B.
La vente annuelle
de l'Association
des Jeunes Fiïlés royalistes
Aujourd'hui, de 2. heures à 7- heures,
salons Jean-Goujon, 8, rue Jean-Goujon,
seconde journée de la vente de l'Associa
tion' des Jeunes Filles royalistes.
La vente a eu, dans la première journée,
un très grand succès ; nous sommes per
suadés que, nos amis répondront aujour-
d l hui encore à l'appel que nous leur adres-
sozis.
étaient de taille à se faire respecter. II
n'y en a cette année que parce que le gou
vernement les : a suggérées et déchaînées
lui-même en inventant l'assimilation, ab
solument inédite, entre le 1" mai et le
10 mai, et en invoquant le premier des
« _contre-manifestations » qui ne se se
raient pas plus produites cette fois que
les précédentes si le Cortège avait été
organisé comme de coutume.
La L. D. P. conclut donc son ordre du
jour qui est une protestation éloquente
contre l'interdiction, en déclarant que,
pour ne pas' entrer en contact violent avec
les forces de la police et de l'armée natio
nales (et nous avons certes le même scru
pule) : « dans un profond sentiment de
tristesse » elle renonce à la démonstration.
La « tristesse » suffit-elle dans les cir
constances présentes ? H semble que les
jeunes amis de la L. D. P., les « Jeunesses
patriotes » ne l'aient pas pensé. Leur co
mité directeur publiait hier soir la con
vocation suivante :
Le cortège pacifique qui devait se dérouler le
jour de la Fête nationale de Jeanne d'Arc, pour
aller solennellement déposer des couronnes au
pied de la statue de l'héroïne française, a été
interdit par un gouvernement pusillanime et sec
taire.
Cet aveu de l'impuissance gouvernementale à
faire respecter Tordre et la liberté, cette nou
velle prouve de complaisance à l'égard du com
munisme,' et de méfiance" contre les forces natio
nales nous dictent notre conduite.
Les «Jeunesses Patriotes» vibrantes du désir
d'agir pour la cause française, et décidées à ne
se laisser intimider, ni par les 1 assassinats provo
qués dans un but' de diversion politique, que
l'on peut deviner, ni par l'attitude équivoque
du gouvernement, iront le 10 mai devant la sta
tue de Jeanne d'Arc, signifier leur volonté de
répondre : « Présent ! »
Ordre général à tous les'membres des Jeunesses
Patriotes de se trouver, dimanche, £ 9 "heures du
matin, salle Wagram, pour y recevoir toutes ins
tructions nécessaires.
Voilà un ton digne des compagnons
d'Edmond Marchai, d'Edgard Trullet, de
Jean Tillet et de Maurice Ricaud, les no
bles victimes de la rue Damrémont.
Maurice PUJO.
Notre vaillant confrère, M. Dominique
Battesti, au nom de ses amis corses, fait
mieux que d'annoncer sa participation à
la manifestation de dimanche matin. Il y
invite, en ces termes, M. Schrameclc, mi
nistre de l'Intérieur : .
Monsieur le ministre, '
J'ai l'honneur de vous faire connaître que,
dimanche prochain, 10 mai, armés d'une gerbe
de fleurs, mes amis « Les Voltigeurs de la Ba
taille Corse » et moi, nous nous. joindrons au
cortège traditionnel, à 10 heures du matin, place
Saint-Augustin, pou* aller en silence aux statues
de la vénérée et glorieuse Jeanne d'Arc.
Conformément à la loi du 14 juillet 1920, tou
jours en vigueur, nous espérons que vous aurez
à cœnr, Monsieur le ministre, d'être des nôtres à
cette pieuse cérémonie, purement patriotique et.
française, et vous prions d'avance de trouver ici
Fexpression de nos vifs remerciements.
D ominique BATTESTI.
Directeur de la Bataille Corse,
. mutilé de guerre,
chevalier de Légion fhomeut.
Le rapporteur de la loi
SUR LA.
Fêle de Jeanne d'Arc
proteste contre l'interdiction
du Cortège
Nous avons reçu de M. Félix Gaborit,
ancien député de Seine-et-Oise, qui fut,
en 1919, le rapporteur de la loi qui a ins
titué la fête de Jeanne d'Arc, la belle
lettre qui suit. On ne pourrait trouver, de
notre droit, un témoignage plus autorisé.
Nous avons dit que l'interdiction du Cor
tège traditionnel était illégale. Sans doute
il n'est pas question de lui dans le texte,
très court, de la loi, mais, selon une juris
prudence constante, l'interprétation des
lois est déterminée par les documents par
lementaires qui ' servirent à leur élabora
tion et notamment par le rapport de la
commission. Or, dans ce rapport, dont l'au
teur est M. Gaborit, la manifestation popu
laire du Cortège est expressément invoquée
parmi les motifs de la loi. —• M. P.
Paris, le 7 mai 1925.
Monsieur le Rédacteur en chef
de l'Action française,
Le 24 juin 1920, la Chambre des députés
votait à l'unanimité la loi consacrant la
fête nationale de Jeanne d'Arc.
Elle décidait, en outre, qu'en l'honneur
de la grande Lorraine il serait élevé, sur
la place de Rouen où elle a été brûlée vive,
un monument avec cette inscription: «A
Jeanne d'Arc, le peuple français recon
naissant».
1 J'avais pu, comme rapporteur du pro
jet, faire voter cette loi dont le général
de Castelnau a bien voulu écrire qu'elle
resterait l'honneur et la fierté de ma vie.
Mon cher et très regretté Maurice Bar
rés, dont le concours m'avait été si pré
cieux en cette circonstance, disait qu'il
n'y a pas un Français, quelles que soient
ses opinions religieuses, philosophiques,
politiques, dont Jeanne d'Arc ne satis
fasse les vénérations profondes.
Dans notre pensée, c'est autour de sa
bannière radieuse que devait s'accomplir,
aujourd'hui, comme il y a cinq siècles, le
miracle de la réconciliation nationale.
Comment aurait-il pu en être autrement
puisque, depuis plus de cinquante ans,
une évolution de, l'esprit public se mani
festait dans tous les domaines pour mettre
en pleine lumière les incomparables qua
lités de Jeanne d'Arc ? ■
Dés 1869, c'est févêque d'Orléans et
douze évêques groupés autour de lui qui
adressent au Pape une supplique en vue
de la canonisation de la vierge lorraine.
Puis la raison et la vérité amènent à la
cause de Jeanne d'Arc ceux que la foi et
l'instinct du cœur n'avaient pas éclairés.
C'est, en 1s député républicain
Joseph Fabre et 252 de ses collègues, qui
signent une proposition de loi demandant
la création d'une fête nationale en faveur
de Jeanne d'Arc.
C'est, on 1897, M. de Mahy qui reprend
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