Titre : L'Action française : organe du nationalisme intégral / directeur politique : Henri Vaugeois ; rédacteur en chef : Léon Daudet
Auteur : Action française. Auteur du texte
Éditeur : Action française (Paris)
Date d'édition : 1925-04-27
Contributeur : Vaugeois, Henri (1864-1916). Directeur de publication
Contributeur : Daudet, Léon (1867-1942). Directeur de publication
Contributeur : Maurras, Charles (1868-1952). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 avril 1925 27 avril 1925
Description : 1925/04/27 (Numéro 117). 1925/04/27 (Numéro 117).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k762297s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-6354
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
Dïx'titatièmè annee — N" lit
IÀmHi 27 avril 1925
15oeoflmea. S«i«» »r Smisa-kT-Orsa
20 centimes DipARTSMEtm et Counrœt
ABOSKEMENTS: data. Sx!*. tr*M.
France et Colonies. 48 fr. »5 te. tS fr.
Etranger ...... Si s ta » n m
postai i Compta jS . jjoo Pari».
ORGANE DU NATIONALISME INTÉGRAL
«r Tout ee qui est national est notre. »
Le Due d'ORLÉANS
: bârltier «les quarante Rois qui en mille ans firent la France» *
aSBACTIOS 4 ADHIKÏSTHATIMU
lt, n* à» «on*. PASJS (?)
» télégraphique . ACTIOÏBAK-PARIS
Téléphona : Administration ; Loutpo aft-4®, aô -ôo
BidncUm : Central 75-44 Publient : Central 74-7T
Aprè» io heures du soir : Sègur ii-os
Registre de Cemmeroa : Seine -fiJSi»
Fondateur ; HENRI VAUGEOïS — Directeurs politiques : LÉON DAUDET .et CHARLES MAURRAS —• Rédacteur en chef s MAURICE PUJO
M. Painlevé disait l'année dernière i
« On conçoit que le mysticisme révolutionnaire, le
déséquilibre de l'Europe, les amères désillusions de la vie-
toire, entraînent une partie de 1a jeunesse hors des doctrines
dé patience el dé raison. Ce sont pourtant les seules qui
puissent, après cinq ans de destruction, mettre fin un jour
aux souffrances des peuples et sauvegarder notre civilisation.
Mais nous nous refusons à jeter Vanathème sur des républi'
coins pour Io seule raison Qu'ils croient posséder la vérité
intégrale et Vimaginent qv?U suffirait d'un geste d énergie
pour qu'elle triomphât et dominât le monde. »
Discours de Saint-Etienne, 16 mars 1924
Ainsi M. Painlevé ne maudit pas les commu
nistes ; il finira par donner sa bénédiction aux as-
sassins de jeudi 1
LE CABINET DE LA TUEUSE
La vérité
sur le guet-apens communiste
M. Barnaud a chargé Ut service des
renseignements généraux 'de rechercher
tous les individus qui ont pris part à
l'attentat et surtout ceux qai, de près ou
de loin, ont pa préparer cet attentat.
Traduction : M. Barnaad a chargé
Lebreton de rechercher et d'arrêter
■ Lebreton. -
En attendant le résultat de l'instruc
tion menée par cet excellent M. Barnaud
—- qui à une si belle frousse de la police
politique — je vous dirai les premiers
résultats de notre enquête, tels que je
le s ai énoncés oralement à Taitlinger
avant-hier soir.
1° La participation de Schrameck,
comme ministre de l'Intérieur, au nou
veau « rubicon a> du traître Joseph Capi
taux, correspondait au programme que
poici : anéantissement de toute résistance
nationale ou religieuse, à là révolution
commençante par la dissolution des
ligues.- C'est encore le - programme que
défend dans le Quotidien, après la tuerie
de la rue Damrémont, M. Pierre Ber
trand.
2° Pour dissoudre, il faut un prétexte.
Schrameck et son âme damnée Lebreton
— successeur de Dumas-le-Suicidé aux
Renseignements généraux — ne se sont
pas foulé les méninges pour découvrir
ledit prétexte. Il s'agissait d'organiser une
ècliauffourée, à l'occasion d'une réunion
électorale, échouifourée à la suite de
laquelle un échange de coups de feu pér
imé ttxaitd'arrêter pêle-mêle les léfenseurs
de l'ordre et les assassins de Moscou et
de Berlin. Car nous savons et Maurras
a montré — seul dans la presse servile
de Paris — que le complot secret des
bolchevistes était encadré et conduit par
des Allemands, installés en France et à
Paris.
L'organisation policière d'une sembla
ble échauffourée est, pour Lebreton,'
l'enfance de l'art. Il avait pensé à en
fabriquer une pour les funérailles de
Plateau, que tua la fille de police Berton
à l'instigation de l'indicateur Flaoutter.
Ses charmantes instructions étaient les
suivantes: «Au premier coup de feu,
cassez la gueule à -Daudet et'à Maurras. »
Au dernier moment, l'ordre cynique fût
contremandé, parce qu'an nous sut pré
venus..
Or il arriva, rue Damrémont, ceci,
que seuls les provocateurs communistes
étaient armés et stylés, que le guet-apens
fut manifestement, clairement, indubita-
blement un guet-apens et une échauffou
rée unilatérale . Il arriva aussi que le
préfet de Police, M. Morain, qui n'était
pas dans la confidence de Schrameck et
de Lebreton — et dont la révocation est
d'ores et déjà résolue —constata publi
quement, la lâcheté et la culpabilité des
assassins, ainsi que leur dessein concerté,
indubitablement concerté . C'est pour
quoi Pierre Bertrand continue comique-
menl son petit solo dans un orchestre,
dont tous les instruments s«nt obstrués
et bouchés, depuis eoixante-douze heures,
par l'évidence.
La mission de M. Barnaud, juge fort
intelligent sinon fort courageux, et com
prenant à merveille le muet langage de
l 'administratioo — car ces choses s'indi
quent mais ne s'énoncent pas — la
mission de ce praticien va consister à
brouiller les cartes et à recouvrir la
vérité, d'accord tacite avec Lebreton.
je sais comment il va procéder :
d'abord par des perquisitions à tort et
à travers ; rien de mieux pour-brouiller
les cartes. Ensuite, par cette suite de
Causses pistes que tient toujours en ré
serve un chef des « Renseignements » un
peu à la coule, fl s'agit de franchir cette
première semaine, au. bout de laquelle
retombe l'indignation publique, faute
d'aliments nouveaux. Nous connaissons
ça. Jamais un cabinèt contenant un agent
allemand, et demeuré tel, comme Caillaux
—- voir VAvant-Guerre, passim, le réqui
sitoire Lesçouvé et le rapport Pérès à
la Haute-Cour — où le ministère de l'In
térieur est occupé par un juif gallophobe
du type de., Schrameck, jamais un tel
cabinet ne débusquera la nouvelle orga
nisation aixkmanoe de Paiîis, manœu
vrant des milliers de bagnards et de
sic air es étrangers.
Comme en 1913, comme dans les sept
premiers mois de 1914, ordre est donné,
en haut lieu, de Fermer, les yeux sur une
préparation révolutionnaire à Paris, com
portant tout un plan d'attaque, que les
services, demeurés sains, de la poljice,
connaissent comme nous les connaissons.
Si M. Barnaud était un autre homme,
s'il osait ordonner impérieusement à cette
sale canaille de Lebreton de lui remettre
immédiatement le plan en question —•
qui se trouve, je le sais , aux R. G* — si
ce plan était communiqué à la presse et
si celle-ci osait le publier^ de sanglants et
prochains épisodes pourraient être évités.
Car ces épisodes sont imminents et ce
qui vient de se passer n'est qu'un com-,
mencement. Il y a à Paris des dépôts
d'armes cachés. H y a une organisation
d'assaut à la société, tonte prête, qui a
des ramifications dans plusieurs grands
services publics. Les chefs allemands, je
le' répète, qui tiennent la mèche allumée,
se targuent de tenir la police, aujourd'hui
comme en juillet 1914, alors que l'Alme-
reyda de Caillaux était — comme l'a dit
et répété, dans son réquisitoire inoublia
ble, le Procureur général Mérillon —
« le véritable préfet de police de PA
ris ». La présence de Caillaux au cabinet
symbolise ce retour du Bonnet rouge,
c'est>à-dire des.,, espions et des provoca
teurs allemands, au sommet de nos affai
res publiques. La Patrie est de nouveau
en danger.
Ce que j'affirme ici est écrit, en carac
tères pourpres, dans le sang des quatre
malheureux jeunes hommes, victime^
eux aussi, d'un gouvernement antifran
çais. Ce que j'affirme ici était écrit, en
caractères pourpres, dans le sang des
catholiques de Marseille, massacrés le
9 février dernier, à l'instigation de la
mairie du sinistre Flaissières. Je ne crois:
pas tout de même Doumergue et Pain-
levé assez bêtes pour l'ignorer ; car ceux
qui nous donnent ces avertissements les
ont donnés aussi au gouvernement, par
diverses" voies. Mais je crois Doumergue
et Painlevé assez lâches pour feindre de
les ignorer. Ils s'imaginent peut-être que
la préparation allemande de l'émeute les
épargnera. Qu'ils se détrompent. Elle ne
les épargnera-pas. Ils sont peut-être plus
menacés que nous, dont on sait que la
peau serait d'abord sévèrement défendue,
puis aussitôt, sévèrement vengée.
D'autre part, nous ignorons tout de ce
qui se passé actuellement • en Allemagne,
mais une extraordinaire effervescence y
'est indéniable. De cette effervescence —
et quel que soit l'élu d'hier — la paix
européenne est l'enjeu. La présence de
ce demi-maboul de Caillaux au poste de*
Finances a agi comme nous nous n'avons
cessé de prévenir qu'elle agirait. Tout
bon Allemand considère que la présence
de Caillaux dans le cabinet signifie infil
tration de la politique et de la police
allemandes dans la politique et la police
de Paris, et nous met en posture d'enva
hissement,' qui n'est qu'un des prolégo
mènes de l'invasion armée.
C'est pourquoi ceux qui ont l'expé
rience d'un passé, tout récent, qui ont
aussi l'expérience de l'Allemagne, se
demandent ce qu'il y a derrière deux
symptômes de guerre civile tels que les
guets-apens du 9 février et du 23 avril.
L'homme historiquement fatal existe,
tantôt brillant et absurde comme Louis-
Napoléon Bonaparte, tantôt ignoble et
absurde comme Joseph Caillaux. Le sang
a toujours appelé le sang.
On me dit que Doumergue et Painlevé
sont actuellement épouvantés des respon
sabilités qu'ils ont assumées, en appelant
Caillaux. Je le crois sans peine. La catas
trophé. qu'ils ont ainsi déclenchée,
accourt sur eux comme un train rapide.,
Mais il est encore temps pour eux de
conjurer le destin en le renvoyant, ainsi
que son effroyable Schrameck, et en dis
solvant la Chambre infâme.
Léon DAUDET.
LA POLITIQUE
LIGUE D'ACTION FRANÇAISE
AVANT L'ORAGE
Mercredi prochain 29 avril
à 8 heures 45 du soir
Salle Luna«Park
(Rond-point de la Porte Maillot)
GRANDE REUNION
Orateurs:
Amiral SCHWEREK, Bernard de VE-
SINS, Georges VALOIS, Marie de ROUX,
Léon DAUDET.
On troaee dex cartes s A l'institut d'Action
française, 33, rue Saint-André-des-Arts. — Nou
velle Librairie National?, 3, place du Panthéon
(de 8 heures à rn'ili et de 2 heures à G heures). —
Permanence du VII' arrondissement, 116, rue du
Bac. — Librairie d'Action française, 12. rue de
l'isly. — Permanence du XVI* -arrondissement.
13 bis , rue rie l'Annonciation. — Permanence du
XVII' ai rendisse aient, 21. rut La mandé. — Mai
son Montajrd, 152, rveotie de Ncirifly, à Nenilly.
L Obsèques des martyrs
Les obsèques des trois martyrs de la
cause de l'ordre ont été belles et touchan
tes. Paris, ému, troublé, n'a rien dissi
mulé de la noble et respectueuse sympa
thie de son cœur. Mais les funérailles des
martyrs du 9 février, à Marseille, avaient
été aussi touchantes et belles, et notre ca
pitale méditerranéenne s'était ouverte
aussi â tous les émois de la douleur
et de la pitié. Dans ce même, Paris, les
funérailles de Plateau avaient également
donné lieu à un splendide éssor de tris
tesse publique. Moins d'une année plus
tard, son assassin, la Berton, était acquit
tée par un jury de gens de police. Un peu
plus d'un mois après la- mort de leurs vic
times, les assassins de Marseille étaient
frappés ,de peines dérisoires ou nulles.
Ceux de Montmartre, pour lesquels une ac
tive campagne commencé, ont, dès lors,
quelques chances de finir leurs jours au
Prytanée qui les nourrira aux frais" de la
République- •. ■.
Pas un des innombrables citoyens qui
ont défilé hier devant la porte du petit
cimetière de Vaugirard n'a pu se_ signer,
étendre la main, jurer le souvenir, pro
mettre la juste vengeance, sans se redire
amèrement que les grands crimes perpé
trés contre des héros l'ont été impunément ■
jusqu'ici.
I^es partisans de l'Etat républicain le dé
fendent d'avoir trempé dans ces divers
assassinats. Ou ils évitent de soutenir au
cune discussion sur ce point délicat. Sans
rien abandonner des indices, des vraisem
blances et des preuves que nous avons
patiemment colligées, admettons pour
un instant que cet Etat soit innocent et
que ni ses services ni ses fonctionnaires
n'aient participé à l'effusion d'un, sang
sacré. Comment, dès lors, explique-t-on
le silence,, l'inaction, l'impuissance de
sa justice ? Comment s'est établi à Paris,
en décembre 1923, et à Marseille, en mars
1925, ce système de déni de justice qui
constitue non seulement le plus cruel en
couragement au crime, mais l'appui crimi
nel donné à îôut ce qui pèut décourager
la vertu ? Voilà des nommes irréprocha
bles, voilà des héros qui, au risque de leur
vie et au prix de leur sang, ont collaboré
au sauvetage de la patrie pendant les
quatre ans de la grande Guerre. On les
tue. Les bandits qui les tuent sont renvoyés
de toute poursuite, quelques-uns applau
dis, couronnés et félicités. Comment cela
est-il possible ?
Je n'écris pas cette question pour les
rédacteurs de la Revue des Peux Mondes
et de deux ou trois revues conservatrices
(ou- même,; ditî-on, catholiques) à qui la;
haine de TAction française tient lieu de
raison et que la défaite électorale de Léon
Daudet a ■ consolés le 11 mai de la dé- ;
faité 1 de l'ordre et de la patrie. En dehors
de ces dans ■ jaloux ot de ces cliques
haineuses, il y a des patriotes, il y a dejp
conservateurs!! H y a des cœurs, des es
prits, il y a . des foyers, des biens légiti
mes et des intérêts justes qui se doivent
de préférer l'ordre au désordre.C'est là que
je pose ma question, c'est là que je deman
de si la sécurité sociale et nationale peut"
s'accommoder d'un système qui délivre des
lettres de course à " l'assassinat politique,
avec sauf-conduit assuré pour ies assas
sins. Ce public, qui se croit bien sage et
qui l'est à quelque degré, ne s'est pas ému
de l'acquittement de l'assassin de Plateau
ni du demi-acquittement prononcé dans
les affaires de Marseille. Ce public me
permettra de lui confier tout bas une bonne
chose : cette nonchalance-ne fait pas hon
neur à son bon sens, et il pourrait avoir à
en faire d'amers regrets*
II. On gouvernement
. complice ou complaisant
Quant au misérable gouvernement qui
se fait attribuer par une assemblée en dé
lire le soin d'assurer « seul » le main
tien de l'ordre, je lui rappelle, sur la tom
be encore fraîche de Marins Plateau, com
ment l'impunité d'une catin sanglante a
été assurée par ses bons offices. Je lui
rappelle, sur trois tombes plus fraîches
encore, comment les assassins marseillais
ont joui du même traitement de faveur
pour le même scandale de tous les cœurs
honnêtes, pour la joie et l'espoir de tout
ce que Marseille compte de ruffians et d'in
terlopes politiciens. A la face bouffie de
ce malheureux Painlevé, que je n'ai pu
revoir hier sans mal-au-cœur, les préten
tions d'un tel gouvernement éveilleraient
vraiment une risée inextinguible, si le rire
ne s'arrêtait devant la majesté des tombes,
devant la gravité du péril social évoqué.
On écoutera les prétentions du gouver
nement au monopole de la défense de l'or
dre quand il aura fait appliquer la loi à
des assassins qui sont ses amis, ses sou
tiens et ses défenseurs. Jusque là qu'il se
taise ! Et en se taisant qu'il contemple l'un
des siens, qui est l'un des principaux'-fau
teurs de ce désordre: Briand. C'est Briand
qui, vers 1910 ou 1911. fit très gravement
modifier, donc altérer. Jes méthodes usi
tées jusque là pour le recrutement du jury.
Les jurys anarchistes, qui ont fait le scan
dale de ces dernières années, sont, bel et
bien, d'origine briande. Si la défense so
ciale a perdu du terrain de ce côté-là, on
le doit à cet anarchiste retourné dont les
barons Pié d'avant-guerre faisaient tant
de cas! Comme nous avons toujourseu l'œil
sur lui, il importe d'ajouter aux fautes et
crimes collectifs et impersonnels de la Ré
publique le crime conscient, le cri
me voulu de ce républicain. Bien peu
auront causé d'aussi graves dommages à
la communauté.
III. Légitime défense
Nous avons rappelé la devise de légi
time défense donnée le mois dernier par
Georges Calzant, au quartier Latin soule
vé pour l'honneur universitaire et contre
les passe-droit des politiciens. Devant les
quatre cadavres dont le sang fume, il con
vient de redire la règle d'or :
« Pas de violences inutiles.
« Toutes les violences nécessaires a
« la défense de la societe et de la na-
« tïûx. »
Ce que nous en disions avant-hier vaut
d'être redit aujourd'hui, et les billevesées
qu'y oppose M. Pierre Bertrand font en
core ressortir la vérité de cette senten
ce. Voici ce qu'a trouvé Je rédacteur du
Quotidien .
Il va de soi que si Fou admet le
recours à toutes les violences pour
la défense de la Société, c'est-à-dire
d'une certaine conception de la So
ciété, et de la Nation, il va de soi que l'on
doit admettre le recoars à toutes les vio
lences pour la défense d'autres concep
tions, et que les protestations d'aujour
d'hui sont hypocrisie toute pure.
Cela revient à dire que les assassins de
Montmartre n'en ont eu qu'à une certaine
conception d'Edmond Marchai, de Fran
çois Tillet, de Fernand Trullet. En déchar
geant lears brownings sur les formes éphé
mères et transitoires de ces trois bons
Français, les théoriciens communistes ont
ouvert au souffle vital des. issues, des car
rières, des voies nouvelles orientées vers
quelques merveilleuses transformations.
Ainsi Almereyda, Duval se faisaient de leur
patrie une conception inédite très person
nelle, ils la servaient à leur manière, qui
valait celle des combattants. Qui sait quelle
France supérieure eût jailli de leur rêve,
soit qu'elle fût devenue le Christ des
nations, soit qu'elle eût reçu pour souve
rain l'empereur Guillaume proclame Rex
Francorum occidentolium à Louvain
«it- à Saint-Denis ! Il n'y a pas de pa
trie constituée ! Il n'y a pas de société
existante à défendre ! Les personnes hu
maines sont elles-mêmes en voie d'éternelle
métamorphose, et l'on peut se demander
pour elles si, après tout, ce n'est pas la
mort, qui" leur imprime leur forme la plus
véritable. Comprenons : c'est une sim-
'ple affaire de conception. Tout dépend de
là et comme, d'autre part, il est connu
qu'un régime libéral et égalitaire ne peut
reconnaître, à aucune conception, ni pré
séance, ni infériorité, il s'ensuit que tout
est permis, 1° contre la coiété, 2° contre
la nation ; 3" contre les personnes vivan
tes qui la composent
Mais laissons les sottises du Quotidien.
Et posons les faits comme ils sont.
Il y a un complot communiste.
Il y a un complot communiste,
n y a ùn complot communiste.
Mais :
II n'y a pas eu de gouvernement pour
découvrir ce complot.
Il n'y a pas de gouvernement pour le
réprimer.
Le gouvernement, à qui sa perquisition
de Bobigny a causé une effroyable venette
rétrospective, n'est pas fichu d'aller per
quisitionner à l'ambassade dé Russie où
aboutissent tous les fils du complot contre
■la nation et contre la patrie.
De plus, ce gouvernement comprend
sinon des complices directs, au moins des
complaisants certains de cette entreprise
de subversion. i
C'est le gouvernement du Cartel.
C'est le. gouvernement de Schrameck et
de Léon Blum.
Dans ces conditions, 1* la société ; 2°
la nation ; 3* les personnes qui les com
posent ont à prendre toutes les mesures;
que le droit de légitime défense autorise
et prescrit.'
Pas de violences inutiles.
Toutes les violences nécessaires a la
défense de la Société et de la Nation.
Vouloir les interdire, c'est accorder
toute liberté au complot.
IV. France ci Allemagne
• On annonce, à une heure et demie du
matin, qu'Hindenburg a plus de 1.200.000
voix d'avance sur Marx. Comme dit Bain-
ville, Marx ou Hindenburg sont interchan
geables. Réaction, revanche allemandes,
c'est ce que signifient ces deux noms.
Tous les observateurs, même les plus in
différents, même les plus hostiles aux
nationalisme français sont frappés du con
traste entre l'oeffnsive nationale alleman
de et l'apathie de notre grand public.
M. Paul Scippel. qui est pourtant l'au
teur des Deux Fronces termine par les
paroles suivantes un article au Journal
df . GENÈVE, intitulé «Retour de France» :
... Après avoir senti au cœur cette < dou
ceur angevine », fai songé aux voyages
que j'ai fait depuis quatre ans dans la dure
Allemagne, pays de l'âpre labeur et des
gros appétits. Rt, vous l'avouerai-je? j'ai
eu plus d'une fois le cœur serré en voyant
cette chère France trop endormie dans la
décevante illusion de sa victoire, cette
France où la vie est ri douce qu'on se dé
tourne aisément du souci, pour en mieux
jouir. Dans les causeries que j'ai eues avec
des passants de toutes classes, j'ai surpris
une certains lassittoe et an fatalisme
da.ngbjibcx.
Deax adversaires irrécçnciliés demeu
rent en présence dont l'un s'endort tan
dis que l'autre veille les poings serrés.
On ne peut s'empêcher d'être inquiet. Ce
pendant, j'ai songé aussi au génie qui, de
puis tant de siècles, protège la France pour
la joie du monde. On le croit endormi. A
l'heure du danger,- il se réveille en un sur
saut d'énergie. Et pourtant, et pourtant.
faut-il trop v compter? L'heure est mal
choisie pour déserter l'effort-,
Je me permets de dédier ces réflexions
aux milliers et milliers de ligueurs de tout
âge qui, hier, ont suivi à travers les rues
de Paris le drapeau de I'Action française
De tels témoignages venus de l'étranger
apportent k tous nos amis la plus belH* (les
récompenses qu'il soit possible rie rece
voir. Us nons certifient et. pour ainsi dire,',
nous crient à vois haute combien nous
sommes dans le vrai !
Charles MAURRAS
Denier de Jeanne d'Arc
Caisse «le secours immédiat el Caisse de
combat des Commissaires d'Action
française et des Camelota du Roi
l5o
Nos amis apprenti root avec plaisir que la com
mission des Beaux-Arts a fait choix spontanément
parmi les œuvre? assez rares des statuaires moder
nes, chargis de représenter l'école française à l'ex
position des Arts décoratifs, de la puissante et ma
gistrale composition de Maxime Real de! Sarte
Intitulée « le Premier toit ». Rappelons que cette
ceuvre avait valu à notre ami la plus haute récom
pense : le Grand Prix national, en 1921. Ce groupe,
qu'accompagnent les beaux vers de Charles Maur
ras — est- placé en plein air sur le tertre de la
gare des Invalides, dan; la parti c faisant face à
la rue Fabert. près du pavillon de Copenhague
%%
De M. Le Valais, â Paris :
Voyei le soiefl se coucher...
Cote fabuleuse cerbe.
, Pobt le monde entier, symbolise
La gloire du < Cherry Rocher » !
Soixante-huitième liste
Remis à on Camelot devant Saint-Jacques, une
Arménienne : 2 fr. ; G. Vinoy ; 3 fr. ; Remis s
on Camelot devant la Madeleine : 5 fr. ; Une
patxjbte du V* arrondissement (2* versement) :
S fiT; Anonyme : 10 fr. ; Remis rue Monge, une
Nancéenne : 2 fr. ; Une Côtedorienne (2" verse
ment) : 5 fr. ; Un combattant: 5 fr. ; M. et Mme
René Lavedrin par Maurice Dupont) : 10-fr. ; Remis â un Came
lot devant Saint-François Xavier : 10 fr. ; R.
Richard : 2 fr. ; Renûs devant Saint-Eustache,
C. J. : 10 fr. ; En mémoire de mon fils, autrefois
Camelot du Roi à Angers, décédé des suites de
la guerre, A. J. Michel : 12 fr. ; E. de Beaumont :
4 b. ; En mémoire du 9ergent René Raynaud,
tué à Maison-de-Champagne, à 22 ans : 200 fr. ;
Remis à on Camelot devant N.-D. des Victoires,, le
père d'un Camelot du Roi d'Avignon: 20 fr. ;
Lucien Lesage : 2 fr. ; Remis à un Camelot devant
l'église de Saint-Mandé : 5 fr. ; Marcel Robert:
25 fr. ; Remis aux Camelots, devant Saint-Etienne-
dn-Mont, en réparation de l'achat d'un numéro de
la Jeune République : 3 fr. 50 ; Remis à un
Camelot devant Saint-Jacques, une Arménienne :
2 fr. ; Vive Daudet, Edouard Demandte : 5 fr. ;
Beauliea : 5 fr. ; M. Moissenet :. 2 fr. ; M. Jarno :
2 fr. ; Vicomte de Savigny de Moncorps : 52 fr. ;
Groupe d'A. F. de Casablanca : 210 fe. ; M.
Jamois : 9 fr. 25 ; Eugène Querrè : 5 fr. ; Un
Artésien qui aime les forts : 8 fr. ; Un abonné
de Colombes : 100 fr. ; Remis par diverses per
sonnes. aux Camelots, devant Saint-Sulpice : 45
fr. ; Michel : 5 fr. ; Anonyme : 100 fr. ; Remis
devant Saint-Thomas cTAquin, tm ligueur : 10 fr. ;
Remis à un Camelot devant Sainte-Anne de la
Maison Blanche : 2 fr. ; Remis à un Camelot
devant Saint-Marcel : 1 fr. 25 ; Remis à on Ca
melot devant le Saçré-Cteur de Montmartre : 5 fr.;
Anonyme : 1 fr. 50 ; Georges Pitallier : 10 fr. ;
Pour la vérité sar l'assassinat de Philippe Daudet
et pour le châtiment impitoyable de la gueuse et
de ses séides, vive le Roi de France: 10 fr. ;
André Dufour : 5 fr. ; Remis â un Camelot de
vant Sainte-Anne, anonyme : 5 fr. ; Anonyme:
2 fr. ; Comte Benoît (fAzy : 500 £r.
Remis devant l'église Saint-Philippe : 5 fr. ;
Don d'un anonyme : 5 fr. ; Mme Pélissier-Mar'
trou: 10 fr. ; Docteur et Mme Brel t 10 fr. ■
14 suivre.)
Adresser les souscriptions à André Guignard,
trésorier des Camelots du Roi, 12, rue de Rome,
Paris. ;
Les obsèques de Maurice Ricaud
Les obsèques de la quatrième victime
des communistes; l'étudiant Maurice. Ri
caud, auront lieu ce matin, à -10 heures,
dans l'église de Saint-Vincent de Paul.
■I. I ■ ■ —^N I
LES CRIMES DES COMMUNISTES
Le but qu'ils poursuivent
Londres, 26 avril. — Le People rappe
lant qu'une conférence a eu lieu récem
ment à Londres entre syndicaiisttes rus
ses et anglais, en vue d'une affiliation des
Soviets à l'Internationale d'Amsterdam,
écrit :
« Nous recevons de Moscou des rensei
gnements particuliers sur les méthodes
que les Soviets se proposent d'employer
pour faire l'éducation des trade-unions
étrangères qui accepteront leur affiliation.
« On vient df publier à Moscou un
ouvrage intitulé Instructions des sages de
Sion, Les auteurs de ce manuel recom
mandent aux syndicalistes de provoquer
partout des crises économiques qui amè
neront le chômage et la famine. Une fois
ce résultat atteint, ajoutent-ils, les mas
ses de . chômeurs seront lancées dans les
rues pour répandre le sang et piller ».
Communistes
et socialistes
en Allemagne
Noos disions, hier, que le résultat dn
plébiscite allemand, quel qu'il fût, serait
le symbole du retour de l'Allemagne à
l'ordre puisqu'il s'agissait de choisir entre
un vieux militaire de l'armée impériale et
un haut magistrat catholique: M. Marx
remplissait autrefois des fonctions qui équi
vaudraient à celles de conseiller à la Cour
de cassation. Les «gauches», pour ne pas
aller à une défaite certaine, oiit dû pro
poser au peuple allemand ce qu'elles
avaient, avec le centre, de plus rassurant
et de plus conservateur. .
Le plébiscite est arrivé au moment où le
tribunal de Leipzig venait de rendre son
jugement dans le procès dit de la Tcheka.
Jugement sévère et qui montre comment
l'Allemagne sortie de la révplution se dé
fend contre le communisme : trois condam
nations à mort pour meurtres, excitations
au meurtre et complots, sept condamnations
aux travaux forcés, une demi-douzaine à la
prison. Les « directives » de Moscou se
paient cher.
Le jugement de Leipzig ne craint pas,
en effet, de mettre en cause la responsabi
lité des soviets. Un des considérants dit en
propres termes : « A l'ambassade russe de
Berlin ont eu lieu des conférences com
munes avec le comité central du parti com
muniste et le comité révolutionnaire. La
mobilisation, les ordres du parti, les-appels,
les plans d'opérations furent élaborés avec
le secours de cartes militaires pour accom
plir la révolution ». Ce sont des faits à rete
nir et à rapprocher de ceux dont la Bul
garie vient d'être le théâtre.
En Allemagne, le péril rouge est conjuré.
L'action des bolcheviks aura eu surtout pour
résultat d'engendrer entre communistes et
social-démocrates des haines inexpiables. Si
les révolutionnaires violents avaient pu
réussir, les socialistes auraient été leurs
premières victimes. Il y a entre les deux
partis de tels souvenirs que la réconcilia
tion ne sera pas possible avant longtemps.
Et les communistes sont à ce point irréduc
tibles qu'ils ont maintenu au plébiscite la
candidature de Thaelmann, nuisible à Marx
et favorable à Hindenburg, comme, à la
Chambre prussienne, ils ont fait, pendant
de longues semaines, le jeu des nationa
listes. «
Il reste de tout cela que la révolution est
brisée ,tandis que le parti social-démocrate
est très affaibli non seulement par une perte
de substance mais par une perte de consi
dération. Et nous revenons à la même con
clusion qu'hier : à tous les points de vue,
— politique et finances, — l'Allemagne en
a fini avec ce qui commence che2 nous. Elle
a fait les maladies dont nous présentons les
premiers symptômes. Elle est vraiment
« relevée ». Pour que nous le soyons à
notre tour combien de temps faudra-t-il,
combien de convulsions a de pians Dawes?
J. B.
APRES L'ATTENTAT COMMUNISTE,
Les obsèques des victimes
Paris a fait aux trois patriotes assassinés
des funérailles grandioses
300.000 Parisiens saluent les cercueils
et regardent défiler l 'immense cortège
où 30.000 Français avaient pris place
Bien avant midi, ta foule des Parisiens
patriotes emplissait, hier, toutes les voies
d'accès au parvis Notre-Dame. La vaste nef
de la cathédrale s'emplissait lentement,
pendant que les nombreuses délégations
qui ne pouvaient y trouver place se mas
saient déjà dans toutes les voies adjacen
tes. Rapidement on eut cette impression
grandiose de tout un peuple accouru pour
saluer les victimes de l'odieux attentat de
jeudi dernier.
Sous le ciel gris et triste, pendant que se
déroulait la cérémonie religieuse, toute
cette foute, mue par un sentiment unanime,
s'ordonna. Et quand les discours officiels
furent terminés, c'est plus de 30.000 hom
mes qui se mirent en marche, dans un or
dre et un silence impressionnants, pour
accompagner jusqu'au cimetière de Vau-
girard, ou dort déjà notre cher Marius Pla
teau, les trois nouvelle» victimes de la
haine, étrangère.
Dans les yeux de centaines de mille per
sonnes qui, massées sur tout le parcours,
virent passer ce cortège funèbre, on voyait,
avec la doulejir, une flamme vivante d'es
poir briller. Li force du Paris patriote se
révélait à toute cette foule alarmée par
les attentats communistes de ces derniers
jours. Non. vraiment, les gens de Moscou
n'étaient pas encore les maîtres de la ca
pitale du monde! Des milliers d'hommes
décidés et disciplinés défilaient en disant
leur ferme volonté de maintenir F ordre à
tout prix, si les pouvoirs publics conti
nuaient à être défaillants et à encourager
par une inertie criminelle les fauteurs de
guerre r Unle 4 ta solde de l'étranger.
Quand nos groupements, plus nombreux
et Plus en forme que jamais, apparurent
derrière notre drapeau, la foule frémis
sante eut peine à contenir son enthousias
me, qui aurait été frénétique si nous ne
l'avions à chaque instant calmé pour l'ac
corder avec le pieux caractère de la céré
monie. C'était une véritable armée que ces
milliers de Camelots,.d'Etudiants et de Li
gueurs qui fermaient la marche du cortège
et défilèrent devant les cercueils. Nous ne
saurions trop dire notre fierté et nos re
merciements 'à tous ceux qui se (oignirent
à nous pour rendre aux héros d hier, frè
res de notre Marius Plateau, le digne hom
mage qu'ils ont mérité par leur' sacrifice
et pour signifier aux formes hideuses de
la Révolution le s Halte-là! » des forces
vivantes de la vatrie.
A NOTRE-DAME
Le porche et la nef de l'église ont été
très sobrement décorés de faisceaux de
drapeaux. Au-dessus du porche, une-ten
ture noire porte trois lettres : T. M. T.,
les initiales de Fernand Tillet, Edouard
Marchai et Jean Trullet.
Au milieu du transept, un grand cata
falque embrasé de cierges et tendu d'un
drap»tricolore recouvre les trois cercueils,
qr' ont. été amenés dans la matinée â
Notre-Dame. A midi et demie les portes
s'ouvrent et laissent entrer le flot des
arrivants. Ixïs porteurs de cartes d'invita
tion sont seuls admis.
A gauche du catafalque, prennent place
IÀmHi 27 avril 1925
15oeoflmea. S«i«» »r Smisa-kT-Orsa
20 centimes DipARTSMEtm et Counrœt
ABOSKEMENTS: data. Sx!*. tr*M.
France et Colonies. 48 fr. »5 te. tS fr.
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postai i Compta jS . jjoo Pari».
ORGANE DU NATIONALISME INTÉGRAL
«r Tout ee qui est national est notre. »
Le Due d'ORLÉANS
: bârltier «les quarante Rois qui en mille ans firent la France» *
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lt, n* à» «on*. PASJS (?)
» télégraphique . ACTIOÏBAK-PARIS
Téléphona : Administration ; Loutpo aft-4®, aô -ôo
BidncUm : Central 75-44 Publient : Central 74-7T
Aprè» io heures du soir : Sègur ii-os
Registre de Cemmeroa : Seine -fiJSi»
Fondateur ; HENRI VAUGEOïS — Directeurs politiques : LÉON DAUDET .et CHARLES MAURRAS —• Rédacteur en chef s MAURICE PUJO
M. Painlevé disait l'année dernière i
« On conçoit que le mysticisme révolutionnaire, le
déséquilibre de l'Europe, les amères désillusions de la vie-
toire, entraînent une partie de 1a jeunesse hors des doctrines
dé patience el dé raison. Ce sont pourtant les seules qui
puissent, après cinq ans de destruction, mettre fin un jour
aux souffrances des peuples et sauvegarder notre civilisation.
Mais nous nous refusons à jeter Vanathème sur des républi'
coins pour Io seule raison Qu'ils croient posséder la vérité
intégrale et Vimaginent qv?U suffirait d'un geste d énergie
pour qu'elle triomphât et dominât le monde. »
Discours de Saint-Etienne, 16 mars 1924
Ainsi M. Painlevé ne maudit pas les commu
nistes ; il finira par donner sa bénédiction aux as-
sassins de jeudi 1
LE CABINET DE LA TUEUSE
La vérité
sur le guet-apens communiste
M. Barnaud a chargé Ut service des
renseignements généraux 'de rechercher
tous les individus qui ont pris part à
l'attentat et surtout ceux qai, de près ou
de loin, ont pa préparer cet attentat.
Traduction : M. Barnaad a chargé
Lebreton de rechercher et d'arrêter
■ Lebreton. -
En attendant le résultat de l'instruc
tion menée par cet excellent M. Barnaud
—- qui à une si belle frousse de la police
politique — je vous dirai les premiers
résultats de notre enquête, tels que je
le s ai énoncés oralement à Taitlinger
avant-hier soir.
1° La participation de Schrameck,
comme ministre de l'Intérieur, au nou
veau « rubicon a> du traître Joseph Capi
taux, correspondait au programme que
poici : anéantissement de toute résistance
nationale ou religieuse, à là révolution
commençante par la dissolution des
ligues.- C'est encore le - programme que
défend dans le Quotidien, après la tuerie
de la rue Damrémont, M. Pierre Ber
trand.
2° Pour dissoudre, il faut un prétexte.
Schrameck et son âme damnée Lebreton
— successeur de Dumas-le-Suicidé aux
Renseignements généraux — ne se sont
pas foulé les méninges pour découvrir
ledit prétexte. Il s'agissait d'organiser une
ècliauffourée, à l'occasion d'une réunion
électorale, échouifourée à la suite de
laquelle un échange de coups de feu pér
imé ttxaitd'arrêter pêle-mêle les léfenseurs
de l'ordre et les assassins de Moscou et
de Berlin. Car nous savons et Maurras
a montré — seul dans la presse servile
de Paris — que le complot secret des
bolchevistes était encadré et conduit par
des Allemands, installés en France et à
Paris.
L'organisation policière d'une sembla
ble échauffourée est, pour Lebreton,'
l'enfance de l'art. Il avait pensé à en
fabriquer une pour les funérailles de
Plateau, que tua la fille de police Berton
à l'instigation de l'indicateur Flaoutter.
Ses charmantes instructions étaient les
suivantes: «Au premier coup de feu,
cassez la gueule à -Daudet et'à Maurras. »
Au dernier moment, l'ordre cynique fût
contremandé, parce qu'an nous sut pré
venus..
Or il arriva, rue Damrémont, ceci,
que seuls les provocateurs communistes
étaient armés et stylés, que le guet-apens
fut manifestement, clairement, indubita-
blement un guet-apens et une échauffou
rée unilatérale . Il arriva aussi que le
préfet de Police, M. Morain, qui n'était
pas dans la confidence de Schrameck et
de Lebreton — et dont la révocation est
d'ores et déjà résolue —constata publi
quement, la lâcheté et la culpabilité des
assassins, ainsi que leur dessein concerté,
indubitablement concerté . C'est pour
quoi Pierre Bertrand continue comique-
menl son petit solo dans un orchestre,
dont tous les instruments s«nt obstrués
et bouchés, depuis eoixante-douze heures,
par l'évidence.
La mission de M. Barnaud, juge fort
intelligent sinon fort courageux, et com
prenant à merveille le muet langage de
l 'administratioo — car ces choses s'indi
quent mais ne s'énoncent pas — la
mission de ce praticien va consister à
brouiller les cartes et à recouvrir la
vérité, d'accord tacite avec Lebreton.
je sais comment il va procéder :
d'abord par des perquisitions à tort et
à travers ; rien de mieux pour-brouiller
les cartes. Ensuite, par cette suite de
Causses pistes que tient toujours en ré
serve un chef des « Renseignements » un
peu à la coule, fl s'agit de franchir cette
première semaine, au. bout de laquelle
retombe l'indignation publique, faute
d'aliments nouveaux. Nous connaissons
ça. Jamais un cabinèt contenant un agent
allemand, et demeuré tel, comme Caillaux
—- voir VAvant-Guerre, passim, le réqui
sitoire Lesçouvé et le rapport Pérès à
la Haute-Cour — où le ministère de l'In
térieur est occupé par un juif gallophobe
du type de., Schrameck, jamais un tel
cabinet ne débusquera la nouvelle orga
nisation aixkmanoe de Paiîis, manœu
vrant des milliers de bagnards et de
sic air es étrangers.
Comme en 1913, comme dans les sept
premiers mois de 1914, ordre est donné,
en haut lieu, de Fermer, les yeux sur une
préparation révolutionnaire à Paris, com
portant tout un plan d'attaque, que les
services, demeurés sains, de la poljice,
connaissent comme nous les connaissons.
Si M. Barnaud était un autre homme,
s'il osait ordonner impérieusement à cette
sale canaille de Lebreton de lui remettre
immédiatement le plan en question —•
qui se trouve, je le sais , aux R. G* — si
ce plan était communiqué à la presse et
si celle-ci osait le publier^ de sanglants et
prochains épisodes pourraient être évités.
Car ces épisodes sont imminents et ce
qui vient de se passer n'est qu'un com-,
mencement. Il y a à Paris des dépôts
d'armes cachés. H y a une organisation
d'assaut à la société, tonte prête, qui a
des ramifications dans plusieurs grands
services publics. Les chefs allemands, je
le' répète, qui tiennent la mèche allumée,
se targuent de tenir la police, aujourd'hui
comme en juillet 1914, alors que l'Alme-
reyda de Caillaux était — comme l'a dit
et répété, dans son réquisitoire inoublia
ble, le Procureur général Mérillon —
« le véritable préfet de police de PA
ris ». La présence de Caillaux au cabinet
symbolise ce retour du Bonnet rouge,
c'est>à-dire des.,, espions et des provoca
teurs allemands, au sommet de nos affai
res publiques. La Patrie est de nouveau
en danger.
Ce que j'affirme ici est écrit, en carac
tères pourpres, dans le sang des quatre
malheureux jeunes hommes, victime^
eux aussi, d'un gouvernement antifran
çais. Ce que j'affirme ici était écrit, en
caractères pourpres, dans le sang des
catholiques de Marseille, massacrés le
9 février dernier, à l'instigation de la
mairie du sinistre Flaissières. Je ne crois:
pas tout de même Doumergue et Pain-
levé assez bêtes pour l'ignorer ; car ceux
qui nous donnent ces avertissements les
ont donnés aussi au gouvernement, par
diverses" voies. Mais je crois Doumergue
et Painlevé assez lâches pour feindre de
les ignorer. Ils s'imaginent peut-être que
la préparation allemande de l'émeute les
épargnera. Qu'ils se détrompent. Elle ne
les épargnera-pas. Ils sont peut-être plus
menacés que nous, dont on sait que la
peau serait d'abord sévèrement défendue,
puis aussitôt, sévèrement vengée.
D'autre part, nous ignorons tout de ce
qui se passé actuellement • en Allemagne,
mais une extraordinaire effervescence y
'est indéniable. De cette effervescence —
et quel que soit l'élu d'hier — la paix
européenne est l'enjeu. La présence de
ce demi-maboul de Caillaux au poste de*
Finances a agi comme nous nous n'avons
cessé de prévenir qu'elle agirait. Tout
bon Allemand considère que la présence
de Caillaux dans le cabinet signifie infil
tration de la politique et de la police
allemandes dans la politique et la police
de Paris, et nous met en posture d'enva
hissement,' qui n'est qu'un des prolégo
mènes de l'invasion armée.
C'est pourquoi ceux qui ont l'expé
rience d'un passé, tout récent, qui ont
aussi l'expérience de l'Allemagne, se
demandent ce qu'il y a derrière deux
symptômes de guerre civile tels que les
guets-apens du 9 février et du 23 avril.
L'homme historiquement fatal existe,
tantôt brillant et absurde comme Louis-
Napoléon Bonaparte, tantôt ignoble et
absurde comme Joseph Caillaux. Le sang
a toujours appelé le sang.
On me dit que Doumergue et Painlevé
sont actuellement épouvantés des respon
sabilités qu'ils ont assumées, en appelant
Caillaux. Je le crois sans peine. La catas
trophé. qu'ils ont ainsi déclenchée,
accourt sur eux comme un train rapide.,
Mais il est encore temps pour eux de
conjurer le destin en le renvoyant, ainsi
que son effroyable Schrameck, et en dis
solvant la Chambre infâme.
Léon DAUDET.
LA POLITIQUE
LIGUE D'ACTION FRANÇAISE
AVANT L'ORAGE
Mercredi prochain 29 avril
à 8 heures 45 du soir
Salle Luna«Park
(Rond-point de la Porte Maillot)
GRANDE REUNION
Orateurs:
Amiral SCHWEREK, Bernard de VE-
SINS, Georges VALOIS, Marie de ROUX,
Léon DAUDET.
On troaee dex cartes s A l'institut d'Action
française, 33, rue Saint-André-des-Arts. — Nou
velle Librairie National?, 3, place du Panthéon
(de 8 heures à rn'ili et de 2 heures à G heures). —
Permanence du VII' arrondissement, 116, rue du
Bac. — Librairie d'Action française, 12. rue de
l'isly. — Permanence du XVI* -arrondissement.
13 bis , rue rie l'Annonciation. — Permanence du
XVII' ai rendisse aient, 21. rut La mandé. — Mai
son Montajrd, 152, rveotie de Ncirifly, à Nenilly.
L Obsèques des martyrs
Les obsèques des trois martyrs de la
cause de l'ordre ont été belles et touchan
tes. Paris, ému, troublé, n'a rien dissi
mulé de la noble et respectueuse sympa
thie de son cœur. Mais les funérailles des
martyrs du 9 février, à Marseille, avaient
été aussi touchantes et belles, et notre ca
pitale méditerranéenne s'était ouverte
aussi â tous les émois de la douleur
et de la pitié. Dans ce même, Paris, les
funérailles de Plateau avaient également
donné lieu à un splendide éssor de tris
tesse publique. Moins d'une année plus
tard, son assassin, la Berton, était acquit
tée par un jury de gens de police. Un peu
plus d'un mois après la- mort de leurs vic
times, les assassins de Marseille étaient
frappés ,de peines dérisoires ou nulles.
Ceux de Montmartre, pour lesquels une ac
tive campagne commencé, ont, dès lors,
quelques chances de finir leurs jours au
Prytanée qui les nourrira aux frais" de la
République- •. ■.
Pas un des innombrables citoyens qui
ont défilé hier devant la porte du petit
cimetière de Vaugirard n'a pu se_ signer,
étendre la main, jurer le souvenir, pro
mettre la juste vengeance, sans se redire
amèrement que les grands crimes perpé
trés contre des héros l'ont été impunément ■
jusqu'ici.
I^es partisans de l'Etat républicain le dé
fendent d'avoir trempé dans ces divers
assassinats. Ou ils évitent de soutenir au
cune discussion sur ce point délicat. Sans
rien abandonner des indices, des vraisem
blances et des preuves que nous avons
patiemment colligées, admettons pour
un instant que cet Etat soit innocent et
que ni ses services ni ses fonctionnaires
n'aient participé à l'effusion d'un, sang
sacré. Comment, dès lors, explique-t-on
le silence,, l'inaction, l'impuissance de
sa justice ? Comment s'est établi à Paris,
en décembre 1923, et à Marseille, en mars
1925, ce système de déni de justice qui
constitue non seulement le plus cruel en
couragement au crime, mais l'appui crimi
nel donné à îôut ce qui pèut décourager
la vertu ? Voilà des nommes irréprocha
bles, voilà des héros qui, au risque de leur
vie et au prix de leur sang, ont collaboré
au sauvetage de la patrie pendant les
quatre ans de la grande Guerre. On les
tue. Les bandits qui les tuent sont renvoyés
de toute poursuite, quelques-uns applau
dis, couronnés et félicités. Comment cela
est-il possible ?
Je n'écris pas cette question pour les
rédacteurs de la Revue des Peux Mondes
et de deux ou trois revues conservatrices
(ou- même,; ditî-on, catholiques) à qui la;
haine de TAction française tient lieu de
raison et que la défaite électorale de Léon
Daudet a ■ consolés le 11 mai de la dé- ;
faité 1 de l'ordre et de la patrie. En dehors
de ces dans ■ jaloux ot de ces cliques
haineuses, il y a des patriotes, il y a dejp
conservateurs!! H y a des cœurs, des es
prits, il y a . des foyers, des biens légiti
mes et des intérêts justes qui se doivent
de préférer l'ordre au désordre.C'est là que
je pose ma question, c'est là que je deman
de si la sécurité sociale et nationale peut"
s'accommoder d'un système qui délivre des
lettres de course à " l'assassinat politique,
avec sauf-conduit assuré pour ies assas
sins. Ce public, qui se croit bien sage et
qui l'est à quelque degré, ne s'est pas ému
de l'acquittement de l'assassin de Plateau
ni du demi-acquittement prononcé dans
les affaires de Marseille. Ce public me
permettra de lui confier tout bas une bonne
chose : cette nonchalance-ne fait pas hon
neur à son bon sens, et il pourrait avoir à
en faire d'amers regrets*
II. On gouvernement
. complice ou complaisant
Quant au misérable gouvernement qui
se fait attribuer par une assemblée en dé
lire le soin d'assurer « seul » le main
tien de l'ordre, je lui rappelle, sur la tom
be encore fraîche de Marins Plateau, com
ment l'impunité d'une catin sanglante a
été assurée par ses bons offices. Je lui
rappelle, sur trois tombes plus fraîches
encore, comment les assassins marseillais
ont joui du même traitement de faveur
pour le même scandale de tous les cœurs
honnêtes, pour la joie et l'espoir de tout
ce que Marseille compte de ruffians et d'in
terlopes politiciens. A la face bouffie de
ce malheureux Painlevé, que je n'ai pu
revoir hier sans mal-au-cœur, les préten
tions d'un tel gouvernement éveilleraient
vraiment une risée inextinguible, si le rire
ne s'arrêtait devant la majesté des tombes,
devant la gravité du péril social évoqué.
On écoutera les prétentions du gouver
nement au monopole de la défense de l'or
dre quand il aura fait appliquer la loi à
des assassins qui sont ses amis, ses sou
tiens et ses défenseurs. Jusque là qu'il se
taise ! Et en se taisant qu'il contemple l'un
des siens, qui est l'un des principaux'-fau
teurs de ce désordre: Briand. C'est Briand
qui, vers 1910 ou 1911. fit très gravement
modifier, donc altérer. Jes méthodes usi
tées jusque là pour le recrutement du jury.
Les jurys anarchistes, qui ont fait le scan
dale de ces dernières années, sont, bel et
bien, d'origine briande. Si la défense so
ciale a perdu du terrain de ce côté-là, on
le doit à cet anarchiste retourné dont les
barons Pié d'avant-guerre faisaient tant
de cas! Comme nous avons toujourseu l'œil
sur lui, il importe d'ajouter aux fautes et
crimes collectifs et impersonnels de la Ré
publique le crime conscient, le cri
me voulu de ce républicain. Bien peu
auront causé d'aussi graves dommages à
la communauté.
III. Légitime défense
Nous avons rappelé la devise de légi
time défense donnée le mois dernier par
Georges Calzant, au quartier Latin soule
vé pour l'honneur universitaire et contre
les passe-droit des politiciens. Devant les
quatre cadavres dont le sang fume, il con
vient de redire la règle d'or :
« Pas de violences inutiles.
« Toutes les violences nécessaires a
« la défense de la societe et de la na-
« tïûx. »
Ce que nous en disions avant-hier vaut
d'être redit aujourd'hui, et les billevesées
qu'y oppose M. Pierre Bertrand font en
core ressortir la vérité de cette senten
ce. Voici ce qu'a trouvé Je rédacteur du
Quotidien .
Il va de soi que si Fou admet le
recours à toutes les violences pour
la défense de la Société, c'est-à-dire
d'une certaine conception de la So
ciété, et de la Nation, il va de soi que l'on
doit admettre le recoars à toutes les vio
lences pour la défense d'autres concep
tions, et que les protestations d'aujour
d'hui sont hypocrisie toute pure.
Cela revient à dire que les assassins de
Montmartre n'en ont eu qu'à une certaine
conception d'Edmond Marchai, de Fran
çois Tillet, de Fernand Trullet. En déchar
geant lears brownings sur les formes éphé
mères et transitoires de ces trois bons
Français, les théoriciens communistes ont
ouvert au souffle vital des. issues, des car
rières, des voies nouvelles orientées vers
quelques merveilleuses transformations.
Ainsi Almereyda, Duval se faisaient de leur
patrie une conception inédite très person
nelle, ils la servaient à leur manière, qui
valait celle des combattants. Qui sait quelle
France supérieure eût jailli de leur rêve,
soit qu'elle fût devenue le Christ des
nations, soit qu'elle eût reçu pour souve
rain l'empereur Guillaume proclame Rex
Francorum occidentolium à Louvain
«it- à Saint-Denis ! Il n'y a pas de pa
trie constituée ! Il n'y a pas de société
existante à défendre ! Les personnes hu
maines sont elles-mêmes en voie d'éternelle
métamorphose, et l'on peut se demander
pour elles si, après tout, ce n'est pas la
mort, qui" leur imprime leur forme la plus
véritable. Comprenons : c'est une sim-
'ple affaire de conception. Tout dépend de
là et comme, d'autre part, il est connu
qu'un régime libéral et égalitaire ne peut
reconnaître, à aucune conception, ni pré
séance, ni infériorité, il s'ensuit que tout
est permis, 1° contre la coiété, 2° contre
la nation ; 3" contre les personnes vivan
tes qui la composent
Mais laissons les sottises du Quotidien.
Et posons les faits comme ils sont.
Il y a un complot communiste.
Il y a un complot communiste,
n y a ùn complot communiste.
Mais :
II n'y a pas eu de gouvernement pour
découvrir ce complot.
Il n'y a pas de gouvernement pour le
réprimer.
Le gouvernement, à qui sa perquisition
de Bobigny a causé une effroyable venette
rétrospective, n'est pas fichu d'aller per
quisitionner à l'ambassade dé Russie où
aboutissent tous les fils du complot contre
■la nation et contre la patrie.
De plus, ce gouvernement comprend
sinon des complices directs, au moins des
complaisants certains de cette entreprise
de subversion. i
C'est le gouvernement du Cartel.
C'est le. gouvernement de Schrameck et
de Léon Blum.
Dans ces conditions, 1* la société ; 2°
la nation ; 3* les personnes qui les com
posent ont à prendre toutes les mesures;
que le droit de légitime défense autorise
et prescrit.'
Pas de violences inutiles.
Toutes les violences nécessaires a la
défense de la Société et de la Nation.
Vouloir les interdire, c'est accorder
toute liberté au complot.
IV. France ci Allemagne
• On annonce, à une heure et demie du
matin, qu'Hindenburg a plus de 1.200.000
voix d'avance sur Marx. Comme dit Bain-
ville, Marx ou Hindenburg sont interchan
geables. Réaction, revanche allemandes,
c'est ce que signifient ces deux noms.
Tous les observateurs, même les plus in
différents, même les plus hostiles aux
nationalisme français sont frappés du con
traste entre l'oeffnsive nationale alleman
de et l'apathie de notre grand public.
M. Paul Scippel. qui est pourtant l'au
teur des Deux Fronces termine par les
paroles suivantes un article au Journal
df . GENÈVE, intitulé «Retour de France» :
... Après avoir senti au cœur cette < dou
ceur angevine », fai songé aux voyages
que j'ai fait depuis quatre ans dans la dure
Allemagne, pays de l'âpre labeur et des
gros appétits. Rt, vous l'avouerai-je? j'ai
eu plus d'une fois le cœur serré en voyant
cette chère France trop endormie dans la
décevante illusion de sa victoire, cette
France où la vie est ri douce qu'on se dé
tourne aisément du souci, pour en mieux
jouir. Dans les causeries que j'ai eues avec
des passants de toutes classes, j'ai surpris
une certains lassittoe et an fatalisme
da.ngbjibcx.
Deax adversaires irrécçnciliés demeu
rent en présence dont l'un s'endort tan
dis que l'autre veille les poings serrés.
On ne peut s'empêcher d'être inquiet. Ce
pendant, j'ai songé aussi au génie qui, de
puis tant de siècles, protège la France pour
la joie du monde. On le croit endormi. A
l'heure du danger,- il se réveille en un sur
saut d'énergie. Et pourtant, et pourtant.
faut-il trop v compter? L'heure est mal
choisie pour déserter l'effort-,
Je me permets de dédier ces réflexions
aux milliers et milliers de ligueurs de tout
âge qui, hier, ont suivi à travers les rues
de Paris le drapeau de I'Action française
De tels témoignages venus de l'étranger
apportent k tous nos amis la plus belH* (les
récompenses qu'il soit possible rie rece
voir. Us nons certifient et. pour ainsi dire,',
nous crient à vois haute combien nous
sommes dans le vrai !
Charles MAURRAS
Denier de Jeanne d'Arc
Caisse «le secours immédiat el Caisse de
combat des Commissaires d'Action
française et des Camelota du Roi
l5o
Nos amis apprenti root avec plaisir que la com
mission des Beaux-Arts a fait choix spontanément
parmi les œuvre? assez rares des statuaires moder
nes, chargis de représenter l'école française à l'ex
position des Arts décoratifs, de la puissante et ma
gistrale composition de Maxime Real de! Sarte
Intitulée « le Premier toit ». Rappelons que cette
ceuvre avait valu à notre ami la plus haute récom
pense : le Grand Prix national, en 1921. Ce groupe,
qu'accompagnent les beaux vers de Charles Maur
ras — est- placé en plein air sur le tertre de la
gare des Invalides, dan; la parti c faisant face à
la rue Fabert. près du pavillon de Copenhague
%%
De M. Le Valais, â Paris :
Voyei le soiefl se coucher...
Cote fabuleuse cerbe.
, Pobt le monde entier, symbolise
La gloire du < Cherry Rocher » !
Soixante-huitième liste
Remis à on Camelot devant Saint-Jacques, une
Arménienne : 2 fr. ; G. Vinoy ; 3 fr. ; Remis s
on Camelot devant la Madeleine : 5 fr. ; Une
patxjbte du V* arrondissement (2* versement) :
S fiT; Anonyme : 10 fr. ; Remis rue Monge, une
Nancéenne : 2 fr. ; Une Côtedorienne (2" verse
ment) : 5 fr. ; Un combattant: 5 fr. ; M. et Mme
René Lavedrin
lot devant Saint-François Xavier : 10 fr. ; R.
Richard : 2 fr. ; Renûs devant Saint-Eustache,
C. J. : 10 fr. ; En mémoire de mon fils, autrefois
Camelot du Roi à Angers, décédé des suites de
la guerre, A. J. Michel : 12 fr. ; E. de Beaumont :
4 b. ; En mémoire du 9ergent René Raynaud,
tué à Maison-de-Champagne, à 22 ans : 200 fr. ;
Remis à on Camelot devant N.-D. des Victoires,, le
père d'un Camelot du Roi d'Avignon: 20 fr. ;
Lucien Lesage : 2 fr. ; Remis à un Camelot devant
l'église de Saint-Mandé : 5 fr. ; Marcel Robert:
25 fr. ; Remis aux Camelots, devant Saint-Etienne-
dn-Mont, en réparation de l'achat d'un numéro de
la Jeune République : 3 fr. 50 ; Remis à un
Camelot devant Saint-Jacques, une Arménienne :
2 fr. ; Vive Daudet, Edouard Demandte : 5 fr. ;
Beauliea : 5 fr. ; M. Moissenet :. 2 fr. ; M. Jarno :
2 fr. ; Vicomte de Savigny de Moncorps : 52 fr. ;
Groupe d'A. F. de Casablanca : 210 fe. ; M.
Jamois : 9 fr. 25 ; Eugène Querrè : 5 fr. ; Un
Artésien qui aime les forts : 8 fr. ; Un abonné
de Colombes : 100 fr. ; Remis par diverses per
sonnes. aux Camelots, devant Saint-Sulpice : 45
fr. ; Michel : 5 fr. ; Anonyme : 100 fr. ; Remis
devant Saint-Thomas cTAquin, tm ligueur : 10 fr. ;
Remis à un Camelot devant Sainte-Anne de la
Maison Blanche : 2 fr. ; Remis à un Camelot
devant Saint-Marcel : 1 fr. 25 ; Remis à on Ca
melot devant le Saçré-Cteur de Montmartre : 5 fr.;
Anonyme : 1 fr. 50 ; Georges Pitallier : 10 fr. ;
Pour la vérité sar l'assassinat de Philippe Daudet
et pour le châtiment impitoyable de la gueuse et
de ses séides, vive le Roi de France: 10 fr. ;
André Dufour : 5 fr. ; Remis â un Camelot de
vant Sainte-Anne, anonyme : 5 fr. ; Anonyme:
2 fr. ; Comte Benoît (fAzy : 500 £r.
Remis devant l'église Saint-Philippe : 5 fr. ;
Don d'un anonyme : 5 fr. ; Mme Pélissier-Mar'
trou: 10 fr. ; Docteur et Mme Brel t 10 fr. ■
14 suivre.)
Adresser les souscriptions à André Guignard,
trésorier des Camelots du Roi, 12, rue de Rome,
Paris. ;
Les obsèques de Maurice Ricaud
Les obsèques de la quatrième victime
des communistes; l'étudiant Maurice. Ri
caud, auront lieu ce matin, à -10 heures,
dans l'église de Saint-Vincent de Paul.
■I. I ■ ■ —^N I
LES CRIMES DES COMMUNISTES
Le but qu'ils poursuivent
Londres, 26 avril. — Le People rappe
lant qu'une conférence a eu lieu récem
ment à Londres entre syndicaiisttes rus
ses et anglais, en vue d'une affiliation des
Soviets à l'Internationale d'Amsterdam,
écrit :
« Nous recevons de Moscou des rensei
gnements particuliers sur les méthodes
que les Soviets se proposent d'employer
pour faire l'éducation des trade-unions
étrangères qui accepteront leur affiliation.
« On vient df publier à Moscou un
ouvrage intitulé Instructions des sages de
Sion, Les auteurs de ce manuel recom
mandent aux syndicalistes de provoquer
partout des crises économiques qui amè
neront le chômage et la famine. Une fois
ce résultat atteint, ajoutent-ils, les mas
ses de . chômeurs seront lancées dans les
rues pour répandre le sang et piller ».
Communistes
et socialistes
en Allemagne
Noos disions, hier, que le résultat dn
plébiscite allemand, quel qu'il fût, serait
le symbole du retour de l'Allemagne à
l'ordre puisqu'il s'agissait de choisir entre
un vieux militaire de l'armée impériale et
un haut magistrat catholique: M. Marx
remplissait autrefois des fonctions qui équi
vaudraient à celles de conseiller à la Cour
de cassation. Les «gauches», pour ne pas
aller à une défaite certaine, oiit dû pro
poser au peuple allemand ce qu'elles
avaient, avec le centre, de plus rassurant
et de plus conservateur. .
Le plébiscite est arrivé au moment où le
tribunal de Leipzig venait de rendre son
jugement dans le procès dit de la Tcheka.
Jugement sévère et qui montre comment
l'Allemagne sortie de la révplution se dé
fend contre le communisme : trois condam
nations à mort pour meurtres, excitations
au meurtre et complots, sept condamnations
aux travaux forcés, une demi-douzaine à la
prison. Les « directives » de Moscou se
paient cher.
Le jugement de Leipzig ne craint pas,
en effet, de mettre en cause la responsabi
lité des soviets. Un des considérants dit en
propres termes : « A l'ambassade russe de
Berlin ont eu lieu des conférences com
munes avec le comité central du parti com
muniste et le comité révolutionnaire. La
mobilisation, les ordres du parti, les-appels,
les plans d'opérations furent élaborés avec
le secours de cartes militaires pour accom
plir la révolution ». Ce sont des faits à rete
nir et à rapprocher de ceux dont la Bul
garie vient d'être le théâtre.
En Allemagne, le péril rouge est conjuré.
L'action des bolcheviks aura eu surtout pour
résultat d'engendrer entre communistes et
social-démocrates des haines inexpiables. Si
les révolutionnaires violents avaient pu
réussir, les socialistes auraient été leurs
premières victimes. Il y a entre les deux
partis de tels souvenirs que la réconcilia
tion ne sera pas possible avant longtemps.
Et les communistes sont à ce point irréduc
tibles qu'ils ont maintenu au plébiscite la
candidature de Thaelmann, nuisible à Marx
et favorable à Hindenburg, comme, à la
Chambre prussienne, ils ont fait, pendant
de longues semaines, le jeu des nationa
listes. «
Il reste de tout cela que la révolution est
brisée ,tandis que le parti social-démocrate
est très affaibli non seulement par une perte
de substance mais par une perte de consi
dération. Et nous revenons à la même con
clusion qu'hier : à tous les points de vue,
— politique et finances, — l'Allemagne en
a fini avec ce qui commence che2 nous. Elle
a fait les maladies dont nous présentons les
premiers symptômes. Elle est vraiment
« relevée ». Pour que nous le soyons à
notre tour combien de temps faudra-t-il,
combien de convulsions a de pians Dawes?
J. B.
APRES L'ATTENTAT COMMUNISTE,
Les obsèques des victimes
Paris a fait aux trois patriotes assassinés
des funérailles grandioses
300.000 Parisiens saluent les cercueils
et regardent défiler l 'immense cortège
où 30.000 Français avaient pris place
Bien avant midi, ta foule des Parisiens
patriotes emplissait, hier, toutes les voies
d'accès au parvis Notre-Dame. La vaste nef
de la cathédrale s'emplissait lentement,
pendant que les nombreuses délégations
qui ne pouvaient y trouver place se mas
saient déjà dans toutes les voies adjacen
tes. Rapidement on eut cette impression
grandiose de tout un peuple accouru pour
saluer les victimes de l'odieux attentat de
jeudi dernier.
Sous le ciel gris et triste, pendant que se
déroulait la cérémonie religieuse, toute
cette foute, mue par un sentiment unanime,
s'ordonna. Et quand les discours officiels
furent terminés, c'est plus de 30.000 hom
mes qui se mirent en marche, dans un or
dre et un silence impressionnants, pour
accompagner jusqu'au cimetière de Vau-
girard, ou dort déjà notre cher Marius Pla
teau, les trois nouvelle» victimes de la
haine, étrangère.
Dans les yeux de centaines de mille per
sonnes qui, massées sur tout le parcours,
virent passer ce cortège funèbre, on voyait,
avec la doulejir, une flamme vivante d'es
poir briller. Li force du Paris patriote se
révélait à toute cette foule alarmée par
les attentats communistes de ces derniers
jours. Non. vraiment, les gens de Moscou
n'étaient pas encore les maîtres de la ca
pitale du monde! Des milliers d'hommes
décidés et disciplinés défilaient en disant
leur ferme volonté de maintenir F ordre à
tout prix, si les pouvoirs publics conti
nuaient à être défaillants et à encourager
par une inertie criminelle les fauteurs de
guerre r Unle 4 ta solde de l'étranger.
Quand nos groupements, plus nombreux
et Plus en forme que jamais, apparurent
derrière notre drapeau, la foule frémis
sante eut peine à contenir son enthousias
me, qui aurait été frénétique si nous ne
l'avions à chaque instant calmé pour l'ac
corder avec le pieux caractère de la céré
monie. C'était une véritable armée que ces
milliers de Camelots,.d'Etudiants et de Li
gueurs qui fermaient la marche du cortège
et défilèrent devant les cercueils. Nous ne
saurions trop dire notre fierté et nos re
merciements 'à tous ceux qui se (oignirent
à nous pour rendre aux héros d hier, frè
res de notre Marius Plateau, le digne hom
mage qu'ils ont mérité par leur' sacrifice
et pour signifier aux formes hideuses de
la Révolution le s Halte-là! » des forces
vivantes de la vatrie.
A NOTRE-DAME
Le porche et la nef de l'église ont été
très sobrement décorés de faisceaux de
drapeaux. Au-dessus du porche, une-ten
ture noire porte trois lettres : T. M. T.,
les initiales de Fernand Tillet, Edouard
Marchai et Jean Trullet.
Au milieu du transept, un grand cata
falque embrasé de cierges et tendu d'un
drap»tricolore recouvre les trois cercueils,
qr' ont. été amenés dans la matinée â
Notre-Dame. A midi et demie les portes
s'ouvrent et laissent entrer le flot des
arrivants. Ixïs porteurs de cartes d'invita
tion sont seuls admis.
A gauche du catafalque, prennent place
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