Titre : L'Action française : organe du nationalisme intégral / directeur politique : Henri Vaugeois ; rédacteur en chef : Léon Daudet
Auteur : Action française. Auteur du texte
Éditeur : Action française (Paris)
Date d'édition : 1925-04-16
Contributeur : Vaugeois, Henri (1864-1916). Directeur de publication
Contributeur : Daudet, Léon (1867-1942). Directeur de publication
Contributeur : Maurras, Charles (1868-1952). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 avril 1925 16 avril 1925
Description : 1925/04/16 (Numéro 106). 1925/04/16 (Numéro 106).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7622862
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-6354
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
Dix Tantième année — N® 10$
9
Ofëudj 16 avril 1925
48centimes. Siiiti 11 8sj*»-«*-0r*s
20 centimes. D ëpabtemests bt C oukim
ABONNEMENTS : Cuiv &!•!«. îrsiKA.
France et Colonies. A8 fr. a5 £r. i& tr.
Etranger 8a » &t » ai.»
Chèque portai 1 Compte «3.900 Pari».'
ORGANE DU NATIONALISME INTÉGRAL
* Tout ce qui est national est nôtre. »
Le Dno d 'ORLÉANS
héritier des quarante Rote qui en mille ans firent la Francs.
BfiDAGTIOS & ADVIHISTHATU» »
ii, rai de Bom, PARIS (S")
ATéléphona:
Jtédactfon :i , .
Après io heares dn loir t Ségar n-ctf
Registre de Gommoro» ; Seine N* 78.58a'
Fondateur .• QENIU VAUGEOIS — Directeurs politiques: LEON DAUDKl 1 et CHA RLES MAURBAS — Rédacteur en cbet t MAURICE PUJO
Ve rs la banqueroute et l'anarchie
Pour « rétablir la confiance on nous
donne Painlevé-Caillaux-la-Panlqiie,
donc:
/
le franc à deux sons,
l'émeute compiiinlste dans la rue.
as
Le régime craque
Pour l'achever, donnez-nous cent mille abonnés
Les socialistes, guidés par Léon Blum,
«ont quelque cent six, ou huit, à la
Chambre de re trahis on du 11 mai. Ils
eont les maîtres de la situation politique.
Ils ont mené Herriot à la banqueroute.
Us vont mener Painleyé à l'impôt sur
le capital, c'est-à-dire aux bandes noires
{opération Finaly].
Les réactionnaires nationalistes étaient
'deux cents à la Chambre du 16 novem
bre. Menés et dupés par les libéraux, ils
n'ont pas su exiger le pouvoir, ni la
participation au pouvoir. Ils se sont laissé
manœuvrer par ces sinistres vieilles ba
dernes, usées jusqu'à la corde, un Mille-
rand, un Briand, un Poincaré. Leur vic
toire du 16. novembre a abouti à deux
portefeuilles de garde des Sceaux : celui
do Bonnevay et celui de .Lefebvre du
Prey, deux crétins, deux valets prêts à
tout et qui ont ouvert les voies à l'am
nistie de Caillaux, de Malvy, traîtres à-
la Patrie en temps de guerre, et de leurs
complices du Bonnet rouge.
Cette leçon ne doit pas être perdue.
(Visiblement, là roue tourne et les béné
ficiaires eartellistes du 11 mai prennent
peur. Les événements d'Alsace-Lorraine,
la Déclaration des cardinaux et archevê
ques, la victoire des étudiants dans l'af
faire du cours Scelle, cent symptômes
obscurs et divers, mais concordants, leur
annoncent une nouvelle vague nationale,
que les libéraux, cette fois, n'auront plus
la possibilité de trahir, ni d'anéantir. La
dernière manœuvre de Briand, en faveur
du Bloe antifrançais de gauche, alors
qu'en 1921, n fut l'homme du B loc na
tional , cette dernière manœuvre, d'ail
leurs échouée, fût plus contre le Bloc
national et ses tentatives de ressucée que
«ent articles et que mille conférences.
Bloc national, ou Bloc de gauche, c'est,
du point de vue français, jus-vert vert-
jus. Le pays agissant, qui n'est pas le
pays votant, vomit aujourd'hui l'un com
me l'autre. Les deux tronçons de la Ré
publique sont, l'un comme l'autre, en ■
décomposition et incapahles de résister
à cette vermine socialiste qui veut expro
prier le peuple français, et que com
mande, de haut, le banquier «statthal-
ter » Horace Finaly.
Dans une pareille crise, l'importance
d'un journal peut. être décisive. Au
11 mai dernier, avec le concours d'un
Goyau, d'un Doumic, des abbés démo
crates, des salonnards libéraux, YEcho de
Paris a dupé et trahi le patriotisme
français, peuplé l'opposition et les listes
de Paris des ÎSrves sans nom, deB mépri
sables grotesques, que symbolisent un
Fabry, un Paté, un Rollin, un Boka-
nowski, etc.- Il importe que la dissolu
tion, qui s'impose, une fois accomplie,
pareille catastrophe ne se reproduise pas.
Pour qu'elle ne se reproduise pas, il faut
que le seul Organe d'opposition qui ait
nne organisation et des troupes irrésis
tibles, une doctrine et un but défini, ait
aussi la diffusion nécessaire.
La première condition du succès, je
vous l'ai dit, je vous le répète, et avec
une insistance accrue par la proximité
des événements, c'est une centaine de
milliers d'abonnés, ainsi répartis : Soi
xante mille à VA. F. quotidienne, qui
a atteint hier matin les trente-cinq
mille ; quarante mille à notre heb
domadaire rural, Y A. F. du Dimanche,
iqui en a présentement la moitié.
Les hebdomadaires ruraux qu'a tentés,
à noire imitation, le parti socialiste,
Voix des Campagnes et autres, ont com
plètement échoué. Ceci est une indica
tion encourageante, qui doit pousser nos
ligueurs et nos lecteurs à propager et
repropager Y A. F. du Dimanche. Non
seulement parce qu'il nous est indispen
sable de toucher fortement les campa
gnes, au moment de l'écroulement du
régime républicain. Mais encore parce
que VA. F. du Dimanche, le jour où nous
prendrons le pouvoir, avec les décisions
de presse et autres qu'il comporte en notre
temps, deviendra, du jour au lendemain,
par nos soins, un organe d'une puissance
et d'une pénétration analogues à celles
du Petit Parisien présentement. Nous en
ferons l'organe des communes de France.
Mieux les voies auront" été frayées, et
plus la circulation de l'organe rural, por
teur de nos principes et de notre propa
gande agricole, sera aisée et rapide. Ne
me' dites pas que je vois de loin —
YAvant-Guerre fut publiée le 4 mars
1913 ! — écoutez-nous, et poussez ferme
YA. F. du Dimanche. On me cite des
régions où quelques milliers de numéros
ont fait merveille. Dans le Doubs, dans
les campagnes nancéennes et du Nord,
en Vendée, dans le Lyonnais, etc... un
ensemencement sérieux, méthodique, de
Y A. F. du Dimanche peut et doit donner
des résultats politiques incomparables.
Le paysan, depuis îa guerre, lit plus
qu'auparavant. Notre hebdomadaire est
le seul apte à lui faire comprendre que
la République est liée au socialisme inter
national, serve de Finaly et de Blum, et
que les lois sont imminentes qui vont le
dépouiller, lui paysan, bazarder son
champ et sa ferme, et disperser son foyer.
J'y reviendrai avec plus de détails, d'ici
quelques jours. En attendant, que tous
nos ligueurs et tous nos lecteurs et abon
nés du quotidien poussent à la roue de
ce côté-là. Attendra-t-on, pour s'émou
voir, que les étrangers mettent le feu aux
meules, précédant et accompagnant le
liquidateur du petit domaine familial' !
Quant à la diffusion de notre quoti
dien, elle est actuellement en pleine
activité, et les inscriptions aux carnets
d'abonnement en témoignent. L'adminis
tration vous donnera prochainement des
chiffres précis. H n'en serait pas moins
fâcheux que les souscriptions indivi
duelles se ralentissent et que nous dus,
sions élever le prix du numéro â Paris,
comme nous serons obligés de le faire
en banlieue. C 'est au moment ou l'ad
versaire plie et craque, qu'il convient"
de redoubler son effort . Cet adver
saire, pour nous, c'est le républicain,
qu'il soit libéral, ou radical ; c'est le
démocrate, .quel que soit le numéro, ou
le dosage de sa démocratie.
Beaucoup trop de gens ignorent encore
l'importance de notre mouvement et la
possibilité où nous sommes — et où nous
sommes seuls —de donner à la France,
du jour au lendemain, un gouvernement
complet, autonome, cohésif et unidoctri-
naire, avec des remèdes financiers appro
priés. Nous ne sommes ni un cartel, ni
même un parti. Nous sommes et nous
voulons être le rassemblement, commandé
et dirigé, c'est-à-dire l'organisme de tou
tes les bonnes- volontés et de toutes les
énergies nationales appliquées à la res
tauration de l'Etat, par la destruction du
régime qui tue l'Etat et de ses lois laï
ques. Depuis août 1914 et jusqu'au 11 mai
1924, nous avons ménagé certains répu
blicains, dont nous savions les tares et
les trous, mais auxquels nous voulions
laisser le moyen de réparer lef plaies de
la guerre. Ces plaies, ils les ont enveni
mées par leur lâcheté et leur inintelli
gence", par leur asservissement aux ban
quiers. Leur police politique nous a assas
siné un héros, Plateau, un noble enfant,
mon petit Philippe. Aujourd'hui leurs
successeurs, introduits par eux, assassi
nent la France. En voilà asséz !
L'heure des combinaisons de couloirs
est passée. L'heure des larves et dupes
libérales aussi. Le pays suivra, comme
un seul homme, ceux qui lui parlent
haut et ferme, qui ont les mains libres
et la conscience sans peur. Encore faut-il
qu'il les entende et qu'il les entende
fréquemment. C'est une questionne pa
pier imprimé, quand on a réuni tout lé
reste. Mais il faut que ce papier imprimé
circule abondamment et incessamment.
En avant pour les cent mille abonnés !
Léon DAUDET.
MORT DE JULES DELAHAYE
LA POLITIQUE
Notre éininent et vaillant ami Jules De-
lahaye, sénateur de Maine-et-Loire, est
mort hier soir à Paris des suites d'une
congestion pulmonaire.
Jules Delahaye était né à Angers-en
1851. Archiviste paléographe, chargé des
archives du Loir-et-Cher, il prii, dans la
suite, la direction de l'organe monarchis
te : Le Journal d'Indre-et-Loire.
Elu député de Chinon en 1889 et inva
lidé par la Chambre, 'il fut réélu en-1890.
On se souvient de la fameuse séance au
cours de laquelle Jules Delahaye, terrible
justicier, déchira les voiles de l'affaire'de
Panama en dénonçant à la tribune les
104 parlementaires "ou anciens parlemen
taires qui avaient touché des pots-de-vin
de la Compagnie. A la suite de l'interven
tion de Jules Delahaye, des poursuites fu
rent autorisées contre un certain nombre
de députés et sénateurs et contre l'ancien
ministre Baïhaut.
Jules Delahaye, qui avait rendu ce ser
vice national, fut bsttu en Indre-et-Loire
aux élections de 1893. Plus tard, en 1907,
il fut élu en Maine-et-Loire, et resta dé
puté de la circonscription de Cholet jus
qu'aux élections rie 1919. Avant échoué
à la suite de honteuses manoeuvres, il fut
élu triomphalement .sénateur du même dé
partement le 6 janvier 1920. Il faisait par
tie, au Sénat, de la Commission de l'en
seignement, mais il prit part, ainsi que
son frère Dominique, à tcus les débats
importants.
Jules Delahaye avait écrit les Essais Sur
l'histoire et la réforme ecclésiastique un
XI' siècle (1880); Nouveaux évêoues, non-
veaux diocèses (1888) et les Assassins et
les Vengeurs de Morès (1905).
Il laisse une fille qui a épousé le capi
taine Rollin, poète aussi distingué que
vaillant officier. Nous leur adressons^
ainsi qu'à M. Dominique Delahaye, l'ex
pression de la profonde sympathie de
toute l'Action française.
I
'•lî'" 1 I. Joies Delahaye
L'a mort de Jules Delahaye frappe un
coup très sensible au centre de nos ami
tiés personnelles et politiques. Nous ad
mirions et nous aimions Jules Delahaye,
sans le connaître encore, aux temps loin
tains où, jeune député, dans un assaut
inoubliable, il obligeait la République à
démasquer elle-même ses vendus, à les
poursuivre, à les accuser et même à en con
damner quelques-uns. Nous aimions ce pa
triotisme inflexible, cette passion de l'intè
gre et du . juste, ce magnifique sentiment
de l'honneur, impitoyable à la prévarica
tion et au voL Nous admirions ce beau et
rade talent de manœuvre qui, faisant tout
le nécessaire, obligeait l'adversaire à ache
ver lui-même sa déroute et sa confusion.
La séance où, résistant à toutes les tenta
tions, laissant les gauches répéter «les
noms ! les noms 1 », il fit sortir ces noms
de l'ombre par. la seule vertu d'un silence
victorieux, cette séance restera, en même
temps qu'un monument d'histoire ré
publicaine une œuvre d'art parlementaire,
comparable à la séance où Guizot ne cessa
de redire son « je suis allé à Gand », à
celle où le généra] Mercier imposa ars*
dreyfusiens du Sénat les verdicts répé
tés de sa conscience de justicier.
Ce fut un peu après l'Affaire, quand fut
sonné le rassemblement définitif des natio
nalistes et des patriotes désespérés, que
nous eûmes l'honneur d'approcher Jules
Delahaye. Une amitié soudaine et complète
jaillit du premier échange de vues. La
droiture, la simplicité, la cordialité de
l'homme unies aux plus beaux dons de
l'intelligence, au goût des idées, au savoir,
aux disciplines de l'esprit critique créaient
immédiatement autour de lui une atmos
phère de confiance, d'affection, j'allais:
dire d'intimité, autant que de respect.
Que de fois pendant la guerre, cette guerre
que nous avions vue et soufferte en esprit
si longtemps avant 1914, nous 4es anti-j
dreyfusiens de 1897 et de 1900, que de fois
il nous est arrivé de gravir, à toutes les
heures de jour et de la nuit, l'escalier de
Jules Delahaye pour vérifier une nouvelle,
examiner un projet, étudier quelque plan
d'action nagent, presser ou renseigner les
pouvoirs publics !... Il était toujours prêt,
allant, riche de jeune activité et de sages
conseils. N'ayant pu combattre comme en
18^0, il servait de toutes ses forces et, soit
/aux journées anxieuses de 1917 et de
1918, soit durant les folles saisons où l'on
élabora le traité de paix, Jules Delahaye-
ne cessa d'apporter aux. autorités
l'appui de son courage, les lumières de
sa science et de sa sagesse. Rendons cette
justice à quelques-uns des hommes d'alors:
ils l'écoutaient parfois, s'ils étaient pres
que toujours -incapables de le comprendre
et de le suivre. Une fois cependant, nous le
vîmes arriver radieux : — Ça y est; me
dit-il de loin,' le traité interdit le rattache
ment de l'Autriche à l'Allemagne.
L'A ction française avait - écrit sur sa
manchette que le ministre français qui per
mettrait ce rattachement n'aurait que mé
rité ses douze balles dans le corps.
Jules Delahaye nous avait fait écouter.
Naturellement, tant de services devaient
faire des ingrats. Jules Delahaye l'éprouva
un jour de 1919. Mais le revers fut bref.
Les basses iqtrigues libérales qui l'avaient
exclu de ila Chambre ne tinrent pas de
vant la révolte et l'indignation du pa
triotisme angevin qui le renvoya au Sénat
où,- près de son admirable frère, M. Domi
nique Delahaye, il continua de dire la
vérité, d'exiger la justice, d'honorer et de
servir la patrie... Belle carrière qui pro
mettait d'etre encore longue «et que la
mort abrège soudain ! Pourquoi faut-il
que cette commémoration subisse, elle aus-
,si, la dure loi du temps et qu'il soit
impossible de nous y attarder ! Déjà, un
autee de nos maîtres, le marquis de la
Tour du Pin, est descendu au tombeau sans
avoir reçu de nous la part juste de l'hom
mage, du souvenir et du regret : nous voici
condamnés au même demi-silence par les
nécessités plus qu'urgentes du moment
traversé. Ce qui nous rassure un peu, c'est
que la mémoire vivante du pays entier
sa juste gratitude feront la moitié du che
min pour compléter la triste insuffisance
de notre adieu !
II. Le retour à 1917
ou les deux brouillons
Paul-Prudent Painlevé, qui n'a pas plus
de bon sens que son ami Joseph Caillaux,
a cependant quelque suite dans les idées.
Il vient de reprendre les choses où elles
étaient en 1917,* je dis à l'automne 1917,
quand il excella si parfaitement à tout
compromettre et à tout embrouiller.
J'ai vu ce pauvre homme, dans, son ca
binet, une fois. C'est un toton. Tiré de
son absurde rêve par- les propos qui lui
sont tenus, il ne raccorde pas les notions
fraîches et nouvelles ainsi acquises à la
chaîne de sa vie intérieure, de sorte qu'il
paraît tour à tour absolument fermé à ce
qui lui-est dit ou livré corps et âme à la
volonté de ses interlocuteurs. Cette exis
tence en partie double l'amené forcément
à des contradictions. Elks se résolvent
le plus facilement du monde par un moyen?
la fourberie. J'ai vu cette fourberie en ac
tion le 4 octobre 1917, à la tribune de la
Chambre, quand 'Paul-Prudent Painlevé
jouait la comédie de l'étonneraent et même
de la stupeur à l'idée de ia lettre de Léon
Daudet sur les trahisons de Malvy": trois
jours auparavant, le i" octobre, à 7 heures
du soir, il nous avait parlé, à Daudet et
à moi, le plus sereir.ement du monde, du
contenu de ceite lettre et de i;i trahison
qu'elle dénonçait.
M. Caillaux figure un a;iira genre (l'in
cohérence. Tandis que Painlevé e:;tra
vague par rapport au réel, c'est mix no
tions (le moralité élémentaire que Joseph:
Caillaux porte des coups.droits.il a désarmé
sa patrie au long de 12 années. Il ne ruis
selle pas du seul sang de Calmette. Quinze
cent mille Français « couchés froids et
sanglants sur leur terre mal défendue »
peuvent lui reprocher l'état de désarme
ment où le pays fut réduit de 1900 à 1912,
N'essayez pas de le lui rappeler. II se
retourne insolemment : Vous m'en voulez,
dit-il, de l'impôt sur le revenu.,. Le mal
IÉ33 O Ô O
heureux ! Qui se figure-t-il convaincre ?
Quelques badauds qui croient à son talent
de grand financier ?
III. Le miracle
Quelqu'un qui s'y entend (c'est notre
ami Valois) nous disait tout à l'heure :
—- Les pauvres ne s'imaginentpas à. quel
point il est juste que l'infamie person-
melle d'un Joseph Caillaux, le souveûir du
défaitisme et de la trahison viennent
s'unir, se marier si étroitement au discrédit
de leurs finances, de leur monnaie, de leur
politique fiscale et de leur politique géné
rale I
Le Sénat a condamné M. Caillaux pour
ses conversations perpétuelles avec les
agents de l'ennemi, dont l'Allemagne a. tiré
le plus grand parti pendant les années de
guerre : il est bon et beau que cet hom
me reparaisse devant le Sénat, un por
tefeuille de ministre sous le bras, en pos
ture de sauveur et de providence. Rappe
lez Necker, disait-on. Il revient, ce Nec-
ker à la manque ! Son retour réalise
l'apothéose complète de tous les éléments
de méfiance et de discrédit.
La superstition républicaine s'était réfu
giée''' dans' l'espérance d'un miracle. Le
thaumaturge est à.pied d'oeuvre. Les aca
démies et les .corps savants sont réunis
autour d'un corps mort. Ressuscitera!
Ressuscitera pas 1 Nous rendrons un
compte fidèle de l'événement.
IV. Vne du dehors
Un observateur attentif, qui n'est pas un
ami de la France et qui est par conséquent
un ami de la République, M. William Mar
tin, écrit au J ournal de G enève quelques
lignes désénehantées qu'il faut saisir au
vol :
Le fait que tès particuliers demandent
le remboursement de leurs bons de la Dé
fense nationale n'aurait pas pour l'Etat
de conséquences désastreuses si les ren
tiers confiaient aux banques Forgent ainsi
mobilisé. Car les banques seraient obligées
à leur tour de trouver pour cet argent des
investissements à court terme — c'est-à-
dire,'très probablement, de reprendre des
bons de la Défense nationale.
Mais dès l'instant où les particuliers, au
tteu de confier leur argent aux banques,
le gardent, sous une forme ou sous une an
tre, l'investissent eux-mêmes en valeurs
réelles ou l'exportent, le système de cir
culation a an trou — par lequel s'échappe
la richesse. C'est là, à proprement parler,
ce que l'on appelle la crise de confiance.
Ses causes ne sont politiques que pour une
faible part,.
Cependant, cette «faible part» peut
comporter une dissolution qui serait, en
France «presque un coup d'Etat». Du
point de vue économique et financier,
voici le problème :
Le problème est, au fond, de savoir si,
en France, les campagnes paieront autant'
d'impôts que les villes.
Mais il peut se retourner. Si l'Etat ne>
trouvepas de nouvelles ressources,, il pent
faire des économies. Quelles économies ?
On en voit deux possibles — l'économie
des dépenses sociales contre les ouvriers
d'une part ; l'économie des rentes—■ par
l'inflation de l'autre.. Et comme les dé
penses sociales et les rentes profitent sur
tout aux citadins, la véritable question —
très simplifiée, naturellement — est de sa
voir si l'Etat ■ français résoudra la crise
financière en serrant la vis aux paysans
— ou aux habitants des villes. Et ceci pré
sage un regroupement, peut-être prochain,
des forces politiques.
Nous attendions bien que l'auteur es
camoterait l'un des éléments de la solu
tion, la solution par la vente des mono
poles, par les économies faites sur la dé
mocratie qui ne sont pas du tout « contre
les ouvriers s>, dont-ils profiteraient au
contraire. Mais un «regroupement de for
ces politiques » dont la classe rurale ferait
les frais promet de beaux jours de vie
chère et par conséquent de malheurs pu
blics.
V. Et l'Allemagne ?
Notre confrère Chavenon, qui passe pour
un excellent homme, croyant traduire dans
l'Information d'hier le sentiment des na
tionalistes ou celui des réactionnaires
français, y écrivait la phrase suivante :
; « Celui-ci proclame que l'existence de
« nationalismes exaspérés .dans le monde
« est bien préférable à l'instauration d'une
« discipline consentie au nom de l'hu-
« manité. » -
Je ne connais pas de nationaliste qui
corresponde à ce signalement. Tous nos
nationalistes' préféreraient la discipline
consentie, à da bataille universelle. Seule
ment ils constatent que l'Europe et le
monde, Spécialement l'Europe centrale,
sont pleins de « nationalimes exaspérés »
et que le plus court, le plus urgent, est
de se mettre en défense contre eux.
Nos nationalistes ont lu ceci pas plus tard'
qu'hier matin :
Marx parle à Kœnigsberg. — Le candi-'
dat « républicain * Marx a prononcé hier
soir un discours-programme, à Kœnigs
berg. ■. ■■■■■...• ■
Il a exprime sa reconnaissance et snn
respect au maréchal Hindenburg, le can
didat des droites à la présidence, et ses
regrets de devoir le combattre publique-,
ment. ■ > ■ ■ :
Admirable déclaration, quand on pense
qu'elle'émane du candidat des social-dé
mocrates allemands!
Savez-vous d'eù sont prises ces lignes?
De la libeiuîtii Du *' F h;.\uo ? Du G au
lois '? Pas du tout.. Du T f.mps , alors ? Non
plus. Je viens de les découper dans ï'Hu-
maniïé . Faut-il que nous ayons raison con
tre M. Léon Chavenon !
Charles MAVRRAS
Les communistes de ' France sauvent la face au
tant qu'ils peuvent ; mais l'approche des élec
tions municipales irrite ch%z eux des divisions
intestines qui sont plus graves qu'on ne pense.
Dans telle et telle communes, il y a déjà quatr«
listes de candidats communistes. Dans d'autres
des ouailles de Cachin ont lait cartel avec les
socialistes, les radicaux et même les millerandins
pour abattre maire et conseil municipal commu
nistes. Chacun so.. tour! A Bobigny même, foyar
et sanctuaire comme on sait, le communiste
Clément a des chances d'abattre Clamamus, l'il
lustre Oamamus en personne. En pleine .séance
du conseil, Clamamus a déclaré, d'un mot plus
court, qu'il le transformerait en sans-culoUe. Clé
ment a riposté par un verbe formé du substan
tif que Cambronne, qui était fort poli, «'est tou
jours défendu d'avoir proféré à Waterloo.
M
L'invasion 'économique allemande recommence,
comme avant 1914.
Aux portes de Saint-Qnenfin s'est installée une
grosse entreprise textile, sous le nom d'Union
Textiljucker. Celui qui la dirige, M, Juncker, n'est
autre qu'un ancien général de brigade de l'armée
allemande, qui a pu se familiariser avec nos pro*
vinces du Nord pt de l'Est pendant les quatre
aqs de guerre où il y ,a circulé, à la tête de ses
troupes. Maintenant, il inonde l'industrie française
du Nord de ses offres de service. En temps de
paix comme en temps de guerre, la République
nous laisse envahir.
La Gazette de Lausanne signale un curieux phéno
mène. En Portugal, les Marranos « crypto-juifs »,
descendants .des juifs qui, au xv* siècle, acceptèrent
à contre-cœur la foi catholique, montrent une ten
dance à retourner à la « foi des pères ». « Un doc
teur Adolfo Benarus, secrétaire, honoraire de la
communauté israélite de Lisbonne, lance un appel
à ses coreligionnaires en vue d'organiser des cours
d'instruction religieuse juive pour ces mal conver
tis,. Le3 Marranos sont les seules survivants, dans
la péninsule ibérique, des nombreux juifs qui la
peuplaient au moyen âge. On sait qu'au xvi* siècle,
les soldats espagnols que Philippe II envoyait au
secours de la Ligue étaient désignés en France
sous le nom méprisant de marranes. »
Cette résurrection du judaïsme chez les juifs
portugais n'a rien d'étonnant pour qui sait les
prodigieuses ressources qu'offre la race à tonte assi
milation. Mais'elle est d'autant plus notable qu'elle
coïncide avec lcette « vague de littérature juive »
signalée partouf.
L'Œuvre des Orphelins de la mer, présidée par
l'amiral Touchaid et Mme de la Jonchère, ouvre
annuellement une vente de charité. Jnsqu'ici les suc
cessifs successeurs de Colbert lui accordaient, au
ministère, des salons qui, outre l'épargne d'un
loyer, lui valaient un surcroît d'affluence, car ces
salons dans le palais bâti par Gabriel, -sont fort
beaux et attiraient les visiteurs.
Lorsque l'habituelle requête à cette intention fut
présentée à Jean-Louis Dumesnil, il refusa ce que
tous, ses devanciers avaient accordé. Serait-ce parce
que "ce. sont les curés des villages maritimes qui
présentent les demandes pour l'adoption des petits
orphelins ? La chose est plus que possible.
La vente dernière a donc eu lieu à la salle
d'Horticulture, rue de Grenelle. Le bénéfice a été
sensiblement moindre que lés années précédentes,
quoiqu'un des cousins du ministre, pour réparer le
sectarisme de son parent, ait généreusement donné
le prix de la location de la salle. Donc les orphe
lins pâtiront, La belle affaire, pourvu que « ça
embête les curés » ! *
w
Faites expertiser gratuitement vos bijoux par
Pinson, bijoutier-joaillier, 15, rue Lévis, de 9 L
à midi.
— Nous apprenons avec un très vif re
gret Ilï mort de Mme la marquise douai
rière de Rosanbo, décédée à Paris dans
sa 87° année. Présidente des dames roya
listes de Seine-et-Oise durant de nombreu
ses années, elle avait rendu les plus grands
et les plus fidèles services à la cause natio
nale et royale. Elle était la mère du mar
quis de Rosanbo, ancien député royaliste,
a qui /'Action française adresse l'hom
mage de ses vives condoléances.
Dans l'Allemagne
redressée
Les événements d'ici ont on effet bien
naturel : ils détournent l'attention dea
Français de ce qui se passe en Allemagne.
Nous sommes entrés, la Belgique, avec .
M. Vandervelde, entre à son tour dans le
gâchis d'oà les Allemands se sont tirés. Il
y a désormais une Allemagne relevée,
redressée, assainie au point de vue politique
et au point de vue financier en face de la
France et de la Belgique tombées aux mains
de la démagogie socialiste. Joli résultat que
les auteurs du plan Dawes ^'avaient pas
prévu. L'Angleterre, dit-on, commence à
s'en inquiéter. Un peu tard, assurément
Le deuxième tour du plébiscite allemand
a lieu dans dix jours. La candidature da
maréchal Hindenburg, approuvée par Guil
laume II et par le kronprinz, est et reste
posée. S'ils ne votent pas pour ce militaire,
les électeurs allemands seront libres de
donner leurs suffrages à M Marx, lequel
«st un catholique pratiquant, qui entend la
messe tous les matins. C'est un clérical qui
porte le drapeau de la République alle
mande, le drapeau noir, rouge et or, fondi»
que le candidat socialiste a été retiré comme
scandaleux et indécent
Rien ne peindrait mieux l'état de réaé-
'tion où se trouve l'Allemagne si l'on ne
voyait les partis de gauche rivaliser dei
nationalisme avec ceux de droite. Les
partis de gauche disent bien que la candi
dature Hindenburg signifie la guerre. Ils
ne veulent pas non plus laisser à la droite
le monopole du patriotisme. Ils promettent
la revanche pacifique par la démocratie, ce
qui est la revanche tout de même, avec des
possibilités de conséquences guerrières.
Dans cette concurrence, droite et gauchS
ont fini par promettre la même chose, c'est-
à-dire la réunion de l'Autriche. C'est le
programme minimum, II s'agit peu du
pacte de garantie qui semble n'avoir qu'une
médiocre valeur électorale. Mais M. Strese-;
mann, ministre des Affaires d'un gouver
nement conservateur, est d'accord avec
M. Hellpach, candidat des démocrates au
premier tour, et avec. M. Lœbe, socialiste
et président-du Reichstag, ainsi que de la
Ligue d'union austro-allemande, pour dé
clarer que les « frères séparés » de la
République autrichienne doivent rentrer
dans le sein de la grande Germanie.
Ainsi, pour, combattre Hindenburg, les
partis dits de gauche ont dû : 1° au poiikt
de vue de la politique intérieure, reléguer
dans l'ombre le socialisme obscène ; 2° au
point de vue de la politique extérieure,
s'engager à donner à l'Allemagne des satia- '
factions nationales et des agrandissements
territoriaux. En somme, Hindenburg est
combattu par ses propres moyens. On en
vient à penser que-sa victoire aurait du
moins l'avantage de ranimer une opposi
tion en Allemagne et de réveiller les Alliés
qu'un succès « républicain » ne manquerait
pas de rendormir. Et pourtant un succès
républicain de cette qualité-là n'aurait paâ
de quoi rassurer puisqu'il rouvrirait la.
succession d'Autriche, c'est-à-dire la boîte
de Pandore d'où sortent toujours les maux
du monde-européen. — J. B.
LA CRISE MINISTÉRIELLE
Vers la faillite et la trahison
Caillaux et Malvy sont appelés
par P. P. Painlevé
Paul-Prudent Painlevé a mis un doigt
dans l'engrenage en .promettant au prési
dent de la République de faire tous ses
efforts pour résoudre la crise.
Après avoir tenu de longs conciliabules
dans la nuit avec Herrîot notamment. Tri
ple P. a repris ses consultations dès le
petit matin.
An saut du lit, e'est Léon Blum qui est
introduit dans le cabinet' du président de
la Chambre.
Vers 9 h. 30, c'est Renaudel qui vient
les rejoindre, suivi immédiatement de
Sclirameck, notre vieille connaissance des
prisons de la République.
V ACTION FRANÇAISE
a plus de 35.000 abonnés
Chaque abonné, chaque ligueur qui
veut seconder notre fiction, doit en
recruter un autre et faire remplir
. aujourd'hui même le bulletin
d'abonnement qui est en 6" page.
ySfCKÇf
Le mari de la Toenso
Que font-ils ? Que disent-ils 1 On n'en
sait rien et, de peur que quelque chose ne
vienne à transpirer au dehors, sur l'invi
tation de Blum, on fait fermer toutes les
portes, pour que les journalistes demeu
rant dans l'antichambre ne puissent rien
voir, rien entendre.
' Mais il y a des grâces d'Etat. Nous ap
prenons bientôt que Blum et Renaudel se
sont évadés par une sortie secrète don
nant directement sur le quai.
Nous avons su également qu'ils s'étaient
rendus rue Feydeau, auprès des irréduc
tibles du conseil national, qu'ils veulent
fléchir pour obteni? d'eux l'autorisation
de faire entrer des socialistes dans le ca
binet Painlevé.
Bientôt, ceux des socialistes qui aspirent
davantage à un portefeuille : Varenne
pour les Travaux publics, Paul-Boncour
pour ia Guerre, viiennent prendre le vent
de la maison.
P.-P. Poînlevé
Participation oa soutien ?,
Ce n'est plus qu'une question de for
mule, déclare Varenne. ' es socialistes
doivent tôt ou tard prendre p3r't au pou
voir. C'est le mot participation qui cho
que les camarades. On va se mettre (Pao
9
Ofëudj 16 avril 1925
48centimes. Siiiti 11 8sj*»-«*-0r*s
20 centimes. D ëpabtemests bt C oukim
ABONNEMENTS : Cuiv &!•!«. îrsiKA.
France et Colonies. A8 fr. a5 £r. i& tr.
Etranger 8a » &t » ai.»
Chèque portai 1 Compte «3.900 Pari».'
ORGANE DU NATIONALISME INTÉGRAL
* Tout ce qui est national est nôtre. »
Le Dno d 'ORLÉANS
héritier des quarante Rote qui en mille ans firent la Francs.
BfiDAGTIOS & ADVIHISTHATU» »
ii, rai de Bom, PARIS (S")
ATéléphona:
Jtédactfon :i , .
Après io heares dn loir t Ségar n-ctf
Registre de Gommoro» ; Seine N* 78.58a'
Fondateur .• QENIU VAUGEOIS — Directeurs politiques: LEON DAUDKl 1 et CHA RLES MAURBAS — Rédacteur en cbet t MAURICE PUJO
Ve rs la banqueroute et l'anarchie
Pour « rétablir la confiance on nous
donne Painlevé-Caillaux-la-Panlqiie,
donc:
/
le franc à deux sons,
l'émeute compiiinlste dans la rue.
as
Le régime craque
Pour l'achever, donnez-nous cent mille abonnés
Les socialistes, guidés par Léon Blum,
«ont quelque cent six, ou huit, à la
Chambre de re trahis on du 11 mai. Ils
eont les maîtres de la situation politique.
Ils ont mené Herriot à la banqueroute.
Us vont mener Painleyé à l'impôt sur
le capital, c'est-à-dire aux bandes noires
{opération Finaly].
Les réactionnaires nationalistes étaient
'deux cents à la Chambre du 16 novem
bre. Menés et dupés par les libéraux, ils
n'ont pas su exiger le pouvoir, ni la
participation au pouvoir. Ils se sont laissé
manœuvrer par ces sinistres vieilles ba
dernes, usées jusqu'à la corde, un Mille-
rand, un Briand, un Poincaré. Leur vic
toire du 16. novembre a abouti à deux
portefeuilles de garde des Sceaux : celui
do Bonnevay et celui de .Lefebvre du
Prey, deux crétins, deux valets prêts à
tout et qui ont ouvert les voies à l'am
nistie de Caillaux, de Malvy, traîtres à-
la Patrie en temps de guerre, et de leurs
complices du Bonnet rouge.
Cette leçon ne doit pas être perdue.
(Visiblement, là roue tourne et les béné
ficiaires eartellistes du 11 mai prennent
peur. Les événements d'Alsace-Lorraine,
la Déclaration des cardinaux et archevê
ques, la victoire des étudiants dans l'af
faire du cours Scelle, cent symptômes
obscurs et divers, mais concordants, leur
annoncent une nouvelle vague nationale,
que les libéraux, cette fois, n'auront plus
la possibilité de trahir, ni d'anéantir. La
dernière manœuvre de Briand, en faveur
du Bloe antifrançais de gauche, alors
qu'en 1921, n fut l'homme du B loc na
tional , cette dernière manœuvre, d'ail
leurs échouée, fût plus contre le Bloc
national et ses tentatives de ressucée que
«ent articles et que mille conférences.
Bloc national, ou Bloc de gauche, c'est,
du point de vue français, jus-vert vert-
jus. Le pays agissant, qui n'est pas le
pays votant, vomit aujourd'hui l'un com
me l'autre. Les deux tronçons de la Ré
publique sont, l'un comme l'autre, en ■
décomposition et incapahles de résister
à cette vermine socialiste qui veut expro
prier le peuple français, et que com
mande, de haut, le banquier «statthal-
ter » Horace Finaly.
Dans une pareille crise, l'importance
d'un journal peut. être décisive. Au
11 mai dernier, avec le concours d'un
Goyau, d'un Doumic, des abbés démo
crates, des salonnards libéraux, YEcho de
Paris a dupé et trahi le patriotisme
français, peuplé l'opposition et les listes
de Paris des ÎSrves sans nom, deB mépri
sables grotesques, que symbolisent un
Fabry, un Paté, un Rollin, un Boka-
nowski, etc.- Il importe que la dissolu
tion, qui s'impose, une fois accomplie,
pareille catastrophe ne se reproduise pas.
Pour qu'elle ne se reproduise pas, il faut
que le seul Organe d'opposition qui ait
nne organisation et des troupes irrésis
tibles, une doctrine et un but défini, ait
aussi la diffusion nécessaire.
La première condition du succès, je
vous l'ai dit, je vous le répète, et avec
une insistance accrue par la proximité
des événements, c'est une centaine de
milliers d'abonnés, ainsi répartis : Soi
xante mille à VA. F. quotidienne, qui
a atteint hier matin les trente-cinq
mille ; quarante mille à notre heb
domadaire rural, Y A. F. du Dimanche,
iqui en a présentement la moitié.
Les hebdomadaires ruraux qu'a tentés,
à noire imitation, le parti socialiste,
Voix des Campagnes et autres, ont com
plètement échoué. Ceci est une indica
tion encourageante, qui doit pousser nos
ligueurs et nos lecteurs à propager et
repropager Y A. F. du Dimanche. Non
seulement parce qu'il nous est indispen
sable de toucher fortement les campa
gnes, au moment de l'écroulement du
régime républicain. Mais encore parce
que VA. F. du Dimanche, le jour où nous
prendrons le pouvoir, avec les décisions
de presse et autres qu'il comporte en notre
temps, deviendra, du jour au lendemain,
par nos soins, un organe d'une puissance
et d'une pénétration analogues à celles
du Petit Parisien présentement. Nous en
ferons l'organe des communes de France.
Mieux les voies auront" été frayées, et
plus la circulation de l'organe rural, por
teur de nos principes et de notre propa
gande agricole, sera aisée et rapide. Ne
me' dites pas que je vois de loin —
YAvant-Guerre fut publiée le 4 mars
1913 ! — écoutez-nous, et poussez ferme
YA. F. du Dimanche. On me cite des
régions où quelques milliers de numéros
ont fait merveille. Dans le Doubs, dans
les campagnes nancéennes et du Nord,
en Vendée, dans le Lyonnais, etc... un
ensemencement sérieux, méthodique, de
Y A. F. du Dimanche peut et doit donner
des résultats politiques incomparables.
Le paysan, depuis îa guerre, lit plus
qu'auparavant. Notre hebdomadaire est
le seul apte à lui faire comprendre que
la République est liée au socialisme inter
national, serve de Finaly et de Blum, et
que les lois sont imminentes qui vont le
dépouiller, lui paysan, bazarder son
champ et sa ferme, et disperser son foyer.
J'y reviendrai avec plus de détails, d'ici
quelques jours. En attendant, que tous
nos ligueurs et tous nos lecteurs et abon
nés du quotidien poussent à la roue de
ce côté-là. Attendra-t-on, pour s'émou
voir, que les étrangers mettent le feu aux
meules, précédant et accompagnant le
liquidateur du petit domaine familial' !
Quant à la diffusion de notre quoti
dien, elle est actuellement en pleine
activité, et les inscriptions aux carnets
d'abonnement en témoignent. L'adminis
tration vous donnera prochainement des
chiffres précis. H n'en serait pas moins
fâcheux que les souscriptions indivi
duelles se ralentissent et que nous dus,
sions élever le prix du numéro â Paris,
comme nous serons obligés de le faire
en banlieue. C 'est au moment ou l'ad
versaire plie et craque, qu'il convient"
de redoubler son effort . Cet adver
saire, pour nous, c'est le républicain,
qu'il soit libéral, ou radical ; c'est le
démocrate, .quel que soit le numéro, ou
le dosage de sa démocratie.
Beaucoup trop de gens ignorent encore
l'importance de notre mouvement et la
possibilité où nous sommes — et où nous
sommes seuls —de donner à la France,
du jour au lendemain, un gouvernement
complet, autonome, cohésif et unidoctri-
naire, avec des remèdes financiers appro
priés. Nous ne sommes ni un cartel, ni
même un parti. Nous sommes et nous
voulons être le rassemblement, commandé
et dirigé, c'est-à-dire l'organisme de tou
tes les bonnes- volontés et de toutes les
énergies nationales appliquées à la res
tauration de l'Etat, par la destruction du
régime qui tue l'Etat et de ses lois laï
ques. Depuis août 1914 et jusqu'au 11 mai
1924, nous avons ménagé certains répu
blicains, dont nous savions les tares et
les trous, mais auxquels nous voulions
laisser le moyen de réparer lef plaies de
la guerre. Ces plaies, ils les ont enveni
mées par leur lâcheté et leur inintelli
gence", par leur asservissement aux ban
quiers. Leur police politique nous a assas
siné un héros, Plateau, un noble enfant,
mon petit Philippe. Aujourd'hui leurs
successeurs, introduits par eux, assassi
nent la France. En voilà asséz !
L'heure des combinaisons de couloirs
est passée. L'heure des larves et dupes
libérales aussi. Le pays suivra, comme
un seul homme, ceux qui lui parlent
haut et ferme, qui ont les mains libres
et la conscience sans peur. Encore faut-il
qu'il les entende et qu'il les entende
fréquemment. C'est une questionne pa
pier imprimé, quand on a réuni tout lé
reste. Mais il faut que ce papier imprimé
circule abondamment et incessamment.
En avant pour les cent mille abonnés !
Léon DAUDET.
MORT DE JULES DELAHAYE
LA POLITIQUE
Notre éininent et vaillant ami Jules De-
lahaye, sénateur de Maine-et-Loire, est
mort hier soir à Paris des suites d'une
congestion pulmonaire.
Jules Delahaye était né à Angers-en
1851. Archiviste paléographe, chargé des
archives du Loir-et-Cher, il prii, dans la
suite, la direction de l'organe monarchis
te : Le Journal d'Indre-et-Loire.
Elu député de Chinon en 1889 et inva
lidé par la Chambre, 'il fut réélu en-1890.
On se souvient de la fameuse séance au
cours de laquelle Jules Delahaye, terrible
justicier, déchira les voiles de l'affaire'de
Panama en dénonçant à la tribune les
104 parlementaires "ou anciens parlemen
taires qui avaient touché des pots-de-vin
de la Compagnie. A la suite de l'interven
tion de Jules Delahaye, des poursuites fu
rent autorisées contre un certain nombre
de députés et sénateurs et contre l'ancien
ministre Baïhaut.
Jules Delahaye, qui avait rendu ce ser
vice national, fut bsttu en Indre-et-Loire
aux élections de 1893. Plus tard, en 1907,
il fut élu en Maine-et-Loire, et resta dé
puté de la circonscription de Cholet jus
qu'aux élections rie 1919. Avant échoué
à la suite de honteuses manoeuvres, il fut
élu triomphalement .sénateur du même dé
partement le 6 janvier 1920. Il faisait par
tie, au Sénat, de la Commission de l'en
seignement, mais il prit part, ainsi que
son frère Dominique, à tcus les débats
importants.
Jules Delahaye avait écrit les Essais Sur
l'histoire et la réforme ecclésiastique un
XI' siècle (1880); Nouveaux évêoues, non-
veaux diocèses (1888) et les Assassins et
les Vengeurs de Morès (1905).
Il laisse une fille qui a épousé le capi
taine Rollin, poète aussi distingué que
vaillant officier. Nous leur adressons^
ainsi qu'à M. Dominique Delahaye, l'ex
pression de la profonde sympathie de
toute l'Action française.
I
'•lî'" 1 I. Joies Delahaye
L'a mort de Jules Delahaye frappe un
coup très sensible au centre de nos ami
tiés personnelles et politiques. Nous ad
mirions et nous aimions Jules Delahaye,
sans le connaître encore, aux temps loin
tains où, jeune député, dans un assaut
inoubliable, il obligeait la République à
démasquer elle-même ses vendus, à les
poursuivre, à les accuser et même à en con
damner quelques-uns. Nous aimions ce pa
triotisme inflexible, cette passion de l'intè
gre et du . juste, ce magnifique sentiment
de l'honneur, impitoyable à la prévarica
tion et au voL Nous admirions ce beau et
rade talent de manœuvre qui, faisant tout
le nécessaire, obligeait l'adversaire à ache
ver lui-même sa déroute et sa confusion.
La séance où, résistant à toutes les tenta
tions, laissant les gauches répéter «les
noms ! les noms 1 », il fit sortir ces noms
de l'ombre par. la seule vertu d'un silence
victorieux, cette séance restera, en même
temps qu'un monument d'histoire ré
publicaine une œuvre d'art parlementaire,
comparable à la séance où Guizot ne cessa
de redire son « je suis allé à Gand », à
celle où le généra] Mercier imposa ars*
dreyfusiens du Sénat les verdicts répé
tés de sa conscience de justicier.
Ce fut un peu après l'Affaire, quand fut
sonné le rassemblement définitif des natio
nalistes et des patriotes désespérés, que
nous eûmes l'honneur d'approcher Jules
Delahaye. Une amitié soudaine et complète
jaillit du premier échange de vues. La
droiture, la simplicité, la cordialité de
l'homme unies aux plus beaux dons de
l'intelligence, au goût des idées, au savoir,
aux disciplines de l'esprit critique créaient
immédiatement autour de lui une atmos
phère de confiance, d'affection, j'allais:
dire d'intimité, autant que de respect.
Que de fois pendant la guerre, cette guerre
que nous avions vue et soufferte en esprit
si longtemps avant 1914, nous 4es anti-j
dreyfusiens de 1897 et de 1900, que de fois
il nous est arrivé de gravir, à toutes les
heures de jour et de la nuit, l'escalier de
Jules Delahaye pour vérifier une nouvelle,
examiner un projet, étudier quelque plan
d'action nagent, presser ou renseigner les
pouvoirs publics !... Il était toujours prêt,
allant, riche de jeune activité et de sages
conseils. N'ayant pu combattre comme en
18^0, il servait de toutes ses forces et, soit
/aux journées anxieuses de 1917 et de
1918, soit durant les folles saisons où l'on
élabora le traité de paix, Jules Delahaye-
ne cessa d'apporter aux. autorités
l'appui de son courage, les lumières de
sa science et de sa sagesse. Rendons cette
justice à quelques-uns des hommes d'alors:
ils l'écoutaient parfois, s'ils étaient pres
que toujours -incapables de le comprendre
et de le suivre. Une fois cependant, nous le
vîmes arriver radieux : — Ça y est; me
dit-il de loin,' le traité interdit le rattache
ment de l'Autriche à l'Allemagne.
L'A ction française avait - écrit sur sa
manchette que le ministre français qui per
mettrait ce rattachement n'aurait que mé
rité ses douze balles dans le corps.
Jules Delahaye nous avait fait écouter.
Naturellement, tant de services devaient
faire des ingrats. Jules Delahaye l'éprouva
un jour de 1919. Mais le revers fut bref.
Les basses iqtrigues libérales qui l'avaient
exclu de ila Chambre ne tinrent pas de
vant la révolte et l'indignation du pa
triotisme angevin qui le renvoya au Sénat
où,- près de son admirable frère, M. Domi
nique Delahaye, il continua de dire la
vérité, d'exiger la justice, d'honorer et de
servir la patrie... Belle carrière qui pro
mettait d'etre encore longue «et que la
mort abrège soudain ! Pourquoi faut-il
que cette commémoration subisse, elle aus-
,si, la dure loi du temps et qu'il soit
impossible de nous y attarder ! Déjà, un
autee de nos maîtres, le marquis de la
Tour du Pin, est descendu au tombeau sans
avoir reçu de nous la part juste de l'hom
mage, du souvenir et du regret : nous voici
condamnés au même demi-silence par les
nécessités plus qu'urgentes du moment
traversé. Ce qui nous rassure un peu, c'est
que la mémoire vivante du pays entier
sa juste gratitude feront la moitié du che
min pour compléter la triste insuffisance
de notre adieu !
II. Le retour à 1917
ou les deux brouillons
Paul-Prudent Painlevé, qui n'a pas plus
de bon sens que son ami Joseph Caillaux,
a cependant quelque suite dans les idées.
Il vient de reprendre les choses où elles
étaient en 1917,* je dis à l'automne 1917,
quand il excella si parfaitement à tout
compromettre et à tout embrouiller.
J'ai vu ce pauvre homme, dans, son ca
binet, une fois. C'est un toton. Tiré de
son absurde rêve par- les propos qui lui
sont tenus, il ne raccorde pas les notions
fraîches et nouvelles ainsi acquises à la
chaîne de sa vie intérieure, de sorte qu'il
paraît tour à tour absolument fermé à ce
qui lui-est dit ou livré corps et âme à la
volonté de ses interlocuteurs. Cette exis
tence en partie double l'amené forcément
à des contradictions. Elks se résolvent
le plus facilement du monde par un moyen?
la fourberie. J'ai vu cette fourberie en ac
tion le 4 octobre 1917, à la tribune de la
Chambre, quand 'Paul-Prudent Painlevé
jouait la comédie de l'étonneraent et même
de la stupeur à l'idée de ia lettre de Léon
Daudet sur les trahisons de Malvy": trois
jours auparavant, le i" octobre, à 7 heures
du soir, il nous avait parlé, à Daudet et
à moi, le plus sereir.ement du monde, du
contenu de ceite lettre et de i;i trahison
qu'elle dénonçait.
M. Caillaux figure un a;iira genre (l'in
cohérence. Tandis que Painlevé e:;tra
vague par rapport au réel, c'est mix no
tions (le moralité élémentaire que Joseph:
Caillaux porte des coups.droits.il a désarmé
sa patrie au long de 12 années. Il ne ruis
selle pas du seul sang de Calmette. Quinze
cent mille Français « couchés froids et
sanglants sur leur terre mal défendue »
peuvent lui reprocher l'état de désarme
ment où le pays fut réduit de 1900 à 1912,
N'essayez pas de le lui rappeler. II se
retourne insolemment : Vous m'en voulez,
dit-il, de l'impôt sur le revenu.,. Le mal
IÉ33 O Ô O
heureux ! Qui se figure-t-il convaincre ?
Quelques badauds qui croient à son talent
de grand financier ?
III. Le miracle
Quelqu'un qui s'y entend (c'est notre
ami Valois) nous disait tout à l'heure :
—- Les pauvres ne s'imaginentpas à. quel
point il est juste que l'infamie person-
melle d'un Joseph Caillaux, le souveûir du
défaitisme et de la trahison viennent
s'unir, se marier si étroitement au discrédit
de leurs finances, de leur monnaie, de leur
politique fiscale et de leur politique géné
rale I
Le Sénat a condamné M. Caillaux pour
ses conversations perpétuelles avec les
agents de l'ennemi, dont l'Allemagne a. tiré
le plus grand parti pendant les années de
guerre : il est bon et beau que cet hom
me reparaisse devant le Sénat, un por
tefeuille de ministre sous le bras, en pos
ture de sauveur et de providence. Rappe
lez Necker, disait-on. Il revient, ce Nec-
ker à la manque ! Son retour réalise
l'apothéose complète de tous les éléments
de méfiance et de discrédit.
La superstition républicaine s'était réfu
giée''' dans' l'espérance d'un miracle. Le
thaumaturge est à.pied d'oeuvre. Les aca
démies et les .corps savants sont réunis
autour d'un corps mort. Ressuscitera!
Ressuscitera pas 1 Nous rendrons un
compte fidèle de l'événement.
IV. Vne du dehors
Un observateur attentif, qui n'est pas un
ami de la France et qui est par conséquent
un ami de la République, M. William Mar
tin, écrit au J ournal de G enève quelques
lignes désénehantées qu'il faut saisir au
vol :
Le fait que tès particuliers demandent
le remboursement de leurs bons de la Dé
fense nationale n'aurait pas pour l'Etat
de conséquences désastreuses si les ren
tiers confiaient aux banques Forgent ainsi
mobilisé. Car les banques seraient obligées
à leur tour de trouver pour cet argent des
investissements à court terme — c'est-à-
dire,'très probablement, de reprendre des
bons de la Défense nationale.
Mais dès l'instant où les particuliers, au
tteu de confier leur argent aux banques,
le gardent, sous une forme ou sous une an
tre, l'investissent eux-mêmes en valeurs
réelles ou l'exportent, le système de cir
culation a an trou — par lequel s'échappe
la richesse. C'est là, à proprement parler,
ce que l'on appelle la crise de confiance.
Ses causes ne sont politiques que pour une
faible part,.
Cependant, cette «faible part» peut
comporter une dissolution qui serait, en
France «presque un coup d'Etat». Du
point de vue économique et financier,
voici le problème :
Le problème est, au fond, de savoir si,
en France, les campagnes paieront autant'
d'impôts que les villes.
Mais il peut se retourner. Si l'Etat ne>
trouvepas de nouvelles ressources,, il pent
faire des économies. Quelles économies ?
On en voit deux possibles — l'économie
des dépenses sociales contre les ouvriers
d'une part ; l'économie des rentes—■ par
l'inflation de l'autre.. Et comme les dé
penses sociales et les rentes profitent sur
tout aux citadins, la véritable question —
très simplifiée, naturellement — est de sa
voir si l'Etat ■ français résoudra la crise
financière en serrant la vis aux paysans
— ou aux habitants des villes. Et ceci pré
sage un regroupement, peut-être prochain,
des forces politiques.
Nous attendions bien que l'auteur es
camoterait l'un des éléments de la solu
tion, la solution par la vente des mono
poles, par les économies faites sur la dé
mocratie qui ne sont pas du tout « contre
les ouvriers s>, dont-ils profiteraient au
contraire. Mais un «regroupement de for
ces politiques » dont la classe rurale ferait
les frais promet de beaux jours de vie
chère et par conséquent de malheurs pu
blics.
V. Et l'Allemagne ?
Notre confrère Chavenon, qui passe pour
un excellent homme, croyant traduire dans
l'Information d'hier le sentiment des na
tionalistes ou celui des réactionnaires
français, y écrivait la phrase suivante :
; « Celui-ci proclame que l'existence de
« nationalismes exaspérés .dans le monde
« est bien préférable à l'instauration d'une
« discipline consentie au nom de l'hu-
« manité. » -
Je ne connais pas de nationaliste qui
corresponde à ce signalement. Tous nos
nationalistes' préféreraient la discipline
consentie, à da bataille universelle. Seule
ment ils constatent que l'Europe et le
monde, Spécialement l'Europe centrale,
sont pleins de « nationalimes exaspérés »
et que le plus court, le plus urgent, est
de se mettre en défense contre eux.
Nos nationalistes ont lu ceci pas plus tard'
qu'hier matin :
Marx parle à Kœnigsberg. — Le candi-'
dat « républicain * Marx a prononcé hier
soir un discours-programme, à Kœnigs
berg. ■. ■■■■■...• ■
Il a exprime sa reconnaissance et snn
respect au maréchal Hindenburg, le can
didat des droites à la présidence, et ses
regrets de devoir le combattre publique-,
ment. ■ > ■ ■ :
Admirable déclaration, quand on pense
qu'elle'émane du candidat des social-dé
mocrates allemands!
Savez-vous d'eù sont prises ces lignes?
De la libeiuîtii Du *' F h;.\uo ? Du G au
lois '? Pas du tout.. Du T f.mps , alors ? Non
plus. Je viens de les découper dans ï'Hu-
maniïé . Faut-il que nous ayons raison con
tre M. Léon Chavenon !
Charles MAVRRAS
Les communistes de ' France sauvent la face au
tant qu'ils peuvent ; mais l'approche des élec
tions municipales irrite ch%z eux des divisions
intestines qui sont plus graves qu'on ne pense.
Dans telle et telle communes, il y a déjà quatr«
listes de candidats communistes. Dans d'autres
des ouailles de Cachin ont lait cartel avec les
socialistes, les radicaux et même les millerandins
pour abattre maire et conseil municipal commu
nistes. Chacun so.. tour! A Bobigny même, foyar
et sanctuaire comme on sait, le communiste
Clément a des chances d'abattre Clamamus, l'il
lustre Oamamus en personne. En pleine .séance
du conseil, Clamamus a déclaré, d'un mot plus
court, qu'il le transformerait en sans-culoUe. Clé
ment a riposté par un verbe formé du substan
tif que Cambronne, qui était fort poli, «'est tou
jours défendu d'avoir proféré à Waterloo.
M
L'invasion 'économique allemande recommence,
comme avant 1914.
Aux portes de Saint-Qnenfin s'est installée une
grosse entreprise textile, sous le nom d'Union
Textiljucker. Celui qui la dirige, M, Juncker, n'est
autre qu'un ancien général de brigade de l'armée
allemande, qui a pu se familiariser avec nos pro*
vinces du Nord pt de l'Est pendant les quatre
aqs de guerre où il y ,a circulé, à la tête de ses
troupes. Maintenant, il inonde l'industrie française
du Nord de ses offres de service. En temps de
paix comme en temps de guerre, la République
nous laisse envahir.
La Gazette de Lausanne signale un curieux phéno
mène. En Portugal, les Marranos « crypto-juifs »,
descendants .des juifs qui, au xv* siècle, acceptèrent
à contre-cœur la foi catholique, montrent une ten
dance à retourner à la « foi des pères ». « Un doc
teur Adolfo Benarus, secrétaire, honoraire de la
communauté israélite de Lisbonne, lance un appel
à ses coreligionnaires en vue d'organiser des cours
d'instruction religieuse juive pour ces mal conver
tis,. Le3 Marranos sont les seules survivants, dans
la péninsule ibérique, des nombreux juifs qui la
peuplaient au moyen âge. On sait qu'au xvi* siècle,
les soldats espagnols que Philippe II envoyait au
secours de la Ligue étaient désignés en France
sous le nom méprisant de marranes. »
Cette résurrection du judaïsme chez les juifs
portugais n'a rien d'étonnant pour qui sait les
prodigieuses ressources qu'offre la race à tonte assi
milation. Mais'elle est d'autant plus notable qu'elle
coïncide avec lcette « vague de littérature juive »
signalée partouf.
L'Œuvre des Orphelins de la mer, présidée par
l'amiral Touchaid et Mme de la Jonchère, ouvre
annuellement une vente de charité. Jnsqu'ici les suc
cessifs successeurs de Colbert lui accordaient, au
ministère, des salons qui, outre l'épargne d'un
loyer, lui valaient un surcroît d'affluence, car ces
salons dans le palais bâti par Gabriel, -sont fort
beaux et attiraient les visiteurs.
Lorsque l'habituelle requête à cette intention fut
présentée à Jean-Louis Dumesnil, il refusa ce que
tous, ses devanciers avaient accordé. Serait-ce parce
que "ce. sont les curés des villages maritimes qui
présentent les demandes pour l'adoption des petits
orphelins ? La chose est plus que possible.
La vente dernière a donc eu lieu à la salle
d'Horticulture, rue de Grenelle. Le bénéfice a été
sensiblement moindre que lés années précédentes,
quoiqu'un des cousins du ministre, pour réparer le
sectarisme de son parent, ait généreusement donné
le prix de la location de la salle. Donc les orphe
lins pâtiront, La belle affaire, pourvu que « ça
embête les curés » ! *
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— Nous apprenons avec un très vif re
gret Ilï mort de Mme la marquise douai
rière de Rosanbo, décédée à Paris dans
sa 87° année. Présidente des dames roya
listes de Seine-et-Oise durant de nombreu
ses années, elle avait rendu les plus grands
et les plus fidèles services à la cause natio
nale et royale. Elle était la mère du mar
quis de Rosanbo, ancien député royaliste,
a qui /'Action française adresse l'hom
mage de ses vives condoléances.
Dans l'Allemagne
redressée
Les événements d'ici ont on effet bien
naturel : ils détournent l'attention dea
Français de ce qui se passe en Allemagne.
Nous sommes entrés, la Belgique, avec .
M. Vandervelde, entre à son tour dans le
gâchis d'oà les Allemands se sont tirés. Il
y a désormais une Allemagne relevée,
redressée, assainie au point de vue politique
et au point de vue financier en face de la
France et de la Belgique tombées aux mains
de la démagogie socialiste. Joli résultat que
les auteurs du plan Dawes ^'avaient pas
prévu. L'Angleterre, dit-on, commence à
s'en inquiéter. Un peu tard, assurément
Le deuxième tour du plébiscite allemand
a lieu dans dix jours. La candidature da
maréchal Hindenburg, approuvée par Guil
laume II et par le kronprinz, est et reste
posée. S'ils ne votent pas pour ce militaire,
les électeurs allemands seront libres de
donner leurs suffrages à M Marx, lequel
«st un catholique pratiquant, qui entend la
messe tous les matins. C'est un clérical qui
porte le drapeau de la République alle
mande, le drapeau noir, rouge et or, fondi»
que le candidat socialiste a été retiré comme
scandaleux et indécent
Rien ne peindrait mieux l'état de réaé-
'tion où se trouve l'Allemagne si l'on ne
voyait les partis de gauche rivaliser dei
nationalisme avec ceux de droite. Les
partis de gauche disent bien que la candi
dature Hindenburg signifie la guerre. Ils
ne veulent pas non plus laisser à la droite
le monopole du patriotisme. Ils promettent
la revanche pacifique par la démocratie, ce
qui est la revanche tout de même, avec des
possibilités de conséquences guerrières.
Dans cette concurrence, droite et gauchS
ont fini par promettre la même chose, c'est-
à-dire la réunion de l'Autriche. C'est le
programme minimum, II s'agit peu du
pacte de garantie qui semble n'avoir qu'une
médiocre valeur électorale. Mais M. Strese-;
mann, ministre des Affaires d'un gouver
nement conservateur, est d'accord avec
M. Hellpach, candidat des démocrates au
premier tour, et avec. M. Lœbe, socialiste
et président-du Reichstag, ainsi que de la
Ligue d'union austro-allemande, pour dé
clarer que les « frères séparés » de la
République autrichienne doivent rentrer
dans le sein de la grande Germanie.
Ainsi, pour, combattre Hindenburg, les
partis dits de gauche ont dû : 1° au poiikt
de vue de la politique intérieure, reléguer
dans l'ombre le socialisme obscène ; 2° au
point de vue de la politique extérieure,
s'engager à donner à l'Allemagne des satia- '
factions nationales et des agrandissements
territoriaux. En somme, Hindenburg est
combattu par ses propres moyens. On en
vient à penser que-sa victoire aurait du
moins l'avantage de ranimer une opposi
tion en Allemagne et de réveiller les Alliés
qu'un succès « républicain » ne manquerait
pas de rendormir. Et pourtant un succès
républicain de cette qualité-là n'aurait paâ
de quoi rassurer puisqu'il rouvrirait la.
succession d'Autriche, c'est-à-dire la boîte
de Pandore d'où sortent toujours les maux
du monde-européen. — J. B.
LA CRISE MINISTÉRIELLE
Vers la faillite et la trahison
Caillaux et Malvy sont appelés
par P. P. Painlevé
Paul-Prudent Painlevé a mis un doigt
dans l'engrenage en .promettant au prési
dent de la République de faire tous ses
efforts pour résoudre la crise.
Après avoir tenu de longs conciliabules
dans la nuit avec Herrîot notamment. Tri
ple P. a repris ses consultations dès le
petit matin.
An saut du lit, e'est Léon Blum qui est
introduit dans le cabinet' du président de
la Chambre.
Vers 9 h. 30, c'est Renaudel qui vient
les rejoindre, suivi immédiatement de
Sclirameck, notre vieille connaissance des
prisons de la République.
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ySfCKÇf
Le mari de la Toenso
Que font-ils ? Que disent-ils 1 On n'en
sait rien et, de peur que quelque chose ne
vienne à transpirer au dehors, sur l'invi
tation de Blum, on fait fermer toutes les
portes, pour que les journalistes demeu
rant dans l'antichambre ne puissent rien
voir, rien entendre.
' Mais il y a des grâces d'Etat. Nous ap
prenons bientôt que Blum et Renaudel se
sont évadés par une sortie secrète don
nant directement sur le quai.
Nous avons su également qu'ils s'étaient
rendus rue Feydeau, auprès des irréduc
tibles du conseil national, qu'ils veulent
fléchir pour obteni? d'eux l'autorisation
de faire entrer des socialistes dans le ca
binet Painlevé.
Bientôt, ceux des socialistes qui aspirent
davantage à un portefeuille : Varenne
pour les Travaux publics, Paul-Boncour
pour ia Guerre, viiennent prendre le vent
de la maison.
P.-P. Poînlevé
Participation oa soutien ?,
Ce n'est plus qu'une question de for
mule, déclare Varenne. ' es socialistes
doivent tôt ou tard prendre p3r't au pou
voir. C'est le mot participation qui cho
que les camarades. On va se mettre (Pao
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