Titre : L'Écho d'Alger : journal républicain du matin
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1932-11-27
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327596899
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 67558 Nombre total de vues : 67558
Description : 27 novembre 1932 27 novembre 1932
Description : 1932/11/27 (A21,N8450). 1932/11/27 (A21,N8450).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Afrique du Nord et Moyen-Orient
Description : Collection numérique : Thème : Les droits de... Collection numérique : Thème : Les droits de l'homme
Description : Collection numérique : Littérature Collection numérique : Littérature
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7622507n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10396
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/09/2014
4
L'ÉCHO DOT
27-11-32
Suite du Service TélégrapHique
Av 1 Àw grtu lai ue1
LES DETTES DE GUERRE
La France, la Belgique et
, l'Italie paraissent d'ores et
1:I.i déjà disposées à s'élever
eJa Isposees a s e ever
contre l'intransigeance des
Etats-Unis
LA TRESE DE LA FRANCE
TROUVE DES DEFENSEURS AUX
ETATS-UNIS
New-York, 26 novembre. — Le « New-
Vork Times » fait aujourd'hui le résu-
mé des notes américaines sur les det-
tes de guerre. Ce journal prend la dé-
fense de la cause de la France, qui dit-
il, malgré les pertes énormes qu'elle a
subies dans le monde entier, a renon-
cé aux réparations, sur la simple sug-
gestion du communiqué franco-améri-
cain publié en octobre dernier à la sui-
te du voyage de M. Laval en Améri-
que. Ce communiqué annonçait qu'un
accord sur les dettes internationales
pouvait être rendu nécessaire pendant
là durée de la crise économique. Il
ajoutait que les puissances européen-
nés principalement intéressées pou-
vaient prendre l'initiative d'un accord
- de ce genre en restant dans le cadre
des pactes conclus jusqu'au 1" juillet
1931.
le c New-York Times » adjure les
, membres du Congrès de se rendre
compte qu'ils ne sauraient mieux ser-
- vir le pays qu'en acceptant d'étudier les
deux côtés du problème quand les na-
tions débitrices auront fait connaître
leur réponse aux notes américaines.
De son côté le « New-York Hérald
Tribune. insiste sur la nécessité d'ar-
river à un accord avec la France et la
Grande-Bretagne, la situation déplora-
ble actuelle ne pouvant Indéfiniment
se prolonger. De l'avis du journal les
.versements du 15 décembre devraient
être réservés jusqu'à l'époque où tout
l'ensemble de la question des dettes
pourra être repris en vue d'une révi-
sion. Il existe déjà un précédent, puis-
que l'année dernière la ratification du
que
moratoire par le Congrès n'eut lieu que
le 23 -décembre, alors que depuis huit
jours les débiteurs des Etats-Unis
avaient du point de vue technique, fait
défaut.
« Cette situation anormale, poursuit
- le journal, n'a cependant eu aucune
conséquence fâcheuse. Un modus vi-
vendi de même nature, mais portant
sur une plus longue période, pourrait
donc, être arrangé sans que le Congrès
r actuel ait à intervenir. »
, En terminant, le « Herald Tribune »
souligne qu'une fois que les passions
eoulevées par la controverse actuelle
sur les dettes seront apaisées, le peu-
ple américain se rendra compte qu'il a
tout à gagner en acceptant de traiter
avec ses débiteurs.
LA GRANDE-BRETAGNE PREPARE
SA REPONSE A LA NOTE
AMERICAINE
Londres, 26 novembre. — Des con-*
sulfations commencées aujourd'hui en-
tre les membres du cabinet vont se
poursuivre pendant tout le weeK end
sur la question de la réponse britan-
nique à la note du président Hoover.
Il est vraisemblable que le premier
ministre rentrera dimanche soir, des
Ghequers et recevra plusieurs membres
du eabinet à Downing Street: Une en-
trevue entre sir John Simon qui vient
de rentrer de Genève et le premier
ministre est en particulier prévue pour
la soirée de dimanche. -
Dans le courant de la journée d'au-
jourdhui et de demain, M. MacEJonald
se tiendra en contact téléphonique
avec White-Hall, secrétaire des Affai-
res étrangères; il passera l'après-midi
et la journee de demain à Fritwell dans
sa propriété.
Aucune date n'est prévue pour l'en-
voi de la note britannique, mais cette
"date sera certainement précisée d'ici
peu par celle de la réunion de cabinet
qui sera chargée d'en approuver les
térmçs
Ce qui reste certain, c'est que les
consultations du « wek end » vont en
décider et il ne semble pas que la con-j
çlusion se fasse attendre longtemps.
H' LA BELGIQUE NE PAIERA PAS
, Bruxelles, 26 novembre. — Le gou-
vernement belge d'accord avec le gou-
vernement français et anglais, a déci-
de de ne pas repondre immédiatement
- à la note américaine au sujet des det-
Vtes de guerre.
• En ce qui concerne plus spécialement
Belgique, il y a lieu de signaler que
s jyi. Hymans, ministre des Affaires
étrangères, aoit quitter Bruxelles ¡und)
pour aller présider les débats qui au-
ront lieu a Genève sur la question
mandchoue. Il ne sera de retour dans
la capitale que mercredi et., dans ces
1 conditions, la réponse beige aux Etar,s-
Unis, ne pourra ëcre prête avant la
fin de la semaine prochaine.
En tout cas, cte source uuu officielle
• mais très autorisée, il est'dès à pré-
sent certain que la Belgique va se dé-
clarer dans 1 impossibilité de payer le
;¡¡) décembre prochain sa part des det-
':"têt.!.
-- UNE OPINION ITALIENNE
- Mi}an, 26 novembre. — Le « Corriere
délia Serra publie un article de M.
: Stéfani, ancien ministre des Finances,
article qui suscite de nombreux com-
men. aires, le grand conseil fasciste dont
M Stéfani est membre ayant, croit-on,
délibéré sur la question des dettes lors
de ces dernières réunions. - - 1
: c Nous ne pouvons payer, dit M. de
Stéfani, que dans les limites des som-
mes que nous recevons à titre de répa-
rations. Le paiement ou le non paiement
des dettes de guerre n'est pas une ques"
tion de prestige. Le bon sens et les in-
térêts dûment compris devraient con-
vaincre tous Qu'il faut passer l'éponge
sur toutes les dettes, même si cela n'é-
stait pas conforme à l'opinion de tous les
américains
',. Dens les milieux officiels, on observe
Ja. plus stricte réserve. Il résulte de cer-
taines indications que les déclarations
"des deux présidents des Etats-Unis ne
sont pas considérées en Italie comme
purement négatives.
JjA FRANCE NE DOIT PAS PAYES
L'ECHEANCE DU 15 DECEMBRE,
CONTINUENT A DECLARER LES
PARLEMENTAIRES
Paris, 26 novembre. - « La Liberté »
poursuivant son enquête sur la créance
américaine qui vient à échéance le 15
'décembre, a recueilli encore aujourd'hui
les déclarations de plusieurs parlemen-
taires qui, tout comme ceux pr~c~d°m-
gient interrogés, se dresesnt contre l'ex-
oeuive intransigeance du gouvernement
des Etats-Unis.
; M. Raymond Susset, député de Paris
« Puisque notre trésorerie se trou-
ve dans l'impossibilité de faire face à-
l'échéance du 15 décembre et que, d'au-
tre part, le gouvernement nous refuse
tout délai, il me parait qu'une si'uation
inspirée des usages commerciaux pour-
rait être adoptée. Pourquoi ne pas of-
frir purement et simplement à l'Amé-
tiquer une délégation sur notre débiteur
aliémànd ? Les Etats-Unis encaisse-
raient ainsi les sommes qui doivent nous
revenir à l'expiration du moratoire lIo-
ver et, pour la suite, nous aurions le
temps d'étudier l'aménagement général
temps
des dettes dans une conférence interna-
tionale.
M. MonervilIe, député de la Guyane
— Je suis absolument oppose au
paiement. La France ne doit rien ver-
ser et ne versera rien. Nous avons été
trop craintifs jusqu'à ce jour. Ayons
du cran, soyons énergiques, sachons re-
pondre « non » quand il le faut. Je
suis sûr que l'Amerique sera la pre-
mière à apprécier cette attitude.
M. Daniélou, ancien ministre,
député du Finistère
— Quand on ne peut pas payer et
ce sont les Américains eux-mêmes qui
nous l'ont appris, on ne paie pas. C'est
la thèse que M. Smoot a soutenue de-
vant M. Borah quand la question des
dettes italiennes a été posée. Ce n'est
pas la thèse française, maib je ne vois
pas pourquoi nous ne ferions pas mon-
tre, pour une fois, de principes qui ne
sont pas les nôtres.
M. Henry Paté, vice-président
de la Chambre
- Il ne nous est pas possible de
payer. J'aurais aimé que l'Amérique
accomplit le geste qu'on attendait et
que le monde entier aurait apprécié,
mais puisque le président Hoover re-
fuse de comprendre nos raisons, je ne
vois qu'une solution : payer l'Améri-
que avec un chèque sur l'Allemagne,
où nous avons un compte solidement
provisionné. Les Etats-Unis s'arrange-
ront avec nos débiteurs. En dehors de
cela : pas un sou.
Le duce & sa table de travail au palais Chigi
(Cliché « Petit Parisien ».)
La leçon du raid
de Mrs Mollisson
LES RELATIONS EUROPE-AFRIQUE
S'ETABLISSENT OBLIGATOIREMENT
AU-DESSUS DU SAHARA.
A NOUS D'EN PROFITER
Paris, 26 novembre. — La tg Dépêche
coloniale » écrit :
Nous suivons tous avec intérêt les
exploits de l'aviatrice Amy Mollisson,
mais nous n'avons pas assez fait atten-
tion à ce fait qui devrait pourtant nous
intéresser au premier chef : la route
aérienne des records Angleterre-Le Cap
passe au-dessus du Sahara et de notre
côte occidentale et équatoriale d'Afri-
que. Route des records : donc le plus
court chemin.
« Ainsi la voie historique du Caire au
Cap à peine établie par la chute de
l'Est-Africain allemand est supplantée
par une autre plus directe et plus ra-
pide qui est celle de l'Afrique fraa-
Çcuse.
« Pendant que les pionniers de
l'Empire britannique s'efforçaient de
joindre l'Egypte à leurs possessions de
l'Afrique australe et qu'ils y parvenaient
après un demi-siècle de luttes et de
guerres. ce demi-siècle était employé
par nos explorateurs, nos soldats, nos
savants, à réaliser la jonction par. le
Tchad de nos trois tronçons africains:
saharien, nigérien et congolais.
Or, l'avion nous donne raison contre
les impériaux britanniques. Les rela-
tions Europe-Afrique s établissent obli-
gatoirement au-dessus du Sahara en di-
rection du Niger, et l'itinéraire direct
se prolonge ensuite par Douala, puis
par le Gabon cher à Brazza, où Libre-
ville devient ainsi d'une importance
nouvelle, et par Pointe-Noire.
Pendant que l'aviatrice anglaise et
son mari, dans leur rivalité sportive,
rendent à la géographie de notre Afri-
que de l'ouest l'hommage essentielle-
ment pratique qui lui est dû, nous hé-
sitons d'ailleurs entre les deux embran-
chements qui, à partir de Gao, s'offrent
à nous. Nous n'avons pas encore choisi
entre la ligne Bangui-Congo qui se pro-
longe vers Madagascar et la ligne cô-
tière.
4/Peut-être ferions-nous bien de chol*
sir les deux et d organiser rapidement
la seconde brusquement devenue inter-
continentale et dont l'infrastructure est
fort en retard, çfoyons-nous, sur celî&j
dont nous devons nous assurer l'exploi-
tation en collaboration avec -nos amis
et voisins belges. »
Contre le mouvement
gandhiste
Bombay, 26 novembre. — Le parle-
ment de Bombay a transformé en loi
le décret donnant au gouvernement des
pouvoirs extraordinaires destinés à ré-
primer le mouvement révolutionnaire
gandhiste.
LES VEDETTES DE L'ÉCRAN
Nancy Caroll et Phillips Holmès
dans « L'homme que j'ai tué »,
qui passe actuellement au « Splendid »
(Cliché « Petit Journal ».)
La Belgique vote
aujourd'hui
GRACE A UN SYSTEME DE SCRU-
TIN QUI LEUR EST PROPRE, NOS
VOISINS ELIRONT EN MEME
TEMPS LEURS REPRESENTANTS
A LA CHAMBRE ET AU SENAT
Bruxelles, 26 novembre. — L'impor-
tance les élections qui auront lieu de-
main en Belgique n'a pas besoin d'être
soulignée. Elle se mesure aisément si
on songe que le nouveau parlement, à
peine constitué, aura pour oremiere
tâche, pour tâche urgente, de parer
au déficit qu'ont creuse dans le bud-
get, d'une part le moratoire Hoover et
l'absence de paiements des réparations,
d'autre part les moins-values des re-
cettes fiscales diminuées par la crise.
C'est la plaie d'argent — eue! est donc
le pays qu'elle épargne — qu'il faudra
soigner d'abord, et c'est pour désigner
les médecins que 2.555.743 citoyens bel-
ges, âgés de plus de 21 ans, iront au
.vote.
Il est obligatoire, sous peine d'amen-
de, de déposer dans l'urne deux bul-
letins, l'un pour la Chambre, l'autre
pour le Sénat. Les femmes ne votent
pas, mais elles sont éligibles.
Au moment de la dissolution, le Sé-
nat comptait 71 catholiques, 22 libé-
raux, 55 socialistes, 4 frontistés et 1
isolé, au total 153 membres, non com-
de droit. Quatre-vingt-treize sénateurs
de droit. Quatre-vgint-treize sénateurs
seulement seront élus demain; quaran-
te seront désignés par les conseils pro-
vinciaux qui seront renouvelés à leur
tour le 4 décembre; enfin, ces 133 sé-
nateurs élus auront à choisir vingt sé-
nateurs cooptés. C'est alors seulement
que la Haute Assemblée se trouvera
au complet.
Pour la Chambre comme pour le Sé-
nat, le vote a lieu au scrutin de liste,
avec application. de la représentation
proportionnelle compliquée de l'appa-
rentement. Ce vocable bizarre désigne
le mécanisme particulier à la Belgique
et pourrait s'appeler l'art d'accommo-
der les restes de la cuisine électorale,
c'est-à-dire que le nombre des voix qui
subsistent à l'actif de la liste catho-
lique, libérale ou socialiste, après attri-
bution des sièges enlevés haut la main,
peut. être viré à une liste sœur catho-
lique, libéral ou socialiste présentée
dans un autre arrondissement de la
même province. C'est ainsi qu'il arri-
ve assez souvent qu'un député ou un
sénateur doive son siège à des suffra-
ges qui proviennent d'une circonscrip-
tion à laquelle il est complètement
étranger. Il va sans dire que cette ma-
thématique ne simplifie pas les calculs
électoraux et retarde en plus d'une
occasion la proclamation des résultats.
La campagne électorale vient de
prendre fin. Les derniers grands mee-
tings ont eu lieu vendredi soir. A l'en-
contre de ce qui se passe à l'étranger,
les forts t^nor* -belges se reposent la ;
veille du scrutin.
Trois grands partis ont bataillé âpre-
ment au cours de cette courte mais ar-
dente campagne, car l'enjeu est gros de
conséquences; un déplacement de 14
sièges en faveur des socialistes leur per-
mettrait d'obtenir la majorité absolue.
Tous les chefs catholiques ont été sur
la brèche et se sont dépensés sans
compter. Ils sont un peu aux abois car
ils craignent justement une poussée
vers la gauche qui s'est déjà dessinée
au cours des élections communales.
D'autre part, les libéraux, qui décla-
rent être partis au combat les mains
libres, veulent renforcer leur position
pour conserver à leur parti le rôle d'ar-
bitre entre les deux fractions catholi-
que et socialiste.
Quant aux socialistes, ils ont su ex-
ploiter très habilement le marasme éco-
nomique et financier qui règne en Bel-
gique comme partout ailleurs pour
ébranler la confiance des adversaires.
- IMBP I CH1 -
Les compagnies de navigation
transatlantique abaissent
leurs tarifs de transport
Londres, 26 novembre. — Après deux
jours de délibérations, la Conférence
des représentants des grandes compa-
gnies de navigation transatlantique,
tout en refusant le rétablissement in-
tégral des tarifs de transport à leur
niveau de l'an dernier, est tombée d'ac-
cord pour accepter un rétablissement
partiel qui touche seulement certaines
catégories.
Les nouveaux tarifs entreront en vi-
gueur dès le 5 décembre prochain.
Les points principaux de la resolu-
tion, dont les détails seront publiés à
la fin de la semaine prochaine, sont
ceux relatifs à la hausse de 6 pour cent
sur les prix des billets de première olas-
se. cabines et deuxièmes classes, ainsi
qu'à l'augmentation de 5 dollars 50
(137 fr. 50) sur les billets touristes, 5
dollars (125 francs) sur les troisièmes
classes (direction Amérique) et 7 dol-
lars 50 (187 fr. 50) sur les troisièmes
classes (direction Europe).
---M *-- Qu
Une nouvelle colonne
de « marcheurs de la faim »
se dirige sur Washington
Chicago, 26 novembre. - Une colonne
dp « ma"cheul's de la faim » qui vient
du nord-ouest et dont les rangs ont plus
Que doublé, a quitté Chicago aujour-
d'hui pour sejoindre à d'autres groupes
qui marchent sur Washington.
Quelques désordres se sont déjà pro-
duits et l'on signale l'arrestation de six
enfants et de trois grandes personnes
qui s'efforçaient de pénétrer à Washing-
ton dans la Maison-Blanche.
Les « marcheurs de la faim » sont au
nombre de 270 et parmi eux se trou-
vent une vingtaine de femmes ; ils
veulent réclamer au p "ésident Hoover j
un secours de chômage.
La réorganisation
des services sanitaires
de l'Algérie
DECLARATIONS
DE L'INSPECTEUR GENERAL
LASNET
Paris, 26 novembre. — Nos lecteurs
savent Que d'importantes mesures ont
été déjà prises et que d'autres vont
suivre, en vue d'assurer la réorganisa-
tion des services sanitaires en Algerie.
On sait aussi que c'est au medecin
inspecteur général Lasnet que le gou-
verneur générai Carde a fait appel
pour tracer un programme définitif de
cette reorganisation et coordonner les
efforts des pouvoirs publics et des ini-
tiatives privées.
L'inspecteur général Lasnet, qui est
actuellement de passage à Paris, vient
de donner, au sujet du vaste program-
me qu'il s'est fixe, d'intéressantes pré-
cisions qu'a recueillies M. Henri-Paul
Eydoux, dans la « Dépêché coloniale ».
— Le développement qui va être
donné aux services sanitaires algériens,
a ucOiiuc iVi. juasnet, reposera sur l'ap-
pui des maîtres de la Faculté de mé-
decine, de l'Institut Pasteur, des hô-
pitaux et il sera réalisé avec le con-
cours de tout le corps médical d'Algé-
rie, qui a déjà tant fait pour l'amélio-
ration sanitaire du pays. L'échelon du
gouverneur général donne les directives
et assure le contrôle, mais l'exécution
est dans les attributions des préfets qui
ont une expérience profonde de l'as-
sistance et de tout ce qui touche à la
santé publique ; l'élément technique
eoo d'auieurs représenté auprès d'eux
par les inspecteurs départementaux
d'hygiène qui deviennent les conseil-
lers permanents pour toutes les bran-
ches de l'activité sanitaire.
» La compagne a commencé en juil-
let et elle a déjà permis d'obtenir des
résultats des plus satisfaisants. Dès cet-
t.. année, les localités les plus éprou-
vées bénéficient d'une campagne pro-
phylactique organisée, dont toutes les
mesures sont attentivement surveillées
e leurs résultats régulièrement con-
trôlés.
» Mentionnons également que la
question de la tuberculose a été repri-
se cet été. Vous n'ignorez pas que la
lutte contre cette maladie présente de
grandes difficultés en Algérie, par sui-
te de l'absence d'hygiène et de l'igno-
rance des populations indigènes.
» Une commission a été créée à cet
effet et elle a déjà étudié tout ce qui
a trait aux mesures de prophylaxie, au
traitement des malades, à l'organisa-
tion des établissements hospitaliers. Il
s'agit d'un programme complet de dé-
fense antituberculeuse, que mon émi-
nent confrère le professeur Léon Ber-
nard, a acceoté de venir définitivement
mettre au point.
» Par là suite, nous entamerons la
lutte contre le trachome, les maladies
vénériennes et aborderons la question
de la protection de l'enfance. »
Un ouvrier engagé pour un an
n'a pas le droit de quitter
son patron avant l'expiration
de la période fixée
Paris, 26 novembre. — L'Office de la
main-d'œuvre agricole, 8, rue d'Athè-
nes, publie la question et la réponse
ci-après :
Question : un ouvrier français que
j'avais engagé au printemps pour un
an vient d'être embauché par un fer-
mier voisin qui lui a offert, devant té-
moins, 50 francs de plus par mois. Que
dois- je faire pour obtenir justice ?
Réponse : la loi du 5 février 1932 a
ajouté au Code du travail un nouvel
article, l'article 23, qui permet dans un
cas comme relui-ci d'engager une ac-
tion en dommages-intérêts contre l'ou-
vrier qui a rompu abusivement son
contrat et, solidairement, contre le nou-
vel employeur qui n'a pas hésité à le
prendre à son service.
La loi dit en effet que le nouvel em-
ployeur est solidairement responsable
du dommage causé à l'employeur pré-
cédent quand il est démontré qu'il est
intervenu dans le débauchage. Ici les
manœuvres du nouvel employeur pour
étirer elles lui l'ouvrier ne font au-
cun doute. Le fait d'avoir offert à cet
ouvrier un salaire plus élevé pour
l'amener à rompre son contrat et à ve-
nir travailler chez lui constitue, de
la part du nouvel employeur, une ma-
nœuvre manifeste de. débauchage.. Il
convient donc de faire citer devant la
justice de paix l'ouvrier lui-même et
son nouvel employeur, tous deux soli-
clairement 1
Nous insistons sur le fait qu'il ne faut
pas omettre de faire citer l'ouvrier puis-
que le nouvel employeur n'est que so-
lidairement responsable du préludice
causé par l'ouvrier.
Nous insistons également sur ce point
que contrairement à ce qui aurait lieu
si l'ouvrier en question avait été un
étranger introduit directement de son
pays d'origine avec un contrat au nom
de l'employeur intéressé, il ne s'agit
pas ici de poursuites devant le tribunal
correctionnel entraînant la condamna-
tion pénale du délinquant (loi du 11
août 1926).
Il n'y ar donc pas lieu de saisir d'une
plainte le procureur de la République,
comme pour les infractions à la loi du
11 août 1926 et la gendarmerie elle-
même ne peut être tenue d'intervenir
ni pour rechercher au profit du pre-
mier employeur l'ouvrier parti préma-
turément ni pour contraindre le nou-
vel employeur à le renvoyer chez son
premier patron.
Il s'agit ici d'un recours civil contre
1 ouvrier employeur. Ce recours doit
être exercé à la diligence de l'employeur
lésé, en vertu des règles de responsa-!
bilité civile et en vertu de la réparation
du préjudice qu'il a subi.
A LA COUR D'ASSISES DE BASTIA
Un meurtrier est condamné
à quatre ans de prison
Bastia, 26 novembre. — Antoine Vel-
lutini, 21 ans, était accusé d'avoir, à
Petrobicchisano. dans la nuit de Noël
1931, tué un pere de famille : Michel
Mondoroni. Celui-ci ayant corrigé le
jeune Istria, 9 ans, qui se battait avec
son fils, reçut des observations sévères
de Joseph Labicchi, oncle du jeune Is-
tria.
On venait de séparer Joseph Lam-
bicchi et Mondoloni quand ce dernier
reçut dans le dos une balle de revol-
ver. Arrêté presque immédiatement, An-
toine Vellutini reconnut être l'auteur i
meurtre, mais rétracta plus tard son
aveu.
Après plaidoirie de M* de Caraffa,
représentant la partie civile, réquisitoi-
re de 1 avocat général Orsatelli et plai-
doirie du bâtonnier de Montera pour
l'accusé, celui-ci a été condamné à qua-
tre ans de prison.
Le faux lieutenant aviateur
Pluche sera poursuivi
pour port illégal d'uniforme
Versailles, 26 novembre. —L'enquête
sur les agissements du peuso-lieutenant
aviateur Pluche, qui fut arrêté à Ver-
sailles, est terminée. Elle a établi que
Pluche est marié et qu'il a abandonné
sa femme, qui habite Paris, pour sui-
vrp à Versailles sa maîtresse. Avant son
départ, il avait pris l'automobile dé sa
femme pour la vendre, afin de se pro-
curer des ressources.
Une perquisition opérée dans sa cham-
bre a amené la découverte d'une som-
me de 300 francs et de quelques décou-
pures de film où Pluche avait été ci-
nématographié sous le nom de Jean
d'Aurigny.
Les officiers avec lesquels Pluche était
en relation à l'hôtel et au restaurant
ont affirmé au commissaire de police
qu'à aucun moment le faux officier
aviateur n'avait fait allusion à l'armée
ui cherché à se procurer des renseigne-
ments sur l'aviation militaire. En con-
séquence, Pluche ne sera poursuivi de-
vant le tribunal correctionnel de Ver-
sailles que sous l'inculpation de port
Illégal d uniforme.
L'activité de la poste aérienne
Paris, 26 novembre. — Le nombre des
lettres transportées par l'Aéropostale
durant la semaine du 14 au 20 novem-
bre est, pour la France, l'Espagne, le
Maroc et retour, 103.638; la France,
l'Algérie et retour, 23.720.
Félix Lassave
serait mort à Séville
Nous recevons de notre correspondant
particulier de Séville, le télégramme
suivant :
Séville, 26 novembre. — Un nommé
Félix Lassavo, originaire d'Alger est
mort à Séville. Il laisse femme et en-
fants dans complet dénuement qui
demandent leur rapatriement à Alger.
FÉLIX LASSAVE
On se rappelle qu'il y a un peu plus
d'un an, en septembre 1931, à la suite
de diverses plaintes adressées au par-
quet d'Alger, en escroqueries et détour-
nements au préjudice de la Société des
courses d'Alger, de l'Automobile-Club
dont il était lo trésorier et de la caisse
je prévoyance des jockeys et entraî-
neurs, ainsi que de la caisse du pari
mutuel de l'hippodrome d'Alger dont il
érait président et directeur, une infor-
mation judiciaire était ouverte contre
M. Félix Lassave, demeurant 9, rue
Joinville. De graves présomptions pe-
saient à son encontre que sa fuite
n'a fuit que confirmer.
C'est le 30 septembre 1931 qu'ont été
découverte les premiers détournements,
celui de 280.000 francs au préjudice de
la Société des courses, et celui de 145.000
irancs, au préjudice de la caisse de pré-
voyance des jockeys et entraîneurs.
Des mesures étaient prisse, M. Sutter,
juge d'instruction était chargé de l'af-
jaire, mais l'inculpé qui avait reconnu
les faits délictueux, les reconnaissant
"'ar écrit et sur papier timbré, dispa-
raissait un soir, avec toute sa famille,
et allait se léfugier en Espagne, en
ayant bien pris toutes ses précautions.
Sa villa,' de Guyotville, comme son
appartement de la rue Dumont-d'Ur-
ville furent 'endus. Et les créanciers
attendent toujours.
Un industriel se suicide
en se précipitant d'un avion
Vienne, 26 novembre. — L'avion « D.-
P.-112 » quittait, ce matin, l'aérodrome
d'Asperg, en route pour la Pologne. Dix
minutes après le départ, le pilote sen-
tit une violente secousse au moteur.
En faisant escale à Brno (Tchécos-
lovaquie), il constata que la porte des
cabines était ouverte et que le passager
avait disparu.
Celui-ci, un industriel, avait laissé
dans sa cabine, quelques lignes annon-
çant qu'il n'avait fait usage de l'avion
que pour se suicider d'une manière plus
sûre. Il donnait, en outre, quelques in-
dications relatives à ses funérailles.
Quant à la raison de son suicide, il ne
1 indiquait pas.
Peu de temps après, le corps, affreu-
sement mutilé, fut retrouvé dans les
environs de Volkeretors.
Une manifestation hostile
des camelots du roi
contre le nonce apostolique
Paris, 26 novembre — Sous la prési-
dence de Mgr le Nonce apostolique,
avait été organisée une réunion au cer-
cle des étudiants catholiques.
lorsque le prélat voulut prendre la
parole, des cris hostiles furent poussés
par les camelots du roi qui avaient réus-
si à s'introduire dans la salle.
Une bagarre s'ensuivit à laquelle mit
fin 1 intervention de la police. Une dou-
zaine de jeunes gens ont été arrêtés
puis relâchés après vérification de leur
identité et de leur domicile.
LES BELLES EXCURSIONS
DE L' «ECHO D'ALGER »
Jeudi 1er décembre
UNE SORTIE INSTRUCTIVE. — En organisant les promenades du jeudi
pour les écoliers, nous nous sommes proposé de les rendre instructives en même
temps que récréatives. Aussi, avons-nous le plaisir, aujourd'hui, d'annoncer à nos
petits amis que la Société industrielle de La Chiffa, répondant la première à
notre appel, vient de nous offrir de faire visiter sa papeterie à nos petits excur-
sionnistes, visite au cours de laquelle des explications détaillées, avec démons-
tration pratique sur la fabrication du papier seront données. En outre, une
collation sera offerte aux visiteurs.
Nous n'en demandions pas tant et que le directeur de l'usine soit remercié*
ici de son geste si aimable à l'adresse de nos petits excursionnistes.
Nous invitons donc Mmes les Directrices et MM. les Directeurs des écoles de
mettre à profit cette belle occasion.
Si le nombre des inscriptions est suffisant, un car spécial sera réservé aux
fillettes et un car pour les garçons.
PRIX DES PLACES : Institutrice ou instituteur accompagnant
des élèves. 12 fr.
Elèves au-dessus de 12 ans 9 »
Elèves au-dessous de 12 ans. 7 »
Les élèves pourront être groupés par école si les inscriptions nous sont adres-
sées par Mmes les Directrices ou MM. les Directeurs.
LES INSCRIPTIONS SERONT CLOSES MERCREDI 30 NOVEMBRE, à midi
Samedi 3 et dimanche 4 décembre
EXCURSION DANS UNE DES PLUS BELLES FORETS D'ALGERIE
La Forêt des Cèdres de Téniet-el-Haâd
Départ samedi, à 1 heure, par Koléa, Bourlctka, Miliana; dîner, coucher et
déjeuner du lendemain à Téniet-el-Haâd, retour à Alger par Médéa et le
Ruisseau des Singes.
420 kilomètres : 120 francs
(Deux repas et la chambre compris)
N.-B. — Les meilleures places dans le car sont toujours prises les premières.
Attendre au dernier moment, c'est s'exposer à être mal placé.
CHRONIQUE ARCHÉOLOGIQUE
LA CIVILISATION CRETOISE
Dans notre étude sur loi (1) nous
nous étions promis de faire une publi-
cation sur la civilisation égéo,,dans l'Afrique du Nord.
Dans toutes les sciences, des horizons
nouveaux s'ouvrent journellement aux
recherches des savants. L'archéologie
subit cette même loi.
Les fouilles de Troie d'abord, celles
de Mycènes, de Tirynthe et d'Orcno-
mène, filiales crétoises, celles de la par-
tie orientale de la Crète, ont révélé des
mystères enfouis sous trente siècles
d'oubli.
Les couches successives des villes se
oont ouvertes comme les feuillets d'un
JJvre, sous les pioches de Schliemann,
d'Evans de l'école française d'Athènes
et de tant d'autres. La céramique, la
peinture, la sculpture, la gravure, l'orfè-
vrerie ont démontré le talent merveil-
leux des artistes qui, il y a cinquante
tolècles, travaillaient la matière avec un
art insoupçonné. On y voit la mode
suivie par les coquettes de l'époque, qui
sont représentées vêtues de robes lon-
gues à volants, de boléros largement
évasés, ou col médicis, les cheveux
ondulés, surmontés de chapeaux, plu-
mes ou fleurs, ornées de bijoux, pende-
loques et colliers ; les récipients à par-
fums et à fards, témoignent de leur
raffinement. La fabfication avait besoin
de débouchés, aussi retrouve-t-on, dans
les peintures et sur de nombreux sceaux,
la représentation de bateaux à voiles
et à rames assez puissants pour affron-
ter la pleine mer dès le XXe siècle.
-. On jetrçuye la trace..de. ces, naviga-
teurs dans l'île de Thbsos ou ils trou-
vaient l'or, les gisements y produi-
saient 80 talents par an, environ 450.000
francs ; puis à Malte, dans l'Italie du
Sud, en, Sicile, en Sardaigne. aux Ba-
léares, en Espagne où ils allaient cher-
cner le ou ivre, l'étain et l'argent. Ils
remontaient jusqu'en Gaule, peut être
& Marseille, nais sûrement vers Arles
et à son voisinage, aux grottes des
Baux. En Sardaigne, ces tours mysté-
rieuses, tombeaux ou habitations, les
Nuraghes, leur sont attribuées.
Ils connaissaient l'Egypte qu'ils fré-
quentèrent dès — 2500. Sur les ordres
du Pharaon 'l'houtmès-III, ils appor-1
taient des bois de construction. En Cy-
rénaïque, ils allaient recueillir le sil-
phion, cet aromate si réputé.
Nous donnons là de cette civilisa-
tion une esquisse superficielle et nous
allons examiner ce qu'il faut en suppo-
der pour l'Afrique du Nord. Cambè. qui
précéda Karthage, ne résout pas le
problème. Le sol y a tant été boulever-
cé et est si étendu que des recherches
liés profondes seraient aléatoires. Nous
np pouvons que nous reporter à l'archi-
tecture des tombeaux de Byrsa et de
Douimès. Le caveau funéraire est re-
couvert d'un plafond soulagé par un
triangle de décharge formé de' pierres
cutées. Cee constructions ont un cachet
mycénien et ressemblent au tombeau
royal dit d'Atrée dont la hauteur atteint
14 mètres, qui fut fermé jad-s par une
porte de bronze et est recouvert de
deux linteaux dont l'un a 9 mètres de
long, 5 mètres de large et 1 d'épaisseur
du poids de 130 tonnes surmontes du
triangle de décharge qui ne semble là
qu'un motif d'architecture. Le roi qui
'eposait là solaire, la face recouverte
d'un masque d'or fut peut-être Aga-
memnon. La porte des lionnes, à My*
cènes aussi, a le même style, seulement
l'arc est formé de deux murailles se re-
joignant par le sommet. Nous recrou-
vons ces murs' énormes de blocs super-
posés sans matière liante à H ppone.
Près de Dj djelli on découvrit il 'y ai
trois ans un vaste ossuaire semblable
ù ceux de Crète de la période néoli-
thique, époque des clans, où les indivi-
dus étaient réunis dans la même tombe.
La tombe à puits que nous rencontrons
depuis Karthage jusqu'à Tanger était
1p système employé en Crète dès le
XXvo siècle, elle se retrouve au XV"
en Phénicie. Une autre méthode ayant
la même origine est celle du cadavre
accroupi compressé dans une urne
puis allongé dans deux urnes mises
oout à bout, tombes de Siagu et de
Puppu — Bir-bou-Rekba -. Les tom-
beaux à puits de Gouraya ont révélé
kussi la position accroupie du squelette.
Les Crétois usèrent ensuite de la c.if,te,
récipient allongé et profond dans le-
quel ils accroupissaient aussi le mort
qu'ils recouvraient d'une pièce simulant
le toit à deux pentes d'une maison. De
ià l'origine de la larnax, cuve en terre
cuite qui précéda le sarcophage de
pierre recouverte aussi d'un3 toiture à
deux pentes et dans laquelle le mort
avait quelquefois les jambes repliées.,
ies talons touchant les reins. Ce genre
de monument existe à Cherchell attes- !
tant une très lointaine civilisation à
cette cité. En Etrurie, la Toscane actuel-
le, les urnes funéraires simulaient la
maison et les sarcophages en terre cuite
dénotent aussi une origine orientale.
Toutes ces superpositions de peuples
constituent un écheveau bien embrouil-
lé et. où les saints ne peuvent au'émet-
tre des hypothèses, qui quelquefois sont
troublantes.
E, Thépenier.
Archéologue à Alger.
(1) « Echo d'Alger », 3 octobre 1932.
UN MOT DF CLEMENCEAU
On a pu lire récemment dans la « Re-
vue hebdomadaire », un extrait du « Cin-
quième cahier ,t>, de Maurice Barrés.
C'est un croquis ds la séance de ta
Chambre, le 19 juin 1903. et du duel ora-
toire Clemenceau-Jaurès.
— Mais vous n'êtes pas le socialisme
à vout tout seul, Interrompt à un mo-
ment Clemenceau agacé. Vous n'êtes pas
le bon Dieu.
— Et vous, répond Jauvès, vous n'êtes
même pas le diable
— Qu'en savez-vous ? riposte l'autre.
Et Barrés de commenter ces paroles
étranges, presque Inexplicables. A son sens,
Clemenceau, « ce Kalmouck », e serait fier
d'être le démolisseur, la force du mal ».
Il ajoute même : « Mots étranges et qui
nous livrent dans co brouhaha les esprits,
leurs prétentions. » Mais en fait Barrés,
peut-être, n'avait-il saisi que le sens le
plus superficiel de ce fulgurant aveu.
Clemenceau, haut initié de la Grande
Loge des Illuminés où l'on adore le Dra-
gon, n'avait pu se tenir de se proclamer
à sa façon habituelle, à la fois énigmati-
que et primesautière, du moins le repré-
sentant de la Puissance évoquée; et Barrés
l'aurait sans doute mieux compris s'il
avait connu à cette époque la troublante
« Elue du Dragon », le roman de Clotiide
Bersone, dont les Nouvelles Editions lati-
nçs (21, rue Servandoni, Paris) viennent
de publier une nouvelle édition préfacée
par M. Roger Duguet.
Fêtes et concerts
FETE DE LA SAINTE-BARBE
Les officiers d'artillerie (active et réser-
ee) sont Informes que le banquet annuel.
organisé à l'occasion de la Sainte-Barbe,
aura lieu le samedi 3 décembre, à 19 h:
45, dans les salons de la brasserie de
l'Et-olie.
Prix du banquet : 45 francs (vin com-
pris).
Les adhésions sont reçues jusqu'au jeu-
di 1er décembre, à l'artillerie divisionnai-
re (ancienne cartoucherie, chemin l'usuf
tél. 25-38).
HARMONIE L'AFRICAINE DE MUSTAPHA
Aujourd'hui dimanche 27 novembre, en
matmee et en soirée, deux grands bals
seront donnés dans la vaste sahe des fê-
tes de la société, rue de LYJn. Le réputé
jazz Ménella se fera entendre dans lieS
cuaises les plus modernes.
Commissaires au contrôle MM. Ralnaud,
Subrevllle Maurice, Spennato Biaise et VI-
chat.
LA SAINTE CECILE
A LA PHILHARMONIQUE ALGER-
TOURIST ET A L'AVENIR DES
TROMPETTES D'ALGER
Nous rappelons que c'est aujourd'hui
dimanche qu'a lieu le concert oliert gra-
cieusement à la population d'Alger, dans
le cadre merveilleux du sauare Aristide-
Briand, de 10 à 11 heures, par ces deux
sociétés.
Nous donnons ci-après le programme
des morceaux qui seront exécutés :
Alger-Tourlst. — 1. Salut à Priay. pas
redoublé (J.-M. Champel); 2. La Fête du
Printemps, ouverture (M. Cavlanne); so-
liste : M. René Bacri: 3. Le Petit Duc,
fantaisie (Ch. Lecoq), arrangé par L. Blé-
mant; 4. Marche héroïque de Louis XI
(P. Maison); 5. Honneur aux basses, pas
redoublé (A.-L. Doyen).
Avenir des Trompettes d'Alger. — 1. De-
..VûAt -Verdun, marche (L. Prodhomme); 2.
Honneur - et Patrie, fantaisie (Bleger); 3.
La Descouin. marche (Camps).
Rendez-vous des musiciens : Alger-Tou-
rist, 9 h. 30 au square; Avenir Trompettes,
9 heures au local
AMICALE DES « RHETOS »
Matinée dansante
C'est aujourd'hui dimanche, à 14 h. 30.
dans les salons de l'hôtet oriental, que nos
Jeunes rhétoriciens recevront leurs tamil-
les, leurs amis et leurs invités, réception
pour laquelle Ils ont organisé une matinée
dansants
L'animation sera grande, car il y aura
foule. Les divertissements ne manqueront
pas et les plus difficiles seront satisfaits
à souhait
Les fervents de la danse pourront, aux
accords rythmés d'un excellent jazz, s'a-
donner à leur plaisir favori. On ne s'en-
nuiera pas, cet après-midi, à l'Oriental.
CERCLE CHORAL
« LES ENFANTS DE L'ALGERIE »
C'est samedi prochain 3 décembre, que
le Cercle choral donnera son concert d'hi-
ver, à l'intention de ses membres hono-
raires.
Cette manifestation artistique aura lieu,
à 8 h. 30 du soir, dans la coquette balle
des fêLes du lycée de garcono.
Le programme a été élaboré avec ce sou-
ci d'éclectisme qui anime toujours les di-
rigeants de notre vieille. et toujours Jeu-
ne chorale algéroise. s
L'orchestre se fera entendre dans des
œuvres musicales de premier plan, dirigé
avec une foi juvénile et ardente par le
talentueux directeur du Cercle, M. Edouard
Rizzo, secondé par de brillants solistes :
MM. Foucqueteau et ScottO.
La partie vocale aura aussi une belle
part avec le précieux concours de Mlle
Lallement, au soprano superbe; de M. Diaz,
dont le timbre rare de baryton est très
apprécié, et de MM. Azéma, premier ténor
solo du Cercle, et Cosentino, qui créeront
une œuvre de notre concitoyen M. Emile
Toscano.
L'accompagnement sera assuré par l'or-
chestre et par Mlle Suzanne Valls, premier
prix de piano du Conservatoire d'Alger.
La note comique sera donnée par le po-
pulaire fantaisiste Darbel's dont les res-
sources sont inépuisables et le succès Cer-
tain.
Une délicieuse comédie en un acte, d'E-
mile Rouqlé, sent interprétée par Mlle
Paule Jourdan, du Conservatoire d'Alger, ex
par M. Toiza, premier prix du Conserva-
toire d'Alger, tous deux de la classe de M.
Barbier.
La chorale prendra contact avec deux
chœurs à 4 voix des meilleurs maîtres du
chant choral.
Enfin, suivant l'aimable tradition, une
sauterie terminera le spectacle.
BAL DES CATHERINETTES
Nous rappelons que c'est ce soir, à 21
heures, qu'aura lieu dans la salle du Tour-
billon le grand bal des Catherinettes. orga-
nisé par l'Estudiantina.
Au cours de la soirée, une grande at-
traction : « La farandole des vingt-cinq
printemps. » Remise des insignes aux Jeu-
nes filles coiffant Sainte Catherine et dis-
tribution des récompenses.
Nous invitons nos charmantes Catheri-
nettes à venir nombreuses à cette fête, la
première du genre à Hussein-Dey. Elles
auront d'ailleurs tous les honneurs de la !
soirée.
Les Catherinettes munies de leur coiffure
auront droit à l'entrée gratuite.
Vive Sainte Catherine ! ! !
L'ÉCHO DOT
27-11-32
Suite du Service TélégrapHique
Av 1 Àw grtu lai ue1
LES DETTES DE GUERRE
La France, la Belgique et
, l'Italie paraissent d'ores et
1:I.i déjà disposées à s'élever
eJa Isposees a s e ever
contre l'intransigeance des
Etats-Unis
LA TRESE DE LA FRANCE
TROUVE DES DEFENSEURS AUX
ETATS-UNIS
New-York, 26 novembre. — Le « New-
Vork Times » fait aujourd'hui le résu-
mé des notes américaines sur les det-
tes de guerre. Ce journal prend la dé-
fense de la cause de la France, qui dit-
il, malgré les pertes énormes qu'elle a
subies dans le monde entier, a renon-
cé aux réparations, sur la simple sug-
gestion du communiqué franco-améri-
cain publié en octobre dernier à la sui-
te du voyage de M. Laval en Améri-
que. Ce communiqué annonçait qu'un
accord sur les dettes internationales
pouvait être rendu nécessaire pendant
là durée de la crise économique. Il
ajoutait que les puissances européen-
nés principalement intéressées pou-
vaient prendre l'initiative d'un accord
- de ce genre en restant dans le cadre
des pactes conclus jusqu'au 1" juillet
1931.
le c New-York Times » adjure les
, membres du Congrès de se rendre
compte qu'ils ne sauraient mieux ser-
- vir le pays qu'en acceptant d'étudier les
deux côtés du problème quand les na-
tions débitrices auront fait connaître
leur réponse aux notes américaines.
De son côté le « New-York Hérald
Tribune. insiste sur la nécessité d'ar-
river à un accord avec la France et la
Grande-Bretagne, la situation déplora-
ble actuelle ne pouvant Indéfiniment
se prolonger. De l'avis du journal les
.versements du 15 décembre devraient
être réservés jusqu'à l'époque où tout
l'ensemble de la question des dettes
pourra être repris en vue d'une révi-
sion. Il existe déjà un précédent, puis-
que l'année dernière la ratification du
que
moratoire par le Congrès n'eut lieu que
le 23 -décembre, alors que depuis huit
jours les débiteurs des Etats-Unis
avaient du point de vue technique, fait
défaut.
« Cette situation anormale, poursuit
- le journal, n'a cependant eu aucune
conséquence fâcheuse. Un modus vi-
vendi de même nature, mais portant
sur une plus longue période, pourrait
donc, être arrangé sans que le Congrès
r actuel ait à intervenir. »
, En terminant, le « Herald Tribune »
souligne qu'une fois que les passions
eoulevées par la controverse actuelle
sur les dettes seront apaisées, le peu-
ple américain se rendra compte qu'il a
tout à gagner en acceptant de traiter
avec ses débiteurs.
LA GRANDE-BRETAGNE PREPARE
SA REPONSE A LA NOTE
AMERICAINE
Londres, 26 novembre. — Des con-*
sulfations commencées aujourd'hui en-
tre les membres du cabinet vont se
poursuivre pendant tout le weeK end
sur la question de la réponse britan-
nique à la note du président Hoover.
Il est vraisemblable que le premier
ministre rentrera dimanche soir, des
Ghequers et recevra plusieurs membres
du eabinet à Downing Street: Une en-
trevue entre sir John Simon qui vient
de rentrer de Genève et le premier
ministre est en particulier prévue pour
la soirée de dimanche. -
Dans le courant de la journée d'au-
jourdhui et de demain, M. MacEJonald
se tiendra en contact téléphonique
avec White-Hall, secrétaire des Affai-
res étrangères; il passera l'après-midi
et la journee de demain à Fritwell dans
sa propriété.
Aucune date n'est prévue pour l'en-
voi de la note britannique, mais cette
"date sera certainement précisée d'ici
peu par celle de la réunion de cabinet
qui sera chargée d'en approuver les
térmçs
Ce qui reste certain, c'est que les
consultations du « wek end » vont en
décider et il ne semble pas que la con-j
çlusion se fasse attendre longtemps.
H' LA BELGIQUE NE PAIERA PAS
, Bruxelles, 26 novembre. — Le gou-
vernement belge d'accord avec le gou-
vernement français et anglais, a déci-
de de ne pas repondre immédiatement
- à la note américaine au sujet des det-
Vtes de guerre.
• En ce qui concerne plus spécialement
Belgique, il y a lieu de signaler que
s jyi. Hymans, ministre des Affaires
étrangères, aoit quitter Bruxelles ¡und)
pour aller présider les débats qui au-
ront lieu a Genève sur la question
mandchoue. Il ne sera de retour dans
la capitale que mercredi et., dans ces
1 conditions, la réponse beige aux Etar,s-
Unis, ne pourra ëcre prête avant la
fin de la semaine prochaine.
En tout cas, cte source uuu officielle
• mais très autorisée, il est'dès à pré-
sent certain que la Belgique va se dé-
clarer dans 1 impossibilité de payer le
;¡¡) décembre prochain sa part des det-
':"têt.!.
-- UNE OPINION ITALIENNE
- Mi}an, 26 novembre. — Le « Corriere
délia Serra publie un article de M.
: Stéfani, ancien ministre des Finances,
article qui suscite de nombreux com-
men. aires, le grand conseil fasciste dont
M Stéfani est membre ayant, croit-on,
délibéré sur la question des dettes lors
de ces dernières réunions. - - 1
: c Nous ne pouvons payer, dit M. de
Stéfani, que dans les limites des som-
mes que nous recevons à titre de répa-
rations. Le paiement ou le non paiement
des dettes de guerre n'est pas une ques"
tion de prestige. Le bon sens et les in-
térêts dûment compris devraient con-
vaincre tous Qu'il faut passer l'éponge
sur toutes les dettes, même si cela n'é-
stait pas conforme à l'opinion de tous les
américains
',. Dens les milieux officiels, on observe
Ja. plus stricte réserve. Il résulte de cer-
taines indications que les déclarations
"des deux présidents des Etats-Unis ne
sont pas considérées en Italie comme
purement négatives.
JjA FRANCE NE DOIT PAS PAYES
L'ECHEANCE DU 15 DECEMBRE,
CONTINUENT A DECLARER LES
PARLEMENTAIRES
Paris, 26 novembre. - « La Liberté »
poursuivant son enquête sur la créance
américaine qui vient à échéance le 15
'décembre, a recueilli encore aujourd'hui
les déclarations de plusieurs parlemen-
taires qui, tout comme ceux pr~c~d°m-
gient interrogés, se dresesnt contre l'ex-
oeuive intransigeance du gouvernement
des Etats-Unis.
; M. Raymond Susset, député de Paris
« Puisque notre trésorerie se trou-
ve dans l'impossibilité de faire face à-
l'échéance du 15 décembre et que, d'au-
tre part, le gouvernement nous refuse
tout délai, il me parait qu'une si'uation
inspirée des usages commerciaux pour-
rait être adoptée. Pourquoi ne pas of-
frir purement et simplement à l'Amé-
tiquer une délégation sur notre débiteur
aliémànd ? Les Etats-Unis encaisse-
raient ainsi les sommes qui doivent nous
revenir à l'expiration du moratoire lIo-
ver et, pour la suite, nous aurions le
temps d'étudier l'aménagement général
temps
des dettes dans une conférence interna-
tionale.
M. MonervilIe, député de la Guyane
— Je suis absolument oppose au
paiement. La France ne doit rien ver-
ser et ne versera rien. Nous avons été
trop craintifs jusqu'à ce jour. Ayons
du cran, soyons énergiques, sachons re-
pondre « non » quand il le faut. Je
suis sûr que l'Amerique sera la pre-
mière à apprécier cette attitude.
M. Daniélou, ancien ministre,
député du Finistère
— Quand on ne peut pas payer et
ce sont les Américains eux-mêmes qui
nous l'ont appris, on ne paie pas. C'est
la thèse que M. Smoot a soutenue de-
vant M. Borah quand la question des
dettes italiennes a été posée. Ce n'est
pas la thèse française, maib je ne vois
pas pourquoi nous ne ferions pas mon-
tre, pour une fois, de principes qui ne
sont pas les nôtres.
M. Henry Paté, vice-président
de la Chambre
- Il ne nous est pas possible de
payer. J'aurais aimé que l'Amérique
accomplit le geste qu'on attendait et
que le monde entier aurait apprécié,
mais puisque le président Hoover re-
fuse de comprendre nos raisons, je ne
vois qu'une solution : payer l'Améri-
que avec un chèque sur l'Allemagne,
où nous avons un compte solidement
provisionné. Les Etats-Unis s'arrange-
ront avec nos débiteurs. En dehors de
cela : pas un sou.
Le duce & sa table de travail au palais Chigi
(Cliché « Petit Parisien ».)
La leçon du raid
de Mrs Mollisson
LES RELATIONS EUROPE-AFRIQUE
S'ETABLISSENT OBLIGATOIREMENT
AU-DESSUS DU SAHARA.
A NOUS D'EN PROFITER
Paris, 26 novembre. — La tg Dépêche
coloniale » écrit :
Nous suivons tous avec intérêt les
exploits de l'aviatrice Amy Mollisson,
mais nous n'avons pas assez fait atten-
tion à ce fait qui devrait pourtant nous
intéresser au premier chef : la route
aérienne des records Angleterre-Le Cap
passe au-dessus du Sahara et de notre
côte occidentale et équatoriale d'Afri-
que. Route des records : donc le plus
court chemin.
« Ainsi la voie historique du Caire au
Cap à peine établie par la chute de
l'Est-Africain allemand est supplantée
par une autre plus directe et plus ra-
pide qui est celle de l'Afrique fraa-
Çcuse.
« Pendant que les pionniers de
l'Empire britannique s'efforçaient de
joindre l'Egypte à leurs possessions de
l'Afrique australe et qu'ils y parvenaient
après un demi-siècle de luttes et de
guerres. ce demi-siècle était employé
par nos explorateurs, nos soldats, nos
savants, à réaliser la jonction par. le
Tchad de nos trois tronçons africains:
saharien, nigérien et congolais.
Or, l'avion nous donne raison contre
les impériaux britanniques. Les rela-
tions Europe-Afrique s établissent obli-
gatoirement au-dessus du Sahara en di-
rection du Niger, et l'itinéraire direct
se prolonge ensuite par Douala, puis
par le Gabon cher à Brazza, où Libre-
ville devient ainsi d'une importance
nouvelle, et par Pointe-Noire.
Pendant que l'aviatrice anglaise et
son mari, dans leur rivalité sportive,
rendent à la géographie de notre Afri-
que de l'ouest l'hommage essentielle-
ment pratique qui lui est dû, nous hé-
sitons d'ailleurs entre les deux embran-
chements qui, à partir de Gao, s'offrent
à nous. Nous n'avons pas encore choisi
entre la ligne Bangui-Congo qui se pro-
longe vers Madagascar et la ligne cô-
tière.
4/Peut-être ferions-nous bien de chol*
sir les deux et d organiser rapidement
la seconde brusquement devenue inter-
continentale et dont l'infrastructure est
fort en retard, çfoyons-nous, sur celî&j
dont nous devons nous assurer l'exploi-
tation en collaboration avec -nos amis
et voisins belges. »
Contre le mouvement
gandhiste
Bombay, 26 novembre. — Le parle-
ment de Bombay a transformé en loi
le décret donnant au gouvernement des
pouvoirs extraordinaires destinés à ré-
primer le mouvement révolutionnaire
gandhiste.
LES VEDETTES DE L'ÉCRAN
Nancy Caroll et Phillips Holmès
dans « L'homme que j'ai tué »,
qui passe actuellement au « Splendid »
(Cliché « Petit Journal ».)
La Belgique vote
aujourd'hui
GRACE A UN SYSTEME DE SCRU-
TIN QUI LEUR EST PROPRE, NOS
VOISINS ELIRONT EN MEME
TEMPS LEURS REPRESENTANTS
A LA CHAMBRE ET AU SENAT
Bruxelles, 26 novembre. — L'impor-
tance les élections qui auront lieu de-
main en Belgique n'a pas besoin d'être
soulignée. Elle se mesure aisément si
on songe que le nouveau parlement, à
peine constitué, aura pour oremiere
tâche, pour tâche urgente, de parer
au déficit qu'ont creuse dans le bud-
get, d'une part le moratoire Hoover et
l'absence de paiements des réparations,
d'autre part les moins-values des re-
cettes fiscales diminuées par la crise.
C'est la plaie d'argent — eue! est donc
le pays qu'elle épargne — qu'il faudra
soigner d'abord, et c'est pour désigner
les médecins que 2.555.743 citoyens bel-
ges, âgés de plus de 21 ans, iront au
.vote.
Il est obligatoire, sous peine d'amen-
de, de déposer dans l'urne deux bul-
letins, l'un pour la Chambre, l'autre
pour le Sénat. Les femmes ne votent
pas, mais elles sont éligibles.
Au moment de la dissolution, le Sé-
nat comptait 71 catholiques, 22 libé-
raux, 55 socialistes, 4 frontistés et 1
isolé, au total 153 membres, non com-
de droit. Quatre-vingt-treize sénateurs
de droit. Quatre-vgint-treize sénateurs
seulement seront élus demain; quaran-
te seront désignés par les conseils pro-
vinciaux qui seront renouvelés à leur
tour le 4 décembre; enfin, ces 133 sé-
nateurs élus auront à choisir vingt sé-
nateurs cooptés. C'est alors seulement
que la Haute Assemblée se trouvera
au complet.
Pour la Chambre comme pour le Sé-
nat, le vote a lieu au scrutin de liste,
avec application. de la représentation
proportionnelle compliquée de l'appa-
rentement. Ce vocable bizarre désigne
le mécanisme particulier à la Belgique
et pourrait s'appeler l'art d'accommo-
der les restes de la cuisine électorale,
c'est-à-dire que le nombre des voix qui
subsistent à l'actif de la liste catho-
lique, libérale ou socialiste, après attri-
bution des sièges enlevés haut la main,
peut. être viré à une liste sœur catho-
lique, libéral ou socialiste présentée
dans un autre arrondissement de la
même province. C'est ainsi qu'il arri-
ve assez souvent qu'un député ou un
sénateur doive son siège à des suffra-
ges qui proviennent d'une circonscrip-
tion à laquelle il est complètement
étranger. Il va sans dire que cette ma-
thématique ne simplifie pas les calculs
électoraux et retarde en plus d'une
occasion la proclamation des résultats.
La campagne électorale vient de
prendre fin. Les derniers grands mee-
tings ont eu lieu vendredi soir. A l'en-
contre de ce qui se passe à l'étranger,
les forts t^nor* -belges se reposent la ;
veille du scrutin.
Trois grands partis ont bataillé âpre-
ment au cours de cette courte mais ar-
dente campagne, car l'enjeu est gros de
conséquences; un déplacement de 14
sièges en faveur des socialistes leur per-
mettrait d'obtenir la majorité absolue.
Tous les chefs catholiques ont été sur
la brèche et se sont dépensés sans
compter. Ils sont un peu aux abois car
ils craignent justement une poussée
vers la gauche qui s'est déjà dessinée
au cours des élections communales.
D'autre part, les libéraux, qui décla-
rent être partis au combat les mains
libres, veulent renforcer leur position
pour conserver à leur parti le rôle d'ar-
bitre entre les deux fractions catholi-
que et socialiste.
Quant aux socialistes, ils ont su ex-
ploiter très habilement le marasme éco-
nomique et financier qui règne en Bel-
gique comme partout ailleurs pour
ébranler la confiance des adversaires.
- IMBP I CH1 -
Les compagnies de navigation
transatlantique abaissent
leurs tarifs de transport
Londres, 26 novembre. — Après deux
jours de délibérations, la Conférence
des représentants des grandes compa-
gnies de navigation transatlantique,
tout en refusant le rétablissement in-
tégral des tarifs de transport à leur
niveau de l'an dernier, est tombée d'ac-
cord pour accepter un rétablissement
partiel qui touche seulement certaines
catégories.
Les nouveaux tarifs entreront en vi-
gueur dès le 5 décembre prochain.
Les points principaux de la resolu-
tion, dont les détails seront publiés à
la fin de la semaine prochaine, sont
ceux relatifs à la hausse de 6 pour cent
sur les prix des billets de première olas-
se. cabines et deuxièmes classes, ainsi
qu'à l'augmentation de 5 dollars 50
(137 fr. 50) sur les billets touristes, 5
dollars (125 francs) sur les troisièmes
classes (direction Amérique) et 7 dol-
lars 50 (187 fr. 50) sur les troisièmes
classes (direction Europe).
---M *-- Qu
Une nouvelle colonne
de « marcheurs de la faim »
se dirige sur Washington
Chicago, 26 novembre. - Une colonne
dp « ma"cheul's de la faim » qui vient
du nord-ouest et dont les rangs ont plus
Que doublé, a quitté Chicago aujour-
d'hui pour sejoindre à d'autres groupes
qui marchent sur Washington.
Quelques désordres se sont déjà pro-
duits et l'on signale l'arrestation de six
enfants et de trois grandes personnes
qui s'efforçaient de pénétrer à Washing-
ton dans la Maison-Blanche.
Les « marcheurs de la faim » sont au
nombre de 270 et parmi eux se trou-
vent une vingtaine de femmes ; ils
veulent réclamer au p "ésident Hoover j
un secours de chômage.
La réorganisation
des services sanitaires
de l'Algérie
DECLARATIONS
DE L'INSPECTEUR GENERAL
LASNET
Paris, 26 novembre. — Nos lecteurs
savent Que d'importantes mesures ont
été déjà prises et que d'autres vont
suivre, en vue d'assurer la réorganisa-
tion des services sanitaires en Algerie.
On sait aussi que c'est au medecin
inspecteur général Lasnet que le gou-
verneur générai Carde a fait appel
pour tracer un programme définitif de
cette reorganisation et coordonner les
efforts des pouvoirs publics et des ini-
tiatives privées.
L'inspecteur général Lasnet, qui est
actuellement de passage à Paris, vient
de donner, au sujet du vaste program-
me qu'il s'est fixe, d'intéressantes pré-
cisions qu'a recueillies M. Henri-Paul
Eydoux, dans la « Dépêché coloniale ».
— Le développement qui va être
donné aux services sanitaires algériens,
a ucOiiuc iVi. juasnet, reposera sur l'ap-
pui des maîtres de la Faculté de mé-
decine, de l'Institut Pasteur, des hô-
pitaux et il sera réalisé avec le con-
cours de tout le corps médical d'Algé-
rie, qui a déjà tant fait pour l'amélio-
ration sanitaire du pays. L'échelon du
gouverneur général donne les directives
et assure le contrôle, mais l'exécution
est dans les attributions des préfets qui
ont une expérience profonde de l'as-
sistance et de tout ce qui touche à la
santé publique ; l'élément technique
eoo d'auieurs représenté auprès d'eux
par les inspecteurs départementaux
d'hygiène qui deviennent les conseil-
lers permanents pour toutes les bran-
ches de l'activité sanitaire.
» La compagne a commencé en juil-
let et elle a déjà permis d'obtenir des
résultats des plus satisfaisants. Dès cet-
t.. année, les localités les plus éprou-
vées bénéficient d'une campagne pro-
phylactique organisée, dont toutes les
mesures sont attentivement surveillées
e leurs résultats régulièrement con-
trôlés.
» Mentionnons également que la
question de la tuberculose a été repri-
se cet été. Vous n'ignorez pas que la
lutte contre cette maladie présente de
grandes difficultés en Algérie, par sui-
te de l'absence d'hygiène et de l'igno-
rance des populations indigènes.
» Une commission a été créée à cet
effet et elle a déjà étudié tout ce qui
a trait aux mesures de prophylaxie, au
traitement des malades, à l'organisa-
tion des établissements hospitaliers. Il
s'agit d'un programme complet de dé-
fense antituberculeuse, que mon émi-
nent confrère le professeur Léon Ber-
nard, a acceoté de venir définitivement
mettre au point.
» Par là suite, nous entamerons la
lutte contre le trachome, les maladies
vénériennes et aborderons la question
de la protection de l'enfance. »
Un ouvrier engagé pour un an
n'a pas le droit de quitter
son patron avant l'expiration
de la période fixée
Paris, 26 novembre. — L'Office de la
main-d'œuvre agricole, 8, rue d'Athè-
nes, publie la question et la réponse
ci-après :
Question : un ouvrier français que
j'avais engagé au printemps pour un
an vient d'être embauché par un fer-
mier voisin qui lui a offert, devant té-
moins, 50 francs de plus par mois. Que
dois- je faire pour obtenir justice ?
Réponse : la loi du 5 février 1932 a
ajouté au Code du travail un nouvel
article, l'article 23, qui permet dans un
cas comme relui-ci d'engager une ac-
tion en dommages-intérêts contre l'ou-
vrier qui a rompu abusivement son
contrat et, solidairement, contre le nou-
vel employeur qui n'a pas hésité à le
prendre à son service.
La loi dit en effet que le nouvel em-
ployeur est solidairement responsable
du dommage causé à l'employeur pré-
cédent quand il est démontré qu'il est
intervenu dans le débauchage. Ici les
manœuvres du nouvel employeur pour
étirer elles lui l'ouvrier ne font au-
cun doute. Le fait d'avoir offert à cet
ouvrier un salaire plus élevé pour
l'amener à rompre son contrat et à ve-
nir travailler chez lui constitue, de
la part du nouvel employeur, une ma-
nœuvre manifeste de. débauchage.. Il
convient donc de faire citer devant la
justice de paix l'ouvrier lui-même et
son nouvel employeur, tous deux soli-
clairement 1
Nous insistons sur le fait qu'il ne faut
pas omettre de faire citer l'ouvrier puis-
que le nouvel employeur n'est que so-
lidairement responsable du préludice
causé par l'ouvrier.
Nous insistons également sur ce point
que contrairement à ce qui aurait lieu
si l'ouvrier en question avait été un
étranger introduit directement de son
pays d'origine avec un contrat au nom
de l'employeur intéressé, il ne s'agit
pas ici de poursuites devant le tribunal
correctionnel entraînant la condamna-
tion pénale du délinquant (loi du 11
août 1926).
Il n'y ar donc pas lieu de saisir d'une
plainte le procureur de la République,
comme pour les infractions à la loi du
11 août 1926 et la gendarmerie elle-
même ne peut être tenue d'intervenir
ni pour rechercher au profit du pre-
mier employeur l'ouvrier parti préma-
turément ni pour contraindre le nou-
vel employeur à le renvoyer chez son
premier patron.
Il s'agit ici d'un recours civil contre
1 ouvrier employeur. Ce recours doit
être exercé à la diligence de l'employeur
lésé, en vertu des règles de responsa-!
bilité civile et en vertu de la réparation
du préjudice qu'il a subi.
A LA COUR D'ASSISES DE BASTIA
Un meurtrier est condamné
à quatre ans de prison
Bastia, 26 novembre. — Antoine Vel-
lutini, 21 ans, était accusé d'avoir, à
Petrobicchisano. dans la nuit de Noël
1931, tué un pere de famille : Michel
Mondoroni. Celui-ci ayant corrigé le
jeune Istria, 9 ans, qui se battait avec
son fils, reçut des observations sévères
de Joseph Labicchi, oncle du jeune Is-
tria.
On venait de séparer Joseph Lam-
bicchi et Mondoloni quand ce dernier
reçut dans le dos une balle de revol-
ver. Arrêté presque immédiatement, An-
toine Vellutini reconnut être l'auteur i
meurtre, mais rétracta plus tard son
aveu.
Après plaidoirie de M* de Caraffa,
représentant la partie civile, réquisitoi-
re de 1 avocat général Orsatelli et plai-
doirie du bâtonnier de Montera pour
l'accusé, celui-ci a été condamné à qua-
tre ans de prison.
Le faux lieutenant aviateur
Pluche sera poursuivi
pour port illégal d'uniforme
Versailles, 26 novembre. —L'enquête
sur les agissements du peuso-lieutenant
aviateur Pluche, qui fut arrêté à Ver-
sailles, est terminée. Elle a établi que
Pluche est marié et qu'il a abandonné
sa femme, qui habite Paris, pour sui-
vrp à Versailles sa maîtresse. Avant son
départ, il avait pris l'automobile dé sa
femme pour la vendre, afin de se pro-
curer des ressources.
Une perquisition opérée dans sa cham-
bre a amené la découverte d'une som-
me de 300 francs et de quelques décou-
pures de film où Pluche avait été ci-
nématographié sous le nom de Jean
d'Aurigny.
Les officiers avec lesquels Pluche était
en relation à l'hôtel et au restaurant
ont affirmé au commissaire de police
qu'à aucun moment le faux officier
aviateur n'avait fait allusion à l'armée
ui cherché à se procurer des renseigne-
ments sur l'aviation militaire. En con-
séquence, Pluche ne sera poursuivi de-
vant le tribunal correctionnel de Ver-
sailles que sous l'inculpation de port
Illégal d uniforme.
L'activité de la poste aérienne
Paris, 26 novembre. — Le nombre des
lettres transportées par l'Aéropostale
durant la semaine du 14 au 20 novem-
bre est, pour la France, l'Espagne, le
Maroc et retour, 103.638; la France,
l'Algérie et retour, 23.720.
Félix Lassave
serait mort à Séville
Nous recevons de notre correspondant
particulier de Séville, le télégramme
suivant :
Séville, 26 novembre. — Un nommé
Félix Lassavo, originaire d'Alger est
mort à Séville. Il laisse femme et en-
fants dans complet dénuement qui
demandent leur rapatriement à Alger.
FÉLIX LASSAVE
On se rappelle qu'il y a un peu plus
d'un an, en septembre 1931, à la suite
de diverses plaintes adressées au par-
quet d'Alger, en escroqueries et détour-
nements au préjudice de la Société des
courses d'Alger, de l'Automobile-Club
dont il était lo trésorier et de la caisse
je prévoyance des jockeys et entraî-
neurs, ainsi que de la caisse du pari
mutuel de l'hippodrome d'Alger dont il
érait président et directeur, une infor-
mation judiciaire était ouverte contre
M. Félix Lassave, demeurant 9, rue
Joinville. De graves présomptions pe-
saient à son encontre que sa fuite
n'a fuit que confirmer.
C'est le 30 septembre 1931 qu'ont été
découverte les premiers détournements,
celui de 280.000 francs au préjudice de
la Société des courses, et celui de 145.000
irancs, au préjudice de la caisse de pré-
voyance des jockeys et entraîneurs.
Des mesures étaient prisse, M. Sutter,
juge d'instruction était chargé de l'af-
jaire, mais l'inculpé qui avait reconnu
les faits délictueux, les reconnaissant
"'ar écrit et sur papier timbré, dispa-
raissait un soir, avec toute sa famille,
et allait se léfugier en Espagne, en
ayant bien pris toutes ses précautions.
Sa villa,' de Guyotville, comme son
appartement de la rue Dumont-d'Ur-
ville furent 'endus. Et les créanciers
attendent toujours.
Un industriel se suicide
en se précipitant d'un avion
Vienne, 26 novembre. — L'avion « D.-
P.-112 » quittait, ce matin, l'aérodrome
d'Asperg, en route pour la Pologne. Dix
minutes après le départ, le pilote sen-
tit une violente secousse au moteur.
En faisant escale à Brno (Tchécos-
lovaquie), il constata que la porte des
cabines était ouverte et que le passager
avait disparu.
Celui-ci, un industriel, avait laissé
dans sa cabine, quelques lignes annon-
çant qu'il n'avait fait usage de l'avion
que pour se suicider d'une manière plus
sûre. Il donnait, en outre, quelques in-
dications relatives à ses funérailles.
Quant à la raison de son suicide, il ne
1 indiquait pas.
Peu de temps après, le corps, affreu-
sement mutilé, fut retrouvé dans les
environs de Volkeretors.
Une manifestation hostile
des camelots du roi
contre le nonce apostolique
Paris, 26 novembre — Sous la prési-
dence de Mgr le Nonce apostolique,
avait été organisée une réunion au cer-
cle des étudiants catholiques.
lorsque le prélat voulut prendre la
parole, des cris hostiles furent poussés
par les camelots du roi qui avaient réus-
si à s'introduire dans la salle.
Une bagarre s'ensuivit à laquelle mit
fin 1 intervention de la police. Une dou-
zaine de jeunes gens ont été arrêtés
puis relâchés après vérification de leur
identité et de leur domicile.
LES BELLES EXCURSIONS
DE L' «ECHO D'ALGER »
Jeudi 1er décembre
UNE SORTIE INSTRUCTIVE. — En organisant les promenades du jeudi
pour les écoliers, nous nous sommes proposé de les rendre instructives en même
temps que récréatives. Aussi, avons-nous le plaisir, aujourd'hui, d'annoncer à nos
petits amis que la Société industrielle de La Chiffa, répondant la première à
notre appel, vient de nous offrir de faire visiter sa papeterie à nos petits excur-
sionnistes, visite au cours de laquelle des explications détaillées, avec démons-
tration pratique sur la fabrication du papier seront données. En outre, une
collation sera offerte aux visiteurs.
Nous n'en demandions pas tant et que le directeur de l'usine soit remercié*
ici de son geste si aimable à l'adresse de nos petits excursionnistes.
Nous invitons donc Mmes les Directrices et MM. les Directeurs des écoles de
mettre à profit cette belle occasion.
Si le nombre des inscriptions est suffisant, un car spécial sera réservé aux
fillettes et un car pour les garçons.
PRIX DES PLACES : Institutrice ou instituteur accompagnant
des élèves. 12 fr.
Elèves au-dessus de 12 ans 9 »
Elèves au-dessous de 12 ans. 7 »
Les élèves pourront être groupés par école si les inscriptions nous sont adres-
sées par Mmes les Directrices ou MM. les Directeurs.
LES INSCRIPTIONS SERONT CLOSES MERCREDI 30 NOVEMBRE, à midi
Samedi 3 et dimanche 4 décembre
EXCURSION DANS UNE DES PLUS BELLES FORETS D'ALGERIE
La Forêt des Cèdres de Téniet-el-Haâd
Départ samedi, à 1 heure, par Koléa, Bourlctka, Miliana; dîner, coucher et
déjeuner du lendemain à Téniet-el-Haâd, retour à Alger par Médéa et le
Ruisseau des Singes.
420 kilomètres : 120 francs
(Deux repas et la chambre compris)
N.-B. — Les meilleures places dans le car sont toujours prises les premières.
Attendre au dernier moment, c'est s'exposer à être mal placé.
CHRONIQUE ARCHÉOLOGIQUE
LA CIVILISATION CRETOISE
Dans notre étude sur loi (1) nous
nous étions promis de faire une publi-
cation sur la civilisation égéo,,
Dans toutes les sciences, des horizons
nouveaux s'ouvrent journellement aux
recherches des savants. L'archéologie
subit cette même loi.
Les fouilles de Troie d'abord, celles
de Mycènes, de Tirynthe et d'Orcno-
mène, filiales crétoises, celles de la par-
tie orientale de la Crète, ont révélé des
mystères enfouis sous trente siècles
d'oubli.
Les couches successives des villes se
oont ouvertes comme les feuillets d'un
JJvre, sous les pioches de Schliemann,
d'Evans de l'école française d'Athènes
et de tant d'autres. La céramique, la
peinture, la sculpture, la gravure, l'orfè-
vrerie ont démontré le talent merveil-
leux des artistes qui, il y a cinquante
tolècles, travaillaient la matière avec un
art insoupçonné. On y voit la mode
suivie par les coquettes de l'époque, qui
sont représentées vêtues de robes lon-
gues à volants, de boléros largement
évasés, ou col médicis, les cheveux
ondulés, surmontés de chapeaux, plu-
mes ou fleurs, ornées de bijoux, pende-
loques et colliers ; les récipients à par-
fums et à fards, témoignent de leur
raffinement. La fabfication avait besoin
de débouchés, aussi retrouve-t-on, dans
les peintures et sur de nombreux sceaux,
la représentation de bateaux à voiles
et à rames assez puissants pour affron-
ter la pleine mer dès le XXe siècle.
-. On jetrçuye la trace..de. ces, naviga-
teurs dans l'île de Thbsos ou ils trou-
vaient l'or, les gisements y produi-
saient 80 talents par an, environ 450.000
francs ; puis à Malte, dans l'Italie du
Sud, en, Sicile, en Sardaigne. aux Ba-
léares, en Espagne où ils allaient cher-
cner le ou ivre, l'étain et l'argent. Ils
remontaient jusqu'en Gaule, peut être
& Marseille, nais sûrement vers Arles
et à son voisinage, aux grottes des
Baux. En Sardaigne, ces tours mysté-
rieuses, tombeaux ou habitations, les
Nuraghes, leur sont attribuées.
Ils connaissaient l'Egypte qu'ils fré-
quentèrent dès — 2500. Sur les ordres
du Pharaon 'l'houtmès-III, ils appor-1
taient des bois de construction. En Cy-
rénaïque, ils allaient recueillir le sil-
phion, cet aromate si réputé.
Nous donnons là de cette civilisa-
tion une esquisse superficielle et nous
allons examiner ce qu'il faut en suppo-
der pour l'Afrique du Nord. Cambè. qui
précéda Karthage, ne résout pas le
problème. Le sol y a tant été boulever-
cé et est si étendu que des recherches
liés profondes seraient aléatoires. Nous
np pouvons que nous reporter à l'archi-
tecture des tombeaux de Byrsa et de
Douimès. Le caveau funéraire est re-
couvert d'un plafond soulagé par un
triangle de décharge formé de' pierres
cutées. Cee constructions ont un cachet
mycénien et ressemblent au tombeau
royal dit d'Atrée dont la hauteur atteint
14 mètres, qui fut fermé jad-s par une
porte de bronze et est recouvert de
deux linteaux dont l'un a 9 mètres de
long, 5 mètres de large et 1 d'épaisseur
du poids de 130 tonnes surmontes du
triangle de décharge qui ne semble là
qu'un motif d'architecture. Le roi qui
'eposait là solaire, la face recouverte
d'un masque d'or fut peut-être Aga-
memnon. La porte des lionnes, à My*
cènes aussi, a le même style, seulement
l'arc est formé de deux murailles se re-
joignant par le sommet. Nous recrou-
vons ces murs' énormes de blocs super-
posés sans matière liante à H ppone.
Près de Dj djelli on découvrit il 'y ai
trois ans un vaste ossuaire semblable
ù ceux de Crète de la période néoli-
thique, époque des clans, où les indivi-
dus étaient réunis dans la même tombe.
La tombe à puits que nous rencontrons
depuis Karthage jusqu'à Tanger était
1p système employé en Crète dès le
XXvo siècle, elle se retrouve au XV"
en Phénicie. Une autre méthode ayant
la même origine est celle du cadavre
accroupi compressé dans une urne
puis allongé dans deux urnes mises
oout à bout, tombes de Siagu et de
Puppu — Bir-bou-Rekba -. Les tom-
beaux à puits de Gouraya ont révélé
kussi la position accroupie du squelette.
Les Crétois usèrent ensuite de la c.if,te,
récipient allongé et profond dans le-
quel ils accroupissaient aussi le mort
qu'ils recouvraient d'une pièce simulant
le toit à deux pentes d'une maison. De
ià l'origine de la larnax, cuve en terre
cuite qui précéda le sarcophage de
pierre recouverte aussi d'un3 toiture à
deux pentes et dans laquelle le mort
avait quelquefois les jambes repliées.,
ies talons touchant les reins. Ce genre
de monument existe à Cherchell attes- !
tant une très lointaine civilisation à
cette cité. En Etrurie, la Toscane actuel-
le, les urnes funéraires simulaient la
maison et les sarcophages en terre cuite
dénotent aussi une origine orientale.
Toutes ces superpositions de peuples
constituent un écheveau bien embrouil-
lé et. où les saints ne peuvent au'émet-
tre des hypothèses, qui quelquefois sont
troublantes.
E, Thépenier.
Archéologue à Alger.
(1) « Echo d'Alger », 3 octobre 1932.
UN MOT DF CLEMENCEAU
On a pu lire récemment dans la « Re-
vue hebdomadaire », un extrait du « Cin-
quième cahier ,t>, de Maurice Barrés.
C'est un croquis ds la séance de ta
Chambre, le 19 juin 1903. et du duel ora-
toire Clemenceau-Jaurès.
— Mais vous n'êtes pas le socialisme
à vout tout seul, Interrompt à un mo-
ment Clemenceau agacé. Vous n'êtes pas
le bon Dieu.
— Et vous, répond Jauvès, vous n'êtes
même pas le diable
— Qu'en savez-vous ? riposte l'autre.
Et Barrés de commenter ces paroles
étranges, presque Inexplicables. A son sens,
Clemenceau, « ce Kalmouck », e serait fier
d'être le démolisseur, la force du mal ».
Il ajoute même : « Mots étranges et qui
nous livrent dans co brouhaha les esprits,
leurs prétentions. » Mais en fait Barrés,
peut-être, n'avait-il saisi que le sens le
plus superficiel de ce fulgurant aveu.
Clemenceau, haut initié de la Grande
Loge des Illuminés où l'on adore le Dra-
gon, n'avait pu se tenir de se proclamer
à sa façon habituelle, à la fois énigmati-
que et primesautière, du moins le repré-
sentant de la Puissance évoquée; et Barrés
l'aurait sans doute mieux compris s'il
avait connu à cette époque la troublante
« Elue du Dragon », le roman de Clotiide
Bersone, dont les Nouvelles Editions lati-
nçs (21, rue Servandoni, Paris) viennent
de publier une nouvelle édition préfacée
par M. Roger Duguet.
Fêtes et concerts
FETE DE LA SAINTE-BARBE
Les officiers d'artillerie (active et réser-
ee) sont Informes que le banquet annuel.
organisé à l'occasion de la Sainte-Barbe,
aura lieu le samedi 3 décembre, à 19 h:
45, dans les salons de la brasserie de
l'Et-olie.
Prix du banquet : 45 francs (vin com-
pris).
Les adhésions sont reçues jusqu'au jeu-
di 1er décembre, à l'artillerie divisionnai-
re (ancienne cartoucherie, chemin l'usuf
tél. 25-38).
HARMONIE L'AFRICAINE DE MUSTAPHA
Aujourd'hui dimanche 27 novembre, en
matmee et en soirée, deux grands bals
seront donnés dans la vaste sahe des fê-
tes de la société, rue de LYJn. Le réputé
jazz Ménella se fera entendre dans lieS
cuaises les plus modernes.
Commissaires au contrôle MM. Ralnaud,
Subrevllle Maurice, Spennato Biaise et VI-
chat.
LA SAINTE CECILE
A LA PHILHARMONIQUE ALGER-
TOURIST ET A L'AVENIR DES
TROMPETTES D'ALGER
Nous rappelons que c'est aujourd'hui
dimanche qu'a lieu le concert oliert gra-
cieusement à la population d'Alger, dans
le cadre merveilleux du sauare Aristide-
Briand, de 10 à 11 heures, par ces deux
sociétés.
Nous donnons ci-après le programme
des morceaux qui seront exécutés :
Alger-Tourlst. — 1. Salut à Priay. pas
redoublé (J.-M. Champel); 2. La Fête du
Printemps, ouverture (M. Cavlanne); so-
liste : M. René Bacri: 3. Le Petit Duc,
fantaisie (Ch. Lecoq), arrangé par L. Blé-
mant; 4. Marche héroïque de Louis XI
(P. Maison); 5. Honneur aux basses, pas
redoublé (A.-L. Doyen).
Avenir des Trompettes d'Alger. — 1. De-
..VûAt -Verdun, marche (L. Prodhomme); 2.
Honneur - et Patrie, fantaisie (Bleger); 3.
La Descouin. marche (Camps).
Rendez-vous des musiciens : Alger-Tou-
rist, 9 h. 30 au square; Avenir Trompettes,
9 heures au local
AMICALE DES « RHETOS »
Matinée dansante
C'est aujourd'hui dimanche, à 14 h. 30.
dans les salons de l'hôtet oriental, que nos
Jeunes rhétoriciens recevront leurs tamil-
les, leurs amis et leurs invités, réception
pour laquelle Ils ont organisé une matinée
dansants
L'animation sera grande, car il y aura
foule. Les divertissements ne manqueront
pas et les plus difficiles seront satisfaits
à souhait
Les fervents de la danse pourront, aux
accords rythmés d'un excellent jazz, s'a-
donner à leur plaisir favori. On ne s'en-
nuiera pas, cet après-midi, à l'Oriental.
CERCLE CHORAL
« LES ENFANTS DE L'ALGERIE »
C'est samedi prochain 3 décembre, que
le Cercle choral donnera son concert d'hi-
ver, à l'intention de ses membres hono-
raires.
Cette manifestation artistique aura lieu,
à 8 h. 30 du soir, dans la coquette balle
des fêLes du lycée de garcono.
Le programme a été élaboré avec ce sou-
ci d'éclectisme qui anime toujours les di-
rigeants de notre vieille. et toujours Jeu-
ne chorale algéroise. s
L'orchestre se fera entendre dans des
œuvres musicales de premier plan, dirigé
avec une foi juvénile et ardente par le
talentueux directeur du Cercle, M. Edouard
Rizzo, secondé par de brillants solistes :
MM. Foucqueteau et ScottO.
La partie vocale aura aussi une belle
part avec le précieux concours de Mlle
Lallement, au soprano superbe; de M. Diaz,
dont le timbre rare de baryton est très
apprécié, et de MM. Azéma, premier ténor
solo du Cercle, et Cosentino, qui créeront
une œuvre de notre concitoyen M. Emile
Toscano.
L'accompagnement sera assuré par l'or-
chestre et par Mlle Suzanne Valls, premier
prix de piano du Conservatoire d'Alger.
La note comique sera donnée par le po-
pulaire fantaisiste Darbel's dont les res-
sources sont inépuisables et le succès Cer-
tain.
Une délicieuse comédie en un acte, d'E-
mile Rouqlé, sent interprétée par Mlle
Paule Jourdan, du Conservatoire d'Alger, ex
par M. Toiza, premier prix du Conserva-
toire d'Alger, tous deux de la classe de M.
Barbier.
La chorale prendra contact avec deux
chœurs à 4 voix des meilleurs maîtres du
chant choral.
Enfin, suivant l'aimable tradition, une
sauterie terminera le spectacle.
BAL DES CATHERINETTES
Nous rappelons que c'est ce soir, à 21
heures, qu'aura lieu dans la salle du Tour-
billon le grand bal des Catherinettes. orga-
nisé par l'Estudiantina.
Au cours de la soirée, une grande at-
traction : « La farandole des vingt-cinq
printemps. » Remise des insignes aux Jeu-
nes filles coiffant Sainte Catherine et dis-
tribution des récompenses.
Nous invitons nos charmantes Catheri-
nettes à venir nombreuses à cette fête, la
première du genre à Hussein-Dey. Elles
auront d'ailleurs tous les honneurs de la !
soirée.
Les Catherinettes munies de leur coiffure
auront droit à l'entrée gratuite.
Vive Sainte Catherine ! ! !
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Chatelain Chatelain /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Chatelain" or dc.contributor adj "Chatelain")Durrieu Xavier Durrieu Xavier /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Durrieu Xavier" or dc.contributor adj "Durrieu Xavier")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 4/10
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k7622507n/f4.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k7622507n/f4.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k7622507n/f4.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k7622507n/f4.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k7622507n
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k7622507n
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k7622507n/f4.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest