Titre : L'Action française : organe du nationalisme intégral / directeur politique : Henri Vaugeois ; rédacteur en chef : Léon Daudet
Auteur : Action française. Auteur du texte
Éditeur : Action française (Paris)
Date d'édition : 1925-01-27
Contributeur : Vaugeois, Henri (1864-1916). Directeur de publication
Contributeur : Daudet, Léon (1867-1942). Directeur de publication
Contributeur : Maurras, Charles (1868-1952). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326819451
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 janvier 1925 27 janvier 1925
Description : 1925/01/27 (Numéro 27). 1925/01/27 (Numéro 27).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k762207p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-6354
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
Dix-huitième aimée — N° 27
Mardi 27 janvier 1925
16 centimes. S bibb bt S eise-eï -O iss
20 centimes. D épaktemb!ïts bt C olories
ABONNEMENTS : So An. Siilhis. Ir&llds.
France et Colonies. 48 fr. a5 fr. i3 fr.
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ORGANE DU NATIONALISME INTÉGRAL
« Tout ce qui est national est notre. »
Le Due d'ORLÉAISS
Jrèritîer des quarante Rois qui ca mille ans firent la Franco*
BfiDA-CTIOW * ÀDMIMSTRâTIO*!
lb> roc de Borne, PARIS (8*)
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Téléphone : Administration : Louvre a6-5o
Rédaction ' Central 75-44 Publicité ; Central 74-77
Apres xo heures du soir : Ségur iï4>â
Registre de Commerce ; Seine K w 78.58a
Fondateur ; HENRI YAUGEOIS Directeurs politiques : LÉON DAUDET et CHARLES MÀURRAS — Rédacteur en ehet s MAURICE PUJO
Les journaux augmentent leur
tarif le' premier février.
. Grâce à la « contribution volon
taire », l'ACTION FRANÇAISE main-
tient ses prix.
* *'■«.
ETSI
contre Colombo. Le Flaoutter, Lannes,
Delange et
LA PLAINTE
PHILIPPE DAUDET
1'iimocente -victime des policiers
Voici le texte de la plainte que Léon
Daudet a déposée hier entre les mains de
M. Leroy, doyen des juges d'instruction :
Monsieur le Juge d'instruction,
Le meurtre de mon fils Philippe est
établi par l'impossibilité matérielle du
suicide. Il n'y avait pas de cartouche dans
le canon du revolver trouvé à ses pieds
dans le." taxi aux vitres fermées, ..où il.
agonisait.
Or, si Philippe avait tiré dans le taxi,
personne n'aurait pu ensuite manipuler
ou changer cette arme. La cartouche qui
monte automatiquement dans le canon,
quand un premier coup est tiré, n'aurait
pas pu ne pas y être encore.
L'absence de cartouche dans le canon
rend absolue et évidente l'impossibilité
du suicide, suicide que rendaient déjà
invraisemblable l'absence de balle, de
fumée et d'odeur de poudre dans le taxi,
la découverte très tardive et inadmissi
ble de la douille, la quantité de sang qui
pendant le très court arrêt de la voiture
avait déjà traversé le plancher de celle-ci
et souillé le pavé, comme l 'ont constaté
plusieurs témoins.
Mon fil? a été tué.
Leurs contradictions, leurs extravagan
ces et leurs mensonges suffiraient à dé
noncer ses assassins.
Us eii'sont à alléguer qu'ils n'ont com
mis des faux témoignages, détruit et refait
un rapport que poiir dissimuler des fau
tes professionnelles. Mais si devant la
justice ils s'obtinent à nier Je meurtre,
ailleurs, ils en répandent des versions qui
vont de l'accident à la légitime défense
et que résume la formule de Delange à
M. le directeur de Lariboisière, qui en a
déposé : « J'ai des raisons de croire qu'il
a pu être transporté dans un hôpital, à
la suite d'une blessure par revolver ».
Je dépose donc entre vos mains, M. le
Juge d'instruction, en réservant tous mes
droits contre d'autres coupables et contre
les faux témoins et en me constituant
partie civile par le ministère de M 6 Fa-
gniez, une plainte formelle pour meur
tre, complicité de meurtre, détournement"
de mineur et complicité de détournement
de mineur, contre :
Colombo, Joseph, commissaire de po
lice mobile à la Sûreté générale, 132, rue
Legendre, à Paris ; '
Le Flaoutter Pierre, ancien libraire, 46,
boulevard Beaumarchais,' à Paris ; dont
la dernière résidence connue est avenue
Ledru-Rollin, 113 ;
Lannes Auguste, contrôleur général à
la Sûreté générale, 38, boulevard Richard-
Lenoir ;
Marlier Louis, ancien directeur de la
Sûreté générale, actuellement préfet de
■ la Corse ; . ■ ~ ■
Delange Louis, contrôleur général dés
Reçhercheg judiciaires à la Sûreté géné
rale, 12, rue Catnou. -
Je maintiens ma plainte précédente
contre Jean Grufly.
Je dewaitdft à être confronté perso»
nellemerit et sans retard avec tous ceux
que j'accuse.
*VeuilIez agréer, M. le Juge d'instruc
tion, les assurances de ma très haute
considération., i
Léon DAUDET*...
AU PALAIS
Léon Daudet est arrivé au Palais vers
2 heures, accompagné de Jacques Allard,
pour déposer la plainte contre Marlier,
Lannes, Delange, Colombo et Le Flaout
ter, plainte pour meurtre et complicité,
détournement de mineur et complicité,
dont on a lu le texte d'autre part. Assisté de
M e Fagniez, avoué, il était reçu peu après
par M. Leroy, doyen des juges d'instruc
tion.
Une fois saisi de la plainte, M. Leroy a
longuement conféré avec M. Prouharam,
procureur de la République, et avec M;.
Scherdlin, procureur général. De l'exa
men de la situation de droit au cours de
cette conférence, il résulte qu'un officier
de police judiciaire — le commissaire de
la Sûreté générale Colombo — étant visé
dans la plainte, l'instruction contre tous
les inculpés échappe à la juridiction ordi
naire d'instruction. En effet, ^l'article 484
du code d'instruction criminelle dispose :
« Lorsque des fonctionnaires de la qualité
« exprimée en l'article , précédent (au
« nombre desquels sont les officiers de
« police judiciaire) seront prévenus
« d'avoir Commis un crime emportant la
« peine dé forfaiture ou autre plus grave,
« les fonctions .ordinairement dévolues au
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Le faux témoin BAJOT
« juge d'instruction et au procureur de la
a République seront immédiatement rem-
« plies par le premier président et le pro-
« cureur général près la cour, d'appel,
« chacun en ce; qui le concerne, ou par
« tels autres officiers qu'ils auront respec-
« tivement et spécialement désignés à cet
« effet' » - .
. Il à été décidé que la plainte serait trans
mise au parquet par M. Leroy. Sur réqui
sitions conformes du procureur, de la Ré
publique, lé juge rendra une ordonnance
par laquelle il se déclarera incompétent
pour instruire l'affaire". Immédiatement
après, et le tout dans un délai extrêmement
bref, la plainte sera transmise par le par
quet à M. le procureur général Scherdlin
qui en saisira le premier président de la
cour d'appel, M. Paul André. '
Dans l'usage, le premier président ne
procède pas lui-même à l'instruction. D
désigne un magistrat, dans les termes de
l'article 484 du code d'instruction crimi
nelle.
Daudet a- pu constater hier que Je Pa
lais n'est pas fermé à l'émotion,et à l'in
dignation que soulèvent dans le public
l 'assassinat d'un enfant de 14 ans et l'im
punité des criminels. De nombreux avo
cats, dont beaucoup sont connus comme
n 'étant pas précisément des amis politi
ques de l'Action française, /lui ont donné
de chaleureux témoignages de cette émo-
tfem. — N. S. A. '
LA POLITIQUE
L Triple Alliance
Les prévisions naïves du Cartel étant
déçues sur le traité commercial franco-al-;
lema"d, comme elles ont été déçues sur'
l'établissement d'un régime démocratique
et pacifiste en Allemagne, les Cartellistes
se sont écriés : Qu'importe! Quelle impor
tance a un accord économique? Elargis?
sons la question : proposons -anTCCord
politique général! Et ils ont invité Hefriot
à se substituer à Raynaldy, son ministre
du commerce, pour ouvrir des négocia
tions où l'Allemagne est disposée à nous
mener loin. Comme l'a dit Maurice Pujo,
Gribouille-Herriot, qui n!a pas assez de
la rivière, a devant .lui l'Océan.
Avant même que Berlin ait précisé son
idée, le Cartel a. trouvé ,1e sophisme, l'ilîu-
sion-qui lui permettra de capituler. L 'en
tente franco-allemande sera, nous dit YEre
nouvelle en un couplet lyrique, l'entente
de la France, de l'Angleterre iït, de l'Alle
magne :
On nous dira que Talleyrand,■ après la
chute de l'Empire, échoua dans la noble
et raisonnable entreprise qui consistait à
lier le destin de la Prusse, de l'Angleterre
et de notre pays !...
L'objection est d'importance, mais en
core faut-il tenir compte de ce fait, que
nous n'avons aucune chance de nous trou
ver en présence d'une nouvelle affaire des
« mariages espagnols ».
Essayons, en tout'cas, de former, avec
Londres, Paris et Berlin, un triumvirat
européen qui assurera, d'abord, l'ordre
sur; le continent et y préparera, ensuite,-
une paix durable dans l'honneur et dans
la prospérité.
Quelle mesquine -sollicitation de l'his
toire ! Les alliances à. : deux, . les ententes
à plusieurs, toutes ces façons "de « lier le
destin des peuples » sont toujours une dé
fense, une assurance contre, un même en
nemi : que cet ennemi soit un Etat pré
cis, et vous aurez la Triple Entente. Que
cet ennemi soit une internationale révolu
tionnaire qui menace la civilisation, et
vous aurez, la..Sainte".Alliance» Mais'quel
ciment peut-on concevoir à l'union' de
trois Etats qui n'ont ni un enndmi, ni un
intérêt, ni un ami commun ? Que l'Alle
magne, sevrée de colonies, privée de ma
rine, offre à la France une alliance:
quelle force humaine peut empêcher cette
coalition de se tourner contre l'Angleterre/
ogresse de la mer et des quatre conti
nents ? Inversement, que l'Allemagne, am
putée sur le Rhin et sur la' Vistiile, offre
un accord à l'Angleterre: comment ce ren
fort ne pèserait-il .pas, de tout son poids,
sur Strasbourg, sur Dantzig, sur Pose n ?
L'alliance à trois, mais cela suppose que
l'Allemagne renonce à la fois à toutes ses
revanches, ou que l'Angleterre et. Ja
France, d'avance, les lui accordent toutes.
Or, on pense bien que, si le Cartel fran
çais est prêt aux pires sacrifices, les con
servateurs anglais gardent et garderont
énergiquement leurs avantages : et plus
nous nous rapprocherons de Berlin, plus
nous éloignerons Berlin de Londres.
Tandis que nous nous perdions dans
nos guerres civiles, le monde s'est rangé
en deux .camps : Tokio, Pékin, Moscou,"
Berlin se sont rassemblés en face de l'es
saim des Anglo-Saxons. Certes, le pacte
allemand qu'on- nous propose couvre une
alliance à trois: mais le .troisième com-
.père n'est pas à Londres, et l'alliance se
d'autres buts qu' « une paix durable d'ans
l'honneur et dans la prospérité ». Oui ou
non, accepterons-nous d'être l'avant-garde :
du. bloc germano-moscovite contre l'Em
pire britannique ? Accepterons-nous de ne
garder Strasbourg — si nous le gardons
—. que comme l'Autriche de François-
Joseph gardait Vienne ? Encore François-
Joseph n'avait-il à perdre, dès l'entrée, ni
Alger, ni Ajaçcio, ni Saigon !
II. Une et indivisible î
Jusqu'où iront-ils ?• Dûment averti, par-
ses magistrats que le Concordat est tou
jours valable en Alsace et en Lorraine,
voilà M. Iierriot qui annonce qu'il retirera
du Vatican l'ambassadeur de France, mais
qu'il expédiera «une personne spéciale»,
auprès du même Vatican, pour nos deux
provinces de l'Est ! C'est ce que ces mal
heureux appellent une politique d'assimi
lation ! C'est ainsi qu'ils comprennent la
patrie « une et indivisible» ! Par les soins
de M. Herrioî, il .va être affirmé que, di
plomatiquement, internationalement, * l'Al
sace et la Lorraine ont des intérêts diffé
rents de ceux de la France. En ses jours
de. pire folie, Berlin ne pouvait rêver da
vantage.
Quelle honte ! Un régime normal per
mettrait à l'Alsace de s'administrer à son
gré à l'intérieur de nos frontières, de par
ler sa langue, de réciter ses prièi es, d'ins-
trûire ses enfants. Mais il ne tolérerait pas
que, dans l'ordre international, uh soup
çon de fissure apparût. Une et indivisible,
c'est devant l'étranger que la France doit
l'être, ou la formule n'a pas de sens. Mais
nos jacobins donnent aux formules ri
tuelles des sens secrets : tantôt, comme les
prophètes du Populaire, de Nantes, ils se
disent prêts à rendre â l'Allemagne ces
Alsaciens en révolte contre l'uniformité
des lois sectaires ; tantôt, comme M. Her-
riot, ils feignent que l'originalité reli
gieuse de nos deux provinces les oblige
à compromettre, devant l 'étranger, l'unité
même de la France '
III. Le Vatican
et le droit de légation
Au total, les arguments précis du Cartel
contre l'ambassade auprès du Vatican se
réduisent à l'unité : le pape, n'ayant pas
de territoire, n'est pas souverain. Le Saint-
Siège, n'étant pas un Etat, n'est pas une
puissance. C'est à cette forme brutale que
se ramène, vidée, de sa pauvre métaphy
sique, l'opposition, chère à M. Herriot,
du spirituel et du temporel. Ces messieurs
croient tenir ici une évidence juridique,
un fait d'histoire et de géographie, une
donnée objective, que sais-je....
Cela même leur échappe. Un de nos
amis, historien fort érudit, nous rappelle
qu'en ces matières l'usage diplomatique
n'est p&s conforme aux règles simplistes,
du Cartel :
Je vois avec étonnemeni soutenir, dans
les discussions parlementaires et les jour
naux de gauche, que le Saint-Siège n'ayant
pas de territoire ne peut revendiquer un
caractère de souveraineté lui donnant le
droit de « légation active et passive », sui
vant l'expression employée en droit inter--
national public. ,Or, il y a un autre cas
de souveraineté sans territoire, à ma con
naissance. C'est celui de Tordre de Malte.
Sut l'almanach de Gotha, au moins dans
les éditions que j'en possède, l'ordre de
Saint-Jean de Jérusalem figure parmi les
Etats et non dans la liste des ordres ; il
y a une dizaine d'années, j'ai eu la curio
sité d'examiner la question et, d'après
les renseignements que j'ai pu me' procu
rer,, le Congrès de Vienne aurait décidée
en 1815, que la perte de. Vile de Malte
n'enlevait pas à l'Ordre sa qualité de puis-
sancé souveraine. Le droit de légation fut
reconnu au Grand-Maître et, effectivement,
jusqu'au 12 novembre 1918, il u eut auprès
de l'Empereur et Roi, à Vienne, un minis--
tre plénipotentiaire de l'ordre de Malte,
membre du corps diplomatique. Il y a
lieu de noter que la Russie et-la Prusse,
si mes souvenirs ne me trompent pas,
avaient signé l'acte spécial à l'Ordre de
Malte.
U y a donc eu des exemples de puis
sances sans territoire, sans sujets et même
sans charge d'âmes, qui conservaient, entre
autres, privilèges de souveraineté, le droit
de légation active et passive. Suivant leur
richesse, suivant l'ampleur de leurs inté
rêts, elles peuvent se servir plus ou moins
de leur droit, et les puissances étrangères
peuvent plus ou moins y répondre : il est
bien certain qu'une légation française au
près du grand-maitre de Malte serait au
jourd'hui.ridicule. Mais elle ne se heurte
rait à aucun e objection d'usage ni de droit,
et si demain une circonstance imprévue
faisait de ce grand-maître un des maîtres
joueurs du jeu européen, l'envoi d'une
légation régulière s'imposerait. A plus
forte raison quand il s'agit du bien vivant,
actif et universel Vatican !
INTERIM
A LA MEMOIRE
DE S .A .R. LE DUC DE MONTPENSÏER
Vue messe anniversaire pour le repos
de l'âme de S. A. R. le Prince Ferdinand
d'Orléaîis, Duc de Montpensier, sera célé
brée le vendredi 30 courant, à 10 heures,
en la chapelle de la Compassion, boulevard
de Verdun, à NeuiUy.
C'est par erreur que cette messe a été
annoncée hier pour 10 7î. 30.
-«o>-
LES RELATIONS FRANCO-TURQUES
L'arrivée du nouvel
ambassadeur de Turque
à Paris
Djevad bey, qui représentera dans quel
ques jours la Turquie a Paris, a quitté
Constantinople dimanche soir par l'Orient-
Express.
Avant "son départ, le ' nouvel ambassa
deur a déclaré à l'un de nos confrères :
« Je pars pour la France avec une foi
entière, absolue, en l'amitié traditionnelle
qui relie les deux pays. De notre côté,
nous déploieront tous les efforts pour éta
blir des relations franches et ■ sincères.
Certes, quelques litiges concernant les cou
pons de la dette, les frontièx-es de la Sy
rie, restent encore à liquider; mais il
ne constituent nullement pour les deux
pays dps. questions vitales, et la bonne vo
lonté des gouvernements finira sûrement
par leur donner une solution satisfaisante
pour les deux nations.
« Au cours de mon récent séjour à An
gora, j'ai pu constater que tous les cercles
gouvernementaux sont des plus favorable
ment disposés â l'égard de la France. Le
désir général de notre nation est d'ailleurs
de se développer économiquement. "La Tur
quie a besoin du.concours moral et ma
tériel des pays occidentaux, et dans ce
sens nous comptons, principalement sur la
France. »
Ajoutons que le chargé d'affaires de
France, M. Jesse Curely, a offert un thé en
l'honneur de Djevad bey la veille du dé
part de celui-ci. . . ;
La revanche du hobereau prussien
Renan a montré avec insistance que le
hobereau prussien avait fini par vaincre la
Révolution française, qu'il avait été le
vainqueur de 1814 et de 1815. Le gentil
homme campagnard et militaire avait fini
par avoir raison de la démocratie, et des
Droits de l'Homme. Il en avait eu raison
de nouveau en 1871. Renan revenait sur
celte idée par l'effet d'un sorte d'obsession.
S'il avait vécu en 1918, aurait-il cru que
les « démocraties occidentales » avaient pris
leur revanche définitive sur le junker ?
II écrivait dans la Réforme intellectuelle
et morale: «La résolution fixe de l'aris
tocratie prussienne de vaincre la Révolution
française a eu-deux phases distinctes, l'une
de 1792 à 1815, l'autre de 1848 à 1871,
toutes deux victorieuses, et il en sera proba
blement encore ainsi à l'avenir, à moins
que la révolution ne s'empare de son ennemi
lui-même ».
Renan croyait que c'était possible, « mais
non encore pour un avenir immédiat »,
parce que . l'unité allemande aurait'pour
effet de noyer la Prusse dans une Alle
magne plus démocratique et plus libérale.
Il n'avait j>as assez -vu que la Prusse de
1870 -comprenait déjà les pays rhénans,
dont l'esprit est différent de celui d'outre-
Elbe, que cette , Prusse avait une Diète qui
menait la vie dure à Bismarck et que pour
tant le hobereau l'avait encore emporté.
Le hobereau vient de faire quelque chose
de plus difficile. Il resurgit du fond' de la-
révolution elle-même. Il est en train de la
dompter ou de l'avaler. Nous avons tou
jours protesté ici contre le thème banal de
la fausse révolution allemande, des Alle
mands .simulateurs de révolution. Ce qui
s'est passé en Allemagne après la chute de
Guillaume II était bien révolutionnaire. Un
pays qui a été gouverné pendant quatre
ans par la social-démocratie, qui s'est donné
une Constitution aussi avancée que celle de
Weimar n'est pas un pays resté dans son
assiette. L'Allemagne s'est pleinement adon
née au socialisme pendant de longs mois.
Elle en porte encore des traces et — heu
reusement pour nous — il lui faudra encore
quelque temps pour se remettre tout à fait.
Mais la race dure et opiniâtre pour
laquelle, malgré lui, Renan ressentait une
sorte d'admiration, n'a pas fléchi. Le hobe
reau prussien a voulu reprendre la haute
main en Allemagne. Il est tout près d'y
avoir réussi. La seule hypothèse favorable
que considérait Renan (« à moins que la
révolution ne s'empare de son ennemi lui-
même ») a moins de chances qu'hier de se
réaliser. Si l'on voit le cours que la poli
tique allemande a pris depuis six mois,
et qui s'est encore accusé depuis deux
semaines, on a le droit de craindre que la
vieille Prusse, élément mâle de l'Allemagne,
n'ait pas été véritablement vaincue en 1918.
j. B. ;
UN GENERAL POLITICIEN
Les désastreux débuts
-!du général Sarrail en Syrie
Nous recevons de Beyrouth les rensei
gnements suivants qui précisent ceux que
nous avons publiés dimanche d'après le
journal l'Orient :
Le 2 janvier, le général Sarrail débar
que. On lui présente des délégations... Ses
premiers mots, à l'adresse des représen
tants du Grand Liban, sont pour dire que.
« la France républicaine leur apporte
plus de liberté » — qu'en conséquence
l'actuel gouverneur, général Vandenberg,
sera renvoyé en France et que le Conseil
pourra librement choisir un « gouverneur
national ».
Le pavé dans la mare aux grenouilles !
— Le général Vandenberg est très aimé :
il a fait régner le calme, assuré l'ordre,
apaisé les plus -ardentes haines de partis.
Lui si brutalement abattu, c'est la ruée
des ambitions, génératrice de troubles gra
ves dans ce monde si turbulent, si sensi
ble. Ambition dés partis opposés au man
dat français, surtout : le parti du nationa
lisme, celui qui veut le rattachement ^ de
la majeure partie du Liban au nouvel état
de Svrie, puis dans un avenir plus loin
tain" le rattachement' de cet Etat de Syrie
à la Confédération arabe, le parti du na
tionalisme qui a partie liée avec les Loges,
avec tout ce qui lutte ici contre nous (An-
bin, ignorant tout de la question de Syrie
— il vient d'avouer qu'elle était plus com
pliquée qu'il ne l'avait cru ! — venu au
Levant comme l'homme des radicaux,
après avoir pris à Mamers les ordres de
Cailloux, renverse un ordre de choses pé
niblement établi., par.rsés"- prédécesseurs
« réactionnaires », supprime ce qu'il y
avait ici de démocrate, impose son homme
et son gouvernement ! ! ! Qu'a-t-i 1 pensé
en entendant les cris de « A bas le despo
tisme !» qui ont salué sa décision ?
Et maintenant où allons-nous? Il est
permis de se le demander avec angoisse.
L'Angleterre suit notre jeu. Le sien, malgré
quelques vicissitudes, lui assùre lentement
mais sûrement une- place prépondérante
en Orient. Sa puissance dans le moyen
Orient s'accroît de jour en jour. Celle'de
l'Allemagne ressuscite en Turquie et en
Perse. La nôtre décline et déjà s'aiguise
l'appétit, de ceux qui entrevoient une suc
cession possible — probable. — Z.
CHRONIQUE
3-E L'AMERIQUE LATINE
BOHOil
Le livra-si attendu de Lucien Romier, Expli
cation de notre temps, vient de paraître. La presse
lui fait un succès assez comparable à celui qui
accueillit, il y a quelque dix ans, «la Républi
que des Camarades», de Robert'de Jouvenel. ,
, Les hommes s'usent vite en France. Voici un
homme nouveau. Puisse-t-il nous apporter quel
que lumière dans l'obscurité où nous.nous débat
tons ! ' .
mentionne qu'en passant toutes les autres
intrigues : M. X... qui s'appuie sur les Ma
ronites, M. Y..., candidat des Jésuites, M.
Z..., richissime levantin, l'homme du Cai
re, etc..., etc.,. Que deviennent, dans tout
cela, les intérêts de la France ? Qui en a
dure ? Les chrétiens, défenseurs de notre
influence, s'abandonnent au décourage
ment : que veut donc M France, disent-
ils ? Pourquoi vient-elle défaire d'un seul
coup de bélier l'édifice si péniblement
élevé depuis cinq ans ?
Un gouverneur « national » sera donc
élu. On présentera au général Sarrail une
liste de trois noms parmi lesquels il choi
sira. Des partis puissants préconisent l'éta
blissement d'une liste où serait répété
trois fois le « nom vénéré » du général
Vandenberg. Le 5 janvier, le général Sar
rail est obligé, devant le tumulte, des in
trigues, devant cette 'fièvre inimaginable
qui bouleverse Beyrouth et tout le Liban,
d'accepter que l'on présente sur la liste
des noms français — premier pas en ar
rière. . ■
Arrive le jour de l'élection (1). Sarrail
fait savoir auparavant qu'il s'oppose à
l'élection du général Vandenberg. Il a son
candidat : M. Cayla, jusqu'alors gouver
neur des Alaonites. Le Conseil se .réunit :
au dehors, la foule est dense, houleuse,
nerveuse. Des agitateurs discourent. Les
passions sont à leur paroxysme. Avant
l'élection, qui doit se faire en présence
d'un représentant du Haut Commissariat,
un député propose qu'il soit d'abord sta
tué sur les droits du Conseil représenta*
tif — droits qui n'ont jamais été définis.
C'est la manœuvre. Le représentant du
Haut Commissariat s'y opprse. L'unanimi
té des membres du "Conseil se range à
l'avis du député : c'est l'impasse. Il ne
reste au général Sarrail qu'à dissoudre le
Conseil ( Aussitôt après, il désigne pure
ment et simplement un gouverneur du
Grand Liban : M. Cayla... L agitation est à
son comble.
Et voilà comment un dangereux jaco-
Le nouveau coup d 'état
«lu Chili
On risque de rester déconcerté par les
événements du Chili si l'on méconnaît la
situation très particulière des partis poli
tiques dans ce pays et leur activité durant
ces derniers mois. Les coups d'Etat ne se
l'ont pas en série : de leur origine, de
leurs acteurs dépendent des résultats très
différents. Le fascisme italien, le Directoi
re espagnol, la xliclature chilienne, voici
trois manifestations diverses du principe
d'autorité ; elles s'opposent entre elles sur
un grand nombre de points : ce fut une
révolution nationale qui investit Musso
lini ; Primo de Rivera tient le pouvoir
d'im coup de force concerté entre des gé
néraux en chef ; Altamirano avait été por
té au gouvernement par un coup de main
de lieutenants. Ses subordonnés ont pré
tendu devenir ses chefs ; ils l'ont renver
sé à son tour, vendredi, dernier, rappelant,
dans leur dépit, L 'ancien président radical
qu'ils, avaient chassé e;* septembre.-
Le Chili traverse une crise de constitu
tion : il -cherche à construire son statut
en partie avec des matériaux nationaux, en ■
partie avec des importations étrangères.
Dans le pays, il trouve un élément tradi
tionnel dans son aristocratie sénatoriale
qui a longtemps gouverné et qui repré
sente ie fadeur de stabilité politique.
N'oublions -pas, en effet que lë Chili put
être longtemps comparé à la République
romaine. Hors de ses frontières, la Répu
blique du Sud trouve chez ses voisins des
exemples de démocratie présidentielle. M.
Alessandri, l'ancien président radical,
était soupçonné de vouloir instaurer ce
régime en s'appuyant sur le peuple pour
briser l'autorité du Sénat ; mais il avait
n .égligé l'action de l'armée, ce qui causa
sa perte. Enfin, les partis de. gauche, dé
mocrates, libéraux et socialistes, rêvent
volontiers de démocratie parlementaire ;
aussi étaient-ils disposés à soutenir le pré
sident dans sa lutte contre le' Sénat con
servateur, quitte à s'opposer ensuite è lui,
au cas où il aurait voulu chausser les bot
tes de Pex-président Balmaceda, renversé
jadis par l'union de tous les parlementai
res, de droite et de gauche, qui l'accusaient
de vouloir étendre ses prérogatives au dé
triment des Chambres. En résumé, trois
groupes à tendances différentes : les
unionistes, partisans du régime parlemen-
Mardi 27 janvier 1925
16 centimes. S bibb bt S eise-eï -O iss
20 centimes. D épaktemb!ïts bt C olories
ABONNEMENTS : So An. Siilhis. Ir&llds.
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« Tout ce qui est national est notre. »
Le Due d'ORLÉAISS
Jrèritîer des quarante Rois qui ca mille ans firent la Franco*
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Les journaux augmentent leur
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. Grâce à la « contribution volon
taire », l'ACTION FRANÇAISE main-
tient ses prix.
* *'■«.
ETSI
contre Colombo. Le Flaoutter, Lannes,
Delange et
LA PLAINTE
PHILIPPE DAUDET
1'iimocente -victime des policiers
Voici le texte de la plainte que Léon
Daudet a déposée hier entre les mains de
M. Leroy, doyen des juges d'instruction :
Monsieur le Juge d'instruction,
Le meurtre de mon fils Philippe est
établi par l'impossibilité matérielle du
suicide. Il n'y avait pas de cartouche dans
le canon du revolver trouvé à ses pieds
dans le." taxi aux vitres fermées, ..où il.
agonisait.
Or, si Philippe avait tiré dans le taxi,
personne n'aurait pu ensuite manipuler
ou changer cette arme. La cartouche qui
monte automatiquement dans le canon,
quand un premier coup est tiré, n'aurait
pas pu ne pas y être encore.
L'absence de cartouche dans le canon
rend absolue et évidente l'impossibilité
du suicide, suicide que rendaient déjà
invraisemblable l'absence de balle, de
fumée et d'odeur de poudre dans le taxi,
la découverte très tardive et inadmissi
ble de la douille, la quantité de sang qui
pendant le très court arrêt de la voiture
avait déjà traversé le plancher de celle-ci
et souillé le pavé, comme l 'ont constaté
plusieurs témoins.
Mon fil? a été tué.
Leurs contradictions, leurs extravagan
ces et leurs mensonges suffiraient à dé
noncer ses assassins.
Us eii'sont à alléguer qu'ils n'ont com
mis des faux témoignages, détruit et refait
un rapport que poiir dissimuler des fau
tes professionnelles. Mais si devant la
justice ils s'obtinent à nier Je meurtre,
ailleurs, ils en répandent des versions qui
vont de l'accident à la légitime défense
et que résume la formule de Delange à
M. le directeur de Lariboisière, qui en a
déposé : « J'ai des raisons de croire qu'il
a pu être transporté dans un hôpital, à
la suite d'une blessure par revolver ».
Je dépose donc entre vos mains, M. le
Juge d'instruction, en réservant tous mes
droits contre d'autres coupables et contre
les faux témoins et en me constituant
partie civile par le ministère de M 6 Fa-
gniez, une plainte formelle pour meur
tre, complicité de meurtre, détournement"
de mineur et complicité de détournement
de mineur, contre :
Colombo, Joseph, commissaire de po
lice mobile à la Sûreté générale, 132, rue
Legendre, à Paris ; '
Le Flaoutter Pierre, ancien libraire, 46,
boulevard Beaumarchais,' à Paris ; dont
la dernière résidence connue est avenue
Ledru-Rollin, 113 ;
Lannes Auguste, contrôleur général à
la Sûreté générale, 38, boulevard Richard-
Lenoir ;
Marlier Louis, ancien directeur de la
Sûreté générale, actuellement préfet de
■ la Corse ; . ■ ~ ■
Delange Louis, contrôleur général dés
Reçhercheg judiciaires à la Sûreté géné
rale, 12, rue Catnou. -
Je maintiens ma plainte précédente
contre Jean Grufly.
Je dewaitdft à être confronté perso»
nellemerit et sans retard avec tous ceux
que j'accuse.
*VeuilIez agréer, M. le Juge d'instruc
tion, les assurances de ma très haute
considération., i
Léon DAUDET*...
AU PALAIS
Léon Daudet est arrivé au Palais vers
2 heures, accompagné de Jacques Allard,
pour déposer la plainte contre Marlier,
Lannes, Delange, Colombo et Le Flaout
ter, plainte pour meurtre et complicité,
détournement de mineur et complicité,
dont on a lu le texte d'autre part. Assisté de
M e Fagniez, avoué, il était reçu peu après
par M. Leroy, doyen des juges d'instruc
tion.
Une fois saisi de la plainte, M. Leroy a
longuement conféré avec M. Prouharam,
procureur de la République, et avec M;.
Scherdlin, procureur général. De l'exa
men de la situation de droit au cours de
cette conférence, il résulte qu'un officier
de police judiciaire — le commissaire de
la Sûreté générale Colombo — étant visé
dans la plainte, l'instruction contre tous
les inculpés échappe à la juridiction ordi
naire d'instruction. En effet, ^l'article 484
du code d'instruction criminelle dispose :
« Lorsque des fonctionnaires de la qualité
« exprimée en l'article , précédent (au
« nombre desquels sont les officiers de
« police judiciaire) seront prévenus
« d'avoir Commis un crime emportant la
« peine dé forfaiture ou autre plus grave,
« les fonctions .ordinairement dévolues au
/ -jy
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Le faux témoin BAJOT
« juge d'instruction et au procureur de la
a République seront immédiatement rem-
« plies par le premier président et le pro-
« cureur général près la cour, d'appel,
« chacun en ce; qui le concerne, ou par
« tels autres officiers qu'ils auront respec-
« tivement et spécialement désignés à cet
« effet' » - .
. Il à été décidé que la plainte serait trans
mise au parquet par M. Leroy. Sur réqui
sitions conformes du procureur, de la Ré
publique, lé juge rendra une ordonnance
par laquelle il se déclarera incompétent
pour instruire l'affaire". Immédiatement
après, et le tout dans un délai extrêmement
bref, la plainte sera transmise par le par
quet à M. le procureur général Scherdlin
qui en saisira le premier président de la
cour d'appel, M. Paul André. '
Dans l'usage, le premier président ne
procède pas lui-même à l'instruction. D
désigne un magistrat, dans les termes de
l'article 484 du code d'instruction crimi
nelle.
Daudet a- pu constater hier que Je Pa
lais n'est pas fermé à l'émotion,et à l'in
dignation que soulèvent dans le public
l 'assassinat d'un enfant de 14 ans et l'im
punité des criminels. De nombreux avo
cats, dont beaucoup sont connus comme
n 'étant pas précisément des amis politi
ques de l'Action française, /lui ont donné
de chaleureux témoignages de cette émo-
tfem. — N. S. A. '
LA POLITIQUE
L Triple Alliance
Les prévisions naïves du Cartel étant
déçues sur le traité commercial franco-al-;
lema"d, comme elles ont été déçues sur'
l'établissement d'un régime démocratique
et pacifiste en Allemagne, les Cartellistes
se sont écriés : Qu'importe! Quelle impor
tance a un accord économique? Elargis?
sons la question : proposons -anTCCord
politique général! Et ils ont invité Hefriot
à se substituer à Raynaldy, son ministre
du commerce, pour ouvrir des négocia
tions où l'Allemagne est disposée à nous
mener loin. Comme l'a dit Maurice Pujo,
Gribouille-Herriot, qui n!a pas assez de
la rivière, a devant .lui l'Océan.
Avant même que Berlin ait précisé son
idée, le Cartel a. trouvé ,1e sophisme, l'ilîu-
sion-qui lui permettra de capituler. L 'en
tente franco-allemande sera, nous dit YEre
nouvelle en un couplet lyrique, l'entente
de la France, de l'Angleterre iït, de l'Alle
magne :
On nous dira que Talleyrand,■ après la
chute de l'Empire, échoua dans la noble
et raisonnable entreprise qui consistait à
lier le destin de la Prusse, de l'Angleterre
et de notre pays !...
L'objection est d'importance, mais en
core faut-il tenir compte de ce fait, que
nous n'avons aucune chance de nous trou
ver en présence d'une nouvelle affaire des
« mariages espagnols ».
Essayons, en tout'cas, de former, avec
Londres, Paris et Berlin, un triumvirat
européen qui assurera, d'abord, l'ordre
sur; le continent et y préparera, ensuite,-
une paix durable dans l'honneur et dans
la prospérité.
Quelle mesquine -sollicitation de l'his
toire ! Les alliances à. : deux, . les ententes
à plusieurs, toutes ces façons "de « lier le
destin des peuples » sont toujours une dé
fense, une assurance contre, un même en
nemi : que cet ennemi soit un Etat pré
cis, et vous aurez la Triple Entente. Que
cet ennemi soit une internationale révolu
tionnaire qui menace la civilisation, et
vous aurez, la..Sainte".Alliance» Mais'quel
ciment peut-on concevoir à l'union' de
trois Etats qui n'ont ni un enndmi, ni un
intérêt, ni un ami commun ? Que l'Alle
magne, sevrée de colonies, privée de ma
rine, offre à la France une alliance:
quelle force humaine peut empêcher cette
coalition de se tourner contre l'Angleterre/
ogresse de la mer et des quatre conti
nents ? Inversement, que l'Allemagne, am
putée sur le Rhin et sur la' Vistiile, offre
un accord à l'Angleterre: comment ce ren
fort ne pèserait-il .pas, de tout son poids,
sur Strasbourg, sur Dantzig, sur Pose n ?
L'alliance à trois, mais cela suppose que
l'Allemagne renonce à la fois à toutes ses
revanches, ou que l'Angleterre et. Ja
France, d'avance, les lui accordent toutes.
Or, on pense bien que, si le Cartel fran
çais est prêt aux pires sacrifices, les con
servateurs anglais gardent et garderont
énergiquement leurs avantages : et plus
nous nous rapprocherons de Berlin, plus
nous éloignerons Berlin de Londres.
Tandis que nous nous perdions dans
nos guerres civiles, le monde s'est rangé
en deux .camps : Tokio, Pékin, Moscou,"
Berlin se sont rassemblés en face de l'es
saim des Anglo-Saxons. Certes, le pacte
allemand qu'on- nous propose couvre une
alliance à trois: mais le .troisième com-
.père n'est pas à Londres, et l'alliance se
d'autres buts qu' « une paix durable d'ans
l'honneur et dans la prospérité ». Oui ou
non, accepterons-nous d'être l'avant-garde :
du. bloc germano-moscovite contre l'Em
pire britannique ? Accepterons-nous de ne
garder Strasbourg — si nous le gardons
—. que comme l'Autriche de François-
Joseph gardait Vienne ? Encore François-
Joseph n'avait-il à perdre, dès l'entrée, ni
Alger, ni Ajaçcio, ni Saigon !
II. Une et indivisible î
Jusqu'où iront-ils ?• Dûment averti, par-
ses magistrats que le Concordat est tou
jours valable en Alsace et en Lorraine,
voilà M. Iierriot qui annonce qu'il retirera
du Vatican l'ambassadeur de France, mais
qu'il expédiera «une personne spéciale»,
auprès du même Vatican, pour nos deux
provinces de l'Est ! C'est ce que ces mal
heureux appellent une politique d'assimi
lation ! C'est ainsi qu'ils comprennent la
patrie « une et indivisible» ! Par les soins
de M. Herrioî, il .va être affirmé que, di
plomatiquement, internationalement, * l'Al
sace et la Lorraine ont des intérêts diffé
rents de ceux de la France. En ses jours
de. pire folie, Berlin ne pouvait rêver da
vantage.
Quelle honte ! Un régime normal per
mettrait à l'Alsace de s'administrer à son
gré à l'intérieur de nos frontières, de par
ler sa langue, de réciter ses prièi es, d'ins-
trûire ses enfants. Mais il ne tolérerait pas
que, dans l'ordre international, uh soup
çon de fissure apparût. Une et indivisible,
c'est devant l'étranger que la France doit
l'être, ou la formule n'a pas de sens. Mais
nos jacobins donnent aux formules ri
tuelles des sens secrets : tantôt, comme les
prophètes du Populaire, de Nantes, ils se
disent prêts à rendre â l'Allemagne ces
Alsaciens en révolte contre l'uniformité
des lois sectaires ; tantôt, comme M. Her-
riot, ils feignent que l'originalité reli
gieuse de nos deux provinces les oblige
à compromettre, devant l 'étranger, l'unité
même de la France '
III. Le Vatican
et le droit de légation
Au total, les arguments précis du Cartel
contre l'ambassade auprès du Vatican se
réduisent à l'unité : le pape, n'ayant pas
de territoire, n'est pas souverain. Le Saint-
Siège, n'étant pas un Etat, n'est pas une
puissance. C'est à cette forme brutale que
se ramène, vidée, de sa pauvre métaphy
sique, l'opposition, chère à M. Herriot,
du spirituel et du temporel. Ces messieurs
croient tenir ici une évidence juridique,
un fait d'histoire et de géographie, une
donnée objective, que sais-je....
Cela même leur échappe. Un de nos
amis, historien fort érudit, nous rappelle
qu'en ces matières l'usage diplomatique
n'est p&s conforme aux règles simplistes,
du Cartel :
Je vois avec étonnemeni soutenir, dans
les discussions parlementaires et les jour
naux de gauche, que le Saint-Siège n'ayant
pas de territoire ne peut revendiquer un
caractère de souveraineté lui donnant le
droit de « légation active et passive », sui
vant l'expression employée en droit inter--
national public. ,Or, il y a un autre cas
de souveraineté sans territoire, à ma con
naissance. C'est celui de Tordre de Malte.
Sut l'almanach de Gotha, au moins dans
les éditions que j'en possède, l'ordre de
Saint-Jean de Jérusalem figure parmi les
Etats et non dans la liste des ordres ; il
y a une dizaine d'années, j'ai eu la curio
sité d'examiner la question et, d'après
les renseignements que j'ai pu me' procu
rer,, le Congrès de Vienne aurait décidée
en 1815, que la perte de. Vile de Malte
n'enlevait pas à l'Ordre sa qualité de puis-
sancé souveraine. Le droit de légation fut
reconnu au Grand-Maître et, effectivement,
jusqu'au 12 novembre 1918, il u eut auprès
de l'Empereur et Roi, à Vienne, un minis--
tre plénipotentiaire de l'ordre de Malte,
membre du corps diplomatique. Il y a
lieu de noter que la Russie et-la Prusse,
si mes souvenirs ne me trompent pas,
avaient signé l'acte spécial à l'Ordre de
Malte.
U y a donc eu des exemples de puis
sances sans territoire, sans sujets et même
sans charge d'âmes, qui conservaient, entre
autres, privilèges de souveraineté, le droit
de légation active et passive. Suivant leur
richesse, suivant l'ampleur de leurs inté
rêts, elles peuvent se servir plus ou moins
de leur droit, et les puissances étrangères
peuvent plus ou moins y répondre : il est
bien certain qu'une légation française au
près du grand-maitre de Malte serait au
jourd'hui.ridicule. Mais elle ne se heurte
rait à aucun e objection d'usage ni de droit,
et si demain une circonstance imprévue
faisait de ce grand-maître un des maîtres
joueurs du jeu européen, l'envoi d'une
légation régulière s'imposerait. A plus
forte raison quand il s'agit du bien vivant,
actif et universel Vatican !
INTERIM
A LA MEMOIRE
DE S .A .R. LE DUC DE MONTPENSÏER
Vue messe anniversaire pour le repos
de l'âme de S. A. R. le Prince Ferdinand
d'Orléaîis, Duc de Montpensier, sera célé
brée le vendredi 30 courant, à 10 heures,
en la chapelle de la Compassion, boulevard
de Verdun, à NeuiUy.
C'est par erreur que cette messe a été
annoncée hier pour 10 7î. 30.
-«o>-
LES RELATIONS FRANCO-TURQUES
L'arrivée du nouvel
ambassadeur de Turque
à Paris
Djevad bey, qui représentera dans quel
ques jours la Turquie a Paris, a quitté
Constantinople dimanche soir par l'Orient-
Express.
Avant "son départ, le ' nouvel ambassa
deur a déclaré à l'un de nos confrères :
« Je pars pour la France avec une foi
entière, absolue, en l'amitié traditionnelle
qui relie les deux pays. De notre côté,
nous déploieront tous les efforts pour éta
blir des relations franches et ■ sincères.
Certes, quelques litiges concernant les cou
pons de la dette, les frontièx-es de la Sy
rie, restent encore à liquider; mais il
ne constituent nullement pour les deux
pays dps. questions vitales, et la bonne vo
lonté des gouvernements finira sûrement
par leur donner une solution satisfaisante
pour les deux nations.
« Au cours de mon récent séjour à An
gora, j'ai pu constater que tous les cercles
gouvernementaux sont des plus favorable
ment disposés â l'égard de la France. Le
désir général de notre nation est d'ailleurs
de se développer économiquement. "La Tur
quie a besoin du.concours moral et ma
tériel des pays occidentaux, et dans ce
sens nous comptons, principalement sur la
France. »
Ajoutons que le chargé d'affaires de
France, M. Jesse Curely, a offert un thé en
l'honneur de Djevad bey la veille du dé
part de celui-ci. . . ;
La revanche du hobereau prussien
Renan a montré avec insistance que le
hobereau prussien avait fini par vaincre la
Révolution française, qu'il avait été le
vainqueur de 1814 et de 1815. Le gentil
homme campagnard et militaire avait fini
par avoir raison de la démocratie, et des
Droits de l'Homme. Il en avait eu raison
de nouveau en 1871. Renan revenait sur
celte idée par l'effet d'un sorte d'obsession.
S'il avait vécu en 1918, aurait-il cru que
les « démocraties occidentales » avaient pris
leur revanche définitive sur le junker ?
II écrivait dans la Réforme intellectuelle
et morale: «La résolution fixe de l'aris
tocratie prussienne de vaincre la Révolution
française a eu-deux phases distinctes, l'une
de 1792 à 1815, l'autre de 1848 à 1871,
toutes deux victorieuses, et il en sera proba
blement encore ainsi à l'avenir, à moins
que la révolution ne s'empare de son ennemi
lui-même ».
Renan croyait que c'était possible, « mais
non encore pour un avenir immédiat »,
parce que . l'unité allemande aurait'pour
effet de noyer la Prusse dans une Alle
magne plus démocratique et plus libérale.
Il n'avait j>as assez -vu que la Prusse de
1870 -comprenait déjà les pays rhénans,
dont l'esprit est différent de celui d'outre-
Elbe, que cette , Prusse avait une Diète qui
menait la vie dure à Bismarck et que pour
tant le hobereau l'avait encore emporté.
Le hobereau vient de faire quelque chose
de plus difficile. Il resurgit du fond' de la-
révolution elle-même. Il est en train de la
dompter ou de l'avaler. Nous avons tou
jours protesté ici contre le thème banal de
la fausse révolution allemande, des Alle
mands .simulateurs de révolution. Ce qui
s'est passé en Allemagne après la chute de
Guillaume II était bien révolutionnaire. Un
pays qui a été gouverné pendant quatre
ans par la social-démocratie, qui s'est donné
une Constitution aussi avancée que celle de
Weimar n'est pas un pays resté dans son
assiette. L'Allemagne s'est pleinement adon
née au socialisme pendant de longs mois.
Elle en porte encore des traces et — heu
reusement pour nous — il lui faudra encore
quelque temps pour se remettre tout à fait.
Mais la race dure et opiniâtre pour
laquelle, malgré lui, Renan ressentait une
sorte d'admiration, n'a pas fléchi. Le hobe
reau prussien a voulu reprendre la haute
main en Allemagne. Il est tout près d'y
avoir réussi. La seule hypothèse favorable
que considérait Renan (« à moins que la
révolution ne s'empare de son ennemi lui-
même ») a moins de chances qu'hier de se
réaliser. Si l'on voit le cours que la poli
tique allemande a pris depuis six mois,
et qui s'est encore accusé depuis deux
semaines, on a le droit de craindre que la
vieille Prusse, élément mâle de l'Allemagne,
n'ait pas été véritablement vaincue en 1918.
j. B. ;
UN GENERAL POLITICIEN
Les désastreux débuts
-!du général Sarrail en Syrie
Nous recevons de Beyrouth les rensei
gnements suivants qui précisent ceux que
nous avons publiés dimanche d'après le
journal l'Orient :
Le 2 janvier, le général Sarrail débar
que. On lui présente des délégations... Ses
premiers mots, à l'adresse des représen
tants du Grand Liban, sont pour dire que.
« la France républicaine leur apporte
plus de liberté » — qu'en conséquence
l'actuel gouverneur, général Vandenberg,
sera renvoyé en France et que le Conseil
pourra librement choisir un « gouverneur
national ».
Le pavé dans la mare aux grenouilles !
— Le général Vandenberg est très aimé :
il a fait régner le calme, assuré l'ordre,
apaisé les plus -ardentes haines de partis.
Lui si brutalement abattu, c'est la ruée
des ambitions, génératrice de troubles gra
ves dans ce monde si turbulent, si sensi
ble. Ambition dés partis opposés au man
dat français, surtout : le parti du nationa
lisme, celui qui veut le rattachement ^ de
la majeure partie du Liban au nouvel état
de Svrie, puis dans un avenir plus loin
tain" le rattachement' de cet Etat de Syrie
à la Confédération arabe, le parti du na
tionalisme qui a partie liée avec les Loges,
avec tout ce qui lutte ici contre nous (An-
bin, ignorant tout de la question de Syrie
— il vient d'avouer qu'elle était plus com
pliquée qu'il ne l'avait cru ! — venu au
Levant comme l'homme des radicaux,
après avoir pris à Mamers les ordres de
Cailloux, renverse un ordre de choses pé
niblement établi., par.rsés"- prédécesseurs
« réactionnaires », supprime ce qu'il y
avait ici de démocrate, impose son homme
et son gouvernement ! ! ! Qu'a-t-i 1 pensé
en entendant les cris de « A bas le despo
tisme !» qui ont salué sa décision ?
Et maintenant où allons-nous? Il est
permis de se le demander avec angoisse.
L'Angleterre suit notre jeu. Le sien, malgré
quelques vicissitudes, lui assùre lentement
mais sûrement une- place prépondérante
en Orient. Sa puissance dans le moyen
Orient s'accroît de jour en jour. Celle'de
l'Allemagne ressuscite en Turquie et en
Perse. La nôtre décline et déjà s'aiguise
l'appétit, de ceux qui entrevoient une suc
cession possible — probable. — Z.
CHRONIQUE
3-E L'AMERIQUE LATINE
BOHOil
Le livra-si attendu de Lucien Romier, Expli
cation de notre temps, vient de paraître. La presse
lui fait un succès assez comparable à celui qui
accueillit, il y a quelque dix ans, «la Républi
que des Camarades», de Robert'de Jouvenel. ,
, Les hommes s'usent vite en France. Voici un
homme nouveau. Puisse-t-il nous apporter quel
que lumière dans l'obscurité où nous.nous débat
tons ! ' .
mentionne qu'en passant toutes les autres
intrigues : M. X... qui s'appuie sur les Ma
ronites, M. Y..., candidat des Jésuites, M.
Z..., richissime levantin, l'homme du Cai
re, etc..., etc.,. Que deviennent, dans tout
cela, les intérêts de la France ? Qui en a
dure ? Les chrétiens, défenseurs de notre
influence, s'abandonnent au décourage
ment : que veut donc M France, disent-
ils ? Pourquoi vient-elle défaire d'un seul
coup de bélier l'édifice si péniblement
élevé depuis cinq ans ?
Un gouverneur « national » sera donc
élu. On présentera au général Sarrail une
liste de trois noms parmi lesquels il choi
sira. Des partis puissants préconisent l'éta
blissement d'une liste où serait répété
trois fois le « nom vénéré » du général
Vandenberg. Le 5 janvier, le général Sar
rail est obligé, devant le tumulte, des in
trigues, devant cette 'fièvre inimaginable
qui bouleverse Beyrouth et tout le Liban,
d'accepter que l'on présente sur la liste
des noms français — premier pas en ar
rière. . ■
Arrive le jour de l'élection (1). Sarrail
fait savoir auparavant qu'il s'oppose à
l'élection du général Vandenberg. Il a son
candidat : M. Cayla, jusqu'alors gouver
neur des Alaonites. Le Conseil se .réunit :
au dehors, la foule est dense, houleuse,
nerveuse. Des agitateurs discourent. Les
passions sont à leur paroxysme. Avant
l'élection, qui doit se faire en présence
d'un représentant du Haut Commissariat,
un député propose qu'il soit d'abord sta
tué sur les droits du Conseil représenta*
tif — droits qui n'ont jamais été définis.
C'est la manœuvre. Le représentant du
Haut Commissariat s'y opprse. L'unanimi
té des membres du "Conseil se range à
l'avis du député : c'est l'impasse. Il ne
reste au général Sarrail qu'à dissoudre le
Conseil ( Aussitôt après, il désigne pure
ment et simplement un gouverneur du
Grand Liban : M. Cayla... L agitation est à
son comble.
Et voilà comment un dangereux jaco-
Le nouveau coup d 'état
«lu Chili
On risque de rester déconcerté par les
événements du Chili si l'on méconnaît la
situation très particulière des partis poli
tiques dans ce pays et leur activité durant
ces derniers mois. Les coups d'Etat ne se
l'ont pas en série : de leur origine, de
leurs acteurs dépendent des résultats très
différents. Le fascisme italien, le Directoi
re espagnol, la xliclature chilienne, voici
trois manifestations diverses du principe
d'autorité ; elles s'opposent entre elles sur
un grand nombre de points : ce fut une
révolution nationale qui investit Musso
lini ; Primo de Rivera tient le pouvoir
d'im coup de force concerté entre des gé
néraux en chef ; Altamirano avait été por
té au gouvernement par un coup de main
de lieutenants. Ses subordonnés ont pré
tendu devenir ses chefs ; ils l'ont renver
sé à son tour, vendredi, dernier, rappelant,
dans leur dépit, L 'ancien président radical
qu'ils, avaient chassé e;* septembre.-
Le Chili traverse une crise de constitu
tion : il -cherche à construire son statut
en partie avec des matériaux nationaux, en ■
partie avec des importations étrangères.
Dans le pays, il trouve un élément tradi
tionnel dans son aristocratie sénatoriale
qui a longtemps gouverné et qui repré
sente ie fadeur de stabilité politique.
N'oublions -pas, en effet que lë Chili put
être longtemps comparé à la République
romaine. Hors de ses frontières, la Répu
blique du Sud trouve chez ses voisins des
exemples de démocratie présidentielle. M.
Alessandri, l'ancien président radical,
était soupçonné de vouloir instaurer ce
régime en s'appuyant sur le peuple pour
briser l'autorité du Sénat ; mais il avait
n .égligé l'action de l'armée, ce qui causa
sa perte. Enfin, les partis de. gauche, dé
mocrates, libéraux et socialistes, rêvent
volontiers de démocratie parlementaire ;
aussi étaient-ils disposés à soutenir le pré
sident dans sa lutte contre le' Sénat con
servateur, quitte à s'opposer ensuite è lui,
au cas où il aurait voulu chausser les bot
tes de Pex-président Balmaceda, renversé
jadis par l'union de tous les parlementai
res, de droite et de gauche, qui l'accusaient
de vouloir étendre ses prérogatives au dé
triment des Chambres. En résumé, trois
groupes à tendances différentes : les
unionistes, partisans du régime parlemen-
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