Titre : L'Action française : organe du nationalisme intégral / directeur politique : Henri Vaugeois ; rédacteur en chef : Léon Daudet
Auteur : Action française. Auteur du texte
Éditeur : Action française (Paris)
Date d'édition : 1924-11-14
Contributeur : Vaugeois, Henri (1864-1916). Directeur de publication
Contributeur : Daudet, Léon (1867-1942). Directeur de publication
Contributeur : Maurras, Charles (1868-1952). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 novembre 1924 14 novembre 1924
Description : 1924/11/14 (Numéro 319). 1924/11/14 (Numéro 319).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k762133w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-6354
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
Dix -«iepticmë aimée — N° 2f l9
Vendredi 14 Novembre 1924
2 £0 centimes. D kpakteiients et C olories
ABONNEMENTS: Bu An. ' Six Hais. TnUMs.
Franco et Colonies. 48 fr. a5 fr. i3 fr.
Etranger 8 j t Aa » sa »
Chèçuo postal : Compte a3.goo Paris.
rfr.
ORGANE DU NATIONALISME INTÉGRAL
« Tout ce qui est national est notre. »
Le Duc d'ORLÉANS
héritier «les- quarante Rote qui en maie ans Breqt la France.
JtÉDACTIO!» i ADMINISTRATION:
i4. rae de Rome, PARIS (8*)
Adresse télégraphique : ACTÏOFRAN-PAR.ÏS
Téléphone; Administration : Louyro a&-4g, a&-5o
Rédaction : Central 75-44 Publicité : Central 74-77
Après 10 heures du soir : Scgur îi- G8
Registre de Commerce ; Seine K u 78 .58a
Fondateur s HENRI VAUGEQIS — Directeurs politiques : LKON DAUDET et CHARLES MAURRAS — 1 Rédacteur en chef s MAURICE PUJO
Multa reoascentur...
« Il y a pour les langues commèpôur les
«. nations et pour les croyances, des ^crises de
« fatigue et de déclin. Mais nous venons de voir
« ressusciter des nations qp 'on disait mortes,
« mais des croyances qui se perdaient se sont
« retrouvées et des langages qu'on croyait endor-
« mis ont proclamé leur gloire. »
M. CAMILLE JULLIAN,
discours de réception à l 'Académie française.
L'HOMME ET '' LE POISON
La gtîérisoii
de la morphinomanie'
. •
\e fascicule de novembre des Œuvres
libres de Fayard fait prime. C'est qu'il
contient ia magistrale étude de Léon Dau
det, intitulée i'Homme et le Poison, où
non seulement le mal est décrit, mais son
remède, immanquable, est indiqué. Tout
intoxiqué trouvera, dans ces pages capti
vantes, le moyen tFéchapper à sa géhenne.
Tout homme sain y trouvera matière à ré
flexion et è méditation. Jamais encore le
problème des poisons chimiques, fléau de
\a société contemporaine, n'avait été trai
té avec cette précision et cette ampleur.
1 Le sevrage de l'opium et de la morphi
ne est douloureux, comme chacun sait.
Mais Solîier en France, et Erlenmeyer,
0a Allemagne, en ont ȉyfe&g;tgdhTiiquQ
de, façon telle que quiconque suivra leurs
■indications est sûr de ne jamais manquer
son coup. C'est la méthode rapide ; in
termédiaire entre la méthode lente —
plus pénihïe en somme — et la méthodè
brusque et dangereuse qui a prévalu. En
cinq ou six jours, par des diminutions ha
bilement dosées, le patient dûment alca-
linisé à l'aide d'eau de Vichy, vigoureu
sement purgé et pilocarpiné — la pilo-
carpine amène une sudoration abondan
te — dit adieu à sa chère seringue, au mi
lieu de cris et de contossioais, plus specta-
culaires en somme que terribles
Maintenant, on ne doit pas s'imaginer
*— je parle ici pour les docteurs tomme
pour les malades — que la cure rapide
de la morphinomanie soit une chose
gimple et qui n'exige pas une surveil
lance de tous les instants. Les tretis quarts
des intoxiqués, dès qu'ils- commencent
à éprouver les tiraillements et tenaille*
ments — pas très drôles — du sevrage,
réclament à grands cris leurs poisons,
hurlent, menacent, déclarent qu'ils pré
fèrent se tuer, etc... Toutes, les précau
tions doivent être prises, et bien prises.
J1 faut une installation appropriée
Quand une démorphinisation est bien
conduite, elle est d'abord un immense
bienfait — puisqu'elle arrache un hu-
jnain à la déchéance certaine et à la mort
rapide —, et ensuite, elle n'offre plus,
pour ainsi dire, aucun risque. Les acci
dents bulbaires et les spasmes du cœur,;
d'ailleurs rares, sont prévus et on a les
moyens d'y parer. En toute occurrence,
il n'y a rien de pire, ni de plus cruel,
que la déchéance morphinique, ou co-
ca'mique, pour le malade comme pour
$on entourage. Une curiosité de la cure,
c'est la tendance syncopale (et dont on
ne doit pas s'alarmer) de la trentième
heure- Pourquoi de la trentième heure ?
On n'en sait rien. Cette périodicité cor
respond à une journée, plus un quart
de journée de vingt-quatre heures. Elle
nous décèle une des nombreuses caden
ces intérieures de l'organisme, générale
ment calculées sur le calendrier.
Je vous disais que la douleur de la
suppression a été souvent comparée à
celle de l'accouchement. L'une et l'autre
ont, en effet, un caractère pénible, mais
. ealubre, puisqu'un résultat important est
au bout. Ce qui est véritablement affreux
c'est la douleur qui ne sert à rien, pas
même à faire son salut. Il y a ici-bas,
quatre spectacles particulièrement affli
geants : celui de la douleur, celui du
. vice, celui de la bêtise et celui de la mé
chanceté. La douleur a parfois un but,
quand elle correspond à un effort, no-
, tamment sur soi-même. Le vice, la bêtise
• et la méchanceté n'en ont pas. Ce qui
donne à la douleur de la démorphinisa
tion un caractère particulier, c'est qu'il
y; a en elle un élément moral, ou immo
ral, au choix. Le patient souffre de fa
çon indéterminée, comme de l'absence
ou de la disparition d'un être cher...
' cet être si cher étant un poison. H en
rêve, il l'appelle, il l'invoque. Je me sou
viens d'un cri aigu de femme en suppres
sion, ou plutôt d'une mélopée de cris
• fulgurants, interrompus de hululements
comparables à ceux d'une sirène de ba
teau à vapeur : « Ma morphine, doc
teur, ah ! je vous en supplie, ma mor
phine ! » J'évoquais, en écoutant cela,
les clameurs, puis l'hébétude de Sapho,
de Fanny Legrand abandonnée par son
jeune amant, dans le livre pathétique
d'Alphonse Daudet. Dans les rares in
tervalles, on entendait la voix raisonna
ble et posée du bon docteur : « Mada
me, je vous en prie, ne me rendez pas ma
tâche plus difficile ! » Je vous promets
qu'elle s'en fichait, la pauvre femme, de
' rendre la tâche plus ou moins difficile !
Mais songez aussi à la patience qu'il
faut au médecin, installé dans la nuit,
dans la première nuit de la suppression,
auprès de son, ou de sa malade, avec une
/ petite table, une petite lampe, et un bou
(1) Les Œuvbes libres, chez Arthème
Fayard, le fascicule de novembre 1-924 .t.
cinq faoncs*
quin sur lequel il fait semblant de jeter
les yeux. A chaque instant, il est inter
rompu par un appel ou une demande
d'explication, ou un cri ou une menace,,
ou une gambade dû paquet humain, pan
telant, aplati, recroquevillé, résurgent,
qui gît et se trémousse sur le grabat de
douleur. De demi-heure en demi-heure,
et quelquefois, de quart d'heure en quart
d'heure, il faut faire transporter, sur une
civière, monsieur ou madame, à la douche
brûlante, au bam très chaud, qui apaise
ront, pendant dix minutes, les souffran
ces. La plus jolie femme y perd sa co
quetterie, la prude y perd sa pudeur.
C'est le passage dur, mais j'y insiste, sau
veur, et donc mêlé d'espérance consola
trice.
Le malheur est que les morphinoma
nes ont, en général, après quelques an
nées ou quelques mois de piqûres, la
volonté très altérée. D'où leurs hésita
tions à se remettre entre les mains d'un
médecin compétent pour guérir. C'est
pourquoi les personnes de leur entou
rage feront bien de substituer leur vo
lonté à leur aboulie. J'ai connu des mor-
phinos récalcitrants, ou hésitants, qui
ont été conduits, à leur insu, dans un sa
natorium, sous couleur de simple con
sultation, et vis-à-vis desquels il a fal
lu user d'une demi-contrainte pour les
décider à se laisser boucler. Ils ont en
suite remercié ceux qui les avaient ainsi
sauvés presque malgré eux.
Car il est impossible, à un morphino
mane, quel que soit. son courage, de se
guérir seul et à domicile. S'il s'y essaie,
au moment difficile de la suppression du
dernier centigramme — aussi rude, et
plus, que celle de tout le reste — il ameu-.
tera ses voisins, sa concierge, son quar
tier, qui s'imagineront .qu'on l'égorge ou
qu'on lui brûle la plante des pieds., Les_
sergents de ville "accourent et il est diffi
cile d'expliquer un tel traitement à des
gens simples qui n'ont pas étudié la ques
tion à fond. En outre, quel est donc le
parent, ou l'ami intime, qui tolérerait,
sans entraînement, un tel spectacle,
qu'une piqûre de quelques gouttes de
morphine suffit à interrompre, et qui
résisterait à d'aussi pathétiques suppli
cations ? La belle-mère la plus guerriè
re en serait elle-même attendrie, et don
nerait de l'opium à son gendre eu sup
pression !
La suppression de la cocaïne, calquée
sur celle de la morphine, ne donne pas
lieu aux mêmes réactions et se trouve
être ainsi beaucoup moins stable. Quant
à l'alcool, il est terriblement tenace et
l'on doit essayer à mon avis, de la sug
gestion.
Léon DAUDET.
P. S. — F. L. E. C. Bien reçu docu
ments. — L. D.
LA POLITIQUE
ésh
Un grand et cruel deuil vient de frap
per notre ami Paul Robain, déjà éprouvé,
en, septembre, par la mort de sa mère. Sa
seconde fille, Alice Robain, vicomtesse
Arthur de France, est décédée hier matin
à Maubeuge après une courte maladie. Son
mariage avait été célébré le S juillet der
nier !...
Ce ne sont pas seulement les Comités
directeurs de l' Action française qui pren
dront une très grande part à l'immense
douleur de Paul Robain, mais aussi tous
les membres de /"Action française, tous
ceux qui, au cours de ses longues tour
nées de conférences, ont connu, apprécié
et admiré le grand cœur, la générosité et
Vinépuisable dévouement de notre ami.
En leur nom et au nôtre, nous prions
Mme Paul Robain et ses enfants, le vi
comte Arthur de France et toute sa fa
mille d'agréer l'expression de notre pro
fonde sympathie.
Les obsèques de la vicomtesse Arthur
de France auront lieu samedi à onze heu
res à Maubeuge. L' Action française y sera
représentée par François de la Motte, vice-
président de la Ligne. L'inhumation sera
faite à Quéaux (Vicniif) à une date ulté
rieure. • /
L'invraisemblable odyssée
d'une patrouille
du 34 e d 'aviation
Hier matin, à 11 heures, se posaient, sur le
terrain du Bourget, trois avions qu'on apercevait
à peine, tant le brouillard était épais. Les naviga
teurs, appartenant au groupe du capitaine Weiss,
revenaient de Marseille, d'où ils étaient partis la
veille dans des circonstances atmosphériques telles
qu'aucun vol ne semblait possible.
La patrouille, commandée par le capitaine Ven-
son, était composée de l'adjudant-chef Gontard et
du sergent Gautret. Les pilotes avaient respecti
vement pour passagers l'adjudant mitrailleur Pail
lard et les sergents, mécaniciens Leclerc et Ber
nard. Elle était de retour après avoir effectué
1.800 kilomètres en plusieurs étapes, traversant
les bancs de brume et les averses. Prise dans
l'orage qui, ces jours derniers, dévasta le Vau-
cluse, elle fut contrainte d'atterrir en cours de
route à llsle-sur-Sorgues d'où les / pilotes ne dé
collèrent- qu-'en fie délestant de leur chargement.
I. Pronostics à des momies
Je n'ai certes pas de conseils à donner
à la minorité républicaine de la Chambre,
mais tout le monde peut former un pro
nostic. Voici le mien. Cette minorité, qui
a perdu le pouvoir, perdra certainemeejit
l'honneur si elle se résigne à laisser
tranquillement de pâles métèques juifs
tels que M. Léon Blum, lui annoncer
qu'une politique nationale ferait régner
« de nouveau sur la France là double me-
« nace de la ruine et de la guerre »..
Il devrait toujours y'avoir quelqu'un sur
ces bancs (mais y a-t-il quelqifun sur ces
bancs ?) pour rappeler aux vainqueurs
du 11 mai qu'ils ont été les auteurs de la
guerre et que la ruine est précisément ve
nue de ce que, eux et leur doctrine, eux et
leurs intrigues auront arraché à la France
le fruit de son effort et de sa victoire.
La Chambre de 1918-1919 était à eux.
L'entourage radical-socialiste ou socialiste
les conseils des Paul-Prudent Painlevé,
et des Paul Lévy dit Paul-Louis ont con
couru à tromper le président Wilson sur
les intérêts et les sentiments de la France.
L'esprit national, l'esprit gouvernemental
ont subi lourdement et misérablement l'in
fluence de§ conspirateurs à la . Victor .
Basch qui travaillaient pour 3e dépèce
ment de l'Autriche et le maintien, le res
serrement de l'unité allemande. Toute
la ruine économique est venue de cette
immense erreur politique, inspirée, impo
sée aux lîommes d'Etat du centre par les
partis de gauche et par la tradition ger
manique de ces partis.
Que, plus tard, après le 16 novembre, l'on
subît la fatalité de l'erreur, comme le fit
Briand, ou que l'on essayât timidement de
la rattraper, comme le lit Poincaré, le mau
vais départ, le départ républicain, radical,
socialiste de 18-19 a pesé sur toute la suite
des événements, et elle pèsera sur eux
de plus en plus jusqu'à ce que l'on abou
tisse de nouveau à la conséquence fatale
de la victoire imparfaitement poursuivie
mais parfaitement stérilisée : une Guerre
nouvelle !
Cette guerre de 192... sera donc l'ou
vrage de la vraie République, comme l'a
vait été la guerre de 1914-1918, fruit fatal
du désarmement, de l'espionnage non ré
primé, de quinze années de non résis
tance à la menace de Berlin, des élections
antimilitaires de 1924 et de la constitu
tion d'un ministère Caillaux sans Cail-
laux. Les faits le crient, les documents
l'attestent. Aucun député, ne-le dit. Aucun
député de la gauche nationale'm du cen
tre républicain ne plonge M. Léon Blum
.dans J a bouo .de ces-évid-enees-qai-bsrbouil-
leraient son visage rose de tout le sang
français versé par sa fqute, par la faute des
siens. Ces députés, auxquels je n'ai pas
le droit de dire qu'ils ne remplissent
point leur mandat, car je ne leur en ai
donné aucun, ces députés doivent savoir
que leur silence les* suicide et qu'à
recevoir de telles douches de mensonges
sans réagir, ils livrent à leurs ennemis les
dernières soies du drapeau égaré dans
leurs faibles mains.
IL Les fonds secrets du 11 mai
Lés mensonges épiques 'de M. Léon Blum
se sont produits au cours d'une discussion
ridicule sur les fonds secrets. Disons,
à ce propos, que nos révélations sur l'usage
de ces fonds par le gouvernement du Bloc
national ont été confirmées par le si
lence absolu des intéressés. Ni M. Ray
mond Poincaré ni M. François-Marsal n'ont
démenti qu'en mai 1924, après les élections
qui ont révolutionné la situation politi
que, il restât dix millions de fonds secrets
et que M. Poincaré eût même trouvé le
moyen d'y adjoindre deux autres millions
de ressources similaires non employées. .
J'ai reçu, ces jours-ci, par une voie nou
velle, confirmation de cette découverte
inouïe : au cours d'un voyage en pro
vince, l'un des deux personnages mis en
cause a confirmé purement et simplement
les faits que j'avais énoncés.
On lit, d'autre part, aux Ecoutes du 9
novembre, que notre confrère avait racon
té la même histoire, « il y a plus de trois
mois ». Cela est fort possible, mais je n'a
vais pas lu aux Ecoutes et je dois dire
que l'auteur de ma première ' information
1 avait puisée à une source infiniment plus
directe : comment aurais-je pu citer no
tre confrère ?
Reste la priorité qu'il réclame et que,
sur sa parole, je lui rends volontiers. Hélas !
que sont ces malheureux débats particu
liers et professionnels auprès de l'incroya
ble situation politique définie par l'inac
tion volontaire, par l'immobilité calculée
du cabinet Poincaré et de la présidence
Millerand devant l'assaut manifeste de
toutes les forces de gauche ! DeVant les
centaines de millions envoyés de Londres,
de Berlin, de Moscou aux caisses du Car
tel, il y avait dans les coffres du. gouver
nement de la France une pauvre douzaine
de millions pouvant soutenir les ef
forts du bloc national : elle n'a même pas
été dépensée !
Tout de même, de son point de vue,
Herriot est un peu moins bétel II a annon
cé sans ambages qu'il se servirait de ses
millions contre nous. C'est même déjà fait.
A la manifestation de mardi, nos amis
étaient entourés de nuées de mouchards,
tous, il est vrai, plus stupides les uns qu,e
les autres.
III. L'esprit français
et la routine républicaine
Nous comprenons qu'Hervé boude un
peu aux manifestes des revenants de la
politique Millerand-Poincaré. Nous com
prenons encore mieux que, même dans le
public d'Hervé, il s'élève des voix pour met
tre en cause, au delà des hommes, ce ré-;
gime, ces institutions, ces conditions géné
rale de trahisons si vastes et d'attrape-
nigauds si complts 1 Aux généreusés im
patiences de. l'esprit français, Hervé op
pose avec majesté sa doctrine des possibi
lités. Car il a dans sa poche la mesure de
ce qui se peut et ne se peut point. Impos
sible de toucher au suffrage universel. Im
possible de toucher à la République. Le
malheureux va s'enfermer dans cette dou
ble enceinte. Grâce à lui, quelques milliers
de bons Français y verront un peu moins
clair demain qu'aujourd'hui,
Se figure-t-il que .nous voulions rétablir
le sens ou empêcher les gens de voter?
Je suis pour l'extension indéfinie du suf
frage.
Il ne faut pas toucher au suffrage uni
versel : il faut en changer la compétence.
Au lieu de diriger la nation, le suffrage
doit tendre à la représenter. La plus heu
reuse et la plus tranquille révolution peut
sortir sans délai d'un simple échange
de fonction. Quant à la République, il faut
l'abolir où elle est (au sommet de l'Etat)
et l'établir où elle n'est pas (dans les
états professionnels,'municipaux et régio
naux qui sont menés à la baguette par
une administration tatillonne et incompé
tente). Hervé peut dire ce qu'il veut, son
papier, qui a tout souffert, supportera
tout,mais la forme "de la France,le point de
son évolution historique né sont pas des
choses qui s'inventent ou se rêvent : cela
existe, cela est réel, et, quel que
puisse être l'état des esprits, il faut
consentir à les aiguiller sur ces réalités
ou renoncer une bonne fois à toute espé
rance du bien public. En politique plus
encore que dans les autres arts, la devise
antique s'impose aux opinions d'ailleurs
fugaces et flottantes des peuples : non mihi
res, sf.d me rébus submittere conor. N'es
pérons vs nous subordonner la loi des
choses. Il faut nous y soumettre si nous
voulons survivre. Si les Français acclament
des causes fatales de mort, il faut travail
ler, il faut réussir à leur démontrer qu'ils
se trompent. S'ils s'obstinent à se trom
per, leur affaire est claire : ils seront per
dus.
Mais les Hervé se trompent dans leurs
diagnostics paresseux. Il est faux que les
Français soient tant, attachés que cela aux
causes de mort de la France ! Il est faux
que leur esprit public soit si républicain
que cela ! Une énorme masse amorphe ost
laissée en proie à des bandes féroces par
le simple effet de l'imbécillité ou de la ti
midité de quelques bergers qui ne sont
pas au juste de mauvais bergers, mais qui
n'ont pas la force d'agir en bons bergers.
IV. Les Etats-Unis et les Soviets
Au moment où quelques feuilles repar
lent de la reconnaissance éventuelle des
soviets par les Etats-Unis, un Américain
éminent, M. Walter Berry, nous fait l'hon
neur de nous communiquer les réflexions
suivantes :
Trotski-Bronstein fulmine contre les
Etats-Unis '/
Dans son dernier discours prononcé il
y a quelques jours à Moscou, il s'épou-
monne contre-la ^prospérité de. l'Amérique...
« C'est le dernier ennemi des Soviets, cla
ir, c-t-il, mais il faut la bolcheviser, il faut
y développer la haine des classes, y fo
menter la guerre civile. » Et, comme mot
de la fin : « Il faut que la Russie obtienne
un . gros emprunt étranger ».
. Justement le New-Yôr Sun du 8 no
vembre annonce que les fonctionnaires du
département d'Etat ont pu entrer en pos
session d'un message adressé par Zino-
vieff « aux communistes américains ».
Ce message, qui a été répandu, par dizaine
de milliers d'exemplaires, incite les com
munistes à continuer leur campagne Révo
lutionnaire.
\ Naturellement, il faut de l'argent pour
cette propagande ; et, pour soviétiser le
monde entier, « il faut un gros emprunt
étranger » !
Par malheur, on est bien renseigné, aux
Etats-Unis, sur les agissements et sur la
politique de l'U. R. S. S.
La France, suivant les autres pays de
l'Europe, a cru bien faire de reconnaître
les Soviets. Seuls les Etat-Unis, clair
voyants, refusent énergiquement leur re
connaissance, de jure ou d'aucune maniè
re, à cette infection.
Pour les dirigeants de l'Union des Ré
publiques Socialistes Soviétiques, la Rus
sie n'existe pas, sinon comme champ d'ex
périence.
Lénine, avant de sombrer dans le gâ
tisme, déclarait : \
« Je vais traiter la Russie comme un
biologiste traiterait un cobaye. »
Aujourd'hui les biologistes moscovites
triomphent -r mais le cobaue est bien
bas !
Tels les musulmans, pour qui le mot
patrie n'existe pas et qui disent ; « Où
règne le Coran, là est notre pays », —
les bolcheviks déclarent : « Là est notre
patrie où flotte notre drapeau rouge, où
nous avons semé le désordre et l'anar
chie, où notre propagande a noyauté les
peuples pour la révolution mondiale »
La Russie — la Bolchévie actuelle —
n'est pas un Etat, c'est un cancer. Les
médecins nous affirment qu'un cancer,
pris à temps, est « heureusement opéra
ble •». Nous savons qu'à un moment don
né les Alliés (« les Alliés » : quelle ironie,
depuis l'armistice, dans ce mot l) au
raient pu facilement extirper cette corrup
tion. Pour des raisons politiques ils ne
se mirent pas d'accord. Aujourd'hui, la
mal s'est tellement étendu qu'il infecte
l'organisme du monde entier. Jusqu'au
fond de la Chine on constate ses ravages.
Aux Etats-Unis, quoique de vastes som
mes aient été semées par les bolcheviks,
leur récolte n'est guère brillante. Le pays
est trop « terre d'espoir », les Américains
sont trop travaillistes ( dans le vrai sens
du mot) pour que cette propagande, mê
me alimentée par des millions de dollars,
ait prise sur leur intelligence. Dans les
dernières élections, les « socialistes »
(qui sont d'ailleurs loin d'être bolchevis-
tes) n'ont réussi, avec leur c'andidat, M.
La Follette, qu'à emporter un seul Etat
sur quarante-huit. A Washington, ni dans
le Sénat, ni dans la Chambre, La « gau
che ï > ne dicte ses ordres à M.Hughes l
On ne se leurre pas non plus, là-bas,
au sujet du comlnerce possible avec la
Russie. On sait que ce malheureux pays
est en pleine déliquescence, qu'il est vidé,
qu'il ne produit plus rien, qu'il n'a rien à
exporter, et que, par conséquent, aucun
commerce n'est possible tant que dure ce
régime néfaste. On sait que depuis plu
sieurs années un « accord commercial»
existe entre l'Angleterre et la Russie. Qu'en
est-il advenu ? L'Angleterre a peut-être
vendu quelques produits à la Russie, mais
vendu comptant. Et qu'est-ce que le com
merce? ' Le commerce, c'est le crédit, —
et il est certain que jamais les Anglais,
gens pratiques, n'ont cédé aux Russes mê
me une tomte de charbon, à créditt
L'année dernière, à Paris, pendant une
visite aux ateliers d'un grand producteur
d'automobiles, je vis une quantité de cais
ses adressées à Moscou. « C'est pour le
gouvernement russe », me dit mon guide.
« Mais payé d'avance », demandai-je ?
« Jusqu'aux clous des caisses», répondit-
il en souriant.
Ce petit « fait divers » démontre, d'ail
leurs, qu'on peut vêndre à la Russie sans
la reconnaître.
Aux Etats-Unis on ne se demande plus
pourquoi la Russie, ce pays aux ressour
ces immenses, sans dettes iir^rieures ou
extérieures, car elle les a toutes répudiées,
et pour toujours, — on ne se demande
plus pourquoi elle est tombée si bas. On
sait que c'est parce que ses revenus, au
lieu d'être appliqués par les bolcheviks
au relèvement de leur pays, çont dissipés
par eux pour l'abaissement des autres
pays.
« Mais, me disait l'autre jour un Fran
çais, si on consentait un emprunt à la
Russie, on insisterait pour que le montant
de cet emprunt soit dépensé en France.»
H ne croyait pas si bien dire ! Oui, car le
montant de l'emprunt, sauvé à la Russie
par l'envoi là-bas de produits français, se
rait disponible peur la propagande en
France, — le terrain de culture favori des
Rouges.
C'-est du reste ce qu'ils ont fait il y a trois
ans quand les Etats-Unis, pour sauver les
paysans affamés, -leur ont expédiéi gratis/
pour quelques millions de dollars de blé :
ils ont retourné aux Etats-Unis l'équivalent
de ce blé en ferments de pourriture.
Aujourd'hui, les Américains avertis ne
recommenceront pas.
Pauvre cobaye I Cet hiver, l'U. R. S. S.
chauffe le corps de Lénine, et les paysans,
par centaines de mille, mourront de froid.
_ Toutefois, la reconnaissance de la Rus
sie, quoique ce geste octroyé aux propagan
distes l'immunité et facilite leurs agisse
ments, ne suffit pas aux Moscoutistes. S'ils
n'obtiennent pas « le gros emprnut étran
ger », cet emprunt indispensable, bientôt,
fatalement, ils sombreront dans leur pro
pre putréfaction, et le Monde, soulagé,
pourra respirer à nouveau.
Walter BERRY.
L'expérience étant commencée en Fran
ce, la parole est aux faits. Il n'est pas
difficile d'en prévoir le tour et le sens !
Charles MAURRAS
Erratum . — C'est le 22 et non le 23 jan
vier dernier que j'ai fait à la Cour d'appel
la déclaration relative à Jaurès dont il
était nuestion hier à cette plaee.
I III I ■■ ■»■ ...M- J
LES BIENFAITS DU CARTEL
Les taxes des lettres recommandées,
des itripi'imcs, des cliëques postaux,
des pneus vont être majorées
Le. -pris du pain, les impôts -montent
sans cesae...- Ce n'est pas assez. Les'bien
faits du Cartel s'étendent sur toutes cho
ses. Le gouvernement envisage le « re
dressement » (délicieux, ce redressemnt)
de certaines taxes postales. Les lettres
pour l'étranger vont subir une majoration
ainsi que les imprimés, les lettres recom
mandées, les chèques postaux, les pneu
matiques. Le tarif des lettres ordinaires
ne dépassant pas 20 grammes ne sera pas
touché par le « redressement ».
ECHOS
Le rescapé du bagne Goldsky a été engagé par
nctre confrère le Rappel pour y tenir la rubrique
parlementaire.
Pour ses débuts à la tribune des journalistes,
on discutait le budget des services pénitentiaires,
où était admis le principe de la suppression du
bagne.
Décidément le hasard fait bien les choses.
Ah ! ah ! ce bon Edouard Herxiot serait-il dé
cidé à céder la place ? Il paraît, en tout c8%, qu'il
va, très prochainement, « rappeler Necker ».
L'interdiction de séjour qui maintient encore
le glorieux proscrit loin de la capitale va être
levée.
M. Caillaux a — comme Malvv — trouvé un
aj partement. Sa Tueuse vient d'en louer un, situé
dans le 16" arrondissement, rue Jasmin.
Et cela prouve déjà — n'est-ce pas Ponsot,
n'est-ce pas Dubarry, n'est-ce pas Pierre Ber
trand ? — que le « Président » sait résoudre au
moins la crise du logement.
u
Une promotion bien méritée.
Le dernier mouvement consulaire paru à l'Offi
ciel nous apprend en effet que le très cher M. Las-
mastres, ami de Malvy, et déjà promu il y a 2 mois
«consul de 3 e classe à Saint-Sébastien, passe sur
place au grade supérieur sur le dos de tous ses
collègues.
Le gouvernement de M. Herriot, on nous l'a
dit, c'est « la justice pour tous ».
H
Il y a quelques jours l'Association des Anciens
élèves de l'Ecole centrale tenait son banquet an
nuel sous la présidence de l'ancien avocat de
Landru, ancien chef du parti bonapartiste, devenu
sous-secrétaire d'Etat à l'Enseignement technique
dans le cabinet Herriot, M" de Moro-Giafferri.
Au dessert, en guise de toast, l'enragé parleur
fit une apologie du socialisme doublée d'une
charge courroucée' contre la religion et les reli
gieux. Il ne manque pas de prêtres dans l'Asso
ciation ; plusieurs étaient là-
Un des convives, qui a une grosse situation dans
l'industrie parisienne, releva bravement et verte
ment cette prodigieuse inélégance, aux applaudis
sements de toute l'assemblée. Le malotru, écu-
mant de colère, prit son pardessusj son chapeau,
et la porte, bierr penaud que nul n'intervînt pour
le retenir comme il espérait.
Souvent Moro « gaffe et rit » ; Moro parfois
gaffe et regaffe.
<%%
Le journal de bord d'Alain Gèrbault.
Le premier tirage du livre d'Alain Gerbault,
Seul à travers l'Atlantique, ayant été entièrement
épuisé dès le deuxième jour de la mise en vente
par les commandes de librairie, les bibliothèques
des gares n'avaient pu encore être approvisionnées.
La librairie Bernard Grasset communique au
jourd'hui que la mise en vente de Seul à travers
l'Atlantique est maintenant complète sur tous les
Encouragée par l'accueil réservé au cours of
ficiel des métaux,précieux, la maison Sirop et Pau-
liet informe les lecteurs de l'Action française qu'elle
se met à leur disposition pour leur donner gra
cieusement la valeur exacte des bijoux qu'ils vou
dront bien soumettre à son expertise datte ses bu-
* «eaux, 222, rue Saint-Martin, Paris, .. 4.^^ .*
Echange d'arguments
Homo-Çrumbach, dans le journal où il
écrit, rapporte que les partis de droite
comme ceux de gauche, en Allemagne,
prennent dans la presse française tout ce
qui peut leur servir d'argument électoral.
Il paraît que c'est nous qui en fournissons
les nationalistes prussiens. Et ce qu'il y a
de pire, c'est que nous en sommes arrivés
là en soutenant la même idée que Grum-
bach-Homo.
Non par « sottise », mais par une perfidie
calculée et raffinée, par une sympathie
inavouée pour les réactionnaires d'Alle
magne, nous aurions dit que nous leur
préférions les social-démocrates parce que
la démocratie et le socialisme détendent les
forces d'un pays au lieu de les tendre vers
la revanche.
Homo opte pour le socialisme parce qu'il
est socialiste. Il voit ses camarades de tous
les pays jolis, mignons et vertueux comme
lui-même. Il voit la sociol-démocratie
bonne, amicale, fraternelle et pacifique.
C'est vdifc«®ewîasieaMr.- C'jest aussi -un -étet
d'esprit mystique, une croyance pure, un
dogme qui a été trompeur et funeste en '
1914 et qui pourrait le redevenir.
Le fait certain, éprouvé, expérimental,
c'est qu'un état un peu prolongé de démo
cratie et de socialisme est anémiant pour
n'importe quel pays. C'est en cela et dans
cette mesure que la social-démocratie peut
être une garantie de paix. Selon Homo-
Grumbach, des centaines de journaux réac
tionnaires allemands ont repris ces vérités
premières sous notre plume et les ont
citées en caractères gras comme notre
« aveu ».
Mais que Grumbach-Homo et ses amis
prennent garde ! S'il faut si peu de chose
pour enflammer le patriotisme allemand,
ils doivent redouter que leur sympathie
compromette les partis de gauche en Alle
magne. « La main de l'étranger, cette main
qui porte malheur à ceux qu'elle protège »,
disait jadis M. de Montalivet. N'est : ce pas
pour cela que le Vorwœrts, au mois de
juin, avait mis prudemment en deuxième
page les déclarations que M. Herriot avait
données au correspondant parisien de l'or
gane du parti social-démocrate ? :
Un sénateur a raconté à quelqu'un, et
dans un lieu que nous connaissons, que le
modeste auteur de ces lignes était aussi
l'auteur de la victoire des gauches, fran
çaises au, 11 mai parce qu'il .avait écrit
un jour que la France était le pays le plus
réactionnaire du monde, ce qui reste encore
vrai, car la France n'a pas cessé d'être un
pays de paysans et de bourgeois. Pour un
simple ixfot, c'était de bien grands effets.
Il est douteux que j'en produise autant en
Allemagne. A Hambourg, en Anhalt, les
dernières consultations n'ont pas montré
que les nationalistes eussent gagné des
voix. Que Grumback:Homo et ses amis se
méfient : ce sont eux qui finiront par en
faire perdre aux social-démocrates. — J. B.
A L'ACADEMIE FRANÇAISE
Réception
de M. Camille Jullian
Pour se conformer à la tradition, M.
Camille Jullian avait à prononcer, hier,
sous la Coupole, l'éloge de son prédéces
seur, Jean Aicard. Les marges d'un sujet
aussi mince étaient assez larges pour que
le nouvel académicien y pût placer un
éloge de la Provence, un élôge de Lamar
tine et un éloge de Mistral, qui ne sont
pas les moins bonnes parties de son dis
cours. Au rebours de l 'usage, c 'est l'Aca
démie qui semble avoir reçu les traits
malicieux qu'elle réserve généralement à
ses nouveaux élus. Car les périodes vi
brantes lancées par M. Jullian à la louange
de Mistral et du félibrige lui ont été par
ticulièrement sensibles. Elles ont reçu un
accueil assez froid des académiciens et
de leurs invités. Et M. Brieux, qui remplis
sait les fonctions de directeur et avait la
charge de répondre au récipiendaire, a
cru devoir glisser dans son discours la
riposte suivante :
« N'a-t-on pas pu craindre, tout à
l'heure, en vous entendant»parler avec tant
de chaude éloquence de la langue de Mis
tral, que vous ne fissiez à Jean Aicard le
reproche de n'avoir pas écrit Son œuvre
en provençal ? Hélas ! c'eût, été bien fâ
cheux, puisque nous perdions alors la joie
de le compter parmi nous..» «
On reconnaît le vieil argument de Fré
déric Masson : «Mistral ne peut pas être
de l'Académie parce qu'il n 'a pas écrit
en français. » La consigne, recueillie" pieu
sement à la mort de Masson par M; Dou-
mic, a été passée à M. Brieux pour son
discours d'hier.
On n'en'a pas moins goûté la jolie page
vouée par M. Julliam à sa Provence na
tale, et à ses quatre cités :" ■*
Marseille, la ville au ,ciel 'limpide .et aux multi
tudes bruyantes... Aix, qui cachç. sdus .'la somno
lence de ses rues tant de grâce naturelle et d'in
telligente curiosité, nourricier d'une aristocratie
do pensée que façonna une aristocratie de race ;
Arles, si semblable à la Rome latine' avec son
fleuve aux ondes jaunies, les, lignes violettes des
collines de son horizon, ses statues et ses femmes
aux formes harmonieuses, et le souvenir de son
premier apôtrè, disciple traditionnel de saint Pier
re ; ^Avignon, enfin, souple d'allure et vibrant
d'allégresse, où les . esprits paraissent danser com
me les filles sur le.pont du Rhône,7I& vïjlo du
pain blanc et du vin de feu, qui résonné <îes sons
de cloches et des chansons de félihres, lc. hcrceau
sacré de notre résurrection provençale. .
Jean Aicard, né à Toulon, a été le' pré
texte de cette .chaleureuse évocation. Pour
Vendredi 14 Novembre 1924
ABONNEMENTS: Bu An. ' Six Hais. TnUMs.
Franco et Colonies. 48 fr. a5 fr. i3 fr.
Etranger 8 j t Aa » sa »
Chèçuo postal : Compte a3.goo Paris.
rfr.
ORGANE DU NATIONALISME INTÉGRAL
« Tout ce qui est national est notre. »
Le Duc d'ORLÉANS
héritier «les- quarante Rote qui en maie ans Breqt la France.
JtÉDACTIO!» i ADMINISTRATION:
i4. rae de Rome, PARIS (8*)
Adresse télégraphique : ACTÏOFRAN-PAR.ÏS
Téléphone; Administration : Louyro a&-4g, a&-5o
Rédaction : Central 75-44 Publicité : Central 74-77
Après 10 heures du soir : Scgur îi- G8
Registre de Commerce ; Seine K u 78 .58a
Fondateur s HENRI VAUGEQIS — Directeurs politiques : LKON DAUDET et CHARLES MAURRAS — 1 Rédacteur en chef s MAURICE PUJO
Multa reoascentur...
« Il y a pour les langues commèpôur les
«. nations et pour les croyances, des ^crises de
« fatigue et de déclin. Mais nous venons de voir
« ressusciter des nations qp 'on disait mortes,
« mais des croyances qui se perdaient se sont
« retrouvées et des langages qu'on croyait endor-
« mis ont proclamé leur gloire. »
M. CAMILLE JULLIAN,
discours de réception à l 'Académie française.
L'HOMME ET '' LE POISON
La gtîérisoii
de la morphinomanie'
. •
\e fascicule de novembre des Œuvres
libres de Fayard fait prime. C'est qu'il
contient ia magistrale étude de Léon Dau
det, intitulée i'Homme et le Poison, où
non seulement le mal est décrit, mais son
remède, immanquable, est indiqué. Tout
intoxiqué trouvera, dans ces pages capti
vantes, le moyen tFéchapper à sa géhenne.
Tout homme sain y trouvera matière à ré
flexion et è méditation. Jamais encore le
problème des poisons chimiques, fléau de
\a société contemporaine, n'avait été trai
té avec cette précision et cette ampleur.
1 Le sevrage de l'opium et de la morphi
ne est douloureux, comme chacun sait.
Mais Solîier en France, et Erlenmeyer,
0a Allemagne, en ont ȉyfe&g;tgdhTiiquQ
de, façon telle que quiconque suivra leurs
■indications est sûr de ne jamais manquer
son coup. C'est la méthode rapide ; in
termédiaire entre la méthode lente —
plus pénihïe en somme — et la méthodè
brusque et dangereuse qui a prévalu. En
cinq ou six jours, par des diminutions ha
bilement dosées, le patient dûment alca-
linisé à l'aide d'eau de Vichy, vigoureu
sement purgé et pilocarpiné — la pilo-
carpine amène une sudoration abondan
te — dit adieu à sa chère seringue, au mi
lieu de cris et de contossioais, plus specta-
culaires en somme que terribles
Maintenant, on ne doit pas s'imaginer
*— je parle ici pour les docteurs tomme
pour les malades — que la cure rapide
de la morphinomanie soit une chose
gimple et qui n'exige pas une surveil
lance de tous les instants. Les tretis quarts
des intoxiqués, dès qu'ils- commencent
à éprouver les tiraillements et tenaille*
ments — pas très drôles — du sevrage,
réclament à grands cris leurs poisons,
hurlent, menacent, déclarent qu'ils pré
fèrent se tuer, etc... Toutes, les précau
tions doivent être prises, et bien prises.
J1 faut une installation appropriée
Quand une démorphinisation est bien
conduite, elle est d'abord un immense
bienfait — puisqu'elle arrache un hu-
jnain à la déchéance certaine et à la mort
rapide —, et ensuite, elle n'offre plus,
pour ainsi dire, aucun risque. Les acci
dents bulbaires et les spasmes du cœur,;
d'ailleurs rares, sont prévus et on a les
moyens d'y parer. En toute occurrence,
il n'y a rien de pire, ni de plus cruel,
que la déchéance morphinique, ou co-
ca'mique, pour le malade comme pour
$on entourage. Une curiosité de la cure,
c'est la tendance syncopale (et dont on
ne doit pas s'alarmer) de la trentième
heure- Pourquoi de la trentième heure ?
On n'en sait rien. Cette périodicité cor
respond à une journée, plus un quart
de journée de vingt-quatre heures. Elle
nous décèle une des nombreuses caden
ces intérieures de l'organisme, générale
ment calculées sur le calendrier.
Je vous disais que la douleur de la
suppression a été souvent comparée à
celle de l'accouchement. L'une et l'autre
ont, en effet, un caractère pénible, mais
. ealubre, puisqu'un résultat important est
au bout. Ce qui est véritablement affreux
c'est la douleur qui ne sert à rien, pas
même à faire son salut. Il y a ici-bas,
quatre spectacles particulièrement affli
geants : celui de la douleur, celui du
. vice, celui de la bêtise et celui de la mé
chanceté. La douleur a parfois un but,
quand elle correspond à un effort, no-
, tamment sur soi-même. Le vice, la bêtise
• et la méchanceté n'en ont pas. Ce qui
donne à la douleur de la démorphinisa
tion un caractère particulier, c'est qu'il
y; a en elle un élément moral, ou immo
ral, au choix. Le patient souffre de fa
çon indéterminée, comme de l'absence
ou de la disparition d'un être cher...
' cet être si cher étant un poison. H en
rêve, il l'appelle, il l'invoque. Je me sou
viens d'un cri aigu de femme en suppres
sion, ou plutôt d'une mélopée de cris
• fulgurants, interrompus de hululements
comparables à ceux d'une sirène de ba
teau à vapeur : « Ma morphine, doc
teur, ah ! je vous en supplie, ma mor
phine ! » J'évoquais, en écoutant cela,
les clameurs, puis l'hébétude de Sapho,
de Fanny Legrand abandonnée par son
jeune amant, dans le livre pathétique
d'Alphonse Daudet. Dans les rares in
tervalles, on entendait la voix raisonna
ble et posée du bon docteur : « Mada
me, je vous en prie, ne me rendez pas ma
tâche plus difficile ! » Je vous promets
qu'elle s'en fichait, la pauvre femme, de
' rendre la tâche plus ou moins difficile !
Mais songez aussi à la patience qu'il
faut au médecin, installé dans la nuit,
dans la première nuit de la suppression,
auprès de son, ou de sa malade, avec une
/ petite table, une petite lampe, et un bou
(1) Les Œuvbes libres, chez Arthème
Fayard, le fascicule de novembre 1-924 .t.
cinq faoncs*
quin sur lequel il fait semblant de jeter
les yeux. A chaque instant, il est inter
rompu par un appel ou une demande
d'explication, ou un cri ou une menace,,
ou une gambade dû paquet humain, pan
telant, aplati, recroquevillé, résurgent,
qui gît et se trémousse sur le grabat de
douleur. De demi-heure en demi-heure,
et quelquefois, de quart d'heure en quart
d'heure, il faut faire transporter, sur une
civière, monsieur ou madame, à la douche
brûlante, au bam très chaud, qui apaise
ront, pendant dix minutes, les souffran
ces. La plus jolie femme y perd sa co
quetterie, la prude y perd sa pudeur.
C'est le passage dur, mais j'y insiste, sau
veur, et donc mêlé d'espérance consola
trice.
Le malheur est que les morphinoma
nes ont, en général, après quelques an
nées ou quelques mois de piqûres, la
volonté très altérée. D'où leurs hésita
tions à se remettre entre les mains d'un
médecin compétent pour guérir. C'est
pourquoi les personnes de leur entou
rage feront bien de substituer leur vo
lonté à leur aboulie. J'ai connu des mor-
phinos récalcitrants, ou hésitants, qui
ont été conduits, à leur insu, dans un sa
natorium, sous couleur de simple con
sultation, et vis-à-vis desquels il a fal
lu user d'une demi-contrainte pour les
décider à se laisser boucler. Ils ont en
suite remercié ceux qui les avaient ainsi
sauvés presque malgré eux.
Car il est impossible, à un morphino
mane, quel que soit. son courage, de se
guérir seul et à domicile. S'il s'y essaie,
au moment difficile de la suppression du
dernier centigramme — aussi rude, et
plus, que celle de tout le reste — il ameu-.
tera ses voisins, sa concierge, son quar
tier, qui s'imagineront .qu'on l'égorge ou
qu'on lui brûle la plante des pieds., Les_
sergents de ville "accourent et il est diffi
cile d'expliquer un tel traitement à des
gens simples qui n'ont pas étudié la ques
tion à fond. En outre, quel est donc le
parent, ou l'ami intime, qui tolérerait,
sans entraînement, un tel spectacle,
qu'une piqûre de quelques gouttes de
morphine suffit à interrompre, et qui
résisterait à d'aussi pathétiques suppli
cations ? La belle-mère la plus guerriè
re en serait elle-même attendrie, et don
nerait de l'opium à son gendre eu sup
pression !
La suppression de la cocaïne, calquée
sur celle de la morphine, ne donne pas
lieu aux mêmes réactions et se trouve
être ainsi beaucoup moins stable. Quant
à l'alcool, il est terriblement tenace et
l'on doit essayer à mon avis, de la sug
gestion.
Léon DAUDET.
P. S. — F. L. E. C. Bien reçu docu
ments. — L. D.
LA POLITIQUE
ésh
Un grand et cruel deuil vient de frap
per notre ami Paul Robain, déjà éprouvé,
en, septembre, par la mort de sa mère. Sa
seconde fille, Alice Robain, vicomtesse
Arthur de France, est décédée hier matin
à Maubeuge après une courte maladie. Son
mariage avait été célébré le S juillet der
nier !...
Ce ne sont pas seulement les Comités
directeurs de l' Action française qui pren
dront une très grande part à l'immense
douleur de Paul Robain, mais aussi tous
les membres de /"Action française, tous
ceux qui, au cours de ses longues tour
nées de conférences, ont connu, apprécié
et admiré le grand cœur, la générosité et
Vinépuisable dévouement de notre ami.
En leur nom et au nôtre, nous prions
Mme Paul Robain et ses enfants, le vi
comte Arthur de France et toute sa fa
mille d'agréer l'expression de notre pro
fonde sympathie.
Les obsèques de la vicomtesse Arthur
de France auront lieu samedi à onze heu
res à Maubeuge. L' Action française y sera
représentée par François de la Motte, vice-
président de la Ligne. L'inhumation sera
faite à Quéaux (Vicniif) à une date ulté
rieure. • /
L'invraisemblable odyssée
d'une patrouille
du 34 e d 'aviation
Hier matin, à 11 heures, se posaient, sur le
terrain du Bourget, trois avions qu'on apercevait
à peine, tant le brouillard était épais. Les naviga
teurs, appartenant au groupe du capitaine Weiss,
revenaient de Marseille, d'où ils étaient partis la
veille dans des circonstances atmosphériques telles
qu'aucun vol ne semblait possible.
La patrouille, commandée par le capitaine Ven-
son, était composée de l'adjudant-chef Gontard et
du sergent Gautret. Les pilotes avaient respecti
vement pour passagers l'adjudant mitrailleur Pail
lard et les sergents, mécaniciens Leclerc et Ber
nard. Elle était de retour après avoir effectué
1.800 kilomètres en plusieurs étapes, traversant
les bancs de brume et les averses. Prise dans
l'orage qui, ces jours derniers, dévasta le Vau-
cluse, elle fut contrainte d'atterrir en cours de
route à llsle-sur-Sorgues d'où les / pilotes ne dé
collèrent- qu-'en fie délestant de leur chargement.
I. Pronostics à des momies
Je n'ai certes pas de conseils à donner
à la minorité républicaine de la Chambre,
mais tout le monde peut former un pro
nostic. Voici le mien. Cette minorité, qui
a perdu le pouvoir, perdra certainemeejit
l'honneur si elle se résigne à laisser
tranquillement de pâles métèques juifs
tels que M. Léon Blum, lui annoncer
qu'une politique nationale ferait régner
« de nouveau sur la France là double me-
« nace de la ruine et de la guerre »..
Il devrait toujours y'avoir quelqu'un sur
ces bancs (mais y a-t-il quelqifun sur ces
bancs ?) pour rappeler aux vainqueurs
du 11 mai qu'ils ont été les auteurs de la
guerre et que la ruine est précisément ve
nue de ce que, eux et leur doctrine, eux et
leurs intrigues auront arraché à la France
le fruit de son effort et de sa victoire.
La Chambre de 1918-1919 était à eux.
L'entourage radical-socialiste ou socialiste
les conseils des Paul-Prudent Painlevé,
et des Paul Lévy dit Paul-Louis ont con
couru à tromper le président Wilson sur
les intérêts et les sentiments de la France.
L'esprit national, l'esprit gouvernemental
ont subi lourdement et misérablement l'in
fluence de§ conspirateurs à la . Victor .
Basch qui travaillaient pour 3e dépèce
ment de l'Autriche et le maintien, le res
serrement de l'unité allemande. Toute
la ruine économique est venue de cette
immense erreur politique, inspirée, impo
sée aux lîommes d'Etat du centre par les
partis de gauche et par la tradition ger
manique de ces partis.
Que, plus tard, après le 16 novembre, l'on
subît la fatalité de l'erreur, comme le fit
Briand, ou que l'on essayât timidement de
la rattraper, comme le lit Poincaré, le mau
vais départ, le départ républicain, radical,
socialiste de 18-19 a pesé sur toute la suite
des événements, et elle pèsera sur eux
de plus en plus jusqu'à ce que l'on abou
tisse de nouveau à la conséquence fatale
de la victoire imparfaitement poursuivie
mais parfaitement stérilisée : une Guerre
nouvelle !
Cette guerre de 192... sera donc l'ou
vrage de la vraie République, comme l'a
vait été la guerre de 1914-1918, fruit fatal
du désarmement, de l'espionnage non ré
primé, de quinze années de non résis
tance à la menace de Berlin, des élections
antimilitaires de 1924 et de la constitu
tion d'un ministère Caillaux sans Cail-
laux. Les faits le crient, les documents
l'attestent. Aucun député, ne-le dit. Aucun
député de la gauche nationale'm du cen
tre républicain ne plonge M. Léon Blum
.dans J a bouo .de ces-évid-enees-qai-bsrbouil-
leraient son visage rose de tout le sang
français versé par sa fqute, par la faute des
siens. Ces députés, auxquels je n'ai pas
le droit de dire qu'ils ne remplissent
point leur mandat, car je ne leur en ai
donné aucun, ces députés doivent savoir
que leur silence les* suicide et qu'à
recevoir de telles douches de mensonges
sans réagir, ils livrent à leurs ennemis les
dernières soies du drapeau égaré dans
leurs faibles mains.
IL Les fonds secrets du 11 mai
Lés mensonges épiques 'de M. Léon Blum
se sont produits au cours d'une discussion
ridicule sur les fonds secrets. Disons,
à ce propos, que nos révélations sur l'usage
de ces fonds par le gouvernement du Bloc
national ont été confirmées par le si
lence absolu des intéressés. Ni M. Ray
mond Poincaré ni M. François-Marsal n'ont
démenti qu'en mai 1924, après les élections
qui ont révolutionné la situation politi
que, il restât dix millions de fonds secrets
et que M. Poincaré eût même trouvé le
moyen d'y adjoindre deux autres millions
de ressources similaires non employées. .
J'ai reçu, ces jours-ci, par une voie nou
velle, confirmation de cette découverte
inouïe : au cours d'un voyage en pro
vince, l'un des deux personnages mis en
cause a confirmé purement et simplement
les faits que j'avais énoncés.
On lit, d'autre part, aux Ecoutes du 9
novembre, que notre confrère avait racon
té la même histoire, « il y a plus de trois
mois ». Cela est fort possible, mais je n'a
vais pas lu aux Ecoutes et je dois dire
que l'auteur de ma première ' information
1 avait puisée à une source infiniment plus
directe : comment aurais-je pu citer no
tre confrère ?
Reste la priorité qu'il réclame et que,
sur sa parole, je lui rends volontiers. Hélas !
que sont ces malheureux débats particu
liers et professionnels auprès de l'incroya
ble situation politique définie par l'inac
tion volontaire, par l'immobilité calculée
du cabinet Poincaré et de la présidence
Millerand devant l'assaut manifeste de
toutes les forces de gauche ! DeVant les
centaines de millions envoyés de Londres,
de Berlin, de Moscou aux caisses du Car
tel, il y avait dans les coffres du. gouver
nement de la France une pauvre douzaine
de millions pouvant soutenir les ef
forts du bloc national : elle n'a même pas
été dépensée !
Tout de même, de son point de vue,
Herriot est un peu moins bétel II a annon
cé sans ambages qu'il se servirait de ses
millions contre nous. C'est même déjà fait.
A la manifestation de mardi, nos amis
étaient entourés de nuées de mouchards,
tous, il est vrai, plus stupides les uns qu,e
les autres.
III. L'esprit français
et la routine républicaine
Nous comprenons qu'Hervé boude un
peu aux manifestes des revenants de la
politique Millerand-Poincaré. Nous com
prenons encore mieux que, même dans le
public d'Hervé, il s'élève des voix pour met
tre en cause, au delà des hommes, ce ré-;
gime, ces institutions, ces conditions géné
rale de trahisons si vastes et d'attrape-
nigauds si complts 1 Aux généreusés im
patiences de. l'esprit français, Hervé op
pose avec majesté sa doctrine des possibi
lités. Car il a dans sa poche la mesure de
ce qui se peut et ne se peut point. Impos
sible de toucher au suffrage universel. Im
possible de toucher à la République. Le
malheureux va s'enfermer dans cette dou
ble enceinte. Grâce à lui, quelques milliers
de bons Français y verront un peu moins
clair demain qu'aujourd'hui,
Se figure-t-il que .nous voulions rétablir
le sens ou empêcher les gens de voter?
Je suis pour l'extension indéfinie du suf
frage.
Il ne faut pas toucher au suffrage uni
versel : il faut en changer la compétence.
Au lieu de diriger la nation, le suffrage
doit tendre à la représenter. La plus heu
reuse et la plus tranquille révolution peut
sortir sans délai d'un simple échange
de fonction. Quant à la République, il faut
l'abolir où elle est (au sommet de l'Etat)
et l'établir où elle n'est pas (dans les
états professionnels,'municipaux et régio
naux qui sont menés à la baguette par
une administration tatillonne et incompé
tente). Hervé peut dire ce qu'il veut, son
papier, qui a tout souffert, supportera
tout,mais la forme "de la France,le point de
son évolution historique né sont pas des
choses qui s'inventent ou se rêvent : cela
existe, cela est réel, et, quel que
puisse être l'état des esprits, il faut
consentir à les aiguiller sur ces réalités
ou renoncer une bonne fois à toute espé
rance du bien public. En politique plus
encore que dans les autres arts, la devise
antique s'impose aux opinions d'ailleurs
fugaces et flottantes des peuples : non mihi
res, sf.d me rébus submittere conor. N'es
pérons vs nous subordonner la loi des
choses. Il faut nous y soumettre si nous
voulons survivre. Si les Français acclament
des causes fatales de mort, il faut travail
ler, il faut réussir à leur démontrer qu'ils
se trompent. S'ils s'obstinent à se trom
per, leur affaire est claire : ils seront per
dus.
Mais les Hervé se trompent dans leurs
diagnostics paresseux. Il est faux que les
Français soient tant, attachés que cela aux
causes de mort de la France ! Il est faux
que leur esprit public soit si républicain
que cela ! Une énorme masse amorphe ost
laissée en proie à des bandes féroces par
le simple effet de l'imbécillité ou de la ti
midité de quelques bergers qui ne sont
pas au juste de mauvais bergers, mais qui
n'ont pas la force d'agir en bons bergers.
IV. Les Etats-Unis et les Soviets
Au moment où quelques feuilles repar
lent de la reconnaissance éventuelle des
soviets par les Etats-Unis, un Américain
éminent, M. Walter Berry, nous fait l'hon
neur de nous communiquer les réflexions
suivantes :
Trotski-Bronstein fulmine contre les
Etats-Unis '/
Dans son dernier discours prononcé il
y a quelques jours à Moscou, il s'épou-
monne contre-la ^prospérité de. l'Amérique...
« C'est le dernier ennemi des Soviets, cla
ir, c-t-il, mais il faut la bolcheviser, il faut
y développer la haine des classes, y fo
menter la guerre civile. » Et, comme mot
de la fin : « Il faut que la Russie obtienne
un . gros emprunt étranger ».
. Justement le New-Yôr Sun du 8 no
vembre annonce que les fonctionnaires du
département d'Etat ont pu entrer en pos
session d'un message adressé par Zino-
vieff « aux communistes américains ».
Ce message, qui a été répandu, par dizaine
de milliers d'exemplaires, incite les com
munistes à continuer leur campagne Révo
lutionnaire.
\ Naturellement, il faut de l'argent pour
cette propagande ; et, pour soviétiser le
monde entier, « il faut un gros emprunt
étranger » !
Par malheur, on est bien renseigné, aux
Etats-Unis, sur les agissements et sur la
politique de l'U. R. S. S.
La France, suivant les autres pays de
l'Europe, a cru bien faire de reconnaître
les Soviets. Seuls les Etat-Unis, clair
voyants, refusent énergiquement leur re
connaissance, de jure ou d'aucune maniè
re, à cette infection.
Pour les dirigeants de l'Union des Ré
publiques Socialistes Soviétiques, la Rus
sie n'existe pas, sinon comme champ d'ex
périence.
Lénine, avant de sombrer dans le gâ
tisme, déclarait : \
« Je vais traiter la Russie comme un
biologiste traiterait un cobaye. »
Aujourd'hui les biologistes moscovites
triomphent -r mais le cobaue est bien
bas !
Tels les musulmans, pour qui le mot
patrie n'existe pas et qui disent ; « Où
règne le Coran, là est notre pays », —
les bolcheviks déclarent : « Là est notre
patrie où flotte notre drapeau rouge, où
nous avons semé le désordre et l'anar
chie, où notre propagande a noyauté les
peuples pour la révolution mondiale »
La Russie — la Bolchévie actuelle —
n'est pas un Etat, c'est un cancer. Les
médecins nous affirment qu'un cancer,
pris à temps, est « heureusement opéra
ble •». Nous savons qu'à un moment don
né les Alliés (« les Alliés » : quelle ironie,
depuis l'armistice, dans ce mot l) au
raient pu facilement extirper cette corrup
tion. Pour des raisons politiques ils ne
se mirent pas d'accord. Aujourd'hui, la
mal s'est tellement étendu qu'il infecte
l'organisme du monde entier. Jusqu'au
fond de la Chine on constate ses ravages.
Aux Etats-Unis, quoique de vastes som
mes aient été semées par les bolcheviks,
leur récolte n'est guère brillante. Le pays
est trop « terre d'espoir », les Américains
sont trop travaillistes ( dans le vrai sens
du mot) pour que cette propagande, mê
me alimentée par des millions de dollars,
ait prise sur leur intelligence. Dans les
dernières élections, les « socialistes »
(qui sont d'ailleurs loin d'être bolchevis-
tes) n'ont réussi, avec leur c'andidat, M.
La Follette, qu'à emporter un seul Etat
sur quarante-huit. A Washington, ni dans
le Sénat, ni dans la Chambre, La « gau
che ï > ne dicte ses ordres à M.Hughes l
On ne se leurre pas non plus, là-bas,
au sujet du comlnerce possible avec la
Russie. On sait que ce malheureux pays
est en pleine déliquescence, qu'il est vidé,
qu'il ne produit plus rien, qu'il n'a rien à
exporter, et que, par conséquent, aucun
commerce n'est possible tant que dure ce
régime néfaste. On sait que depuis plu
sieurs années un « accord commercial»
existe entre l'Angleterre et la Russie. Qu'en
est-il advenu ? L'Angleterre a peut-être
vendu quelques produits à la Russie, mais
vendu comptant. Et qu'est-ce que le com
merce? ' Le commerce, c'est le crédit, —
et il est certain que jamais les Anglais,
gens pratiques, n'ont cédé aux Russes mê
me une tomte de charbon, à créditt
L'année dernière, à Paris, pendant une
visite aux ateliers d'un grand producteur
d'automobiles, je vis une quantité de cais
ses adressées à Moscou. « C'est pour le
gouvernement russe », me dit mon guide.
« Mais payé d'avance », demandai-je ?
« Jusqu'aux clous des caisses», répondit-
il en souriant.
Ce petit « fait divers » démontre, d'ail
leurs, qu'on peut vêndre à la Russie sans
la reconnaître.
Aux Etats-Unis on ne se demande plus
pourquoi la Russie, ce pays aux ressour
ces immenses, sans dettes iir^rieures ou
extérieures, car elle les a toutes répudiées,
et pour toujours, — on ne se demande
plus pourquoi elle est tombée si bas. On
sait que c'est parce que ses revenus, au
lieu d'être appliqués par les bolcheviks
au relèvement de leur pays, çont dissipés
par eux pour l'abaissement des autres
pays.
« Mais, me disait l'autre jour un Fran
çais, si on consentait un emprunt à la
Russie, on insisterait pour que le montant
de cet emprunt soit dépensé en France.»
H ne croyait pas si bien dire ! Oui, car le
montant de l'emprunt, sauvé à la Russie
par l'envoi là-bas de produits français, se
rait disponible peur la propagande en
France, — le terrain de culture favori des
Rouges.
C'-est du reste ce qu'ils ont fait il y a trois
ans quand les Etats-Unis, pour sauver les
paysans affamés, -leur ont expédiéi gratis/
pour quelques millions de dollars de blé :
ils ont retourné aux Etats-Unis l'équivalent
de ce blé en ferments de pourriture.
Aujourd'hui, les Américains avertis ne
recommenceront pas.
Pauvre cobaye I Cet hiver, l'U. R. S. S.
chauffe le corps de Lénine, et les paysans,
par centaines de mille, mourront de froid.
_ Toutefois, la reconnaissance de la Rus
sie, quoique ce geste octroyé aux propagan
distes l'immunité et facilite leurs agisse
ments, ne suffit pas aux Moscoutistes. S'ils
n'obtiennent pas « le gros emprnut étran
ger », cet emprunt indispensable, bientôt,
fatalement, ils sombreront dans leur pro
pre putréfaction, et le Monde, soulagé,
pourra respirer à nouveau.
Walter BERRY.
L'expérience étant commencée en Fran
ce, la parole est aux faits. Il n'est pas
difficile d'en prévoir le tour et le sens !
Charles MAURRAS
Erratum . — C'est le 22 et non le 23 jan
vier dernier que j'ai fait à la Cour d'appel
la déclaration relative à Jaurès dont il
était nuestion hier à cette plaee.
I III I ■■ ■»■ ...M- J
LES BIENFAITS DU CARTEL
Les taxes des lettres recommandées,
des itripi'imcs, des cliëques postaux,
des pneus vont être majorées
Le. -pris du pain, les impôts -montent
sans cesae...- Ce n'est pas assez. Les'bien
faits du Cartel s'étendent sur toutes cho
ses. Le gouvernement envisage le « re
dressement » (délicieux, ce redressemnt)
de certaines taxes postales. Les lettres
pour l'étranger vont subir une majoration
ainsi que les imprimés, les lettres recom
mandées, les chèques postaux, les pneu
matiques. Le tarif des lettres ordinaires
ne dépassant pas 20 grammes ne sera pas
touché par le « redressement ».
ECHOS
Le rescapé du bagne Goldsky a été engagé par
nctre confrère le Rappel pour y tenir la rubrique
parlementaire.
Pour ses débuts à la tribune des journalistes,
on discutait le budget des services pénitentiaires,
où était admis le principe de la suppression du
bagne.
Décidément le hasard fait bien les choses.
Ah ! ah ! ce bon Edouard Herxiot serait-il dé
cidé à céder la place ? Il paraît, en tout c8%, qu'il
va, très prochainement, « rappeler Necker ».
L'interdiction de séjour qui maintient encore
le glorieux proscrit loin de la capitale va être
levée.
M. Caillaux a — comme Malvv — trouvé un
aj partement. Sa Tueuse vient d'en louer un, situé
dans le 16" arrondissement, rue Jasmin.
Et cela prouve déjà — n'est-ce pas Ponsot,
n'est-ce pas Dubarry, n'est-ce pas Pierre Ber
trand ? — que le « Président » sait résoudre au
moins la crise du logement.
u
Une promotion bien méritée.
Le dernier mouvement consulaire paru à l'Offi
ciel nous apprend en effet que le très cher M. Las-
mastres, ami de Malvy, et déjà promu il y a 2 mois
«consul de 3 e classe à Saint-Sébastien, passe sur
place au grade supérieur sur le dos de tous ses
collègues.
Le gouvernement de M. Herriot, on nous l'a
dit, c'est « la justice pour tous ».
H
Il y a quelques jours l'Association des Anciens
élèves de l'Ecole centrale tenait son banquet an
nuel sous la présidence de l'ancien avocat de
Landru, ancien chef du parti bonapartiste, devenu
sous-secrétaire d'Etat à l'Enseignement technique
dans le cabinet Herriot, M" de Moro-Giafferri.
Au dessert, en guise de toast, l'enragé parleur
fit une apologie du socialisme doublée d'une
charge courroucée' contre la religion et les reli
gieux. Il ne manque pas de prêtres dans l'Asso
ciation ; plusieurs étaient là-
Un des convives, qui a une grosse situation dans
l'industrie parisienne, releva bravement et verte
ment cette prodigieuse inélégance, aux applaudis
sements de toute l'assemblée. Le malotru, écu-
mant de colère, prit son pardessusj son chapeau,
et la porte, bierr penaud que nul n'intervînt pour
le retenir comme il espérait.
Souvent Moro « gaffe et rit » ; Moro parfois
gaffe et regaffe.
<%%
Le journal de bord d'Alain Gèrbault.
Le premier tirage du livre d'Alain Gerbault,
Seul à travers l'Atlantique, ayant été entièrement
épuisé dès le deuxième jour de la mise en vente
par les commandes de librairie, les bibliothèques
des gares n'avaient pu encore être approvisionnées.
La librairie Bernard Grasset communique au
jourd'hui que la mise en vente de Seul à travers
l'Atlantique est maintenant complète sur tous les
Encouragée par l'accueil réservé au cours of
ficiel des métaux,précieux, la maison Sirop et Pau-
liet informe les lecteurs de l'Action française qu'elle
se met à leur disposition pour leur donner gra
cieusement la valeur exacte des bijoux qu'ils vou
dront bien soumettre à son expertise datte ses bu-
* «eaux, 222, rue Saint-Martin, Paris, .. 4.^^ .*
Echange d'arguments
Homo-Çrumbach, dans le journal où il
écrit, rapporte que les partis de droite
comme ceux de gauche, en Allemagne,
prennent dans la presse française tout ce
qui peut leur servir d'argument électoral.
Il paraît que c'est nous qui en fournissons
les nationalistes prussiens. Et ce qu'il y a
de pire, c'est que nous en sommes arrivés
là en soutenant la même idée que Grum-
bach-Homo.
Non par « sottise », mais par une perfidie
calculée et raffinée, par une sympathie
inavouée pour les réactionnaires d'Alle
magne, nous aurions dit que nous leur
préférions les social-démocrates parce que
la démocratie et le socialisme détendent les
forces d'un pays au lieu de les tendre vers
la revanche.
Homo opte pour le socialisme parce qu'il
est socialiste. Il voit ses camarades de tous
les pays jolis, mignons et vertueux comme
lui-même. Il voit la sociol-démocratie
bonne, amicale, fraternelle et pacifique.
C'est vdifc«®ewîasieaMr.- C'jest aussi -un -étet
d'esprit mystique, une croyance pure, un
dogme qui a été trompeur et funeste en '
1914 et qui pourrait le redevenir.
Le fait certain, éprouvé, expérimental,
c'est qu'un état un peu prolongé de démo
cratie et de socialisme est anémiant pour
n'importe quel pays. C'est en cela et dans
cette mesure que la social-démocratie peut
être une garantie de paix. Selon Homo-
Grumbach, des centaines de journaux réac
tionnaires allemands ont repris ces vérités
premières sous notre plume et les ont
citées en caractères gras comme notre
« aveu ».
Mais que Grumbach-Homo et ses amis
prennent garde ! S'il faut si peu de chose
pour enflammer le patriotisme allemand,
ils doivent redouter que leur sympathie
compromette les partis de gauche en Alle
magne. « La main de l'étranger, cette main
qui porte malheur à ceux qu'elle protège »,
disait jadis M. de Montalivet. N'est : ce pas
pour cela que le Vorwœrts, au mois de
juin, avait mis prudemment en deuxième
page les déclarations que M. Herriot avait
données au correspondant parisien de l'or
gane du parti social-démocrate ? :
Un sénateur a raconté à quelqu'un, et
dans un lieu que nous connaissons, que le
modeste auteur de ces lignes était aussi
l'auteur de la victoire des gauches, fran
çaises au, 11 mai parce qu'il .avait écrit
un jour que la France était le pays le plus
réactionnaire du monde, ce qui reste encore
vrai, car la France n'a pas cessé d'être un
pays de paysans et de bourgeois. Pour un
simple ixfot, c'était de bien grands effets.
Il est douteux que j'en produise autant en
Allemagne. A Hambourg, en Anhalt, les
dernières consultations n'ont pas montré
que les nationalistes eussent gagné des
voix. Que Grumback:Homo et ses amis se
méfient : ce sont eux qui finiront par en
faire perdre aux social-démocrates. — J. B.
A L'ACADEMIE FRANÇAISE
Réception
de M. Camille Jullian
Pour se conformer à la tradition, M.
Camille Jullian avait à prononcer, hier,
sous la Coupole, l'éloge de son prédéces
seur, Jean Aicard. Les marges d'un sujet
aussi mince étaient assez larges pour que
le nouvel académicien y pût placer un
éloge de la Provence, un élôge de Lamar
tine et un éloge de Mistral, qui ne sont
pas les moins bonnes parties de son dis
cours. Au rebours de l 'usage, c 'est l'Aca
démie qui semble avoir reçu les traits
malicieux qu'elle réserve généralement à
ses nouveaux élus. Car les périodes vi
brantes lancées par M. Jullian à la louange
de Mistral et du félibrige lui ont été par
ticulièrement sensibles. Elles ont reçu un
accueil assez froid des académiciens et
de leurs invités. Et M. Brieux, qui remplis
sait les fonctions de directeur et avait la
charge de répondre au récipiendaire, a
cru devoir glisser dans son discours la
riposte suivante :
« N'a-t-on pas pu craindre, tout à
l'heure, en vous entendant»parler avec tant
de chaude éloquence de la langue de Mis
tral, que vous ne fissiez à Jean Aicard le
reproche de n'avoir pas écrit Son œuvre
en provençal ? Hélas ! c'eût, été bien fâ
cheux, puisque nous perdions alors la joie
de le compter parmi nous..» «
On reconnaît le vieil argument de Fré
déric Masson : «Mistral ne peut pas être
de l'Académie parce qu'il n 'a pas écrit
en français. » La consigne, recueillie" pieu
sement à la mort de Masson par M; Dou-
mic, a été passée à M. Brieux pour son
discours d'hier.
On n'en'a pas moins goûté la jolie page
vouée par M. Julliam à sa Provence na
tale, et à ses quatre cités :" ■*
Marseille, la ville au ,ciel 'limpide .et aux multi
tudes bruyantes... Aix, qui cachç. sdus .'la somno
lence de ses rues tant de grâce naturelle et d'in
telligente curiosité, nourricier d'une aristocratie
do pensée que façonna une aristocratie de race ;
Arles, si semblable à la Rome latine' avec son
fleuve aux ondes jaunies, les, lignes violettes des
collines de son horizon, ses statues et ses femmes
aux formes harmonieuses, et le souvenir de son
premier apôtrè, disciple traditionnel de saint Pier
re ; ^Avignon, enfin, souple d'allure et vibrant
d'allégresse, où les . esprits paraissent danser com
me les filles sur le.pont du Rhône,7I& vïjlo du
pain blanc et du vin de feu, qui résonné <îes sons
de cloches et des chansons de félihres, lc. hcrceau
sacré de notre résurrection provençale. .
Jean Aicard, né à Toulon, a été le' pré
texte de cette .chaleureuse évocation. Pour
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