Titre : Bulletin officiel du CLCF / Comité de libération du cinéma français
Auteur : Comité de libération du cinéma français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.]
Date d'édition : 1944-10-23
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb437768513
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 23 octobre 1944 23 octobre 1944
Description : 1944/10/23 (N1). 1944/10/23 (N1).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7620572m
Source : Musée de la Résistance nationale / Champigny-sur-Marne, 2014-1042
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/09/2014
BULLETIN
OFFICIEL DU
C.L.C.F.
(Comité de Libération du Cinéma Français)
23 OCTOBRE 1944 - N° 1
CE QUE NOUS VOULONS
Il y a deux mois, les Allemands
occupaient encore Paris. Aujourd'hui,
sur tous les fronts, nos Alliés se bat-
tent. Les glorieux F.F.I. débarrassent
la France des derniers ilots de ré-
istànce.
Pendant ce temps, nous, nous par-
lons de Cinéma. Pour le moment c'est
notre humble tâche. Demain, s'il le
faut, nous reprendrons les armes.
Pendant ce temps aussi, sur les
Champs-Elysées, dans les bureaux
des maisons de Production, Vinquié-
tude règne. On échange des propos,
malveillants, parce qu'on n'èst pas
.enseigné. On essaie même d'amor-
cer des campagnes, pour le moment
simplement verbales. Il y aura tou
ours des égoïstes, des êtres pour
lesquels l'intérêt particulier prime l'in-
térêt général. Il y a aussi des faibles-
ses impardonnables.
Nous, rien ne pourra nous décou-
rager. Nous avons un idéal : le Ci-
néma, et, à travers lui, la France.
Nous irons jusqu'au bout.
Tant pis pour ceux que notre ac-
tion gêne. Il n'y a pas, comme on
xoudrait le faire croire, de fossé en-
tre ceux qui ont participé à la résis-
tance et ceux qui n'y ont pas parti-
cipé. Le problème est plus simple :
d'un côté les Français, ceux qui veu-
lent que la France reprenne sa place
et sa souveraineté, ceux qui luttent
avec le général de Gaulle ; de l'au-
tre côté, ceux qui ont toujours vécu
de compromissions, ceux qui se sont
enfermés pendant quatre ans dans
leurs coffres-forts pour ne pas en-
tendre les cris de douleur de la Fran-
ce, ceux qui ont peur de l'inévitable
révolution qui secoue le monde en-
tier.
En ce moment, il n'est pas question
de jouer ou de spéculer. Il faut lutter.
comme nous l'avons fait pendant l'oc-
cupation, lutter surtout contre nous-
mêmes, contre tout ce qui pourrait
nous entraîner vers des solutions fa-
ciles mais négatives.
Le Cinéma Français existe. Il vit.
Il l'a prouvé.
Il nous appartient de le faire grand.
A nous de lui donner une impulsion
telle que la France puisse avoir la
place qu'elle mérite dans les échanges
internationaux. Sachons voir loin, et
ne menons pas une politique d'épi-
ciers. N'ayons pas de complexe d'in-
fériorité. Unissons-nous, ouvriers, au-
teurs, techniciens et Producteurs di-
gnes de ce nom. Unissons-nous, pour
que fraternellement, dans le monde de
demain, nous participions avec nos
Alliés à F épanouissement de cette cul-
ture et de cette liberté pour lesquel-
les tant d'êtres sont morts et meurent
encore aujourd'hui.
Louis DAQUIN,
Secrétaire Général du C.L.C.F.
LE COMITE DE LIBERATION
DU CINEMA FRANÇAIS est di-
rigé par un Comité présidé par
Pierre BLANCHAR et qui com-
prend les membres suivants :
BECKER, DAQUIN, metteurs en
scène ; MAURETTE, MERE, as-
sistants metteurs en scène ;
Pierre BOST, auteur ; LEMARE,
opérateur ; LAROCHE, assistant
opérateur ; MERCANTON, chef
monteur ; HOUDET, PROTAT,
électriciens ; PIGNAULT, machi-
niste ; Germaine BERGER, COU-
TY , ouvriers ; DAGUEST, em-
ployé de laboratoire ; KNABEL,
projectionniste ; O'CONNEL, SE-
NAMAUD, JAY, SEGARD, DES-
FONTAINES, producteurs ; DA-
NIAUX, directeur de laboratoire;
DERVOUX, SCHOUBRENNER,
distributeurs ; AUBIN, PHILIP-
POT, exploitants ; BARDONNET,
pour les Cinés-Clubs.
L'activité et les buts
du C. L. C. F.
Le Comité de Libération du Cinéma
Français réunit les représentants des dif-
iérents Groupements de Résistance, qui ont
existé dans le cinéma sous l'occupation al-
lemande et qui étaient en contact bien avanr
la libération de Paris, à savoir : Le Front
National, l'Union des Syndicats, les Mili-
ces Patriotiques, les Comités Populaires
d'entreprises, les Employeurs Patriotes, le
Mouvement des Prisonniers et Dépoités, ies
Communistes du Cinéma, — tous ces grou-
pements étant rattachés, au COMITE NA-
TIONAL DE LA RESISTANCE.
On connaît l'action clandestine menée
pendant de longs mois par le Comité de
Libération du Cinéma, action qui s'est
exercée aussi bien dans la préparation de
l'insurrection, que dans la propagande, au
moyen de journaux clandestins, tels que
« L'ECRAN FRANÇAIS > et « LA CI-
NEMATOGRAPHIE FRANÇAISE », et
de tracts envoyés à tous les membres de la
Profession.
Au premier jour de l'insurrection, le 19
août, le Comité de Libération s'installait
au siège du C. O. I. C., 92, avenue des
Champs-Elysées, et, en même temps qu'il
se préoccupait de rassembler immédiatement
les forces vives de la profession, il entre-
prenait la réalisation des Actualités : de
cette première réalisation du C.L.C.F. est
né le Journal filmé de « FRANCE LI-
BRE », dont nous parlons plus loin.
Il n'est nullement question, pour le C L.
C.F., de prendre en main la gestion et la
direction du cinéma ; nous voudrions qu'il
n'y ait pas la moindre confusion sur ce
point.
La Direction du Cinéma est assurée par
Jean PAINLEVE, chargé de mission à ce
titre par le Ministère de l'Information :
chaque branche de la profession aura au-
près de lui des représentants qualifiés,
désignés par les différents syndicats que
groupe l'industrie cinématographique.
Toutefois le Comité de Libération n'en-
tend nullement diparaître.
Il aura d'abord, pendant plusieurs semai-
nes, à -assumer le fonctionnement de la Com-
mission d'Epuration. Lorsque cette Commis-
sion aura terminé son travail, il y aura un
contrôle permanent à exercer : la cinquième
colonne n'est pas morte, au contraire : ceux
qui se sont terrés aujourd'hui essaieront de
reparaître dans quelques mois. A ce moment.
le Comité de Libératiou pourra et devra in-
OFFICIEL DU
C.L.C.F.
(Comité de Libération du Cinéma Français)
23 OCTOBRE 1944 - N° 1
CE QUE NOUS VOULONS
Il y a deux mois, les Allemands
occupaient encore Paris. Aujourd'hui,
sur tous les fronts, nos Alliés se bat-
tent. Les glorieux F.F.I. débarrassent
la France des derniers ilots de ré-
istànce.
Pendant ce temps, nous, nous par-
lons de Cinéma. Pour le moment c'est
notre humble tâche. Demain, s'il le
faut, nous reprendrons les armes.
Pendant ce temps aussi, sur les
Champs-Elysées, dans les bureaux
des maisons de Production, Vinquié-
tude règne. On échange des propos,
malveillants, parce qu'on n'èst pas
.enseigné. On essaie même d'amor-
cer des campagnes, pour le moment
simplement verbales. Il y aura tou
ours des égoïstes, des êtres pour
lesquels l'intérêt particulier prime l'in-
térêt général. Il y a aussi des faibles-
ses impardonnables.
Nous, rien ne pourra nous décou-
rager. Nous avons un idéal : le Ci-
néma, et, à travers lui, la France.
Nous irons jusqu'au bout.
Tant pis pour ceux que notre ac-
tion gêne. Il n'y a pas, comme on
xoudrait le faire croire, de fossé en-
tre ceux qui ont participé à la résis-
tance et ceux qui n'y ont pas parti-
cipé. Le problème est plus simple :
d'un côté les Français, ceux qui veu-
lent que la France reprenne sa place
et sa souveraineté, ceux qui luttent
avec le général de Gaulle ; de l'au-
tre côté, ceux qui ont toujours vécu
de compromissions, ceux qui se sont
enfermés pendant quatre ans dans
leurs coffres-forts pour ne pas en-
tendre les cris de douleur de la Fran-
ce, ceux qui ont peur de l'inévitable
révolution qui secoue le monde en-
tier.
En ce moment, il n'est pas question
de jouer ou de spéculer. Il faut lutter.
comme nous l'avons fait pendant l'oc-
cupation, lutter surtout contre nous-
mêmes, contre tout ce qui pourrait
nous entraîner vers des solutions fa-
ciles mais négatives.
Le Cinéma Français existe. Il vit.
Il l'a prouvé.
Il nous appartient de le faire grand.
A nous de lui donner une impulsion
telle que la France puisse avoir la
place qu'elle mérite dans les échanges
internationaux. Sachons voir loin, et
ne menons pas une politique d'épi-
ciers. N'ayons pas de complexe d'in-
fériorité. Unissons-nous, ouvriers, au-
teurs, techniciens et Producteurs di-
gnes de ce nom. Unissons-nous, pour
que fraternellement, dans le monde de
demain, nous participions avec nos
Alliés à F épanouissement de cette cul-
ture et de cette liberté pour lesquel-
les tant d'êtres sont morts et meurent
encore aujourd'hui.
Louis DAQUIN,
Secrétaire Général du C.L.C.F.
LE COMITE DE LIBERATION
DU CINEMA FRANÇAIS est di-
rigé par un Comité présidé par
Pierre BLANCHAR et qui com-
prend les membres suivants :
BECKER, DAQUIN, metteurs en
scène ; MAURETTE, MERE, as-
sistants metteurs en scène ;
Pierre BOST, auteur ; LEMARE,
opérateur ; LAROCHE, assistant
opérateur ; MERCANTON, chef
monteur ; HOUDET, PROTAT,
électriciens ; PIGNAULT, machi-
niste ; Germaine BERGER, COU-
TY , ouvriers ; DAGUEST, em-
ployé de laboratoire ; KNABEL,
projectionniste ; O'CONNEL, SE-
NAMAUD, JAY, SEGARD, DES-
FONTAINES, producteurs ; DA-
NIAUX, directeur de laboratoire;
DERVOUX, SCHOUBRENNER,
distributeurs ; AUBIN, PHILIP-
POT, exploitants ; BARDONNET,
pour les Cinés-Clubs.
L'activité et les buts
du C. L. C. F.
Le Comité de Libération du Cinéma
Français réunit les représentants des dif-
iérents Groupements de Résistance, qui ont
existé dans le cinéma sous l'occupation al-
lemande et qui étaient en contact bien avanr
la libération de Paris, à savoir : Le Front
National, l'Union des Syndicats, les Mili-
ces Patriotiques, les Comités Populaires
d'entreprises, les Employeurs Patriotes, le
Mouvement des Prisonniers et Dépoités, ies
Communistes du Cinéma, — tous ces grou-
pements étant rattachés, au COMITE NA-
TIONAL DE LA RESISTANCE.
On connaît l'action clandestine menée
pendant de longs mois par le Comité de
Libération du Cinéma, action qui s'est
exercée aussi bien dans la préparation de
l'insurrection, que dans la propagande, au
moyen de journaux clandestins, tels que
« L'ECRAN FRANÇAIS > et « LA CI-
NEMATOGRAPHIE FRANÇAISE », et
de tracts envoyés à tous les membres de la
Profession.
Au premier jour de l'insurrection, le 19
août, le Comité de Libération s'installait
au siège du C. O. I. C., 92, avenue des
Champs-Elysées, et, en même temps qu'il
se préoccupait de rassembler immédiatement
les forces vives de la profession, il entre-
prenait la réalisation des Actualités : de
cette première réalisation du C.L.C.F. est
né le Journal filmé de « FRANCE LI-
BRE », dont nous parlons plus loin.
Il n'est nullement question, pour le C L.
C.F., de prendre en main la gestion et la
direction du cinéma ; nous voudrions qu'il
n'y ait pas la moindre confusion sur ce
point.
La Direction du Cinéma est assurée par
Jean PAINLEVE, chargé de mission à ce
titre par le Ministère de l'Information :
chaque branche de la profession aura au-
près de lui des représentants qualifiés,
désignés par les différents syndicats que
groupe l'industrie cinématographique.
Toutefois le Comité de Libération n'en-
tend nullement diparaître.
Il aura d'abord, pendant plusieurs semai-
nes, à -assumer le fonctionnement de la Com-
mission d'Epuration. Lorsque cette Commis-
sion aura terminé son travail, il y aura un
contrôle permanent à exercer : la cinquième
colonne n'est pas morte, au contraire : ceux
qui se sont terrés aujourd'hui essaieront de
reparaître dans quelques mois. A ce moment.
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