Titre : L'Action française : organe du nationalisme intégral / directeur politique : Henri Vaugeois ; rédacteur en chef : Léon Daudet
Auteur : Action française. Auteur du texte
Éditeur : Action française (Paris)
Date d'édition : 1924-05-14
Contributeur : Vaugeois, Henri (1864-1916). Directeur de publication
Contributeur : Daudet, Léon (1867-1942). Directeur de publication
Contributeur : Maurras, Charles (1868-1952). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 mai 1924 14 mai 1924
Description : 1924/05/14 (Numéro 135). 1924/05/14 (Numéro 135).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k761949q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-6354
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
N» 133
Mercredi 14 Mai 1924
JiSeent!mex.SElKBaT SBIBE-ST-OIIB
20 centimes. Mmungw » ,ur C qlohib*
ABONNEMENTS : Dite SU VA Snlstm.
ïranoe et Colonies. A8 fr. aS fr. i3 fr.
Etranger . ... . » 8a » il » aa »
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.- H 1J
NATIONALISME INTEGRAL
m M'ouLçe qui est national est nôtre< »
£ . Le Duc d'ORLÉANS
■y héritier des quarante Rois qui en mille &QP firent la Franee.
tSOACTIOK * ADMÏNISTRATIOH t
it,.rue de Rome. PARIS W
Wépapt»iai)t. ACTiOt- HA.S-PARJ9
Tc)épiiose : ,Administr JMMHMI •• 7M4 ■ fe»t?*L iHi
Al)Vf» 1P heqroï du soiv : Ségor i|*68
S»f istt» 4e e«»ffioFoe :Sein« V 7t-58»
fondateur : HENRI VAUGEOIS — Directeurs politiques i LÉON DAUDET et CHARLES MÀLRRAS -- Réducteur en chef.' MAURICE PUJO
LE DIMANCHE NOIR
* « Les électeurs français ont tourné Iç dos aux
morts de la grande guerre et souhaité la bienvenue
aux iscariotes et aux défaitistes -de 1914 à 1910.
« En ce « dimanche noir » de mai 1924,
les Français ont perdu une excellente occasion
d'obtenir une paix juste et de renforcer leur posi
tion en ce qui concerne les réparations à exiger
de l'Allemagne. » >
Neui'York Eveninç ¥ost. <
fcw, AVANT £UE L'AMI FRANCE NE SOIT LNSTALLEE
Comment conjurer le malheur?
F Dès hier matin, l 'Humanité, — qui est
- {Sans son rôle et qui sait la faiblesse des
Radicaux et des socialistes du Cartel des
gamphes victorieux, —- réclamait : 1°
l'amnistie ; 2° l'évacuation de la Ruhr ;
3° la reconnaissance de la Russie sovié
tique; 4° un impôt frappant la richesse
acquise. Je m'en tiendrai au second
point. Aucun homme politique un peu
au courant des choses, et dé la poussée
nationaliste prussienne en Allemagne,
ne peut douter du résuldat immédiat de
l'évacuation de la Ruhr :, un mois plus
tard, nous devrons^évacuer toute la Rhé
nanie. Fuis, après un autre mois, l'Alle
magne nous réclamera Metz ; et ce sera
un casus belli. Le résultat des élections
du 11. mai n'était pas su depuis deux
heures, avant-hier, que des firmes alle
mandes rompaient .déjà leurs contrats
avec des maisons françaises correspon
dantes, en specifiant que de nouvelles
circonstances kendaient tous engage
MENTS aleatoires. H y a dès maintenant,
en Prusse et en Bavière, cette pensée
■qu'une & -aque brusquée, d'abord diplo
matique, puis iu""taire, déclenchée d'ici
quelque temps, offrirait des chances
de réussite exceptions jlles. Si Mille
rand et Poincaré, si Herriot lui-même
86 le savent pas, c'est qu'ils sont mal ren
seignés. La coïncidence du 4 mai alle
mand et du 11 mai français a créé un
Kriegsgefarhrzustand ».
C'est un très grand drame, — mais en
core évitable, — qui commence. Poin
caré, qui ne nous croyait pas, et qui
a maintenu les préfets de Combes et de
Caillanx, —> responsables des élections
du 11 mai,— Poincaré doit êtra assailli
d'âpres remords ; car c'est un honnête
homme et un patriote. D me connaît
assez pour savoir qu'aucune amertume
de non-réélu n'entre dans la constatation,
ique je renouvelle aujourd'hui, de sa
méconnaissance quant au synchronisme
politique » du dedans et du dehors.
|Qu'aurions-nous fait, André Lefèvre ou
moi, dans une Chambre revenue à Mal-
yj et aa Bonnet rouge ? Assister à la
préparation de la banqueroute et d'une
nouvelle guerre, dans l'état d'impuis
sance fonctionnelle de ces malheureux
curarisés, qu'a peints Claude Bernard.
Merci bien 1 Vociférer devant des col
lègues antipatriotes, ou apatribtes, ou
vendus à l'ennemi,-de vains avertisse
ments, cinq minutes, cinq jours, ou cinq
semaines 'avant la catastrophe... très peu
pour moi ! L'assassinat imprévu de no
tre petit garçon, son affreux martyre,
qu'ont rendu inapte à tout ce qui n'est
pas immédiatement utile, dans le do
maine de l'effort parlementaire. Vu la
composition du nouveau magma, je sa
lue ma non-réélection comme une déli
vrance. D'ailleurs Fabry, • Rollin, Paté,
Dubois et Cie sont un peu là et me rem
placeront. Goyau peut-être rassuré : les
catholiques seront défendus... et com
ment !
, Mais n'allez pas en conclure que mon
malheur privé me rende moins sensible
au malheur public ; "me rendrait, le cas
échéant, moins énergique à le conjurer.
Or, la véritable philosophie nous ensei
gne qu'il n'est ici-bas aucune catastrophe
qui ne puisse être évitée par un effort,
un sacrifice, une rançon individuelle. Il
est bien malheureux que Içs dirigeants
républicains cultivés aient aussi tota
lement négligé Aristote et saint Tho
mas. Il n'est plus d'homme d'action
audacieux, sans de grandes parties de
contemplatif. Se tenir constamment au-
dessus des événements auxquels on est
mêlé et même de ceux que l'on dirige,
voilà ce qu'enseignent les maîtres des,
maîtres. Si Poincaré s'en va demain,
comme on le suppose, accablé par les
conséquences de son aveuglement en
politique intérieure, pourquoi Mille-
rand ne formerait-il pas, tout de suite,
un cabinet de salut public, à l'aide de
députés et de sénateurs patriotes, voire
de patriotes tout court ? Pourquoi, par
exemple, n'appellerait-il pas Clemen
ceau ? Il en a le droit. Personne ne sau
rait nier que la Patrie est de nouveau
en danger. Cette initiative de Millerand,
en rectifiant, à sa source même, et avant
qu'elle ait eu le temps d'agir, l'erreur
tragique du 11 mai, écarterait provisoi
rement la certitude de la guerre, arra
cherait à leur'sanglant destin des cen
taines de milliers de jeunes gens et
d'hommes faits. Ce serait uu grand acte,
un acte à la taille des événements.
Je suis persuadé que Clemenceau ne
refuserait pas son concours à Millerand.
L 'illustre vieillard peut être revenu de
tout. ,11 ne l'est certainement pas de
l 'horreur et de la pitié qu'impose à l'ima-
'gination la perspective d'une nouvelle
hécatombe. Or, cette perspective n'est
pas chimérique. Elle est là, devant n.ous ;
elle nous touche presque. Ce qui nous
menace est fort au-dessus d'une mésin
telligence surannée entre Millerand et
Clemenceau, ou du scrupule constitu
tionnel, — d'ailleurs non motivé, en
l'espèce, -— de l'un ou de l'autre. Le
conseil que je donne ici est parfaitement
désintéressé* et d'autant plus que, vu la
force reelle et numérique de l'A. F.,
l'exercice de la Chambre actuelle et les
maux évidents qui en seront la consé
quence, doivent accélérer considérable
ment notre succès.
Je n'ai plus, hélas ! de jeune
garçon susceptible d'être mobilisé avant
longtemps ; et les policiers m'ont tué
notre Philippe adoré avant que les Alle
mand# aient pu le faire. Mais je pense,
avec une angoisse que je ne songe nulle
ment à dissimuler, aux innombrables
petits chéris de quinze à dix-huit ans,
que guette le Mcl-V» pniPT"n, et que la
Chambre du 11 mai, associée au Reichs-
tag du 4 mai, va lui jeter en pâture. Qui
n'en aurait le cœur, en même temps que
la raison, déchirés ?
Les hommes publics s'ignorent les uns
les autres. Je ne sais pas qui est, au fond,
Millerand. Je sais qu'il a soutenu Mar-'
lier, maintenu Marlier, bien qu'il ne
puisse ignorer maintenant, — depuis
l'horrible déposition de Marlier, — l'in
dignité de cet assassin insensible à la
pitié ; et il est père de famille ; il peut
se représenter l'angoisse des pères et des
mères de France, devant la récente folie
du suffrage umversel. Toutes ces tombes,
fraîches encore, appelant d'autres tom
bes ; toutes ces croix appelant d'autres
croix ; toutes ces inscriptions funéraires
appelant d'autres inscriptions funérai
res,... il y a de quoi déchirer l'imagi
nation d'un brave papa qui a dépassé le
milieu de la vie, qui sait ce que sont
l'arrachement des jeunes, le deuil et les
larmes. Le voici, ce président de la Répu
blique, au point où une volonté forte,
qui cristalliserait aussitot tout. 3JZ
national , -— peut sauver l'ensemble des
foyers ' français, assurer l'avenir, retenir
la Patrie au bord du"*gouffre. Quelle fi
gure Millerand aurait devant l'histoire,
s'il se rendait compte ■ que, cette fois-là
comme d'autres, le plus humain serait
aussi le plus politique ! Quel hymne de
reconnaissances des nialheureuses mères
épouvantées !
Car le jour fatal ou la nouvelle majo
rité aura franchi le seuil du Palais
Bourbon, dans le brouhaha joyeux de la
première séance du premier juin, ce
jour-là, comme' dans le film célèbre du
romancier espagnol, on verra chevau
cher, dans le ciel de Paris, les quatre .ca
valiers de l'Apocalypse. Quels regrets
cuisants et terribles seront ceux des hom
mes dé gouvernement qui, n'ayant pas
voulu cela, certes, n'auront tout de
même rien fait pour l'empêcher !
Avant la guerre, sans doute, la règle
du jeu eût exigé que Millerand cédât la
place à Doumergue, ou à un autre; Mais
aujourd'hui quelle est la règle qui oblige
à ouvrir à nouveau ies écluses de sang ?
La démission, c'est la solution pares
seuse, j'allais écrire la solution lâche.
Rester, lutter et vaincre, là est le devoir.
Léon DAUDET.
Aux Français
Les élections donnent â la France une
Chambre de dissolution sociale et nationale.
La Chambre du 11 mai, avec Malvy et Mar-
ty, c'est la Chambre de la trahison, du sabo
tage de la victoire devant une Allemagne
qui, après ses élections nationalistes, prépare
ouvertement la guerre.
La Chambre du 11 mai c'est la banqueroute
toute proche ; c'est, pour demain, la Révolu
tion et la guerre.
FRANÇAIS :
La politique nationale manquée par la
Chambre du 16 novembre, abandonnée par
la Chambre du 11 mai, est reprise par l'Ac-
tion française.
' Certains partis ont gagné des voix : VAc
tion française a gagné des hommes. C'est
d'hommes que l'on aura besoin dans la crise
redoutable que nous voyons s'ouvrir.
Fière des dévouements qu'elle a gagnés à
sa cause, fortifiée par ces amitiés nouvelles,
l 'Action française organisera la défense con
tre l'oppression des sectaires, la lutte contre
les ennemis de la patrie à qui ces élections
viennent de livrer les clefs de la patrie.
Que tous les bons Français se joignent à
elle pour barrer la route à la Banqueroute, à
la Révolution et à la Guerre !
, L'ACTION FRANÇAISE. \
Les adhésions à la Ligue d'Action fran
çaise et à /'Alliance. d'Action française
sont reçues tous les jours de 9 heures à
midi et de 2 heures à 7 Sieur es, 12, rue de-
Rome.
Pour les provinces, des formules d'adhé
sion seront envoyées par la poste aux per
sonnes qui en feront la demande, avec-
l'indication de la section locale qualifiée
pour les accepter.
LA POLITIQUE
I. Politique et sentiment
Dans un discours que nous avons com
menté comme il" le méritait, Aristide
Briand'"a dit aux électeurs patriotes de
Nantes pendant la. dernière quinzaine : -r-
Elisez-moi en sûreté de conscience. Je suis
l'homme de la résistance de Verdun.
- Tous : les gens, informés (qui ne sont
pas au nombre de onze millions, comme
les- électeurs) savent que l'homme de la
résistance de Verdun s'appelle .Castelnau.
C'est pourquoi .Castelnau a_ été battu.
G'est pourquoi Aristide a été élu.
.-On pense bien que de tels faits mis en
regard suffiraient à nous rendre philo
sophes, quand bien même notre philoso
phie générale ne nous inspirerait vpas tou
tes les réserves .nécessaires à l'égard des
verdicts de l'Urne. Tout de même, et quel
les que soient l'ignorance, l'incompétence
et la naïvetés des Coules, elles sont sensi
bles à certains . sentiments élémentaires,
tels que la confiance et la défiaçice, l'admi
ration ou le dégoût. On présente aux foules
Léon Daudet. Elles., saluent la force, la
droiture, l'enthousiasme, le dévoûmçnt,
l'intelligence, le génie. Elles acclament
Léon Daudet de tout cœur. On dit «vm-
foules que Maurice Pujo, pendant dix ans
entiers, au prix de son temps, de ses veil- ;
les, de ses prisons, de son effroyable la
beur, s'étant constitué le chevalier de Jean-,
ne d'Arc, a fini par imposer aux autorités
le culte public de Jeanne d'Arc, autrefois
combattu par la garde et pai; la police : la
foule se comporte suivant son cœur
de pia turba, elle s'écrie :, ô le brave hom
me 1 O le bon' soldât 1 O l'admirable ser- „
vitcur !Xa encorè, elle acclame, là encore
elle suit. Ni à propos de Léon Daudet,
auteur de l'Avant-Guerre et du Poignard
dans le dos, ni à propos de Maurice Pujo, ,
biffin de Jeanne d'Arc, je ne crierai à l'in-,
gratitude des foules qui ^ ne les ont_ pas ;
envoyés à là Chambre. Mais après avoir vu,
les faits, je n'hésiterai pas à conclure au ;
travail d'une envie recuite et d'une jalousie
carabinée de certaines oligarchies qu'on
s'obstine à appeler des élites mais qui en ;
sont lecontraire" exactement. 4 >
Trahissent-elles ? Souhaitent-riles en se- ;
cret que es citoyens importuns-qui ont
rendu depuis quinze ans tant de services
ne reçoivent pas trop d'honneurs ou n ac
cumulent pas trop de titres à la reconnais
sance de la Cité ? Ces fausses élites veu
lent-elles que le bien désirable soit fait
par elles, elles seules, et que personne ne
soit autorisé qu'elles à servir ? Elles ser
vent souvent si peu, elles sont si timides,si ;
pauvres- d'initiative, ; d'imagination -et.
d'élan,' elles savent "si màl traéërla toute
àvleurs troupesj qu'il est •difficile de, leur \
prêter cet esprit d'exclusivisme qui serait
ambitieux mais aurait sa noblesse. Non :
elles s'accommodent, sinon du mal, au
moins du non-bien 1 Les choses, telles
qu'elles sont, leur semblent- tolérables, et
les hommes qui tentent de déranger cet
état pour l'améliorer-leur semblent d'abord
fâcheux, puis,.présomptueux/ et - (seule
ment dans" lîhypothèse d'un succès: jugé
improbable).un tantiqpt 'usUrpatçurs. C'est
de ce - point de vue, à la fois timoré et om
brageux, que l'on apprécie tout avertisse
ment de Léon Daudet, toute proposition de
Maurice Pujo. De quoi se mêlent-ils ? A
quel titre ? Ce sont les premières questions.
Et puis, tout bas, puis à voix plus forte,
la Jalousie, l'Envie interviennent : — Ils
en ont tant fait- ! Qu'est-ce qu'ils ont à
cueillir de nouveaux lauriers ?..* Et - l'on
s'arrange pour, que la brillante et amèr-e
couronne'; leurt.5oit ravie .n'importé .com
ment.. 'Le bien public en deviendra ce
qu'il pourra. '
II. Justice et politique
Je ne dirai pas : est-ce juste ? J'ai assez
vécu pour ne pas me fier à l'idée^ de jus
tice, même devant les personnalités et les
collectivités les plus vénérables. La justice
est un bien trop indivis entre les hommes
pour être cultivé par beaucoup d'amateurs.
Mais en deçà du juste, il y a l'intérêt com
mun: je demande aux élites,vraies ou faus
sés, qui sont en cause, si elles ont bien servi
leurs propres intérêts. Je le leur demande
avec fermeté, parce que je peux m'auto-
riser d'un grand et saint souvenir. C'est
celui d'un Pape dont nous portons le deuil.
C'est cèlui du grand esprit et de la gran
de âme du pape Pie X. Celui-là savait se
souvenir.Comme il savait punir,celui-là sa
vait récompenser. Il savait élever , le mé
rite des hommes et leurs intentions dans
les plateaux sensibles de la balance d'or
de l'équité supérieure. Je ne crois pas
qu'on ait intérêt à porter plus bas les rè
gles du critère, les principes du jugement.
Je ne crois pas qu'on serve fie très grands
intérêts moraux en laissant croire. que
l'ingratitude et l'oubli régnent là comme
ailleurs et parfois un peu plus, qu'aillcùrs.
Cette remarque serait vraie quand bien
même l'événement n'en aurait pas confir
mé touté la substance. Mais le cri des cho
ses est formidable aujourd'hui. Tuba mi-
ram spargens sonum... Non, non, décidé
ment, ni i'Bnvie ni la Jalousie ne sont des
états d'esprit politique. '
— Messieurs, Mesdames, Messeigneurs,
vous aviez de Sons chiens de garde dont
le tort fut peut-être, d'aboyer quelquefois
d'une voix enrhumée. Mais leur œil flam
boyait dans la nuit profonde, leurs narines
savaient respirer l'ennemi et, quand loups
ou voleurs avaient affaire à leurs crocs, il
.en restait des traces... Vous vous êtes dé-!
faits de vos chiens. Eux sont de. taille à
se défendre dans la libre forêt. Mais vous ?
Ah ! vous ! Pauvres de vous !
III. Les regrets
Un ami excellent, que j'estime, admire,
honore et vénère pour des raisons diverses
en toutes convergentes, m'écrit que je me
suis trompé sur un point dans ma note
d'hier. • ( '
— Non, Goyàu .n'a pas conseillé à ses
amis de voter pour la gauche.
*« Non, il n'est pas content de l'échec
du grand patriote Daudet, quelques violen
ces que M. Daudet écrive sur lui. s>
Cher ami, ne me dites pas que Goyau
'est un enfant. Ou. convenez avec moi qu'a
vec de hautes qualités d'écrivain et d'his
torien son point de vue politique, est abso
lument enfantin..'Il ne veut pas qu'on aille
à'gauche? Lès radicaux sqcialistes'.sont.ses
pires ennemis ?'» Certes, je le souhaite."
Mais devant la vague de gauche qui arri
vait au vu et au su de chacun, comment
n'a-t-il pas vu quel déséquilibre créait sa
prédication du Figaro et des circulaires en
faveur d'un vote de centre à Paris ? Lq^
hommes du centre sont bien gentils. J'y ai
de bons amis. Mais enfin-on sait bien
que ce ne sont pas des Turcs. Ils excel
lent à tendre le cou au couteau, quand ils
n'excellent pas à lâcher les positions dont
ils ont la garde. A cet assaut des radi
caux socialistes de province, il fallait op
poser un peloton solide d'hommes d'Ac
tion française. C'était clair comme le jour.
Il me semble bien que Goyau devait le
voir. Ou alors...
Il ne l'a pas vu. Il a vu venir une majo
rité de 350 radicaux ( Figaro de vendredi),
et il a conseillé aux Parisiens d'élire con
tre elle le plus insuffisant, le plus mou, le
plus divisé, le plus vain des barrage:; ! Ou
il aimait les radicaux socialistes (ce que j'ai
peine "à concevoir), ou il* avait la tête à
l'envers (ce qui me semble encore plus ini
maginable).
Quant à nous, je le dirai très rondement,
car il n'y a pas de honte à cela, il est un
point sur lequel nous nous sommes trom
pés, sur lequel nous avions formé une
chimère. Nous avions imaginé que, la va
gue communiste payée par Moscou et
Berlin, la vague radicale-soicaliste et so
cialiste payée par Londres; déferlant avec
véhémence, l'intelligence des chefs, l'esprit
politique des élites parisiennes sentiraient
la nécessité d'une résistance plus solide,
d'un esprit civique plus ofTensif et plus
guerrier. Là était l'erreur. Nous avions né
gligé les facteurs cités plus haut : l'Envie,
la Jalousie, sans parler de la Fatuité. Nous
comptions sans l'horreur obscure qu'ins
pirent les dévouements désintéressés au
monde des candidats et à celui de nos
protecteurs les plus directs. J'en parle
avec précision, et sans passion aucune,
car nous sommes prêts à servir, aujour
d'hui et demain, comme nous avons servi
hier, pour les causes inséparables de la
cause de la patrie. Mais, puisqu'on m'as
sure que Goyau regrette l'échec du grand
patriote Léon Daudet, je réponds à mon
-correspondant que Goyau doit en prendre
sa part, ayant travaillé-de son mieux à li
miter son succès. Il n'avait pas voulu cela?
Comme Poincaré ! Comme Guillaume II !
-Cette maladie est classique. Goyâu histo
rien aurait dû s'en méfier.
Après une campagne incomparable,
après les réunions magnifiques dont nul
révolutionnaire n'a ni troubler l'ordre
(quoi qu'en ait dit Clément Vautel, mieux
renseigné d'ordinaire), après les acclama
tions de centaines de milliers d'hommes
de chair et d'os que tout le monde a vues
et entendues, là basse injustice faite à Dau-
.det.. et :à' "uôs .listes-né comporte .que les
,deui;èxplications inégales, mais également
vraies; aùxquelles il faudra toujours reve
nir. D'une part, nous avons été. volés com
me dans un bois et, pour la premièi'e fois
peut-être, la capitale de la France a voté
sous le doux régime frauduleux du Gard,
de l'Hérault, des Bouches-du-Rhône où le
cimetière se change de rpetifier la volonté
du souverain électeur vivant. D'autre part,
le? journées des 9, 10 et 11 mai.ont été
'occupées - paç la circulation :de mots
■d'ordre subtils venus dit monde de droite,
dont" lés > écrits fie M.' Georges Goyau et
de M; Charles Pichon ont été les "signes,
discrets. , ■■ ;
IV. Les grands vaincus. Pourquoi?
Nous sommes bien tranquilles. Il y a
.quelques personnes qui sont plus battues
que les nôtres. C'est le Bloc national, c'est
Poincaré, c'est Millerand, car ils sont
battus avec leurs principes. .
Et précisément pour les causes que nous
avons dites. Ne criez pas à la fatuité. Ce
n'est pas nous qui, le disons. C'est le
Temps.
Le Temps assigne trois causes à l'échec
du Bloc national : décrets-lois, double-dé-
cime, remaniement ministériel :
Les décrets-lois avaient pour but de réa
liser « dans le courant de l'année » un
milliard d'économies en supprimant des
fonctions. Le malheur, quand• on suppri
me une fonction, c'est qu'on supprime un
fonctionnaire ; et le fonctionnaire est un
électeur. Les fonctionnaires — 1 million
au moins — qui administrent la France
ont été sous la menace diffuse et générale
que le couperet du décret-loi pourrait s'a
battre sur eux...
Les deux décimes n'étaient pas une
moins mauvaise opération électorale si
l'on refuse de compter avec l'état d'âme
du contribuable comme on refusait de
compter avec l'état d'âme du fonctionnai
re. Car, de même que le fonctionnaire, le
contribuable est électeur.
...Un parti, le parti du cartel des gau
ches, avait combattu le double décime. Il
devait profiter de cette opposition.
Une troisième cause, moins visible, plus
sourde, n'en• avait pas■ causé moins de
- trouble, -sinon-; dans les masses profondes
du suffrage universel, du moins dans ces
milieux politiques où s'établit cette chose
• impondérable qui s'appelle l'autorité mo
rale. Le remplacement brusque de cer
tains ministres, qui, depuis deux .ans,
avaient fidèlement suivi la politique gou
vernementale, par d'autres qui l'avaient
combattue, avait créé dans ces milieux un
malaise indéniable. La prime de récotn-
ipense à l'opposition, un des maux dont
-souffre le parlementarisme, n'avait pas
paru comme un des moyens les plus surs
■de désarmer cette même opposition.
: Nos amis ont lu tout cela dans l'^4c-
fion française, mais plusieurs mois avant
de les lire dans les résultats du scrutin.
Ils n'ont pas oublié non plus ce que nous
augurions de. l'incapacité d'une majorité
qui, n'aynt su ni prendre le pouvoir, ni
même s'installer place Beauvau, était par
tie, sans s'assurer d'une : loi électorale lui
procurant quelque garantie.
A peine élus, ce sont des garanties que
demandent les hommes du Bloc des gau
ches, ainsi qu'on le verra à la revue de la
presse.
V. Ches nos bons amis
a
On raconte qu'à l'occasion de la défaite
du Bloc de droite, du désastre de l'opinion
nationale'et conservatrice, le directeur
d'un grand journal Bloc national, après
tout, pourquoi taire son nom ? le direc
teur de l'Echo de Paris, laissa tomber cette
parole lapidaire :
— L ' A ction française est hans les
choux.-.
Ce qu'il croyait naïvement un désastre
pour nous le consolait de la débâcle de
ses idées; de ses hommes, de ses amis.
La même nuance d'émotion peut se re
marquer dans l'article de notre Gauvain
aux Débats. Lui aussi croit que l'élection
est notre cheval de bataille. Hi in curribus,
et hi in equisl... Et le pauvre type jubile
« ce groupe présomptueux et bruyant n'a
« pu réussir à faire élire un seul de ses
« candidats à Paris». Ce pourceau de
Gauvain oublie pour son malheur qu'il n'a
même pu réussir à se présenter, lui; à pa
raître sur une liste, lui, devant notre ex
clusive qu'il nous avait fait supplier de
retirer, Quelques-uns ont avec eux des
hommes, c'est notre cas. D'autres ont des
bulletins de papier, c'est le cas d'adver
saires après tout avouables : Gauvain, lui.
n'a point d'hommes, et son seul papier est
celui qu'il salit pour la perte de son pays,
pour sa propre honte, dans la feuille bis-
marckienne qui, depuis soixante-huit ans,
n'a pas cessé d'applaudir aux Sadowas.
Le directeur de l'Intransigeant, cjui nous
croit de mauvaise humeur et qui se mé
prend comme il le fait chaque jour, pour
tant d'autres sujets, me demande de met
tre'sous les yeux de mes lecteurs la phrase
d'un article de lui à laquelle j'ai fait hier
une allusion qu'il a reconnue :
« Je parlais de Billie.ts_» dit-il « et de sa
« caisse électorale, et j'ajoutais :
« Je n'entends en rien .défendre ou ser
vir ce haut financier. Je ne connais pas
la couleur de son argent. Je suis libre.
Ce journal est libre vis-à-vis de lui comme
vis-à-vis de toute puissance financière ou
politique quelconque. Il serait d'autant
plus sot de notre part de ne pas conservér
et cultiver cette indépendance que nous
l'avons sauvée en des temps vraiment dif
ficiles ou. la chute eût été presque excu
sable. Si aujourd'hui, où la fidélité dq no
tre armée de lecteurs assure si largement
la solidité de notre entreprise, nous nous
vendions à quelqu'un pour cent mille
francs ou dix millions c'est que nous se
rions plus béfes encore que vicieux. »
J'ai traduit ces propos assez rapidement,
mais fidèlement, en disant que M. Bailby
nous avait expliqué qu'il avait trop de
lecteurs et trop d'argent pour être désor
mais corruptible. Cette défense paraissait
un peu simpliste. Elle paraît toujours telle
et continue à faire rêver aux raisons qui
ont intallé M. Léon Bailby dans le culte du
soleil levant. v
Sonisriandisme et son poincarisme suc
cessifs ont achevé de renseigner beaucoup
de monde. Mais, écrit-il, « je sers l'intérêt
national». Je ne le croîs pas.
VI. Vers le troisième million '
Quel courrier, rayonnant d'intelligence
$ de vertu"!' Quel désintéressèinent,"-quelle
générosité magnifique ! Tant pis pour ceux:
qui croient qu'un insuccès électoral puisse
atteindre l'Action' française! La première
enveloppe que j'aie décachetée contenait, en
réponse 1 à mon appel du matin, une som
me'-de 200 francs. Suivaient, dans une mul
titude de lettres, un grand nombre de pe
tites coupures, de 5, 10 et 20 francs, qui
faisaient, au bout du compte, deux autres
centaines de francs, plus 25 centimes. A'
la fin de la journée, je m'abandonnais à
l'admiration de ces 400. fr.- 25, et je rê
vais à là vigueur, à la .vitesse du sens poli
tique dé l'élite des patriotes que nous ral
lions; quand un de-nos lecteurs; que je
n'avais pas revu, depuis dix années entières
me fit passer sa carte. Il apportait 20.000
francs.
Je ne peux pas dire que le troisième
million commence bien puisqu'il était en
route dépuis plusieurs jours. Mais la voix
du canon d'alarme lui a fait faire un bond
considérable hier soir.
Charles MÂURRAS
La vente de l'Association
des Jeunes Filles royalistes
Nous râppelons à nos amis que la
nnuelle organisée par l'Associatior
_. . .. vente
annuelle organisée par l'Association des
Jeunes Filles royalistes a lieu aujour
d'hui mercredi- et demain jeudi,» de
2 heures à 7 heures, 8, rue Jean-Goujon.
La secrétaire de l'Association, nous
communique la note suivante- : « Devant
« la victoire momentanée de l'Antifrance;
« l'Association des Jeunes Filles royalis-
« tes compte redoubler l'activité de toutes
« ses services de propagande en faveur de
« l'Action française, ^eul mouvement de
« salut national. Elle prie donc tous les
« amis de. l'Action française de venir très
« ^nombreux à sa venté et de répondre
« très, généreusement à son.appel ».
Pour donner un exemple de cette acti
vité, voici, pour un, seul service, celui des
abonnements à prix réduits (clergé, pro
fesseurs,' instituteurs), les chiffres . four
nis samedi dernier à l'assemblée générale
de l'Association :
Du 1 er janvier 1923 au l' r janvier 1924,
,3.210 abonnements d'un an, 151 ..abonne
ments de six mois,' 1.704 de trois mois et
1.331 abonnements à l'Action française du
dimanche, ce qui représente une somme
de 151.373 francs' verses à l'Action fran
çaise par l'Association. .
Nos amis comprendront combien il est
nécessaire d'encourager cette diffusion de
nos doctrines parmi les éducateurs de-la
jeunesse.
La majorité de gauchi
et les réparations
Il résulte des déclarations de M. Pain-
levé, qu'a publiées un journal du matin,
comme il résulte de maints exposés de
M. Herriot avant la journée du 11 mai,
que la nouvelle majorité de gauche, au
point de .vue .de la politique extérieure,
s'enferme d'avance dans des contradiction?.
En gros, et c'est exactement là que gît le
lièvre, M. Painlevé ne renonce pas aux
réparations. « Il n'y aurait pas, a-t-il dil;
de paix juste sans réparation des dommages
de la guerre. » Sans doute. 11 n'y aurait pas
de paix juste. Mais, ce "qu'il faut obtenir,
c'est précisément que cette justice soit et
que les Allemands paient; peu ou beau
coup, ce sera toujours trop pour eux.
Paix juste, solutions raisonnables, chiffre
raisonnable : ce sont des mots qui ne chan
gent rien aux difficultés. Si ce qui est juste
et raisonnable pour nous est inique-et extra
vagant pour l'Allemagne, nous n'avançons
pas. Et c'est ainsi que les choses se sont
présentées jusqu'à ce jour. Le problème, des
réparations ne se poserait plus s'il s'était
agi d'une somme qui aurait pu être versée'
une fois pour toutes en quelques années.
Mais cette somme eût été insuffisante pour
réparer les dommages de la guerre, exigence
dont M. Painlevé no semble pas mesurer
les dimensions. Il est vrai qu'il n'y aurait
pas de «paix juste» au cas où les dom
mages ne seraient pas réparés. Mais est-il
nécessaire que la justice soit '! Il faudra
encore que « le juste soit fort ». Pas plus
que les autres, M. Painlevé-et ses amis n'en
sortiront. i
Nous les attendons à l'œuvre. Le plus
curieux sera de les voir reprendre cette
affaire cles réparations qui, vue d'un peu
haut et avec un.peu de recul, est jugée et
finie. Il ne reste plus qu'à l'enterrer. Il
serait curieux de la voir ressusciter, par une:
majorité de gauche.
Cette majorité aura, d'ailleurs, d'autres,
surprises." 11 n'est pas impossible que la r
démocratie française ait traduit tout à la.
fois, aux élections de dimanche, les « aspi-'
.rationsfpacifiques » dont parle M. Painlevé
et. l'illusion tenace que .l'Allemagne paiera.
Mais la démocratie anglaise et la .démocra-;
tie américaine ont une illusion toute sem
blable : celle que la France paiera. La récla
mation de nos dettes doit venir. Elle, c.st en
route. Il est extrêmement peu probable que,
nous puissions y échapper.
La poussée démocratique et > même sim
plement l'état de choses démocratique dans
les divers pays intéressés rend ces affaires
d'argent plus aiguës. Les créanciers sont
plus âpres et les débiteurs beaucoup moins
disposés à se sacrifier pour tenir des enga
gements ' qu'ils ne connaissent même pas.
Combien d'électeurs français savent que
nous avons une note d'environ .quinze mil
liards de francs-or à Londres et une autre,
de même taille, à Washington ? L'autre
jour, le chancelier de l'Echiquier travail
liste, Philip Snowden, a dit en termes caté
goriques que cette dette devait être payée
pour soulager le contribuable anglais. L'An
gleterre et les Etats-Unis verront comment
sera reçue- la quittance qu'ils présenteront.
M. Poincaré, M. de Lasteyrie, qui ont des
traditions, répondaient : « Certainement, Ja
France doit et elle ne contestera jamais sa
dette ». M. Louchèur, qui est déjà plus à
gauche, avait dit un jour en public : « Nous
ne paierons jamais». C'est le cri du cccur
d'une véritable démocratie. — J. B.
ŒOHO
Tous les automobilistes savent la fatigue que re
présente — tant pour, le conducteur que pour la
machine — une ctape, d'une seule traite, de plus
de 600 kilomètres, même lorsqu'on a à sa disposi
tion une puissante et somptueuse voiture.
. Aussi sont-ils mieux que quiconque susceptibles
d'apprécier l'effort fourni par les pilotes et la mé
canique des six voiturettes 5 CV Peugeot, type
quadrilette engagées actuellement dans le Tour de
France.
Ces véhicules ont parcouru jusqu'ici 2.400 kilo
mètres en 5 étapes journalières, dont l'une, Lyon-
Nice-Marseille, fait 660 kilomètres en pays mon
tagneux. '
Est-il utile d'ajouter que c'est à la moyenne im
posée de 35 kilomètres , à l'heure 'et avec deux per
sonnes à bord que cette première partie de la
grande randonnée a été accomplie, sans ennui d'au
cune sorte et, par conséquent, saris pénalisation ?
On peut voir Icsf^nêmes modèles de quadrilettes
exposés 71 avenue de la Grande-Armée, 21-et 30,
•avenue des Champs-Elysées, à Paris et chez tous les
agents de la marque Peugeot.
——.. : . . ' , ■
Le ministère Poincaré
va donner sa démission
Les ministres se sont réunis à l'Elysée,
hier matin, sous la présidence de M. Mil
lerand. M. Poincaré, après, avoir mis ses
collègues au courant de la situation ex
térieure;- .dit le communiqué passé aux
journaux, a fait part au .président de la
République de ses intentions de remettre
la démission collective' du éahinet, le
1 er juin, jour.de la rentrée de la Chambre.
Contrairement à ce qu'on a pu lire.dans
plusieurs feuilles, la résolution de M. Poin
caré ne constitue pas une obligation lé
gale; Il existe plusieurs cas dans les an
nales parlementaires où le cabinet a pris
contact avec,lq nouvelle Chambre. Néan
moins, la décision de M. Poincaré n'aura
surpris personne; '
Le président du Conseil étant'démission^
naire, la rencontre avec M. Macdonald, qui
devait avoir'lie 'U lè 19 mai prochain ,n!a
plus de raison d'être.
Une note Reuter annonce que M. Ram-
say Macdonald,- aussitôt informé officiel
lement de la décision de M. Poincaré, in
vitera le . nouveau président du Conseil,
quel qu'il-soit â venir aux Checquers, mais
on doute-à Londres que le successeur de
M. Poincaré se déclare en mesure de ré
pondre immédiatement à l'invitation bri
tannique. N'est-ce pas douter de la fatuité
de nos radicaux et de leur empressement
à courber l'échiné devant le léopard ?
Le gouvernement travailliste ne réussit
pas à dissimuler la joie que lui cause le
départ de M. Poincaré et l'avènement des
gauches. A Bruxelles, au contraire, l'inquié
tude .est grande, comme on peut en juger
d'après les extrait s suiv ants : ■
L'OPINION A L'ETRANGER
y En Angleterre .
Le succès des partis de gauche français
et la décision prise par M. Poincaré ont été
accueillis par tous les faux amis de l'En
tente comme une délivrance.
Mercredi 14 Mai 1924
JiSeent!mex.SElKBaT SBIBE-ST-OIIB
20 centimes. Mmungw » ,ur C qlohib*
ABONNEMENTS : Dite SU VA Snlstm.
ïranoe et Colonies. A8 fr. aS fr. i3 fr.
Etranger . ... . » 8a » il » aa »
Çhèqua postal s Compte «3.900 Paris.'
OR<
. "*"r
.- H 1J
NATIONALISME INTEGRAL
m M'ouLçe qui est national est nôtre< »
£ . Le Duc d'ORLÉANS
■y héritier des quarante Rois qui en mille &QP firent la Franee.
tSOACTIOK * ADMÏNISTRATIOH t
it,.rue de Rome. PARIS W
Wépapt»iai)t. ACTiOt- HA.S-PARJ9
Tc)épiiose : ,Administr
Al)Vf» 1P heqroï du soiv : Ségor i|*68
S»f istt» 4e e«»ffioFoe :Sein« V 7t-58»
fondateur : HENRI VAUGEOIS — Directeurs politiques i LÉON DAUDET et CHARLES MÀLRRAS -- Réducteur en chef.' MAURICE PUJO
LE DIMANCHE NOIR
* « Les électeurs français ont tourné Iç dos aux
morts de la grande guerre et souhaité la bienvenue
aux iscariotes et aux défaitistes -de 1914 à 1910.
« En ce « dimanche noir » de mai 1924,
les Français ont perdu une excellente occasion
d'obtenir une paix juste et de renforcer leur posi
tion en ce qui concerne les réparations à exiger
de l'Allemagne. » >
Neui'York Eveninç ¥ost. <
fcw, AVANT £UE L'AMI FRANCE NE SOIT LNSTALLEE
Comment conjurer le malheur?
F Dès hier matin, l 'Humanité, — qui est
- {Sans son rôle et qui sait la faiblesse des
Radicaux et des socialistes du Cartel des
gamphes victorieux, —- réclamait : 1°
l'amnistie ; 2° l'évacuation de la Ruhr ;
3° la reconnaissance de la Russie sovié
tique; 4° un impôt frappant la richesse
acquise. Je m'en tiendrai au second
point. Aucun homme politique un peu
au courant des choses, et dé la poussée
nationaliste prussienne en Allemagne,
ne peut douter du résuldat immédiat de
l'évacuation de la Ruhr :, un mois plus
tard, nous devrons^évacuer toute la Rhé
nanie. Fuis, après un autre mois, l'Alle
magne nous réclamera Metz ; et ce sera
un casus belli. Le résultat des élections
du 11. mai n'était pas su depuis deux
heures, avant-hier, que des firmes alle
mandes rompaient .déjà leurs contrats
avec des maisons françaises correspon
dantes, en specifiant que de nouvelles
circonstances kendaient tous engage
MENTS aleatoires. H y a dès maintenant,
en Prusse et en Bavière, cette pensée
■qu'une & -aque brusquée, d'abord diplo
matique, puis iu""taire, déclenchée d'ici
quelque temps, offrirait des chances
de réussite exceptions jlles. Si Mille
rand et Poincaré, si Herriot lui-même
86 le savent pas, c'est qu'ils sont mal ren
seignés. La coïncidence du 4 mai alle
mand et du 11 mai français a créé un
Kriegsgefarhrzustand ».
C'est un très grand drame, — mais en
core évitable, — qui commence. Poin
caré, qui ne nous croyait pas, et qui
a maintenu les préfets de Combes et de
Caillanx, —> responsables des élections
du 11 mai,— Poincaré doit êtra assailli
d'âpres remords ; car c'est un honnête
homme et un patriote. D me connaît
assez pour savoir qu'aucune amertume
de non-réélu n'entre dans la constatation,
ique je renouvelle aujourd'hui, de sa
méconnaissance quant au synchronisme
politique » du dedans et du dehors.
|Qu'aurions-nous fait, André Lefèvre ou
moi, dans une Chambre revenue à Mal-
yj et aa Bonnet rouge ? Assister à la
préparation de la banqueroute et d'une
nouvelle guerre, dans l'état d'impuis
sance fonctionnelle de ces malheureux
curarisés, qu'a peints Claude Bernard.
Merci bien 1 Vociférer devant des col
lègues antipatriotes, ou apatribtes, ou
vendus à l'ennemi,-de vains avertisse
ments, cinq minutes, cinq jours, ou cinq
semaines 'avant la catastrophe... très peu
pour moi ! L'assassinat imprévu de no
tre petit garçon, son affreux martyre,
qu'ont rendu inapte à tout ce qui n'est
pas immédiatement utile, dans le do
maine de l'effort parlementaire. Vu la
composition du nouveau magma, je sa
lue ma non-réélection comme une déli
vrance. D'ailleurs Fabry, • Rollin, Paté,
Dubois et Cie sont un peu là et me rem
placeront. Goyau peut-être rassuré : les
catholiques seront défendus... et com
ment !
, Mais n'allez pas en conclure que mon
malheur privé me rende moins sensible
au malheur public ; "me rendrait, le cas
échéant, moins énergique à le conjurer.
Or, la véritable philosophie nous ensei
gne qu'il n'est ici-bas aucune catastrophe
qui ne puisse être évitée par un effort,
un sacrifice, une rançon individuelle. Il
est bien malheureux que Içs dirigeants
républicains cultivés aient aussi tota
lement négligé Aristote et saint Tho
mas. Il n'est plus d'homme d'action
audacieux, sans de grandes parties de
contemplatif. Se tenir constamment au-
dessus des événements auxquels on est
mêlé et même de ceux que l'on dirige,
voilà ce qu'enseignent les maîtres des,
maîtres. Si Poincaré s'en va demain,
comme on le suppose, accablé par les
conséquences de son aveuglement en
politique intérieure, pourquoi Mille-
rand ne formerait-il pas, tout de suite,
un cabinet de salut public, à l'aide de
députés et de sénateurs patriotes, voire
de patriotes tout court ? Pourquoi, par
exemple, n'appellerait-il pas Clemen
ceau ? Il en a le droit. Personne ne sau
rait nier que la Patrie est de nouveau
en danger. Cette initiative de Millerand,
en rectifiant, à sa source même, et avant
qu'elle ait eu le temps d'agir, l'erreur
tragique du 11 mai, écarterait provisoi
rement la certitude de la guerre, arra
cherait à leur'sanglant destin des cen
taines de milliers de jeunes gens et
d'hommes faits. Ce serait uu grand acte,
un acte à la taille des événements.
Je suis persuadé que Clemenceau ne
refuserait pas son concours à Millerand.
L 'illustre vieillard peut être revenu de
tout. ,11 ne l'est certainement pas de
l 'horreur et de la pitié qu'impose à l'ima-
'gination la perspective d'une nouvelle
hécatombe. Or, cette perspective n'est
pas chimérique. Elle est là, devant n.ous ;
elle nous touche presque. Ce qui nous
menace est fort au-dessus d'une mésin
telligence surannée entre Millerand et
Clemenceau, ou du scrupule constitu
tionnel, — d'ailleurs non motivé, en
l'espèce, -— de l'un ou de l'autre. Le
conseil que je donne ici est parfaitement
désintéressé* et d'autant plus que, vu la
force reelle et numérique de l'A. F.,
l'exercice de la Chambre actuelle et les
maux évidents qui en seront la consé
quence, doivent accélérer considérable
ment notre succès.
Je n'ai plus, hélas ! de jeune
garçon susceptible d'être mobilisé avant
longtemps ; et les policiers m'ont tué
notre Philippe adoré avant que les Alle
mand# aient pu le faire. Mais je pense,
avec une angoisse que je ne songe nulle
ment à dissimuler, aux innombrables
petits chéris de quinze à dix-huit ans,
que guette le Mcl-V» pniPT"n, et que la
Chambre du 11 mai, associée au Reichs-
tag du 4 mai, va lui jeter en pâture. Qui
n'en aurait le cœur, en même temps que
la raison, déchirés ?
Les hommes publics s'ignorent les uns
les autres. Je ne sais pas qui est, au fond,
Millerand. Je sais qu'il a soutenu Mar-'
lier, maintenu Marlier, bien qu'il ne
puisse ignorer maintenant, — depuis
l'horrible déposition de Marlier, — l'in
dignité de cet assassin insensible à la
pitié ; et il est père de famille ; il peut
se représenter l'angoisse des pères et des
mères de France, devant la récente folie
du suffrage umversel. Toutes ces tombes,
fraîches encore, appelant d'autres tom
bes ; toutes ces croix appelant d'autres
croix ; toutes ces inscriptions funéraires
appelant d'autres inscriptions funérai
res,... il y a de quoi déchirer l'imagi
nation d'un brave papa qui a dépassé le
milieu de la vie, qui sait ce que sont
l'arrachement des jeunes, le deuil et les
larmes. Le voici, ce président de la Répu
blique, au point où une volonté forte,
qui cristalliserait aussitot tout. 3JZ
national , -— peut sauver l'ensemble des
foyers ' français, assurer l'avenir, retenir
la Patrie au bord du"*gouffre. Quelle fi
gure Millerand aurait devant l'histoire,
s'il se rendait compte ■ que, cette fois-là
comme d'autres, le plus humain serait
aussi le plus politique ! Quel hymne de
reconnaissances des nialheureuses mères
épouvantées !
Car le jour fatal ou la nouvelle majo
rité aura franchi le seuil du Palais
Bourbon, dans le brouhaha joyeux de la
première séance du premier juin, ce
jour-là, comme' dans le film célèbre du
romancier espagnol, on verra chevau
cher, dans le ciel de Paris, les quatre .ca
valiers de l'Apocalypse. Quels regrets
cuisants et terribles seront ceux des hom
mes dé gouvernement qui, n'ayant pas
voulu cela, certes, n'auront tout de
même rien fait pour l'empêcher !
Avant la guerre, sans doute, la règle
du jeu eût exigé que Millerand cédât la
place à Doumergue, ou à un autre; Mais
aujourd'hui quelle est la règle qui oblige
à ouvrir à nouveau ies écluses de sang ?
La démission, c'est la solution pares
seuse, j'allais écrire la solution lâche.
Rester, lutter et vaincre, là est le devoir.
Léon DAUDET.
Aux Français
Les élections donnent â la France une
Chambre de dissolution sociale et nationale.
La Chambre du 11 mai, avec Malvy et Mar-
ty, c'est la Chambre de la trahison, du sabo
tage de la victoire devant une Allemagne
qui, après ses élections nationalistes, prépare
ouvertement la guerre.
La Chambre du 11 mai c'est la banqueroute
toute proche ; c'est, pour demain, la Révolu
tion et la guerre.
FRANÇAIS :
La politique nationale manquée par la
Chambre du 16 novembre, abandonnée par
la Chambre du 11 mai, est reprise par l'Ac-
tion française.
' Certains partis ont gagné des voix : VAc
tion française a gagné des hommes. C'est
d'hommes que l'on aura besoin dans la crise
redoutable que nous voyons s'ouvrir.
Fière des dévouements qu'elle a gagnés à
sa cause, fortifiée par ces amitiés nouvelles,
l 'Action française organisera la défense con
tre l'oppression des sectaires, la lutte contre
les ennemis de la patrie à qui ces élections
viennent de livrer les clefs de la patrie.
Que tous les bons Français se joignent à
elle pour barrer la route à la Banqueroute, à
la Révolution et à la Guerre !
, L'ACTION FRANÇAISE. \
Les adhésions à la Ligue d'Action fran
çaise et à /'Alliance. d'Action française
sont reçues tous les jours de 9 heures à
midi et de 2 heures à 7 Sieur es, 12, rue de-
Rome.
Pour les provinces, des formules d'adhé
sion seront envoyées par la poste aux per
sonnes qui en feront la demande, avec-
l'indication de la section locale qualifiée
pour les accepter.
LA POLITIQUE
I. Politique et sentiment
Dans un discours que nous avons com
menté comme il" le méritait, Aristide
Briand'"a dit aux électeurs patriotes de
Nantes pendant la. dernière quinzaine : -r-
Elisez-moi en sûreté de conscience. Je suis
l'homme de la résistance de Verdun.
- Tous : les gens, informés (qui ne sont
pas au nombre de onze millions, comme
les- électeurs) savent que l'homme de la
résistance de Verdun s'appelle .Castelnau.
C'est pourquoi .Castelnau a_ été battu.
G'est pourquoi Aristide a été élu.
.-On pense bien que de tels faits mis en
regard suffiraient à nous rendre philo
sophes, quand bien même notre philoso
phie générale ne nous inspirerait vpas tou
tes les réserves .nécessaires à l'égard des
verdicts de l'Urne. Tout de même, et quel
les que soient l'ignorance, l'incompétence
et la naïvetés des Coules, elles sont sensi
bles à certains . sentiments élémentaires,
tels que la confiance et la défiaçice, l'admi
ration ou le dégoût. On présente aux foules
Léon Daudet. Elles., saluent la force, la
droiture, l'enthousiasme, le dévoûmçnt,
l'intelligence, le génie. Elles acclament
Léon Daudet de tout cœur. On dit «vm-
foules que Maurice Pujo, pendant dix ans
entiers, au prix de son temps, de ses veil- ;
les, de ses prisons, de son effroyable la
beur, s'étant constitué le chevalier de Jean-,
ne d'Arc, a fini par imposer aux autorités
le culte public de Jeanne d'Arc, autrefois
combattu par la garde et pai; la police : la
foule se comporte suivant son cœur
de pia turba, elle s'écrie :, ô le brave hom
me 1 O le bon' soldât 1 O l'admirable ser- „
vitcur !Xa encorè, elle acclame, là encore
elle suit. Ni à propos de Léon Daudet,
auteur de l'Avant-Guerre et du Poignard
dans le dos, ni à propos de Maurice Pujo, ,
biffin de Jeanne d'Arc, je ne crierai à l'in-,
gratitude des foules qui ^ ne les ont_ pas ;
envoyés à là Chambre. Mais après avoir vu,
les faits, je n'hésiterai pas à conclure au ;
travail d'une envie recuite et d'une jalousie
carabinée de certaines oligarchies qu'on
s'obstine à appeler des élites mais qui en ;
sont lecontraire" exactement. 4 >
Trahissent-elles ? Souhaitent-riles en se- ;
cret que es citoyens importuns-qui ont
rendu depuis quinze ans tant de services
ne reçoivent pas trop d'honneurs ou n ac
cumulent pas trop de titres à la reconnais
sance de la Cité ? Ces fausses élites veu
lent-elles que le bien désirable soit fait
par elles, elles seules, et que personne ne
soit autorisé qu'elles à servir ? Elles ser
vent souvent si peu, elles sont si timides,si ;
pauvres- d'initiative, ; d'imagination -et.
d'élan,' elles savent "si màl traéërla toute
àvleurs troupesj qu'il est •difficile de, leur \
prêter cet esprit d'exclusivisme qui serait
ambitieux mais aurait sa noblesse. Non :
elles s'accommodent, sinon du mal, au
moins du non-bien 1 Les choses, telles
qu'elles sont, leur semblent- tolérables, et
les hommes qui tentent de déranger cet
état pour l'améliorer-leur semblent d'abord
fâcheux, puis,.présomptueux/ et - (seule
ment dans" lîhypothèse d'un succès: jugé
improbable).un tantiqpt 'usUrpatçurs. C'est
de ce - point de vue, à la fois timoré et om
brageux, que l'on apprécie tout avertisse
ment de Léon Daudet, toute proposition de
Maurice Pujo. De quoi se mêlent-ils ? A
quel titre ? Ce sont les premières questions.
Et puis, tout bas, puis à voix plus forte,
la Jalousie, l'Envie interviennent : — Ils
en ont tant fait- ! Qu'est-ce qu'ils ont à
cueillir de nouveaux lauriers ?..* Et - l'on
s'arrange pour, que la brillante et amèr-e
couronne'; leurt.5oit ravie .n'importé .com
ment.. 'Le bien public en deviendra ce
qu'il pourra. '
II. Justice et politique
Je ne dirai pas : est-ce juste ? J'ai assez
vécu pour ne pas me fier à l'idée^ de jus
tice, même devant les personnalités et les
collectivités les plus vénérables. La justice
est un bien trop indivis entre les hommes
pour être cultivé par beaucoup d'amateurs.
Mais en deçà du juste, il y a l'intérêt com
mun: je demande aux élites,vraies ou faus
sés, qui sont en cause, si elles ont bien servi
leurs propres intérêts. Je le leur demande
avec fermeté, parce que je peux m'auto-
riser d'un grand et saint souvenir. C'est
celui d'un Pape dont nous portons le deuil.
C'est cèlui du grand esprit et de la gran
de âme du pape Pie X. Celui-là savait se
souvenir.Comme il savait punir,celui-là sa
vait récompenser. Il savait élever , le mé
rite des hommes et leurs intentions dans
les plateaux sensibles de la balance d'or
de l'équité supérieure. Je ne crois pas
qu'on ait intérêt à porter plus bas les rè
gles du critère, les principes du jugement.
Je ne crois pas qu'on serve fie très grands
intérêts moraux en laissant croire. que
l'ingratitude et l'oubli régnent là comme
ailleurs et parfois un peu plus, qu'aillcùrs.
Cette remarque serait vraie quand bien
même l'événement n'en aurait pas confir
mé touté la substance. Mais le cri des cho
ses est formidable aujourd'hui. Tuba mi-
ram spargens sonum... Non, non, décidé
ment, ni i'Bnvie ni la Jalousie ne sont des
états d'esprit politique. '
— Messieurs, Mesdames, Messeigneurs,
vous aviez de Sons chiens de garde dont
le tort fut peut-être, d'aboyer quelquefois
d'une voix enrhumée. Mais leur œil flam
boyait dans la nuit profonde, leurs narines
savaient respirer l'ennemi et, quand loups
ou voleurs avaient affaire à leurs crocs, il
.en restait des traces... Vous vous êtes dé-!
faits de vos chiens. Eux sont de. taille à
se défendre dans la libre forêt. Mais vous ?
Ah ! vous ! Pauvres de vous !
III. Les regrets
Un ami excellent, que j'estime, admire,
honore et vénère pour des raisons diverses
en toutes convergentes, m'écrit que je me
suis trompé sur un point dans ma note
d'hier. • ( '
— Non, Goyàu .n'a pas conseillé à ses
amis de voter pour la gauche.
*« Non, il n'est pas content de l'échec
du grand patriote Daudet, quelques violen
ces que M. Daudet écrive sur lui. s>
Cher ami, ne me dites pas que Goyau
'est un enfant. Ou. convenez avec moi qu'a
vec de hautes qualités d'écrivain et d'his
torien son point de vue politique, est abso
lument enfantin..'Il ne veut pas qu'on aille
à'gauche? Lès radicaux sqcialistes'.sont.ses
pires ennemis ?'» Certes, je le souhaite."
Mais devant la vague de gauche qui arri
vait au vu et au su de chacun, comment
n'a-t-il pas vu quel déséquilibre créait sa
prédication du Figaro et des circulaires en
faveur d'un vote de centre à Paris ? Lq^
hommes du centre sont bien gentils. J'y ai
de bons amis. Mais enfin-on sait bien
que ce ne sont pas des Turcs. Ils excel
lent à tendre le cou au couteau, quand ils
n'excellent pas à lâcher les positions dont
ils ont la garde. A cet assaut des radi
caux socialistes de province, il fallait op
poser un peloton solide d'hommes d'Ac
tion française. C'était clair comme le jour.
Il me semble bien que Goyau devait le
voir. Ou alors...
Il ne l'a pas vu. Il a vu venir une majo
rité de 350 radicaux ( Figaro de vendredi),
et il a conseillé aux Parisiens d'élire con
tre elle le plus insuffisant, le plus mou, le
plus divisé, le plus vain des barrage:; ! Ou
il aimait les radicaux socialistes (ce que j'ai
peine "à concevoir), ou il* avait la tête à
l'envers (ce qui me semble encore plus ini
maginable).
Quant à nous, je le dirai très rondement,
car il n'y a pas de honte à cela, il est un
point sur lequel nous nous sommes trom
pés, sur lequel nous avions formé une
chimère. Nous avions imaginé que, la va
gue communiste payée par Moscou et
Berlin, la vague radicale-soicaliste et so
cialiste payée par Londres; déferlant avec
véhémence, l'intelligence des chefs, l'esprit
politique des élites parisiennes sentiraient
la nécessité d'une résistance plus solide,
d'un esprit civique plus ofTensif et plus
guerrier. Là était l'erreur. Nous avions né
gligé les facteurs cités plus haut : l'Envie,
la Jalousie, sans parler de la Fatuité. Nous
comptions sans l'horreur obscure qu'ins
pirent les dévouements désintéressés au
monde des candidats et à celui de nos
protecteurs les plus directs. J'en parle
avec précision, et sans passion aucune,
car nous sommes prêts à servir, aujour
d'hui et demain, comme nous avons servi
hier, pour les causes inséparables de la
cause de la patrie. Mais, puisqu'on m'as
sure que Goyau regrette l'échec du grand
patriote Léon Daudet, je réponds à mon
-correspondant que Goyau doit en prendre
sa part, ayant travaillé-de son mieux à li
miter son succès. Il n'avait pas voulu cela?
Comme Poincaré ! Comme Guillaume II !
-Cette maladie est classique. Goyâu histo
rien aurait dû s'en méfier.
Après une campagne incomparable,
après les réunions magnifiques dont nul
révolutionnaire n'a ni troubler l'ordre
(quoi qu'en ait dit Clément Vautel, mieux
renseigné d'ordinaire), après les acclama
tions de centaines de milliers d'hommes
de chair et d'os que tout le monde a vues
et entendues, là basse injustice faite à Dau-
.det.. et :à' "uôs .listes-né comporte .que les
,deui;èxplications inégales, mais également
vraies; aùxquelles il faudra toujours reve
nir. D'une part, nous avons été. volés com
me dans un bois et, pour la premièi'e fois
peut-être, la capitale de la France a voté
sous le doux régime frauduleux du Gard,
de l'Hérault, des Bouches-du-Rhône où le
cimetière se change de rpetifier la volonté
du souverain électeur vivant. D'autre part,
le? journées des 9, 10 et 11 mai.ont été
'occupées - paç la circulation :de mots
■d'ordre subtils venus dit monde de droite,
dont" lés > écrits fie M.' Georges Goyau et
de M; Charles Pichon ont été les "signes,
discrets. , ■■ ;
IV. Les grands vaincus. Pourquoi?
Nous sommes bien tranquilles. Il y a
.quelques personnes qui sont plus battues
que les nôtres. C'est le Bloc national, c'est
Poincaré, c'est Millerand, car ils sont
battus avec leurs principes. .
Et précisément pour les causes que nous
avons dites. Ne criez pas à la fatuité. Ce
n'est pas nous qui, le disons. C'est le
Temps.
Le Temps assigne trois causes à l'échec
du Bloc national : décrets-lois, double-dé-
cime, remaniement ministériel :
Les décrets-lois avaient pour but de réa
liser « dans le courant de l'année » un
milliard d'économies en supprimant des
fonctions. Le malheur, quand• on suppri
me une fonction, c'est qu'on supprime un
fonctionnaire ; et le fonctionnaire est un
électeur. Les fonctionnaires — 1 million
au moins — qui administrent la France
ont été sous la menace diffuse et générale
que le couperet du décret-loi pourrait s'a
battre sur eux...
Les deux décimes n'étaient pas une
moins mauvaise opération électorale si
l'on refuse de compter avec l'état d'âme
du contribuable comme on refusait de
compter avec l'état d'âme du fonctionnai
re. Car, de même que le fonctionnaire, le
contribuable est électeur.
...Un parti, le parti du cartel des gau
ches, avait combattu le double décime. Il
devait profiter de cette opposition.
Une troisième cause, moins visible, plus
sourde, n'en• avait pas■ causé moins de
- trouble, -sinon-; dans les masses profondes
du suffrage universel, du moins dans ces
milieux politiques où s'établit cette chose
• impondérable qui s'appelle l'autorité mo
rale. Le remplacement brusque de cer
tains ministres, qui, depuis deux .ans,
avaient fidèlement suivi la politique gou
vernementale, par d'autres qui l'avaient
combattue, avait créé dans ces milieux un
malaise indéniable. La prime de récotn-
ipense à l'opposition, un des maux dont
-souffre le parlementarisme, n'avait pas
paru comme un des moyens les plus surs
■de désarmer cette même opposition.
: Nos amis ont lu tout cela dans l'^4c-
fion française, mais plusieurs mois avant
de les lire dans les résultats du scrutin.
Ils n'ont pas oublié non plus ce que nous
augurions de. l'incapacité d'une majorité
qui, n'aynt su ni prendre le pouvoir, ni
même s'installer place Beauvau, était par
tie, sans s'assurer d'une : loi électorale lui
procurant quelque garantie.
A peine élus, ce sont des garanties que
demandent les hommes du Bloc des gau
ches, ainsi qu'on le verra à la revue de la
presse.
V. Ches nos bons amis
a
On raconte qu'à l'occasion de la défaite
du Bloc de droite, du désastre de l'opinion
nationale'et conservatrice, le directeur
d'un grand journal Bloc national, après
tout, pourquoi taire son nom ? le direc
teur de l'Echo de Paris, laissa tomber cette
parole lapidaire :
— L ' A ction française est hans les
choux.-.
Ce qu'il croyait naïvement un désastre
pour nous le consolait de la débâcle de
ses idées; de ses hommes, de ses amis.
La même nuance d'émotion peut se re
marquer dans l'article de notre Gauvain
aux Débats. Lui aussi croit que l'élection
est notre cheval de bataille. Hi in curribus,
et hi in equisl... Et le pauvre type jubile
« ce groupe présomptueux et bruyant n'a
« pu réussir à faire élire un seul de ses
« candidats à Paris». Ce pourceau de
Gauvain oublie pour son malheur qu'il n'a
même pu réussir à se présenter, lui; à pa
raître sur une liste, lui, devant notre ex
clusive qu'il nous avait fait supplier de
retirer, Quelques-uns ont avec eux des
hommes, c'est notre cas. D'autres ont des
bulletins de papier, c'est le cas d'adver
saires après tout avouables : Gauvain, lui.
n'a point d'hommes, et son seul papier est
celui qu'il salit pour la perte de son pays,
pour sa propre honte, dans la feuille bis-
marckienne qui, depuis soixante-huit ans,
n'a pas cessé d'applaudir aux Sadowas.
Le directeur de l'Intransigeant, cjui nous
croit de mauvaise humeur et qui se mé
prend comme il le fait chaque jour, pour
tant d'autres sujets, me demande de met
tre'sous les yeux de mes lecteurs la phrase
d'un article de lui à laquelle j'ai fait hier
une allusion qu'il a reconnue :
« Je parlais de Billie.ts_» dit-il « et de sa
« caisse électorale, et j'ajoutais :
« Je n'entends en rien .défendre ou ser
vir ce haut financier. Je ne connais pas
la couleur de son argent. Je suis libre.
Ce journal est libre vis-à-vis de lui comme
vis-à-vis de toute puissance financière ou
politique quelconque. Il serait d'autant
plus sot de notre part de ne pas conservér
et cultiver cette indépendance que nous
l'avons sauvée en des temps vraiment dif
ficiles ou. la chute eût été presque excu
sable. Si aujourd'hui, où la fidélité dq no
tre armée de lecteurs assure si largement
la solidité de notre entreprise, nous nous
vendions à quelqu'un pour cent mille
francs ou dix millions c'est que nous se
rions plus béfes encore que vicieux. »
J'ai traduit ces propos assez rapidement,
mais fidèlement, en disant que M. Bailby
nous avait expliqué qu'il avait trop de
lecteurs et trop d'argent pour être désor
mais corruptible. Cette défense paraissait
un peu simpliste. Elle paraît toujours telle
et continue à faire rêver aux raisons qui
ont intallé M. Léon Bailby dans le culte du
soleil levant. v
Sonisriandisme et son poincarisme suc
cessifs ont achevé de renseigner beaucoup
de monde. Mais, écrit-il, « je sers l'intérêt
national». Je ne le croîs pas.
VI. Vers le troisième million '
Quel courrier, rayonnant d'intelligence
$ de vertu"!' Quel désintéressèinent,"-quelle
générosité magnifique ! Tant pis pour ceux:
qui croient qu'un insuccès électoral puisse
atteindre l'Action' française! La première
enveloppe que j'aie décachetée contenait, en
réponse 1 à mon appel du matin, une som
me'-de 200 francs. Suivaient, dans une mul
titude de lettres, un grand nombre de pe
tites coupures, de 5, 10 et 20 francs, qui
faisaient, au bout du compte, deux autres
centaines de francs, plus 25 centimes. A'
la fin de la journée, je m'abandonnais à
l'admiration de ces 400. fr.- 25, et je rê
vais à là vigueur, à la .vitesse du sens poli
tique dé l'élite des patriotes que nous ral
lions; quand un de-nos lecteurs; que je
n'avais pas revu, depuis dix années entières
me fit passer sa carte. Il apportait 20.000
francs.
Je ne peux pas dire que le troisième
million commence bien puisqu'il était en
route dépuis plusieurs jours. Mais la voix
du canon d'alarme lui a fait faire un bond
considérable hier soir.
Charles MÂURRAS
La vente de l'Association
des Jeunes Filles royalistes
Nous râppelons à nos amis que la
nnuelle organisée par l'Associatior
_. . .. vente
annuelle organisée par l'Association des
Jeunes Filles royalistes a lieu aujour
d'hui mercredi- et demain jeudi,» de
2 heures à 7 heures, 8, rue Jean-Goujon.
La secrétaire de l'Association, nous
communique la note suivante- : « Devant
« la victoire momentanée de l'Antifrance;
« l'Association des Jeunes Filles royalis-
« tes compte redoubler l'activité de toutes
« ses services de propagande en faveur de
« l'Action française, ^eul mouvement de
« salut national. Elle prie donc tous les
« amis de. l'Action française de venir très
« ^nombreux à sa venté et de répondre
« très, généreusement à son.appel ».
Pour donner un exemple de cette acti
vité, voici, pour un, seul service, celui des
abonnements à prix réduits (clergé, pro
fesseurs,' instituteurs), les chiffres . four
nis samedi dernier à l'assemblée générale
de l'Association :
Du 1 er janvier 1923 au l' r janvier 1924,
,3.210 abonnements d'un an, 151 ..abonne
ments de six mois,' 1.704 de trois mois et
1.331 abonnements à l'Action française du
dimanche, ce qui représente une somme
de 151.373 francs' verses à l'Action fran
çaise par l'Association. .
Nos amis comprendront combien il est
nécessaire d'encourager cette diffusion de
nos doctrines parmi les éducateurs de-la
jeunesse.
La majorité de gauchi
et les réparations
Il résulte des déclarations de M. Pain-
levé, qu'a publiées un journal du matin,
comme il résulte de maints exposés de
M. Herriot avant la journée du 11 mai,
que la nouvelle majorité de gauche, au
point de .vue .de la politique extérieure,
s'enferme d'avance dans des contradiction?.
En gros, et c'est exactement là que gît le
lièvre, M. Painlevé ne renonce pas aux
réparations. « Il n'y aurait pas, a-t-il dil;
de paix juste sans réparation des dommages
de la guerre. » Sans doute. 11 n'y aurait pas
de paix juste. Mais, ce "qu'il faut obtenir,
c'est précisément que cette justice soit et
que les Allemands paient; peu ou beau
coup, ce sera toujours trop pour eux.
Paix juste, solutions raisonnables, chiffre
raisonnable : ce sont des mots qui ne chan
gent rien aux difficultés. Si ce qui est juste
et raisonnable pour nous est inique-et extra
vagant pour l'Allemagne, nous n'avançons
pas. Et c'est ainsi que les choses se sont
présentées jusqu'à ce jour. Le problème, des
réparations ne se poserait plus s'il s'était
agi d'une somme qui aurait pu être versée'
une fois pour toutes en quelques années.
Mais cette somme eût été insuffisante pour
réparer les dommages de la guerre, exigence
dont M. Painlevé no semble pas mesurer
les dimensions. Il est vrai qu'il n'y aurait
pas de «paix juste» au cas où les dom
mages ne seraient pas réparés. Mais est-il
nécessaire que la justice soit '! Il faudra
encore que « le juste soit fort ». Pas plus
que les autres, M. Painlevé-et ses amis n'en
sortiront. i
Nous les attendons à l'œuvre. Le plus
curieux sera de les voir reprendre cette
affaire cles réparations qui, vue d'un peu
haut et avec un.peu de recul, est jugée et
finie. Il ne reste plus qu'à l'enterrer. Il
serait curieux de la voir ressusciter, par une:
majorité de gauche.
Cette majorité aura, d'ailleurs, d'autres,
surprises." 11 n'est pas impossible que la r
démocratie française ait traduit tout à la.
fois, aux élections de dimanche, les « aspi-'
.rationsfpacifiques » dont parle M. Painlevé
et. l'illusion tenace que .l'Allemagne paiera.
Mais la démocratie anglaise et la .démocra-;
tie américaine ont une illusion toute sem
blable : celle que la France paiera. La récla
mation de nos dettes doit venir. Elle, c.st en
route. Il est extrêmement peu probable que,
nous puissions y échapper.
La poussée démocratique et > même sim
plement l'état de choses démocratique dans
les divers pays intéressés rend ces affaires
d'argent plus aiguës. Les créanciers sont
plus âpres et les débiteurs beaucoup moins
disposés à se sacrifier pour tenir des enga
gements ' qu'ils ne connaissent même pas.
Combien d'électeurs français savent que
nous avons une note d'environ .quinze mil
liards de francs-or à Londres et une autre,
de même taille, à Washington ? L'autre
jour, le chancelier de l'Echiquier travail
liste, Philip Snowden, a dit en termes caté
goriques que cette dette devait être payée
pour soulager le contribuable anglais. L'An
gleterre et les Etats-Unis verront comment
sera reçue- la quittance qu'ils présenteront.
M. Poincaré, M. de Lasteyrie, qui ont des
traditions, répondaient : « Certainement, Ja
France doit et elle ne contestera jamais sa
dette ». M. Louchèur, qui est déjà plus à
gauche, avait dit un jour en public : « Nous
ne paierons jamais». C'est le cri du cccur
d'une véritable démocratie. — J. B.
ŒOHO
Tous les automobilistes savent la fatigue que re
présente — tant pour, le conducteur que pour la
machine — une ctape, d'une seule traite, de plus
de 600 kilomètres, même lorsqu'on a à sa disposi
tion une puissante et somptueuse voiture.
. Aussi sont-ils mieux que quiconque susceptibles
d'apprécier l'effort fourni par les pilotes et la mé
canique des six voiturettes 5 CV Peugeot, type
quadrilette engagées actuellement dans le Tour de
France.
Ces véhicules ont parcouru jusqu'ici 2.400 kilo
mètres en 5 étapes journalières, dont l'une, Lyon-
Nice-Marseille, fait 660 kilomètres en pays mon
tagneux. '
Est-il utile d'ajouter que c'est à la moyenne im
posée de 35 kilomètres , à l'heure 'et avec deux per
sonnes à bord que cette première partie de la
grande randonnée a été accomplie, sans ennui d'au
cune sorte et, par conséquent, saris pénalisation ?
On peut voir Icsf^nêmes modèles de quadrilettes
exposés 71 avenue de la Grande-Armée, 21-et 30,
•avenue des Champs-Elysées, à Paris et chez tous les
agents de la marque Peugeot.
——.. : . . ' , ■
Le ministère Poincaré
va donner sa démission
Les ministres se sont réunis à l'Elysée,
hier matin, sous la présidence de M. Mil
lerand. M. Poincaré, après, avoir mis ses
collègues au courant de la situation ex
térieure;- .dit le communiqué passé aux
journaux, a fait part au .président de la
République de ses intentions de remettre
la démission collective' du éahinet, le
1 er juin, jour.de la rentrée de la Chambre.
Contrairement à ce qu'on a pu lire.dans
plusieurs feuilles, la résolution de M. Poin
caré ne constitue pas une obligation lé
gale; Il existe plusieurs cas dans les an
nales parlementaires où le cabinet a pris
contact avec,lq nouvelle Chambre. Néan
moins, la décision de M. Poincaré n'aura
surpris personne; '
Le président du Conseil étant'démission^
naire, la rencontre avec M. Macdonald, qui
devait avoir'lie 'U lè 19 mai prochain ,n!a
plus de raison d'être.
Une note Reuter annonce que M. Ram-
say Macdonald,- aussitôt informé officiel
lement de la décision de M. Poincaré, in
vitera le . nouveau président du Conseil,
quel qu'il-soit â venir aux Checquers, mais
on doute-à Londres que le successeur de
M. Poincaré se déclare en mesure de ré
pondre immédiatement à l'invitation bri
tannique. N'est-ce pas douter de la fatuité
de nos radicaux et de leur empressement
à courber l'échiné devant le léopard ?
Le gouvernement travailliste ne réussit
pas à dissimuler la joie que lui cause le
départ de M. Poincaré et l'avènement des
gauches. A Bruxelles, au contraire, l'inquié
tude .est grande, comme on peut en juger
d'après les extrait s suiv ants : ■
L'OPINION A L'ETRANGER
y En Angleterre .
Le succès des partis de gauche français
et la décision prise par M. Poincaré ont été
accueillis par tous les faux amis de l'En
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