Titre : L'Action française : organe du nationalisme intégral / directeur politique : Henri Vaugeois ; rédacteur en chef : Léon Daudet
Auteur : Action française. Auteur du texte
Éditeur : Action française (Paris)
Date d'édition : 1924-04-21
Contributeur : Vaugeois, Henri (1864-1916). Directeur de publication
Contributeur : Daudet, Léon (1867-1942). Directeur de publication
Contributeur : Maurras, Charles (1868-1952). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 avril 1924 21 avril 1924
Description : 1924/04/21 (Numéro 112). 1924/04/21 (Numéro 112).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-6354
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
Dix-septième année N° 112
Lundi 21 Avril 1924
15 centimes. S eihe ht S bihb-bt -O ise
20 centimes D épartementî et C oiosies
AU u WIVEIH e NI s ; i J d A i & ri«s ïroisiits.
franco ef Colonies. i8 fr »5fr j'i fr.
Etranger . . 8a « 4i" v n »
Chèque postal » Compte a3.ooo Paris.
ORGANE DU NATIONALISME INTÉGRAL
K Tout ce qui est national est nôtre. »
Le Duc d'ORLÉAJNS
héritier dos quarante Rois qui çn mille ans firent la Frappé ^
ÛÉDA.CTIOÏ» tt ADHIIUSTHATION
it. -U£ dt Rome PARIS 'ST 1
Adresse télégraphique AU ri O i< U A K ■■ PA RIS
Téléphoné Administration Louvre 96-49, s0-5o
lîcunciion . Central «75-44 Publicité Contrai hi -77
Après se heures du soir • Séçrur ii-tié
ttegistre de Commerce ; Seine N* 78.58a
Fondateur t. HENRI VAUGEOIS — ■ Directeurs poétiques ; LÉON DAUDET et CHARLES MAURRAS -— Rédacteur en chef : MAURICE PUJO
Après Aboutir et Trafalgai
ssBssaEamaœ^asBs?^-^ ^•
Washington
« On compte que 800.000 soldats d'outre-mer \ >
« diraient renforcer nos corps d'armée. Comment I c U j
« fera-t-on passer l'eau, si nous ne disposons pas de força
« navales suffisantes pour assurer leur sécurité pendant 11
« traversée ?...
« Les jeunes officiers que l'on emploie à n'imporU
« quoi, sauf à la mer, faute de navires, se désintéressent
a' d'une carrière qui leur apparaît tout autre qu'ils n«
« l'avaient entrevue en entrant à l'Ecole navale. On les s
.« trompés. » (Raymond LESTONNAT, dans le Journal.}
La République trompe toujours !
L'Histoire vue par Bain' ville
Vous trouverez, dans la Revue Univer
selle du 15 avril courant, un très intéres
sant article de Bàinville, intitulé « Com
ment on écrit l'histoire ». Il faut recon
naître que l'auteur de Y Histoire de
France, récemment parue chez Fayard,
Vy connaît, et qu'un ouvrage tel que le
sien soulève une multitude de réflexions.
Je l'ai déjà lu trois ou quatre fois, et je
suis loin d'avoir épuisé le plaisir qu'il
: procure à tous les amis des idées claires.
Ce n'est pas une actualisation, à la ma
nière de la très imparfaite et trop pué
rile histoire de Rome, de Ferrero. Nous
sommes bien loin de ces fades lavasses,
que couronnent, périodiquement, les ver-
dâtres Jonnart d'une Académie française
dégénérée, dégringolée de Sainte-Beuve
en Brunetière, et, de Brunetière, en
Doumic. L'esprit de système, qui rend
aujourd'hui Taine si fatigant^ est absent
de l'ouvrage de Bàinville, qu'anime l'es- •
prit de rapprochement. A propos du
vieillissement des explications et des thè
ses, quant au passé, notre auteur distin
gue l'événement historique, le fait, de la
critique interprétative qu'on en fournit ;
il écrit, avec beaucoup de finesse :
« Cette distinction, toute pédantesque
« qu'elle est, permet de comprendre que
« tout récit organisé et composé des évé-
« nements historiques se démode avec
« nne grande rapidité. D'abord celui qui
j C le lit à trente ou cinquante ans de dis-
■C tance a une supériorité redoutable sur
« celui qui l'a écrit. Le lecteur (c'est
« nous, en 1924, par rapport à Michelet,
« comme c'étaient les gens de 1824 par
« rapport à Mézeray ou à l'abbé Velly),
.« le lecteur connaît la suite, que l'his-
« torien ne pouvait pas connaître. Ni Mé-
« zeray, ni l'abbé Velly ne pouvaient
< deviner la Révolution française. Mi-
« chelet n'avait pas deviné davantage
« la guerre de 1870, encore moins celle
« de 1914. Alors toute la valeur qu'il
« donne aux choses 'se trouve faussée
« pour nous, les. partis pris qui avaient
«'un sens pour lui n'en ont plus pour
« nous. De là, pour le public, le dépé-
* rissement de son œuvre qui finira par
« ne plus être qu'un document sur l'état
« d'esprit de Michelet lui-même et de sa
« génération.
. « Cet état d'esprit, nous commençons
< à avoir peine à le comprendre juste-
« ment parce que nous sommes frappés
« ( et comment ne le serions-nous pas ?)
« par des événements au moins aussi vas-
« tes que ceux sous l'impression desquels
4. les hommes du dix-neuvième siècle
« avaient vécu. Ce qtii rend déjà cadu-
« que une partie de la littérature du
« dix-neuvième siècle, c'est qu'elle est
« dominée par cette idée que, de la Ré-
« volution, date une ère nouvelle et que
« cet événement n'avait pas eu d'équi-
« valent et ne pouvait plus en avoir. Le
« romantisme a peut-être consisté sur-
« tout dans cette illusion qui s'est pro-
« longée assez tard. C'est peut-être aussi
« ce qui le prive de ce caractère de gé-
« néralité qui permet aux ouvrages litté-
« raires de franchir les âges. Et ce qui
« est vrai de la littérature dans son en-
* semble l'est encore bien plus de la lit-
« térature historique en particulier. »
J'ai pu constater la vérité de cette re
marque, en écrivant Le Stupide dix-neu
vième siècle. Le dogme révolutionnaire
,r~ qui est un moment d'infatuation et
de sottise — rend inintelligible à ses
dévots toute la série des événements dont
ils furent lés contemporains, parce qu'ils
jugent, tout à son aune. Cette déforma
tion majeure cause la caducité de toutes
les œuvres de Michelet, de toutes celles
de Renan — sauf, bien entendu, la Ré
forme intellectuelle et morale, imbue de
l'esprit de réaction — et d'une multi
tude d'autres écrivains. Par elle, le dix-
neuvième siècle se considère comme une
ère nouvelle, comme un point de départ,
comme une certitude angulaire, comme
une- vérité majeure ; et c'est ce qui
ïe rend si comique. Il demeure grave
et béat, sans rire, les regards fixés sur
eette énorme et nocive ânerie qu'est la
Déclaration dés Droits de l'Homme.
Les bêtises fondamentales et les pon
cifs ne se conservent pas seulement dans
les Instituts, sous la garde de doctes vieil
lards, se cuidant épatants et émancipés.
Bêtises et poncifs se conservent encore
dans les assemblées parlementaires. On
y entend, périodiquement, l'éloge rituel
de la gafouillade révolutionnaire, entre
Rousseau [dont personne ne lit plus Le
Contrat social ] et Robespierre, aussi dé
modé que Jean Jaurès. Et pourtant, c'est
eur le terrain historique qu'il est le plus
fat "le, à la Chambre, de- méduser un
interrupteur, ou un contradicteur. Il y
a quelques semaines, j'ai pu faire à la
tribuna, à une séance du matin, un aba-
tage en règle de Gambetta. le .Borgne-à-
Bismarck, sans soulever d'autre protesta
tion que celle du papa Thomson, suprê
me défenseur de ce sinistre fumiste.
« En somme, à toutes les époqnes, les
< hommes croient toujours avoir tout in-
« venté parce que, selon le vieux pro
fit yerbe s l'expérience des pères est oerdue
« pour les enfants. La quantité des sou-
« venirs et des expériences qui tombent
« en route est énorme. Ce qu'on pour-
« rait croire acquis pour l'éternité, fixé
« à jamais dans la mémoire, s'oblitère
« après une génération. L'histoire est
« un puits d'oubli, un puits insondable.
« Sainte-Beuve a dit là-dessus un mot
« profond sur lequel on pourrait médi-
« ter longuement et utilement :
« Nous nous imaginons toujours vo-
« lontiers nos ancêtres comme étant à
« l'enfance des doctrines et dans l'inex-
« périence des choses que nous avons
« vues-; mais ils en avaient vu eux-mê-
« mes et en avaient présentes beaucoup
« d'autres que nous avons oubliées. »
Les nommes de notre génération ont
pu as3istei à deux événements d'impor
tance, imputables aux institutions dites
démocratiques: le premier fut l'affaire
Dreyfus, qui amena, en aouze ans [1894
à 1906] le démantèlement, intellectuel,
moral et matériel de la Patrie., Le se
cond, conséquence du premier, fut la
guerre de 1914-1918. Il semblerait que
ces deux écoles, qui se complètent, dus
sent suffire à ouvrir les yeux à tous les
patriotes. Cependant il n'en est rien, et
vous trouvez encore des gens très bien,
voire des juristes, pour défendre le crime
de la Cour de cassation, falsifiant l'ar
ticle 445, ou nier la responsabilité pré
pondérante de Waldeok, de Combes, de
Galliffet et d'André dans l'invasion d'août
1914.
« Qu'est-ce donc que l'histoire ? Avant
« tout une abréviation. Il y a longtemps
« -qu'on a dit que l'art de l'historien
« consistait à abréger, sinon on mettrait
« autant de temps à écrire l'histoire
« qu'elle en a mis à se faire. Seulement,
« c'est une abréviation d'un caractère
« particulier qui ne s'étend pas égale-
« ment à toutes les époques. C'est une
« sorte de cône dont le présent est la
« base et qui va en s'amincissant vers
« le passsé.
« On pourrait donc presque dire que
« l'histoire, au lieu d'être l'art de se sou-
« venir, est l'art d'oublier. Il n'y aurait
« plus d'histoire possible si l'on n'ou-
« bliait pas,sH'on racontait,par exemple,
« les révolutions «le Paris au quator-
« zième siècle avec un aussi grand luxe
« de détails que la Révolution de 1789.
« Seulement, cette abréviation même de-
« vient une source d'erreurs parce que,
-«.dans l'extrême resserrement des faits,
« l'explication finit par échapper. Les
« événements se résument dans une sorte
« de chronologie^ insipide ou incohé-
« rente. La clef manque. Nous savons
« encore à peu près pourquoi Robes-
« pierre a envoyé Danton à la guillotine.
« Mais nous avons peine à nous rendre
« compte des raisons pour lesquelles le
« maire du Palais Ebroin a fait mettre
« à mort Leudesic et crever les yeux de
« son rival saint Léger. Il est vrai
« que ces choses se passaient il y a une
« douzaine de siècles. Il y a encore en
« France des dantonistes et des robes-
« pierristes. M. Aulard, qui tient pour
« Danton, polémique contre M. Mathiez
« qui tient pour Robespierre. Mais il y
« a longtemps qu'il n'y a plus de parti-
« sans d'Ebroin ni de partisans de Leu-
« desic. »
J'ai étudié spécialement deux périodes
historiques : la Réforme, quand j'écri
vais le Voyage de Shakespeare ; la Répu
blique romaine, quand j'écrivais Sylla et
son destin. Pour l une comme pour l'au
tre, j'ai pu me rendre compte de la
rareté des bons livres d histoire, qui sont
ceux où l'on trouve ce que l'on cherche.
En fait d'histoire romaine, c'est bien
simple, nous n avons que Duruy ; et il
faut convenir que Duruy est lamentable.
Il est aveugle en politique, ignorant en
finances, et il constate platement les ef
fets, sans jamais rechercher les causes.
C'est un pauvre type. Quand à l'histoire
romaine de Michelet, c'est le néant.
Force est donc de recourir à Mommsen,
peu vivant, clarificateur médiocre, mais,
du moins, renseigné ; à Mommsen, com
plété par Driimann et Niebuhr.
Pour l'histoire et la géographie histo
rique de la France, je citais, l'autre jour,
auprès de l'immortel Fustel — génie
méconnu, parce que antidémocratique —
Luchaire et Longnon, deux grands maî
tres. Bàinville est de cette lignée. Son
Histoire de France demeurera comme le
témoignage d'une génération éclairée
par l'affaire Dreyfus et pat la guerre
européenne. Surtout, elle renouvelle le
point de vue et rajeunit ainsi les pro
blèmes. >
Si l'enseignement de l'histoire n'avait
pas été systématiquement faussé en
France, depuis soixanti ans, par les maî
tres en Sorbonne — et faussé au détri
ment de l'unité nationale ! — la Répu
blique aurait déjà* vécu. Elle ne dure que
par Tignorance historique du noble peu
pie qui la subit. L'histoire n'est pas un
ornement. Elle est une nécessité, un
garde-tou.
- Léon DAUDET
Député, de Paris,
LA POLITIQUE
I. La vérité sur l 'Allemagne
Il n'y a pas de petits indices. Pour n'en
perdre aucun nous les recueillons tous.
Celui-ci a fait-un assez large circuit, mais
n'en est pas moins bon. Il nous est envoyé
par un de nos jeunes lecteurs. qui ap
prend l'espagnol et qui fait alterner les
exercices réguliers avec la lecture des
journaux, ce qui nous vaut ce texte du
Heraldo de Madrid daté du 15 avril :
« La situation en Allemagne.— Zurich,Il
— La terreur blanche règne dans toute
l'Allemagne, due en grande partie aux ma
nœuvres des droites et à celles des organi
sations secrètes.
« Les directeurs de journaux sont incul
pés et condamnés à plusieurs années de
travaux forcés. Les procès de haute trahi
son abondent. Sauf les ultranationalistes,
qui triomphent actuellement, tout le monde
en Allemagne se trouve à la merci de la
terreur. Là réaction, actuellement, est plus
forte et plus redoutable qu'au temps (lu
régime absolu du Kaiser. »
Notre correspondant ajoute : -
J'ai 25 ans. Je cherche la vérité poulique
Cette lecture fait plus que beaucoup ds li
vres et de discours pour me montrer le
chemin qu'il faut choisir. Je vous l'ai com
muniquée pour qu'elle instruise ceux qui
croient — comme ie l'ai cru — que l' Ac
tion française exagère le danger.
Que, notre ami ne s'y trompe pas. Le
silence des uns, les calomnies des autres
tiennent tout simplement à ce qu'ils savent
bien que nous disons ce qui arrivera et
qui est justement, ce qu'ils ont le plus
d'intérêt à cacher, car le peuple averti
et mis en éveil ne leur permettrait ni
les raffles ni les coups exécutés pendant
son sommeil. Un Auguste Gauvain, vêtu et
cravaté en homme convenable, procède,
au fond, comme les chevaliers du surin
boulevard extérieur, à cette différence
près que® ces messieurs risquent quelque
chose au métier qu'ils exercent,quand l'Au
guste Gauvain ne risque rien, que la ruine
de sa patrie, sur laquelle il peut espérer,
faire encore des bénéfices,comme cela s'est
vu au Journal des Débats d'après Sadowa.
Cela peut se revoir après de nouveaux re
vers. Nous conseillons au peuple français
de se souvenir, de se méfier. Nos -textes
sont publics. Qu'y répond la troupe fan
geuse de l'optimisme intéressé 1
Les électeurs de la Haute-Saône feront
bien de le demander à Gauvain.
II. Démocratie élective
et ploutocratie
A deux ou trois nuances près, je par
tage complètement l'avis si fort, si clair,
si net, donné hier dans le Happel par Ed
mond du Mesnil. Oui, le mode* de scrutin
proportionnaliste implique l'effort de l'ar
gent. Notre confrère a tort de dire que
cette influence de l'argent a été « intro
duite t> par la loi de 1919 : bien avant cette
loi l'argent prenait une part considérable,
énorme même, à la fabrication de l'opi
nion publique, elle-même génératrice de
l'élection. Elle n'était pas voté en 1904,
lorsque je donnai la théorie de cette cor
ruption dans mon Avenir de l'Intelligence,
elle n'était pas votée no \ plus en 1905
quand pe la dénonçais encore dans Kiel et
Tanger. Mais Edmond du Mesnil aurait
parfaitement raison de dire que l'action
de la ploutocratie sur la démocratie a été
aggravée encore par la suppression du
scrutin d'arrondissement. Et Voilà pour
quoi, sans égards à quelques commodités
de détail qu'elle nous donnait pour la re
présentation des minorités, j'ai combattu
ici cette R. P. depuis ses origines, et con
tre des théoriciens aussi respectables, aus
si amis, oserai-je dire, que M. Charles Be-
noist : cette opposition n'a pas cessé ni
ralenti un jour ni une heure, jusqu'à l'a
près-midi fatidique de 1919 où la Chambre
Malvy-Caillaux a rendu les objections
inutiles en votant le texte fatal. Le lende
main, nous annoncions en tête de l'Action
française notre intention de profiter du
pire pour en tirer le meilleur, mai^ sans
retirer un seul mot de nos critiques contre
ce . crutin qui livre toujours à l'oc
culte puissance de l'argent, l'électeur qui
n'est pas corrompu, qui n'est pas acheté,
qui, tout simplement, est trompé.
III. Ce que coûtent les élections
Dans quelle mesure et par quels puis
sants moyens cet électeur peut être trompé,
Edmond du Mesnil l'expose et l'explique en
toute vérité. Je le laisse parler :
J'ai questionné des candidats chargés
d'établir le budget de leur liste. L'un ap
partient à un département du Sud-Ouest,
Vautre à un département du Sud-Est. èehti-
ci au Nord, celui-là à Seine-et-Oise, cet au
tre à la Gironde et ce dernier à un secteur,
de la Seine.
De leurs réponses il résulte que les dé
penses électorales de leur liste (bulletins,
circulaires, affiches, journaux, frais d'en
voi, frans de collage, manutention, automo
biles, agents électoraux, frais de secréta
riat, etc) atteignent les chiffies suivants :
Département du Sud-Est, 150.000 fr.
Département du Sud-Ouest, 80.000 fr.
(moyenne). •
Département du Nord, 350.000 fr.
Département de Seine-et-Oise, 325.000 fr.
(moyenne).
Département de la Gironde, 450.000 fr.
(moyenne).
Un secteur de la Seine, 275.000 fr.
Les évaluations qui précèdent doivent
être très modérées, car, en ce qui touche
les frais dans la Seine, elles sont certai
nement au-dessous de la vérité. Pour ne
parler que du Bloc national, nous savons
que ce parti affecte d'ores et déjà un mil
lion à Chacun des quatre secteurs...
Mais l'Union des intérêts économiques fait
les choses royalement. Je rends la parole
à Edmond dû Mesnil :
« Ce qui permet d'évaluer le coût
moyen d'une campagne électorale en 1924
à 271.(566 'francs, soit, en chiffres ronds :
270.000 francs.
« Ceci, bien entendu, pour un seul par
ti. .
« Si te parti radical représente 96 listes,
une par circonscriptton, il lui faudra dé
penser : 96 x 27.000, soit 25 millions
920.000 francs. Vinst-cina mW'""* «n
chiffres ronds*
« Les républicains modérés présente
ront sans doute aussi une liste par 1 cir
conscription. Dépense : Vingt-cinq mil
lions.
« Le Bloc national de même. Ci : Vingt-
cinq millions.
« Les socialistes S.F.I.O., par le jeu du
cartel, dépenseront moins.
« Evaluons approximativement leur dé
pense aux trois cinquièmes de celle des ra
dicaux, soit quinze millions.
Enfin les compiunistes ne présenteront
pas partout des listes, et leur dépenses sont
réduites par l'admirable solidarité ouvriè
re. Coût : Dix millions environ.
Totalisons ;
Radicaux et républicains socialistes, 25
millions — Républicains modérés, 25 mil
lions — Bloc national, 25 millions — So
cialistes, 15 millions — Communistes, 10
millions. Soit en tont 100 millions représen
tant une trentaine de millions d'avant-
querre.
Ces évaluations sont'forcément approxi
matives. Mais je crois quelles serrent de
très près la vérité.
C'est donc une centaine de millions à
mettre sur le lapis électoral par les divers
partis.
Fort bien 1
Mais, d'où viendront-ils ?
Disons-le carrément. Les adversaires de
la politique nationale recevront de l'ar-
îent de 1 étranger. Ils, en recevront parce
qu'ils en ont toujours reçu. La tradition an
glaise est bien établie. Elle a porté de trop
bons fruits en 1789, en 1830, en 1848, en
1897-1898-1899, pour n'être pas reprise.
Nous savons qu'elle l'est. Il serait inoui
qu'elle ne le fût point. Les subsides de
Berlin ne manqueront pas aux socialistes,
on ;'en est presque vanté en Alle
magne, et les chèques, diamants et lingots
de Moscou ne font pas défaut aux parti
sans de Moscou. Toutes infamies qui seront
probablement équilibrées dans une cer
taine mesure par d'autres infamies, il y
aura des fricotages parce qu'il y a des tri
coteurs, et des filouteries parce qu'il y a
des filous. Une bonne partie de la cavlc-
rie de Saint-Georges, du trésor de Spandau
et des réserves v du kremlin, "passeront
vraisemblablepient en achats de villas au
bord de la mer, au bénéfice des belles-mè
res, épouses, amies et maîtres^s servantes
des différents meneurs du mouvement anti-
français.
Ce qui arrive par la flûte s'en allant ain
si du côté du tambour, l'intérêt national
retrouvera une partie de son du dans la
mesure où la simple moralité souffrira. On
imagine un dialogue dans e goût de Rabe
lais où quelques socialistes à belles-mères
consulteraient un honnête casuiste sur
l'usage à faire du chèque moscoutaire, ber
linois ou anglo-s&xon : — Empocherai-je
ou n'empocherai-je, seigneur ? — Eh !
si-ns doute, empochez ! — Ce sera bien
d'autrui : ai-je droit à la volerie ? — Point
doneques n'empochez ! — Ne sera-ce trahi
son et coup de poignard au dos de
la France ? — Empochez alors sans gémir.
— Vovre, mais qu'on me pince ?... Le ca
suiste expérimenté conseillera peut-être la
trahison plutôt que le vol. Il reste quel
que loi ou quelque cachot contre l-s filous,
mais les traîtres tiennent le haut du pavé
en République, voyez plutôt Malvy dans le
Lot. s
IV. Dans les partis « propres »
Néanmoins, cette trahison couverte et
honorée, telle qu'elle s'exerce aux confins
des gauches, reste encore un phénomène
anormal. D'où vient l'argent des autres
partis ? Nous croyons être le seul groupe
politique français qui ait ouvert, au grand
jour, parmi ses lecteurs, une souscription
loyale, une souscription proportion
née aux besoins de l'effort électoral. Les
communistes, qui ont besoin de 10 millions,
d'après M. Edmond du Mesnil, n'en ont
demandé ,à leur public que deux, sur les
quels ils prétendent avoir recueilli 500.000
francs.C'est évidemment simple couverture.
Ni le Temps, ni les Débats, ni aucun jour
nal républicain modéré ou radical n'a fait
ce que nous faisons depuis six semaines,
aucun n'a dit à ses lecteurs : Voizs voulez
un succès politique, ce succès comporte
des frais, même réduits strictement et dé
pensés au compte-gouttes, ils existent l Si
vous voulez que nous ayons chance de ré
ussir, payons-en ensemble les frais.
Ce procédé honnête et discret nous vaut
et me vaut en particulier des potées
d'injures. Si l'on savait combien j'en suis
fier ! Je ne sais quelle feuille radicale-so
cialiste de l'Est me traînait dans la boue
l'autre jour à l'heure même où j'appre
nais que 1e parti émancipateur qui l'ali
mente et qu'elle soutient recevait, 300.000
francs d'une seule main. Ah ! de ce côté-là
de la France, il n'y a pas d'appel public,
pas de souscription^ pds d'élan moral, pas
de coalition des grosses et des petites
bourses, émues d'un même sentiment de
salut public. Il y a" des messieurs discrets
auxquels on fait visite, un feuillet détaché
du carnet ét, en manière de reçu, la signa
ture d'un engagement déterminé sur un
point d'utilité économique ou de commo
dité finâncièrè : tout est dit, le public
n'en sait rien,-l'électeur ne sait rien, il ne
sait même pas qu'on le fait voter, et c'est
de bonne foi qu'il s'enfonce dans la plus
immorale et la plus nauséeuse des comé
dies. •
Autre système : c'est celuwqui consiste
à inscrire sur ses listes en plus ou moins
bonne place un homme puissant par les
moyens matériels que lui donne sa for
tune. 11 débourse en échange une somme
capable de faire face à une partie des
frais. Ainsi la liste prend de l'air. Pour
lfi première fois, je crois, ; l'année 1924
aura vu fleurir ce procédé à Paris. Il était
commun en province. J'ai indiqué, la se
maine dernière, que le rythme des élec
tions sénatoriale comportait avec une ad
mirable rigueur la présence d'un plouto-
crate et d'un politicien. Le politicien parle
et agit pour le ploutocrate. Le ploutocrate
paie pour le politicien. M. François Coty,
à propos de qui je rappelais cette loi du
régime, m'a paru s'offusquer un peu de la
catégorie dans laquelle il était rangé. Sa
fortune, a-t-il répondu, représente son
.travail, et il n'a point d'autre ambition que
d'en faire bénéficier la collectivité. Je
prends acte de ces déclarations, d'autant
plus volontiers que nous avons souvent
signalé ici, avec notre impartialité ordi
naire, différentes campagnes utiles et bien
faisantes menées dans le Figaro par M.'
Coty. Nous visions à classer non à frois
ser. Une dame d'Aix-en-Provence s'indi
gnait un jour d'entendre traiter son beau-
père de vieux juif. — Mais, lui dit-on, ne
l'est-il pas ? — Non, monsieur, mon beau-
père est un israélite âgé; — Otôns de nos
remarques de l'autre jour l'épithète plou-
tocratique, bien inutilement crue. Disons :
un homme riche. Le devoir officiel de
l'homme riche républicain est d'apporter
sa fortune aux politiciens de carrière. Ces
messieurs savent comment y faire. On n'in
valide par leur élu. On n'empêche pas son
élection. Et l'argent dépensé par un oli
garque de l'or profite à tout le chœur.
C 'est pour avoir enfreint cette loi tuté-
aire que M. Coty a échoué au Sénat. C'est
pour l'avoir observée que tant d'autres y
ont réussi.
Le^ suffrage direct est-il aussi favorable
à cette manœuvre que le suffrage à deux
degrés ? Je le crois, moyennant l'usage
la R. P.: les élections de 1919 l'ont assez
bien montré en province. A Paris, il y a
eu scrutin d'idées. Ce genre de scrutin se
maintiendra-t-il ? Je le crois encore. A Pa
ris seulement. Et pour des raisons pari
siennes. Parce que nous y avons beaucoup
travaillé, et y travaillerons ferme. Partout
ailleurs, lès nababs font florès sur les
listes ou derrière les listes : pendant la
parade des candidats et de leur protecteurs
certains amis à nous s'amusent à addition
ner les millions que chaque fournée re-
nppçpntp...
Charles MAURRAS
P. S. — Au « fidèle anonyme i>. — On
rectifiera jeudi prochain. Merci.
DANS LE TROISIEME SECTEUR
Les avatars d une liste
La liste dite d'Union républicaine démo
cratique (Bloc national) aura été prêle
la dernière. Son établissement a été, en
effet, fort laborieux. ""
Procédant selon leur coutume, les di
vers comités d'arrondissement s'étaient
réunis et avaient désigné des candidats.
Mais les quatre députés sortants, s'étant en
fermés chez IJun d'entre d'eux, avaient
résolu de constituer seuis. leur liste et de
la constituer non pour la conquête, fort
chimérique, il est vrai, de nouveaux quo
tients, mais plus modestement pour la con
servation à leurs personnes des quatre
sièges - qu'ils venaient d'occuper. Ils re
doutaient particulièrement la concurrence
des conseillers municipaux. Deux seule
ment purent forcer la porte et s'inscr : re
sur la liste : MM. Robaglia et Marcel Hé-
raud.
Aucun compte ne fut tenu des désigna
tions des comités. Mais il fut difficile de
repousser d'autres interventions, telles que
celle de l'Union des Intérêts économiques,
en la personne du sénateur Billiet. Celui-ci
s'était mis en tête d'imposer la candi
dature de son frère, M. Louis Billiet. L'or
des Intérêts économiques aurait coulé à
flots dans le 3 e secteur. Non content de
soutenir directement la liste de l'Union
républicaine, il aurait encore fait les frais,
de compte à demi avec la Sûreté générale,
d'une fantaisiste liste André Gaucher, com
posée d'agents en bourgeois, qu'on se pré
pare à lancer aux chausses de la liste
de Réconciliation et d'Action nationales.
Certains candidats « bien pensants » ne
faisaient pas d'objection. Ils estimaient
que pour soutenir leurs « bonnes idées »
et .surtout leurs « bonnes candidatures »
l'argent et les hommes de la ploutocratie
n'avaient pas d'odeur. Ce fut le députe
sortant le plus à gauche, M. Leboucq, qui
se révolta. La discussion se prolongea et
s'envenima. Finalement, M. Lcboucq se re-
tira.de la combinaison.
Mais, lui parti, ceux qui restaient com
prirent qu'ils ne pourraient désormais
prendre M. Louis Billiet sans s'exposer à
un scandale. Ils y renoncèrent donc en
«('adjoignant, pour" remplir son rôle bien
faisant, M. Geo. .-es Boucheron, républi
cain socialisant et millionnaire ei. le riche
couturier Jacques Wortb. Samedi soir, les
journaux publiaient enfin . la liste de
VUnion républicaine démocratique ainsi
constituée : MM. Louis Rollin, Emmanuel
Evain, Louis Duval-Arnould, députés sor
tants ; Louis Bard, Georges Boucheron,
commandant BroCard, Pierre du Marous-
sem, Georges Godin. Marcel Héraud. Jean
LeroIIe, Georges Maus, Jacques Worth.
Barthélémy Robaglia.
Mais hier soir on annonçai-; un sérieux
changement. On s'étai' aperçu du danger
qu'il y avait à laisser M. Leboucq cons
tituer une nouvelle liste avec M. Pierre
Dupuy qui, de la Gironde, transporte ses
amb'tions à Paris. Entre cette liste sur
sa gauche et la liste de Réconciliation
et d'Action nationales sur sa droite, il
ne serait pas resté grand'chosé à la pau
vre combinaison qûi prétend encore
aux qualifications de. * Bloc » et de « na
tional »!
On a donc accueilli MM. Lebçucq et
Pier Dupuy sur la liste. Maîs^pour les
introduire qui a-t-on rayé 1 M. Worth ? M.
Boucheron V "Vous n'y pensez r r s !•
M. Marcel Héraud aurait le temps d'at
tendre, mais ce jeune arriviste qui, d'ori-
qine conservatrice, n'a cessé de chercher
le succès à gauche, a les dents longues et
est pressé.
Non ! Pour faire place à deux politiciens
on a expulsé deux hommes de valeur cha
cun .dans leur domaine. M. Pierre du Ma-
roussem, le savant économiste, profess
à la Faculté de Droit et au Collège des
sciences sociales, et M. Georges Godin. le
grand industriel. Pour faire place à deux
anticléricaux, dont l'un, M. Pierre Dupuv.
fut presque bolchevisant, on a fait partir
deux des éléments les plus modérés !
Ainsi la liste du Bloc national qui nous
dota, il y a quatre ans, de l'internatio
naliste Marc Sangnier, n'attend pas que les
élections soient faites pour glisser à gau
che. Aux pn"- ; -U's du 3 e secteui de con
clure -
MaiirirM PU JQ
Le désaccord
sur les sanctions
Le discours que M. Ramsay MacdonaM
a prononcé à York n'aura pas été une sur<
prise. Le dissentiment fondamental qui
éclate entre les conceptions de Londres el
de Paris se laissait pressentir par dea
déclarations antérieures du premier ministre
anglais. Déjà M. Macdonald, pour qui c'esl
« une folie d'imaginer qu'un règlement
puisse être imposé à un autre peuple »,
n'était pas d'accord avec le premier des
experts, le général Dàwes, qui a dit que lq
règlement devait être imposé à l'Allemagne.
Pas davantage, M. Macdonald ne sera d'ac
cord avec la France sur le chapitre dea
sanctions.
Pour qu'il en fût autrement, il eût fallu
que M. Macdonald cessât d'être M. Macdo
nald, socialiste internationaliste, ami da
Trevelyan, de Ponsonby et d'E. D. Morel,
adhérent à YUnion of Démocratie Control.
On s'est imaginé, en France, que M. Mac
donald, en arrivant à Downing Street, avait
dépouillé le vieil homme. On -s'apercevra
bientôt qu'il n'a pas changé. Il n'aura
trompé que ceux qui se seront trompés
sur lui.
Le différend que tout le monde peut voir
naître porte sur l'essentiel parce qu'il .porte
sur des idées. La première chose sur laquelle
les gouvernements alliés doivent délibérer,
ce sont les sanctions. Les experts ont reconnu
la nécessité d'en prévoir. C'est ce que le
gouvernement français entend en ce sens
que, si l'on n'a pas arrêté d'avance un pro
gramme de mesures coercitives qui entrera
en application au premier manquement de
l'Allemagne, la porte reste ouverte à la
fraude et à la résistance. Ce qu'il faut éviter,
c'est que les discussions et les schismes
recommencent entre les Alliés, comme au
moment de l'occupation de la Ruhr, le jour
où les engagements de l'Allemagne ne se
raient pas tenus. Et la « folie », ce serait
de ne pas penser à ce jour-là.
Mais M. Macdonald ne répugne pas seu
lement à la manière forte. La seule menace
de s'en servir, au lieu de lui paraître bien
faisante, lui semble dangereuse. Parler d
sanctions dès aujourd'hui, c'est, à son avis,
donner un aliment au nationalisme germa
nique. On se demande comment, dans ces
conditions, M. Macdonald peut encore son
ger au contrôle des armements de .l'Alle
magne, non moins insupportable pour des
patriotes ombrageux.
Il est clair, toutefois, que, sur un point
très précis, sur une question de méthode, —
la priorité des sanctions, — un différend
doctrinal, et d'autant plus sérieux, se pro
duit déjà. Les experts n'avaient pas voulu
s'occuper de politique. Et c'est la politique
qui vient s'occuper de leur rapport. — J. B.
Les catholiquès
et les élections
Dans Z'Echo de Fourvière, le colonet
Relier donne aux catholiques sur « les
élections prochaines » la consultation à
la fois la plus autorisée, la plus pénétrante
et la plus sage. Nous tenons, à reproduire
en entier cet avertissement de l'éminent
président de la Société d'Education et
d'Enseignement.
Nous mettons seulement en italiques cer
taines formules particulièrement frap
pantes.
Les catholiques dé France sont encore
dépourvus d'une organisation civique qui
leur permette de défendre leurs intérêts
sur le terrain électoral et politique. Tant
qu'on ne la leur aura pas donnée — et ce
n'est pas eux qui s'y refuseraient — ils
seront condamnés à affronter la mêlée de
partis fortement constitués, comme une
foule sans cohésion, qui, flottante et crain
tive, court s'abriter derrière les rangs des
plus forts, au risque d'y trouver la servi
tude, ou qui demeure vouée à payer seule
la rançon de la défaité. C'est l'évidence
même, rendue plus éclatante encore par
la leçon d'une longue et douloureuse expé
rience. Jamais elle ne s'est manifestée
aussi saisissanté qu'au cours de ces der
nières années : La saine et loyale frater
nité des combats aussi bien que l'appel
de nos morts glorieux éliraient, au-lende
main de la victoire, bfi«|'é les anciennes
discordes et un souffle de pacification
avait porté d'une extrémité de la France à
l'autre les promesses d'une ère nouvelle de
justice et de liberté. Où sont aujourd'hui
ces bonnes volontés ? Qu'a-t-on réalisé de
ces belles espérances ?
En 1919, les catholiques n'avaient aucun
moyen de se rassembler et de s'entendre
pour conclure une de ces larges alliances
dans lesquelles on traite d'égal à égal au
sujet des fruits que chacun entend recueil
lir de la victoire. Leurs candidats se pré
sentaient, dans la plupart dès départe
ments, sans mandat déterminé, satisfaits
de se faire agréer personnellement, sans y
aiouter l embarras de conditions précises.
Le suffrage universel témoigna donc que
leurs personnes lui étaient sympathiques
et il envoya 200 d'entre eux au Palais
Bourbon. Ils y arrivèrent étiquetés suivant
la riche variété de nuances par quoi se
distinguaient les groupes du bloc national
ei imeocies à ces différents groupes. S'ils
eurent un instant l'idée, après s'être comp
tés, de se réunir pour défendre les intérêts
religieux qui leur étaient chers, ils durent
bientôt reconnaître que la discipline de
leurs groupes ne le leur permettait plus.-
Comme ils avaient été individuellement à
la lutte électorale, ils s'en furent é«iilement
chacun pour son ro-nnte'"ii\ dAhnU nirle-
meutaires. Alors l 'on vi.t cette situation.
Lundi 21 Avril 1924
15 centimes. S eihe ht S bihb-bt -O ise
20 centimes D épartementî et C oiosies
AU u WIVEIH e NI s ; i J d A i & ri«s ïroisiits.
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Etranger . . 8a « 4i" v n »
Chèque postal » Compte a3.ooo Paris.
ORGANE DU NATIONALISME INTÉGRAL
K Tout ce qui est national est nôtre. »
Le Duc d'ORLÉAJNS
héritier dos quarante Rois qui çn mille ans firent la Frappé ^
ÛÉDA.CTIOÏ» tt ADHIIUSTHATION
it. -U£ dt Rome PARIS 'ST 1
Adresse télégraphique AU ri O i< U A K ■■ PA RIS
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lîcunciion . Central «75-44 Publicité Contrai hi -77
Après se heures du soir • Séçrur ii-tié
ttegistre de Commerce ; Seine N* 78.58a
Fondateur t. HENRI VAUGEOIS — ■ Directeurs poétiques ; LÉON DAUDET et CHARLES MAURRAS -— Rédacteur en chef : MAURICE PUJO
Après Aboutir et Trafalgai
ssBssaEamaœ^asBs?^-^ ^•
Washington
« On compte que 800.000 soldats d'outre-mer \ >
« diraient renforcer nos corps d'armée. Comment I c U j
« fera-t-on passer l'eau, si nous ne disposons pas de força
« navales suffisantes pour assurer leur sécurité pendant 11
« traversée ?...
« Les jeunes officiers que l'on emploie à n'imporU
« quoi, sauf à la mer, faute de navires, se désintéressent
a' d'une carrière qui leur apparaît tout autre qu'ils n«
« l'avaient entrevue en entrant à l'Ecole navale. On les s
.« trompés. » (Raymond LESTONNAT, dans le Journal.}
La République trompe toujours !
L'Histoire vue par Bain' ville
Vous trouverez, dans la Revue Univer
selle du 15 avril courant, un très intéres
sant article de Bàinville, intitulé « Com
ment on écrit l'histoire ». Il faut recon
naître que l'auteur de Y Histoire de
France, récemment parue chez Fayard,
Vy connaît, et qu'un ouvrage tel que le
sien soulève une multitude de réflexions.
Je l'ai déjà lu trois ou quatre fois, et je
suis loin d'avoir épuisé le plaisir qu'il
: procure à tous les amis des idées claires.
Ce n'est pas une actualisation, à la ma
nière de la très imparfaite et trop pué
rile histoire de Rome, de Ferrero. Nous
sommes bien loin de ces fades lavasses,
que couronnent, périodiquement, les ver-
dâtres Jonnart d'une Académie française
dégénérée, dégringolée de Sainte-Beuve
en Brunetière, et, de Brunetière, en
Doumic. L'esprit de système, qui rend
aujourd'hui Taine si fatigant^ est absent
de l'ouvrage de Bàinville, qu'anime l'es- •
prit de rapprochement. A propos du
vieillissement des explications et des thè
ses, quant au passé, notre auteur distin
gue l'événement historique, le fait, de la
critique interprétative qu'on en fournit ;
il écrit, avec beaucoup de finesse :
« Cette distinction, toute pédantesque
« qu'elle est, permet de comprendre que
« tout récit organisé et composé des évé-
« nements historiques se démode avec
« nne grande rapidité. D'abord celui qui
j C le lit à trente ou cinquante ans de dis-
■C tance a une supériorité redoutable sur
« celui qui l'a écrit. Le lecteur (c'est
« nous, en 1924, par rapport à Michelet,
« comme c'étaient les gens de 1824 par
« rapport à Mézeray ou à l'abbé Velly),
.« le lecteur connaît la suite, que l'his-
« torien ne pouvait pas connaître. Ni Mé-
« zeray, ni l'abbé Velly ne pouvaient
< deviner la Révolution française. Mi-
« chelet n'avait pas deviné davantage
« la guerre de 1870, encore moins celle
« de 1914. Alors toute la valeur qu'il
« donne aux choses 'se trouve faussée
« pour nous, les. partis pris qui avaient
«'un sens pour lui n'en ont plus pour
« nous. De là, pour le public, le dépé-
* rissement de son œuvre qui finira par
« ne plus être qu'un document sur l'état
« d'esprit de Michelet lui-même et de sa
« génération.
. « Cet état d'esprit, nous commençons
< à avoir peine à le comprendre juste-
« ment parce que nous sommes frappés
« ( et comment ne le serions-nous pas ?)
« par des événements au moins aussi vas-
« tes que ceux sous l'impression desquels
4. les hommes du dix-neuvième siècle
« avaient vécu. Ce qtii rend déjà cadu-
« que une partie de la littérature du
« dix-neuvième siècle, c'est qu'elle est
« dominée par cette idée que, de la Ré-
« volution, date une ère nouvelle et que
« cet événement n'avait pas eu d'équi-
« valent et ne pouvait plus en avoir. Le
« romantisme a peut-être consisté sur-
« tout dans cette illusion qui s'est pro-
« longée assez tard. C'est peut-être aussi
« ce qui le prive de ce caractère de gé-
« néralité qui permet aux ouvrages litté-
« raires de franchir les âges. Et ce qui
« est vrai de la littérature dans son en-
* semble l'est encore bien plus de la lit-
« térature historique en particulier. »
J'ai pu constater la vérité de cette re
marque, en écrivant Le Stupide dix-neu
vième siècle. Le dogme révolutionnaire
,r~ qui est un moment d'infatuation et
de sottise — rend inintelligible à ses
dévots toute la série des événements dont
ils furent lés contemporains, parce qu'ils
jugent, tout à son aune. Cette déforma
tion majeure cause la caducité de toutes
les œuvres de Michelet, de toutes celles
de Renan — sauf, bien entendu, la Ré
forme intellectuelle et morale, imbue de
l'esprit de réaction — et d'une multi
tude d'autres écrivains. Par elle, le dix-
neuvième siècle se considère comme une
ère nouvelle, comme un point de départ,
comme une certitude angulaire, comme
une- vérité majeure ; et c'est ce qui
ïe rend si comique. Il demeure grave
et béat, sans rire, les regards fixés sur
eette énorme et nocive ânerie qu'est la
Déclaration dés Droits de l'Homme.
Les bêtises fondamentales et les pon
cifs ne se conservent pas seulement dans
les Instituts, sous la garde de doctes vieil
lards, se cuidant épatants et émancipés.
Bêtises et poncifs se conservent encore
dans les assemblées parlementaires. On
y entend, périodiquement, l'éloge rituel
de la gafouillade révolutionnaire, entre
Rousseau [dont personne ne lit plus Le
Contrat social ] et Robespierre, aussi dé
modé que Jean Jaurès. Et pourtant, c'est
eur le terrain historique qu'il est le plus
fat "le, à la Chambre, de- méduser un
interrupteur, ou un contradicteur. Il y
a quelques semaines, j'ai pu faire à la
tribuna, à une séance du matin, un aba-
tage en règle de Gambetta. le .Borgne-à-
Bismarck, sans soulever d'autre protesta
tion que celle du papa Thomson, suprê
me défenseur de ce sinistre fumiste.
« En somme, à toutes les époqnes, les
< hommes croient toujours avoir tout in-
« venté parce que, selon le vieux pro
fit yerbe s l'expérience des pères est oerdue
« pour les enfants. La quantité des sou-
« venirs et des expériences qui tombent
« en route est énorme. Ce qu'on pour-
« rait croire acquis pour l'éternité, fixé
« à jamais dans la mémoire, s'oblitère
« après une génération. L'histoire est
« un puits d'oubli, un puits insondable.
« Sainte-Beuve a dit là-dessus un mot
« profond sur lequel on pourrait médi-
« ter longuement et utilement :
« Nous nous imaginons toujours vo-
« lontiers nos ancêtres comme étant à
« l'enfance des doctrines et dans l'inex-
« périence des choses que nous avons
« vues-; mais ils en avaient vu eux-mê-
« mes et en avaient présentes beaucoup
« d'autres que nous avons oubliées. »
Les nommes de notre génération ont
pu as3istei à deux événements d'impor
tance, imputables aux institutions dites
démocratiques: le premier fut l'affaire
Dreyfus, qui amena, en aouze ans [1894
à 1906] le démantèlement, intellectuel,
moral et matériel de la Patrie., Le se
cond, conséquence du premier, fut la
guerre de 1914-1918. Il semblerait que
ces deux écoles, qui se complètent, dus
sent suffire à ouvrir les yeux à tous les
patriotes. Cependant il n'en est rien, et
vous trouvez encore des gens très bien,
voire des juristes, pour défendre le crime
de la Cour de cassation, falsifiant l'ar
ticle 445, ou nier la responsabilité pré
pondérante de Waldeok, de Combes, de
Galliffet et d'André dans l'invasion d'août
1914.
« Qu'est-ce donc que l'histoire ? Avant
« tout une abréviation. Il y a longtemps
« -qu'on a dit que l'art de l'historien
« consistait à abréger, sinon on mettrait
« autant de temps à écrire l'histoire
« qu'elle en a mis à se faire. Seulement,
« c'est une abréviation d'un caractère
« particulier qui ne s'étend pas égale-
« ment à toutes les époques. C'est une
« sorte de cône dont le présent est la
« base et qui va en s'amincissant vers
« le passsé.
« On pourrait donc presque dire que
« l'histoire, au lieu d'être l'art de se sou-
« venir, est l'art d'oublier. Il n'y aurait
« plus d'histoire possible si l'on n'ou-
« bliait pas,sH'on racontait,par exemple,
« les révolutions «le Paris au quator-
« zième siècle avec un aussi grand luxe
« de détails que la Révolution de 1789.
« Seulement, cette abréviation même de-
« vient une source d'erreurs parce que,
-«.dans l'extrême resserrement des faits,
« l'explication finit par échapper. Les
« événements se résument dans une sorte
« de chronologie^ insipide ou incohé-
« rente. La clef manque. Nous savons
« encore à peu près pourquoi Robes-
« pierre a envoyé Danton à la guillotine.
« Mais nous avons peine à nous rendre
« compte des raisons pour lesquelles le
« maire du Palais Ebroin a fait mettre
« à mort Leudesic et crever les yeux de
« son rival saint Léger. Il est vrai
« que ces choses se passaient il y a une
« douzaine de siècles. Il y a encore en
« France des dantonistes et des robes-
« pierristes. M. Aulard, qui tient pour
« Danton, polémique contre M. Mathiez
« qui tient pour Robespierre. Mais il y
« a longtemps qu'il n'y a plus de parti-
« sans d'Ebroin ni de partisans de Leu-
« desic. »
J'ai étudié spécialement deux périodes
historiques : la Réforme, quand j'écri
vais le Voyage de Shakespeare ; la Répu
blique romaine, quand j'écrivais Sylla et
son destin. Pour l une comme pour l'au
tre, j'ai pu me rendre compte de la
rareté des bons livres d histoire, qui sont
ceux où l'on trouve ce que l'on cherche.
En fait d'histoire romaine, c'est bien
simple, nous n avons que Duruy ; et il
faut convenir que Duruy est lamentable.
Il est aveugle en politique, ignorant en
finances, et il constate platement les ef
fets, sans jamais rechercher les causes.
C'est un pauvre type. Quand à l'histoire
romaine de Michelet, c'est le néant.
Force est donc de recourir à Mommsen,
peu vivant, clarificateur médiocre, mais,
du moins, renseigné ; à Mommsen, com
plété par Driimann et Niebuhr.
Pour l'histoire et la géographie histo
rique de la France, je citais, l'autre jour,
auprès de l'immortel Fustel — génie
méconnu, parce que antidémocratique —
Luchaire et Longnon, deux grands maî
tres. Bàinville est de cette lignée. Son
Histoire de France demeurera comme le
témoignage d'une génération éclairée
par l'affaire Dreyfus et pat la guerre
européenne. Surtout, elle renouvelle le
point de vue et rajeunit ainsi les pro
blèmes. >
Si l'enseignement de l'histoire n'avait
pas été systématiquement faussé en
France, depuis soixanti ans, par les maî
tres en Sorbonne — et faussé au détri
ment de l'unité nationale ! — la Répu
blique aurait déjà* vécu. Elle ne dure que
par Tignorance historique du noble peu
pie qui la subit. L'histoire n'est pas un
ornement. Elle est une nécessité, un
garde-tou.
- Léon DAUDET
Député, de Paris,
LA POLITIQUE
I. La vérité sur l 'Allemagne
Il n'y a pas de petits indices. Pour n'en
perdre aucun nous les recueillons tous.
Celui-ci a fait-un assez large circuit, mais
n'en est pas moins bon. Il nous est envoyé
par un de nos jeunes lecteurs. qui ap
prend l'espagnol et qui fait alterner les
exercices réguliers avec la lecture des
journaux, ce qui nous vaut ce texte du
Heraldo de Madrid daté du 15 avril :
« La situation en Allemagne.— Zurich,Il
— La terreur blanche règne dans toute
l'Allemagne, due en grande partie aux ma
nœuvres des droites et à celles des organi
sations secrètes.
« Les directeurs de journaux sont incul
pés et condamnés à plusieurs années de
travaux forcés. Les procès de haute trahi
son abondent. Sauf les ultranationalistes,
qui triomphent actuellement, tout le monde
en Allemagne se trouve à la merci de la
terreur. Là réaction, actuellement, est plus
forte et plus redoutable qu'au temps (lu
régime absolu du Kaiser. »
Notre correspondant ajoute : -
J'ai 25 ans. Je cherche la vérité poulique
Cette lecture fait plus que beaucoup ds li
vres et de discours pour me montrer le
chemin qu'il faut choisir. Je vous l'ai com
muniquée pour qu'elle instruise ceux qui
croient — comme ie l'ai cru — que l' Ac
tion française exagère le danger.
Que, notre ami ne s'y trompe pas. Le
silence des uns, les calomnies des autres
tiennent tout simplement à ce qu'ils savent
bien que nous disons ce qui arrivera et
qui est justement, ce qu'ils ont le plus
d'intérêt à cacher, car le peuple averti
et mis en éveil ne leur permettrait ni
les raffles ni les coups exécutés pendant
son sommeil. Un Auguste Gauvain, vêtu et
cravaté en homme convenable, procède,
au fond, comme les chevaliers du surin
boulevard extérieur, à cette différence
près que® ces messieurs risquent quelque
chose au métier qu'ils exercent,quand l'Au
guste Gauvain ne risque rien, que la ruine
de sa patrie, sur laquelle il peut espérer,
faire encore des bénéfices,comme cela s'est
vu au Journal des Débats d'après Sadowa.
Cela peut se revoir après de nouveaux re
vers. Nous conseillons au peuple français
de se souvenir, de se méfier. Nos -textes
sont publics. Qu'y répond la troupe fan
geuse de l'optimisme intéressé 1
Les électeurs de la Haute-Saône feront
bien de le demander à Gauvain.
II. Démocratie élective
et ploutocratie
A deux ou trois nuances près, je par
tage complètement l'avis si fort, si clair,
si net, donné hier dans le Happel par Ed
mond du Mesnil. Oui, le mode* de scrutin
proportionnaliste implique l'effort de l'ar
gent. Notre confrère a tort de dire que
cette influence de l'argent a été « intro
duite t> par la loi de 1919 : bien avant cette
loi l'argent prenait une part considérable,
énorme même, à la fabrication de l'opi
nion publique, elle-même génératrice de
l'élection. Elle n'était pas voté en 1904,
lorsque je donnai la théorie de cette cor
ruption dans mon Avenir de l'Intelligence,
elle n'était pas votée no \ plus en 1905
quand pe la dénonçais encore dans Kiel et
Tanger. Mais Edmond du Mesnil aurait
parfaitement raison de dire que l'action
de la ploutocratie sur la démocratie a été
aggravée encore par la suppression du
scrutin d'arrondissement. Et Voilà pour
quoi, sans égards à quelques commodités
de détail qu'elle nous donnait pour la re
présentation des minorités, j'ai combattu
ici cette R. P. depuis ses origines, et con
tre des théoriciens aussi respectables, aus
si amis, oserai-je dire, que M. Charles Be-
noist : cette opposition n'a pas cessé ni
ralenti un jour ni une heure, jusqu'à l'a
près-midi fatidique de 1919 où la Chambre
Malvy-Caillaux a rendu les objections
inutiles en votant le texte fatal. Le lende
main, nous annoncions en tête de l'Action
française notre intention de profiter du
pire pour en tirer le meilleur, mai^ sans
retirer un seul mot de nos critiques contre
ce . crutin qui livre toujours à l'oc
culte puissance de l'argent, l'électeur qui
n'est pas corrompu, qui n'est pas acheté,
qui, tout simplement, est trompé.
III. Ce que coûtent les élections
Dans quelle mesure et par quels puis
sants moyens cet électeur peut être trompé,
Edmond du Mesnil l'expose et l'explique en
toute vérité. Je le laisse parler :
J'ai questionné des candidats chargés
d'établir le budget de leur liste. L'un ap
partient à un département du Sud-Ouest,
Vautre à un département du Sud-Est. èehti-
ci au Nord, celui-là à Seine-et-Oise, cet au
tre à la Gironde et ce dernier à un secteur,
de la Seine.
De leurs réponses il résulte que les dé
penses électorales de leur liste (bulletins,
circulaires, affiches, journaux, frais d'en
voi, frans de collage, manutention, automo
biles, agents électoraux, frais de secréta
riat, etc) atteignent les chiffies suivants :
Département du Sud-Est, 150.000 fr.
Département du Sud-Ouest, 80.000 fr.
(moyenne). •
Département du Nord, 350.000 fr.
Département de Seine-et-Oise, 325.000 fr.
(moyenne).
Département de la Gironde, 450.000 fr.
(moyenne).
Un secteur de la Seine, 275.000 fr.
Les évaluations qui précèdent doivent
être très modérées, car, en ce qui touche
les frais dans la Seine, elles sont certai
nement au-dessous de la vérité. Pour ne
parler que du Bloc national, nous savons
que ce parti affecte d'ores et déjà un mil
lion à Chacun des quatre secteurs...
Mais l'Union des intérêts économiques fait
les choses royalement. Je rends la parole
à Edmond dû Mesnil :
« Ce qui permet d'évaluer le coût
moyen d'une campagne électorale en 1924
à 271.(566 'francs, soit, en chiffres ronds :
270.000 francs.
« Ceci, bien entendu, pour un seul par
ti. .
« Si te parti radical représente 96 listes,
une par circonscriptton, il lui faudra dé
penser : 96 x 27.000, soit 25 millions
920.000 francs. Vinst-cina mW'""* «n
chiffres ronds*
« Les républicains modérés présente
ront sans doute aussi une liste par 1 cir
conscription. Dépense : Vingt-cinq mil
lions.
« Le Bloc national de même. Ci : Vingt-
cinq millions.
« Les socialistes S.F.I.O., par le jeu du
cartel, dépenseront moins.
« Evaluons approximativement leur dé
pense aux trois cinquièmes de celle des ra
dicaux, soit quinze millions.
Enfin les compiunistes ne présenteront
pas partout des listes, et leur dépenses sont
réduites par l'admirable solidarité ouvriè
re. Coût : Dix millions environ.
Totalisons ;
Radicaux et républicains socialistes, 25
millions — Républicains modérés, 25 mil
lions — Bloc national, 25 millions — So
cialistes, 15 millions — Communistes, 10
millions. Soit en tont 100 millions représen
tant une trentaine de millions d'avant-
querre.
Ces évaluations sont'forcément approxi
matives. Mais je crois quelles serrent de
très près la vérité.
C'est donc une centaine de millions à
mettre sur le lapis électoral par les divers
partis.
Fort bien 1
Mais, d'où viendront-ils ?
Disons-le carrément. Les adversaires de
la politique nationale recevront de l'ar-
îent de 1 étranger. Ils, en recevront parce
qu'ils en ont toujours reçu. La tradition an
glaise est bien établie. Elle a porté de trop
bons fruits en 1789, en 1830, en 1848, en
1897-1898-1899, pour n'être pas reprise.
Nous savons qu'elle l'est. Il serait inoui
qu'elle ne le fût point. Les subsides de
Berlin ne manqueront pas aux socialistes,
on ;'en est presque vanté en Alle
magne, et les chèques, diamants et lingots
de Moscou ne font pas défaut aux parti
sans de Moscou. Toutes infamies qui seront
probablement équilibrées dans une cer
taine mesure par d'autres infamies, il y
aura des fricotages parce qu'il y a des tri
coteurs, et des filouteries parce qu'il y a
des filous. Une bonne partie de la cavlc-
rie de Saint-Georges, du trésor de Spandau
et des réserves v du kremlin, "passeront
vraisemblablepient en achats de villas au
bord de la mer, au bénéfice des belles-mè
res, épouses, amies et maîtres^s servantes
des différents meneurs du mouvement anti-
français.
Ce qui arrive par la flûte s'en allant ain
si du côté du tambour, l'intérêt national
retrouvera une partie de son du dans la
mesure où la simple moralité souffrira. On
imagine un dialogue dans e goût de Rabe
lais où quelques socialistes à belles-mères
consulteraient un honnête casuiste sur
l'usage à faire du chèque moscoutaire, ber
linois ou anglo-s&xon : — Empocherai-je
ou n'empocherai-je, seigneur ? — Eh !
si-ns doute, empochez ! — Ce sera bien
d'autrui : ai-je droit à la volerie ? — Point
doneques n'empochez ! — Ne sera-ce trahi
son et coup de poignard au dos de
la France ? — Empochez alors sans gémir.
— Vovre, mais qu'on me pince ?... Le ca
suiste expérimenté conseillera peut-être la
trahison plutôt que le vol. Il reste quel
que loi ou quelque cachot contre l-s filous,
mais les traîtres tiennent le haut du pavé
en République, voyez plutôt Malvy dans le
Lot. s
IV. Dans les partis « propres »
Néanmoins, cette trahison couverte et
honorée, telle qu'elle s'exerce aux confins
des gauches, reste encore un phénomène
anormal. D'où vient l'argent des autres
partis ? Nous croyons être le seul groupe
politique français qui ait ouvert, au grand
jour, parmi ses lecteurs, une souscription
loyale, une souscription proportion
née aux besoins de l'effort électoral. Les
communistes, qui ont besoin de 10 millions,
d'après M. Edmond du Mesnil, n'en ont
demandé ,à leur public que deux, sur les
quels ils prétendent avoir recueilli 500.000
francs.C'est évidemment simple couverture.
Ni le Temps, ni les Débats, ni aucun jour
nal républicain modéré ou radical n'a fait
ce que nous faisons depuis six semaines,
aucun n'a dit à ses lecteurs : Voizs voulez
un succès politique, ce succès comporte
des frais, même réduits strictement et dé
pensés au compte-gouttes, ils existent l Si
vous voulez que nous ayons chance de ré
ussir, payons-en ensemble les frais.
Ce procédé honnête et discret nous vaut
et me vaut en particulier des potées
d'injures. Si l'on savait combien j'en suis
fier ! Je ne sais quelle feuille radicale-so
cialiste de l'Est me traînait dans la boue
l'autre jour à l'heure même où j'appre
nais que 1e parti émancipateur qui l'ali
mente et qu'elle soutient recevait, 300.000
francs d'une seule main. Ah ! de ce côté-là
de la France, il n'y a pas d'appel public,
pas de souscription^ pds d'élan moral, pas
de coalition des grosses et des petites
bourses, émues d'un même sentiment de
salut public. Il y a" des messieurs discrets
auxquels on fait visite, un feuillet détaché
du carnet ét, en manière de reçu, la signa
ture d'un engagement déterminé sur un
point d'utilité économique ou de commo
dité finâncièrè : tout est dit, le public
n'en sait rien,-l'électeur ne sait rien, il ne
sait même pas qu'on le fait voter, et c'est
de bonne foi qu'il s'enfonce dans la plus
immorale et la plus nauséeuse des comé
dies. •
Autre système : c'est celuwqui consiste
à inscrire sur ses listes en plus ou moins
bonne place un homme puissant par les
moyens matériels que lui donne sa for
tune. 11 débourse en échange une somme
capable de faire face à une partie des
frais. Ainsi la liste prend de l'air. Pour
lfi première fois, je crois, ; l'année 1924
aura vu fleurir ce procédé à Paris. Il était
commun en province. J'ai indiqué, la se
maine dernière, que le rythme des élec
tions sénatoriale comportait avec une ad
mirable rigueur la présence d'un plouto-
crate et d'un politicien. Le politicien parle
et agit pour le ploutocrate. Le ploutocrate
paie pour le politicien. M. François Coty,
à propos de qui je rappelais cette loi du
régime, m'a paru s'offusquer un peu de la
catégorie dans laquelle il était rangé. Sa
fortune, a-t-il répondu, représente son
.travail, et il n'a point d'autre ambition que
d'en faire bénéficier la collectivité. Je
prends acte de ces déclarations, d'autant
plus volontiers que nous avons souvent
signalé ici, avec notre impartialité ordi
naire, différentes campagnes utiles et bien
faisantes menées dans le Figaro par M.'
Coty. Nous visions à classer non à frois
ser. Une dame d'Aix-en-Provence s'indi
gnait un jour d'entendre traiter son beau-
père de vieux juif. — Mais, lui dit-on, ne
l'est-il pas ? — Non, monsieur, mon beau-
père est un israélite âgé; — Otôns de nos
remarques de l'autre jour l'épithète plou-
tocratique, bien inutilement crue. Disons :
un homme riche. Le devoir officiel de
l'homme riche républicain est d'apporter
sa fortune aux politiciens de carrière. Ces
messieurs savent comment y faire. On n'in
valide par leur élu. On n'empêche pas son
élection. Et l'argent dépensé par un oli
garque de l'or profite à tout le chœur.
C 'est pour avoir enfreint cette loi tuté-
aire que M. Coty a échoué au Sénat. C'est
pour l'avoir observée que tant d'autres y
ont réussi.
Le^ suffrage direct est-il aussi favorable
à cette manœuvre que le suffrage à deux
degrés ? Je le crois, moyennant l'usage
la R. P.: les élections de 1919 l'ont assez
bien montré en province. A Paris, il y a
eu scrutin d'idées. Ce genre de scrutin se
maintiendra-t-il ? Je le crois encore. A Pa
ris seulement. Et pour des raisons pari
siennes. Parce que nous y avons beaucoup
travaillé, et y travaillerons ferme. Partout
ailleurs, lès nababs font florès sur les
listes ou derrière les listes : pendant la
parade des candidats et de leur protecteurs
certains amis à nous s'amusent à addition
ner les millions que chaque fournée re-
nppçpntp...
Charles MAURRAS
P. S. — Au « fidèle anonyme i>. — On
rectifiera jeudi prochain. Merci.
DANS LE TROISIEME SECTEUR
Les avatars d une liste
La liste dite d'Union républicaine démo
cratique (Bloc national) aura été prêle
la dernière. Son établissement a été, en
effet, fort laborieux. ""
Procédant selon leur coutume, les di
vers comités d'arrondissement s'étaient
réunis et avaient désigné des candidats.
Mais les quatre députés sortants, s'étant en
fermés chez IJun d'entre d'eux, avaient
résolu de constituer seuis. leur liste et de
la constituer non pour la conquête, fort
chimérique, il est vrai, de nouveaux quo
tients, mais plus modestement pour la con
servation à leurs personnes des quatre
sièges - qu'ils venaient d'occuper. Ils re
doutaient particulièrement la concurrence
des conseillers municipaux. Deux seule
ment purent forcer la porte et s'inscr : re
sur la liste : MM. Robaglia et Marcel Hé-
raud.
Aucun compte ne fut tenu des désigna
tions des comités. Mais il fut difficile de
repousser d'autres interventions, telles que
celle de l'Union des Intérêts économiques,
en la personne du sénateur Billiet. Celui-ci
s'était mis en tête d'imposer la candi
dature de son frère, M. Louis Billiet. L'or
des Intérêts économiques aurait coulé à
flots dans le 3 e secteur. Non content de
soutenir directement la liste de l'Union
républicaine, il aurait encore fait les frais,
de compte à demi avec la Sûreté générale,
d'une fantaisiste liste André Gaucher, com
posée d'agents en bourgeois, qu'on se pré
pare à lancer aux chausses de la liste
de Réconciliation et d'Action nationales.
Certains candidats « bien pensants » ne
faisaient pas d'objection. Ils estimaient
que pour soutenir leurs « bonnes idées »
et .surtout leurs « bonnes candidatures »
l'argent et les hommes de la ploutocratie
n'avaient pas d'odeur. Ce fut le députe
sortant le plus à gauche, M. Leboucq, qui
se révolta. La discussion se prolongea et
s'envenima. Finalement, M. Lcboucq se re-
tira.de la combinaison.
Mais, lui parti, ceux qui restaient com
prirent qu'ils ne pourraient désormais
prendre M. Louis Billiet sans s'exposer à
un scandale. Ils y renoncèrent donc en
«('adjoignant, pour" remplir son rôle bien
faisant, M. Geo. .-es Boucheron, républi
cain socialisant et millionnaire ei. le riche
couturier Jacques Wortb. Samedi soir, les
journaux publiaient enfin . la liste de
VUnion républicaine démocratique ainsi
constituée : MM. Louis Rollin, Emmanuel
Evain, Louis Duval-Arnould, députés sor
tants ; Louis Bard, Georges Boucheron,
commandant BroCard, Pierre du Marous-
sem, Georges Godin. Marcel Héraud. Jean
LeroIIe, Georges Maus, Jacques Worth.
Barthélémy Robaglia.
Mais hier soir on annonçai-; un sérieux
changement. On s'étai' aperçu du danger
qu'il y avait à laisser M. Leboucq cons
tituer une nouvelle liste avec M. Pierre
Dupuy qui, de la Gironde, transporte ses
amb'tions à Paris. Entre cette liste sur
sa gauche et la liste de Réconciliation
et d'Action nationales sur sa droite, il
ne serait pas resté grand'chosé à la pau
vre combinaison qûi prétend encore
aux qualifications de. * Bloc » et de « na
tional »!
On a donc accueilli MM. Lebçucq et
Pier Dupuy sur la liste. Maîs^pour les
introduire qui a-t-on rayé 1 M. Worth ? M.
Boucheron V "Vous n'y pensez r r s !•
M. Marcel Héraud aurait le temps d'at
tendre, mais ce jeune arriviste qui, d'ori-
qine conservatrice, n'a cessé de chercher
le succès à gauche, a les dents longues et
est pressé.
Non ! Pour faire place à deux politiciens
on a expulsé deux hommes de valeur cha
cun .dans leur domaine. M. Pierre du Ma-
roussem, le savant économiste, profess
à la Faculté de Droit et au Collège des
sciences sociales, et M. Georges Godin. le
grand industriel. Pour faire place à deux
anticléricaux, dont l'un, M. Pierre Dupuv.
fut presque bolchevisant, on a fait partir
deux des éléments les plus modérés !
Ainsi la liste du Bloc national qui nous
dota, il y a quatre ans, de l'internatio
naliste Marc Sangnier, n'attend pas que les
élections soient faites pour glisser à gau
che. Aux pn"- ; -U's du 3 e secteui de con
clure -
MaiirirM PU JQ
Le désaccord
sur les sanctions
Le discours que M. Ramsay MacdonaM
a prononcé à York n'aura pas été une sur<
prise. Le dissentiment fondamental qui
éclate entre les conceptions de Londres el
de Paris se laissait pressentir par dea
déclarations antérieures du premier ministre
anglais. Déjà M. Macdonald, pour qui c'esl
« une folie d'imaginer qu'un règlement
puisse être imposé à un autre peuple »,
n'était pas d'accord avec le premier des
experts, le général Dàwes, qui a dit que lq
règlement devait être imposé à l'Allemagne.
Pas davantage, M. Macdonald ne sera d'ac
cord avec la France sur le chapitre dea
sanctions.
Pour qu'il en fût autrement, il eût fallu
que M. Macdonald cessât d'être M. Macdo
nald, socialiste internationaliste, ami da
Trevelyan, de Ponsonby et d'E. D. Morel,
adhérent à YUnion of Démocratie Control.
On s'est imaginé, en France, que M. Mac
donald, en arrivant à Downing Street, avait
dépouillé le vieil homme. On -s'apercevra
bientôt qu'il n'a pas changé. Il n'aura
trompé que ceux qui se seront trompés
sur lui.
Le différend que tout le monde peut voir
naître porte sur l'essentiel parce qu'il .porte
sur des idées. La première chose sur laquelle
les gouvernements alliés doivent délibérer,
ce sont les sanctions. Les experts ont reconnu
la nécessité d'en prévoir. C'est ce que le
gouvernement français entend en ce sens
que, si l'on n'a pas arrêté d'avance un pro
gramme de mesures coercitives qui entrera
en application au premier manquement de
l'Allemagne, la porte reste ouverte à la
fraude et à la résistance. Ce qu'il faut éviter,
c'est que les discussions et les schismes
recommencent entre les Alliés, comme au
moment de l'occupation de la Ruhr, le jour
où les engagements de l'Allemagne ne se
raient pas tenus. Et la « folie », ce serait
de ne pas penser à ce jour-là.
Mais M. Macdonald ne répugne pas seu
lement à la manière forte. La seule menace
de s'en servir, au lieu de lui paraître bien
faisante, lui semble dangereuse. Parler d
sanctions dès aujourd'hui, c'est, à son avis,
donner un aliment au nationalisme germa
nique. On se demande comment, dans ces
conditions, M. Macdonald peut encore son
ger au contrôle des armements de .l'Alle
magne, non moins insupportable pour des
patriotes ombrageux.
Il est clair, toutefois, que, sur un point
très précis, sur une question de méthode, —
la priorité des sanctions, — un différend
doctrinal, et d'autant plus sérieux, se pro
duit déjà. Les experts n'avaient pas voulu
s'occuper de politique. Et c'est la politique
qui vient s'occuper de leur rapport. — J. B.
Les catholiquès
et les élections
Dans Z'Echo de Fourvière, le colonet
Relier donne aux catholiques sur « les
élections prochaines » la consultation à
la fois la plus autorisée, la plus pénétrante
et la plus sage. Nous tenons, à reproduire
en entier cet avertissement de l'éminent
président de la Société d'Education et
d'Enseignement.
Nous mettons seulement en italiques cer
taines formules particulièrement frap
pantes.
Les catholiques dé France sont encore
dépourvus d'une organisation civique qui
leur permette de défendre leurs intérêts
sur le terrain électoral et politique. Tant
qu'on ne la leur aura pas donnée — et ce
n'est pas eux qui s'y refuseraient — ils
seront condamnés à affronter la mêlée de
partis fortement constitués, comme une
foule sans cohésion, qui, flottante et crain
tive, court s'abriter derrière les rangs des
plus forts, au risque d'y trouver la servi
tude, ou qui demeure vouée à payer seule
la rançon de la défaité. C'est l'évidence
même, rendue plus éclatante encore par
la leçon d'une longue et douloureuse expé
rience. Jamais elle ne s'est manifestée
aussi saisissanté qu'au cours de ces der
nières années : La saine et loyale frater
nité des combats aussi bien que l'appel
de nos morts glorieux éliraient, au-lende
main de la victoire, bfi«|'é les anciennes
discordes et un souffle de pacification
avait porté d'une extrémité de la France à
l'autre les promesses d'une ère nouvelle de
justice et de liberté. Où sont aujourd'hui
ces bonnes volontés ? Qu'a-t-on réalisé de
ces belles espérances ?
En 1919, les catholiques n'avaient aucun
moyen de se rassembler et de s'entendre
pour conclure une de ces larges alliances
dans lesquelles on traite d'égal à égal au
sujet des fruits que chacun entend recueil
lir de la victoire. Leurs candidats se pré
sentaient, dans la plupart dès départe
ments, sans mandat déterminé, satisfaits
de se faire agréer personnellement, sans y
aiouter l embarras de conditions précises.
Le suffrage universel témoigna donc que
leurs personnes lui étaient sympathiques
et il envoya 200 d'entre eux au Palais
Bourbon. Ils y arrivèrent étiquetés suivant
la riche variété de nuances par quoi se
distinguaient les groupes du bloc national
ei imeocies à ces différents groupes. S'ils
eurent un instant l'idée, après s'être comp
tés, de se réunir pour défendre les intérêts
religieux qui leur étaient chers, ils durent
bientôt reconnaître que la discipline de
leurs groupes ne le leur permettait plus.-
Comme ils avaient été individuellement à
la lutte électorale, ils s'en furent é«iilement
chacun pour son ro-nnte'"ii\ dAhnU nirle-
meutaires. Alors l 'on vi.t cette situation.
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