Titre : L'Action française : organe du nationalisme intégral / directeur politique : Henri Vaugeois ; rédacteur en chef : Léon Daudet
Auteur : Action française. Auteur du texte
Éditeur : Action française (Paris)
Date d'édition : 1924-01-28
Contributeur : Vaugeois, Henri (1864-1916). Directeur de publication
Contributeur : Daudet, Léon (1867-1942). Directeur de publication
Contributeur : Maurras, Charles (1868-1952). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 janvier 1924 28 janvier 1924
Description : 1924/01/28 (Numéro 28). 1924/01/28 (Numéro 28).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k761842r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-6354
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
Dix-septième Année. — N° 28
EDITION DU MATIN
Lundi 28 Janvier 1924
4 S ceniimeg. Ssui st S exbb-bt- O isb
20 oenlimes. D épartemetts bt C olokibs
ABONNEMENTS: Bal». S x IM j. TnfaHù.
France et Colonies. AS fr. a5 fr. i3 fr.
Etranger 83 » 61 s 13 s
Chèquo postal ; Compte aî.goa Parti.
ORGANE DU NATIONALISME INTÉGRAL
« Tout ce qui est national est notre. »
Le Duc d'ORLÉANS
héritier des quarante Rois qui on mille ans Ûreotla Franco#
ftÊDACTIOH & ADHITÎISTRATIOH*
ii, rae 4e *#««, PARIS (S*)
Adressa télégraphiât» ! ACT10 FR AN -paris
Telephooo : Administration • Louvre i6-4j, sÔ-5o
Rédaeiwn : Centra! 73-54 Publicité ' Ontr*l 74-77
Après ie betres du soir : Ségur n*68
Registro 4e Commerce ; Seine N* 78^3
Fondateur : HENRI VAUGEOIS — Directeurs politiques : LÉON DAUDET et CHARLES MAURRAS —— Rédacteur en chef : MAURICE PUJO
Les Français sont résignés :
« Le premier comité d'experts accepte le pro-
« jet allemand de restauration- monétaire. Le
« second choisit comme président M. Reginald
a Mae Kenna...
« A peine entend-on s'élever quelques timides
« réserves alors que ce devrait être un tonnerre
« de protestations. »
LE RENSEIGNE, dans la Libre Parole.
811s aux voleurs d'abord !
Noos donnons aujourd'hui, d'après F O f
ficiel, la suite da discours prononcé ven
dredi, à la Chambre, par Léon Daadet.
Ce que je crains, alors, c'est que nos
alliés et amis, non seulement ne noua
sachent aucun gré de l'effort fiscal terrible
que nous allons faire, mais encore tirait
prétexte de cet effort pour nous réclamer
les dettes anglaises et américaines. On nous
dira : « Du moment que vous avez pu payer
le reste, vous pouvez encore payer cela ».
Evidemment, ce serait d'une bonne foi
extrêmement discutable, mais c'est un ar
gument de polémique financière qui sera
rapidement employé dans la presse qui ne
nous est pas * faVorable. Vous pouvez en
être certain.
Mais-, le-question qui se pose et qu'évi
demment, monsieur le ministre des Finances,
vous avez résolue par l'affirmative, sinon
vous n'auriez pas déposé vos projets, est
celle-ci : les mesures fiscales que vous pro
posez sont-elles opérantes ?
Oh ! vous y répondez et toute votre
presse y répond tous les jours, — cette
presse de grande information qui donne j
peu d'informations, car je ne parle pas de
la presse politique, qui a des avis poli
tiques, mais de la presse d'information qui
reçoit ses avis du gouvernement.
La grande presse, dite d'information,
pous dit tôus les jours : ces mesures sont
décisives ; à peine les aurez-vous votées,
et .il faut les voter dare-dare et sans dis
cussion, houp-là ! Il y avait, ce matin,
ce mot-là dans la Victoire d'Hervé, à pro
pos des parlementaires, qui retardent le vote
d'opérations salvatrices par des discussions
Absolument inutiles...
*
M. Herriot . — Il est qualifié !
M. Léon Daudet . — ...à peine les aurez-
vous votées, vous verrez le franc remonter.
Je ne suis pas entouré de techniciens
aussi calés que les membres du goùverne»-
ment* .mais je connais Tin certain ^nombre;
de gens qui s'occupent de;ces questions.
Ceux que j ? ai interrogés, notamipént Valois
et Jacques Bainville, m'ont répondu : « Ces
mesures sont absolument inopérantes quant
au relèvement du franc ( rires à Vextrême
gauche) ; elles ne pourront avoir comme
résultat que d'augmenter la cherté de la
vie ».
C'est une question de conviction, une
question de foi, me direz-vous.
Tous vos journaux vont écrire, demain
matin : « Vous allez voir, monsieur Léon
Daudet et tous les députés, vous allez voir
le franc rebondir ».
Mais s'il ne rebondit pas ?
Où est, en effet, la garantie ? Co sont
des hypothèses, des conjectures. C'est pres
que de la métaphysique financière, comme
tout ce que nous faisons et disons quant au
change.
Les lois profondes de cette marée spé
ciale de ta monnaie et de son retrait, de
son flux et de son reflux, qu'on appelle le
change, nous sont aussi inconnues que les
lois des marées et des tempêtes sur les
océans. Par conséquent, lorsque vous nous
dites que la forme particulière de votre
petit bateau va arrêter et empêcher désor
mais la'tempête, quelles que soient votre
science technique et celles de vos conseil
lers et de M. Bokanowski, je vous avoue
que je ne enis nullement convaincu. ( Ap
plaudissements: à droite.)
M. Emmanuel Brousse . ■— Que faut-il
faire, alors ?
M. Léon Daudet . — Ce qu'il faut faire,
monsieur Brousse, je vais vous en donner
tout à l'heure une légère. esquisse.
Nous sommes ici des partisans de la
repopulation du pays. ( Très bien ! Très
bien.')
Nous sommes pour les familles nom
breuses.
Or, croyez-vous que les mesures que
vous nous proposez sont de nature à favo
riser les familles nombreuses ?
M. Georges Lévy . — ^ous n'avez pris
aucune mesure en faveur des familles nom
breuses. Vous n'avez, établi que des .impôts
de consommation, qui les ont accablées.
M. Léon Daudet. — Y a-t-il, dans un
laboratoire de France, nn malheureux co
baye aussi à plaindre que ce que l'on ap
pelle « un père de famille nombreuse » ?
Par les mesures draconiennes que vous
allez prendre, vous allez rendre ta famille
nombreuse infiniment plus rare encore
qu'aujourd'hui. Par les lois sur les succes
sions, qui sont si graves, quoi qu'on en
pense, au point de vue de ta constitution
de la famille, vous allez écraser l'héritage
et vous savez bien qu'ainsi vous écraserez
la famille. {Applaudissements à droite.)
Quant an double décime, je ne vous rap
pellerai pas ce que l'on vous en a déjà dit
On vous le répétera, d'ailleurs, bien des
fois encore, au cours de ces j ouri^es* ]ui
seront si pénibles pour les uns comme poui
les autres.
On vous dira que cette majoration de
deux décimes augmentera certainement la
cherté de la vie dans des proportions con
sidérables, que le consommateur paiera
deux fois, d'abord 20 o/û, puis l'inclusion
du surplus.
Dans ces conditions, suivant l'expression
qui a été employée, je crois, par notre
confrère, M. Lucien Romier, dans la Jour
née industrielle, je suis persuadé que la
cherté de ta vie va monter, à partir de votre
vote, « comme un ballon s>.
En somme, vous nous invitez, nous, ta
Chambre, et- surtout nous, votre majorité,
à nous suicider, à quatre semaines des élec
tions, et à nous suicider pour rien du tout.
{Applaudissements et rires à' Fextrême
gauche et à gauche.)
Par contre, je crois qu'il y a des per
sonnes qui se frotteront les mains. Ce sont,
à ce qu'on m'assure, les financiers et les
arbitragistea ; et il y a, précisément, parmi
eux, quelques-uns des financiers que vous
avez consultés, car ce n'est pas ta première
fois que des financiers éminents, consultés
par un ministre, lui conseillent des mesures
de nature à se retourner en lem faveur.
{rires à F extrême gauche) et non pas en
faveur du public.
Il faut être sceptique, maintenant, en
matière de consultation de financiers émi
nents.
M. Loucheur vous a expliqué, un jour,
avec beaucoup d'éloquence et de perti
nence, naturellement, parce qu'il est très
fort dans ces questions {sourires), que l'ar
gent court dans un circuit fermé et que,
par aucun moyen, il n'est possible d'aug
menter ou de diminuer la quantité de cet
argent. C'est, transportée dans le domaine
financier, ta fameuse théorie de Nietzsche
sur le retour éternel du semblable.
Ce que je sais bien, c'est que, tout le
long du circuit fermé de l'argent, se trou
vent, avec des' écuelles, un certain nombre
de personnes, également toujours les mêmes,
qui captent cet argent, quel que soit le des-
fiin que l'on donne à sa eourbe nouvelle au
cours des éminenta rapports que viennent
défendre, à cette teibun^ des tàppqrtéurs
non moins éminents. {Rires et applaudisse
ments.) . '
Tout , à l'heure, M. Brousse me posait-cette
question : « Mais que proposez-vous ? »
En effet, c'est l'habitude, dans les assem
blées — et c'est une habitude très légitime
— de demander au collègue qui présente
une critique : mais que mettriez-vous à la
place ?
Je vous dirai, ici, par une remarque pré
liminaire, que les mesures que nous pro
pose, avec sa grande compétence, M. de
Lasteyrie, et que M. le rapporteur déftend,
me paraissent porter le. signe du désarroi
évident au milieu duquel elles sont nées.
J'assiste àStoutes nos séances. Depuis un
an, on nous répète sur tous les tons que
tout est pour le mieux dans le meilleur des
mondes possibles.
C'était encore votre avis le 13 janvier an
soir et, le 14 janvier, au matin, nous nous
réveillons dans une catastrophe inouïe, sans
précédent !
Très heureusement, vous avez le remède
dans votre poche ! Que serait-ce, en effet, si
cette catastrophe devait durer quinze jours
au lieu de huit ?
Je demande 1a permission de me remettre
un peu. Passer d'un optimisme béat à je
pessimisme fulgurant est, même pour l'ima
gination d'un romancier, fort difficile. {Rires
et applaudissements.)
(A suivre) Léon DAUDET
Député de Paris.
. ■ Il.l. .11—.1 — —
LA POLI-TIQUE
Les obsèques de Léon Lobien
Rappelons que les obsèques de notre
regretté collaborateur et ami Léon Lobien
seront célébrées aujourd'hui, à Châtillon-
sous-Bagneux. On se réunira, à deux heu
res, à la. maison mortuaire. 44 rue de Fon-
tenay (clinique du docteur Artault de Ve-
vey) d'où le cortège se rendra à l'église
de Châtillon. Le présent avis tient lieu
d'invitation.
Après le verdict honteux
Chez les Camarades de . Combat
On nous communique la note suivante :
Le Comité Directeur de la Fédération
des sections de Paris et Banlieue de l'As
sociation nationale des Camarades de
Combat, réuni le 25 janvier 1924 décide :
De s'éleœr énerqlquement contre Vac
quittement de la fille Berton, assassin d'an
glorieux combattant, d'un héros Français :
Marias Plateau ;
Devant Veffet désastreux produit & Fé-
tranger, chez nos Alliés comme chez nns
ennemis, par la misérable lâcheté du jury,
il tient à protester auprès des pouvoirs pu
blics contre la liberté qtti est laissée à la
fille Berton dé s'exhiber dans des boites de
nuit et aux répétitions générales de cer
tains théâtres ;
Considérant cela comme un défi à ceux
qui, comme Marias Plateau; ont fait héroï
quement leur devoir pendant la guerre, ont
été mutilés, ont souffert ou sont morts
pour la Patrie, en même temps que comme
un outrage à la France qu'ils ont sauvée :
■ jl prévient les autorités responsables que
les anciens combattants ne sauraient to
lérer longtemps un pareil scandale et qu'ils
sont prêts, le cas échéant, à en empêcher
la réédition par tons les moyens.
I. « Méfions-nous des économies
ruineuses »
Ce titre ne nous appartient plus, il an
nonce et qualifi» un très intérossant et très
juste article • de M. • le général Taufllieb,
dâna l'Information.
Mais 1jï sénateur de l'Alsace n'a|)plique
pas ce blâme aux compressions et prélè
vements opérés sur le budget de la defense
nationale. Il défend même et préconise,
sans les trouver ruineuses, certaines éco-
ffomies du Jbudget de la guerre, et là-des
sus 11 doit avoir raison contre nous.
De notre côté, nous réitérons avec
fermeté l'avis déjà donné: s'il y a. du
coulage rue Saint-Dominique, il faut l'ar
rêter au plus tôt, mais affecter l'intégra-
iité des sommes ainsi épargnées à d'autres
nécessités du môme budget, par exemple
aux officiers, aux sous-omeiers, à l'aéro
nautique. Dans l'état . présent de l'Alle
magne et du monde, il n'y a que cette
position de sage. Croire que l'Amérique
nous saura gré de nos réductions de de
penses militaires fait le plus grand hon
neur à la rectitude morale du général
Tanfflieb. Mais il conçoit le monde, spé
cialement le monde anglo-saxon, à l'image
de sa noble nature. Tout ce qu'il offrira
sçra jugé de peu. Tout ce qu'il gardera
d'armes et de mnuitions sera jugé odieux
et exorbitant. Raison : nous sommes un
beau pays que l'on achète morceau à mor
ceau. L'acheteur mis en goût ne déteste
rait pas de prendre sans payer. Qu'est-ce
qui Pen empêche encore ? La vue de
notre force militaire. Qu'il soit délivré de
cette inhibition salutaire, et l'on verra
avec quel amour nous serons mangés !
Mais, ces réserves notées, il faudrait
méditer arvec une attention profonde les ré
flexions du général Taufïïieb sur les éco
nomies ruineses. Quelles sont-elles, à son
gré ? Je le cite :
« Chacun sait que la propagande alle
mande a puissamment contribué à la bais
se du franc. Le mot d'ordre, parti de
Francfort, a gagné Amsterdam, Londres,
New-York, llio-de-Janeiro, où les banques
allemandes vendaient , le franc meilleur
marché que les autres établissements lo
caux. Les Allemands, qui n'ont pas d'ar
gent pour payer les réparations, consa
crent, en effet, des millions à la propagan
de grâce à laquelle ils ont pu, pendant
quatre années, nous tenir en échee; Ils
inondent de leurs tracts les deux Améri
ques, Les-radios de Nauen colportent de
fausses nouvelles jusqu'en Chine, au Ja
pon, aux' Indes Néerlandaises.
« Un bureau de renseignements, dont
pavais longtemps demandé la création,
fonctionne depuis un an à New-York sous
la direction d'un diplomate éminent, M.
Hébert. \a-t-on lui couper les vivres ?
« Certains crédits étaient prévus pour
la réorganisation de services d'agence
dans les deux Amériques. Laisserons-nous
à Wolff et à eRuter le soin de renseigner
Wall Street sur ce qui se passe à Dussel-
dorf et à Paris ?
« Les services de presse du ministère
des Affaires étrangères, enfin installés
dans des làcaux convenables, vont-ils être
privés de tout moijen d'aètion ?
Si j'avais l'honneur de représenter mon
pays quelque part et que de mauvais
bruits sur son crédit fussent mis en cir
culation ce n'est pas à ce moment que je ré
duirais mon train de maison. Le bon sens
commanderait de l'augmenter, au con
traire ! Si j'avais deux carrosses, j'en
commanderais six. Si j'avais six laquais,
j'en embaucherais vingt. Cela n'empeche-
rait pas de conseiller à mon gouvernement
de procéder à la vente de tous les mono
poles onéreux et de mettre à la porte les
parasites du budget. La dernière des er
reurs n'en serait pas moins de consentir
devant l'étranger à la position d'Etat
malade et de peuple diminué. Les opéra
tions de réduction et de resserrement ne
s'accompliront bien que si elles sont mos
quées ou, si l'on veut, illuminées par les
signes incontestables de notre vitalité, de
notre ambition, de nos entreprises.
Mais, le général Taufïïieb a raison, ce
n'est pas ainsi que le ministère des Af
faires étrangères considère l'ensemble des
réformes qui s'imposent à lui. Mes infor
mations confirment celles que M. le géné
ral Taufflïeb a utilisées. 11 est, par exemple,
question de supprimer quatre-vingts con
sulats sur cent quarante, plus de la moi
tié ! Croit-on que cela fera remonter le
franc ? Tout au rebours, le crédit du
pays ne sera-t-il pas atteint gravement par
des économies comparables à celles d'une
maison de banque qui supprimerait ainsi
les cinquante-sept pour ceijt de ses suc
cursales ? Coup de hache inconsidéré qui
évoque le philosophé scythe de La Fon
taine. Des hommes expérimentés essaient
de défendre ces consulats, dont plusieurs
sont rémunérateurs. Celui de Charleroi re
présente, par exemple, un rapport brut de
400.000 francs, un rapport net de 300.000,
par les frais de chancellerie. A quoi ser
vira de sabrer là-dedàns 1 A nous faire
du mal à nous-mêmes ! — Mais, réplique-
t.on, l'important est de donner l'exemple
aux autres ministères, l'important est de
pouvoir dire à la Chambre : J'ai supprimé
tant de postes... Quelle erreur ! L'impor
tant n'est pas d'éblouir une assemblée par
des chiffres qui ne sont que les signes
de réalités fort complexes. L'important,
c'est d'agir réellement dans les deux direc
tions de l'économie véritable et du relè
vement substantiel de notre crédit. Nulle
confiance ne peut venir à qui précipite
ses actes sans en dé.libéror le choix ni la
direction. Quel crédit ferait-on à l'hur-
cuberlu qui, a force de se restreindre, se
ruinerait.
Notre budget de la propagande est de
32 millions. Le général Taufflieb en a dé
montré éloquemment l'utilité et surtout
l'opportunité à cette heure où tout moyen
est bon pour nous diffamer. Va-t-on le
réduire à dix ou douze millions ? Va-t-on
atténuer encore les maigres ressources
confiées aux missions catholiques et pro
testantes? Quel malheur que Barrés ne soit
plus là pour aller supplier M. Poincaré de
lever enfin les veux de dessus les dossiers
où s'alignent les nombres, de regarder
enfin la vie, le monde, le jen des forces
NI POLICE NI JUSTICE »
qui nous combattent, le point où nous
devons maintenir malgré tout notre pré
sence et notro action ! Barrés trouverait
des paroles pour tirer M. Poincaré de son
rêve arithmétique ou algébrique et le rap
peler aux vérités sensibles que l'alarme
de l'heure lui fait trop négliger.
• .
H. Le crédit et ses conditions
Economiser pour rétablir notre crédit
est une politique. Economiser pour le dé
truire est un. suicide. Comment cette évi
dence peut-elle faire un doute pour qui
que ce soit 1 Comment n'est-elle pas aper
çue de M. Poinparé ? Comment ne voit-il
pas que des Décrets-lois pareils décréte
ront son propre; discrédit et légiféreront
de sa ruine '?
La question de notre crédit, la question
du crédit de M. Poincaré, est liée tout
entière aux questions de durée et d'avenir
que sa politique intérieure laisse dou
teuses. Ce doute supprimé, cette éventua
lité d un retour offensif des gauches anti-
uhroibcs une "fois balavée de notre ciel
levant: le gage de la Ruhr sera consolidé
et fixe, il reprendra donc sa valeur, et
tout remontera en vitesse, le frane comme
le reste, si surtout M. Poincaré sait jouer
aux cambistes ennemis le mauvais tour de
reporter les élections à un an ou même
à dix mois.
— Mais, dit-il, le Sénat n'y consentirait
pas.
— Qu'est-ce qu'il en sait ? Qu'il essaye
plutôt 1 L'aventure, difficile en apparence,
vaut la peine d'être tentée. Au lieu que,
dans la direction où il s'est engagé, ce
n'est pas au difficile, c'est à l'impossible
qu'il se heurté. On ne ramène pas le cré
dit en se diminuant et en s'affaiblissant
à l'extérieur. On ne prouve pas, on ' ne
rayonne pas la confiance dans l'avenir avec
des mbais sur des moyens essentiels.
III. Réponses
Comme je le disais hier, je dois bien
des réponses, à Mme.Séverine ! Les voici à
la hâte et en ^rand désordre. — Si je' suis
l'ami du prolétariat, pourquoi me plaindre
que Briand lui ait ouvert le jury 1 Parce
que le jury, suffrage juridique, «st, comme
le" suffrage .politique, un de -ces «os'-à
ronger» jeté à la démocratie, un de ces
« ignqbles mensonges » , une- de ces < mys
tification oppressives », dont parlaitiàu-
"gu'stë Comte, ufie de ces ombres sans :
chair par lesquelles la bourgeoisie radi
cale' a fait oublier au^ ouvriers la proie
de l'intérêt réel, de la réforme .utile. D'un
point de vue plus général, il est odieux,
d'ajourner indéfiniment l'incorporation
des ouvriers à la société puis de dire à
celle-ci et à ceux-là : faisons comme si
c'était chose faite, Venez jugez, décidez,
comme si le progrès était accompli, les
réformes • socialistes réalisées... Le juge
improvisé se fait du mal à lui-même en
même temps qu'il concourt à fausser les
juridictions.
Mme Séverine demandait aussi l'autre
jour pourquoi nous'n'avons'pas nommé
l'un des '« dauphins du régime » qui se
ralliait à nos idées ou pourquoi celui-ci
ne se nommait pas... Nos amis n'ont ja
mais péché par timidité ni par ^oût de
l'anonymat. Mais celui-ci a parfaitement
le droit de choisir pour se faire connaître
l'heiire et le jour où la révélation produira
le plus d'effet.
Mme Séverine juge que je me suis ex
posé à la légitime vindicte du fils d'Al-
mercyda pour avoir appelé, mardi, à la
Cour d'appel, le directeur du Bonnet rouge
un ignoble espion allemand. Tout bon ci
toyen souhaitera à cet enfant de faire ou
blier le crime de son père en devenant un
honnête homme et un bon Français. Mais
le temps où nous vivons interdit de tirer
un voile sur des malheurs et des for
faits exemplaires ou instructifs. Mme Sé
verine juge fantaisiste l'anagramme ordu-
riè.re du nom. d'A.'.mereyda. Nous ne l'a
vons pas inventée, c'est du milieu d'Alme-
reyda qu'elle nous est revenue et les pro
testations ont été faibles ou nulles quand
le pauvre M. Ribot fit retentir la tribune
du Sénat du noble dégoût qu'elle lui ins
pirait.
Mme Séverine ne croit pas qu'Almereyda
ait trahi. Nous en sommes sûrs au con
traire. il n'a été ni condamné ni inculpé
pour trahison ? Mais les rédacteurs de
son journal ont été condamnés de ce chef
on ne fera croire à personne que Vigo eût
inséré tant d articles de Duvaî sans .les
avoir lus. Al;iureyda avait -:on norc et son
numéro, que nous avons donnés ici, dans
le catalogue des espions allemands. Nos
prisonniers étaient envoyés en conseil de
guerre pour avoir fait circuler tel ou tel
journal français dans les camps : on n'y
inquiétait pas lés lecteurs du Bonnet
louge qu'on y vendait ouvertement, simple
réplique de la Gazette des Ardennes. Bien
avant que j'eusse dénoncé à cette place, le
9 septembre 1916, son voyage en Espagne,
son voyage de trahison, il avait été facile
de voir quel jeu jouait Almereyda : ses
campagnes de juin 1915, ou, sans la inoin
dre agression de notre part, il nous cou
vrait, nous et nos familles, de la plus fé
tide des boues, était l'œuvre d'un simple
agent provocateur. Tous les chroniqueurs
de la guerre en ont jugé insi. Ils l'ont dit :
cette campagne ne s'expliquait que par la
volonté de susciter, dans les rues de Paris,
entre royalistes ' et républicains, la ba
taille ope désirèrent en' râin nos ennemis.
Nous fîmes face au danger en publiant, à
notre revue de la presse, l'interdiction for
melle à nos jennes amis de dire un mot,
de faire un geste de ce côté-là. — Mme
Séverine paraît admettre que Vigo-Alme-
reyda a été mal jugé par ses propres cama
rades envers lesquels il se serait fort mal
conduit.' C'est possible, je n'en sais rien.
Le certain est qu'il s'est conduit plus mal
encore. envers sa patrie. Nous avotjs le
droit de le dire et de le répéter jusqu'à
ce que cette conduite ne trouve plus un
imitateur.
Charles MALRRAS
Erratum. — Hier, à ta fin du chapitre I,
il fallait lire, à propos du gouvernement
de M. Poincaré : « ...la politique de sûreté
dont il est le promoteur ». On a imprimé
le contraire î
La forfaiture de la police
dans l'affaire Bertoii -
Sous ces titres : Ni Police ni Justice :
Après le Procès de l'Assassinat, le P rocès
des P urges ; Le bon revolver et le mé
chant bâton, — la librairie de l'Action
française édite en brochure les déclara
tions faites par Charles Mourras mardi
dernier, 22 janvier, devant la Chambre des
appels correctionnels.
L'arrêt de cette Chambre devant être
rendu aujourd'hui, l'occasion est bonne de
reproduire ici la partie de ces déclarations
qui concerne la forfaiture de la police dans
l'instruction de l'assassinat de Plateau —
partie sur laquelle notre compte-rendu
avait dù^passer trop rapidement.
Un cadavre mystérieux
L'article visant la police et menaçant
l'anarchie avait paru le 8 février, à
5 heures 30 du matin.
Le même jour, à deux heures et demie
de l'après-midi, l'on trouvait, dans la
chambre d* l'hôtel qu'il occupait, rue
Lécuyer, n* 8, le corps mort du nommé
Gohary, dit Harmand, secrétaire des Jeu
nesses anarchistes, conférencier du Liber
taire, l'un dés derniers amants de Ger
maine Berton, avec qui il avait vécu dans
cet hôtel du 13 au 31 décembre 1922 1
Ainsi, le jour même, l'un des éléments
de l'enquête disparaissait brusquement.
Nous devons nous demander à qui ser
vait, à qui était utile cette disparition V
Etait-ce aux anarchistes inquiets de la
débilité morale du suicidé et des secrets
qu'il détenait ? Etait-ce à quelques poli
ciers soucieux du tour nouveau que pre
naient nos préoccupations On a répon
du par un mot commode : Simple coïnci
dence de notre dénonciation et d'un sui
cide ! Mais attendez ! Aussitôt qu'on y a
regardé, on a trouvé dans les papiers de
Gohary des lettres de Germaine Bertpn,
un petit traité doctrinal de l'action et de
l'assassinat anarchistes rédigé par la
même Germaine Berton, enfin le carnet
du suicidé portant le nom de la Berton
voisihant avec le nom et> l'adresse. de
Léon Daudet. En vérité; à supposer que
ce Gohary ne fût qu'un témoin, c'était un
témoin précieux, peut-être dangereux pour
quelques personnes : il disparaissait juste
à l'heure où l'on se mettait à regarder de
son côté...
Voilà,. dites-vous peut-être, de simples
soupçons ! Des soupçons qui sont nés en
des esprits mal faits et des cœurs mal
intentionnés. Permettez-moi de vous con
duire au delà du domaine du soupçon.
Peu ..de jours avant la mort de Gohary,
nous 35mes une découverte. La partie
civile s'aperçut d'un fait : la police avait
été un peu moins paresseuse et un peu
plus; perfide que nous ne l'avions sup
posé. La police connaissait Gohary, son
adresse. Vous verrez que, non seulement
elle la connaissait, mais elle la dissimu
lait à la justice. En inscrivant son nom
sur la liste des anarchistes dangereux
signalés au juge d'instruction, la police
avait laissé l'adresse de Gohary en blanc :
tandis que les 25 autres noms d'anarchistes
étaient suivis sur cette liste de l'adresse
précisé à laquelle les retrouver, le nom
du 26" ne portait pas cette indication.
Le juge avait donc pu procéder aux per
quisitions rituelles Chez les 25 anarchistes
insignifiants, mais n'avait pu envoyer
chez le principal d'entre eux, chez le
secrétaire des Jeunesses anarchistes, chez
le conférencier du Libertaire, chez le
dernier ou l'avant-dernier amant de Ger
maine Berton ! Et si le juge n'avait pas
cette adresse, c'est que le chef du service
des Renseignements généraux à la Pré
fecture de police, M. Joseph Dumas, qui
la possédait, s'était abstenu de la commu
niquer : l'instruction n'a pu connaître
l'importance de Gohary qu'après la mys
térieuse disparition de ce malheureux.
Cette disparition à point nommé n'est-
elle imputable qu'aux forces de la nature
6u de la providence ? C'est la première
question qui se présentait. Seconde ques
tion : l'omission de son adresse sur la liste
préparée par M. Dumas pouvait-elle être
facilement rangée parmi les phénomènes
où la volonté des hommes n'a point de
part î
IVotre enquête sur Gohary
Tout au moins valait-il la peine d'éclair-
cir cette dernière question. La négligence
de M. Dumas pouvait-elle s'expliquer na
turellement et innocemment 1 Nous étions
loin de posséder alors le détail de toutes
ces machinations criminelles. Mais il y
avait un cadavre, il y avait la preuve que
cet homme- laissé vivant eût été utile et
nécessaire à l'instruction, il y avait enfin
le grave indice que le siience de Gohary
avait peut-être été désiré en haut lieu.
Nous devions faire la lumière sur tout
cela.
Mais comment ?
La réputation de l'« Action Française »
auprès de certaines « honnêtes gens »
vous fera peut-être penser, Messieurs,
que nous ayons songé, soit à châtier le
fonctionnaire ^négligent, soit à lui faire
peur au moyen d'une campagne de presse?
J'en suis très fâché pour nos calomnia
teurs, mais nous prîmes une autre voie, la
voie normale et régulière. Avant de cor
riger le coupable avant même de saisir
le public, nous avons saisi l'autorité com
pétente. Ce n'est pas notre faute si elle
s'est dérobée, mais enfin c'est par là que
nous avons passé tout d'abord.
Quatre jours après la mort de Gohary,
Léon Daudet publiait dans 1 Officiel une
question écrite" au ministre de la Justice.
Pas de réponse. Le 15 février, à la fin de
l'après-midi, j'accompagnais mes amis
Léon Daadet et Maurice Pujo dans le ca
binet du chef de la magistrature française,
M. Cojrat, garde des Sceaux, afin de lui
dénoncer l'acte de forfaiture et de trahi
son commis aux dépens de la justice, par
le chef de service qui avait négligé à des
sein de fournir 1 adresse de Gohary et
frappé de la sorte l'instruction judiciaire
de stérilité. Je vis M. Colrat écouter "mes
amis avec beaucoup d'attention. Mon rôle
était muet. Je les avais suivis à la Chan
cellerie pour faire acte de présence et
montrer que je m'associais sans réserve à
leur réclamation. Ma surdité me faisait un
devoir de ne pas me mêler à l'entretien,
crainte de 1; prolonger. Je vis donc mes
amis exposer notre grief, je vis le ministre
leur répondre et je ne tardai pas à cons
tater, toujours par le témoignage des yeux,
que l'accord des trois interlocuteurs était
absolu., M. le garde des Sceaux Colrat di
sait manifestement comme eux, et même,
eût dit le bon peuple, il en remettait ! Un
moment, sa physionomie, sa mimique de.
vinrent si expressives que je ne pus m'em-
pêcher de donner des signes d'attention
assez sensibles, car M. Colrat les perçut et,
se tournant tout à fait de mon côté, il dit
à haute et intelligible voix : J'expliquais
à ces messieurs que je ne peux rendre la
justice, parce que je n'ai pas de police.
Non, non, je n ai pas de police, il n'y a
plus de justice possible.
t,e ministre était si plein de. son sujet
qu'il m'exprima plusieurs fois la même
pensée sous deux ou trois formes nou
velles : Je n'ai pas de police, comment
voulez-vous que je rende la justice ? Non,
ce n'est pas possible, pas possible du tout /
...Notre plainte à M f Colrat fut rendue pu
blique, d'accord avec M. Colrat. Une en
quête fut ouverte sur l'acte reproché par
nous au chef des renseignements géné
raux, M. Joseph Dumas. Comment fut me
née cette enquête ? Suivant tous les prin
cipes, avec beaucoup de lenteur. Pendant,
quinze jours environ, nous en eûmes peu.
de nouvelles. Peut-être bien que la justice
avait voulu d'abord -s'assurer de l'impor
tance du personnage de Gohary.; C'est
douze jours plus tard seulement, a la date
du 27 février, que furent connus les résul
tats des interrogatoires de Germaine Ber
ton, dont le détail confirmait nos rensei
gnements: Gohary avait bien cohabité
avee Germaine, il détenait bien ses lettres
et ses écrits doctrinaux, le carnet person
nel de Gohary portait bien le nom de Ger
maine voisinant avec celui de Daudet.
Après ces précisions et ces vérifications,
y eut-il un mouvement de zèle ? La Chan
cellerie demanda-t-elle au ministre de l'In
térieur ce que devenait l'enquête promise
sur le policier qui avait dissimulé Gohary
en cachant au juge la demejre de Gohary?
Les deux premiers jours de mars durent
être consacrés à ce travail, car, le 3 mars,
le fonctionnaire enquêteur, qui était M.
Xavier Guichard, contrôleur général de la
préfecture, et M. Ducrocq, chef de la police
judiciaire, échangèrent au téléphone la
singulière conversation rapportée devant
la cour d'assises, sous la foi du serment,
par le fonctionnaire même qui en a connu
les termes, qui a jugé ces termes criminels
et qui a fait son devoir (défini à l'article
30 du Code d'instruction criminelle), les
rapportant dès qu'il l'a pu et comme il l'a
pu, j'ai nommé cet homme courageux, ce
bon citoyen, l'inspecteur Chassigneux.
Le témoignage Chassigneux
Laissons parler ce fonctionnaire qui a
préféré la ioi, le droit, l'honneur au ser
vice du crime et dont le témoignage, vous
le verrez, n'est peut-être pas aussi isolé
qu'on l'a dit :
« Le 3 mars 1923, vers 17 heures, M.
« Xavier Guichard, arrivant à la P. J. par
« le fil privé du standard, m'a demandé
« de causer avec M. Ch. Ducrocq, direc-
« teur de la police judiciaire.
« J'ài établi cette communication et j'ai
« été intrigué par la teneur de la convcr-
« sation qui portait sur l'affaire Plateau,
« le brigadier Ballerat. M. le juge Devise
« et' M. le préfet de police Naudin.
« M. Xavier Guichard, s'étant assuré
« que M. Ducrocq l'entendait, dit alors :
— « Tu sais, j'ai demandé à Dumas si
« on connaissait bien Ballerat, niais as-tu
« vu le rapport ?
« M. Ducrocq répondit :
— « Oui, parfaitement.
« M. G uichard . — Je voudrais savoir
« si tu as bien le même sentiment que
« Dumas et moi, et si nous sommes bien
« d'accord.. »
Vous avez entendu, Messieurs i
Dumas et moi ! Dumas, le camarade-
fonctionnaire soumis à l'enquête de ce
Contrôleur !
Je continue leur dialogue :
« Il n'y a aucune faute de notre part.
« C'est au juge qu'il appartenait de don-
« ner des instructions et, à lui, la faute.
« M. D ucrocq . — Parfaitement, c'est
« aussi mon avis ; d'ailleurs, Ballerat sort
« de mon cabinet et je lai ai fait ajouter,
« de sa main, sur le rapport « que M. De-
« vise avait été mis au courant de cette
« affaire. »
« M G uichard . — Ah ? bien. »
« M. D ucrocq . — Oui, oui, c'est fait,
< mais dois-je te le renvoyer, ce rap-
« port ? »
« M. G uichard .— Non, mais meta-Ie
s sous clef et, surtout, ne dis rien au
« préfet, ne lui en parle pas.
« Je suis appelé au ministère de l'inté-
« rieur ou se trouve déjà Dumas et le
« préfet, pour 18 heures, je te téiéphone-
« rai de là-bas, dès mon arrivée. Au re-
« .voir. » '
Ceci se passait le 3 mars 1923.
A la Cour d'assises, l'inspecteur Chassl-
jneux, interrompu et même menacé, a
ajouté :
« J 'ai - autre chose à dire. Le (i mars
* 1923, nouvelle conversnt.cn télépho-
<- nique par le standard privé, entre MM.
- Ducrocq et Guichard.
« M. Ducrocq a dit .:
« Ballerat sort de mon bureau, on lui
« a fait établir un procès-verbal relatant
EDITION DU MATIN
Lundi 28 Janvier 1924
4 S ceniimeg. Ssui st S exbb-bt- O isb
20 oenlimes. D épartemetts bt C olokibs
ABONNEMENTS: Bal». S x IM j. TnfaHù.
France et Colonies. AS fr. a5 fr. i3 fr.
Etranger 83 » 61 s 13 s
Chèquo postal ; Compte aî.goa Parti.
ORGANE DU NATIONALISME INTÉGRAL
« Tout ce qui est national est notre. »
Le Duc d'ORLÉANS
héritier des quarante Rois qui on mille ans Ûreotla Franco#
ftÊDACTIOH & ADHITÎISTRATIOH*
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Après ie betres du soir : Ségur n*68
Registro 4e Commerce ; Seine N* 78^3
Fondateur : HENRI VAUGEOIS — Directeurs politiques : LÉON DAUDET et CHARLES MAURRAS —— Rédacteur en chef : MAURICE PUJO
Les Français sont résignés :
« Le premier comité d'experts accepte le pro-
« jet allemand de restauration- monétaire. Le
« second choisit comme président M. Reginald
a Mae Kenna...
« A peine entend-on s'élever quelques timides
« réserves alors que ce devrait être un tonnerre
« de protestations. »
LE RENSEIGNE, dans la Libre Parole.
811s aux voleurs d'abord !
Noos donnons aujourd'hui, d'après F O f
ficiel, la suite da discours prononcé ven
dredi, à la Chambre, par Léon Daadet.
Ce que je crains, alors, c'est que nos
alliés et amis, non seulement ne noua
sachent aucun gré de l'effort fiscal terrible
que nous allons faire, mais encore tirait
prétexte de cet effort pour nous réclamer
les dettes anglaises et américaines. On nous
dira : « Du moment que vous avez pu payer
le reste, vous pouvez encore payer cela ».
Evidemment, ce serait d'une bonne foi
extrêmement discutable, mais c'est un ar
gument de polémique financière qui sera
rapidement employé dans la presse qui ne
nous est pas * faVorable. Vous pouvez en
être certain.
Mais-, le-question qui se pose et qu'évi
demment, monsieur le ministre des Finances,
vous avez résolue par l'affirmative, sinon
vous n'auriez pas déposé vos projets, est
celle-ci : les mesures fiscales que vous pro
posez sont-elles opérantes ?
Oh ! vous y répondez et toute votre
presse y répond tous les jours, — cette
presse de grande information qui donne j
peu d'informations, car je ne parle pas de
la presse politique, qui a des avis poli
tiques, mais de la presse d'information qui
reçoit ses avis du gouvernement.
La grande presse, dite d'information,
pous dit tôus les jours : ces mesures sont
décisives ; à peine les aurez-vous votées,
et .il faut les voter dare-dare et sans dis
cussion, houp-là ! Il y avait, ce matin,
ce mot-là dans la Victoire d'Hervé, à pro
pos des parlementaires, qui retardent le vote
d'opérations salvatrices par des discussions
Absolument inutiles...
*
M. Herriot . — Il est qualifié !
M. Léon Daudet . — ...à peine les aurez-
vous votées, vous verrez le franc remonter.
Je ne suis pas entouré de techniciens
aussi calés que les membres du goùverne»-
ment* .mais je connais Tin certain ^nombre;
de gens qui s'occupent de;ces questions.
Ceux que j ? ai interrogés, notamipént Valois
et Jacques Bainville, m'ont répondu : « Ces
mesures sont absolument inopérantes quant
au relèvement du franc ( rires à Vextrême
gauche) ; elles ne pourront avoir comme
résultat que d'augmenter la cherté de la
vie ».
C'est une question de conviction, une
question de foi, me direz-vous.
Tous vos journaux vont écrire, demain
matin : « Vous allez voir, monsieur Léon
Daudet et tous les députés, vous allez voir
le franc rebondir ».
Mais s'il ne rebondit pas ?
Où est, en effet, la garantie ? Co sont
des hypothèses, des conjectures. C'est pres
que de la métaphysique financière, comme
tout ce que nous faisons et disons quant au
change.
Les lois profondes de cette marée spé
ciale de ta monnaie et de son retrait, de
son flux et de son reflux, qu'on appelle le
change, nous sont aussi inconnues que les
lois des marées et des tempêtes sur les
océans. Par conséquent, lorsque vous nous
dites que la forme particulière de votre
petit bateau va arrêter et empêcher désor
mais la'tempête, quelles que soient votre
science technique et celles de vos conseil
lers et de M. Bokanowski, je vous avoue
que je ne enis nullement convaincu. ( Ap
plaudissements: à droite.)
M. Emmanuel Brousse . ■— Que faut-il
faire, alors ?
M. Léon Daudet . — Ce qu'il faut faire,
monsieur Brousse, je vais vous en donner
tout à l'heure une légère. esquisse.
Nous sommes ici des partisans de la
repopulation du pays. ( Très bien ! Très
bien.')
Nous sommes pour les familles nom
breuses.
Or, croyez-vous que les mesures que
vous nous proposez sont de nature à favo
riser les familles nombreuses ?
M. Georges Lévy . — ^ous n'avez pris
aucune mesure en faveur des familles nom
breuses. Vous n'avez, établi que des .impôts
de consommation, qui les ont accablées.
M. Léon Daudet. — Y a-t-il, dans un
laboratoire de France, nn malheureux co
baye aussi à plaindre que ce que l'on ap
pelle « un père de famille nombreuse » ?
Par les mesures draconiennes que vous
allez prendre, vous allez rendre ta famille
nombreuse infiniment plus rare encore
qu'aujourd'hui. Par les lois sur les succes
sions, qui sont si graves, quoi qu'on en
pense, au point de vue de ta constitution
de la famille, vous allez écraser l'héritage
et vous savez bien qu'ainsi vous écraserez
la famille. {Applaudissements à droite.)
Quant an double décime, je ne vous rap
pellerai pas ce que l'on vous en a déjà dit
On vous le répétera, d'ailleurs, bien des
fois encore, au cours de ces j ouri^es* ]ui
seront si pénibles pour les uns comme poui
les autres.
On vous dira que cette majoration de
deux décimes augmentera certainement la
cherté de la vie dans des proportions con
sidérables, que le consommateur paiera
deux fois, d'abord 20 o/û, puis l'inclusion
du surplus.
Dans ces conditions, suivant l'expression
qui a été employée, je crois, par notre
confrère, M. Lucien Romier, dans la Jour
née industrielle, je suis persuadé que la
cherté de ta vie va monter, à partir de votre
vote, « comme un ballon s>.
En somme, vous nous invitez, nous, ta
Chambre, et- surtout nous, votre majorité,
à nous suicider, à quatre semaines des élec
tions, et à nous suicider pour rien du tout.
{Applaudissements et rires à' Fextrême
gauche et à gauche.)
Par contre, je crois qu'il y a des per
sonnes qui se frotteront les mains. Ce sont,
à ce qu'on m'assure, les financiers et les
arbitragistea ; et il y a, précisément, parmi
eux, quelques-uns des financiers que vous
avez consultés, car ce n'est pas ta première
fois que des financiers éminents, consultés
par un ministre, lui conseillent des mesures
de nature à se retourner en lem faveur.
{rires à F extrême gauche) et non pas en
faveur du public.
Il faut être sceptique, maintenant, en
matière de consultation de financiers émi
nents.
M. Loucheur vous a expliqué, un jour,
avec beaucoup d'éloquence et de perti
nence, naturellement, parce qu'il est très
fort dans ces questions {sourires), que l'ar
gent court dans un circuit fermé et que,
par aucun moyen, il n'est possible d'aug
menter ou de diminuer la quantité de cet
argent. C'est, transportée dans le domaine
financier, ta fameuse théorie de Nietzsche
sur le retour éternel du semblable.
Ce que je sais bien, c'est que, tout le
long du circuit fermé de l'argent, se trou
vent, avec des' écuelles, un certain nombre
de personnes, également toujours les mêmes,
qui captent cet argent, quel que soit le des-
fiin que l'on donne à sa eourbe nouvelle au
cours des éminenta rapports que viennent
défendre, à cette teibun^ des tàppqrtéurs
non moins éminents. {Rires et applaudisse
ments.) . '
Tout , à l'heure, M. Brousse me posait-cette
question : « Mais que proposez-vous ? »
En effet, c'est l'habitude, dans les assem
blées — et c'est une habitude très légitime
— de demander au collègue qui présente
une critique : mais que mettriez-vous à la
place ?
Je vous dirai, ici, par une remarque pré
liminaire, que les mesures que nous pro
pose, avec sa grande compétence, M. de
Lasteyrie, et que M. le rapporteur déftend,
me paraissent porter le. signe du désarroi
évident au milieu duquel elles sont nées.
J'assiste àStoutes nos séances. Depuis un
an, on nous répète sur tous les tons que
tout est pour le mieux dans le meilleur des
mondes possibles.
C'était encore votre avis le 13 janvier an
soir et, le 14 janvier, au matin, nous nous
réveillons dans une catastrophe inouïe, sans
précédent !
Très heureusement, vous avez le remède
dans votre poche ! Que serait-ce, en effet, si
cette catastrophe devait durer quinze jours
au lieu de huit ?
Je demande 1a permission de me remettre
un peu. Passer d'un optimisme béat à je
pessimisme fulgurant est, même pour l'ima
gination d'un romancier, fort difficile. {Rires
et applaudissements.)
(A suivre) Léon DAUDET
Député de Paris.
. ■ Il.l. .11—.1 — —
LA POLI-TIQUE
Les obsèques de Léon Lobien
Rappelons que les obsèques de notre
regretté collaborateur et ami Léon Lobien
seront célébrées aujourd'hui, à Châtillon-
sous-Bagneux. On se réunira, à deux heu
res, à la. maison mortuaire. 44 rue de Fon-
tenay (clinique du docteur Artault de Ve-
vey) d'où le cortège se rendra à l'église
de Châtillon. Le présent avis tient lieu
d'invitation.
Après le verdict honteux
Chez les Camarades de . Combat
On nous communique la note suivante :
Le Comité Directeur de la Fédération
des sections de Paris et Banlieue de l'As
sociation nationale des Camarades de
Combat, réuni le 25 janvier 1924 décide :
De s'éleœr énerqlquement contre Vac
quittement de la fille Berton, assassin d'an
glorieux combattant, d'un héros Français :
Marias Plateau ;
Devant Veffet désastreux produit & Fé-
tranger, chez nos Alliés comme chez nns
ennemis, par la misérable lâcheté du jury,
il tient à protester auprès des pouvoirs pu
blics contre la liberté qtti est laissée à la
fille Berton dé s'exhiber dans des boites de
nuit et aux répétitions générales de cer
tains théâtres ;
Considérant cela comme un défi à ceux
qui, comme Marias Plateau; ont fait héroï
quement leur devoir pendant la guerre, ont
été mutilés, ont souffert ou sont morts
pour la Patrie, en même temps que comme
un outrage à la France qu'ils ont sauvée :
■ jl prévient les autorités responsables que
les anciens combattants ne sauraient to
lérer longtemps un pareil scandale et qu'ils
sont prêts, le cas échéant, à en empêcher
la réédition par tons les moyens.
I. « Méfions-nous des économies
ruineuses »
Ce titre ne nous appartient plus, il an
nonce et qualifi» un très intérossant et très
juste article • de M. • le général Taufllieb,
dâna l'Information.
Mais 1jï sénateur de l'Alsace n'a|)plique
pas ce blâme aux compressions et prélè
vements opérés sur le budget de la defense
nationale. Il défend même et préconise,
sans les trouver ruineuses, certaines éco-
ffomies du Jbudget de la guerre, et là-des
sus 11 doit avoir raison contre nous.
De notre côté, nous réitérons avec
fermeté l'avis déjà donné: s'il y a. du
coulage rue Saint-Dominique, il faut l'ar
rêter au plus tôt, mais affecter l'intégra-
iité des sommes ainsi épargnées à d'autres
nécessités du môme budget, par exemple
aux officiers, aux sous-omeiers, à l'aéro
nautique. Dans l'état . présent de l'Alle
magne et du monde, il n'y a que cette
position de sage. Croire que l'Amérique
nous saura gré de nos réductions de de
penses militaires fait le plus grand hon
neur à la rectitude morale du général
Tanfflieb. Mais il conçoit le monde, spé
cialement le monde anglo-saxon, à l'image
de sa noble nature. Tout ce qu'il offrira
sçra jugé de peu. Tout ce qu'il gardera
d'armes et de mnuitions sera jugé odieux
et exorbitant. Raison : nous sommes un
beau pays que l'on achète morceau à mor
ceau. L'acheteur mis en goût ne déteste
rait pas de prendre sans payer. Qu'est-ce
qui Pen empêche encore ? La vue de
notre force militaire. Qu'il soit délivré de
cette inhibition salutaire, et l'on verra
avec quel amour nous serons mangés !
Mais, ces réserves notées, il faudrait
méditer arvec une attention profonde les ré
flexions du général Taufïïieb sur les éco
nomies ruineses. Quelles sont-elles, à son
gré ? Je le cite :
« Chacun sait que la propagande alle
mande a puissamment contribué à la bais
se du franc. Le mot d'ordre, parti de
Francfort, a gagné Amsterdam, Londres,
New-York, llio-de-Janeiro, où les banques
allemandes vendaient , le franc meilleur
marché que les autres établissements lo
caux. Les Allemands, qui n'ont pas d'ar
gent pour payer les réparations, consa
crent, en effet, des millions à la propagan
de grâce à laquelle ils ont pu, pendant
quatre années, nous tenir en échee; Ils
inondent de leurs tracts les deux Améri
ques, Les-radios de Nauen colportent de
fausses nouvelles jusqu'en Chine, au Ja
pon, aux' Indes Néerlandaises.
« Un bureau de renseignements, dont
pavais longtemps demandé la création,
fonctionne depuis un an à New-York sous
la direction d'un diplomate éminent, M.
Hébert. \a-t-on lui couper les vivres ?
« Certains crédits étaient prévus pour
la réorganisation de services d'agence
dans les deux Amériques. Laisserons-nous
à Wolff et à eRuter le soin de renseigner
Wall Street sur ce qui se passe à Dussel-
dorf et à Paris ?
« Les services de presse du ministère
des Affaires étrangères, enfin installés
dans des làcaux convenables, vont-ils être
privés de tout moijen d'aètion ?
Si j'avais l'honneur de représenter mon
pays quelque part et que de mauvais
bruits sur son crédit fussent mis en cir
culation ce n'est pas à ce moment que je ré
duirais mon train de maison. Le bon sens
commanderait de l'augmenter, au con
traire ! Si j'avais deux carrosses, j'en
commanderais six. Si j'avais six laquais,
j'en embaucherais vingt. Cela n'empeche-
rait pas de conseiller à mon gouvernement
de procéder à la vente de tous les mono
poles onéreux et de mettre à la porte les
parasites du budget. La dernière des er
reurs n'en serait pas moins de consentir
devant l'étranger à la position d'Etat
malade et de peuple diminué. Les opéra
tions de réduction et de resserrement ne
s'accompliront bien que si elles sont mos
quées ou, si l'on veut, illuminées par les
signes incontestables de notre vitalité, de
notre ambition, de nos entreprises.
Mais, le général Taufïïieb a raison, ce
n'est pas ainsi que le ministère des Af
faires étrangères considère l'ensemble des
réformes qui s'imposent à lui. Mes infor
mations confirment celles que M. le géné
ral Taufflïeb a utilisées. 11 est, par exemple,
question de supprimer quatre-vingts con
sulats sur cent quarante, plus de la moi
tié ! Croit-on que cela fera remonter le
franc ? Tout au rebours, le crédit du
pays ne sera-t-il pas atteint gravement par
des économies comparables à celles d'une
maison de banque qui supprimerait ainsi
les cinquante-sept pour ceijt de ses suc
cursales ? Coup de hache inconsidéré qui
évoque le philosophé scythe de La Fon
taine. Des hommes expérimentés essaient
de défendre ces consulats, dont plusieurs
sont rémunérateurs. Celui de Charleroi re
présente, par exemple, un rapport brut de
400.000 francs, un rapport net de 300.000,
par les frais de chancellerie. A quoi ser
vira de sabrer là-dedàns 1 A nous faire
du mal à nous-mêmes ! — Mais, réplique-
t.on, l'important est de donner l'exemple
aux autres ministères, l'important est de
pouvoir dire à la Chambre : J'ai supprimé
tant de postes... Quelle erreur ! L'impor
tant n'est pas d'éblouir une assemblée par
des chiffres qui ne sont que les signes
de réalités fort complexes. L'important,
c'est d'agir réellement dans les deux direc
tions de l'économie véritable et du relè
vement substantiel de notre crédit. Nulle
confiance ne peut venir à qui précipite
ses actes sans en dé.libéror le choix ni la
direction. Quel crédit ferait-on à l'hur-
cuberlu qui, a force de se restreindre, se
ruinerait.
Notre budget de la propagande est de
32 millions. Le général Taufflieb en a dé
montré éloquemment l'utilité et surtout
l'opportunité à cette heure où tout moyen
est bon pour nous diffamer. Va-t-on le
réduire à dix ou douze millions ? Va-t-on
atténuer encore les maigres ressources
confiées aux missions catholiques et pro
testantes? Quel malheur que Barrés ne soit
plus là pour aller supplier M. Poincaré de
lever enfin les veux de dessus les dossiers
où s'alignent les nombres, de regarder
enfin la vie, le monde, le jen des forces
NI POLICE NI JUSTICE »
qui nous combattent, le point où nous
devons maintenir malgré tout notre pré
sence et notro action ! Barrés trouverait
des paroles pour tirer M. Poincaré de son
rêve arithmétique ou algébrique et le rap
peler aux vérités sensibles que l'alarme
de l'heure lui fait trop négliger.
• .
H. Le crédit et ses conditions
Economiser pour rétablir notre crédit
est une politique. Economiser pour le dé
truire est un. suicide. Comment cette évi
dence peut-elle faire un doute pour qui
que ce soit 1 Comment n'est-elle pas aper
çue de M. Poinparé ? Comment ne voit-il
pas que des Décrets-lois pareils décréte
ront son propre; discrédit et légiféreront
de sa ruine '?
La question de notre crédit, la question
du crédit de M. Poincaré, est liée tout
entière aux questions de durée et d'avenir
que sa politique intérieure laisse dou
teuses. Ce doute supprimé, cette éventua
lité d un retour offensif des gauches anti-
uhroibcs une "fois balavée de notre ciel
levant: le gage de la Ruhr sera consolidé
et fixe, il reprendra donc sa valeur, et
tout remontera en vitesse, le frane comme
le reste, si surtout M. Poincaré sait jouer
aux cambistes ennemis le mauvais tour de
reporter les élections à un an ou même
à dix mois.
— Mais, dit-il, le Sénat n'y consentirait
pas.
— Qu'est-ce qu'il en sait ? Qu'il essaye
plutôt 1 L'aventure, difficile en apparence,
vaut la peine d'être tentée. Au lieu que,
dans la direction où il s'est engagé, ce
n'est pas au difficile, c'est à l'impossible
qu'il se heurté. On ne ramène pas le cré
dit en se diminuant et en s'affaiblissant
à l'extérieur. On ne prouve pas, on ' ne
rayonne pas la confiance dans l'avenir avec
des mbais sur des moyens essentiels.
III. Réponses
Comme je le disais hier, je dois bien
des réponses, à Mme.Séverine ! Les voici à
la hâte et en ^rand désordre. — Si je' suis
l'ami du prolétariat, pourquoi me plaindre
que Briand lui ait ouvert le jury 1 Parce
que le jury, suffrage juridique, «st, comme
le" suffrage .politique, un de -ces «os'-à
ronger» jeté à la démocratie, un de ces
« ignqbles mensonges » , une- de ces < mys
tification oppressives », dont parlaitiàu-
"gu'stë Comte, ufie de ces ombres sans :
chair par lesquelles la bourgeoisie radi
cale' a fait oublier au^ ouvriers la proie
de l'intérêt réel, de la réforme .utile. D'un
point de vue plus général, il est odieux,
d'ajourner indéfiniment l'incorporation
des ouvriers à la société puis de dire à
celle-ci et à ceux-là : faisons comme si
c'était chose faite, Venez jugez, décidez,
comme si le progrès était accompli, les
réformes • socialistes réalisées... Le juge
improvisé se fait du mal à lui-même en
même temps qu'il concourt à fausser les
juridictions.
Mme Séverine demandait aussi l'autre
jour pourquoi nous'n'avons'pas nommé
l'un des '« dauphins du régime » qui se
ralliait à nos idées ou pourquoi celui-ci
ne se nommait pas... Nos amis n'ont ja
mais péché par timidité ni par ^oût de
l'anonymat. Mais celui-ci a parfaitement
le droit de choisir pour se faire connaître
l'heiire et le jour où la révélation produira
le plus d'effet.
Mme Séverine juge que je me suis ex
posé à la légitime vindicte du fils d'Al-
mercyda pour avoir appelé, mardi, à la
Cour d'appel, le directeur du Bonnet rouge
un ignoble espion allemand. Tout bon ci
toyen souhaitera à cet enfant de faire ou
blier le crime de son père en devenant un
honnête homme et un bon Français. Mais
le temps où nous vivons interdit de tirer
un voile sur des malheurs et des for
faits exemplaires ou instructifs. Mme Sé
verine juge fantaisiste l'anagramme ordu-
riè.re du nom. d'A.'.mereyda. Nous ne l'a
vons pas inventée, c'est du milieu d'Alme-
reyda qu'elle nous est revenue et les pro
testations ont été faibles ou nulles quand
le pauvre M. Ribot fit retentir la tribune
du Sénat du noble dégoût qu'elle lui ins
pirait.
Mme Séverine ne croit pas qu'Almereyda
ait trahi. Nous en sommes sûrs au con
traire. il n'a été ni condamné ni inculpé
pour trahison ? Mais les rédacteurs de
son journal ont été condamnés de ce chef
on ne fera croire à personne que Vigo eût
inséré tant d articles de Duvaî sans .les
avoir lus. Al;iureyda avait -:on norc et son
numéro, que nous avons donnés ici, dans
le catalogue des espions allemands. Nos
prisonniers étaient envoyés en conseil de
guerre pour avoir fait circuler tel ou tel
journal français dans les camps : on n'y
inquiétait pas lés lecteurs du Bonnet
louge qu'on y vendait ouvertement, simple
réplique de la Gazette des Ardennes. Bien
avant que j'eusse dénoncé à cette place, le
9 septembre 1916, son voyage en Espagne,
son voyage de trahison, il avait été facile
de voir quel jeu jouait Almereyda : ses
campagnes de juin 1915, ou, sans la inoin
dre agression de notre part, il nous cou
vrait, nous et nos familles, de la plus fé
tide des boues, était l'œuvre d'un simple
agent provocateur. Tous les chroniqueurs
de la guerre en ont jugé insi. Ils l'ont dit :
cette campagne ne s'expliquait que par la
volonté de susciter, dans les rues de Paris,
entre royalistes ' et républicains, la ba
taille ope désirèrent en' râin nos ennemis.
Nous fîmes face au danger en publiant, à
notre revue de la presse, l'interdiction for
melle à nos jennes amis de dire un mot,
de faire un geste de ce côté-là. — Mme
Séverine paraît admettre que Vigo-Alme-
reyda a été mal jugé par ses propres cama
rades envers lesquels il se serait fort mal
conduit.' C'est possible, je n'en sais rien.
Le certain est qu'il s'est conduit plus mal
encore. envers sa patrie. Nous avotjs le
droit de le dire et de le répéter jusqu'à
ce que cette conduite ne trouve plus un
imitateur.
Charles MALRRAS
Erratum. — Hier, à ta fin du chapitre I,
il fallait lire, à propos du gouvernement
de M. Poincaré : « ...la politique de sûreté
dont il est le promoteur ». On a imprimé
le contraire î
La forfaiture de la police
dans l'affaire Bertoii -
Sous ces titres : Ni Police ni Justice :
Après le Procès de l'Assassinat, le P rocès
des P urges ; Le bon revolver et le mé
chant bâton, — la librairie de l'Action
française édite en brochure les déclara
tions faites par Charles Mourras mardi
dernier, 22 janvier, devant la Chambre des
appels correctionnels.
L'arrêt de cette Chambre devant être
rendu aujourd'hui, l'occasion est bonne de
reproduire ici la partie de ces déclarations
qui concerne la forfaiture de la police dans
l'instruction de l'assassinat de Plateau —
partie sur laquelle notre compte-rendu
avait dù^passer trop rapidement.
Un cadavre mystérieux
L'article visant la police et menaçant
l'anarchie avait paru le 8 février, à
5 heures 30 du matin.
Le même jour, à deux heures et demie
de l'après-midi, l'on trouvait, dans la
chambre d* l'hôtel qu'il occupait, rue
Lécuyer, n* 8, le corps mort du nommé
Gohary, dit Harmand, secrétaire des Jeu
nesses anarchistes, conférencier du Liber
taire, l'un dés derniers amants de Ger
maine Berton, avec qui il avait vécu dans
cet hôtel du 13 au 31 décembre 1922 1
Ainsi, le jour même, l'un des éléments
de l'enquête disparaissait brusquement.
Nous devons nous demander à qui ser
vait, à qui était utile cette disparition V
Etait-ce aux anarchistes inquiets de la
débilité morale du suicidé et des secrets
qu'il détenait ? Etait-ce à quelques poli
ciers soucieux du tour nouveau que pre
naient nos préoccupations On a répon
du par un mot commode : Simple coïnci
dence de notre dénonciation et d'un sui
cide ! Mais attendez ! Aussitôt qu'on y a
regardé, on a trouvé dans les papiers de
Gohary des lettres de Germaine Bertpn,
un petit traité doctrinal de l'action et de
l'assassinat anarchistes rédigé par la
même Germaine Berton, enfin le carnet
du suicidé portant le nom de la Berton
voisihant avec le nom et> l'adresse. de
Léon Daudet. En vérité; à supposer que
ce Gohary ne fût qu'un témoin, c'était un
témoin précieux, peut-être dangereux pour
quelques personnes : il disparaissait juste
à l'heure où l'on se mettait à regarder de
son côté...
Voilà,. dites-vous peut-être, de simples
soupçons ! Des soupçons qui sont nés en
des esprits mal faits et des cœurs mal
intentionnés. Permettez-moi de vous con
duire au delà du domaine du soupçon.
Peu ..de jours avant la mort de Gohary,
nous 35mes une découverte. La partie
civile s'aperçut d'un fait : la police avait
été un peu moins paresseuse et un peu
plus; perfide que nous ne l'avions sup
posé. La police connaissait Gohary, son
adresse. Vous verrez que, non seulement
elle la connaissait, mais elle la dissimu
lait à la justice. En inscrivant son nom
sur la liste des anarchistes dangereux
signalés au juge d'instruction, la police
avait laissé l'adresse de Gohary en blanc :
tandis que les 25 autres noms d'anarchistes
étaient suivis sur cette liste de l'adresse
précisé à laquelle les retrouver, le nom
du 26" ne portait pas cette indication.
Le juge avait donc pu procéder aux per
quisitions rituelles Chez les 25 anarchistes
insignifiants, mais n'avait pu envoyer
chez le principal d'entre eux, chez le
secrétaire des Jeunesses anarchistes, chez
le conférencier du Libertaire, chez le
dernier ou l'avant-dernier amant de Ger
maine Berton ! Et si le juge n'avait pas
cette adresse, c'est que le chef du service
des Renseignements généraux à la Pré
fecture de police, M. Joseph Dumas, qui
la possédait, s'était abstenu de la commu
niquer : l'instruction n'a pu connaître
l'importance de Gohary qu'après la mys
térieuse disparition de ce malheureux.
Cette disparition à point nommé n'est-
elle imputable qu'aux forces de la nature
6u de la providence ? C'est la première
question qui se présentait. Seconde ques
tion : l'omission de son adresse sur la liste
préparée par M. Dumas pouvait-elle être
facilement rangée parmi les phénomènes
où la volonté des hommes n'a point de
part î
IVotre enquête sur Gohary
Tout au moins valait-il la peine d'éclair-
cir cette dernière question. La négligence
de M. Dumas pouvait-elle s'expliquer na
turellement et innocemment 1 Nous étions
loin de posséder alors le détail de toutes
ces machinations criminelles. Mais il y
avait un cadavre, il y avait la preuve que
cet homme- laissé vivant eût été utile et
nécessaire à l'instruction, il y avait enfin
le grave indice que le siience de Gohary
avait peut-être été désiré en haut lieu.
Nous devions faire la lumière sur tout
cela.
Mais comment ?
La réputation de l'« Action Française »
auprès de certaines « honnêtes gens »
vous fera peut-être penser, Messieurs,
que nous ayons songé, soit à châtier le
fonctionnaire ^négligent, soit à lui faire
peur au moyen d'une campagne de presse?
J'en suis très fâché pour nos calomnia
teurs, mais nous prîmes une autre voie, la
voie normale et régulière. Avant de cor
riger le coupable avant même de saisir
le public, nous avons saisi l'autorité com
pétente. Ce n'est pas notre faute si elle
s'est dérobée, mais enfin c'est par là que
nous avons passé tout d'abord.
Quatre jours après la mort de Gohary,
Léon Daudet publiait dans 1 Officiel une
question écrite" au ministre de la Justice.
Pas de réponse. Le 15 février, à la fin de
l'après-midi, j'accompagnais mes amis
Léon Daadet et Maurice Pujo dans le ca
binet du chef de la magistrature française,
M. Cojrat, garde des Sceaux, afin de lui
dénoncer l'acte de forfaiture et de trahi
son commis aux dépens de la justice, par
le chef de service qui avait négligé à des
sein de fournir 1 adresse de Gohary et
frappé de la sorte l'instruction judiciaire
de stérilité. Je vis M. Colrat écouter "mes
amis avec beaucoup d'attention. Mon rôle
était muet. Je les avais suivis à la Chan
cellerie pour faire acte de présence et
montrer que je m'associais sans réserve à
leur réclamation. Ma surdité me faisait un
devoir de ne pas me mêler à l'entretien,
crainte de 1; prolonger. Je vis donc mes
amis exposer notre grief, je vis le ministre
leur répondre et je ne tardai pas à cons
tater, toujours par le témoignage des yeux,
que l'accord des trois interlocuteurs était
absolu., M. le garde des Sceaux Colrat di
sait manifestement comme eux, et même,
eût dit le bon peuple, il en remettait ! Un
moment, sa physionomie, sa mimique de.
vinrent si expressives que je ne pus m'em-
pêcher de donner des signes d'attention
assez sensibles, car M. Colrat les perçut et,
se tournant tout à fait de mon côté, il dit
à haute et intelligible voix : J'expliquais
à ces messieurs que je ne peux rendre la
justice, parce que je n'ai pas de police.
Non, non, je n ai pas de police, il n'y a
plus de justice possible.
t,e ministre était si plein de. son sujet
qu'il m'exprima plusieurs fois la même
pensée sous deux ou trois formes nou
velles : Je n'ai pas de police, comment
voulez-vous que je rende la justice ? Non,
ce n'est pas possible, pas possible du tout /
...Notre plainte à M f Colrat fut rendue pu
blique, d'accord avec M. Colrat. Une en
quête fut ouverte sur l'acte reproché par
nous au chef des renseignements géné
raux, M. Joseph Dumas. Comment fut me
née cette enquête ? Suivant tous les prin
cipes, avec beaucoup de lenteur. Pendant,
quinze jours environ, nous en eûmes peu.
de nouvelles. Peut-être bien que la justice
avait voulu d'abord -s'assurer de l'impor
tance du personnage de Gohary.; C'est
douze jours plus tard seulement, a la date
du 27 février, que furent connus les résul
tats des interrogatoires de Germaine Ber
ton, dont le détail confirmait nos rensei
gnements: Gohary avait bien cohabité
avee Germaine, il détenait bien ses lettres
et ses écrits doctrinaux, le carnet person
nel de Gohary portait bien le nom de Ger
maine voisinant avec celui de Daudet.
Après ces précisions et ces vérifications,
y eut-il un mouvement de zèle ? La Chan
cellerie demanda-t-elle au ministre de l'In
térieur ce que devenait l'enquête promise
sur le policier qui avait dissimulé Gohary
en cachant au juge la demejre de Gohary?
Les deux premiers jours de mars durent
être consacrés à ce travail, car, le 3 mars,
le fonctionnaire enquêteur, qui était M.
Xavier Guichard, contrôleur général de la
préfecture, et M. Ducrocq, chef de la police
judiciaire, échangèrent au téléphone la
singulière conversation rapportée devant
la cour d'assises, sous la foi du serment,
par le fonctionnaire même qui en a connu
les termes, qui a jugé ces termes criminels
et qui a fait son devoir (défini à l'article
30 du Code d'instruction criminelle), les
rapportant dès qu'il l'a pu et comme il l'a
pu, j'ai nommé cet homme courageux, ce
bon citoyen, l'inspecteur Chassigneux.
Le témoignage Chassigneux
Laissons parler ce fonctionnaire qui a
préféré la ioi, le droit, l'honneur au ser
vice du crime et dont le témoignage, vous
le verrez, n'est peut-être pas aussi isolé
qu'on l'a dit :
« Le 3 mars 1923, vers 17 heures, M.
« Xavier Guichard, arrivant à la P. J. par
« le fil privé du standard, m'a demandé
« de causer avec M. Ch. Ducrocq, direc-
« teur de la police judiciaire.
« J'ài établi cette communication et j'ai
« été intrigué par la teneur de la convcr-
« sation qui portait sur l'affaire Plateau,
« le brigadier Ballerat. M. le juge Devise
« et' M. le préfet de police Naudin.
« M. Xavier Guichard, s'étant assuré
« que M. Ducrocq l'entendait, dit alors :
— « Tu sais, j'ai demandé à Dumas si
« on connaissait bien Ballerat, niais as-tu
« vu le rapport ?
« M. Ducrocq répondit :
— « Oui, parfaitement.
« M. G uichard . — Je voudrais savoir
« si tu as bien le même sentiment que
« Dumas et moi, et si nous sommes bien
« d'accord.. »
Vous avez entendu, Messieurs i
Dumas et moi ! Dumas, le camarade-
fonctionnaire soumis à l'enquête de ce
Contrôleur !
Je continue leur dialogue :
« Il n'y a aucune faute de notre part.
« C'est au juge qu'il appartenait de don-
« ner des instructions et, à lui, la faute.
« M. D ucrocq . — Parfaitement, c'est
« aussi mon avis ; d'ailleurs, Ballerat sort
« de mon cabinet et je lai ai fait ajouter,
« de sa main, sur le rapport « que M. De-
« vise avait été mis au courant de cette
« affaire. »
« M G uichard . — Ah ? bien. »
« M. D ucrocq . — Oui, oui, c'est fait,
< mais dois-je te le renvoyer, ce rap-
« port ? »
« M. G uichard .— Non, mais meta-Ie
s sous clef et, surtout, ne dis rien au
« préfet, ne lui en parle pas.
« Je suis appelé au ministère de l'inté-
« rieur ou se trouve déjà Dumas et le
« préfet, pour 18 heures, je te téiéphone-
« rai de là-bas, dès mon arrivée. Au re-
« .voir. » '
Ceci se passait le 3 mars 1923.
A la Cour d'assises, l'inspecteur Chassl-
jneux, interrompu et même menacé, a
ajouté :
« J 'ai - autre chose à dire. Le (i mars
* 1923, nouvelle conversnt.cn télépho-
<- nique par le standard privé, entre MM.
- Ducrocq et Guichard.
« M. Ducrocq a dit .:
« Ballerat sort de mon bureau, on lui
« a fait établir un procès-verbal relatant
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