Titre : Le Radical
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1907-11-27
Contributeur : Maret, Henry (1837-1917). Rédacteur
Contributeur : Simond, Victor. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32847124t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 27 novembre 1907 27 novembre 1907
Description : 1907/11/27 (A27,N331). 1907/11/27 (A27,N331).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76170202
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-210
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/07/2014
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LE RADICAL
Les lois de 1901 et de 1904 n'ont suppri-
tné que les congrégations non autorisées
et celles qui se livraient exclusivement à
l'enseignement. L'actif des congrégations
dissoutes ne peut donner un milliard, puis-
que ce chiffre comprend l'évaluation de
l'actif de ces congrégations d'une part et
celle de l'actif de toutes les congrégations
qui ont continué d'exister. -
Il faut nécessairement déduire du chif-
fre de 1,071,775,260 francs la valeur des
biens des congrégations autorisées, sa-
voir :
Congrégations d'fiômrfies. Fi\ 158,528,600
Congrégations de femmes. 624,229,260
En.serhble. Fr.. 782,757,866
Et s'en tenir, pour les biens des congré-
gations non autorisées, aux chiffres pré-
cisés dans le même document, savoir :
Congrégations d'hommes. Fr. 154,466,900
Congrégations de femmes. 112,846,764
Ensemble:. Fr. 267,313,664
il faut, en outre, faire état de la situa-
lion hypothécaire.
L'actif de ces congrégations devait d'ail-
leurs, aux termes de la loi. être diminué
de la valeur des immeubles restitués à des
tiers à la suite d'actions en revendication.
L'enquête de 1900 a eu pour but de si-
gnaler le danger qu'il y avait à laisser
toute liberté à des religieux d'acquérir des
biens et d'accaparer un nombre oonsidé-
rable d'immeubles. Il ne s'agissait pas de
prévoir quels seraient les résultats finan-
Ciers de la suppression partielle des con-
grégations.
Ceis congrégations ont. transporté à
l'étranger presque toute leur fortune, gre-
vé leurs immeubles d'un passif important,
diminué l'actif par tous les moyens, y
compris un abus de procédure sans précé-
dent ; elles en sont réduites aujourd'hui à
attaquer indirectement les lois de 1901 et
1904 en essayant de frapper de suspicion
toutes les opérations qui en ont été la con-
séquence.
Le Sénat
Lft catastrophe de l'tt Iéna »
M. Al oui s, rapporteur, continue
son discours
La séance est ouverte à deux heures et
demie, sous la présidence de M. Antonin
Oubost.
On reprend la discussion des conclusions
du rapport de M. Monis sur la catastrophe
de Vléna.
Discours de M. Monis
L'honorable rapporteur continue le dis-
jours qu'il avait commencé à la dernière
séance.
M. Monis déclare, tout d'abord, s'asso-
cier aux éloges adressés à M. Vieille, l'in-
venteur de la poudre sans fumée. Mais il
rattache à démontrer les dangers que pré-
sente ce redoutable explosif.
Sa stabilité, dit-il, peut être compromise par
le temps, l'humidité ou une chaleur excessive.
L'idée d'employer l'alcool amyiique à la fabri-
cation de la poudre améliora la stabilité, mais;
cependant, de nombreux accidents se produi-
sent encore.
Aujourd'hui, Jh situation est grave. Il n'exis-
tera d'autre moyen qu'une surveillance extrê-
mement. attentive pour prévenir les accidents.
iMais on ne doit pas se faire d'illusions sur
^'efficacité de cette surveillance.
La vérité est qu'il eût mieux valu ne pas se
hâter autant qu'on l'a fait d'adopter la nouvelle
poudre.
Il eût fallu étudier davantage, et probablement
alors on eûtrenoncé au coton poudre et adopté la
mélinite, substance parfaitement stable, pour
base de la nouvelle substance.
Je termine, dit le rapporteur, cette parle de
ina discussion. 'Le Sénat reconnaîtra qu il est
avéré que seule la poudre B, -qui remplissait la
soule de 100,.sise à tribord arrière de Y Iéna,
a, par son intlammation spontanée, causé la
catastrophe.
M. Monis répond, ensuite, à diverses ob-
jections, et il conclut qu'il faut jeter bas
ceite muraille de Chine derrière laquelle
s'enferme le service des poudres.
Il y a un pays qui n'a eu ni accident, ni in-
cident : c'est r Allemagne. La raison, c'est que
l'Ailémagne a un stabilisateur qui est .un aver-
tisseur.
Il y a neuf ans que l'artillerie métropolitaine
a proposé ce stabilisateur; notre service des
poudres ne voulait rien voir, rien entendre.
Dans la commission mixte, une seule voix
s'était d'abord prononcée en faveur de ce sta-
bilisateur : c'est celle du représentant de l'ar-
tillerie.
Au mois de juin dernier, la commission s'est
enfin décidée à l'adopter; il est vrai qu'après
]'Iéna, il était difficile de résister encore. Il ne-
faut donc pas faire croire au pays qu'il n'y a
Sien à faire pour avoir des poudres meilleures.
La séance est suspendue pendant une
demi-heure. -
M. Monis s'efforce de réfuter les alléga-
tions produites par M. Chautemps, "et le
rapporteur dit que le désaccord est loin
d'être aussi complet qu'on l'a prétendu en-
• dre les commissions de la' Chambre et du
Sénat sur les causes de 'la catastrophe.
Le rapporteur passe en revue les acci-
dents qui se sont produits, sur divers bâti-
ments de la marine et aborde La question
des expériences de Gâvres-
On demande, alors, le renvoi de la dis-.
jcussioïi.. * ;
"M. Monis terminera son discours à la
* ïxrochaine séance, fixée à vendredi.
La séance est levée à six heures et de-
mie..
- P. P.
: CONSEIL DE LA MUTUALITE
.Le conseil supér'sur des. sociétés de
recours mutuels, s'est réuni, hier matin, à
neuf heures, sous la présidence de M. Vi-
Viani, ministre du travail.
: Après avoir adopté le projet dérèglement
intérieur, qui lui a été soumis par. le direc-
teur de la mutualité, lo conseil a remercié
M. Mascle de l'avoir doté de ce règlement
qui doit lui rendre de signalés services.
Il a ensuite désigné MM. Mabilleau et
Gairal pour le représenter dans la commis-
sion chargée de l'application de la loi sur
î'assista.nce aux vieillards, et M. Gomant,
pour le représenter dans la commission
chargée de répartir les subventions aux
caisses de secours contre le chômage.
Le conseil a protesté énergiquement con-
tre l'interprétation donnée par M. le sous-
secrétaire. d'Etat des postes et télégraphes
& l'article 30 de la loi de finances du 31 jan-
vier 1907, qui exclut les élections au conseil
Supérieur de la mutualité du bénéfice de
Cette loi accordant le demi-tarif pour les
circulaires et bulletins de vote.
Après une discussion à laquelle ont pris
■' fcart MM. Mabilleau, Lourties, Vermont.
H au, Paulet, la conseil a ajourné
'Guist, la décision du'Conseil d'Etat l'exa-
jusqu'à déeision du. Cons~l d'Etat l'exa-
men d'à vœu relatif à l'exonération des
pharmacies mutualistes de l'impôt de la
patente.
Un vœu de M. Olivier, relatif à la mutua-
• lité maritime a été renouvelé.
Un vœu de-M. Vermont, relatif aux sub-
ventions accordées aux sociétés de secours
mutUels en raison du nômbre de leurs
- Membres, a donné lieu à une importante
discussion à laquelle ont pris part MM.
- Joly, Olivier, Mascle, Carré, Mabilleau,
Idirôuel, et a été renvoyé à la commission.
La Séance a été levée à midi/
l
Voir nos Primes
en 5e et 6e Pages.
La Chambre
LE BUDGET
Le budget des travaux publics a occupé la
séance du matin et une partie de l'après-
midi. M. Rabier, vice-président, préside la
première séance,
¡ TRAVAUX PUBLICS
Sur la proposition de M. Siegfried et
après avis favorable de M. Barthou et de
la commission, la Chambre adopte un pro-
jet de résolution invitant le gouvernement
à inscrire dans le prochain budget des cré-
dits destinés à envoyer en mission à l'étran-
ger les ingénieurs. les plus distingués à
leur sortie de l'Ecole des ponts et chaus-
sées.
Plusieurs orateurs plaident la cause des
éclusiers et émettent le vœu que le budget
ouvre ses écluses en leur faveur.
M. Barthou accepte et la Chambre vote
un projet de résolution de M. Engerand, in-
vitant le gouvernement à assurer aux em-
ployés des chemins de fer d'intérêt local
l'exécution de la circulaire sur la réglemen-
tation du travail et à leur garantir le repos
hebdomadaire auquel ils ont droit.
M. Bourékj demande que l'on répare les
dégâts causés par les inondations du Midi
et que l'on prenne les voies et moyens pour
éviter le retour de pareils désastres. M.
Barthou le lui promet.
La Chambre rejette par 421 voix contre 83
une proposition de M. Constant demandant
un crédit supplémentaire de 100,000 francs
pour réparations urgentes à un pont-canal
situé sur le parcours du canal du Berry.
MM. Bussière et Cornet plaident la cause
des cantonniers. M. Durand se plaint de la
situation défectueuse du canal du Midi. A
midi, l'on va déjeuner.
M. Brisson préside la deuxième séance
ouverte à deux heures et demie.
A propos de projets portant prorogation
de surtaxes d'octrois, MM. Gérald, Guille-
met et Vaillant demandent quelles raisons
empêchent, notamment à Paris, de généra-
liser la suppression des octrois.
M. Caillaux. ministre des finances. — J'ap-
plaudis de tout mon cœur aux initiatives prises
par les municipalités, mais je ne puis faire, et
ici je cite l'exemple de la Ville de Paris, que cer-
taines des municipalités n'aient pas encore trou-
vé la solution du problème, pour la part du
moins qui les concerne.
On revient au budget des travaux pu-
blics.
M. Empereur demande le classement de
la route nationale dite des Alpes. M. Bal-
lande réclame l'amélioration de la naviga-
bilité de la Garonne et celle des ports de
Bordeaux. M. Maille plaide pour Rouen.
M. Sénac parle du canal des Deux-Mers
dont il réclame l'exécution, et signale l'état
de navigabilité de la Basse-Seine qui lui pa-
rait inquiétant.
La réponse humoristique de M. Barthou
met la Chambre en belle humeur :
Pàr un effort d'imagination qui ne m'a pa3
étonné de sa part, M. Sénac a fait remonter la
Garonne, qui a bien voulu (Rires), jusque dans
la Seine. (Nouveaux rires et applaudissements.)
La Chambre l'a encouragé par d'unanimes mar-
ques d'assentiment. (Nouveaux rires.)
Ce n'est pas seulement un assentiment, mats
une promesse que je dois à M. Sénac. Qu'il en
prenne acte. (Rires et applaudissements.)
Les derniers chapitres du budget des tra-
vaux publics sont adoptés. On passe au
budget des chemins de fer de l'Etat.
CHEMtNS DE FER DE L'ÉTAT
M. Guillemet se plaint de l'insuffisance du
matériel et du personnel de la traction.
M. Barthou. — Ces reproches ne devraient pas
s'adresser seulement aux chemins de fer de
l'Etat, mais à toutes les Compagnies de chemins
de fer.
On a dirigé contre les chemins de fer de l'Etat
une injuste campagne de presse ! Je proteste con-
tre de pareilles allégations.
M. Laurent Bougère revient sur la ca-
tastrophe des Ponts-de-Cé et insiste pour la
refonte totale de l'ouvrage.
M. Roch félicite l'administration* des che-
mins de fer dcTEtat d'avoir assuré à son
personnel le^bénéfice de la loi sur le repos
hebdomadaire et d'autres lois sociales. Cet
effort doit être complété par le relèvement
des salaires de certaines catégories d'ou-
vriers jusqu'ici un peu délaissés.
M. Barthou répond éloquemment aux di-
verses observations présentées dans la dis-
cussion générale :
La catastrophe des Ponts-de-Ce ne saurait être
invoquée contre l'administration du réseau de
l'Etat en ce qui concerne le rachat de l'Ouest,
car les trois Compagnies intéressées au rachat
ont eu chacune leur accident.
- La question de réfection ou de réparation du
pont écroulé est à l'étude. Des réformes sont in-
cessantes dans le personnel.
La pénurie de matériel a sévi non seulement
sur le réseau de l'Etat mais sur tous les autres
et à l'étranger. Cette crise a été aggravée du fait
des inondations et d'autre part de certaines dis-
positions législatives comme la loi du repos heb-
domadaire.
Le ministre à autorisé la commande dé
nombreux wagons nouveaux, mais cette
pénurie ne peut être invoquée contre le
rachat de l'Ouest, et M. Barthou ajoute ces
mots très applaudis :
C'est pour des raisons financières que je juge
le rachat de l'Ouest nécessaire. En réalité, cette
exploitation constitue une régie désintéressée, et
qui est incontestablement inférieure à sa tâche.
Cette situation s'est encore aggravée depuis un
an, ainsi que je m'efforcerai de le démontrer au
Sénat.
La seule solution qur puisse y mettre fin, dans
l'intérêt des populations desservies et des finan-
ces publiques, c'est le rachat. (Vifs applaudisse-
ments à gauche.)
Si l'on a adressé de véhéments reproches au
réseau de l'Etat, on s'est tu sur les innombrables
protestations qui se sont élevées contre les au-
tres Compagnies, et notamment l'Orléans. Il y
a là un argument de nature à frapper la
Chambre.
La vérité, c'est qu'une campagne subvention-
née a été dirigée contre le réseau d'Etat.'
M. Allemane a- -parlé d'une note publiée par
l'agence Fournier et dirigée contre le réseau de
l'Etat Mise en demeure de rectifier'cette infor-
mation tendancieuse, cette agence s'y est refusée
sous prétexte que le réseau d'Etat ne constituant
pas une industrie, il n'y avait pas lieu à rectifi-
cation. 1
Il est vrai qu'une agence - 1 agence Havas -
que M. Allemane croit semi-officieuse, a trans-
mis cette même note tendancieuse aux journaux.
Cette agence a une partie Il informations » et une
partie (c publicité
C'est !a partie publicité qui a reçu et transmis
l'a note dont l'insertion a été payée aux jour-
naux au prix d'annonces.
Je crois même pouvoir ajouter que parmi les
membres de la société industrielle qui a fait lès
frais de ces annonoes contre le réseau de l'Etat,
il y avait des membres de conseils d'administra-
tion de chemins de fer.
Le réseau de l'Etat est au-dessus de ces atta-
ques (Vifs applaudissements.)
Les chapitres du budget des travaux pu-
blics sont votés. On passe au budget des
monnaies et médailles qui donne lieu à un
échange d'observations entre MM. Veber
et Caillaux.
Les divers chapitres de ce budget sont
adoptés et la séance est levée à sept heures
vingt.
Ce matin, séance pour la dévolution des
biens ecclésiastiques.
J.-L. Bonnet.
DANS LES MINISTERES
Instruction publique
En raison de la proximité de la promo-
tion régulière des palmes académiques, le
ministre de l'instruction publique ne se
fera plus représenter à partir du 1er décem-
bre dans les diverses cérémonies et. aucune
distinction llonorifiql1 e ne sera accowlée
avant la promotion de janvier.
Il ne sera pas tenu compte des demandes
ou propositions concernant celle promotion
qui parviendraient après le 1er décembre.
Travail
Le ministre du travail a été informé par
le préfet de la Marne de l'explosion de
chaudière qui s'était produite à Reims oc-
casionnant la mort de trois ouvriers et ré-
duisant à un chômage forcé plus de cinq
cents personnes. ,
M. René Viviani, a chargé M. E. Degay,
chef-adjoint de son cabinet, de se rendre
à Reims pour s'enquérir des -causes et des
conséquences de cet accident afin de pou-
voir prendre des mesures pour atténuer au-
tant que possible les effets de ce chômage.
LA VIE POLITIQUE
AU LUXEMBOURG
Le budget au Sénat
La commission sénatoriale des finances
a approuvé, hier, les conclusions verbales
de M. Leydet sur le budget du commerce,
et de M. Legrand, suit' la Légion d'hon-
neur.
Quelques chapitres ont été réservés,
ayant trait notamment à la marine mar-
chande et à la dotation de la Légion d'hon-
neur, pour venir en discussion avec la loi
de finances.
Les fraudes alimentaires
La commission sénatoriale des fraudes a
entendu, hier, une délégation de la ligue
fédérative de France contre la proposi-
tion Cazeneuve, qui modifie la législation
actuelle.
Les retraites ouvrières
La commission sénatoriale des retraites
ouvrières doit entendre, aujourd'hui : MM
Clemenceau, Caillaux et Viviani.
ZU PALAIS-BOURBON
A la Gauche radicale
Le groupe de la Gauche radical s'est
réuni hier et a procédé à l'installation de
son nouveau président M. Cruppi.
Celui-ci en prenant possession du fau-
teuil a prononcé un discours dans lequel
il a rappelé qu'aux élections c'est le parti
radical qui a reçu « les plus nombreux té-
moignages de la confiance du pays ». Il
forme au Parlement « un groupe com-
pact ».
— Sans doute, a dit M. Cruppi, les dé-
tracteurs ne lui manquent pas.
Faisant allusion aux attaques des socia-
listes, M, Cruppi a ajouté : « D'après eux
le parti radical va se trouver à la veille
d'une faillite. »
Et M. Cruppi s'étonne d'une pareille as-
sertion et trouve étrange « qu'on pré-
sente comme épuisé un programme qui
contient : l'impôt sur le revenu, la loi des
retraites ouvrières, etc. »
Le président de la Gauche radicale con-
tinue ainsi :
« Laissons dire ceux qui critiquent la
prétendue brièveté de nos programmes et
ne les démentons que paJr nos travaux. »
Faisant allusion aux critiques soulevées
'par l'augmentation de l'indemnité parle-
mentaire, M. Cruppr a dit ensuite :
« Nous avons d'autres adversaires, dont
la tactique ne s'embarrasse guère de théo-
ries et de controverses. Tout simplement,
à l'ancienne mode, ils recherchent le guet-
apens et l'heureuse embuscade où notre
parti-pourrait enfin choir. Aujourd'hui, ils
essayent. les bons apôtres, de démontrer
au peuple que nous l'avons mal servi en
adoptant une mesure qui assure l'indépen-
dance de ses représentants; mais il suffit
pour déjouer cette manœuvre de dévoiler
hardiment son but politique et de répon-
dre aux calomniateurs par un redouble-
ment de travail et d'efforts dans l'intérêt
de la démocratie. »
En terminant son discours, M. Crùppi a
adressé un tribut de regrets et d'hom-
mages à son prédécesseur M. Sanrien.
Après ce discours, la réunion a examiné
diverses questions. Elle s'est notamment
prononcée en principe pour la réduction
du nombre des députés.
Un vif incident
A la suite d'une violente altercation, mo-
tivée par une rivalité locale, qui s'est pro-
duite dans les couloirs du Palais-Bourbon,
entre MM. Plissonnier et Buyat, tous deux
députés de J'arrondissements de Vienne
(Isèfre), M. Buyat ayant été traité de
« goujat » par son collègue l'a souffleté.
M. Plissonnier a riposté par un coup de
pied.
L'affaire en est là.
M. Plissonnier déclare dans les couloirs
qu'il n'enverra pas ses témoins à M.Buyat,
mais qu'il ne viendra plus désormais à la
Chambre que porteur d'un revolver.
Les troupes coloniales
La commission du budget s'est réunie
pour entendre le ministre des finances et
le ministre des colonies sur la question du
budget des troupes coloniales.
Le gouvernement a fait connaître qu'il
acceptait les modifications proposées -par
la commission dans sa séance de lundi, à
savoir :
Le maintien -en Indo-Chine d'un batail-
lon de légion étrangère et d'un bataillon
d'infanterie coloniale, la suppression d'une
batterie d'artillerie à Fort-de-France et à
Nouméa, ainsi que la réalisation d'écono-
mies nouvelles sur les constructions mili-
taires et les grosses réparations.
Au point de vue budgétaire, ces mesures
entraînaient un déficit de 413,000 francs,
auquel le ministre des colonies a proposé
de faire face :
D'une part, en renonçant pour cette an-
née aux études relatives à la création de
poudreries en Indo-Chine, soit 50,000 fr.
D'autre part, en opérant sur les cha-
pitres de son budget qui concernent l'ha-
billement et le couchage, les vivres et le
fourrage, des rectifications. de dépenses
s'élevant à 303,000 francs. Ces chapitres
ont donné lieu dans les exercices précé-
dents à des annulations qui permettent de
ne pas avoir à oiuindre la demande de
crédits supplémentaires au cours du pro-
chain exercice.
La commission a pris acte de l'adhésion
donnée par le gouvernement et a ratifié au
point de vue de l'équilibre les propositions
du ministre des colonies.
La réorganisation de la marine
MM. Chaumeit, Salis, Messimy, Armez,
Le Bail, Aimond, Chastenet, Roblin,
d'Iriart d'Etchepare, Cazauvieilh, Em,
Constant, Bienaimé, Fleurent, Bénazet,
J. Siegfried. Dupourqué, Vazeille, de La
Tré-moille. Durand, Codet, Louis Martin,
Roch, Tarchut, Thierry, Grosdidier, M. Le-
roy déposeront au cours de la discussion
du budget de la markue le projet de réso-
lution dont voici le texte :
« La Chambre, convaincue qu'il est né-
cessaire et urgent de procéder à une ré-
forme d'ensemble de l'institution maritime,
invite le gouvernement à présenter dans
le plus bref délai, avec le concouirS d'une
commission extrapariementaire, un projet
de loi organique de ia marine militaire. »
Les prêts des employés
La commission de là réforme judiciaire
a examiné la proposition de M. VOOeIr ten-
dant à imposer l'obligation du versement
de tous les cautionnements a la Caisse des
dépôts et consignation,s et tendant à créer
au profit de tout employé une créance privi-
légiée pour le montant de l'avance du prêt
qu'il aura consenti à son employeur. La
commission a décidé d'entendre sur cette
question le ministre du travail.
&l'HcM de Ville •
Réunion des commissions — Toujours
- la Galerie des Machines
L'Opéra populaire
Toutes les commissions du Conseil muni-
cipal se sont réunies, hier, après-midi,
dans leurs bureaux, à l'Hôtel de Ville.
LE GAZ. — La nouvelle Compagnie du gaz
doit rédiger des statuts personnels -confor-
mes au traité qu'elle a passé avec la Ville
de Paris. Elle les a fait parvenir à la pre-
mière commission du Conseil municipal
qui., hier, les a approuvés.
LA GALERIE DES MACHINES. — Le ministre
des finances a adressé une lettre au prési-
dent de la troisième commission, M. Adol-
phe Chérioux, pour l'informer qu'il renon-
çait à l'achat des terrains du Champ de
Mars.
Dans ces conditions, la commission a dé-
cidé de livrer la Galerie des Machines à
l'Etat dans les conditions précédemment
arrêtées, mais de ne lui verser les deux
millions d'indemnité qu'au fur et à mesure
de la vente des terrains.
LA PROPRETÉ DES RUES. — L'administra-
tion préfectorale procédera, aujourd'hui, à
l'essai des boîtes destinées à recevoir du
public les foules de prospectus qu'on lui
remet au passage. On espère ainsi, en en
plaçant un peu .partout, obtenir la propreté
des trottoirs. Nous verrons.
LE THÉÂTRE LYRIQUE. — Les frères Isola
ont informé la quatrième commission
qu'ils acceptaient définitivement d'ouvrir
le théâtre lyrique à la date du 4 janvier
prochain. Ils joueront l'opéra comique qua-
tre fois par semaine, et l'opéra trois fois.
Néanmoins, ils ont demandé la modification
de certains articles du cahier des charges et
la question est à L'étude.
LES EAUX. — A la sixième commission, les
choses ne marchent pas très bien, relative-
ment au nouveau régime des eaux qui doit
recevoir son application dès 1910. La moi-
tié des conseillers sont partisans de la
régie directe, et l'autre moitié d'un traité
de gré à gré, comme précédemment. Dans
ces conditions, il est probable que ce sera
le Conseil municipal qui devra trancher la
question.
Le Congrès des Débitants
PREMIERE SEANCE
La Fédération nationale du commerce
en détail des boissons s'est réunie, hier
matin, en congrès, dans les salons de
l'Hôtel Continental, 3, rue de Castighone,
sous la présidence de M. Girardin, prési-
dent de la fédération, assisté de MM. Gri-
sard (de Paris), Péronnet (de Lyon), Le-
josne (de Rouen), Gambade et Lafont (de
Bordeaux), Truffet (de Nantes), Darses et
Jaquet (du Syndicat général des hôteliers
de Paris), Pierre Audin, secrétaire géné-
.ro:l de la fédération, Carel, trésorier.
Trois cents délégués ont répondu à l'ap-
pel.
Le président félicite tout d'abord ses col-
lègues de province et plus particulière-
ment M. Faure, délégué du syndicat d'Al-
ger.
Il donne ensuite la parole à M. Audin,
secrétaire général, chargé de lire le compte
rendu moral. M. Audin énumère les tra-
vaux du bureau pendant l'année écoulée.
Il indique ensuite les diverses démarches
faites auprès des pouvoirs publics, pour
exposer les revendications de la corpora-
tion.
.Le trésorier lit ensuite le rapport finan-
cier et informe le congrès .du nombre tou-
jours croissant des syndicats, adhérents à
la fédération.
On discute ensuite les questions inscrites
à l'ordre du jour.
Le congrès émet successivement les
vœux suivants :
1° Abrogation du paragraphe 2 de l'ar-
ticle 5 de la loi du 29 décembre 1900.
2° Suppression du droit de licence.
3* Suppression du droit d'entrée sur l'al-
cool.
4° Suppression du privilège des bouil-
leurs de cru.
5° Modification de la loi sur le repos
hebdomadaire, Sur ce point, le congrès
adopte le vœu suivant :
A. Pour -les hôtels, restaurants et débits
de boissons, le repos équivalent à 52 jours
par an pourrait être donné par ces divers
établissements, fractionné ou étendu, sui-
vant accord entre employeurs et employés.
Des registres spéciaux seront tenus par
les intéressés, qui devront les communi-
quer à toutes les réquisitions légales.
B. La dérogation sera maintenue en fa-
veur des hôtels, restaurants et cafés des
stations climatériques, balnéaires et simi-
laires.
Dans les séances ultérieures seront exa-
minées les questions suivantes : 10 Mono-
pole de l'alcool ; 2° Examen des projets de
loi tendant à la limitation du nombre des
débits de boissons ; 3° Timbres de voi-
tures ; indemnité parlementaire ; contrat
de travail ; impôt sur le revenu ; vente de
vins dans les gares, etc., etc.
Nul doute que ces questions ne soient
résolues dans le sens le plus large et le
plus équitable, en s'inspirant des principes
républicainSt
R. B.
LES ACADÉMIES
Médecine
La séance, que préside M. Armand Gau-
tier, débute par une série de présentations
de MM. Fournier, Raymond, Dieulafoy, Ri-
che, etc.
M. Vincent communique à l'Académie le
résultat de nouvelles recherches sur l'étio-
logie du tétanos médical où spontané ; l'au-
teur rappelle qu'il a montré antérieurement
l'influence puissante qu'exercent les hautes
températures, l'insolation et le coup de cha-
leur à l'origine de cette affection ; il se pro-
pose de démontrer prochainement la part
qui revient au froid.
Mais ces causes ne sont pas les seules :
quelle que soit la raison qui favorise le dé-
veloppement du tétanos, l'intervention du
bacille de Nicolaïev demeure indiscutable.
Introduites à travers la peau par une plaie
souvent insignifiante, les spores du microbe
sont saisies par les globules blancs du sang
qui en détruisent quelques-unes sur place
et qui transportent les autres dans les gan-
glions, la rate, la moelle osseuse.
Le bacille peut vivre ainsi à l'état latent
.pendant plusieurs jours et même pendant
deux ou trois mois. Qu'une circonstance
quelconque affaiblisse l'organisme et le té-
tanos éclate — en apparence spontanément
— quelques jours, quelques semaines, voire
même plusieurs mois après une infection
locale passée inaperçue.
L'expérimentation a mis en lumière l'in-
fluence prédisposante très caractérisée
qu'exercent les lésions du foie sur le déve-
loppement du tétanos ; chez l'homme, le té-
tanos médical peut être la conséquence in-
directe d'une affection du foie lorsque le su-
jet est porteur, à l'état latent, de spores té-
taniques.
La collaboration active du foie à la dé-
fense de l'organisme ne se limite pas au té-
tanos : M. Roger a montré que l'ôrysipèle
est particulièrement fréquent et grave chez
les hépatiques, et M. Vincent a constaté
que les maladies du foie augmentent la gra-
vité des infections à pneumocoques du pou-
mon chez l'homme.
Les expériences faites sur des cobayes
pour rechercher le mécanisme intime de la
diminution de la résistance organique, con-
tre les infections, dans le cours des mala-
dies du foLe ont. abouti à des cette! us ions
que M. Vincent formule ainsi :
« Les maladies du foIe, latentes ou non,
l'alcoolisme chronique ayant retenti sur ce
viscère, peuvent favoriser la germination
de la semence tétanique au môme titre que
l'hyperthermie et par un mécanisme très
analogue.
« Le l'oie joue un rôle important dans la
défense de l'organisme, puisque les lésions
sévères de ce viscère retentissent, pour les
affaiblir, sur la leucocytose et sur les pou-
voirs o-psomsant et Mexique du sang. »
Après un rapport de M. Gilbert sur le
service des eaux minérales et une lecture
de M. Leroux sur r « adénopathie traehéo-
broiichique dais ses rapports avec la tuber-
culose pulmonaire chronique chez les en-
fants », MM. Lemoine et Gérard, profes-
seurs à La Faculté de médecine de Lille, ex-
posent diverses hypothèses sur l' « action
antitoxique du foie vis-à-vis des poisons tu-
berculeux )>.
Ayant obtenu de bons résultats dans le
traitement de la tuberculose par les prépa-
rations de bile, MM. Lemoine et Gérard ont
cherché comment on peut expliquer cette
action antitoxique.
En premier lieu, l'action protectrice du
foie s'exerce contre les poisons minéraux et
aussi contre les poisons microbiens : la des-
truction des microbes sera donc favorisée
par l'introduction dans l'organisme de pro-
duits d'origine hépatique.
En second dieu, si l'on admet la « théorie
des alexines », on peut opposer que ces
différents produits, choleslérines, lécithines
ou autres, sont susceptibles de donner nais-
sance à une sensibilisation d'une alexine con-
tenue dans le sang ; cette alexine bactéri-
cide jouirait alors de propriétés antitoxi-
ques et détruirait les bacilles tuberculeux.
En troisième lieu, on peut aussi penser
que, sous l'influence de produits analogues
à ceux qui font partie de la constitution chi-
mique des bactéries — ou s'en rapprochant
— il y a un « phénomène d'osmo-nocivité »
venant modifier la vie cellulaire des micro-
bes et en atténuer l'action toxique.
MM. Lemoine et Gérard concluent en ces
termes :
« Quelle que soit la conception adoptée
pour expliquer l'action de ces produits d'o-
rigine hépatique dans l'arrêt du processus
tuberculeux, cette action est indéniable. Il
était donc rationnel de chercher à mettre à
profit le pouvoir antitoxique du foie pour
essayer d'établir une thérapeutique nou-
velle de la tuberculose. C'est ce que nous
avons fait, et nous croyons avoir démon-
tré, dans une communication précédente,
par la netteté et la constance des résultats
obtenus tant sur les animaux que sur l'Hom-
me, que cette thérapeutique était efficace. »
La communication faite hier, qui était
toute d'interprétation, avait en effet été
précédée d'un exposé des résultats obte-
nus pour le traitement de la tuberculose au
moyen de l'introduction dans l'organisme
de produits d'origine hépatique.
L'ordre du jour de la séance comportait
l'élection d'un membre titulaire dans la sec-
tion d'c( anatomie et physiologie », en rem-
placement de M. Mathias Duval, décédé le
28 février dernier.
Sur un rapport de M. Nestor Gréhent, la
commission de classement des candidatures
avait ainsi dressé la liste des présentations ;
Première ligne : M. Henneguy ; deuxième
ligne : M. Dastre ; troisième ligne (ex œquo
par ordre alphabétique) : MM. Delezenne,
Langlois, Remy, Retterer ; adjoint à la liste
de présentation : M. Hallion.
Il y a 82 votants, dont les voix se répar-
tissent ainsi : 1
MM. Henneguy .< 65 ELU
Retterer 7
Dastre 3
Remy 3
Delezenne ; 1
Hallion 1
Blanc et TI ul. 2
M. Hennaguv est profes-seul' au Collège
de France, où il est chargé du cours d'em-
bryogénie comparée ;■ en ces dernières an-
nées, 'il s'est plus particulièrement occupé
de l'étude des cellules, et c'est la cytologie
qui fait l'objet de son cours de cette année,
A. G.
LE TRAIN PILLÉ
La découverte des caisses volées
dans l'express de Toulouse
Etampes, 26 novembre.
Ainsi que nous l'avons dit, les caisses
dérobées dans le fourgon du train 16 par
Les trois mystérieux bandits, ont été re-
trouvées, vides, naturellement, dans le
bois de la Garenne. Voici comment :
Divisés en plusieurs groupes, les gen-
darmes, qu'accompagnaient quelques gar-
des particuliers, battirent tous les taillis
et les-fourrés sur une distance de plusieurs
kilomètres Le long de la voie ferrée.
Un de ces groupes composé du maréchal
des logis Brun, du gendarme Noquet, de
la brigade d'Etampes, et du garde parti-
culier Champy, explorait le bois de la Ga-
renne, près du moulin de Villemartin. Il
venait de franchir un petit pont qui se
trouve à une cinquantaine de mètres du
moulin, quand le gendarme Noquet appela
son brigadier : « Les voilà, chef i Les
boîtes sont là 1 »
Le maréchal des logis et le garde parti-
culier accoururent. Les cinq boites gisaient
sur le sol à côté les unes des autres, à une
dizaine de mètres du eentier, qui va de
Cliampigny à Morigny. Elles avaient été
ouvertes ; mais aucune d'entre elles ne
paraissait sérieusement détériorée ; une
simple pesée pratiquée à l'aide d'un ins-
trument tranchant, avait suffi pour faire
jouer la serrure.
Cette constatation confirme l'hypothèse
d'après laquelle les auteurs du vol de-
vaient être au courant non seulement des
détails concernant le service des trains,
mais encore du fonctionnement des cais-
ses-recettes dont la fermeture est automa-
tique et qu'on ouvre à l'aide d'une petite
clef.
Tous les coffrets avaient été vidés de
leur contenu, sauf un dans lequel les mal-
faiteurs avaient oublié deux billets de cin-
quante francs qu'on a retrouvés, collés par
la pluie contre la paroi de la caisse. On a
retrouvé également parmi les hautes her-
bes du bois les bordereaux explicatifs en-
voyés par les chefs de gare expéditeurs:
Les caisses ont été transportées dans le
cabinet de M. Germain, juge d'instruction.
Les deux inspecteurs qui ont été mis par
la Sûreté générale à la disposition du juge
d'instruction se sont rendus ce matin dans
le bois de la Garenne. Les propriétaires
du moulin de Villemartin, interrogés, n'ont
pu donner aucune indication utile. Toute-
fois, l'enquête semble établir que les ban-
dits ont quitté séparément le pays, une fois
te partage du butin terminé.
COLOSSAL INCENDIE A LONDRES
n 11 '■
Un million de dégâts
Londres, 26 novembre.
Un violent incendie a détruit ce m^tin
en partie des grands magasins situés dans
Holborn. Les étages supérieurs, où se trou-
vaient notammeent le stock des jouets de
Noël, ont prinoi pale ment souffert.
Les dégâts matériels, couverts par des
assurances, s'élèvent à près d'un million
de francs.
NÉCROLOGIE
On annonce la mort de :
M. Brochard, professeur à la Faculté des
lettres, membre de l'Institut, officier de la
Légion d'honneur, qui a succombé à Paris,
dans sa soixantième année.
AU IllîORS-1:A COTE
Les pasteurs d'exportation - *
Décidément les outranciers religieux sonl
partout les mêmes et les intransigeants du
protestantisme sont aussi dangereux, quand!
ils se croient les plus forts, que les Clér ¡"JI
eaux quand ils sont les maîtres.
Il ne nous en coûte nullement de recôn-j
naître qu'en France la ïplus grande partie!
des protestants sont très sympathiques ; ils]
pratiquent leur culte en toute liberté, va-'
quent en paix ù leurs occupations religieu-
ses, se sont soumis avec beaucoup de
bonne grâce à la séparation et ils acceptent
sans protestation et sans rébellion les lois
d'Etat. Les protestants se conduisent en
France comme des citoyens qui entendent
être respectés et qui commencent par resi.
pecter les lois de la République. L
il n'en est malheureusement pas de mémé.
à Madagascar et M. Augagneur, soit dans
ses conférences, soit dans ses entretiens,
nous a montré le zèle intempestif des mis*.
sionnaires protestants qui ne reculent de-
vant aucun moyen pour éluder la loi el
s'emparer de l'enseignement. Les pasteurs
enragés avaient espéré, ils avaient cru, ils
avaient répété que M. Augagneur, qui a eu
la fermeté de faire appliquer le droit com-
mun, ne reviendrait pas à Tananarive.
Quand ils ont appris que le gouvernement
approuvait la conduite courageuse de son
représentant, quand ils ont reçu le câblo4
gramme annonçant que le Convent maçon4
nique avait, à l'unanimité, voté des féiici^
tations à M. Augagneur, la colère luthéJ.'
rienne n'a pas connu de limites et ils ont
usé de moyens devant lesquels les curé*
catholiques eux-mêmes auraient reculé.
Les pasteurs se sont mis à raconter qu(
les Français de l'Ile qui soutiennent le goif
verneur général se livraient aux crimes lei
plus abominables, enlevant les enfants, lei
tuant pour leur manger le cœur et autres
idioties du même gcrre qui sont acceptéet
par ces populations à la conscience rudi
mentaire.
Voici les détails qu'une correspondance
de la grande île nO""s ,-,-,nne sur cette phast.
nouvelle de l'opposition protestante :
« Voici comment les. intéressés explH
quent les crimes imaginaires qui apeureni
les Malgaches.
« Les Mpakefo (littéralement arracheur^
de cœurs), sont les francs-maçons. Chaquei
année ils célèbre dans l'Eglise Morte (la
Loge) la fête du sang.
« Un banquet réunit tous les adeptes'
sous la présiuence de Satan ; à ce banquet
on mange le cœur des personnes assassi-
nées la veille par les sbires de la société,
« Le Malgache crédule voit des Mpakefo
dans tous les Européens rencontrés passé
sept heures du soir.
« Les enfants apeurés regagnent précipi-
tamment la c'iie paternelle dès que finit
l'école, et les parents qui dormaient jadis
toutes portes ouvertes se barricadent dans
leurs demeures. »
Il paraît que, grâce à ces calomnies imbé-
ciles, les pasteurs sont arrivés à apeurer
une partie des Malgaches.
Les protestants de France, qui sont
intelligents et généralement républicains
loyaux, seraient bien inspirés en faisant
comprendre à leurs coreligionnaires fana-
tiques de là-bas que la République n'est
pas disposée à tolérer ces criminelles folies
et qu'ils feraient bien de cesser au plus tôt.)
Jean-Bernard.
EN ALLEMAGNE
Les réunions publiques
Le Reiehstag a été saisi du projet de lof
concernant le droit de réunion, contenant
entre autres les dispositions suivantes :
Article premier. Tous les ressortis-
sante de l'Empire ont le droit de former
des associations et de se réunir pour des
raisons qui ne sont pas en contradiction
avec les lois pénales.
Article 3. — Quiconque voudra organiser
une réunion publique pour discuter des af-
faires publiques, doit en faire la déclara-
tion à la police au moins neul heures avant
le commencement de la seance en indi-
quant le lieu et l'heure ; quant aux réu-
nions d'électeurs en vue d'élection aux
corps politiques, la déclaration en devra
être faite au moins douze heures avant
l'ouverture de la réunion.
Art. 4. — Les réunions publiques en
plein air ont besoin de l'autorisation de la
police ; cette autorisation est également né-
cessaire pour les cortèges qui ont lieu suï
les voies ou sur les places publiques ; l'or-
ganisateur doit en solliciter l'autorisation,
au moins quarante-huit heures avant H
commencement de la réunion ou du cor*
tège avec indication du lieu et de l'heure ;
l'autorisation ne saurait être refusée que
si l'on craint que cette réunion ou ce cor-
tège constituent un danger pour la sécurité
et l'ordre publics.
Art. 5. — Toute réunion à laquelle une
déclaration, une publication ou une permis-
sion sont nécessaires, doit avoir un prési-
dent.
Art. 6. — Personne ne doit porter des
armes dans une réunion pudique ou dans
un cortège qui ont lieu sur les voies ou
les places publiques, à moins d'en avoir le
droit en raison de la fonction publique ou
d'en avoir reçu l'autorisation de la part des
autorités.
Art. 7. — Les discussions ou réunions
publiques doivent se faire en langue alle-
mande ; des exceptions sont admises avec
l'autorisation des autorités du pays.
Art. 8. — La police est autorisée à en-'
voyer deux délégués à toutes les réunions
auxquelles une déclaration, une publication
ou une permission ront nécessaires.
Art. 9. — Les délégués de la police sont
autorisés à réclamer du président de la
réunion, la dissolution de cette réunion en
en indiquant le -motif :
1° Quand l'autorisation n'a pas jété a-ccor"
,dée ;
2° Quand l'accès au lieu de réunion pres-
crit par la loi est refusé aux officiers de
police délégués ;
3° Quand le président ou l'organisateur
de la réunion ne retire pas la parole, sur
l'injonction des officiers de police délégués,
aux orateurs qui, en dépit de la loi, font
usage d'une langue autre que l'allemand ou
dont le discours constitue soit un crime,
soit un délit dont la répression est d'ordre;
public.
Dans le cas où cette invitation reste sans
effet, les officiers de police délégués sont
autorisés à déclarer la réunion dissoute,
L'article 11 dispose que les contraven-
tions à la loi scut pu-K- d'une amende
pouvant aller jusqu'à 600 marks, qui sera
remplacée par une peine d'emprisonnement,
en cas d'insolvabilité.
D'après l'article 12, les dispositions dé
la loi ne sont pas applicables aux réunions
organisées en vertu de la loi ou par les'
autorités compétentes.
Commentant le projet de loi sur les réu-
nions qui vient de parvenir au Reichstag,
la Germ.ania déclare que c'est là une loi
d'exception, dont le but est d'atteindre
avant tout les Polonais. Le paragraphe 7,
qui arrête que la langue à employer dans
les réunions publiques est la langue alle-
mande, prévoit bien des exceptions dans
le cas où les autorités centrales d'un Etat
confédéré autoriseraient l'emploi d'un.,
autre langue, mais il n'y a pas lieu de
supposer que les autorités prussiennes
permettront aux Polonais, par amour poutf
eux, de faire usage de leur langue mater-
nelle. Aussi, le journal catholique àtteiid-ij
du Parlement de l'Empire le refus de sanc-
tionner une pareille loi qui frapperait eiV.
tre autres : Polonais, Alsaciens et Danoise
---
LE RADICAL
Les lois de 1901 et de 1904 n'ont suppri-
tné que les congrégations non autorisées
et celles qui se livraient exclusivement à
l'enseignement. L'actif des congrégations
dissoutes ne peut donner un milliard, puis-
que ce chiffre comprend l'évaluation de
l'actif de ces congrégations d'une part et
celle de l'actif de toutes les congrégations
qui ont continué d'exister. -
Il faut nécessairement déduire du chif-
fre de 1,071,775,260 francs la valeur des
biens des congrégations autorisées, sa-
voir :
Congrégations d'fiômrfies. Fi\ 158,528,600
Congrégations de femmes. 624,229,260
En.serhble. Fr.. 782,757,866
Et s'en tenir, pour les biens des congré-
gations non autorisées, aux chiffres pré-
cisés dans le même document, savoir :
Congrégations d'hommes. Fr. 154,466,900
Congrégations de femmes. 112,846,764
Ensemble:. Fr. 267,313,664
il faut, en outre, faire état de la situa-
lion hypothécaire.
L'actif de ces congrégations devait d'ail-
leurs, aux termes de la loi. être diminué
de la valeur des immeubles restitués à des
tiers à la suite d'actions en revendication.
L'enquête de 1900 a eu pour but de si-
gnaler le danger qu'il y avait à laisser
toute liberté à des religieux d'acquérir des
biens et d'accaparer un nombre oonsidé-
rable d'immeubles. Il ne s'agissait pas de
prévoir quels seraient les résultats finan-
Ciers de la suppression partielle des con-
grégations.
Ceis congrégations ont. transporté à
l'étranger presque toute leur fortune, gre-
vé leurs immeubles d'un passif important,
diminué l'actif par tous les moyens, y
compris un abus de procédure sans précé-
dent ; elles en sont réduites aujourd'hui à
attaquer indirectement les lois de 1901 et
1904 en essayant de frapper de suspicion
toutes les opérations qui en ont été la con-
séquence.
Le Sénat
Lft catastrophe de l'tt Iéna »
M. Al oui s, rapporteur, continue
son discours
La séance est ouverte à deux heures et
demie, sous la présidence de M. Antonin
Oubost.
On reprend la discussion des conclusions
du rapport de M. Monis sur la catastrophe
de Vléna.
Discours de M. Monis
L'honorable rapporteur continue le dis-
jours qu'il avait commencé à la dernière
séance.
M. Monis déclare, tout d'abord, s'asso-
cier aux éloges adressés à M. Vieille, l'in-
venteur de la poudre sans fumée. Mais il
rattache à démontrer les dangers que pré-
sente ce redoutable explosif.
Sa stabilité, dit-il, peut être compromise par
le temps, l'humidité ou une chaleur excessive.
L'idée d'employer l'alcool amyiique à la fabri-
cation de la poudre améliora la stabilité, mais;
cependant, de nombreux accidents se produi-
sent encore.
Aujourd'hui, Jh situation est grave. Il n'exis-
tera d'autre moyen qu'une surveillance extrê-
mement. attentive pour prévenir les accidents.
iMais on ne doit pas se faire d'illusions sur
^'efficacité de cette surveillance.
La vérité est qu'il eût mieux valu ne pas se
hâter autant qu'on l'a fait d'adopter la nouvelle
poudre.
Il eût fallu étudier davantage, et probablement
alors on eûtrenoncé au coton poudre et adopté la
mélinite, substance parfaitement stable, pour
base de la nouvelle substance.
Je termine, dit le rapporteur, cette parle de
ina discussion. 'Le Sénat reconnaîtra qu il est
avéré que seule la poudre B, -qui remplissait la
soule de 100,.sise à tribord arrière de Y Iéna,
a, par son intlammation spontanée, causé la
catastrophe.
M. Monis répond, ensuite, à diverses ob-
jections, et il conclut qu'il faut jeter bas
ceite muraille de Chine derrière laquelle
s'enferme le service des poudres.
Il y a un pays qui n'a eu ni accident, ni in-
cident : c'est r Allemagne. La raison, c'est que
l'Ailémagne a un stabilisateur qui est .un aver-
tisseur.
Il y a neuf ans que l'artillerie métropolitaine
a proposé ce stabilisateur; notre service des
poudres ne voulait rien voir, rien entendre.
Dans la commission mixte, une seule voix
s'était d'abord prononcée en faveur de ce sta-
bilisateur : c'est celle du représentant de l'ar-
tillerie.
Au mois de juin dernier, la commission s'est
enfin décidée à l'adopter; il est vrai qu'après
]'Iéna, il était difficile de résister encore. Il ne-
faut donc pas faire croire au pays qu'il n'y a
Sien à faire pour avoir des poudres meilleures.
La séance est suspendue pendant une
demi-heure. -
M. Monis s'efforce de réfuter les alléga-
tions produites par M. Chautemps, "et le
rapporteur dit que le désaccord est loin
d'être aussi complet qu'on l'a prétendu en-
• dre les commissions de la' Chambre et du
Sénat sur les causes de 'la catastrophe.
Le rapporteur passe en revue les acci-
dents qui se sont produits, sur divers bâti-
ments de la marine et aborde La question
des expériences de Gâvres-
On demande, alors, le renvoi de la dis-.
jcussioïi.. * ;
"M. Monis terminera son discours à la
* ïxrochaine séance, fixée à vendredi.
La séance est levée à six heures et de-
mie..
- P. P.
: CONSEIL DE LA MUTUALITE
.Le conseil supér'sur des. sociétés de
recours mutuels, s'est réuni, hier matin, à
neuf heures, sous la présidence de M. Vi-
Viani, ministre du travail.
: Après avoir adopté le projet dérèglement
intérieur, qui lui a été soumis par. le direc-
teur de la mutualité, lo conseil a remercié
M. Mascle de l'avoir doté de ce règlement
qui doit lui rendre de signalés services.
Il a ensuite désigné MM. Mabilleau et
Gairal pour le représenter dans la commis-
sion chargée de l'application de la loi sur
î'assista.nce aux vieillards, et M. Gomant,
pour le représenter dans la commission
chargée de répartir les subventions aux
caisses de secours contre le chômage.
Le conseil a protesté énergiquement con-
tre l'interprétation donnée par M. le sous-
secrétaire. d'Etat des postes et télégraphes
& l'article 30 de la loi de finances du 31 jan-
vier 1907, qui exclut les élections au conseil
Supérieur de la mutualité du bénéfice de
Cette loi accordant le demi-tarif pour les
circulaires et bulletins de vote.
Après une discussion à laquelle ont pris
■' fcart MM. Mabilleau, Lourties, Vermont.
H au, Paulet, la conseil a ajourné
'Guist, la décision du'Conseil d'Etat l'exa-
jusqu'à déeision du. Cons~l d'Etat l'exa-
men d'à vœu relatif à l'exonération des
pharmacies mutualistes de l'impôt de la
patente.
Un vœu de M. Olivier, relatif à la mutua-
• lité maritime a été renouvelé.
Un vœu de-M. Vermont, relatif aux sub-
ventions accordées aux sociétés de secours
mutUels en raison du nômbre de leurs
- Membres, a donné lieu à une importante
discussion à laquelle ont pris part MM.
- Joly, Olivier, Mascle, Carré, Mabilleau,
Idirôuel, et a été renvoyé à la commission.
La Séance a été levée à midi/
l
Voir nos Primes
en 5e et 6e Pages.
La Chambre
LE BUDGET
Le budget des travaux publics a occupé la
séance du matin et une partie de l'après-
midi. M. Rabier, vice-président, préside la
première séance,
¡ TRAVAUX PUBLICS
Sur la proposition de M. Siegfried et
après avis favorable de M. Barthou et de
la commission, la Chambre adopte un pro-
jet de résolution invitant le gouvernement
à inscrire dans le prochain budget des cré-
dits destinés à envoyer en mission à l'étran-
ger les ingénieurs. les plus distingués à
leur sortie de l'Ecole des ponts et chaus-
sées.
Plusieurs orateurs plaident la cause des
éclusiers et émettent le vœu que le budget
ouvre ses écluses en leur faveur.
M. Barthou accepte et la Chambre vote
un projet de résolution de M. Engerand, in-
vitant le gouvernement à assurer aux em-
ployés des chemins de fer d'intérêt local
l'exécution de la circulaire sur la réglemen-
tation du travail et à leur garantir le repos
hebdomadaire auquel ils ont droit.
M. Bourékj demande que l'on répare les
dégâts causés par les inondations du Midi
et que l'on prenne les voies et moyens pour
éviter le retour de pareils désastres. M.
Barthou le lui promet.
La Chambre rejette par 421 voix contre 83
une proposition de M. Constant demandant
un crédit supplémentaire de 100,000 francs
pour réparations urgentes à un pont-canal
situé sur le parcours du canal du Berry.
MM. Bussière et Cornet plaident la cause
des cantonniers. M. Durand se plaint de la
situation défectueuse du canal du Midi. A
midi, l'on va déjeuner.
M. Brisson préside la deuxième séance
ouverte à deux heures et demie.
A propos de projets portant prorogation
de surtaxes d'octrois, MM. Gérald, Guille-
met et Vaillant demandent quelles raisons
empêchent, notamment à Paris, de généra-
liser la suppression des octrois.
M. Caillaux. ministre des finances. — J'ap-
plaudis de tout mon cœur aux initiatives prises
par les municipalités, mais je ne puis faire, et
ici je cite l'exemple de la Ville de Paris, que cer-
taines des municipalités n'aient pas encore trou-
vé la solution du problème, pour la part du
moins qui les concerne.
On revient au budget des travaux pu-
blics.
M. Empereur demande le classement de
la route nationale dite des Alpes. M. Bal-
lande réclame l'amélioration de la naviga-
bilité de la Garonne et celle des ports de
Bordeaux. M. Maille plaide pour Rouen.
M. Sénac parle du canal des Deux-Mers
dont il réclame l'exécution, et signale l'état
de navigabilité de la Basse-Seine qui lui pa-
rait inquiétant.
La réponse humoristique de M. Barthou
met la Chambre en belle humeur :
Pàr un effort d'imagination qui ne m'a pa3
étonné de sa part, M. Sénac a fait remonter la
Garonne, qui a bien voulu (Rires), jusque dans
la Seine. (Nouveaux rires et applaudissements.)
La Chambre l'a encouragé par d'unanimes mar-
ques d'assentiment. (Nouveaux rires.)
Ce n'est pas seulement un assentiment, mats
une promesse que je dois à M. Sénac. Qu'il en
prenne acte. (Rires et applaudissements.)
Les derniers chapitres du budget des tra-
vaux publics sont adoptés. On passe au
budget des chemins de fer de l'Etat.
CHEMtNS DE FER DE L'ÉTAT
M. Guillemet se plaint de l'insuffisance du
matériel et du personnel de la traction.
M. Barthou. — Ces reproches ne devraient pas
s'adresser seulement aux chemins de fer de
l'Etat, mais à toutes les Compagnies de chemins
de fer.
On a dirigé contre les chemins de fer de l'Etat
une injuste campagne de presse ! Je proteste con-
tre de pareilles allégations.
M. Laurent Bougère revient sur la ca-
tastrophe des Ponts-de-Cé et insiste pour la
refonte totale de l'ouvrage.
M. Roch félicite l'administration* des che-
mins de fer dcTEtat d'avoir assuré à son
personnel le^bénéfice de la loi sur le repos
hebdomadaire et d'autres lois sociales. Cet
effort doit être complété par le relèvement
des salaires de certaines catégories d'ou-
vriers jusqu'ici un peu délaissés.
M. Barthou répond éloquemment aux di-
verses observations présentées dans la dis-
cussion générale :
La catastrophe des Ponts-de-Ce ne saurait être
invoquée contre l'administration du réseau de
l'Etat en ce qui concerne le rachat de l'Ouest,
car les trois Compagnies intéressées au rachat
ont eu chacune leur accident.
- La question de réfection ou de réparation du
pont écroulé est à l'étude. Des réformes sont in-
cessantes dans le personnel.
La pénurie de matériel a sévi non seulement
sur le réseau de l'Etat mais sur tous les autres
et à l'étranger. Cette crise a été aggravée du fait
des inondations et d'autre part de certaines dis-
positions législatives comme la loi du repos heb-
domadaire.
Le ministre à autorisé la commande dé
nombreux wagons nouveaux, mais cette
pénurie ne peut être invoquée contre le
rachat de l'Ouest, et M. Barthou ajoute ces
mots très applaudis :
C'est pour des raisons financières que je juge
le rachat de l'Ouest nécessaire. En réalité, cette
exploitation constitue une régie désintéressée, et
qui est incontestablement inférieure à sa tâche.
Cette situation s'est encore aggravée depuis un
an, ainsi que je m'efforcerai de le démontrer au
Sénat.
La seule solution qur puisse y mettre fin, dans
l'intérêt des populations desservies et des finan-
ces publiques, c'est le rachat. (Vifs applaudisse-
ments à gauche.)
Si l'on a adressé de véhéments reproches au
réseau de l'Etat, on s'est tu sur les innombrables
protestations qui se sont élevées contre les au-
tres Compagnies, et notamment l'Orléans. Il y
a là un argument de nature à frapper la
Chambre.
La vérité, c'est qu'une campagne subvention-
née a été dirigée contre le réseau d'Etat.'
M. Allemane a- -parlé d'une note publiée par
l'agence Fournier et dirigée contre le réseau de
l'Etat Mise en demeure de rectifier'cette infor-
mation tendancieuse, cette agence s'y est refusée
sous prétexte que le réseau d'Etat ne constituant
pas une industrie, il n'y avait pas lieu à rectifi-
cation. 1
Il est vrai qu'une agence - 1 agence Havas -
que M. Allemane croit semi-officieuse, a trans-
mis cette même note tendancieuse aux journaux.
Cette agence a une partie Il informations » et une
partie (c publicité
C'est !a partie publicité qui a reçu et transmis
l'a note dont l'insertion a été payée aux jour-
naux au prix d'annonces.
Je crois même pouvoir ajouter que parmi les
membres de la société industrielle qui a fait lès
frais de ces annonoes contre le réseau de l'Etat,
il y avait des membres de conseils d'administra-
tion de chemins de fer.
Le réseau de l'Etat est au-dessus de ces atta-
ques (Vifs applaudissements.)
Les chapitres du budget des travaux pu-
blics sont votés. On passe au budget des
monnaies et médailles qui donne lieu à un
échange d'observations entre MM. Veber
et Caillaux.
Les divers chapitres de ce budget sont
adoptés et la séance est levée à sept heures
vingt.
Ce matin, séance pour la dévolution des
biens ecclésiastiques.
J.-L. Bonnet.
DANS LES MINISTERES
Instruction publique
En raison de la proximité de la promo-
tion régulière des palmes académiques, le
ministre de l'instruction publique ne se
fera plus représenter à partir du 1er décem-
bre dans les diverses cérémonies et. aucune
distinction llonorifiql1 e ne sera accowlée
avant la promotion de janvier.
Il ne sera pas tenu compte des demandes
ou propositions concernant celle promotion
qui parviendraient après le 1er décembre.
Travail
Le ministre du travail a été informé par
le préfet de la Marne de l'explosion de
chaudière qui s'était produite à Reims oc-
casionnant la mort de trois ouvriers et ré-
duisant à un chômage forcé plus de cinq
cents personnes. ,
M. René Viviani, a chargé M. E. Degay,
chef-adjoint de son cabinet, de se rendre
à Reims pour s'enquérir des -causes et des
conséquences de cet accident afin de pou-
voir prendre des mesures pour atténuer au-
tant que possible les effets de ce chômage.
LA VIE POLITIQUE
AU LUXEMBOURG
Le budget au Sénat
La commission sénatoriale des finances
a approuvé, hier, les conclusions verbales
de M. Leydet sur le budget du commerce,
et de M. Legrand, suit' la Légion d'hon-
neur.
Quelques chapitres ont été réservés,
ayant trait notamment à la marine mar-
chande et à la dotation de la Légion d'hon-
neur, pour venir en discussion avec la loi
de finances.
Les fraudes alimentaires
La commission sénatoriale des fraudes a
entendu, hier, une délégation de la ligue
fédérative de France contre la proposi-
tion Cazeneuve, qui modifie la législation
actuelle.
Les retraites ouvrières
La commission sénatoriale des retraites
ouvrières doit entendre, aujourd'hui : MM
Clemenceau, Caillaux et Viviani.
ZU PALAIS-BOURBON
A la Gauche radicale
Le groupe de la Gauche radical s'est
réuni hier et a procédé à l'installation de
son nouveau président M. Cruppi.
Celui-ci en prenant possession du fau-
teuil a prononcé un discours dans lequel
il a rappelé qu'aux élections c'est le parti
radical qui a reçu « les plus nombreux té-
moignages de la confiance du pays ». Il
forme au Parlement « un groupe com-
pact ».
— Sans doute, a dit M. Cruppi, les dé-
tracteurs ne lui manquent pas.
Faisant allusion aux attaques des socia-
listes, M, Cruppi a ajouté : « D'après eux
le parti radical va se trouver à la veille
d'une faillite. »
Et M. Cruppi s'étonne d'une pareille as-
sertion et trouve étrange « qu'on pré-
sente comme épuisé un programme qui
contient : l'impôt sur le revenu, la loi des
retraites ouvrières, etc. »
Le président de la Gauche radicale con-
tinue ainsi :
« Laissons dire ceux qui critiquent la
prétendue brièveté de nos programmes et
ne les démentons que paJr nos travaux. »
Faisant allusion aux critiques soulevées
'par l'augmentation de l'indemnité parle-
mentaire, M. Cruppr a dit ensuite :
« Nous avons d'autres adversaires, dont
la tactique ne s'embarrasse guère de théo-
ries et de controverses. Tout simplement,
à l'ancienne mode, ils recherchent le guet-
apens et l'heureuse embuscade où notre
parti-pourrait enfin choir. Aujourd'hui, ils
essayent. les bons apôtres, de démontrer
au peuple que nous l'avons mal servi en
adoptant une mesure qui assure l'indépen-
dance de ses représentants; mais il suffit
pour déjouer cette manœuvre de dévoiler
hardiment son but politique et de répon-
dre aux calomniateurs par un redouble-
ment de travail et d'efforts dans l'intérêt
de la démocratie. »
En terminant son discours, M. Crùppi a
adressé un tribut de regrets et d'hom-
mages à son prédécesseur M. Sanrien.
Après ce discours, la réunion a examiné
diverses questions. Elle s'est notamment
prononcée en principe pour la réduction
du nombre des députés.
Un vif incident
A la suite d'une violente altercation, mo-
tivée par une rivalité locale, qui s'est pro-
duite dans les couloirs du Palais-Bourbon,
entre MM. Plissonnier et Buyat, tous deux
députés de J'arrondissements de Vienne
(Isèfre), M. Buyat ayant été traité de
« goujat » par son collègue l'a souffleté.
M. Plissonnier a riposté par un coup de
pied.
L'affaire en est là.
M. Plissonnier déclare dans les couloirs
qu'il n'enverra pas ses témoins à M.Buyat,
mais qu'il ne viendra plus désormais à la
Chambre que porteur d'un revolver.
Les troupes coloniales
La commission du budget s'est réunie
pour entendre le ministre des finances et
le ministre des colonies sur la question du
budget des troupes coloniales.
Le gouvernement a fait connaître qu'il
acceptait les modifications proposées -par
la commission dans sa séance de lundi, à
savoir :
Le maintien -en Indo-Chine d'un batail-
lon de légion étrangère et d'un bataillon
d'infanterie coloniale, la suppression d'une
batterie d'artillerie à Fort-de-France et à
Nouméa, ainsi que la réalisation d'écono-
mies nouvelles sur les constructions mili-
taires et les grosses réparations.
Au point de vue budgétaire, ces mesures
entraînaient un déficit de 413,000 francs,
auquel le ministre des colonies a proposé
de faire face :
D'une part, en renonçant pour cette an-
née aux études relatives à la création de
poudreries en Indo-Chine, soit 50,000 fr.
D'autre part, en opérant sur les cha-
pitres de son budget qui concernent l'ha-
billement et le couchage, les vivres et le
fourrage, des rectifications. de dépenses
s'élevant à 303,000 francs. Ces chapitres
ont donné lieu dans les exercices précé-
dents à des annulations qui permettent de
ne pas avoir à oiuindre la demande de
crédits supplémentaires au cours du pro-
chain exercice.
La commission a pris acte de l'adhésion
donnée par le gouvernement et a ratifié au
point de vue de l'équilibre les propositions
du ministre des colonies.
La réorganisation de la marine
MM. Chaumeit, Salis, Messimy, Armez,
Le Bail, Aimond, Chastenet, Roblin,
d'Iriart d'Etchepare, Cazauvieilh, Em,
Constant, Bienaimé, Fleurent, Bénazet,
J. Siegfried. Dupourqué, Vazeille, de La
Tré-moille. Durand, Codet, Louis Martin,
Roch, Tarchut, Thierry, Grosdidier, M. Le-
roy déposeront au cours de la discussion
du budget de la markue le projet de réso-
lution dont voici le texte :
« La Chambre, convaincue qu'il est né-
cessaire et urgent de procéder à une ré-
forme d'ensemble de l'institution maritime,
invite le gouvernement à présenter dans
le plus bref délai, avec le concouirS d'une
commission extrapariementaire, un projet
de loi organique de ia marine militaire. »
Les prêts des employés
La commission de là réforme judiciaire
a examiné la proposition de M. VOOeIr ten-
dant à imposer l'obligation du versement
de tous les cautionnements a la Caisse des
dépôts et consignation,s et tendant à créer
au profit de tout employé une créance privi-
légiée pour le montant de l'avance du prêt
qu'il aura consenti à son employeur. La
commission a décidé d'entendre sur cette
question le ministre du travail.
&l'HcM de Ville •
Réunion des commissions — Toujours
- la Galerie des Machines
L'Opéra populaire
Toutes les commissions du Conseil muni-
cipal se sont réunies, hier, après-midi,
dans leurs bureaux, à l'Hôtel de Ville.
LE GAZ. — La nouvelle Compagnie du gaz
doit rédiger des statuts personnels -confor-
mes au traité qu'elle a passé avec la Ville
de Paris. Elle les a fait parvenir à la pre-
mière commission du Conseil municipal
qui., hier, les a approuvés.
LA GALERIE DES MACHINES. — Le ministre
des finances a adressé une lettre au prési-
dent de la troisième commission, M. Adol-
phe Chérioux, pour l'informer qu'il renon-
çait à l'achat des terrains du Champ de
Mars.
Dans ces conditions, la commission a dé-
cidé de livrer la Galerie des Machines à
l'Etat dans les conditions précédemment
arrêtées, mais de ne lui verser les deux
millions d'indemnité qu'au fur et à mesure
de la vente des terrains.
LA PROPRETÉ DES RUES. — L'administra-
tion préfectorale procédera, aujourd'hui, à
l'essai des boîtes destinées à recevoir du
public les foules de prospectus qu'on lui
remet au passage. On espère ainsi, en en
plaçant un peu .partout, obtenir la propreté
des trottoirs. Nous verrons.
LE THÉÂTRE LYRIQUE. — Les frères Isola
ont informé la quatrième commission
qu'ils acceptaient définitivement d'ouvrir
le théâtre lyrique à la date du 4 janvier
prochain. Ils joueront l'opéra comique qua-
tre fois par semaine, et l'opéra trois fois.
Néanmoins, ils ont demandé la modification
de certains articles du cahier des charges et
la question est à L'étude.
LES EAUX. — A la sixième commission, les
choses ne marchent pas très bien, relative-
ment au nouveau régime des eaux qui doit
recevoir son application dès 1910. La moi-
tié des conseillers sont partisans de la
régie directe, et l'autre moitié d'un traité
de gré à gré, comme précédemment. Dans
ces conditions, il est probable que ce sera
le Conseil municipal qui devra trancher la
question.
Le Congrès des Débitants
PREMIERE SEANCE
La Fédération nationale du commerce
en détail des boissons s'est réunie, hier
matin, en congrès, dans les salons de
l'Hôtel Continental, 3, rue de Castighone,
sous la présidence de M. Girardin, prési-
dent de la fédération, assisté de MM. Gri-
sard (de Paris), Péronnet (de Lyon), Le-
josne (de Rouen), Gambade et Lafont (de
Bordeaux), Truffet (de Nantes), Darses et
Jaquet (du Syndicat général des hôteliers
de Paris), Pierre Audin, secrétaire géné-
.ro:l de la fédération, Carel, trésorier.
Trois cents délégués ont répondu à l'ap-
pel.
Le président félicite tout d'abord ses col-
lègues de province et plus particulière-
ment M. Faure, délégué du syndicat d'Al-
ger.
Il donne ensuite la parole à M. Audin,
secrétaire général, chargé de lire le compte
rendu moral. M. Audin énumère les tra-
vaux du bureau pendant l'année écoulée.
Il indique ensuite les diverses démarches
faites auprès des pouvoirs publics, pour
exposer les revendications de la corpora-
tion.
.Le trésorier lit ensuite le rapport finan-
cier et informe le congrès .du nombre tou-
jours croissant des syndicats, adhérents à
la fédération.
On discute ensuite les questions inscrites
à l'ordre du jour.
Le congrès émet successivement les
vœux suivants :
1° Abrogation du paragraphe 2 de l'ar-
ticle 5 de la loi du 29 décembre 1900.
2° Suppression du droit de licence.
3* Suppression du droit d'entrée sur l'al-
cool.
4° Suppression du privilège des bouil-
leurs de cru.
5° Modification de la loi sur le repos
hebdomadaire, Sur ce point, le congrès
adopte le vœu suivant :
A. Pour -les hôtels, restaurants et débits
de boissons, le repos équivalent à 52 jours
par an pourrait être donné par ces divers
établissements, fractionné ou étendu, sui-
vant accord entre employeurs et employés.
Des registres spéciaux seront tenus par
les intéressés, qui devront les communi-
quer à toutes les réquisitions légales.
B. La dérogation sera maintenue en fa-
veur des hôtels, restaurants et cafés des
stations climatériques, balnéaires et simi-
laires.
Dans les séances ultérieures seront exa-
minées les questions suivantes : 10 Mono-
pole de l'alcool ; 2° Examen des projets de
loi tendant à la limitation du nombre des
débits de boissons ; 3° Timbres de voi-
tures ; indemnité parlementaire ; contrat
de travail ; impôt sur le revenu ; vente de
vins dans les gares, etc., etc.
Nul doute que ces questions ne soient
résolues dans le sens le plus large et le
plus équitable, en s'inspirant des principes
républicainSt
R. B.
LES ACADÉMIES
Médecine
La séance, que préside M. Armand Gau-
tier, débute par une série de présentations
de MM. Fournier, Raymond, Dieulafoy, Ri-
che, etc.
M. Vincent communique à l'Académie le
résultat de nouvelles recherches sur l'étio-
logie du tétanos médical où spontané ; l'au-
teur rappelle qu'il a montré antérieurement
l'influence puissante qu'exercent les hautes
températures, l'insolation et le coup de cha-
leur à l'origine de cette affection ; il se pro-
pose de démontrer prochainement la part
qui revient au froid.
Mais ces causes ne sont pas les seules :
quelle que soit la raison qui favorise le dé-
veloppement du tétanos, l'intervention du
bacille de Nicolaïev demeure indiscutable.
Introduites à travers la peau par une plaie
souvent insignifiante, les spores du microbe
sont saisies par les globules blancs du sang
qui en détruisent quelques-unes sur place
et qui transportent les autres dans les gan-
glions, la rate, la moelle osseuse.
Le bacille peut vivre ainsi à l'état latent
.pendant plusieurs jours et même pendant
deux ou trois mois. Qu'une circonstance
quelconque affaiblisse l'organisme et le té-
tanos éclate — en apparence spontanément
— quelques jours, quelques semaines, voire
même plusieurs mois après une infection
locale passée inaperçue.
L'expérimentation a mis en lumière l'in-
fluence prédisposante très caractérisée
qu'exercent les lésions du foie sur le déve-
loppement du tétanos ; chez l'homme, le té-
tanos médical peut être la conséquence in-
directe d'une affection du foie lorsque le su-
jet est porteur, à l'état latent, de spores té-
taniques.
La collaboration active du foie à la dé-
fense de l'organisme ne se limite pas au té-
tanos : M. Roger a montré que l'ôrysipèle
est particulièrement fréquent et grave chez
les hépatiques, et M. Vincent a constaté
que les maladies du foie augmentent la gra-
vité des infections à pneumocoques du pou-
mon chez l'homme.
Les expériences faites sur des cobayes
pour rechercher le mécanisme intime de la
diminution de la résistance organique, con-
tre les infections, dans le cours des mala-
dies du foLe ont. abouti à des cette! us ions
que M. Vincent formule ainsi :
« Les maladies du foIe, latentes ou non,
l'alcoolisme chronique ayant retenti sur ce
viscère, peuvent favoriser la germination
de la semence tétanique au môme titre que
l'hyperthermie et par un mécanisme très
analogue.
« Le l'oie joue un rôle important dans la
défense de l'organisme, puisque les lésions
sévères de ce viscère retentissent, pour les
affaiblir, sur la leucocytose et sur les pou-
voirs o-psomsant et Mexique du sang. »
Après un rapport de M. Gilbert sur le
service des eaux minérales et une lecture
de M. Leroux sur r « adénopathie traehéo-
broiichique dais ses rapports avec la tuber-
culose pulmonaire chronique chez les en-
fants », MM. Lemoine et Gérard, profes-
seurs à La Faculté de médecine de Lille, ex-
posent diverses hypothèses sur l' « action
antitoxique du foie vis-à-vis des poisons tu-
berculeux )>.
Ayant obtenu de bons résultats dans le
traitement de la tuberculose par les prépa-
rations de bile, MM. Lemoine et Gérard ont
cherché comment on peut expliquer cette
action antitoxique.
En premier lieu, l'action protectrice du
foie s'exerce contre les poisons minéraux et
aussi contre les poisons microbiens : la des-
truction des microbes sera donc favorisée
par l'introduction dans l'organisme de pro-
duits d'origine hépatique.
En second dieu, si l'on admet la « théorie
des alexines », on peut opposer que ces
différents produits, choleslérines, lécithines
ou autres, sont susceptibles de donner nais-
sance à une sensibilisation d'une alexine con-
tenue dans le sang ; cette alexine bactéri-
cide jouirait alors de propriétés antitoxi-
ques et détruirait les bacilles tuberculeux.
En troisième lieu, on peut aussi penser
que, sous l'influence de produits analogues
à ceux qui font partie de la constitution chi-
mique des bactéries — ou s'en rapprochant
— il y a un « phénomène d'osmo-nocivité »
venant modifier la vie cellulaire des micro-
bes et en atténuer l'action toxique.
MM. Lemoine et Gérard concluent en ces
termes :
« Quelle que soit la conception adoptée
pour expliquer l'action de ces produits d'o-
rigine hépatique dans l'arrêt du processus
tuberculeux, cette action est indéniable. Il
était donc rationnel de chercher à mettre à
profit le pouvoir antitoxique du foie pour
essayer d'établir une thérapeutique nou-
velle de la tuberculose. C'est ce que nous
avons fait, et nous croyons avoir démon-
tré, dans une communication précédente,
par la netteté et la constance des résultats
obtenus tant sur les animaux que sur l'Hom-
me, que cette thérapeutique était efficace. »
La communication faite hier, qui était
toute d'interprétation, avait en effet été
précédée d'un exposé des résultats obte-
nus pour le traitement de la tuberculose au
moyen de l'introduction dans l'organisme
de produits d'origine hépatique.
L'ordre du jour de la séance comportait
l'élection d'un membre titulaire dans la sec-
tion d'c( anatomie et physiologie », en rem-
placement de M. Mathias Duval, décédé le
28 février dernier.
Sur un rapport de M. Nestor Gréhent, la
commission de classement des candidatures
avait ainsi dressé la liste des présentations ;
Première ligne : M. Henneguy ; deuxième
ligne : M. Dastre ; troisième ligne (ex œquo
par ordre alphabétique) : MM. Delezenne,
Langlois, Remy, Retterer ; adjoint à la liste
de présentation : M. Hallion.
Il y a 82 votants, dont les voix se répar-
tissent ainsi : 1
MM. Henneguy .< 65 ELU
Retterer 7
Dastre 3
Remy 3
Delezenne ; 1
Hallion 1
Blanc et TI ul. 2
M. Hennaguv est profes-seul' au Collège
de France, où il est chargé du cours d'em-
bryogénie comparée ;■ en ces dernières an-
nées, 'il s'est plus particulièrement occupé
de l'étude des cellules, et c'est la cytologie
qui fait l'objet de son cours de cette année,
A. G.
LE TRAIN PILLÉ
La découverte des caisses volées
dans l'express de Toulouse
Etampes, 26 novembre.
Ainsi que nous l'avons dit, les caisses
dérobées dans le fourgon du train 16 par
Les trois mystérieux bandits, ont été re-
trouvées, vides, naturellement, dans le
bois de la Garenne. Voici comment :
Divisés en plusieurs groupes, les gen-
darmes, qu'accompagnaient quelques gar-
des particuliers, battirent tous les taillis
et les-fourrés sur une distance de plusieurs
kilomètres Le long de la voie ferrée.
Un de ces groupes composé du maréchal
des logis Brun, du gendarme Noquet, de
la brigade d'Etampes, et du garde parti-
culier Champy, explorait le bois de la Ga-
renne, près du moulin de Villemartin. Il
venait de franchir un petit pont qui se
trouve à une cinquantaine de mètres du
moulin, quand le gendarme Noquet appela
son brigadier : « Les voilà, chef i Les
boîtes sont là 1 »
Le maréchal des logis et le garde parti-
culier accoururent. Les cinq boites gisaient
sur le sol à côté les unes des autres, à une
dizaine de mètres du eentier, qui va de
Cliampigny à Morigny. Elles avaient été
ouvertes ; mais aucune d'entre elles ne
paraissait sérieusement détériorée ; une
simple pesée pratiquée à l'aide d'un ins-
trument tranchant, avait suffi pour faire
jouer la serrure.
Cette constatation confirme l'hypothèse
d'après laquelle les auteurs du vol de-
vaient être au courant non seulement des
détails concernant le service des trains,
mais encore du fonctionnement des cais-
ses-recettes dont la fermeture est automa-
tique et qu'on ouvre à l'aide d'une petite
clef.
Tous les coffrets avaient été vidés de
leur contenu, sauf un dans lequel les mal-
faiteurs avaient oublié deux billets de cin-
quante francs qu'on a retrouvés, collés par
la pluie contre la paroi de la caisse. On a
retrouvé également parmi les hautes her-
bes du bois les bordereaux explicatifs en-
voyés par les chefs de gare expéditeurs:
Les caisses ont été transportées dans le
cabinet de M. Germain, juge d'instruction.
Les deux inspecteurs qui ont été mis par
la Sûreté générale à la disposition du juge
d'instruction se sont rendus ce matin dans
le bois de la Garenne. Les propriétaires
du moulin de Villemartin, interrogés, n'ont
pu donner aucune indication utile. Toute-
fois, l'enquête semble établir que les ban-
dits ont quitté séparément le pays, une fois
te partage du butin terminé.
COLOSSAL INCENDIE A LONDRES
n 11 '■
Un million de dégâts
Londres, 26 novembre.
Un violent incendie a détruit ce m^tin
en partie des grands magasins situés dans
Holborn. Les étages supérieurs, où se trou-
vaient notammeent le stock des jouets de
Noël, ont prinoi pale ment souffert.
Les dégâts matériels, couverts par des
assurances, s'élèvent à près d'un million
de francs.
NÉCROLOGIE
On annonce la mort de :
M. Brochard, professeur à la Faculté des
lettres, membre de l'Institut, officier de la
Légion d'honneur, qui a succombé à Paris,
dans sa soixantième année.
AU IllîORS-1:A COTE
Les pasteurs d'exportation - *
Décidément les outranciers religieux sonl
partout les mêmes et les intransigeants du
protestantisme sont aussi dangereux, quand!
ils se croient les plus forts, que les Clér ¡"JI
eaux quand ils sont les maîtres.
Il ne nous en coûte nullement de recôn-j
naître qu'en France la ïplus grande partie!
des protestants sont très sympathiques ; ils]
pratiquent leur culte en toute liberté, va-'
quent en paix ù leurs occupations religieu-
ses, se sont soumis avec beaucoup de
bonne grâce à la séparation et ils acceptent
sans protestation et sans rébellion les lois
d'Etat. Les protestants se conduisent en
France comme des citoyens qui entendent
être respectés et qui commencent par resi.
pecter les lois de la République. L
il n'en est malheureusement pas de mémé.
à Madagascar et M. Augagneur, soit dans
ses conférences, soit dans ses entretiens,
nous a montré le zèle intempestif des mis*.
sionnaires protestants qui ne reculent de-
vant aucun moyen pour éluder la loi el
s'emparer de l'enseignement. Les pasteurs
enragés avaient espéré, ils avaient cru, ils
avaient répété que M. Augagneur, qui a eu
la fermeté de faire appliquer le droit com-
mun, ne reviendrait pas à Tananarive.
Quand ils ont appris que le gouvernement
approuvait la conduite courageuse de son
représentant, quand ils ont reçu le câblo4
gramme annonçant que le Convent maçon4
nique avait, à l'unanimité, voté des féiici^
tations à M. Augagneur, la colère luthéJ.'
rienne n'a pas connu de limites et ils ont
usé de moyens devant lesquels les curé*
catholiques eux-mêmes auraient reculé.
Les pasteurs se sont mis à raconter qu(
les Français de l'Ile qui soutiennent le goif
verneur général se livraient aux crimes lei
plus abominables, enlevant les enfants, lei
tuant pour leur manger le cœur et autres
idioties du même gcrre qui sont acceptéet
par ces populations à la conscience rudi
mentaire.
Voici les détails qu'une correspondance
de la grande île nO""s ,-,-,nne sur cette phast.
nouvelle de l'opposition protestante :
« Voici comment les. intéressés explH
quent les crimes imaginaires qui apeureni
les Malgaches.
« Les Mpakefo (littéralement arracheur^
de cœurs), sont les francs-maçons. Chaquei
année ils célèbre dans l'Eglise Morte (la
Loge) la fête du sang.
« Un banquet réunit tous les adeptes'
sous la présiuence de Satan ; à ce banquet
on mange le cœur des personnes assassi-
nées la veille par les sbires de la société,
« Le Malgache crédule voit des Mpakefo
dans tous les Européens rencontrés passé
sept heures du soir.
« Les enfants apeurés regagnent précipi-
tamment la c'iie paternelle dès que finit
l'école, et les parents qui dormaient jadis
toutes portes ouvertes se barricadent dans
leurs demeures. »
Il paraît que, grâce à ces calomnies imbé-
ciles, les pasteurs sont arrivés à apeurer
une partie des Malgaches.
Les protestants de France, qui sont
intelligents et généralement républicains
loyaux, seraient bien inspirés en faisant
comprendre à leurs coreligionnaires fana-
tiques de là-bas que la République n'est
pas disposée à tolérer ces criminelles folies
et qu'ils feraient bien de cesser au plus tôt.)
Jean-Bernard.
EN ALLEMAGNE
Les réunions publiques
Le Reiehstag a été saisi du projet de lof
concernant le droit de réunion, contenant
entre autres les dispositions suivantes :
Article premier. Tous les ressortis-
sante de l'Empire ont le droit de former
des associations et de se réunir pour des
raisons qui ne sont pas en contradiction
avec les lois pénales.
Article 3. — Quiconque voudra organiser
une réunion publique pour discuter des af-
faires publiques, doit en faire la déclara-
tion à la police au moins neul heures avant
le commencement de la seance en indi-
quant le lieu et l'heure ; quant aux réu-
nions d'électeurs en vue d'élection aux
corps politiques, la déclaration en devra
être faite au moins douze heures avant
l'ouverture de la réunion.
Art. 4. — Les réunions publiques en
plein air ont besoin de l'autorisation de la
police ; cette autorisation est également né-
cessaire pour les cortèges qui ont lieu suï
les voies ou sur les places publiques ; l'or-
ganisateur doit en solliciter l'autorisation,
au moins quarante-huit heures avant H
commencement de la réunion ou du cor*
tège avec indication du lieu et de l'heure ;
l'autorisation ne saurait être refusée que
si l'on craint que cette réunion ou ce cor-
tège constituent un danger pour la sécurité
et l'ordre publics.
Art. 5. — Toute réunion à laquelle une
déclaration, une publication ou une permis-
sion sont nécessaires, doit avoir un prési-
dent.
Art. 6. — Personne ne doit porter des
armes dans une réunion pudique ou dans
un cortège qui ont lieu sur les voies ou
les places publiques, à moins d'en avoir le
droit en raison de la fonction publique ou
d'en avoir reçu l'autorisation de la part des
autorités.
Art. 7. — Les discussions ou réunions
publiques doivent se faire en langue alle-
mande ; des exceptions sont admises avec
l'autorisation des autorités du pays.
Art. 8. — La police est autorisée à en-'
voyer deux délégués à toutes les réunions
auxquelles une déclaration, une publication
ou une permission ront nécessaires.
Art. 9. — Les délégués de la police sont
autorisés à réclamer du président de la
réunion, la dissolution de cette réunion en
en indiquant le -motif :
1° Quand l'autorisation n'a pas jété a-ccor"
,dée ;
2° Quand l'accès au lieu de réunion pres-
crit par la loi est refusé aux officiers de
police délégués ;
3° Quand le président ou l'organisateur
de la réunion ne retire pas la parole, sur
l'injonction des officiers de police délégués,
aux orateurs qui, en dépit de la loi, font
usage d'une langue autre que l'allemand ou
dont le discours constitue soit un crime,
soit un délit dont la répression est d'ordre;
public.
Dans le cas où cette invitation reste sans
effet, les officiers de police délégués sont
autorisés à déclarer la réunion dissoute,
L'article 11 dispose que les contraven-
tions à la loi scut pu-K- d'une amende
pouvant aller jusqu'à 600 marks, qui sera
remplacée par une peine d'emprisonnement,
en cas d'insolvabilité.
D'après l'article 12, les dispositions dé
la loi ne sont pas applicables aux réunions
organisées en vertu de la loi ou par les'
autorités compétentes.
Commentant le projet de loi sur les réu-
nions qui vient de parvenir au Reichstag,
la Germ.ania déclare que c'est là une loi
d'exception, dont le but est d'atteindre
avant tout les Polonais. Le paragraphe 7,
qui arrête que la langue à employer dans
les réunions publiques est la langue alle-
mande, prévoit bien des exceptions dans
le cas où les autorités centrales d'un Etat
confédéré autoriseraient l'emploi d'un.,
autre langue, mais il n'y a pas lieu de
supposer que les autorités prussiennes
permettront aux Polonais, par amour poutf
eux, de faire usage de leur langue mater-
nelle. Aussi, le journal catholique àtteiid-ij
du Parlement de l'Empire le refus de sanc-
tionner une pareille loi qui frapperait eiV.
tre autres : Polonais, Alsaciens et Danoise
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