Titre : Le Radical
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1921-10-21
Contributeur : Maret, Henry (1837-1917). Rédacteur
Contributeur : Simond, Victor. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32847124t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 21 octobre 1921 21 octobre 1921
Description : 1921/10/21 (A42). 1921/10/21 (A42).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7615352f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-210
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/06/2014
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A dresse télégraphique : RADICA L-PARIS
LIBRES FEUILLETS
France et Italie
Y a-t-il unie craise franco-italienne- ?
Cette crise est-elle si grave qu'elle me-
nace l'avenir de l'alliance et l'existence
menue de touttf l'Entente ? Et comment
pouvons-nous, pour notre part,. y re-
îméidier ?
Voiilà des questions qui iont fait déjà,
des deux côtés des Alpes, îles sujets de
nombreux articles et que 'des incidents
récents ont remises à l'ordre Idu jour.
A vrai dire, je ne crois pas ,que les
huées et les sifflets qui ont retenti, à
Milan et à Venise, sur le passage de
la mission Fayolle, soient aussi sympto-
(matiques et aussi inquiétants quia l'a
prétendu une partie de. la. presse ita-
lienne.
Il y a fascistes et fascistes.
Il y a, dans lies « faisceaux de com-
bat », de vrais combattants die la grande
guerre, dont le patriotisme s'est juste-
ment ému du sort que les disciples de
Lcndne voulaient imposer à l'Italie vic-
torieuse Ceux-là ont rendu à leur pays,
en une heure difficile, un service in-
contestable. Mais il y a aussi, à leur
suite, des cohortes entières de petits
jaunes hommes, pour la. plupart élèves
des lycées et des écoles techniques, dont
le mérite est beaucoup moindre et dont
la maturité politiques est nuille.
J'ai rencontré maintes fois, au cours
d'un voyage que je viens de faire en
Italie, des uns et des autres.
Si je les ai bien compris, ceux. de la
teeconde catégorie, les adolescents, rê-
vent d'une sortie» d'Italie über alles. Leur
jeune âge les dispose aux 'équipées les
plus folles ; ils s'en iront un jour, par
exemple, jeter la terreur à Botzen, dans
un cortège de paysans tyroliens ; le
lendemain, ils feront flamber, en Vé-
nétie, quelques fermes croates. On leur
a dit que Clemenceau avait « trahi »
l'Italie : ils sifflent des officiers français,
par manière de conspuer Clemenceau.
L'un d'eux, au demeurant fort gentil
garçon, ne me soutenait-il pas que nous
devions à l'Italie, pour prix de son in-
tervention, la Corse, les Aines Mariti-
mes. la Savoie et nuis la Tunisie, "t
Ipuis..- J'ai dû arrêter ce brave enfant :
Il allait, ma parole, annexer il'Algérie.
Je lui fis timidement remarquer crue
Pétrarque, dans sa fameuse définif:<>n
de la patrie italienne, était beaucoup
plus modeste :
« .n bel Paesc
Ch' Appennifil parte; e \Z mar circonda
[e l'Alpe. » (1)
Mais Pétrarque, visiblement. lui ap-
paraissait comme une très, très vieille
(baderne 1
Non, en viérité, je ne crois pas que
le danger pour l'Entente, soit du côté
fasciste- - - .:-
La gallophobie des socialistes est plus
Sérieuse. Elle doit être réelle, puisque
je trouve, dans la Critica Sociale, Of,
gane du groupe modéré Turati, sous la
Signature de Francesco Ciccotti, an-
icien député, toute une sérilBt d'articles
jqui tendent à nous présenter comme
les grands responsables de lia dernière
guerre. Francesco ICic.coti est d'ailleurs
l'enfant chéri ide Filiippo iTurat'i qui
préface tous ses livres.
Vouis allez me dire que nous ne pou-
vons point, décemment, demander à des
Socialistes étrangers d'être plus aima-
bles envers la France que nos propres
Cachin et Froesard. J'en conviens.
La camipagne la plus perfidlei que l'on
mène contre nous, dians les milieux
politiques italiens, est dirigée par l'en-
tourage et par la clientèle de l'ancien
président du conseil Nitti. On la trouve,
'en particulier, dans les colonnes du
journal romain Il Paese (Le Pays). '{a. Lu-
l'ellement, c'est toujours à l'impérialis-
me de la France, à notre hégémonie
grandissante sur le continent européen.
que l'on en veut. Les Nittistes réservent
toute leur sympathie larmoyante pour
la pauvre Allemagne, victime de notre
esprit de vengeance, et pour les malheu-
reux Russes, que nous affamons.
M. Nitti lui-même est-il germano-
phile ?
Personne ne vous le dira au juste. 'On
n'a jamais su exactement, pendant la
guerre, s'il était interventionniste ou
p-on.
Le cerveau de ce gros homme four-
mille de toutes les combinazioni. Un
député iMien disait un jour que le
président du conseil avait dû être im-
pressionné par la lecture des romans
policiers, Sherlock Holmes et Arsène
ILupin. De fait, il n'y eut jamais tant
(d'aventures d'agents provocateurs que
,sous ses différents ministères. Lors de
;&on dernier passage au pouvoir, il sem-
iiblait vouloir gouverner l'Italie du pa-
lais Brasahi, en laissant Montecitorio
'ordinairement vide. Dans son cabinet
(se mijotait une 'VIélI'italble cuisine de
sorcières, qui ne réussit pas, d'ailleurs,
k prolonger sa vie ministérielle au delà
flte vingt jours. Autour de sa table, des
représentants de la haute finance, des
pescecani (2) authentiques et considé-
rables venaient s'asseoir, à la suite de
socialistes notoineis ; M. Dante Ferraris
y voisinait parfois avec les compagnons
Ciccotti et Mioidigliani.
'Et, en sortànt de là. ce dernier, anti-
rlérical farouche, frôlait, dans l'anti-
chambre du ministre, la soutane de don
iSturzo, secrétaire général du parti po-
pulaire.
Puis, cette clientèle disparate prit
peur un beau jour devant les gronde-
ments de l'opinion publique, et le mi-
nistère s'effondra. Le mal qu'il avait fait
sembla pendant des mois irréparable.
L'Italie en souffre encore aujourd'hui
profondément.
Est-il possible,- dans ces conditions,
(1) « Le Seau PHYS.- que l'Appennin partage
et qu'entourent lu * mer et jes Aiipes. »
12.) Reauins, exploiteurs enrichis de la guerre.
que M. Nitti soit rappelé par le roi, sur
les indications de La Ghambre de 1920 ?
Non.
Supposions cependant l'invraisembla-
ble.Ad:mettons la constitution d'un nou-
veau ministère Nitti. Quelle pourrait
être sa politique étrangère ?
Une opposition à la France et à l'An-
gleterre au sein même de l'Entente ?
Ou bien la ruipture nette, la volte-face
sans vergogne, abandon de l'Entente,
mpprloichement de l'Allemagne et — qui
sait ? — peut-être une nouvelle Tri-
pliez. avec le Reicli de Ludendorff et
les Soviets de Lenine 1
L'Italie ne suivrait pas, ne pourrait
pas suivre M.. Nitti dans cette voie.
Je nie rappelle certain article quie
publia, vers le mois de juin 1915. une
des plus importantes revues alleman-
des, la Kunstwart, dirigée par AVena-
rius. Cet article était intitulé Und Ita-
lien auch ! ■(« Et l'Italie aussi ! ») et si-
gné du directeur lui-même. L'Italie
s'était rangée à nos côtés contre les
empires centraux. Y avait-il assez de
rage et de haine, et de rancune sanglan-
te, dans ces imprécations à l'adresse ;
de l'alliée qui avait d'abord « lâché ses
amis à l'heure du péril », puis « mis
sa neutralité à l'encan », et qui venait,
finalement, alors que l'Autrichiei indi-
gnée et affolée se dispo'sait à payer le
prix demandé, de « dévoiler dans toute
sa hideur sa face de traîtresse » 1 L'Ita-
lie» aj/iiit vraiment « battu le record de
toutes les misères de l'histoire » ! (1)
Les Italiens croient-ils que le Boche
a oublié cela ? Il comprendrait donc
qu'un rallié pût refuser d'être un com-
plice et se lever lui-même contre le
criminel ?
Le Boche n'a rien oublié, ni rien ap-
pris.
En abandonnant ses alliés d'hier et en
retournant à l'Allemagne, l'Italie com-
mettrait une erreur politique dont les
conséquences lui seraient probablement
tfatales. SaIts compter qu'une telle pali-
nodlie M coûterait son honneur die na-
tion- - 4 *
Mais nous pouvons être tranquilles.
L'Italie ne fera pas cela. >
L'Italie véritable n'est ni aux carre-
fours où l'on siffle nos officiers, ni
dans les congrès socialistes où l'on crie:
« A bas l'Entente S » et aussi : « A bas
la patrie ! » ni dans les salles de rédac-
tion du Paese, du Monde ou de l'Epoca.
L'Italie est plus haut que tout cela,
dans la réalité et dans notre esprit. Nous
qui l'aimons, nous tâcherons de la dé-
ceindre telle que, nous l'apercevons.
Et nous dirons aussi nos devoirs en-
vers elle.
Henry MASSOUL.
(1) « Italiens Verhaslten scluacgt jeden Rekord
der gesehicllslichen. Erba6VTnlichkcit6n », Kunst-
wart 1915, page 194.
J::.e départ d'un ami
LE 6EIE8E PERSHIIG
• A QUITTE LA FROICE
Le général Pershing, accompagné de ses
aides de camp, le colonel Coleman et le
major Quekemeyer, a quitté Paris hier
matin, à 9 h. 47, par la gare Saint-Lazare,
se rendant à Cherbourg où il est s'est em-
barqué l'après-midi pour l'Amérique.
Sur le quai de la gare, décoré de dra-
peaux aux couleurs de la France et des
Etats-Unis, l'ancien commandant en chef
des troupes américaines a été salué par le
commandant Mollard, de la maison mili-
taire du président de la République, re-
présentant le président ; M. Carré, .sous-
chef du service du protocole, représentant
le président du conseil, ministre des af-
faires étrangères ; -M. Barthou, ministre
de la guerre ; M. Guist'hau, ministre de
la marine ; M. César Caire, président du
conseil municipal ; le général Berdoulat,
gouverneur militaire de Paris ; le_général
Butait, les membres) de lSambasaade de:J
Etats-Unis et de nombreuses personnalités
françaises et américaines.
Après s'être entretenu quelques instants
avec les personnages officiels qui étaient
venus lui présenter leurs compliments et
lui exprimer leurs souhaits, et les avoir
remerciés en termes cordiaux pour les at-
tentions dont il a été l'objet pendant son
séjour sur le territoire français, le général
Pershing a gagné le wagon qui lui était
réservé et où ont pris place avec lui le gé-
néral Raguenot et le commandant Lan-
glois, qui doivent l'accompagner jusque
Cherbourg.
Ii'attentat contre fYI. fd,.. T. Heffiek
M. Doorocq, directeur de' la police judi-
ciaire, a continué activement hier matin
ses recherches au sujet de l'attentat com-
mis avant-hier contre l'ambassadeur des
Etats-Unis.
Par les soins de ses agents, toutes les
pièces de nature à apporter des* indica-
tions sont maintenant recueillies. Tous les
débris de la grenade ont été envoyés au
Laboratoire municipal, ou M. Kling a pro-
cédé à l'examen des morceaux des papiers
qui avaient servi à enveloipper le paquet.
D'après certaines indications, la pièce
qui a fait explosion serait bien une gre-
nade d'un modèle anglais.
D'autre part, à la police judiciaire, on
examine avec soin un certain nombre de
lelttres anonymes qui, dans ces derniers
temps, avaient été adressées à l'ambas-
sardeur.,
Témoignages de sympathie
Le président de la République a chargé
M. Vignon, ministre plénipotentiaire, se-
crétaire général adjoint à la présidence de
la République, de se rendre à l'ambassade
des Etats-Unis pour exprimer à M. Myron
T. Herriek ses félicitations d'avoir heureu-
sement échappé à l'attentat dirigé conbre
lui.
Aussitôt qtt'j} a eu connaissance de la
tentative criminelle dirigée contre M. My-
ron T. Herrick, M. Briand, président du
conseil, a cihargé M. Carré, chef adjoint du
protocole, de porter à l'ambassadeur des
Etats-Unis ses félicitations chaleureuses
pour avoir échappé à cet attentat.
HVHNT LH eONiÉRENeE DE WASHINGTON
« A la veille d'une conférence comme
celle de Washington dont il faut absolu-
ment assurer le succès, la presse et les
hommes politiques doivent sentir le poids
de leur responsabilité et ne rien dire qui
puisse exciter les craintes et les soupçons
des peuples ».
Ainsi s'exprime fort sagement le « Daily
Chronicle ».
Puisse son conseil être entendu de tous
nos confrères anglais !
Car il ne nous échappe pas qu'une fois en-
core les sentiments de la France sont mal
perçus de certains de nos alliés.
A lire les journaux anglais et des plus
considérables, comme le « Times », il sem-
ble que ce soit en rechignant que le gou-
vernement français réponde à l'invitation
lancée par le président Harding.
Or, c'est au contraire le gouvernement
français qui le premier,parmi les gouverne-
ments alliés, a répondu par son accepta-
tion. Il l'a fait d'ailleurs avec un certaine
solennité, puisque le président du conseil a
tenu, par une communication au Sénat et à
la Chambre des députés, à rendre sa répon-
se publique, en annonçant au surplus qu'il
prendrait la direction de la délégation fran-
çaise.
En revanche, personne ne sait encore si
M. Lloyd George ira à Washington.
Par conséquent, nous demandons que nos
amis d'outre-Manche n'épiiognent pas indé-
finiment sur des faits qui n'existent que
dans l'imagination de certains publicistes
et qu'ils ne passent pas sous silence la
réalité.
Or, la réalité c'est que la France a accepté
avec un empressement très vif l'invitation
qui lui était adressée.
Remarquons en passant que le dernier
vote du Sénat américain décidant que les
Etats-Unis ne seront reorésentés dans au-
cune commission internationale (répara-
tions ou autres) sans le consentement du
Sénat, cadre mal avec le principe même de
la conférence de Washington, qui a pour
but d'associer dans les décisions communes
l'Europe et l'Amérique.
ADrès le traité de Versailles non ratifié
dans !ment la France et les alliés et dans celles
qui envisagent la paix mondiale. il seivit
hasardeux d'édifier un traité de Washinng-
ton qui subirait un sort analogue.
A la conférence de Washington, le gouver-
nement français a évidemment un rôle trsJ5
intéressant à Jouer. Le problème du Pacifi-
que met aux prises, pour la recherche d'umi
solution qui enchaîne la guerre, le Japon,
les Etatg-Unis et l'empire anglais.
Jusqu'ici, chaque fois qu'entre le Japon et
les Etats-Unis des rumeurs d'hostilité se
sont élevées les gouvernements de Tokio et
de Washington sont intervenus et ont em
pêché quelquefois à la dernière minute, lu
paix d'être compromise.
A l'heure actuelle. autour du Pacifique,
les esprits sont inquiets.
Le conflit 'rendant entre la Chine et îe
Japon assombrit encore l'horizon.
Il convient de chasser les nuages. Mais il
convient d'abord, à Washington, de :.c
pas construire sur les nuées. La France ne
pourrait pas répéter l'expérience de décep-
tion si douloureuse que lui a infligée la non
ratification du traité de Versailles en sous-
crivant, à Washington, à des engagements
dont elle seule tiendrait compte.
Et c'est pourquoi le Sénat américain s e-
rait bien inspiré s'il votait une déclaralbiï
par laquelle l'opinion saurait qu'il est dans
ses désirs que la conférence aboutisse et
qu'il n'est pas décidé, par avance, à biffer
les résultats obtenus. r-.. nnouvimx.
G. BROUVILLE.
UN GRAND SAVANT
Le cinquantenaire scientifique
de M. H. Le (Meller
Les amis, les admirateurs, les collègues
et les élèves de M. Henry Le Châtelier, les
représentants les plus éminents de la
science française vont commémorer pro-
chainement le cinquantenaire scientilique
de ce grand savant.
Tous les industriels tiendront à partici-
per à l'hommage d'une médaille qui va
être frappée à son effigie.
Quels services M. Henry Le Châtelier
n'a-t-il pas rendus à l'industrie métallur-
gique, aux exploitations minières, à l'in-
dustrie de la céramique, à la construction
mécanique, aux industries chimiques !
Ici il a créé ou vulgarisé de nouvelles
méthodes d'essais ; — c'est à la suite de ses
recherches et de l'invention de nouveau;;
appareils que la métallographie microsco-
pique est devenue complètement indus-
trieHe.
Là, il a poursuivi des recherches sys-
tématiques sur les alliages, étudiant leurs
diagrammes, leurs propriétés, cherchant à
établir une relation entre celles-ci et ceux-
là, apportant partout la méthode scienti-
fique dans le domaine de l'empirisme.
Parmi les produits céramiques, il a étu-
dié les transformations de la silice, les
températures de cuisson, le coefficient de
dilatation, les points de fusion, etc.
La fabrication des explosifs, les questions
relatives au grisou, et surtout toute l'in-
dustrie si importante qui établit les trai-
tements thermiques lui doivent des pro-
grès considérables.
Il est juste que - la science, l'industrie
rendent cet hommage à M. Henry Le Châ-
telier. La science ? L'industrie ? ce n'est
pas assez dire. Tous les Français doivent
s'y associer.
J. D.
Le ministre d'Autriche chezM.Briand
M. Aristide Briand, président du conseil,
a reçu hier matin le baron d'Eichoff, mi-
nistre d'Autriche à Paris, qui est venu l'en-
tretenir de la situation économique de l'Au-
triche. Il a demandé au président du con-
seil que, lors de' sa présence à Washing-
ton, il use de son influence pour attirer
l'attention du gouvernement des Etats-Unis
Sur la situation, I)énible dans laquelle se
trouve l'Autriche.
LE DÉBAT SUR LA POLITIQUE GÉNÉRALE
Une séance orageuse au Palais-Bourbon
LA SSIÎE DES INTERPELLATmNS
Les interpellations continuent tou-
jours.
La séance d'hier, ooeupée tout entière
par la fin du discours de M. Mandel et
par un discours passionné du commu-
niste Berthon, n'a, en somme, pas ap-
porté grand'chose de nouveau au débat,
ù. Cart des voies de fait.
M. Mandeil a vainement essayé de
provoquer une riposte de M. Bonnevay,
qu'ill a mis en cause à propos du pro-
cès des communistes. Sur la politique
extérieure et sur le programme inté-
rieur de la Chambre actuelle, il a.. en-
suite, réuissi à faire entendre, dans un
cailme relatif, des idées générales, d'ail-
leurs peu faites pour soulever les pas-
sions.
Quant à M. Berthwi, ses attaques for-
cenées contre lie général Gouraud ont
exaspéré la Chambre au suprême de-
gré. Elles ont provoqué une très heu-
reuse mise au point de M. Briand, qui,,
brièvemlent, mais sûrement, a justifié
notre politique en Syrie et envers l'émir
Fayçal.
En somme, ce qui a été dit d'utile au-
rait pu l'être en une heure. Il en a fal-
lu quatre pour le dire, au milieu des
interruptions et du bruit.
Et M. Raoul Péret a trouvé le mot de
la situation en déclarant à la Chambre
que de telles méthodes de discussion
ne l'honoraient guère.
C. L.
L'incident Mandel-Escoffier a attiré au
Palais-Bourbon une aliluence folle. Tribu-
nes et galeries sont combles à craquer.
A Reine la séance est-elle ouverte que
M. Escoffier demande la parole poui* un
fait personnel.
S'adressant, de sa place, à M. Mande!,
il lui reproche d'avoir,, la v?ille, commis
une mauvaise action, et. profitant de son
absence pour affirmer qu'il lui avait remis
un papier et qu'il l'avait autorisé à s'en
servir. Il lui inflige ensuite un triple dé-
menti et déclare qu'il ne le connaît que
pour, l'avoir rencontré dans une maison
amie.
Quant au document lui-m'ème qui, à son
avis, n'a en soi rien de répréhensible et ne
contient que ses impressions journalières,
il a été tronqué, déclare-t-il, et n'était pas
destiné à être communiqué.
M. Escoffier en donne lecture, pwfe» après
avoir renouvelé ses démentis, demande à
M. Mandel d'indiquer dans quelles condi-
tions la note est parvenue entre ses mains.
M. Mandel monte aussitôt à la tribune. Il
fait d'abord renlïirquer qu'il n'existe au-
cune contradiction entre ce qu'il a dit la
veille et le texte plus complet que M. Es-
coffier vient de lire. Il ne veut pas entamer
de querelle personnelle et il gardera le sou-
venir des relations cordiales qu'il a entre-
tenues avec lui. Suivant le mot de Jaurès,
il « n'est pas de ceux qui discourent sur les
amitiés qui expirent ».
— Comment avez-vous eu le papier, lui
crie-t-on de l'extrôme-gauche T
— Je vais m'expliquer, répond M. Man-
del.
Et il raconte alors une conversation au'il
eut avec M. Escoffier sur cette affaire. à la
suite de laquelle il demanda au dénuté du
Nord de lui remettre une note sur cet en-
tretien, ef c'est cette note qu'il a portée S
la tribune.
Certes, il était sûr1 que cette divulgation
vaudrait à M. Escoffier les excommunica-
tions de l'unité socialiste: il s'en excuse et
lui en exprime ses regrets. .,
«
Tumulte et voies de fait
Mais l'incident est loin d'être clos,
M. Escoffier réplique. Il renouvelle son
triple, démenti et déclare qu'il ne laissera
pas M. Mandel s'évader du débat et « in-
venter M de nouveaux romans chez la por-
tière. Une fois cnfore, il affirme n'avoir - ni
remis de document à M. Mandel. ni. d'ail-
leurs, autorisé celui-ci à s'en servir.
De nouveau. M. Mandel se dirige vers la
tribune, mais, au moment où il va gravir
les premières marches, M. Escoffier quitte
précipitamment sa place. S'élançant sur lui,
il le bouscule violemment et lui porte un
coup de poing sur le côté droit de la figure.
Au milieu d'une agitation indescriptible,
députés et huissiers s'interposent, pendant
que la droite et l'extrême-gauche s'invecti-
vent.
M. Mandel, impassible à la tribune, qu'il
a gagnée pendant que le vacarme s'éten-
dait. attend gue. Tout soit fini.
EDerdûment, le président agite sa son-
nette et essaie vainement de "se faire en-
tendre. Enfin, il peut parler.
M. Peret. — Ouins que soient, dit-il, les
griefs d'un député vis-à-vis d'un collègue, il
KSI intolérable qu'il essaie de se livrer sur
ce collègue à des voies de fait, je rappelle
M. Escoffier à l'ordre.
Plusieurs membres à droite. — Le règle-
ment 1 (Bruit.) -
M. Raoul Péret. — M. Georges Mandel a
demandé lui-même à s'expliquer sur l'inci-
dent. (Bruit à droite.)
M. Georges Mandel. M. le Drésident do
la Chambre et les membres du bureau ne se
sont pas rendu compte de l'incident. Tan-
dis que je montais tranquillement à la tri-
bune (Interruptions à l'extrême gauche, pro-
testations à droite), M. Escoffier s'est pré-
cinité sur moi et « peutfMre m'a-t-il donné
un soufflet en me traitant d'imposteur JI.
(Vives interruptions.)
« Je pourrais, comme le prince de Tal.
leyrand {Rires prolongés), à qui le même
accident était arrivé en 1816, dire : « Quel
formidable coup de poing j'ai reçu ! » Mais
je me bornerai à constater que les voies de
fait font décidément partie de la politique
socialiste. » (Appl. à droite et au centre.)
Un membre à droite. — Sauf pendant la
guerre !>(Appl. à droite et sur divers bancs.)
M. Mandel reprend alors le cours de son
mterpellation et demande à M. Bonnevay
pourquoi, dans le procès des communistes,
!'avocat général n'a pas récusé le chef du
jury.
Le garde des sceaux ne répond pas.
Devant ce mutisme, M. Mandel n'insiste
pas et aborde la seconde partie de son dis-
cours qui vise la politique extérieure du
gouvernement
i I Partisan d'une politique isolée, il estime
Que le moment ne serait pas mal choisi
pour la pratiquer, puisque la France est
actuellement la première puissance du
monde.
Il fait alors le procès de toute politique
de rapprochement franco-allemand et en-
treprend la défense du traité de Versailles
auquel, dit-id, il a collaboré. Il assure. que
la France n'a pas obtenu satisfaction, que
l'Allemagne n'a pas exécuté les conditions
de l'ultimatum, n'a pas désarmé et que les
coupables n'ont pas été châtiés.
M. Mandel quitte alors la tribune et la
séance est suspendue.
M. Berthon
A la reprise, M. André Berthon, député
communiste de la Seine; demande au gou-
vernement quelle sera son attitude à Wa-
shington et surtout quelle sera sa. politique
en Orient, principalement à l'égard de la
Turquie.
Il reprocOie au président du conseil de
n'avoir pas fait préciser par la Société des
nations la nature du mandat qui nous a
été confié sur la Syrie. »
Comme il se liviie à ce propos à de vio-
lentes attaques sur le rôle que nous jouons
en ce pays, M. Briand l'interrompt :
— Tout ce que vous dites est entièrement
contraire à la vérité, à tel point que je me
demandie quel but vous venez poursuivre
ici.
Et après avoir exposé l'action bienfai-
sante de la France en Syrie; il ajoute :
— J'espère pouvoir vous annoncer pro-
chainement que nos négociations ont réus-
si et aue nous pourrons bientôt ramener
de la-bas la plus grande .partie de nos
troupes qui s'y trouvent encore.
« En-tout cas. conclut-il, depuis que ces
pourparlers sont engagés avec le gouver-
nement d'Angora, pas une goutte de sang
de nos soldats n'a été répandue. »
M. Berthon s'en prend maintenant au
général Gouraud.
M. Briand proteste et rend hommage à
la beauté, à la droiture et à l'esprit de jus-
tice die ce grand soldat, dont il glorifie
l'oeuvre pacificatrice.
Au nom de la Chambre, M. Raoul Péret
s'associe à cet éloge qu'on applaudit n ir
la plupart des bancs.
M. Berthon termine en insinuant que le
gouvernement a manqué de loyauté vis-à-
vis de l'émir Fayçal et en demandant
quand la France fera cesser l'occupation de
la Syrie.,,
Le président du conseil tient à s'expliquer
sans retard.
— Notre installation, dit-il, a fait con-
traste avec celle de Fayçal, qui est celle
des Arabes du Hedjaz, et lui parti, les Sy-
riens n'ont pas envie de l'y ramener. Le
mandat syrien, le gouvernement le fera
reconnaître à très bref délai ainsi que les
conditions dans lesquelles il doit s'exercer;
la Chambre verra qu'il est inspiré du plus
large esprit d'indépendance.
La suite de la discussion est alors ren-
voyée à cet après-midi.
Ad. LOYER.
EN PASSANT.
Le poète a raisoi)
Oui* ie sais bien, ce n'est pas avec
du sentiment qu'on fait de la politique.
Mais, peut-être, le senttment, quand il
est fondé en raison, — ce qui peut ar-
river, n'est-ce pas ? — e$t-il un guidé
que, même en politique,. il serait impru-
dent de dédaigner.
Et il semble bien que n,ous en ayons
sous les yeux une éclatante démonstra-
tion.
De quilles railleries n'a-t-on pas cri-
blé Pierre Loti,a cause de ce que l'on ap-
pelait sa faiblesse, sa partialité, s on inex-
cusable tendresse pour les Turcs 1 Rai-
sons de poète, disait-on quand il plai-
dait leur cause, mauvaises raisons.
Eh bien 1 elles étaient bonnes, et les
faits prouvent qu'il eût été sage de mé-
nager les Turcs.
Il est vrai que les faits auraient pu,
dans une certaine mesure, se tourner
contre eux et contre Pierre Loti ; car
la, force, nous ne le savons que trop,
n'est pas toujours du côté de la justice.
On a essayé de les réduire ; on a cru
qu'ils l'étaient. Et c'est pourquoi on a
voulu leur imposer le traité de Sèvres,
aussi absurde qu'injuste.
Les Turcs ont refusé de l'accepteret
ils ont continué de se battre pour l'annu-
ler. Ils remportent. Annulera-t-on le
traité de Sèvres ?
Dans sa tranquille maison de Roche-
fort, où il a accumulé tant de belles
choses qui perpétuent sous ses yeux le
vivant spectmle de tous les pays où il
passa, vécut, aima, or^r angois-
se Pierre Loti a dû suivre les péripéties
du grand drame qui va, n !.t,'dl t espérer,
s'achever autour d'Eski-Cheir et de
Smyrne ! Avec quelle joie il en appren-
dra le dénouement !
Dans le dernier livre qu'il vient de
publier, le dernier qu'il publiera., Su-
prêmes visions d'Orient, il a écrit : « Le
suprême avertissement d'un homme qui
va entrer demain dans la grande nuit
a toujours chances d'être entendu. » Et
il adresse aux Anglais une ardente priè-
re. Il les adjure de ne pas s'acharner
contre les Turcs, « de ne pas contribuer
à exterminer cette race loyale, couM-
geuse et douce, en fournissant à leurs
odieux petits adversaires, si comique-
ment infatués, tous les moyens moder-
nes de destruction ». Les Anglais ne
l'ont pas écouté hier ; il faut souhaiter
qu'ils l'écoutent aujourd'hui et avisent
à faire la paix.
Sans doute, Pierre Loti, en poète tou-
jours, caractérise les Grecs et les Turcs
en des termes dont les diplomates pour-
ront prendre et laisser. Il est entendu
que le sentiment n'est pas tout en celle
allaire.
Mais, sentiment à part, Pierre Loti a
vu juste et, comme toujours, il a le mot
propre. De cela, les diplomates auront
avantage à tenir compte.
Même politiquement. le poète a rai.
son,
Paul ALLAIN.
i
Tout vient à point..,
LANDRU SEaU JuGE
* - IE 7 ÉEIME1
C'est le 7 novembre prochain que les dé-
bats du procès Landru commenceront aux
assises de Seine-et-Uise.
M. Gilbert, conseiller à la cour, prési-
dera les débats qui dureront environ trois
semaineg,
Ces temps derniers, on s'est occupé de
classer dans la salle des témoins de la
cour d'assises, les meubles et objets di.
vers. servant de pièces à conviction, et
ayant appartenu à chacune des fiancées
disparues. '-
Les derniers préparatifs pour le procès
viennent d'être terminés.
Comme on peut prévoir que la salle des
assises sera trop petite pour contenir les
spectateurs, il & été décidé qu'aucune
carte de faveur ne serait délivrée. Les
bancs qui, d'habitude, sont reservés à la
presse, seront mis, pour cette occasion. à
la disposition des avocats en robe.
La presse aura sa place dans la grande
enceinte de la salle. où six travées de bancs
aménagés en pupitres seront mis à sa dis-
position ; de ces bancs, un petit couloir
conduira aux dix cabines téléphoniques
qui vont être aménagées dans le grand
vestibule de la cour d'assises, par où
d'ordinaire pénètre le public. -
Un certain nombre de places, situées en
haut du prétoire, seraient réservées aux
dessinateurs accrédités par leurs journaux.
Les rédacteurs de la presse parisienne
devront s'adresser au Syndicat de la presse
judiciaire et on a tout lieu de penser -que
le président des assises mettra à la dispo-
sition de la presse locale et départementale
un çertain nombre de places.
COUP D'ÉTAT. AD PORTUGAL
r- , + - V
Madrid. 20 octobre.
Des bruits venant de la frontière portu-
gaise assurent qu'un mouvement monar-
chiste aurait éclaté cette nuit, à Lisbonne..
Ce mouvement, conduit par le colonel
Goelihb, aurait triomphé et le gouvernement
républicain aurait été renversé.
*
* *
Lisbonne, 20 octobre, t
A la suite d'un mouvement militaire qui
a triomphé sans effusion de sang, le gou-
vernement a démissionné. - .,
Un nouveau ministère Sera constitue
sous la présidence dè M. Manoel Marcuc-
celo, ancien révolutionnaire.
Plusieurs ministres assassinés- -
Lisbonne, 20 octobre.
Le mouvement révolutionnaire est vic-
torieux. - -
Le président du conseil, M. Antonio
Granjo, a été assassiné, ainsi que l'amiral
Maohado Santos et MM. Carlos Maia et
Silva.
Le nouveau gouvernement a été consti-
tué. Ce dernier condamne énergiquement
les meurtres. commis et déclare que les
auteurs seront traduits devant les tribu-
naux.
La plus grande tranquillité règne à
Lisbonne. Toutefois les rues sont sillon-
nées de troupes. 4
Le nouveau ministère
Lisbonne, 20 octobre..
Le nouveau ministère a été constitué.
Présidence du conseil et intérieur Ma- -
nuel Maria Coelho.
Binances ; Antonio Corre-ia".
Instruction publique : Deus RanÕs.
Justice : Vasco Vasconceios.
Marine : Mac-edo Pinto.
Guerre : Oliveira Simoes. -
Affaires étrangères : Veiga Simoes.
Commerce et ministère du travail par,
intérim : Pires Carvalho.
Agriculture : Antao Carvalho.
Colonies : Maia Pinto.
TRIBUNE DU DÉMOBILISÉ
Congrès national
des officiers de complément
Le congrès national des officiers de com-
plément va se réunir à Versailles, demain
et après-demain, sous la présidence'de M.
Raymond Poincaré.
Ce congrès va traiter la plupart des
questions qui intéressent les officiers dè
complément. -"
Il étudiera le statut de ces officiers, leur
représentation au ministère, l'avancement,
les décorations, l'honorariat, la retenue de
5 %, la réduction sur les réseaux de che-
mins de fer, les pensions, etc i * 1
Comme on le voit, le programme est
chargé, et les vœux qui vont être présen-
tés ne manqueront pas d'intéresser forte-
ment l'armée nombreuse des officiers de
réserve et. de territoriale.
Un des vœux qui devra retenir spéciale-
ment l'attention des congressistes sera ce-
lui des croix des officiers de compléments
Nous avons souvent ici signalé les oublis
de la commission Fayolle. -
Nous avons dit que les officiers de com-
plément désiraient qlU'un contingent spé-
cial de croix fût mis à la disposition du
ministre pour récompenser ceux qui n'ont
pas encore reçu la décoration qu'ils méri-
taient.
Nous croyons savoir qu'il est question
de proroger les pouvoirs de la commission
Fayolle en ce qui concerne la Légion
d'honneur.
Nous espérons que le congrès de demain
fera obtenir rapidement satisfaction et
que la nouvene commission des récompen-
ses comptera dans son sein des officiers
de complément qui sauront défendre les
droits de leurs camarades.
Anselme LAURENCE.
M. GOUNARIS A PARIS
M. Gounaris, président du conseil des
ministres de Grèce, et M. Baltazzi, minis-
tre des affaires étrangères, sont arrivés
hier matin à Paris.
Ils. ont été reçus sur le quai de la gare
de Lyon par le ministre de G-reco et la
premier secrétaire de la légation.
M. Gounaris et M. Baltazzi sont descen-
dus dans un grand hôtel de la place do
la Concorda.
Organe d'Action démocratique et de Progrès social
4 -
15 centimes
* - -sf
<¡aa!,QDte-deaxième année ;
ABONNEMENTS
1 an Ii mois 3 molt
Paris, Selne-et-Oise 36 » 20 » ÎO »
Départements. 40 » 22» Il 1)
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VENDREDI 21 OCTOBRE 1921-
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Téléphone: GUTENBERG02-55
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A dresse télégraphique : RADICA L-PARIS
LIBRES FEUILLETS
France et Italie
Y a-t-il unie craise franco-italienne- ?
Cette crise est-elle si grave qu'elle me-
nace l'avenir de l'alliance et l'existence
menue de touttf l'Entente ? Et comment
pouvons-nous, pour notre part,. y re-
îméidier ?
Voiilà des questions qui iont fait déjà,
des deux côtés des Alpes, îles sujets de
nombreux articles et que 'des incidents
récents ont remises à l'ordre Idu jour.
A vrai dire, je ne crois pas ,que les
huées et les sifflets qui ont retenti, à
Milan et à Venise, sur le passage de
la mission Fayolle, soient aussi sympto-
(matiques et aussi inquiétants quia l'a
prétendu une partie de. la. presse ita-
lienne.
Il y a fascistes et fascistes.
Il y a, dans lies « faisceaux de com-
bat », de vrais combattants die la grande
guerre, dont le patriotisme s'est juste-
ment ému du sort que les disciples de
Lcndne voulaient imposer à l'Italie vic-
torieuse Ceux-là ont rendu à leur pays,
en une heure difficile, un service in-
contestable. Mais il y a aussi, à leur
suite, des cohortes entières de petits
jaunes hommes, pour la. plupart élèves
des lycées et des écoles techniques, dont
le mérite est beaucoup moindre et dont
la maturité politiques est nuille.
J'ai rencontré maintes fois, au cours
d'un voyage que je viens de faire en
Italie, des uns et des autres.
Si je les ai bien compris, ceux. de la
teeconde catégorie, les adolescents, rê-
vent d'une sortie» d'Italie über alles. Leur
jeune âge les dispose aux 'équipées les
plus folles ; ils s'en iront un jour, par
exemple, jeter la terreur à Botzen, dans
un cortège de paysans tyroliens ; le
lendemain, ils feront flamber, en Vé-
nétie, quelques fermes croates. On leur
a dit que Clemenceau avait « trahi »
l'Italie : ils sifflent des officiers français,
par manière de conspuer Clemenceau.
L'un d'eux, au demeurant fort gentil
garçon, ne me soutenait-il pas que nous
devions à l'Italie, pour prix de son in-
tervention, la Corse, les Aines Mariti-
mes. la Savoie et nuis la Tunisie, "t
Ipuis..- J'ai dû arrêter ce brave enfant :
Il allait, ma parole, annexer il'Algérie.
Je lui fis timidement remarquer crue
Pétrarque, dans sa fameuse définif:<>n
de la patrie italienne, était beaucoup
plus modeste :
« .n bel Paesc
Ch' Appennifil parte; e \Z mar circonda
[e l'Alpe. » (1)
Mais Pétrarque, visiblement. lui ap-
paraissait comme une très, très vieille
(baderne 1
Non, en viérité, je ne crois pas que
le danger pour l'Entente, soit du côté
fasciste- - - .:-
La gallophobie des socialistes est plus
Sérieuse. Elle doit être réelle, puisque
je trouve, dans la Critica Sociale, Of,
gane du groupe modéré Turati, sous la
Signature de Francesco Ciccotti, an-
icien député, toute une sérilBt d'articles
jqui tendent à nous présenter comme
les grands responsables de lia dernière
guerre. Francesco ICic.coti est d'ailleurs
l'enfant chéri ide Filiippo iTurat'i qui
préface tous ses livres.
Vouis allez me dire que nous ne pou-
vons point, décemment, demander à des
Socialistes étrangers d'être plus aima-
bles envers la France que nos propres
Cachin et Froesard. J'en conviens.
La camipagne la plus perfidlei que l'on
mène contre nous, dians les milieux
politiques italiens, est dirigée par l'en-
tourage et par la clientèle de l'ancien
président du conseil Nitti. On la trouve,
'en particulier, dans les colonnes du
journal romain Il Paese (Le Pays). '{a. Lu-
l'ellement, c'est toujours à l'impérialis-
me de la France, à notre hégémonie
grandissante sur le continent européen.
que l'on en veut. Les Nittistes réservent
toute leur sympathie larmoyante pour
la pauvre Allemagne, victime de notre
esprit de vengeance, et pour les malheu-
reux Russes, que nous affamons.
M. Nitti lui-même est-il germano-
phile ?
Personne ne vous le dira au juste. 'On
n'a jamais su exactement, pendant la
guerre, s'il était interventionniste ou
p-on.
Le cerveau de ce gros homme four-
mille de toutes les combinazioni. Un
député iMien disait un jour que le
président du conseil avait dû être im-
pressionné par la lecture des romans
policiers, Sherlock Holmes et Arsène
ILupin. De fait, il n'y eut jamais tant
(d'aventures d'agents provocateurs que
,sous ses différents ministères. Lors de
;&on dernier passage au pouvoir, il sem-
iiblait vouloir gouverner l'Italie du pa-
lais Brasahi, en laissant Montecitorio
'ordinairement vide. Dans son cabinet
(se mijotait une 'VIélI'italble cuisine de
sorcières, qui ne réussit pas, d'ailleurs,
k prolonger sa vie ministérielle au delà
flte vingt jours. Autour de sa table, des
représentants de la haute finance, des
pescecani (2) authentiques et considé-
rables venaient s'asseoir, à la suite de
socialistes notoineis ; M. Dante Ferraris
y voisinait parfois avec les compagnons
Ciccotti et Mioidigliani.
'Et, en sortànt de là. ce dernier, anti-
rlérical farouche, frôlait, dans l'anti-
chambre du ministre, la soutane de don
iSturzo, secrétaire général du parti po-
pulaire.
Puis, cette clientèle disparate prit
peur un beau jour devant les gronde-
ments de l'opinion publique, et le mi-
nistère s'effondra. Le mal qu'il avait fait
sembla pendant des mois irréparable.
L'Italie en souffre encore aujourd'hui
profondément.
Est-il possible,- dans ces conditions,
(1) « Le Seau PHYS.- que l'Appennin partage
et qu'entourent lu * mer et jes Aiipes. »
12.) Reauins, exploiteurs enrichis de la guerre.
que M. Nitti soit rappelé par le roi, sur
les indications de La Ghambre de 1920 ?
Non.
Supposions cependant l'invraisembla-
ble.Ad:mettons la constitution d'un nou-
veau ministère Nitti. Quelle pourrait
être sa politique étrangère ?
Une opposition à la France et à l'An-
gleterre au sein même de l'Entente ?
Ou bien la ruipture nette, la volte-face
sans vergogne, abandon de l'Entente,
mpprloichement de l'Allemagne et — qui
sait ? — peut-être une nouvelle Tri-
pliez. avec le Reicli de Ludendorff et
les Soviets de Lenine 1
L'Italie ne suivrait pas, ne pourrait
pas suivre M.. Nitti dans cette voie.
Je nie rappelle certain article quie
publia, vers le mois de juin 1915. une
des plus importantes revues alleman-
des, la Kunstwart, dirigée par AVena-
rius. Cet article était intitulé Und Ita-
lien auch ! ■(« Et l'Italie aussi ! ») et si-
gné du directeur lui-même. L'Italie
s'était rangée à nos côtés contre les
empires centraux. Y avait-il assez de
rage et de haine, et de rancune sanglan-
te, dans ces imprécations à l'adresse ;
de l'alliée qui avait d'abord « lâché ses
amis à l'heure du péril », puis « mis
sa neutralité à l'encan », et qui venait,
finalement, alors que l'Autrichiei indi-
gnée et affolée se dispo'sait à payer le
prix demandé, de « dévoiler dans toute
sa hideur sa face de traîtresse » 1 L'Ita-
lie» aj/iiit vraiment « battu le record de
toutes les misères de l'histoire » ! (1)
Les Italiens croient-ils que le Boche
a oublié cela ? Il comprendrait donc
qu'un rallié pût refuser d'être un com-
plice et se lever lui-même contre le
criminel ?
Le Boche n'a rien oublié, ni rien ap-
pris.
En abandonnant ses alliés d'hier et en
retournant à l'Allemagne, l'Italie com-
mettrait une erreur politique dont les
conséquences lui seraient probablement
tfatales. SaIts compter qu'une telle pali-
nodlie M coûterait son honneur die na-
tion- - 4 *
Mais nous pouvons être tranquilles.
L'Italie ne fera pas cela. >
L'Italie véritable n'est ni aux carre-
fours où l'on siffle nos officiers, ni
dans les congrès socialistes où l'on crie:
« A bas l'Entente S » et aussi : « A bas
la patrie ! » ni dans les salles de rédac-
tion du Paese, du Monde ou de l'Epoca.
L'Italie est plus haut que tout cela,
dans la réalité et dans notre esprit. Nous
qui l'aimons, nous tâcherons de la dé-
ceindre telle que, nous l'apercevons.
Et nous dirons aussi nos devoirs en-
vers elle.
Henry MASSOUL.
(1) « Italiens Verhaslten scluacgt jeden Rekord
der gesehicllslichen. Erba6VTnlichkcit6n », Kunst-
wart 1915, page 194.
J::.e départ d'un ami
LE 6EIE8E PERSHIIG
• A QUITTE LA FROICE
Le général Pershing, accompagné de ses
aides de camp, le colonel Coleman et le
major Quekemeyer, a quitté Paris hier
matin, à 9 h. 47, par la gare Saint-Lazare,
se rendant à Cherbourg où il est s'est em-
barqué l'après-midi pour l'Amérique.
Sur le quai de la gare, décoré de dra-
peaux aux couleurs de la France et des
Etats-Unis, l'ancien commandant en chef
des troupes américaines a été salué par le
commandant Mollard, de la maison mili-
taire du président de la République, re-
présentant le président ; M. Carré, .sous-
chef du service du protocole, représentant
le président du conseil, ministre des af-
faires étrangères ; -M. Barthou, ministre
de la guerre ; M. Guist'hau, ministre de
la marine ; M. César Caire, président du
conseil municipal ; le général Berdoulat,
gouverneur militaire de Paris ; le_général
Butait, les membres) de lSambasaade de:J
Etats-Unis et de nombreuses personnalités
françaises et américaines.
Après s'être entretenu quelques instants
avec les personnages officiels qui étaient
venus lui présenter leurs compliments et
lui exprimer leurs souhaits, et les avoir
remerciés en termes cordiaux pour les at-
tentions dont il a été l'objet pendant son
séjour sur le territoire français, le général
Pershing a gagné le wagon qui lui était
réservé et où ont pris place avec lui le gé-
néral Raguenot et le commandant Lan-
glois, qui doivent l'accompagner jusque
Cherbourg.
Ii'attentat contre fYI. fd,.. T. Heffiek
M. Doorocq, directeur de' la police judi-
ciaire, a continué activement hier matin
ses recherches au sujet de l'attentat com-
mis avant-hier contre l'ambassadeur des
Etats-Unis.
Par les soins de ses agents, toutes les
pièces de nature à apporter des* indica-
tions sont maintenant recueillies. Tous les
débris de la grenade ont été envoyés au
Laboratoire municipal, ou M. Kling a pro-
cédé à l'examen des morceaux des papiers
qui avaient servi à enveloipper le paquet.
D'après certaines indications, la pièce
qui a fait explosion serait bien une gre-
nade d'un modèle anglais.
D'autre part, à la police judiciaire, on
examine avec soin un certain nombre de
lelttres anonymes qui, dans ces derniers
temps, avaient été adressées à l'ambas-
sardeur.,
Témoignages de sympathie
Le président de la République a chargé
M. Vignon, ministre plénipotentiaire, se-
crétaire général adjoint à la présidence de
la République, de se rendre à l'ambassade
des Etats-Unis pour exprimer à M. Myron
T. Herriek ses félicitations d'avoir heureu-
sement échappé à l'attentat dirigé conbre
lui.
Aussitôt qtt'j} a eu connaissance de la
tentative criminelle dirigée contre M. My-
ron T. Herrick, M. Briand, président du
conseil, a cihargé M. Carré, chef adjoint du
protocole, de porter à l'ambassadeur des
Etats-Unis ses félicitations chaleureuses
pour avoir échappé à cet attentat.
HVHNT LH eONiÉRENeE DE WASHINGTON
« A la veille d'une conférence comme
celle de Washington dont il faut absolu-
ment assurer le succès, la presse et les
hommes politiques doivent sentir le poids
de leur responsabilité et ne rien dire qui
puisse exciter les craintes et les soupçons
des peuples ».
Ainsi s'exprime fort sagement le « Daily
Chronicle ».
Puisse son conseil être entendu de tous
nos confrères anglais !
Car il ne nous échappe pas qu'une fois en-
core les sentiments de la France sont mal
perçus de certains de nos alliés.
A lire les journaux anglais et des plus
considérables, comme le « Times », il sem-
ble que ce soit en rechignant que le gou-
vernement français réponde à l'invitation
lancée par le président Harding.
Or, c'est au contraire le gouvernement
français qui le premier,parmi les gouverne-
ments alliés, a répondu par son accepta-
tion. Il l'a fait d'ailleurs avec un certaine
solennité, puisque le président du conseil a
tenu, par une communication au Sénat et à
la Chambre des députés, à rendre sa répon-
se publique, en annonçant au surplus qu'il
prendrait la direction de la délégation fran-
çaise.
En revanche, personne ne sait encore si
M. Lloyd George ira à Washington.
Par conséquent, nous demandons que nos
amis d'outre-Manche n'épiiognent pas indé-
finiment sur des faits qui n'existent que
dans l'imagination de certains publicistes
et qu'ils ne passent pas sous silence la
réalité.
Or, la réalité c'est que la France a accepté
avec un empressement très vif l'invitation
qui lui était adressée.
Remarquons en passant que le dernier
vote du Sénat américain décidant que les
Etats-Unis ne seront reorésentés dans au-
cune commission internationale (répara-
tions ou autres) sans le consentement du
Sénat, cadre mal avec le principe même de
la conférence de Washington, qui a pour
but d'associer dans les décisions communes
l'Europe et l'Amérique.
ADrès le traité de Versailles non ratifié
dans !ment la France et les alliés et dans celles
qui envisagent la paix mondiale. il seivit
hasardeux d'édifier un traité de Washinng-
ton qui subirait un sort analogue.
A la conférence de Washington, le gouver-
nement français a évidemment un rôle trsJ5
intéressant à Jouer. Le problème du Pacifi-
que met aux prises, pour la recherche d'umi
solution qui enchaîne la guerre, le Japon,
les Etatg-Unis et l'empire anglais.
Jusqu'ici, chaque fois qu'entre le Japon et
les Etats-Unis des rumeurs d'hostilité se
sont élevées les gouvernements de Tokio et
de Washington sont intervenus et ont em
pêché quelquefois à la dernière minute, lu
paix d'être compromise.
A l'heure actuelle. autour du Pacifique,
les esprits sont inquiets.
Le conflit 'rendant entre la Chine et îe
Japon assombrit encore l'horizon.
Il convient de chasser les nuages. Mais il
convient d'abord, à Washington, de :.c
pas construire sur les nuées. La France ne
pourrait pas répéter l'expérience de décep-
tion si douloureuse que lui a infligée la non
ratification du traité de Versailles en sous-
crivant, à Washington, à des engagements
dont elle seule tiendrait compte.
Et c'est pourquoi le Sénat américain s e-
rait bien inspiré s'il votait une déclaralbiï
par laquelle l'opinion saurait qu'il est dans
ses désirs que la conférence aboutisse et
qu'il n'est pas décidé, par avance, à biffer
les résultats obtenus. r-.. nnouvimx.
G. BROUVILLE.
UN GRAND SAVANT
Le cinquantenaire scientifique
de M. H. Le (Meller
Les amis, les admirateurs, les collègues
et les élèves de M. Henry Le Châtelier, les
représentants les plus éminents de la
science française vont commémorer pro-
chainement le cinquantenaire scientilique
de ce grand savant.
Tous les industriels tiendront à partici-
per à l'hommage d'une médaille qui va
être frappée à son effigie.
Quels services M. Henry Le Châtelier
n'a-t-il pas rendus à l'industrie métallur-
gique, aux exploitations minières, à l'in-
dustrie de la céramique, à la construction
mécanique, aux industries chimiques !
Ici il a créé ou vulgarisé de nouvelles
méthodes d'essais ; — c'est à la suite de ses
recherches et de l'invention de nouveau;;
appareils que la métallographie microsco-
pique est devenue complètement indus-
trieHe.
Là, il a poursuivi des recherches sys-
tématiques sur les alliages, étudiant leurs
diagrammes, leurs propriétés, cherchant à
établir une relation entre celles-ci et ceux-
là, apportant partout la méthode scienti-
fique dans le domaine de l'empirisme.
Parmi les produits céramiques, il a étu-
dié les transformations de la silice, les
températures de cuisson, le coefficient de
dilatation, les points de fusion, etc.
La fabrication des explosifs, les questions
relatives au grisou, et surtout toute l'in-
dustrie si importante qui établit les trai-
tements thermiques lui doivent des pro-
grès considérables.
Il est juste que - la science, l'industrie
rendent cet hommage à M. Henry Le Châ-
telier. La science ? L'industrie ? ce n'est
pas assez dire. Tous les Français doivent
s'y associer.
J. D.
Le ministre d'Autriche chezM.Briand
M. Aristide Briand, président du conseil,
a reçu hier matin le baron d'Eichoff, mi-
nistre d'Autriche à Paris, qui est venu l'en-
tretenir de la situation économique de l'Au-
triche. Il a demandé au président du con-
seil que, lors de' sa présence à Washing-
ton, il use de son influence pour attirer
l'attention du gouvernement des Etats-Unis
Sur la situation, I)énible dans laquelle se
trouve l'Autriche.
LE DÉBAT SUR LA POLITIQUE GÉNÉRALE
Une séance orageuse au Palais-Bourbon
LA SSIÎE DES INTERPELLATmNS
Les interpellations continuent tou-
jours.
La séance d'hier, ooeupée tout entière
par la fin du discours de M. Mandel et
par un discours passionné du commu-
niste Berthon, n'a, en somme, pas ap-
porté grand'chose de nouveau au débat,
ù. Cart des voies de fait.
M. Mandeil a vainement essayé de
provoquer une riposte de M. Bonnevay,
qu'ill a mis en cause à propos du pro-
cès des communistes. Sur la politique
extérieure et sur le programme inté-
rieur de la Chambre actuelle, il a.. en-
suite, réuissi à faire entendre, dans un
cailme relatif, des idées générales, d'ail-
leurs peu faites pour soulever les pas-
sions.
Quant à M. Berthwi, ses attaques for-
cenées contre lie général Gouraud ont
exaspéré la Chambre au suprême de-
gré. Elles ont provoqué une très heu-
reuse mise au point de M. Briand, qui,,
brièvemlent, mais sûrement, a justifié
notre politique en Syrie et envers l'émir
Fayçal.
En somme, ce qui a été dit d'utile au-
rait pu l'être en une heure. Il en a fal-
lu quatre pour le dire, au milieu des
interruptions et du bruit.
Et M. Raoul Péret a trouvé le mot de
la situation en déclarant à la Chambre
que de telles méthodes de discussion
ne l'honoraient guère.
C. L.
L'incident Mandel-Escoffier a attiré au
Palais-Bourbon une aliluence folle. Tribu-
nes et galeries sont combles à craquer.
A Reine la séance est-elle ouverte que
M. Escoffier demande la parole poui* un
fait personnel.
S'adressant, de sa place, à M. Mande!,
il lui reproche d'avoir,, la v?ille, commis
une mauvaise action, et. profitant de son
absence pour affirmer qu'il lui avait remis
un papier et qu'il l'avait autorisé à s'en
servir. Il lui inflige ensuite un triple dé-
menti et déclare qu'il ne le connaît que
pour, l'avoir rencontré dans une maison
amie.
Quant au document lui-m'ème qui, à son
avis, n'a en soi rien de répréhensible et ne
contient que ses impressions journalières,
il a été tronqué, déclare-t-il, et n'était pas
destiné à être communiqué.
M. Escoffier en donne lecture, pwfe» après
avoir renouvelé ses démentis, demande à
M. Mandel d'indiquer dans quelles condi-
tions la note est parvenue entre ses mains.
M. Mandel monte aussitôt à la tribune. Il
fait d'abord renlïirquer qu'il n'existe au-
cune contradiction entre ce qu'il a dit la
veille et le texte plus complet que M. Es-
coffier vient de lire. Il ne veut pas entamer
de querelle personnelle et il gardera le sou-
venir des relations cordiales qu'il a entre-
tenues avec lui. Suivant le mot de Jaurès,
il « n'est pas de ceux qui discourent sur les
amitiés qui expirent ».
— Comment avez-vous eu le papier, lui
crie-t-on de l'extrôme-gauche T
— Je vais m'expliquer, répond M. Man-
del.
Et il raconte alors une conversation au'il
eut avec M. Escoffier sur cette affaire. à la
suite de laquelle il demanda au dénuté du
Nord de lui remettre une note sur cet en-
tretien, ef c'est cette note qu'il a portée S
la tribune.
Certes, il était sûr1 que cette divulgation
vaudrait à M. Escoffier les excommunica-
tions de l'unité socialiste: il s'en excuse et
lui en exprime ses regrets. .,
«
Tumulte et voies de fait
Mais l'incident est loin d'être clos,
M. Escoffier réplique. Il renouvelle son
triple, démenti et déclare qu'il ne laissera
pas M. Mandel s'évader du débat et « in-
venter M de nouveaux romans chez la por-
tière. Une fois cnfore, il affirme n'avoir - ni
remis de document à M. Mandel. ni. d'ail-
leurs, autorisé celui-ci à s'en servir.
De nouveau. M. Mandel se dirige vers la
tribune, mais, au moment où il va gravir
les premières marches, M. Escoffier quitte
précipitamment sa place. S'élançant sur lui,
il le bouscule violemment et lui porte un
coup de poing sur le côté droit de la figure.
Au milieu d'une agitation indescriptible,
députés et huissiers s'interposent, pendant
que la droite et l'extrême-gauche s'invecti-
vent.
M. Mandel, impassible à la tribune, qu'il
a gagnée pendant que le vacarme s'éten-
dait. attend gue. Tout soit fini.
EDerdûment, le président agite sa son-
nette et essaie vainement de "se faire en-
tendre. Enfin, il peut parler.
M. Peret. — Ouins que soient, dit-il, les
griefs d'un député vis-à-vis d'un collègue, il
KSI intolérable qu'il essaie de se livrer sur
ce collègue à des voies de fait, je rappelle
M. Escoffier à l'ordre.
Plusieurs membres à droite. — Le règle-
ment 1 (Bruit.) -
M. Raoul Péret. — M. Georges Mandel a
demandé lui-même à s'expliquer sur l'inci-
dent. (Bruit à droite.)
M. Georges Mandel. M. le Drésident do
la Chambre et les membres du bureau ne se
sont pas rendu compte de l'incident. Tan-
dis que je montais tranquillement à la tri-
bune (Interruptions à l'extrême gauche, pro-
testations à droite), M. Escoffier s'est pré-
cinité sur moi et « peutfMre m'a-t-il donné
un soufflet en me traitant d'imposteur JI.
(Vives interruptions.)
« Je pourrais, comme le prince de Tal.
leyrand {Rires prolongés), à qui le même
accident était arrivé en 1816, dire : « Quel
formidable coup de poing j'ai reçu ! » Mais
je me bornerai à constater que les voies de
fait font décidément partie de la politique
socialiste. » (Appl. à droite et au centre.)
Un membre à droite. — Sauf pendant la
guerre !>(Appl. à droite et sur divers bancs.)
M. Mandel reprend alors le cours de son
mterpellation et demande à M. Bonnevay
pourquoi, dans le procès des communistes,
!'avocat général n'a pas récusé le chef du
jury.
Le garde des sceaux ne répond pas.
Devant ce mutisme, M. Mandel n'insiste
pas et aborde la seconde partie de son dis-
cours qui vise la politique extérieure du
gouvernement
i I Partisan d'une politique isolée, il estime
Que le moment ne serait pas mal choisi
pour la pratiquer, puisque la France est
actuellement la première puissance du
monde.
Il fait alors le procès de toute politique
de rapprochement franco-allemand et en-
treprend la défense du traité de Versailles
auquel, dit-id, il a collaboré. Il assure. que
la France n'a pas obtenu satisfaction, que
l'Allemagne n'a pas exécuté les conditions
de l'ultimatum, n'a pas désarmé et que les
coupables n'ont pas été châtiés.
M. Mandel quitte alors la tribune et la
séance est suspendue.
M. Berthon
A la reprise, M. André Berthon, député
communiste de la Seine; demande au gou-
vernement quelle sera son attitude à Wa-
shington et surtout quelle sera sa. politique
en Orient, principalement à l'égard de la
Turquie.
Il reprocOie au président du conseil de
n'avoir pas fait préciser par la Société des
nations la nature du mandat qui nous a
été confié sur la Syrie. »
Comme il se liviie à ce propos à de vio-
lentes attaques sur le rôle que nous jouons
en ce pays, M. Briand l'interrompt :
— Tout ce que vous dites est entièrement
contraire à la vérité, à tel point que je me
demandie quel but vous venez poursuivre
ici.
Et après avoir exposé l'action bienfai-
sante de la France en Syrie; il ajoute :
— J'espère pouvoir vous annoncer pro-
chainement que nos négociations ont réus-
si et aue nous pourrons bientôt ramener
de la-bas la plus grande .partie de nos
troupes qui s'y trouvent encore.
« En-tout cas. conclut-il, depuis que ces
pourparlers sont engagés avec le gouver-
nement d'Angora, pas une goutte de sang
de nos soldats n'a été répandue. »
M. Berthon s'en prend maintenant au
général Gouraud.
M. Briand proteste et rend hommage à
la beauté, à la droiture et à l'esprit de jus-
tice die ce grand soldat, dont il glorifie
l'oeuvre pacificatrice.
Au nom de la Chambre, M. Raoul Péret
s'associe à cet éloge qu'on applaudit n ir
la plupart des bancs.
M. Berthon termine en insinuant que le
gouvernement a manqué de loyauté vis-à-
vis de l'émir Fayçal et en demandant
quand la France fera cesser l'occupation de
la Syrie.,,
Le président du conseil tient à s'expliquer
sans retard.
— Notre installation, dit-il, a fait con-
traste avec celle de Fayçal, qui est celle
des Arabes du Hedjaz, et lui parti, les Sy-
riens n'ont pas envie de l'y ramener. Le
mandat syrien, le gouvernement le fera
reconnaître à très bref délai ainsi que les
conditions dans lesquelles il doit s'exercer;
la Chambre verra qu'il est inspiré du plus
large esprit d'indépendance.
La suite de la discussion est alors ren-
voyée à cet après-midi.
Ad. LOYER.
EN PASSANT.
Le poète a raisoi)
Oui* ie sais bien, ce n'est pas avec
du sentiment qu'on fait de la politique.
Mais, peut-être, le senttment, quand il
est fondé en raison, — ce qui peut ar-
river, n'est-ce pas ? — e$t-il un guidé
que, même en politique,. il serait impru-
dent de dédaigner.
Et il semble bien que n,ous en ayons
sous les yeux une éclatante démonstra-
tion.
De quilles railleries n'a-t-on pas cri-
blé Pierre Loti,a cause de ce que l'on ap-
pelait sa faiblesse, sa partialité, s on inex-
cusable tendresse pour les Turcs 1 Rai-
sons de poète, disait-on quand il plai-
dait leur cause, mauvaises raisons.
Eh bien 1 elles étaient bonnes, et les
faits prouvent qu'il eût été sage de mé-
nager les Turcs.
Il est vrai que les faits auraient pu,
dans une certaine mesure, se tourner
contre eux et contre Pierre Loti ; car
la, force, nous ne le savons que trop,
n'est pas toujours du côté de la justice.
On a essayé de les réduire ; on a cru
qu'ils l'étaient. Et c'est pourquoi on a
voulu leur imposer le traité de Sèvres,
aussi absurde qu'injuste.
Les Turcs ont refusé de l'accepteret
ils ont continué de se battre pour l'annu-
ler. Ils remportent. Annulera-t-on le
traité de Sèvres ?
Dans sa tranquille maison de Roche-
fort, où il a accumulé tant de belles
choses qui perpétuent sous ses yeux le
vivant spectmle de tous les pays où il
passa, vécut, aima, or^r angois-
se Pierre Loti a dû suivre les péripéties
du grand drame qui va, n !.t,'dl t espérer,
s'achever autour d'Eski-Cheir et de
Smyrne ! Avec quelle joie il en appren-
dra le dénouement !
Dans le dernier livre qu'il vient de
publier, le dernier qu'il publiera., Su-
prêmes visions d'Orient, il a écrit : « Le
suprême avertissement d'un homme qui
va entrer demain dans la grande nuit
a toujours chances d'être entendu. » Et
il adresse aux Anglais une ardente priè-
re. Il les adjure de ne pas s'acharner
contre les Turcs, « de ne pas contribuer
à exterminer cette race loyale, couM-
geuse et douce, en fournissant à leurs
odieux petits adversaires, si comique-
ment infatués, tous les moyens moder-
nes de destruction ». Les Anglais ne
l'ont pas écouté hier ; il faut souhaiter
qu'ils l'écoutent aujourd'hui et avisent
à faire la paix.
Sans doute, Pierre Loti, en poète tou-
jours, caractérise les Grecs et les Turcs
en des termes dont les diplomates pour-
ront prendre et laisser. Il est entendu
que le sentiment n'est pas tout en celle
allaire.
Mais, sentiment à part, Pierre Loti a
vu juste et, comme toujours, il a le mot
propre. De cela, les diplomates auront
avantage à tenir compte.
Même politiquement. le poète a rai.
son,
Paul ALLAIN.
i
Tout vient à point..,
LANDRU SEaU JuGE
* - IE 7 ÉEIME1
C'est le 7 novembre prochain que les dé-
bats du procès Landru commenceront aux
assises de Seine-et-Uise.
M. Gilbert, conseiller à la cour, prési-
dera les débats qui dureront environ trois
semaineg,
Ces temps derniers, on s'est occupé de
classer dans la salle des témoins de la
cour d'assises, les meubles et objets di.
vers. servant de pièces à conviction, et
ayant appartenu à chacune des fiancées
disparues. '-
Les derniers préparatifs pour le procès
viennent d'être terminés.
Comme on peut prévoir que la salle des
assises sera trop petite pour contenir les
spectateurs, il & été décidé qu'aucune
carte de faveur ne serait délivrée. Les
bancs qui, d'habitude, sont reservés à la
presse, seront mis, pour cette occasion. à
la disposition des avocats en robe.
La presse aura sa place dans la grande
enceinte de la salle. où six travées de bancs
aménagés en pupitres seront mis à sa dis-
position ; de ces bancs, un petit couloir
conduira aux dix cabines téléphoniques
qui vont être aménagées dans le grand
vestibule de la cour d'assises, par où
d'ordinaire pénètre le public. -
Un certain nombre de places, situées en
haut du prétoire, seraient réservées aux
dessinateurs accrédités par leurs journaux.
Les rédacteurs de la presse parisienne
devront s'adresser au Syndicat de la presse
judiciaire et on a tout lieu de penser -que
le président des assises mettra à la dispo-
sition de la presse locale et départementale
un çertain nombre de places.
COUP D'ÉTAT. AD PORTUGAL
r- , + - V
Madrid. 20 octobre.
Des bruits venant de la frontière portu-
gaise assurent qu'un mouvement monar-
chiste aurait éclaté cette nuit, à Lisbonne..
Ce mouvement, conduit par le colonel
Goelihb, aurait triomphé et le gouvernement
républicain aurait été renversé.
*
* *
Lisbonne, 20 octobre, t
A la suite d'un mouvement militaire qui
a triomphé sans effusion de sang, le gou-
vernement a démissionné. - .,
Un nouveau ministère Sera constitue
sous la présidence dè M. Manoel Marcuc-
celo, ancien révolutionnaire.
Plusieurs ministres assassinés- -
Lisbonne, 20 octobre.
Le mouvement révolutionnaire est vic-
torieux. - -
Le président du conseil, M. Antonio
Granjo, a été assassiné, ainsi que l'amiral
Maohado Santos et MM. Carlos Maia et
Silva.
Le nouveau gouvernement a été consti-
tué. Ce dernier condamne énergiquement
les meurtres. commis et déclare que les
auteurs seront traduits devant les tribu-
naux.
La plus grande tranquillité règne à
Lisbonne. Toutefois les rues sont sillon-
nées de troupes. 4
Le nouveau ministère
Lisbonne, 20 octobre..
Le nouveau ministère a été constitué.
Présidence du conseil et intérieur Ma- -
nuel Maria Coelho.
Binances ; Antonio Corre-ia".
Instruction publique : Deus RanÕs.
Justice : Vasco Vasconceios.
Marine : Mac-edo Pinto.
Guerre : Oliveira Simoes. -
Affaires étrangères : Veiga Simoes.
Commerce et ministère du travail par,
intérim : Pires Carvalho.
Agriculture : Antao Carvalho.
Colonies : Maia Pinto.
TRIBUNE DU DÉMOBILISÉ
Congrès national
des officiers de complément
Le congrès national des officiers de com-
plément va se réunir à Versailles, demain
et après-demain, sous la présidence'de M.
Raymond Poincaré.
Ce congrès va traiter la plupart des
questions qui intéressent les officiers dè
complément. -"
Il étudiera le statut de ces officiers, leur
représentation au ministère, l'avancement,
les décorations, l'honorariat, la retenue de
5 %, la réduction sur les réseaux de che-
mins de fer, les pensions, etc i * 1
Comme on le voit, le programme est
chargé, et les vœux qui vont être présen-
tés ne manqueront pas d'intéresser forte-
ment l'armée nombreuse des officiers de
réserve et. de territoriale.
Un des vœux qui devra retenir spéciale-
ment l'attention des congressistes sera ce-
lui des croix des officiers de compléments
Nous avons souvent ici signalé les oublis
de la commission Fayolle. -
Nous avons dit que les officiers de com-
plément désiraient qlU'un contingent spé-
cial de croix fût mis à la disposition du
ministre pour récompenser ceux qui n'ont
pas encore reçu la décoration qu'ils méri-
taient.
Nous croyons savoir qu'il est question
de proroger les pouvoirs de la commission
Fayolle en ce qui concerne la Légion
d'honneur.
Nous espérons que le congrès de demain
fera obtenir rapidement satisfaction et
que la nouvene commission des récompen-
ses comptera dans son sein des officiers
de complément qui sauront défendre les
droits de leurs camarades.
Anselme LAURENCE.
M. GOUNARIS A PARIS
M. Gounaris, président du conseil des
ministres de Grèce, et M. Baltazzi, minis-
tre des affaires étrangères, sont arrivés
hier matin à Paris.
Ils. ont été reçus sur le quai de la gare
de Lyon par le ministre de G-reco et la
premier secrétaire de la légation.
M. Gounaris et M. Baltazzi sont descen-
dus dans un grand hôtel de la place do
la Concorda.
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